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Chroniques de l'Oeil de Boeuf... par Touchard-Lafosse...

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Touchard-Lafosse, Georges (1780-1847). Auteur du texte.

Chroniques de l'Oeil de Boeuf... par Touchard-Lafosse 1874.

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L’ŒIL-DE-BŒUF

LOUIS XIII

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DES PETITS APPARTEMENTS DE LA COUR ET DES SALONS DE PARIS

SOUS LOUIS XIV, LA RÉGENCE, LOUIS XV ET LOUIS XVI

PARIS

GEORGES BARBA. LIBRAIRE-ÉDITEUR

7, RUE CHRISTINE

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G. TOUGHARD-LAFOSSE

NOUVELLE EDITION AUGMENTÉE DU RÈGNE DE /ILLUSTRAIS

PAH Í A JT E T L A N&E

CHRONIQUES

DE


CHRONIQUES DE L’OEIL-DE-BOEUF.

CHRONIQUES

L’ŒIL-DE-BOEUF

DES PETITS APPARTEMENTS DE IA COUR BT DES SALONS DE PARIS

SOUS LOUIS XIV, LA RÉGENCE, LOUIS XV ET LOUIS XVI

G, TOUCHARD-LAFOSSE

GEORGES BARBA, LIBRAIRE-ÉDITEUR

CHRONIQUES DE L’ŒIL-DE-BOEUF.

CHAPITRE XLÏV.

(SUITK.)

Les princes légitimés appelés à la couronne. — Inductions tirées de rolle disposition, * PontcbAHrein refuse de acaller l'édit, *— Les sceaux sont remie A , Voisin. — La comte de Tou-

loti sa ; son portrait. — Tes-•amest du roi, — Harangua de Sa Majesté.—’ Le testament du rot placé dans la muraille d’une tout du pelais.— M. ta Maine et la régence; lu chat cl l’oiseau, — Conférences Doc-turnes d’Anne et de Jacques 11L — Mort de la reine Au tic. — Georges l" lui succédo. — Les promenades du cours à minuit. — La chasse aux billes, — Fiércs parole* et soumission effective. — Tram- du Badén* — Siège de Barcelone; in-bloau.— F rop sac ci h blonda mi militar. — Mn llame Hcmud. — La nuit coupée. — Sceno matinale, — Coup do ’hêllro pittoresque;— La per te mii-EOH. — frío. — Lf livre et l'épingle. — Le pe ,it da vue dn cabinet. — Tan J Amour de Louis XIV pour ^•sujets.—’ Le peuple grot ¿1 grat. — La bulle bnijcs Jtw. — Xirti» de Crébdlon — Les morte et IfS blessés — La rongeants* ignorée d* rongeur. — Mort de Mark ¿úuísb, reine d Fs* pagac. ^^ Le duc de Bcauvii-[¡er*. — Kéminiseoncc sur le matéchs ferrant do Snhn

Au montent où l'indigns-tiun conUc le il ne d'Orléans était eun prenne, parut un édit portant yu£ íes princes Í&jt7ñn« éfowi aúpete* a u covno^MK} et même Jeur* en/on^ , * défaut des tjfîf^ ces lé^ítimes du sa09. Qu’ils se monirenc aujourd’hui Jes hommes qui depuis deux ans Terseni A pleines mains le fiel de la calomnie sur

Le duc d'Orléans récrit.


un prince dont la conduite

publique, tes exploits guerriers, la physionomie ouverte clic regard assuré eussent dû garantir sui’r<.......... Ja répitiaiictiH.hi'ih osent nier que l'édit arraché à la vieillesse de Louis XIV, cet édit qui vient de porter L'étonnement dans toute L’étendue de la Thrélicnté, ne doive détourner soudum «le» cou peu ns trop longtemps égarés sur Philippe d’Orléans, et les repórter avec du probabilités plus démonstratives sur un prince dont te but parait enfin à découvert!,.. Je m’arrête; il n’est pas en hurope un être sensé qui ne puisse résumer clairement toutes les brigues que la euleriç Maintenait a sourdement tissu» à dater de la mort du Dauphin, et qui n’en déduise une conséquence aussi favorable an duc d’Orléans que sévère envers te duc du Maine, La couronne «ut princes ïêqi limés, à dc/auf de priwes tëflilimes... Ces termes do l’édit sont une expiiez-lion terrible des événements pansés; elle est infaillible, elle sera générale... Ajoutons que Lattis Xl\ , un voyant frapper sa famille par des rmtinK cachées, eu déplorant sincèrement, quoique avec trop peu de senUbiülé, la perte de ses enfants , laissa flatter deux de ses penchants favoris ; la haine qu’il porte au duc d'OrIraus, et le désir île logiiiiitcr complètement set fils naturels. Iris ■11 tes deux points nuxquels s’est rattachée J’adresse de madame du Itehitcnnn et l'aiu-bilion de sou protégé , ambition recouverte des de Lots d’une feinte Wulriicc; ou voit aujourd’hui le résolut de Mut de l'asc, de faut de perfidie.

Le parlement, par une coude scrudanci digne de an servilité h*)* bitiiidlc, a enregistré le 3 août l’étrange édit de légitimation sans te moindre obstacle, sans la plus brève remontrance t « Ce corps s’en ■ rapporteeniienmefii, a-t-il dit,ù ta Mgcssedu roL * Dix-neuf pairs ont donné leur voix à l'enregistrement '■   *-— 1 ----j._:_^.

les princes du san*; ¿latent du nombre; à l’exception


dft M. le duc d'Orléans, qui n’a pas même assisté à la «¿anee. Mota il manquait une formalité à l’édit : c'était l’apposition des sceaux ; le roi ne put l’obtenir de M. de Vontduirtrain, chancelier de France* • Non, • sire, répondit ce digne » magistrat, je puis et je ■ dois sacrifier ma vie pour » le service de Votre Ma-» jesté , mats non pas mon * honneur. » Il déposa les sceaux cl se relira. Il est presque superflu de dire que ni. Voisin succédera au chancelier scrupuleux, c'est une créature de madame de MuinieQGb*

Une ordonnance qui a suivi de pris l'enregistrement de l’édit fiiiric que kr princes légitimés penv,___ di s ce moment prendre le titre de princes du ungí et que toute distinction entre les ubvai te* autres a cessé.

Comment la cour a-t-elle pris ces dispositions d’hérédité, si contraires aux idées généralement reçues, non-Mulement pour les races royales, mais encore pour toutes les claues de la société? La soumission de» courti sans est gêné rale ; mais point de fétiCiEaliúns ; c'est la première fois que les coui-pLxiunt* d« Versailles reculent devant une obligation servile... Le maréchal de Villeroi Lui-même s’est tu. II y 3 plus, te comte de Tou-longe se montre presque af-

fligé de la vaste perspective qui t'ouvre devant lui; il eu parlait r.inlre jour avez Ltne sorte de chagrin à M* de \ .il in cou ri. «r Vous

* avez «tison, ntunseigneur, répondit ce gentilhomme, voilà une * couronne de roses; mais ne sera-ce pas une couronne d tenues * quand les Heurs ru seront tombée»? >

j’ai dit peu de chose encore de MP le comte de Toulouse « et la raison de mon .dlenm est dans la vie à peu près obscure que mène ce prince d’une extrême simplicité. Le second fils du roi et de nn-dame de MunUspan est un homme d'honneur dans toute Piítendue du mut : droit, équitable, exempt de vices, il apporte dans toutes les relations une franchise et une générosité qui le fout rechercher de tous les honnêtes gens : U. deToulouM n’eut donc pas apprécié par la multitude des court] sans. On pourrait le comparer m misten d’eux * une pièce d'ur pur eu circulation avec des pièces de mauvais nloi* Oc boit prince vil loin de toute (action, étranger h tout parti ; il r. t en défiance de toute coterie, et travaille assidClmenl à rester en tlr-horü des intrigues. C'cst en quelque sorte le soin csdudj* qui Foi-cupe; et si l’on fient lui reprocher quelque chose, c’est une r servo , une timidité outrée, visant à l’apathie absolue. Du rr-Jc le conde n-i Tou kuse a de la valeur, de la résolut tan à la tête des itrmvcs h. -vales : c’est un marin distingué. On dirait qu'il y ¡1 dans ee si bpeur deux individus distincts : rhumme du inonde et rbomiuc de; nemr. Le premier est doux, attable, poli; m figuro est toujours empreinte

d'un sourire bienveillant, Mais dès que l'amira) dc France a mis Je pied sur un vaisseau, scs traits, naturellement nebks, prennent une impu^nk gravi lé: son mil s'anime, son acte tu se w h force , tes cv presdous acquièrent de l'énergie, sa volonté se raffermit, Lecomte de Timluiue p-ir.ùt grandi dan» tonies ses qualités : sur terre, c'était nu homme aimable; sur les gouffres de l'Océan, c’est un général à la hauteur de ¿on rude métier.

Le Î7 août au matin M, de Montes, premier président, et M. d'A-guesseau, procureur général du parlement, mandés ¡i Versailles par le roi, s'y rendirent a l'issue delà messe. Louis ^V les reçut dans son cabinet, où personne Centra avec eux. * Messieurs t leur dit-il * d'un ion assez brusque en leur rgmeUaut un gros paquet cacheté * île sept sceaux, voici mon testament. Il n’y a qui que ce soit au * monde que moi qui snclic eu qu'il renferme ; je vous le remeta pour » u ih'imscr ail parle 111 eut, à qui je ne puis donner un plus grand » témoignage de con tinnce. L'exemple des rois mes prédécesseur», * relui dç mon père particulière ruent ne nie hissent pus ignorer ce » qui' > i lur-ci pourra devenir. Mais on 1 l’a voulu, on ne m'a pas laissé a de repos quoi que j'aie pu dire... Eh bien donc, j'ai acheté ce re-* pos... Preiiez-Jc, einportcï-le, il deviendra ce qu’il pourra, au » in hiS je serai tranquille et je n'en entendrai plus parler... » A ces derniers mots, que le roi accompli gu a d'un Coup de tête fort sec, il tourna le dos aux dem grand ;y oÛicirrs du parlement, et, passant d, us un arriérc-raliiiicl, le? laissa stupéfaits et du ton de su harangue cl su il nul desa terni inni soin

Louis \1\, en disant que lui seul était informé du contenu de son ............... avait légèrement bh^st: la vérité; personne n'Ignore que miníame de .Mainieuon, le due du Maine et le Tcllíer eu connais-seul d'aiibi ni mieux les dispositions, qu'ils 1rs nul, sinon dichks, du moins inspirée». Et puis, je ne saurais tropie dire, les mystères de riait r sont I ratis] Mirent s.

M. le duc d'Orléans est initié déjà aux clauses testamentaires, qui lui oui été Févriers , diutm , par le marquis de Turcy et par IL Bleuit) l'un des premiers valets de chambre. Son A Hesse Resale, hdn d'-,-Voir inlérèt à Cftchur les volontés royalrs cm; in mù -j il . ns lu lest.i-mériI, s'auaclic à les divulguer, parce qu’elles lui semblent tut déni de justice contre lequel un riC peut trop faire prononcer l'upîtiion publique. Je sais donc de bonne source que le teslunicnt ne fuit île Philippe d'Orléans qit’un mannequin dii conuli de régence, la vài-U1 le miloriié est déférée an duc du Maine. Il au ru la garde du jeune roi, l.i direction de ses éludes, telle de sa conduite; iJ veillera à sa r^Jisęrra/mn ci exercera toute autorité sur les officiers de su garde, aiii^t que sur tonie m maïaem. M, le marécluil de Vitérai, immmé gouverneur du prince, rendra compte de se» fonction a h M. le duc dit Maine, ri recevra ^■«n.-ticmenl ses ordres, que personne ne pourra change*- Le bâtard dc Louis XI \ prendra le titre de jur-.'. î ,..Rrr./ de réilocalioti du roi. Or, quand il serait vrai , comme les tlrfrnscllnt du testament le prétendait , que h charge de M. du Maine ii’utlcniera il en rien nui prérogative» politiques du régent, le partage seul de Faulorilê suffirait pour nuire aux intérêts de la cou-run ne cl de ih Frailee, M olivé par une précaution injurie lise au duc d'Orléans, ce partage est d’ailleurs intolerable; ce prince a juré hau-Icment qu'il n'accepterait pchli une régence mutilée, el qu'il travaillerait. quand il en irrail temps, a faire rétablir scs droits conformément aux loi» de la monarchie.

Nonobstant ces protestations verbales, fe testament, d'après un édit de dépdi du "iO août, a été remis tu parlement. Cet acte est placé clans un trou creusé dans l'épaisseur de la muraille d'une tour dit palais. Une grille de fer et une porte garnie de irais serrures referment cette ouverture.

Ou prétend que tandis qu'on voit H, le duc d'Orléans agir activement pour se mettre au-dessus des clauses les i amen (aire s du roi, M. le duc du Maine s'amuse à traduire r^fifi-Lucnrec ; ce qui aurait fait dire à la duchesse : n Monsieur, un beau mai in vous trouverez ■ eu voua éveillant que vous tirs dc l'Académie, et que M. d’Or-» léans a la régence, * M. le duc du Marne sait mieux son métier d’ambitieux que ta femme ne sc l'imagine; mais il l'exerce en jé-isahc. Jamais il ne s'est autant occupé en effet de ce qu'il néglîg ■ en apparence. Il me semble voir un chat gmU ni un oiseau : l'a ni : mil .usé nié loti rue néglige ni ni ml 1rs vmix de su proie , cl c'est dans ce froment même qu'il se prépare b munir la griffe dessus.

Le loi apprit hier n son lever l’arrivée en Angleterre et Je enu-rcnuci .eut de GeorgCs-Lini is de Brunswick, duc de Hanovre, qui mcd-de à in ruine Anne, morte le i? août. Il s'est répandu des bruits ;.inguliers sur les derniers instants de celle princesse. Ou assure q Telle travaillait depuis quelque temps à rétablir Jacques JM

1 ¡1 ê.J âisé de comprendre ro qn«i on si puiîle ici; à coup rùr ru n'est point le conseil du roi; ce n'«t puifti non pim lo p.irlwncnt; eu ne son! pas davantage les ministres, ni aucun tg^nl du système l p.il de gnuvcrtiomuiit, Aux yeux ih loua, il 04 pouvait y avoir brwią do lesttnieql ; a la na>ri de louis X|V, Ig duc d'Orléans avait ta r^cnro et remettrait le pouxw A L.-um XV pavean A ta majorité; on doit donc e raienilrci; comme un le verra biul(MT dw ^o» qui YoutaiMt duuuer la régence de faut au duc du Marne,


sur le trône d’où la mort allait l t précipiter, Ou va psqu'h ajouter que CCI illustre proscrit, dont la Irte fut mise A prit par cette même souveraine, élail k mois dernier à Londres dans le plus grand sc-creí , el que la nuit il conférait avec elle au Fond de son apparie-muni de SiitH-Ja mes taudis qu'on le croyait prufondénienl endunuL dans Le palais silencieux de Sainl-Germum.

Si Je prétendant, dit la même version, cèl consenti à abjurer le catholicisme, ce dont la reine sa sœur le suppliait en caressant celle tète q u'ci k promit autrefois A l'échafaud, la couronne pouvait orner encore k front d'un Smart; mais Jacques, grand au moins dans sa croyance, s’était refusé avec horreur à l'apostasie.,. Il revint en France mouillé dus pleurs de tendresse de lu reine Aime, cl la maï-sou de Hanovre règne sur les Anglais.

Je me unis mu vent récriée contre l'envahissement des goûts lia-liens; celui queje vais citer n’est que bizarre ; cela ne vaut pas la peine île sc fâcher. Depuis le commencement de l'été, qui, celli nuitée, est fort chaud, il cal du meilleur ton d'aller se promener ai eotiirs à minuit. Une longue file de carrosses remplit les allées .Il relit! promenade; lu- laquais montés derrière étant munis de flam-In'.mx, celle ligue mobile de lumières produit un coup d'ieil curieitv. 1 la ns les conlre-allécs une multitude de boutiques offrent des raFraU cliissrmenla de toulc sorte, des Friandises de Initie espèce, Joui H débit est considérable. Pendant que les promeneurs d'un âge mûr : hnnieiit à suivre en voiture ks allées h jeunesse folllre su c I su us les arbres des Chaiups-Ety^cs, où des Félicités de plus d'une nature deviennent le partage de quelques êtres tpi soin alors un peu plus que des ombres heureuses. Des orchestres établis dans les nunh-pnirits invitent a la danse les jeunes gens plus amis de la gaieté que de la promenade seul imentu le; souvent l'aurore aux rayons dorés a dissipé les ténèbres avant que le bal ait cessé, et lus danseur» ne regagnent leurs maisons qu'au moment où le grand jour les avertit que, u ms ce système d'IiMnnuits renversées, il est temps d'aller dormir.

Tel est l’usage que Dancourt a mis en scène sons k litre de èPts nocturnes du coura, comédie avec prologue, m nique et danse, qui rcMumlik* nsscx aux petites .saturnales h lu mode. Mais nu ne |H ||I pas tout rcprésenicr ail théâtre. Cl <Lms cette pièce la critique, lïjienumt gazée, supplée avec esprit au spectacle que l'auteur n'a pu montrer.

Tandis que beaucoup de nos jeunes seigneurs profitent des prorne-nades du cour» pour sc livrer à une galanterie que protègr-iH les ombres de la huit, M le duc d'Orléans, qui nu s'occupe jus eidusi-vcmcnl île sus droits ¡t In réguium, Oil mu- guerru si active à toute» k? beautés voisine» du Palais-Royal. qu’aucune d'elles ne peni « Haller d'échapper h scs recherches. Tous les jours de nouveaux tlè-méiuigemcnls sc remarquent dans lu nie Sit i ut-H uno ré ; des mèrcH sauvent, en fuyant, l'honneur du leurs filles, qu’elles cm méllenl ; de ; maris jaloux soustraient, en s'éloigiutnt, le? charmes tir leurs lemmm aux regards trop mua leurs du prince; il ne reslcam environs que lui jolies femmes de bonne volonté, et le quartier esl loin d’être désert.

Lu vieux ntiqmc dit que pendant la paix il Faut sc préparer h la guerre. Louh ÂIV miraii bien voulu, pour son compte, se conformer à cri avis dc l'expérience en Faisant construire à Miirdick quelque chose d'équivalent nu poi-l de Dunkerque, que les traités le forcent de combler. Mais les Anglais, qui sentent combien il est important pour cm que nos vaisseaux soient sous refuge dans h Manche, et Surtout qu'ils n'aicnlpai un point de départ si rapproché desRoymtmes-Unis, tes Anglais ne se menu rein pas disposés à souffrir cette petite escoba rdc rie politique. Lord Sl iir, ambassadeur de George» 1", a I demandé avec hauteur au roi l'explication des travaux de Manlick, luí déclarant que 5a Majesté Britannique regarderait comme une violation des traités réiahlisscmeui d'un port sur celle partie des côtes de France. Louis XI> , révolté du Ion impérieux de l'Anglais, lui a répond u ; <i Monsieur l'ambassadeur., j'ai toujours été mniirc cher u moi, quelquefois ehex les autres, ne m'en faites pas souvenir.» M.ilgré ces belles pamlcs, k coiircî] a ordonné ht suspemifon ries travaux de Mnrdick. Un prince dont l'âme est grande peut parler bien haut dons son cabinet: mais il faul en définitive qu’il se soumette quand sa fortuite est humble.

Lorsque la France rentre dans l’esprit des con ven lion s d'Utrccbt I l’égard du roi d'Angleterre, qui, s'il cAt régné A l’époque du cnn-gi<^, eût été k dernier à conclure la paix, quelques prince» de l'Empire qui n'avaient pas encore posé lus arme» viennent d'accéder enfin à k p;œifiuiion générale, Le prince Eugène ri ks cumies rte Gués cl dcScîlern ne ?u»i rendus, au nom de res souverains, h Bj-dm, où le maréchal de ViHura, le comte du Luc et M. de Sniul-Cuulesl ont représenté le cabinet de Versailles, Dans ce traité, conclu le 7 septembre, comme dans celui tic Rastadl^ lus droU» de Charle» V| à h couronne d'Espagne ont été éludé». Ce monarque y a d'ailleurs renoncé par le fuit, en ordonnant au prince de Sla rum-berg d'abandonner h Catalogne; et ces drohs seraient une vainc i Iłu si mi, aujourd'hui que les révoltés catalans, fas d’aitendre 1rs >e-«Qura promis par l’Autriche, ont ouvert les perles de Barcelone au

maréchal de Berwicłi. Jtai dit précalcul ment qurfa étaient les projet, du peuple cm a h u en prolongeant h guerre civile sous ht trompeuse bannière qu'ils semblaient élever au nom de Charles VI : ce fut l'esprit républicain dont fai parlé qui leur donna le courage de snnie-nir un siège de onze mois et soixante jours de tranchée aiiterk. Le sentiment de ht liberté peut inspirer une telle résidu lion; mais le fanatisme porta l'opiniâtreté des Barcelonais à son comble» Les prrlreSt le* moihŁ-s, et jusqu'à dea ru ligi en ses, bùnlùretil COtislam* jncnl les reiiqiarta de la ville assiégée; cinq édita mdéihislif] neS pr-ri ici il pendant le siège le mousquet à l'épaule et le crucifix .1 la BMin,.. Le dixième mois du blocus, un drapeau noir, arboré sur la plus haute tour de Barcelone, annonça qui; scs balii Lutta voulaient s'ouvrir sona scs ruines un tombeau cummuti; cl Berv ick gémit d’ètre forré de remplir sa lâche, mi: me à ce prix. Eu lin les trempes du roi d'Esjiague, après un assaut général, pciuTrèrent dans a pince, dont Ja popu bilion, ayant son clergé en tète, défendit chaque rue, cl, pour ainsi dire, chaque maison,.. Le maréchal, cessant de massacrer Lint de lira ves gens, leur envoya une ca pi lulali ou, qu'ils ne demandaient point; ils obtinrent la vie et leurs bien*, qu'ils iFacceptèieut qu'eu se reservant l'exercice ultérieur de leurs privilèges»

Les bizutés de la cour «ont devenues pour le duc de Frctisac le pilé ilrHiqpiillrs du Loti la Fontaine. * Toujours des princesses, des duchesses, des marquises, se disait-il un jour vu parcourant à pied h gnude me du fauliourg Sait H-Antoine; toujours des diamants, de l'or, des robes de satin, c'est trop monotone, 1rs soupira patriciens HiTimuirjit, Tâchons de rencontrer dans ces quartiers éloignés quelque collerette de simple mousseline, quHh|iic petit bonnet sous lequel se mollirent un nez relevé, une brune prunelle; essayons de suivre dans quelque allée obscure une jupe écourtée, Iih^suiiI voir nu petit pied bien serre dans hou soulier... » Fronuc disait encore, quand il aprrçul à lu parle d'une boutique de miroitier h plus jolie blonde qu’il eût rencontrée de sa vie. Chevelu n- angélique,, regard céleste, Louche de ruse, mille d’Ilébé et dix-huit uns environ: telle était miníame Michelin, dont notre g.t huit lut le rom au-dessus du magasin de glaces, « C’en cal fait, s'écria Fin 11umma Mc gentilhomme, voilà cri le que je cherchais; j'en raffole, j'en suis l’oit: il faut qu'elle m'a pjiarlirune avant l'es pira lion de la semaine,.

Le soir même un valet fidèle et Intelligent, limier de Fronsae, était établi dans un cabaret vis-à-vis Je miroitier. U apprit là tnulce qu'il voulait savoir : Michelin avait trente-six ans; h jolie blonde était devenue s* femme à peu près iii iJgré elle, nidia ella était nana el même dévote. Toba n-s jours régulièremrtn rmxtîntnr ^tFriariVn □ Unii entendre au moins une incoen Saint-Puni. Jamais personne ne l'abordait ni en allant à l’église ni en revenant au Mois, et, conclusion cil rime ment rassurait te, Pige de soit confesseur passait soixante et dis ans. Le dite fut très-satisfait de lotis ces détails: mais il sr voyait en présence d'nim vertu urinée dr tonies pù-ecs. Galant de cour, jamais il ne s'était trouvé en pareille situation : pont lut, les route* du plaisir Avaient toujours clé des chemins battus. L'aven-turc n'en devait être toutefois que plus piquante, l'mnsacrri lit l'objet ib: &e* soins exclusifs. Il se rendit loua le* jour* à Saint-Faul; il in- manquait point d'y rencontrer la blonde miroitière, mais scs yeux étaient eu ns ta ni tuent attachés à son livre d'heures. L'assidu Voisin ÿ'vVwluaiI vainement à tousser* à j’jmç *ü-Ht dmiéemcmt sa cliaisr sur Jrs riall<->i, ou bifo rneoéfc * Chanter faux quelques versets, rien m- ^nvait distraire madame Michelin» Frunsuc revit alors sa bibliothèque espagnole; elle lui apprit l'art d'entrer en relation avec line belle dévote, soit en lui offrant de l'eau bénite, soit en bd cédant un siège qu'un s'est attaché à rendre nécessaire, soit en lui soumettant une demande respectueuse sur ntt point de sermon, Le duc riait parvenu, par l'emploi successif de ces moyens, à se faire apercevoir Je l'adorable 111 archa tule, et elle devait avoir reconnu qu'il ne pouvait guère y avoir ó Paris un plu* joli homme que IuL Rarement une ¿rile remarque est saris danger : les yeux de nuire dévote n'ciamut plus aussi obstiné me ni fixé- nur son livre, quelques rcgïinîi dérobés le portaient de temps on te-mp* vers le voisin; et CrliH-ci , caché derrière un pilier, avait plus d'une fois observé l'inquiétude de ta miroitière lorsqu'il lardait à se placer près d'elle. Les principes tic miníame Midieliii n'êiaicnt uni Irritent, ébranlés, mais elle coin nii-ii-çah n s'apercevoir que scs affections redescri niaient vers ta terre. * C’est peut-être, se disait-elle déjà, pour taire aimer l'homme que Dieu l'a tait à son image. » Les choses en étaient ta, quand on apporta, nu malin , sur les fouis baptismaux de Saint-PaulT un enfant doni la mère venait d'être blessée par un mari feriem... Cet accident établit quelques entretiens entre les fidèles. Fronsaç profita de la circonstance ¡mur lier conversa tin n avec madame Michelin, qui, CC Jmir-fa, |p rpiitta enchantée de l'avoir vu donner dix Jouis pour la pauvre bissée.

Le due ne doutait déjà plus qu'il ne fût aimé, et celle assurance lui fut tout i, f:,q acquise lorsque s'étant rendu ebex if miroitier, ions prétexté d'acheter îles glaces, le visage dc madame Michelin prii , en le voyant entrer, la couleur d'une rose âgée d'une aurore, uhehetin était absent, ch fut sa femme qui munira au due le*articles qu'il douta jiiluiU», La dévoie ^'ignorait pas qu'elle partait à un grand

seigneur ; elle ne pouvait pas ignorer davantage que ce grand seigneur soupirait pour elle : Li beauté la moins cxpériiueniée su il cela tout Je suite... 1.'cmkiirras, le respect, rémoiion jmrtaiciil le trouble de rililćrcLsśmiit blonde au dernier point.

■— Beaucoup, mada me, beaucoup... Le prix?

— Ileux cents livres..,

— Quoil si ban marche?...

—• Je me serais bien gardée de surfaire à monsieur te dur.

—' Surfaire... impossible... tout ici est inestimable, répondît avec feu l'amoureux I ronsac en saisissant une main qui tremblait continu la feuille agitée par la vent du matin.

— Monsieur le due est trop bon, reprît la jeune femme eu dégageant scs jolis doigts.» Puis, s’a r ré in ni devant d'autres glaces, elle ajouta : \ olla qui vous conviendrail pdil-èlrc mieux.

— Oui, je prends celle-ci , et puis eelle-ki, et ces deux autre*.

— Il me semble que vous en voulhix moins...

— Maintenant, s’écria le dite avec une sorte de transport, je prendrais loin le imqpt-jii... ¡I n’y a pas une gl.iue m'i je ne vous nie vue» •

Je ne -aïs tu-que madame Michelin au rail répondu, lorsque son mari rentra. C'étad ou homme franc, ouvert, loyal; il changea un peu les choix du duc, que lu ce seigneur ni ta marchande if avaient tan bons (aut êel objet ci un merci. I se trouvait loin de leur aiirntiim lorsqu'ils s’en étaient occupes. Froii&ir dit an mirui lierqu'ii venait d'aehcler Une maison de campagne aux portes de Paris, cl qu'il lui rendrait survire eu sc chargea ni de Li meubler. On cunçnit que Michelin accepta avec plaisir; pour la jeune blonde elle rougit encore, sans Joule par pressenti tuent

Que dirai-je, enfin? ta pauvre prlilc dame aimait Frousac avec tonie la ferveur dbinc ame dévoie que hi créature distrait de l'amonr du Créateur,.. Mais, loin de croire qu'elle pût trouver d'ineffables délice* dans un commerce de sens que Mirhi-lin lui faisait haïr, le seniimeiH qu'elle venait un duc était un culte de pure cuiiit-mplaihui qui iliondcriiit sim e<rrir de îriiolH,,. lJL'ł->ipję inni I-; ch rme fui dé* truil aux premieres tentatives de Fniusae contre na u-nn, elle aperçut le but auquel cri amanl umLicicm tendait; cl ce hui, un êpntii le lui faisait abhorrer. Lt iléfctHC lui vignureiKC, Singlami- même.,., des égralignores sillonnèrent le joli visage de Fren-aic. Mais rélèvU de Villacs était formé aux assauts; il tic tarda pas du gagner bettn-CoUp de terrain, et s'aperçut bienhït qu’il avait des iuli-lligeuces dans la place... En effet, madame Michelin venait de découvrir ru eum-r.... ... .r..-.i fi.iirvait y avoir en amoiir quelque olm&ede plus heureux que ta conlcinplairon,.. Ou it.iit fait; Vuccasion seule niuMfu^H, mais clic ne manqua pas longtemps.

Le dtIC, qui avait besoin d'éluigncr Michelin, lui prnnuni coup sur coup plusieurs amenblcmvuts à renouveler daiut des chàfeaux oit Je miroitier était obligé île se rendre, M ufame la maréchale de V illnrs, devenue l'amie di: Frimsaę, apres avoir été un peu plus, s'empressa de donner sa pratique au bonhomme,, pour faciliter charitablement le déshonneur de sa femme; et puis elle se plaisait a se faire expliquer par son jeune ami tout ce qui se passait entre lui et J.a ¡olio blonde. La duchesse riait aux larmes quand Frottsac lui disait que si dévote éprouvait autant de remords qu'il y avait de lacunes dan* ta série tles pét-liés-. que ces fréquente* rêuuiiiAceiiees du scrupule le rneltaii'iil qtirIqriitdis dans le cmi Je iiutnqner d'a rguineiits victorieux, cl qu’il su rail peut-Être obligé d ta han donner unid ¿me AiidjcHn A s vu repentir.

Jusqu’alors le duc avait reçu ta miroitière à ta petite maison, meublée par Je mari; mais nu jour que cet bonnêle marchand devait eaueber au chulean de ta duchesse de ViJIars, Fronsac déclara à madame Michelin qu'il viendrait le soir remplacer l’abscut. il ne faJJail pour s'assurer une sécurité parfaite qii'eiidormir une grosse fille de boutique Agée d'environ vingt ans, ri dont ht chambre touchait a celle de ta miroitière... On craignait que |n deumiseik- ii'tuH le sommeil léger pendant une murrvue nocturne au J.- relent Jl-ü précautions serait difficile; ta marchande recul des mains dc snu □ muni un narcotique bien innocent, ruais bien sûr. qui bit glissé ai; souper dans le verre de la grosse fille, et l'on fol tranquille.

Or je dois dire maiiilcn.Hil pourquoi Froitsac tenait tant a passer la nuit rue Siiiui-Ànlome, «ir il ne se trouvait m domicile de Michelin aucun élément de bonheur que le duc ii'oùt dép possédé à są petite maison. Mais il avait remarqué chez madami.- Michelin uuf jeune cl jolie brune nommée madame Renaud; c'était une voisin^ une amie, une amie sincère même, connue on Je verra bienldt* El’ était veuve, avait la physionomie animée, l'œil éliucilint; la CMH> quête scrublail assurée. Un glissa un soir une lettre; qui fut reçue e. Cachée avec empressement ; elle annonçait qu’on irait en recevoir ta réponse chez la veuve, logée dans la même maison que le miroitier. Frotisac y alla eu effet ru paraissant se tromper d'étage ; et ta réponse fut complète... Le veuvage mène quelquefois l'amour un train de poste. Mais notre roué eraigiuiti de ne pouvoir se tromper de porte une seconde fois, tans éveiller les xaupçon* de madame MícheiHt; il demanda .1 celle-i i le COttiinenemiifiiH d’une nuit, pour avoir OCCulua d'en accorder ta lin à madame IfemiiiL

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Volume Michelin Enauva bien courte 1a moitié de séance que son amant lui donn ¡1; il y avait en elle cette uuit-ià nue source inépui-sable de romur/h; mais Fronsac lui dit qu’au leverdu soleil il devait éu*' à \ Pretiles pour In chasse du roi ; il quilla la désolée miroitière, moula un étage, m se trouva près d'une femme sans remords, mais qui n'en ai.....il pus moins les consolations. On ne songe pus h loin; Fruns^t! fut réveillé en sursaut parla vieille servante de madame Rcjiaml, qui, ayant une clef de l'appartement de sa maîtresse, venait co tu me de coutume allumer sou feu. Le duc, la tète cachée sous les draps, exprima à voix basse son inquiétude à La jolie brune sur la présence d'un témoin qui allait rendre sa retraite difficile. Madame Renaud le rassura en lui disant qu’elle allait envoyer sa cuisinière au marclić, et que, pendant son absence, il aurait pour se retirer tout le temps nécessaire... cl au delà, ajouta-t-elle, par une réflexion h; liliale de brune, La servante étant partie, Froiisac s'habillait dili-grmmcnL Tout à coup la clef tourne de nouveau dans la serrure, la porte s'ouvre.,., c’est madame Michelin... Qui pourra peindre la stn-pèfnCLion du duc, encore en caleçon, et Celle de madame Renaud, sans jupe, à cet aspect inattendu? Ayant rencontré la vieille servante sur Fcsejfier, ['intéressatile dévote l'avait priée de lui ouvrir l’ítppar-tcmenl de sa maitrcuse; clic venait engager sou excellente amie à déjeuner avec elle. Le coup de théâtre était d'un pente tout a fait pittoresque... Ici, Fronsac, lus yeux fixes, la bouche béante, tenant sa culotte d’une main immobile; là, madame Renaud rentrant avec précipitation il.ms son lit. et jetant les draps par-dessus sa tête pour dérober sa honte. Près de la porte, madame Michelin, le visage pâle, la respiration haute, le sein agité; à côté dTcUe, l'honnètc servante la ck r à la main , l'étonnement dans les yeux, un demi-sourire sur les lèvres, et disant sans doute tout bas: rt Peste! madame n'est pas ai veuvc.„ a

Je passe sur les reproches, les larmes, 1rs tentatives de justification, les aveux plus frîmes et les pardons sollicités en faveur de la fragilité humaine. L’affaire n'était pas facile ù arranger; mais, comme madame Michelin s'était trahie ci qu’elle avait besoin du secret, le tint parvint à rétablir la bonne intelligence entre les rivales; il les fit même embrasser; et la réconciliation Tut scellée par un déjeuner chez madame Renaud.

Mais cette pacification ï laquelle Fronsac avait travaillé cessait d'être piquante du moment où elle était obtenue, leduc en se retirant songea à taire encore jaillir quelques étincelles de plaisir d'une double intrigue dont il allait être Jus. Il s'arrêta au projet île réunir un soir, à sa petite maison, ses deux maîtresses du faubourg fri in I-Antaine, sans les prévenir qu’il s’agit d'un trio.

Au jour indiqué, madame Michelin arriva la promit re... îSatrc dévoie coin menea it a se former : “Hr detmia pur montrer une renais-saille colère ait pérfida qui s'était tait, disait-elle, un cruel plaisir de la sa cri lier, et sa fureur allait sans doute s’accroître en proportion du désir qu'elle avait d élie consolée, quand le son de lu sonnette se £t i'iiteinli‘1',*. Rouveau coup de théâtre, c'était madame Renaud!

x Ah! c'est trop fort, s’écria madame Michelin en qui liant l’ottomane sur laquelle elle était assise... Monsieur le duc, vous fries un monstre.                                       .

__U y „ des Jours où je le désirerais, répondit l’eüronté.

— Von» êtes tin scélérat, monsieur! dit madame Renaud, dont furii noir lançait des ira Ils de flamme sur le duc.

__L'épithète est dure, belle dame, répliqua Fronsac avec un sourire malin... il me semble ce pend mu queje ne vous ai rien volé,

— Laissez-moi sortir, reprit la dévote, que j'aille mourir de honte.

— Du tout, dit Fronsac en l'arrêtant, ce genre de mort ne serait \js de circonstance.

— Finissons, monsieur le duc, poursuivit résolument la veuve... choisissez entre nous, et qu’une seule ait à regretter de vous avoir connu,

__Oui, choisissez, répéta la miroitière avec un sourire amer.,, et donnez il madame le triomphe qu'elle attend du choix.

— Ab ! voisine, ne nous fâchons pus, ajouta madame Renaud avec bonhomie.

— Choisir, mesdames, y pensez-vous bien, continua le duc en conduis;' ni scs deux nia ¡tresnes devant une glace, regardez-vous, et îugCï si l’option est possible!

— Que prétendez-vous donc taire? demanda madame Michelin avec surprise.

— Vous rendre un hommage égal, répondit le mauvais sujet.

— Un partage! murmura la brune en accompagnant ce mut d’un sourire dédaigneux.

— Pourquoi pas, $i la partie répond h l'idée que vous vous faites du unit? repartît M. de Fronsac d’un tou hautain.

— \ oisinc, c'est une chose à vérifier, reprit lu veuve avec sa vivacité ordinaire, l'amour-propre ne conduit a rien; mettons le nôtre de côté, ci ivunissons nos efforts pour reconnaître si celui de monsieur est aussi fondé qu’il le prétend,

— Excellente idée, madame Renaud! s'écria l’athlète provoque; et pour que le stérile honneur du pas ne puisse vous diviser, que le sort décide de la priorité! *

A ces mots, le duc prend un Livra sur son bureau t guis une épin

gle, ci semble attendre que cea dames devinent sa pensée. Madame Renaud est la première il la saisir.

. e A lions, voisine, poursuivit-elle, le vin est tiré, il faut le boire; je vous donne l'exemple... \ la jilos basse Lui ru piquée appartiendra le pas... F, s'écria la veuve après avoir enfoncé l’épingle dans le livre.

— La lettre est significative, dit Fronsac en riant. A vous, madame Michelin ! ajouta-t-il en guidant un peu de force sa main blan-Chette.

—■ C'est un E, s'écria à son tour la miroitière avec un sourire qui n'était pas dévot.

Le duc recommanda alors à madame Renaud île parcourir le livre très-curieux qu'elle tenait encore, tandis qu'il allait faire admirer à son amie d'un cabinet voisin un magnifique point de vue qu'il lui montrerait ensuite à elle-même,

La sémillante veuve , malgré l'intérêt du volume, trouva que le couplé du cabinet admirait bien longtemps la perspective annoncée; pour l’heureuse miroitière, elle ne se lassait point de ce coup d’œil... Fronsac Ouvrait déjà la porte, qu’due soutenait encore n’avoir joui que d’une échappée de vue. « A voire taur de Lire, voisine, » dit madame Renaud eu remettent le livre à sa vermeille devancière, et le cabinet se referma.

Au retour des deux admirateurs, on fit un souper délicat qui acheva de rendre à madame Michelin tonie es bonne humeur; à la fin du repas, ces dames liront entendre qu'elles seraient enchantées d‘iid mirer de: nouveau le point de Vue.

ii Pas ce soir, répondit le duc, il se fait tard et l'œil sc fatigue, mais nous y reviendrons; on ne peut pas tout voir dans un jour. *

J1 est survenu dans les derniers temps à Louis XIV une véritable passion pour son peuple , Sa Majesté veut qu'on le protège avant tout, « Justice et clémence, disait dernièrement cc prince, tardivement po-» pulaire, au chancelier Voisin, voilà tout ce que je vous demande. » Le roi gronda le même jour un secrétaire d'Etat qui avait déchiré le placet d’un exilé. ■■ Quoi] monsieur, s'écria-t-il, vous refusez aux * malheureux la consolation de nie faire lire leurs excuses!... Je » souhaiterais vivre encore quelques années, répète souvent ce mo-■■■ narque, pour voir le peuple jtOS et gros. ^ Pourquoi faut-il que cette réminiscence de la poute ou pot du bon Henri arrive si tard à sou pelil-Jils! Il y a maintenant beaucoup a faire pour engraisser la nation, et sans doute il reste trop peu de jours à Louis XIV pour rendre à la France l'embonpoint qu’il lui a ôté. Ce vain effet des ter-rettrs d’une autre vie eût clé plus salutaire au temp* où toutes les prospérait", du royaume étaient taei ilići/s à tnt atumir de ta vaporeuse renommée, que tes rois n’acquièrent qu'au prix du bonheur des peuples et par le sacrifice du plus pur de leur sang, Cette sollicitude royale, que notre maître retrouve au bord de ça tombe, que ne Fiu-spira-l-eJlc en 1684, en 1685, lorsqu'une farouche intolérance décimait eu son nom les habitants de nos provinces méridionales et substituait les persécuiiuus ii la protection que les princes régnante doivent à leurs sujeta?

Encore aujourd’hui, Louis XIV, au milieu des craintes religieuse* qui l'obsèdent, persécute les Français par l'instigation du sombre le Tellier : les priions se remplissent de jansénistes; des évêques sont, éloignés de Leurs sièges pour n'avoir pas accédé à la bulle Ùni-ffenitus, obtenue île Clément XI; elle vertueux cardinal de écailles est banni de ta cour (le France, condamné dans celle de Rome, abreuvé d’amertume, menacé de déposition, parce qu'il ne veut pas voir de crime là où il n'en existe point en effet; car la postérité rira de pitié en apprenant que celle bulle L'niqenï/us, qui divise tout le royaume, qui empoisonne les derniers jours du rot, fut motivée par quelques rêveries écrites trouvées dans les papiers du père Quesiuf, et par un livre obscur, ouvrage de sa vieillesse. MaisQuesnel, mort depuis longtemps, fut l'ami du cardinal de Aovilles, que le l’elhcr veut abattre parce que l'autorité de cet archevêque (le Paris le gêne. La bulle Urfijywiifus 1 ou la Cüîisiüuttim qui condamne l’ouvrage de Qnesnel, avec cent et une propositions dites jansénistes, n'est guère que le prétexte de b haine sanglante que le jésuite a vouée au prélat. Telle est, on résumé, la grande affaire de conscience pour laquéateles monceaux de lettres de cachet envoient dans tes prisons ou exilent les appelante. VoiLi comment on songe à fermer les plaies de ta guerre, à réparer les maux de la patrie, à faire disparaître cette livrée de misères qui couvre toute la France.

Il est une cate de nos imaginations françaises où n'entrent presque jamais ni les inquiétudes ni les soucis, et qui n'est remplie q <e des idées du plaisir. Obéissant aux inspirations qui sortent de ce compartiment moral, les bons Parisiens rem plissent chaque soir ta tiar-lerre des théâtres quand le spectacle les attire; et tant qu'il dure, tontes les cases cérébrales d’inquiétude eide chagrin sont heiméü-queme ut fermées Le public, mû par cette heureuse disposition d'esprit, s’ôta il porté en foule à la première représen ta lion de Aerees, tragédie de Crébiiton ; nuis la bonne humeur des spectv

trun ni s'fí! pa* snntcniip. L’ouvrage, vící.eiii dans tonies se * p;n-ties, a provoqué les plus bruyantes expressions île mécontentement. Le rident étant tumbé, l'autour e$t mimlé sur le Huître, o redemandé froidement aux acteurs les rôles de A entré cl les a jetés au feu devant tons les assistent*» ■ -le me suis trompé disait CrébSlion * en consommant cet nnto-da-fé littéraire, le public vient de m’éclaï-» rer, je complète la justice qu’il m'a fuite. »

Qudquè résigné que ie montre un pćife tombé, il lui est bien permis d’éprouver un peu de déplaisir; il n’y a donc pas de charité ¡i 1 e pfriisauter en pareil lu occurrence, étla repartie du défit est vive. Une autrice fort galante et qui puse pour avoir Laissé des añiles cui-santés dc ses faveurs eut la malheureuse idée de se moquer de Cié bil Inn, parue que tom les personnages do su tragédie mouraient: « Quand nous donnerez-vous la liste des gens niés dans l’action? lui » rl<niamta-t-elle en riant, — Je vous la donnerai, mademoiselle, » répondit le poêle, aussitôt que vous m'aurez remis la liste des * guerriers blessés dans les combats que vous avez soutenus... » On devine de quel coté furent les rieurs.

— Hélas l monsieur le duc, répondit Je miroitier en portant son mouchoir sur scs yeux, c’est le deuil de ma pauvre femme.

— De voire femme? s’écria le duc, dont le cœur venait de se serrer de manière h lui couper La respiration.

— Je U perdis il y aura demain huit jours...» La chère créature J le spectacle de son agonie est toujours là devant moi... Je vois par-loin son visage angélique...

— Alt! monsieur, que vous me faites mat! dit avec un bruyant soupir Richelieu, E|Tt’agïteit déjà un secret remordí.

Non, jamais je n’oublierai ces beaux yeux bleus, à moitié éteints, et tués sur moi avec une tendresse suppl i.m'.- donc Je rie puis, soup-fCnnCr Je motif I

— Grâce, grâce, monsieur Michelin... et de grosses larmes tombaient des yeux du débauché, que déchiruit tin poignant regret.

— Que monsieur II! due est bon de partager ma douleur... Ah! j’ai toujours bien pensé que monsieur le duc était pour moi un respectable ami... Dieu vous bénira, excellent seigneur, il vous bénira.

— Que de reconnaissance ! ajouta Le mari déshonoré en baisant les mains du perfide séducteur. Puis il poursuivit : Oui, celte malheureuse enfant me regardait avec un air qui me perçoit le cccur... Lile me serrait La dliii OC SCS petits doigts déjà glacés par In mort, Ct répétait û chaque instant, dans le transport qui l'agi lait : « Voua me pardonnerez, n’est-ce pas, monsieur Michelin, que vous me pardonnerez?... Mon cœur était tout à Dietl.,. .l’ignorais que U démon put Írendre une ferme si réduisante.,; Ah ! c'est qu’il émit si beau , si eau!..» Mais md à me-, die nVtait pas changée.., a El h pauvre femme ajoutait avec un rire sinistre : « J’ai vu smi Sine].., rt je meurs... u

— Ah ! cessez, cessez, monsieur, celte terrible description, s'écria le duc, dont le visage était entièrement décomposé... voutez-vous donc me déchirer lea entrailles?

— Pardon, mon digne protecteur, pardon, je sena que j’ai été trop loin... Mais quel ange j’ai perdu!... Elle avait bien du respect pour vous, mou s ici h- le duc; car, au moment où soit à me allait s’envoler ail ciel, elle m*a dit t n Quand vous verrez M. de Fronsac* vous lui direz que J* meurs pour,¿ u Elle n’a pu achever; mais un sourire ci-k$te accctupa^^ i[)n dernier soupir... La chère petite! elle songeait laits doute ń toutes Jes obli galions que je vous ai.

— Monsieur Michelin t ¡uterrompit le duc d'un air sombre, vous m’avez dit que vous pliiez rue du Temple , nous y voici... adieu.... »

Le miroitier salua M, de Richelieu, descendit et s’éloigna tri510

nicuL Le pauvre ho......c était loin dû penser qu'il venait d’exerccc une 1er H b te vengeance.

Marie Louise de Savoie, reine d'Espagne, mourut au com mince-memdc l'année. Celle princesse ne fût pas fidèle à son mari; mois elle le fut ;i sa ¡fortune, qu’elle eoiLirlbua à relever, M. le duc de Br-auvlILicr^ termina aussi, eu il IL sa cuti ère hanorabte. Son père, mort en 1687, n’avait été que courtisan et membre de l’Académie par usurpation ; le BeauviJlers que opus regrelinnś üitjourd'linj eut des titres plus Holidcs à l'estime publique. Ce seigneur se montra digne de .seconder Fénelon dans la réforme du naturel vicient de feu le duc de Bourgogne : à ce Vertueux gcuvérneurdp pEtit-uJs de France appartient moi lié de kt gloire aequisc 1 sd deux instituteurs pour en avoir fait un prince honnête homme. IkaUvillivrs connut, dit-on, le secret du pèlerinage à Versailles d’un prétendu maréchal ferrant, de Salon , en Provence, à qui la feue reine avait apparu un Suie au pied d’un arbre. H est bien vrai qu’il y .1 longtemps une ■: -pèce de villageois viril à la cour raconter que A La rie- I hérèse sViail montrée à lui couverte d'une robe blanche tout étincelante d’v-toiles, ct lui axait ordonné, du milieu des nuages sur lesquels elle était descendue du ciel, de venir trouver le rei pour lui faire, desu pari, une reeominandatlon qui n’a point transpiré. Le piyLio fut d’abord interrogé par M. de Pomponne ; ensuite par Louis XIV lui-même, qui, selon la chreniL|uc populaire, demeura stupéfiât de ht révéla lien que lui fit cet homme d'un ci certaine circonstance connue de $a Majesté seule» Bcauvilltern, que le rai rendit alors confident lie son entretien avec le marée La] tic Salon, levait tes épaules quand 011 Lui Cil pariait Du resteł le bruit courut., dans le temps, qui m; pèlerin n’était qu’un comédien payé par madame do Maintenons ol le message de l'autre monde, que l'iujmtiU ¡ou supposée faite par Marie-Thérèse à Louis XIV de déclarer son mariage avec la dévote marquise.

Le duo de Sai ul-A iguan fit constamment entendre, dans le conseil, la voix de ht raison, de l’htÎBDeur et d’une courage uselécrnetA., De semblables voix retentissent rarement a Pormffa des rôti, cl )t? peuples doivent s'affliger quand dits se tinrent,

CHAPITRE XLVt

1Ï1&

Min flt ETMzohin, — Rnüfa un rn.nl du TVj^rftOfW. — łfftdanO ¿SS UFSEDI Mt prés de régner eu Espagne, — La fanolinnc fait changer do résolution a Philippe V. — Labbé À1 bernai. — Ambassade CM ce prAlra l L'a nu?. — La courrier. —Calcul d'un smbitiwu:. — ÊlhnbEtb do Parme, reine il'Ktpx^o. — Liisgrâca de la prioCcs^e des Ursiiis. — La rübû dû «MIT Cl de h prilte pour lit. — La princesse des UhAm et son écuyer, — L’aiïibisMdeur do Perse. — Longue* et Sùgpllém diUlCldlés pour rentrée b Paris do cet envoyé, — Oh plomaría 4 coups de Crütets — Ldi dames courant chez tíébíHMrt Hszabeg. — Ewom qu’il fait do leurs charmes, — Elles dearent defaut l'ambassadeur. — Repas persan. — Fullea orgSOitlailvM à la MUT. — Cérémonie du la réception. — Réciprocité galante de 11 duchesse de Ricbcliw. — Lo donneur lluvia officieux. — Caprice de madame de Rony pour Richelieu, —Service d'un ^:uyiT iJ.ijiï uD boudoir. — Tondre- adièùi du Loui» Ï|V et de l'électeur dû Bavière. — Lo r^imenlde la calotte, — Départ do lombassaitaur de R^ruj. - Son ambassade éutit une mystification. — Locoln du jinppa, te;» juiuhoj enflées, — Variation dans Le* modes. — Lh huulz. triions, los mouches. — Philippe V reprend Majorque. — Fm des guerres de la succession. — L’aima-nach du diable, — Beau trait du chamelier Voisin. — Maladie de Louis XIV. — Si mort, — Effet public de ret èvâMcimt, — Résumé du régne de Louis Lé Grand.

Le précepteur de feu M. le duc de Bourgogne a suivi de près daui te tombe son gouverneur. Fénelon mourut le & janvier dans son diocèse, qu’il ne quittait plus depuis longtemps. Le cour únan Ihugunu 3 reçu du rui la permitían de meLlfC sur lu journal qu'il tient ü la cimr ; « Ou apprit hier la mort de M. i'Mrcbevêqne de Cambrai, » homme d’un mérite «rtraordinatre, et qui est universelle ment re* Emette. » MnisSa il ijcste n’en a pa# ntoitu brûlé, de sa main, tous lez manuscrits que le duc de lïnurgngiic avait conservés de son pré-ccpteut1;, ce qui prouve que Louis XIV us prend pas une pm*t biea ulive un regret universel. Qui ne sait, d’ail] en rit, que, depuis l\qi-parition du Télémaque, Fénelon vivait dans la défaveur? Louis XIV vi t dans cet ouvrage enchanteur des ttHusiong critiques sur sou ri gnct et tout porte à croire que l'historien , ou plutôt le poète, se proposa d’y en mettre en effet. Quoi qu'il eu soit, le grand nui crm être te modèle de ce Sésostris triomphant avec une fastueuse vanité, ct de cel Iitamćnrc plus empressé de favoriser le luxe nu sein de la laissante colonie de Sálente, que de répondre aux premiers besoins d'uue nation. Telle fut la cause irrémissible de la disgrâce du vertueux prélat. La leçon était trop précise, trop dilecto. Les souverains pn'* me tient quêtau 6 fais qu'on les éclaire, ils ne pardonnent jń........ 1 œui qui les Uni blâmes.

De cinquanle^cinq ouvrages que laisse Fénelon, on ne JH guère que son 7£iôiùÿue : AL de Cambrai corn pesa *0 cher-d'ecuvre dans son diocèse, au milieu des penécution» que lui fai salent subirles cour#

<le R ortie et de Vcr-millcs; il rj’r-t dnnC p-rdnt exact tle dire que j''■ -m-yqm'ait été conçu et circulé poup servir à l'éducation des enfants Je Primee, Fùidoti ne liiMidlh que trota mois -■ ta ......pawiem d'un romau pliitesuphique oit tons 1rs {yenres de nié ri lu se tro uve ni réunis, et l’on assure qu'il n'y a pas dii lignes de raturées sur le manuscrit, original. il faut encore reléguer parmi les fabius la version où il est dit qu'un domestique de l'illustre prélat, lui ayant dérobé une topie du Trl&trQqnf, la fil imprimer à sim insu, cl que nom devons a celle infidélité l'un des plus beaux mOHnmpnls littéraire* de noire grand siècle. Il est bien consisté que Fénelon livra lui-mémc son livre à l'impression*

Philippe V, veuf depuis le 1 » février lî H, convola A de secondes pnces, le 21 décembre dp Ja mi me année, en épousant ElÏM^hulh, fille du duc de Parme. Un tyranii événement précéda l'arrivée du la nouvelle reine : Marie-Aune de la T ré mou il la, princesse de* Ursins, dans mi but que j'cxphqiterai bieulôt, éi.tii allée avec lu roi au devant de la princesa; elle Itavait rejointe a quinie lieues de Madrid, cl se disposait a la Complimenter, Joraqn’ulle eu reçut l'ordre, 1res-durement exprimé, de sortir sur-le-champ des terres d'Espine. Reprenons les détails de cette singulière aventure.

J'ai dit ailleurs que, dès .......Privée :i l-i COUr de Madrid, madame des I rsins ;iv;ut détourné sur elle une partie ries lüiliiludes ardentes que Philippe \ tir ni de son grand père. et qn'i I s ilERii l, depuis q mi-torze ans, avec ht première femme qui se rencontre sous sa main. A peine Mario Louise de Savoie avait-elle fermé les yeux, que la Vieille favorite reCeV-dt un hommage impur dans l'appartement môme de 1,1 reírte, encore drupe de xilour* noir, semé de lai'mes il'argent; Cl le surlendemain dit jour üii les restes du ht feue reine furent descendus sous tas voûtes de t’Escurfal, le roí simpad eu lélc-ii-lèlC a vue la ruwurm/ muyor. Ce repas parut indécent, imu-seulcment à cause delà circonstance inopportune dans laquelle il avait lieu, mais encore parce qu'il montrait une iiijHIc à la table du souverain, innovation Ci UN traire aux lois Je la monarchie 01 qui ré voila toute la cour* De l'intérieur dit pahiis les murin ores s'étendirent diun ta ville; Je peu-plc Castillan, habilué à regarder son prince comme UH dieu, pareo qu’il sc croit lui-mème au-dessus du commun Je» hommes, Tut imli-gné que le roi méprisai ouv^irmeut des préjugés héréditaires.*. Les balu tailla tic Msdrûl nVutClIl naguère supporté ici phu lourd* impôts, amiHcri 1rs plus rudes privadnos, tmum les plus grands dangers, sans laisser entendre uneplaîule; et peu s'en fallut qu'ils ne sc révoltassent pour un souper contre l'étiquette. Pendant que ces agitations éclataient dans la ville, le curtfesscUr du roi , confident de l'amour de uc prince pour ta princesse de* Ürsius, le soute naît théologiquement dans mit dispute aiwc Le confesseur de ta kute reine; lequel trouvait cetiu passion hr lé rodete, Or le premier de eus dem pères obtint si cumplèleipent raison, qu'il ne larda pas de prouver au mo-nnrquc liu-iucme que Sa .Majesté, pour être agréable à Dieu , devait tendre une main conjugale à la favorite et l'élever jusqu'au trône d'Espagne. De son côté, muda me de Bracchio avait insinue à Phi-lilge V qu'elle travail que toi ut nie ans ; ce qui n'était que h: double de l’à|,ru du prince, mais il savait que sa maîtresse perdait vingt ans en certaine* occasions. Une bien pi lile circón J an ce empêcha le ma-rmge , au manieni ou IonŁ était prêt pour le célébrer. La princesse des Urdías, je ne sais pas bien pmtiqtiuL veillait que le roi logeai au palais le iluc de Mednm-I mli, Sa Majesté y consentait Vuluntiers; niais il tablait pour cela agrandir ce palais, qui n'est pos u beaucoup près un Versailles. Ou se décida à s'emparer d'un couvent de capu-tins aliénant a l'édifice royal ; car, en Espagne, 1rs institutions mana-cales adhérent toujours pur quelques pointa mu gramkura. f c u'é-tait pas nue prit le affaire que de déposséder ces pères barbus; les muriiium rp'avait excités, le souper marniałem, se rep radotai rent lorsqu'on vil les franciscains sortir procession Utilement de leur mai-ion; ils redoublèrent quand on enleva te suint sacrement de l'Eglise; El les H.ntt mira devinrent extrêmes, À ta vue dus cadavres exhumé* îles caveaux ou reposaient sept a huit générations de ces bous religieux.

Tout Madrid se rassembla lumultueutoinenl sous les fenêtre* du palais; des cris séditieux parvinrent jusqu'aux oreilles de Philippe V, assis eu ce moment sur un lit de repos, à côté de sa vieille favorite.,, Co prince se leva précipitamment, et se passant ta main sur te front il dît d'un ton soucieux : if Notre commerce, je le vois, scandalise • ta nation; princesse, veuillez me choisir une femme. * Madame de Rraceino était loin de s'attendre a un si brusque elmrqjerricnl de ris solution; elle dissimula pourtant son dépit, et se prépara à changer aussi ta direction de ses batteries.

Il y aviiij à Madrid un prêtre italien, fils d'un jardinier de Parme, fi qui h nom malt Alberotti. Cet abbé, que *L de "Vendôme avait I

i ! ■ Liîi li f.. cour du Philippe, possédait tonie la confiance de ma-d.nuu ilus lirait^; ce fut lui qu'elle consulta sur IC parti a prendre pour sortir de la fâcheuse position où elle se trouvait, le priant de I- diriger dans lu choix d'imc femme qui l'iil d'éluffe à SC contenter du titre île reine. T Je vous comprends, madame, répandit Allmroiii, » et vous serez certaine de régner encore en disposant de la main du » TOI cil faveur d'Elisabeth, hile du due de Parme. C'est U UC prill-» cesse deu ce} timide, facile à mener; nous chercherions vainement u une ri'inr qui pût mieux nous convenir. »

La princesse tics Ursins s'empressa de parler d'Elisabeth à Philippe V, Cl lui proposa d’envoyer à Parme l'abbé Albcroni pour né-•pmicr Le mariage. Sa Majesté dit à la favorite qu'il épouserait qui ello voudrait ; que le choix était indbftërenl, pourvu qu'on lui donnât nuu femme, et qu'autant valait la princesse de Parme qu'une autre. Mise p.irfailrmcnl i son aise par celle Vocation conjugale d'un Cynisme pitrLiii, madame de BraCcino fit expédier des provisions d’ambassadeur a son agent, qui partit aussitôt pour ta cour de Parme, bien décidé a sc prévaloir auprès du duc, sou souverain, de ta haute alliance qu'il faisait former h sa maison»

Mais à pciiiC Albcroni nvnil-il été présenté au prince italien et à sa fille, qu'il vint .i la cnn naissance de la princesse des (Jrsins, qu’E-lisabeth. Loin d'i'lru douce, timide, facile à manier, était, au contraire, hautaine, absolue cl disposée à s’emparer de ce pouvoir auquel oC la supposait portée à sc soumettre* Bien fixée i cet égard, la .favorite fit p.iiiir sur-le-champ un courrier portant à l'abbé Albcroni l'ordre de suspendre la conclusion. Ce messager arriva à temps; mais le prêtre il dieu était un homme h.Hule, il calcula rapiileinimt les COI1-séquenecs dn ce conlrcttmndcinciil. Le résultat immédiat était, dans tous lo cas, la ruine iuLiiBilde dc son crédit auprès île madame des Ursin*, qu'il Hvn.it trompée afin de se taire bien venir de la cour de Parme; cl, le mariage une fois rompu, loiil antre moyen de faveur serait perdu pour lui, puisque, par le fait de la rupture, il mécontentait aussi le prince parmesan. Il fallait daneque, dans l'in-térêf bien entendu de son ambition, le négociateur passât outre à ta défense de lu favorite» L’avaiilngc de celle conduite lui apparaissait clairement : son crédit à la emir de Parme était assuré,du plus I'îji-fliiiüiçe qu'il acquérait â celle de Madrid, par un service éminent rendu .1 fa jeune Elisabeth, qu’il faisait reine d'Espagne, compensait et au delà sa disgrâce auprès de l.i vieille duchesse de Braeuino. Convenons que si ÀI Imraiii n’est pas jésuite, il serait bien digue île rétro. I.'astucieux alibi, qui avait fait toute* CCS réflexions en |II-raissant lire attentivement la dépêche, cl avant que le imüricr lut curù dr K,n> EiHbincl. rekv<i tmn .1 coup I ■ titc avec rtfsol iH inl) r flVCC audace, Cl dit à cet homme : « Ecoute, VCUX-tU vivre, prend* cet or, * cache-loi, cl arrive demain. ■ La bourse était lourde; la conscience d'un postillon peut être faible : celui-ci accepta l’offre séduÎMintc qui lui émit faite. Il sortit secrètement de la ville, passa viugt-quairc heures dans, une chaumière du voisinage, cl rentra le lendemain à Parme en faisant claquer non fouet comme un messager de ta vie-toirc. AlbtroiiL avait cu, ch cffri, le temps d'en remporter une éclatante sur les vues de minât rices de la princesse des llrsins ; le muré ge était conclu; Cl 1rs Ira plié us. de celte action lui étaient d'autant mieux assurés,que cet ambassadeur avait révélé Irés-précisément au duc de Parme les obligations que sa maison avait à la politique suit-tile qu'il venait de déployer» Albcroni partii, sans perte de temps, avec la nouvelle reine d'Espagne, après avoir écrit à madame dus Ursins Une lettre remplie de témoignages de regreL, de ta monta lion S muette, sur l'arrivée trop tardive du courrier.

Cependant ta princesse, dévorant sou chagrin cl son inquiétude, se mil cu chemin avec Philippe V pour aller aii-devant dT.litabeMi, que le roi devait recevoir è quinze lieues de .Madrid : on peut se faire l'idée de l'entretien des routes dans le royaume catholique, un apprenant qu'il fallut trola jours à Sa Majesté pour franchir eut espace» Le corrûific dc madame de BraCCino suivait de si près celui du roi, que, pendant ce court trajet, personne ne lui parla sans qu'elle ¡Peu aperçût; le soir, au lieu où ce prince couchait, elle s'enfermait avec lui, Cl ne laissait auprès de sa perenne qui: de* Caurlisaii* sur lu fidélité de qui elle pût compter. Celle femme adruilr espérait ainsi conserver, aux yeux de ta reine elle-mêmet une autorité telle sur l’esprit du monarque, que celle jeune princesse n’osât pas concevoir le projet d'attaquer ce colosse de Crédit. Le dernier jour, Philippe V [levait pourtant s’avancer seul au-Urvaut de la ruine; il scnlii qu'il ne pouvait se montrer à elle accoiuji.njné d’une femme dont la renommée pouvait avoir porté la qualité de favorite jusqu'aux oreilles d'Elisabeth, Il partit seul. Madame dus l'rdmi sc présenta le lendemain devant la nouvelle Majesté; elle sç disposait à complimenter culte princesse, lorsque aux premiers mola de sou discours elle r,lt interrompue par une brusque a pu.-, ira plu».

— U ms-fira, madame, d'eri être ainsi à la cour d'Espagne.

donner le Ion, et je le savais, madame, poursuivit la princesse en appuyant sur les mots, quand je désignais Votre Majesté an choix du roi»

— Vous êtes une impertinente, répliqua Elisabeth avec toute la vivacité italienne, sortent

— Le mol est fort, madame, vous m'étes pas encore tout à fait en possession du rang qilt: je: vous si donné.

^Sortez! répéta avec un éclat de voix Elisabeth: non pas seulement de ma présence, mais des terres dispar;ne... Mut i tne des Ursina ne bougeait pas...

— Misérable, Récria la reine en la poussant horade fia chambre,.., Wrtircï-voiLs, enfin.,, A liez, votre régime est passé,

— Le vôtre n'est pis encore commencé, dit múdame de Braccino dans ni, accès de colère qui bannit sa prudence,., Les rois peuvent avoir des maîtres sur la terre.,,

— Monsieur, poursuivit la reine avec fureur en s'adressant au capitaine des gardes, arrêtez cotte femme, faites-la jeter dans un carrosse et qu'elle soit conduite hors de la frontière.

— Madame, répondit rcspcclueuseuienl l'officier, je vais prendre les ordres du roí : je dois représenter à Votre Majesté que lui seul a lu pouvoir d'en lever la liberten une personne il u rang de la princesse,

— V.)vr^-vouf pa* l’ordre du roi, répliqua fièrement la reine, de m’obéir sans réserve?

— Il est vrai, madame.

— Allez donc, obéisses MSI plus de réflexions,., il y va de votre propre sûreté. *

Conformément aux ordres de la reine, on renferma madame des Ursina toute parée dans un carrosse à six chevaux où elle fut gardée pardeux nfficærn. Elle roula ainsi vers la frontière pendant une nuit d'hiver, et dans des chemins faiblement éclaires par le reflet de la neige. La pauvre princesse, avec cette gorge découverte qui venait de scandaliser Elisabeth, tremblait de tousses membres anprcsd.es militaires qui l'accompagnaient, Un d'eux, ayant entendu Je craquement de ses dent», lui offrit son manteau, qu’elle sc hâta d’accepter,

Xl.itlAme de Hi’uu iim , an brmi nicnoloHi' di^ roue*, -e perifollen conjectures sur les estuca, d'UUC dtsgrtce aussi su trie I elle , llH i,.;,, de soupçonner A Iberoni de trahison et ne maudissait que la faiblesse de Philippe V, qu’elle appelait de l'ingratitude. L'exilée, toujours en réfléchissant, en sc désolant, mais eu espérant, continua s- roule jusqu’à la frontière au milieu de toutes 1rs privations que les voyageurs rencontrent en Espagne : point de lit dans les auberges, excepté pour les muletiers; nuiles provisions, pas môme de table pour manger... Celle qui avait été sur le point de régner couchait en habit de cour sur quelques poignée» de paille; elle se nourrissait de deux œufs au plus, s'estimant heureuse quand elle n’y trouvait pas le poulet tout formé.

Pendant telle déplorable extrémité d'une femme qui régna quatorze ans sur son cœur, Philippe V, nmmbslnpi J,‘ ■ tfUro» drcilirjmtcB qu'il eu recevait tl’lu'ijfc ■■■■ Km^e, sr cOHCllAkl tranquilfomeiit chaque soir auprès de la reine italienne, qui répondait bien aux désirs impérieux de ce prince. Il n'était pas plus question à la cour de Madrid de la princesse disgraciée que si elle n’y eut jamais vécu ; 1rs grands, plus oublieux encore que les lièvres, n'ont pas besoin de courir pour perdre le souvenir de ceux dont la faveur a cessé. Le roi crut cependant devoir répondre une fois à son ancienne favorite : ce fut pour lui dire que scs pensiona continueraient de lui être payées. Là s'arrêta la correspondance du Monarque Catholique; mais celle de madame des Ursina n'a point cessé depuis son arrivée à la cour de France, Scs lettres prolongent suivant elle la chaîne de relations qu'elle juge prudent de perpétuer, en Attendant qu'elle puisse re-prendre auprès du trône espagnol là place qu’elle y occupa jusqu’ici.

Disons, nous qui devons voir plus froidement je* choses, que le retour de faveur, ou plutôt de pouvoir, qu’espère madame de Brac-dno ni: parait nullement probable : avec l’altière Elisabeth, h cour de Versailles deit entretenir h Madrid un agent plus jeune que celle beauté surannée; la finesse ne doit plus être le premier élément à employer dans l'intérieur de Philippe V , c’est la fermeté. D'ailleurs les dérèglements de la princesse des Ursina ont eu tant d'éclat, qu'une cour dévoie ne peni en conscience sc servir désormais d'une fournie si décriée. On avait passé à h galante veuve tontes ses intri-il’"^ illustres, y compris même les troi s cardinaux dont, nu dire d’un souverain pontife, elle faisait autrefois son déjeuner habituel; mais on u1 pu lui pardonner ses amours avec son écuyer Wonfrot ti’Autri-ÿné, lils d’un obscur procureur. Le comité Ma in tenon fut surfom révolté du cynltmc avec lequel madame des L’rviiis avoua, quelques années avant s* seconde disgrâce, celte inclination roturière, cn interceptant un jour une lettre écrite a Louis XIV par l'ambassadeur de France à Madrid. Ce ministre, après avoir donné ou mi des dé*

taik purement politiques, marquait « que madame de Braccino exer-« çait un empire despotique sur Leurs Majestés E ■p<;i! «,h-- : Iliiiis » quelle ólói elle-même subjuguée par l'écuyer /fou font, qui puria-» » geml publiquement su ç<hm;Iic... » L'ambassadeur ajouta IL qu’c» à» ctwnf war/rj.

Celle dépêche émit importante, la princesse ne crut pas devoir h retenir; elle voulait d’ailleurs prouver au roi que nul écrit ne portail île Madrid à son insu, et qu'elle y remplissait bien sa mission. Elle se borna donc à écrire de sa main en marge de la lettre : Pour wwinés, «un; et le paquet fut expédié à Louis XIV, qui s'écria en reconnaissant l’écriture de la noie marginale : « Voilà une h a ri Lie emn-* mère! a

Les recelions à la cour de généraux des ordres religieux sont usées; Louis XIV, après avoir reru solennellement Lotis ce» primes tondus et barbus, manque depuis quelque temps de récréa il on st l’cnuni revient sur l'eau. Pour l’éloigiicr su moins un moment, madame de Maintcnon, à force de chercher dans le répertoire a pim prés épuisé de ses expédients, a trouvé mini qu'une midimi e don née :i l'ambassadeur d'un grand prince de FOrimi pourrait encore amuser le mi; et comme la Providence aide toujours ceux qui commencent par s’aider euX'mêmea, il se ironva que le mois dernier un envoyé du roi de Perse était débarqué à Marseille et s'acheminait vers Paris,

Le roi ayant été informé de l’arrivée île cet ambassadeur, qui, si je puis nie servir de relie locution vulgaire, venait connue mars eu cj-rème, envoya M le baron th: Bn’len i I au-de vu ut de lui jusqu'il1 Uniren-ton,Cegentilhomme Icouva eu HiulmuiéLHi, appelé Méhèmel Hi.^iIłCg, courbé auprès du fou sur îles tapis de Perse recouvrant une espèce de matelas; il avait 1rs jambes croisées à la manière des O ri en Taux ; M+ de Brelcuil a dit depuis qu’il lui avait fuit l'r 'et d'un gr^ singe pelotonné près de la chenil née. En voyant J'ulïuùcr dit roi, Méhémd lui montra un siège cl Vappuyu sur le coude pour écouler le discours, ¡mitant l'emphase orientale, que le baron lui débila. Aprisco premier ^omplinieni, auquel h* Persan fil répondre par son inter-prèle, il déclara qu'il un fondait que le eûir des affaire» tilrangèrci vint le prendre lui-mémo pour se rendre A l'a ri» dans un car rosie du rot; mats qu'il y mon forait seul, ne voulant pas se renfermer dans une boite avec des chrétien* ( qu’au surplus il fera il son entrée à cheval, et ne la forait qu'aprè» h lune de février, pour éviter les jours malheureux.

La recherche du jour heureux ne fut pas l'affaire d'un bisLuii : Mmfoniei ilh qu'il fou iilelcra i I su loi à tète reposée, Ct forait iron nui Ire phi» tard fia dcterrrihinlionh l'remé de fixer très-prochainement le jour qu'il aurait choisi, l’ambassadeur, qui avait inugueinciH cousu lié ses lune», finit par trouver que le 7 février pourrait bren être exempt d'influences funeste». M. de Brelcuil sc rendit donc auprès rie lui à celle date, accompagné du maréchal de Matignon, Mchémel com-nicnça par signifier à ces messieurs, avec une franchise plus orientale que diplomatique, que, ne pouvant sc lever de son matelas devant des chrétiens, il les invitait à passer dans la pièce voisine, afin qu'il sc disposât à partir. Le maréchal grommelait entre ses dénis qu’il se seti Lait une vive démange ¡i ¡son d'appliquer le pial de si ni épée sur lu visage de Son Eminence Persil lie; M, de Brelcuil le cnliiii en Pont raina ut, api è& avoir dit toutefois ti Méliémcl que s'il ne devenait plus poli, il ne forait point d’entrée a Paris, ct serait renvoyé sans avoir eu d’audience du roi.

A peine les officiers de Sa Majesté étalent-ils hors de la chambre, que le Persan lu quilla hù-mètnr brusquement et courut dans la cour sc saisir de la bride d’un cheval pour monter dessus ct entrer seul dans la caphale. MM. de Matignon et de BrclrtiiL voyant qu'il allait falloir décidément emporter lu cérémonial d'assaut, lirem former la porte co cherr. S’adressa ut ensulli! au dipluiu.ile IILUlin, ils lui dirruí qu'ils le forceraient bien de descendre de cheval. Furicui, il parla de son sabre , mil la main sur la poignée ri tuluuna sa monture. Le maréchal fit entendre à Méhèmcl qu'il fallait bien qu'il se gardât de faire briller son damas, que les têles étaient beaucoup plus chères en France qu’en Perse el que bien que lui ambassadeur lut l'envoyé d’un cousin germain du soleil, il ne laisserait pas d'ètre pendu s'il faisait une égralignure à un sujet de Si Majesté frès-fbirriienue. Ce discours épergique, clairement trądu il par un interprète frai trais, calma un peu l’effervescence de notre Oriental ; il descendit assez paisiblement de cheval ¡ mais il alla se remettre sur son matelas, jurant qu'il ne le qtiilforsil plus. Il fol h il cependant en finir ; Matignon appela six grenadiers..♦ Méhéiuet ne bougea pas. L'éliquctiu, il finit en convenir, ciHomencail à prendre une singulière directium « Ma foi, dit Brctcuil, le vin est tiré, soldats, faites lever de force « ce Persan intraifobie... w El les militaires avec la crosse de leurs fusils stimulèrent l'Ambassadeur à peu près comme un chien couché à qui l'on veut faire quitter la place. Le moyeu réussit : l'envoyé =c leva, traversa rapidement l'appartement, où il renversa deux grutds-Immmcs qui obstruaient son passage, Cl courut sc placer dans R «àt-ro»se qui l'atlendait. Matignon, Brelcuil et un ni traducteur y montèrent; la marche commença. Mèlirmet sc mit ù boni for comme un | enfoui : il ne dit pas un mot pendant toute la roule, et, s'appliquant

Je nez contre les parois de la voiture, il tourna le dos aux trois gen-lilühiommcs qui l'accompagii aient.

La vite des daines pari ¿ten nos dérida tout h coup le front du boudeur; le sourire reparut sur ses lèvres; il fut très-poli avec M. de Torcy, qu’on lui dit être le ministre des affaires étrangères ; enfin, par la médiation du celui-ci, l'ambassadeur tendit la main au maré-rtad de AJ aliguen et a il baron de UrcteuiL Eue nouvelle computation des lunes cul lieu pour le jour de la présentation au roi. Sa Majesté daigna accéder k jour que le Persan avait choisi.

En attendant l'audience dc réoepiion, Méhéinct Rtzabeg parcourait la ville à cheval avec son étendard déployé et suivi de quatre cavaliers équipés comme lui à la persane. Celait un spectacle nou-vetra : les Parisiens se foutaient, s'écrasa ¡cm pour en jouir. Les liantes, même celles de h première qualité, se perlaient avec une telle mil neurc die* Famtata^iLdcur, qu'il s'en trouvait souvent quarante dans sq chuwbrc et mitant dans la pièce voisine attendant leur tour d'admission. Mais pour éUC reçues auprès de ce 1\l^" il fidkiir que

H «perçut k ta porte duna h entibie de si ¡reader la plus joli# błotnie qu'il eût roncoolrèa de sa vie.

ki femme* priassent les cavdttri qui les avaient accompli gu éi?t de Jus .attendre a la porte, Son Excellence ne recevant [■> Lis i!cm sexes ensemble. D’après un ordre que Méhémet avait établi, les hommes entraient chez lui le malin et Jen daines le soir. 11 traitait Loin le monde poliment, tai Vit il servir du thé, du café, des sorbet 3, nuis 5.1ns hc lever, sans quitter sa pipe, a moins que ce ne fût pour examiner les femmes. Il en passait alors une sorte de revue en se tenant très-près d’elles : il lui arriva même de se rendre compte de certaines consistances par le toucher; ce qui ne diminua nullement le nombre des jolies visitan les, tant un a le caractère bien tait à Paris. La coin-plaisnux tifs curieuses Cm telle, que lion nombre d'entre clics se prêtèrent à danser devant l'ambassadeur : un va jusqu’à dira que la condescendance de plusieurs alla beaucoup plus loin encore et qu’elles ne s'eu repenlircni point.,. Tout cela se passait au son d’une musique placée dans la pièce voisine de celle oit se faisaient les réceptions. Cette musique cuit entre tenue aux dé peu a du roi... Mais ¡I y a gros à parier que quelques honnêtes maris en |uyèrcni aussi Ici violons,

Mèhémci Hizabeg p rena it tes repas sur une nappe do b roca ri d'or qu'un étendait sur Je tapis de ta ChainE»re. Sun Excellence persane mangeait avec une grande malpropre ;é - elle saísUsaít avec Ils doigts le rix, qui était son principal luimcnh le pétrissait dan- sa umiu d’une manière fort dégoûtante et le portail à sa bouche à deux ou trois reprises, L’ambiSfladeur courbait ordinairt nient sur wn luatelat en s’enveloppant d’étoffes de Perse; mais la bonté du lit qu’on lui avait donné dans son hotel L’invita un soir à en faire l'essai, et il continua de s’en servir jusqu'à son déport.

Le lu février Jinir fixé pour la réception de Mékmd Riwbeg, Je

roi, enchanté d’avoir à déployer sa magnificence devant l'^vni-r d’un monarque opulent et de lui prouver ainsi que sa cour ne le eéitail point ions ce rapport à celles de l'Orient, se Içvo de très-bonne hu-ineiir. Il ordonna que sa garde fût doublée, ïrU wille en avait dh n l’ordre que messieurs de la maison du roi seraient revêtus de leurs plus beaux babils, la même reçu mm a ml a Lion avait été falc aux princes cl princesses du sang ainsi qu'à tous les aflictas de J a ce ni'; de plus dus courtisons empressés s’étalent chargés pendanI les trola en quatre jours précédents de déterminer le plus grand nombre posible de darnes it se rendre extrêmement parées dans la grande galerie le jour île la réception qu’on y devait faire. En un mol rien ne fut négligé pour que ta pompe d# cette cérémonie étonnât Fél rangea qui ru était l'objel... La rovanté a set; jeux et ta vieillesse Kim entante.

l e roi parut su grand lever avec un babil d’une poû'e mêlée d'or et de moire, brodé de diamanta... H y en avait pour douze millions cinq cent mille livres; ce qui rendait cet babil ni ¡resalí, queda Majesté fut obligée de le quillcr immédiatement après ta cérémonie. L'habit dc M. le duc du Maine était Orné aussi d'une broderie do brilkuns ; celui de H. le emute de Toutous Fêtait d’une f^niituro de pierres de couleur. Mais aucun costume ne parut aussi gâtant que celui de AL le duc d'Orléans : il était de velours bleu avec broderie eu mosaïque de perliści de diamants. Cet ridant hahit ful admiré.,, beaucoup plus (pie le roi u’eût voulu.

Entiil celte foule brillante, qui réalisait les helians prodigues de richesses qu’on admire dans les .Ifritaet une îYuüs, étant placée cn-lierouitmi, l'ambassadeur de Perso parut nu bout do la galerie cl vil Luitta XIV h ratUrt extrémité. Du point où CCI étranger aperçut le roi, ce prince semblait ¿tro le centre d'une auréole étincelante do pierreries. Méhémct s’arrêta frappé d’une magnificence, devant Laquelle eût pâli le luxe même de l’Orient. Jusqu’à ce moment les seigneurs français qui accompagnaient l'ambassadeur n'avaient pas été sans crainte de quelques nouvelles cxiravarsauces de ta part, muta ifs se rassiirértml lorsqu’ils le virent entumen cm1 scs h-iluta Lions, qui ne finirent qu'à sim arrivée au pied du trône. Le roi s'émit levé et avait filé son chapeau : il resta debout et d&soiivert tant que FOrieuta! s'avança vers lui. MéEiémcl s'étant arrêté au Las dc P est rade, Je duc de X'onílles lui présenta la main pour monter à la plate-forme, de laquelle il tendit au roi sa lettre de créance et ses présents. Il prononça ensuite un discours en langue persane, que traduisit phrase par phrase un inh rprclv de Sa Majesté.

Les présents du roi de Perse sutit tels qu’un fermier général D’osé-, rail pas los o fl rira la fren me d'un premier contais des finances : iis recomposent de quatre tien!s pertes fort inèdicarm, deux centa mr-quoi scs très-Laides et deux petites bailes d'or remplies d’un bau me que les Orientaux disent merveilleux pour ta guérison subite des blessures. Ce remède, foulent-ils, sort goutte à goutte d'un rocher renfermé dans un autre: il est d’un très-grand prix, je vem bien le eroiro, Qihû qu'il en suü, quand Lmus XIV eût remis ces ubjeta ci lire les mains de M. de Torcy, ce ministre pul les garder jusqu'il lu fin de raudiujiec sani eu cire chargé ni embarrassé.

L'enihnssadcut persan n'aimm pim guère les Parts!tins ; niais ta scandale les amiue toujours; il Les enchante surtMl lorsqu'il sert plu i.i. un lut ni une vengeance et constitue la revaáéhc d’une trabi^nii gâtante. C’est prôctaémcpl ce qui y lieu aujourd’hui. Il n'y avait pa* a Paris un ami de l’équité qui ne désirât que la jeune duché.***' de Rielitltaii ne oMtri'ii enfui le projet de se venger d'un époux i tai^m d ■ Mta amour. Crut courtisans ^ tenaient prêts àsuïuiro J*s avocats 4’une requête en réciprocité, Madame de Richelieu se passA de leur ^cęoiiń : elle se ht justice à petit bru IL

Le duc a parmi ses domestiques un jeûna écuyer fort bien tourné, et dont la prévenance attentive auprès de la duchesse alla, dès la premiero:......ru d'un trup ^ré H Je mariage, jiisqifatii seins les plus minutieux. Les peines que l'eu a confiées deviennent de moitié plus légères; madame de Richelieu se sentit un grand besoin d’épaimhe-ment, cl personne ne lui sembla plus propre ù recevoir scs confidences que Litre complaisant qu’cita voyait si attentif u la servir. L'écuyer reçut donc le dépôt des chagrins conjugaux de la duchesse; il la plaignit, soupira avec elle, et su compassion alla même jusqu’à pleurer. L'épouse sans époux SC sentit profondément touchée de l'intérêt du bel officier... Lu confident qui pleure sur les maux qu'on lui confie, cela ne se voit pas tous les jours 1 Celui-ci no tarda pas de s'imaginer que , si la duchesse lui savait gré de mêler scs larmes *ux siennes, clic ne pourrait trouver mauvais qu'il cherchât à en

Les milita íes svec h frr-ise ,1c lours fusils stimulèrent r.iiHbiïsvttoiir...

latirla source, attendu que les consolation» valent niionx encore que le triage de la douleur. Un soir 4« FłCTiTCr avait suivi madame tic Richelieu dans la pièce ht plus reculée de son appartement, il osa hasarder ta commencement d’un aveu, fut encouragé, écouté avec émotion», il rentra ensuite dan» ta chambre, mais le lendemain matin.

L'écuyer était aussi discret qu’hci iront, mais cacher les feux de Rainour n'est pa^ chose facile; ce sera toujours l'incendie ta plus il illicite u comprimer. Malgré toute la prudence des amants, leur coininrrce fut bientôt connu de tout le mon de à l'hôtel île II ¡che H eu, excepté du duc, auprès de qui personne dans ta maison ne se souciait de prendre l'initiative d'une révélation. Le mari suppléé mit lui-blême sur la voie celui de scs domestiques auquel il permettait Je plus de libertés :

— Cu-a inutile, monseigneur, répondît le valet, ce plaisir vous Payez gratis.

— Ihili ! mata es-tu bien sûr de cc que lu dis ?

■— Très-sur, monsieur le duc; ut le valet miliciens détailla à son maître cc qu’il avait remarqué de cuneluant.

— Quant au fait par Juvménie, reprit M. de Richelieu, je n'ai rien à dire, et je suis bien aise qui ma femme cesse enfin d'être une dame honoraire; mata le choix...

— R^ -i mauvais, monseigneur, un amant qui doit toujours être prêt a aimer par obéissance, peste! ce n'est point à dédaigner; n’a pas qui veut le plaisir à scs ordres.

— Tu as pubien raison, et à ce compte je dois payer double mon écuyer.

— Double! c’est beaucoup.

— L'ion pas, puisqu’il fait à l'hôtel sou service et le mien. *

Le duc s'amusa beaucoup dans le monde de l'intrigue desa femme, qu’il divulgua le premier à ta cour. 11 en égaya quelques-uns des en Ire lien s sec rois qu'il eut pend - ni lui il ou dix jours avec la duchesse de Berry; car Sun Altesse I loyale avait voulu que Richelieu, l'homme le plus à la mode de l’époque, figurât sur sa longue liste: cc fut pour l'uii comme pour l’autre une unité de plus dans des centaine» de bonnes fortunes, a Voilà qui est très-bien fait, dit la galante u veuve quand le duc lui révéla en riaul l’amour de madame de • Richelieu pour l’écuyer; votre femme est une personne pleine de » sens, elle a deviné le véritable usage que les dames doivent faire » de le un écuyers. »

Il manquai encore à M. de Richelieu le témoignage de ses yeux pour être bien convaincu des galanteries rie la duchesse ; mais ce complément de conviction ne se fit pas ut tendre longtemps. Une après-dînée, le duc ayant à causer avec su femme d’un procès qu’ils devaient soutenir se disposa à l'aller trouver chez elle pour en cou-férer. Il traversa tout l'appartement sans rencontrer un seul domestique, et arriva jusqu’au cabinet delà duchesse. Elle y était en ce marnent avec Fécuyer, occupée d’un soin bien opposé au procès dont le duc venait l'entretenir; l'occupation ilaii ntèmc telle que M. de Richelieu, en ouvrant la porte, ne provoqua l'aUcnimu ni dç Fun ni tic L'autre des acteurs du cabitmL Après avoir considéré un moment ta scène qui s’offrait à lui, il referma doucement la parie et lit du bruit dans la pièce voisine en s'écriant : n 11 n'y a donc personne » ici pour annoncer! " L'imlulgeut mari rentni ensuite dans le boudoir. La duchesse était alors assise sur une chaise longue, avec une rougeur île teint beaucoup plus vive que celle résultant d’une digestion , même laborieuse : l'écuyer debout devant la croisée parut Irès-embarrassé d'être surpris au fond de l'appariement de madame, quand celle-ci avait le teint si vermeil. « .tiüu Dieu ! madame, dit » Richelieu, ¡1 faut chasser tous vos gens... Quoi ! pas un, seul de ces

Mêhimit Rizabeg parcourait la ville à cheval,..

» coquins n’est dann votre antichambre ! on est obligé d’enlrcr cher » vous sans sc faire annoncer! An peu Vu u pas vous gêner, prendra t un momentqitî ne soit point te vôtre? .le vous conseille en amida * punit' une telle négligence, a L’écuyer voulut si: glisser hora du cabinet : b Rosira dune, mon cher, reprit le duc, vous êtes de ta » maison; pour mon compte, je ne veux avoir aucun secret avec « vous... Ul madami: non plus, je le parie... Vest-cc pas, duchesse, u que monsieur n'est pas de trop ici ? » Et sur-le-champ notre sardonique époux se mit à parler du procès à sa femme, dont l'esprit était lui u des affaires du palais. „ Je vous recommande, mon ami, dit le * duc en sortant, de prendre avec exactitude les ordres de madame» « Elle aime la solitude, et vous mtabligereî, tant que cela ne J* a gênera pas, de venir la partager avec die. » A ces mois, IL de Richelieu salua Ij duchesse et s'éloigna en fredonnant un refrain de Rui/cra nouveau.

L'électeur de Bavière prit congé du roi le fî mars pour retourner dans scs FeaLh, gfli [ni siłt rendus par silili du* Irai lé s d'Ulrich U Sa Majesté s’élu il attachée i Sou Altease Electorale, qui Tul pendant La guerre notre alliée constante, cl dont Villar* parait avoir à tort son ^oniit li fidélité, Les adJtui de Louis XlV cl du prince bavarois ont été, dit-on t fort tendres ; les deux tètes illustras se sont rapprochées plusieurs fois dans des embrassements mêlés de larmes... Les ■ssistaita sc sont efforcés de pleurer par courtoisie; plusieurs y ont réussi.

Leroi entendait parler depuis longtemps d'une institution burles* que appelée le Trament de fa cqJuij* ', el dom mi sieur d'Avmnn, per le-nimi ten u à la cour, est lé fondateur. Ce gentilhomme se trou-vont la semaine dernière de service dans la chambre du roi. Sa Majesté r nvita A Lui expliquer enfin ce que tétait que ce fameux corps, a Sire, répondit M. d’Avmant sont admis ds plein droit au nombre des roidïfns les individus de tout rang qui encourent le blâme, mais sur kun ceux dont les actions prêtent an rutmule. Les gens qufon voit s'évertuer en beaux discours vides de pensées, les écrivains sans cesse occupés à composer des livres «pii ne prouvent pieil, la Vjnilr ¿ans mérite, h fierté sans illustration, fa réserve af-teClée sans modestie réelle, U prétention à l'esprit sans l»u MUS, et lOute&i et 50 sue 111 tades de la ^igOMe, ue fd11 r 11 is*Cn I jOurue! le m c n L d C* recrues. Chacun sc hisse incorporer gaiement dans mes milices: princes, généraux , seigneurs, prélats, robin», savants, littérateurs acceptent volontiers Je litre de ca(<>litn; il n’y a que l'Académie qui s’en formalise, ses membres prétendant mus doute que, si on leur □tela réputation, il ne leur restera rien... —Mais, mu osiem' le gé-nérnJ des enfoui us, demanda Louis XIV cil riant, ne krez-sims Jamaia défiler votre régiment devant moi? — Sire, répondit Al. d'A y nion . il ne se trouverait peraouri? pour le voir passer, * Cette conversât ion a égayé un moment le roi; c'e^i encore une petite conquête aur I1 cnn ni qui ronge sa vieiltesse.

Méhinici Rizabcg, ambassadeur de Perse, est parti ! semaine passée, après avoir pris congé solennellement de Sa Majesté. JE emporte un Lniii d'alliance entre le roi de France ci le cousin du soleil ; traité que Louis XIV regrette d'avoir signé, b cause de certains bruits, Mscx fortement appuyés*, qui se répandent depuis le départ du Persan. On dit b peu près généralement que cet envoyé de l*Orient n’est autre qu’un jésuite portugais, qui, après avoir parcouru la Perse, a été emprisonne à (AnsianHimple, et que sa ^mp^giiroa kit remettra eu liberté par le crédit de l’a ntl me videur français eu Turquie pour venir donner la comédie à Louis XIV. On ajoute que 1rs présente <J« cet imposteur ont ¿lé achetés à Warscjlle en beaux éens de France, que madame de Maintenon avait envoyés. S’il en est ainsi, riitl de plus sensé que ^łtuiwmlc nppnrute dans UH hommage offert à Sa Maje«rë au moyen de l’argent sorti de son propre trésor. JJ cal DinlticurtSi que h même réserve n'ait pas présidé aux dépenses fiitça :i Paris pour la réception du jésuite comedien, si ce n’est en effet que cela 1 il y a du rosie dnns les comptes ouiqitela suri séjour a donné lieu des artielr» passablement ncaïufalem. Par exempte, ce sont d'étrange* frais d'ambassade que les émoluments des femmes ■ vaut servi qui nhialrsdfSon Kucclteńce récite on prétendue. Lfam-Łi fadeur un u ce pendant «Jfíé k piiu'iiicni, Sa Majesté sViam engagée, dhiitil, h le défrayer complètement, Eu vertu de fa même promette, il a fallu payer aussi dit mille livres pour une salle de bains construite □ l'usage de Méhémet, mille livres par jour de dépense courante, cinq cents livres encore par jour pour frais de représentation, enfin vingt-quatre mille livres empruntées à de# juifs de liarte il le t Emprunt qui prouve que le grand roi de Perse s'éiait monteé biEin pu reim miteux enter* son ministre. Toutes ces rom mes, additionnées nu terme de la station de l’envoyé oriental, ont formé un total dkpvlrap cent mille deus, non compris les prodigantes qui oui précédé l’amlkngo ro^te.,. Si, comme tout porte à Je croire, 1'¡imbits^ade permic u'c^L qu'iR» comédie de la façon du comete Maiutermn, U but cont enir que celte farce «rite un peu cher.

Quoi ip’il en soit, Hé b émet Riiabeg s’embarqua dimanche A Cliail-!ui pour su rendre à IL mico ci au Havre, cachant madame d’Epinav sa iimitresii- dans un grami coffre qu’il disait être une disse de porcelaine... On avait nu1 mc écrit dessus : t'itiÿü^ Voilà qui seul le .¿suite d’une demi-lieue.

Parvenu a sa soi ira me et dii-septième année, í.nuis XIV conserve une tailla droite; son attitude est fermé, sa marche libre, quelqu'un peu ralentie, L'wil de ce prince n'a rien perdu de sa vivacité; ses mils ne sont pa» trop alteré* parla vieillesse j il piuïiil peu de rides lUr son front. Mais la belle jambo que le roi moniak jadis ^vcc quelque affectation, elle s’engorge, elle cufie depuis deux ou trois mois. One mcninfflodité, à laquelle Sa Majesté parait fort sensible, fait que Je monarqtie ne sc montee plus tu public, si ucn'csi pendant

1 Elle * duré Anvinm oiaqiwite u*, et est tambró en désuétude tous k nl-11ÍMÉM dufrirdm.il da firny.

’ Dipi, interprète des kmgHM oriéntate*, étant mort «nbitem-HH ami ]’m-dienre <te protestation, on le fit remplacer, dans cette circonuanra, par un curó in tempane qui jipuî vi'j-p' en Terse, pailm ttea-bien la huwua du my*; cel ecclésial que, ii‘*pre* les conversation» qu'il cul «vco )'*lubM*#dour dé-tloij qu'il ns h croyait pu veruq,

le couvert. Pour cacher autant que possible l’état des jambe* du roi, les nffuùrrs de tervicc 01 il si un de i/iulruilui re le* CourliSiiiis que lorsqu’il est à table ; et Su Majesté ne quille la salle du couve» t qu'a-prês la sortir des atsktunl*. Mai* quel rcniparl peut arrêter fa curio-' alté! Lord Smir, miihaasadciir d'Angleterre, qui, dit-on^ fl ^rié que J.nuis XIV ne passerait pas le mois de septembre, et qui plus probablement Huit Irnir 4# cour au Courant de ta situation du roi de Franc?, lord Stair, au couvert de lundi, a osé soulever un coin de la nappe, et mettre ainsi les jambes du roi à découvert Ce mouvement curmux a été fait avec adresse, mais il n't point êchxispé . Sa Ma-jcUr, ipii s'eu est montrée si profondémCnl ^nquêt, que mir-té-champ elle a donné tout luxul l'ordre de fit ire snnir tout le monde, Ucpuid ce jour personne n'a été admis à voir dîner le roi, cl ce prince * défini du Á’lblroduLre à l'avenir «pii que ce suit h son COUtTrt.

LVndaiil que l’amour propre du roi, plus impérieux encore que sot atnnnr pour la représenla lion, opère une révolu limu dans sfs habitudes, la coque II crie en prépare une autre dans les ajustements «le nos «lames. Un grand conseil féminin, composé de ce qu'il y a de mieux a h rouf, s'esi réuni lu 3S juillet che* madame la rluchesscde Berry; torts h-s pojun; iijipnrlájita de fa lui le lié y nid été discutés eu présence des tailleurs tes plus Tiinnnittius, des couturières fameuses, de* coiffeurs un voipic ; cl Berlin, dessinateur de l'Opéra, tenait le crayon pour jeter, séance tenante, sur le papier un trait rapide des modes et des atours adopté*. Trois formes nouvelles d'habits furent Arrêtées ifans ce grave comité après une longue cl I............ diseur lion tur tes ávanUge* cctrintc sur tes incotivCnfants de c« innovations, à l’égard desquelles on décida, pour le surplus, que le roi serait cousullé. Lu cou séquence, inaditue de Iteriy, la duchesse ^Orléans ella jcutiC princesse «te Conti li rent riéiniier «i' fouie faite les parures modèles, ci se présentèrent le lendemain, après souper, dans le cabinet de Sa Majesté, Mais l.artis XIV ne lient plus à exercer la souveraineté sur les gazes, les dentelles et les chignons : il répondit à fa députation du comité que les dames de sa cour pouvaient s'habiller comme il leur plairait; qu’elles étaient les maîtresses de prendre les ha hits qui leur coin icmlniie^l le mieuA ; que pmir lui, cela lui était fort indifférent; Sa Majesté ajouta toutefois, qu'elle n'avait jamais aimé 111 les écharpca tfl ^s tablier*,

On ne sali encore ce que deviendra cette grandff révolution; 1rs nouvelles robes domiuent lentement, le* anciennes se rotiliennent avec honneur.. Qu ¡m a 1* ce»ífhru, les limites frisures reprennent généralement à la cour : il y a toujours unanimité quand il s’agit «le para tire plus qu’on n'est. Fisse pour s’élever par k lêie; unis, en burilé Ce aérait une dis^ioti Lion u^eillc que de descendre le» fc«li met de# talons de quatre points il'élfvatlûti sur lesquels ou les voit ju-. chùes, qtie de grâce ceh leur tendrait I que d'entorses leur seraient épargnées ! Quoi de plus déterminant ? 11 y aurait agrément et sûreté à ce que la beauté marchât terre à terre, et, certes ! elle a , dans le monde, assez d'ücc.sioias de trébucher. Abordons un point de réforme plus essentiel encore, J’ai souvent demandé aux jolies dames qui aÎDucm dáli¿ nos salons si elles cha ngEraie ni volontiers Les truits délicats, la peau veloutée, le coloris «lé rose qui furent leur partage dnih le* (hiis «te nature; elles n'uni jamais manqué de me répondre en se pinçan i les lèvres qu'elle* auraient fort mauvaise grAcc de iié-üirpr uuç autre figure: que celle qu un voulait bien trou vue posiwWp. a Pourquoi doDcalorL ai-ji repris, vous effarect-vous dota (tacher? » A quoi bon celle niuHiiudł; de LLiüucItes cm taffetas noir ¡'ominé et 11 de forme* bizarres dont vous vous lignez le foimp <Jroyrz-vousque 11 Dietl ne se connaisse pas mieux que vous en heaniéV S'il mît dû d Ajouter à vos séductions de* étoiles, des crois sains, des losanges, » des ronds appliqués aux tempes, près des yeux, sur les joues, b côte » de la bouche, pensez-vous que ce divin dispensateur les eût ou— * bliés ? Quand vous uues faul, à paraître belles, renoncez doue à » vous enhidir. u

Rim n'esi beau que le vrai, le vrai seul est simiiiK

Malgré mes fréquentes remontrances, les mouches subsistent: une femme du beau monde perdrait la tète ci elle sortait sans Une boîte remplie de ce» prétendus ornemente ; le couvercle «le ce petit coffret est garni intérieurement «l'un petit miroir destiné à remplacer, eu cas d'accident, les un niches qui sc serajem détachée#.

Philippe V est rentré le ? juillet en possession de fa dernière pot tion du Royaume Catholique qui ne fût pas soumise à son pouvoir, le chevalier d’A^chl, débarqué avec quelques troupes d: ns l'de de Majorque, a fait c^piiulcr Paroia, qui en est la en pi: ik, el f cks ainsi les dernières hostilités de la trop fameuse guerre dite <te fa ««cccsifon. Le peili-h|* dr Franco règne maintenant eu pflix ^' ks l^pagmilsj satisfaits de son gouvernement plus doux que régulier; mais Ifacti-vïsé que Hien refuse à ee souverain n'est puiot réclamée par son peuple, le plus indolent, le plus paresseux tic fa itfft Quand tłu orgueil vient d'ètrc mité,

On ne sc montre pas üii^si satinfaii en France des dentera rayons de la grandeur de Louis XlV : le crédit exclusif des jésuites, les fu*’ reurs encouragée* du père le Tellier, qui frapp * ù toutes mains ce qu'il jMpcoEitxe de jauaùifamc; Ifamcrtumc mu fours croisante dont

on abreuve le cardinal dc Noailfes, idole ries Parisiens; * lenteur :ivuc laquelle ou hreiv les plaies ,3 guerre ; la ^rpéluilc des charges accablante* delà nation toute méconlcnlc, tout provoque des tuit nu née a , deí épigrammes et quelquefois des. écrits d'une cri* tique sa u Juin le. Parmi ces derniers il faut citer un petit livre intitulé Jtomnacb du diablę t dont rimmonse débit exprime bien l'esprit de mécontentement do l'époque. Cette satire se vend fort cher cl les colporteur* mystérieux n’y peuvent su Hier. L'aigle de la police, .11 h iJ’A .geiisrin, entrave tant qu'il peut la veine d'uit tel ferment de troublas civils ; il faut user des plus grandes précautions pour se le procurer. Or un filou spécula dernièrement sur cette vogue clandestine : il alla Je même soir au parterre dus trois théâtres, cl, se giis-faiil dans la foule, uiTrii Vint bas pour six livres rjhjinnfli.fi du diñóte, qui se vend jusqu'il vingt, L’offre était acceptée avec empressement, Le colporteur passait le petit volume de sa manche dans celle de Ta-chetcur, lui recommandant bien, pour la sûreté de tous deux, de ne lire l'ouvrage que quand il serait rentré chez IuL Le chaland n'avait gardu de manquer a cette précaution ; mais une fuis en lien bût il s'empressait d'ouvrir son piquant Jb/irinach du dfabte.-* c’était un calendrier de 1$ Cour* Il est inutile d'ajouter que la spéculation ne dura qu'une soirée, mais elle valut, dit-on, plus de m ile écus au b tou,

Les satires contre le gouvernement seraient moins recherchées si les hommes d’Etat, moins courtisans et plus pénétrés de leurs de-voirà, imitaient la noble coule iuni ce du chancelier de Pontchnrlrain dans l'a fia ire des primes legii i niés, ou li sublime Fermeté déployée par 3L Voisin, son successeur, dans le trait queje vais rapporter.

[ r chancelier ayant appris il y a quelques jours qu'un scélérat COn-daiuur a la peine capitale avait ru assez de protections pour obtenir des lettres de grâce, courut chez le roi dans le dessein de faire h cet égard des représe uta lio ns à Sa Majesté,

«Sire, dit Voisin, la religion de Votre Majesté a été surprise; rien au monde ne recommande le coupable que vous songez à sauver, et le souverain ne peut accorder de lettres de grâce pour on cas pareil.

— J’ai donné ma parole! répondit le roi, qui n'aime pas à être contredit*

— Voire Majesté peut, elle doit même la retirer quand elle a été trompée,

— Je ne le ferai point, allez me chercher les sceaux.

— bailes ce que je veux. monsieur.

-—Vous êtes obéi, aircl dit froidement le eli.inrvIIcT aprea avoir été quérir les sceaux.

— CeLt tqflil! continua le roi, qui avait scellé lui-même lu lettres de g ni ce et rendait les sceaux à X oisiu.

— Ils sont pollués, reprit le loyal ministre en les repoussant, je ne les reprends plus.

— Quel homme 1 s’écria Louis XIV»... Et il jeta au feu les lettres de grâce.

— Sire, dit vivement le chancelier, je reprends les sceaux, le feu purifie tout. »

Les rois seraient presque toujours justes si les ministres voulaient avec plus de constance, de bonne foi nu de fermeté éclairer leur justice cl éloigner d'eux lis intrigants qui PrijaieM.

Jusqu'au i? août J .kuił xtv, qrintqnc "enflure de scs extrémités inferieures fit des progrès, travailla assidûment avec ses ministres. Ce jour-lù le roi sentit augmenter beaucoup la douleur qu'il éprouvait à ta jambe et à la cuisse, douleur que les médecins nommaient Sciatique, Sa Ma esté ne sortit pas de son appartement : elle fil con-treutander la revue de sa gen darme rie. qu’elle devait passer daus l'avant-cour du château. Jusqu'au ib l'indisposition n'olïrit aucun caractère grave, seulement il était survenu une grande altération. Ce même jour le roi dina sur son lit a une heure : il mangea d’assez htm appétit, -.i- levu trois heures après el se lit porter chez madame de il.* mt moi i. Iłu 1C au £4 le monarque eul des c I terri ali ves de mieux tu de pire qui Ijiiswrrrii uprrwvoir peu d'accroisscnieul dans sa maladie : il travailla à peu près régulière me ut avec les ministres, présida plusieurs fois le conseil el dina tous lus jours dans la salle du couvert. Cependant les médecins commençaient i s'inquiéter : la douleur devenait très-forte; ou craignait la gangrène, qui commençait à Kr ma ni fes Cor par des taches noires sur h jambe. Ht nuit du 24 au 25 fut mauvaise» l.es hommes de l'art déclarèrent que le danger ang-i u entait avec rapidité. Madame de Ma in lene ri proposa au rai de rece-? voir |rs sacrements, n C'est encare de lionne heure, répondit-il, je * me sms assez bien* * Cependant Sa Majesté se confessa el dit cn-Buito ; ,. Maintenant je suis en paix. • Louis XIV défendit le 25 qu’on changüí rien à ce qui se passait chaque mai in au château lorsqu'il! était en ^mé : il parut même écouter avec plaisir les tambours et les haulboli sous ses fenêtres et demanda que scs vingt-quatre violons joua jsc ni pendant son dîner. Dans l'aprés-dinéc Sa Majesté travail^ avec ses ministren : elle resta ensuite chez madame de Alain-tconu jusqu'à sept heures au milieu de beaucoup de dames que le roi a^ail fait appeler* En ce moment les souffrances devin ru ut très-fortes; quelques paDUVimanu convulsif* afp tarent Ici mwbfBJ du |

roi. Il rentra dans er ■’op^1 ment, oit il reçut le viatique et Fei* trèine-onction des m * je M k. cjril¡Jia| je Botom.

Le ÏB au malin Sa ájenle manda M. le duc d'Orléans auprès de son lit. « Mau neveu, lui dit-elle, vos droits à la régence sont recoru - nus par mon ténia in en i» (Le prince savait à quoi^’en tuair.) le vous a recommande le royaume et la personne du roi folur».» S’il vient à » manquer, vous servi le maître, et la couronne vans appartient. » I u duc ne répondit à ce discours que par des expression^ do regret ri il i? douleur ; le reste eût été aussi déplacé que superflu : c'était d'ailleurs que Son Altesse Royale attendait le maintien de ses droits.

Quelques instants après lu départ du duc d’Orléans Louis XIV fit appeler Je duc du Maine. « Ayez soin, J ni dit-il, de faire exécuter » mon lestamcnl dans loulou foret; songez-y dès .........l'hni. » Encouragé par cutir recommandation Je fils du madame de Mmilus-pan ne s’occupa plus que de faire préparer te lit de justice que devait tenir l'entam roi dès que le vieux monarque aurait cessé de vivre, AJ» du Maine un donna pas un soupir a l'agonie de sou père : ses traits annonçaient le calme de son ame ; le sourire était plus près de ses lèvres que les pleurs ne l'étaient de ses yeux. Ce même jour, 10 août, le roi se fil .Imener le prince, âgé de cinq ans, qui allait régner sous le nom de Louis XV t on plaçai par son ordre cet enfant sur son lit. « Mon fils, lui dit-il, vous allez être bientôt roi d’un « grand royaume» Ce que je vous recommande le plus est de n'oublier mjamais les obligations que vous avez à Dieu, souvenez-vous que a vous lui devez lont ce que vous êtes. Tâchez de conserver la paix a avec vos voisins. J'ai lmp aimé la guerre, ne m'imitCZ pas CH Cela » non plus que dana les trop grandes dépenses que j’ai faites el dans h l'amour excessif des plaisirs que j’eus... et que je u*ai peut-être pas » assez expié. Prenez conseil en toute chose et cherchez à connaître n le meilleur pour le suivre toujours. Soulagez vos peuples le plus lût > que vous le pourrez, ci faiits ce que j'ai eu le malheur de ne pou-» voir faire nioi-mèuie L *

Le Dauphin accueillit par des larmes ce saga discours, dont son extrême jeunesse ne lui permettait pas de profiler; 5a Majesté cm-braasa ce prince à plusieurs reprises, et le remit à scs courtisans,

Louis XIA ayant rassemblé le 21 tous 1rs dignitaire!, tous les cifli-tiers du sa maison, leur dit d’une voix ferme , cu ; .useuct de madame de Ma jn le n u li et du péri! Je 1 Hliur i «Messieurs, je iiiCUH * dans la foi et la h nu milion de l'Eglise; je ne suis pas iuslruit de» # matières qui ta divisent; j’ai suivi les conseils qu’on m'a donnés, » j’ai fa il uniquement ce qu'on a voulu; si j’ai malta il, mes guide* « seuls ru réjH>iidrûiil devant Dieu, que j’en prends, à témoin. »

îæ roi m«n</B mr Ira dem heures le chancelier, A qui Sa Majesté fil remettre une casselte remplie de papiro. Elle lui ordonna d'en brûler mie partie, et lui donna des instructions pane la destination du surplus. Dans la soirée, le mafii de appela M. de Pontcba rirai n, qui compte toujours parmi les secrétaires d'Etai, et lui pria eu ces termes : ■ Dés queje serai mort, vûus expédierez un ordre pour faim » porter mon creara la maison professe des jesuítas, ci J'y taire placer mie lu inôme manière que celui du feu roi mon père*u Ces paroles furent prononcées avec une tranquillité parfaite, 1rs traits de au Ma-jeslé lAdfriiutjt pus, a dit le liliirquix de [tangían, le plus léger silène d'ému lin n. Le roi reprit il'un ton aussi serein ; n Aussitôt que j’au-» rat rendu le deinÙT soupir cl qu'on aura annoncé ma mort sur le m balcon de ma chambre, selon ta forme accoutumée, le roi sera con-H duil .1 \ inceniiM. Maił, j’y pense, O.vois n’a jmniiii distribué les ii logements dans Ci château, oit la cotir u'a pas séjourné depuis eln-» qualité ans. Dans celle cassette, ajouta le malade en h désignant * du doigt, on trouvera le pian des appariements de Vincenucs; qu'un » le prenne el qu’on le porte au grand maréchal des logis, il lui ser-ji vira à sa réparLiiimu» La nuiidu ïï nu JB ful irét-ngilér, Louis XIV ne reposa point... Il récita tout haut ses prières ci répéta plusieurs fois le Cunjífáor en frappant sa poitrine, dont la cavité retentissait sourdement.

Le 28 au mutin les médecins proposèrent su roi de taire l'amputation de ta jambe où la gangrène s'élaiL déclarée. « Ge moyen prolcn-y gera-t-i] n.B vie ? demanda froidement ce prince. — Oui, sire, ré-^ pondit Maréchal, quelques jours, peut-être quelques semaines, «— t Lula ne vaudrait pas la wu'ïrance que cela me ccûterait, répliqua n Sa Majcslé ; que la voloiiir de Dieu suit faite. ■ Louis XIV aperçut en ce moment deux domestique? qui pleuraient au pied de aon lit : • Pourquoi ces larmes, reprit-il , mon âge n'a-l-i! pas dû vous pré* * parer fl ma mort , m'avez-voiu cru iuininrlel ! a

Dans le courant dr celle journée, le père lu Telller revenait, pouf la vingtième fois, à ta charge auprès du roi dans le but de lui taire signer un papier tendant à forcer le conseil de régence et Je parle-ineill à suulrntr la bulle Lblqÿpuïlus. Les gardons bleus repoussèrent ce forcené de la chambre du moribond, déclarant avec aigreur qu'ils ne souffriraient pas qu'on parlai davantage à Su Majesté de cette constitution ÿui fa tuail.. Le jésuite s'éloigna furieux, et ne songea plus qu’à intriguer contre le régent. Il courut d’hôtel en hôu l, exaltant 1* duc du Maine, décriant Je duc crUrJóuns. Le roi ht demander plusieurs fois ce confesseur, qui ne sc rendît point à cet appcL

Il paraît constant que Je noir du ÎS un empirique ñl consentir Louis. XJ V h prendre une drogue qu'j] lui présenlo, cl qu'elle le ranima de telle manière qu’on le cnit sauvé. La cour offrit alors un spectacle qui augmenterait le mépris que les gens sen rés profèrent pour les courtisans, s'il était possible qu'il augmentât. Depuis que le mi était gravement milknie, le* apparie monts du dite d'Orléans étaient continuellement remplis de seigneurs ; le ïO au matin, les salons de Son Altesse Royale furent en un instant déport?>» Le bruit venait de m répandre que Louis XIV allait guérir-.

L'espoir qu'on avait steve nou il dans la matinée du 30 ; le roi se Kntit plus faible que jamais, « L’e» est fait, dit-il en se tournant » vers le maréchal de Villero!, qui se trouvait au chevet de son lit, w adieu, mon ami, ¡1 faut nous quitter! » Louis XIY ordonna, dan? le courant du jour, qu'on fil entrer tout les seigneurs, a Messieurs, » leur dit-il, je vous fais nies adieux» Veuille» me pardonner les man-a vais exemples que je vous ai donnés. Priez pour mona i'out cela fut prononcé avec courage, avec l'accent de la fermeté ; mais il faut bien le dire, sans la moindre émotion, (à; fut également d'un rril sec que le roi prit un éternel congé du Daudlkin, de scs enfants nam-rds, des princes cl princesses du sang. Il 1rs exhorta cependant à vivre ensemble en litanie intelligence, a rc montrer dévoués au jeune roi, à se conduire chrétiennement. Toute fa famille royale s'étant un peu éloignée, f nuis XIV, enfin attend ri, diL h madame île Mail h en un : « Je ne regrette que vous. Je tic vous ai pas rendue heureuse , mais * tous les sentiments d'estime et d'amitié que vous mérite» je les si h toujours eus pour vous. Ce qui me console en vous quittant, ajouta *Sa Majesté avec une vive émotion, c'est l'espérance que nous nous ■ rejoindrons bientôt dans l'éternité.# La marquise su relira après ces pande* du roi , et l'on croit lui avoir entendu dire eu sortant : * Voyez le rendra-vous qu'il me donne... Cet homme n'a jamais » aimé que lui L »

En s'éloignant de la chambre du roi. dans fa journée du 30, fa marquise de Maintenon moula en carrosse et se rendit à Sikint-Gyr; le père le Tellicr abandonna aussi le prince hausses derniers moments ; en vain les fit—il redemander l’un cl l'autre ; ils ne reparurent plus. Les enfanta du mi, les princes, les seigneurs ne firent que de rares apparitions au lit du nipumul. Le Æl, avant le soir, il resta seul avec Je cardinal de Rohan et le curé de Versailles» qui récitèrent les prières des agonisants: Sa Majesté y répondit d'une voix forte...

Mais l’agonie du monarque fut empoisonnée par le spectacle des nombreux ingrats qu'il avait fait» : îi reconnut au lit de mûri l.i méprisable versatilité des courtisans, l'indifferencc de scs fils, tic ses filles, de scs parents, l'iugralilu-dc de sa favorite, fa fausseté du prêtre qui prétendait L'avoir guidé sur la voie du ciel. Quelques lu■ ■!■<!s Humiliaient sa conche funéraire et oc simples domestiques les ver-Gaicnl.., Je grand roi ne trouvait tTêlrés sensibles autour de lui que ions ta livrée.

Le dimanche pr septembre, à huit heures el quelques minutes, le roi» qui avait passé ta nuit eu prières presque toutes récitées à haute voix» dit tout à coup ; « Allons, voici le moment... je sein que la vie a m’échappe ; j'avais cru qu’il était plus difficile do mourir...» » Un entendit Ulk soupir prolongé... Louis XIV avait vécu,

A neuf heures les filons de M. le duc d’Orléans ne purent pas contenir la foule qui s’y porta.

Tandis qu’on ensevelissait le feu roi ta nouvelle de m mort se répandait dans la capitale, où elle excitait une satisfaction telle qu'on eût dit que la F ranee venait d'étre délivrée d'un fléau. Le peuple SC réjouit, dans», chanta» une joie atroce éclata de toutes parts. M. d'Ar-genson» qui avait fait de vains efforts pour arrêter ce torrent d’iin-piélés, finit par déclarer qu’il ne répondait pas de pouvoir prévenir les plus grands désordres si le convoi passait à Paris.

Le b septembre, dans ta soirée, le cortège funèbre partit sileucieu-semeni de Versailles, traversa le bois de Boulogne, et gagna ta plaine de Saint-Denis par des che nri ns détour nés. Les obsèques de Louis XIV furent d'une extrême simplicité » ce qui» je crois, doit être considéré comme une disposition prudente; mai* comment qualifier Je senii-Dient qui porta les courtisans à se dispenser de rendre les derniers devoirs à un prince qu'ils ont tant adulé pendant sa vie?.., Il ne se trouva pas an convoi six personnes qui n'y fussent point appelées pur leurs fonctions; iW. le duc seul, parmi les princes du sang, accompagnait le corps, Malgré lus précautions qu’on avait prises pour éviter que la dépouille mortelle du roi fkiL insultée » une populace effrénée qui remplissait In plaine faisait retentir les airs de ses indécentes chansons cl des éclats d'une joie scandaleuse. Des tentes dressées sur te chemin étaient remplies de curieux qui te verre à la main chargeaient d’épigramines sanglantes » de sarcasmes obscènes la mémoire de Louis XJ Ś, D'autre* spectateurs, animés par le souvenir amer des persécution s dont la bulle fut l'objet, criai uni que des ÎhmbEAu; du convoi il fallait Incendier les maisons des jésuites. Enfin, du milieu de la foule, on récitait à haute voix ce quatrain, faisant allusion au dépût du cœur de Sa Majesté à l'église de ces religieux :

C'eût donc vous, troupe sacrée,

Qui demandai le cœur dea rci»,.. Ainsi d’un vieux cerf aux abois Ou dotinu tus chicas la torts.

Le bruit court aujourd'hui que, non content d'avoir favorisé con-stammctil ta compagnie de Jésus, Louis XIV , i, g, fin de sa vie» s’y était fait agréger par son confesseur » Cl qu’ù défaut de l'habit ce prince peu lait sons su cliemisp une ç pi-cc de scapulaire Cil signe Je cette initiation. Le médflcin Maréchal» qui a mis à nu te corps du roi pour en faire l'onvcmire, atteste cependant qu'il n'a trouvé sur lui que les petites reliques donl» à ta counaissance de tout te monde» il avait la poitrine couverte.

On doit s'affliger sincèrement des scandaleuses réjouissances dont les Parisiens ont fait retentir fa tombe ouverte du feu roi; sans doute ils curent h se plaindre de son règne, mais l'injure grossière ne venge point ceux qui I1 eierrent, et elle les déshonore. Tant de mé* p ris déversé sur une vie illustre à plus d'un litre n'en ternira que passagèrement l'éclat; la postérité, moins injuste envers Louis XIV que scs contemporains parce qu’elle sera plus désintéressée, ne flétrira point sa mémoire d’un blâme sans restriction; disons plus, le# grandes relions de ce monarque domineront dans les souvenirs scs fautes, ses erreurs et ses défauts.

Lords XIV n'eut qu’un seul penchant impérieux î m fut l’amour de ta gloire el des grandeurs ; car son goût pour les femme# ne ressembla jamais aux impressions de L'éme, ta religion ne fut en lui qu'une pratique, et l'affabilité ne lui sembla, qu’un moyen.Or» l'unique senti ment qu’oit ail reconnu dans ce prince peut être alternativement une vertu el un vice, selon l'application qu'il reçoit : dirigé vers Jes entreprises utiles, c'est une vertu; excité par tes vanités de ta terre, ce uV-i plus qu'un vice» De celle double source découlèrent tes actions honorables ou blâmables du fau roi» el, disons-le» elle alimenta l'orgueil de ce prince pins souvent que ira vue* légitimes.

Louis XIV n'était ni pacifique ni belliqueux» ruais la paix lui dé-plaisait parce qu'c lié relève peu Péri ai d'un règne» et lu guerre le séduisait parce qu’elle enfante ta renommée» Ce potentat ne s'abusait point en jugea ni l'effet que produit sur les peuples la carrure des souverains qui gouvernent avec une grandeur exemple de faste» avec une Sagesse i'nnemie du bruit : ils meurent tout entiers, et, pour racheter l’oubli de son nom , Louis eût épuisé lu France Je biens cl de Sang.

J’ai dit que l’amour des choses éclatantes eut seul, dans Lołis XIV» le caractère d'une pa&sîpn ; celle souveraine de son âme ne reconnut qu’un łeul ministre, sa volonté, Par mi rare aasetublagc de circón — stances, celle volonté fit toute la destinée de ce rnonanjuc ; elle Lui attira La haine de ses sujets, le fit succomber sous les efforts de l’Europe» le releva de sa chute» et, malgré lotîtes les taches de sa vie, imprimera à sa mémoire un respect universelL

Examinons en peu de mots ce qu'exigea l'inflexible volonté de L«tii$ XI \ ; l'opinion découlera des faits, cl le jugement du grand roi nui ma simple» précis, sincère dece rapide examen. Le pclit-filsde Henri IV voulut un Aiècte littéraire ; rl l’cnl sans peine r ta nature lui avait accordé tout à la fois Corbeille, Mlohèrc, Racine, Binteau, Phv-eal» GuinauJl, Bossuet» ï'énclon, la Fontaine» fa Bruyère, Regnard» Fléchie?» Bo urda loue, Masulfon, la Rochefoucauld» Bayle/Mal e-branebe, Crébillon et tant d’autres. Mais pour jouir avec justice du reflet de ces i l lustra lions, il «'eut pas fallu euufaïr faire traîner le char du génie Mr la servitude; i| eût été digne de Luuj» Je Grand d'enrichir l'indépendance de Corneille, du ta Fontaine» de la Bruyère, de Bayle» comme ta courtoisie de Racine» de Despréaux et de rélis-son» La direction de nos éludes nous avait refusé un Cassini, un Huyghens, un Róemer, il y eut de la grandeur à vouloir qu’une générosité bien entendue appelât ccs savants du fond de l'Italie» de la Hollande» du Danemark, ci les effets de celle volonté du roi demeurèrent sans dtérminn, parce que des astronomes» des tmiWmatieicns devaient être dispensés de se faire courtisans. Mais Les beaux-arts payèrent en flatterie leur tributé Louis XIV ; s'il les routai prospères, leur fécondité fini s'épuiser à reproduire scs exploits, à sec ../'Ier ses prodigalités, à favoriser ses faiblesses. Le Brun, qui peignit vin t fois Louis en dieu des batailles; Mansard, dont la vie s’écoula à construire des résidences royales; Mignard, toujours prêta multiplier les traits tics odalisques du sultan de Versailles; Luiti, que ses viles comptai sortees servirent mieux que sa Lyre, virent leur célébrité gorgée d'or; mais le monarque protecteur des beaux-arts ne voulut rien faire pour tes Poussin» Pugcl cl Claude Gelée, parce qu'ils ne surent rendre ni la loi le ni le marbre adula leurs. Colbert, génie moins brillant que ssgc cl profond» sentit que te commerce pouvait être en France une source abondante de prospérités, il détermina LouisXIV » le favoriser : ce prince te voulut lui-même. Pourquoi mlu/réf en même temps éblouir par le fraie de sa cour» prodiguer les richesse#

’ Les étrangers accordèrent a Louis XIV mort Ica marques de vénération qu'ils lui avaient réfutée» pendant M vie; nulle cour n'tèsUa à honorer « mémoire. L'empereur en prit te deuil cOattM d'ua pire; et quoiqu'il dût í'¿c¿u»lcr quatre ou cinq mois cfepdl la mort du roi jusqu'au carnaval, (¿uta H.pèce dû dlTCTtÛ*$« ïücîil fai dłieniw I Vlwne, Cette détaxe lut observée exactaa^

h d’avides courtisans, consommer des millions en fêtes inutiles! Au milieu de ces superfluités, les ressorts de l’industrie nationale se rouillèrent sans avoir pu se développer entièrement.

Alais ce que ne cessa de vouloir Louis XIV, c’est la guerre, soit pour l’agrandissement de scs possessions territoriales, qui devait lui soumettre plus de volontés, soit pour ajouter à sa gloire , à sa grandeur, idoles brillantes aux pieds desquelles ce monarque sacrifia sans scrupule le repos, la fortune, la vie de scs sujets. Tout en voulant dominer en Europe par la victoire, Louis X1V ne fit jamais d’une main équitable la part d’honneur de ses généraux; il y a plus, la défaveur devint souvent le prix de leurs services éclatants : Coudé fut longtemps en disgrâce, Turenne vécut sans crédit, Luxembourg, sur un soupçon ridicule, parut devant la chambre ardente, on flétrit du titre de calomniateur le loyal Catinat, Vendôme humilia ses lauriers sous les ordres d’un enfant, enfin Villars vit reconnaître par l’ingratitude de la cour et la froideur du prince le salut du trône, qu’il avait conquis à Dcnain.

Heureux si la volonté de Louis XIV se fût bornée à perpétuer la guerre avec le étrangers ; mais l’intolérance religieuse qu’il professa, même avant d’être dévot, et lorsqu’il se dispensait encore d’être moral, porta le fer et le feu chez ses propres sujets. Qui sc rappellera sans la plus profonde affliction les tortures, les proscriptions, les emprisonnements qu’curent à subir jansénistes, quiétistes ou protestants sous un souverain qui ne souffrit jamais rien de contraire à ce qu’il voulait! Dans une cause plus générale citerai-je l’établissement despotique de l’impôt direct, l’émission de quinze cents millions de rente, la multiplication des édits bursaux, le recours aux altérations des monnaies, les réductions forcées de l’intérêt de la rente, les engagements toujours pris et jamais tenus dans les emprunts , la création d’une myriade d’offices dont la finance s’élève à deux milliards et qui constituent une dette de quatre... Je m’arrête; voilà déjà trop d’alliage jeté dans le creuset où doit être fondue, pour la postérité, cette imposante figure historique, que les écrivains pensionnés songent à couler en or pur. Ce qu’on ne pouvait refuser à Louis XIV, c’était une grandeur innée empreinte sur sa physionomie, une noblesse que son attitude, scs manières, sa conversation proclamaient; un ascendant irrésistible sur tout ce qui l’approchait. Des relations plus particulières avec ce prince, augmentaient encore la vénération qu’il commandait; car ce n’était point une âme ordinaire, que celle où toutes les choses de la terre prenaient une forme colossale. Disons donc, en résumé, que, si Louis XIV dût beaucoup à la fortune, qui plaça son règne dans l’une des révolutions les plus brillantes de l’es-prit humain * la gloire de celte período rut vivaA^* par r««u%<»r Que cc I noble caractère lui donna, et que le grand siècle et Louis le Grand se formèrent l’un par l’autre.

RÈGNE DE LOUIS XV.

RÉGENCE.

CHAPITRE PREMIERE

FIN DE 1313.

Mesures secrètes prises par le duc d'Orléans pour s'assurer le parlement et les pairs. — Le lit de justice de Louis XV. — Le testament de Louis XIV est cassé. — Forme du gouvernement do la régence. — Droit do remontrances préalables rendu aux parlements. — Portrait du régent. — Philippe d'Orléans considéré comme homme d'État. — Premiers travaux do la régence. — Lo père lo Tuilier à l'audience du régent. — Victimes do ce jésuite réintégrées dans le droit des gens.— Audace des jésuites. — Punition d'un père la Motte. — Les bons néres reprennent leurs masques. — Exil do lo Tollier. — Dubois conseiller d'Etat. — Le testament inscrit sur le dos d'un maréchal do Franco. — L'ivrogne par courtoisie. — Rouillé. — Repartie d'un Lorrain. — La maison assiégée. — Orgueil impoli d'un évêque. — Changement dans les physionomies do cour. — Les saturnales du Palais-Royal — Madame de Parabère; les dames admises aux soupers du régent; les roués. — Les soupers du Luxembourg. — Le comte de Riom. — La reconnaissance infinie. — Tyrannie du comte do Riom. — Le sorcier. — Le Méditant de Destouches. — Mort de Girardon, de Galland et do Malebranche. — La comtesse do B'” contemporaine de Louis XIV et dont les tablettes ont servi à la rédaction de ces Chroniques pose la plume à la fin de 4745.

Le duc d’Orléans, ainsi que je l’ai dit ailleurs, connaissait bien les dispositions du testament de Louis XIV, il savait que le feu roi ne l’avait déclaré, par cet acte, que chef de la régence; qu’un conseil de- ' vait délibérer avec lui sur les affaires de l’Etat, et que les décisions seraient prises à la pluralité des voix : ce qui détruisait toutes les prérogatives attachées à la dignité de régent. Les membres du conseil devaient être les princes du sang majeurs, les ministres «l’Etal, lies maréchaux de Villerui, de Villars, d’Harcourt, d’Uxellcs et de Tal-

lart. Le duc n’attendit point le lit de justice pour faire valoir ses droits à une régence telle que l’avaient réglée les lois de la monarchie, il agit et fit agir ses amis auprès du parlement. Il ne négligea point, dans cette circonstance, la promesse de rendre à ce corps une prérogative qu’il avait dès longtemps perdue sous le règne précédent : celle de faire des remontrances au roi avant l’enregistrement des édits, au lieu de sc restreindre à la faculté dérisoire de lui en adres* ser après. Le parlement flatté de l’espoir de reconquérir le plus précieux de scs droits, parut très-favorable aux vues d’un prince si disposé à le lui rendre; il sc montra d’autant plus empressé de le servir, que Son Altesse Royale ne demandait, après tout, que l’exécution des lois du royaume, à l’exclusion des volontés personnelles du feu roi, qui les avait violées par son testament. D’un autre côté, Philippe d’Orléans s’assura, par le duc de Noaillcs, d’une bonne partie des troupes et de la maison du roi. Le duc de Saint-Simon et le même duc de Noailles chargés par Son Altesse Royale de dire aux pairs qu’elle les soutiendrait dans certaines disputes d’étiquette qu’ili avaient engagées au parlement, rapportèrent de la part du plus grand nombre de ces seigneurs, des paroles de soumission au régent, et h promesse de sc conformer à scs vues. C’est ainsi que dans tous les temps on subjuguera les hommes en favorisant leur fortune, ou bien en servant leur vanité.

Toutes ces mesures secrètes avaient été prises, lorsque, le 12 septembre, à une heure après midi, Louis XV partit du château de Vincennes, qu’il habite, pour aller tenir son lit de justice au parlement. Sa Majesté avait dans son carrosse M. le duc d'Orléans, madame de Vcntadour sa gouvernante, M. le duc, AL le duc du Maine, AL le comte de Toulouse, cl M. le maréchal de Villeroi. Les grands officiers, montés dans un carrosse qui précédait celui du jeune souverain, jetaient de l’argent au peuple, dont on montrait* l’avidité sanglante à l’enfant couronné comme un sujet «le récréation A l’entrée du faubourg Saint-Antoine, et lorsque le prévôt des mar-chands, accompagné des échevins, fut présenté à Sa Majesté par AL le duc de Tresmes, gouverneur de Paris, on dut éloigner avec la baïonnette la foule qui se pressait autour des carrosses du roi. Demain matin, les gazettes passeront sous silence ce petit incident de la joie publique: il n’y a guère eu que trente ou quarante personnes d’étouffées ou de foulées sous les pieds «les chevaux, et cela pour que M. le prévôt des marchands pût librement faire entendre au roi un très-soporifique discours pendant lequel Sa Majesté jouait avec la croix de diamants pendue au cou de sa gouvernante.

Arrivé au grand perron du palais, le roi en monta à pied les de-Lrés ; mais, parvenu au sommet, il fut porté par le prince Charles de omine jusque rentrée «te la grand’ chambre. Là, Sa Majesté passa dans les bras de M. le duc de Tresmes, gentilhomme de la chambre en année, remplissant les fonctions de grand chambellan; lequel porta ce prince jusqu’à son lit de justice. Le duc sc plaça ensuite aux pieds du roi; le maréchal de Villeroi prit place à droite de M. de Tresmes, madame de Vcntadour se tint à sa gauche.

Tous les assistants ayant pris leur rang, le roi se leva et dit d’une voix que peu de personnes entendirent : « Alcssieurs, je suis venu ici » pour vous assurer de mon affection; mon chancelier vous dira ma » volonté. » Sa Majesté se baissa aussitôt vers madame de Venta-dour, qui sans doute récompensa en bonbons le petit orateur du récit intelligent de sa première leçon de royauté. Pendant ce temps, M. Voisin vint sc mettre aux genoux du roi comme pour prendre scs ordres; puis il retourna à sa place, et parla le bonnet en tète. Le discours du chancelier était conçu avec une grande adresse : ce magistrat, qui connaissait et les prétentions du prince appelé à la régence et les dispositions conformes du parlement, ne mentionna que d’une manière vague le testament de Louis XIV, dont il était facile de prévoir le sort. Le duc d’Orléans ayant pris la parole après Je chancelier, jeta d’abord quelques fleurs sur la tombe du feu roi; il montra ensuite un avenir prospère promis à la France par le règne de Louis XV ; enfin, se rabattant sur l’époque actuelle, Son Altesse parla avec chaleur de la réparation des malheurs de la France. « C’est «parce que je suis jaloux d’y travailler, dit Philippe, que je réndame aujourd’hui le droit de le faire sans gêne, sans entraves. » Je ne m’expliquerai point ici sur les motifs que le feu roi peut » avoir eus pour mutiler les prérogatives de la régence; il me se-» rail bien facile de prouver qu’elles sc réduisirent à des influences, » à des obsessions, que personne n’oserait soutenir, ajouta le prince » en élevant la voix. D’ailleurs, continua-t-il, Louis XIV a senti lui-» même qu’il avait pu sc tromper dans son testament. Voici les pro-» près paroles qu’il m’a dites dans le dernier entretien que j’eus avec » lui : J’ai fait les dispositions que j'ai cru b. s plus sages ; mais, comme » on ne saurait tout prévoir, s’il y a quelque chose qui ne soit pas » bien, on le changera. .Maintenant il appartient au parlement de ju-* ger si la régence qui m’est offerte est telle que doit la recevoir le » premier prince du sang, et si quelqu’un en France a le droit «h » s’emparer de la réalité «lu pouvoir pour ne m’en laisser que i’om-» bre. Du reste, je ne veux point que le conseil de régence soit un » flambeau qui m’éclaire sans profit pour les intérêts de l’Etat; j’en-» tends que les affaires y soient décidées à la pluralité dos suffrages, » excepté en ce qui concerne les charges, emplois, bénéfices et grâces

* dont je dois seul avoir ta disposition Ce n’est que par le libre choix » îles hommes que je puis répondre de la marche régulière des • choses, h

Le parlement, après une courte délibération, déclara le même jour, 12 septembre, AL le duc d'Orleans régent de France pour administrer les affaires du royaume pendant ta minorité du roi; ordonna que M. le duc cio Bourbon, déclaré dès à présent chef du conseil de régence sous l’aulorilé de 31. le duc d’Orléans, présiderait en son absence, et que tous les outres princes du sang y se^icul admis à l’àge de vingt-trota ans. Le parlement ordonna en outre que le prince régent pourrait cumpuser d'ailleurs Je conseil de régence ou tous autres couse ils des personnes qu'il jugerait les plus dignes d’y figurer. Enfui le parlement corL&rra à AL le duc du Maine la charge de «uriniendant de l’éducation du roi mais sans autorité sur les troupes composant la maison de Sa .Majesté, ni même sur celles cmplovées à la garde de sa personne; le commandement de ces troupes demeurant à M. le duc d’Orléans, Leroi mineur eu son lit de justice confirma toutes ces ces disposition*, et le testament de Louis XIV eut. Comme on l’avait prévu, le sort de celui de Louis XIIL

Ce n'est point une bagne an doigt que ta gouvernement d’un royaume épuisé de finance*, chargé de dette*, et qui réclame tantes les Espèces de secours après avoir épuisé toutes les es la mi tés. Le duc d'Orléans s'est empressé d'établir, indépendamment du conseil de régence, un conseil des affaires étrangères, présidé par Je maréchal d’üxelhs; un conseil de la guerre, présidé par le maréchal de \ il-tars; un conseil des finances, présidé par le duc de Vinillo* i lui Conseil de ta marine, présidé par le maréchal d’Eslrée*; un conseil d'hlol, présidé parle duc d'Amin ; un conseil de conscience, présidé par le cardinal de Auahlcs. Chacun de ces comités, qui remplacent Jes militaires, a reçu l’ordre de rechercher dans l’étendue de Sun ressort. Ica mnllicura a réparer, las abus à corriger, les vices h détruire, et de proposer des moyen* réparateurs ou de répression. Le régent, accomplissant en même temps ta promesse Faite nu* parJr-ïnents de leur rendre le droit de remontrance préalable1, a donné h «tic restiturinn d'autant plus d'edai, que la décluuiúoii du conseil de régence porte que * le roi entend s'éclairer des lumières de scs » parlements dans tout ce qui se rattache au bien-être de seasujeta. b

Mais pour imprimer le ri louve ment à un tel système et en prévenir les écarts, il faut une puissance d'aiüiun , une étendue de capacités, une persévérance de zèle que rien ne puisse altérer et que rien ne déinurnc. AL le duc d'Orléans réunit-il en lui ces précieuse* conditions? Je ne le crois pas, Peignons ce prince au physique comme au “taorah ce portrait confirmera ou déni eu lira, mon junouu!ri<t qu'un pourrait trouver téméraire on «ta moins précipité. Philippe d’Orléans est d’une tailla moyenne, bien fait, élégant dans sa démarche, noble dans son aniiutlr. Les yeux de ce prince étaient beaux, mais on craint qu'il n’en penie un, et comme il voit peu de celui-là, l’autre épreuve une fatigue habituelle qui en di rutante Pet press ion. Le régent a les cheveux noirs, le teint coloré, la bouche vermeille et bien firnie; l'ensemble de sa physionomie est spirituel, plein de finesse ci trés-gracieux. Eu UH mot, les Irait* dii d III: annonceui un caractère affuble, ouvert, franc, et ne sont point trompeurs. Philippe se montre ni-mablc, bon, d’humeur égale ; sa gaieté est presque inaltérable, sa mauvaise humeur est difficilement excitée. Ce prince, ttuinpi de bailleur, aime qu’on lui parle avec franchise et qu’on s’exprime devant lui librement. Son A liesse saisit autant qu'elle ta peut l’ocra-«ion de dire de* choses flatteuses k ceux qui rapprochent ; ses saillies sont ordinairement agréables, jamais piqua n tu* jusqu'il humilier. Du reste, ami des grandes actions, de la gloire, du métier des armes. Phi lippe est doué de taules les passions héroïques, il admire tous les hommes qu’elles ont illustrés. î^ régent adore la mémoire de Henri IV; on ne «aurait Je flatter pin* déliei comment que par une comparaison adroite de son caractère cl de sou visage avec ceux de eu grand roi : comparut son qui n’esi pas sans quchpiu exactitude. Muís, si philippe possède plusieurs de* qualités de son bisaïeul, il tu, a pussi les défunts. Dominé comme lui par tinc ccm pie xioti juo mtr mise, JJ à moins d'ingénuité Pt surtout moins de Constance dans le* juciiua-nnlions où elle l’entraîne. L’abbé Dubois, qui dirigea Je premier essor de ce tempérament de feu, sentit que pour perpétuer sou vil ministère auprès de son élève, il devait lui inspirer ta goût du chau-gemcuu Une telle disposition est facile A développer chez uns jeunes seigneurs; mais M. le duc d’ÛriéarK Ica a tans surpassés en légèreté; polir lui Tilico listan ce n'cnt jamais assez d’ailes, l'amour assez de prêtresses. Ses liaisons ne sont que des fat datai es; aussi recule-t-il devant uno conquête difficile, prétendant que le salaire serait trop au-dessous du travail. Aux yeux dit régent, ce sont des fadaises que ces préliminaires do tendresse qui plaisent huit aux funes rita I ta ment passionnées.; il n'admet le je nous «me que comme mut d'ordre des voluptés, u’esearmourchc point sur 1rs terres du plaisir, et veut que la tabulé s'offre d'abord en bataille rangée, (taque h: duc appelle une a^rtirÆ de rieur, bien que cet organe du «enciment n’y joue qu'un rôle fort accessoire, doit se conclure dans l’espace d'un souper; en-

Cúrele prince causa cre-t-ïl la runi lie de CC oquis aux joyeux propos, am saillies des homme* d’esprit admis A ^ table. Le premier soupir amour eux de Son Altesse Loyale fait explosion ®VCC la première hou* teille de vin de Cliampagne, el quelquefois fa tendresse de Philippe est épuisée avant le nectar pélâlhmt du flacon.

L'inconstance naturelle des goûts du récent s'est promenée sur tout cl: qui peut attirer un esprit ardent, actif, favorisé d’une grando aptitude, et porté à rechercher partout le beau. Il est devenu en peu de temps musicien, peintre, graveur; ae« connaissances en sculpture, en architecture, en médailles se sont développées avec une rapidité qui a surpris tous les artistas; et [es savants ont été pins étonnés encore en voyant Son Altesse Royale pénétrer comme en se jouant les secrets de la physique, île la chimie, de h mécanique. Dans. fa besoin de savoir qui tourmente Philippe d'Orléans, il s’élance avec ardeur vers 1rs objet* nouveaux; les entreprises hasardeuses fa flattant, le* systèmes inconnus le séduisent,et toute* les iniinvatiun* obtiennent sa protêt lion.

La vie du régent fut, aux distractions galantes et bachiques près, une suite d’investigalions de celte nature; aussi pa*sç-t-il hjmuu titre pour un des hommes les plus universels du temps, il sentit difficile de lui parler d’une chose qu'il ignorât, La science du gouvernement ne lui est pas moins familière que le* autres; niais U faut pour l'exercer plus que du talent ; l'bumute d’Etai a besoin d’une présence d'esprit, d'une liberté de facultés, qui manque souvent au duc. il est rare que Ich repas uoeiurnv- qu'il affectionne ne dégénèrent pat en oqpcs, et presque toujours Sun Altesse Royale devient fa Silène de ces fêtes de Bacchus. Or si l'on considère que chaque jour est le lendemain d'une semblable débauche, Oti jugera combien ce prince doit avoir de peine à reprendra le? affaires an point où il les a laissée* 1* veille, lorsque imposant un violent effort à «ni corps fatigué, il quille le lit jiuitr donner audience ou s'asseoir au tapi* du conseil.

Cependant ta régence a déjà reformé plusieurs parties de l'a dm i-nistratiun; d’urgentes améliorations ont été proposées par les divers conseils, adoptées et conduites a fui; de grande* infortunes sont adoucies, quelque* maux sont réparé*. Mais fa hien ne pmil s’opére r que Lenieniem, au milieu de* désordre* de Ionie sorte que laisse après lui Je pmnd régne. Le régent a frémi en voyant qu’il fallait faire marcher lu gouvernement avec un système de finalice* chargé d'une dt-uc publique de deux milliards soixante-deux miHimi*, et qui, pour les dépense* courante* seulement, offrait nu déficit nù su trouvaient englouti* les revenus de la France jusqu’à ta fin de l'année iLi4 Effrayés d’une telle extrémité, plusieurs membre* du conseil c|,: ré|;eueu eut proposé, connue unique moyeu île rétablir i'équî— libre, de ut: point recomía iirt: Jes dette* du fou roi; meta vu moyen a a été rejeté par une majori lé consciencieuse, quoiqu'on ne vît,.heure aucun moyen d'évilcr une si horrible banqueroute. Mulgré celle déplorable situa lion, on devait inévitablement songer à diminuer les charges de la nation, et cela tout eu payant II'* troupes, dont la solde était arrêtée; en acquiitanl le* arrérages dus aux rentier* de l’Etat, cl Cn rcnipbssüiit une fouie d'etigagciucnt* cfas longtampi exigibles, afin de rétablir un peu le crédit du gouvernement, Pour se procurer les premières ressources on lira des r: cevcurs généraiJi et de* fermes générale* une somme considérable, avec la promesse de fa rendre du produit d'une opération sur 1rs monnaies. Cette opération la voici ; a dater du J" janvier prochain, les louis d’or ancien* vaudront vingt livres au Jum de quatorze, elle* cens cinq livres au lieu de trois et demie; ce qui procurerH un bénéfice d’environ soixante et douze millions. Ccsl une manière comme une autre do lxi[[ri ni on o ¡i te. Alain quoiqu'un *e fût donné une vaste carrière dans cette augmentation de valeur de* espèce*, elle ne put répondre aux riéccs-silé* les plus prestante*; on dut recourir^ d’autre* expédients. Le* renie* constituées ou denier 12 sur les taille* furent réduites nu de-nier 25; des office* miiTeiix rl muLles, quoique privilégies, furent supprimés ; on en liquida la finance à quatre pour rrni. Enfin ntic révision annoncée des comptas de certains entrepreneur* et traitant* leur ayant fait redouter de voir leurs malversations punies, plusieurs s'exécutèrent par avance cl regorgèrent d'énorme* capitaux. La |i[u-part de ce* mesure* ne poux.lient «e justifier que pur l'impossibilité de faire aulrenii!ni; mai*, tout tan'goHère* qu’elles élaient, elle* valaient encore mieux qu’une banqueroute; 1rs résultats déguisent ua surplus ce qu’elh^ ont d'arbitraire ou de vicieux. Le dixiéme cl la capitation dc 1 amici! i716 seront réduit* de quatre militons; fa pqs désarmées est au counuit, Cl U Ile foule d'trigageinmtl* stuil l'emplis.

Une réduclion du personnel le phi* coûteux de l’armée va pruvu-ror une forte économie dan* les dépense* de la guerre, si Jougtciup, ruineuses pour fa Phnice. Lus deux compagnies de* mousquetaires, fortes ensumbh de cinq cents hor........ sont réduites à trois ctut*; cinq cents gardes du corps ont été licencié*; Ici compagnies de* gardes suisse* sont diminuée* de quarante homtnei chacune; celle* des garde* françaises, jusqu’ici ¡tortue* à cent trente boni me*. '>c sc-ronl plu* que de cent dix. Dix ¡tomines par brigade ¿om rrtntncbé* de fa gendarmerie; la cavalerie sera réduite de dix officier* par régi-mcjit; fa* dragons feront tous le service a pied. Au total la réforme de* troupe* sl- niante à près de vingt-cinq milfa houtiiica.

Le* dépense* du jeune roi lui-même om eu fixées par le r^geut ;

Sa Majesté a dix mille livres par mois pour scs menus plaisirs, et mille ¿cus pour ses babils*

Dès les premières audiences que le regent a données au Pilaîs-Royal, le pute le Tellier s'est présenté à ce prince avec sue atnlaœ Leçon turnee.

« Mes fondions à Versaillc* ont pris fin* lui dit-il, je viens, mou-scigneur, vous demander à quoi Votre Altesse Huyate me destine.

— Ah! mon père, il est vrai, répondit le duc, vous voilà sans emploi; eh bien, je vais vous en donner un.

— Parlez, monseigneur! dit le jésuite en regardant Son Altesse Royate d’un œil scrutateur,

— Parles doue pour lu château de Pierre-Endsa.«

— Pour le château de Pierre-Eucisc, moi! interrompit le Tcllter avec effroi..,

— Rcmpiicz-vonn. mon père, je vois que vous me comprend niai ; ctest un plaisir que je vous ménage, et non pas une punition.

— Je ne comprends point Votre A Hesse Royale,

— Parler pour ce château , dis-je, et lirez-en l’abbé Foison et te nÎTC Guillan me Qucsnol >t que vous y avez G il enfermer*

— -Monseigneur, celle ironie...

— \ ruez-1 dus. mieux chercher en Europe, pour les ramener clia-ritahtement à Paris, les pères Jérôme cl Turquois, exilés à voire demande?

— Je ne conçois pas à quelle fin tendent ces sarcasmes de Votre Altesse Royale,

— Vous ries loin de l'Evangile, père le Tuilier, poursuivit le rê-genl il une voit élevée, si vous traitez. de sarcasmes te moyen que je vous offre de réparer vos fureurs.., Mais je n’avais point attendu ce soin de voire Ame endurcie; je voulais seulement vous, rappeler vos proscriptions,, afin dé vous faire sentir que Vous ne devez rien espérer de moi* . Allez trouver vos supérieurs, ils ne tarderont pus à recevoir mes ordres, *

L’ex-coiifcsscur du roi sortit sans répliquer.

Le duc régent Anuida successivement toutes tes lettres de cachet lancers à l'occasion du jansénisme ou de la bulle UnfÿciHlus ; le vieux marquis d'Arembcrg, mis a h ItaslÜle pour avoir fait évader Qnesnel du rarclicvèché de Maiines, on il était détenu, recouvra sa liberté après dix ans dé prison. Ions tes supérieurs des monastères furent autorisés à rappeler les nioînes opposciirfs qui s'étaient r\pa~ Iriis; l’archevêque de Tours cl l'évêque de Montpellier, relégués pour la müme cause dans leurs diocèses, dont ilâ ne pouvaient s'éloigner, enrml lii per mission *ic repum...... ■' í'«»-1"t <u. i.- u.,.-,r¿ ïrj.^.nx 1rs reçu! avec des marques d'estime et dé teinté; en un mot toutes 1rs victimes de la con slilu lion rentrèrent dans 1e droit des gens, dont elles étaient véritablement exclues,

IL est facile de concevoir que cette protccliati ouverte accordée eux adversaires des jésuites, dut paraître fort dure à celte compagnie, habituée par le feu roi à proscrire tout ru qu'elle redoutait, ou simplement tout ce qui lui déplaisait* Elle se crm assez forle pour (soutenir ses prétentions ouvertement, en couvrant ses projets sédi-tieiixdii masque d'une religion qu’elle disait martyrisée. Des prédicateurs jésuites, nouveaux .1 été mi es, prêchèrent la desoía lion des désolations, non pas avec des Larmes, mais avec des injures. ■■ Hélas! » m£i frères, disait à Rouen Utł père la Motte, Loin* XIV* ce pitmx » monarque, est mort darła un icmp* nii ......* avions plus besoin de * lui que jama ta pour h des Intel ion de l'hérésie. Quinze jours iiprês s se mort, on a vu avec surprise des gens que la stresse du rot avait * fait mettre dans les fers, dans tes cachots, pour porter te peine de y leurs crimes, en sortir avec éclat et ¿ire élevés aux dignités IVcsl-íl * pas surprend ni que ceux qui sont h te Lite îles affaires renversent * ainsi tout ce que 1a sagesse de Sa Majesté avait établi? Vest-il pas w étonnant de voir un petit homme bouffi d’orgueil, sans science et » sans mérite,gouverner l'Etat? *

Le régent, qui ne voulait pas, à l’exempte du feu roi, porter te tmipsi-e jusqu’à meure tea jésuites dti/ts /es far^ el dans 1rs cachais, ne pouvait cepetidanl la ¡user mm cOmtece impunie. Des poursuites criminelles furent dirigées contre le père te Motte : il axait déjà disparu; mais une saisie du temporel de la maison des jésuites de Rouen le fil retrouver. On instruisit séricusriitcnt contri' lui... Les prédications séditieuses n'en continuèrent paś moins À Dijon, a A an tes, à Besançon, à Poitiers, où tes frères eu saint Ignace se croyaient sou-'tciiits. Mais le peuple, qui avait tant souffert sous le Imn réÿnfl que tes jésuites regrettaient on chaire; le peuple, dont les maux tmm-P^'nçaicnl 5 s'adoucir, quoique h butle f'fligiwifus fût moins res-Phdéc,. mu ri u u ru pari oui contre des jérémiades (nul a fait cuntí1, lires a scs opiuious. Sc voyant alkandonnés du publie, sur lequel ils avaient compté, tes bons pères reprirent leurs ttiiisijii.es. Le supérieur de te miiiîon protease de Paris vint, le miel sur les lèvres, tes yeux baissés, U démarche timide, offrir ses très-humbles mai* très-tard ifs respects au régr,^ e( ]u¡ demander sa protection. Le père supérieur ■lut s’apercevoir, ¡tlt ;On Avec lequel Philippe d’Or limita le reçut, qu'il était mécontent de ^ compagnie : * Je vous Accorderai, répon-

1 Frère de feu la d 'Ctenir du mime nom dont tel ouvrages cauètui tuai do et détenu n..1 reut an finie renvoi dote bulle €rHij#nùu,

U dit-il, kl protection que VOUS me demandez, mais h condition que a vous ferez quitter Paria à ceux de vos religieux qui oui travaillé a » exciter des troubles dans le royaume...» Le jésuite assura, d'un accent Hùlé, à Son Altesse Royale, qu’il ne connaissait aucun des hommes dont te prince lui portail, «Je voua tes ferai donc c "■ uaiire, » reprît Philippe, et il articula sept ou huit noms parmi h ■ quels celui de le Tel lier ne fui pas oublié. Le père su perleni1 kl: clT i en promet tant qu’il allait repartir les jésuites dénommés dans diverses mai su ns de te province,

« Allez, in ou père, ajouta te régent, et que te Te Hier soit envoyé i Amiens*

— Ce choix Je Votre Altesse Royale est donc un exil? demanda le jésuite surpris,

— Qui vous dit le contraire..* f.’ei-tntiHsciir doit encore me remercier de la forme.** En pareil cas il n’eût pas épargné la lettre de cachet à l'exilé. »

L’abbé Dubois n'est pas seulement un débauché et un habite pourvoyeur des passions inconstantes du régent son ancien élève, c’est aussi u ii homme adroit, subtil cl propre aux Affaires, dont il sait merveilleusement découvrir les ressorts cachés. Dubois, avide dn richesses, défaveurs, d’honneurs mênic* se garda bien de laisser dormir son ambition quand ¡I vit Philippe d'Orléans à la régence. Agren* disant la sphère de ses services, il s'initia aux intérêts de l'Etat pour cil épargner les détails à son maître, dont il fil ainsi tmmjnlir la mol-tesse avec 1rs devoirs du gouvernement* Le régent sut un gré inh ni à sou ancien précepteur d'u c attentioii qui allégeait pour lui le fardeau de l'administrai km sans imite fois détourner le ministre de scs plaisirs, des soins qu’ils lui imposaient*

« Vraiment* Itabbé, disait dernièrement ce prince à Dubois* je vois que tu es bon à tout.

— C’est beaucoup dire, répondit-il* mais j’en saurais toujours assez pour f;iire un ministre.

■—Allons, lu es fou, répliqua te régent, contente-toi de gravir l’escalier des petites filles de la me Saint-Honoré el laisse monter à de moins vicieux que loi tes degrés du pouvoir.

— Voire Altesse Royale sait bien que l’uu u’empéchc pas l’autre.

— Apporte-moi ma canne queje te rompe Ies os.

— prenez plutôt celle plunie pour signer ce rapport an conseil do régence! c'est celui que Voire Allège Royale m'a chargé de faire pour u u de wi roués qu’elle a nommé mujsmller d’Elal,

— Ali! nui,ce pauvre dniblcqiû ne sait pas mieux écrire que boire* — i h’*... ,.. conclus, monseigneur, que moi qm «'écris pas mal et qui buis à merveille, je vrais un rimitent conseiller d’Etui.

— Apporte-moi ma canne, te dis-je!

— Comment Votre Altesse Royate trouve-Gel te ce portrait?

— Ab! Dubois, ta jolie bniue ! tes beaux yeux, h belle gorge!

—Elle est là, dans votre cabinet.

— Qui ?

— Eh! cette charmante créature. Votre Altesse Royale sait bien que je n’ai pas l'habitude de lui présenter des peintures idéales coin me dans fes J/f ils el uni .Vuifs*

— Je cours la voir] s'écria le régent en se levant pour aller au cabinet,

— Un instant, monseigneur, celle belle fille a un placel il vous préuciiicr,,* Je lui ai promis au mjiu de Votre Altesse Etoyde h grâce qu’elle demande... Elle est à vous à ce prix.

— Eb l va donc te chercher!

— La voici, dit l'abbé eu ressortant du cabinet avec le modèle du portrait.

— Voyons, ma licite entent! reprit te prince en s'empara ni du pa* pier que tenait ta jeune fille,

— Il ne s’agit que d’une simple signature, dit l’abbé., et il montrait sur le papier la place oii elle devait être apposée,

_( Juc vois-je! des provisions de conseiller d'Etat l

— Pour moi, monseigneur... Voyez comme elle eu jolie.*.

— Sauve-toi, mitrami, s’écria Philippe, qui jetait a Dubois les pro* vi Sic u s sqpiéea, sauve-toi ou je ...........ne!

— Bonne chu ote, monseigneur! u dit l'abbé en fermant la porte.

M, de Tallad était primitivement du conseil de régence du choix de Louis XIV, qui avait déterminé par son tes ta muni ta composition de ce conseil ; mais des avis traiichanls el quelquefois peu respis lueui émis par le marée liai portèrent le régent à l’exclure, a 11 ne me » reste plus pour mon honneur, dit il ru ut retirent, qu’i faire in-ii serin! le test;.....ml sur mon dos. a Le duc de Neailica réussit micui auprès du duc d’Orléans. : c'csl un huuiint! saita caractère mats spi* riHu l et souple. Renvoyé d’Espagne par Philippe V pour avoir proposé une mail rosse u ce prince dans un moment inopportun, il revint à X érudites cl disputa d’assiduité à l'église avec intdame de Mainle-non elte-mème* Depuis la régence, Nouilles, le plus sobre des Lamines, appri-jni tout donccinctil .i s'enivrer* L’autre jour par un effet ite sud asS'duilé à l’élude <ćtenl trouvé comploiement ivre, te duc se li^j* d’alhr trouver le rêgrnl ihns w logea l'Opéra, n Bravai mon a^h «lui dit Son Altesse Rayate eu le voyant dans cet étal, von* ^HM « des progrès. »

Mail* comme M. de Nasilles ne peni la raison que pour faire sa cour, il n on est pu mains propre à diriger le conseil des finances » dans tcfpjcl il a rendu de grami s services. Un dit ton ir l'ois que ces soins rtc soûl pas prôcisrnælil ihLir.lćiu»^ elquc certains traitant dm il il a failli pur malheur accepter le secours ruineux lui uni accordé quelques paris motivées dans leurs bémïicrs. C'est sans doute à ce partage que M. Rouillé dc Coudra? faisait allusion à Punc des der-nioics sigillées du conseil. Rouillé boit immodérément non pour faire M cour, mais par Coût; or comme il s'emportait dans la discussion fl un projet de finance, M, de Nouilles lui dit : « Il y a ici de la bou-» teille, — Cch se peut, répnimii-il, niais il u'y a pas de /«^^rin. » ! Le duc ne répliqua point, il est bien vrai que pour soutenir l'a Ha ire dont il s'agissait une compagnie avait offert mit.! forte somme j M. de Rouillé. « Non, mensie tirs, dit-il aux traitants, je ne pourrais aider * à vous faire pendre en cas que vous soyez des fripons. 0

Mort du Loto ilV»

Le régent, dans sa carrière administrative, conserve presque toujours les formes affables qui le distinguent; mais, si par suite d'une contrarié té sa franchise devient brusque, il souffre volontiers la réplique du dépit, il eu rit même quand elle est spirituelle. La semaine dernière le duc ayant rencontré dans un lieu publie le ministre plénipotentiaire du prince de Lorraine, dont il croit avoir à se plaindre. Son Altesse Royale s'emporta jusqu'à dire : * Monsieur de Slainviile, >je Crois que votre maître se .... de moi. — Monseigneur, répondit « Je diplomate, il ne m’a pas chargé d'en informer Votre Altesse » Royales —Oh J oh ! dit le prince à madame de Parabère, qui l’ac-»compagmit„ ce Lorrain a la repartie heureuse, a

Le surlendemain de cette aventure, les gens du roi pressaient le régent de s'expliquer sur une matière qui le contrariait. « Allez vous * faire ....... u leur répondit-il. L'un d'eux repartit : . Votre Altesse » veut-elle qu'on fasse registre de sa réponse? a Le prince se mit à rirt, puis il discuta froidement le point eu question.

J'ai dit que le fond du caractère de M. te duc d’Orléans est une gaieté que les événements les plus graves altèrent difficilement. Heu-rem qui peut dans In demande d’une grâce flatter rhilarité de Son Altesse Royale ; les faveurs sollicitées gaie meut ne tiennent peint à ses mains. <?cst ainsi que l'un de ces matins ce prince ht droit à un placet fort plaisant. M. de Villars étant, comme on sait, à la tete du conseil de la guerre, occupe un assez grand nombre de commis. Son hôtel en est plein cl celte bureau era tic gène nu peu ses habitudes domestiques, A la maison du maréchal tuucbc celle d'un M. Thierry, Avocat au conseil : l'homme de guerre jugea que scs bureaux seraient commodément placés dans ce local. 11 envoya quelqu'un pour le visiter afin de faire déguerpir ensuite l'homme du barreau si les lieux convenaient. Mais M. Thierry refusa sa porte aux visiteurs, et les ordre* ¡tj pim précis du maréchal ne purent changer la détermination de notre avocaL M. de Villars ordonna alors qu'on procédât d'au.

torité à rouvert uro de la maison. Outré, mais non pas attristé, per ce moyen militaire, M. Thierry fit parvenir ou regent Je placet suivant ;

" AnloiikcJotcpli Thierry, avocat, expose très-humblement à Voire 0 Altesse Royale que M. le maréchal de Villars, u’aviiiit plus d’enne-n inh h combattre ni de traités à faire, vient de mettre le siège dc-0 vaut le cabinet d'un ^invre avocat. Legrand général s’est persuadé » que l.i place se rendrait à la première sommation; mais l’exposant a qui y commande, est résolu d’attendre le gros canon, c'est-à-dire * les ordres de Votre Altesse Royale. Néanmoins il espère qu’ils ne » viendront pas, et fera des prières pour Votre Altesse Royale. »

Après avoir ri aux larmes en lisant cc placet, le régent écrivit eu marge : a Tenez bon, j'irai à votre secours. mEt, le soir même, M. de \ ¡liare reçut rendre de lever le siège du cabinet de l'ingénieux avocat.

11 arriva l’autre jour A la cour de Yhiccnncs un petit événement qui n'a point fait rire le rQ;1 “b tout disposé qu’il est à s’égayer. M. de Cuislin, évêque de Metz, avait désire d’être présenté au jeune roi; madame h duchesse de Vcntadour satisfit à eu désir, elle conduisit le prélat devant Sa Majesté. Sa Grandeur n’a pas une figure revenante, et l'enfant couronné est franc. « Ab! mon Dieu! qu'il est » laid! ił s'écria-1-il en recevant M, tic Coi si in. s Voilà un petit «garçon bien malappris, » osa répondre en se retournant le gcntil-liom&c mitré. HL le duc d'Orléans Je fit venir au PMafc’Royal, et lui adressa de vifs reproches. * A l'âge du roi , dit Son Altesse u Royale en ter minant cette se monee, on peut être sincère à l'excès; u mais un évêque n'est jamais excusable de pousser jusqu'à l’im-u politesse l’oubli d'une modestie qui devrait être sa première » vertu. «

Personne n’avait pris le change sur l’air de componction que les courtisansr iffeclaicnt pendant les dernière^ années du règne de Louis XIV; Molière nous a dès longtemps appris à reconnaître les

Lu cardinal Danois.

gens à travers le masque d'hypocrisie dont ils se couvrent Nos débauchés déguisés en dévots, ne se flânaient pas d’en imposer k leurs contemporain?; mais enfin ils sc génzih m, et la conindiTte, quoiqu'on en dise, ne rend pas toujours le plaisir plus piquant Quel change muni depuis la régence, non pas dans les principes, mais dans, la physionomie morale du temps ! Les mêmes hommes qui il y a six mois laissaient voir toujours le coin d'un livre d'heures sortant de leur poche, s'empressent aujourd'hui du se montrer aux croisées de leurs petites maisons avec des rouis ou des danseuses d'Opéra- Les, mêmes femmes qu’on rencontrait journellement dans l’oratoire de madame de Main tenon, parlant bulle r'nu//uti4usf reliques et ¿cernons, sollicitent avec ardeur une place aux soupers du régent- Les vieux de bons nombre de ces dévotes revenue* tu culte de» «tueurs Huit


exaucés, cl l'inccnstfince du prince est telle, «pie toutes peuvent espérer d’être admises ah* ínturnales qui excitent leur ambition volup-iHCitsc. ihïh [.i marquise Je Panthère, maîtresse en titre du régent, tient toujours la première place à ces banquets de la débauche; c’est ehe qui se charge d’y jeter Je meuchuir du su IU il, quand elle a quelque chose de mieux a faire que de le recevoir elle-mime. Jeune, belle, douée d’un Icmpéramcnt insatiable, cette dame plaît encore plus à Sun. Mcesse Royale que sa devancière mademoiselle de Sery, emite- -u- d'li^nsoik Séparée de son mari, madame île Parabère cul duriHèrcmejit une inquiétude grave, que l'habile Dubois parvint toutefois a calmer. Toutes les causes amènent des cHris : c’est fa loi de naiurr. Or le rêgeni, qui.dntis rémissirm de certaines c.nisr* uc /¡ii’ qülélc .pièce d’éjuder les effets, apprit un beau malin du mois der-tner que madame de Piirubère alkiil bientôt se ! nui ver dans une position critique, dont sa sépanuton d’avec son mari proclamerait Inopportunité. <r II faut enivrer M., de Paru b ère, dit le régent, cl * faire trouver sa femme

* auprès de lui. — Je ufen * charge, » répondit l’abbé Dubois. Mais la mort du marquis, survenue peu de jours après cet cnlrelien, dispensa d’employer Je prétexte de paternité auquel on voulait recourir. Parmi les beautés complaisantes que madame de Panthère introduit le plus souvent aux soupers du Palais-R«pl, on cite J a duchesse douai rîÈru de Gèvres, maîtresse de FaT^^Fun des roués favoris du prince. Celte dame, coun me tonies celtes admises dans ces parties, a fait ce que le régent appelle les preuves. Je ne sais comment expliquer avec réserve Je sens de cette expression, si ce n'est en disant que pour avoir fait scs preuves une femme doit être aux convi->

’cs tic Sim Altear Royala t j que dans le calcul la di-sainc est aux unités... Rien au monde ne plaît tant eu duc d'QrJ t'a u s que les transmutations de la beauté; nuis qu’il est honteux pour mon sexe de savoir qu’une duchesse, déjà sortie de la première jeunesse, passe de main en main, roule de genou en genou, et livre ainsi s*u délire, moitié bachique, moitié amoureux, à la brutalité de six, huit, ou dix débauchés !

Au premier rang des roués figure la Fare, dont F imagination libertine semble être le crépuscule prolongé de sa jeunesse dès longtemps planée. On compte aussi dans épile «société Simiane, ivrogne plein d'asprit, de qui l'ivresse s’exhale en jolis vers et en bons mots pi-ip a u ts+ On y voit encore Broglic, amant émérite de J a duchesse de llíTry, qu'elle a promptement abandonné, paree qu'il ne s’est moji-trJ riche auprès d’elle que de saillies heureuses cl de fines reparties qi i lui ont quelquefois paru manquer d’a-propos. Enfin, Sucé se treuve toujours aux orgies du régent; c’est avec madame de Paraître Je metteur en œuvre.des plaisirs nocturnes de Son Altesse Royale.

Alais Philippe d’Orléaus ne sacrifie pas au plaisir dans un seul rempli* ; les soupers du Luxembourg font diversion à ceux du Palais-R«*jal, et dans cet autre sanctuaire la duchesse de Berry est grande J'^tretsc, Le régent, qui aime beaucoup cette dame, comme lilie et Afilie maîtresse, s’est plu à flatter le goût qu’elle montre pour la repré'(mulim] [;i ¡e r^ic ; ¡t luj ai donné le palus du Luxembourg, une niiûwu, cinquante gardes h cheval. Tous ces gardes, qui sont des jeunes gens bien faits, ont, dit-on, un service très-agréable depuis que i:, jeune veuve est devenue peureuse au point de se faire garder la nuit 4^3 scs appartements, et d'exiger même que les fac-t imilla ires Y Soient doublés. Le due d’Orléans courrait ces particularités militaires de Tiutérieur du Luxembourg ; mais il ne s'en met point en peine : « Les scrupules, dit-il à cet egard à sa hile, ne sont > faits que pour le vulgaire. *

Louis XV fûiiül.


Quand Je régent va souper chet la duchesse avec ses roués, elle 1 soin d’avoir à sa table une ou deux de ces beautés faciles que ce prince aime à trouver partout. Alors toute possession devient commune; la fantaisie seule déterminé des choix d’un moment, auxquels succèdent d’autres choix non moins passagers.» Ile sorte qu’A la fin du repus lotîtes les inclinations ont changé plusieurs fois d'objet, et que les plus ambitieuses se sont promenées sur ions les objets.

Ces fréquentes distractions ne suffisent point A lu duchesse de Berry, même avec le service régulier que scs gardes font la nuit dans mío appar Lemem t; le comte de Riom, leur capitaine, exerce encore des droits journaliers sur la princesse. Ce gentilhomme est un gros garçon court, joufflu, bourgeonné, qui, sous son habit d'ordonnance, ne ressemble pas mal à un abbé déguisé en officier. Le comte, simple lieu Lutta ut de dragons relégué dans une garnison de province, setHicit limie nier en lui l'ambition; mais ses talents militaires avaient peu d'éclat; il ne paraissait pas facile de les faire percer 1 la cour;

et madame de Pons, dame d'atout de madame de Berry, et qui est párenle de M. de Riom, avait plusieurs fois échoué dans les démarches qu’elle avait faites pour lui. Enfin, en vint ¿1 parler de la fameuse compagnie des gardes Je la duchesse; madame de Pons savait 4 quel genre d’activité ce corps était destiné, et elle pensa que son parent, dont elle connaissait Ja portée sous certains rapports, pourrait jouer un rôle distingué dans celle compagnie. Lu malin qu'elle habillait Sou A liesse Royale, la daine d’atone lui demanda pour te comte de R ¡¡mi la lieutenance des gardes.

« M. de Riom, répondit la princesse, je ne le coa* nais point, quel homme est-ce?

— Un irès-honnéle gentilhomme, madame, cl sa noblesse...

■— Ce n’est pas ce que je vous demande.» Sa taille?

— Ci nq pie d s t rois pouces environ.

— Bon. Sa poitrine ?

—Large, effacée entre dcm épaules musculeuses.

— Sa jambe ?

— Forte cl carrée du haut; du bas, un tendon déutclié, une cheville du pied bien arquée.

bail Le visage1

— Deux yen* noirs, un nez un peu long, des dents admirables.

— Faites venir le cumie à Paris , je verrai. »

AL de Riom étant arrivé , madame de Pons ne lui cucha point le genre d'informations dont il avait été l’objet, et les réponses qu’elle avait fuites, a Je vous remercie, ma cousine, répondit-il. de tom ue » que vous avez bien voulu dire de favorable sur mon compte, et ma u reconnaissance est infime, a Le lendemain la sensible dîme d’a-» lour, sans convenir précisément que son cousin fût reconnaissant 4 l'infini, ¿tait persuadée néanmoins plus que jamais que h J h: me* nance des gardes de madame de Berry serai t trés-bi n remplie par lui; elle le présenta sur-le-champ à la princesse, qui fut irès«jn-tente de sa tournure cl de sou air..... 1! obtint la charge. Après un mois d'exercice, la duchesse trouva que le comte était un lieutenant si distingué qu'elle crut devoir lui accorder de l'avancement; elle pria son pfere de nommer cet excellent officier capitaine. Bientôt ^L de Riom n’eut pas seulement le premier emploi du la compagnie des gardes, madame de Berry lui accorda la première place dans son cœur ; il devint le favori en titre de Son Altesse Royale. Au moment oti j'écris, la passion de la princesse pour ect homme, qui n'est ni beau ni spirituel, va jusqu’à la frénésie. Le comte est absolument le maître an Luxembourg; jume les officiers, tes damos et meme le® gens du palais, ce gentilhomme est doux, affable, poli; il se f*’1 Hl-mer de tout Je monde ; mais son humeur prend mu? tout autre teinte auprès de sa maîtresse. Cet amant, qu'elle chérit, qu'elle

S


couvre des plii^i bram habits, de* plus riches dentelles ; celle ¡dele de sou corar* aux pi cils tir qui elle sème à pleines mu in s Por» les joy.iiu* les pierreries, rcconnaii tant de bontés pur nue véritable tyrannie* Ilium, pd il-nevtU du vimv duc de Lauziirt , semble avoir lu rlh' du ih-spnifanie de son «muil-Onclc sur la partie féminine de la in.iison d’Orlc-ans. Muda inc de Brrry est traitée par lui comme le fut jadis Mmleiiwi^tta par le favori dc Louis XIV, qui rit sous ope de se voir renaître dans ce dominateur d'une princesse petite-nièce de celle qu'il asi longtemps dominer. Lecomte, dont le privilège pur les désirs de 1» veuve h! inexprimable , se plaît à là Mrs laii-guir, .i lui donner de là jalousie , à ne vouloir | ns se livrer à celle qu'ulle essaye du lui inspirer.,, L’empire qu'il derce sur ses volontés s’étend jusqu'ilu choix des habits, jusqu'à celui des moindres chif-funs serranía h parure, et, par un ralïiiibinent de maligne bizarrerie, Riom sp prononce toujours pour les atours qu’il sait déplaire à h dm liesse, cl luí défend de choisir crus de son goût. Cet mant ïm-périens su divertit à faire diang-r de coiffure et d'habits h Son Al-tusse Royale quand il s'aperçoit que sa mise lui sied nu qu'elle en est satisfaite. Souvent il la fait déshabiller au moment tic partir pour l'Opéra, surtout fit, par quelques paroles indiscrètes, cite laisse voir du l'i-mprussi-munt a s’y rendre. 1 h-pnfa quelque temps ta princesse, pu tir éviter du faire une toilette qu’il voudrait refaire, s’csl mise ■tir le pied de prendre chaque soir les ordres de M* de Riom pour les Hnurs qu'elle mcnra le lendemain* Si quelque chose n'a pas été prévu dans ceiir demande d'instructions , dus messaiera alertes circulent du cabinet de toilette de Sou Altesse Royale à l'appartement du l oi'doiimitrii r pour déterminer l'adoption d'un point de dentelle ou d'une couleur de ruham Imposant à l'illustre veuve dos démarches, des artrciions et même des inimitiés, le coime la fait rester au palais quand elle veut sortir, ou la force de se promener lorsqu'elle Voudrait preudi-r du rrpos; il l'oblige à sc montrer fibre , jniperli-liiiili". avec des gens qu'elle a t'eu lionne, prévenante avec de* per-üunhi:> qu'elle nu saurait son Trie, lin bu h tyran nie du pc lit-neveu de Latuttn est portée au delà de toutes les bornes de Tauitacc, ta Ulu « liérie du prince qui gouverne la France ne fait pas un pas sans Jri permission d'un homme qui n’êlajt rien il y a sis mois; ou si elle se permet une dé nui relie, mime de la moindre importunée, anus y ¿i 'rautorisćc, un i mi le tuent comparable ii celui qu'un maître brutal fait subir à une servante arrache des larmes n celle princesse du Hong* Il runi vraiment que le comte dc Ricin sil soumis sa mai-tresse un plutôt son esclave à un talisman qui énerve en elle toute dignité*

Ajoutons cependant que le capitaine des. gardes de madame de Berry, dn mino leur. de toutes scs voluntó , ou s laissé une parfaitement libre, le comte a senti qu'elle devait être respcciêe cl que tout son pouvoir succomberait s'il l'mtaquaiL Celle volonté, c'Ml celle qu'a la princesse du se donner au premier homme qui lui plaît* Le tyran du Luxcmbnun; «’citleml gêner en aucune immirre Sun Ail esse Royale sur ce point , nuis il su domie du son côlé tonte Lunule. Riom courtise publiquement madame de Mouchy, dame d'honneur de madame de Berry; on va jusqu'à dire qu'il t’a ca-ressée plus d’une fois en présence de celle priiiCCiuc, et qu’elle ac déclare 1 un item col su rivale sans que Son Altele Royale ose Péloi-gner du Lutetu bourg.....« Cet homme vous a doue ensorcelée, ilit * souvent le régent à sa bile* —J’en conviens, mon père, répond-> elle, mais aussi je u’ai jamais rencontré un pareil sorcier. =

On a joué dernièrement sur le Théâtre-Français une nouvelle co-médiç dc M. Aéricuult Dcsloiicbes : c’est Je .VéJísanf... Des vers, beaucoup de vers : des pensées très-peu, de Tinirlgue moins encore, cl ilu succès point du 1ouL Voila en peu de muta l'tnalyse cl l’histoire de cette pièce.*. Il faudrait, pour en dire davantage, irire plus médisant que le principal personnage de l'ouvrage, et il n'est pai chu ri table de in êd i ru des mo r ta*

Le grand siècle ne sera bientôt plus que dans les souvenirs et les mon un enta , un peu plus tard les muuumrnts seuls le rappelleront. Chnqnc jmir enlève ou acteur de Cette période brillante : en lliô les n ris uni perdu G irardon , qui, pour créer les bains d'Apollon, sem-bhdt avoir retrouvé tu ciseau de Phidias* Lü- lettres Ont eu à re-giCHrr Gallami, ce traducteur ingéraient des Afilie vt una Nuits, dont la plume animée sut nous faire aimer les emphatiques mêla— pliures de rOrii ut en y im'hut la grâce, qui trompe quelquefois sur l'absence de la raison, l a philosophie pleure Ma h:branche, eel autre imciair que de numbreux discipluM allaient écouter à l'Oratoire avec plus dr fruit peut-être que les Athéniens n'en recueillirent des discours ilu fils de SnpIifQiiisqtic Mali-branche , dans sa /fac^rcèrde la rrnïé, a écrit avec une profondeur de raison ne meut qui n’eidut point 1*1 lucidité ; il di Imii mlmi■'..blcuteul les soin cl Tiuiagiiiatiun ; nuira ru rrclirn-liant la nature de Time il imite ces navigateurs ha-sardes imun boussole sur nue ruer inconnue'.

Aujourd'hui 2 décembre i7'i je pose pour jamais la plume* Ce soir, quand la cloche sonnera le premier coup de In messe de mi-nuit, j'aurai atteint in couiplćmenl de ma .wiiante-se^iùme année.,. C’est a voir quiné trop Lard une cour où la vieillesse jonc un bleu • iste rJc: à peine» d'ail leur , nie rcJe-t-!1 assez dr temps pour rat

préparer à quilier la vie**, ,1c pourrais bien être prise à Timproviste, Bon Dieu! sur quel monceau de titan user ils je pose ce dernier cahier de mes tablettes! CinrpiarHc-sir années de noies éeriles sous lu dictée du siècle le plus fécond en grandes choses, en passions désordonnées, en magnificcuee, en scandales, en folies, cela ne pouvait manquer d'employer beaucoup de papier; et quand je vois, d'après nia table des matières, combien la sagesse tient peu de place dans celle collection, je suis presque fâchée d'avoir été si vraie. C'est un acquit de conscience que je veux du moins dérober à trois ou quatre générations. Je rachèterai ces volumineuses liasses ; la comtesse mi bru en connaît bien et le contenu et l'esprit; elle les cou limiers t dit-elle ; à la bonne heure : lot ou tard la Vérité doit servir anl hommes ; mais il faut, pour qu'elle nu les irrite pas en les instruisant, laisser s'élcindre sous la hijíh du temps les ¿ralis-irmjc-u ri vifs de son pinceau,.* Ihms une centaine d’années uns arriére-nevêtu consulteront avec fruit mes tablettes; j'cu ai te pressentiment; oif regardera alors sans sourciller les gloires que j'ai descendues au Tiî-vcàu de l'humanité; (ouïe ht générai ion comprendra les jugcmmils empreints de franchise que j’ai substitués, tous l'inspiration de Mu-liûre, de la Fontaine, de la Bruyère, au culte aveugle du vulgaire ébloui par l'oripeau des grandeurs.

CHAPITRE IL

19 ic,

Nuire hlnerique ser h «matasse de B"*, contemporaine de î/ùii XIV. — Si bru cunmmü sus taW itc*. — Knvûi de fannne lili & Tannée 1816, — Loub XV snabiil aux TuHerira. — L'abbé du Pleury nommé confoe^eur du rm. — ],î chèvre, la chou et le ardmiur. — TrHnoiCurenient des b4s uhh-qnri du Tilpéra.—Coup d'œil sur Ceł b ils.—-Les grands dauneni la comedio an peuple. — ITentar ni Trlrtin-quo pour rire. — Le du*- cl I- din lu-sse d) l/irrami A Pins. — La jcijiio ^nm-csMi de C nü. — Cliinmnl. hicOelHMi, 11 P -ro, Suubise , cto*, muants de celte rinoM-e* —- Lu peut chien ne dicn do l'honninr de H m Anease — Haikmoi fita do Choralaia. — ici mlrigura ateo hichehcu* — !lriiiloi-vo*ij rmdaàl. — Une priuroMe du sang tbei le fumni*-Mire. — Mademoiselle de V401&, ir isitme fille du NyiJi.L — B«n arm-uf pour kl JwliiM. — la survcJlan ô HwIips; “i|H'dim(s peur In iromper. — Ah^l qui; siihstitalien. — Le stale prulixe. — Angélique di ntmcu au fégont l’i ni tique dus amant*. — Otare du prime; scène faite 1 sa fi la — Chef» 1rs Xli , capéihlkoa pmpoBée Ji 10 ros patmlni — bi-rignu* d Alfa1 roi 1. — Delire de L> vanité- — Prenotare rtrpr-semaiuuł d AthaiiT devant le public. — Enil de Voltaire, — Leu épines Cachées de J'indigne rosier. — Il irnblu oiC's commis sur une fantów de qualité hrc. — La duel, — Bichuiieu pour la MOOBda fon a la BaMille. — Mmlem -j-ellc de Ctianolai» va consoler le ■ tisonnier* — CMplkisanea d un. butne *n-nr — Établissement d'une rfauubre de jushr-o pour juger le* ir^.lł.is, — A fripon iripon i t dû-nu.— Semucl üer-n.rd; sun portrait. — Un juif géaérpui et hwmeie hiininiç. — Ç.n'rellü mira le* paira ci ta parlement, — Mutas sraudalèiji qui eu re*sflrtBM. — La Iwjoté prisé d ismuI. — Les g.iSd.iiń pwtas. — StyM^nio de Law ; frinduriou de sa banque; forme des b» fai-* — H’-qu-u: des ptmci-s du rang ecuin im princes lé|üliméfl. — iLuJrmtasde d Orléans : intrigue ..........ma, — tang pnnersan n" ïa>i r^hÿiruM-,-— L’nmnuf pasan paruml, —La l-uilerno magique, — i^ régeai veut qu'on lui coup te poing. — Mort du chuMonuter Cou-iMge*.

La comicwe douairière de IL**, ma bc!Jc-mèrc et ma tante*qu¡ cesse d’écrire des Mémoires historiques, qu'ci le appelait ses TbM-fins, resta veuve eu lt«G avec un hta Ûyé de quinze jimia; elle ti'avait alors elle-même que vingt et un ans. Lu comte de H*++, dunt clic n'n pus pcnlé, parce qu'on n'aime point à dire du mut de «es mf¡uns, fui un franc mauvais sujet; ce qui oc m’a pus empftabée de le prendre pouf mari cu J «US, attendu que ce geiitilho....... était encore ce qu'il y avait de plus sage à fa cour* D’n Heurs l'usage’ dès longiemp? établi dans noire familie est de uiaricr ensemble les cousin* pour mtanh-iiir pltta sûrement un nom ilhislre, à ce que dis.ni1.11l uns pures* Ma taule ■i lu aussi celte cou lu me de scs ascendí! 11 ta, parce quelle seul un peu la féodalité, et rboniièlc danie, en sa qualité d'cspiil tort, ne voulait pas montrer dans les siens des préjuges qu'elle coudamuail. M*i belle-mère est ¿unie des lettres: elle u étudié lu» auteurs de Jfanliquité, /est pénélréi: den philosophes grecu, et, dès sa iPiidre jeunesse, elle méprisait lu grandeur qui ne résnll.iit pas de la beantu des actions ou de la mih lessu des seiiiimculs Riche, libre pat mi position, ci ici me 5 lu critique, fa comtesse fut recherchée par lu- huant esprits du temps : elle sfati.it! h a beaucoup a Racine, re qu'elle à fort Rigen iimenl avoué, pensant peut-être que, si l'on peut avoir un ¡tm.nii smi-s nii peu du lionic, il y a plus que compensa lion darta l'amuur d un grami homme. Mais 1.1 philosophie de tua tante était plu” solide que celle de l'au lcur d'dhcframaçEU',’ elle lu quitta quand H devint courtisan, ci uoniuma de fronder Cl'qu'elle appelait les f/randeura jurar r/re*

il y a tantôt vingt ans que la coiM^Me me lit chaque jour quelque pa-iogr- des Tijlilràt’. L'esprit de «es annuluH plail; c'est un tabl^u véridique cl üiiHur du rupuqnifa je suis décidée i Je Ootilinuer* Bien m’ci! K pris d'êcouliT atlrnlta t mi-nl les lectures jou nmlières de ma tante, miens encore ai-je fait de Ijre à ta dérobée tes pswgca qu’elle me cachait dans les premiitm année* de mon uwrfage. Je suis à même, àu moins quant lujdan, de me faire la coitlintutrice de* liiiihiîes. et

je lâcherai d’en soufonir le ton. Pour h-s opinions, ce sont, ■ quelques nuancer près, les inicnius; je ne suis pas arrivée a nia tren le-* Même année sans avoir appris à voir les hommes cl kf chwes mus leur véritable jour, et la cour a just lié à mes yrui dans ces derniers temps tout ce que ma tante en pensait.

Les vieillard* sont quelquefois plus fantasques que les jeunes gens: la CDinW’C douairière, qui m'avait promis de laisser ses CiíIhíts n mu ihspmuüoii pour me guider, a cbüiigé foui ó coup d’avis. 4, Non, >i mu fille, mfa-i-itlle dît, écrivez, sons l'insplrn ünii îles évènements; vie temps est le meilleur conseiller que vous puissiez écouter. Les a couleurs varient, les phyMmimuica cb.ingenl« 1rs caractères reçoi-* vent île nouvelles influe neis; peignet d'après mit Lire, cela vaudra * miens que d'imiter ce que j'ai fuil... Au surplus, ajouta nia tante • en me montrant la liasse de sus Tuê/ef/e*, lîcelée cl scellée tic son * cachet, voilà mon ha Age empaqueté ; si mes iuti-uimus sont res-* perlées, ri je ks Exprimerai dans mon testo ment, ce paquet arri-» vera ici qu’il est à son adresse* » El je lus sur la liasse ; Envoi di fonneV lilii tí Jumh/h IR H¡. L J'écrirai dîme ce qut je Verrai OU Ci qu’on me dira, d’après l'impression que ¿'éprouverai. Je me mets dès aujourd'hui sur lu trace des événements.

Le roi, qui, depuis la mort de Louis XIA , Avait habité y incennrs, vint, k 0 jonvicr, s'étoldir aux Tuilerie». Ltapp tríeme ni de Sa Majesté est celui qu'occupait la comtesse de Soldons, lorsqu'elle était su ri h Lund a nie de h feue reine Mariol liirt^c Si les murs de cet ap-parLemcnt pouvaient parler, leur rapport serait une chronique hien acnuidakitsc ; il faudrait, pour la conservation des mœurs du jeune Enunnrqur , lui foire ehing^r [le logement.

Le kndetn^hi de arm arrivée, Louis XV reçut, pour la première fois, r.ibbé de Heury, nommé confesseur de Sa Majesté. « Monsieur « l'aldié, dit le regeht à evt pcciéskstiqne en lui anuimranl le choix * qn'd avait fait de lui, je vous préfère à tout autre, parce que voua «n’íies ni janséniste, ni midi nîslc , ni uJj 1*11111 on lui il. ■■ Heiiry se montra j.iloui de soutenir sa réputation de véritable gallican; il porta mime fort loin, comme on vu le voir, Pari de méiin^er Unis Les par-lis. Lorsque les jésuites envoyèrent un des leurs, le père Gruye, pour Complimenter le non venu con (Visen r, qui venait d'enlever ii leur ordre une citarge dont il était en possession depuis lu fin du aeiiiumc siècle, Tabbé répondit au complimenteur : ■ Mon père, je crois n’étre point w désagréable nus membres de votre compagnie, car je ne suis point jmisiunsip. > Quand vinrent ensuite les lïIn. initie fis des jacobins, Jluiiry leur dii í ir J^pm-c ne pas von*, dèptaire. ntrn eévérendt; » vous savez queje ne fin jmnal* mnliniMe. » Ennd parut Patine d'Or fanne, grand vicaire de l’archevêque : « Monsieur, lui dit le directa leur de l,i cmiscience royale, assurez nies très-h.....bles respects à ta inonscqpieur le turdiiiRl de Nouilles; Mon Eminence croira à leur i» fùneérik, elle sait que je n'épouse nullement les m cl usions de la m tour romaine. » Cela s'appelle, comme on dit, ménuipT sucement 1er Jirrir fl il- r/mu Cl minie le jardinier... H ti'y ■ qn'un petit incau-V fa de ni à craindre avec un homme si cotte ilia ut, c'est que son naturel flexible ne se plie aui passions du jeune roi plutôt que de les faire fléchir. Nous verrons*

Mou mari jouit de l'insigne honneur de compter parmi les roU^ du régrnt , ce quI est Riljnurd’tmi le première diglri lé 4le la cour du PbJïm-RoyaL Lr cumie île B*"t dOIH le caractère ™' o*ri hum Cnil, aurait voulu, pour iiuginru14sr «r* chance* rie crédit, lu initier tout dolice-ment nus n-y-tert* des ¿OujteFS ; mais, outre que je fus, comme on s'en convaihera facilement, trop généreuse pour rue venger den innombrables in fidélités que me lit cet époux trop nsigné, je ne croirais jamais expier par assez, de honte le nuiMnfnf dc mes charmes de treutc-six ans sur les genoux de dix satyres enviné*. í i! t’horreurl Ja cha ir de poule me vient cri songeant à cette prostitution de la beauté, devant laquelle r'b pus reculé madame de Givres. J'ai répondu ait comte que, peu désireuse de me faire actrice dans les scènes noClurnrs du palais d'Orléans, je voulais nul borner :• être l'historiographe de ccs prouesses galantes, et que je Je priais de rev-Ireitkdrt sa enmplaisance A me fournir des renseignements sur ks travaux érotiques auxquels il est agrégé. M. de U"* m'u promis de me* tenir au courant, ce bulletin secret de la régence me sera d'un grand secours.

M. le fine d'Orléans, dès le mois de novembre: dernier, accorda su dm- il’Ą min la permission de donner, cet hiver, des bals masqués dans fo salle de l'Opéra; le nombre en fui réglé à trois par seimdiie. Grite foi i cl ir Irait d'un amusement nouveau a d'ihtanl pins de sitècè* , Q1’* k jurt* Sébastien, religieux carine, qui, four moine qu'il rat, ne '^'kt pas rester étranger um plaisirs mondains, a trouvé le moyen d’élever facilement le plancher du parterre su niveau du théâtre. La scène, .tniüj réunie à la salle, forme un vaste focal gu’écJaireni une jniil lîiuii,. (]fl lustres, et dit us lequel le* masques monirertl leurs costumes bigarrés, cl leurs intrigues en spectacle aux personnes qui rem-plissent ks taf^., Géttc comédie en vaut au moins une Autre : le plus grand lltnulm. qe James, sùuS prétexte de ht chahuir, Se décou-

r L nul Hïreurfl de* denr-f.tj.t^jia. ,1r, I., £..nutran rit"' J* r dix - ■ ^p' "' onc Siècle à d u "fc^. Łt-H miicmum1'* ' ^k tiuù j j Jm^sc p a eu- un v ci le qu'eu 1119*

vrrnl le visage et y laissent voir, dans des scènes fort animées, des impressions que leur manque ¡iiilu obi ta ifa u rai! |wis n'Verle* aux .i-si:;-taFllfl, O h VU pas trop, eu véiité, dus cinq livres que 1rs Apuilaleurf jtaieiil à fa porte pour jouir dfon si joli coup dVÜ, surtout quaiul le régctkl Iklt-mèine, en pa r. lissa ut au bal de l'Opéra, vient ajouter au plaisir visuel que h-s ifa rislms se pro eu nuit h cinq livres pur lélr. Ils ne sont pas foulés, à coup sûr, de regretter four argent, lorsqu ils voient Son Akcist' Royale parcourir ci* He uriuto du L folie rn tenu ut par la niain Lune de ses i nad rew s échaudée, comme lui ri cniume les roués qui l'eiiinurenl, par les fumées chi vin. Le jour du dcmicr bul, l'ivresse du prince ¿mil si prononcée >pré* «ou dmer, quu M, de Cèudltjc, l'un de scs favoris, craignit mu*, s'il descémlaii en CCI étal dans ta ünllr dr MOinńii, le spt'i tack ce ilrviul trop hurlt -ł-que pour les logns. U supplia Son A liesse de se coucher, lui iuduu.iut avec douceur que la musique pt 1rs lumières lui foinii'iil mal a la foie. Le dite rut l'air d'acquiescer a l.i prière de Oiiidhm, cl, pour k ill'*terinilier à sortir plus prnmptrmcnl de ss idiuhibrc, il se mil a simuler mi ronflement nasal essciiiiHIcmimt caraclún-J qne ilu plut profond sommeil. Le favori, rassuré par ce tèmatguage bruyant, su relira sur 1 . publie du piciL Milis m priur «vMl-d quiné Ir rńjrul , qu'il se tava , se lit habiller, et Llcscendil dans lu *a h- du hal , q i'il Igivitm plusieurs fois pu décrivant des h turcs dr ip'iniu''i"u* bien ékiijpiées de la ligue droite* Le lendemain, M. d'tkléa iH* sachant que CuuilhkC riait informé de Mût! c trapa kl k', dit, rll le vuyanl mil rr ; « Voilà mou Mentor qui va biri» me gru-TliT de er que je Ita hier a malgré lui.— Ne le etniguc! pas, iiimiM'igorur5 répondit le gcu-» lillmiu me t car jamnik vous ne serez imiii Té lé moque. »

î.es foies, les ilieerlisseiurltta redmibleiit au l'itlais-dïnyal, depuis l’arrivée à Paris du dite ils Lorraine ci de Ja iliirhi^sc mi irmmi*, sifilt du régent Leurs AHcsses, qui mil vcimes reluire hiiiumagc an roi à cause du duché de Bar, profilent lahp-mi'nt de ruceashin pour gniïlcr daim la capitata de Eram e des plaisirs qui ne se inmvi nl priiut a Niiilcy. Il en est IN numiiins que le due a compris dans vu.s liagrup-s : sa Lnaitresse l’a suivi. Le réip'iH l a reçue avre lui mi l'id:u*-ltt»}id; cl la duehe<se, qui ut* »e forma lise iiuHriiieui de rumimr de son mari pour ta jolie Lorraine, dimf elle a fait sou m»'*** fois<C a crrie dame l'iippa rlpmi*ni qu'un lui a ta 11 ih'UriirJ| HtC-méiiLc. L'iiulitlgi'u le princesse r prié Sun frère île 1“ loger pfês du r!m/ lui, ml jm u h L même qu'elle loge lotit ■ Cil chez lui: ce qui, du reste « reraii um»-roiiiir au sentiment ri iHlilié plus que frittrruelle durit ces deux enfants de feu JLmxj>ur lurent jadis sisiLpirminés,

La première foil qne maitanir de Lorraine alfa à l'Opéra ta régent ta W>,*,t..tai« 3.1... ta foj;r uii il I fart placer UIL lit, Cl dmil l'.i iilcuhlr— IBC111 CM dl' lOITl palni «irilnriria pur ta pju^ voblptUCUSe CCcht'relie* ic Votl.i qui est un ne peni niktil, * dît la prin<^ t<v ji.HA ,.„,,,. „ jo rat: sais quel drgTÎ d'expérience de ta eummiul lté de i r uli.iniurnt réduit, q Madami: de Berry s'est fait cmiHtnnre une ii'iubLililt lufp1, u répondit le duc d'i irhfons* elle est placée vis-à-vis ta mieniH*. Les u autres princesses n’ont pus tardé d'imiler ect csrmpje , chnrtmu a q son petit IjoiLduira l'Opéra; cl quand elles s'y trimiriil ¡ivcc li'itrt ii favoris, tons leu acteurs ne sont pas sur ta scène. Triiez, cmiifona a le régent en désignant à sa s ur nue des loges, voici la jeune prln-» Cesse de (fonii chez elle avec Clrnmnll , que, par rciiaissaiiic a d'intrignc, elle a fait succéder depuis quelque temps .1 ....... ca pi-

Ihlisque ta circonstance m’a conduite au chapitre de In princesse de Cóiili, raeontoris en peu île muta ce que j im sals. Lniiise-lilisaJieih de Coudé n’ciil jamais fa moindre iudtmUfoii pour son mari; elle vécut Cependant rn lionne intelligence mec lui pendant une annéo tôlière, Muíala bonne intelligence est si fade, si auonintaine , qitatv tile tl'esl pas aiguisée par rninnur ! Ihns le cuuralit dit LrCÎzièm, mois ifo mariage, ta marquis de Clermont, premier gmt il lia min t dv. prinCCi offrit a niailaiiie de Gonii quelque clioac de plu* prqifaiil que celle léthargie conjugale : il est bien dilfirile de refuser le plaisir quand on s’ennuie; ta princesse n’en cm pas le courge. Les amnuij sont indiscrets, l’aveillure lit du bruit dans k iiimnlt ; U. dr Iforrii, truujHlout quoique fort débaucliè, chassa sou premier gentilhomme et le remplaça par le marquis de Richelieu. Ce changrmeiki arriva précisémenl dans le temps DÛ ta prinens-c connu eu ça il a s'apercevoir qti'iin amolli peut a ta tangue devenir aussi ennuyeux ...........ru RicIlèHeu succéda à Gkrmrnii dans lome l’i mmiur de scs fancliims. Vint eosuito ta Earc, le prince de Sinibhe, puis bien d’autre*, puis line renaisunle tendresse pour Clermcml* Qu nu sait pas ob ceta puiiréa s‘nrrélit, car madame de Ganti cal la personne du moude J* plus suaccptible Je s'ennuyer.

Ccprtidmil le prince ne veut pa# absolument prendre son parti, ¡d Continue d'être jaloux comme un tigre, et m taninie continue de s’en moquer. Une de ces imita que la princesse ne dormait pas, il lui prit fantaisie de s'amuser de monseigneur son épnm. fai dame a un petit chien qui conche souvent avec elle et qu'elle se plaît a déchainef contre Ceux qui s'.ipprnchéni de son Ht, quand il s'y trouve, »'cnir«"L ür, fa nuit en question, Sou Alies.se lil un grand bruit pour donner Il croire «t! prince, dont l'apiwriPnient est an-det^un ile celuj ihM fciuuju, *■ * quêtait*' »! «'était introduit dan* ce derujur- ^L dl Gouüf

s'élanl imaginé en effet qu'un filant se trouvait avec madame, se lève furieux, saisit son épie, quoiqu'un costume flottant très-peu ressemblant à un habit de combat, et descend à la chambre de la princesse,,. Elle , qui fait semblant de s'éveiller en sursaut, lui demande eu qu’il veut. Au lieu de répandre, notre jaloux se met à chercher partout, et au moment où, pour terminer son in vestigalien, Il se fourre sous le lit, la princesse lache soit petit chien, qui mord le prince jusqu'au sang»., oit ? je n'ose le dire... mois la morsure dut ¿ire très-douloureuse».» AL dc Conti, relevé tomme par enchantement, voulait plonger son épée dans le corps du hargneux quadrupède. iv Ingrat' s’écria madame de Conti en arrêtant le bras de * l'Altesse cri chemise, ne voyez-vous pas que cet anima! est votre » plus fidèle serviteur! qui oserait h nuit s’approcher de moi avec un * ici gardien ! Recomía fase?, donc enfin combien vos soupçons jaloux a sont injustes : c'est moi qui ai dressé mon chien à ce service dé-* fensif, et ce témoignage seul vous prouve ma sagesse et ma * fidélité. *

M. de Contr, persuadé par une preuve si convaincante, demanda pardon â sa cftostó moitié; il voulut même,pour i'obtenir, se glisser auprès d’elle... <i NonT non, monsieur, reprit Son Altesse , ce n'est u p;n Ja Je traitement qu'il vous faul ; allez, croyez-moi, faire panser > votre blessure. »

Mademoiselle de Charoláis, sœur de madame dc Conti, n’est pas moins qu'elle portée aux tendres faiblesses de l'amour, et elle n’a pas même attendu pour s’y livrer les licences que la beauté reçoit trop souvent de l'hymen. Depuis assez longtemps déjà celte tres-jeune personne entretient mie intrigue avec le duc de Richelieu, dont la vogue continue d'être telle, que toute femme comme il faut se croirait méprisée-Hi elle n'avait pas été déshonorée par lui. Mademoiselle de Charoláis a tout ce qu’il fallait penar acquérir ce précieux déshonneur : sa taille est divine, sa beauté enchanteresse, el sen yeux bl'il lent d'un si vif éclat, qu’au bat ils ne manquent jamando la faire reconnaître sous le masque.

L'appartement que mademoiselle de Charoláis occupe, situé au tcz-i le-chaussée de l’hôtel de Candé, donne sur Je jardin, dont Richelieu a fa clef. Le due entre donc chez sa maîtresse avec la plus grande facilité, et c'est avec la même aisance qu’il en sort le malin, lorsqu'il commence à voir une tueur dorée éclairer la cime des grands jŁiurroiiniers. Quelquefois les amants sadowieni rfindei-vous dans le jardin, quand une lune indiscrète ne peut les trahir. Mais si cet Astre, ennemi des galants et des filous, trompe l'espoir du couple éliminant, mademoiselle de Charoláis, d'un pied alerte et léger, sort du palais avec une fille de garde-robe, chargée seule de répondre nu suisse, soit en sortant, soit en rentrant, et &c rend auprès de l'église des Cordeliers, où Richelieu L’attend. Alors la confidente s’éloigne jusqu'à mut certaine heure marquée pour sou retour. Le duc a eu soin d'nmcncr un carrosse de place î il y monte avec sa maîtresse; le cocher fait rouler doucement su voilure et va... ou bon lui semble , jusqu'au moment désigné où il doit ramener ses iourjíofa, connue il les appelle, au point du départ» Dans ces sortes d'entrevues, la jeune princesse, vêtue très-sim pic nient , l'enveloppe la tète dans une coiffe qui la fait ressembler à une femme de la plus modeste condition.

Toutes ces dispositions avaient été faites, il y a quinze ou vingt jours, lorsque la princesse, en roulant dans une voiture plus dure que de coutume, fut atteinte d'un mal de tète violent, cl proposa à son amant de revenir à pied au lieu où elle devait retrouver sa fille de garde-robe.

La fille des Condé et Richelieu quittèrent leur carrosse de louage près de Saiut-Eustaehc, ils suivirent fa rue des Prouvai res, puis celte du Roule, et le petit pied de mademoiselle de Charoláis, peu habitué à presser le privé inégul des rues, venait de toucher le trottoir du puni Neuf, lorsqu'un homme assez mal mis s’approcha de fa princesse Et parut fa considérer assez Longtemps... Toni à coup cet individu s'écrie : « C’est elle, je fa retrouve! » Effrayée par cette exclamation, mademoiselle de Charoláis presse le bris de Richelieu et double le l i. Les muants étaient arnvéa au commencement de fa rue Ifau. phine; mais ifa avaient toujours sur leurs traces l’importun qui les avait escortés sur le pont» Devenu plus hardi, il eut l'insolence de Vouloir soulever la coiffe de mademoiselle de Bourbon. Un violent coup de poing, plus, prompt que l’exécution de son projet, envoya l'audacieux tomber sur une borne; Je duc avait frappé comme un portefaix. Le battu cric au meurtre, au voleur; Richelieu recommande à la princesse de ne point parler, cl lui promet de faire tète h l'orage. Cependant dos marchands sortis de leurs boutiques aux cris de Finœnuu entourent le couple illustre, qu'il leur désigne avec les épithètes les plus injurieuses, en disant que c’est sa femme qu'au lui enlève. Il n’y avait pas a résister : le duc sentit qu'il allait y avoir du commissaire dans celte aventure; il s’efforça de rassurer fa princesse» dont le bras tremblait sous le sien» Pendant ce temps, arrivait le guet, dont le commandant, révéla du grade éminent de caporal, enjoignit à nos amants de marcher nu milieu de sa troupe» Rien .1 répliquer à cela; Richelieu et mademoiselle de Condé cheminèrent *nlre huit soldfls, suivis d’une populace qui insultait, chemin fai-0ti4, les prétendus délinquants.

On arriva chez Je magistral du quartier : fa princesse, en montant l’escalier, était au supplice; clic craignait d’ètre reconnue, circonstance qui pouvait avoir pour elle les plus graves conséquences. Le plaignant était un parfumeur de fa rue de Buci, dont fa femme avait disparu depuis deux ans, et ect h cnn me croyait l’avoir retrouvée dans mademoiselle de Charoláis. Le duc se fil connaître au commissaire, qui, d'abord disposé eu faveur du parfumeur, se déclara contre lui dés qu'il sut que la plainte atteignait un grand seigneur» Celui-ci prit alors la parole avec le ton hautain qu'autorise un beau nom : « Je > veux bien vous déclarer, dit-il au plaignant, que cette dame est • ma maîtresse et qu'elle appartient à l'Opéra. Le n'est donc point a votre femme; en conséquence, si vous persistez dans votre sotte > réclamation, je vous fais mettre à Bicèlrc. i. L’entité parfumeur ayant voulu malgré cette menace saisir le bras de la princesse, un second coup au travers du visage lui fit lâcher prise; et le commissaire, après avoir dit que c'était fori bien fait, envoya coucher le pauvre diable au Châtelet, en complimentant, faule de mieux, M» le duc sur la manière dont il administrait un coup de poing.

Mademoiselle de Bourbon, que sa fille de garde-robe avait en vain attendue près des Cordeliers, ne put pas rentrer à l'hôtel de Condé par la porte; Richelieu Falda à franchir une des croisées du côté des jardins, et le duc n’eut pas trop du reste de la nuit pour fa consoler de l’aventure de la rue Dauphine. Le lendemain, M. d'Argcuson fit transférer le parfumeur h Ricé Ire; il y restera , dit-on , six mois pour lui apprendre à ne pas donner la peine aux grands seigneurs de le battre cl de Je faire emprisonner.

l ’intrigue de M. de Richelieu et de mademoiselle de Bourbon avait déjà duré quelque temps, lorsque Je due cl fa duchesse de Lorraine arrivèrent à Paris, Les fêtes se multiplièrent au Palais-Royal h l'occasion du voyage île Leurs Altesses ; les dames de lo cour, rentrées dans tous les droits de leur coquetterie depuis la mort du vieux monarque, s'ingénièrent à Fenvi pour hriilcr aux cercles du régent. Mais elles furent toutes éclipsées par mademoiselle de V alois, troisième fille de M, le duc d’Orléans, qui lit son début dans le monde au premier bal donné en l'honneur de sa tante. Tout le monde fut véritablement ébloui de fa beauté «le celle princesse à peine sortie de l'enfance» cl Richelieu, Je plus inflammable des hommes, en lomba nuli item eut amoureux» Or, on sait que l'amour du jeune dut ne se borne point à 1a contemplation : dans son système, aimer c'est aspirer à fa possession; il jura donc d’obtenir mademoiselle de Valois» Il fallait être do mi né par une grande présomption pour se flatter de réussir dans un tel projet: cette princesse était Ja fille du maître admU <lc ta li.uivc, edr 5i »1ii l.i i i Li patata du ce ju'incc, et des cen— taiiics d'yeux étaient ouverts sur sa conduite de tous les instants. Mais Richelieu ne cou naissait pas de rang que son mérite n’égalàt, pm d'obstacles que son adresse ne pût vaincre. Sa vanité ne l'abusait point : peu de jours ajuè^ fa première entrevue, qu'avait suivie de près une déclaration, iJ put être convaincu que fa princesse partageait la bonne opinion qu’il avait de lui-mèiuc. Un tendre aveu lie tarda pas d'échapper à ce cœur satis expérience» conséquemment sam détour, séduit par la bonne mine du duc, tiùrt moins que iłat sM compliment.h cl ses douces proies ta lions. Mais les difficultés, comment les vaincre? Mademoiselle de Valois avait une vieille gouverna nia nommée madame Desroches, véritable argus, dont la surveillance ne sc démentait pas un instant. Né pouvant inclure en défaut la surveillance de et: tic vénérable duègne, Rie lie lieu usa su ectssi veinent de plusieurs expédients pour fa tromper : quelquefois il sc présenla¡I un Ealais sous tes babils d’un marchand, d’un garçon de boutique, d'un omine dc peine, d’un commissionnaire; d’autres fois il se couvrait du burlesque accoutrement d'un bohémien ou des baillons d’un mendiant, Tout cela ut conduisit notre amoureux qu'à obtenir du loin quelques baisers envoyés à la dérobée, quelques serments répétés à voix basse, quelques soupirs significatifs ma fa stériles, faveur» insignifiantes qui demeuraient en deçà même des tendres clunhoie-ments que tes amants pouvaient sc permettre dans Les salons au bruit de la musique des fêles. Ma demoiselle de Valois, dont la petite imagination ne travaillait pas avec moins d’ardeur que celle de son amant, lui indiqua un moyen plus heureux. La princesse avait une fille de garde-robe nommée Angélique; sa taille ne différait guère de celle du duc, on l'a va il fait habiller en homme pour s'eu assurer. Mademoiselle de Valois pouvait, disait-elle, compter sur fa dfacreüot d’Angélique, cl elle invita Richelieu à t’entendre avec c;’e* Le duc comprenait h demi-mot, et sa maîtresse venait Ut; dire le mol u peu près entier. Dès Je lendemain il ¿lait d’accord avec Angélique, qui lit porter chez lui plusieurs de ses habits pendant qu’elle su disposait à passer agréablement, avec un valet de chambre du prince, 1^ heures durant lesquelles Richelieu remplirait ses fonctions.

Angélique portait tous les soirs dans un cabinet où mademoiselle de Valois se déshabillait les effets qui lui étaient nécessaires pour w rut lire au lit, cl c'était celle fil Je qui aidait la princesse à se déshabiller. On ne peut donc s’empêcher de remarquer ¡ci que l'aimable enfant avait calculé dfavance toutes tes chances de la substitution, et que sa pensée s’était résignée à tout. La prétendue Angélique parut, passa dans Je cabinet san s que la vieille Desroches eut Je muiu-dre soupçon, ci Fumante de Richelieu ne tarda pas de le rejoindre.

ït est aisé de concevoir que la fille du régent dut se déshabiller ce soir-là beaucoup plus lentement que de coutume; mademoiselle de Valois, prévoyant elle-même cette lenteur, qui pourrait trouver sa gmt vu ruante moins indulgente qu’elle, lui avait dit qu'elle allait avant de se coucher écrire quelques lettres dans son cabinet* Au bout d’une heure madame De s radies, trouvant que son élève avait un style sin-Buliérenient prolixe, lut cria au travers de la porte : «r Allons, prin-» cesse, venez clone vous coucher, vous achèverez demain votre » correspondance 1—Cela ne peut se remettra à demain, répondit * mademoiselle de Valois; encore quelques instants, ma bonne, cl je ■ crois que j'aurai fini, »

Ce moyen fut employé quelques jours; mais madame Oesrochcs, qui vit que mademoiselle de Valois se mettait sur le pied d’écrire tous 1rs soirs cl d’écrire très-longuement, prit le parti d'entrer dans le cabinet, a ñu «l’empêcher que Son Altesse ne trait par s'échauffer à cette correspondante obstinée. 11 fallut songer à d'autres expédients.

Ce changement forcé tics batteries de nos amants ne convint nul— lement à la brime Angélique, qui faisait payer fort cher au duc la locution de ces habits, et dont les émoluments cessèrent avec les offris de sa complaisance. Elle fut mécontente, cria à l'ingra ti Lude, et résolut de se faire une ressource nouvelle en divulguant Je secret qu'on ne lui payait plus* Il n’est pas inutile de dire que le régent abaissa l'année dernière quelques regards de convoitise sur cette fille ; la vertu d'an licita cubre ne fut jamais sévère* Son Altesse ordonna Ł Angélique de lui vendre ses bonnes grâces; elle consentit un marché, Cl en remplit les conditions avec une générosité qui til époque dans les souvenirs du prince. Angélique le savait; il lui arrivait quelquefois iPcntrer assez librement dans le cabinet de Son Altesse, oit elle u'étail jamais mal reçue. Elle y entra donc un malin avec des projets de délation, et révéla au régent toute l’intrigue du cabinet de la prétendue correspondance, « qui, lui dit-elle, n'est autre chose qu’une /correspondance de soupirs. »

Le duc ii ce rapport se mit en fureur, non parce que mademoiselle de Valois avait un amant heureux, mais parce qu'elle s'était permis de disposer d’un trésor qu'il réservait pour lui-même, et que sa troisième fille lui refusait obstinément depuis dix-huit mois. Il courut dans l'appartement de la princesse... « Je sais tout, mademoiselle, lui a dit-il en l'abordant, votre conduite est pleine d’ingratitude... Moi » qui vous chéris plus que vos sœurs, vous me préférez un jeune li-» Berlin, un enfant qui au premier jour vous abandonnera; je uc vous h le pardonnerai jjtm;iin, et je «aurai hien jumir J'nudjiei^iit dm;. » Mademoiselle sc jeta tout en pleurs aux pieds de son père, s'efforçant de l’apaiser par mille protesta lions de tendresse, et lui assurant qu'il ne s'était tien passé que d'Aontt^e entre elle ri Rie hélico,** Les larmes de la princesse, le soulèvement précipité de son sein, Je tremblement de scs petites mains passées autour du cou de M. le duc d'Orléans portèrent au plus haut point d’exaltation sa fureur mêlée de colère et de luxure.** Il proféra les plus terribles menaces contre celuj qu’il nommait hautement son rival, jusqu’au point de dire qu’il le ferait périr au secret. Les caresses de mademoiselle de Valais parvinrent ce.:pendant à calmer ce transport; elle finit même, tant l'amour croit aisément ce qui le console, par rétablir le doute dans L'esprit mût muté de sun père sur la défaite qu'il lui avait reprochée*

Ma tante * parié de cet esprit ardent, de ce génie aventureux qui règne sur la Suède; ses débuts diras les camps furent, comme DD l'a vu, des traits d'héroïsme : a dix-huit ans il expulsa de son royaume d'injustes agresseurs. Sa fortune grandit pendant neuf années; pendant neuf années il se fit redouter dans le nord de l’Europe, dont il était devenu Je dominateur par la puissance de l'épée. Mais il lassa la fortune, après avoir fatigué la victoire ; une destinée contraire l'attendait tu 170$ à Pultawa. Déjà vainqueur du czar Fierre Fecharles marchait vers la capitale de ce prince; son ambition et son courage furent trompés dans une bataille qui renversa ce Colosse hyperbu-réi n. L'exaltation fait les héros, mais elle fait aussi les fous: Charles XII, voulant résister dans une maison dc Bender à une armée turque à la tète de ses laquais et de ses palefreniers, n'est plus qu'un rodomout ayant le transport au cerveau. Que dire aussi de ce monarque qui sort de son traîneau pour croiser le 1er avec tin commis de barrière !... A vouons-le, les grands hommes sont quelquefois de grands insensés.

Ce u'était qu’à un paladin, à un chevalier errant de cette trempe, qu'un pouvait offrir la direction d'un projet dont il est beaucoup question en ce moment : j’en dirai quelques mots* Le chef de lu ré-Rencc n'ignoré point les sourdes menées que F Angleterre met en "/âge pour réparer les Bourbons de France de ceux d'Espagne ï ces liens de famille, unissant deux nations puissantes et maritimes, ¡n-qLLÏèii ut |a politique de Georges F\dc ce prince ennemi constant de la cou1' de Versailles, qui, s’il fût parvenu au trône avant les traités d*Ütrccbt,n’eùtposé lesxrmcsqn'ap rês la ritiueccimplètuik'LanisXlV. Le duc d’Orlêami, causant un jour avec le baron de iiesenv.il de cette inimitié du monarque anglais, demandait à ce gentilhomme s’il n'y aurait pas quelque moyeu d'occuper ce prince inquiet Ci rancunier, * Rien de plus simple, mou s vigueur, répondit Bese uval : jetez-lui

, » Charles XII aux jambes; c’est un dogue qui ne demande qu'a mor-» dre, et je parie qu’il entreprend la conquête de l'Angleterre sans la b moindre réflexion, w

Si la voix publique ne ment pas, M. le duc d’Orléans a trouvé ce projet praticable, et l'a fn.il iggérer it YharJcs Ml T qui, dit-on , est enthousiasmé de celte idée jusq^u point d’en préparer l’exécution. Quoi qu’il en soit, lé régent est trop sensé pour compter sur la réussite d'une telle expédition de la part d'un prince presque dépourvu de marine, cl dont les forces de terre sont peu imposante* depuis que les vieilles phalanges de la Suède ont été iléfaites à Pultawa*

Il y a malheureusement plus de probabilités de succès dans les brigues qu'un intrigant habile, Alberoni, suscite à lu cour de Madrid. Contre celle du Palais-Royal. Ce prêtre, qui a Riit Elisabeth dc Parmę reine d'Espagne, a désigné lui-même ses récompenses. Devenu favori du roi rl dominateur des volontés de la reine, dominatrice ellc-mèiur; de celles du monarque, cet homme est le maître rie la monarchie, t )r son premier soin fut d'envenimer lu jalousie de Philippe V contre le duc d’Orléans, et de lui insinuer que la régence du royaume de France appartenait à lui, petit—fils de Louis XIV, plutôt qu’au neveu de ce monarque.

il est difficile de prévoir, avec une tête aussi faiblement organisée que celle du Roi Catholique, à quel degré de prétention s'arrêtera l’ambition excitée dé ce prince. Le régent, informé de ce qui sc passe à cet égard à Madrid, y envoya vers la fin du mois dernier le marquis de Louville, muni de pouvoirs spéciaux; maïs il. parait que ce diplomate n'est pas de force à lutter avec Albertini, et qu'il laisse déborder su politique par celle de cet Italien.

La duchesse de Berry, qui n’avait pas paru à la comédie, nu moins ouvertement, depuis la mort de Louis XI \ , s'y montra le 2 mars avec un étrange appareil* Un dais avait été dressé dans sa loge; les comédiens allèrent la haranguer avant le spectacle, et la salle était éclairée à l’extraordinaire eu bougies. Quatre des gardes de ta princesse étaient en sentinelle sur le théâtre au bas de ta loge de Sou \ liesse Rnynlc; quatre autres se trouvaient aux entrées du parterre, U y a dans ces témoignages d’ambition et d'orgueil de véritables «y■■■ plûmes de folie* Mais voici quelque chose de plus caractéristique i un ambassadeur, par acquit de politesse envera une fit le du régent, demanda la permission de saluer madame de Berry au Luxembourg, demande à laquelle cl le répondit par l’indication d'un jour el d'une heure de pré-Mn talion. Celte disposition toute royale surprit un peu L'élraingerí il *Ty conforma pourtant* Mais que devint-il, lorsqu’à l'audience ac-voruCe h trouva |n princesse! assise dans uh fauteuil en forme do trône placé sur une Cslratlc, h laquelle ou parvenait par trois marches..* L’ambassadeur ne sait s'il veille; il s'arrête, regarde Sun Al-tesse avec étonnement, et semble hésiter sur ce qu’il v.i uh-u. Enùu, la dignité de scs fonctions dominant son incertitude et sdn çinban a , il salue, tourne le dos à la souveraine pour rire, sort du salon... et madame de Berry ne recueille que PhimûllaLion d’une tentative immie de sa vanité.

Le chef-d'œuvre de Racine aurait peut-être dormi longtemps encore dans nos bibliothèques sans obtenir les honneurs de la représen-taLion, si la situation de Jobs n'offrait pas une certaine allusiou nu règne de nuire jeune monarque. Les courtisans ont fait jouer cene tragédie pour se faire un mérite des rapprochements qu’ils SC sont empressés d'établir entre PiniLutt-roi de la Judée cl celui du lu France. La pièce a été représentée avec beaucoup d’ensemble pur les comédiens, et le public en a saisi foutes les beautés.

Des vers extrêmement satiriques sur les mœurs du régent, de mi filles,de ses favoris, ont rappelé, par le style, surtout par lu motijpiRd des pensées, une satire sanglante contre Je règne du feu rui, et qui parut peu de temps après h mort dece prince* U u jeune poète très-malin, nommé Aro net, le même a qui Ninon légua deux mille livres pour acheter des livres, fut soupçonné d'être l’auteur du cette diatribe riméc; et c'est encore à lui t|u’on attribue les épi g ram mes nouvelles. Ce petit satirique, dont la critique blesse pro fou dû me ut, pareo qu’elle n'est pas moins vraie que mordante, vient d’être exilé à Tulle; il quitta Paris hier au soir.

Dans le premier temps des amours de mademoiselle de Valois et dc M. de Richelieu, il n'avait pas été facile à ce seigneur de concilier cette flamme nouvelle avec celte qu'il devait entretenir à l’hôtel de Condé* Mademoiselle de Charoláis s'apercevait que cette dernière manqua il quelquefois d'aliment; elle s’en plaignit avec douceur à son amant, qui, sentant bien qu'il allait mériter dès reproches de [ilils en plus graves, s'avisa d’un expédient qui lui donna du répit.,, La scène se ¡tasse dans l’appartement de mademoiselle de Bourbon; il est minuit. Richelieu vient d'entrer par une fenêtre; sa maîtresse, animée d'un doux espoir, Cet négligée dans sa parure, comme la beauté pressée de bâter sa défaite. Mai* le due cal pâle, triste; ou dirait même qu'il est honteux* Sa maîtresse s’informe avec le plus tendre intérêt de ce qui le fait souffrir, le console, le rassure, et se croit certaine de pouvoir le guérir.

« Non, chère princesse, non, répond L duc... il faut y émincer,

■— Qu'entends-je ! Et pour quel inotif ?...

— Je suis un misérable, un mal heure ux.m.

■—Odmez-vou#, mon cher duc, üms les malheurs peuvent se ré-pjer.

— San* denle, princesse, mais il fout du temps»

— Quelque* minutes sont bientôt ¿coulées,., quoiqu'elles puissent H nuble F Uniques..

— ^« parfaite pis de mi nul es, c'est d'un mois un moins qu'il s'aqiu — Tîu mois! n êtes-vous plus RicheRrii ?

— Je ne le suis que trop, principe... Un fatal penchant... un caprice... nue folie... que mi ,u. me jeta l'autre soir sur les traces àhuie danseuse.»

— D’une danseuseI ali! monsieur, c'est donc cela! et, je vous prie de im k dire, où était h [teces-sité d'une telle perfidie...

— S us doute, princesse, je suis inexcusable quand vos bontés yé-néreuses.*. Aussi le ciul m'a puni, et les épines cachées d’un indique Hrtkr.»

— Je voua entends, monsieur... C’est bien luit,

— Il y a un jwii de cruauté dans ce que vous dites la, madeoioi-sebé.., mais colin ht veiiqranrc vous est permise.

— Voris mériteriez bien qu'on l’exerçât autrement,

— Je ne la craindrai pas foui que vous m'en menacerez, les fcmmrS un st vendent des infidélité* que lorsqu'elle# cessent de s'en plaindre. «

La couve rsa lion se soutint quelque temps encore sur ce ton pi-quant, puis Ricludieu demanda un h^iser à uni demoiselle de Charo* luis, qui le lui donna rancune lemnile, et le duc quina celle nuit-là l’hùiil de ihmdé après la plus inhucente visite... A quinze jours tle b, i midr motadle de Chnndais reçut une lettre de son mitant; elle était datée de la iLstillc. Rein un tu us aux Causes de sou cilipriaOunc-□jeiifa

Il n’y a pas qu'au Pahi$-Roya| cl au Luxembourg des soupers li-ccueœui : reiciniik qui vtem de luiul numque ru renient de fructifier. Ver* le cwiinm-iiffiiienl de février, une OCjpe du même Relire eut lieu d.iiis la |nlile imitaui d'i prince de Souhise. Le reqpn'iir y avilit invité cuire mures piTsuriries Richelieu, le marquis et ta mni'qiiiw de Xr%h\ nhidnim de Aa^oii, H la cotillease de Gocé, Puiic des plus jolies daiurH de la enar. I.n temióse aime beaucoup le vin dcCkim-p. ;[nrT ninfa elle te supporte mal; les convives trouvèrent plumm de ¡'enivrer. L'ivresse de celte belle, aussi p.iMionute qu'amie du neo for nu lusseu ï, fut un tendre délire, dont Ions les homme* prirent* pmtiièrenL Jusque-là, ks chose» ne dćiM^nicni pas de beuncimp la Coutume des petits souper.-»-nmd élus du récent ; mai* ou alfo plus loin, ri, ii p res avoir mis ni ¡ni n me tiritaré de rfo h parure que(.'nj-pd impose À su- modélen quand il peint Vénus surfont des tant, oit livra ta diferían nie Enroue aux nui a leurs de runlichiiiiibre. U fout, puur sauver l'honneur des acteurs d'une lui le seréne, te persuader qu'ils n'étaient pas moins ivres que leur victime; OH aurait trop à h atlliger sur île semblables horreurs, si Ton pensait qu'un seul grain de raison y préside.

L.i.^iurr de la petite ma bon il c Su ubise fit NJ) grand éclat; Garé sentit qu'il ne pouvuii se dispenser du tirer vengeance de ta hid^uM! souillure de su reuuue, B ¿'en prit a Richelieu , Le moins coupable pciil-cliv dés convives de l'unpv, insta celui que le eumU-h.itasaïl le ■dus. Garé rencontra Ir duc au Iwt de l'Opéra, et, coin me il voulait ramener à mit querelle, il dil à une dame mosquée que ce inému due courlfoail du n ne pas écouler un homme aussi perfide. » Richelieu provoqua a l'in sumí le comte, ils sortirent, el un combat fort animé s'engii|;eu sous un réverbère rue Saint-rhonias du-Louvre. Le duc blessa le comte Irak fois, muta légèrement, Gavé, supérieur un foret à non adversaire, lui passa sou épée au travers du corps, sans toute-fuis atteindre aucune partie noble. Le duc d'Orléans, drj.* informé, fit transporter 1rs deux blessés a In Bastille. S'il eut probable qnu Son Altesse Royale trouv* avec plaisir Purea si un de taire renfermer Jtamunlde sa nUr, le prince fut contrarié d'être obligé d'emprisonner en même lumps Gacéqu’i1 aimait beaucoup. .Huis il ne pouvait, sans itqmq ce, l'épargner, puisque le duel était le sujet ap^rent de ta punition et que le comte avait provoqué,

Richelieu mandait........le tuulsel te de Clio rota ta, dans ta lettre dont fai ptirlé, qu'il seraii Je pins henrem dus hommes si elle daignait le visiter en pruun. Lé duc ajoutait que 1rs époifí errees Je /tanBp/.' iwfar étaient mie table qu'il jn-nhiTail auprès d'elle, s’il était assez fortuné ¡«UF ta recevoir. Modemu iści le de Charoláis parta de ce remlez-vuusa ta prinre^se de Cuntí, su confidente urdinsii-e, qui lui piopnsu d'aller * hi H,mille déguisées en femmes du commun. Gel expédient réunit pi «mew, jours de suite- mm.-nue de Conti, sœur tendre el serviable , laissait les ainum# ensemble, et s'eu allait daru vu corridor exhumer de ses souvenirs quelque chose de semblable aux doux entretiens» qu'elte favorisait* Mais les visites die* deux pré-tendues femmes du peuple devinrent si fréquentes, que fa cour m fut iiiformée, Le gowuriumr reçut Tordre de faire examiner attenti-vement ces deux tenu mères, et cet officier reconnut, en rougi sanfit un Îeu plu* que no* henukfa déguisées, les deux hiles de AJ, le duc de h irlmn,,. Il ne fut plus permis à ces conséjateme» empressée» de visiter le jeune prisonnier.

Le régent a menacé, dès l'année deridére,. Jes traitants de leur taire

les honneurs d'n ne chambre de Justice, chargée d’etamine rieur conduite Imaticiure à fa fin rlu règne de Louis XIV, Son Altesse Royale se il a Uni L d'établir une surit de lorl n rc su r leur imagituttion, qui ici parlera il à rendre gorge par crainte et à venir d'autant au secours de l'Etal. Mais les oreilles des traitants sont dure»; fa majorité id» rien voulu entendre: M. le duc va voir si l'exécution réunira mieux* En conséquence, une chambre de justice chargée de lc« juger fut iti-sliluéc, par un édit, au milieu du mois de mare* On assuré que cette mesure peut priai tire Irais cents millions, cl que les gens <k finance ufan ni m pas ene re rcslitu¿ (ont ce qu'ils ont pris uu delà de ce qu'ils doivent voler pur étal. Ce n'est pas impossible; mais, pour oblen ir ce résu ha 1 d'espèces sonrían les. il ne faudrait pas en recherchant des fripons, le devenir autant qu’eui. La première taxe frappé par la chambre s'élève à cent soixante miiliurs; essayons d'évaluer, par fa marche des choses, ce qu’on versera de celte somme dans Je» coffres du rut. Des traitants ¡Juin pressent, comme on le pense bien* de réclamer contre la Jixaiion de leur quote-part de restiiuiion, cl là commence ¡'abus. Les femme» des juqes, qui, à l'exemple de madame Üiiudio, voudraient

, . * du buvclier emporter ten aervietta», Plutôt que do rentrer au logis les mama nattMt

vendent des rédactions ans gens imposés, 1rs mnítremes «'en mêlent aussi, cl les magistrata iinjx^-ura em-mùmes ne sont pas étrangers h Ce petit commerce, que meadeur» les court iw ns trouvent également à leur grc. Un |i.i| tis.iu fut condamné, ta semaine passée, ü verser au trésor un million deux crut mille livres, certain grand seigneur lui offrit de io faire déch.irger moyennant Irais écrit mille livres* « Vau* » venez trop tard, monsieur le comte, répondit-il, j'ai fait marché u avec mad.niic votre épouse pour moitié. » JJ parait que daim ce noble ménage ta féru me spécule pour son compte particulier,

Lu chambre de révision h fait compjnuiire devant elle le fameux juif ¿ùmtiel Bernard, accusé d'avoir fait sortir de France plusieurs voilures d’or et d'argent. Ce banquier Israélite csl un ......... au* dissous du |n plus petite faille; son corps est presque conlrcfait et ses jitmiies sent tournées de (elle sorte, qu’on pourrait croire que le» iiioJIcts üî iruuvejit placés à ta partie antérieure. Les chcvcut de Samuel sont d'un bloitil ardent; su bouche en s'ouvrant ne montre que des ruines Je dents cump;ifables à une implantation de clou» de ginüklr, et s£s yeux un peu lunches ne rachèicnl point les autre* traits disgracieux de son visage. Ait moral c'e$t autre chose : Samuel, h part un peu de vnniié, défaut assez peu judaïque, possède de belles qualités. Cl son iulérèt u'ert nnllemdi sordide. Cia banquier ne montre calcu! u Leur par étal, niais hors Je son bureau vous le lrativi>rez gé néreui, quelquefois prodigue par caractère, ce qui le fait aimer □vicx généra te ii lent, excepté de ses coreligionnaires, pour lesquel» donner el perdre sont synonymes.

Bernard produisit devant ta chambre le» ordres de Louis XlV, en vertu drsquch il avait fait Mrlir du royaume plusieurs'tonnas d'ar-(¡i‘|H dfbtijiérS n exercer diverse» séductions. Il présenta en mémo temps ses comptes. Le régent tes exnainia Itit-môioU, les trnuvn pur» cl renvoya le juif comble de ubnoiginq^s de sulfateclion. Son Ahcsso Huyale espère peut-être en recueillir bientôt te prix dam Ica besoins pressante de l'Etat*

Le» disordres résultant des opérations de la chambre de révision sont ■HJi(;rjiils. Ln querelle qui se reiiouveta récemment cuire les duc# cl les membres du parlement u'etl «pie plafajuiu. Ces robin» ont fa prétention d'être les e^uiu des saigneura qui viennent drqer pMfmi eux; prétention reponiente par res derniers, lesquels déclarent essciï* tirLkiiitmE leurs inférieurs des hommes sortis pour la plupart du peuple cl parvenus au siège par l'ignoble eu mil de ta lui miche. Nnuob-■¡tant ce superbe déduin, ta cour suprême assimila ban te ruent son premier président à l'ancien eonm-foble et les pnfaidtiils n mortier ■ nx ducs. Les pairs, pour rétorquer l’argument, xomicriuciil qu’au-Liui dehCtmdiLiR de l'jinliquc chevalerie rte conseilla jniu.iis n jeter une robe de pdiiii sur soit noble baudrier, preuve évidente du ta dérogation qu’il eût subie en le taisant. Outré de celte ¡multante a»* SCrtion, les gens de robe, après, de hiiqpte» et savante# recherches, mit présenté im régent un mémoire duquel il résulte que te- dues et pairs, leurs fiers ad v£ rani res, descendent, dan» fa proportion dea (rota quarts au mnius, d'avocats, de ifreffiers, île proctHU'iirs, d'hui»» aiers, d'a pul kica ires, de barbiers,' de joueurs de lmb, de mirehamia je marée et de valcls... La jKiiric crie au llhcllc enhuniiicux ; imita ie mémoire rapporte les daii^* Le public rit mn dépens de ta lui nie no* blesse^ M. le duc d Orléans imite fa muliituile, et limite d'autant plus volontiers que beaucoup de» maisons ducales convaincues d’ori* g ne roturière Redisent plus nobles que ta familie royate. Les archive» viennent d'être bouleversées par 1rs pairs rabaissés : ils foui voler ta poudre «le mille ilasscï de parchemins tiuitenaires, tuais ils ne peu* veut réussir a eu jeter aux yeux du leurs adversaires, lie huu «éiê le peuple peraisle s désigner 1rs plus grands porami nages du requinte p-ir te nom de leur# asm;du ms roturiers avec addition des profession» de charron, de mnréidi.ij ou de Uh'Ihit que Ces derniers mil exercées ; ci fa conseil Jp régence refu^u déc id émeut de prononcer sir une question envi runu te de tant de ridicule.

Au milieu mím<* de* babi Fui i>ü d’une société débauchée, il est tics tmih d'immoralité qui révoltent i tel est celui dont In cour s'entretient lont bo, mai» T16 kL public çimdumnc tout haut. Fn voici les Circonstances un peu mitigées de réserve* M. de ht Rochefoucauld, nncicii capitaine desuardes du duc de Berry, gentil homme '[‘te la duchesse lm no ira , dit-ou, de scs limités passagères* épousa l'an passé la fille iln financier /'tondre. Le régent, en faveur d’ime dot d’un miJIinn donnée à M. tir la Ro-uhefmieriuhl, fil grâce au partisan de la part de rush lui uni ,j laquelle il était imposé; peut-être alors Son A|-ir-.su Royale eut-elle en vue une action purement généreuse. Mais ayant VU la jeune daine an Luxeuifamrg, le prince la IrOUVn si jo|rrT qu'il se persuada qu'elle devait avoir ail nom de son père un acquit de gratitude a exercer envers le chef de la régence. Madame de Berry* devenue confidente des désirs du duc, promil de l'aider à les satisfaire, cl prit jour i cet r’rt. Un déjeuner amical fut le préste que lu duchesse employai pour attirer mmlsme de la Rochrfoucnllld dans sa chambre ■ cour lier, oit celle-ci trouva avec surprise le père de celle princesse. Ce repas du matin fut gai. La duchesse versait souvent à In jeune darne, qui ne buvait pas toujours, mais qui luit assez pu tir sc trouver fort étourdie quand tui se leva de table. Assis sur une ottomane auprès de la char ru* nie convive, le duc devint pressant. La d^nto du L us em bon rg eneou rigen l'attaque, clic uva lira en riant la défaite. M tula me tic lu Rncliefoucsuld, excitée, Imiuée pur mafia me de Berry et pressée par M. d’Orléans, nJn\nit déjà plus de charmes sucreIs pour lui. Bientôt elle ?e sent renversée sur les gimuui de H princesse, qui lui retient Ici bras en se faisant aider par une femme de chambre sortie tout a coup d’un cabinet. Vaine-nient la iLimc viulmiéc cppose-l-ellu ses larmes aux entreprises les plus aittku!irii^s, : elle ne tarde pas d'en subir Li con séqu tuce.

Ce combat ne fut pns sans danger pour l'assaillant : madame de la R ne lu1 frmc.nl Id eu SC déballant atteignit te duc à son frit malade, qui du coup fuillit Être détaché de l'orhiie. IJ est prn1i.il île que Son Altesse le perdra.

Que peut dire le pauvre mari de la Conquête d'un riva! auquel toute la France est soumise?... Il se tait et se contente de se réjouir secrètement du sacrifice douloureux que la vertu de sa femme a Coûté au vainqueur- C'rst une consola lion que peu de maris obtienne lit aujourd'hui : 1rs vertus prises d'assaut seul si rares!

Taudis que l'on s'empara il de vive force d’une cl ms le té conjugale qu'il eut fallu conserver connue un bijou précieux, les pères jésuites exerçaient dans l'ombre un autre genre tic séduction d'autant plus admilc qn'rlli- rftl pli lotir srm hu r 11 r< t. forH-c i «cnlti h:i^n i^lk- Jr tout pouvoir* Ces bons ¡litres faisaient parcourir à leurs agents toutes les villes de garnison : là, sous prétexte de fortifier la piété dans le cœur des soldats, ils y insinuaient les principes de leur compagnie el Créaient an sein des armées des associations jésuitiques. Les eu Lu tels, à qui le plaisir tic laisse jamais le temps de s'occuper île leurs régiments, ne s'aperçurent point île ces iuingnus : elles avaient déji subjugué une notable portion de l'infanterie, lorsqifellcs furent révélées au régent par un placet signé du quarante soldats du régiment de Brelagne, Ce placel, ad rus é an colonel, le suppliait de prendre mus sa protection ¡faitnc/ulton p. auw que formaient les signataires et de daigner lui-même s’y agrégat ■ Ouais, dit cet officier, me preud-on * pour un gêner»! des capucin'? le ne connais rien à tout cela, l*or-» donnante de URO n'eu fait pu ^uiiitinn. * Le colonel parla nu ré-pent de celle rir«sonwiancc, qu’l ne s'expliquait qn’i ni parfaitement, ¿un Altesse Royale, qui s'en reinVl nu compte plus net, fit venir devant Lui les suidais j étui les. Tout fut découvert, lin édit supprima les confréries formées dans les régiments el prescrivit aux troupes de Sa Majesté de s'en tenir eu matière du religion à la direction de leurs aunkâoicra.

Le mallieurcui qui se noie s’attacha an moindre roseau, il se croit sauvé si ce frêle Mulim résiste quelques Instants. Un Ecossais nom tué Jean Loto, obligé* dii-on, de s'expatrier pour un meurtre, vint, dans une audience qu'il obiinl du régent nu mois d'avril, proposer rétablissement en France d'une banque générale, où chacun serait libre de porter son argent et de recevoir en échange des billets puya-bles ii vue. Le novateur concevait la possibilité de donner pour hypothèque aux dé posila 1res 1c commerce des camp, guies françaises du A ou vea u Monde, que le système jui-méine ferait fructifier. Ce projet parut si séduisant au prince, qn il en demanda l'explication détaillée pour la soumettre an conseil de régence. Le mécanisme de Jean La» a des ressorts compliqués qui ne peuvent être aperçus que par des yeux exercés. Ou ne s'nlluclia point à les découvrir, 011 vil iniquement les bénéfices énormes promis par celte espèce de jeu oit h;» joueurs parient les uns contre les autres. Quant au gonvcrnemetil Ü Pcn«a qu’il ne pou va il adopter trop tôt le plan d'une association qui payerait en papier les licites dc TLim et ne rem bu h ruerait que par le* profils, résultant île sou industrie. La banque do Llw e^l du reste une îinintien gp cc||e de l'Angleterre, dont les intérêts ae confondent a^'Cc veux de la compagnie des Indes; fusion que Je fondateur proposait d'adopter cil F ranee.

Personne dans ko conseil de réncncc n’ayant opposé ou projet un FÛKMUkWueul fonds sur des probabilités équivalente» à l'évidence de

ses avantages, deux édits, l'un du t, l’mitrc du 30 mai, nu lu ris.1 rent le sieur Liw à fondera Paris b banque dont il axait proposé Téta-hlisscmcnt* Elle fut placée rue Y ¡vienne dans une partie de l'anuiun pâlots Morarin. Indépendamment du directeur de l'eu ire ¡irise, M. Tm* daine cl deux antres négociants furent désignés pour signer les billets, dont voici la forme :

jVû ...* feus d'espece*.

M //unque promef payer au parieur, 4 vue.........

B' 1 ÿ (i iÿ .|   ■ il K a- «   »■■■»» Ł ii ■■   ■'  ■■.   £

&u$ d'espèces des poids et titre de ce jour, valeur repue.

J Parte, tede .... HL.

Il fui émis sur-le-champ peur deux cent cinquante imllions de res billets, qui remplacèrent les anciens papiers royaux cl eurent cou ri dans tonte l'étendue du royanme L'édit de création portait priviLge en faveur du sieur La vu ri de sa compagnie de » tenir ut exercer du u France une banque générale pendant l'espace de vingt nouées, a ■ dater de l'enregistrement de l'édit; » lequel fixait le fonds de celte association à douze cents actions tic nulle umts chacune, formami un Capital de six millions d argent comptant L

Cependant tous ceux qui possédaient de l’urgent* alléchés par 1rs produis considérables que la banque offrait en perspective, coururent le porter dans ses bureaux en échange des actions qu'elle venait de créer. Ce fut une fureur, un délire, un enivrement général. Il fallut se lutter d'augmenter le nombre des actions; nouohuimt la fixation déterminée par l'édit, il en fui émis p^ur quarante millions au lien de six. Les billets prirent en même temps une faveur in imaginable : en ce momml même une foule du parti entiers les préfèrent aux espèces; nu cou rl s'étouffer dans fa rue Q-ujncfjNipmJL ou s’est établie une espèce de bourse pour les m'gotiatLûiis du papier de la banque, Je reviendrai plus d'une fois tans doute sur la manie spéculai rico qui s’empare de imites 1rs lèles.

A peine, au milieu de celle folie financière, le public %'cst-il aperçu d'une circo inda tice qui dans tout antre temps eût excité J attention générale; muís je ne dois pas fa passer sous silence. Le? princes du sang nul présenle ail roi le ïf août une reqn^to trudnili à La ré— vocation de l'édit de 1*1)4, qui donne au' ter/rfrrmL le droit de succéder à fa couronne .1 défi....... princes du h .ug. La même reipi: te demande aussi |fabrngatmn de fa déclaration qui permet aux .....moi légitimé» de prendre k qualité de princes du sang, ^ous verrous ce que cela deviendra.

Le récent, dfymMd de la duchesse de Berry, avait jeté, comme nn suit, des regurtiM de convoitise sur in»demoiselle ile V alois; mais l'a-uinur exclusif qu’elle voue nu duc «le Uidii-hcu a fasaé fa patience du prince = il a tourné iea vues vers mademniselte d'Orléans, sa seconde tille* Celle princesse, mut inoin» jolie que xa jeune ¡umr et pins spirituelle que Ifaiiiée, n’opposa qu’une courte résistance aux désirs île son père, ne lui sacrifiant qu'un goût Tort vif mais jui^si volage pour lo otes les jolies femmes de chambre qu'elle avait iiuprès du Ile. La passion fut mutuelle, mais elle dura peu. .Mademoiselle d’Orléans, ne pouvant supporter l'iih e de se voir préférer à toute heure soit madame de Parabùrt, suit une danseuse d’Opéra, soit nue fille des cuisine* du Palais-Royal, s’avisa soudain de scrupules bien lardifa et révéla tout a madame fa ilitchussc d’Orlêutls. La ci iilideutC était, il faut en convenir, alnguliuremenl choisie: k'S de!MR de la Coufiih llCO ne Titrent pas moins étranges. « Il est trop difficile, dil lu jeune prin-» cesse à sa mûre, de vivre avec mon père, non comme une fille ni a comme une amante, mais à la manière du ses conquêtes de cmi-p lisses ou de magasins, u Après cet avril imulemois'11c il'( 1 rira lia déclara qu'elle se sentait line Vocation décidée pour la vie du clmtriu La fille de Loufa XLV avait bien assez de couleuvres à avaler dans -a. vie domestique : elle ne s’opposa point aux projets de rctraile de sa fille; mais elle lui conseilla de les mire mi régent, qui sans dontC n'y donnerait point sou adhésion. Mademni&elk'd'Orléans se eon-ftiriua ii ce conseil, mais elle pril sccrèiemeni ih -, inforut.ilions aïm de ne s'enfermer que dans un tmin-ml dont elle pou mil devenir .ili-besse* non par nmluiimi, mais dans le bul de su livrer avec sT-curité à ki passion efreuL^c qu'elle avait pour sou s«t(!. llrierminćc l'n Rn'eiir de Chelles, la princesse, qui se trouvait à Siiiiil-Cloml aveu •/flduu/1', lui deimtiidii le 11 septembre la permission dfallb? faire ses dévotions à ce monastère. Elle s’y rendit en effet, accompagnée de madame Desbordes sa aons^ottvcmaiiie ; mais le soir, au lieu de revunir i Saihit-Cloud, comme elle l'avait promis à sa grand'ni ère, mademoiselle d'Orléans écrivît à cette douairiùru cl à h duchesse, femme dit ic-gent, qu'elle réalisait le projet dès longtemps formé du s'enfermer à Chelles, où elle se proposait de sc faire religieuse* Vainement le duc d’Orléati* em plu y a-t-il lotis les moyens pour déterminer sa fille à changer de résolution, elle fut Inébranlable dañases projets.

Tandis que mademoiselle d’Orléans renonçait au momie, à quelques restrictions près, sa jeune <uri.tr ressentait tous les tourments que l'absence fait éprouver aux amants bien épris. Richelieu riait sorti de h Bastille ; nuis depuis les révêlatioits faites au régent par

1 J] tint •" rappeler qu'en <711 la valeur do L'icu a été porté» do trois Lu' c» dix août » cinq 11 riva.

l'infidèle Angélique les entrevues de mademoiselle de \ aluis et de *nn amant .avaient élé difficiles et conséquemment fort rares, ce dont mademoiselle de Charoláis avait profité de son mieux. Personne n’est plus ingénieui qu'une femme qui désire : la princesse découvrit un jour dans le. mur d'une tic ses partie-robes une petite ouverture près de terre par laquelle il lui sembla qu'un homme pourrait passer en s'aidant de tonte la bonne volonté que prête l’amour. Le duc, averti par sa maîtresse, ne tarda pas à profiter de Lavis. Richelieu avait ta taille trefline, maïs le trou émit bien petit; et l'homme le plus amoureux diffère au moins du chai, en ce qu’il ne peut comme lui se tirer en quelque sorte à !■ filière et passer partout. Notre amoureux ne voulait pourtant pas renoncer à celle aven lu rc sans avoir essayé de tous les moyens praticables. Il quitta son habit cl les épaules passèrent, mais les hanches s'arrêtèrent à l'entrée de l’ouverlitre. Le duc se débarrassa du vêlement qui les couvrait; cela suffit: Richelieu déboucha à plat ven ire dans la garde-robe, où mademoiselle de Valois le vit

La culotta 6 Ił main demanda ni son salaire.

Un homme aime mal mis s'approcha de la princesse et parut h considérer assez longtemps.

Il l’obtint ce jour-là, cl d'autres fois encore; mais si Ica amants sont féconds en ruwe, la surveillance des jaloux u-l uidiciica tromper, surtout quand ils sont récents d’un grand romume, cl qu’ils peuvent à leur gré multiplier les argus. M. le duc d'Orléans fut bientôt informé que Richelieu s’introduisait chez la princesse par une espèce de chatière ; on la munira à Son Altesse Royale, qui refusa d’a* tord de croire qu’un homme pùt y passer. Il voulut s’assurer du fait par ses yeux, s'aposta le soir mime à proximité, cl vit le duc sc glisser dans la musse dont il s’agit» Le lendemain clic fut bouchée avec de grosses pierres bien maçonnées, bien cimentées, au grand désespoir de mademoiselle de Valois, cl au grand profil de mademoiselle de Bourbon.

Le marquis delà Fare, l’un des roués les plus dévoués au régent, est depuis quelques jours en défaveur auprès de Son Altesse Royale ; je demandais hier à mon mari lu cause de cette disgrâce, ri voilà ce Efil m’a raconté. Il y eut la semaine passée un petit souper an uxcmhoung, Les convives hommes étaient 1c rÉgcnt, la Fare, Riom, Fargis, et Richelieu, que le duc d’Orléans, malgré sa jalousie, voit avec quelque plaisir dans ses orgies nocturnes. La partie féminine de la société se composait do mesdames de Berry, de Parabèrc, de Gê-vrcs, d'Avernc et du Dcffani. Jamais deux armées n’offrirent un nombre plus égal de comba liants.

En se mellad à table le régent dit qu’il fallait griser les dames afin de connaître leur caractère dans le vin. Son Altesse Royale devait déjà savoir à quoi s’en tenir sur ce point; mais les jolies convives avaient l'esprit trop bien fait pour lui réfuter une nouvelle ex

périence ; clics su laissèrent griser, Le duc alla plus loin qu'cites; sa lele , à la fin du souper, était tellement ¿chauffée, qu’il se mit à chanter des chanson* entièrement dératées, qu’il accompagna d'une pantomime plus expressive que Ica vers... Quand ee prince eut hui, la l’are déclare qu'il avait inventé une lanterne magique bien autre-meni démonstrative; et que si Leurs Altesse»Royales voulaient bien le lui permettre, il allait montrer telle pièce curieuse à la compagnie. Chacun des hommes répondit qu’ou serait enchanté d’un tel spectacle; les llames ne dirent pas qu'il les effrayerait, ün prépara l'appariement, lus spectateurs sc placèrent, les lumiłrrcs furent éteintes. : on vit cc que h l’are avait à montrer,,, on bien ou ne le vit pas, car rien ne se prêle aux distractions comme une lanterne magique. Je dois dire pour les personnes qui notaient pas là qüc ies ombres coloriées produites sur la blanche tuile par le facétieux capitaine de* gardes du régent étaient les figures de l’A vélin avec explication en vers de la composition de la rare... Ce n'était pas éditLani» II y avait longtemps que le spectacle était terminé, cl les lumières; ne sc rallumaient point; elles reparurent enfin. Les convives songèrent à 5C retirer.

Le régent roulait vers le Palais-Royal ayant la Fare ct Fargis dans son carrosse» Le prince ne disait rien : les deux gentilshommes crurent qu'il dormait; ils le crurent d'autant mieux qu’en quittant le Luxembourg, il était dans un état voisin d’tme complète ivresse. Tout à coup Son A liesse Royale, prenant lu parole assez, haut pour couvrir le bruit des roues, dit à la Parc :

>■ Mon ami , je le prie de me faire un plaisir,

’— Monseigneur, je suis prêt! répondit le marquis.

— Oh! mais c'est qu’il ne faut pas songer à me refuser.

— Votre Altesse Royale sait bien qu’elle peut camper sur mon respectueux dévouement.

— Dispose-toi donc à me couper à l’instant ta main droite.

— Il y a quelque line plaisanterie Cacheo sous ce que Voire Altesse Royale me fait l’honneur de me dire*

— Du tout; je l'ordonne, iros-sérieusement, très-positivement, de me couper le poing»., c'est un parli pris,

— Certainement, monseigneur, je n'y consentirai pas.

— Comptez donc Sur les amis! s'écria le régent avec douleur»., les ingrats 1 vous les voyez reculer quand il faut vous rendre le plus léger service !

— Hais Votre Altesse, reprit la Fare, ne songe donc pas à ce qu’elle exige de moi?

— Si fait, mon ami, j'y songe à merveille ; je veux nie purifier... Cette lanterne magique, celle obscurité... ce qui s’eu est suivi,., ces Fc n ii ne*,., ces caresse*.», Coupe-moi La main, te di*-je..»

— Mais, nionsiügnetlr,..

— Quoi! lu refuses encere... Eh bien ! marquis, ajouta le prince en mella ut sa main sous le nez de la Fare, tiens, uns l'odeur pestilentielle, et coupe... *

A ce point de ta discussion le carrosse entra dans les cours du PataisrRo^d, on ouvrit lu portière, le prince monta ches lui, se coucha; «a paiipiin: , ¿urchurgée pur P ivresse , ss ferma bientôt, ct sa ridicule pretiuiLlon s'évanouit dsnâ le sein dit sommeil.

Lu Fore, linii intime de M. de Turgi, cul L’imprudence de lut rą-eonter celle bizarre anecdote, qui revint aux oreilles de madame de l’arabère, Elle su plaignit au régent de l'indiscrétion du capitaine de* gantes, et Son Altesse Royale, mécontente el tequíeme nie ta Fare, lui détendît sa présence jusqu'à nouvel ordre. Mais te marquis est trop libertin pour que le régent puisse se passer longtemps du lui.

l audjs que les maurs s'affranchissent de lotîtes les hietiséanecs, et que l.i guhnterie est poussée jusqu’au dernier degré du libertinage , un poète qui chanta longtemps les plaisirs, sinon plus innocent*, du moins miçux voilés, du règne précédent, vient de quitter ta vie. M, de Coulanges , connu par des chansons agréables, mourut cette innée à l’âge de ynaïve-vingt-deux ans. Il compta autant d'années qu'Anacréou, mois il ne vivra pas autant que lui dans tes sou-venirs. Les couplets de nos jours sont trop légers pour résister am atteintes des siècles.

CHAPITRE III.

ITlt*

Triple ulliifltt entre in Franco , la Hollante et l’Angleterre. — Les Espagnols s'amprent de rite do Sardaigne. — But secret d’Alberoni. — Saint Antoine au milieu des diablos. — On Ale les litières au rot. — Mr ta duc de Ventadour a l'bèpilal, — Polichinelle de h foire et tes courtisans polichinelle». ^ La ÎoacC par substitution- -— Affaira des princes légitimés. — Leur Mémoire. — C'est une femme de chambre qui le rédige- — Mort du chancelier Toqstn; cl'Aguesseau le remplace. — Brève notice sur Desunieres- — J.-B. Rousseau; belle conduite doce poste. — Fonlenollù; un mot sur lui. — Expédient comique du poete Bufresny. — L’abbé do Saint-Pierre rêveur vertueux. — ''i» profane de mademoiselle d'Orléans 00 couvent de Chelles, — Le crar fierro le Grand & Parił. — Portrait de ce prince. — l’ai tien la rites de ton séjour. —■ Dépari du cmr. — Selle d'audience vacillante, — Voltaire est mis à la bastille. — Causes dû wl emprisonnement. — Inlanuitteare do dévotion et de péché*, — Ui*wir* du diamant I* r^mi; sou acquisition. -- Édit qui révoque

c«lui do 1744 sur les princes légitimés. — Faveur de la banque. — Création de la compagnie du Mississipi. — Il est défendu do parler ou d'écrire pour ou contre la bullo Unigenitus. — Suppression do la chambre de justice. — D'Argenson sous la gouttière. — Troubles en Bretagne. — Le bel air et lo bon ton.

Pour que je n’aie pas eu à parler de Dubois dans toutes les aventures scandaleuses que j’ai rapportées, il fallait qu’il fût absent, et il l’était. Cet abbé s’était rendu à la Haye, où la trance, l’Angleterre et la Hollande discutaient les conditions d’une triple alliance conclue le 4 janvier de la présente année. 11 fut stipulé par ce traité que le prétendant Jacques 111 sortirait immédiatement de France ; qu’il ne pourrait être creusé de port à Mardick pour suppléer à celui de Dunkerque, détruit en exécution des conventions d’Utrecht, et qu’aucune des puissances contractantes ne pourrait à l’avenir donner asile

'Richelieu et mademoiselle de Condé cheminèrent entre huit soldats.

aux personnes proscrites par les autres. On se garantit réciproquement, par les conventions du 4 janvier, le« bases fondamentales de la dernière paix : entre autres, l’inviolabilité de la succession du trône d’Angleterre dans la maison de Brunswick; l’interdiction de la couronne d’Espagne aux Bourbons de France , et de celle de France aux Bourbons d’Espagne ; enfin , des secours mutuels entre les parties contractantes, pour les cas de troubles intérieurs ou extérieurs, particulièrement s’ils tendaient à la violation des clauses ci-dessus.

Pendant qu’on traitait à la Haye, Philippe V, qui ne voulait rien avoir de commun avec le duc d'Orléans, même en politique, bien que ce fût son allié le plus naturel, Philippe V avait armé une escadre dans le but apparent de secourir les Vénitiens contre les Turcs. Mais le projet réel d’Alberoni, qui gouverne l’Espagne, était de s’emparer de l’île de Sardaigne, acquise à l’empereur par le traité d’Utrecht. En effet, huit mille Espagnols, sous la conduite du marquis de Leidc, ne tardèrent pas à débarquer dans cette île , dont ils viennent d’achever de faire la conquête. Or cette conquête elle-même n’est encore qu’un moyen du subtil Italien ; le résultat auquel il aspire, c’est débrouiller le régent avec ses nouveaux alliés en leur faisant entendre que les hostilités de l’Espagne en Italie sont concertées avec le cabinet du Palais-Royal. Ce bruit est effectivement semé dans toute» les cours de l’Europe par les agents d’Alberoni, ce qui a obligé M. Je duc d’Orléans à faire notifier aux puissances le démenti formel de ces propos. L’ambassadeur de France à Madrid a été chargé en même temps de déclarer que la régence ne consentirait jamais avoir troubler la tranquillité de l’Europe, et qu’elle désapprouvait formellement l’occupation de la Sardaigne par les troupes de Sa Majesté Catholique.

Le concierge du Palais-Royal, nommé d’Ibagnet, est un homme vertueux dont les mœurs forment un contraste singulier avec tout ce

qui l’environne : on dirait saint Antoine au milieu des démons. En vain est-il entouré de séductions, clics n’ont aucune prise sur lui; les passions glissent sur ce caractère stoïque comme les traits de l’Amour sur le bouclier de Minerve. Ibagnet, ancien serviteur de la maison d’Orléans, a vu naître Philippe; il l’aime tendrement, le sert avec zèle et se permet quelquefois de blâmer sa conduite. Le régent ne l’écoute guère, mais il a l’air de l’écouter; tant la vertu a d’ascendant sur le vice, même quand il est tout-puissant. Une seule fois le duc d’Orléans osa donner à d’Ibagnet un ordre qui avait rapport à ses plaisirs : « Votre Altesse Royale sc trompe, répondit le con-» cierge, elle croit s’adresser à quelque grand seigneur de la cour... » Je suis un homme trop obscur pour être vicieux; je vais quérir » M. le marquis de la Faro, ou M. le comte de Nocé. » Souvent l’honnête vieillard, un bougeoir à la main, conduit son maître jusqu'à la porte de la chambre où se célèbrent les saturnales du Palais-Royal : « Entrez-donc, Ibagnet! lui dit un jour le régent. — Mon-» seigneur, répondit-il, mon service finit ici, je ne vais point en si » mauvaise compagnie. »

Le 13 février, surveille du jour où Louis XV eut sept ans accomplis, on ôta les lisières à Sa Majesté, et M. le maréchal de Villcroi commença à la servir au couvert. Le 15 madame la duchesse de Ven-tadour, en présence du régent, remit le roi, qui sortait des mains des femmes, entre celles des grands officiers de sa maison. La gouvernante, en prenant congé de son Illustre élève , lui baisa la main, qu’elle mouilla de larmes. Louis XV sauta alors à son cou, et, l’embrassant tendrement, la supplia de ne pas le quitter. « Mais, sire, lui » répondit-elle , il faut écouter la raison.—AhLmaman, répliqua » Sa Majesté, je ne connais plus de raison quand il faut me séparer » de vous. » Si. le duc d’Orléans, témoin de cette scène pathétique, dit à madame de Ventadour que la tendresse du roi était un tribut aussi mérité qu’il était honorable ; et, après l’avoir remerciée, des

Pierre lo Grand.

soins qu’elle a donnés au jeune monarque, Son Altesse Royale a confié ce prince à M. le maréchal de Villcroi , son gouverneur. Arrivée à son appartement, madame de Ventadour y a trouvé un présent de pierreries estimé trois cent mille livres.

Pendant que cette cérémonie touchante se passait aux Tuileries M. de Ventadour, mari de l’ex-gouvernante, était acteur dans une scène grotesque qui doit trouver place ici. Les personnes au-dessus du commun peuvent se procurer à l’hôpital des Incurables des appartements commodes et d’un prix peu élevé. Le duc, dont la santé n’est pas meilleure que la fortune, par l’abus qu’il a fait de l’une et de l’autre, s’était retiré dans cette maison, tandis que sa femme résidait à la cour. Or, le jour où la duchesse remettait le roi entre les mains des hommes, et voyait en conséquence finir ses fonctions, M- de Ventadour, en sortant de l’église, fut accosté par un pauvre, qui lui demanda l’aumône. « Parbleu, mou ami, répondit le duc, tu prends

i bien Ion temps! ma femme Ml serlie aujourd'hui de condition! , et * lu mfl vois à l’Iiipi lui... Adics.sc-lui mieux, je le prie, m

A’ni lit «hja k pauvre petit roi victime de l'ciiqucnr: il ne règne pus encore, et ce tyran rhpicsur lui. Avaul-hter Louis XX vouLii aller à l-i foire S, iiil-Orrm.TiiK Si M.ijesld se promettait Un plaisir hic» vif du spectacle clf Polichinelle se mriqniiht iln cammissairv cl dunnant des coups «te tatou au dîalite. Mais 'I. le duc du Mainte. surintendant de l'éducation du roi, et M. Je maréchal de X ¡Itemí „ soir gouverneur, T cni hieni tous (lent »'asseoir à ta droite de Sa Majesté : k légitimé pré ter h h ni qu'en » qualité de prince du mmg cutir place lui était due, le gouverneur simicuaiil qu'il ne devait la céder qu’au rdfjml. Ijtqucsïiun ne pouxnit clre décidée sur-la-eliamp; un rentra an rtn-Ifiiu, et IhuMl couronné dut rcinoLicer ce jmnr-lô au plaisir qu'il t’était promis... Le leuilrmajn celle a idée ayant été portee nu cun-scii de régence Fut réglée cil faveur de M. le duc du Maine. Ou runnio en carrosse; mais Polichinelle était aident de snu théâtre quand ou y arriva ; ¡J permuta 11 les rues de París: d'oh il résulta que lus marinlinotte^ du cIhíiímh avaient privé décidément le roi de voir telles de In foire SMnt-Gerinaiiu

Le roi motilre infiniment moins de goût pour l'élude que pour les pi rollad es de Polichinelle, qu’on est enfin parvenu h lui Faire admirer. il repousse lis livres obslinéutenl, Ot les mel en pièces si l’on persiste à tes lui présenter, (l’est nVee ntic peine rXlrùtue qu'on est parvenu ii lui montrer ii lire, et à lû^cr dans sa tête quelques élé— menu de (jramuutire. Múdame de X CUtadour avait invente un genre de puiuiion vraiment ingénions pour le p'incr inappliqué; je ne dois pas le taire; il fait trop d'Inmiiuij r à J’imaipmi tivc des conrlt-ShUs. In petit garçon, né d'une p. uvre Famille, cl de l’égr de Louis À V, avait été placé près de lui; il iteviut l'émule de ce prneu, qui le prit eu amitié. Dans Ihdtnralíon commune aux deux enfants, quand le roi manquait; a ses devoirs son condisciple recevait des férules; s’il plaisait à Sa Majesté d'ùtrc complètent ml rebulle nui irçuns, te p.ilivre coin pognon d'étude ^vait le tond. Ce moyen de-UiCUra sali h 11 moindre succès l lu paresse fut plus for h- clirz Louis XX que l'amitié; et comme les coups de martinet tul ministré® tur le derrière du pauvre diable ne retentissaient point sur les fesses royales, il fallut se résigner à attendre que 1 envie d'apprendre vînt à Sa Majesté.

Le lundi îî février, les pairs ont remis tin placet au régent à l'appui de la requête p róse niée l'année dernière an roi par les princes du Sang contre les fils légitimés de Louis XIV. La députation çhar-géc de inné tire ce placel cuit ci.....[«née de révoque de La......le celui de Chédons, dus ducs de la l'u.rcc, de Mailles Cl de Chaulurs, Ces seigneurs ont dit a Son Ahe-sc Rnyateque si elle reFusait de prononcer, les ¡mira tioeiii dt tfiiinm\ à porter biliaire devant la justice réglée pour faire déclarer les princes légitimés fils de AL le marquis de .J un tes pu.

Chute pro li1 bulion produit un grand éçlot dans le monde ; mais, quoique Ira princes du rang «ifni raison en principe, ils ont raison trop lard pour que resliiuv puMiqiic accueille leur démarche comme tlite action emprUtlUC de dignité. Si les récbniiiiiii* enduit ékv£ la voix au motui'lit où le feu ml oubliait tout cm qu'il devait il sa Fa-millr, à U noblesse, h tonie lu nuticm, en plaçant les fruits d'un douille adultère au niveau drs mjr en h s de h race royale, il y aurait eu alors de h grandeur dans l'opposition; il y a même eu de la bassesse dans le iiteocc. Mail Bujmird'lnn ci' n'est plus qu’une misérable vanité qui réclame, cl feu princes légitimé» peuventT avec une certaine juslke, lut opposer a leur tour l’aittorilé de lu chose jugée. C'est ce qu'ils font : le due du Maine ri le emule de Toulouse ont rédigé un Mémoire dan» lequel ils coin 1rs Lent li leurs adversaires le droit de revenir sur ce qu’a fuit Louiś XIV. Ils x'apmiieill priitdpa-)r ment sur F en registre ment de l'édit de 1714 sans h moindre etm* Irai Helion ui de la part des parkruenH, ni de telle des princes cl antres pairs qui protestent aujourd'hui. Les légitimés ajoutent que lv parlement de París a lut-mémcciéculé l'édit eu diverses oc« usions, notamment dans un lit de justice; assemblée dont la solennité est l’acte le pins imposant d'une monarchie,, après la réunion des étals généraux. Le dur du Maine Cl le CamEu de Toulouse concluent un disant : a Ms adversaires dematutenl au parlement, qui enregistre-» r^il l'édit de révocation, un arrêt contre la lui : ri u Iris ne.1*'«fur » idem; IL eirgrnl meme plus : car leur requête tend iHiti-s^iilrmcnt * a faire juger dent fois, mais encore à eu que la emir juge, dans la i» même cause, contre ce qu’elle a jugé. bSuis deule tout reta nVst pas kllumcjH fondéen saine jurisprudence, qu'on tir puisse y repina dre trêt-Jrgah'niciit; niait, je le répète, les princes du sang cl kl pairs recueilleront plus de houle personnelle de leur requête tardive qu'ils ne feront restituir d’honneur à la monurcliic,

On al trihue vu grande partie la rédaclion du Mémoire des légitimes à une cíe moi s H T qui remplissait naguère auprès de madame |.i duchesse du Maine les don blus femeLion s de feniiue de chambre d de sec fêla ire. La princesse, dans cette grande «illicite, s'entoura d'une montagne «l'in-folio; ce fut mademoiselle Drhuimx gui le* compulsa, pour cbercljur dans l'histoire et dans les vieux «I igestes ries exemples en faveur des légitima doits, La «túvome écrivit tur cette matière,

rumine l'eussent pu faire Domai on d'Aguesseau; mais il est bien entendu que madame h duchesse du Maine rut loti® leu honrtcura de celle cmn position. Si plus tard elle produit quelques fruits amers, ma d eme i tel k Dela u mi y sera là pour les recueillir.

Les princes légitimés n'ont pus donné beaucoup de larmes au ctan-ceücr Voisin, mûri au mois de février. Ce magistral austère no se f-! fias montré favorable à leur cause; ils espèrent davantage «le XL d'Aguesseau, qui le remplace: parce que, nonobstant sa profonde sagesse, il se rangea du côté des niurts, lorsque le parlement, du lit 11 était procureur général, enregistra l’édit de IML

Le r«qfcnt est ami ilrs lettres, non h fa manière de Loris XTV, qui les favorisait pour «|u’on Tru proclamât le protecteur, oms pur un Aiimur réel [le leurs beautés. Xklhe«ircusemeni les rings des littérateurs illustres, si pressens chin* te cours du règne précédent, sont bien chir* ¡nijourirhui ; h lâche fin duc d’Orlé-ns n'csi pus de récompenser, nuits d'enenqroger. X iTteaull-Dchtijudirs est celui de «US poètes auquel Sort Altele Kopi le accitrilr k plus particulièrement s¡« pro leci ron. Tour à tour U......... libraire, anldul, comédien, direct eu# d'une Iroilpe «lu comédie, il montra, dans CCS divers états, dç l’es* prit de l'íjih-lligence, cl plusieurs «les pii-ers que nous avons de lui aiinnnccnl de l'imagina lion. Il esl aflligc.ini, toutefois» (Ta vouer qu'au moitu-iq où ¡'écris, Ih'slüut hcs est le premier auteur comique de la na lion gui produisit Midiere et HqputerL Eta ut il i reeleur de spectacle, cet écrivain ml occasion Je pranoinrcr une tara ligue, à la lele de sa çnmpugiiie, dt-Vinil le rrmrquiR de Puysiiuix, Huiluissadcur en Suisse. Ce iiiinisiro, frappé de l'éloquente Fiiciliii' «le Ikstoiichee. pensa qu’il pourrait porter dans la diplrujtolic celte êJèginre, cet esprit insinuant qui ru MHit réfiic; ü *r l’arlueha. Lorsque iXéricaiill-Dusiouclics publia scs première* pièces, il était donc comédien; il éluîl secrétaire d'ambassade quand le» dernières punirent ; s'il en fait jutif à l’avenir, elles srrintt d'un ntiibassadt'iir. En clfcl, M. de Puysi^ji ayant donne' cette ftiiiuik Ikstotiches'-nit régiíiil emmue un hcmruc habite, Sun Altease Ikviile I envoya presque aussitôt h Londres avec l’abbé Dubois, qui ne larda pas Je le laisser seul en Angleterre, chargé de s aiïilircs do h France.

Jean-Ka plis te lUirseau, que ses mira ont élevé presque au niveau des poètes lyrique» de l'auiiqitjlé , vit, depuis i7uHk éloigné de la Frautc, bous br poids d'une coiiduiuriaiion au binnissemenl perpétuel, pour des couplet! satiriques que ce ni te a coiisUuumenl dés-avoués. Dès «pie le «lue d'Orléans a été parvenu à h régence, il s’est rappelé cis vers faits jiaf Rousseau eu sa faveur après scs brillan U succès eu Espagne t

En mains d'un moll prondrn ville rabclla, Faim sauter mine» et citadelle. Tour», bustiorił. remFnrts, et estera, p«Mir midtii puTF«er e^iau un opéra;

Cet hommage ne se ressentait guère des inspirations rie Pitidarr et «riL'ivre; mais un pítele flatteur parait toujours éloquent u celui qu'il ;■ loué, Philippe fit expédier l'nti dernier de» bill res de rappel pour Ibiussraii ; Oláis» fort apiMlrcmnirnl dû son înnoccuue, il ik-umrnla 11 révision d u pige meut «pii l'a condamné, <> Des grâces cides v nccuuitiiodemeiits, écrivait-il au rqfrni, ue conviennent qu’¡« des * fripons, et mm pas à un honnête boni me. J’aime bien la Franco, » nuits j'iiiinc encore mtem mon hunucur «u la vijrité. Je préférerai » toujours la condition «l'clre mal heu rem mec courage « celle d'être jt Iteureiix avec infamie. » La demande de Roii&roao fut rejeter- et, persistent dans sa noble détermination, connue dans la dénégation de fa faute qu'un lui impute, celui que l'opinion publique « revêtu du beau titre de pr-me «fes puèïrs lyrtqufs ^empaî^ rostetnMgiiddesa pairie. Bmisseati est retiré a Bruxelles, on il mène une vie obscure cl presque uéecHsiteuM!,

Fuiiti rtelte, que le régent comble de grâces, de Imnléi , et qu'il loge duiti sou plais, esi pcul-êlrc l'homme le plus spirituel de Té-poque; mai» nue ambition de célébrité qui PC veut point s’hnpiMCr do limiter, et le désir insensé d'obtenir la réputation d’un latent uni-vrr-tel, ri ru ni; arriver cet écrivain à sa sanantienro année snnx avoir pu arqué'ir «m rien la r<pl»tuirut d'un homme de génie. Dans tous scs ouvrages, on recûim.iit Pcmprcintc d’un esprit fin, délicat, profond «le temps en temps ^Ais aucun n’o'ïrc le cachet d’une iinogi-nation féconde, ni même celui «l'un caractère elevé, Aussi vuit-nn Tuli teucl le a'Tcter la philosophie wus la régrmcç, après avoir loué la ré vue* il on de l’édit du Mutes sous Louis XI \ . Ajoutons que eut écrivain manque de rocou mima HCC ! * Philippe d'OrlûuiH, dÎMit-il « un jour avec une vanité ridicule, voudrait se familia ri ser uv^c moi, « mais je le repousse par le respect, « Sans «Joute ou peut refuser son estime au rqfcHL niais ce ne peut être que dau^ te secrei de Fatuo, quand nu accepte scs bieufai fa

ite comique Dufrrsny, mari de fa bfanchissemn Jeannette, est aussi fort a inte dc M. te duc «l'Orléans. Ce poète, dans les [liée es duipi« J on ne trouve quc des fragment* heureux, commit daim tuto mosaïque «m fou u'ailmi cr.iii que qucU¡,"'ii mcrrvs, vil toujours au sein d'une ni le niań vc de richesse et ue pAuvreic, stlUBlion ordinaire

dbm jaunir. Il y a quelques mois» lu vent du lansquenet ayant ¿té plus Leurs semaines b h p^te pour le petit-fils de ta bel Je jardinière «TA ne!, IJ jugea convenable d’n viser le rident de ta détresse, cl lira A ccl effet mi moyen de son répertoire il'expédie ni* comiques, « Mon-> seigneur, écrivit-il au prince, il importe b h gloire de Voire Al-» lusse Royale <|,|Jil reste en Fronce un Inmune usiez pauvre pour » rçtmccr à I® ludion la misère dont vous Pavex tirée ; je vous sup* b plie don«- de me laisser dans mon état. ■

Le duc d'Orléaus écrivit néont au bas du plarcl. rl envoya deux cent mille livres à Dufrcsny. La somme était un peu forte pour itn porte ; mais c'était un poêle de la famille cl qui n'avait jamais de-liquidé d'être légitimé. Crin méritait des égards particuliers.

Philippe d'Orléans fil toujours du bien à l'abbé de Saint-Pierre, qui fut autrefois aumônier de la duchesse d'Orléans; emploi qu'il Abandonna en 11^$, moins parce qu’il venait d'úire admisa l'Académie freí mai SC que pour s’éloigner du Palais-ROVsiL Le jeune due île Chartres mm mu lirait dus lors k mener une vie essentiel IcutClll op-posée aux rêverie* vertueuses que Saint-Pierre méditait, il alta dans la solitude élaborer une foule de systèmes politiques qui ceraient délicieux pour gouverner une nation d’anftes, cl ne tarda pas d'ima-giner un yrvjet de pat.r ptfFwf tirita que, d'après une lecture fute devint moi Sur manuscrit. Je considère ccminç la Humero lu plus heureuse qu'on ait conçue depuis la république de l'Uton.

Louise-A dé] aide d’Orléans, rc lirio depuis ta fin tic l'année der-niure ii Chelles, y prit l'habit au mois de mars; muís elle ne fera profession qu'a vingt ans, ut cette princesse n'en a pas encore dn-nunL Modemoiscllr d'Orléans, pour une novice, mène une vie tant soit Î>cu dissipée dani ta communauté : passe pour s'y livrer à l'élude de & chimie, de l'histoire naturelle et de l'aiuilomiu, bien que cette dernière science oblige à lies Observatimifi passablement lUOiirlaitiCs ; mats Son Altesse, après du graves redi ere lies „ se procure des délas-icmcnt fort légers. Par exemple, elle donne chez élit des concerts auxquels sont appelés les chanteurs de l'Opéra ; gens excommuniés par étal, dont madame tic V ¡Mars, abbesse du Lhellcs, trouve l'iu-troduction dans un couvent singulièrement profane. Louise-Adélaïde mande entre autres à ers fûtes musicales un acteur nominé (‘auche-resu ; il fut le maître de chant île la princesse, cl su mrilwdc lui plaisait tant qu’un jour, étant à l'Opéra avec sa mère, clic s'écria en entendant chanter à cet acteur mie romance passionnée ; ^ Ah ! mon * cher Caucbereau, que c’csl bien ! » L'cicjamaltmi admirative parut UH peu forta! J inni Lune ta dijrhvr.st.' d'OrlitaiiL . .ri ce fut. rtil-^ri. ft-c qui ta déterminait laisser entrer sa fille au cou vent. Quelquefois riî-lustre novice se permit des promenad u* dans Ich environs avec ses équipages, dont le luxe ne rappelle guère les austérités du cloître ; elle emmène alors avec die de jeunes religieuses, particu lie renient madame de Frcileville, qu’elle carease comme un amant caresse m maîtresse, cl qui n’est pas uns de nombreuses rivales.

Le vendredi 7 mai Pierre 1er, czar de Russie, dont le voyage en Fronce était annoncé depuis quelque lumps, arriva an L.mivie à neuf Lettres du soir. On le conduisit dans ¡‘appariement qu'occupa jadis la ruine Aime d'Autriche , cl qu’on avait magnifiquement meublé cl ¿clïiré. Peni tables de vingl-ônn rouverts chacunu Étaient Hp'mi-didcHicnt servies peor Su Majesté Min;covilo. Meta r FJ Ir due ta ru qu elle trouvait tout ceta trup riche, trop faślltctll, et ne voulut ni souper ri coucher bu Louvre. On mena alors Pierre le Grand a i’hôLe] de LesdtFpiićrcs, où il s'établit., quoiqu'il trouvât ce IngenienL encore trop beau» Ce prince, n’ayarit pu se décider à prendre possession d’un lit de damas avec franges d'or et panaches, fit dresser s.m pliant du voyage iblt» Une garde-robe , assurant qu’il ne couchcrüt pas ailleurs pendant toute la durée de snn séjour h Paris.

Quand le général des franciscains fil son entrée b Fontainebleau, il exigea que Tint ratine (eut des a m baladeurs viril le prendre dans ¡es carrosses du roi ; l’empereur russe, plus moi leste que ce capucin, refusa les voilures de ta cour et monta dans celle du maréchal de Tissé, qui avait été-¡i u-de va m de lui.

Le 8, dans la matinée, AI. le duc d'Orléans alla voir le czar; il y avait déni fauteuil* dane lu salon où ce monarque ruent son Altesse Huyale, ils Vaisiient, et le prince de Knurakin, qui leur servil Tiu-lerprète, resta debout entre oui, Pierre H ci le régent forent enfermés ensemble environ une heure; à son retenir au Palais-Royal, Philippe dit (pie le souverain du Annl avait beaucoup d’esprik Le 10, suc Ioü quatre heure*, Loiiiï XV fui conduit h l'hÔtel du Leydig uières par lu maréchal de VilleroL l e wiir vint recevoir Sa Majesté a In desccuie de carrosse. Il l’enleva lai-méme de an voiture pour le poser à terre Luisant ensuite ta droite ii l'enfoui roi, Pierre k Grand le conduisit pur ta main k son appariement, el le lit asseoir n m droite après t'aviiir embrassé k plusieurs reprises. Le roi répéta alors un petit compliment qu'on lut avait fait Apprendre, rl qu'il débita avec beaucoup de G*'” U II case. Après la visite, qui ne dura qu’un quart d'heure, le maréchal de Ville™, remettant la main de Louis XV dans celle dit ciar, qui Eu rcreuiduisMl, dit avec le ton dè courtisan qu'on lui connaît : * Sire, noua k hissons sous votre conduite ; il ne » saurait avoir un meilleur guide, * Ce fut de l'éloquence de cour «a

pure perte, personne ne s’étant chargé de traduire en russe ce fade cumplimenta Ce même jour on fit avec beaucoup de peine accepter à Lierre l'r un détachement de cinquante gardes françaises cm suisse* pour garder su porte, cl un dû tache nient de huit garde* du corps, COI........... par un exempt, pour l’accompagner quand il sortait. Le 11, Sri Majesté Moscovite alla voir le roi entre quatre ut cinq heures; il lui fut rendu a m Tuileries tous les honneurs que Louis XV avait reçus à l'hôtel de Lcsdiguièrcs. Eu y rentrant, le czar admit eu sa présumée le prévôt des marchands el le* dchevins de ta ville de Parts, conduit!; par k marquis de Dreux, grand maître dès cérémonies, Ces officiers civils offrirent à Sa M-je^tù les présents d'usage»

Mais rssayiujs d'esquisser k portrait de l'illustre voyageur. ! est grand, très-bien fait, et porte hi lite haute. Il a lu irinl brun et animé, les yem noirs, grands, vifs; son regard, ordinairement scrutateur, perçant, devient quelquefois dur cl môme Caron chu,. L’en-sembie de ta physionomie du czar a de Frip’esudon , du temps en temps de la gr ec ¡ tuais elfe u^t fruqueiitmcui altérée par un tic cuit* yulsif, suite d'un poison qui fut tfoiiijû a ce prince dans sa première jcuiirssc, La majesté de Pierre k' a quelque chose de brusque, de sauvage, tk sarmatc colin» bes gustes précipités décrient rhuiuetjf impéturusc qui le distingue, la ihduHcede ses passions, l'activité do sun ame. l'ont son air unnouce nue gratulenr audacieuse, un despotisme habitué à voir lont tkclnr devant lui. Les volontéa, le* désirs, les caprices de ce prince du Nord se succèdent avec rapidité, et il n* peut supporter ni d¡dieulié ni retard à raccumplis.sciiicin de ce qu’il veut» Plus d'une foi(déj.i, depuis l'arrivée du czar, il congédia d’un geste lus courtisans qui remplissaient ses appartumcnls, uu les quitta brusquement pour St' rendre à rend roi I un il se prnpusail d’aller avant l'arrivée de cette cour inopportune. Qu.nul il a résidu du sortir, si scs ùqiitpiqjrs tanimi une minutę, il monte dans ta première voiture qui su présente, fol-clic uiùuie du place. ïvoul-hicr, Pierre lu . nmd se jeta dans le carrosse du muda me de Matigiiou, qu'il avait I,dssée mi us façon chex lui ; cuite dame dut se faire reconduire à son huid par le maréchal de Tusse.

Le c*;»r portai un habit de Imùracan OU de drap sans ta uinrndre broderie, sans aucun ornement, Un large ceinturon lui ceint le taille, pour soutenir tm sabre large de trois doigta. 1 ,'i'Xt ré titilé ilifériuiire de scs mmiches laisse apercevoir une hemisc a laquelle il n'y a point de manchettes. Sa Majesté est coi 'vu <runc perruque ronde qui ne passe pas le com L'nn de ces jours, le perruquier en apporta une neuve que Pierre avait demandée; l'artisan français avait cru devoir H i.ihifi-u ta mode, c'esi-ô-dire longue cl fournie. Le muir s’empare d'uiir paire tir c-u.™,,, |„ fail .1|:ir?jr ^ n| lil| souveraine, Ci en moins ut >icii Lu pu'j iiqne se trouve réduite n ta uiuiínisiijfiqui bn cdivcuait*

Pierre le Grand dîne à onze heures, soupe à huit, ci uiaii^ccitms-siveiiimit à chaque repas. Il boit dent bouteilles de vin pendant tes services principaux ; au dessert il est rare qu’il ne vide pa* sa lnm-teille de liqueur. Moi* loul eu qui, dans un couvert, rient bu luxe ou à ta recherche, dèplaii à Sa M.ijudé ; musi unlonne-i-cllc clinquc jour des retranchements à sa table ; la dépense s’eu élève cependant s divhuît uuiLts livres par jour. Le czar a caiiiutnc de faire manger aveu lui, surtout le soir, ceux de ses officiers qui boivent le mieux. Son anméinier est ires-fort d ais cet ruTrice ; aussi Itaiiiiu-t-il cl l'e*-1 i me-r-¡| beaucoup» Qiiurqiicrui^ Sa Majesté su livre avec ses convives du SU U per à des excès dont les suites ont besoin, dit-ou, dètre ensevelies dans ¡'obscurité,

Du reste, on cite du prince des Russes quelques traits qui prouvent que ta grandeur et nieme le génie ne sont pas incompatibles avec des imi'iirs empreintes de barbarie. Par exemple, il a dans l'aiu lichamhrc dc ścs^jiahi» un ours dressé à se jeter sur les importuns; CC qui lui paraît plus simple qlie d'entretenir llll chambellan pour Ici éconduire avec un sourire meilleur. Si c’est là de la franchise, il faut convenir qu'elle seul un peu la Scylhie» Mais voici quelque chose de plus c&raclérisliqne ; la ciarine a pour Mie d'honneur une belle-MTur de Mtjiiikoff, dont la laideur est repoussante. Tous ks gentilshommes du czar la fuient comme un objet hideux. Un jour quinto iron pu d’offidere aitaictd s'élancer hors d'une chambre où ils h voyaient entrer. Pierre, qui survint, les arrête, s'empare de la fille d'honneur et lui rend, en leur présence, l'hommage le plus tendre qu'un ho....... puisse rendre ;i la beauté» « Messieurs, dit-il ensuile, a j’espère que j'aurai des imitateurs, ut ceux d’entre vous qui devien* » liront les adorateurs de mademoiselle n'auront pas à s’en repentir. »

prince a vit plusieurs fois l'Opéra dans la loge du rêgenL Un soir, Son Altesse Royale» dont l'itil unique eu vaut dix pour les l'emar-qurs galantes, s'aperçut ipiJune danseuse avait lait une profonde iin-pression sur les sens hyperboréeus de Pierre 1er»» En ni rit raut à VL ó tri de I^sdiguiéres, Sa Majesté y trouva la jolie disciple do Terpsieborc, ce qui l'obligea à « servir, au moins pour cette fois, du lit de damas à panaches et à franges d'or.

l.e juin- île la Pentecôte, Pierre visita l'hôtel royal des Invalides, où M. le maréchal de A litara salait rendit d'avance pour recevoir Si Majesté. L'illustre voyageur voulut tout voir, tout examiner ; il mangea du pain des vieux solda ta , goûta leur soupe, bul du leur vin à leur sa nié en leur frappant sur l'épaule et en les appelant camarades. Ce monarque observateur alla ensuite à l'église, qu'il trouva fort belle; à la lingerie, à J'a peu h ica ircrie, ou fin à l'infirmerie. Là, Pierre lPp tita le pouls d'uu soldat agonisant et déclara qu'il u^n mourrait pas, prédiction qui se réalisa.

Pendant le séjour du czar à Paris, k roi, le régent, les princes, la tour, Jcs particuliers, se seul empressés de lui rendre ce séjour agréable et aussi fructueux qu'il a pu le désirer. Dans ses courses, il ne parut jamais frappé de quelque chose qu’il ne le trouvât chez lui à SOU retour,

Pierre le Grand ne voulut pu quitter la Franco sons avoir vu celte fameuse favorite dont le nom retentit quarante ans d'un bout à l'autre de l’Europe. Le czar se rendit à Suim-Cyr, apres avoir dé-*fendu dc prévenir madame de Maintenait; il entra dans su chambre sans s’ètrc fait annoncer, et la surprit an lit. l.e prince russe tire les rideaux de ta veuve de Scarron et de Louis XIV, la considère avec la plus attentive curiosité, puis lui fait adresser un compliment par sort interprète. A celte inspection si cavalière, si tartufe, on vil une vive rougeur animer le visage de qualre-vingt-dcux ans dc la vieille dévote; des dames dc Saint-Louis, qui se trouvaient alors dans la chambre, ont assuré depuis qu’un instant, l'espace d'un éclair peut-Être, elle avilit paru belle encore. Ce fut apparemment au moment de celte lueur d« beauté que le czar prononça quelques mots russes, qu'il accompagna d'une action fort vive.

Apres avoir salué h marquise, Pierre parcourut la maison de Saint-Cyr, traversa les classes, assista à divers exercices, et parni prendre plaisir à voir la récréation des pensionnaires. Ce prince lût u la directrice avec une franchise un peu sarmato qu'il était surpris de trouver si peu de beautés parmi tant déjeunes personnes, Avant de quitter Saint-Cyr, le czar en fit lever le plan.

Enfin, le 30 juin, Pierre le Grand, ayant pris congé de la cour des Tuileries et de celle du Palais-Royal, partit pour les eaux de Spa, où k csarinc devait l’attendre. H donna son portrait enrichi de diu-mauls au due d’An tin, aux maréchaux de Tcs^é et d’Entrées, au marquis de Livri et à M. dc Verton. Sa Majesté avait témoigné une affection particulière s ce dernier gen tilhommc, qu'elle avait toujours fuit manger à sa table ; elle obtint même pour lui une pensión de six mille livres sur le* héiit'fices. Le txar dislribua en OU ire a diverses perso tutes de grandes médailles d’or el d’argent représentant les principales actions du sa vie; il hi¡ sa quinze cents ducats pour les officiers de sa bouche, ut eu hl rem Atru autant ;■ ceux des maisons royales. Ce prince lit encore d’autr ;s présents dont le détail ne m'est point parvenu; mais je sais que le montant de ses dons s’élève à cent mille livres environ. Le roi a fait icceptcr au monarque russe deux magnifiques tentures des Gobeliny vu lui avait oITcrl aussi de la part de Sa Majesté une épée à poignée de diamants, mais il n'a pas voulu la recevoir. Lierre le Grand a refusé également Pescarle d'honneur que le régent voulait lui donner jusqu’à la frontière; il ne veut être accompagné de personne.

On a répandu le bruit que Je voyage dc ce prince russe à Paris avait eu pour sujet des pourparlers politiques ; ¡1 y a probabil lté qu'il n'en est tien. Pierre » voulu voir la France, et particulièrement notre capitale, comme il a vu une grande partie de l'Europe, pour observer les moeurs, éludier la marche des gouvernements, s’initier aux secrets de la diploma lie, s’éclairer des lumières, de la science, et reporter ensuite dans scs Etats tout ce qui pourra y favoriser l'élan d'une unissante civilisation. Cependant le roi d’Angleterre, profitant du séjour de Sa Majesté à Paris, ta fit prier par le régent de retirer les troupes qu’elle en ire lient dans k AÍeekltmbourg et en Pologne, k séjour de res corps amiés aux portes de l'Allemagne donnant une jusie inquiétude aux souverains de celle partie dc l’Europe, Mais chaque fois que le duc d’Orléans est revenu sur ce tic question le prince du Nord l'a toujours-éludée, et Son Altesse Royale a fini par engager l'ambassadeur d’Angleterre à parler lui-même, « Je m’en » garderai bien, s'est écrié ce ministre; je me rappelle trop bien le ■ tour que ce Tarlare joua à un envoyé anglais qui lui fui envoyé ù » Amsterdam pendant qu’il faisait en 11 Alan de le métier de charpen-» lier. Imaginez-vous, monseigneur, que mon compatriote ayant fait » demander une audience au czar Pierre, il la lui accorda à bord » d’un vaisseau sur lequel il su rendait. L’ambassadeur alla trouver » le prince au lien indiqué; niais à peine le malicieux monarque, qui » n’est pas moins habite qu'un mousse de douze ans, vit-il venir le » diplómale, qu’il ni ois (a sor la première hune du grand mil, et cria * à ¡ Anglais de venir recevoir son audience. Le ministre dc Sa

» Majesté Britannique, déjà vieux, était peu ingambe, je laisse à * juger à Votre Al tusse Royale la peine qu’il eut à su hisser jusqu'à » l’étrange cabinet où le czar devait l'entretenir; il ? parvint touie-» fois avec l'aide dc plusieurs matelots, qui charitablement le pensil surent par le derrière. Arrivé sur la lui ne, mon pauvre collègue fut w très-mal reçu de l'empereur, toujours irrité ce titre le rot Georges, u parce qu'il s’est opposé à In continuation d’uu canal que Pierre » faisait ouvrir, et qui devait traverser une petite partie du territoire * allemand. Cependant ce n’était pas tout d’être parvenu à la salle * d’audience vacillante, il fallait en descendre, et Votre Altesse * Royale saura que c’tsl le plus difficile. Le ministre! anglais essaya » vainement; il faillit recourir k un palan, que, du reste, le czar aida n fort obligeamment à faire mouvoir. *

Je n’ai pas dû interrompre ma narration sur le otar Pierre pour une anecdote beaucoup moins importante à laquelle je revi coa. I.ç jeune poete Annuel, dont le talent, déjà tres^dis tingué .justifie la prédiction de ma tic moi selle de Léñelos, uese monlre mal heureusement pas moins malin que spirituel. ( ?esi un esprit tuibulem, frondeur, jaloux, toujours prêt à Crapperdu fouet de Juvéïuil lus ridiçntcs, bêlas J trop nombreux de noire époque ; et par un principe peu compatible avec cette critique «clive, Arouct soutire impaLicmmenl les justes éloges qu’on accordé à ce qui est bien ou beau... U y a de l'Cnvle dans Ce caractère. On avait déjà attribue à ce poêle une sa-lire sur les dernières années du règne de Louis XIV, et line épi-grammé contre k régent, qui l’avait fait exiler, M, le duc d’Orléans, sachant qu’A rouet se proposait de présenter aux eu medien s une tragédie d’Dfuijpe. donl on disait beaucoup de bien, ferma les yeux sur le retour de l'auteur h Paris. Mais il recommença bientôt i rimer des malices: une ode contre h chambre chargée de juger les trai-tanis parut, on y reconnut la verve du petit satirique. Quelque temps après, le régent, |»ar mesure d'économie, ayjut diminué du moitié k nombre des chevaux du roi, Oli prétendit que k petit Arouct nvait dit « qu’il eût été plus convenable de supprimer la moitié des Anes » dont Sa Majesté était entourée. » Cette méchanceté était plaisante, Philippe voulait la pardonner au malin riincur; Dubois représenta qu'impuni, il ue tarderait pas dc recommencer et d'aller beaucoup plus loin. Arouct l'ut envoyé à ta Bastille le 10 mars; il est à craindre que ce moyen ne soit comparable à l’essai de prendre des mouches avec du vinaigre.

Un de ces charlatans connus sous k nom de bohémiens, qui exploitent ta crédulité publique pour gagner de l’argent, dit, il y a quelques mois, à ta diminuée de Berry qu’elle ne passerait [mis vingt-cinq ans; Lavis n’était ¿ws flatteur, mais la devin était payé d’avance ei la princesse avait exigé qu’il lut sincère. Depuis ce!tu prédiction’ múdame de Berry eut des avis de conscience, des accès de repentir qui lui firent songer à ta pénitence. .Mais n'ayant pu obtenir du son caractère, encore moins de son tempérament, une continence absolue. elle partagea k plus egalement qu'elle put son temps cuire ta dévotion et le plaisir, et choisit au couvent dus filles du Calvaire un appartement où elle su relire périodiquement, surtout aux approches des grandes fêtes. Là t tir.ml sur sa vie mondaine un épais rideau, elle vil comme une simple religieuse, conclu: sur un dur maídos,, porte une chemise de crin, et fait jouer ta disciplíne sur sa blanche peau. La période pénitente est-elle terminée, Son Altesse Royale retourne au Luxembourg, rouvre les bras aux voluptés, et double le mîticc inférieur dc scs garda. Si Lime peut être sauvée ainsi, k roule du salut n’est pas trop difficile.

Depuis environ un an, on parle beaucoup en Europe du diamant le plus gros qu'on ail encore vu : il pèse plus de six cents grains cl n'oftre pas de défauts. Voici l’histoire de celle pierre extraordinaire. Un ouvrier libre dus mines du Mogol ayant trouvé cet énorme dm-m.ijil. se l'imiriua dans k fondement avec une rare habileté, puis ¡1 se fit à k cuisse une large incision d'où le sang jaillit par torrent. La gravité apparenta de cette blessure fit qu'on sortit l’ouvrier de ta mine sans avoir pris Jcs précautions ordinaires, qui sont de purger les travailleurs, ut de leur donner un lavement, afin de leur faire rendre les diamants qu'ils pourraient avoir avalés. Le mineur, étant resté seul «près le pansement de sa cuisse, retira le diamant du, lieu où il l’avait caché, el le plaça dans une cachette plus sûre. Bientôt cet homme, feignant de nu pouvoir plus travailler, se fit payer ce qui lui ¿lait dû, pour ne pas déceler sa richesse, cl passa en Europe,

Arrivé en Angleterre, le possesseur du diamant le vendit « M» ¡'iu 1, beau-frère du secrétaire d'Etat Stanhcp^ Un agent chargé de revendre en Errance ce diamant en tlcmambiil quatre millions; Je régent en fil offrir deux il y a deux mois. Le courtier ayant pris les ordres de M. Pili, et nul autre acheteur ne se présentant, M, le duc d’Or-kans a pu terminer ta semaine dernière ce marché, que tous les joailliers trouvent avantageux- La ventea été fai ici terme; un payera Pinlérèt dos deux million» nu denier vingt, et l’un donnera ou nantissement au vendeur des pierreries de la couronne pour une valeur

equivalente ii celle de PaiqujAÎtion. Il est Stipulé dans Le traité que Louis XV : à w majoritei pourra rompre Je marché s’il le peut, ce rjiii parait peu. probable. Le diamant acheté dc M, Pïlt, et qui portait ¿on bout, a reçu celui du r^enL

L'a n'a Ire des princes légitimé# est enfui terminée. M. le doc dit Maine et AL le comte de Toulouse avaient préparé, au mois de juin, une nouvelle protestation contre les requêtes qui les concernent; mais Jj. te duc et ÂL Je prince de Coati, .< étant rendus ou parte ment Je Si, ojiiinrcnt de cette compagnie que la pro le stat ton ne serait point reñir. Enfui le conseil de remenee, après plusieurs séance, consacrées ticlusivemenl à la question dont il s’agit, rendit dans les premiers jours de juillet un édit portant révocation de celui de 171E qui accordait a us princes légitimés les mêmes droits qtfam princes du sang. Le parlement a enregistré sans discussion le nouvel édiL M'.L ilu )l;iii]& et de Toulouse ont montré beaucoup de grandeur dïunequand ii kura été notifiai mais hi dudnisz du Maine aT dit-On, éprouvé de longues vapeurs, dont le cardinal de Polignac a eu beaucoup de peine à h guérir. Quant ó la pauvre d cm ni selle Ikiau-nay, avocat en jupes qui avait si bien et si longuement fait plaider sa plume en faveur des légitimés, on est venu l'enlever un de ces matins h Sceaux pour la conduire à la Bastille, sans que sa maîtresse, déjà guérie de scs vapeurs, ait daigné dire un mot en sa faveur. Mademoiselle Delaunay, que Von dit être la plus obligeante personne du monde, a déjà rendu des services mieux reconnus au chevalier de Mesnil, prisonnier fort aimable qu’elle a rencontré au château Sai ta t-A cecine- tout le monde n’est pat ingrat.

lui banque de Law, ses actions Cl se h billets fruit toujours fureur; cet établi s sèment a pris cette un née une grande extension. Un arrêt du conseil, en date du 10 avril, porte que les billets de banque seront reçus dans toutes tes caisses royales. Ce n’csE pas tout : des let-kra patentes, motivées sur l’ace roi ssem cm d'activité que le nouveau système a donné aux compagnies déjà formées pour l’exploitation de nos colonies, créent une nouvelle association sous le titre de compagnie d'Occident mi du Mississipi, j laquelle Je roi abandonne toutes lis terres de la Louisiane. Le fonds social est fixé à cent millions, ré-pariis en dcm cent mille actions, (lotit la valeur peut être fournie eu kl. ri., A chacune de ces actions est attribué Lin dividende de quatre pcnf cent, indépendamment des répartitions qui pourront résulter des brriélices ihi Commerce. M. Law est no nu né principal directeur de CCtle U-OUVUlk L<ini|i;ij^jc.

Tandis que notre commerce reprenait quelque faveur par le crédit, le prince régent a senti qu'il ne fallait laisser entraver se# relations, ni par les disputes religieuses, qui rompent la bonne intelligence parmi les ho.....tes, ni par des appréhensions impirée* aux specuLi-teurs sur leur propre sûreté. En conséquence , une déclaration du roi. en date du 7 octobre , défend d’écrire ou de parler en public pour ou contre la bulle Cniÿcmhis; ci une amnistie générale accordée h tous fourni Récura, receveurs des finances ou traitants, a para dans le mémo temps. L’édit qui emisat ru l'amnistie porte suppression de la chambre de justice. Cette mesure a reçu la plus bruyante sanction de la part des habitants de Paris, parte que les riches financiers, toujours en crainte de se voir enlever leurs richesses, les resserraient ri InL.dcnt peu de dépense. En général, h- putnie n'aime point les cił&iwjsitî4n.b Y<?¡irtrBs-ivus } ci c c^s pcMir crin (|U 11 lie ]RJtiQiLC sjucrc l'occasion de faire un mauvais parli à M. d’Argensun, Le plus attentif des hommes Ł réprimer tous les vices, excepté les siens cl cm de fes amis.

Ji y □ quelques jours, les dame# rte h plato Mau beri, ayant vu ce magistrat descendre de voiture près de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, mirent ses laquais en fuite par une mitraille soutenue de poires, de marrons, de pot....... crues cl cintos; puis, Æni parant du lieutenant de police, elles le portèrent sous une gouttière qui ver-gail les restes d’iluc pluie d'orage- l.à, AL d'ArpeüMU, ruante nu sons ]* cascade par cinquante mains vigoureuses, reçut, pendant huit ou dix mi trilles, une douche complète sur su tète aussi dépourvue de cheveux que le genou d’un enfant. Pendant ce temps, la perruque moire du mugis irai voltigeait au-dessus delà foute, renvoyée d’une fruitière à une marchande de poisson, et de celle-ci à sa voisine l’é-cxillère. Enfin après avoir été gratifié de l’assort iment le plus riche d'épithètes injurieuse s le lieutenant de police obtint grace de l’&ran-glenient, pour lequel deux ou trois furies à éventaire avaient opiné. 11 entra (1:.us l'église tout grelottent, tout dégouttant., mais te sourire sur les lèvres, et pria le suisse de baiirt-Nícelas d'Aller lui chercher de» i iii bits pour réparer l'effet de ce qu'il appelait une plaisanterie de ccH datura, Si M, d'Argenson e$l sévère, il faut convenir qu’il a d'ailleurs Je caractère Men fuit.

Un incident financier très-grave marque la fin de cette ann^e ; les Emis de Bretón<■ ^m refusé Je Job orcituiE en alléguant qu’l J s ne pouvaient L’aCwrdcr ^n* cou naître l'élut de leurs financés,,' Ui dit tout bas qu'A Ibcn'ui, toujours occupé de susciter au régent des cm-burras cl des entraves a soudoyé des agents dans l’une des provinces les plus remua nic& du royaume. S’il en est ainsi* cel ludku Ł réuni

peut-être au delà de ses espérances : lu états de Bretagne ont été cassés, et cet acte d'autorité pioduit dans la province une grande fermentation. On craint une révolte, que le parlement de Rennes Jui-même fuit redouter.

Au milieu des vices propres à notre époque, il en est deux qui s’offrent sous un aspect nouveau, cl dont je dois enregistrer la vogue; ce soûl k bd oír el le tan fon. Le bd air consiste à montrer la plus apathique i nd ¡ fférente pour ses a il. lires, à se moquer de m* de îles, à se mésallier en épousant la fille d’un riche financier pour faire croire qu’on 1rs payera , et à s’acquitter finalement en fallut distribuer des volées de coups de biton à ses créanciers. 1-c bon ton est de nier La vertu des k......es, mimé celle de sa mire; attendu qu’il n'y a pas absuloie nécessité d’être le fils de son père, puisque, g rice à uns lois, on est toujours sur d'hériter des titres tt des biens. On voit que le dix-huitième siècle commence à marcher sur un bon pic il,

CHAPITRE IV/

1* ■ *.

RicLeLicu et madímoí selle de Valois & Saint-Cloud. — La duchesse douairière d'Orléans eiiïit le lyttims de Law. — Meadcmoiwllci de Valois cl do Charoláis à l'Opéra. — Duel de mesdames de Nosie et de Polignac pour Richelieu. — RctOnnaissaiict du duc. — La MUT des Cuisines. — LC clin alier do Die. — Suhqtjtution forcée, — Cela finilcomnio cela avait commenté- — Rétablissement des secrétoires d'Étal. — La chandelle flottante. — Nouvelle refonte des CMûïiaies. — Mort Je Mario do Medico, veuve de Jacques II, — Le Brutus du Nord. — Dteiićaoco absolue de» priores légitimée. <—Donanrs per* son neis accordé» au comiede Toulouse. — Rallo conduite de ce seigneur. — Quadruple alliance. — Ofidlps, tragédie do Voltaire, — Panícula rites sur ce poète.— Prise d'habit d‘Adélaïde d'Orléans. — pélicoa mndiïuaa d&na lu wu-WOt de GtallrBi — Les Phffippt^uej. — Nouvelle bulle de clément XI sur la COaslituEion.—■ Troubles nouveaui qu'dla Cau&o. -- Mort do Charles XII4 — Coup d’œjl sur h Suède. — La banque du Lav est déclarée banque royale. — RiuliCsws düIoseuIcS dc Law. — üo financier est décrété de prise de corps par le jurktncriL — Exil du chancelier d'AguesseflU- —- P'Argon.-du oMient les sceaux. — Réjouissances dos filles publiques à cette occasion. — Amours de il. d'Argentin, — Le pacha des couvents. — Vue intérieure du monastère de la Ma déteint du Irai nal. — La EülkMi; histoire de CCttú fifia, — Les damu de la cour se prosi ¡[liant chci la Fillon. — Singulier quiproquo. — Conspiration do Celhmaro.—Son objet. — Arrestation du prince de Cellamare. — Ar-restationR. — Compliment dit cardinal de Nouilles.— L'ambassadeur de Franco quitte Madrid. — Lu due et la ducboMO du Naia* sont arrêtes, — Les lave-i:.. ni/ ..-j.....1 :.-,. uart du nurOahtai d'iJurvviart ot de MoubVveL

Depuis que le duc d'Orléans a fait bon cher h chstiêrt par laquelle Richelieu s'est i u li nii u i t quelque temps chez mademoiselle de Valois, les entrevues tics uníanla sent de venu es fort difficiles à larris; mais il or ri vu mu vent que In jeune princesse suit sa grand-mère à Saint-Cloud, où elle va une ou deux fois par semaine, même l’hiver* Alors Je dite mérité dans su chaire de pu s le à unse heures, arrive ¡1 minuit dans Je jardin du château, cl entre sans obstacle chez u maîtresse, dont lesi croisées se trouvent de pkin-pied avec nn parterre. Ces expéditions ¿molliriiNcs. août te plus ordinairement sans danger, parce que, de deux choses l’une, ou l'honorable douairière d’Orléans laisse évanouir dans un sommeil profond les vapeurs du vin d’Aï ou bien elle prodigue au financier Law, qu’elle aime encore plus que Je ré-gctil ne l’estime, l’assurance que sen systânu Lui plaît beaucoup. Dans l'un ou l’autre cas, Son Altesse laisse sommeiller en paix sa surveillance, et mademoiselle de Valois veille pour son amant. Mais quoique, de son côté, le duc ne dorme guère, la petite princesse ne laisse pas de lui rcpTméheT la com¡miction Je ton inirigne avec mademain selle de Cliarokis* Le lendemain, à l’hôtel d« Cfoidé, c'est la contre* partie qud Ricbelicn entend. Il répond de ^oii mieux a ce lit: double sixie de repwche.^ mais, Cl........ les proira tel» ns évidemment men-teiises i|ii il kit de part et 1 l’autre ne sont pas rassurante», les deux tendres Altesses se haïssent cordialement. LL faut voir les princesses placïiu vis^vis l’nnede l’autre à l'Opéra, quel mépris mutuel elles affectent, quels regard de fureur réciproque partent de leurs beaux yeux, su ri nu t lorsque l^kmant commun excite par sa présente ces transports jjikiux- C'est un spectacle plus curieux pour te public, que la pièce qu'on joue sur le théâtre. Heureux temps où les princes du sang royal donnent la comédie à la nation I

Mais voici deux dame» qui s'envoient, pour te duc de Richelieu, des munitions bien autrement sérieuses que des sourires a mers et des œilkdea courroucées ¿ il n’est question, de la porte Saint-Antoine à la porte Saint-Honoré, et de la barrière Saint-Denis à celle d'Enfer, que du duel de madame de Poligmtc et de madame de NcJt- Les vieux livres de chevalerie, tomme tes romans modems, sont pleins du combats singuliers sou tenus pour les belles, mais il appartenait à notre dpo^tté d’offrir le premieu exemple connu de deux femme» disputant le pistolet au poing La puas Lésion d’un amant.

Il était dix heures du matin ; mwiamet de Neate et de PoRgn^i . sans rouge, vêtues et; ams&onca, accompagnúcs chacune de demió* moins, ci ne laisam suivre de leurs laquais portent des priíbu, ar-livèrefr* au bois de Boulogne, On avait ex tendu dire, te veille, à

madame de Nesle, « qu’il s’agissait de faire décider par le sort des » armes à laquelle des deux appartiendrait le mortel chéri; que, pour » elle, rien ne lui serait plus doux que de tuer sa rivale, et qu’elle » comptait pour peu de chose de rester sur le carreau. » Madame de Polignac avait raisonné à peu près de la même manière. C'était dans ces dispositions que ces dames arrivaient sur le terrain. S’étant enfoncées dans le bois, où elles choisirent le lieu propice au combat avec un sang-froid qui eût fait honneur à deux mousquetaires, les rivales s’arrêtèrent, cl, après une révérence préalable, tirèrent chacune un coup de pistolet. Madame de Nesle chancelle, tombe, et au même instant l’albâtre de son sein est ensanglanté. « Va, dit madame » de Polignac fière de sa victoire, je t’apprendrai à vivre, et à vou-» loir aller sur les brisées d’une femme comme moi... Si je tenais la " perfide, je lui mangerais le cœur après lui avoir brûlé la cervelle! » Un des témoins, en reconduisant le trop irascible vainqueur à son carrosse, lui lit observer qu’il n'était pas généreux d’insulter son ennemie après l’avoir blessée. « Taisez-vous, jeune étourdi, répondit i» madame de Polignac, il ne vous convient point de me faire des » leçons. » Celle réponse prouva aux assistants que le jeune étourdi ne s’était pas toujours borné, près de la dame, au rôle de témoin, ct que si elle voulait aimer Richelieu sans rivales elle ne se faisait pas de scrupule de lui donner des rivaux.

(Cependant les témoins de madame de Nesle s’empressèrent auprès d’elle; on ouvrit sa robe un peu plus que la pudeur ne le permettait, mais juste autant que la nécessité l’exigeait, cl l’on reconnut par une douce percussion que la gorge n'était point atteinte. Le sang venait d’une simple égratignure à l'épaule, sur laquelle le plomb fatal avait heureusement glissé. « Ah ! tant pis, s'écria madame de Nesle, j’aurais » voulu qu’une blessure au sein fût l'enseigne de celle que l'amour » me ht plus profondément pour lui. — Mais lui, dit un étranger qui » avait aidé les témoins & panser la blessée, lui, mérile-l-ii un si » beau sacrifice? — S’il le mérite! reprit avec feu madame de Nesle. » Ah ! que n’ai-jc un sang plus beau à verser pour Richelieu! je le » répandrais jusqu’à la dernière goutte ! Toutes les femmes de la cour » lui tendent des pièges, mais j'espère que la preuve que je viens de » lui donner «le mon amour me l'acquerra sans partage. »

L'étranger sourit avec un air d'incrédulité , el l’on va voir s’il avait tort. Le soir même, Richelieu apprit le duel dont il avait été la cause, ct serait sans doute le prix, ajouta celui qui l'informait, n La cause, » bon, s’écria l'insigne libertin, mais pour le prix... diable m'emporte » s'il en est rien. Au reste, ces dame» ont été bien bonnes «le se bat-» Ire pour moi : je ne sacrifierais pas un «le mes cheveux ni à l'un ni » à l'autre.t,'est de l'histoire ancienne que mes intrigues avec elles...; » el puis je ne m'en souciais guère...; ce sont elles qui ont absolu->» ment voulu de moi...; elles m’ont eu, qu'elles me laissent en repos » Ct cherchent fortune ailleurs. •

Si le duc s'exprime de la sorte sur des femmes qui se battent pour lui, que sera-ce de Celles qui l'imitent dans scs infidélités? On en va juger. Madame «le Ga-brinni avait eu son tour; mais ce tour était passé cl M. «le Brogli«- consolait cette «lame de la fuite «lu volage Richelieu. Celui-ci avait trouvé- tout naturel que celle beauté délaissée eût cherché des consolations; mais il trouva impertinent le retour qu'elle voulut faire vers lui après l'avoir remplacé. Un jour que; par poflrucri/iluiii a des reproches, madame de Gœbrillanl marquait au duc qu’elle (‘attendait le soir au Palais-Royal dans la cour des Cuisines, il écrivit au bas de son billet, qu'il lui renvoya: « Le rendez-» vous est bien choisi; vous pouvez rester dans «a cour des Cuisines, » car vous n'èlcs faite que pour charmer des marmitons. Adieu, mon » petit ange, u

A peu près dans le tentas où le. duel de mesdames de Nesle ct de Polignac était le sujet de tous les entretiens il se passait au Luxembourg une aventure galante d’un genre neuf, bien que lu carrière soit battue dans presque toutes ses directions.

Le comte de Riom, amant en titre «le la duchesse de Berry, avait en province un cousin nommé le chevalier de Die, auquel il prit fantaisie de venir à Paris pour tâcher de mettre en œuvre une taille élégante, une jambe heureusement tournécet la figure la plus agréable. Die alla d'abord trouver son parent, qui lui procura l'honneur de faire sa cour à madame de Berry. Le beau provincial plut tout de suite à la princesse; elle ne tarda pas de lui donner un logement dans son palais. Une quinzaine de jours après l'installation du chevalier, Son Altesse Royale étant seule avec madame de Mouchi, sa dame d’honneur, lui parla dc M. de Die.

« Vous le connaissez? lui «lit-clic.

— Je crois que oui, madame; il me semble que je l’ai rencontré dans les corridors.

— Il vous semble... dans les corridors... vous rougissez, madame. — Votre Altesse Royale se trompe, il n’y a aucune raison pour... — Pardonnez-moi, il * a des raisons pour... M. de Die est votre amant

— Je vous assure, madame...

— Epargnez-vous la peine de chercher à me donner le change; quand je ne saurais pas de longue main que tous les nouveaux venus au Luxembourg sont favorisés de vos bonnes grâces, j’ai fait épier lo chevalier», et, celte nuit, à une heure el demie du malin,,.

— Pardon, princesse, pardon...

— Je ne vous fais pas un crime de votre sensibilité, ma chère; mais avec moi il faut avoir de la sincérité,

— Votre Altesse est si bonne...                              »

— Ecoutez, madame de Mouchi, vous donnerez rendez-vous pour ce soir, à minuit, au chevalier.

— Si madame la duchesse me l'ordonne...

— Gela m'obligera... Vous n’aurez point de lumière.

— Il est vrai qu'il n’est pas indispensable «l’en avoir...

— A celle même heure vous serez ici, dans mou appartement.

— Et M. «le Die?...

—- Je me charge «le le recevoir chez vous.

— Votre Altesse Royale nie fait l'honneur de me dire...

— Je vous «lis que vous passerez la unit dans mon lit et que je la passerai dans le vôtre... Trouvez-vous cela clair?

— Très-clair, madame... J’obéirai. »

Les choses s'étant passées comme la princesse en avait ordonné, M. de Die trouva que sa maîtresse, dont la taille était, la veille, fine et élancée, avait pris beaucoup d'embonpoint dans un seul jour; mais bientôt d’autres détails lui révélèrent la substitution, et madame de Berry, qui était satisfaite de l’épreuve, se déclina.

Cette intrigue ne dura que six semaines; au bout de cet espace de temps le chevalier, que la duchesse avait cru digne de figurer parmi les demi-dieux, redevint à scs yeux un homme à peine ordinaire. 11 s’était rendu comme de coutume chez la princesse, lorsqu’au lieu des formes un peu fortes qui lui étaient offertes depuis un mois el demi il retrouva sa taille line cl élancée... Une nouvelle substitution terminait l'aventure comme elle avait commencé ct M. de Die sc tint pour averti.

Les conseils établis par le régent, au lieu des secrétaires d’État, pouvaient avoir quelques avantages sur eux quant à la sagesse «les actes «le l’administration, parce que plusieurs avis assurent un meilleur choix de moyens qu'un seul. Mais l'exécution devait être lente, comme toute action à laquelle concourent divers agents mus par «les volontés différentes. D'ailleurs, en multipliant les membres du pouvoir on peut multiplier aussi les séductions, cl peut-être est-ce là le vrai motif qtii a déterminé le conseil de régence à rétablir celte an-néc (.es secrétaires d’État.

Une de ces pratiques superstitieuses qu’il serait du devoir de» gouvernants «le combattre dans le public nu lieu de laisser un avide clergé en faire son profil, causa dernièrement un grand désastre à Paris. Une bonne femme dont le fils s’était noyé dans la Seine ctqui voulait retrouver son corps pour lui donner la sépulture, reçut l’as-surancc des commères,- scs voisines, qu’en plantant le soir une chandelle allumée sur un pain qu'elle laisserait aller au fil de la rivière elle verrait la lumière s'arrêter, par le pouvoir de saint Antoine de Pade, à l’endroit où le noyé était gisant. La chandelle s'arrêta en effet, mais ce fut près d'un bateau de foin qu’elle enflamma et d’où le feu communiqua à un autre attaché auprès. La flamme ayant bientôt consumé les câbles «pii retenaient ces bateaux, ils descendirent le cours «lu fleuve, s'arr«:lcrcnl sous le Peùt-Pont et incendièrent les maisons bâties dessus. Les malheureux habitants, surpris par l'élément destructeur qu’une sorte de prodige faisait élever de l'élément qui lui est le plus opposé, se troublèrent, perdirent la léte. Un grand nombred'entre eux furent brûlés; d’autres n’échappèrent aux flammes qu’en sc précipitant dans la Seine, où ils trouvèrent la mort.

Les maisons du Petit-Pont oui été presque entièrement détruites, espérons qu'elles ne seront point rebâties cl qu‘il sera permis enfin de respirer un peu d’air pur dans ce quartier insalubre1.

Un édit du 3i mai ordoude une refonte générale des monnaies et une nouvelle augmentation dans la valeur numéraire des espèces d'or ct d’argent. On assure que celle mesure a pour but de donner plus de faveur aux actions et aux billets de la banque, en Uni ntic public dans une continuelle incertitude sur les matières met a II pies. Si le moyen u’est pas «l’une rigoureuse loyauté il est du moins d’une adroite politique; mais il fait murmurer, parce que, nonobstant le mépris «pie M. Law fuit de l'or, la multitude ne parait pas encore dit* posée à lui préférer le papier.

Marié deModène, veuve «le Jacques II, est morte à Saint-Germain au sein de la piété la plus exemplaire, qui, à qtiehpies lacunes près, «lit-on, l'anima toute sa vie. Lorsque celle princesse sc réfugia en France à la fin de 1788 , le comte «le Lauzun fui, comme on sait, son conducteur, son appui, son défenseur, cl l'on assure que, touchée de scs soins assidus, clic ne put se défendre «l’un sentiment de reconnaissance que les séductions du favori «le Louis XIV entraînèrent fort loin. Ce prince lui-même avait tant fait pour la reine d'Angleterre, qu’il y eût eu de l'ingratitude, toujours scion les on dit, à lui refuser les marques de gratitude que Lauzun avait obtenue* à meilleur marché. Marie Stuart, qui mourut il y a quelques «nuées, prouva, suivant une opinion presque universellement admise, par un

témoignage vivant, que un mère u'avait point clé ingrate envers Je grand roi.

Lorsque le ciar Pierre vint A Parts, il ¿lait brouillé avec son fils, qui avait quitté nés Etals, Le monarque ruste dit alors qu’il voyageait tranquillement ri ou craignait poim une révolution. Il parait cependant qu’elle était il craindre; Sa MnjcMé avait même ordonné qu'on fortifiât Sâini“Fétcrshourg, Il est devenu évident depuis que le cza-rn^ itXf mi heritier présomptif île h cottronne de Russie, songeait a se faire un parti pour s’en emparer dit vivant de son père. Arrête par ordre dn Pierre, ce prince a été traduit devant un tribunal composé de linii archevêques, huit îirchlui^tidritcs, buaurrnip d'auhca eedésmtiques ri iront vingt hoyanl*, qui, après l'avoir cou vaincu tic hante trahison, l’ont à ruuaiiimitê cmiitamné à mort le t juillet,. ■ Le * jdqrmenl rendu contre mon lila, écrivait le même jour Pierre i son j* envoyé à Paris, me jolie dans un grand embarras î j'ai peine à le * faire mourir, parce ce que la nature s’y opposeu’ni peine aussi à * lin taire grâce, parce que j'ai tout lieu d’en craindre de nouvelles ■ Conspirations. » —

« Dieu m'a délivré de l'inquiétude où j'étais, écrivait le czar trois » jours plus tard ; mon fils mourut cc matin des suites d’une attaque a d'apoplexie, qui lui prit en entendant lire son arrêt... Je ferai » ouvrir son Corps demain pour éloigner tout soupçon d'empoi^ou-* ncinent. »

Ce soupçon subsiste/ On m'appelle plus Pierre I" que le [ÏHihMt du Atané, Le raarowitt laisse deux enfants, UH fils cl HOC fille, qu’il eut de ta princesse de VolFcmbit tel.

Les uvéi.......... que nous voyons en France sont d’une gravité mc i ns tragique ; mais en voici un qui Tic manque pas d'importante. Le :p soûl, à huit heures du malin, un conseil eUraordinoi r<t de ré-getu e se réunit au Tuileries. Le psrleinujn avait reçu la vrille l'ordre de s’y rendre rb mbCS ronges; les pairs, les maruchom de Frunce, les gouverneu a des p.-ovjmms. Us chevaliers de l'Ordre et le conseil d'htal étaient rfpilrtitmł cmii umpns. Ou vit des sept heures ul <temic plus de cent soixante membres du parleuiunl en costume huiler ¡air le quai les b’itimcuU du Liuivre |mur se remire au château, après s’ùrc réunis au palais, Pendant ce temps, le régiment des gardes se divisait en deux lléluClieniecits ; dix mini pagures se luudireut au bout de la rue de Richelieu sur 1c boukvarJ; dit autres iiui iqiL iriil le préau de la foire Saint-Germain. Les gendarmes, les chu voit-Kg ers et tes mousquetaires, consignés dans leurs quartiers, ne tenaient prêts a mouler a cheval; h-s cbcvutis vlaicul «cl lés, bridés, et il était enjoint an, nfTuucrs d'envoyer d'heure lu Leurs prendra «h . urdm oux Tuileries»

AL te duc du Maine et M. te comte de Tint lint se étaient arrivés des premiers au conseil de régence; on remarqua qu'ils se plaçaient au dernier bave des pairs, et cette modestie avait trouvé dus admirM-teura dans l'assemblée, lorsqu'un conseiller n'Elut s'étant approché dc M. le comte de Tcllloil&r , lui parla quelque temps b l'oreille, I ji instant après» l'amiral «le France dit tout haut a M. te duc du Maine: i Mon. Frère, sorums; je sais qu'il v* ne passer des choses que nous * ne devons ni voir ni entendre. * A ces mots les bis naturels du Louis XIV se levèretU et quittèrent lu malle.

A pidne les princes l- ipiiiués l'iamut-ita sortis, que Louis XV cuira en habit de lit du juste e, e! te plac* sur son trône, avec huile la di-giúte qu'on peut attendre d'n» mniiarrjuo d« fruit an*. Le dtic d Al— bret, grand Hm m b H tan, resta détenu mu pieds de Sa Majesté, lui-disque le jp rdc des seca ut vu unit s’asseoir, au bas de la dernière marche de l'estrade, devant une petite fable préparée pour lui. Le régent était awiis un tète du premier banc des pairs*

La séance s'ouvrit par te lecture que fil te garde des sceaux d'un orrèlé du conseil de régence rendu le b de ce mois et qui casse un arrêt du parlement dan* lequel ce Corps avait Jigrauili scs prérogative:» cl sa jurdiulton* L'arrêté du conseil de régence, tout en rendtint hommage à l'autorité du parlement, Ta hut rentrer dans les limite-, d'où die voulait sortir, .11. le garde des sceau % requit Teiir^gisl re-Hicnl immédiat. ,11. le premier préside»! voulut demander, au nom de Sa comparóte, te temps d'cxauùuer « ul acte du conseil de Sa Ma-jc^té ; mais le chancelier, après avoir appuyé J genou sur h dernière in a relie du trône, comme pour prendre tes ordres de Louis XV, dit en se ruiournaul vers rassemblée i <r Le roi vêtu être obéi siic-le-champ. » M. le ducd'Albret m'a rapporte depuis que l'entent couronné fêtait écrié en ce moment : « Tiens, mais je n’ai pas dit cela, moi*,, a N t'an moins personne ne répliqua plus*

Celle disposition si glorieuse pour l'amiral de Trance est en mémo temps le plus sanglant outrage qu'on pût faire a M. le duc du Maine. Peut-être te régent, si calomnié, si desservi auprès de Louis XIV par te billard du cc monarque, deit-il être excusé jusqu'à un certain point dan^ l’exercice de scs vengeances; mais ¡I eût été plus digne d'un descerníani du vertueux 1 unis Ml Je dire à son exemple : ■ Le » régent de France ne venge point les injures Lútea au duc d’Or-• léaos, i» Cependant l’humiliation du M. te duc du Maine allait encore devenir plus amère ; quand lus édits eurent été enregistrés sans 311'une seule voix se fût élevée pour s'y opposer M. te due de Bourbon émonda la surintendance de rmlutiuiinn du roi, que m nuissmice lui déférait du droit. IL le due d’Orléans ajouta que par son rang à la pairie M. le duc du .Maine nuirdmiit après M. le maréchal de Villero! i| un pouvait ;ws conserver l'autorité sur lui; La requête de If. In i/ijc, ainsi motivée, lui fut accordée sans la moindre contestation. Si M. te colonel général des Suisses n’a pus plus de parlions à l'-irisqnc parmi lus pairs, je ne vois pas pourquoi le régiment des gardes a planté lu piquet six heures durant sur le boulevard cl a la foire Sai ni -G c ruta in ; car iTaillmirs je ne crois pasque les Parisiens aient jómate été tentés députe h Fronde de se faire tuer pour la plus ou moins grande autorité de* perruques du parlement.

Disque l'assemblée fui finie, on se mil, selon tes ordres exprès du régent, à ilùmeubler l’apparie meut de M. cl madame du Maint aux Tuileries; le lendemain avant la lin de la journée M» te duo y était établi,

M, le duc du Maine ressent vivement riiiimilútlion qu’on lui Fait subir; il a déjà ilrimnnlé plusieurs fois audience û M. te duc d'Or-Jeans, afin du lui prouver, dii-il, qu'il n'a rien fait qui ait pu lui mériter un son si riguiirtux. Le régent se refuse cniisianimuni à l'entrevue, dècLTHiiil ■ que ce n'est passant desrnisomi essentielles qu’il * ;u;it, ci ajiinlant qui- M le duc du . miiic doit lui savoirgré du soin » qu'il prend tic les taire» *

L'a miu ite u est gramie dans toute lu pnigénl mro légitimée de Louis XIV : miníame du Conti s’est rendue a Sceaux pour essayer de cojisoler lu dndiChsc du M.iinc; madame d'Orléans ci mime madame Je n.MtrUrxi ont otii uno üchibljiblu démarche auprès du la princesse cploruc, et ces tern te ru* lui om jor.- «prctien étaient loin d'approuver ce qu’ont l'ail M. le régent et IL fc duc. Ce M-rmc-m devait cl CE túnel rc, puisque uni"urne lii JutheiSe Cl madame d'Orléans sont Sii*ur> de M. le duc du .Maine.

Pendant que ces événements se passaient à Paris, une nouvelle alliance était conclue à Londres entre la Franco, l’empereur et la Gramie-Brulagne ; les Fiais Généraux de Hollande n'y ont point encore accédé. Lu traiié , conclu cu jiant, porte rciiímeh.tion absolue de ( jinetes \ I il ions tes droits sur fa couronne d'Espagne, h en ml ilion néon mu hm que, par nu irahr a intervenir, Philippe V renoncer., de an il côté n toutes les possessions un Italie ou dans les Paisdhs qui oui npiMFtaiiu autrefois :■ ta mminrchie espagnole; sauf lus successions éveíiliiutJUí tics duchés de Parme et de Toscane, dont l'empereur s’oblige a donner, quand il y hura lien. l’iuviMiinrr a la reine .1’1-1— pugne. Il est stipulé par l'aliîuiicc de Londres que le due de Savoie sc dessaisira de la Sicile en faveur de l'empereur, cl qu'en échange oti lui fera céder par Philippe X Tile de Sardaigne qu'occupe indû-mern ce dernier souverain.

Sa M;ijr.té ( tel ludique est, comme on le prime bien, fort éloignée d’accéder à de telles siipulntious, dam lesquelles, pour la renuncia-lion dérisoire de i .hartes \ ! à une illusion, on intpoic au monarque castillan tics renonciations sérieuses el dlecllvra. ALúa Alberont, dont l’audace et la suhlilité diplomatique sont extrêmes, ne muntre pas autant de rcsHtoiiréês d'esprit cl d'assurance pour snuienir la guerre. Avant même que les ambassadeurs qui traitaient a Londres fuxscnl eéparés, l'amiral anglais Bing attaqua ITsendre espagnole qui pmlê-guiúl les temipcs du barquees cil SardsqfOe, s’empara de plusieurs vaisseaux, dispersa le reste et obligea les conquérants à quitter pré* cipltauimuni Tile qu’ils avaient occupée quelques mois.

Les comédiens français, ont joué, vendredi 18 septembre, l'Œi/qis de M. Aroucl, qui, depuis que kpie temps,;! pris te nom dc Wdlaire^ à cause de la prévention presque générale attachée su sien par suite des satires *.< ce jeune puéle. L'auteur de la nouvelle tragédie riant encore à la Bastille te jour de la première représentation, n’a pua joui du succès de cet ouvrage, succès que Lun peut qualifier de triomphe. Mais, trois jours apres, M. Voltaire a pu moissonner lui-mèine les lauriers que le public lui décernait; M. le duc d'Orléans* pardonnant aux À^artmeiiU de l'esprit un faveur des élans du guuæi avait rendu la liberie à l'auteur d'MJqui. Pendant huit jnm> ^ r !■ luire a été, dons l'opinion des spcclMeurs, placé au-dessus de Lui-

neillc et de Racine ; mais le neuvième jour l’enthousiasme était un peu calmé, et la critique est venue. La grande supériorité du nouveau tragique ressort d’une versification noble, pompeuse, étincelante, qui séduit et entraîne. Mais, j’oserai le dire, cette versification brille presque exclusivement par le choix des expressions, par l’arrangement coquet des mots. Les vers de Voltaire me semblent d’autant plus sonores que la pensée y tient moins de place. Sans doute les admirateurs du brillant écrivain me jetteront la pierre; les fanatiques sont absolus : il faut qu’on adore l’objet de leur culte ou qu’on succombe sous leurs coups. Mais la saine partie du public, celle qui ne loue ou ne blâme qu’avec connaissance de cause, confirmera tôt ou tard moii jugement. Quant au choix du sujet, il n’y a que des éloges h donner à Voltaire, qui d'ailleurs fut guidé par Sophocle. Il n’est pas hors de propos de dire que le grand Corneille fil jouer un Œdipe en 1659,

Visite do Pierre lo Grand aux Invalides.

et que le sujet lui avait été indiqué par le surintendant Fonquct. Ce ne fut pourtant pas ce financier qui exhuma le fils de Laïus de la poudre des bibliothèques de l’antiquité; Jean Prévôt, dès l’année 1605, donna une tragédie d’Œdipe, et Nicolas Sainte-Marthe, en 1614, en fit jouer une seconde. Aucune de ces trois compositions ne méritait de rester au théâtre , celle de Voltaire y restera. L’auteur avait d’abord composé son poème sans le ridicule épisode de l’amour de Philoctète, mais les comédiens ont voulu à toute force une flamme amoureuse; ce sont eux, et non le poète, qui doivent supporter le blâme de ce grand défaut.

Aussitôt que Voltaire fut sorti de la Bastille, il alla au Palais-Royal remercier le régent. • Soyez sage, lui dit le prince, et j’aurai » soin de vous. — Je vous suis infiniment obligé, répondit le tra-» gique; mais je supplie Votre Altesse Royale de ne plus sc charger » de mon logement et de ma nourriture.—Je vous le promets, ré-» pliqua le duc, si vous me promettez à votre tour de renoncer à » établir la réputation de vos contemporains. » Philippe proposa ensuite en riant à Voltaire de porter la queue du grand prêtre dans sa tragédie d’Œdipe; le poète prit la chose au sérieux, et suivit l’hiérophante de Thèbes en habit français. Le public, qui crut qu’on sc moquait de lui, murmura d’abord, il applaudit quand il eut reconnu l'auteur ; et celui-ci obtint ce qu’il avait recherché, une espèce d’ovation à brûle-pourpoint.

Cependant les ennemis de Voltaire ne tardèrent pas d’insinuer à M. le duc d’Orléans que l’inceste d'Œdipe était une allusion à îa conduite de ce prince : « Vous verrez, répondit-il, que c’est pour me » jouer pièce que Sophocle a imaginé ce sujet; » et Son Altesse Royale donna deux mille écus au jeune écrivain. Fontenclle, jaloux de cet acte de munificence, fit dire à Voltaire qu’il trouvait trop de feu dans sa tragédie. « Pour me corriger je lirai ses pastorales, » répondit l'émule de Corneille. Le régent promet au poete à la mode de le mettre bientôt à même d’échapper aux persécutions de sou

père, qui, dans une obstination très-peu poétique, le presse de prendre un état. Voltaire vient de temps en temps faire sa cour au Palais-Royal : un jour qu’il attendait Philippe au sortir du conseil, il Je vit tout à coup paraître suivi de quatre secrétaires d'Etat. « Arouel, ” lui dit Son Altesse Royale, je ne t’ai pas oublié, je te destine le » département des niaiseries. — Merci, monseigneur, répondit le » malin rimeurà demi-voix, j’aurais trop de rivaux : en voilà quatre » derrière vous. » Le régent pensa étouffer de rire.

Au bruit qu’a fait, pendant au moins quinze jours, la tragédie d'Œdipe, a succédé celui de la magnifique prise d’habit d’Adélaïde d’Orléans. Rien d’aussi brillant que celte cérémonie ne s’était encore vu dans un couvent; toutes les plus riches tentures du garde-meuble royal garnissaient l’église dé Chelles; une partie des diamants de la couronne avaient été montés au soleil du saint sacrement; plus de cinquante évêques, dans tout l’éclat de leur costume pontifical, remplissaient le chœur, enfin tout ce que la cour offre de plus distingué sc pressait dans la nef, tandis qu’une musique enchanteresse et cachée portait l’âme au recueillement, auquel pourtant peu de personnes sc livraient. . Ce spectacle enivra à tel point une jeune provinciale, qu’elle s’écria : « N’est-ce pas ici le paradis?— Eh! non, madame, » répondit quelqu’un, il n’y aurait pas tant d’évêques. »

La novice, belle comme Vénus, parée comme pour un bal, découverte comme si elle se fût proposé d’exciter les désirs, parut au milieu des religieuses lont elle allait devenir pour jamais la compagne, et qu’elle devait imiter dans leurs austérités... Le sourire, un sourire du monde, était sur les lèvres de mademoiselle d'Orléans, elle vit tomber sans regret à ses pieds l’opulente parure qui la couvrait. « Ces » atours, semblait-elle dire du regard', ne sont que l'appât des ve-» luptés, clics me souriront ici belles de tous les charmes du mys-» tère; » et l’illustre novice jetait les yeux sur trente jeunes sœurs qui l’environnaient.

Di el de mesdames de Ncdc et de Polignac.

La vie mêlée de pénitence et de plaisirs mondains que mademoiselle d’Orléans menait à Chelles pendant son noviciat, faisait le désespoir de madame de Villars abbesse de cette communauté. Lors de la prise d’habit de la princesse, cette dame, dont la piété est solide et fervente, était déjà résolu* à sc retirer d’un couvent d’où les austérités du cloître disparaissaient tous les jours de plus en plus pour faire place à des pratiques qui ne sont tolérées nulle part. Peu de temps après la prononciation des vœux de la fille du régent, l’honnête supérieure sc démit en faveur de la nouvelle religieuse, et sc retira chez les bénédictines de la rue du Chcrchc-Midi, avec une pension de douze mille livres dont M. le duc d’Orléans paya la cession de sa dignité.

Dès que madame de Villars eut quitté Chelles, la nouvelle abbesse bannit toute contrainte; son salon devint le rendez-vous ordinaire des religieuses jeunes, jolies, et peu soucieuse de la r¿8^’ Ou faisait

de la musique, non <Ie cette musique grave qu'on entend sou* la voûte noircie de nos temples, mais de celle dont on s'enivre sous la riante coupole de l'Opéra. Quelquefois il prenait à la princesse des velléités de peinture, de dessin; son appartement se changeait en atelier, où toutes les religieuses qui savaient manier le crayon ou le pinceau vci raient s'asseoir devant un chevalet. Henrem pour la rïglc quand les couleurs ou les pastels ne servaient qu’à reproduire des paysage, d<s fruits ou des fleurs; mais souvent, et par préférence, Adélaïde d'Orléans voulait que scs ¿mules peignissent des acadé-mies... Je iic sais, en vérité, ce que pouvaient dire les vénéra Idus confesseurs, quand toutes et;s nonnes artistes s'accusaient d'avoir peint eu pied Hercule, Apollon ou Antinous. Tandis qu'on chantait des scènes d'A rmide ou que l'on copiait de belles formes musculaires chez l'abbesse, trente ma cnn s abattaient toutes les clôtures que ma-dame de Chelles voulait faire reconstruire. M.iu ou avait démoli en on clin d'œil çt l'on rééditait avec une extrême lenteur. Pendant ces travail, la communauté resta ouverte comme une halle; tout le monde put y entrer à loisir, Les concerts, les soupers se succédèrent plus fréquemment que ja-mais, L'abbesse et quelques religieuses admises dans son intimité ne paraissaient, il est vrai, ii ces repas qu'au dessert; mais il arriva souvent que J es convives du SEie masculin s'égarèrent le soir dans les Corridor*, et l’erreur tes dirigeait toujours vers les cellules des plus ju-lies nonnes. Enfin, quand I architecte de la maison parcourait ces mêmes cellules pour ordonner des réparations, il se trouvailquc fous les barreaux des croisées étaient descellés.

Quant à madame d’Or* Jeans, elle reçoit, dil-ou, SAU!» déplaceEiient 4c grille, Cl le nommé Alignant, son intendant, et le duc son père, et meme Richelieu, dont l'illustre abbesse paraît avoir voulu connaître aussi les talents renommés. Les désordrcs de Chelles ont pris dans ces derniers temps un caractère si scandaleux, que beaucoup de familles ont fait sortir de ce couvent un grand nombre de noviecsqui avaient perdu celle quai té P-t des vomi un j.htu différents de ceux qirclles devaient prononcer un peu plus tard. Ajoutons que le publica tani crié contre les récréation* mondaine* de cette maison, que Philippe d’Orléans lui-minie s’est


Snri^-nt itüf pâtre de pi UW^... elle (Adélaïde d ürléjir) tiraille dans tes cloître, et fait mourir dû peur !» vieilles mères.


cru obligé de faire défendre à sa fille tes anearte, les séances de peinture et les repas du soir. Madame de Chelles se borne maintenant à couper avec scs religieuses.

Ce qu’il y a de plus extraordinaire dans Adélaïde d'Orléans, c’cst qu'elle fait marcher de lirai t. si ce n’est Ihmslériié île la règle, du moins les offices, les pratique*, les devoirs religieux, avec les lectures gu lu mus, les dulices de la société et les plaisirs de l’amour demandés à deux sexes .1 la fois. Quand l’abbesse de Chelles écrit à son père, flic lie manque jamais de mettre aii-dessOUS de sa signature ; ¿poma di yryms-ChrAf... ce qui fit dire un jour au prince : » Je ne sait, mais * je ne me crois pas au mieux avec mon gendre. *

'^ tante a parlé quelquefois dans ses Tablettes d’un poète nommé l.i jraugc-ChaUCül » auteur de quelques tragédies médiocres, cl qui, coiiinic tous ]L.S poètes, croit son talent bien supérieur à ce qu'il est. ^ Granie ii'ay^m pja trouvé au Pulais-Hoy.il les faveurs accordées à I Just"--1 hf-s i Lontenelic, à h MoUi'-lloudart, à Xaltaire,ù l)u-fresny , a< cu^ |c Jyç æQjqéans d'ingratitude; bientôt H le chargea de tous les viCcaT d^ lûus ^cs crimes, parer que personne n’est plus coupable aux y euÏ des aiiibiüciix que les princes qui nu les favorisent pas. Or, il suffit de ^c plaindre de la cour du régent pour avoir des droits aux faveur* de celle j^ Sceaux : Je* ennemis de Philippe y

sont toujours bien reçus. La Grange-Chance! s’y ht introduire, et bientôt il mérita b protection île La duchesse du Maine paria composition d’un ouvrage qui, peut-Être, a blessé Je duc d’Orléans plus profondément que toutes les calomnies dont il fut accablé à la fin du règne de Louis XIV. Cet ouvrage est une satire intitulée les FAihp-pique$i composition oh le régent est truité de la manière la plus iti-juricusc, la plus effrénée. Ce libelle n’a point été imprimé parce que personne n’cùt voulu se charger de l'impression; mais en moins de quinze jours plus de dix mille exemplaires manuscrite ont inondé la capitale cl les provinces. La duchesse du Maine a trouvé dans 1rs greniers deux cents plumes mercenaires pour multiplier cet écrit, oii la emturc hideuse des vices du régent n1 offre qu’un coloris couleur d rose auprès îles horribles suppositions de meurtre Cl d’uni poison-'•^O11 Que renferment ces mêmes vers. Les Pù t ypique s couraient d puis longtemps les salons cl lus rues que le régciil n’en avait poiH encore entendu parler; enfin, dan* un souper au Palais-Royal» une dame indiscrète hasarda quelques mots sur la fameuse satire; Philippe déclara qu’il voulait la voir,et le lendemain M. de Saint-Simon eut ordre de la lui apporter, « Lisez, * dit le régent au duc, qui lui présentait en hésitant le papier, Saint-Simon s'excusa en balbutiant, « Donne?, donc, » reprit Son Altesse Royale; et s'approchant d'une croisée elle lui les Phżhppęi^s. M. le duc d’Orléans était homme à rire du libelle s’il n’eùt attaqué que ses vices; il commença même parla, Ct dit plusieurs fois: ■■ VmJa de lions ver-. « M-iis quand je prince fut arrivé à la strophe où la Grange le représente comme l'empnî— sonneur delà fa tu il le royale, ses yeux se remplirent de larmes, il frémit, pensa s'évanouir, et laissant échapper le papier un même temps qu’il ii>ni]i;iij hii-inrmc sur un fililteiuL il dit U'mic voli étc ufîéc : rt A b l c'e u est trop, «cette horreur usl pins birle «que moi... j'y sueco ni lie. *

L’auteur îles PhUippirptes fut bientôt connu du régent, La voix, disons plus, fin-djgualicn publique le désigna à la vindicte de Son Altesse Royale. Le duc SÇ lit amener la Grange dans son cabinet i « Crois - lu « réellement, lui dit-il, tout >le mal que lu a* écrit de ■ moi?—Ouï, monseigneur! » répandit le poêle sans, hé-s Hitcr. — Tu as bien fait do «répondre ainsi, reprit la

» régent, car si tu m’eusses ditqne tu avais écrit contre ta conscience » je i’a ti rat* fait pendre. Je connais le misérable senti ment qui t’a • mis la plume à la main, j’en ai pitié... Tu ira*seulement mûrir t» » raison aux îles Suinte-Marguerite. *

La Graugc-thaiicel partit la semaine dernière pour sa prison. La duchesse du Maine, qui lui a vu il souillé la rage doits lu cœur, le vit s’é'uiguer d’un te if sec; elle accompagna cet exilé de la même indif-ftM.çc qTelle montra au départ de la uuiukhsc de Mura.1, estime aussi pour un libelle que madame de Sceaux lui avait commandé: les deux satiriques u'excitérent pus plus de regrets dans le cœur de cette f< mine que le pauvre demoiselle Delà una y, cel avocat en jupes qui expie encore à la Bastille le Mémoire défensif des princes h-gíiimus. Eu général, c’est un sciiliiuent assez rare que la rccomuii^ub-c;,.. mais la reconnaissance îles princes c’est le phénix.

La renommée scandaleuse des PMJijppÛ/U«& commence à sc taire, surtout depuis que ï ollaire y a répondu par dus vers eu faveur du régent beaucoup plus beaux que ceux du iibellisiu la Grange. If’ discussion d’un intérêt plus général occupe aujourd'hui lus espiches lettres apostolique* du pape, en dale du 8 septembre, eujoig^'^ à tous les fidèle*, de quelque rang qu’ils soient, de te soumeitru a la eon*litutr>u Lrnï^eniitis? sous peine d’être séparés de 1= comimuHiui

de l’Eglise romaine. Dès que ces lettres parvinrent en France, les yurlcmunis de l'jm, llúuent Muta, Au, Hennés, Boni en lu, lupin, Grenoble cl le conseil souverain île Roussilfon, s'élevèrent avec foret’ contre celle tyrannie du sai ni-siège; des arrêts fulminanis fufen! rendu* contre la prétendue infaillibilité des papes, après de ht-u lineu scs discussions oit CCS pontifes n'ont point été épargnés. * En * vain, M'écriai! le procureur général ilu parlement de Metz, en vain » la primitive Eglise, sc trouvant déchirée par des hérésies tpii lui ■ furent plus funestes que les pcrsêculions cl lus-nlimes, euL-ellc rc-a cnn T» à ces go ne îles fa mu lu ou die rassembla avec Uni de per ne * presque tous les évêques du monde chrétien, pour savoir si die * piment trouver des règles île foi 1 mm nubles dans lu successeur de > saint Pierre.., Alais ce prime des apôtres lui-même, sans si- prêva-» loir île sa primauté, se rendit aux misons de saint Paul, qui, plus a mm venu que lui dans l’a j.m s pilai, lui ré .¡ «¡i longtemps. .Si h con-■ il il 111 ¡lili Ln/r/r?iHtiS ifcsi pua nue lui infaillible cl une iléciróm * irrùrr,.i;ablc dans l’Eglise, comment donc a-l-on pu séparer tic sa • communion ceux quine refusent du s'y son me lire que p.irce qu'on • ne vent p. s lever leurs doutes p;ir les explications qu'ils drmnn-* de ni? — Quand vous croyez pouvoir séparer (nul k momie de votre “ religion, dixitil en même temps H. de GmiHredy, avocat général xAU parlement d’Aii, en Apostropha ni Sa Sinieli:, e1 est voua qui w voib -.épurez de la cwiiinmmmt du lu it lu monde. •► Cus hu ran ¡pirs cl les arrêt .qu'clks préparèrent irriiinl au dernier point Clément XI; il dirige,, ilit-nii,à profiter par les voies extrêmes. Le r/gmil tn~ vaille a concilier les exigu nées du sAÎui-dé^c avec ta Ir.iiiquilJitédonl items avons si grand besoin; puissed-ily réussir! car il cal bien a|Hj-geant de vilir sans cesse des guerres en citée s par les ministres de lu pu h, de la ni jarico rdc, de l'Evangile en un mot.

Au milieu dus dironisions religieuses que, pur malheur, on entend retentir encore d'un boni a l'autre du royaume, on apprit de mit renient In mort du fameux Charles Xll, ce paladin couronné qui do puis dix-huit ans remplit l'Europe de ton nom. Charles sc hâtait de terniiiitr une guerre eu Norvège pour revenir à ron projet favori, celui de porter ses Armes en Angle terre* Depuis l'alliance de la Frunce avec Georges ir( cette expédition, imaginée par le baron de BescnvaG ci proposée an roi du Suède pur Philippe li'LMèunx, êlait devenue le rive d’Alberoni; il promi'lfail un muiiarqnn neeniurkr du l'appuyer dus forces navales de rExfwigne, cl de fournir aux dé-penses d’uno ¡elle entreprise à Pnhlc des trésors du Mexique. Mais ];■ mûri vint arrêter l’essor de l'ardente imugi nation du Charles : un Coup de fu u conneau mil im, le 3' inmnnbri', sous les murs tic Fre-derieksJUl, aui distillées mni moins illustres que bizarres de ce prince, qui al tu ¡gnali à peine ¡U InnHe-Mlieuie íimu'c. Charlen Xll Ovuit reçu de la nature Ioutra les j ri lit né * «écrasai rua pour fair...... grami rouvemin, mais viles furent étouffées par une frénésie guerrière qu'il ne put pniak dominer. Il brisa h coups d'épée faits les restons d'uni' politique équitable el d'une ange administratioii, Abattus roui le despotisme obscur de Clin ries Xi, qui accabla de charges la nation, ahuissa Ici nobles, anéantit Jes lois, les Suédois te relevé-rcnl un peu au début du règne de Charles Xll; l'éclat dr su gloire lus éblouit; mais bientôt il leur demanda plua que leur dignité, plus que leurs richesses; il lui fallut tout leur sang. Au montent ou J’é-cris, la Suède est un désert; on chemine des journées entières dan* ses triâtes plaines sans y rencontrer un seul liomme... La charrueeA dirigée pur ta faillie main des femmes de timides vierges ont dû s'habituer à enfourcher k^ chevam de poste pour faire le service pénible des courriers; un Sexe privé de force porte de lourds furo duaux dans le* ville*; il n’y a pas jusqu'aux Edlis publics, on, contre les luis de ta décence, les hommes rom survis par des jeunes lüles. Vous ne rencontrez, en traversant les villages, que des femmes, des viril a rds cl des enfants, couverts des la nilgaux de la misère, que leurs époux, fours uta ou leurs pères leur uni laissés pour tout partage en allant livrer leur vie aux caprices belliqueux du souverain.

Elriqiiu-Eléonorc, sieur cadette de Charles Xll, lui succède, ;m Enjudice du prince de llolslein, fils de la sœur aînée du feu rni, tes uêdois ayant profilé des circonstances pour rentrer dans le droit antique qu'ils avaient d'élire leur roi. Le prince de liesse, mari de la reine, a été Associé h son pouvoir; main ils régnent avec une telle délimita lion d'aulnrilé, que, ni par eux ni par kun-ileromntanta, le despulís me ne peut se reproduire de lohgiemps .fans ta un marchie. Occupons-nous d’évi nruH'iHs qui nous unicLrnt rit1 plus prés.

Par UH «ilH en dmedii X décembre, la banque est iléchn'c htl^ue rovalr. Gel acte porte que le roi ayant rembourse eu argent les ac-timmnire* qui u'iivaiem payé leurs au tin mi qu'en billets, .Sa Majesté devient seule propriétaire de imites ces actions Law r.t immmu directeur île ta banque royale, qui aura dus bureaux dans les principales tilles du royaume. I.n couroqurtict!, il est défendu de faire des payements eu espèces au-dessus de six cents livres*

Voilà deux coups «l’Etat d'une faillir i uipnrtanCC i et, tliaons-fo, d’une críame tyrannie. Quoi ! «les sprinta leurs, ont risqué leurs capitaux pour acheter les actions d’une autu ci ¡ni nu dont lus bénéfice* ii’cUiiem ritn moi OS qutasslirés originaire meut, cl parer qui fa gouvernement les croit certains aujourd'hui, on dessaisit les actinnmiirea de* chaud* de prospérité qu'ils avaient acquises eu courant Ici lu*

sa rds d’une aorte de juterie... Ceci ne continue pas trop mal le règne du Louis XIV. Ensuite, lorsque lu régence ś est emparée de tous les ressorts de ta banque, quand elle peut lus changer, les altérer peut* être a son gré, on oblige les citoyens ii reconnaître leí bilEim comme monnaie à peu prés unique ,. Cette mesure arbitraire l’emporte encore Sur l’autre» Le publie Crie, et les écrivain* satiriques broient du noir*

Alais ce qui surtout excite les murmures cl même l'indignation , c’est la fortune colossale du sieur Laxv, que le public ne saurait expliquer par des gains lîdlrs» En moim d'un mois, ce financier * acheté huit cent mille livres du comte d'Evrettx le cumié deTait-carville , rn Normandie, et line ierre de cinq cent mille livres de ta marquise de l'euvron* Law offrait ru même temps quatorze ecm mille livres de l'hùtcl de Sotaron*, <ip par imam au prince de Carignan , et il était en marché avec le duc de Sully pour ta terre de Rosny, eili-mée à peu pré» la même somme.

Ces richesses énormes, ai musées ai promptement, dépensées avec une tulle facilité, donnent l'idée a la nailon de beaucoup d'an 1res qu'elle ne voit pas; ou se persuade, un» sans de puissante* raisons, que le directeur de la tonique ne peut «voir gagné tant de biens «Uia qu'un grand nombre de personnes aient tait dea pertes, ou soient menacées d’en faire par ta suite. De si grandes clameurs sc sont élevées depuis quinze jours sur ce fait, que le parlement, snllicité dp fautes parts, en a délibéré et a donné un ajournement porwiioci contre M* Laxv. Mais, soutenu par lu régent, PEcniiwift ne eomparnl point, et kc moqua de ros juges en établisMiiit à Paris une manufacture de montre* anglaises, |hjuf laquelle il a fait venir d'Angleterre une centaine d’ouvriers. Irriié au dernier point, le parlement a changé le décret d'iijtiumement en un décret de prise de corps, vaine tentative! ccttc compagnie vieil! d'être réprimandée, et Philippe* mis Law sous lu protection d’un arril du conseil d’Etat»

Le régent ne s’eu est pas teiiii ta : informé que le chancelier d'A-giieHst'au abondait dans le sens du parlementa A lui * ôté les sécant el l’j exile a sa terre dé Ercsne. La charge de garde des sceaux est donnée à AL d’Aq;union, lieiiicnanl de police cl conseiller d’Etat, qui en tnêiiie temps remplira lus foliotions de chef du conseil des hiiaiicrs, dont M. le (lue de N o.lilie* s’es! ili'ink, par suite de son opposition aux dernières mesures rel.ilires h lu tonique. M. de tm-duiiilt, maître des roquetes, a été nommé líeme nam de police.

L'ufov;i Lion Je Voyrr d'A i'uujihjii h dunné lieu a un singulier genre de réjouissantes 5 les ht les de joie rruTerni étui a ta Sn I pri ifore ay; riL été mises en liberté par l’ordre de ce magisiral, on vil celle honnête jctmc^c p ircmirir les rues en eh-ntant les louanges de son proico leur, qui lui ax-ait fait distribuer de l’argent pour célébrer ron avé-ne........ ■ la première magi .i i'.iiuru du royaume.

Pendant que M. d'Argcusou dirigeait lu police, son plus grand plaisir était de su faire amener le soir ce qu'il y vivait de plus pdiri femme* parmi les courtisanes du damai ne public. Il les ml miiau à sou souper, se faisait le sultan dc ces élr.roges luiurta. ci jutaii !c mouL'limr sans mienne précaution préalable s celle dont le* yeux libertins flattaient le plus s-i coiiû-mle liibricilè. Il advint de lu que les prÚAcutw coiiiidíhublcí que d'Arijritson faimil a ces favoriirs d un Jour curent hícrnól ta plut «foui mire use réciprocilê. M. le heulfiiLint de police recourut alors à. des pa$sf-fampu moins 'Inngereux. Il était déjà vieux; mais son esprit avait de la Finesse, un ■*» lé «le renjoae-niciil ! à table, c'était l'ûpiciiritm le plus .limaille «In monde, Eu peu par ces motifs, un peu par intérêt, madame de leuuin, religieuse relevée ré rem ment tic Ses vcPux , grilce à l'argenl île l'abbé île Luit-vois, s'attacha à d'ArgCnson; celle d.imr, pour ««bleuir plus sûrement sa sécularisation, s'était «l’abord fait enlever de sa communauté, et elle occupait un petit app.irtcménl hors «lu couvent de |.« Cmiceplinii, où le liruiunani de police l'allait voir. Mais l'euvie lui ayant pris de soupirer dans l'intérieur des communautés, il sc dégoûta prompte-nient d’une fcmiiie qui résidait :«!'extérieur. It'A rgcnron s'éprit d'un henn feu pour certaine petite hospitalière du faubourg Sai ni-«J arceau, qu'il engagea il s'êvndrr de son couvent; ce à quoi la jeune sœur tun-sentit volontiers, parce que riiótul d’un conseiller il'Etal lui sembla préférable a une maison de charité. Mais la supérieure, avertie des projets d'évasion, trouva sans peine k mojen d'y meure obstacle. Bien nuil elle s’en trouva : AI. le lieulciniiil de pólice axoil fait i-(hu-meiicer un hâliniriil longlempü flollicité par les hospitalière*; Ici travaux cessèrent tout a cimp. l a supérieure, au désespoir, lit dire à M. d'Argemmii qu'elle étail prèle n donner une hiijuJub«é mis rêserxe h sou amour, pourvu que le bd ¡ni eut fût achevé.

D’ArgCltaOJi üe trouvail à merveille «le mh galanterie* de couvent, ut sa place lui donnant la libre entrée dans tonies les CommiuiauLra, il exploita partout 1rs bonnes valiumA chiHrcc% Mais il ne trouva rien qui lui convint mieux que le monastère tic la -VndrbtMc Je /'rapud, on il aVajl fait recevoir une du ses maitrussesh nommue uiademui.roUC IIusmjh. La supérieure, grosse femme aux veut noirs, a ta |H'.d blanche, snuciu rebondi, et qui, nudgru ses quarante uns. pouvait être HHC conquis encore désirai de. lixa bienio! l'ailt'inion du lieu-, tenant de police ; die, de son côté, pensa que ce sereH une fort brunie coiiiiiïsMnce pour le couvent î dam ^intérêt de sa maimn, elle ni nu accueil fc ' prąciem au vient gâtant ci ne tarda j1;iH dc aupplüiktcr zitadeiuuisflle Husíojl Possesseur des bouuci grâce* d*

crup dame, 1 fa dm i ni s rem mir des réverbère*, qui ki*ih eus tiw dm mes en raison <1* leur volume, trouva que son amour avait ’pipé den» cenl* |Miur cent 5011a « rapport ; N y avait dans une seule cui>se de la ^iqnL rieurs I t'Lulfe de lient demeure Ile h liussun,

M iit ks forte* pièces «ut ailes demi hh convive, môme plumón, ir l isse Je plus vile. M. d'Argén sim t devenu ganledr* Hceam, dit il j a i|ueiquri jours à ta vtduminiure su péri en ni qu'il irait disposé à faire km ncrnip ik bien au couvent de h UriiHermi du Tr‘üwt > maił qu’il voulait y avoir Inus les droits qu'un mahométan exerce dans un jijnnu, Madame de Trainil commença par se plaindre doucement d vire ru S Ire in te dans les affeelïan* dc miirireignciir il U tout a» itivi-dcHde; ulitis ce....... clic connu ¡ü^it le moyen de faire d'ailleurs un cuber avec de* frai ilmis, elle &e hlm d'ajouter qu'il n'éfaii rien qu elle ne fil p&n>éb’e ngrénltle i Sa G rondeur. Tontes les jeunes Blrurs deslindes à devenir h-s CMhdisque* du suI km en perruque el on tiiuarre furent ęnn^uiióus sur Celte sddiiioh on devoir dc fa règle , .......... d'elle? ne se phd|inii de ce surcroît dfaiMerilć.

Lieu HÚr dt t/ètre pis contrarió dans ses amours par le régent, ST- d’Ar^eiiHtHi b fait construire dans l..i eomuiuiiíiató un appartement qui coin in u u ii| ne A celui dt tu principe favorite1 , faq u elfa, ail pre-lukr umi dc ambariipicur, hilrodiill par crue faune ks bramé* Cnilu^quiit^Cï qu'il ......... auprès de lui. Ions 1rs hoirs ¡I se rend ¡l la ^l nleleine de Traîne!, il ne couche plus ailleurs. A peine leíanle des sceaux est-il arrivé, qu'il sc met au lit : alors la supérieure et ses religieuses s'empressent à qui mieux mieux autour du grave niiq'iMrHt, Ces dames frottent avec une flanelle entretenue chaude la tôle de monseigneur, qui doit trouver en Lu bciMii|i plu* doux que la ilouchr hktempcslive des daines de la place Haubert. Le frotte-jiicni passe ensuite du la tute aux pieds, avec addition d'un peu d'eau-dc-vic peur ranimer les chairs cnrpiiirilics de S;, Grantleur. En Cas lPengourdissement ub*iiné, des doigts délieut* et léger*, eu su pmmenant sur ht piaule dfs pieds de mimreipiieitr v produire til mi dom chatouillement, souverain pour le niilermisscmeiit dé lu libre. Ces petites précautions d'hygiène étant prises, les sœurs qui entourent le ht de \1. J,, gunie des sceaux visitent par son ordre scs poches remplies ordinairement dr papiers, ct lisent haut les piverts qu'au a pu lui remettre. Heureux tes solliciteurs qui ont des amiis à Notre-Ji'iiir de L rali tel, leur demande passe comme une lettré à La puste; ckique iuhiijluc vit une excellente protectrice, cl l'on assure que inurl inte Le supérieure , qui ne Laisse pas J1 expluïlcr sao créilil, vend lea granen au pllis jusi^ prix.

kuulnl lOOleK les b -ïiui-rs Kiinl expédiée* par le nr- ■ ii.- ri .■-, mni-mis en guiuipc, on sc met à souper gaiement auprès du lit de mrm-srEgncur. Si, pendent le repas, les propos galants ou les vins choisis dcilenlquelque hilarité de sens dans Sa Grandeur, elle tait un signe, et l'im Court 311-devalH de SOII désir. Eli An, krsqite tu LL ldi le* Hui nies, la supérieure en têlc, ont délité devant M, dP \ rqcmon pour L'i'iu-hiasłCr l'h sortant, une *iTiir,.i dessein reta rila faire , reste ilil peu jdu*, nn peu mains kmjlcmps danesa chambre, pourclorc lu série des banaoi r* ci les rideaux de Sa t .rmidrur.

1 nus les m a il vais sujets de Paris crm naissent h Fillon, fa me use dinr|rjrr d'uni niikiaon de débauche, el qui, S*m* Ci ri|q.....L, ne mériterait pas omitís le litre d> blesse que la su pi'Heure du fa Madeleine de Traille!. Lu Fillon est lino fiunrru- m- l iiiif pieds dix pouces; scs formes «mil ■<! mtr* bleu, ** figuré est ravissante; mhn les prmtrrs assurent qu'elle réunit en clic seule tout ce qui constitue le beau idéal des anciens. Dès l'âge de quinze 8ns, cette beauté modéle pensa que la mince ne Fa va il pas pourvue de tant tic trésor* pu Lírica ctil'unir; elle les mil cm circulai ion, ci, comme buaiLcoup de riches, eu fut prodigue. Après avoir usé de La prostitution par gmll, pur cu l rai tutu u-u t, made moi sel le Fi H un recoin tul aux ikifrca Lrilfanks qui lui étaient faites qu'elle pourrait s’en faire une grande ressource. À loua SCIgnen rs tous linniicura ; le duc d’Oriéaïls, h>HglCni|is avant la régence, recherclm la belle eottrlhi^ne, il ou raflbla pendant une année entière. Sun A lusse huyale avait fait construire dons une partit .■ r tins jardins dc SnitH-duUil Une espèce de grotte, Ćd.iirÓL' iny^bktciisrmi ut par quelque rnyons dr lumière dirigés sur un lit de iiHlrs- Lr dur ■. fais iii placer su maîtresse >auâ nuire voile que se* chleux blond*, qui lui descendaient jiwpfaiixgenoux. Cru la que le prince faisait pénitence avec Madcfahœ Filku, Cl admirait, Comme artiste, comme amant, toute* lé» perfection* de celle péchti* irsre, qui ne suógeailguère Ł devenir repentante,

Ci Fifí ou rm des a Vf ut n ris nii elle déploya du caractère, de l'ait-dacr, de Fa mbit ton ci de la hneaw; M. d'A ngétisnn ne lunfa pas à 1a d '¡Hniquer parmi art reinIdaBlet ; il lu donna d'illwrd h sou humeur îiheriin^r puisil songea il Folfacher i sim admît! fat ration, hy a ut rę-m*rqué (I) cijç jc^ rose* originales, une résolution froide, cl le grand an qc captiver la confiance par les séductions. Le lieutenant de [8ilice ilhïiiIh pour fa Fillon une maison Je <|éhundir distinguée, La xilk cl fa Ceuir v a |1! Lièrent, Il rut rail dans Ir plan de M. d’Ari^ue Snu que Ct't!'■ p^mimife A litre d'ulïlCC rut quelque chnsc du semblable a nn mari; c||r y consentit, mais dite voulut qué cet époux de parade, connue cil»* t'appelait, fût le pins bel homme de France. On lui donne le sui^r de P fasuj Murariik, qui o fa Va il pas moins de six fieds el demi de luui, cl ^m pamiL pour l’Lainme le plu* beau ^

mieux fait, le p!il* fort dit rayanme. Ąvoe dc telles qualités, nn mari croît être propre à quelque clm^c de phi* que l.. représentai hm ; ccl ifi-ri Votikt exiger lnu I f[uC l'hy UlCn i.-ihh n | ; Lfcllvclif; un k repoussa. Il faillit sa femme, fut kithi par ses amants, ct mourut de chagrin. Un second épou^eur sc munira plus sage : il ne voulut q ic de l'argent: on lui donna en peu de mois plus décent mille écus ; tout lui sembla pour le mieux, La Filku reprit le finira de ses iiÉ* trieurs, divisées ru deux lira ne lies ; lit gai nul Cril1 ci JpulHr ivaium, llana cene seconde partie tic ses lUriluuhiiis, l'agent i'i iiiriii' de 11. d’A l■|;l■ll^ll^l cu [rc lena H une correspond.turc mil............  c

d*Etal ; .....l-sctlkmçHl elle éçrivtiil ail iieuieiianl de p-bve, onils elle avait it donner dus in-drnctûinS putniiiIlêres iux lllki iknl rile était la supérieure, et qui lui faiwiiem ^ireenir chuqne manu imi rapport, (.'était par cette voie surtout que, peinfam les lii-nx hlt-iiirres années J u règne ik L*uts \LV, oh dćeoiit fji i leí intrigues m-crêtes, les épigrammes , les pamphlets, la Cause des murm ires du jour. l.« li|jcrtin;igc est expansif, indiscret 1rs pro-iiiiiro dr lu Fillon apprenaient tout, le plus souvent sans rien demander, quelquefois par des provoca I ions qu'cUe* sa va m I exercer li..bil meut. La Filkm s'est, ménagé jusqu'à ce jour dés rapport* ihrécl* aVi'c le ré-gCHl, soit pour rinlerèl ild plaisirs de Sun AUc^M1 H.uv dc, smI a 'K des Cu^inpnieolini]* qu'l! veut tenir de lit première ........ Lu puisi'-

qiicnce, CLlle uni ricane conserve Ut ciel dLuue peu Le |iu.b qui l,i CO L' 1111 i L de ht ruedan* Bki té r i vil r il H P I. i.«- R m. 11. ri j i n i a 11 . . I ; i -nt'l du prince. Sans passer pariese and* escaliers, sali* traversin fa-s .111Li eh;i lu 11 re.^. Fl lu » égaIci ucut ses entrées à tu ntt heure de jour et de un il diez Dllbni*.

Lr* prix de* pli'Êsirs dont h Fillon est |a dispensatrice di'HS sa IHíiÍBOH fiLi ejLl d'aljunl irès-élevés. l'oiH à cnn p il* Im^reiH cunsi-tïértbieniCHl : il u'csL pas iumik à rhistnire dvi HKJtura île dira ppu rqtujL.

L'jiii*kritè que la Cour devait nnicher a la An 'lit dentier règne, l'exacte surveilla lier eiercée par ordre de madame de M-iiulrni'ii pi — qu’au sein des familles, gênaient « tel point les intrigue* ^«fautes, qu'niid foule du da mes nobles virent èkigUtr leurs mm rit*, q U i ęriii-gllirénï du prrdn- un Crédit qu’ils prèfi'rairjfa an ptbkii ne'mv. La beauté cakok moin*qIH’ ramljilion t lr* heMisdélaissées dlerehèreiJi, en descendant qiLelipié» degrés de l'échelk wctlle, H se procurer nu LnuLeur que r.....liiiteu*e imblc'**e leur rrInduit, Lllr* allèrent demander à fa FilUm de* conqui’ir* psissagéres, de* (^binéis my-ir-rieui, el k ürcii fa quWks o ’ rirent de payer iańpiiiiŁiiifa il y a 1'1 o s . . .......... 'top *"- Vubiplés mises n nu irup hanl prix ne leur in. ii-qilhKsCIlt, élks obtinreut <lc fa .......n .^nr diriipanle qu'eile Ikii^it- il en Apparence aon inrií; le* imbk* tfamta jHnmirLTui dc ki u-mr compte cl an dclu de la rediUïlhiL Le marché tnt cnnrhi, ei Li Fiłkn cul plu* de braitlé* externen qu’elle n'en voulait, t.'esi par suite de tel arrangement qu'il arrivai du vivant de l.uui* XIV, liiez CPtlC proKhbke, une a voiture que ma Lame uh pas trouvé Fot-iradun dc rapporter. 1 .a voici :

Un magistrat d'Alençon, nommé le président Fillon, vînt, en 1*10, à Pii ris, avec s., fui n mu, jeuiU' ^orui.iii le, jolie, hiHinlde el vérin eme, ilLufainc la pHtaideuk- LfaiJkt ayunt uppus l’arrivée de h pr^sèA-uM Fr/bm crut de son devoir d'aile; ui rendre visite. Elle fil demander par St'* gens t'mJri'sSf de 0M*c prOv iiclate; ut, suit malice soi! erreur, Hn laquais indiqua a UiMtlnme HhUl-i le ........... du k courtisane

Filku. Voila dette h préside tilt1 pÎÉri*rçnn<\ qui .ivaii de h. jimne^se, de la beauté, arrivée chez celle fameuse directrice, Tout [Mnivait servirá lui faire prendre k change : elle parfait à une femme su pcrhc.clk SC trouvait dans tint bel lu ur isuu , l'a uico Idviucn I é;u > ¡faagnihqiir, 1rs domotiques étaient rkltaJuuitl vêtus, j ni s présidente nC s'iinnonç* mieux.

n Mail.une, dit fa visitadle, dół que j'ai su votre adresse, je mł s ni* empressée de vertir ïüus oTrir mes homibages et mes service*.

— A i|id ui-jc l'hoLkhCUé de parler? demanda avec ai sauce fa Fil-1 loti, qui aavail prendé ion* le* Lun*.

— fa- suis fa présidente II. illcl. n'pnmlil la dîimc abusée, et jO vois qu’tni tic mfavüit p*i a trompée Cu tue djsahl quejarais Flieti-iictir dé voir ila u* inaihicue Fillon h pi ns k llu femme du monde.

— C'csl ttmillS de ma beauté qn’il hihI Eu Ce mement que de F* vdtre, madame, et je recdtidii* à mon kur que la reüüAimée est à CPt rea rd .iu-ilrssfniî de fa réalité.

—- Madame rsl en vérité trop bonne..

—- Du tout, cl je vous assurr qu'il j a longtemps que je VOüi atten-dai*.

— Ahl cc que vous daignnz îtiû dire est trop gracieux.** cl si je pii fa vous cire igréa.bJe en quelque cbusc, hj but-vu us, je vous ¡niej d.'ordonne r.

— N'tu doutez pa*, madunufa je profilcrui de vos bontés pour fa SDiisf.'irliiiii cumul tint.

— L.i vôtre doił ¡m^rr iva ni itru L, répondit la préside ule JJailkt Un peu surprise dû céspurnlcs*

— Il font que non* y .x y un h toutes tes deux tm'irc compte, reprn fa courtisanu en i'faiil;je me (erais un scrupule d'user de votre bieu-vuiUfau^ y von* me Uuuv-’ pu à cefa voir* pltuar*

•— Je tic puis manquer d’être heureuse en Taisant quelque chose pour votre • griment...

— Oh ! niitis j’espère vous faire partager les plus jolies aventures.

— Elles seront toujours telles avec vous.

— Est-ce que vous préféreriez les dames aux hommes?...

— Mais la société des deux sexes me charme quand elle est cc qu’elle doit être.

— Précisément, je reçois demain un prince polonais, je veux vous faire trouver avec lui...

— 11 parait que madame a déjà beaucoup de connaissances, dit la présidente d’un air à faire juger que l’opinion qu'elle s'était faite de la vertu de notre provinciale commençait à baisser.

— Des connaissances, j’en ai par centaines; et, pour bien vous amuser, vous ne pouviez, madame, choisir une maison plus commode que la mienne.

— M’amuser... une maison commode... que voulez-vous dire?... Où suis-je?...

— Eh ! ne le savez-vous pas? vous êtes chez madame Fillon...

— Chez la présidente Fillon, répéta madame Bûllet.

— Présidente si vous voulez... car je préside aux plaisirs publics.

— Dieu ! qu’entends-je?... En effet, ce nom... je me rappelle... Ah! fuyons, fuyons cet horrible lieu.

— Doucement, doucement, madame; quelques tons plus bas, je vous prie... Vous vous êtes trompée, je veux bien le croire; mais il vient chez, moi des présidentes qui vous valent bien pour le rang, et dont la réputation de vertu n'est pas au-dessous de la vôtre... Vous n’ètcs pas encore ici volontiers, à la bonne heure, mais cela viendra quelque jour... Adieu, madame Baillet, au revoir, m

La présidente, cramoisie de honte, descendit l’escalier en se cachant le visage, s’élança dans son carrosse, et courut chez elle s’évanouir. Elle n'avait pas demandé le secret, la Fillon ne le lui garda point; toute la cour sut au bout de trois jours cette singulière anecdote. Madame Baillet passa près de deux ans dans scs terres sans oser reparaître à Paris, et quand elle y revint, personne ne croyait encore que son apparition chez la Fillon eût été une erreur.

Le plus drôle de l’aventure, c’est que le pauvre président Fillon, qui n’en pouvait mais, eut le crève-cœur d’apprendre que la fameuse courtisane, son homonyme, n'était pas appelée autrement que la présidente Fillon... Vainement les cours souveraines firent-elles de» remontrances sur cette qualification; le lieutenant de police empêcha toujours le conseil de satisfaire à ces réclamations. « Pourquoi, » disait-il, ces messieurs veulent-ils troubler celte présidente dana « ses fonctions? elle ne trouble jamais les leurs. » En désespoir de cause, le président Fillon demanda à changer de nom, et la cour fit droit à sa requête en l’autorisant à prendre celui de Villcmur... Mail parlons d’un événement d'une tout autre importance.

Le 2 décembre de la présente année le secrétaire du prince de Cel-Jamare , ambassadeur d’Espagne, avait un rendez-vous avec une des filles de la Fillon, qui l’attendit longtemps; arrivé à près de minuit auprès de sa belle, il allégua pour motif de son retard l’expédition d’une multitude de dépêches de haute importance qu'avait dû emporter l’abbé Porto-Carrero, parti pour Madrid. La Fillon était présente quand le secrétaire parlait; au mot de Madrid, qui est toujours suspect à la cour du Palais-Royal, à la nouvelle du départ nocturne de cet abbé qui emportait Uni de dépêches importantes, notre fine courtisane conçut quelques soupçons ; elle laissa les amants ensemble et courut chez le régent. Il était alors hors d’état d'entendre un rapport; la Fillon alla trouver Dubois, et lui rendit compte de ce qu’elle avait ?ppris. A l’instant même il expédia un courrier sur la route d’Espagne, avec les ordres nécessaires pour obtenir main-forte. Le courrier joignit l’abbé Porto-Carrero à Poitiers; il le fit arrêter; on s’empara de tous les papiers dont cet ecclésiastique était porteur, cl le « décembre au soir ces dépêches furent apportées au Palais-Royal. Philippe venait d’entrer à l’Opéra; cc fut encore Dubois qui le premier ouvrit les paquets interceptés.

Après le spectacle l’abbé essaya de rendre compte an duc d’Orléans de ce qu’il venait de découvrir en lui annonçant qu’il s’agissait d'une conspiration. Mais il y avait ce soir-la petit souper an Palais-Royal; rien ne passait avant cela. « A demain les affaires, »» répondit le prince, et il alla rejoindre ses roués. Mais Dubois, qui n’était roué que lorsqu'il n’avait rien de mieux à faire, passa la nuit à préparer la irection qu'il voulait donner à cette affaire pour qu’elle tournât le A|ib possible à son avantage. « J'aspire à tout, sc disait à lui-même > cet habile intrigant; mais je ne suis encore rien, ou à peu près rien. m Qui sait quels changements pourraient arriver dans l’Etat, si Phi-• lippe venait à mourir ? Sachons donc nous ménager des protecteurs • pour les circonstances imprévues. Me voici maître d’une grande a conjuration où bien des gens sont compromis, tâchons de ne sacri-» fier que ceux dont la perle sera sans conséquence, et sauvons ceux » auprès de qui je pourrai au besoin me faire un mérite de leur * salut. • Bref, les choses furent combinées de telle sorte que le régent ne vit rien que par les yeux de Dubois dans la fameuse conspiration «le Ceilamare, qu’il est temps d’expliquer.

Louis XV est d’une santé délicate ; il est d’ailleurs, disent les ennemis du regent, environné de dangers sans cesse renaissants. La

cour de Sceaux, particulièrement, fait courir les bruits les plus étranges sur ces prétendus dangers : un jour, cc sont des biscuits empoisonnés qu’on a trouvés dans les poches du jeune monarque; le lendemain, c’est une prise de tabac qui eût tué le roi comme un coup de foudre, et dont le maréchal de Villeroi l’a garanti; «tac autre fois, madame de Vcntadour est arrivée à temps pour empêcher Sa Majesté de toucher à une collation entièrement saupoudrm de poison. Le public, ami de l’extraordinaire, écoute ces nouvcUis, les répète, elles s’accréditent; les menées séditieuses des ont émis du régent sont motivées aux yeux d’une partie de la nation, el ces conspirateurs croient leur parti assez fort pour renverser le <1 te d’Orléans. Telle fut la pensée qui présida à la conspiration du | rince de Ce! la mare ; il faut noter avant tout que cet ambassadeur k luit que l’agent d’Albcroni, devenu cardinal et placé à la tète du nihistere espagnol. Or j’ai déjà dit quelques mots des insinuations 4: cet in-trig-mt, dont les projets ne tendent à rien moins qu’à ouvemer l’Espagne et la France en qualité de premier ministre des d> ux Et.it*. « Sire, a-t-il dit à l’inexpérimenté Philippe, qu’il est on ne peut plus u facile de tromper en flattant ses penchants, le duc d’O léans e.vt « éloigné du trône; il ne descend que de Louis XIII, tandis qu»t » Votre Majesté descend directement de Louis XIV : c’e l donc à » vous qu’appartient dès cc moment la régence du roj turne de » France, c’est à vous qu’appartiendrait la couronne si le débile » Louis XV venait à manquer. Votre Majesté ne saurait sc < roire liée ■ par des traités qu’imposa le malheur des temps, les lois fendamen-» talcs de la monarchie française sur la succession du trône appuient , vos droits de toute leur autorité. D’ailleurs le duc d’Orléans a » prouvé qu’il craignait l’exercice de ces mêmes droits dans les ai -» liances qu’il a faites avec l’empereur, l’Angleterre et la Hollande; » alliances qu’il a dû acheter, dans scs pressantes appréhensions, par » le sacrifice de la politique de Louis XIV cides infortunés Stuart*, » alliés naturels îles puissances catholiques. •

Alberoni ajouta : « Votre Majesté a en France un parti considé-» rabie; si elle daigne mettre à ma disposition les ressources néces-» saires , je promets de conduire les choses de telle manière que la » régence arrivera d’elle-même à Votre Majesté. » Philippe V et surtout l’ambitieuse Elisabeth dirent : Faites... La conspiration de Ceilamare eut lieu.

L’objet principal des conjurés était de se rendre maîtres en même temps de la personne du jeune roi et de celle du régent sous le prétexte insidieux que les jours de Sa Majesté n’étaient point en sûreté; tant qu’ils dépendaient d'un prince intéressé à en abréger le cours el capable de cet attentat. On devait convoquer ensuite les états généraux . afin d’annuler tout cc qui avait été fait depuis la mort «le Louis XIV, particulièrement la cassation du testament et des deux traités de 171" et 1“ 18. Mais Alberoni avait senti que pour arriver à Ce grand résultat il fallait se former en France un parti imposant et capable à l’époque de l'événement de donner une empreinte nationale à la révolution. Le prince de Ceilamare réussit en effet à exercer de puissantes séductions : des pairs, des évêques, des cardinaux, des grand du royaume, des ordres entiers de religieux , accédèrent à la conspiration. Tout était prêt; l'ambassadeur n’attendait plus, comme il le disait dans sa correspondance, que l’ordre «le mettre le feu aux mines, quand une velléité amoureuse d’un simple scribe déjoua de* complots si habilement cl si fructueusement ourdis.

Les dépêches saisies sur l'abbé Porto-Carrero renfermaient les noms de soixante personnes de haute distinction inscrites parmi les conjurés. Le paquet contenait aussi des projets de lettres de Philippe V à Louis XV pour l’informer des prétendus dangers qnif courait, et de la fallacieuse nécessité de ravir la régence au duc d’< )r. léans. On trouva encore sous les cachets du prince de Ceilamare tin manifeste qui devait être adressé aux états provinciaux de la France dans le bul de les soulever. Enfin l’ambassadeur envoyait à la cour de Madrid une requête qu’on devait supposer présentée par ces mêmes états à Sa Majesté Catholique pour lui demander appui et protection.

Toutes ces pièces étaient signées ou contre-signées de la main lu prince de Ceilamare; la conspiration était flagrante, et vainement *c fût-il retranché derrière des droits et prérogatives attachés à son caractère d’ambassadeur. On mit donc en sa présence les scellés sut se» papiers, dont l’abbé Dubois et un M. Leblanc firent préalablement la visite. Le Castillan affectait pendant cette disposition de traiter M. Leblanc avec une grande politesse, et l’abbé avec un froid mé pris. Cette affectation fut portée si loin qu’au moment où le premier allait ouvrir une petite cassette d’ébène Ceilamare lui «lit : « Mon » sieur Leblanc, cela n’est pas de votre ressort, ce sont des lettre» <le s femmes, laissez cela à l’abbé, qui toute sa vie a été maq..... —. • Monsieur l’ambassadeur est jovial, répondit le favori du régent) » mais j’entends la plaisanterie et je désire que la Tournelle Een-» tende aussi bien que moi... ce serait trop dommage qu’un •*•• » gneur aussi gai que monsieur l’ambassadeur fût décapité en plac® » de Grève. »

Cette repartie était bonne, maïs le régent n’avait pas intention «le porter les choses si loin. L’inventaire des papiers étant terminé, on renferma les papiers dans trois caisses, que M. de Ceilamare lui-

même scella des cache ht de sa légation, et qu’on tint ó la disposition de in personne q nu 5a Majesté Catholique désigne rail pour les réclamer. Pendant ce temps le conseil de niańce notifiait an* ministres étrangers résidenis à la cour de France les justes minifique le roi avait tic sévir contre Pamba s s: h leur d'Espagne; des copies de toutes les pièces interceptées ¿Laieut jointes à chaque note. M. le dite d’Orléans laissa le prince de Cellamare dans son hôtel depuis le 8 jusqu'au 13 décembre, c'est-à-dire cinq jours après la découverte île la conspiration, Mm de donner le temps aux a rubassrid eu ri dns autres puissances Jt le voir, si bon leur semblait. Aucun d'eux ne se présenla chci lui. Je dois ajouter que la garJc de mousquetaires qu’on avait donnée dans le premier moment nu diplomate espagnol eut Ordre de se retirer après la visite des papiers, cl qu’elle ne reparut que le 13 à quatre heures et demie du soir. Ce jour-là M. de Ilibois, gentilhomme de la manche, déchira ii M. de Celia marc qu’il venait le prendre pour le conduire nu château de Blois. L'escorte ne sc composa que de deux capitaines de cavalerie montés dans un carrosse qui suivait celui dans lequel voyagea il l'ambassadeur

Ainsi échoua cene conspira Lion > dont le but principal était de transporter la régence à Philippe \ T et de soumettre ainsi les destinées de la France -mt vues du cabinet espagnol, ou plutôt aux vues particulières du cardinal AlberonL Ou verra que la sentence rendue contre les princes légitimés contribua à fomenter celle conjuration. Imlé|HUi(tomincM des soixante personnes dont j’ai parlé, ct qui mit pris la fuite, tes cardinaux de Pulign^u, de Bksi, de Huhau, sont amtpçuntiés ; k duc et la duchesse du daine te sent dataillage , et leur conduite est c va initiée du près. On sait déjà que h dame de Sceaux a fait travailler M. Malczjeu , de l'Académie Irauraisé , au projet de la lettre que Philippe V devait écrire à situ neveu pour le décider à ôter la régence au duc d’Orléans. La duchesse reçoit ses Amis déguisés; mais ces beaux masques sont tons connus delà police et îles agents de Dubois.

A tout instant on apprend des détails nouveaux sur la conspiration; le lendemain du jour où elle fut découverte, Celt miare avait donné son meilleur cheval à l'abbé Brigaut, qui s'était élancé bride abattue sur la route d’Espagne, pour essayer dé porter o Madrid l’avis que les mines étaient éventées. Cet intrigant- allait continuer son chemin avec des chevaux de poste, lorsqu’il fut arrêté à vingt lieues de Paris, ramené et jeté à la Bastille.

Madame du Maine tremble, dit-ou, pour sa liberté; l'abbé Brignut es. . de su., aïeuls secrets.

Cependant un courrier a été envoyé dès le 8 décembre à M. le duc de Saint-A iguan, ambassadeur de France à Madrid , pour Tin former de l'arrestation du prince de Cellamarè, et lui prescrire de quitter sur l'heure te cour d'Espagne, de peur qu'on ne ParrèUl lui-mime. Mais le it, jour de l'arrivée du courrier, Allieront n’était pas encore instruit de ce qui s'ôtait ¡n&ssé à Paris, et pourtant il envoyait ce même jour à M. deSun^Aïgnan l'ordre tin Roi Catholique de partir dans le délai de vingt-n mit rc lifurv* ¡ voici pourquoi • Philippe V étant atteint d'une hy tiropisiê dont les progres assez rapides semblaient menacer ses jours, fit, ait mois de novembre, un lestement par lequel il donnait la régence à Elisabeth et au cardinal Alberoni. « U pourrait bien eu » arriver de ces dispositions teste menta ires, dit Sai ut-A ¡¡pian à quel-» qu’un, comme de celles de Louis M \ . » Ce utul déplut au premier ministre, qui fil signifier au dite et a la duchesse de ' ider Mu-drtd dans vingt-quatre heures, La signification fut remise le soir, et l'on pense bien que l’ambassadeur, ayant eu des nouvelles de Paris, SC disposait à se mettre en route promptement. Mais Je lendemain de grand mutin, un exempt vint faire lever le duc et la duchesse pour tes faire monter en Voilure à l'imitent... Que devint te cardinal lorsque , quarante-huit heures plus lard t il apprit que M. de Cclfamare était prisonnier à Blais, et qu’il ne pouvait plus exercer lu réciprocité sur te ministre français!

Quand la nouvelle de l’échec de Col tomare parvint a ti premier ministre, il venait précisément d’écrire à cet ambassadeur de ne point sortir de Paris, à moins qu'on ne voulût l’y contraindre, et, dans ce cas, de mettre au/xrru rant te /eu ciuæ mines.

Fout porte à croire que nous aurons la guerre avec l'Espagne; déjà ^tiue te régent a fait publier et parvenir dans tes cours étrangère* f'1 manifeste ou te roi de France expose ses justes griefs contre le cabinet dc Madrid.

LlCpuîu trois jours les mousquetaires avaient ordre de ne point s'é-loigw‘r de l'hôtel, et dc se tenir prêts à monter à cheval; ce qui fortifiait Ie brnit qu'on faisait courir de la prochaine arrestation de gens fort considérables. Ce bruit était fondé, M, u b'c et madame la dúcheme du Maint ont été arrêtés ce malin: te premier par babilla n-dière, lieutenant dea gardes du corps, qui le conduit à la citadelle de Uourtens; te princesse, pj? un antre li ente nantîtes mêmes gardes, qui te mène au château de H.^. ûn tv^t saisi en même temps de

undemnË.selk de ^1 u sita iiban, li Hf d'honneur delà duchesse, de plusieurs domcïdq tes considéra bits de sa maison et même de quelques toquai». L'académicien Ahlcxieit ci son fils viennent d’être envoyés a lu Bastille, où plus de trenie autres personnes ont été renfermées par suite de l’alïüre CelLimare.

Les enfants de M- le dut: du Maine ne sont point restés à Sceaux : Je prince de Bombes est parti pour Moulins, le connu d'En est conduit à Gien, et mademoiselle du Maine ne rend ó Maubtiísson.

Le duc d'Orléans a recommandé que toutes les pérsohndÿ empri* sonnées ditiis l'affaire Cel tomare soient traitées .ivec duu<f r; n» nu les a point mises au secret, comme cefa se pratique en pareil cas., « chacune d'elles peut recevoir des visiter quand bon lui scmliïn. Le comte de Laval, détenu à la Bastille, pour avoir plus souvent des nouvelles de la ville prétend qułH a besoin de trois lavements par jour, ce qui lui donne L’occasion d’clre en rapport avec son apothicaire Je meme nombre de fois autrement que par le rapprochement de deux faces d'espèce* di Hé rentes. Dubois signalait l’un de ces m.i-lius au régent ces clysteres redoublés comme au tout d’n bus. * Ehî u Pnbbé, répondit Hun Mióse Huyate, puisqu'ils ..'uni que ce délas-ii sement, ne le leur ôtons pas. »

Le roi a perdu celle année deux braves officiers î te maréchal d'Harcourt, winni surtout par son adroite conduite ;■ la cour de .Madrid, relativement à la succession de Charles II; et le maréchal de Monlrcvcl, dont la lin prouve qu'une grande valeur n'est pas incompatible avec la plus déplorable faiblesse de caractère. Mcnitrcvel, disant ehra le maréchal de Biron, I As.i tomber une siillcre sur te mppn ri s'écria : u Je suis mort! " Après celle exclu mu lion, te sh-perstilieux général tombe eu faiblesse; on l'emporte; la lièvre le prend; et le surlendemain il n’était plus.

CHAPITRE V.

1? IV.

Déclarai ion de guerre à l'Espagne. — Excès révoltant» de rüi:Ttiriap;o. — R ic-1 milieu conduit pour 1(1 troisième fois a La BiistiR^- — Motifs dnurnwjęnŁ ■ xpH-qués de son arrestation — Une mère consolant 1 amour hbcrtio dc u lulu. — Toub1* tes diiuu'» de lu cour passent SOUS les tnurs de h Hatillo pour voir Richelieu. — Manège curieux. — Elbiis de mademo^ilte de Valois aupr. dit réycnt. —■ Les instruments brisés. — L'essai du tombeau. — Mu^íqui' ■ïo manies de l'abbesse de Chelles. — l e régent et sa famille. — Mort de iiuninme d.» suJrat^non. —fiuorrti ça Espagne.-— Lustróte de *4atnt-Louis Mtr ifa< mte s dç palnfa — Afniiencr du papier; délire des Parisiena à C®1 égird. — Les Mwbitei et les Ammoniles. — Gronio.Hsą, boru ri.. pja|Hiü __ La dovincr-i ■ — Maladie ct mort de le duchesse do łaty, — Encare un mot sur . tir — >>. i-vetlea concessions du gouvernement & la Banque. — Philippe v ^<- nćrianmŁ le libérateur do la France. — Rh helieu sort de h Rastille — V-'goci Uton entro mademoiselle de Vilote cl le récent. — La chambre du cuisinier. — Le jeu du placard. — Projet de Ture une tète doublement couronnée. — Procureur mus procuration, — Le di#w Pnpûr, — L'or effectif ^aerjió 6 l'or en e^pèranco. — Prod tes de faite. — La bo^aa pupitre. — La cnorlisane diplómala — Pruec-Liwu mu la limite da 11 Banque. — Law « fait ralWtque. — Pr u j^iu .. :n ¡I fait —Sa fortune celowało, — Law ara -êmicien. —Le croc-cn-jjunlje He i .-r-gucil. — Force de I hnbiiudn caca un latami S parvenu. — Nouvelle expédition malbetireuae de Jacques 1)L — itort du jésuite le Tellier.

La guerre est déclarée à l’Espagne, d’après une rêsohumu prise dans une séance du conseil de régence rit date du î janvier. La politique du cabinet des Tuileries n'est point toutefois de poncer vivement les hostilités contre Sa Mrijcsté Catholique, oncle de Louis AV» On a plutôt en vue de coït craindre-rte prince à recevoir les conditions d'une paix solide, conditions déjà arrêtées entre fa France et te Grande-Bretagne,.

D'après ces vues mitoyennes, la guerre qu’on prêtre ne fait qu’une légère diversion aux débauches de la cour, ri comme Les plaisirs sans frein conduisent bientôt à te satiété, il n'esi pas de moyens que la dépravation n’emploie pour exciter tes sens émoussés. On ne trouve plus, au sein du libertinage, de disthiditius de r.mg, d’âge ni même de sexe. Des nobles recherchent des toHirgcuîso, il s paysannes; les jeunes gens sc plaisent à réveiller fa viril le gu tontería de beautés surannées, cl, j’ose ci peine te dire. Je femmes se li;i" t □ ux stériles caresses des femmes. De cet horrible excès Tiiiiiii traîné, il résulte que l'exemple réitéré des hautes sociétés a frucinié ibms les classes inférieures... Lu corruption est litainlcmmt ait ■rin ih! la mr-titude, el s’y monire d'autant plus hideuse, que le défaut d'édiitMiii ji y laisse exister plus de brutalité» Le# roués île fa cour, dégoûtés du cynisme dc& duchesses , avaient cherché, chez l'avocat, le pr e i-reur, le marchand, des charmes abandonnés avec moins d'dïrun-terie; mais les bourgeoises se sont formées, et leur amour est pr¿ s-que aussi grossier aujourd'hui que celui des princesses.

Il y a peu de jours, dîï-sept gentilshommes furent aperrus. au Clair de fa lune, sous les fenêtres du jeune roi, aux Tuileries, s'Mi m-donnant aux excès les plus révoltants d’une luxure contraire J'”x fors delà création. M. te duc d'Orléans, informé de celte scène, dum ,m lui noinrim les auteurs, ne lit d’abotd qu’en rire, JJ dit pourtant qu'il faudrait faire une réprimande à cea meaiieurj, a Car, en vérité^

v ajouta Sait Altease Royale, ils n’nnt pas le meilleur goût du h monde- w Dubnia vantail qu'au hissât cea indignes tranquilles; A illar* opina pniruqu’im les punit légi'rein cul. Le ngmt après avoir pesé tous les avis se décida à mander sait* celai les coupables dans son uaLinet, afin de leur faire à elmcitn une senioner ; après quoi on les enverrait à leurs régiment*- Philippe sç sentait en un mot ł ras-porté B l’ind llJgenuc ; niais pi nsii u rs de ce- gCitillshut.....us ayant prétendu lui prouver à liil-niêiue qu'il avait loft de coud a muer leur penchant sans avoir d’Mnird eburché a s’eu rendre en ni pie, le récent, enhn irrite, les envida ii la Bastille pour les punir au moins d'avoir voulu le corrompre lui-iiiéiin',

l! était environ sepl heures du matin, Richelieu venait de se coucher après une nuit I ■ ! toricusę, il dri-mait t rés-profri udérn en t, lorsqu'un exempt suivi de trois luousqinUaires et qui n’avall pas Voulu s‘eti rapporter il un xnld de chambre pour réveiller son nm-lir lu tira brit^piemcnt dit sommeil réparateur dans lequel il clnit plongé. Leduc paml peu surpris de celle visite ruaiiualc cl se huma à dire en s.iuuintdu lit que ves messieurs miraient du venir un peu plus lard. * Monsieur le due connaît donc le muiir qui nous nmene? drm.itjda » l'exempt avec respect. — Je lu'en doiile, répomiil Richelieu; M, le » lïgciil, d^ns luul ce qui Vient tic si' passer, aurait eu bien du mal-slictir s'il uatüil pos trouvé l'occasion de me pumrdc l'a mou r que » sa fille a pour III en* Je vois qu’il s'agit de vous suivre à la Bastille; apurions. »

Le nimifdc l'a tres la don de Richelieu nVlait peut-être pas sans une sorte de conformité aveu ce qu'il venait île dire ; cependant on prétend que lu due ayant écoulé les pnipositjons des Espagnols avait promis de Imir livrer Bayonne, garde en ce moment par son régi-luetit et cul ni de il. de Su il h ns, situ ¡uni, qu’il csprfaii, ilil-nn, cu-temer aisémmi dans celle trahismi, Pour prix de sa cumlcscciida nee aux sue* de un* ennemi:' le due uvuR, ajnulo-l-nn , re^ui La priimc.sse d’avoir lu régi nimi des gardu* fratuaixes dus que Philippe V serait déclaré réji'ht de France. X iul;i iiHihiLcna lit une autre version ; AL le dnc d'Orléans toujours union rem île sa hile, nid demoiselle de A .ifoR , pén^.il aveu raison que jumáis elle ne conseil lirait a lui ué-dru (mil qu'illu pourra il voir un amant qu'elle idolâtrait, el elle le vouait m .Jgré fou* les sflilis jaloux du rùmmt, Un emprisniULCiiicut pou va il seul éloigner ¿Are muni eu rival. Philippe V eut la eu upa Me raihlesjH non-seulement du lu iléuMer, mais encore de te provoquer aveu perfidie. Le régent envoya donc nu malin chez Richelieu u u Napolitain inmune .tfornu, qui pul. ¡i es|ift[¡uol , cl qui dans un bi-r;ii¡nllili moitié Iraninis, moitié castillan, lit a ce jeune seigneur. tnt nom île Sa Majesté 1 Ji>Indique, la pro pu si lion. cl la promesse dont j'ui parlé plu* luml, Celle version ie dit pas si te duc il aeeêdé nux ü^ruj, | ru u i potnieli qui lui j HhiiI faites; muk a CCI égard tu rúgrut Im-iuniir a ilnniii des éclairci nenien H. « Pat dans ma poche, disait » Sim Ą dusse Rus nie lu junr de >nn arresta Huit, de quoi faire confier u quatre tètes an dut: Ju Richelieu s’il les avait. Ce sont quatre lettres a su-née* de Int écrite*...............        Alberoni et dan* lu^pu-Tlu* il lui

a pAiuri delivre Bayonne au \ troupes de Su Majesté Callioliqur. »

Ainsi, eli adniutliiiil qu'il y ail en séduction de la pmi de .M, le duc d'Orléans, il hui convenir qu'l! n'y en n pus nmins félonie du télé de Biebebcn, ut que si Je premier esl coupable d’avoir provoqué, le second l'cU bien ihivnnfige d’avoir trahi, car il ne pmi venir â l’idée de purstnine que le régcnl ait Supposé, surtout publiquement, l’existence des lettres qu'il ■■ citées.

Quelque suit lu crime du beau prisonnier, mademoiselle Chorohif éprmiie la plus vive douleur d'étre séparée de sou amant î elle est d.iiigureiiMiuenl mal.nlu depuis le junr île son arreíL.ilion, La luire du culte princesse ne raime point, lu sensibilité ne fui d'ailleurs ja^ mais sou Cible ; elle parait cependant touchée du chagrin de Su fille, La douairière de Boni lmn n'ignuru point que culte jeune personne a donne au duc ru* pruux us d'.i mon r qui l'ont perdre aux demnRilles Je ilrmi du porter une couronne blanche à leur noce ; niais comme celle fille du Louis XIV ii'ca pas scrupuleuse sur ce point, elle churchu du son mieux a consnkr la belle iilHigùe, * Eb ! mon enf.im, p lui répète-1-cl lu souvent, c'usi a iiiiiduinoisul lu de Valois à s’afiliger ł el nun i vous.— Hi las! répond rintfressunle malade, que made-» juchmîIc de Valois le sauve et je consentirai a ne plus le reuc-ü voir,.* u Ola ressemble bien à un surmom d'ivrngue,

Penda il 1 que iiiiidommselie de Bourbon, déc orre du fièvre, pousse des soupirs d'amour et de regret, Richelieu su résigne avec légèreté il une prison qui lui donne J'iinporkuice d’u n héros eonspi rutuur. Il o*l vrai que erice aux sollicitations de mademoiselle de Valois le ré-gent □ donné ¡iu gouverneur du la Uaalilk furdre d’aucordur au duc fout ce qu'il demanderai!. Oh lui u permis, d'avoir son valet de chambre, deux laquais,, des juin , du* iiMrumi'lils; rien ne lui niiiu-que, si ce n’est la liberté. Le charmant captif .1 du moi 11 y colla de prendre l'air pendant une heure sur le» tours du châlcuit fort, Cf qui donne lion à <bs scènes journalière!! dont je dois toucher quelques mots. Lu » fi-iiiiiics qui furent, qui suui ou qui aspirent à ùiru mai-lre*sc> dit ’He du ÏCdiuljm, informées de l'heure a laquelle il partit un surnttiul ilu gnlhiquè édifice, vont se ............. Unis les j mr.* de

Cf U01e, Cl lotir» carrure* foriuenl sans uXa;;ér.4hm une hlu longue de cinq Cc JA U pan daim laquelle le moral Rie doué de la meillnurc Xo-

hitu' HC pnurriiit voir lin témoignage dr lü pudrut de ers ¿iinw Luí

lemlres observai ions (but circuler leurs voitures depuis le ba* des ton rs jusqu'à la jiorte Saint-A u toine ; purs elles retournent sur kum pa<, heureuse* d’avoir à parcourir le même espace pour revoir le même objet. Il faut voir les gestes expressifs, Ica ce il h il es lhiII.hu-mucs, lus baisers voyageurs que ces bennté* dirigent du bas un lomli Le duc répond à tout cela avec une panto-mime éloquente, qui. Linie du iiiiuiix, satisfait les amours-pro près en circulation devant la Jlas-tillu. <)n dit même depuis quelque* jours que certain langage suiv/ s'éluhlii pur signet uriire lus promeneuses ut le prisonnier. Par cxeiie plu tu chapeau ajplé mi-di'ssu■- de L tète veut dirci* Je vous aime; ■ J.i réponse du la dame csl de lever lu main, cl l'on assure que toutes les uiains soûl en l'air.

On ne m’.i pas dit si mademoiselle de Valois va lever la main «uf les murs de la Bastille; mais je sais qu'elle travaille de lO'Ht Sun pim-voir a dissiper l’crage formé sur la tète de Richelieu.. Elle doit se féliciter dans celle elreoinJa nce de n’avoir encore rien accordé à son père pour lui promettre tout s’il rend la liberté au mortel qu'ullc chérit. Mais, décidée a faire ce grand sacrifice, lu jeune princesse Usl conlHinêe pur sa sn-ur, madame de Berry, qui, furieuse de n’avoir eu Riubeticn qit’un instant, né aimait pardonner à madrumi* Si-Ile de V ufois île lu garder des années. Or, exerçant sur lu duc l'Or-léans In double iiiduLitce d’une fille et d'nnc amante, la ........ du

Luxe ni bourg éloigne de Pesprii du prince foui projet di- cJutneucc. Le* chuse.s eu soin là : on ne pleure pas mitin* au l'.ilaLi-Royat pi'j l’hdtel de Guidé. Epuisons cependant la chronique du jmir sur U jLiaisou d'Orléans.

Les nouvelles qui arrivent journellement de Chelles forment la giWlte la phn curieuse élu mondé. Les goûts de madame l'oMu-ssc produisent une suite d'a iiecdolcs de plus eu plus si ogolić rea, bicarrés ou iiliiisiiuics. U y a qiielqitt! temps un acué* de dévoliuu étant survenu à Marie-Adélaïde d’Oricans, elle prit foui à coup en horreur la itm-sique, déchira ses partiiitii]!i, brisa b^rpe, clavecin, guitare cł jria le tout au feu en faisant chauler le é^ni urrufor à toute II commun "ilh Le luiiduiiiain mmLime h supérieure bâilla; le Surlendemain dik déclara hautement qu'elle s’ennuyait; le troisième jour on vji arriver de Pu ri s un cluiriul chargé d'instruments ut de cahiers de mus upić avec une calèche de laquelle descendit un chanteur du l'Opérm, qui Ven ntt rtriiH-tlre l'abbesse sut le Ion de l’harmonie. „

Quand l'acleur lui reparti, une nouvelle atteinte de roélancolie cbacuruit le front de madame de Chelles : un soir après s >uppt uljç Annonçü qn'elie voulnii visiter le tombeau qu'elle avait fait ę cn/er pour elle* Une longue fik de rdigicnsuh ayant chacune un lia -uau à i.i main se dirige à onze heures du soir vers l'église du couvent. Les jardinicrs, muiiinlc pinces, sutilêveiit In dalle qui recouvre ' entrée du caveau funéraire. Ou y descend avec une échelle. Lesna..| es se rangent un cercle autour du sépulcre ouvert, La princesa*, éy conchet se place, s’arrange, se croise les bras comme si élit puii mûrie, déclare m'ílk est satisfaite de son lit éternel, ut va se .vJ-cher dans nu lit plus doux.

Toutes les fantaisies d'Adélaïde d'Orléans ne sont pas aussi ritr#, ordinaires : il csl des saisons durant lesquelle* la cqnHnuTiamé se remplit d'atelier* où de* ouvrières venues de Pari* s'occupeul de lotîtes sortes d'ouvrages du broderie, de lingerie, de modest dq cou* turc. Ou pense bien que les jeunes personnes appelées de la capitale pour enseigner aux sreurs ces divers ifurait* leur apprennent bien aiiirc chose; mais c'est à peu près sans inconvénient pour du» nuimca habituées à peindre en pied des Hercule cl dus Ajaï, La supérieure s’exerce tour à four dans ions les métiers ; elle travaille ,-, ¡n finge, à réuni. à rétabli, fait des fusées volantes, des foui d’arlilfor ui part il quelque fui s noire comme une charbonnière devant ses religieuse*.,, liait* d'autres momuuR vous voyez la princesse tresser de» ctH-xullx d’un doigt agile; elle -’esl réservé le droit exclusif du L.Jin* quer les perruque* de son confesseur,.

Hetfiups en temps les armes occupent marłam e de Chdles, X'iiy mt pu li..|iiiuer aucune des hihïcu* à manier le fleuret, elle fusse de» litmres entières à faire plier sa laine sur un unir en frappant du pied, ou bien, saimsjmi une paire de p^teRus que son père lui a donnés, elle tiraille dans les cloîtres et fait mourir de peur kü vicillus mores agenouillées auprès de leur prie-Dieu,

’ Viuimenl uiiMtite a CImIks des savants, des théologiens. AdéLûdt d'Orléans (tarie avec lus uns agronomie, physique, chimie, mr>iu-ciue, mathématiques; avec les autres elle discute sur lus cmn-ilus. I#s suhi-ines, lu* bulles; eu un mol cette princesse est uiiRur.iHe comme son pure, et ce puni uni ainsi que lui elle a fu-rdu bien du temps un douces niaiseries,,, Réçapîmkns ce qm se ¡tasse dan» la maison d'Orléans.

Tandis que lu réguitt gouverne uudlcment h France ci fort nul *m uiü'urs, sa fille ai née se livre aux rêves de la vanité et -un reniés trop sim udali-lise* du pl-iisir; sa hile cadçtk mène ta vie étrange muni religieuse dont je viens de rapparier quelques détail* ; ru.u|eufoliOte de \ ajois’.oupire sur r.ibscufe du puché ¡el madame d Orléans, I lfo„ r..t lilu du |a fjitiillu, pleur'' ks égartimeiils de scs Idlcs el de ,,.,□ époux, l a princesse se relire souvent a l'abbaye du Uoritmar|rv. ou elle a un appartement, cljà des larmes qu'e^uau madame de ¿foies.

m Mri^rrie rt m meilleure amie, coulent des yen tir celle Madeleine par procuration- Si h duchesse a Je malheur de ne pouvoir pleurer, de noirci vapeurs Paccnblcitt; aku son attentive eom pagne lui mrimic quelque cliose de bien triste, lés pleur» surviennent, elle cai purte.,, Sein h I aide aux plantes aquatique», Son Altesse Royale ne vegéteá l'aise que dans l'eau.

Les grands acteurs du momie comme ceux du théâtre cessent d’oc-cnper ta rciimnniée dès qu'ils ont quinó In scène. Madame rie Maintenait vivait depuis quatre ans à Suinl-Gyr oubliée de celte cour quMIc dirigea si longtainps, de ce public deuil elle escita nnt de Mi 1rs murmures. Peu de person ne-S la visita ici il : ses ni becs, le duc de Nouilles et quelques autres personnes étalent seuls admis auprès d'elle. Mais si la vieille marquise avait pende ruppu ris avec! e monde, lés dames deSaiiibilyr trouvaient qu'elle en avait beaucoup Irop avcC file», I .'autorité que Frauquise d'Auhigué a toujours exercée dans celte maison, dont clic lui la fondatrice, était devenue eu dernier lien une véritable tyrannie, non pat seulement absolue, mais exi-grnnte, t rucas» iérc, min míense. Les religieuses ainsi que les élèves nvaienl ii supporter la césure remplir d'aigreur de celte Mirera lue. Elle fnisnii Venir chique matin chez elle les liâmes pouf leur donner d s instructions et le plus souvent pour leur donner des reproches, Les miisioinia ires riaient égal cinc rit assujettie» à cette sorte d’in* apcctimi, uù leur dénia relie, leurs vêtements, l'expression du kurs physionomies ¿(aient examinés avec un soin scrupuleux ci presque toujours critiqués. Les jeunes personnes un pPU jolies devaient p.irü-cntlèremenl s’a liendre a des réprimandes qu'un rien provoquait ou plutôt prétextai!. On eût dit que madame de Maiutruuil Voulait les punir d'oser tire pourvues d'une beauté dès longtemps évanouie eu elle cl qu’elle SC propenu d'enlaidir ces pauvres petites à forcé de tou nue ut ».

l.a veuve de Louis XIV ne tenait compte à personne des égards, du respect, je pourrais presque dire du Culte dont elle (Malt Fohjel ó Siiint-Cyr. Tout ce qu'nn faisait pour elle lui paraissait au-dessous de ce E|u’on devait faire ï et si par hasard UH service dent dii! ne poux ail se dispenser de paraître reçoit nui khi le lui était rendu, die s’aimdiait du molli» à en diminuer J'.i-pitqrtis, Ait cumniriiceiiiriil de l'hiver dernier les dames firent faire quelques réparations dans la chambre de crue douairière d'un poêle cl d'un gruid roi afin de lui épargner Pandóle du froid. «C'est bien la peine, dit-elle, pour » deux inshulsqur j'ii encore à vivre, u

I-rjmrnisc dbAnlôgin1, marquis^ de Muinlenon, mourut Je 15 avril à Cinq heures du s-ir, clic entrait dans sa qualre-vingt-qnairièmc an-née. Si les pratiques sévères de la religion, les déni oust ru lions d'une piété affectée, les jeûne# fréquents, les coups redoublés sur la poi-trine suffisent pour ouvrir h roule du ciel; si une jeunesse prostituée, des perfidies atroces et quarante-trois ans d'inlrigues souvent fui] es les û Ionie une lia lion ne ferment pottr| nui âmes le séjour d'une béatitude éternelle, la favorite de Loin» XIV en doit jouir. Pcul-étre clk-méme avait-elle des doute» a cet égard quand elle disait à M. de Nouilles le malin du jour de sa mort ; « Adieu, mou cher duc; * d^ns quelques heures je vais apprendre bien des choses. *

Toute» les babitanles de Sainl-Cyr ont exprimé beaucoup de re-grris1 ont versé prodigieuse ment de larmes en cïnih ^it sus souterrains de leur ógbse le corps de la nia rqni s?*— Mai» c'était une noii-Vrllr trugid ¡u jem^e dans celle million.

Tandis quTon enterrait madame de Maitiknon h Saînt-Cyr, les bosliljiés commeiiçakiil eu Espagne. Le marquis de Sdly. détaché Sur le port du Passage par le maréchal de Berwick, général en chef de l’armée, s’est emparé de celte place vers le milieu d'avril. Ou y a trouvé si T vaisseaux de guerre sur Ica chantier#, des maiériaux pour la construction de vingt autres et cinquante pièce» de canon. Une partie de celle capture a été livrée aux lia.....ics; en transporte le reste A B.iyonne, Ce début de campagne coûte environ quinte mil-linns à Philippe V.

A l'occasion de lu guerre un édit du ruï crée des officier# de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, à l’instar de ceux qui cijsimt daos l’ordre du Saint-Esprit. Qu sc félicitait d’une fondation qui procurerait au régent l'occision d'honorer encore quelques généraux de hante distinction... Quelle a été la surprime lorsqu’il a appris que Je garde dus sceaux devenait chancelier de l'ordre de Saint-Louis, AL le Blanc, prévit, maître de# cćrćuiunies, ut M. Fleurku d'Ar-mc non vil le greffier! On cliunsunnc ces hommes de robe fmrla ni sur I rur noire si marre une étoile d'or avec ces mots; /’rmjjdi.vi UwümH ^'Vfu/j\„. el chacun se demande si les cant pagnes de M- d'Argmson • la ^Ltdclcine de Traipel comptant ce....... des exploits guerriers,

1 rs frais de la guerre ¡mPaissent inquiéter fort peu le régent, la Banque y pourvoira; et AOL tes Espagnols, î'ils su laissent munet voudront bitn ae tenir pour dit que nos hilkis d’Etal valent infant que kitra linguu de Potosí nu du Pérou. La mine de mis richesses est mi^M ^CBu«iup plus féconde que le» liions d’or du Nunvean-bionde, puisque d‘un trait de plume fa conseil de régence peut mettre en rmîsdon d* inépuisable s trésors. Ccsl ainsi qu’un arrêt île ce cou-■cil, en date du ï^ avril, ordonne la fabrication décent millions de billet# : * Ce papier, dit expressément l’arrêt, ne sera sujet à aucune

h diminution comme les espèces, attendu que la circttfalkn de» bil-■ lots csl plus utile aux sujets du roi que les malkris d'or et d’ar-Bgent, H qu'ils méritent me protection plus particulière que le» u monnaie» faites de tué taux apportés des pays étrangers. ■. Dieu ventile que nos neveux, qui sans don le n'auront pas les mêmes raisons que nous de croire à l'excellence du papier, ne pensent pas que le conseil de régence de l'ili était composé uniquement d'édiiippès des Pc titeo-Ah i sons,

Mai» lu succès des diverses compagnies prouve que si l'cngoncment pour k système l.aw est, en certains point», porté jusqu'nu délire, il offre réellement désavantages qui ne s'évanouiront peut-être q io parre qu'ils surit exploités avec trop peu de s.-qje^c. La compmpM des Indes occidentales , déjà en possession de» droits et aclhuis de celle du Sénégal, csl dnnwie, par un élit rèeimt , proprietaire In privilège de la compagnie de» Indus oricniales cl de lu Chine, fondée en 1T H , et. à l'occnsmit de cotte cession, nu a permis è cette société d'Occident d'émettre pour vingt-cinq mil ions de nouvelles aeliou» de fa valeur de cinq mille cinq cents livre# chacune. Elles sont payables en argent, « parce qu’il s'agit d’un commerce loi H la tu on la a Videur des billets ilr banque UC peut pas »l teindre. * V mhi un etui-, sidérant d'une grande modestie; mais messieurs de la combine ne désespèrent pas de faire l'èducaticti financière des Imlau-, des Chinais, el l’on tâchera d'en amener à cel elki quelques-uns rue Quiip campoix.

Si l'hymen ne fut pas fécond dan» le ménage de la duchesse de Berry, il nu dut pas nu mains y accepter les presentido l'amour. Mais k bruit se répandit, lui 1717, que la princesse venait d’avoir un enfant, cl un sc dit alora à l’oreille que celte innocente créature offrait tu ut a la fois deux degrés du lu dcacciidaticc directe du ré-ÇCttl. Voici le couplet qui courut t

Enfle votre esprit est guéri

Bm cralriiaa du vui¿4iru;

Belfa duchesse ne Berry, Achever le mysimi.

Un nouveau Luth vmii sari , mère 4"» M^lblEee| bonnez*nuii» praniptaaïupt un pruida d'AmnWHow *•

M. le dite d'Oi-léon», qui vcufaU, dlt-on, cacher fa fécondité de sa lilie, fut trés-irriié déco» ver»; il un ruch «relui l'ammir, el lu voix publique lui dudgnii lo jiHiûr Ar«ueh liait eu ......lu ni ■ Tú pi g ram me d'une manière si originale qu'il désarmit fa prince. Je ne pui» me défendre de copier eu désaveu aliqpiUir, que VulUiire cuvuy# u Son Alreue ilu-y^lc par M. du Branca».

Non, manieIgneor, en vérité M> moi» d'i jiffiti» chantó AmqinniK* nt Nabitej, Brands vent» râpOU'ifï de moi : Un homme mstrULl rhez Isa jtauitM De» peuple» du l'ni.Liiuma lù| fitiiicuiij.lt que le* Suduitllleü,

* Allons, dit le régent à M. de liruinait, j'ai ri, je ne punirai point » Arouet; cependant rccummamlez-lui de modérer sa malice, car se» * satires ne me trouveiHimit pas toujeur» disposé à rire. I)n reste, le » couplet qu'il désavoue ot lhic critique en l'air- madame de Heny a n’n pas eu d’eiifmil... On lient il cet égard de» propos que je veut u laisser tomber... Mai», je vous le répète, ducs au p. Ht Art...... qVj » suit prudent. » Il est probable que le malin rimenr n'écuulu pas cet avis , puisque, dans le courant de fa même année, il ful i en fermé à fa Bastille.

Philippe a nié Ifaccouthème nid c fa duchesse de Berry en J7IT, on peut donc an mniii» douter de ce fait; Cist pour cela queje l'ai lu i dans le dente, je me nui» abslumic. U ne serait pourtant pas jmpD&-sibfa rpe k* an»mira de h» principe eussent odcrl , il y a di-m ans, le même résultat qu'ils ont encelle année, ci ivluLfa est indubitable* Tout Paris laniuaishdil, cel hiver, la grossesse ifa niadamr de Berry, malgré Jus frécamions qu'elle prenait jurar la déguiser. Ct'llc situa-lieu ne rempévha pas dose retirer, pumLini fa se ma inc suinta, ou couvent des Uranii lies, ciii die su livra aux pratiques les plus fervente* de fa dévotion.

Le lendemain dePAque», Son Altesse Royale, déguisée, se rendit chez une de ces femmes qui prêtai ni eut lie dan» l'avenir lus ilécrels encore nu faibles du dr»iiu, fan! l'art de ces HiH-dii-mi pyilmuissuj coiihish! ii savoir tirer de leur dupe# fa clef des prophéties qu'un va leur demander i soit que la duchóse su fût trahir, soit que la devi-livrasse l'eut ruco........ elle lui dit, après avoir étudié sa .....in : ■< Vous êtes la veuve de votre eun>in el PiqicmsB de Vutie père, dimt u vous êici amoureuse et (¡rosse. Voire accouchement *era p.riElenx, n mai# si vous en réchappez vous vivrez lurigitunps. » Son Alte se Royale, frappée de cotte prédiclirnt, jet» quelques Louis sur la table de celte femme, et sorti i. Une terreur secrète ne J'm pus qui liée de-

puis*. Dans les derniers jour» du mois de msL madame de Berry fil une chute qui sans (tonte causa la mort de son enfant. Le lendemain une forte fièvre se dictara , le délire la suivit de près, et, au milieu de plusieurs accident*. Son Altesse accoucha, le troisième jour, d'une 411c privée de vie et déjà putréfiée. Le tempérament de la princesse, usé par tous les genre* d'excès, exigeait un ira item vu l spécial; les médecins reconnaissaient La nécessité des sa ignée s; le récent, qui se Eique devoir des cor.uaùsancex en médecine» eonseiHait l'émêtiquc.

c docteur Chirac fui alors obligé de rappeler au prince qu'il s'agissait d'une fuite d’acceuelicment; Philippe paroi surpris... Eu effet, Mi fille lui avait laissé ignorer su grossesse» dr peur d'cxcitcr le mé-can tentem en Ł qu’il avait exprimé au seul bruit des couches de 1ÎI1. Par suite de celte même réserve, ki princesse quitta trop prompte-ment sa chambre; elle se lit voiturcr, tantôt à Mettdou, tantôt it la Motte , une révolution laiteuse survint, En peu de jours, des douleurs rtc tête insupportables, accumpognées d’une lièvre chaude ci du transport’mirent £oxi Ąltcsse au bord dc La tumbe, A celte vitre mité, la

Mort de Charles XIL

dévotion prit sur madame dc Berry un empire trèc-démomtratif; elle ■o Livra à tous les devoirs des chrétiens avec une rare ferveur. Son «gotue fui, du reste, un mélange singulier de soins pieux et de regrets mondains; de sa bouche .sortaient alícriMtivc^virt des prières ci îles vœux pour le bonheur de M. de Riom, qui osi u t’armée. Elle recommande son âme à Dieu, et Le comte au régent de Franco, Si le Seigneur exauce celle pécherez sur le pramicr point, il est :t craindre que Philippe ne remplisse pas sus intentiohs sur Je second. L’amant dc La duchesse osa, l'an dernier, manquer de respect à M. Ic duc d’Orléans, pendantun souper du Luxranbourg; depuis tors. Son Altense Royale, malgré les supplication!; de sa filie» n’a plus voulu voir cet audacieux, et, dès que J a guerre avec l'Espagne fut Gommcu-cie*Rioni recul l'ordre d'aller prendre le eummandement d'un régiment île cavalerie, qu’il venait d’obtenir sans l’avoir demandé, (l'est ainsi que, pour le comte, la faveur jaillit de la disgrâce ; circonstance plus commune qu'on ne pense dans les cours.

Enfin La due Liesse de Berry rendit le dernier soupir au château de la Meute, le mercredi 21 juin, à l'âge de vingt-quatre ans et quelques mois. Un devin Lui avait préditqi'elle n’aUelndrait passa vingt-cinquième année ; le hasard s'était plu à favoriser la prétendue prescience de ce charlatan. Tous les vices de eette princesse découlèrent d’une mauvaise éducation, des exemples pervers dont sa jeunesse fut environnée, cl d'un tempérament impérieux excité par trop de séductions. Il ne s'offrit qu’une seule occasion de la soupçonner de nié» chancelé, ce fui à la mort inexpliquée de son mari. Mais si l'on com-parc l’horrible oclinn qui lui fut alors imputée* avec la Conduite de tonte sa vie, il est presque impossible de La croire coupable. Madame de Berry n'cnl pat l'idée d’une noirceur, d'uuc perfidie, d'une simple

ma lice... elle ne lit jamais de mal h personne, et ne sera damnée* si elle l’est, que pour avoir fait k bien cutre mesure. Le ressentiment dit coup de pied ne suffirait pas même pour expliquer un projet d'em-poi sonne ment de la part d’une femme très-accessible à la vanité* niais qui ne l'était nullement à la houlC.

La dame du Luxembourg est vivement regrettée de son père, Ircs-peu de ses snuirs, qui étaient jalouses de l'empire qu’elle avait sur l'esprit du régent. Quant à madame d’Orléans, elle a considérable-ment pleuré le jour de la morí dc sa fille; mais» comme elle pleure sans Cesse, :i es! au moins douteux qu'on doive attribuer h h tendresse maternelle les larmes qu’elle a verbes en date du 21 juin dernier.

Le;- faiseurs dc nouvelles ont prétendu que madame de Berry avait épousé secrètement le comte de Riom au commencement de L’année dernière ; cette princesse a déclaré avant de mourir qu’il n’en était rien, quoiqu’elle ait eu souvent le désir de contracter cette union. Mais Son Altesse Royale, voyant m fin approcher, avait chargé madame de Mouchi de faire porvenir au comte un paquet renfermant des pierreries d’un grand prix. Cette libéralité, tenue sans doute trop pou secrète, fut dénoncée au régent, qui réclama, comme héritier de sa fille, le dépôt confié à sa dame d'honneur, et M. de Riom en fut privé,

Non* venons dQ voir para itru un arrêt du conseil i|n peu plus dans l'intérêt du public que dans celui de la Banque, ce qui est rare attendu la prévention du regenL en faveur de cotte institution. Cet arrêt ordonne que les dividendes des actions seront payés à raison dc douze pour cent, lus bénéfices de la Banque devant la mettre à même de faire les plus grands avantages aux actionnaires. Mais, comme si le gouvernement ciit voulu s’empresser d’offrir une com-peu s-ilion à la compagnie privilégiée, un autre arrêt du conseil résilie le bail des fermes générales actuelles, et k* donne h l'association Lnw moyennant cinqusiile-deux millions pur tin, l'n troisième arrêt ciule pour neuf années à la camp-guie des liutçs le bénéfice! sur les monnaies pour Je prix de cinquante millions de papier, |i.iy. Ldr un quinze mois. Il ne manque plus au fiuanoier écossais que d'avoir part au go u vu mement, et l’un dit qu’il n’en désespère pas.

Pendant que ces dispositions se font à Paris, le rot d’Espagne, par tin ma ni fr>tc répandit a profusion dans nuire armée, invite les soldats a passer SOds ses drape.iux. La régence, au dire de Sa Majesté Ca i lui-ligue, lui appartient incontestablement; aussi s’eM-eMe armée pour rcconqurrir In droit dont rílese voit injuste tue ni dessais te. Philippe V termine en se donnant pour le M.érüieur de la France opprimée par le dor d’Orléans.

Malheureusement le Dieu des armées ne répond pus aux vœux de notre protecteur; le maréchal de Bçrwick, qui fut autrefois pour la Castille un L'hcrateur beaucoup plus réel, occupe Fûtüarabie, Saîut-Sébastien, une partie rte h Catalogue, et s'est rendu maître de la ville et du château d'Un^d. U serait temps que les armes du monarque espagnol commençassent à proférer ses propres Etals,

Si La guerre et .......our peuvent marcher de front, c’est sous un gouvernement comme celui du régent: aussi expédie-t-on lotit à la fois au Palais-Royal des dépêches pour le maréchal de ïkrwick» des billets doux pour les favorites de Philippe, et des hiviiaimn/ aux roués pour les petite SOupcrs bachiques... C'est avec des plum en tirées des ailes de l'Amour que tout est écrit dans le cabinet du dispensateur galant de nos destinées,

A'oubliais puisque nous avons laissé M. de Richelieu à h Bastille jouant de divers înstrumcnls, charmant l'ennui dc mille autres nu-onś cl faisant, du haut de la Rastille, l'amour eu paniomi rue avec 1rs dames qui c ¡refilaient au bas» tandis que mesdemoiselles lit! ^ a lois et de Cha-rùluis sc désolaient, chacune de son côté, j l’intmt OU de ce Juurlcl léger Mais lu duc fut bien hit troublé dans ses récréations par les iu— le rrega toi res très-durs de M. d’Aq;cnson, qu'il appelait .Wńms en r.r-ruque noire. Six mois s'écoulèrent ainsi en intermèdes mêlés de galanterie pair signes, de musique et de procédures; au boni de cet espace de temps le cardinal elle duc de Anaüiis obtinrent la liberté dc Richelieu, contre lequel il n'existai; que de* prévcntîmi» : ses lettres» principale» pièces du procès, n’élaiii pas sriiiisam meut claires pour baser une accusation fûnnelle. Le régent consentit à ouvrir les portes de la Bastille au duc, mais sous Ia condition que mírlame de Richelieu, sa belle-mère, le garderait à Confions. 1 c beau prisonnier sortit donc» h; 30 août, du château Saint-Antoine» pour se ramkę au lie» de son exil» ou il rrewoil le jour ses amis» et trou il sortit la nuit par escalade pour venir à Paris visiter ses maitrc-isr';.

Cependant maikmoiselle de Valois, toujours folle de Richelieu, se constituai! en soli ici loti uns, en prières, pour obtenir de son pèrr: que l'exil du duc»qtit ruit celui du bonheur de crue princesse, fùtciiiin révoqué. Elfe avait déjà obtenu que l'exilé h:dulàI Samt-Gci-inain eu Laye cl la lcrre de M. df: K.utiHrs, d’oli il pouvait s'échapper pi ut comrimdiiiiçin h nuit, n’y diarit gardé que par un vieux fieureniti!-coloncj de e¡i va te rio plus cru presse de dormir que de survrillir son prisonnier. AlM* le rageul, qui voulait tirer parti de evttc etreon-stancc pour yiüsfiiirc enfin tes désirs incestueux » te nimHriui L.* fteùhta.

• Un jour pourtant, dominé par une ardeur dont l’expression étincelait dans scs yeux , Philippe dit avec emportement à la belle suppliante • « Eli bien, satisfaites mes transports, et je rends la » liberté pleine et entière a votre amant. Bien plus, je vous donne » ma parole qu’à ce prix je vous procurerai tous les-moyens de voir » Richelieu tant que vous le voudrez... Faites vos réflexions... Je » vous accorde vingt-quatre heures. Demain vous serez à moi , ou » le duc quittera la France. »

La princesse était à peu près décidée, mais elle ne voulait rien faire sans l’aveu de son cher Richelieu. Elle se proposa de le consulter dans une entrevue nocturne qu’elle parvi-t à grand’pcinc à faire réussir. On ne s’occupa pas d’abord de la convention proposée; on finit toutefois par en parler. Le duc, tout aussi coulant en matière de scrupules que le père de la princesse, conseilla à celle-ci d’accepter le marché, dans lequel il trouvait, outre l’avantage de voir librement sa maîtresse, le bénéfice non moins réel d’une liberté absolue.

La supérieure du monastère de la Madeleine do rrainol.

Mais il ajouta qu’elle devait bien se garder de rien accorder avant d’avoir la lettre de grâce et la promesse écrite de l’accession du régent à leur doux commerce. « Donnant donnant, ajouta-t-il ; il faut « que M. le duc d'Orléans dépose avant tout les titres de la conven-» lion sur l’autel où le sacrifice devra sc consommer... » Le lendemain, mademoiselle de Valois avait perdu le droit de reprochera ses sœurs leurs expansives complaisances pour le régent.

Philippe remplit fidèlement sa promesse, ainsi qu’on va le voir. Il y a, dans la cour des cuisines du Palais-Royal, une chambre dont le mur est mitoyen avec une garde-robe de mademoiselle de Valois ; cette pièce était occupée par un cuisinier. Le prince ayant délogé ce domestique, lit percer une porte dans le mur mitoyen, laquelle porte fut recouverte, du côté de la chambre du cuisinier, par une armoire qui la masquait; tandis que, dans le cabinet de la princesse, l’ouverture en était cachée parmi placard dont l’amante de Richelieu cul seule la clef. Ainsi le duc pouvait à toute heure de nuit arriver chez mademoiselle de Valois, qui, au gré de son impatience, n’ouvrait jamais trop tôt le bienheureux placard. De sorte que le régent devint précisément a l'égard de Richelieu et dans une intrigue de sa fille, ce qu’est pour lui-même l’abbé Dubois. Il est vrai que Son Altesse Royale avait son tour; mais le jeune amant ne s'était point cn&’gé à une réciprocité de complaisance.

M. le duc d’Orléans, on ne peut plus satisfait du traité, excéda plus d’une fois i(;s conditions qu'il s’était imposées ; par exemple, il poussa la bonté paternelle jusqu'il faire servir à souper aux amants dans le temple de kurs plaisirs. Ils étaient servis, à ces repas, par cette Angélique qui Ie* avait trahis autrefois, mais qui ne pouvait rien désormais contre leur félicité. Richelieu quittait sa maîtresse environ nue heure avant le jour ; Philippe le remplaçait. Son plus grand plaisir

était alors de se faire raconter ce qui s’était passé dans la scène précédente, et ce récit animait celle qui commençait... Un soir le prince et le duc se trouvèrent ensemble chez la princesse ; ce fut son Altesse Royale qui sortit en disant : « Je m’en vais ; c’est trop juste, ce » n’est pas mon heure ; l’équité avant tout. »

Rien de funeste à l'amour comme le bonheur sans mélange ni obstacles ; celte vérité, vieille comme le monde, sc confirme mille fois par jour dans la seule vil!- de Paris. Un mois à peine s'est écoulé depuis la convention que j’ai rapportée, et le placard ne s’ouvre plus que rarement ; mademoiselle de Valois est délaissée par le volage Richelieu; mademoiselle de Charoláis, environnée de plus de difficultés, offre au duc des nuits plus piquantes; les larmes de l’amour coulent au Palais-Royal, elles sont taries à l'hôtel de Condé.

A l’époque où les battants de l’armoire mystérieuse étaient dans leur plus grande activité, le régent avait écouté avec faveur la demande faite de la main de mademoiselle de Valois par le roi de Sardaigne. Philippe savait bien que sa fille préférait Richelieu à tous les potentats de la terre ; mais il n’en aspirait pas moins à faire du monarque sarde une tête doublement couronnée en lui donnant pour femme une princesse de la maison d’Orléans. La vanité a ses heures dans la pensée du prince le plus libertin. Le mariage manqua par l’indiscrétion de la duchesse douairière ; cette princesse, qui passe sa vie à écrire dans tous les Etats de la chrétienté, eut la maladresse de mandera Turin, avec la meilleure intention du monde, que le bruit qui courait à Paris sur les intrigues de lu chambre du cuisinier était calomnieux. Victor-Amédée entendit parler de cette aventure, qu'il ignorait; et comme il voulait dans une femme plus de sagesse que d’expérience, il ne donna pas suite aux démarches qu’il avait commencées à la cour du Palais-Royal.

Lo duc do Richelieu à la Bastillo.

M. le duc de Modène, plus philosophe que son voisin, demanda le mois dernier la main de mademoiselle de Valois. Cette princesse eût accepté à peu près volontiers de partager le trône de Sardaigne, parce qu’en fait de galanterie une reine a pour l’ordinaire ses coudées franches, et que des chevaux de poste conduisent vile un amant de Paris à Turin. Mais elle résista à son père relativement au mariage avec un simple duc de Modène, qui, dans son étroite capitale, ne perdrait pas un instant sa femme de vue. L’amante de Philippe avait beau jeu pour colorer scs refus : sa tendresse filiale, à double face comme la tête de Janus, rendait cette résistance digue d’intérêt • elle la prolongea longtemps avec succès ; mais, soit inconstance d’uii amour déjà dégoûté, soit ambition ou tout autre motif, le régent déclara qu'il voulait être obéi, et la princesse fut épousée, il y a dix jours, par procuration. Dans ces sortes de solennités, les prérogatives de l'ambassadeur sont limitées; le soir de la cérémonie l'envoyé souhaita le bonsoir à la nouvelle duchesse de Modène... et ce fui ,c duc de Richelieu qui sans mission du prince italien devint son procureur.

Jnsqv'tel 1rs babhunis de Paris seuls avaient porté avec emprm-semcui leur or à ta Banque pou r en rapporter des actions cides bil-Iris : ce n’était encore une di ns notre enthouHM&lC capitule qu’en élevait des templos sil J»ti Pu^jut, Mais depuis, quelque temps le il élire a pinède ta métropole u ut provinces, el de celles-c-i Ji rùir;iii' per- 0n afflue de toutes les parties de l'Europe dmis les bnrcani de lit rur S ¡vimiit!, et lu rue 0uincampok est nue seconde l^tbrl, Tue ci realista ne? lome récente a mis Le comble a N rreiiéde des spéculateurs : des nmivcUrî ik h Louisiane, uni peut-être sont tińes. de la féconde imagiiimkc de M. Law, annoncent, dit-on, que la compagnie qui iiphute celte partie de l'Amérique vient d'y découvrir dent ininM d'or ahumlauies ci d'une facile exploitai ton, Le jour où celte nouvelle fut débitée, huit 011 neuf personnes furent écrasées dans Ica portes de lit Ihiiqur, ci 1rs chirurgiens eurent a renie lire trente jambes o-» bras cassés dans le quartier Saint-Denis. Saisissant la bulle .ai bund, ou bien jnimnt le beau jeu qu’il s'était fait, Law obtint, le 33 septembre. un arrêt du conseil qui diminue la valeur des espèces d'or d'un douzième, el celle des espèces iTar^CUl d'un trentième. Ou mmonce nteme des diminutions sticcessi ves, cl c'est d'une gr-.mdc sagesse. Les mines de lu Louisiane dei'aut uécu^sjiirenient faire diluer Pur en ^rencetsn valeur intrinsèque doit diminuer à mesure que la quantité AU^inrlitera, Il y a bien quelques esprits cl mils qui prĆLrndcinl qu’il iriui conséqiienl dallen dix pour avilir Jes espèces existâmes que lys galum* dc la LunisiaFie finissent à pleines voiles dans nos ports; juafa on se unique de ces gens inêltcideitX, cl m attendant le prix des adiop* est doublé. La llanque, depuis Jes caves jusqu'aux greniers, est remplie d'argent, et je crois eu vérité que 1rs portes résidaient ouvertes chaque unit, qu’il ne se Trouvcr.il pas -t Paris un seul voleur pou r enlever ce metal décrié.., Mais ou entend crier du Unito paris ; ■ Du papier, messieurs, de grâce, du papier! » Les juifs ne durent pas jadis demander d'une voix plus fervente la mamie nnlritivc du désert, -i Von» vnyri bien, s'écria La w nu crm se ¡I de régence ru eu-> tendant CCS clameurs, vous voyez qu'ils tml faim d'actions, faÎSSC-* ruz-vaus jeûner ces braves gens? ^ Il dit, et |c 2 octobre huit mille nouvelles actions de cinq mille livres chacune furent créées en verltt «PiinarréL Mais il J en eut ¡I peine pour les privilègiés, rt deu^ jours plus lard il fallut en émettre encore vingt-quatre mille. Ces actions mtintèrent en peu de jours a dix mille livres;, il est douteux que nos neveux a joui eut foi à ces prodiges... de folie. En voici du nouveaux lé mu ¡punges i les Parisiens qui ont ta bonheur de posséder tirs maisons ou d'avoir de si lu pics kicathuis rvic0uinc¡impoii tirent une pintóle par chambre et par jour des spécula leurs qui veulent mettre leur fureur paperassière à l'abri des injures du temps. D'autres familiers de celte bienheureuse rue y spéculent en plein air; c'est avec ce* derniers sans doute qu'un bossu industrieux » gagné cinquante mille livres rien qu'à prêter sa bosse, disposée pur I» nature eu forme de pupitre, pour signer les ¡upombrabtas transactions cauLrAcléeâ sur les lieux.

Veut-on avoir uni Idée de la gravite avec laquelle le régent traite les alfa res dc lamie polilinup? \ niel une ancçdoie bien coractéris-tique, qui ii surprit les roue# cux-mèiiir*. L'aveiiiurr .irri vu hindi .iri-nier, Dulmfa avait reçu inri tard ihins 1a mirée do diiimnehc desdr-pćuhrs importantes venan! d'Angleterre t Philippe dormait à ou per dans sa loga-boudoir à l'Opère; il n'y avait pas moyen de lui parler d'affaires, U fallut romeUrv fa coiumiinkiiùjii an lendemain. Lundi donc l'abbé entra eliez Son Altesse Huyate à sept henrm du mutin, cl trouva If prince couché avec é'mïb*, jeune el jolie icmrlisane pour laquelle il a upe estime pari ¡cubera, bien qu’elle appartienne au ma-pbn public de ¡a Tillan, Dubnia allait sa retirer, hinque M. le duc d'Orléans lut ordonna de dire ce qui l'amenuii bi mutin.

r Mais, monseigneur, il est quCblion d'une affaire d'Etat, répondit Je confident,

— Qu'est-ce que celo fait? Emilie est discrète, tu peux parler.

— Que Votre A liesse daigne donc considérer qu'il j v.i de l'intérêt du peuple,

^Raison de plus pour que celte petite soit présente; elle fait partie du peuplerai cainéqucruiuenl elle u sa part de rbiterût demi il s’sgiL

— Si Votre Altaste m’Urdonne de m'expliquer,,,

— Sans doute, je te l’ordonar.,. Emilie a un excellent esprit, peut-être nous donncra-teclle un hou avfa. *

L'abbé ctphqua au régent l'objet des dépêches.

< Qu'en penses-tu. mon enfaul? a reprit le prince en se retournant Vire sa complue de h b

Emilie, qui avait CR effet du jugement et de l'esprit, fil une réponse pleine de sena.

•—Voisin, I bilu ii s, l'écria Sun Altesse, ne Pavais-je pas dit qu’elle nous dépiterait une bonne soluhou! Exécuta done ce qu’Eiuilie a prononcé.,, U y u plu* de raison tous ce petit bonnet de dent. Jk que mus le* lourdes perruques île mon canari J.

-— Lu ta CRS, Junusiugucnr, dit Jtahhé avec assez de nnnvqbf 1m-meur, il fam ensayar qv* luu^teurfr faire leur apprenti Sauge diplomatique chez la Fillon.

— Cela ne vous a pas déjà trop mal réussi! * cria Emilie h l'abbé, qui sortait.

J] est difficile, qmnd on voit le temps actuel courir, de ne pas revenir à chaque instant sur le bagage de papier qu'il traîne il sa suite. En nrrèl dn conseil du Si décembre défend de faire J es payement m argent au-dessus de dix livres, et en or mi-dessus de trois cmts livres. Les moyens prohibitifs réussissent rarement au pouvoir, parce qu'ils trahi-scul un défini de confiance (fans les chusca qu'un veut substituer ii celles qu’on défend ; ce qui est favorable an publie u'â pas besoin de lui être ordonné, comme il est inn Ru de lui ¡menUre ce qui lui nuirait : fa multitude ne se trompe jamais, L'arrêt du î l décembre a porté atteinte au système Law; c'est peut-être un premier pas vers lu décadence.

Abus l'inquiétude n'est ressentie que par les gens habitués à réfléchir; l'enivremcnt de la tourbe spéculante n'a pas diminué. Vainement l’a-t-on avertie que fa valeur chimérique des billets des iclium équivaut à trois fois fa totalité de l'argent en circulation dans le roy......... celle me me tourbe ne s'est pas même arrêtée a la mesuro suspecte du rembourse ruent précipité des rentiers do l'Etat eu papier de la Banque,

Le bruit court depuis quelque* jours que AL Law doit être revêtu de la charge de coïttrâleur général, rétablie pour lui. Ce qui fait croire généra fa ment à l'exactitude de cette HOiivi-lle, c'çsl que ta financier écossais fient de sí: faire c\i l ludique. Il abjure. Ja semaine pissée à Melun entre le» mains de JfabW Truciu, qui sans doute ne uiunquem jWS de profiter d'unc si brillante conversion. Law a fait sa première communion apostolique cl romaine dans l'église Soint-Koch, dont te clergé ■ reçu de lut à cette occasion une somme de cent milia livres pour achever sou bâtiment. Le nouveau converti assure à |'hi»p¡tM général une aumône ¿ninurHr de cinquante mille livres, liant ¡| d ¡My¿ d'avance une minée. Tandis que fa inoiwii du Seigneur et l'utile de fa dm rite publique reervajuin les birnfaiix du généreux financier, le temple du plaisir ei delà tolie avuii pur t aussi è ar» prodigalité h. Ïjiw, peu HJifafaii de voir des chiiiulcUc^ à POpér*, a duuiul do l'argent pour que la «aile ne tetl éclairée qu'en bougies,

Cependant le di rrci mi r de fa Banque roya le. peu de jours «près son ubjuraiion, sc rendit â la chambre des comptes pour y faire enregistrer les nouvelles lettres de naturalisation qui vrii lient de lui être accordée* ', et If lendemain il yrèti foi el Imm mage au roi en qna-lite de propriétaire de quatorze ierres maijnifiqucv dont il est devenu possesseur, AL Lnw u trop d’opniciicc pour n'Alre pus un homme du plus grand mérite; aussi l'Académie des science* s'est-elle empressée de l'admettre parmi ac« mmibrci» honoraires, ri, comme il font qu'un savant *il une blbliothtqim, le fastueux Ecosxuii a acheté celle de Ifabbé U gnou pour la somme de ccnt quatre-vingt mille livres.

La vanité esl le complément presque inévitable d'ntiu grande fortune; il est si difficile eu toutes choses d'user sans abuser! M. Luw ayant appris que le maréchal de Villeroi avait Iniaqind île faire danser Louis XV dans un ballet, h l’exemple de Lunfa XIV, demanda que son lil, fin admis pnrmi Ica danse 11 C« |irl vi lèglés qui dcvjiimE figurer nvcc Sa Majesté. Le régent Imuva celte de nu n de toute simple ; in ai 3 \ ilh'roi en fut scandalisé. Ce grand distillateur de J'cliqiictlc pré-tenrfait sans doute que l'enfant d'un financier était irop obscur pour gamldder sur an théâtre; lr gouverneur eût mieux fail lie penser que le jeune prince était trop illustre pour faire le sa II imbanque devant ses sujets. Lm petite seigneur^ anxqitah nu avait fait le mot, accueillirent fort iiml l'innocent danseur; ils lui firent mille niche*, et pmi-il.int la représenta lion du Nllcl Tort d’eux lui donuu un ernoen-jumbe qui le ht tomber ó plat ventre nu milieu d'une chnciMine, LłiW Lut outré de l'insolence des jeunes uqpicilhmx; mais il fallut dévorer celle humiliation : elle lui pruiivu du moins qu’Il e-d imprudent de vouloir usurper les ni s iscri es a 111 Imitases des grands, qui su nies les diüirigueul de la muliilude.

Passe pour les RpausgM de l'opulence ; c'est ñ fa dEpoxillnn de tout le mande; ri l'on voit, par le temps qui court, d'étrungea suites dus cüpriees de fa farltinc. \ nici, dans cc genre, une anee-* I dote comique. Lu laquais s'est enrichi il tel pomi p..r r.igmlagc du papier, qu'il a pu se donner un curFusse. On pensr bien que, pouf celo, notre parvenu n'a pu# renoncé à ses hé^DCialiutiS de la rue 1 Qnincitmpoil ; il y ourdit en de l'ingmliliult' de su part. || se fait donc voiturcr chaque jour a»* liaui nu ta destinée lui prodigua wj faveurs; sa vmliire, tandis qu'il spécule, slat (mue rue [Linrg'l1 Abbé, et ses gens Laitendeiil mi caharel mi lui-même a11dn.l.ui naguère mm maître. Ilier, surpris par la pluie vera la fin de lit faut se, l'anci 11 Tiquais quitte I.1 rite L’uhniampofa , accourt il tort équipage- tuais, emporte par ht force de riiabiluilu, || sume derrière le carrosse «il lieu de mouler deitaiiic " kfi ! niunsiciir, que faites-vous? lui cric le H cocher.    Ta i s-loi , répond le parvenu eil dette infant, je von lai 1

o voir pur irioi-inèma combien, de laquais peuvent tenir le, car jcji - veux prendra ««core łu moins deus, »

D’après te traité dit de fa ^ufldrtiplc a^^qcdp duquel tes états gi-

Durant oui nerédé relie aimée * Jarquis 111 devait s’éloigner delà France; U a tro:, ¿é asíle en Espagne * où ce prince arriva dans le mnuiul déniai. A celte époque, le Cardinal Albenmi ridait le ren-vur.suiiicin du George» Rr du tronc de la Grande-Bretagne; les droits dn préirndanl , J«' parti qu'il avait en Ecosse* et la présence dece prince an milieu de scs partisans, semblèrent un premier ministre e»pîiguol des étémenls précieux pour l'exécution de ses vues. Il pro-po^i/a Jorques de se mettre à la tête d'une expédition. Le descendant Jes Si na ris a du courage, de la résolu lion; i! brûle de ressaisir Je sceptre de ses pères, cette proposition k comida du jidu. Les pré* paretifs Furent prompls ; le prince mulili» s'embarqua à Cadix sur une escadre composée de dit vaisseaux de ¡pierre cl d’un grand nombre de bâtiment» de (ni ns port. Six nulle homme** presque ton» Irlandais, a reo mpalliaient Je prétendant ; de plus, il emportait des arme» pour quinze mille soldats. Mais la fortune n’ûuit pas lasse de tourmenter les Sitiarla: éloignée d'ahard du sa roule par 1rs veut» Contraire», la flotte eipudilloiinaîru ne larda pas d'essuyer une tempête qui la dispersa, lieux frégates seulement purent a border il Km-tal, eu Ecosse, où elles détarquirerit environ trois cents Espagnols, quelques seigneurs Irlandais et des armes pour sept a huit mille hommes... Itjais Pâme de l'expédition, lauques, n’Hvait pu prendre terre, el, jouet des tempêtes, il voguait loin de la côte écossaise. (Je pend a ni le petit nombre d'aventuriers débarqués à KiiiUil forma le novan d’un corps de sept à huit mille; mécouieuii, qui s'etu pari-tfut de quelques postes. Mois un corps de troupes organises ay^ut mhrrlLê contre eut, ils furent hieiilnl réduits Ó die relier Ltn refuge sur i?» Frénica. Elles Devaient apporte CH Ecosse que troił ou quatre cents cmnliMIati's , elles remportèrent trois OU quatre mille fugitifs.

Le J ciller , ce jísnbn farouche, dont Jli vie ressembla ■< Uli long accès de fureur, mourut, cette année , a la Fleche. Il était parvenu à sa soixamtc-scilième année»,, L’enfer fut tant a s'enivrer de sa proie*

CHAPITRE VL

15^0.

Ław eonlr&lesir général, — Périrait de cet Écossais. — CupîdiU des grands. — Le niiiibttrA piruet en plomo aud emv. — L'or ri rar^um devenus, sas» ligure, de vils oiéijui. — La Apañe er jom' par le robin. — Un qi^ri rio M le due d Ûrl-'Büs. — Grerourl : mi* coûtes, snn épi'Upim. — Mise en liberté du duc ride la duciu1* a-" du Mainu —■ ta cour de Hr¡ijux¡ wa cump '«ilion. Sri plaisirs* — Astłissiunl romniL par h- nmilc dr H -ru. — s^n «.ippltc^ — j.,.. Algonquins; leur arrivée, leur réception»» — Villero) Alg.-nquia — M-rt du manpis de Dangeau. — Ses Mémoire» — Le duc de lllllwlitu le remplace A fAcjideniie. — Fragments ch? mu» di-rours de rtroptmn. — La Hourse et le* agioieurs — H.i ranem" malbeureu^c1 du norti h-d de VidHrs. — Recherchât tei]m^itolistu* sur l'argpnl — Anpcrioies. — Dito-h-uro rapide du papier. — MouwepiinU sí d idem - — Bonger do Law. — in ibais demande un Brvbavéché. — Skias dans fa' shmet du réélit, — Le m ni-tro des p «mira du regent est arthevrq'ie de C.ni.hr n. — Sucre du b huis, — Mndamo I archevéïiue de Cambrai- — Singulière demiente du la Fillon, — L'anbuvêque Dubms apprend s dire la nwsHe. — Iridie de Martille; Buli i ulw . — Paix «vro l»pa-gue; couchions; le jétnlla llaubemon. — Cn qu'il faut ń Philipj# V le r il ib : ce qu il lui faut le wir. — Su ire de la décadeuru du łjłirąie Law. — BiuUWlfa émeute populaire dont CUL élraOKQC Ml i' n'ijiil- ■ - ItcFram du Tail-to-Ville improvitr Hir le imurmT p^ñli-rU du par tenu lit — Pn^el IRïMériCux de relie compagnie. — Happd do cbuiCelhT ¿'łg-esM-au. — Lt* billub nuut mi* I» r» du cnculflù n — Le nrlentent est exile a pmitmMj; pulinpmi, — Souveraineté du premier prende» l a Puntura. — l) brnę rut jeté hux jamb^ du parleoicnl — Cu que n » pu bure Louis XlV , pubm* I ¿.‘remplit — Law St dcmél d- *ea chaFi?». — Périmer de la il■ in-.- un ochirñli ut gëno-rnL — Ev^vien do l'Bvenfariùr. — Vívu disrijiRion emu» Ig conseil de fù^cnCç. — Ré-ShUté du u jiléate de Law, — Opinion sur eu IhmOClw.

Law est controleur général ; un arrêt du conseil, en date du 5 janvier* l'a revètu de cette charge; ce qui ne l'empèchc p^s de uemser-vit l'emploi de directeur de h compagnie denimie*, Aimüccl Ecns- : sais obÜCllI UH privilège dont [htsuîiHu encore n'a joui un Fronce: celui d'ètrc tout a la fuis adriiinisirakur et adnduiłlić ; si, dans celle duplicité d'jlliibulioiis, la Banque a besoin du sucre lui ri; d'Etat des : finances, il csl probable qu’elle le trouvera bien disposé à faire huit I ce qui pourra lui cou venir. Au reste, on a dn plaisir a voir M. Law donnant ses audiences mîiiteiértdks ; nul ministre ne représenle nilom : grand* bien Lit, doué d’une ligure agréable el nolrig ¡I est, de sa personne* séduisant connue son système lu......... Ik plus, nutre contrólenr général u de rt^prii* de h politesse* du L noblote un» burlé. En un mol* rAugkkfre nous a cédé un fi nie liminaire charnu ni.., &¡ ^¡i a¡f1 son affabilité* ses actions et ses billets ne SOikt p.1» dex menteurs,

J a niai» peut-être aucun boni me d’Etat n’vnt an faut de cuniiisaiis Îarnii les plus grands persoiitniges du royaume ; les princesses lui aisenl La niant ■ |US princes le miIuchI jusqu’à terre cl s’honarenl d'avoir à échanger avec lui le litre de tnm^eiijnuur. Mal» cuite ecurloEie oit roqpieU ^'humilie par tilleul est Lien fmyée i le Cas e d*'* l,duis et pui>i|||La sí'qpiultra uii k poudre nans fond (Lits lequel t'u tiglon ut mie fur Le patins de» tu. Iicsbc* un mé mires de U Fr-'Mç^ .

en traversa ni ce FOhUcmll des Dannïilcs rri'nn appelle Banque royale. Du riidih Les; b ,1/, fetJwr, .m prince de failli „ tm favoris du riment, b nuit d'imlres , combien il» se sont procuré du rame» tic hillels dont ils eu voie lit joiirnulkineiit recevoir en espèce» le montant au buromi de l.i rut \ iviuuiic ! Ils sur.iirni bien Cil peine de dire eu quelle nioiiililie ils ont acheté ce pnpier... Ou le leur a donné; c’est le prit de leurs COniplaisances pour l’Ecossais Liw. c’est lu salaire des opinions favorables au système émises dans le conseil de régence,, car le rugen l, tout seul peut-être , y cM animé par une cnn vieil ou désiuiéresséc * fruit de son amour pour les innovations. Parmi ec$ siiiirfsites avides, il en csl d'insatiables; le prince du Contr tfoiiiiué-mein. A la linde l'année dernière * celle Altesse cupide s'émit fait prodiguer a lui point les a Cl ions et les hijjcts, dont elle exigea il presque aussitôt le ........eut à la Banque, qu'un jour suu inleiidunl ru ramena trois fourgons chargés cFar^i ril. Litw , enrayé, prévint k régent , cl lui dit que si l'exemple tle M. de Conti était suivi, il en rd-sulkniit la ruine prochaine du système. Philippe ordonna au prince de se modérer»

Revenons au roi)lrokur général. Ce personnage est devenu si important, on a tellement exalté sm» mérite, qu'il a fin! par se croire d'une nature supérieure.. 1! ac permet avec scs clients, de quelque rang qu'ils soient, des hardiesses étranges ; cri voici une que Ion croira difficilement, et qui cependant m’a été affirmér ta imiin sur la conscience. Pressé . it Rime de sus dern¡ères amhriiccs., par un grand crm cours ik solliciteurs, Law laissait apercevoir l'intention de se retirer un instant pour satisfaire à une nécessité imparieuse. Les daines, Cruignaut sius doute- que FabseibCC du contrôleur général UC SC prolongeai , lui dirent ; " Eh J monseigneur, si VOUS n aVei pal

L’éloquence de Law est si insinuante, si persuasive, qu'il est parvenu ii convaincre 1a masse des spéculateurs que l’or et tfargrnt sont ininiles, coih.irrassiiii11; que nous louchons au jour où la force des choses va déprécier uiitiúrcmeiit ces mutant, etit^'d" ^ vendront ait po:ds du cuivre et du 1er, Je guis quelquefois tentée de croire queje financier écossa is a la cû-iiviciiou intime de ce quTi| avance : lu fait suivant tendrait à le prouver, Déjà possesseur de quinze ou vingt belles terres, Law vniilul dernière ment acheter un superbe do muí ne que vendait le président du Novku. Le prix de cuite propriété était du cinq ceni initie livre», que le vendeur exigeait en espèces, * Mon » lïluii 1 ffii .i çrln ne tienne, répondit Niche leur, vous allez me dé-» livrer d’un métal qui ne me cause que de l'embarras, i» Doue heure» plu» tard, les cinq Cent mille livres étalent cln-jt M, de jVvôjn* Ce ii'eM pus tout; à peine racquisilfan venail-ulle d'uire consommée* quu lu lits du président fil assigner Law en nullité de la veille: 1c père n'ayjnt pu» eu le droit de l’elfcctucr. Ou offrit de remlimmef en papier; soit con Fiance, soit politique, l'Ecossais accepta de bonne grâce, ut l'hùmiuc fi lu protestai ion, qui av^it» lui, peu de confiance dans les billet» T »C frotta les mains. Fcut-èlre y avait-il accord entre Je père el le fil»; s’il en fut ainsi, 1* ruse de ce» robins était digne de deux procureurs.

I.cs caprices du régent furent tournés A h musique pendant les derniers mois de i7lU; il en résulta mi opéra du run/Aèe, quejón Altesse Royale composa sur des paroles du marquis de la Fart. L# nièce Ful représenLie il y a irais jours dans les appartements du Putain Ruyat ; le prince n'j admit que dus cnurlisauA* ut CCI ouvrage Cul* comme ou le pense bien, un siutùs prodigieux, «rComment trouvez-m vous et la? dcmamii Philippe ni compositeur Campr».— La mu-» sirpiu est excellente, répondit l*arlisle informé qu’il s’adressait à ji un amour-propre d'aiiieur tout-piń^im ¡ muís k jwiëmc n’ent pas • aussi bon. » Le duc appela alors la Pare, et lui dit: ■■ Campra » trouve les vers mauvais, et ma miivîqne bonne. Parle-lui eu parti* i» cuber, ce sera le revers de hi médaille: il trouvera fa poésie dd-i» liuieusc cl Lh musique détestable. — Non pas, monseigneur, répli-• qmi la F.ire, à moins que Votre Allessc Royale ne me cède sa " il ignilć de ri'geut» »

1/abbé Grécourl n’est pas régent* ce n'est qu’un chanoine fort irrégulier du ci» a pi ire de Śai ul-ÀIarlin ¡i Tours, cl pourtant on aime beaucoup ses vers, qui siii.l tout h fait à l.i hauteur des mœurs du joui1. Gré-cou ri a pris pour devise; Courte messe et /ouÿ repo^-oH pense bien , d'après evfa . quu son bréviaire 1'm.enpe infiniment moins que sa uave. Lrl ecclésiasiiqne* beaucoup plus disposé a se séptda-Hser que les canons tic te enm[Hirtenl , p-issc sa vie au joli cliâleiitl de Verct-Mjr-Chei* dans une vie dissipée au moins. C’e^t de la qu'il a lancé dans le monde littéraire de* r-mirs eu erro que la Fmit.juę n’eút pas désavoué» etque | toc race lient pas Cou i posés plus égrillards. Law* qui s’y connaît bien* voulant tenir couque à GrécOnrt de ce petit chef-xl‘tenVre érotique, lui a fait o'ïrk un emploi; mais notre chanoine* HO» mnins paresseux que libertin . a refusé poéliqiictuent par l'i nvtij au omirólcnr général d’une fable philosophique intitulée h- S'fLt.itrr- |7 lp FuriuuiJ. G récourt m’a tout l'air d'ií re k^1 '■'"■ai lT ou trouve pourlAttl îod épitaphe dau» le recueil qu’il vient de publier*

Il est tic mode aujourd'hui île s'enterrer par métaphore. Cette épitaphe, oit le puéte dit qu'il s’est bul un ta rat: 1ère d'après Vcrvillc et Rabelais, ne fera croire» personne que la pierre sur laquelle on la Gravera reçu livre un candidat à la sainteté.

Après une assez tondue détention de M. te duc cl de madame la duchesse du Maine, te conseil Je régence,, au vu des interrógale ires qu'ils ont subis, vient de les déclarer non coupables au sujet île la Conspiration de Ce il» mare. La printnsse est retournée à ¡sceaux et son mari s'rsi Tendu à CîaglM pour y ili-iuemer jm-qu a nouvel ordre. Le pducc de Dominé, le comte d’En cl mademoiselle du Maine sont de retour chez leur mère.

Je profite de recensión pour jeter un coup d'œil sur celle société papillon ñame, sur cette distillerie d’esprit qu’on appelle la cour de Sceaus. Arnir-Luuixe-JJi nrdieic de I Juin bon, pci Lie-Aile du ¡¡.m»! Coudé, ne possède ni beauté ni grâces extérieures; sa physionomie n'est que fine, spirituelle, un peu fausse, et madame du M.<iuc a le malheur de porter une bosse qu'elle n'esquive qu'imparfaite meut. Mats celle princesse possède: nue ht:tireuse ciuupcnsatiuii iuirlleo-luelk de tant de défauts corporels. Sou esprit est orue, délicat, subtil; AnnoLouise-Béiiédime serait une femme d'un grand mérite, si l'ordre qui manque à ses idées les remlail aussi claires qu’elles tout vives et saillantes. On rcgrclie, eu entendant parler celle daine, qu’elle n’uil pas une opinion arrêtée ; Ses paroles uni toujours Pair de courir après la pensée; nul plan ne se hisse remarquer dans ses discours, el le moindre examen fait recomía lire que son caractère est incapable d’asseoir un projet solide. Celte irrésolu lion de facultés morales sert ordinairement mal les pensées de madame du Maine, qui sont la vanité, finirigue, l’amhi lion. Tel queje viens de le peindre, Je caractère de la princesse est bien supérieur * celui de son mari, auquel madame de Maintenon ne pa ■ vint .1 donner que l’adresse de l’hypocrisie, parce que la nature n’avait pas mis en lui les ressources puissantes de l’esprit. L'habitude des subtilités eût pu tenir Jico à ee seigneur de finesse et d'imagination; mais lu courage lui manqua toujours pour soutenir ses entreprises: In peur le domina au milieu des intrigues connue sur le champ de bataille. Tant que la favorite de Louis XIV agit pour lui, le grand maître de l'artillerie l’enivra du f^çnc de la souveraine puissance ; il se laissa aller au dé-tir d’être un grand prince; tuais aujourd'hui qu'il est abundennr â ■es propres forces, il n'aspire plus qu’a u’itrc rien; et peu s’eu faut qu’il ne soit disposé à s'abandonner réellement à l'humilité qu’il albclic.

Cependant 1 peine mademcHm-Uc de Bourbon eut-elle épousé le duc du Maine, que , fatiguée du bigotisme Cl de Passom liante reprA-tentation de lu cour du vieux, roi, elle se retir» à Sceaux, oii hîettiût elle sut 5e former une société plus conforme » ses goûts, ¡1 son lui-ïnËUT^ 3 u b^^fnis qu’celle jv¡¡ijI ^łDK cusiíe iIë hiirr du lu I £ ■ |iliIs O ci vit sç près or dans les salons de Sceaux : Chaulieu, puëlc sourd, aveugle cl vieux, in..is déni lu grâce, toujours jeune, savait se passer de vue el d’ouïe pour charmer; le marquis de Lassay, rijur luire vivant, plus riche ¿'anécdotas q UC les volumineux in-folio; lu Graugc-Chanccl, qui, pour quelques apptaudE'■ementa que les J^iùfrptques reçurent ch* ■■ madmiie du Maine, epuisc uujourd hui la eu upe h me re de l'exil; le Cardinal de Polignac, que son esprit aimable rendît, plus intime ment que personne, le courtisan de la duchesse; l'abbé Gmcst,, ecclésiastique du monde, dont l'imaginai ion est un foyer pétillant de saillies toujours gracieuses et décentes; le duc île Brancas, roue du Palais-Royal et familier de Sceaux, qui, de l'un et ita l'antre colé, adressait plus de compliments aux pages qu’aux daines reunies dans les salons; enfin les poêles Xoilairc, Fumeuellc, ta .Multe, Saint-AuJaire, cl quelques attires. Par mi les femmes, «11 distingua la piérdeme Drcuillei, mademoiselle üdauiiay, madame Lambert et b marquise de Simmue; toutes s pi ri lue! les, toutes nourries des riens mousseux de l’hdlel de Rambouillet.

Au retour de madame du Maine, cette volée de beaux esprits’, dispersée par la disgrâce de la princesse, revint à tire-d’aile à ses pieds, ei les niaiseries charmantes recommencèrent k la cour de Sceaux. Les bals, les jeux, ta comédie, s'y succèdent sans discontinuité; cl pour que l’originalité, que la duchesse recherche en toutes choses, préside □ ses fêles, elles oui toutes lieu du soir au mutin, ce qui leur a fait donner le nom de mufo Muwtas. Eu nouveau genre d'amusemeni excite au plut haut point rém« talion des cour Lisa il b de madame du Maine; On s’csl imaginé de faire une loterie des vingt-qualre lettres de l’alphabet, dont chacune doit servir d'iniliaig au nom d'uue pénitence que la dame du lieu indique. Par exemple, celui qui lire un G dorme une comédie; k B commande pour l'ordinaire un ballet; 1'0 a h no tice un opéra. Un a remarqué que lorsqu’à ce jeu le cardinal de Poliipjae prenait un A la pénitence lui était demandée à l'oreille, quoique, depuis bien longtemps déjà, il "'y ail plus rien de mystérieux dans le ¿obligations de ce prince de l'Eglise a l’égard de la duchesse.

M. de ^aim-AuJurc, que la dame Je Sceaux appelle alternativement son tarder et son JpiJhm, lui représentait dernièrement que sa compagnie devenait bien nombreuse et par trop mélangée de gens *b*curs, «Que prétcudcx-vous taire, île Luanda- i-ü à la duchesse, de

u tant rie gens qui voua conviennent si peu?— Que veux-tn, mon » berger, répondit-elle, j’ai le malheur de ne pouvoir me passer des * choses don! je i/ai que faire. »

(le même Saint-A nia ire, poète h l'eau de rose, sentit un beau matin sa muse éclore avec sa soixantième année. Il devint académicien, parce que l'Académie lient a se recruter de marquis, attendu qu'il n'est pas toujours possible de trouver parmi les ducs de beaux esprits qui sachent lire. Je vais citer les quatre plus jolis vers de Saini-1 AnGire, La duchesse du Maine, au jeu du secret, ayant demandé à son Apulhn de lui dire le sien, il répondit à l'instant 1

La divinité qui s'amusa A me demander mon secret, Si j'étais Apollon ne serait pas ma muse, Elle serait Thétis et ta jour finirait.

Mais l’auteur de ci: joli quatrain est trop vieux pour être le êïonj Ptabus de madame du Maine, el c’est d’un autre flambeau que le sien qu'elle se plaît à faire jaillir des étincelles»

Jamais la fortune ne fut plus rapide qu'aujour clJ hui, soit pour ar-river, soit pour fuir. Eh bien! il est des gens qui la trouvent encore trop lente, témoin un jeune gentilhomme, qui, le îî mars, voulut s’enrichir tout d'un coup par un assassinat. Il n'est bruit à Paris que du meurtre commis par le comte de Horn, capitaine réformé, appartenant à Pune des prt:iuii:ri:5 familles du PiénlOUl. Gel nlïicier, âgé d’environ vingt-deux ans, voulant, disait-il, acheter pour cent mille écus d'actions, donne rendez-vous, rue Qiiincampoix, à un riche agioteur, qui arrive muni de son portefeuille, renfermant plus que la somme demandée. Horn, qui s'est Riii accompagner de M. Laurent de Mille, autre Pi ¿monta fs, et du nommé J Interne, ciilrañic le négociateur dans un cabaret de la rue de Venise, où les quatre personnes se renferment dans un cabinet au premier étage. A pêine la porte est-elle fermée, que les scélérats frappent le porteur des actions de plusieurs coups de poignard, s’emparent île son porte rouille et cher-cbeni à prendre la fuiie. Mais en se débattant l'infortuné a fait du bruit, un garçon trouvant à la porte la clef, que les assassins ont oublié de retirer, se dispose à entrer dans le cabinet; mais aperce-vaiH nu homme noyé dans stui sang, ce garçon referme aussitôt la porta à double tour et cric au meurirc. On accourt avec main-forte, on entre précipitamment, oïl s’empare de Horn et de Mille, tandis que leur complice se mêlant aux curieux qui remplissent la maison tend la foule en disant qu'il va chercher te commissaire et disparaît.

Le comte de Horn, avant ce dernier crime, avait la réputation d'un e^ern-e; la conduiie rtnil d'ailleurs celle tl'uti libertin, d’un mauvais sujet. Sa mère csl fille du prince dt Ligue, duc d’Arem-liiTg. grand d’Espagne et chevalier de la 'foison d'or; son frère aîné est Maximilien-Erumannel, prince de liom. Ce dernier, instruit des déportemems de son cadet, avait envoyé à Paris un gentil ho.....tu chargé de payer ses dettes et de Je remmener en Pminont, après avoir obtenu du régent la permission d'enlever le comte de vive forer. Par malheur pour la famille, l'exprès n'arriva que le lendemain Je L'assassin au

Tandis que łlorn cl Laurent Mille reçoivent la question, qui déjà leur a lait avouer d'autres crimes el déclarer des complices, la i'.i-mille du premier s’agite fort auprès du régent pour obtenir la grâce de cet assassin, allié d'une foule de gens illustres; mais Je prince se montre inflexible.

K Monseigneur, disait b Son Altesse Royale une proche parente du criminel, qu’on le traite Comme frtu el qu’on l’enferme aux Petitem-Maisons.

— Non, madame, répondit le duc, ce n’est pas assez d’enfermer les fous qui tuent leurs semblables, on ne saurait trop tôt s’eu défaire,

— Que Volre Altesse Royale daigne donc considérer quelle infamie Ce serait pour une famille illustre et qui appartient à lani de souverains de l'Europe de voir un de ses membres périr sur l'échafaud.

— Détrompez-vous, l'infamie est dans le crime et non dans le supplice,

— Enfin, monseigneur, s’écria la dame, faut-ill vous le rappeler, le coupable a l’air de vous appartenir à vous-même!

— Eh bien! madame, je partagerai la bonté avec vous. »

Avant-hier te mars, sur les quatre heures du soir, le comte de Hem cl son complice furent roués vifs en place de Grève, aux acclama lions iLiiartimes de 1^ multitude, qui lutta beaucoup M. le duc d’Orléans de sa juste sévérité. Il est probable que le noble pié móntala était le premier auteur du complot : car pendant l'exécution, et tandisque scs bras ci ses jambes brisés pond aient sur ta roue, il demanda pardon à son complice, qui respirait encore. On rapporte que le malin du supplice Hom s'étant entretenu avec M. Guéret, curé de Saint-Paul E venu pour le confesser, lui dit : « Je mérite la roue; h mais j’espérais qu’en considération de mon rang on m'accorderait * la faveur d’état décapité. Au surplus, je me résigne à i"llt pour ■ obtenir de Di^u Je pardon de mon crime.....• Puis il «jouta : ■ SoulTre-HłO beaucoup quand 011 est roué?..■.. u Ün ne m’a pas dit

quel genre de laculton employa ]c confesseur pour répondra qu'il d'en savait rien.

L'impression de cette catastrophe n’était pas encore effacée, quand les Parisiens sc portèrent en foule sur les bords de la Seine pour voir arriver un petit canci de forme bizarre qui la remonta jusqu'au Ponl-Roral-O batclij, fait de l'écorce d’un tronc d’arbre, pesait environ ci'm|o“n|e livres, cl j'appris qu'il avait ¿fe apporté jusqu'il Chai Uni air l'impériale d'une voilure publique. Mais, à la hauteur des Butis-l lominçs, deux Canadiens cl un petit sauvage de la Californio montèrent ce frêle esquif pour avoir l’air d’arriver par mer devant le château de Sa Majesté* qui d'un balcon jouit du coup d’œil de celle arrivée. M* de Breshy* prêtre missiotin.iirc conducteur de ces sauvais* qu'un appelait des ^f^anqufns* les alla prendre sur la plage et les presenta au roi. Ce missionnaire* pour rendre le jeu plus • musant, prononça au nom des Américains la harangue suivante en style approprié à la circonstance : « Notre père* la cour de ISûpissm-■ gués et des Algonquins, les enfants aînés de ceux qui sont au delà » du grand lac, s'est beaucoup réjouie d'abord que ses yeux ont vu * ton portrait* que tu as en lu bonté de lui envoyer (il 17) en l'assu-■ rant, comme notre grand-père ton bisaïeul, de ta puissante protcc-* lion. Les Algonquins ne sauraient se rassasier de le regarder, de » l'admirer* et leur joie devient d'autant plus grande qu'ils entre-« voient que Lu seras homme vaillant et généreux* Nous avons chargé » notre père de la rohe noire d'un collier de porcelaine pour t'en rc-» mercier et pour le supplier, maintenant que Lu crois en esprit ■ plus qu'en âge* le bruit s'en étant répandu jusqu’à nous, de te sou-• venir du i.i parole et de nu point oublier tes enfants, qui veulent * toujours être Hilarlas aux Français tes sujets et nos alliés* a

Après ce discours, pendant lequel les Algonquins avaient émis un assortiment de gri maces fort variées dont Louis XV s’étah singulièrement amusé, iis se mirent à danser devant Sa Majesté une dmsc assez grotesque pour des ambassadeurs, mais qui ne l'était pus beaucoup plus que |a harangue de M. de Breslay, et ce fut encore une matinée royale de passée gaiement*

tandis que les sauvages s'éloignaient à travers la foule qui remplissait le jardin des Tuileries, M. de X lllcroi s'écriait avec emphase eu montrant au roi cuite mlluencc de spectateurs : « Voyez, mon ■ maître, voyez ce peuple ! eh bien* tout cela est à vous, tout vous ■ appartient, vents cri ôtes le maître.» Eu vérité* le gouverneur de Louis XX est plus Algonquin que personne au monde.

Le marquis de Datigemi* ce prototype de tnir. les couriiłan^* ri? modele de ions les joueurs, vient de mourir dits un âge avancé. Il laisse pour bagage académique un volumineux fatras de Mémoires qui lui ont acquis le dire on ne peut plus juste d'èjstaràÿrup^ de la r/ntJe-vobe, Ouvre? eus in-folio de niaiseries, vous y verrez que Louis XIV chassa le lundi en ensaque bleue ; que ce prince donna à manger à ses chiens le mardi, une demi-heure plus tôt que la veille; qu'il fit trenie pas pour traverser son cabinet le mercredi* et n’en fit que vingt-cinq le jeudi; que Sa Majesté éternua quatre fois dans la matinée du vendredi ; enfin qu’elle prit une médecine samedi, à huit heures dix minutes du matin, laquelle détermina trois déjections de plus que la précédente* Voilà, on du moins à peu près, ce qui* dans les Mémoires du marquis de Uangcaji, s'appelle une amaíne d’ob-strealiom à jn cour. Que nos neveux xtront heureux de trouver sous leurs iiiü’Tf, «a documents Afsfortçueif et qu’ils auront bien raison de vanter l’üuf/ienü’cïlé d’un tel ouvrage !

On m’avait donné huit jours pour deviner quel était te candidat porté à l'Académie eu rem ph ce ment de Dangeau; eh bien ! je l'ai nommé te tu de suite... C'est Richelieu; Richelieu, qui n'a pas encore vingt-qualrc ans, et dont tes titres académiques se composent d'environ deux mille billets doux épars dans les ruelles de Paris et remplis dé fautes d'orthographe. Du reste, on ne peut pas dire que les ouvrages de cet immortel manquent de senti ment,.. L'auteur de ccs œuvres amoureuses a été élu à Funaiiimité* et soudain trois de scs nouveaux collègues, Fwitenelio* De s te uchu* clOmpislron* lui ont proposé de composer son dArours de réception. Richelieu s'ot empressé d’accepter des trois côtés ; mais il a fait des fragments em-Îruinés de chaque harangue un tout auquel il a mis uns» du iicn.

'ai pu me procurer quelques phrases du discours de Richelieu* je lus transcris ici avec le français du nouvel académicien. « H ¿[ait bien * juste, dit-il en parlant de Louis XIV, qu'un prince sous le refowe • duquel les a ris et les belles-lettres ont eu tant d'i cha . fût le chef ► d'un corps qui doit et mérite d'en être juge* Louis le G rand voulait » l'^rj partout * cl faire triompher l'esprit et le ÿouii dans le itïrtl « de son royaume- Sa court, ajoute plus loin l'éloquent orateur* a été » l’asile dus malheureux. Front à répandre ses bienfaits* il savait les * accompligner des grâces qui en doublent le pris....... b . * * ^ * ** * .

dame de Gœbrillant : * Restez dans la cour des Cuisines, vous n’étei » bonne qu’à écrire pour les marmitons. »

L'espace était devenu trop étroit rue Qn inca m poix pour l'affluence d’agioteurs de loua les rangs qui s'y portait : on ne vit jamais ailleurs aussi coufusément mêlées toutes les classes de la société; jamais l'œil observateur ne saisit un tel mélange d’tiniforincïi, de manteaux d'abbés, de tabliers d'artisans, dt cordons bleus et de livrées t les plus vils coquins et les plus grand» seigneurs, devenus égaux par J'nvldiié, sc confondaient dans un ruisseau fangeux; c’étail uuc vallée do Jo-saphaL financière* Aussi comptc-l-on à Paris les i'crsouJics que iTu pas atteinte* l'enivrement général; à la cour* M* du X ilkroi* le maréchal de X ¡liara, le duc de Suint-Simon cl le dm de la Rochefoucauld seuls sc soûl teints éloignés de la foule aginante. Pour éviter du moins que les spéculateurs ne s’écrasassent entre eux, le régent a permis que la bourse s’établit à la place X endùme ; et c'est là qu'eut lieu, dès lu lendemain dece transport, l'aventure que je vais rapporter, Le maréchal de Vilfars, pur, comme je l'ai dit, de la manie du jour, mais toujours assez maladroit pour diminuer son mérite en sc livrant a la fanfaronnade* traversait le nouveau théâtre de I agio, lorsque son eu misse fol arrêté par la foule. Le vainqueur di? Den a in crut l'occasion favorable à sa vanité; il milia tète à fa portière et déclama contre le système, N opprobre, dAult-il, du tous ceux qui s'y " livrent* et qui fera succéder leur ruine à la honte dont il les cmt-* vrc. Pour moi, ajouta-t-il, je suis* Dieu merci, bien lindel sur Car-ii geni. ■ A peine PoraLcilr avait-il lâché ce dernier mot, qu'il partît de lu multitude nue huée générale..* « El les sauvegardes, et Ira » sauvegardes 1 » criait-on de ionios parts, pour rappeler an mare-chid qu'il eu avait tiré grand parti quand il commandait les années... Bientôt les cris, sc répétant par cebos d’un bout à l’autre de la place* firent entendre à M. de Villars un tonnerre de sa titrantes accusatrices* qui l’obligèrent à sc renfermer dans son carrosse. 11 passa comme il put, et promit bien de ne plus faire de harangues sur les places publiques.

Cependant le chanciller * fatigué de voir sous scs croisées onduler des milliers dç tètes et il entendre un murmure continuel semblable au bruit lointain d’une tempête, représenta au regent que lu presente des .igioleurs devant la chancellerie en troublait les travail* impur— tant/, et que ses commis se plaignaient de ne pouvoir travailler, łi Mais cm voulez-vous que je mette ces gens-la? demanda Philippe, B —Monseigneur, répondit le prince de Carignan, qui se trouvai ( au ■ pajkjt, j.. mur offre l'huicl de ScAsons. — L'cmpiaceuiciiL est très— » convenable* reprit 11. te ■inc- d'Orléans; je ferai donner l’ordre u d'effectuer ce nouveau transport. » Le prince* .Hm ja proposition était basée sur une spéculation, fit construire en peu de jours daua h- jardin de l'hôtel proposé une grande quantité de petites baraques* la location eu fut tuée h cinq cents livres par mois; ce qui assura tout d'un coup à Son Altesse nu revenu d'un demi-million. Les agio» tours, après un séjour d'un mois au plus sur la place Vendôme* pri-reni possession dit local disposé pour eux, où ils crièrent tint qu’ils voulurent sans que personne s'en plaignît.

Mais la spéculation ne fut pas aussi bonne que M* de Carignan s'en était flatté; on verra bientôt pourquoi.

Dès le 37 février dernier, un arrêt dit conseil, rendu s”r ]■ supposition que douze cents millions d'espèccs d'or et d’ai^Mt ¿[aient en stagnation par le resserrement des bourses, défendit à testes personnes, de quelque qualité qu'elles fussent* de gardeł il ms leurs ma ¡sous plus de cinq cents I ivres en monnaie métallique s peiné de dix mille livres d'amende Cl de la conihCaliuii des es) ères* dont moitié sérail au prolit des dćemnciatours. Crue mesure I il exécutée à la rigueur : les oLhciera de justice curent L'injonction i c faire des visites dans tous les endroits qui leur seraient désignés par les dï-recleurs de la compagnie. Leí aeLe d'une iyrannie encore si ns exemple répandit l'alarme dans tonte la i1'rance; mais elle ne fi l ressentie que par une partie de sus habitants* parce que les parlions du. sys-tème étaient au moins aussi nombreux que ses détractcms. Le coup était néanmoins suflisan; pour ébranler le crédit du papier* cl cet ébranlement rut lieu. Beaucoup de capitalistes, craignant d’être dé-uoïiiAs par dis domestiques ou des proche** portèrent four or à la Banque; mais U» plus grand nombre Polifonii,.* Partout i.i terre reçut le depot des trésors qu'on craignait de perdre, et qui seront perdus également pour lu famille de ceux que la mort enlèvera avec leur secret*

L'arrêt du 27 février fit naître des incidents variés qui occupèrent l'attention du publie* et l’étourdirent sur le danger même qui le menaçait. M. de Pon (char train, soil par obéissance* soit par crainte, envoya à la Banque en un seul jour cinquante-sept mille louis d’or. Le président Lambert de V ciment* déterminé par un autre mufo*, se préscuta un matin au Palais—Royal :

lf Monseigneur, dit-il an régent* je viens* en conformité de i'arrèt du conseil* vous dénoncer un homme qui possède cinq cení mille livres en or.

— Ah! monsieur k président* s’écria PUlíra, quel L " métier vous faites là !

— Comment donc! jWisA h Joi, cl c'cst elle que Voire Altesse Ruy aie accuse an ce iiiuriii'nl!

— En réclamez-vous .nissi le bénéfice?

— Pourquoi p», monseigneur? dem cent cinquante mille livres sont bonnes A gagner»

— Ah! monsieur le président, monsieur le président!

■—Que Li conscience «le Votre Altesse Royale se rassurait' détenteur des cinq cent mille livres, cVü mni-míme, et je viens, me dénoncer dans, l'espoir «I- rouservir an moins pirlir de crtlc somme. Je supplie Voire A Liesse Royale de me pardonner d'en faire plus de Casque de loul Le papier créé pur la [buque.

— Vous êtes, monsieur Je président, un lin renard ; mais la loi est là, vos «Leus ceni cinquante mille livres VOUS resteront.

— Jcsouhaile, .......seigneur, que le surplus fasse grand bien b la compagnie, et je vais le lui faire porter.

Le premier président de l-« chambre des comptes ne se montra pas d’aussi bonne composition : « le voua déclare, dit-il aux inquisiteurs, " que j'ai là dans mon cabinet cinq cent mille livres eu or; vous » pouvez le dire à ceux qui vous envoient. Ajoutes que je réserve > celle somme pour If service du rui , mais que je ne crois avoir tic » coin pie a rend i‘C qu'à Sa Majesté quand elle sera friiijeurc. ■

Un agioteur déneiichauiéenonime Vcmesahre, agissant moins ouverte ni cu l que Je président, réalisa trenie mil lions d'espèces, et craignant de su les voir enlever, quitta la France avec ccl énorme capital.

Le discrédit du papier croissant toujours dans une partie de la nation, quoique l'engouemem du surplus combinât, les gens de mauvaise fui payeront leur» déliés avec des bill ci s, ce qui , vu leur défaveur toujours croissante, nhéait qu’une banqueroute légale, dont le gouvernement avait donné l'exemple par le remboursement des rentiers de REiai. Ceux qui ne devaient rien ne pouvait, sans cire inquiétés, convertir leur papier en argent, achetèrent des bijoux, de» pierreries, de la vaisselle piste à mut prix; d'autres mis surent chez eux des meubles, du linge, des bit bits dont ils n'nvaienl nul besoin ; d'autres payèrent «les biens ronciers trois on quatre fois leur voleur., Eu un moi. tans les Fmnrai-ł qui ne s'étalent point hitase entraîner sur le char de Laxe échangèrent les valeurs couve rit ion nef 1rs dont <1 a i lu i nd é la l’rance coi 11 re d es objcls qui pou rnn 111 CDU st rv er u 11 e v u I c 11 r réel Le après la dune possible du système... Tout devint d'une cherté extrême; il r.illul de^ liasses de billets pour se procurer un habit ou un chapeau. Le gouvernement poussa alors la lyrannk prohibitive jusqu’à défendre les pierreries, les bijoux, et inouïe les couverts d'argent. Toute la population de Paris ci des principales villes du royaume se divisa cri dent partis : le» espion*, .unis du système, et les gens espionnés, qui s'en élaimi déclarés les adversaires. «Ou ne u saurait douter «le la catholicité de Laxe, disait n cet égard lord • St.iir, mu ha ssa don r d'Angleterre, il établit IbnquiV/ùdi après avoir » réalisé la kunssubsfantaufmn par le ella lige ru Cul des espèces en pa-> pi PT, a

Malgré loul ce que je viens de dire, on croyait, même parmi les détracteurs du papier, qui1 le gikliwriirmrni. apres les unies lyriiu-liiques auxquels il s'élril livré pour faire triompher le système Luw, seraii ii même de le soutenir, et qu'il en irouviTait 1rs moyens dans le résultat des mesures prohibAivos qu'il avait employées. Quelle fut la stupeur universelle, lorsqu’un édit eu date du I niai ordonna la réduction graduelle, de mois vu mois , des billets cl dés actions jusqu'au taux de la moitié de leur Valeur, Laquelle réduction drViiil être opérée au r* janvier 17 il ! O coup terrible juin la consternation et lu désespoir dans tonies les famille*; imites, de force ou de gré, avaient étéhnurréesdu falM papier. Mais l'édîl riait public ¡lier l'ordre personnel du régonl, sann avilir été coinmuniqné an conseil. Le duc de liourlmn, le prince de iTmi, le nnirécital de \ il Jurai et quelques autres seigneurs cou rit rut il an Palois-Ruyal ; ils peignirent avec de V ivus couleurs le désespoir du pimplo, qui, lui ilirenl-ik. remplissait CS cours du palais. En c^et un mélange confus de cris d'afirme, de murmures, de vociférations, de menaces, s'élevait de ces cours; ■ les gardes cou le liaient avec peine ces brunies désolées ou furieuses. Bientôt le parlement envoya les gens du roi joindre 1rs rem nu Ira lires de celle compagnie! à celle» des membres du cmiwil de régence; le premier préMdeul lui-même, traversant la foule séditicuRi*, su rendit auprès du régeuk Celui-ci fit un prompt retour sur iui-mèuic : Philippe est léger, muta il possède une certaine puissance tic jugement capable de le hh-n conseiller lorsqu'il lu consulte* Ce prbiee saillît qu'au lieu de gouverner la machine compliquée du Hyxrèmr. ¡| avait ùié enirainé dans sou motivcmcnl rapide et s'était laissé gouverner par elle. « Monsieur le premier prcta idc ni, du Sou Altesse Royale à * AL de Musmcs, je suis bien aise que cette occasion serve à me rap-» prochcr du parlement; je vais suivre aujourd’hui son avis, el dés-» Armais je Je suivrai en tout, »

Le soir même Q? mai), l’édit du 31 fui rapporté, J^xv alla un personne dons ses bureaux annoncer que les billets de la Banque étaient rétablis dans leur valeur; en conséquence, il ordonna à sus commis de les payer intégralement, Abus le coup porté 4 la Banque par Védil du Î1 était mortel; tout le monde courait au rumliüiti-iC-ment des bille U; personne n’en, voulait plus recevoir, il w ac trou-

vi? que dus vendeur? h P hoir! de Soi Retins,» Tour lus yeux clairul ou* cils; on un mpreii.ii il eu fui gèiidra'emcnt que ce* rit Lieues de papier, toujours fondées sur des ¡tirolés d'espérance, jarmiis sur du» rtauiuiis obtenu», n'étaient qu’une belle chimère, qui, eu s'évaimiiE-SjiiI » l;tiss-iil voir la ruine de cinq rem millo dupes cl la fortune co-losante de quelque* centaine» d’intrigants. On reconnut que, quand même le système eut été Imn en soi, l’abus devait finir par en détruire le principe, et la mu ha rice ne put se rétablir un seul instant.

On doit regarder cnmum une sorte «le prodige que du sein d'une associa I inn aussi générale une révoluIii»ii mpriaraiile Tieso *uil pas élancée contre la chef du gnnvente muni, que le peuple * p.-ta en aversion. Mais, énervée par le tnalheilr, la milion se livre a un dés-espoir sombre, à iinu consternation sin pide qui gronde e.......rature» sourds; nu dirait que tes cuurs sont trop avilis pour exercer unit vengeance. Cependant k 2« mai M, Lu# fut sur le point d’être déchiré par ta populace, il ne dut h vie qu'a l'adresse de sou cocher et à |a vitesse de ses ehevitut. Effrayé, hors de lui, cet Ecossais courut an Pal.ds-Royal remet ire entre les mainsdu régent la charge tic contrôleur généra L n Nous verrons, lui répondit Sou Ailes»? lUynle; * je v.iîs dhihord faire gérer les finances par Pelletier des Forts, un * prendra plus lard conseil des événements, a M. le duc d'Orlróns donna ensuite^ Law un major de* gardes suisses chargé du Je suivre partout et de le protéger. Celle prèrniLtiou, sur laquelle Ir peuple se méprit, sauva ce inundar, on crut qu'on rie le hitami accnm¡m-gnor qu'afih d’cinpèchcr qu’il ne s’enfuit; la foule Couvrit pour le h isse r passer, persuadée que efillc victime élu il ménagée h xa fn-reurt comme ces inforuinés que les sauvages engraissent avec sain avant de Icsdévorer. A jouions que, noiiabslaTit ces événement^ Ław conserve la direction générale de I* compagnie.

Donnez des spectacles but Parisiens et vous leur furos oublier leur* calamités, au moins tant que celle distraction durera. Les spec-lacles cornil] 11 Uli sont ceux qu’ils préfèrent; bien différent en Cela du»Anglais, qui ne s'amusent jamais mieux que lorsqu’ils pleurent. Or il était difficile qu'il pût se rencontrer une farce plus płatani le que Bélévaliun de llubütaû h dignité il'archevêque , il y avait de quoi LlLic rire lié rat lile lui-niurue. RjlCOIIlOU».

Le eardhml de la Trémouillc ÎUini mort & Rome i In fin déniai, l'Archevêché de Cambrai rcsi&il vncout. Dubois informé de celte mort par la correspond ¡mee diplomatique, entra chuz le régent.

* Mun&ctgneuf, lui dii-.il, j'ai rêvé que j'éuis archevêque de Cambrai.

- Tu fuis de* rives blet* impértinents, répondit Soi! Altesse Ruynlravcc nu sourire de mépris.

— Pas si impertinents! pourquoi Voire Altesse Royale q« me donnerait-elle pas cet archevêché?

— A loi, le siège de Fénelon !... C'est maintenant que tu rêves.

— Je vous tiendrais h matinée entière si je nommai» tous les mauvais, phi» ou ignorants sujets qui mit été milrês par Voice Al-li-^sr RujhIo.

— .Suit; mais songe dont qu’il n’y en a pas nri seul dans le nombre qui nr Vaille mieux que toi... Oiibuh n....é!. . hou Dira!.,, passe pour crüs.si!, cl j'ai bonne envie de t’accorder tel honneur très-eilec-üvuineiiL..                      *

— Ce u’eM pas le plus pressé.

— I u réunis ru loi les vite* de lotu ers indignes prélats ensemble, — Cesi possible, monseigneur; m.us peut-être n'om-jh ¡135 à èUM tous une seule de mes qiuihlés.

—- Eh! qui diable voudrait être assez osé pour te sacrer?

— Ah! s’il ne tient qu'à cela, mou ailairc est bonne; j'ai nía n con» séoraleur ut prêt.

— Je serais bien uiirirnx de k connaître.

— Votre Aliéné Royale le («ymail a merveille, c'est son arnnû-nicr, M. de Tressant, évêque de Naiitej,

— Tu mens, je le parie.

— Parbleu, ce prélat est dans voire antichambre, je vais v.tiis l'amener, il sera charmé de la préfèrelne que Voire Al esse Rayait lui thmtic .. Car cik m'a promis l’afehevéelié... c'csl convenu.,. Aussi ma recuitnaissitncr, num ruspuct, ma vétiérjijón...

— Moi, je n'ai rien promis...

— L'Mlauhriiicni, lu dêvmtcmeni »^ns bornes...

-—Tout le momie me jeitcr^iija pierre.

-— El l'eiupressemeiil de servit \ oiré Altesse Roy(ifrt seront jm J qu'a la inert mes lois supoui es.+.

— Lu périls réelle meut l'espril, et je ne vaux pis l'imiter,..

— La ptTlqiHj, la science du giłtr rrue muni sont arides, cl mus Milis eut pressés...

— Vu-.-tu pas comblé de mes bî 1*11 faits , maraud?

— Les femmes jolies el encore itu met 11 les deviennent d*iinc ex-llêiuc r.iirk, et mon zèlr... Ah! niquseigneuf, cc u est pas trop d’un archevêché... Je fais entrer JL de I ressaii. »

Dubois dit hardiment a ect évêque qu’il vient Tobteriir l'a relie-vêehé de Cambrai, cl que le régrui veut qnu hp, Tre«siiil, Mil chu rgè du s.h re. Le pl'éLl, qui sait que l'.ibbé est loiil-piitasaiil , rt’.i gjide de ctiuiü ¡ Ü te látate coupure par lu main devant le pmict le-

quel, rendu muet par la surprise que lui came l’audace de son favor. , ne répond rien au compliment du cotisée râleur. Dubnia prend dans son acception ¡o l'1" -!' ifcéc k fumeux Qwi nedd moi r^i^jí; il «im„ cl répand dans ¡oui Paris ta nouvelle de m nomination. Lea rmtrs trouvent la chose délicieuse, 1rs lili-crlins applaudissent. Le régent, revenu * lui, sou lient pourtant qu'il n’a pus promis; mais le soir une dérobe de Londres se trouve sur son bureau quand il revient de l'Gpcra.,* « Ah! par ma foi, s'écrie Son Alíense Royale > après l’avoir lue, Du huis sera archevêque de (.tau il irai, « Expliq......s tel incident. Aussitôt qu'il sul la morí de M. île la Tréinnuille, l'iiin-bilicux abbé écrivit à son ami Desiouchcs, resté h la cour de Sailli-Jaimes comme chargé dta (taires de la Fiance, el fini Va voir quel était l'objet de Sa lettre. A la première au ¡¡l iCC que le d i pluma le eut de Georges I" il le pria d’écrire au rugim pour rengager li donner à Du bota te siège de {'ambrai. ■■ Eli! corn me ni voulez-vous , répond il » Ct mu nu runu, qu’im prince protestant se mêle de taire un arehe-* vêque de France? k régent en rira , el sûrement u'en fera rien. — *— Pardonnez-moi, sire, reprit Destouches , il rira, ruais il fera if ce rpic vous voudrez. » Et sur-le-champ il présenta une lettre prête à signer. « Je le veux donc bien, ■■■ dit Georges en signant. Un Connaît le résultat.

L'inimitié trouve partout son aJimcnl; k cardinal du Reliait, cn-nrmi juré du cardinal dc Nouilles, par suite dus querelles du jansénisme, voulut être lu couse lira leur du nouvel archevêque, se persuadant que .M. de Paris serait humilié de voir un abbé à qui il avait refusé les ordrc* sacré par un Cardinal prince de l'Empire* Le rugi-iit, dont ce procédé evciisi.it nu peu k choix, exprima sa saEksfaclinn à ■M. du Rohirn.ci Dubois Jui témoigna vivement sa ruConnaissance. Il demeura donc convenu que l'évêque de Nantes serait le premier aidr-cnnsécrateiir; Philippe choisit pour le second Massilkn , qu’il irait fait évêque de Clermont. L'orateur sacré ue fut pis très-satisfait de cette mission, qui CxCêdail de beaucoup la Lititudc philnsn— phu|ne qu'il donnait A scs devoir» religieux ; mais Atassillüll dutaitau regent un siège auquel il ne serait jamais parvenu avec le secours d un grand mérite, qui iiVsl point une cuqdjlion ú pista gui lu Déplus, comme I évêque de Clermont ne possédait pour tonie fortune que *ou talem, ¡1 avait ÎaUn que M* lu due d'Orléana payai scs bulles et Ini avanrâi de quoi meubler sim palais et acheter un carrosse. o¡tiis ce secours. Manillon risquait fort de resvmlilcr un peu trop ■ ux ■ vèques de l’Eglise primitive : humiliié qui l’eût rouvert de ri-dickilf. Par inus eus hhhîi\. il accepta iPcire le second assistant du tOllüécralcnr tic Duhnis. Les rkgnrîitus le i.iAmerciu; ■■■□n. h fui <>,. cusé par le* gens raisonnable» t qui sc rendirent compte de sa po-■iiion*

Avant de faire un prélat de Fabhé Duhnta, il fallait d'abord en faire un prêtre; ce fut M. de Tressait qui se chargea de ce soin quelques jour» avant ta grande cérémonie. On inipm i<i pour lui, comme jadis ui; le hl polir l’abbé de Clmky , tous ks degrés des Ordres : on lui iloima le me^iiic jour lu tonaure, iu* quatre tuimeur», le sous-dia-* fmmi, lu diaconal et la prêtrise.*. On dit que le célébrant, impu-tii me, s'écria ; « Ne vous fuinlra-l-il pas aussi le Iwpième ? »

Lu ¿acre du Dubois fut hvê «u dimanche H juin ; el initie la cour était invitée b se rendre au Vjil-ile-Giïme. où il devait avoir lieu. Le duc de Saint-Simon, qui ne manque pmi,un rum.in.ion de icvauler, Cl qui Irouve en cela pou d'duhrjB , poéic-ud qu'd eut »cul parmi les courii^aiiR Itammur d’êire excepté dan» Ici hivitalions du favori; qu'il ou rit pourtant au régent d'aller à la cérémonie si Son Allesse Royale voulait s'abstenir d'y paraître, et qu'elle y consentit. 11 y a dans, cette asserlion br.iuconp trop d’invrakeinlitaiice pour qu’on puisse y croire î d'abord on ne vuit pas pourquoi Dubois, pttr rr.s^e.u pour M. de Saint-Simon , comme euhti-ci l'a avancé, se serait dispensé de l'inviter, A m ni un que fabbé ne partageât avec ce seigneur l'opinion qu’il est l'homme le plus respectable de ta cour, Ensuite parquette considération le régent se serail-il cru remplacé à la cérémonie par M, de Saint-Simon f qui çllrail de s'y rendre pourvu que Sou Atroce Rovde n'y -illêt p.is ? Le duc sc regardc-t-il dune comme le heulenanl général du régcnl de France? En vérité de telles prétentions sont aussi trop ridicules, trop empreintes d'un amour-propre qui vent se produire à tout prix. U f.mt, en général, reculer avec une certaine réserve loin ce que prétend iM* de Saint-Simon, ci je dois dans la ci nu ms tance dont il ata gît dire que M. le duc d'Orhtaiiü avait rendu de ne poini se montrer au sucre de Imbuís, O fia madame de Parabère qui Ir malin même, au lit, • obligea à changer d'avis. « Je sait, lui dit-rHe, que c’est un seau-• bain', muta Dubois saura que nous avons passé ta nuit ensemble, » ■• *’■'accusera de VOUS avoir délüU rtlé , ut, avec Ta: Cendant qu'il a u pris KikrvmiH , il finira par nous broni Ikr. u Le régent essaya de ta rassurer, Qt |u¡ ^H qU*c|k ¿mit klk d’avoir l'idée qu’il put se dtluuher dylie, * bulle um qtIe vous voudrez, répondit ta favo-» rite : unis vuu3 ¡ret au Val-de-Grâce, ou je romps avec vous 1 » ne fut-ct ^f”1! prinr ôter à l'abbé Phonneur de nous désunir Iui-• même. » Le rêgriki^ subjugué, passa du lit de m maîtresse au Mcrr de l'aliltè Ddbokj a|(n qac toute ta journée se soiilînt sur k juême ton*

1*4 cćrćiuuuic fut d'une éclatante maguliiccuce, Louk ta cour avait

été invitée, et personne n'y manqua. Princes et princesses du sütlg, seigncifs, ministres, a m lu s-ad cura, remplisse k ni des tribunes rt-cbciiieiit ornéus. Lus gramis officiers du rusent Citisiiient ks honneurs, sus lardes occupaient Jes avenues dit temple, lu parlement avait envoyé une députation ait Val-de-Grice, En un mot, rien ne fin polir faire du plus grand Acaudale qu'on eût vu de mémoire d’L Je speetack le plus brillant.

Dubois, pour devenir archevêque el mênir prêtre, avait eu h vaincre une petite difficulté qu'il s'était bien gardé 'k divulguer: il s'Hait ino ri ù jeune, dans no village du Limousin, avec une paysanne fort jolie. La misère avilit bientôt forcé lus époux de sC séparer pour chercher fortune chacun de son côté. Madame Dubois vil, dit-on, encore; niais son indiscrétion a dus longtemps reçu un frein duré, L'abhé red uti ta il davantage tu-traces de la célébration ma Lri moniale, qui eussent convaincu mon seigneur d'une incohérence de sacrements excellant les hhg'tè.< Jr t‘iitfii~e tfaliietmf. S il était passa b le-ment scandaleux d'être devenu prince de l’Eglise après avoir été pourvoyeur des plaisirs du rcgutH, il l'cûl été bien plus encore de laisser constater l'existence de madame l'archevêque de Cambrai, Dulkois fil la confidence de SOU embarras ii M. de B retenti , iulen-dátil de Limoges. Cri ad mi nuira leur se mît à h recherche des titres redoutables, les trouva, el parvint* les taire dispara ¡tri' des registre* sur lesquels ils étaient inscrits. L'archevêque a promis à M. de Bre-lenil Je prix de celle complaisance, il ne Lardera pas sans doute de liouver l'occasion de le lui donner,

Déjh, dit-un, le nouveau prélat songe au chapeau de cardinal; il lie cache point cutir prrlmlnin, C|U¡ Cil venue aux oreilles du régent* « Si le coquin, disait l'autre soir ce prince ó se* roué*, émit assez » osé pour penser au cardinalat, ju le ferais jeter par les fenêtres.» Le favori ne lit que rire de eu propos quand on le lui répéta : « Litts-» sez donc, dit-il, Sou Altesse Royale me sollicitera de me taire taire » cardinal* »

Il s'est passé dernièrement au Palais-Royal une setne des plus gro-tesqur*, mon mari riait encore ce matin en tue ta racontant. La Filluu a toujours scs entrées à toute heure chez le régent ; elle arriva, le jour dont il s'agit, dans le Cabinet de ce prince »u ritornCDt oïl il travail Lit avec Dubois,

•■ Monseigneur* dil-cllc avec mk air de componction qui oc hlr u-t nullement tamilkr, je viens demander à Voire Altesse Royale «ne grace qui ferait le hmilicur de nia vie*

— Parle, rupcuulit Philippe, lu sais que je te veux du bien, ci si ce qui' lu .irai res ust à nia disposition je promets de le l’accorder*

Ouï, monreljpieur, reprit ta p ra^Li lu ùe, cc que je désire dépend de vous*

— Et tu veux avoir?

-— L’abbate de Montmartre, dil la Fillon du Ion le plus sérieux*

—- L'abbaye de Montmartre! ru pétèrent ensemble le régent Cl Dubois eu parlant il'un éclat de rire,

— Punnjuin ri s-lu de ma demande? poursuivit 1* courtisa ne en s'adressant au prélat.

— Ne veui-lU pas que je Ił prenne sérieusement? répliqua Są Grandeur...

— Rien ne s’oppose à ce que je sois abbesse, foule p....* que je suis, puisque le voila bied irclievêque, loi qui n'cs qu'un maq,......

— Ecoute donc, Dubois, dît Philippe , je mis obligé de convenir qu’elle a raison. ■

Ce n'est pas k seul brocard que le nouveau prince de l'Eglise se soit attiré; ou UC rappulirque *1/. Ciirchivé^ue cmnme cri ’, parti! que c’est le terme dont il se sert pour indiquer, a l’aide d'un signe, le» ornements île ta prêta Litre dont il ignore k nom* Il y a bknLÔL un mois que Dutansest sacré, et il ne s'est encore imürvu ni de ta crosse, m de lu mitre, ni de raunuau, ni d’Uliv chapelle, du relie Sa Grandeur apprend d’un pauvre clmputam a dire ta messe, niait, elle est encore fort peu avancée dans celte ¿lude... Tom cela me paraît bien

Pendanl gur h mine publique marche h fi rand s pa» price au papier, dum |m décadence est aussi rapide que k (ut sa prodigio me faveur, la peste désole plusieurs villes du Midi, et particulièrement Marseille. I ne affreuse mortalité trappe de son gl uve invisible Jes kibiEAEkK de celle nml heure use cité- Le citoyen w lève furt en appa-renci'contre la contagion; à midi sa p.inpiéfe a'appesmilit t sa vue devient terne, son visage p.Mit, d’affreui vertige» lui prennent; una heure après scs lèvres tremblent, ses muscles se coiil raclent, ti chan* celle, il tournoie sur lui-nième, il tombe.», il est nutrí. Les médecins Oui employé avec suecet un vomitif; mais Le fléau est devenu prom plein ru l supérieur à ce remede, el Ica pCsliFcréB privés de vie sbuumiccl h'in dan* Ira maisons, dsrtS les rues, sur Ica places puhii-qms,.. D'alitres, emportés pur le délire précurseur de h mort, courent au-devant d'rlle en se précipitant au milieu de* ilota qui leur apporté ru ni l'horrible épidémie1.

Cependant, au malien de ces mortels livides, plus temblaba *

dea ombres qu'à des êtres appartenant encore au monde, un homme dont le fléau semble respecter la vie porta en même lempa les secours de la terre et les consolations du cid; quelquefois il parvient à sauver une victime ; plus souvent? hélas! sa noble mission se borne à purifier une 5me fugiihj. J'ai désigné Belsuncc. Ce vertueux pré-h', interpré la ii i la piété comme les apôtres* dont il est le digne successeur* confond dans si pensée* ainsi que dans SCS actions, I.I bien-faisanes effective avec les devoirs spirituels; il st montre ainsi le digne ministre d’une religion mi sérico relie use et cha ri table, qu'un trop grand nombre d'insensés croient servir par des rigueurs.

Parlons d’un autre fléau* h guerre* dont les ravages viennent de cesser en Espagne. Le maréchal de Berwick, maître de plusieurs places et d’uue partie de lu Catalogne, avait mis le siège devant Roses, lorsque des négociations furent ouvertes entre les cours des

Mais, importé par h force do fi ¿bilu le , Il sanie derrière la carros» au hou de monter dedans.


Tuileries et rtc Madrid. Philippe V n’était pas éloigné d'accéder à la quadruple alliance; niais le régent exigeait qu’il renvoyât mu premier ministre* le cardinal Albcroni. Celle cundí tum devait son Urir peu de difficultés i Ałbcruni avait échoué dans SCS grands projets; c'était un intrigant abandonné de la fortune* ci de telles gens sont promptement sacrifiés dans les cours, où Ton tait moins de cas qu’idi-Icurs des vase Incisés. De plus, lu duc d’Ürléans* qui, en ramenant tía Majesté Catholique au pacte de famille, cimenté jadis par tant de song, voulait le consolider encore* faisait uim seconde condition du mariage de don Louis* prince royal d'Espgiic* avec TWiPhworsJłc di .tfonfpwwieT, w quatrième hile, eide l'infante, hile dc Philippe V f avec Louis XV. Le monarque castillan paraissait peu disposé a la première de ces deux unions, son éloignement pour la maison d'Or-1^115 dominant les nécessités de sa politique; mais Sa Majesté était gouvernée par son confesseur le jésuite DaubcMon. Duhois, chargé de’gagner ce moine* réussit du moins négocier aveefo' • il promit de déterminer le roi d'Espagne au double maruge, si le régent s'en-gugeait à protéger les jésuites et ó faire enregistrer la cołjsttlu/ion. Philippe d’Orléans y conseillai; la paix fut conclue sur J, parole de ce prince, Aîbercni eut ordre de sortir des terres d'Espagne, Le roi vit partir il un œil MC un ministre qui avilit lente sit confiance, cl dont le génie* fout eu s'égarant sur plusieurs points, avait cependant re’evé U dignité espagnole* Dubois, sous pretexte de vriller à la sûreté du ministre disgracié * envoya un officier à Antibes * oii il devait s’embarquer; mais le cardinal, uussi Inique son rival, reconnut aisément un espion dans ce prétendu protecteur. 11 ne s’en gêna pas plli* dans ses propOS Sur la cour de Madrid. ^ La reine, dit-il à a dessein devant l’envoyé de L’archevêque de Cambrai, lu reine a le > diable au corpa; si die trouve un général, ou la verra troubler 4 l'Europe. U lui sera si facile de gouverner wn mari ! Dès qu’il a

» dit bien bas : Je wuæ dire la maître, chez moi, on peut faire tout * ce qu'on veut pour qu'il ne le soit pas... H ne lui faut qu’un pric-» Dieu le matin et une femme le soir.»

Malgré le discrédit toujours croissant des billets, cm irait-on qu’il ru fol encore fabriqué le ÎC juin pour cent millions? Mais le talisman était détruit; l’idole dit dieu Papier était brisée; personne rie voulait plus de celle monnaie décriée : on donnait cent livres en billets pour un louis d’or. Law ne dirigeait plus ouverte ment les lî nances; muís il conservait toujours la direction de ht Banque* et c’était surtout à ce titre que le peuple lui en voulait. Poursuivi le 15 juillet par une fouir irritée* cet Ecossais entra dans la emir du régent nu moment où les mutins allaient le saisir et le déchirer. Au défaut de sa personne, h populace* ou pied même du palais d'Orléans, se jeu sor ion carrosse cl le mit eu pièces. Après celle eipédition, mille cris s’élevèrent pour demander avec menaces le supplice de l'imposteur qui* disait-on* avait ruiné la France. Plusieurs personnes furent étouffées dans la foule; quand elle fut écoulée* huit ou dix cadavres* longtemps foulés aux pieds* forent tirés des cours du Palais-Royal.

C’est à l’occasion de cette catastrophe que Je premier président du parlement, le sourire sur les lèvres, improvisa fort mal à propos ces deux vers détectables :

MMiieura, messieurs, bonno nouvcïle, Le carreau de Luw - t réduit eu cannelle 1

Maison ne se bornait pas dans le parleuicnl à improviser des refrains de vaudeville sur la silin .un h plus grave et h plus triste* ce ne e^mpaipic se pnqm/.üLL d’>, iriiire secrètement contre l'aventurier qui dirigeait encore les affaires, Des commissaires nommés

Dubois mitré !... ps» pour tressé, cl j’ai broie m rie de t’accorder cet Loimcur i rns-eiFciŁi vt nient,


d’office avaient déjà entendu det témoins; on ne songeait à rien moins qu’à s’emparer du coupable, pour terminer «m procesen déni hêtres. On devait le faire pendre ensuite dans ta cour du palais* dont les portes mirah'i t élé terrin es pendant l'ttecuùnn ; après quoi elles eussent élé nnve les pour livrer au public le cadavre de Law. Mais cet élmrigcr fut n leus servi que le parlement; il échappa à ses projets* qui, parvenue mu oreihrsdu régent, ri reitere ni contre celte Compaipiie. Mais Philippe la ménageait ; il sentait que I accomplissement des promesses fui'es h l’Espagne nécessitait I intervention de ta cour suprême; Son Altesse Royate comprima son mécuirteutem«1Ll; elle voulut même se ménager den intelligences dans un cocP* «““t elle avait si grand besoin. Le chanceler d’Aguesseau exerçait sur ta robe une influence irès-piii^’tie, il fut rappelé de son ri^ï t'I ü ht plier sa gloire à dea menées peu digues dü lui, qui tendaient à cir* Convenir te parleuienL

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■ les «prit s (l'm et d'argent avaient été remises en ri mu la lion par la force des circonstances, plus impérieuses que les lois. Le SDjiiilIcl, le marc il'arijciil fut podé à cent vingt livres. Je marc d’or à dix-huit Cents livres : étrange augmenta lion, ce n tre-pur lie bizarre de h dépréciation idéale qu’on avait imprimée précédemment à ces deux matières, En ce moment, Jes billets perdaient plus de soixante et dit pour cent. Enfin. et pour dénnûmenl du drame, tantôt grave, tantôt risible, mats toujours ridicule, dont le système de Law lut le sujet, deux arrêts du conseil mettent hors de circulation les gros billets a dater du |t|L octobre prochain, elles petits à partir du 1 ^ novembre.

Sans doute le parlement, toujours opposé au système dc Law, dut faire de vives remontrances au régent, lorsqu’une triste en tremí té vint réaliser aux yeux de toute Ja France ruinée les prudentes prévisions de cette compagnie; mais cts remontrances étaient trop justes pour que le chef du conseil put les condamner ouvertement, Le par-lemeni donna à Philippe un autre sujet de mécontentement, et celui-là fut puni. La bulle í/nt^í-ntfus, dont l’adoption légale était Pune de? conditions de la paix avec l’Espagne, n"avait été enregistrée cu-COre que par le grand eon-scil,m présence tirs princes et des pairs; Fenregislre-ment au parlement devait être P indispensable complément des promesses faites à cet êffnrd il la cour de Madrid : eCt enregistrement fut refusé, et le parlement exilé à Pontoise.

A prêt cet acte d’auto rite, qui eût pu soulever la population île Paris, si elle n'eût pas été absorbée par le son liment de ses portes, le régent démentit la fermeté qu’il venait de déployer, Dès Jd ^^ j| fu porter chez le procureur gênerai cent mille livres en argent, oi la même soi»me en billets, pour aider les membres du parlement qui en auraient besoin. 11 Int en même temps accordé une allocation considérable au premier président, pour subvenir aux frais de sa maison, Ce magistrat tiul table ouverte H PonloLo ; n ou-seulement J a chère y était exquise, mais tout le momie y était hien vertu : ce qui mii M. de Me,sine dans ht prétendue nécessité de tirer plu* de cinq cctil mille livres du régent ail delà de la somme allouée. Après dîner, dns laides le jeu étaient disposées dans les appariements de la première présidence : tandis que des calèches attelées attenlaknl dans la cour les convives qui préféraient la promenade an jeu, Quand le premier président montait en voiture, il désignait. parmi Ja compagnie rangée sur son passage, les personnes qui devaient raccompagner. A neuf beu rot, un souper suEikptucux et délicat était servi aux joueurs cl aux promeneurs; presque toujours des dames et dos hommes du Mair, attirés de Paris par les délices de la cour eu robe, contribuaient à rendre ces repas du soir chnnimuls. Les fêles, les spectacles, les concerts se succédaient a Pontoise avec mu- merveilleuse rapidité; la rouie de celte ville à Paris était aussi suivie, aussi brújanle, aussi lumineuse que le fut celle de Versailles aux beaux iO|Hs du règne de Louis MV. Un jour, le dur d'Orléans délibéra '''^ lui-même s’il n’irait pas contribuer à divertir Je parlement qu d avait exilé. Taudis que ces rotins en goguette* semblaient se miiqiii-r du régent, les affaires portées au parlement demeuraient en sou il ranci- meweiirs buvaient, chantaient, dansaient, se promenaient, Cnuriînaient les dame», lirais ils jugeaient très-peu, et les plaideurs si.'ultt étaient punis. Pour achever de narguer Je chef du gouvernement. iu I:h,]n] re des comptes et la cour des a ides envoyèrent des député à PomQ¡sc complimenter la cour Ciilée; enfin ers deux torps h la procession (ju venu de Louis Mil aifecicrenl de laisser vi'lc lu place du parlement.

v-* dernier irait ouvrii les yeux de Philippe i » Ah! dii-il à Du-


Cependant il n’était pins possible que le regent laissât le maniement des affaires A l’Ecossais Law; La sûreté de Son Altesse Bayait dit-même exigeaitqu'un lutni me contre lequel s’élevaient des clameurs de plus en plus fortes.de plus en plus sedi-deuses, disparût enfin du théâtre qu'iJ avait couvert Jrs ruines de lont de fortunes. Cet étranger lui-même sentit qu’il ne pouvait eor? limier de faire l£te& Forage ; il se démit volontairement ■le ses charges le 10décembre. et Philippe lui permi* de se retirer dans son ruar qui Ain a'EOÎMt rri Auvergne Le jugement porte *Llr ja Carrière hnsncicrC de Law était u na ni me ment défavorable; mais U même unanimité n‘.accueillit point ta nouvelle de sa retraite : si 1rs una se félicitèrent d'étre délivres de la cupidité îb-tins trieuse de cet aventu-rier. les autres regretté rem que ta France fût privé de I adresse il'un homme qui seul pouvait démêler Je fil desañ'airesqu’ilavaitbrouil-lées.

Le 11 décembre. M. Pelletier de la Moussait, conseiller d’Etat, fut nommé contrôleur général des finances; M. Pelletier des For N lui remit tout ce qui concernait l’emploi île commissaire général, qu'il axait paru exercer depuis le mois de juin.

Le p-n'lenient étant rappelé. Law. qui n’avait point oublié les vues judiciaires de celte compagnie, peu su qu'il ne serait nid Je mont en sûreté dans sa terre d'Elüat ; il se décida i quitter secrètement la France. Il partit doue le lî du présent mois de décembre dans une chaise aux armes de 4L ^ Hmc. et suivi de domestiquer porta ni ta livrée de cc printo, &ni Altesse ne devait pas moimi à un Iiouiluc qui rétablit ses alfa ires ù tel point que ce seigneur naguère e ncore le plus pauvre des membres de lu famille royale, en est aujourd'hui le phu riche. L'évasion de Law causa une grande rtinictir à Paris, le peuple demandait la tête de ect étranger, auquel on prêtait tous lot crimes qu’un homme peut commettre, ainsi que cela ne manque point d’arriver à l’égard de ceux que pmirsiill la vindicte publique.

Une vive discussion s’éleva hier dans le conseil de régenee rrMtk vcmcnl au système de Law; tous les membres, même ceux que c* financier gorę,mil de riclirsscs, dirent qu’ils avaient eu cga« ta minent ta main forcée par d. le rqpmt lors de la signature des arrêts favo-rablcs à la Banque, Ct que c'étail bien contre leur gré qu’il sïtliit trouvé en circulation pour deux milliards wpi cents mi II ion s de hô-leis. Philippe, poussé à bout, tut œn irai ni d’avonerqne Lawet'avait émis pour douze cents millions au délit des fixations détormioees. ^

que, la chose unu fois faite, il ¿lait devenu Indispensable, dans Tin-téréi même de TElat, de couvrir cille irrégnlnrilé par des arrête son-vciil nritiliâtes. JJ. le due J rinatida alors comment étant iftelrnile d'un tel al le nui Son Altesse Royale b vu il hissé sortir L.aw dit royaume. ■ Vous savez, répondit Philippe, que je voulais le faire arrêter, c’est * vous qui m’en avez empêché cl lui avez envoyé des passerions pour » la Flandre — Il est vrai, reprit .V. le due, queje «hil pas cru qu’il jt fût de Votre gloire de laisser pendre un iteróme dont vous vous * étiez servi; mais, outre que je notais pas instruit de ta fabricad mi » frauduleuse que vous venez de révéler, je n’ai demandé ni son » évasion ni ac» passeports, c’est vous qui me Irs-mz envoyés pour ił lui... Je déclare ici devant le conseil que ¡'aurais été ¿'avis de le * retenir. —El moi, répliqua le régent, je protesta que si je n’ai pas » fait meltre Law en prison, c’est que sons m’en avez dissuadé, et n que je l'ai ensuite laissé partir parce que je craignais que sa pré-» selier ne nuisit au crédit publie, v

Ainsi finit le système qui séduisit presque tonte la France, mais Tton pus une partiede l’Europe, connue l’ont prétendit quelques écri-vains;on terra bientôt de quel îc manière les étrangers y accédèrent. Disons d’abord que ce système, dans la situation ¡dliiije,une où nos financia M! trouvaient, pouvait avoir lino fin heureuse si ta Banque n'eut émis, que pour douze cents tu il lions de billet» et n+cÙl créé que pour une somme égale dùcLidns, sans lus faire monter, par le di.n-lit-lanismc, uu double de leur valeur nominale. Dam* cet état de cLukes, le papier-monnaie n’eût pas excédé les espèces en circulation, et les bénu lices réels des compagnies eussent pu profiler aux porteo rsi, Mais de quelle importance pouvaient être ers produits, quand même ils ne te fussent pas évanouis au sein des malve rsa liens, lorsqu'ils devaient cire répartis sur huit nu neuf milliards de valeurs nominales ou conventionnelles? Expliquons un vice plus grand, le vice capimi du systèmu, celui que les boni mes d'Etal n'en^sent pas manqui! d’apercevoir s’ils ■■'a valent pas été, ainsi que la niull ilude, nous ta charme de l'enchanteur Law. Line BÎÜucnee prodigieuse d’étrangers, particulièrement d'Anglais et de Hollandais, vinrent à Paris ¿■changer avantageusement de For, des diamant!) et d'autrui matières précieuses contre des billets aussitôt qu'ils vin ut le médit de venx-ti baisser; et dès qil iis riaient en possession df Ce papier payable à vnu, ils couraient à ta Itauque se taire compter le montant en espèces. Ainsi ces étrangers emportèrent dam leur» paya plusieurs crutotaea de mili loris d'or dont le royaume fut pour ¡innata appauvri L Car si dam; leurs relation» avec nous CCS Viita in» eu pi des dévident faire des pBTC-mmts dans nos comptoirs, ils avaient bien soin de ne les eflèciuer qu’en papier. Telle est la principale cause de ta disparition dp tous nos trésors réels, que nous Aviutis follement ¿eluingćM contri du papier qui seul nous reste avec lu profunde ml* prr qu il a tait naître.

.Vàllilenanl taul-H, * l'exempta île la multitude, demander des potences et des roues pour ['autant du système? le priment eût-il agi sagement en te jurant et en le tabunL exécuter cuire deux guichets? Je ne le pense pas. Je le répète, il est reconnu, par des ć; i-culatcnrs réfléchis, que les opération» de ta llanque eussent été ihIu-taircs renfermées dans de justes limite», ca n’en donc que l’abus qu'il faut condamner, Or, cet abus , démontré par les plus triples conséquences, ne hisse a percevoir que le r hurto tard Mue île LiWj On ne peut en rien le convaincre de maitvahe foi ni de spoliation. 11 enfla les avantages futurs de l’inslilutiou qu'il avait fondée; il berça la naliob d'espérances cbiinériques, cl, sur h fin de ses rêves brillante, sollicita de Philippe, séduit lui-même, tonta» le» mccurm té-gi(dativo qui pouvaient servi r ses vues. Mais i I ne fil en reta qu'imiter tous les novateurs, dont l'imagimition est toujours mmiíúr .111 dul.i du positif lorsqu'il s'agit de leurs projets. Le grand cri me de ùw aux. yeux du publie est d'avoir fait une fortune colossale : oui, cet aventurier posséda vingt terres, plusieurs hôtels, les meubles d'un souverain, Mai» il eût été bien plu» surprenant que lorsqu'un laquais gagnait, rue Quinramipnix, des millions, uu bolcl, un équipage, le créateur du système eût oublié de profiler pour lui-mèmc des bénéfices qu’il jetait à la lé le des spéculateur». El d'ailleurs ces domaines, CCS chilCaux, ces palais, a-t-ou VU L»w eu réaliser la valeur en cs-péces lorsque le crédit des billets rides actions eu ni mu rirai t à fléchir? a-t-il placé d’énormes capii aux sut les banques étrangères? emporte-t-il dis trésors avec lui? Trois fois non! Le financier écossais, visité à ta frimiière par l’ordre de AI. d’Argenson Faine, intendant du J1 aube lige, a ¿té trouxé nanti de mille louis seulement.

Tout su réunit doue pour démontrer que TT-cu^lís [raw fut la première dupe île scs calculs exultes; que d’abord sage directeur de Min système, il devint ensuite charlatan, parce qu’il ne luirait phi» possible de remonter le cours du barrant qui l'entraînait, qu'rnhn il

1 11 n’est am-un do no» lecteurs qui n’ait itA frappé dé la rcss^mblancB du ayiléEng ile Law avec celui das oMr^naít créé» i in» la révolution : bous plusieurs rapport», ces deux ftunlmiofi» nMHienOCOt la rom purin son í tnnm _q radjúMlinn de»campt&ni»*èI» Banque dcmníiH’avantogem billets auriez assish.q^ftoi.H en présentaient un beaucoup phrs grand en m que, riémut f-nï p^rables à vue, les ¿ttaiipTs no pouvaient s'en wur pour enlever toe espèce» de L primee. Ne» voisins trouvèrent ptiu.fi hi.i ta moyen de faire tourner a tour profit le siatartio des wi^iute; ils eu fabriquerait dotaux, puriicuherfmwnt les An&lùi ( ou inundé— «<d 1» wmuutcu fraisai», »l« pqntr tomba dm» la uvpri#.

fut lui-même écrasé sous F édifice qu'il avait élevé, et se trouve suffi-sammunt puni d'une luutaiixc qui fin une fulie, une déplorable folie, mais non pas un crime que le supplice doive racheter.

CHAPITRE VIL

17tl.

Mode des panirrr; tour description. — Les barbantes, — Liquidation de» tilinta delà llanque. — tfoursuite? exerces ron ira diverse* personne* à l’oroadcuj du systole, — fixfeut ion mystirteiise,--Mademoiselle Delaun»y devenu baronne de Smcl — L'limba*’¡idéur turc. — Mort do d’Arirehson. — Ma tarie du Traînai lui «vnH donné un tombeau pour sa fêle. — Madame d'Averur. — Dubois rardirtiL — San ¡unies et propos ilURüllars sur la pourpre do húbola — Lo mrMO de na mriüniil. — Le régent émule des habitués do Vsu^inirl, __y avilie de Lsni» XV, ■— Native lira ijtlnniiiie» contre lu due d’Orlraos.. — RëjoulS’anros universelle pour ta rutablbMmirot du roi. — Article *ecrei du trasld de Hâtait. — Fin da ta pe-to d^ Marseille. — Ftagtaultawmeril de ta ville de T.inris, — Premiers essais do rr'noewfctlfen en Angleterre, — Li.‘A eat jou^e par les romédien», — ¿'’ JfneAii^ri. tra^iuiie do la Malta. — Pré» liminaires du mariagú de Louis XV avec Tintante d LspHÿiic. cl do nsdenJui-sclla de MutilpciiHier avec don Louis. — Lu roi mauvais coucheur.

Pendant la fiumate idolâtrie des Parisiens pour le di>u Primar, leur llltilu ordinaire, ta mude, a vu scs un tels désert -i; ju nud’ l-i parure! ne fili plus ué|0ii;eCi les hommes ne Mmfieaiinit qu'a spéculer, et les femmes spiculaletii sur les tpécuLttiuus du leurs amants ou de leurs m.iris; m.iiiiieiuiiit qu'il ne resté du système de Law que des retrata a m cr» et xi es meneeuui de papier à mettre au poivre, nous rwenems ft nos f*oùti CrHlliimleniu. L¡.1 frivolité reprend ses droits : plût à Dieu qu'elle ne les mil jamais perdus ! A’ous avons calculé à perte de vue, et lita folies graves sont lus pire». Ce n'est pasan nombre de eu.’ der-hieres que Poli comptera la voque lies jni/ncrs qut Ics ^ciis d u bul air, liciriilues el femínea, portent ilrpnis quelques mois, Ces pailii i’' eini-sîMenl dan» une carcjisne de IhiIcùlc. quelquefois d'osier, nxiuixrrte iTllhc toile, et que 1rs fumines Introduisent sous leurs jupes et les Iminmcs dans les basques de leurs habits, pour lef tenir robles et èlemltn1». (¿elle machine te dévefo|qn; convidéralihMiumi de chaque côté de la personne, mai» très-peu de I* partie aîné rien re à la partie ]ioslé rieurr ; du sorte qu’une dame, avec sa taille mince cl ses énormes puniera, ressemble it nu bannir de btalichisaeuslu Rien d aniiKint connue les manteuvres que cel étrange usage nécessite : il n est pas de porte ansex grande dans nos salons pour qu'une femme puisse entrer de face, eu n’v»l ipiu lu banc Lui eu avant qu elle peut se pre— ■unitu en iMun'lè ; ri s'il y a sculcincul quatre ou cinq élx^aulcs dans une duiinbrr, elle se trouve compkltemeiH remplie quelque grande qu'elle soiU En carrosse ou en ehui se à porteurs, il faiH de toute né-ceüifo tenir h-s portieres ouverfes ¡mur laisser vcy;i|jcr en duburs les paniers de niail.imr. A table, une dame ne saurait se trouver um-Cumniodéiiicnt assise qu'en s'aidant de toute ta bonne 'unu.iu de ses voisin» i c'c»l-h-dire qu'elle doit ubieni’ le* - valiera dont cite eut ordinairement Usnum^u i» --imi ¿mr. u'etendre sur leurs geuutix les parties latí i4’'"- ’■ i* imeitrc tandis qu'eu i-mèine s relègue ni 11er-riere I0U!’ iH^rs 1rs basque» de leurs babils, qui, par Imuhenr, peuvent se replier. C'est ainsi que, dans un repus, on ntaper^oJt guè» que la tôie des [luiiuiiti, eiitmiis pour ainsi dire sous fos atours de leurs voisine»... Du renie cela forme pour ces mess leurs une espèce de cIk-7-mií dent im» roués tirent, dit-on, quelquOfoi» UH grand parti, dans l'habitude où ils soni d'abuser de tout»

Ajoutons que les pinilurs ont envahi toutes les clame», tou* lu, états : nue linqère a les siens comme une princpRse ; et la première, i;race à ccl ample ajustement, ne lient pas moins de place dans Je monde que la seconde. Une femme, de quelque rang qu'elle soit, qui sort dc chłi elle sans paniers, e*l considérée comme nmiade. Quant aux boiuiiié-s, les basque» de leur* babils, qui ne rtp ré seule ni p h s mol deux vaste* ailes de papiJion, s’agitent a ici point prndniii fa marche, que chacun de leurs angles décrit nn de mi-cercle, et, frap* ji.nii l'air uiivivounuul avec force, il» produisent *ur lé* paso ni s TetTct d'un éventail, que l’un se prête ainsi in ni ne! te me ni dans les rues. Mai*, s'il fait du vent, il c»l imprudent de donner lin reinlu*-vous à heure précise, à moins qu’un ne soit favorise d’uu vent en poupe*

il y * longtemps que l'usage du tou^e existe à la eoufi mais lu» fcjiuiics ch tnciiafeiii avec assez de mesure pour que ce pùl être réellement une addition ś i'éctol naturel de leur k >hI OU bien une lu* bile *ub»ütulioii a u coloria qui leur manqua il. Depuis quelques années elles se couvrent te visage d'une crmtfhr épaisse tir ce fardjqid loa fait ressembler a de» błędni rites ivres de vin ou de luxure- t.c n'est pas tout : imn contente» de Minuter à Fuide du rangé hiju chciirqu'elle» n’ont pas ou qu'cite4" n ont idus, elles emplnicHt 1 '" "'ft la blanc et te bleu pour btenchir leur peau cl dessiner «ur celte canche de écrase des filéis veine Ut que J* nature É carh^ sans un tissu trop épata. Jadis une femme qui se fol mantr*1* a|Nsi publie dans un nuire lumps que le carnaval, aurait passé pftur folle; lUjtrtHH d'hui c'csl cumiHfiiire une trtdécence que de sortir «ans cire filtrée de couleur*: ctbi^ntút ou «e trouvera plus Ici figures» de femme» que

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dans les tableaux, qui sont beaucoup plus naturels en ce genre que La nature»

Un Imité d'allraiicc vient d’Être conclu à Madrid entre la France! I1 Espagne et l'Angleterre. Les puissances contractantes s'engagent à restituer Ion* ce qui ¡i ¿tí pris durant fa guerre. Les autres prétentions respectives seront discutées dans un congres ouvert immédiatement-

i Taudis que les intérêts généraux de îa France et ses alliances po-liiiqurs sont agités à Cambrai! on s'occupe ;l Paris de sauver quel-yiies débris des fortunes particulières après le grand naufrage nuancier dont nous avons été témoin* et victimes. Il faut convenir que fes funes tes résultat* du système 1 aw ont été outrés; ta valeur des billet* uese réduira pas précisément à rien, ils seront soi ile mml liquidés dans une proportion combinée du leur valeur particulière et de la masse générale de* actions. Peut parvenir à celte liquidation une opération telle que l’hi*toire de tous les peuples n’eu fournit puim d'exemple a été proposée au gouvernement! qui l’a acceptée, Ou r.iii un recensement de tout ce qu’il y a de la fortune des ciuiyins «l'engagé dans le système, c’esl-ù-dirc de tous Ica billets émis. Un arrél du n; janvier ordonne en conséquence qu'ils seront assujettis à im riM. ct que tes porteurs devront déclarer authenliqilCmeiLt à quelle époque ils ont reçu ce papier cl le prix qu'ils l’ont payé. Celle é ronini me révision, dont L’idée est due aux quatre frère* Pârii, financiers Labiles T s’opère devant des bureaux coin posés de maître* de* requête* et de conseiller* au grand conseil. Jamais peut-être mesure ns fut pim rnpidrmribt exécutée; déjà cinq crut mille parli-cultet^ nnl produites qij'j h posséda ¡eut île billets; le chaos est presque débrouillé; encore un mois et la dette sera liquidée. On peut an-rmnecr dés aujourd hui que les bille fa de liquidation qu’on remet m échange fie crin de la Banque s'élèveront à dh-sept cents mil Hun* au plus, ce qui équivaut à pim prés au quart de b valeur nominale des effets retirés; 1rs nouveaux seront pequinés en valeurs numéraires nu trésor royal ; on les recevra rom me capitaux; pour le payement de cerní in s offices, lettres de maîtrises, su rendu mis de* do-biaincs rayant ; enfin il* serviront à Tâchât des renies perpétuelles ou Viagères, tant sur 1rs tailles que sur l'Intel de ville de Paris, Les actiona restent au compte de ta compagnie des Indes; elles sont an nombra de cinquante-cinq mille quaire Cent quatre-vingt-nue, for-muni a peu près trois cents millions. Ce n’est point un acte injuste ........ charger celte ù^nci;i rion de ces valeurs : outre qifrllc seule peut encore en tirer parli. ii-s perles qU'dJe* poili-nml Ctinsi r ^cri-nl supportées avec plus d’équité par l'établissement qui mit ce papier en ¿mission que par les porteurs dont la confiance fut trompée. Ufaii-ïeura, si l'on examine la situation, de la Compagnie hidépcudamment du système, on verra que son commerce conserve des sources de prospérité qui punrronl ta dédommager de ses perler Au moment où j’èuris, nutra compagnie des Inde*, fondée jadis par Je grand Colbert, ruinée depuis par la perpétuité des (pierres, relevée enfin par Je système dc Law, est encore rivale de celles de Londres et d'Amsterdam.

Au murnent oit l'on s’occupait de ta liquidation des billets, l’admi-n¡stratia 11 des revenus publics hit enlevée à ta coin Rigide; le béite-fice des tu ruínales ren ira dans les mains du roi. Les receveurs généraux der fiua 11 ce s sont rétabli*, mais, le* l'ermes générales étant trop détahréi » pour ¿ire eu ri fiée* a îles traitants seront, au moins quelque-tempe, Jégfes au compte de l’Etat,

L'examen des archives de la Banque ayant fait soupçonner des m»|-YerMito 13 de ta part de plmienra de m1 s grains, la conduite des di-recteura, caissiers cl commis Tut examinée par des membres du grand conseil assistés d'un procureur général. On constata que M, Jean Law, fondateur, devait dix-huit millions. Guillaume Law , frère du directeur général, et qui était également détenteur de nomme* considérables, avait été renfermé à la Bastille ; ou l’a transfirió ta Conciergerie, ntt il resterat dît-on, jusqu'à ce qu’il se suit acquitte. Un des directeur* de ta Banque, 11. Hight, aussi détenu au fort Sai ni-Antoine, .1 détourné sept millions, qu’on l'accuse d’a-voir envoyés i l'étranger. Lu un mot, tous les jours on fait le pracév de personne» ayant participé à la gestion de la trop fe mensa Banque.

Il y a troi* jours, quelques habitant* tic ta place de GréveTqul ne dormaient pas, entendirent h deux heures du mutin le bruit tnaccau-tunié d'une voilure et le piétinement d’un assez grand nombre de chevaux. Au même instant, une grande lueur passa devant leurs crui-^V*; ils St! levèrent, et virent un carrosse escorté pr Ironie ou L|ua-^"te cavaliers portant des flambeaux. La place était silencieuse et d(sęrre. mafa Un échafaud, dressé dans fa nuit même, sc trouvait au milieu. nTJ homme, tiré du carrosse qui venait de s’arrêter devant cet échariiud mystérieux, y monte d’un pas assuré. Cet individu est d'une taille élevée, ses traits sont nobles; El abaisse un regard de mépris sur rmn qui préparent son supplice. Un bourreau fe saisit par sa nuire clirvtdnre- ü tombe, et l'écho nocturne répète an foin le coup fatal dé I® tache... Personnelle sait ni le nom ni te crôncdcce person nage, sans dums distingué... Est-ce une victime? est-ce un criminel/ Je ne wiif tuafa fa juillet: ne doit point frapper du l'ombra.

J'ai laissé sortir mademoiselle DeUunay de ta Bastille sans enregistrer sa mise cii liberlć, qui cul Heu peu de temps après le re tour du la duchesse du Maine à Sceaux. Celle pauvre fille supporta plus de deux au* de c.iptiviié, paire qu’elle avait fuit de l'éloquence puur le compte des princes légitimé*. Selon l'usage du grand inonde, ils ne s'occupèrent nullement d’elle quand clip fut en prison; et le public, auquel le nom de mademoiselle IJchninay était parvenu lors dei'.ip-parition du Mémoire, ne farda pas de l’oublier aussi. Mais depuis que notre jolie plaideuse est rentrée dans le monde clic a donnée de l'on-vrage à La renommée. Mudóme ta duchesse du Maine su disposait à reprendre avec ta femme de chambre ses anciennes habitudes, c'esi-â-dirc qu'elle ne proposait de la faire lire ou écrire toute la nuit; mai* cette demoiselle, qui tenait à réparer le temps perdu son* le* verrous, déclara à Sou Altesse qu’elle voulait d’abord sc marier. La dame de Sceaux essaya de s’y opposer, prétendant qu'elle lui était nécessaire. Mademoiselle Delanmiy répondit n qu’elle venait de Ldru * mie Klalion de dent années a fa llaslille . pendant laquelle Son AL n tes»e n'avjut pu trouver un seul moment à donner au souvenir de u sa Irès-hmolilt! servante; qu'c Etc était sortie de prison parce qu'oil » était fas de l'y garder, et que, bien que Son Altesse lui élit dit » avec une grande bonté en la revoyant; Ah! puiK nuta, j>n suis » tren aćie, elle avait eu de la peine à couvrir, depuis, sa nudité n presque absolue, n La femme de chambre ajouta tout de suite « que » remplie de iLèvouruieril pour le service de Son ALlé**e, et ne voU-« faut y mettre aucune rc^trieiiou. il lui parafami an moins prudont » de s’assurer d’un protecteur pour le cas oh ce même dévouement * la coiuiitiraii de nouveau à hi Bastille, cl que, dans cotte nécessité, » un mari lui Huruldail être ce qu’il y aurait de plus convenable, t

La duches-ic, posant sur le reproche a.s*Cł clair que lui adressait mademofadlé Dehunay, promit de lui trouver un époux, puisqu’il en-traïl dan* sc* vues d'eii prendre un. Le* recherches furent assez longtemps infructueuses vu le défaut de naimtire cl de fortune de la demoiselle à marier, défaül que ne cuiiipcmwitl point, aux yeux dea épouseurs, un luxe de rcpunition peu recherché des maris. EmIiu un vieux colonel suisse retiré, auquel on promît le Inevei de maréchal de camp, couse 11 lil à mhncltrc la CíUiipcn*atio»i* Le baron de Sliidl épousa mademoiselle Delaunay; nmis Hic ne larda pas de s'apercevoir que son union avec l’Immiêlv Helvético ll’Élatt absolument qu'un manteau conjugal. qui, par bonheur, lui sembla de nature a s'étendre Complaisamment, et dont elle usa dans toute son ampleur. Je n'es-siiyerai pas d'énumérer tous les .m.uii< que fa baronne inscrivil eu j.xmiiu J ul.., ü.....in sur îa hite île scs faiblesses, hi mémoire la plus fidèle sc brouillerait daiJh un ici mleijL L'nlibé Vortol fut un des premiers ailuraienrs de madame de Staël, ct, quniqi/H cûi gcancaúp plu* de Ja soixantaine , son amour alla juwpitaudélire. Elle rdïis±*es hummiiges en lui disant: * Mon cher historien, il faut renoncer à - cette paMior>»lk; i votre âge, cela ressemble trop à un roman, a Chaulicu,plus vieux encore que son rival, ninfa aussi pki* aimable, p;rvintá se faire écouter dt celle dame, s'il faut a’Ch rapporter aux épilhèlcs de coquette, de friponne , dt ............pi'il lui donne, non fias SültlemL-nt dans scs vers. Ce qui ne Hi'iail qu'uur Humer pnctiqne, nuis dans ses lellres, que l'un doit croire plus sérieuses* La taranne a brolé pour 1e jmtrqui* de Silly d'ilnc flamme qu'cite n'a pu faire partager* * Cela, dhait-vllt à quelqu'un dans le iciiip* qu'elle pous-* sait des soupira malhoureiit, cela me garantira de toute antre * séduction, et je m’eu tiendrai à la pitié que rpu-hpies iioiiimc* 13j. » mablcs pourront m'inspirer. » .Madame de Staël est excellente ma-thcmaiiuicime, et voici qui le prouve. Elit se plaignait un jour i^ inte de scs amies du refruidissement d'un jeune robin dont elle avait eu pi lié 3 n Dan* Le commencement, d^ail-cilc .1 vec trfales<c,il prenait, a en inc reconduisant chez moi, «nn chemin par le*cotés d'une place: * plus lard il Lt traversa par le milieu, d'uii je j«goal que soit amour m était diminué de lu diilércnce de la diagonale aux dent côtés du a carré, a Laissons u ri darne de Staël suivre le cours des rêveries de madame la duchesse du iLiinr, lafaquiisda démmiiror. pur de. figures tféoméiriques, ringralilude de scs murrois, «-t dire qurt lorsqu'elle écrira ses Mémoires-, elle ne s'y peindra t[a'^n ba-It; j'ai à tracer d'auires détails*

En mnta Hideur dé la Porte, nommé Méhrmci Eiïimdi, et qui, celte fali, ii'élail pas un diplomate pour rire cor...... le Penan Mêlid-mei Bfaabcg, a obtenu, le iû mars, une audience du rui. Le but apparent de »>n ambassade paraissait être de déclarer à Louis XV que le sultan son mailre prend atma m protection les moines qui des-servent le suint sépulcre u Jérusalem; mai* le motif réel était la demande d'un truité de commerce. L'archevêque de Cambrai, avec lequel ce mahnutelan ont à s'entendre, parta de l’objet sacré avec toute ta rom 1 unieliun d'un Pierre l'Ermite et imita de La‘faire com-mcrciate en tiumme qui avait étudié ta matière, indépendamment dcM rclalions qu’il rui de tout temps avec les Lingéres, les mercièrer ci leí inarüliamlès tic draps, |»tir d’aulres articles encore due cedí renten rtes dm ib leum Imtillqtlcs. L’envoyé turc f si rm.arii ^duf-iii.

U y a dans In tic counn ■ drtn* la inurl d’e Ta fiées cnïurl len^'K ; I le même meus cl | rempli’ le même juiir ximit périr, .1 II une, Clù-meui XI, connu pur bu trop fauituse bulle Unigctutut, cl, à Barii,

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?T. d'A rgcusoii, que 1rs rouis ont Surnom mi le pacha de .la Madeleine de Traincl. El voyez h bizarrerie des deslindes humaines! le ;ii)H pontife qui descend dans la tombe a jeté, d'un bout à l'autre de la chrétienté, des brandons de discorde, tandis que l'homme te plus îrn mural, le plus dissolu du monde civilisé, est parvenu à établir une fort bonne police à Paris; et dans le peu de temps qu’il conserva les sceaux cl la chancpIEerii', la justice Fut religieusement observée tant qu’il put en être k libre dispensateur.

I."abbesse de Ja Madeleine dé Traîne! avait fait présent à M. d’Ar-gciison , pour su fête, d*un joli tombeau élevé d'n vanee dans nue chapelle de l'église de ce couvent : c'était un bouquet d’un singulier genre; mats !‘in lent ion était excellente, et le garde des sceaux sut gré à H supérieure de sa prévoyante attention. .Mais le cœur seul de S- G ran tk n r est resté parmi les bonnes sœurs : vivant, il avait battu pour clics; mort, c'est une relique un peu profane déposée dans leur maison, l e corps de M. d'A rgeiiwn est enterré k Snini-Nicolas-du-Uliardoiincl. Les hommes qui l'y ont porté assurent qu'il ne pesait pas dix nuces. D'Argenson a dû mourir bien dévot, si, dumni son séjour au milieu des nonnes, le spirituel s’est enrichi de tout ce que l'étal corporel perdait.

L'amour est, comme on sait, un tyran, ride plus un tyran capricieux, ce qui n’empêche pas lotis les humains de vouloir vivre sous ses lois; le bonheur qu'il procure est si séduisant, qu’on oublie à quel prix il faut l'acheter. Néanmoins quelque chose de plus sans doute retenait madame de Parabère dans les lacs amoureux du ré-gem ; car, si cela put être jadis un bonheur pour la favorite, il était depuis longtemps si partagé, qu'il devait se réduire à nu fo/íníment fifíi! de félicite. Disons donc que, selon toutes les probabilités, le quelque chose dńpT il s’jigit se noniprisüil de bienfaits, souvent renouvelés, qui doraient et surdoraient la chaîne dû madame de l'arabèrc; que, celle divine étant bien durée, la dame n'a pas été fâchée de la voir rompre pour en emporter les débris; et que lorsque, le 30 mai T un ordre de M. le duc d’Orléans 8 exilé sa maîtresse à sa terre du ¿{«ne en Touraine, elle a fait un Ouf Ires-significatif; on va jusqu’à dire que n'est madflme ilc Panthère elle-même qui a fait con-■nôtre an légmt madame d'Averne, que Son Altesse Royale lut préfère aujourd’hui. Le ïf mai, Philippe vil à l'Opéra celle beauté remarquable qu'il n'avait encore rencontrée qu’au souper du Luxem-bourg k jour de la lanterne magique; rencontre où la vue ne fut pas celle de leurs facultés que leí convives exercèrent le plus. An sortir du spectacle, k prince, en cochant son cordon bleu, présenla la main à madame d'Avenir; et comme Son Altese Royate n’aime pas les intrigue! qui languissent, elle lui fit offrir le lendemain matin cent mille livres eu espèces, une capitainerie <k*_gurdos pour son mari, et pour rile le litre de favorite. Malgré CCS brillants avantages, cour dame refus* d'abord; un second message, plus pressant encore que le premier, lui fut envoyé avec une offre additionnelle de cinquante mille livres. Madame d’Avcrne répondit cette fois qu'il n'y aurait rien à frire tent que madame de Paraître et Nocé seraient en faveur à la cour du Palais-Royal, Deux jours après l'ancienne favorite était exilée, Nocé se rendmiA sOm régiment, ci lu nouvelle maîtresse étajt frit?, pour SM? servir de son expression. Cependant il est à présumer que lea choses n’ont pas tourné loin k fait ait goût de madame d'Avertir, car elle s’est montrée peu satisfaite de sa première entrevue iVK le régent; die assurait hier k une desea amies qu'elle trait fait un marché de dupe. Mais M. d'Avenu?, qui partage ks łYOiitageu du traité, t'est rendu |¡iu;iiil de son exécution auprès de Philippe. « Votre Altiste Royale, lui disait il l'un de ces jours, m'a ■ donné lt tomu?Etalement d'une compagnie des gardes; je l’emploie-a ni, s’il le faut, à garder ma femme, afin que \ otre A liesse Rnyak ■ Mule puiue en approcher.,. Il faut, dans tout engagement, de l’hoit-a MUT, beaucoup d'honneur. ■

Malgré toute m condescendance pour tes vol cm les de madame 4’Avertie, le récent lui a fai! signifier de rester étrangère aux a liai res publiques. Il lui refuse en cela le privilège accordé k 1k petite Emilie; fl est vrai qu'elle n’a pas été formée à l'école de Ja bilion, qui est m* autorité dan* l’Etat.

Dubois n’cn a pasen le démenti, il est cardinal, et ML le ducd'Or-Mans ne Fa point fait jeter par les fenêtres. Ou devise diversement nr les caue» de cet Le étrange faveur romaine, mais il y a grande probabilité que le principal motif est le don fini p*r l'aspirant à fa anur du Vatican, ou plutôt au pape Innocent MH, d'une somme de deux millions. Le souverain pontife a pourtant écrit à Louis \V b qu'il avait revêtu l'archevêque de Cambrai de fa pourpre a cause p des grands service» qu’il a rendus à l'Eglise. " Quoi qu’eu dise Sa 6ainklé} l’mre|jstrtm«iL de la bulle L'n^mi'tvs, k Lutu elle cette phruse fiiii aitusion. eut, je croîs, punir fort peu de chose dans l'envoi ct chapeau à Duhofa; la reronnaissEtnce n’a jamais é1^ une vertu très-papale ; el daifa h'* wrcotnwrü Jumen fs qu lnnocerd XIII conclut gu nom du rid, un assure qu'il est fort sensible aux arguments qui intiment ou rouleaux métaHiqui'«. Du reste, je ne ^ais si le régent n pousse la faiblesse pour son favori jusqu'à /c iofliriter de sc faire i. îmm-r cardiuil, mm ne Dubois l’avait annoncé, mais je tiens de L.mmj conree que Son Altesse Royale le voit avec plaisir revêtu de

«cite ne u v elle dignité. Philippe est maintenant accablé par le moindre travail; la plus légère contention d'esprit le fatigue et l'ennuie. Or Son Altesse Royale n’a rien tanta cœur que d’introduire Dubois dans le conseil de régence, non-seulement pour s'épargner le soin de lui rendre compte de ce qui s'y est passé ¿fin d’aider au travail du cabinet, mais encore afin de s'affranchir de la discussion même des affaires de l'Etat. Voilà ce que lt: rusé favori a prévu dès longtemps, il tir risquait pas de fie tromper en disant que le régent, malgré les épithètes de coquin, de ntaqu.».., de yarwmefti, prodiguées à monseigneur l'archevêque, et d’ailleurs très-méritées, serait toujours le premier k favoriser son élévation.

Mais voici bien une autre prétention, d'après laquelle cene serait ni la huile i/ntpenilNS, ni la volonté du pape, ni les deux millions, ni le wolu praprio du régent, qui auraient fait Dubois cardinal, unis bien les soi us de fa FÜIchi... La directrice d'une maison de prostitution faire un membre du sacré collège ! c'est neuf, niais ce n’est pas impossible au temps où nous vivons. Toujours est-il que In belle courtisane répète à tout venant : n Personne ne saura jamais ce que ■ j'ai fait pour qu’il soit cardinal : tout ce que je puis dire, c'est » que dans le fond tout a été affaire de p , caree qu’il a négocié » à   , à Menue, à Madrid, ufa été que pour la forme.....; la * grande difficulté était au Palais-Royal, a

Quoi qu'il en soit, le jour où Dubois reçut le chapeau des mains du roi, il détacha sa croix épiscopale, cl la présentant à Fleury, il lui dit i ~ Preuca-ta, elle porte bonheur, a Le confesseur du roi, en courtisan consommé, se décora de l’insigne, mais non pas sans rou-gir. A peine la nouvelle Emmenée fut-elle sur tic du château, que 1rs Courtisant donnèrent carrière à leur malignité, » Qu connaissait » bien le rouget, disaient-ils en pirouettant sur le talon, mars on » n'avait pas encore vu de maquereaux rouges. * Les lazzis passèrent bien lot de fa cour à la ville et des salons aux Imites. Les dames n’ap-pcllent plus lç$ maquereaux qu'elles vendent que ries cambrais. Il n'y a pas jusqu’aux laquais qui égayent leurs soirées d’antichambre aux dépens du nouveau cardinal. Les domestiques de Dubois, habitués à Fcntendre jurer comme un corsaire, disputaient plaisamment l'un de ces soirs avec ceux de l'archevêque de Reims et du cardinal de Rchuu tur Lu prééminence entre ces trois dignitaires dc L Eglise. « Mon maître, dit un valet dc M. de Rohan, sacre les évêques et ur-» che ventes, — Le mien, répondit un des gens de M. de Itrims, » sacre les rois... — Belle affaire que cela ! ajouta un laquais de s Dubois, mon maître sacre Dieu cent fois par jour. » il fautconvenir que sous et: rapport jamais conversation r celesta si ¡que ne fut phi* ipu- . . ili du .-¡'iitîH.'i m nk^in! «le Cambrai ornée de fleurs empruntée de la rhétorique des soldais aux gardes. Avant-hier, Dubois, ennuyé des obsessions de ta princesse d'Auvergne, oublia fa dignité de sa pourpre et le rang de sa cliente jusqu’à envoyer cette dame faire..... Elle courut se plaindre au régent de cet excès d’irrévérence, mais le prince lui répondit : « Eh ! madame, ce cardinal est quelque-» fois de bon conseil, „

Le cardinal, devant officier poitlificalement le jour de l’Assomption, avait recommandé. fa veille à son valet de chambre de réveiller de bonne heure, ce que ce domestique oublia. Dubois débuta, dès qu’il fut levé, par un déluge de jurons ronflants adressés an pauvre valet qui l'avait Jai^é dormir si tard un jour où il allait dire la messe. On s’empressa de l’habiller, toujours jurant et frappant du pied. Quand il fut revêtu de ses habits pontificaux, il sc rappela une dé-pèriie dunl l'expédition pressait; un secrétaire fuL appelé, et non-seulement Dubois ne songea plus à dire la messe, mai» il mihlfa même d'aller l'eu Lemire,

Le cardinal sait birn ce qu’H fait en sc montrant par-dessus toute chose assidu dans tes affaires de l'Etat : personne n'ignore plus qu'il s'achemine à grands pas vers te ministère; et pour accoutumer le public ii l'idée de lui voir enfin diriger le timon de la monarchie, Philippe donna dernièrement a ce favori la surintendance des postes, enlevée à M. de Torcy, qui néanmoins conserve sur cette charge une pension de quarante-cinq mille livres.

Il arriva la semaine dernière au régent une aventure qui prouve que si l'opinion peut sê révolter contre le choix de l'homme auquel il veut remettre ta direct ion des affaires, ce prince a grandement raison d'en vouloir déposer le fardeau. Ses passions effrénées dominent tout à fait sa dignité; Je sentiment de ]a gloire CM désormais sam force chet lui. Sun AÈtusse Royale revenait de Saint-Cfaiid après «ne orgie qui s'ôtait prolongée jusqu’au milieu de ta nuit ; tiré de sa voilure au milieu du chemin pour obéir aux suites convulsives de son ivresse, il tomba par terre au pied de ses gardes et de ses valets. Etendu sur la poussière, le duc ordonna à un écuyer de retourner* Saint-Cloud et d’amener rn croupe, élisait,-il, madame d'Aveme peur le soigner. l.'oUimcr, qui était parti eu mnrniurant, revint au bout d’une demi-heure dire que fa favorite, déjà couchée, avait refusé de m lever... Enfin, las de sc vautrer sur un grand chemin, comme un savetier ivre revenant des guinguettei de Vavj;«rùr<l » le régent de France consentit è ce qu’on le remit dans von carrosse, et rentra nu Palais-Royal souillé des résultats dp sa débaucha

Le lendemain, l’évêque de Troyes, révolté d’un tel scandale, ré-primanda fortement madame du Défiant sa nièce de ce qu’elle fré-

ij n? rit ii i t une inauvmse entupa ¡pie comme madame d'A ver ne el k régciti. Informó m' t¿ propos du prélat, Philippe pria d'abord la du-rh'-isc douairière de hd exprimer Sûn múcmilcnicmcul ; eu jci'uIle ft en présence de fa maréchale de Rochcforî. Mua soit que M. le dm; d'Orléans pendit que sa niée n’avait pas assez morigéné M. de Troyes, stul qu'il voulût, comme il le disait, laver lui-mcnie celle lé le ipï-5Copalc« d se disposa a l'aborder au conseil de régence. Tous les membres présents ïurent a ter h témoins d'une partie fort récréative eu ut Tuvaque et le prince du sang : le premier fournuut nuto itr de lu table du conseil pour éviter Son Altesse Royale, et celle-ci cireu-iant autour de la même table afin de joindre le prélat..■ Enfin Philippe saisità boni du bras l’homme d'église, et force Lui fui d'entendre une seinopce qu'il promit de ne plus mériter; * Du quoi vous mcle?-* vous? lui avait dit lu régent, ma conduite n'est tm limite ni adujante ■ à vos censures,, je nu suis pas rie votre diocèse, v

U esl dans la destinó: des nations des çirçQùqtailCcà qui révèlent sans réserve leurs affections ou leurs haines, el quelquefois les unes el les autres lOUt à la fois. Telle fut la maladie de Louis XV, qui st: dé cl iira In i a juillet et jeia toute la Franie dans de» alarmes fondées, [liions. Je, si lit l'Ave raton que la nation a vouée au régent pins que sqt Luminar qu'elle éprouve pour lu jeune roi. Une fièvre violente su déi lara dès le premier jour de la maladie; le tendente in, des symptômes Jiisitres survInrtni, la Itte l'embarras», et les médecins effrayés perdirent eux-mêmes le jugement. Le plus jeune d'entre eux, Helvétius smj j conservant toute su présence d'esprit, raisonna froi" demem sur h nature du mal et propasa la saignée du pied comme ujiîq ic moyen de salut... « l£n tendes vous bien, messieurs, répéta le * decidir en élevant la voit, l'unique moyen de salut. b Ce ton d'an-surance n’eu imposa pointant consultante, tous te montrèrent opposé!; & l’avis d'I luivél ¡uh. « S il n'y avait qu'une lancette un France, » imiiLi .Maréchal , il ftudmil la briser pour ne pas faire celte " saignée. ■■ La consult^tión avait lieu en présence du remont, de □V. fe duc, du maréchal dc Villeroi, de te duchesse de A entadour, île la duchesse de te Ferié, marraine du roi, cl d’itHC fou lu d'oftLCÎCÇS, qui tous élan nt consternas de voir si pmi d'unanimité dans une Conte......eu dt ku incite pouvait dépendre te vie du jeu nu uion:i rqn;, Iles médecins dc la ville furent appelés à l'instant pour ajouter ;■ ce foyer dr lumière-s trop divergióles. Ors vit aux I lilcnui Dumoulin. Silva, Camille b\ilcâlinai. ■■ Mcssmrti , dit HulvéLiuK n^x survenants, si ■ i'ün 11V saigne paa lu rai, il est mńrl ; c'r'.C le sn.il .-oinicte .l^ü.^if b I I même urgent. Je sais qu'en pari:ilk matière je lie puis démuu-k Lrrr la certitude du succès, je saE ú quoi je m'expose *’ïïne répond > pas 4 mon avis ; mais je ne dois ici, d'n près mes lumières, consulter » [[UC hm conscience ut te CtHi&CrVatinn du nii. ■■ Les quatre méde-eins de la ville st: rangèrent a l’avis d'Helvétius; Louis X\ L'ut sut-grié, ut moins d'une heure après les syiiiplômch (iïraya u I ■■ .n'a ii:nl disparu. Le second jour tout danger était passé, le roi n'avait presque pins dr fièvre ; le cinquième, Si Majesté Outrait tu convalescence. Helvétius eut tous les honneurs de cette guérison, mais on ne Je nomma pas premier médecin : à la Cour, rendre un grand service ut obtenir une grâce sont rarement deux chines qui se suivent.- ün ■ imc mieni y accorder des faveur* gratuites, cela evprime mieux le bon plaisir du riiaili’i!1.

DüS LrnpsportS «tejóle éclatèrent dan* mule la France quand un y apprit te convídese rime du roi; ils furent itTKu limes comme l'avait été la consternation. Je l’ai dit, cette double ciptoticn de douleur ut <T al léguée signala surtout La crainte d'avoir le régent pour maître, et ensuite Eu plaisir de ne L'avoir pas. Aux prières douloureuses qu’c u tivoit entendu psalmodier iris le me ut dans toutes les églises succédèrent d'imposants Tí Drum. Des fûtes publiques furent pEuiùt réglées qu'ordonnées : la joie mit verse Île était un besoin et non un témoignage d'obéissance; ou ne se réjouit point par ordonna»ce de police, ruais par un épanchement spontané. I h] dansait sur toute* les placea, ou chantait le long de toutes h-s niùs. Le sme, favorisés par une belle saison. Les bourgeois faisaiciiL servir leur sou | te F devant leur porte; ils invitaient les passants » venir y prendre part ; on eût dit que Paris donnait chaque jour un repas de famille*» Il y a déjà trois semaines que ces réjoui ¡¡sanees durent; telles (tareront deux, trois mois , pcnL-etre, si le beau temps se prolonge.

Ces transports seraient louables s'ils n’etaient en meme temps les éjçnÿ du plaisir et de la haine; cl celle haine, pendant lu maladie du r°i, fol poussée ju&qu'á la plu* revu limitu injustice. \ peine Sa Majesté , L-dJc élé alilèe, que des su upen ns d'emptdiombeíuent, ^OUp-uonii m:i;redites par fa cour, uni de «luivenu pl-me SUr le dm: d’Or-Jeans ; celte fois le peuple a fait entendre un concert unanime de vcCi fera iio tbç mal veillai ites, et cola parce que le régent a, compro nuis beaucoup de fortunes par l'adoption aveugle du système de Law. Ce gouvernant s vat trompé dans ses calculs iiqunders : cela au Fil pour que fa vindicte pubUdue le charge de tous les crimes.» V^dï k peuple. La duchesse de la Ferlé» ennemie du régent, sans autre motif

peut-être que les vains efforts qu'elle a faits pour fixer i’atienüon de ce prince sur les vestiges de ses charmes, la duchesse de la Ferlé répétait à toute heure pendant la maladie de Louis XV : « Hélas! * tout ce qu’on fait est bien inutile, le pauvre enfant est empoisonné* » Croirait-on que telle éLait fa prévention de fa cour el de h ville à cet égard, que ni les symptômes du mal, ni les moyens curatifs » ni même la guérison de Sa Ma ¡este «h un pu détruire les injustes soupçons qui planaient sur Philippe? Les ennemis du duc avaient eu soin de les fortifier encore en faisant remarquer qu’il venait de faire revivre pour le duc d'Orléans son fils la charge de colonel général de l’infanterie, dont les prérogatives pourraient, disait-on, devenir fort djmgareuáet «ouï la mmn d'un premier prince du saug+ H est vrai que M. le due d’Orléans, dont le plus grand défaut peut-être esl la confiance, s’est trop faciirment conformé au conseil que le maréchal de Villeroi lui donnait de rétablir ce grand office; comment Son Altesse Royale n’a-l-clle pas vu qu’on lui tendait un piège pour lu rendre de plus en plus suspecte d'aspirer fi la couronne? Tonie-fots ce piège était tout Aussi maladroit qu'il était perfide; car Villeroi devait bien penser qu'une fois maître de l'infanterie par l’autorité de son fils, Philippe saurait, en cas d’entreprise ambitieuse, se servir miru y que personne d'un secours si puissant.

Milis ces Vues sont bien loin de tu pensée de Philippe, prince ou^l hm du gouvernement et du pouvoir qu'on le Croit déstreuï deles rc-lu;j¡r dans sus mai na. Le régcnl se montra plus .iftligé qui: pcrüoun4 pendant la maladie du roi, et Son Altère Ropie témoigna plu» franchement que qui que ce fût la joie qu’inspirait le rétablissement de Sa Majesté.

Les souveraines étrangers firent exprimer par leurs ambassadeurs la satisfaction que leur causa cet heureux événement. « Louis XV, dit • L'empereur à ses courtisans, Le ufa XV est l'enfant de l'Europe t » elle pouvait être plongée dans une nouvelle guerre si ta France eût « eu le malheur dc le perdre. ■ A l’occasion île ces paroles de Charles Vl, dont on uhercbail l'interprétation au cabinet du l'a fai s-Royal» on a découvert que par un article verbal des conventions de Rustadt l'empereur s’est engagé sur l'honneur à n'cnin r ni directement ni lu directement dans aucune guerre contre ta France pendant la inî-nurilé du jeune rui. M. de Villars avait tu an régent celte circonstance importante, que le hasard seul lui a fait apprendre d'une bouche autrichienne, k MóDsteur, dit Son Altesse Royale au marr -W cil,il quand ce Secret lui l'ut révélé, je lie puis m'expliquer Le nm;.t .Je voire silence envers mot sur un piki ni de politique aussi capí la l. « Dans l'affreuse extrémité oh j'ai trouvé la France j’ai dû former » une alliance avec l’Angleterre, qui ne peut jamais être notre alliée u naturel te; litáis je te aurai ¿ point couru au-de vari i de ce traite si * j'eusse su queje n’avais rien à craindre de l'empereur, sur lequel » je devais, a cause de ses prétentions subsistantes à la couronne ■ d'Espagne, tenir encore orne ri un œil de défiant* Alors, au lien a de me livrer en quelque sorte aux Auglai^ comme je l'ai fait pour » éviter une nouvelle guerre maritime qui eût achevé de ruiner notre • commerce, je me serais fait acheter moi-même parcelle puissance, b qu'agitaient encore des tro oble h intérieur > l'alliance eût én- faite » également, mais avec des conditions plus avantageuses pour nous, » fondées sur notre sécurité du côté de l’Allemagne. J'iguore, mon» sieur le maréchal, CC qui Vous a décidé 1 lite taire la convention u súrtele de Rastadt; niais, Comme it y nll.ut de la gloire du Irône, je «vous le disímil net, lés raisons de ctt rlrange mystère ne peuvent » que diminuer mon estime pour vollü. » Et sans attendre Ja repensó dc AL du > ilJjrs Philippe s'éloigna brusquement de lui.

Il y a plus d'un an que la peste moissonne en Provence; des popula lion s presque entières mit été enlevées parce fléau; les villes sont décries; dans les campagnes de rares laboureurs se Irai lient, livides et chancelants, derrière la charrue, qui les soutient plutôt qu'ils ne la dirigent. Partout dans les maisons règne le silence de la mort. Marseille est veuve des deux tiers de sa population... Quatre-» vingt mille Marseillais ont passé de la surface de ht terre dans sou sein. Ivignon, où l’on comptait cent mille âmes, en renferme aujourd'hui moins de trente mille; Toulon, de vingt cinq mille habí— tant?, i:\ ii conserva que cinq mille ; ci Arles, lu spacieuse Arles, offre à l'œil attristé du voyageur l’herbe croissant de toutes part* entre les pavés, que ne presse plus une foule ambulante ; l'ortie envahit le seuil di1^ magasins, dus hôtels, des templé¡¡ inêmu, oii fa voix suppliante des victimes ne put désarmer le courroux céleste... Enfin l'horrible épidémie a cessé; mais l'éternelle Providence a ÿéulu nous prouver en y mettant un terme qu'on doit toujours lu rentereier, si ce n'est du mal qu'elle nous fait dans la répartition mys-lé rico se des destinées dc i'uni vers, dit moins de ce lui qu'dle nous épargne en adoucissant srs coups... Tandis que nous pleurions dcui cent mille Français enlevés par ta peste dans le cours de quelque# mois, u il bavirc nous apportait fa nouvelle qu^un irciubtemcji i de terre engfoutit en un seul juur, HU Commente rnCnt de Tau née, hein cent cinquante mi 11* Persans sous ki ruines dé Tau ri s.

Ah! que les roche relies de la science pour la conservation de L’cs-puce humaine semblent marcher lentement après de fris désastres J Cou signons cependant une découverte faite récemment en Angle-

terres L’espril observa 1?nr de» A notais íivftil tirs Inniffemps remarqué que J-i petite vernie est raremcul ¿uns sort élu! tic simplicité une maladie mortelle, mais qu'elle le devient en se combinant avec ¿'autres principes mnrliihqurs qu'elle rencontre chez le sujet attaqué, lia us cet étal de complication, l'épidémie fait naître dans un corps sain des iccidciils Cmiestes que son virus seul n'y eût point dé* terminés, cl de la padreuse mortalité qu'elle rtrtrainc. Celle circon-etance ¿Jiinl consistée, Tidéc naissait nolnrallcmenl de prévenir l’in-vasiqn pour en tempérer la rigueur c» insinuant sous h peau du Virus pris sur un su p i sain.,, Mais l-i petite vérole n’alleint pas tout le monde : uri dixième peu prés des populations meurt sans l'avoir Mie, Les spéculations médie-ilrs furent ¿One louiflciups a rrèléps, :h-bord par In crainte de communiquer à l'individu une maladie qu’it n'aurait jumáis eue, ensuite par une appréhension plus sérieuse Cn-«ore, celle d'inoculer une vérole compliquée d'un principe délétère cactié et de donner ainsi la mort en voulant prévenir un danger incertain, Crpmidanl les présomptions favorables ont dominé; an a fait depuis 1 année dernière une foule Pepéne tices de J1 ùioculuh'twi (c'est le mot consacré) sur tics criminels condamnés, et les plus habiles médecins de la Grande-Bretagne viennent dl! consta ter (août) que muł M* homwci Ont échappé aux graves accidents de la petite vérole.

ï.rq comédiens français ont donné dette année la belle ode diales glléé A1 Kalhtfï niais le public l’a accueillie froidement. Il n'y a plus a In cour ¿'altićre losflił dont les courtisans aiment n voir hiimdirr la herré ; plus d'Aman dom «n oublie les 'runds services pour ne sc rappeler que scs dédains; plus d'Assuérus dont les vices sohmt des vertus cl les attentats contre la nailon des traits d? (¡candeur; rotin plus de courtisane assise au rang des reines, aux genoux de laquelle il-s ^ramls de l'Etat veuillent «vhvtpr dç^ faveurs an prix de toute Jeur dignité. l e public n'n vu dans £sfhsr qu'une faille sublime désormais frilllS ;d|rjjoric.

M.iis, Comme on admirera toujours là versiGcalinn de celle Iraqé-dic, riuuniêle la Motte a été bien mal inspiré de dentier presque en même temps scs .IAjcAî^îw , cl plus mal inspiré encore de Lisser croire que celle insipide production était une œuvre puai urne du grand Racine. « Ccci, u dît un habitue du parterre eu entendant les » premier» vers, ressemble n la poésie de fauteur d'/irrdr^nr^pi «comme un brin de laine ressemble à un IM de laiton. v Deux vers ont failli renverser l'édifice portique de lu Motte. Am¡ocluíaT en ordonnant d'arrêter Antigone et Misaël, qui s'aiment, dit ;

Gard» , coiidiiiscï-les dans cet appartement, Et qu’ils y soient gardés tous ddux tépirament.

L* précaution décerne a paru *i drôle, que la plus grande hilarité a éclaté dans lome l.i aalle, elc'csl un triste avantage pour un tragique que de faire rire les spectateurs. Biron reparaissant à Pâge de soixante et dix nos dans le rôle du jeune Mae ha bée, a contribué aussi h entretenir la bonne humeur du public, ün a beau dire, à la scène le U lent UC peut pas être jeune quand le corps ne l'est plus.

Les mariages do Lani* XV avec l'infante d'Espace Cl de mademoiselle ¿o Monlprusier avec don Loui*ayant été urrélvs par le traité du paix conclu en lîïû, le marquis de Uaulevrier avait été chargé de suivre à Madrid les détails préalables de cette double union. Philippe V étant d’accord avec cet a in bastid eut sur tous lei ptuut*, il ne resta plu* qu'à futre consumir le jeune mi à i'iiyuuni projeté-. Ce prince fui amené à cet citai au conseil de rehenes 1e: 2 i septembre dentier. On y lut une lellre de Sa Majesté Catholique, par laquelle ce monarque accordait sa lilio au roi sou neveu. Philippe \ , dans le même écrit, demandait la main du u mile moi selle de Montpellier pour le prince ¿es Asturias, snu fils aine1, Après celle lecture le régent debout ri découvert devant Louis XV , le pria d’exprimer su» vieu quant à |'a|liai]ce qui le concernait. Su Majesté répondit • qu'elle frétait triü-satisfaile du l'honneur que lui faisait le roi sou mule et nqu'ullc acceptait avec joie la main de l'infante sa cousine, ■

Après ces dis pos ilion K le conseil désigna M. le due ile Saiui.Si intin pour aller à la Cour d1 Espete faire la demande solennelle de la princesse. Lé marquis de la tare recul aussi la mission de su rendre ■ Madrid pour complimenter le roi et la reine jlu nom du regent. Le duc d’OstOHC porteur de la dépêche de Philippe V, avait déjà com-pLime nié de u part Louis XV et le duc d'Orléans.

H y eut le mir île cette séance un incident inattendu au coucher du mi. Sa Majesté s’étant mise à pleurer après avoir fait sa prière, M. de Ville roi , son gouverneur, lui demanda avec empressement la Cause de set larmes.

« Mot) Dieu ! mots bon ami, répondit ce prince, ¡I faudra donc que je nie couche du in le même lit que ma en u due quand fl lu sera ma femme?... L’abbé du Flancy m'a dit que c'était indispensable.

— ’D rnison, sire, il rie peut en être autrement.

—. \„ hieni c'est pour cela que je picure, car je suis sur que la princesse 'e m'aimera plus dès que j’aurai couché avec elle,

— Qui peut avoir donné une ne rutila h le idée à Votre Majesté?

^ l'eraoiinc, bon awit elle m’est venue d^llc-méme.,, J'ai Je mal-

heur do «muer beaucoup in lit., je donnerai des coups de pied à ni.i cousine et elle ne m'aimera plus...,, c'est bien SÛr, elle ne m'ai-mera plus,,, » ht le roi de pleurer encore.

« De grâcet calmez-vous, sire ! la princesse, au moment OU elle aura l'honneur départager la couche de Votre Majesté, aura l’esprit trop bien l'ait pour se ficher de quelques petits coup de pied donnés en dorment.

— Vous croyen, maréchal... Eb! mais, ditcs-moi, ma cou$iue serait plus ti son aise si elle couchait seule, et moi je serais plus innt-quille... Tenca, j'en suis certain, je serai mauvais coucheur,,.,

— SirC, répondit en riani le vieux gouverneur, il n'en peni ¿tF! ainsi.,, h reine doit donner à ta France de nouvcuui rejetons ¿i L'illustre race de Votre Majesté.

— Ola n'en empêchera pas; je lui dirai que je veux qu'elle me donne des princes, des princesses.., Je serai toujours le maître s ainsi.,,

— Nous reparlerons de cela dans quelques années, sire j ce n'est pas de longtemps que Votre Majesté doit reposer auprès de la reine... Alors vos idées seront différentes, et je vous assureT moi, que vous ne vous croirez plus un mauvais coucheur,

— Ah! voilà qui me console; niais je suis bien aise d'avoir du temps devant moi pour me déshabituer de ccs vilains coups de pied. »

Le contrat d* mariage de mademoiselle do Montpcnsler avec don Louis II été signé le I fi novriiibre au Palais-Roy :d par le roi, la maison d'Orléans et le duc d’Ossone représentant la cour de Madrid. Le Lendemain la hnncéc est partie sous la conduite de Ia princesse de ^nnbïsc cl de la duchesse de Vciitadcur; le voyage durera qua-rantc-hu il jours, cl Sou Allcsse aura juste douze ans quand cite outrera dans le palais de Philippe V. Les doux conductrices de madt-muiseRe de Mon!peułier doivent ramener l'müule, futuro reine de France, Celle principe est âgée de quatre a ns ; clin doit hûbÜEir UH pavillon du Louvre du côté de la rivière ; sa mai su ri sera partie frau-çiiise, partie espagnole; on lui donnera pour compagne d'étutk eide jeu la lilie de inadimC de Soubiso, qui est du même âge qu'elle. Il l'^ul convenir que ¡si l'on ne veut pas Croire celle fuis aux rlTortS que fuit le régunt ¡Huir maintenir le pacie de fonulle, ce sera bien uiitLt-Vaise volonté toute purc. Aller prendre cri Espagne une rehuí de qnalrc ans et l'élever en France à la brochette,., voila de la prévoyance, ou je ne m'y connais pas.

CHAPITRE *111.

I7«.

L'Ue des Faisans. ^ Échange de mademoiselle do Montponsier et do Violante <TE*pajii0. — Mariage effectif de msdwmiisella d’Orléans et àa don louis. — Marie-À.niip-Victoire d'Eapsgofl A Paris. — Son mari cl sa ptatpta. — Mado-■MoisoUede lliiaujolat», cinquième Lille du régent, Ihinrée à don Carlo». — Ad mission du cardii*nl Ihiboïa autoneeil do rigcnrji.—• Incidí-ut* qui s'ensuivent — poux laveurs pour un éclat de riro moqueur. — |.cx fium U'Adaui, — Los lli^ellaui». — Les ihi£rtlationi nocturnes a Sd hit. Cloud, — Domares lion mutra lus Ilumines dc plater eŁ lui hontmes d'affaires. — Ronuhu, t raidie de h Mulle. — Louis XV s'établit à Versailles. — Sin golił te sc^iia faite par Ville* roi à Duboii. — Exil du nurkbąl do Vilknu. — bl^píTilion de l'abbé de Fleury. — Convention secrète enlrp Villrroi et Fleury. — Dubois premier rui-nï*hu, — Lft jésuites donnent de nouveau un confus-.our nu rot — Dubois 11 les gueux du riliUi-l-Dieii. — Sacr; d,1 Louis XV atteints. — Üudquoa tífli-miin* juif celte wh'itnilé. — Fautir nui guru: de Kuvçnira. — Le siéra du roi propro, mont dit, — K-r-apade des otages de la lalule ampoule. — Moit d'ÀnnOdo la T remouille, princesse des Drains. — Encore un mût sur oclić femme cê-Rbro. — Mort du marquis do la Faro.

La princesse dcS&ubiwct madame de Venta donc, qui conduisaient à Madrid Èa fuiiicéc de don Louis, se sorti arrêtées aux rentières, où, l'échiiitge de l'infante cl dt: mademoiselle de Montpendcr devaitavak’ lieu dans Tile des Faisans, lieu célèbre par tous le» traités dont il fut II: thêdlrc. L'intitule fut remise à In France pur le marquis de Sain LC-Lruix cl mademoiselle d'OrI¿uns. ù l'E-spiqjlie par le prince de Rohan ; niais de pari ci d'autre Mesdames conductrices continuèrent d'eécompajpicr les princesse* jusqu'à leur destination. Mesdames de San bise et de Vrn ladmi r assistèrent même nu mari ^ć ¿e don Louis, qui fut célébré à Lerina le îi janvier, tandis que Miudo-Anne-y¡e_ luire il1 Es pagne ne prenait possession à París que d'uuc fïraiide qum-lité de beaux joujoux, auxquels, Son Altesse Royale fit un anem ii beaucoup plus empressé qu'au roi son fi”ur epoux.

Il faut tout dire, Louis XV, qui avait di'1 au-devant clę l'inapte jusqu'à Roiirq-hi-Reirtc > Rembru^1 *:il,i ^u‘ dire un mot. Sa Maj1"^ conduisît sa fiancée un Louvre^ où '* l'installa toujours eu sik-iicç. Le qui fil dire h celle princesse « q"* 1^ fui était beau, mais qu'il ne *pjirLiil p;is, plus que sa poupée- * Ma r¡e-A nnc-V iclmrc d L^iL'HC e*t Julie cl elle promet d’avolr beaucoup d'cspril. I.e teiiiientAni quelqu'un cujiiplimiTtiant le roi sur son prochain niaró'i;*7» y11 Majesté répondit : « Oui, je serai plus heurtai qu’un autre, j'aurai tom à 14 » fuis une fcmnie et un enfant* ■

A peu près dans le même temps on avait aussi cipèo - ■ í’?¡!;iijne mademoiselle de Iteaiijohte, cinquième fille du récent, b'iH". vt novembre avec t'infont don Cia dus ; ce furent la duchesse oc loras et le chevalier d'Orléans, fils naturel de Philippe, qui accompagnèrent cette princesse jusqu’à Madrid.

Pendant que lo» concluait ces mariages politiques, les cardinaux de llolian et Dulmis, admis au conseil de agence, y prenaient place immédiatement après les princes du sang au-dessus du chancelier et des p.iirs. ta haute naissain et du cardinal de Huhau le rendait digne tlit rang où il venait s’asseoir, mah un cri d’indignalion s'éleva de mines Jes parties de l'assemblée lorsqu'on vit Dubois, le roturier. Souligne Dubois, occuper une telle place; te maréchal de Villeroi et h duc de Nouilles, qui venaient d'accompagner le roi jusqu'à son frutcuil, sortirent fUrieux; le chancelier s1 ¿loi¡pu de même; bientôt les ducs, les maréchaux de France, Lu ut ce qui devait s'asseoir an-dessous des cardinaux quitta également la saille du cdnSOÛ. Le régent, indigné de l'injure qu’on faisait au roi cl à lui, déclara «qu'il in;iiu* a tiendrait les deux cardinaux au rang que leur assignait ta pourpre R m mai ne, nonobstant Pokuci U eu fie opposition des pairs; et que * pour M, le chancelier il u’aurait plus a disputer sur ücs droite do n préséance au conseil. u En effet les sceaux furent de nouveau eu* levés h M. d'Aguesseau, et remis à M. b h n rien d’ArmciionviHc.

(2c même jour Le cardinal Dubois rencontra M. de Nouilles au Louvre, a Celle journée, lui dit le duc, sera fa tueuse dans l'histoire, u monsieur; on n'oubliera pas d'y marquer que votre entrée dans le >■ conseil en a fait déserter tous les grands du royaume. -’ La chose * est vraie„ monsieur, répondit le favori du régent, nuis personne » ne ptmscra que les adjures en aient été moins bien ; car tout lu » monde sait que les grands n'y interviennent guère que pour en « profiter. » Celle réponse, dont le sens était une allusion claire et v raie à la conduite du duc, lui fit continuer son chemin sans répliquer un mol,

dépendant le chancelier d'Aguesseau, qui k'csí retiré de lui-même à sa tçrrc de Fremc, est vivement regretté de toute la magistrature Cl du public. Un des roués du régmt, ami de ce magistral disgracié, ■ł pe.....il, à un souper du Patois-Royal, de plaisanter nn peu sur les fréquentes transmissions des sceaux. « Lu vérité, disait-il, il n'y a " que la place du ho^ueton qui soit à l'abri de ces vicissitudes, cet * honnête homme suit toujours lus sceaux, Le même Diquelen a été ■ au service de MM. de Pontchartrain, Voisin, d’Aguesseau, d’Ar-* genson et d’Armenonvîlle... C’est un fonctionnaire inamovible. — » Du tout, répondit Je régent, car il mu prend envie de vous nom~ w mer hoqiietoti , TOUS qui IIOUVCÏ le poste O va ni II gem... p I'qha Jca convives partirent d'un grand éctoi de rire, cl le plaisant convint que Son Altesse Royale lui avait damé le pion.

On a vu, par la répliqué de Dubois au duc de fouilles, que t’im-priuosité de son caractère domine quelquefois son adresse, même ajee les personnes dont il redoute le crédit. Ainsi, quoique Son Eminence craigne un peu M. de Saint-Simon sous ce rapport, il reçut fort mal un ça pi laine d'infante rie que ce seigneur avait expédié de Madrid pour apporter en France le centrai de mariage du roL Le duc avait assuré à eut officier qu’a sa sali ici la lion Philippe! lui accorderait de l'uvancuruent et la croix du Saint-Louis; nuis Philippe, pour l'expédition dûs affaires, c’est Dubois, el cchi-ci lit venir un mois entier à son audience le protégé de AL do Sai>¡t-Siiin.ui s:ms même le regarder- Las Ur ers démarches vaines, le capi laine s’adressa au secrétaire d'Étai de la guerre. Ce ministre consentit à parler au cardinal; mais i| eu fut Des-mal reçu, et ne voulut plus s'occuper de colle iiïhiré. L'officier -e remit bravement à meubler de son corps la salle d'audience du IMajs-Hojal. s A force de le harceler, dit-il, u il me satisfera peut-être, ne iut-ce que pour ne plus me voir, u Un jour que notre pauvre militaire était à son poste de solliciteur avec dus ambassadeur* el beaucoup de personnages distingués, quelqu’un ayant impatienté l'irascible Dubois, il se mit à jurer de manière a faire reculer lé soldat aux gardes le plus versé dan* le dialecto dus jurons. Le nonce du papa, présent, ht un bond d'un pied sur son fauteuil, tandis que mon capitaine , frappé du contraste de l'habitet de T éloquence du cardinal, laissa échapper mi éclat de rire vainqueur de toute są prudence. Dubois se retourne brusquement, voit le rieur, el lui frappant sur l'épaule à le foire rentrer en terre ï « Tu b n’es pas trop sot, lui dit-M, je dirai à Leblanc d'expédier tou affaire, » Le lendemain mon homme avait en poche sa connuissidh de liculcnanLcqlùiiel et Son brevet de chevalier du Saint-Louis.

■Madame de Tencjn, cette religieuse sécularisée dont j’ai déjà P’fte, a pris beaucoup d'empire sur le cardinal Dubois; die est le canal rte iPS grâces, s'eu attribue souvent le prix, et fait les b mm cnrs desą maison. Son plus grand soin toutefois est d'imaginer desdi-vertltsrmonis nouveaux pour le régent, qui à quarante-huit an* ifcst guère phi* «muMÔfc que Louis .XIV ne L'était à soixante el dix; tant les ae»*atiqna sont usées clans ce prince. M. le duc d'Orléans, tomme feu la duchés» de Longueville, *■ n’aime pas les plaisirs in-» nocente, * et dès longtemps il a épuisé ceux qui ne le sont pas. Mais madame de Leiste a de l'ê nul ilion i on l'a vue feuilleter le* livres greca et folios pour demander du Lía yira Lion* libertine* à

tais, Alcibiade, Clénpâtre, Mcssidlno, Néron. Les annales, le* médailles, tes pierres gravées ont offert en ce genre des exemptes précieux à ht savante antiquaire. Elle rmprimia des anciens, pimr en orner te* Lcics nocturnes de Saint-Cloud, des danses oii dépouillant Ionien Jes pompes du monde. |qa dansetiéï figuraient dans cc costume primitif dont la nature foii tous les frais. Ces ballets, que te régent faisull exécuter pur quelques jeunes gens dea dem SCXCS tirés de l’Opéra, Cessèrent bientôt d'amuser le pacha du Pu luis-Boyal; il prescrivit aix cardinal Dubois de lui chercher des récréations pin* piquantes, et madame de Tendu se remit à compulser les fastes des vieux siècles. Elle n'avait consulté jusqu'alors que l'.mtiipulé païenne; celle fois ce fut à l'histoire ecclésiastique qu’cHb h1 adressa, Sans être pour cela forcés A une trop brusque transition. Les lï'lcs de* /tayelfo ni* frappèrent notre érudite; lus roués cl les beautés eonre plaisantes de lu société secrète du régent étaient capables de sc prêter au renouvellement de ce* étrange* divertissements, et tes sen* êmoLte^ésdc Sun Altesse Royale ne pourraient manquer d'être excité* par uil plaisir si l'if. La découverte, d'abord communiquée au cardinal, lui parut plaisante; il courut au Pakite-RupL Philippe, Irés-oçc11pé quand Dubois dmiumdii il l'entretenir, lui envoya dire de remettre l’affaire à un autre moment; mais le favori insista, en faisant répliquer à Son Altesse Rurale que l'objet dont il voulait lui parler était trop important pour être n ia nié. Le cardinal fut introduit, Le régent était seul; mais Dubois vit eu entrant disparaître un Coin de robe bleue dans uns porte dérobée qui se refermait.

* C'est donc une grande nouvelle que lu a* à me commit»iqlier? dit le duc.

— Très-grande, t rès-eurteli 6 C SU Fl ou J.

— Venant de Londres, du Madrid pęgl^tre?

— A mis aurais-je dérangé, s'il ne s'ûlhi agi que de cela?

— Diable 1 tu pique* ma curiosité; parle vile, que vicns-tu nfan-muccr?

— Un plaisir unuvcan,

— Ah ’ tu as i airop, c'est bien plus important qu'une affaire..* Et Cù plaisir, otes!,,,

—■ La fête des f^geRanl*, renouvelée avec de* variante* de ma foro n.

—■ Bon ! ces fanatiques qui safouciinienl jusqu’au sang en manière de récréai ion.

— Et qui pelaient jamais plus puissante que lorsqu'ils s'ôtaient mi* de la socle aux abois.

— L'idée n'est ;w mauvaise»

Ti n..*, Mknn^ciuu^nr, dit le cardinal en tirant un marlirict de d.t$Î0U* SH siIIIarre, voîçi Jr niodcJn t|p l'LllalrLIIIIULll.

— Àh! inprÙeill que ne m’apporto¡s-t» cHu UEi moment plu* Int!

— Ouj, mail Votre A liesse ąilftłt Jlioin* goûté la fête que Broglic, madame dc I epein et moi préparons pour te soir,

— Vh ! madame de Tcixan , je parie que c'est elle qui a renouvelé l’idée des ilauellations ?

— Précisément.Cette femme est pleine d'imagination.

— El de su lence. Je! veux la foire recuwlró l'Académie des. liclics-Jettres.

— Votre AUcsse Royate plisante, maj* elle en serait bien digne. Personne n’a parlé phi a loin qu'cite la connaissance des ma tira...

— Qui ne sont pas morales... (?c*t du minage que ce bel esprit soit une femme, on n’a pa* encore vu d'académiciennes.

— Ma foi, monseigneur, si je suis bien informé des habitudes de madame de Tendu., on pourrait eu foire un académicien,

— Gaudttmi íwnetw/í, mon cher Dubois. Revenons à la fêle de* QageLinnte.

— Votre Altesse Royale y viendra

— J’y consens à condition que tu sera* de U partie, et que noo* t’éco relierons.

— Pourquoi ne m'amuseraîs-Jo pas comme un autre?

— Tou* vos roués,

— Et parmi les femme* ?

— Mesdames de Givre* , d'Aveme. do Sabrán, quelques autres dames de la cour, et quatre ou cinq jeune* personne* de bonne volonté que la Fillon doit envoyer, les veut bandés. & Saint-Cloud.

— J'aime assez celle confusion des rangs ,, c'est dans le vice que se retrouve l'égalité. El tu crois que mesdames du Gûvre.^d’A verne^ de Subpn...

— Elfos ont reçu ce malin, comme tou* no* convives des petits soupers, les martinets que j’ai envoyé* & chacun pour s’exercer □ l’avance, et ces damf* n’ont pas réclamé contre l'envoi,

^ A ce soîr donc, a

Avant onze heures loua les invites, hommes et femme*, étaient rendus è SainUCkmd. Personne ne jnanqiitlL.» Je tire te rideau sdr une scène dont lus détails ne peuvent découler d'une plume résere véc.„ Le régent, retiré dans tin coin avec une de ses favorites qu'il avilit Appelée d'un geste du milieu de* flagellants, riait, applaudtesdt et caressait tour à tour... Le lendemain Philippe dit à Dubois : « Vraiment nous avons passé miü nuit délicieuse, il faudra me don-a ner uno accouda représen talion de cet heureux divertissement. —

I


* Je k veux bien, m0n5eigne1.tr, répondit le cardinal, noua rccom-» menee ro ns aussitôt que h peau de mea rein» sera revenue» y

.Quelques jean après Je ballet des tlageRants J;t Hilan vint au Pa-Ïak-Rctyal. Le ragent lui demanda comment scs pensionnaires s'étaient trouvées de la fêlej et si , malgré la précaution qu’on avait prise de bander k - yeux ù ces prostituées, cite n’avaient ¡ms reconnu k lieu de la scène, • Non, monseigneur, répondit Ja courtisane, elles n’ont * pu deviner où elles sc trouvaient, mais toutes ont pensé qu'il n’y » avait que Votre Altesse Royale et Je cardinal Dubois capables d'i-* ttiaginer de pareils divertissements. »

Malgré celte vjc si licencieuse, si dissolue, Philippe s'est pourtant corrigé d’un défaut qui au commencement de la régence a singulièrement nui aux intérêts de la couronne; je veux dire cet abandon, celte légèreté qui confondaient sans cesse dans l'esprit de ce prince les devoirs de 1'1 km...... d’Etat et les plaisirs de I’Inmune du monde. Le régenta tiré depuis quelque temps une ligne de séparation bien mar-quéc'entre les personnes qui sont en rapport avec [ni pour ks af-faire» et celles qu’il admet dans sou intimité. Aussi le duc de Brincas

disait-il l’autre jour « qu'il jouirait d'une grande faveur, mais que > son crédit était nul. b Dons l'ivresse même où , par malheur, nous voyons souvent k prince ac plonger, » réterve et sa dÎKû.'éliuu avec Ici roués OU les favorites ne ne dément point. A l’une den dernières orgies du Palais-Royal in enmiele de Sabrán ayant voulu interroger Philippe sur ten secrete de l’Etat, Son Altease Royale conduisit eu chancela ut celte dame priai d'une glace : - Regarde-toi, lui dit-il, et a vois si c'eut a Un aussi joh vidage qu'on doit parier dtaffajrr.x. y

Alais le duc d'Orléans tui-mêiue u’est pieu guère capable de S’en occuper, quoiqu’il soit encore dans la force de l'âge. l.a continuité des excès a détruit avant k temps celte constitution rabusie qui'eut pu résister a ut fa ligues, mais qu'ont usée les jouissances uns frein, plus préjudiciables à l'homme que la peine et te travail. Il reste chaque matin à Philippe un engourdissement une sorte de torpeur, suite de l'orgie de la nuit. Peu à peu Fúme de ce prince perd, «le son énergie ; &un esprit est moins vif, sa conception devient plus lente , et la moindre application J’énerve et k dégoûte, En un mot, les ressorts de la vie morale, comme ceux de l’existence physique, sont brisés dans le régent par les secousses violentes que les passion» ont imprimée» à Fuite et à l’autre. Son Altesse Royale avoue que te» vins exquis sont pour lui sans saveur, et que des femmes charmantes ont souvent à déplorer dans ses bras l’injure la plus grave qu'on puisse l'aire a leurs a lira ils. Le» hommes rai sunna bies qui approchent le régent oui essayé plus d’une fois de profiter de sa vieillesse anticipée pour le ramener au sentiment eiclu^if de» devoirs de son état CL ù la dignité de son rang. * Vous ..... la donnez bumie, messieurs, • * toujours répondu Soit Altesse Royale, comment VOUtez-Vous que > k raison a'imuw quand i« piwüirs les plu» vifs mcmiuictR ?♦♦♦„

b C'est absolument coin me si vous me conseilliez de prendre de l'o-» pi uni pour m'éveiller. *

En partan i d’un narcotique k régent aurait pu citer le /îonutlus de M. de taMotte, que les comedien jouèrent cctteaiinée pour la pro mière fois. Ce poète a beau faire, il n'a pas plus que l'honnête Pra-don, d’auLitragique mémoire, la jambe taillée pour le cothurne de Melpomène, I ks pointes, des pensée» fleuries, de petites Finesses d’esprit constituent la poésie dc M» de la Motte. Des personnage!: froids et guindés, qui parlent toujours de leurs passions que per-sou ne n’aperçoit, tels sont les caractères tracés par cet auteur. Des événements vulgaires, sans nmiid, sans couleur; un dénoûmetil tombant de» nues, quoiqu'au lever du rideau on pujase deviner celte catastrophe : voila pour la marche de l’ouvrage. LWe^tlli lotit, c'est un orage qui depuis la première scène jusqu'à la dernière va toujours sc grossissant au parterre de murmures, de lazzis, de rires moqueurs et de ces sons aigus qui font le déâespoi r des poètes,.. Cependant à h représentation de fomtrius on a tant bâillé qu'il a été impossible de siffler, et AL de la Motte a pris cela pour un brillant succès.

Avec toutes ks qualités négatives que je viens d'énumérer dans h tragédie de M. de la Motte, cet écrivain méritait bien qu'on lui décernât un honneur particulier. En effet c’est de la présente année que datera l’usage adopté par les comédiens de donner une seconde pièce après un ouvrage nouveau, ce qui n’avait eu lieu jusqu’à présent qu'à la dixième ou onzième représentation... Grâce à celte innovation, le public, si bien, si dûment endormi l’an passé paries Mochoh^S, est venu néanmoins à Húmidas en disant : « 11 y aura quelque chose » après, a

MM, Lesage et Fiizclicr ont fait une parodie intitulée Pterrof-flo-wruhis „ elle a été jouée sur le théâtre des Marionnettes. ^ Ah I dit a ce b sujet u o plaisant du parterre, quel dommage que celle pièce ¿oit k représentée icil Pierrot parle réellement eu roi de Rome, lundis * que te Aumo/us du ThéAire-Fiani-iis -/exprime comme un Pierrot, * il faut envoyer la parodie aux comédiens, et faire venir M. de h y Molle aux Marionnettes. >

Tandis que M, Dmluti, intendant des finances, prenait possession du contrete général, diargc dom M. Pelletier de la Houssaie n’a pu supporter h; poète, lu roi quittait Paris (k 16 juin) pour aller t’établir dans le château de Versai He», t,’iniante d’Espagne, fiancée de Su Majesté, habiter;! aussi le vaste palais élevé par Louis XIV; elk occupera l'appartement tir la duchesse de Bourgogne. ■ Ah ! l'abbé, que y c'est grand ! dit le jeune mOn.nquc à son précepteur eu entra ni • dans lu chambre du Cru roi; et CC château, c’est un monde!— Le » roi voire bisaïeul remplissait tout cela, répondit Fleury; ci ce y vaste édifice riait loin de pmi voir contenir tente sa ru nom mée. Si * X Dire Majesté veut lui ressembler, il est temps qu'elle coim-iiie a » se hisser instruire mieux qu’elle n'a fait jusqu’à présent. QueMi-B mil Votre Majesté si elle avait un jour un Ihtupldii qui n’en sût pas k plus qu’elle? Elle jmurraii fort bien le renvoyer avec une pension; > ce qu on lu jadis,à Cliildérlc, quoiqu'il remuai déjà. — Quoi! répli-* qua Louis À\ assez peu louché de lu remoiiirauœ , on peni retí— y voyer ainsi tes rois!... Eh ! dilCs-moi , l'ulihé, la peuiiun est-elle h forte?».. » Henry ne trouva pas de réponse a celte demande, nui» il dit tout bas ; » Attendons. »

Cependant ks grands, toujours outrés de l’admission du cardinal Dubois au conseil de régence et du rang qu'il y lient en tête des pairs, continuent de se déchaîner contre cette prodigieuse élévation du fils d'un apothicaire. Les phm obstinés s'abstiennent de prendre leur place dans ce conseil; les plu» raisonnables, ou les plus serviles, <ni tes plus ambitieux, se sont soumis à la nécessité, Mais le vieux ma-^Wcbit de Vilteroi n'est posan nombre des seigneurs résignés. Dubois, qui, ilit-tni, sera premier mi ni sire avant la lin du moi», fa il des efforts inouï» pour apaiser les mécontents, et particulièrement X illunii. Le Cardinal Jui a souvent envoyé de» messagers de paix chargés de l'assurer que, malgré ses propos, ses injures et cet orage de mécontente-nient qu'il faisait gronder en tous lieux, lui, Dubois, émit toujours k serviteur du ma relui 1 ; ^ailribitani sa mauvaise humeur, ajouta J i-il, u .in désir qu’il avait de Voir gouverner l'Etal d’une manière encore b plus parfaite, s Villero! agréait ers soumissions du rusé cardinal ; « Citait toujours, disait-il, autant de pris sur l'ennemie y Le vieux gouverneur ne manquait jamais de rendre à Dubois les visites qu’il Int faisait, on l’a même vu lui serrer la main. Mais le feu. couvait sous cette cendre en appareil ce refroidie : on va voir comme ni il delata. Il est bon de remarquer que le favori donne depuis longtemps de» audiences comme s’il riait ministre, c1 même premier ministre, puisque les autres secrétaires d'Etal viennent recevoir ses ordres..* Seulement le nom du régent jeté de temps en temps au travers des discours du cardinal rappelle que ce dernier représente Son Altense Royale. (Jr Vilteroi s’était rendu ù l'audience de Dubois dans te l’y tuneui de l’intendance à Versailles. L'assemblée était nombreuse <L lustre; ou y remarquait pu Ire autres clients deux Cardinaux. I-1- in^-récbal cause avec un grand nombre de personnes, se monter à lotit le monde j, cipoaç enfin de son mieux la tojuédie qu'il -^ proposait

de jouer. Abordant ensuite le cardinal d’un ton presque respectueux, notre vieux comédien commence par lui adresser les compliments d’usage. Passant ensuite aux affaires, Villeroi en parle avec un calme parlait; quelques minutes après une petite pointe de critique se mêle aux félicitations sur les soins que Son Eminence donne au gouvernement. Bientôt la censure pren<l le ton du reproche amer... Enfin, montant par degrés de l’insolence à l'invective, de celle-ci aux sarcasmes sanglants et de ces derniers à l’outrage le plus emporté , le gouverneur de Louis XV, par un crescendo d’intonations approprié à ses vues, en vint à laisser échapper un torrent d’injures contre celui qui l'écoutait... « Vous êtes, lui dit-il, cardinal cl mari en dépit » de tous les conciles: vainement vous flattez-vous que Brctcuil, in-» tendant de Limoges, a enlevé les preuves de votre mariage ; la vé-» rilé finit par se faire jour, ce qui n’empèchera pas que ce vil com-» plaisant ne soit ministre de votre façon... Et voila cependant ce

L'irascible maivchal ajouta : « Tu es un scélérat, l'horreur do ia Frasco cl de ceux-là même qui te font ia cour. »

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» qu'on souffre dans J« première cotir du monde! poursuivit l’auda-» deux orateur en s’adressant à l’assemblée. Il faut que nous n’ayons j> plus de sang sous les ongles, pour plier ainsi le dos devant un in-» trigant obscur élevé par charité chez un vieux prêtre limousin dont » il était le domestique. Ses titres sont d’avoir perverti l'enfance du >• duc d’Orléans, dont les qualités naturelles auraient fait un prince » accompli et religieux, u Puis, revenant à Dubois, qui, muet et ' immobile de surprise, ressemblait à une statue du dieu Ternie, Vil-leroi continua : « Vous avez sacrifié toute la cour du feu roi , exilé » les grands de l’Etat, bouleversé les fortunes du royaume et le dé-» parlement des finances, tandis que le faste de votre maison était » le produit de vols scandaleux faits impunément grâce au sys-» tème... « Terminant sa harangue par l'affranchissement de toute bienséance, l’irascible maréchal ajouta : « Tu es un scélérat, l’horreur » de la France et de ceux-là même qui le font la cour; mais dans peu ■ le crime, qui circule avec ton sang, vengera le royaume des maux » que lu lui fais. En al tendant sévis, si tu le peux, contre celle tête » forte qui te parle, cl fais-moi exiler ou renfermer... » A ces mots Villeroi sortit laissant les courtisans pétrifiés d’une audace assurément sans exemple. Personne ne savait après un tel style comment ramener l’entretien au ton qui convient pour demander des faveurs et des grâces. Les assistants n’osaient ni se parler entre eux, ni s’adresser à Dubois, ni le regarder. Le cardinal, si emporté, si brutal de son naturel, et dont l'extrême irritabilité fait trembler tous ceux qui l’approchent, était lui-même atterré par l’étonnante sortie de Villeroi. On assure que Son Eminence avait écoulé son histoire avec une sorte d’attention, les yeux baissés et sans oser l’interrompre par un seul mot; seulement Dubois dit à l’assemblée quand le maréchal fut sorti : « Il y a longtemps que ce vieillard extravagant mérite de finir » scs jours aux Petites-Maisons; mais je veux dans celte circonstance

m prouver par ma modération que je sais au moins pardonner les » offenses. »

Au premier moment, cette protestation de longanimité ne trouva quedes incrédules; il eût fallu plus qu'une grande vertu pour oublier l’injure que Dubois venait de recevoir, et ce favori n’avait que des vices. Cependant, plusieurs semaines s’étant passées sans qu’aucune mesure sévère fût prise contre \ illeroi, on commençait à croire que l'offensé pardonnait politiquement à son ennemi. Pendant cc temps, le maréchal, dont l’orgueil égale l’insolence et la nullité, disait hautement « que la vengeance du cardinal avait reculé devant » un homme aussi puissant que lui , et qu’un seigneur de sa nais-» sanee pouvait toujours humilier sans danger un malotru comme w Dubois. *

Cependant Philippe a depuis quelque temps déclaré dans le conseil que, le roi approchant de sa majorité, il allait, lui régent, commencer à travailler avec Sa Majesté, pour l’instruire dans les maximes de gouvernement, l'initier progressivement au secret des affaires, et lui faire connaître les hommes dont elle devra s’environner. En conséquence, le régent se présenta, le lundi 10 août, au lever de Louis XV, pour commencer l'exécution de cc projet. Le duc de Bourbon , le comte de Clermont, le maréchal de \ illeroi et l’abbé de Fleury se trouvaient alors dans l’appartement du roi. «Sire, dit » Philippe, je prie Votre Majesté de passer dans son cabinet, j'ai à lui » communiquer des choses qui exigent que je sois seul avec elle. » A ces mois, J/, le duc et les autres seigneurs se retirèrent; mais Villeroi se disposa à suivre Louis XV dans son cabinet. « J’ai dit, » répéta le régent, que je désirais être seul avec Sa Majesté. — Mon-» seigneur, répondit le maréchal, en qualité de gouverneur du roi • je ne dois pas le perdre un seul instant de vue. Le testament de x Louis XIV, reconnu par un arrêt du parlement et par la loi nalio-» nalc, m'a confié lu garde de c? prince; je réponds de sa vie, cl je

Modo des paniers.

« veux assister en personne aux travaux et aux conférences secrètes » de Votre Altesse Royale avec Sa Majesté. — Si vous aviez tout » votre bon sens, monsieur, répondit Philippe, je vous dirais que la » personne du roi est tout autant en sûreté avec moi qu’avec vous; » que vous oubliez en ce moment que vos impertinentes difficultés » s’adressent au régent du royaume, au premier prince du sang, qui » pourrait sur l’heure vous en punir... Mais je veux bien considérer » que votre conduite est un effet de folie, et vous recommander scu-» lement de pourvoir à votre guérison. » Puis, se tournant vers Louis XV, M. d’Orléans ajouta : « Sire, j’aurai l’honneur d'entretenir » Votre Majesté plus tard ; et il prit congé , laissant Villeroi se livrer à scs réflexions, si l’orgueil lui permettait d’en faire.

Sur-le-champ Philippe tint un conseil extraordinaire, dans lequel, apres avoir démontré combien les prétentions de Villeroi étaient de» venues nuisibles aux intérêts de l’Etat et à la dignité du ministère,

¡[ établit Li nécessité de bannir de in cour ce vieillard orgueilleux. Le maréchal a peu d'amis; il ne trouva pas dans le conseil un seul défenseur; sim t'ïil fut unanimement décide; et ce qui prouve le peu d'intérêt que Jes con rl isa ns lui parlaient, c’est nue personne ne daigna le prévenir du coup dont il allait être atteint. Le lendemain I i août, au moment où Viüeroi traversait la salle de i'f'JEil-tta-btPtif pmir se rendre auprès du roi , une troupe de jeunes seigneurs l’environna: t'étaient les roués du régent, en lui lut de cour, et quidés par la F^rc. Ils enlevèrent le vieux général par forme de partie de plaisir, sans qu'il sût lui-menie si c'émit un jeu on une action sérieuse. Il rtc lui resta plus de doute à cet éijard lorsqu'il se vit jeté dans une eliaise de poste, et quand le capitaine des gardes, en le confiant à une lurte escorte, lui déclara qu'on allait le conduire à sa terre de Villemi, ou Son Altesse Boyale le priait de vouloir bien sc tenir jusqu'à imu-vri ordre. Villero) se mil alors à crier, à jurer. :i se répandre en. vociférations * mais le bruit des cours couvrit bientôt relui de ccs vailles paroles. C'est ainsi que le gouverneur du roi fut enlevé, nu plutôt escamoté de la cour, sans que ui Sa Majestét ni les princes, ni les ministres, ni les courtisans, ni même les qens de Vilkroi, eussent eu le temps de voir comment rula hélait fait.,

Alais le lendemain de celle expédition un événement tout à fait imprévu jeta le régent et Dubois dan» un grand embarras. Fleury, ancien évêque de Fréjus et précepteur du roi, avait disparu de la cour, sans qu’on put avoir aucune idée de ce qu'il pouvait être dc-vriiu, ni du motif d’une aussi étrange disparition. Louis XV . déjà fort affligé de rimlrvemenl de son gouverneur, qu’il aimait parce que ce seigneur ne lui parlait jamais d'études t le fut bien davantage quand il apprit qu'il était encore prive de Fleury, que Sa Majesté ad'eçttonnait,quoiqu'il lui parlât souvent de la nécessité de s'instruire. Lejeune monarque, qui commençait déjà à sentir qu'il était leiusi-tre, montra du dépit nu régent de l’exil de VlUcroi, et bd demanda fèchcmml si son précepteur était aussi exilé, » Non, sire, répondit i» Pki lippe avec dignité, on ne l’aurait point caché à Votre Majesté. » Le récent de Franc# est investi par les lois de l’Etat d’une auto-■ rilé entière jusqu'à votre majorité, Cl en l'CXcrcant il ne doit rc-* douter la censure de perenne... Il ne pouvait donc y avoir aucune s raison pour que je lisse enlever mpuérieuhcmenl l’abbé de Fleury. ■ Le roi, >10 pouvant rien répliquer à cela, se mit à bouder, il refusa de prendre toute nourriture ; il passa h nuit ó nangloter, à poisser des cris aigus et des gémissements. Tou* les grands officiers de la cour sç désolaient, et le duc dc Cha rosi, qui remplaçait M. de \ iJlé-roi comme gouverneur du prince, ne savait à quel saint se vouer. Le duc d'Orléans et Dubois, consternés, cnnimeuçaienlà sc repentir d'avoir banni le maréchal; ils s'avouaient franchement qu’ils n’a-vaient pas «suez calculé les suites de cet événement Trente courriers partirent pour chercher Fleury dans tous les coins de ta France; mais 1rs brujís calom u km n'eu allaient pas moins leur train : ici l’on disait que le gouverneur et l'evèque de Fréjus avaient ¿lé jetés dan* tilt Clll lie basoe-fosv pour faiM^r le rm 4L nulinnn- à m* ennemis; plut loin on poussait Ta noirceur jusqu'il dire que déjà le petami contait dans les veines de Louis XV. Ilenreusejjieiil pour Sa Majesté, qui avait U lièvre; pour le régent, qu'un accm.ni, et pour Dubois, qu’oit vouait il tous le» fruit de l'enfer , on découvrit Fleury chez AL de Lamoignon , à Haville..... Moitié de force, moitié de gré, le bon lu» ni me fut ramené a Versailles, où M. le du# d’Orléans hc trouvait i a Monsieur, lui dit brusquement ce prince, quand je vous ai » placé près de Sa Majesté, je ne Croyais pus avoir donné à cet * enfant un antre entant capable de s'enfuir et de te fuira eher-* cher comme un écolier... Qu'une pareille chose n’arrive plus... ■ A liez, u

Cependant l’évasion de l'ancien évêque de Fréjus n’étalt pua pré-ctaéiiiem un en tan tillage ; on .1 au riqmii qu'il tuiddl un cru..promis, eiilrr cri «celés fa ni ¡que cl Vîllurol, portant que si l’abbé était disgracié le maréchal se retirerait dans ses term, «l qu’en cas de dis-grace du dernier, Fleury, qui n'avait pas de terril, s’r 11 fermerait dans un couvent. Telle était la convention que k bonhomme commençait à exécuter quand on le découvrit à Bavillc. Mais , avant même qu'on l’eût trouvé, il regrettait d’avoir été si fidèle à ce traité, 011 l’on n’avatt p;ts prévu la vive douleur qu'éprouverait le roi ru SC voyant privé à la fois de son gouverneur et de son confesseur. C’é-luit d’apres celle considération majeure que M, de Fleury avait consenti, u peu près volontiers, à revenir auprès de son illustre élève.

Malgré co excellentes raisons, Villcrpi, qu'on venait do conduira Hou» bonne cacarte dons son go n vertía ment du Lyonnais, jetait feu et flamme contre Fleury, prétendant qu'il avait manqué à (tarafe écrite; ce qui, pour un prêtre surtout, était tin cas assen tirita meut damnable. Le maréchal écrivit au précepteur une lettre remplie de reproches amers. L'ancien évêque de Fréjus La lui renvoya après avoir écrit ces mois au bas t « Je n'ai pu ta lire. De grâce, que ce a secret reste entre noua... de peur que le public ne sache que le roi * a dam vous un gouverneur qui uc sait pas écrire et dans moi un u précepteur qui ne sait pas lire. »

Un événement bien ¡autrement curieux que ta disgrâce de Villcroi est depuis quelques jours b: sujet de tous les entre tiens. Jusqu'ici le Cardinal Dubois c’avait dirigé les affaires que pour eu épargner le

fardeau au régent; mais à dater du îî août, □ neuf heures du soir, il gouverne avec fa qualité de premier minfatee, que personne n'avait obtenue depuis la morl du cardinal Mamrin, comme si l'un eût attendu pour ta rétablir qu'il parût un homme plus immoral encore que cet lt 1 bon. Les complimenta des plus grands seigneurs ne manquèrent pas au fils de l'apothicaire de Brive-ln-C ai Harde; tout le monde lui brûla de l’encens sous te nez. Un seul homme osa joindre ■ici avis, à scs félicita tienta, et ce fui le neveu de Sini I mineiicc. e La * nouvelle dignité dont vous êtes revêtu, lui écrivait l’;ibhr Dubois, v chanoine de Su ini-Hnnoré, vous oblige à redoubler vos prières h » Dieu pour qu'il vous fasse ta grâce de ne futre servir le pouvnirque » le roi vient de vous confier qu’au bien de l’Etal el à celui de la » religion. — Mou pauvre neveu! dit le cardinal a prés avoir lu, il y » a longtemps que j'ai prévu que ce ne serait jamais qu’uu cerveau ■ étroit. j'

Un des roués de Philippe parla sur un autre ton à ce prince de l'avénemcnt de Dubois au premier ministère. * Voire Altesse Royale, u lui dit AUcé, peut en taire tout ce qu’elle voudra, mais rile n’en ? fera jamais un honnête homme.—Ost possible, répondit le rr-# geni piqué d’une critique aussi líbre de sou choit; inîûs, pour rs-» rayer de faire un homme prudent de vous, dont je "’m pu taire un s homme utile, je vous utile à vingt lieues de Versailles et de Paris. *1 Nocé s’inclina et sortît, ru reconnaissant trop tard le grave inconvénient des incontinences de langue.

A peine Dubois cul-H la main au timon dns affaire», qu'il songea à remplir fa promesse qu'il ivan faite à M. de BreieuH, intendant de Limoges, pour h: service essentiel qu’il lui avait rendu lorsqu'il s’était agi de faire disparaitre les traces du mariage de monseigneur l'archevequE de Cambrai. Le cardinal fit d’abord jItacher son protégé au conseil d’Etal, en attciutanl qu'il pût trouver un prétexte pour renvoyer un secrétaire d'Etal cl lui donner sa place,

Le jésuite DaqbcnlDH, confesseur de Philipp1'VT nfavail pos laissé échapper |’occasiou du traité de paix avec la Franca sans en lirerloitt le parti que les «ôtants de Suint-Ignace savent ürer de truites les circonstances. Un dea articlvs secreta dr ce traité, dana la rédaction, duquel Dubois avait semé des compta ¡sauces pour recueillir des dignités, portait que les Jansénistes seraient tout duinunnem éloignés des emplois eu France; que les molinislcs y seraient rappelés, et que surtout il serait i)pmmét aussitôt que cela sérail possible, un jésuite h ta place de confesseur du roi, L'cscapade du vient Fleury partii à Dubois une océanien favorable pour effectuer crue clause secrète; sous prétexte que les fondions de précepteur allaient devenir trop importante* pour que Fleury pût en être distrait, on donna ta direction de fa conwience du jeune monarque nu père île Lignitrcs» jésuite par esprit cumule par étal, et «4 compagnie rentra ainsi dans une charge (|ü’tUc ne se coitsolail pus d'avoir perdue. M.ua ta cour cl la ville murmurèrent de ce clioń ; on n’a point encore oublié les fur cura du père le Tel lier. Le nouveau çou-íesseur fut accueilli partant avec ftniduur, quelquefois avec impoli-te^e. Le cardinal de Nooillcs lut déclara même en face qu’il lui défendait de confesser Sa Majesté. « Vous voulez des pouvoirs, lui dit s brusqiurmcnt Son Eminence,, eh Lien l VOUS n'en aurez pas, el je ns D vous dirai point les motifs de mon refus... Laissez-moi lrampu Ile ; u j’ai la fièvre, je suis enrhumé. * Comino la mauvaise humeur el le rhume de M. de Paris pouvaient durer longtemps le jésuite cm recours a l'évêque de Chm ires pour être autorisé à entendre la ecm-fession dit roi, qui fut obligé d’aller la lui dire à Saim-Uyr, el cota très-peu volontiers, parce que le père de LiquiÉrts ue lui convenait pas plus qu'au cardiuM de NoailIrL La semaine dernière, madame de Chehcs bil filce sinqnlier compliment en réponse au sien ; « d 'n » père, puisqu’il fallait qu’un jésuite fût eiHifesstur du roi, j’aime * autant que CC suit vous qu'un autre; mais je ne puis vous dissi-1 muter que je suis fâchée de voir un relqpcui de votre robe dans a celte place, car vous devez savoir que je n'nimv pas fa cmupaijóe 4 de Jésus... En récompense, je la crains... \ nus voyei que je suis 4 bonne Française. 4

Tout principe a sa conséquence, et celïi des excès manque rarement d'être funeste. Dubois Mt attaqué d'une maladie (jrave qui l’ohliip'Li dernièrcmenl à recourir .1 ta chirurgie. H manda Houdut;, Chirurgien en Chef de l'Jldld-Dieu.

* J’espère au moins, dit-il en In voyant cintre», qtæ vous te nie traiterez pas comme vos queux de l'Hûtel-Dieu?

— Pourquoi donc, monseigneur?

— Rrllc di'iii.nnle! Je vous payerai, je crois, un peu mieux.

— Ali! monsieur le cardinal! te payrmeiil ne fait rien a l'affaire et tous ce» gens-La sont des Eminence* pour moi. Do quoi s'aqii-il?

— De conserver une partie de muí-méme, qqi, vous on mnvii'u* tirez, ne sert qu'a augmentai la misère de vos malades de i'lmpiiul.

— Je suis pourLaDt convaincu, monseigneur, qu'ils y lienucnl tout autant que vous.

— Le mot est drôle.» Mais parlons de ma maladie. »

J’arrive de Reims, eti j’ai été témoin de la solennité La plus impo-nnlc de la carrière des rois; le sacre de Louis XV a eu Hou te 25 octobre*

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Le roi fit son mtnie à Reims 1e 1C accompagné des princes du fctiiG, de M* te duc de Chu rosi, son Gouverneur» rl des principaux seigneurs de la cour, Sa Majesté descendit de carrosse sur le parvis de révise miTropoJíh«¡ito; l'archevêque l'y attendait à la tète de son chapitre et entoure de dix évêques, Louis X^ fut reçu sous le dais, puis conduit ou chœur, oit il til ^ prière, après laquelle Sa Majesté su rendit à l’hôtel qu'on avait préparé pour la recevoir. Le 25, dès la pointe du jour, toutes les cloches de la ville annoncèrent l'auguste eérémnnic qui se préparai!, ou vît accourir de toutes parts 1rs Imbi-tants des eu indignes» revêtus de leurs plus beaut babils; tous vou-Lirni voir leur jeune roi; mais les rues et les maisons étaient envaines par la foule de» courtisans, des soldats cl des valets. A peine lus habitants, a valen i-ils obtenu la permission de rester citez eux, et beaucoup de Rémois vendirent chèrement à des étrangers le droit d'habiter leur toit cl de se coucher dans Leur lit,

Il est nu sacre des rois quelques lisais qu’on voudrait n'y plus voir dans un sü-cle éclairé, parer qu'ils ne su justifient ni par la raison, ni par lu dignité, ni par l'allégorie* Je ne comprends pas bien, par exemple, quel sens on attache à la course de l'archevêque consécra-tour de l’église au palais du roi; siec prince doit recevoir la couronne et le sceptre dans le temple du Seigneur par les mains de son ministre, c’est UH sacrifier trop grami fait à la puissance terrestre que la démarche de ce même ministre vers, le monarque ù sacrer..* Celui-ci, au contraire, semblerait devoir se jCler spontanément dans le sein de Dieu pour lui demander le pouvoir. Si l'on examine ensuite le vide de grandeur qu'offrent et clergé frappant à la porte de l'appartement royal, ce rand cha ru h rilan qui demande (Mi est lu? ce roi qui est censé dormir encore,, on ne voit dans tout cela que îles détails indi-gues d'une solennité où tutti devrait être noble cl grand. Il est rare aussi que ces oiseaux auxquels on donne, à certain passage du rituel, la volée dans l’église» Cl qu'on voit se jucher sur h tête des darnes, ou s'accrocher ah perruque des mrq; Lirais, n'excitent pas quelque; traits. d’hUariié aussi peu compatibles avec la circonstance qu’avec ht sainteté du lien. Je cherche vainement l'allégorie qu'un peut se proposer en celai Je sacre Pli roi h' plus vertueux, le plus dispose- ¡i fu ire le bonheur de ses sujete, ne saurait être cependant cou si dé ré .......... un signal d'affranchissement; et le début du règne le plus paternel d'un prince que les peuples appellent leur maître serait mieux exprimé» quoiqu'on dise, çar la mise en cage des oiseaux, Revenons au sacre spécial de Louis X\ , eu éloignant de mon récit Ica rîtes qui ne fcruirnt que l'enccmhrcr, comme ih atiCODlhrenl le cérémonial.

L'église était tendue dans imite sa hauteur de vchutes cramoisi parsemé de [leurs de lis d'or. Celte riche tenture, cette harmonie» qui, de la tribune ou j'étais placée, me semblait lointaine et myslé- | rieuse; ces mille lumières semées comme amant d'étoiL s si-inGllanics dans l'rspacc assombri par les vitraux colories, tout portail 1 esprit a une religieuse médita lion, Peu à peu mes sens s'assoupirent dans une douce lève rie; son voile léger, eu couvrant mes yeux» déguisa lus objete qui m'environnait-ni, je me ente tenir à tour an sacre de plusieurs rois... Je revis, à travers ce prisme fantastique. Jeu une d’Arc, le casque en tête* la bannière à la main, le sein armé de fer, condin-saut au pied de l’autel Charles Vil, Joui clic avait reconquis les Etats. Il m'apparut ensuite cc François 1TT qui fut ansez grand pour sentir qu'un prince couronné peut recevoir itu complément d il lus— trylion des mains d'un simple chevalier» quand ce chevalier est l’homme le plus brave de la terre*.* Je croyais II- voir auprès de son maître, ce preux Bayard, dont l'épée était si forte cl l'Ame si pieuse... Il me semblait que là» sous un arceau gothique, son regard étincelait, à moitié caché par la visière dorée. Enfin je retrouvai, dans ma rêverie historique, le rot qui fut de ses sujete le vainqueur et le père... L’ilhisSôn me rendait son mâle visage, où voltigeait toujours le sourire; je voyais sa courte ch c velu rr sa fraise» sa blanche écharpe, son vaste haut-de-chausse... Près de lui étaient Sully, qui servit sim maître et no le flatta point; d'Epcruou» dont t'ame parut soumise, cl qui médita la trahison » peut-être l'assassinai; Mayenne, qui ne se consola jamais d'avoir fait la guerre au grand Henri; Kissom pic rtc, qui combattit, but et aima, sans mesure; h Amie, dont le cœur ne Cessa putni d'être p roles! a ni, mais dont le brus, dit de fer» ten servant h- catholique Louis XI IL, prouva que la «oiiiiiissioii peut et ru aussi une grande vertu.». J’cn étais là quand la voix d'une de mes voisines me fit faire un brusque retenir vers le règne de l*cuis XV.

En cc moment l'archevêque de Reims, assis sur sa chaise êpisco-Saie* avait devant lui Je roi île France à genoux* Dans celle position, -• -Majesté reçut les sept onctions sur le somme! du Ja tête, sur la poitrine, entré le* deux épaules, sur S'épaule droite, sur la i^iuche, ó la jointure du bras droit et à celle du bras gauche* Après celle partio de io ci-réinonîe, Farcbevèque emisi-mai mtr, assiste des ûu-ques de Laon ci de Beauvais» referma les ouvertures pmtiquees a la eamisolę cl a la chemise du rei pour lui donner les (mettons. Sa Majesté, hélant ensuite levée, reçut de M. le prince de Turmne, grand chninbcHnn, Ja tunique, la d:,|ma[¡que cl lr man lean royal de velours violet brodé de fleurs de U’ d'or, avec fourrure cl bordure d'hermine* Dès que le mi fut habillé, l'archevêque lui ilonna les huitième cl neuvième uno lions sur les paumes tics mains; puis ce prélat remit à Sa Majesté les

ganta bénits» après lui avoir passé Panneau royal au quatrième dur;! de la main gauche.

Ici Louis XX s'avança jusqu au pied de Faute) où l’ait end ait Far-chrvèqnc oiricûint, qui lui remit le sceptre dans In main droite et la main de justice dan* la gauche... Il est donc cnn sacré par les lois divines qu'un prêtre doit remellrc aux rois les marques du pouvoir, Sans doute le prélat n'est dans celle noble mission qu’un ministre du ciel; mais c’est en puissance de la terre qu'd s’eu prévint.

L'instant du couronnement éiaul venu, le chancelier de France appela les pairs selon leur rang ; alors s'avancèrent les ducs d'Or-bans, de Chartres, île Bourbon, le» comtes de Charoláis, du thermont cl le prince de Conü» qui, selon I image» représentaient les grandi fluidai.ï 1res de l'ancienne monarchie, les ducs de Bourgogne, de.Aor-mandic, d’Aqnilaiiie, et les comtes de Toulouse, de Flandre et de Champagne. On vil aussi s’avancer lu maréchal de Villar», tenant lieu du connétable de France, et le prince de Rohan, qui remplaçait le grand maître* Tous CCs pairs laïques s'étaul groupés autour du monarque» l'archevêque prjl sur Tautol la grande couronne de Char-lemugnc, qu’il posa sur la tête du Louis XV, tandis que les pairs laïques Cl ecclés italiques y portaient la main, comme pour soutenir cet insigne de la royauté. Lu évêque récitait h haute voix 1rs orto-sous du couronnement. Lorsqu’il fut terminé» Farchevèque-duc de Reims conduisit le roi sur son trône, récita leu prières de J'inii-nni-satiun , et, après avoir quitté sa mitre» fit un profond salut à Sa Majesté on disant : Fù/at reas tu íríernumI

Le sacre dr Louis XV offrit un épisode qui n’était prévu ni parla rituel ni par le programme des cérémonies du jour* On sait que Ja saillie ampoule esl conservée h Fablmyc de Sanit-Rcmi de Rcin^, et qu’au moment où elJe est transportée p ni cession ne llemmt à la cathédrale pour servir aux cncitous dont j’ai parlé, quatre gentilshommes, daignés sous le nom d'ûftp/es, restent a Saint-Rem i jusqu'à ce que lu précieuse fiole y aildli- rapportée* Ajoutons cependant que 1rs moines sont trop polis pour donner des gardes aux otages; ils soûl là sur parole, comme de loyaux chevaliers, ür les quatre cour lisait s envoyé» celle fois au couvent en qualité d'otages de ht «tonie ampoule ont .sans façon rompu leur ban» et seuil venus se mêler mtx mtrieux dans Fé-glisc niéirtiprifilaine; ce qui pourtant u'-i jw» empêché que la bouteille sucrée n’ait été rendue a ses l^iinm-s cou survaleurs. Le clergé métropolitain de Reitn» est incapable d'abuser d’un tel dépôt, cl,di-siHis-le» ta précaution de messieurs de Saîm-Rcmi est tant soit peu injurieuse,

Anne de la FrrCnmui|jr^ princesse des lirai#*, celte autre Utonte-nOll» qui gouverna longtemps fF.sparirtc pn* ^-ix dé quelques com-piaixanets galantes, mourut à Rome le 5 du pivn m mois de décent-bn-, filin était m-e cu 163?. Ainsi cette courlisanc de haut parage était déjà parvenue à sa soit ;i htr-qunifié me année Lor^qu'en nui elle échangeait ses bonnes grâces contre la puissance a peu pri s suit-veraine que lui abandonnait Philippe V, qui n'avait alors que dh-st-pi uns. On croira sans doute difficilement qtt’ert 17 0k, époque A Laquelle je visu Versailles madame des lindos septnagénaire. Poli-sérvateme le plus exercé m- lui aurait pas donné plus de treutorir ans» tant ta taille était droitu, fine, souple, élancée, tant sa gorge paraissait blanche et ferme, tant non b-iui étate encore an ¡uto rt stul œil éiincriaiiL Si du reste on admet qu'en amour l'expérience puisse compter pour une qualité, on coricevra que Sa Majesté Catholique ait demandé des faveurs à Cette femme étonnante au lieu de compter ses années L

Après avoir mentionné ici In mort d'une femme OMcntïellCm eut galante je puis sans transition parler de celle du marquis de la Eure, qui terminie celle année une tongue t-arriérc aussi licencieuse que spirituelle. Mais ce capitaine des. garde» du régent n’avait pus, comme la princesse des Ursiii», conservé celle longévité de lempênnienl qui rarement est lu partage des hommes. Quand on aiinoma sa fin i madame de Pambère dans ton exil du /r^rC, clin dit : «La Farta u bien pu se faire enterrer récemment, mais il y a vingt ans qu’il «si ■ morte »

CHAPITRE IX,

1ΫS,

Jusqu’au 12 FÉVRIER

Cotipa-gorgo uni retenu par privilège (If! Jirimd cur. — Aigle * dimr tetra vivant. — Majorité de Louis XV, — Premier entretien do eu prince devenu msJtre absolu. — Lu de justice — Dubois confirmé premier mintstre. — Lu régeai fgil rendre compta de SOB adannistmioït, — Coup d'wil sur l'éducation dé Louis XV*

Lu commencement de celle année fut marque par une tlrie lésion entre M, le duc de TrCüincs»gouverneur de Paris, cl H, de Jl.icli.iull»

' Ûn peut citer, en partent de madame des Ursim, deux siaguiariteH : le nom primitif de sa Isnullo était Aouini» et l» pri-noru d* pluMHirs moatore» de celte fwnilte Jtfajpoùan*


lieiiiciijiit ¿t: police, dans laquelle on a vu la morale aux prise* avec ut faveur; il est presque superflu d'ajouter que la dernière a trinm-|ilu\ Les jeux publics de busard ont été dés longtemps défendus; initia il Cuire dans les prérogatives du gouverneur d'autoriser un de ces «ni|u.'-gorge, moyennant une forte redevance: il faut bien que les privilèges delà grandeur soient respectés. AL de .Machnnlt* à qui Pan rendait compte chaque jour de nouvelles catastrophe* arrivées dans ce repaire, déclara au régent, vers la lin de Pan née dernière, qu'il était impossible de maintenir ouverte une maison ou des fripons galonnés, brodés et même décorés de différents ordres allimiuiit de jeunes bourgeois pour Jes dépouiller de l'argent volé a leurs jwrenls ou à leurs pulrans. Le lieutenant de police ajouta qu'il se passait peu de soirées oh Je tapis vert protège par M. deTresmes ne fût pas teint du sang de quelque victime de la friponnerie, de la passion ou du désespoir. ■ 1 nun mot, dit Je magistrat en l crm tua ni sa reman trunco., » ce lieu est un véritable séminaire de fa Grève, cl certes il doit rè-• pogner à uu pair du royaume d'en tirer un lucre; car si, connut! Je > disait Vesposien, rur n’a pas d’odrur, il me semble qu'un doit » voir sur teïni-ci i'empreinte de ml vile origine* s Malgré cette élo-quciiic péroraison, Philippe n'ordonna point la fermeture inimédiale du tripot; il demanlia quelque temps pmir y réfléchir, racheta de U* de i ru* mes par une pension de dont mille livres le droit ai luché au gouvernement de Paris, cl, la maison de jeu ayant été close, on cessa de fte ruiner et de s'égorger son* la protection d'un haul funclion-liaire commis à Lu conscrvalîoii de l’ordre publie.

Les hoimèle*gens applaudissaient h celle mesure; mais loul n’élait pas hui. M. le gouverneur de Paris ayant appris que la dévoie princesse de Carignan tenait un tripot dans son hôtel mémo, rouvrit im-medialemcnl le sien. d. de Macbaull, soutenu celte fois par le régent, lignifier h M, de I resmes qu’il eût à fermer de nouveau ce jeu, déclarant que le privilège in vaqué par le due n’élu il eu nsa crû pur aucune ordonnance, elque Sa Seigneurie su rail couda lunée si la question était portée au parlement. L’affaire fui en effet évoquée devant cette Compagine; mais AJ. Je lieutenant de pûliee, i l'êta ni ni pair, ni premier gentilhouunu de la chambre, ni cordon bleu* eut tort, parce que AL le duc est tout cela, Le gouverneur de Paris conserve boutique ouverte de vice Cl de brigandage, ce tpi nr L'empêche pas du garder fa pension de dem mille livres.*. Oh! c'est une bulle dnse que le crédit f

On a vu dernièrement à Paris un animal que l’on croyait fabu-leus t i: est eut aigle à deux lèle* que Jl1-. Homains avidenl adopté pour signe maniai, cl que les empereurs d'Allemagne admirent depuis dans leurs armoiries* Cet oiseau est de la grosseur d'un coq d'Inde, cl de la couleur d’un aigle Ordinaire. Du sa poitrine s’ékiimimt dem cous assez milices du la longueur de sept a huit jmuces, lesquels se terminent par des lûtes ubrani cette singularité que le liée de lu lûte droite est plus fort, plus aigu que celui de la tête gauche. Quand on donne à manger à l'animal. Punc des lèlcs semble luire Je guet pour Ja conservai ion de fa proie qu il dévore de l’autre. Os deux fonctions sont mercó'* .dlemaiiveulent par les deux chefs; on a même remarqué que l'alternative esl d’une régularité qui ne se dément jamais, et l'on n’a pas vle uno seule loi* dan* L’e^paec d'un mnix que la même tête ait mangé ou surveillé deux fois de suite. « 1.fa Hugo rie de * l’aigle impériale s'inier prèle plus largemctil, disait à cet égard un » homme d'esprit; la puissance dont elle esl l'emblème dévore à la * fois de tous cotés. *

Le 16 février Louis XV était à peine éveillé, que M. le duc d’Or-Jeans entra dans s.i chambre, lira ses rideaux, mit un genou en ierre, Ct lui fit son respectueux compliment en lui drefarani « qu’il u'êtait «plus qu'un sujet soumis aux ordres de Sa hujesiL « Lu roi entrait dans sa quatorzième année; l'horloge du château venait de sonner yheure du sa majorité. Le jeune souverain répondit avec affabilité a sou parent. « Je vaus remercie, mon cousin, lui dit-il, des soins que vain; avez donnés à mou royaume pendant plus du sept années, cl je mis bien aise de prévenir a cet égard ce que vous dira mon chancelier dans le lit de justice que je tiendrai.

— Sire, répliqua lu prince, je sais tout ce qui a manqué à tu on administration ]wnr que j'aie mérité eu compliment... Mais fa perfection ifeit pas habítame de h terre, ct, dans les affaires, agir pour le mienie c'est faire le moins mal possible. Quels ordres Voire Majesté a-[-elle h rue donner?

— Mais, umil cousin, je ne sais,,*

— Par exemple * relativement aux personnes exilées*,,

*— Mon cousin, je n’ai exilé perso nue,

— Je le sais, sire, cl je désire que V olre Majesté ne croie jamais i la nécessité de Je faire.

— Ab! puisque me voila tout à fait le maître, Je vem que l'on ¿te de ma chambre le lit de mon gouverneur.

— Votre Majesté sera obéie.

— Cependant* ajouta Louis XV, je trouve bon que le duc dc Cha-rosi ou mon sous-gouverneur couche encore près de moi pendant trois ans, mais sous un pavillon que l’on enlèvera le marin. Vous concevez, monsieur le duc, qu’il est important que je ne passe plus »uk ycni de hm evur pour un gâtait qui a JF«r h uuik

— Votre Majesté, dit en riant le duc d’Orléans, ne m'a pas encore parlé ce matin de PJmmme urx î^as^ua de/fer* dont elle me de ma lufa il le nom hier à son coucher. Alors encore j’aurais manqué à mon devoir en rêvé hui ce secret, puisque Votre Majesté n’en devait rire instruite qu’à sa majorité.*. Aie voilà prêt i nain tenant â répondre aux questions qu'elle daignera me faire sur ce captif mystérieux

— Parlez donc, mon cousin ^ racoutcz-uioi les aventures du musqué de fer... Je vous écoute*

— Je vais obéir.,. Et Philippe raconta.

— Eh bien! dit Louis XV après avoir entendu ce réeil jusqu'au bout, s’il vivait encore, je vous prierais □ l'instant de courir lui rendre fa liberté..* Je suis tàclié que le roi mou bisaïeul ne Fait pas taił* u

Le 20 février le roi se rendit aux Tuileries* où le surlendemain il tint Je lit de justice dans lequel sa majorité fut proclamée en présence des pairs, du parlement, des chevaliers de L'ordre cl du conseil d'Etal* Lh séance fut ouverte par un discours du chancelier annoncent que, selon Jus lois de Ja monarchie, Je roi prenait à dater du ec jour le gouvernement direct de scs Etats. Sa Grandeur remercia ensuite* :rt nom de Sa Majeslé, M. lu duc il Orléans des services qu’il lui vivait rendue pendant sa minorité* pria ce prince de les lui continuer* et de l’aider de ses conseils dans l ad ministra lion du royaume* Louis XV confirma ensuite le choix fait par le régful de M. le cardinal Dubois pour la charge de premier.....Lire. Philippe lit rendre compte dans lu même séance de son ad minîst rali cm durant lus sept années et demie de la régence. Al. d‘Artncimnville, chargé de cette lâche délicate, s'eu lira uu homme habile. Avouant avec nue sorte du franchise les erreurs financièresqui ont découlé dtl système de Lw et les m.ilheurs qu’il* uni ami'ins, il prouva lU'uiimoiim que les finances riaient dans un étal beaucoup plus florissant qu’a la mort de l.uois XIV, Le con-tr¿leu r général fit voir d'ailleurs la France sur un pied glorieux daim ses relations el ses alliance s avec l'Europe. Enfin ce ministre montra l'Eglise française pacifiée cl les ressent imçiils religieux à peu près éleiofa. Sans demiu, en examinant de bien près ces divers points. Cm lurait pu trouver beaucoup de choses à contredire dans le rapport de AL d’Armenonville; niais lus affaires de l’Elut sont aux yeux des masses gouvernées entume ces tableaux qui pour offrir un point de vue satisfaisant doivent être regardés d'un peu loin*

Term tuons ici nos observai ions sur la régi-nue par un rapide examen des soins donnés ^ l'éducation de Louis XA . Bien de ce qui peut contribuer à former lui grand roi ne lit partie de l'instruction de ce prince, que la nature avait doué cependant d'une facilité de conception qu’il ne fallait qu'ciciier m» la dirigentt bien; mais la première du ci-s conditions ne fui remplir qu'eu faveur d’une fou h' d'êlênient* oit secondaires, on complètement inutiles. On éleva Louis X\ de ■minière à en faire le roi de sa cour et de ses ministre» plus que celui de la France* Villero! ne savait rien que se faire valoir, que relever 1’irlaI de ce qui brille, ct vanter cette chimère d'avantage qu'un appelle une grande naissance* Ce seigneur si fier et si uni n'étaiL bon qufa mettre dans lu tète dit prince des idées de Vanité, Fleury., trop peu instruit pour apprendre à Louis XV ce* grandes choses que Fénelon apprit au duc de Bourgogne, les lui faisait entrevoir par des professeur* à gages, qui, occupés uniquement de se faire une position, rendaient leur régime d'autant plus bénin qu'ils espéraient eu tirer un plus grand parti eu flattant la presse de leur royal disciple* Ceat ainsi qu’ils lui moiilrèibeiit* ait moyen de ce sy -téuie ii l'eau de rose, un peu d'histoire faite exprès pour lui; quelques notion» de géographie, tendant surtout à lui prouver qu’il ¿mil le mon.i rq u.e le plus puissant de fa terre; di! faciles éléments de physique générale, a lin qu'il eût une faible teinture du role que jouent d a rts l’univers fa puitmjt de globe qu’il gouverne et les vmgi-djiq million» d'âmes qui lui obéissent.

Pendant que ces professeitis compfaisauU sc ménageaient, à l’aide J'une lâche si facile, des places d'académiciens ct dus pensions, l'ancien évùque du Fréju» éloignait soigneusement de Louis XV ces grandes catastrophes historiques qu'il sera il si important de mettre, comme leçons. Sous lus yeux des princes destiné» au tronc; il ne lui avait pas même laissé entrevoir lus auteurs qui oui traité des hauts ¡■ilêeèts de la politique* de l.i diplomatie, du commerce, des finances, des a ris. Eu récompense* au jour de *.....jijorilé, le rut est déjà fort avancé dans fa connaissance de s» généalogie; il commit mieux que certainsévèqtirs la coutume de Par > HUr lés offices divins, et ce prince en remontrerait à son grand cham bullan sur la science dc l'étiquette!* Enfin Adleroi* Fleury ut les instilo leur a parasites se sont parfaitement entendus pour faire de noire maître ira monarque vain, faible, complaisant, accessible aux grands* réservé ci défiant avec le peuple, petit dans les exercices de la religion* cl* par-dessu* tout* un monarque chasseur, parce que avec le secours de cette pus-tirm les ministres ne la rideront ó ^a âhijcsié de son pouvoir que oc qu’ils voudront qu’il en ait.

MAJORITÉ.

CHAPITRE X.

SUITE DE im.

u roi réintégra les prions irRilâtnis dans 1<*uis honneurs. — La «lut du hon-Mt.— Subtilité* de HrPtruii pour l'ïilifpr Les preuves du inarisgo de Putor »— Dreteull eût fait ministra pour nia. — Mort du ordinal Ouboia. - Déla ¡.te curieux sur la tin de ce cardinal. — Enumération de ses richesses. — Le frère et le neveu de Dubois. — Nouvel échantillon de la reconnaissance des grands. — Lç duc dr Océans est premier ministre. — H no signe pas les ordonnance» relatives aux finances. — Nouvelle organisation de la compagnie des Indes. — Lo Curé Vesher et ses fànfem'iHU. — Les fwmw sont dóminos h bail. — liort dç ÿpJqiTir duchesse douairière d'Orléans] — Plrflippń d Orl&ui* est Frappé d'apoplexie. — Détails eut sM dcrniriM insta al?. — P&OMt de la ht— »ibu. — Onium ñci libre du régent. - CommeDt JL b dw «t nono pre-Coter mïniilrtL — faij da ^ufra dula Moite.

Le roi a déjà fait acte de souveraineté à la manière de Louis XIV en faveur des princes légitimés; il leur# rendu, muí le droit de succéder à la couronne, tous les honneurs et prérogatives dont ils joLtixhnituiL sous le lijjne précédent. Louis XV, tout jeune qu'il est, ÍC pénétra déjà île ut esprit rie souveraine puissance qui prétend que personne dans l'Elat ne puisse donner tort à celui qui gouverne ou t gouverné. Gm la l'essence de la revoté. Cette affaire est une des premières qu'on ait discutées dans le conseil de Sa Majesté aussitôt que sa forme stable a été arrêtée ; la déclara lion est du SG avril. LI le port El q ne tes légitimés prendront place an parlement i......édia-tcni eut au-dessous des princes légitimes; qu'ils y auront, comme eux, voix dû libérai» vp avant 1rs ducs cl pairs; mais qu’ils ne pourront traverser le parquet ni faire marcher devant eux plusieurs huissiers; ce qui ne les cm pêchera pas ce pendant de recevoir tesqui duè^neJ, Expliquons ce que c’est que ce privilège. Lorsque dans nue délibérât] on le premier président adresse la parole aux princes legitimes, il ôte son bonnet et leur dit : « HápsacLtr, votre avis. » LÀ même Chose aura lieu pour les princes légitimés, avec cette distinction que le premier president «lira : « Monsieur le duc du Urine, ou .Monsieur » le comte de Toulouse, voire avis. ■• Sentez-vous la din^c-uo..? Ce nom mis après Monsieur, en mine celu vous fait descendre un homme dans l'opinion des asiisUnlsl

Dit rülitC, dans lès festins mi [tarts 1rs cérémonies publiques, 1rs légitimés ne devront pas tenir tout à fait le même rang que les légitimes ; il «si probable qu'un régleme ni supplémentaire établira ectte partie du cérémonial par pi cil s, pouces et lignes; c'est d'une importa ace trop majeure pour qu’on néglige d'etre précis à cet égard. En attendant, il est décidé que le prince de üomhcs et le comte d’En joui i'o ni pendant leur Vie des ho tuteurs autrefois accordés à MM, de Vendóme! ruais qu'ils s'éteindront avec eut.

(Jette déela ta lion, ûù uni de restrictions sont mêlées aux honneur* Tendus à MM. du Maine et de Toulouse, ne lea “ po'»1 satisfaits ; des que l'affaire a été décidée, le premier est perli pour Sceaux, le second est allé iten former a Bacnbmllllet.

Enfin le cardinal Dubois s’est acquitté envers le marquis de Bre-teuil; il a pu trouver l'occasion de pousser doucement M. Leblanc hora du mini stère de la guerre, et l’ancien intendant de Limoges a été mis en possession de ce département. Le public est outré du renvoi d’un homme actif, exercé aux affaires, aimé des troupes et rempli de talent et d'honneur, aurtout quand il esc roeminu que M. de Bretcuil n'a jamais vu d’autres troupes qu’un régiment qui passait sous ses fenêtres quand il habitait la capitale du Limousin.

Voici les détails que ta Nouveau secrétaire d’Eiai a révélés lui-mime sur la cause qui lui h mérité la reronn&U$&ùce du premier ministre- Desque Bruteuil fut informé de l'importance que Dubois attachait à J'cuJHement des papiers constatant son mariage, cet ami serviable se mil en tournée dans le ressert de son intendance, suivi -te ulem euh de deux valet#. Lej soir, bien tard.» notre voyageur arrive i la porte du curé qui a marié jadis monseigneur l'archevêque de Cambrai; il frappe au presbytère cl demande l'hospitalité. Au nom de fl^ l'intendant, pasteur, nièce, servante, jardinier, tout s’em-P^ssc. Les canettes ne sont pas assez vastes pour épancher le meilleur vitl des messes; il n’y a pas assez de couteaux à la cuisine pour igûrgtr jCs gj.aB çhapons que m^detookelle la nièce, ou soi-disant tel If, s;m fnr1 pi^ distinguer dè3 pu u lard es, indépendamment même de leur embnn^int. |1; ÉOUpCI- fui excellent, Bretcuil J fit boni leur; mais CC Qui turlout charmait M. le curé, fêlait h familiarité tout affable avec laquelle 51. l’intendant daignait le traiter, et la grâce empressée qu *1 mettait à lui verser son propre vin. Avant que Iahonnête ecd殫 t'irai fût tout à fait gris, Bretanii lui dit que l'objet Spécial de SI tournée rila il de vérifier Mr lui-mÈmC CommunL lits registres des paroisses étaient tenus dans 1.1 province, et qu'il ne

doutait pas que lui , curé rempli d'intelligence autant que de piété, rtc les tint mie ut que tu us scs confrères. Le prêtre campagnard répondit que M. l'intendant était hic» bon d'avoir une idée aussi avantageuse de lui, mais qu'en ce point au moins elle était fondée; et pour preuve, tirant les registres d’une armoire, il les mit sur la table devant Je marquis. Cclui-r: eut Pair de les parcourir négligemment, chercha l'année intéressante, la tremía, recourut l’Âne d^neercut; fit une petite corne au bas de la page, et. posant avec indifférence le livre sur une chaise, s'écria : « C’est à merveille, curé... Buvons.» La nièce était allée disposer le lit de M. l'intendant, les valets s'étaient retirés discrètement au dessert; on but souvent, et le curé but sans nteiurr, Il jasa beaucoup, rit plus que les canons ne le ]>emrte fout, jura même deux ou trois fois; puis, nonobstant le respect dû à M. l'intendant, il s’endorntiI* Breteuil s’empare alors vivement du registre, retrouve l'endroit marqué et enlève le feuillet accusateur. « Curé, dil-il ensuite ch frappant sur IVpaule dc son hôte, il ré fait » tard , il fout que je reparte de hütiuc liMire; allons nous doucher.a Le lendemain Breteuil glissa quelques louis dans la mnisi dc la servante dti presbytère, baisa bu front mademoiselle la niérc, qüi trouva peut-être que peur un ho.....te de cour M. l'intendant était bien modeste, CL bientôt il perdit de vue b maison curiale et le coq-girouette du clocher de Féglisr. Il est probable: que, malgré sa grande exactitude. Je curé ne se sera pis aperçu de ta soustraction ri H feuillet.

Mais ce n'était pas tout; on n’avait négligé aucune formalité légale lois du mariage de Dubois; il existait certain content chez Un notaire de c.i u 1 j ni que ; or on n’esc^ nioii: pas la minute d’un acte comme un feuillet tic registre, l'intendant ne pouvait d'ailleurs faire aucune recherche motivée dans Tètudc du garde-nutf. EJ fiEbil agir par séduction; la cbhse, heureuse nient, paraissait p ri1 ira h Eu ; 1rs consciences limousines ne seuil pas invulnérables comme le corps d’Achille. Le tabellion qui avait passé le contrat émit mort depuis longtemps; Breteuil fit venir sou sin’fesseur, ci, s’étant expliqué sur Ce qu'il 1 [tendait de sa coridcsrriiilnncc, il lui Ijít,:i l'optknl eutrc une bourse très-ronde et un cachot très-noir. L'homme aux contrats répondit qu’il n’aimait pas moins l’argent que le grand jour; il livra la minute, reçut les espèces, fit rebâtir *a maison et ne se repentit nullement du marché. Jiretei:il ? trouva himi iniciK son compte encore :1e notaire n’avait gagné qu’une maison; le marquis eut un m¡[lisière, avec lequel il gagnent des châteaux.

L—, hcirtrç^i foi plus habiles, les phi s heureux dans Ice elfo ri s qu'ils font pour se procurer des biens et des honneurs, sont impuissants contre le destin qui peut les Jour enlever en un instant avec la vie. Dubois, archevêque, cardinal, premier ministre; Dubois, jouisseni d'un rcveàu de deux millions, n'a pu reculer d'une secoeu te le terme de ms prospérités. 11 est mort à Versailles des suites d'une maladie luniteHM.

Le Cardinal avait fait transporter Lt cour de f errailles h Mcudon, sous prétexte de procurer au roi le plaisir d'un nouveau séjour; mais réellement danÜ le lun dc se trouver plus 1 portée des secours que sa situation exigeait quand il était forcé île rester auprès de Sa d.i-jesté, ou d’abréger d......ailié tas souffrances aiguës que là voiture lui rousail lorsqu'il rilrii travailler avec le roi. Sou Eminence, qui j.i-maia, un dépit de fa mitre cl de ta pourpre, n’avait déguisé ses débauches effrénées, te faisait traiter fort ncèdrèiameut de fa maladie qu'elles avaient causée, non qu'il eût honte du principe ou de fa con-réquence, mais parce qu'un homme environné d’une haute faveur ne doit point s'avouer malade. D'après cc système Dubois voulut, à ta tin de juillet, assister à une revue que Louis XX passait de sa mai-soji , aún de rprovnir les honneurs tpi'nsi rend au premiar ministre, honneurs peu Liftèrent s de ceux rendus au mi lui-même. Le cardinal monta donc à cheval un quart d’heure avant l'arrivée de Sa Majesté, et passa devint la troupe. Les dru peaux alhelí iréraut à :ôu approché les officiers les saluèrent de l'épée, les tambours battirent, les trompettes suiHii-iTiii... Son FuiinCnce p;na cher ccite satisfaction, cet éclair rapide d'une gloire enivrante. Le motive me ut ad cheval fit crever hil abcès que Du huis avait à la vessie; ¡I dut piuser du théâtre dieron triomphe dans tin lit de douleur. Les médecins déclarèrent le surlendemain que la gangrène était survenue; trois jours apres elle avait fait des progrès rapides, qui se main testèrent nu dehors.., Une opitaaitau majeure. uih: amputation que je lie puis designer avec jteécidon devint Indispensable, Mpcyrouie, opérateur célebre ^ chargea d’annoncer an cardju.it que, s’il no se soumettait h «n scalpel c’en était fait de lui. A cette nouvelle Sin Lbiiiinuire mtra dams une fui...... horrible, qui s'exhal.i ru un dél ige de Vucifrialiiiuf contre les médecins^ ceux présenta au lit du ma lu Je forent sa J nés de la p| 11$ riche salvo de jurements que jamais membres de la Faculté aient entendue, avec accompagnement de grimaces et de grincent eut# de dents dignes d’inspirer un peintre chargé de peindre les damnée

Cependant on décida Dubois à se faire transporter de Meudon h Versailles; dès qu'il y fut arrivé, les médecins revinrent sur l-L nécessité de procéder immédiatement à la soustraction Mate—

t Totale I coquin# que vous êtes... Voit# ne rente* donc p^j fa force de ce mot? s'fcrivt-ili

,— Pardon, nininrignmr, répondit Lnpcyrmlie, mais ne vaut-il pas mieux sacrifier la partie que rte perdre le tout ?

— Sans doute, bouchers ¡niâmes] el si vous ne me demandiez qu'un liras ou mime une jambe, je me résignerais; mais... ce qu’il faul vous livrer*.«

■— Est devenu tout h fait superflu à Votre Eminence.

— Ah ! sac... bourreau, dit le cardinal d’une voix qui fil vibrer les vitres. , lu viens me débiter des quolibets du ttóiirr de lu Tukę; mrą d'ici, doublé traître, pendant, scélérat, gibier de MmiiGucon! Elle prince de l'Enlise, faule de mieux, jeta son bonnet à la tête de Lapeyrouk.

— Tout cela, monseigneur, ne fait qu'empirer votre situation, répondit le docteur en jetant doucement sur le lit le projectile peu oñensil que l'irascible malade venait de lui envoyer.

— Allons, Dubois, ¡I faul if ire raisonnable! dit Philippe , qui si trouvait là... Que diable ! puisqu'il y a nécessité absolue, et que d’ailleurs l'inutilité ultérieure csl constatée...

— Votre Altesse Royale eu parle à sou aise, répliqua !'archevêque de Cambrai en se faisan' uti violent effort pour rie pat blasphémer... liais si l’on vous proposait de faire un eunuque noir du premier prince du sang. Vous liend rlet u n Autre langage.

— Ce n'est pas moi qui suis affligé d'uU ulcere à la vessie.

— Je le sait; Voire Altesse Royale :■ toujours été plus heureuse que moi aux jeux de busard , quoiqu’elle ait rarement choisi Jet joueurs... El y a une providence particulière pour les princes...

— Qui m'a déjà fait perdre uti oeil,..Mais revenons, il foulque tu te décides,,. Je le veux...

— (/est cela, Votre Altesse m'ordonne de me réduire au néant, comme elle m’ordonnait naguère de faire un rapport au conseil... Mais je dois jusqu’à f > fin lui obéir.,, je me sacrifie.

■— Après tout, Dubois, je ne prétends pas que tu te fosses opérer par obéissance... ci ai m lien*aux superfluités...

— Non, non, inc voila décidé... Prépare-toi, bourreau que l'enfer confonde! dit le cardinal cil lançant un regard foudroyant sur l'opéra leur,

— Je suis prêt, répondit Lapcyronic- niitis je dots inviter Voire Eminence à su La ire ad Ininfatrér les saCrCments .■ : ai l’opérai ion.

— Ah! voilà ce que j’avais prévu, cannibale affublé d'une robe, membre rie Li Faculté quête diahlc préside! il le tarde de boire won kaug, de déchiqueter mon cadavre.,.

— Je nie relire , dit 1’pprraleur impatienté.„

— Non, demeure, reprit Dubois d'un nui plus mime, je vais te livrer la proie.., » Et il lit appeler un récolict de A crsaiLles pour se confesser.

Le cardinal ne resta pas avec ce religieux plus d'un demi-quart, d’heure, ci ce bref entretien ful le seul acte de pénitence qu’il fil. D'après ce que tes médecins lui avaient dit de l'extrême danger île l'opération, Je confesseur conseilla à son pénitciil de recevoir sur le— champ le viatique,

« Le viatique ! décria Je malade, c^sl promptement dît; mais il y a un grand (krćniouia l jmur Ica cardinaux, que vous in; comiiiisex, pas vous autre* (¡lieu sa il le ecclésiastique df Versailles.» Qu'on aille à Paris le savoir de Bfasy.

— Le danger est pressant, dirent les médecins d'une Voix unanime... il foui opérer à l'instant.

— Opérez, donc , libres carnassiers ! s vociféra le ministre un ic découvraitL lui-même jusqu’aux pieds.

Lapcyrouie, maigre te routementd’invectives et de blasphème* que Dubois li i entendre pendant l'opération, la consomma avec nuta ni (Padrote que de Célérité. Mais, outre que d'avance te malade était comía.....é, les transports de fureur auxquels il se livrait rendaient ion salut impossible. Il acheva de consumer çe qui lui testait de forces en imprécations contre le ciel, contre toute la nature, contre lui-même, ci bicnlùi tes premières convulsions de la mort se joi-gnircul à celles de sa colère cl de son désespoir. Ce fut seulement alors, c'est-à-dire quand les facultés presque éteintes de ce prince de l’Eglise ne lui permirent plus de blasphémer, qu'un lui donna l'extrême-onction , qui lui tint lien de viatique.

Le prêtre, dans la précipitation avec laquelle il folluiadmini^irer ce ■!limier sacrement, déposa les saintes huiles .wprés du hideux iprnduil de l'opération, qui était encore sur la table, et dont l'boil-né te ecclésiastique n'ovnh pu reconnaître ni la nature ni la forme, Pendant les dernières lueurs de sa connaissance, Dubois voulut voir ce que l'art venait de soustraire de son corps. Je pusse sous silence ia harangue étrangement pathétique que Soii Eminence adressa a celle cause première de fous ses. maux, ci je n'esuyerai jioiut de dépeindre ¡es euiLtorsions, lu décOm position de physionomie qui servirent de pantomimę à CC discours.

Enfin, te to aot'U, mourut, à ràgc dû soixante-six ans, te cardinal Dubois, archevêque de Cambrai, titulaire des abbayes de Nopeut-sous-Cottei, Saint-J ust, Jhkîvaux, UourpiLcil, Berg-Sainl-Vinox, Saint-Berlin étCeféhmp^ premier ministre du royaume de France, surintendant desposte^ 'l de plus membre de l’Académie française, ce que j'avais négligé de dire, parce que Dubois étant un des homme*

les plus riches et les plus puissants de la France, il était eulendti qu'il devait être ara dé mi cien.

Le corps de ce phénomène de fortune hit transporté de Versailles dans l’église du chapitre de Saint-Honoré à Pari*, où l'abbé Dubois, neveu du défunt, était chanoine. Ou l'enterra dans la premierę chapelle à droite en eiitraiil; on doit lui Mover un beau nia madrée L’assemblée du clergé, ouverte nu mois de janvier, et dont te cardinal était président, lit célébrer pour lui un service solennel. Il y en eut un autre dans l’église métro poli tai ne, auquel les cours supérieures assish rent. Mais tous tes ensuis tes déclarèrent unanime:meut l'oraison funèbre impossible.

Les richesses que laisse Dubois sont immenses; essayons d'ci découvrir 1rs source*. La place de premier ministre lui valu il crut cinquante mille livres ^ la surintendance des postes cenl mille livres , l'archevêché de Cambrai donnait à peu prés autant, ri les sept ah. bayes dont il était pourvu rapporta ¡eut davantage. Indêpend.i minent de ces divers revenus, le cardinal recevait de l'Angleterre quarante mille livres sterling par an, somme équivalant à un million de notre monnaie. Celte énorme allocation , que Dubois ne excluí il point, prouvait avec une évidence irrécusable que ce ministre avait fait plier la politique du cabinet de Versailles à celte de la emir de Saint-Jamcs. La vaisselle d'argent ou de vermeil qu'on trouva chez le premier ministre, ses meubles d’une recherche extrême, sos bijoux, scs pierreries, sea équipages somptueux, ne valaient pas moins do trois millions, et non coffre-fort ten formait onze cent mille livres. Le portefeuille d» cardinal apprit qu’il avait une créance de cinq cent mille livres sur le marquis du B rete ni], ministre rie la guerre; on découvrit en outre parmi ses papiers un brevet de retenue sur les postes de trois cent mille livres, le litre de trente mille livres de rente sur h ville de Paris, et celui d'une charge de secrétaire du cabinet, demi le remboursement était exigible.

Sans doute le-, énormesémolumeurs de Dubois s’éteignent avec lui; mais en récapitulant la valeur des terres dont je n’ai pas parlé, les trésors qu’un a trouvés chez lui, son mobilier il les reñiréis à effectuer, on reconnaîtra que ce cardinal laisse plus de doute cent mille livres de rente à ses héritiers, c’est-à-dire à son frère unique, ancien chirurgien de Brive-la-Gaillarde, qu’il avait fait secrétaire du calai ici, cl à l’abbé Dubois, fils du précédent, chanoine de SaiuL-l la-noré. Ce dçruier, ecclésiastique digne des temps primitif* de fo chrétienté, véen» toujours dans la retraite, sans avoir jamais voulu accepter ni dignités, lit pensions, ni bénéfices. Sun père n’est pas moins simple, pas moins modeste que lui, elees deux riches héritiers ont déclaré que L’kiitnen*e héritage que Dieu leur envoyait était le patrimoine des pauvres.

Les Français ont ri de la mort de Dubois, comme ils avaient ri de son élévation au siège de Cambrai, au cardinalat et au premier mi-nistère, sans lui tenir compte ni de son esprit ni de l’adresse qu’il a jiparla doits les affaires, adresse qui souvent diminua les calamites de la France. Le régent, oubliant que cet homme immoral fut pour lui un serviteur iudkpcnsahte pendant son administration, ne lui donna pas un soupir de regret, La veille de la mort du Cardinal Bbd Altesse Royale écrivait à Nocé, que Mon Eminence avait fait exiler 1 * L'orage qui menace va foire partir mon drôle, et demain, sans » doute, tu auras de mes nouvelles. » En effet, le lendemain Philippe écrivit à l'exilé : « Morte la bête, mort te venin; je t’attends » cesoirati Palais-Royal. .* Nocô ne munqtia pas au reudci-vous, les funérailles de Duboi* furent célébrées le verrûàia main, et M. Ic duc d’Orléans rit beaucoup de ce distique , qu’un des convives proposa de faire graver sur le monument dit favori :

Romo rougiL d'avoir rougi Le nuq.».*,. qui gh ici.

Voilà un nouvel échantillon de la recomía ¡«anee des grands. MMs Dubois s'en était rendu compte d'avance? il savait que cc biçn-là finit toujours par se réduire à rien ; et c’était pour cela que, le r¿v lisant eci valeurs plus solides, il en avait tire à peu prés quarante miUiotu*

llètaîi naturel de petHer, après la mort de Dnbols, que te duc d'Orléans demanderait la place de premier minière, ci tout portait à croire que Louis XV ne la refuserait pas à celui qui avait gouverné la France. En eflètT l'évêque de Fréjus, dont t’empire sur l'esprit du roi équivaut à une autorité absolue, n’a pas songé un in.stanl a conseiller un refus j Sa MajrMé; mais cet ccclésknuque h" a donne l’idée d'une restriction- ITtury a fait entendre au jeune monarqiic que Sun Altesse Royale* avec la disposition qu'elle eut toujours a se laisser dominer [wr set favoris, ne pouvait sans danger pour l’Eiat être revêtue du pouvoir de signer les ordonnances des finances* Gct ohjèl était en même temps agité dans le conseil particulier du duc; Ïuelqucs-uns de ses amis essayai mil de lui persuader qn'apriii avoir té te maître du royaume, il ne pouvait accepter d«%. itribntfons mi’ ïiistéridtes mutilées; d’autres, mieux inspirés peut-être, représentaient à cc prince que, sans cessé poursuivi par tes cateantes de sei ennemis, il devrait éviter une responsabilité qui le rendrait garant des dt^i'édaiion* el de* foules de ¿.us suburdounés* qu’il lui serait trop

difficile ile surveiller. JL d'Orléans sc rangea à l'avis dc ces derniers conseillers : il lit lui-même,, cn acceptent le premier ministère, lino CUcptiou des ordonnançai des finances, que le roi signe lui-mème huis la direction de sou conseil.

î/àprès un mm veau règlement, la compagnie des Indes sera régie pur douïe directeurs propriétaires de cinquante actions an moins chacun : il* feront assistés de Iniit syndics, aussi porteurs de cin-qiisiiie actionss et euntreillis par quatre com missai ces du conseil. Ces officiers tiendront séance deus fois par mois, et la compagnie sc réunira chaque année ru assemblée gémir,'de le Ci mars. Le 17 septembre présent mois, une réunion générale a eu lieu en présence de Al. le fine dr(Jrjdans, premier ministre, pour le choit des directeurs et syndics* Dans ta même séance Sen Altele Huyale, au nom du roi, a confirmé à la compagnie le privilégia exclusif de h vente du café et du tabac.

Le nominé Jean Meslicr, curé d'Elrépigny en Champagne, connu par (1rs opinions religieuses mêlées d'une philosophie peu orthodoxe, mourut dans sa cure le 30 septembre, Agé de cihqüanic-ciuqtns. Un meme lumps qu'on apprenait a Patii la mort de uct ecclesiastique, les presses dej Ia Hollande terminaient l'impression d'un nui [inscrit intitulé Con/ewomi du curé Jean Afesiïer ri que le* curieux se procurent à grands fruís1. J'ai lu ce livre, qui exprime avec une entière hulr-pi iidüiHe les pensées de l'auteur sur la religion. On lisait au verso d'im papier serva II l d'enveloppe aux cahiers originaux sur lesquels on u imprimé ; « J'ai vu et connu les abus, les erreurs, les v¡miles, 1rs * luiirs, les méchancetés des ho tu rues, je 1rs ai hais. Je n’ai ose le ^dire pCncLinl ni;, vie; je le dirai au nu il ris en mon mi L cl après ma ■ mort, (/est afin qu'un le nache que j'ai écrit le présent mémoire, * pour qu'il puisse servir de témoignage à la vérité, n

Peu de jours avant sa mort, Mcslier écrivit à dent curés de son voisinage pour leur déclarer qu'il consignait une copif de SOI! écrit au grul lu de S.iiiiEi -^enuhmlld , tuais qu’il craignait qu'un ne le supprimai, suivanl l'usage établi d'emprclier que les peuples ne soient in-Blruils. Mrdier aimait la justice avec ardeur, il la pratiquait avec Courage. Un jour le seigneur de sa paroisse ayant mal traité des paysans, ce curé refusa du prier pour lui nu prône. Lu gentilhomme eu porte plainte b I1 archevêque de Reims, qui, selon l'usage encore, donna raison au noble sur I obscur uiiiiisEru des autels cl l’obligea il réintqjrvr II' premier duns tes d roii - n pi ri lu ris, .Unsiicr contraint par les ordre* do son chef, y salisbl du lu mirle t n A.mu prierons le Sei-» gueur, diMt A scs pnrohiieus, de convertir ers riches un cœur dur, > ci de leur donner rhulnaniLé dont ils cul besoin, a

Les [hrmes générales, mises en régie après In chute du système parce qu'il avait été impossible de trouver une compagnie a«ex hardie pour s'en charger, viennent d'être confiées a une société de traitants moyen-ïiaitl cinquante-cinq mi ilium s pur année ; ce sera fort avantegeux si l’on paye,

Cm h inuant ma chronique funéraire, connue disait ma tante, chronique interrompue par h brève mention financière que je viens de faire, j'ai a consigner ici la mort de .Ifojfo mu* ( duchesse duuail'iérc d'Orléans, armèe dan* les premiers jours de .............. (mile princesse avait beaucoup de CiumaissatHU i assidues, mais peu d amis, et cm-nre moins d'eiiiii'iufa. Suit cwisience depuis lu mort lie ufonsfrur, frère de Louis XIV, fut toute négative düftnt à l'influence dans les affaire* publiques ; elle affectionnait trop le repus d’esprit pour entrer dans les intrigues du iTtnt, JAiddme simait srm ni-, aveu faililes^c; tous les défauts de ce prince étaient à ses yeux de brillantes qualités. Quand on lui parlait de son liberUnuge effréné,, elle répondait: * V raiment, il est bien heureux de pouvoir y suffire ; n cl si l'on dè-ilurait en sa présence les orgies habituelles du régent, elle disait sans s’émouvoir : <■ Il fond ru queje lui conseille de choisir 1rs vins, i»Ces mots naïfa prouvent que h duchesse douairière ne se piquait ut de sévérité pudique ni île sobriété. Un effet, elle eut toujours ou. des aniiinls ou des complaisant»; elle ¡lima Louis XIX assez ouvertement pour qu'un ait pu dire sans mp d’invraisemblance que le récent el la duchesse de Lorraine riaient un peu plus que .e neveu cl te nièce du grami rui. Aussi la princesse palatine eut-elle toujours la plus grande ave rai ou pour unida me de MaiiiLerkm. qu'elle nu désigna jt que par les épithètes de Wyotr t de sorcière, de rïrdrr trufe. L'abbé Dubois dut à la bienveillance de Jfotfame sa place de sous-gouverneur de Al. le duc de Charlee»; l'air libre cl h répulsion de ce petit collet ayant, dd-t n, plu a celle A Itessu idlriuande, qui, en Lût de politesse, aimait beaucoup qu'on s'exprimât el qu’au agit fraifohmnciil. Vieille, la du-chesse douairière parvi u I à détourner quelques émanations de lu re— C0»ltelsS4llce que LaW dcial1 à AL In dut: d’ÜrlMiis. Li’s entrevues de CCI L<-runaif «yen .Wm/nun* avaient lieu le soir a &üiil-Qoiul. Il ne s’y rcmfan ¡ma, à coup S¿V| M|r iC5 &iie3 dR l'Amour, mais les soupers qui Ta UC "ualent étaient délicats, les vins exquis coulaient h îlot? pressés.,, cl puis lu recoin laissante ne savait plus ce qu'elle faisait,

J/ridam* eut toujours des inclinations masculines. Elle portait des perruques d'homme, endossait la fameuse casaque bleue imaginée pour les chasseurs privilégiés de Louis XIV ; quelquefois on la vil, du vivant de son mari, revêtue littéralement du haut-dc-chausse. Son A liesse Palatine enfourchait le coursier de chasse, lui serrait les flancs de son robuste genou, et le faisait Obéir à sa main plus que féminine. Personne ne devançait .1 Sodu me a □ courre du cerf ; elle ma. niait le fusil., le couteau de chasse, la dague connue une autre femme manie l'évcii ta il* Rentrée dans son puláis, celle nouvelle amazone Passait des heures entières à écrire dans te ule l'Europe sans nécessité, et seulement par ma nu1 ru de récréation. Gest ainsi que, de son uveu, elle a fait pleuvoir chez les princes lui princesses de la ebré-lienté quinze ou vingt nulle lettres anecdotiques, CriliqueS, satiriques, ci généra le me ut peu canoniques, sur les événements., aventures, intrigues , scandales recueillis à la cour de France ; elle disait quelquefois, dans les dernières années de sa vie, que sa correspondance formera il su moins vingt volumes in-folio. dfodame était franche jus-qu’au cyiüMiieT sans esprit, sans détour, sans pruderie, Louis XIV disait d'elle que n si ce qu'on appelle duna une femme le tempérament » pouvait prendre une figure, il ressemblerait à sa bellè-MCur. *

A la mort de collé princesse, les spec fades ont été formés pendant huit jours parce qu'elle étuil veuve d'un fil* de France. Le mi d rape, et le deuil sera de quatre mois. Le* méchants ont proposé de graver sur ]a tombe de A/udutu¿ ; Çi-ytT roûïrrré. Celte épitaphe ne conviendrait pas ii tous égards ; car si Son Altesse Royale fut oisive dans lus affaires, le mût de Louis XIV queje viens de citer laisse Cnti'e-voir qu'elle ne l'était pas dans les plaisirs*

A peine les tumben ut île In maison d’Orléans sont-ils refermé h sur la duchesse douairière qu’il faut les rouvrir pour y dépendre son iik„h Philippe est mort à Versailles le 2 décembre, prient mois, à Fàgc de quaranle^nâtif ans et demi.

I e duc d'Orléans n’avait voulu le premier ministère que pour *atisfairc auxobsessimis sa us. doute i tifo renées de scs favoris, qui lui persuadèrent qu’il un pouvait su dispenser d'en être pourvu. A peine l’eut-il obtenu qu’il en fut accablé. Il /tvitti dans ir-î premiers temps au travail; mais la paresse et la di^ijuikm reprirent bientôt leurs droits sur le prince voluptueux. Il n ban donna les affaires aux «eyré-laircs d’État, et sc juta de nouveau dans les dérèglements. Hais sa constitution usée ne prmvail plus les supporter, sa tía iH h s'altéra visi-Idémentj il était engourdi pendant foule la matinée ; sesyem étaient reiujai de sang extravasé; les muscle* de son visage s'agitaient par suite d une i rrł ta rloo orri-cuBC née des CICÙS ; cri nu mu! h tout le physique de Philippe faisait prèvuirnui rnódeeiris une prochaine attaque d'apoplexie. Ils rengageaient avec ¡iiílmirr j se livrer sans retard au régime ei su ri ont h rentrer dans les bornes d'n ne vie r.ijsinujjibk^ lui doummt entendre assez clairement que fa continuation de scs bdhiiudes actuelles ne pouvait manquer de lui être fours te, < Je vous » dirai, messieurs, répondait le duc, que, blnsé sur tout, je inc livre » au plaisir par laisser aller plutôt que par goût ; mais CC laisser aller P a pour moi quelque charme, et curies une vainc Crainte ne m'y » ferait pas renoncer. D’ailleurs loin de craindre une mort subite, a que vous nie faites pressentir, c'est celle que je choisirais s'il était * permis à l'homme de choisir la roule qui doit le conduire nu lom-« beau. Cependant, pour l'hunneur de la Faculté, jeme mettrai très* ■ in cessa mine ni à suivre scs avis, » Quelque* jours après Ia promesse de M. le duc d'Orléluis, Chirac la lui rappel», et lui dît d'im «ccent très-animé qu'il y avait urgence. « Paa trop, répondit Philippe en • riant, car madame d’Avenic me disuit hieran soir que je ne lui • avais pma encore paru si bien portant. Aujourd’hui, dhiilhmrs, je a n'ai pas le temps de faire le malade , j’ai des affaires urgente* qui I. ne peuvent être retardées. Mais lundi, Satis remise, je suis tout à « vous, docteur, et su dieu d'Epidaure, patron des «ignées, des pur-ji galions et des clyslèrts , que je huis autant que la duchesse nia » fumme tes affectionne* u

Au jour dh, le prince,rloin d'être fidèle A sa parole, mongra, pat extraordinaire, beaucoup à son diner; t’habitntte de Son Altesse Royale étant de te ménager pour le souper, qui était sou repas de prćd i faction.

Dans l'après-dîner, M. le duc d'Orléans, enfermé dans son ajipa**-Imnenl avec la ilin hcsse de Phnlsrfa, l'une de- ses maîtresses, riait assis à ctlfo d'elle, au près de la cheminée, cii attemhiH l’heure dt travail avec Le roi* Toulá coup le prince xc laisse lamber sur le bras de mite favorite, qui, le vaynui privé de cou naissance, le renverse doucement sur mui f.inlcnil, m- lève effrayée, éperdue, et cmirl riant fa pièce voisine dm relier du secours. Mais, par une malheureuse fa-falite, il ne se trouvait pcrioniic ni dans cette rhanihèe, ni dans aucune partie de l'apjKn'teinenL Les gens de JL d'I.IrlAsns, sachant qu'il maillait loiijmirs chez le roi par un escalier dérobé, cl qu’à celte heure il n'uvait jamais besdh d'un s, s’éiaienl tous é£.irtés» Madame de Phalatfa fut obligée de courir jusque datis lu emir dc marbre pour trouver quelqu'un. Hîcnlôt le cabinet où le dué élait toujaiire évanoui fol rempli d'une foule empresséet niais lliexpéifoifitee,, et plus d'n tic demi-lteurc Se p.iSSa U va Ut qli’on trouvât un e'drurgîrr;. Enfin quelqu'un amum le valet de chambre de U. te due de Rohun ?

qui se hâta «le saigner Son Altesse Royale après l'avoir fait porter sur son lit. Mais il u'« lait plus temps, Philippe d'Orléans avait cessé de vivre, et la duchesse, qu'on avait avertie, ne trouva plus que le cadavre de sou mari... Eu ce moment, l'horloge dit château sonnait six heures.

On voit, d’après ce récit véridique, le cas qu’on doit faire des propos <le ces méchants qui, faisant survivre leur haine au prince qu'ils ont calomnié pendant sa vie, vont publiant partout qu’ayant préparé un (toison pour Louis XV, il avait par erreur, d'autres disent par l'adresse d’un valet prévenu du complot, avalé lui-même le fatal breuvage. Les mêmes calomniateurs disent que les caves du Palais-Royal sont remplies d’or, tandis qu’il est à la connaissance de tous ceux qui ont voulu s’en convaincre que la succession de Philippe est grevée de neuf millions de dettes, que son fils, le duc «l’Orléans actuel, ; • .romis <l’.<cquiticr par des retranchements considérables sur les dépenses de sa maison.

On vit aussi s’avancer ro maréchal do Vi'. .<rs...

Il est mort avec son confesseur ordinaire, dirent les légers Parisiens en apprenant que le duc d’Orléans avait une femme près de lui à son heure suprême. Sans doute la vie licencieuse de ce prince environnera sa mémoire du blâme de la postérité, comme elle lui mérita celui de scs contemporains; mais nos neveux, plus équitables que nous, écartant l’enveloppe de vices qui déparait ce beau caractère, tiendront compte au petit-fils de France d’une générosité pleine de noblesse cl de désintéressement. Ils admireront en lui ce courage héroïque qui, à Stcinkcrquc, à Nerwinde, à Turin, à Saragosse, montra le digne descendant de Henri IV, sous les traits les plus ressemblants à ceux de cegrand roi. On louera dans Philippe d’Orléans une bonté, une humanité, une clémence qui lui tirent oublier jusqu’aux injures les plus outrées, les plus injustes. On recherchera longtemps dans un rang aussi élevé le savoir universel, l’esprit étendu, la haute capacité qu’on trouvait réunis chez cc neveu de Louis XlV, cl l’amabilité qui présidait à tous ses entretiens. Comme régent, Philippe offrira à scs juges impartiaux quelques actes «lignes d’éloges, surtout s’ils reportent un œil observateur sur l'abîme oh |e feu roi avait plongé la France. L’essai du système dc Law, dans la situation déplorable léguée à la régence, pouvait se faire avec sagesse, l’abus seul devait être prévenu ; l'unique reproche que Philippe ait mérité en cela, c’est celui de s’être laissé entraîner par l’amorce enchanteresse. Du reste, M. d'Orléans, soit par ses alliances, soit par la clémence dont il a usé dans la conspiration du prince deCellamare, renvoyé en Espagne après quelques jours de détention, M. d’Orléans, dis-je, a prouvé qu’il voulait à tout prix la tranquillité dont le royaume avait si grand besoin. La courte* guerre contre Philippe V fut plutôt un moyen de pacification qu’une suite de vues hostiles; l’agression a cessé dès le premier instant des négociations : la paix p’&aii pas encore dans les traités, cl déjà le régent Pavait rendue

aux vaincus. Qui pourra nier la grandeur avec laquelle M. le duc d'Orléans opposa l’indifférence aux calomnies dirigées contre lui, et le pardon généreux qu’il accorda, quand il avait à la main le glaive des lois pour les punir?... Quel autre prince, quel maître de la France eût laissé la vie à la Grange-Chancel ?

Ajoutons qu'on voit s'évanouir, après le plus bref examen , toutes les accusations qui ont été portées contre Philippe relativement à la succession de la couronne. Nul doute que ce prince n’ait eu la pensée de s’assurer ce riche héritage, si la destinée , si funeste aux enfants de Louis XIV, enlevait encore l'arrière-petit-fils de ce monarque. Mais en cela le duc n’exerça-t-il pas un droit qui lui était acquis par sa naissance? Ne se conforma-t-il pas, d’ailleurs, cl à la raison «l'Etat, et à la politique européenne, qui s'opposaient à la fois à ce que Philippe V régnât sur la France cl sur l’Espagne? Or, dans quelle circonstance M. le duc d'Orléans songeait-il a se ménager un accès au trône? Quami le cacochyme Louis XV paraissait près d’en tomber; quami ccl enfant couronné traînait sous la pourpre royale une peau jaune, luisante, collée sur les os. Les mesures que le régent prit alors pour la succession éventuelle étaient donc justes, raisonnables; elles étaient même dans l'intérêt de la nation , qui ne «levait pas rester indécise sur un sujet qui se rattachait de si près à son sort. Quant à l’intention criminelle que l’on a supposée à l’homme le moins capable «le la concevoir, on peut se borner à dire, après le régent lui-même : « Une grande preuve que je n’ai pas voulu perdre mou roi, c'est que «je ne l’ai pas fait. Je ne souffrirai jamais, «lisait souvent le duc, » même au prix de ma vie , que personne attente à celle «le ccl cn-» fant; mais aussi, et quoi qu’en puissent «lire mes ennemis, je ne » souffrirai pas davantage que l'Espagnol règne en France. »

On a choisi pour faire l'oraison funèbre de Philippe d'Orléans un évêque nommé Ponccl de la Rivière, prélat un peu accessible aux

Rretenil s'empare alors du registre, retrouve l'endroit marqué et enlève le feuillet accusateur.

grâces «le la terre, et qui écrivait un jour à une de scs cousines, qui lui envoyait des fleurs par un aveugle :

Recevant le don le plus doux,

Que mon bonheur serait extrême

Si cet aveugle était le mémo

Qui mo fait tant penser à vous!

Il y a dans ces ver» la preuve d'un grami fonds d’indulgence pour les faiblesses humaines; aussi cet Anacréon mitré commença-t-il l’éloge du prince parces mots : « Je crains, mais j’espère... Pour-» quoi, ô mon Dieu! après avoir fait un prodige de talent, ne feriez-«vous pas un prodige de miséricorde?... » Certainement l’orateur sacré ne pouvait pas déployer une éloquence plus conciliatrice; ch bien! M. le duc de Bourbon, devenu premier ministre, trouva fort impertinent ce doute du salut d’un prince, et fil exiler le pauvre

Poucet de h Rivière : tant il est difficile de concilier les intérêts du ciel et les intérêts de I* terre.

Je liens de dire que M- k duc était défit premier ministre nu service funèbre de fc” kduc d'Orléans; il convient d'expliquer comment ce prince ûh revêtu de cette dignité apres le régent, qui, par un jeu bizarre delà destinée, en avait hérité du fils d’un apothicaire de Brive-la-Gaillarde,

Le dut d'Orléang étant mort, M. de la Vfilière conseilla au duc de Bourbon d’aller demander sur-le-champ au roi Je premier minis-tère, que Sa Majesté ne pouvait lui refuser. Le prince, malgré Je peu de goût qifil se sentait pour les affaires, écouta ce conseil, parce qu’j] espi ra devenir aisément le maître de la monarchie avec un monarque de quatorze ans, et parce que Son Altesse n'aimait pas moins qu’un autre le pouvoir el Jes richesses qu’il procure. J/, te duc se rendit donc i m média te ment dans le cabinet de Louis XV ; Rancien évêque de 1 réjus était auprès du roi quand Sou Altesse entra, a Sire, dit ■ Al. de Bourbon , vous » connaissez mon respec-» tutui dévouement à la * personne el au service de » Votro Majesté; je la sup-» plie de me mettre à même » de lui en offrir de nou-* vea tu témoignages , en » m'accordant la place qui » devient vacante par la * mort de M, Je due d’Or-* léans. * Le roi ne répondit rien; et regardant l’abbé de Fleury * il attendit qu’il lui indiquât la réponse à faire au duc : ce que le précepteur fil par un signe approbatif... Cependant le si-lenec continuait, et le cousin de Louis XX ne savait pas encore h quoi s'en tenir. Le pré kit prit enfin la parole : "Vous voyez, monsieur * dit-il, que Sa Majes! w a grec la demandequevot u lui r,ii|i.->, i:l qu'elli: vo m nomme son premier je ii ni sire, ii AI. le duc à, Bourbon avait vu seulement que la première charge de l'Etat venait de lui être donnée par un précepteur; mars Son Altesse savait que cïhii lit une des sages conséquences de la majen ilé des souverains à treize ans. Le nouveau dignitaire prêta sur l’heure te serment de fidélité.

A p ris a voir en régi si ré les actes mortuaires des divers essais tragiques que M. de la Motte aprodui h cl epui s quelques armées, il y aurait de l'injustice b ne pas mention-ner lèpre mier succès qu’ilait obtenu. Je me hâte donc de dire ici qu7n& de Castro a complète* menl réussi, el que cette tragédie a II ire la foule au ThéAlrc-Fran-ęais. Il s’en faul cependant de beaucoup que ccl ouvrage soit irré-prechabie, ci jamais peut-être aucune composition théâtrale n'attira sur son mltCur autant de critiques. Prenant un juste milieu entre lont cc qui a été dit d’outré sut btes, on ne peut se dispenser d'y rcemmaiirc la réunion des passions les pins dramatiques; mais, par malheur , c’cst une marqueterie où l’auteur ne s’est appliqué qu'à rassembler et mettre en évidence de belles couleurs, sans s'occuper de l'effet général qu'elles prodEliraient, On assure même que la Motte a disposé son action sans avoir choisi aucun sujet, ci que ce n'est qu’a prés avoir élevé cet échafaudage sans base qu'il a prié scs amis de lui chercher une donnée historique qui pût s’y adapter après coup. Or, ¡1 0S( résulté de l'investigation des coin plaisanta érudits que les aliuaks du Portugal présentaient un événement qui pouvait s’ajuster ¿ans le catire tragique de ht Molle, et la pièce s’est appelée /nés de Contro X Ilu regle, et malgré Je choix de beaux sentiments que renfermé Ia ^“i/iilic nouvelle, l'auteur n’a réussi à faire que des vers d1 une grí|1lUí- médiocrité. La .Motte a, dil-cn, uu goût décidé pour

|,-i;:, XV QrJamû au p.mnucr mn; -ue d'êcriro Je sa Di«i? \ révoque de Fréjus.


la prose; peut-être est-ce par ce motif que sa poésie est essentielle^ ment prosaïque. * Oui, monsieur, disait-il dernièrement à Voltaire, » en se chauffant au café Procopc, la prose est bonne à tout : votre b Œdipe, par exemple, voilà le plus beau sujet du moude.» Quel » dommage que cela soit assujetti à cette rime monotone qui gàH b tout !... Tenez, je veux mettre Œdipe en prose. — Faites cela, ré ■ pondit Voltaire, cl je mettrai votre Inès en vers, b

CHAPITRE XL

l?t1~17?5.

V dame de Prie mai tresse dc M. te duc. — Ses manœuvres pour s’occuper ceo affaires de l Etat. — J.ei frères Paris, la Vriüèrt, d’AnnenOnvilla, Morrillo, Dodun, Bretanii.. - La montagne en travail. — Cinquante-sept chevalier* dfc

* ï^rdre. — Las re ¡duz-vaus dana la fiarde-robe. — Prétootioii» du jeune du» d'Orléans.— Ceux lent .V. if duc a etnan madamu do Prie.— Portrait de Mit® dame.—Retour de la Graage-Chance! à Paris. — Notice sur a*» courtes européenne». —■ La pensée fil le fromage cia Hollando. — Mariage du ch» d’Orléans. — Abdication’ de Philippe V, roi d'Espagne.— Lenie 1« roi d'apparat. — La jeûna reine d'Espagne et are caméristes. — Fruit* du jé-finitisme introduit de nouveau à U cour. —Lea protestants sont encore persécutés. — Secte dite dos adomif«; ses œuvres. — La pragmatique eanclLon : ce que ci'est. — Famine 4 Paris, — Mort du cur Pierre le Grand. — Encore un mot sur ce prince. — Aven-turcs do Villcboia. — Mort do Louis I**, ™ d'Espagne. — fin veuve revient en France. — L'infante fiancée à Louis XV est renvoyée à Madrid. —. Mademoiselle do VEtruandoia. — Alliance de l'Espagne avM l'empereur et l'Empire. —■ Impôt dit to Cirilanfrèma. — La ni élitaire touchant. — Alaria Laurina La est sur 1# point d'Apouwr te comte d'Es-trées. —Ella devient reine de France. — Un roi manquant de chemises. — L'êi'équo do Fréjus professeur de galanterie. — Portrait de la reine. — Mademoiselle de Clermont et M. de Melun. —■ Fadaises do la cour de Sceaux. — L /híííjctí^ comédie do Vol-, tairo. — Le ballet des Êti~ *ffMi< — Le Chinois à <:ha-i o oten.

1! y avait longtemps que madame Berthelet de Prie, maîtresse en titre de JL b duc, rêvait pour lui le ministère, et pour elle le pouvoir absolu qu rile exercerait en son nom, s’il arrivait à la tête des affaire*. Les Jibaucbes dc M. le duc éfOdéan», dont la continuité ne pouvait manquer d'être funeste i ce prince, dans l’état de désorganisation phy ique où il était entraîné, rendaient le songe de irrite favorite d'uns réalisation probable; elle avait d'avance préparé ses batteries, de onccrt avec les frères Paris, dont L'adresse égalait l’habileté fiuai itère cl le crédit. La Vrillère, ami de madame (k Prie, el pourvu de - i charge nouvelle de ministre de la maison du roi, n’avait aucun aient, mais il ne manquait pas d'audace, et c'etaiun» homme à jelet tu avant aussitôt que l’occnsion s’m présenterait. On a déjà vu que, vedette de l'ambition de madame de Prie, c’est lui qui a donné le lignai à celle de M. fa duc. Cette femme miroite A’é-tail également t mirée des autres secrétaires d’Etat. lyArmenonvillCí garde des .sceaux, courtisan sans principes, versatile, capable de pré variquer à la vue de l’or, s’était plié aux séductions des favoris sou* Je ministère de Dubois; sa conscience serait la très-h uni ble servant* du crédit qui le maintiendrait en place et l’en ri ch irait, MorviHc, '-.la du garde des sceaux el ministre des affaires étrangères, ne paraissait pas moins disposé à se prêter aux vues de madame de Prie; vendu à l’Angleterre, il avait promis de faire acheter M. de Bourbon poi cette puissance, et d’obtenir à Son Alles.se la pension que le cibmc( de Saint-James faisait à Dubois. Dodun, contrôleur fpWral. nes< prêta pas au»i aisément que leu autres secrétaires d’Eta taux vues de

fa fevnrïh' i fêtait rcpembint relut qu’il luí importait If plus de duminur... ; ¡i tenait les clef* des eoffrw royamtłł Voyant pu déduire d';'1mnl cr ministre* elle prit le parti de l'intimider, en protégeant ] ri Hiiverncy, qu’elle pouvait d'un moment à l'autre pOUMCT an cru i nic général. I Jochí n capitula t nu moment où j'écris, il «t devenu le plus humble des serviteurs de madame de Prie; c'est non phi-; :- sidu eornptaM.ml, son valet de chambre, an besoin mémr son uimrriur. fournil à Brcteuil, l'ambitieuse dame le soumet a d'autres titres : il y n futro eux un accord plus intime que celui de l'intérêt, (imd il ne sera jaunis fait mention en prúscncc de V. te duc.'Pelle i .i h il imposition des rouages du ministère au montent où M. de I hiIhui devient Je moteur de cette machine compliquée, que ma-i.nue de Prie diriger;! plus que lut„. Nous verrons les résultat*.

Le congrí1 * de Cambrai vient de finir après quinze mois de confé-riii'us. (ht eroil pcul-êtrc que tous les grande Intérêts de la chré-tii'uir ont r|r réglés dans une assemblée si longue, ou les puissances du l'Europe ¡ivoirin envoyé les plus lins politiques de leurs cabinets; i li bien J tant cl sans doute de si beaux discours se sont bornés ii invehir le roi d'Espagne, ou plutôt don Carlos, son deuxième fils, du. I. als de Toscane, de Parme et de Plaisance, ensuite :i régler le cérémointal des tètes couronnées selon le plan arrêté au congrès d'U-irecht :

La mçnUgna on travail enfante une muría.

Je ne sais si c’est h l'occasion de cette importante conclusion di-phumi tique qu'il y cul, le ï février, une pramolion de chevaliers de Perdre; mais jamais, an tcmp-< où la noblesse méritait Je plus de récompenses, on ne vit à la fois autant d'él us : il y en eut cinquante’ s< pi. il est bien dommage que Ihibuis soit mort; lu cordon bleu lui j-cM-mùl de droit dans celte n unii lin lion : lu moitié au ruai ns de ceux qui s'y trouvent compris sont de la force de celte défunte Eminence ;■ ir les mœurs ci la probité. Vivent lux SüUvci'aHK majeurs à ireuc ODS 1

l.üLW de Fleury élève Louis XV tu sein d'une grande conti-ncncc;á peine s'il peut regarder du coin de Pçril ks jolies domes qui déjà essayent de diriger vers lui les feux croisé* de leurs pm-iHIus noires ou bleues, et toutes les gorges qui approchent de la tour sont rigoureusement consigo res daos leurs corsets.

Cependant, h quatorze ans accompli*, l'adolescence commence à recevoir quelques avis d'une nature nouvelle; il se développe ù ccl âge dans l'individu, homme ou iriunic, un bronili d’d pa licitement, de commun ica lion, d’Intimité, que les ruin mibisseut comme k renia des humains. Ccl avertissement, celle velléité, cul appétit, n'importe le nom, ne sympathise point avec de» chrvmv blam * , et Limi» X \ , qui l'éprouvait, n'avait nulle envie d’en faire confidence à son vieux précepteur, il lui eût semblé plu» naturel de a'en ouvrir à l’une de ces charmante* créature» qu'il apercevait à la chapelle, ou qu’on taisait passer devant lui comme dea ombre* ; niais il n’y avait pas moyen, et, à défaut de ces êtres fugitif*, k roi l'umdu aux jeunes gens que leurs charges retenaient auprès de m personne. MM. de la 4rél nouille . d’Epcrnon et quelque» autre* écoule relit d’abord le® peines confidences dn jeune monarque; il* lui apprirent ensuite te* causes des effets qu’il commençait à soupçonner, et l’on ajoute que ce» professeur*, bercés des principes infâmes que ta regeni avait presque toléré*, infestèrent l’imagiuctton du roi d'une horrible hé-résie dans un culte qu’il ne connaissait point encore, et qu'il* lui Ôtèrent L'envie de connaître pur. Des rendez-vous dans une garderobę du Su Majesté, que protégeait nu valet de chambre, furent longtemps ignorés de Fleury; mais enfin il les découvrit, ut parvint à y mettre ordre.

Cupe ¡«tant, au début du ministère de M, de Bourbon, le duc d'Or-lia il s, colonel général de l'infanterie, qu’on avait introduit depuis quelque* mois dan* les affaires, exprima ¡issus ouvertement son uté-coulciitemcni d’être dominé par un prince qu’il regardai! comme sou inférieur, et sûus le rapport du rang et sous celui de* capacités. A ce dernier égard , le régent avait pourtant dit plusieurs fois à son fjb qu’il ne serait point un personnage supérieur; ou avait même ente ndu le prince défunt dire en pleine assemblée à l’héritier de son nom : « Sachez, mon lili, que vous ne serez jamais qu’un Innumic » homme. « Mmgré celte prédiction paternelle, le prince s’aide de tout on crédit pour supplanter .1/. te une au premier ministère; mais zi M. de Bourbon ne peut opposer aux prétentions de M, d'Orléans que bien peu d'adreue et d'esprit, madame de Prie est la pour sup-pléiT ù rinsufTi^uncc de son nmmil. Faisons connaître plus pnrtiun-iièi cmcnt cette intrigante, qui, par malheur, joue déjà un trup grand rote du ni les affaires de l’Etat. ,U. te duc venait de perdre ta femme, morte eu OÎO des suite* de ta petite vérole, après avoir exerce une faible réciprocité de* infidélité* de ton mari avec le marquis du Chihta , qu'elle avait, dît-on, converti au tulle du ta beauté. Le prince, devenu plus librę, rempli! non hdlei de maîtresses eide fa-vorhqiiî Louru tour excitèrent son humeur licencieuse Le marquis de Ncslc, l'un de* roués de Ai. te duc, lui avait fait autrefois l'hom* inape de sa propre femme , ce fui la première conquête du sexe qu'il v"¡¡iqi Lieu taire; vint ensuite madame d’Au-.sy, pais lu marquise dp

Prie, dont Sou Altease fit ta connaissance au bal de l’Opéra, vérR table bazar de beautés, où chaque jour le? appas se vendent au plus offrant. La marquise, dent fente la personne est un composé des plu* rare* attrait*, de* grâce* tas phi* charmantes, eut bientôt un empire despotique sur le prince, et cela sans avoir paru le prendre. 11 y * dans cette femme un air de tondeur el de naïveté qui séduit, qui enlace, dans le temps où l'on croit m volonté non-seulement innocente, main incapable du moindre larcin. Elle est d'une fausseté d'sutmit plus dangereuse, qu’elle simule mieux la franchise, l'abandon el la douceur. Sous ces voiles si habilement étendus sur son naturel, mettante de Prie «che une femme cupide, violente, Libertine jusqu’au cynisme ; jamais enveloppe plus séduisante n’n recouvert pin* de vices, plu» île perfidie. Mais, je le répète, celte favorite tierce avec un tel bonheur le grand art de fasciner, que tout récent* ment elle fit croire à .W. te duc qu’elle avait h lui reprocher nu finiente présent, lorsqu'elle était la coupable, et lui la victime.

Le premier ministre ne pousse cependant pas fa bonne foi jusqu'à croire que fa marquise lui soit rigoureusement fidèle; initia, par lu temps qui court, ou proclame à son de trompe In vertu d'une femme quand le nombre de ses amants u'excéde pas Ja tkrui-doustnie. Il faut un peu aider à la lettre pour que celte pauvre vertu ne soit ¡ns tout à fait un Cire idéal : les moralistes imitent en cela 1rs peintres, qui prennent dans un modèle ce qu'il a de beau, ut créent le surplus de la perfection. Or, NL /h duc, en accordant à 1™ sagesse llena mata tresse une latitude de trois ou quatre intrigue*, s'en dédommage, dit-on , par un eu mm ere u fort tendre avec un M, de Livry, son gcu* ............ . qui, en faveur d'un si noble service, vient d'obtenit le cordon bleu.

Avec mi adversaire tel que moderne de Prie, les prétentions de M. le duc d’Orléans ne {mitvsieiit fournir une longue carrière; aussi fin-! nt-elks promptement paralysais, cl depuis quelque temps elle* «'exhalent en vaine* déclama U» n* qui ne sont pas même écoutées.

L’auteur des l’hilij>piij'.‘M. ta Grange-Chancel, est de retour i Paris, où il aurait pu revenir depuis longtemps, s’il ne se fut pas amusé b faire ta victime dans lus cours étrangères. ( hi sait combien le rigent était porté il l’imlulgcnce , et le pmite , pour se donner de l'iuipnrtaiicet a fait grami bruit d’une disgrâce h Laquelle personne ne BangEUil phi*.

Aprè* avoir passé quelques moi* dans sn prison des îles, Sainto Margiteritc, la Grange con........ à I I trouver un peu sombre; il fit amende honorable à la cour du Italais-lkyal, et obtînt tle Itair cu échange dc snn repentir. Du lui avait permis de se promener deux heures danił H journée : un udrT l'ai.teur dru PAZ/f/tp/^iirs eseista la pcriuiftioti, il ai*|>ariit, Philippe, averti de celle évaaùni, dit qu'elle était de bonne guerre, Sun Altele huyale eu rit, quoique Dulmj* voulut faire punir le gouverneur des îles Sainle-lLuipiurin-, rr Kah E * wiigc donc, Itahbé, répondit le fégcni. qu il s'agit d’un homme u qui n’a conspiré qu'en vers. ■» L'ancien page de rumíame de Conti *c iùin|;i en Sardaigne, tnt Vtator-A médée l'accueillit, par un cl ci de cette propension qu’ont fe* princes a favoriser les rebelles d'un autre pap quu le leur, ce qui prouverait presque que ta rimiiviitad hile Urgence est plus naturelle entre les nations <|uu fa bonne. Mai* h Grange ne tarda pas de recevoir de fa duchesse du Maine une mk-sion qui l’envoyait à .Madrid conspirer contre ta régence. Le dévot Philippe \ reçut parfaitement notre libcHiste ; il le paya bien po^r écrire en vers et en prose, tant que la cour d’Espagne fut mal avec celle de France; mais à peine ta irai lé .le I TîO ùmu-il signé , que Sa Majesté Catholique fit enjoindre au poêle do quitter sus Etals Cette injonction ne surprit point la Grange , il connaissait les allures de la reconnaissance de cour. L'auteur des PMippfquiei, réfugiées Ilot-lamie, se fit naturaliser Holtanitais. Malheureusement fa pensée avait alors à ta Haye un cours moins favorable que le fromage et les harengs fumés. Le poêle transfuge courait lu risque de mourir de faim, lorsque Auguste, roi de Pologne, l'appela dans ses Emis: il allait s'y rendre et se faire au besoin Polonais; mai* ¡ayant lu un mrtin dans une gazette que le régent était mort, il se décida à revenir en France, où la poésie l'emporte encore sur le fromage, bien qa’elJe ne fasse le plus ordinairement ri........ que ceta.

Pour lùuII ci de porvenir à un meilleur régime, la Grangc-Cbiiuerl fit offrir ù .1/. te uuc de lui livrer tous les renseignement* qu'il uvait recueillis de swi commercé avec les ministre* étrangers, ........erce qui dûs ce moment méritait de prendre un autre nom. La propia sitien parut mu faim na nie, même à madame de Prie; te premier mL uislre fit répondre au poêle n qu'il rengageait à faire des tragédies, • afin de mettre k roi i même d’encourager un poète, au Lku do » ricojupeiiser des communications d'une nature peu honorable, »

Mécontent de celle réponse, ta Grange, qui s'était cru presque on homme d’État, vit qu’on le prenait pour un espion, et Là semaine dernière il partit pour Je Périgord , ou puut-ćlre il va méditer quelque nouvelle Fftïitppiquc contre Jf. te duc.

M. le duc d’Orléans, u’ayan t pu deve ni r premi e r m i ni ^ t re, a con sen ti à devenir époux, ce qui offrait moins de difficulté, l a duchwe sa mère, qui désirait lui voir fo.’mcr si líulwh , pour être débarra ■■. £

d’une représentation qu’file délestait, fil demander au prince tic Bade la princesse d'Ar'^ladt, $a fille; elle fut accordée, et M.d’Ar-genson , chancelier de feu le rqpüit, épousa celte jeune Allemande par procura lío in La tlucheiM de Villars-Brancas alla recevoir h fiancée h StrasJi^uirgt AI. le due d'Orléans l’attendait à Ckilou s, où le mariage fut conclu le ]£ juillet. La duchesse a de la beauté, de H grâce, de ^innocence,., lu las ! ! !

Au milieu dc.ł réjouissances qui eurent lieu à Versailles et a Paris a l'occasion de ce mariage , on apprît hier que Philippe V . roi d'Es-piiguCi après vhigt-qiuiire armées de règne, s’est démis eu Faveur du prince des Asturies, son fils; ce prince a pris le nom de Louis k\ Le peiîl-fih de Louis XIV t allciiH d'une mébiLTColic sombre elquin-leuse, qui lut rendait tu travail insupportable, s'est décidé tout à coup à abdiquer, cl s’est retiré nu cbâleau dc Baisait] avec sa femme, «Mi confesseur cl son ministre de con l’uni ce, qui, du fond de celle rciraiie, commue de gouverner l EtaL Don Louis n’est donc qu'au foi d'apparat; la représentât ion souveraine reste à Madrid, niais le pouvoir émane du château de Balsain. Ce n'esiqu'à ce pris qu’il a clé possible de fai ri! consentir l'impérieuse Elisabeth a descendre eu apparence du troue, Cl à dérober aux y eux de h nation lu déplorable situation de Philippe V.

Lu tille de feu le régent, aujourd'hui rrinc d'Espagne, a reçu au l'a litis-Boyal la même éducation que Ira princesse a ses sœur*, ¿'est-à-dire qu'au lui apprit à parler sans mesure, a agir sans réserve ci à inéprtacr non-seiiLemcnl rétiquette, qui iikst qu une pclilcssc juchée sur de* échales mata lea bienséances, qui sont des nécessités dans une spciétc cix iLséc. Lml que la princesse des Asturies s’éiait trouvée Cli pn sruce du roi cl de la reine , elle axait coutcnu ses penchante trop libres , elle s’ulait eilurcèr de comprimer scs caprices; mata des que Philippe \ eut abdiqué, et qu'elle se vit ruine , elle donna l’essor il ses prlidiante impétueux. Ilouée de passions plus précoces rnccire que celles de scs sœur», la jeune souveraine, à peint1 âgée de seine ¿os, attaqua tout caedles de scs caméristes qu>Jk jugea passim niées, cl leur demanda ces leming uagtis de complaisance que tant il* jeunes religituisca accordent! h l'abbesse de Chelles. S» Majesté fui presque généra ktncnl écoulée; des scènes scandaleuses troublèrent le ai-kjic* des nuits dans le palais dea rois uasiiljaus. Li vieille comtesse d’A nantira, première amórtale, dont les sens refroidis ne conte-taient plus de tels dérèglements , osa [miler à la reine des heures du CQUcher, qur lo cèrèiiLuuud i’*p.i|;iiyl ur i»crmunaii pu de retarder. Sa Majesté ri) au nez du sa c^mururu wa^r, qui. eximia de raisin,, trouva l'étiquette hien autre meut violée par celte liberté. Moitié devoir, muiiiè vengeance, mudatne il1 Altami™ fil son rapport au roi, Il ht expliquer deux fois le genre de scandale auquel la reine sc livrait, Cl qu’il ne comprît pas encore après une répétition a laquelle IbctHkèlc duègne s'éuil prêtée en baissant les yeux.

* Alais, comtesse, dit-il enfin, il y a donc parmi ces dames des hommes déguisés ?

— Eh ! mon Dieu, non, sire, elles s'en passent,

— Je ne comprends absolument rien à cela, madame.

— Ni moi non plue, sire.

— il faut convenir que ces princesses de la maison d’Orléans ont le diable au corps.

—- Je ne dis pas lo contraire à Votre Uji'atta “

Don Louis aimait » rem me , muís il crut devoir à l’honneur du troue de lui faire subir (me pénitence ; il la renferma huit jours dans un château, et profita de son éloignement du palais pour renvoyer toutes les beautés lesbiennes qui s'étaient prêtées au goût de la reine, plus étrange encore en Espagne qu'eu France. Douze caméristes furent congédiées, le roi ne laissa» lu cour que dea daines trop âgées pour attirer le soupçon ou reconnues patentó s. femmes vertueuses. I ne reine de seize ans exerce une puissante séduction sur un roi ¿a dii-scpi; après avoir subi son châtiment, colle-ci excita par scs cn-resso ce genre d'indulgence qu'un jeune homme est rarement le ni il dre de refuser à une jolie femme, quand clic n'est pa» depuis longtemps ta sienne. Tout fut oublié; mais Oh $3)1 combien k naturel cha&sé revient vite* ^cu de jours après le pardon conjugal, la princesse se permit de nouveau, muta mystérieuse meut, quelques petite divertissements enfantins avec d'autres daines de son Age.

Ces aventures ont suivi de si près l'abdication de Philippe V, que des lettres piinicubnrei les oui apprises a Paris en même temps que P»unL„fadeur de France y notifiait l'avènement de don Louis ąp troiiy ¡rEspdgijc. La reine n'a pas perdu de temps pour.se livrer n eus pelitre récréations souveraines.

1^* jésuites sont parvenus à donner au roi un confesseur de leur robe, nous, ne devions pas tarder de voir les fruits de cette mesure, Cl les voici. Loui* xv , par un édit très-sévère, a interdit, sous de grandes l'eue*, HllJ protestante, l’exercice de kur religion ; les biens des relaps ^rom confisqués. Cl la nié me ire de ceux qui mourront hors de l'E^ltac «s™ flétrie, |l ne manque plus i eus nouvelles dtapo-sil łona que I appareil j^, dragonnades; les .unes dévotes ne désespèrent pas, d'obleilir Ce moyen CriryietkE de la Uéólu monarque. Sur les plus vivos re présentai^,s |jc l'Alsace, tes habitants de ente primee sont néatunilllis Ciempiés, ¿es rigueurs tic l'édit, attendu, que la conservation de leur culto eut garantie par Ica traités qui ont

réuni l'Alsace à la France... C'est fâchent : ou ne pourra ni emprisonner. ni déshériter , ni lapider les AIaciers à l i plus.[faillie gloire de Home. IJ y aurait de l'Injustice à faire tous les ho nu miry des íüHtfrs p ruse ri pl in u s qui st renouvellent an jésuite de Ligrtières; Ni ici ri; évêque de Fréjus y a plus de part que ce enitfesseur, ( e même atibé dc F kury , qui, SOUS la régence, se flottai! d'être ennemi dis partis Cl gallican avec sincérité, SC montre aujourd'hui dispuse à continuer 1rs manoeuvres de k Tellicr contre les calvinistes et 1rs jaiisrntatri;. J’Jcury, si simptr, si modeste en apparence, cache une ambition qui n’a besoin que d'être adroite pour devenir heureuse. Ce précepteur aspire depuis longtemps au premier ministère, mais il a senti qu'il ne pourrait encore lutter A forces égales avec AL k dur pour le lui disputer. Il s'est donc borné à laisser voir ait prince qu'il tenait celte charge de sa main, sc réservant pmt-èlrr de lui enlever un jour ce qu’il parait lui donner aujourd'hui. Cependant Fleury n'a point laMé ignorer h M. de Bourbon que, dans l'intérêt de notre sainte religion, ¡I désirait conserver la direction des affaires de l'Eglise ; qué ci: soin était le seul prix qu’il réclamât de «es lions offices. 1f. ta dur, trop peu subtil pour voir que la réserve en apparence, imite pieuse, toute spi ritttclk du cauteleux pretal, pauvtiil cillai tuer mut le pouvoir, accorda bien vnlunliers à Fleury les Mh ¡butions qu'il demandait, ait ri bit lin ns auxquelles Suri Altesse ne tenait guère. II. de F réj u& h'c 111 p rcüsa tic profiler ik celle rouerai un pmi se lier avec ksjê&uilcs, ihnii 1rs inh-igiics pmn'aicril le servir. D'dll iiilrp < ■■!■■, b' pricifique Innocent '111 était mort au muta dr mars, BéuUii XlH l>ii succédait. Ce pontife, disposé a f.drc stniir pr^Homml lu Un ni du ciel, cl qui montre une pirléâcn-, impérieuse . ce -rrspimd avec le précepteur «lu roi; il lui a drm.nidi' lu s<niiin is-.imi df* p-olr-tauts, lui taisant entrevoir en perspective le chapeau de cardinal p^'r prix du succès.

Ou a vu comment Fleury s'est mis h Pieuvre, et déj* pinceurs milliers de culvinisles ont quille lu France pour se rendre eu Suède, ou les appelle un édit hospitalier. Osl Ainsi que nom allmis eue ire Vnir notre industrie, mure ........créé s'appauvrir dc res+aome* et d'iiilplllgences. tamlis qiPà la VOIX d'un taimlumu rcufiíss-iinl , la France sera de nouvcitn livrée s la discorde rcligu'ine, plus terrible

que tonies les guerres politiques.

A 01Ci Ve 111 r une seule qui d U inniils IIC Vulll ta morl ile pi snnru 3 il se fortin dernièrement en Anrmaiidie une ns^eialian dont le-,ipù-ircs avnlciJi pris le nom d'1 "kmj/es; ita $e moiilrnii'iii n is eu puni e, prèle» du ni nue ta première des cru ici il ion s vi rita bk me ut religic tses er^Ji rit sc depbuirret ri. i^nic# les Vituin s ■Ir' la Irrrc. lí i J dire n«c ce poinl de doclrhie éiiU prei-im ¡.„t ,.r,. secijurua au iimi. d’août, ce qui donnait à leurs argumenta un efrmnr di^re je crm-viclion. On doit présumer qu’au imita de janvier la inórale des aJ^, tnûri composera avec la Vullilé des vêlements. (,>nni i|u d CI) «oit, une fouir de cita croyante te rendit Cli enquiñe négaiif .tans un Village du paysdeCaitx, oh, pendant que les jwiysann iravailtakiu à ta moisson, tíos mkmrks voulurent faire des ue^Ms d'un lulu nombre de jolies Normandes. Ils tra c .i ¡ Un ieu i de Imil kur |uiux.rtr . ■ il te initiation quand les maris revinrent des champs. Les cites du uttuyeeu culte furent, común..... le pense bien, troubles par les iuirvciwrita, a 11ujnph il fut impossible de taire comprendre ta itnuiidre ji ul¡e du dogme orkmife. Les incróduJes villageois, sans rrsprn pour J'office et les officiants, les saisirent, rl les ayant all.iehrs derrière des rhatu. relies mielées, ils leur firent traverser k village en lt> rreùudiùsaut à grands coups de fouet, do ni l'application immédiate cl ut un 1er-ribk argument contre la prétendue Slipcrfluilé des iubita. Les il i-gclJés curent beau crier qu'ils étaient dus gentihhuiunirs du voisinage, celle déclaration ne fit qu'augmenter Ibndcur des lkigeltnni.. Les pay&aru conduelen ni, joignant l'ironie mit coups, dirent mit pauvres ^¡amii^f! qu'eu déposant les pompes de ta terre ils avaient dû renoncer Jim distinctions., que Js nature ne connuiaśait point de hianquia, et que leurs litres ètairtil restés chet eux avec leurs dentelles et leurs pourpoints galonnés,.. Si le régent vivait encore, il rirait beaticoirp dp cette représen latía n en grand des saiiirnaks de SitinLClûud, dont quelque scieur aura sans doute voulu, pour sou malheur, essayer la célébration en Normandie.

Tandis que l’abbé Fleury persécute de nouveau ka protestanta pour conquérir la pourpre ci le premier ministère, une grande mesure politique, prise par l'empereur Charles \ L rem phi EAlktuigne de clam enrs, et va ranimer peut-être tes lirendons'a peine étei nu des-guerres européennes. Ce prince a fait publier, le C décembre présent mois, la praÿmatfqu* suw.dńm, par laquelle l'indivisibilité des Etats de l'empire est proclamée. D'après celte lui, les royaumes et principauté* sur lesquels Charles règne maintenant passeront eu entier, après sa mort, à l'aiuc de ses entants niiks, ou, au défaut de celu i-fa, * $es frères, dans l’ordre de plimogé ni ture; au iktaut de mâles ces mêmes Etats reviendront aux filles de Sa Mdie^lr, que la jj.crji;fjjufiyuir sune/jioi admet à l'héritage de la courmiue impériale. Au détail! des entants males et knielka de la branche régnantei fa succession, toujours indivisible, pussera ;mx filifs dc f a 1'.-!M " '■nr Joseph* Enfin, an défi ut de ros deux lignées, la cour .u»1’ 'l'I1-1 ■ : 'ii-dra, sans partage, » Ni née dea secuta de l'empereur. Lu plupart dea

princes de l’Europe, qui prétendent avoir des droits à l’immense succession autrichienne, se disposent à protester contre la pragmatique sanaiun, prétendant que Charles VI n'a pas le droit de disposer à son gré de ses Etats.

Cette grande affaire, qui occupe beaucoup de puissances au delà du Rhin, ne nous inquiète guère en France au commencement de l’année 1725, quoique nous ne puissions pas être indifférents à ce que l'Empire demeure à jamais une monarchie colossale; mais une calamité actuelle nous distrait des appréhensions dont l’objet est encore à venir . l’impéritie du gouvernement de .1/. le duc a laissé frapper les Parisiens «l’une affreuse famine, qu’on eût prévenue avec plus d’adresse, surtout avec plus de fermeté. Sans doute l’intempérie des saisons en est la première cause; mais en France, où la terre produit dans une année la nourriture de la population pendant trois ans, ce n’est jamais que par l’œuvre de la malveillance que les habitants peuvent être privés de pain. Il en est ainsi celte année; le peuple ne jeûnerait pas si le ministre, plus prévoyant et plus sévère, eût su arrêter les accaparements des hommes avides qui spéculent sur la misère publique. Après les avoir laissés resserrer impunément les grains, qu’ils vendent à tel prix aujourd’hui que le pain vaut dix sous la livre, l'autorité sévit contre les infortunés qui se révoltent parce qu’ils souffrent... Ils demandent la subsistance, on leur donne la mort : déplorable effet de l'imprévoyance des gouvernants! il ne leur reste que la ressource d’èlre cruels pour mettre un terme à l’extrémité qu’ils ont amenée pour avoir été inhabiles... On a déjà pendu trois hommes... Vaine sévérité ! le cri de la faim dominera toujours la menace des lois, et l’homme qui manque du nécessaire redoute peu leur glaive.

Les Russes viennent d’être frappés d’un malheur presque aussi grand que la famine : ils ont perdu le 8 février leur czar, Pierre 1", et les bons souverains sont si rares que la mort de ceux qui furent tels peut être le signal d’une longue calamité. Catherine Alcxina, que ce prince avait fait couronner czarine, règne aujourd’hui sur les Eusses. Pierre le Grand mourut d’un abcès à la vessie, qui, comme la maladie du cardinal Dubois, était le fruit de la débauche. Ce monarque, ainsi que je l’ai dit ailleurs, avait de grandes qualités, sans posséder peut-être une seule vertu. Supérieur à sa nation par scs connaissances, il en avait conservé toute la barbarie dans scs mœurs. Pierre était féroce jusqu’au sein du plaisir, et la grandeur n’était en lui qu’un orgueil impérieux. .Mais les vues de cet homme si peu civilisé étaient vastes, généreuses : la Russie lui doit l’honneur de compter parmi les puissances européennes, et de faire asseoir scs ambassadeurs aux tapis de nos congrès. Avant le czar Pierre, les Etats qu’il gouverna ne taisaient point partie du système politique «le l'Europe; le nom de la Russie parut pour la première fois en 17 IG sur les almanachs des cours. Il est donc impossible de refuser une place parmi les plus grands souverains à celui qui se sentit pourvu d’assez de force, d’assez de résolution, d’assez de persévérance pour se créer lui-mème, afin de créer ensuite sa nation.

Voici une anecdote qui prouve que la raison d’Etal exerçait une telle puissance sur le czar Pierre qu’elle pouvait dominer même sa violence,qui cependant était extrême. A la lin du règne de Louis XIV, un gentilhomme breton, nommé Villebois, peu favorisé de la fortune cl doué d'un grand courage, exerçait ce dernier pour tacher de vaincre les rigueurs de la première : il faisait la contrebande sur un petit bâtiment qu’il commandait lui-même. Cet intrépide marin naviguait par les plus gros temps avec une grande habileté; jamais les gens de la ferme ne pouvaient le prendre en défaut : c’était, pour me servir d’une expression marine, un véritable loup «le mer. Un jour cependant il fut arrêté; mais il se sauva a la nage du navire sur lequel on le tenait captif, et se réfugia en Hollande. Dans ce pays, Villebois luttait tantôt heureusement, tantôt malheureusement contre la destinée lorsque le hasard le lit rencontrer sur un petit bâtiment avec le czar Pierre, qui étudiait alors en Hollande l’art de construire les vaisseaux. Tout à coup une tempête se déclare; le danger devient bientôt imminent. Le pilote, tout Hollandais qu’il était, péril la tète, et, se jetant à genoux, implore la miséricorde divine. - Olc-toi de » là, capucin, s’écria alors Villebois en s’emparant de la barre, je » vais t’apprendre ton métier.» En effet, notre Breton dirigea et commanda si bien la manœuvre que le bâtiment et les passagers furent sauvés. Pierre le Grand, debout sur le lillac, cl incapable de frayeur, avait observé froidement Villebois pendant la bourrasque. Il s’approcha de lui quand le danger fut passé.

« Vous êtes, lui dit-il, un homme intrépide et de résolution.

— N’importe, voire conduite m’a charmé et votre humeur me plaît.

— C’est fort heureux! répondit ironiquement le gentilhomme à son interlocuteur, dont les simples habits n’annonçaient point un souverain.

— Plus heureux que vous ne pensez peut-être, reprit Pierre le Grand avec un sourire. Quel est votre état, monsieur ?

— Je n’en ai point,

— Mais votre vocation?

r- Colle que m’indiquent les circonstances et la nécessité.

— Le hasard peut vous avoir favorisé aujourd’hui : voulez-vous servir la Russie?

— Pourquoi pas? l’on dit que le czar Pierre est un bon b.....

— La flatterie est naïve. Bref, je ne suis pas mal à sa cour, et je me fais fort de vous y faire parvenir.

— A la cour? non, je n’aime pas ce pays, quoique j’aie l’honneur d’être gentilhomme. .Mais si le czar veut m’employer à bord de se# flottes, je suis à lui.

— Je te prends au mot, tu es capitaine de mes vaisseaux.

— Quoi! sire, c’est à l’illustre Pierre lui-même que j’ai l’honneur de parler...

— Ne change pas de ton, je n’aime pas plus que toi les fadeurs de la cour... Je hais le musc, et la fumée de tabac me paraît exquise.

— On m’avait bien dit que Votre Majesté était un luron.

— Charles XII en est convenu. Viens me trouver dans trois jours à Sardam, je te donnerai des lettres pour mes ministres; lu iras m’attendre à Saint-Pétersbourg, et je t'y rejoindrai dans trois mois. Bonjour. »

Villebois ne manqua pas au rendez-vous; Pierre le Grand le reçut avec bonté, lui remit ses dépêches, y joignit de l’or, et quinze jours plus tard notre Breton débarquait à Kronstadt.

De retour dans ses Etats, Pierre le Grand employa Villebois avec avantage; bientôt il lui donna le commandement d'une escadre de galères, et le trouva toujours au-dessus des devoirs qu’il lui imposa. Souvent même il arrivait au czar de confier à ce Français des missions étrangères à la marine; il s’en tirait avec autant d’intelligence que de fidélité. Peu de temps après son second mariage avec la pauvre Livoniennc qu’il éleva au trône, dont il vient de lui laisser l'héritage, Pierre chargea un matin Villebois d’une commission secrète pour cette princesse, qui était alors au château de Slrclemoitz. Le marin aimait l’cau-de-vic; il en but d’autant plus immodérément en route qu’il eut à se prémunir contre un froid excessif. En un mot, le commandant des galères était ivre quand il arriva à la maison de plaisance. Tandis qu’on l’annonçait à la czarine, Villebois attendit dans une salle excessivement chauffée : le passage subit du froid au chaud acheva de l’étourdir; son ivresse était complète lorsqu’il fut introduit près de la souveraine, qui était au lit, et dans une parure plus que négligée. Catherine ayant fait retirer ses femmes, ordonna à Ville-bois de lui dire ce dont il s’agissait. 11 commençait à obéir; mais la vue d’une femme jeune, belle et peu vêtue, compliqua soudain l’ivresse du marin d’une autre ivresse dont il ne put se rendre maître... Scs idées se brouillent, sa tète perd; le malheureux oublie le .uj<i du message, le lieu où ¡1 se trouve, le rang de la femme devant laquelle il est, et, se précipitant sur elle, il se rend coupable du plus audacieux attentat. Catherine appelle, cric, se débat... On vient; mais tout ce qu’on eût voulu prévenir était consommé. Les gardes se saisissent du gentilhomme français; on le jette dans un cachot, où il ne tarde pas de s’endormir aussi tranquillement que s’il n’avait rien à sc reprocher.

Cependant Pierre le Grand, qui n'était qu’à quelques milles de la czarine, fut promptement informé de la conduite inouïe de Villc-bois; il accourut pour consoler la princesse, et sans doute pour la venger. Elle était dans un état si déplorable qu’il fallut recourir à la main des chirurgiens pour la guérir des suites d'une tentative sans exemple sur une souveraine. Pierre fit ensuite amener devant lui le commandant des galères, encore à moitié ivre.

« Je t’avais chargé ce matin d’une commission, lui dit le czar avec calme.

— Oui, sire, répondit le marin en cherchant à rallier ses idées, et sans doute j’aurai exécuté les ordres de Votre Majesté , mais diable m'emporte si je me rappelle comment.

— Tu les as étrangement dépassés, mes ordres! dit Pierre en regardant Villebois d'un œil étincelant.

— C’est possible, sire; celle eau-de-vie, ce froid, et puis cette chaleur de poêle...

— Misérable! as-tu donc oublié l’attentat que tu as osé commettre sur la personne de la czarine...

— Eh! mais oui... je me souviens... Mille sabords, quel coup!... Mais Voire Majesté a un excellent damas turc, ainsi...

— Tu viens de prononcer toi-même ton arrêt.

— Sans doute... décapité, et cela sans autre forme de procès... Mais j’éUis ivre quand j’ai commis le crime... Je prie Votre Majesté de ne pas me manquer.

— Mc prends-tu pour un bourreau?

— Du tout, sire; mais, en pareil cas, je ne voudrai# confier à personne le soin de répandre, d’épuiser le sang du coupable.

— Tu es plus barbare dans ta résignation que je ne le suis dans ma vengeance... Ton crime fut un transport de l’ivresse; lu m’as été utile, je ne t’enverrai point à la mort... Va ramer sur les galères que tu commandais.

— Galérien, moi!... Ma vie appartient à Votre Majesté, je ne lui dois pas mon honneur.

— Villebois, as-tu respecté le mien? s’écria Pierre avec un terrible éclat de voix.

— Sire, c’est juste... Je vais ramer. »

A six mois de cet entretien, le marin français, après avoir séjourné mais non pas ramé sur les galères* fui rétabli dans son commande— nient* ci Pierre lui rendit ions ses htmiicurs. Sans doute ta czarine lui pardonna aussh car elle le maria plus tard avec la fille de Gluk, archiprètre de H¡g¡** ci l’on disait ce matin a POEil-de-bœuf, où l’aventure de ^ ¡Uehüis a été racontée , Que, depuis la mort du czar, Catherine a nommé ce Breton général de Ja marine»* 11 peut se mêler quelque douceur aux souvenirs les pins amers.

Le règne du roi castillan Louis I« n’a duré que quelques mois; il est mort à J’Jge dedivscpl ans des suites d’une petite vérole maligne. Philippe V, avec une extrême répugnance, a ressaisi ou plutôt a repris d’une main énervée les rênes de l’Etat Catholique* La veuve du jeune roi put espérer un instant d’épouser le frère puîné de ce prince, mais l'éclat que venait de produire l’a ven ture des caméristes lui avait fait perdre l’estime des Espagnols; son renvoi fut décidé*

Pendant que ces choses avaient lieu en Espagne, dus événements i plus propres encore à désunir les cours de Versailles el de Madrid se passaient en France. J’ai dit que la société de petits garçons qui folâtraient peu décemment avec le roi. dans la garde-robe de Sa Majesté, avait été divisée par les soins île Fleury ; quelques-uns de ces jeunes débauchés lurent exilés dans Jes terres de leurs pères, d’au ire h reçurent des commissions de cadets ou de cornettes de cavalerie. Mais le roi était initié à certaine* pratiques dont il ne manquerait pas de chercher l’équivalent; la santé de Sa Majesté pouv.ih être (|e nouveau compromise... On décida, dans un conseil auquel Louis XV u’assístah pas, qu’il convenait de marier le roi. *1L le duc, qui a va II scs vues, et stylé d'ailleurs par madame tic Prie, ajouta sur-le-champ que , dans cette pressante nécessité, il était impossible de songer à l’infante d’Espagne, dont Page trop tendre ne pouvait offrir aucune garantie contre les dérèglements du roi, que l’on voulait prévenir. Dans l'intervalle de ce premier conseil à un autre, Paris lJuvcrncy ut madame de Prie firent insinuer aux secrétaires d’Etat, a l’ancien évêque de Fréjus, au roi lui-même, qu’une sœur de .1/. Ja due , nommée mademoiselle de Vermandois, et qui se trouvait alors à l’abbaye de Fonlcvrault, conviendrait parfai-iementâ Sa Majesté**. Personne n’admit ni ne rojeta cette ouverture; mais on pensait généralement qu’il fallait renvoyer l’infante en Es-lwi,iet et marier Louis XV à une femme toute formée. Or, jamais mesure désobligeante ne fut prise avec moins de réserve que ce renvoi : rion-ACulciiunl ou né pressentit nullement h- Hoi et la Heine Catholiques, mais le cabinctde Versailles nkidoueit paruuciiiiu excuse ce que cette rupture violente d’un traité solennel avait de brusque ci de déloyal* Seulement on chargea l’abbé de Livry , nommé ministre en Portugal, de passer à lu emir de Phi! ¡ppc V pour l'informer qu’on lui renvoyait sa lilte, qui était déjà en route. Sa Majesté Catholique et surtout la fière Elisabeth écoutèrent impatiemment l’ambassadeur, qui s'efforçait de leur expliquer comme quoi Louis XV, devenu fort et vigoureux, mettait le conseil dans l’obligation de lui donner une épouse de son âge. Ces raisons ne parurent point con-vaincante* an couple royal, qui parla d’alliance avec les puissances de l'Europe, de guerre contre la France, cl finit par pousser Livry hors de l'appartement*

A peine ce diplomate était-il sorti du priais, que la reine, suffoquant de colère, fit mettre dans une voilure la veuve de don Louis; on y mit aussi mademoiselle dc Beaujolais, sa sœur, fiancée en 1722 avec don Carlos, et dont le mariage fut ainsi rompu. Mais, avant de partir peur revenir en France, la jeune douairière, qui avait toute la liberté des princesses de la maison d’Orléans, dit au roi son beau-père * qu’il payerait sans doute cher l’injure qu'il faisait à une prin-u cesse française, et qu’il était surprenant qu’ayant si peu de puis-* sauce il manquât à ce point de politique. b La Quatrième fille de Philippe d'Orléans partît sans prendre congé, revint i Paris en poste et s’enferma dans un couvent.

Apres le déport de l'infante d’Espagne, qui s'éloignait du rai avec autant d’indifférence que Sa Majesté lui en avait montré le jour de son départ, madame de Prie se rendit à Fontevrault, afin déjuger si mademoiselle de Vermandois lui conviendrait, et si l’on pourrait, avec une telle reine, continuer de gouverner le roi.

h deviens, princesse, dit la marquise, vous faire part des grands projets que le prince votre frère a conçus pour votre établissement.

-— Qui êtes-vous, madame? répondit mademoiselle de Bourbon •vee fierté.

,~7 Je suis In marquise de Prie, cl Son Allasse Royale le premier nuuisira j hien voulu me charger de veni r vous entretenir de votre mariageproguU^ aVcC le roi de France.

— Je voua avoue, madame, reprit la princesse d'un tou dédai-gnciti » H11** je ¡mii surprise de vous voir chargée d’une telle mission,

— Pourquoi done, mademoiselle?

— Mais il me semble qu'en établissant par intermédiaire des rapports avec moi, Af* k juc aura¡i pU choisir autrement».

—- Je vous comprend*, mademoiselle, répliqua madame de Prie en se levant, et je V0]* flae la couronne, offerte par mes mains, vous humilierait.,. Koui laclicrwui du lu poser sur un front moins superbe.* ,

A ces mots la marquise de Prie fit une profonde révérence, demanda des chevaux de poste et revint à Versailles*

A son retour la favorite prouva facilement à JL le duc que la main de sa sœur ne pouvait convenir un roi, parce que cette femme habile prouvait à Son Altesse tout ce qu’elle voulait* Ou a depuis envoyé des gentilshommes dans toutes les cours où se trouvent des princesses à marier, afin de les voir et déjuger par aperçu si elles réunissent les qualités exigées par madame de Prie.

Pendant qu’on s’occupait de ces intrigues matrimoniales, Cl que l’infante était reconduite à la cour de l’irrité Philipjie X', un ambassadeur de ce souverain concluait h Vienne une alliance avec Pompe-reur et FEmpire, hâtée peut-être par l’oubli d’égard* du cabinet de Versailles envers celui de Madrid. Sa Majesté Catholique, en traitant avec la maison autrichienne, cherche l'équivalent de l’appui qu’elle ne peut plus trouver dans ta France; et, déterminé par les procédés injurieux de ccttc dernière puissance, le monarque castillan s'affrm-chit de ce pacte de famille qui semble ne devoir plus être pour lui qu’un joug. Quatre traités ont été signés à Vienne le 30 avril par le baron de Ripcrda, ministre espagnol; le premier, en confirmant celui de la quadruple alliance, porte une nouvelle renonciation du roi d'Espagne à la couronne de France, cl de l’empereur à celle d’Espagne* Le second traité assure aux héritiers de Philippe V la succession éventuelle des Etals de Toscane, Parme et Plaisance, En rc-mur, Sa Majesté Catholique cède à ta maison d’Autriche les autres parties de territoire qu’elle a possédées en Italie, ainsi que les anciennes provinces espagnoles des Pays-Bas* Le troisième traité garantit, d'uni! part, l’ordre de succession au trône d’Espagne établi par Les Conventions d’Utrecht, cl d'autre pari la reconnaissance de la jjragmaliqut sanction. Le même acte renferme une clause d’nu effet bien douteux : l’empereur s’engage à faire tous ses efforts auprès de l’Angleterre pour décider cette puissance a restituer à Sa Majesté Catholique l’îJe de Minnrquc cl Gibraltar. Enfin le quatrième traité, dans lequel le corps germanique est intervenu, contient «ne alliance offensive et défensive, et les princes de l’Empire y accotent aux droits héréditaire* de l’infant don Carlos sur les duchés de toscane, Parme et Plaisance.

Après cet accord politique mitre r Espagne et l'Empire, suite de nos dédains inconsidérés pour 1* première de ccs puissances., une guerre redoutable peut nous tomber sur tes bras nu moment où l’embarras extrême des finances rendrait les levées cl les armements irès-rlifli-cites* Cependant cet embarras n'est pas ici qu’il y ait eu nécessité (.i-*...,.:.i.... *r;...(...yer un nouveaii sacrifice à la notion, cl voila cependant ce qu’on vient de faire, Lç* irćres Pâri^. qui, depuis le ministère de Desmarets, furent tant de fois les moteurs du noire ^¿teme financier sans avoir paru le diriger, sont parvenus à faire croire 4u duc de Bourbon, à Fleury, au conseil, qu’à la mort du régent il se trouvait pour dix-neuf cenL millions de dettes, et que l’Etat devait aux rentiers cinquante-sept millions d’arrérages. Vainement ht veuve et le fils de Philippe d'Orléans ont-ils repoussé cette assertion corn nie mensongère; JJodun, couiroieur généraI, que madame de Prie ru-chaîne servilement au char de sa fortune, u SOUlutiu la déc I austin IL de MM. Paris. Le conseil, inhabile à juger les déprédation* des gouvernants et les besoins de l’Etat, en a cru la parole d’un ministre, et un impôt fixé au cinquantième du revenu a été déclaré indispensable* Cependant mille protestations Vélcvrrvnt dès lors Contre une résolution qui allait achever de consommer la ruine de Ja Fnnitm; madame de Prie cuta supporter les remontrances du clergé, des p ¡r-lements, de ions les corps de la nation. « Tout cela, disûl-clte à » JL Je duc, ne prouve rien, si ce n'est la nécessité de mettre à la * main il u roi le fouet dont Loi ils XIV sc servit jadis pour dresser le » parlement de Paris.*, Qu’es t-cu, je vous prie, que toutes ccs remmi-» ira net*, cela seul la province d’une lieue; c'est pitoyable ment » écrit, » Un matin, le premier ministre apporta à la marquise un mémoire plein de force et de raison. □ Qu'a vez-vous h répondre â b cela? foi dit-il quand elle l’eut parcouru* Celle pièce a touché le ■ conseil.—Elle me louchera aussi,u répondit madame de pricavec un geste très-significatif. Et elle envoya le mémoire ù sa garde-robe.

Enfin, malgré l’opposition la plus vive, la plus universellement exprimée, l'imposition d’un cinquantième du revenu de tous h*, biens du royaume, payable pendant douze ans, fut consacrée par une déclaration du roi. Cet impôt fin enregistré dans un lit de justice tenu le 8 juin an milieu de quatre mille soldats dont les officiers disaient hautement qu’ils étaient là pour enlever le parlement, dans Je cas où celle compagnie refuserait Fcurcjpsirement*

Au sein des intrigues financières qui occupèrent madame de Pris pendant fonte la durée de mai . de juin, el une partie de juillet, elfo ne perdit pas de vue le mariage du roi. On avait songé un moment à la lilte du duc de Lorraine ; mais elle tenait de trop près à la maison d'Orléans, qu’on était loin de vouloir favoriser* 11 y avait une princesse de Portugal, mais elle sortait d’un sang redoutable aux maris ; et une reine galante a trop de moyen* de domination* L'attention Je Ja favorite s’arrêta quelque temps sur une Allemande:; mais, Clamen fait de ses domaines, on les trouva trop médioci,','ï ptmr relever une naissance bien inférieure i celle du roi de France. Lufin madame de Prie tourna les yeux vers les contrée» russes; mais fo

fille de Callmriiiie n'n^raii qu'une Tintinee ¿qutvoque t une «uni ni le snspritc et lo li;tb:linhs d'une iMlioii uueore barbare. Hans Celle imHh tatou, P-his Lhivcriiuy, sur il es renseignements qifil avait réuni d'une J;imu Tcriur, pnqmsa une princesse polonaise, de laquelle, jusque- b, personne n’avait attendu parler : c'était la fille dy Sfa-n/sfos l^czi:. éi , fait n>i de Położne par Charles XH, cl détrôné par Pierre te Grand, Stanislas et su fille vivaient A Vehsembourg d’une fension modique. payée Irita-irrégidiè riment par le ministère de

fri lier. Certes cc monarque précipité du trône était loin de s'attendre à rillmüre alliance qu'on sutiips.il j lui proposer, cl mime Je cœur de Manu Lreziti^kn nvail répondu nui soupirs il’ilii simple gentil-finnime, le comte d'Es liées, capitaine dans un des régi ni cul s qu'un eut retenait h VeÎMCutlmurg pour faire hojuicLtr à Stanislas. Le comie ¿■taił jmnt:, bran, bien lait, aimable; le roi s'aperçut que sa lilie, toute sage, Ionie modeste qu’elle était, avait pris un goût très-viC pour le brillant officier; il le lira un jour à part el renlrutiijt à ce sujet : «i J'ai peu d'espoir île remailler sur le Leone, lui dit-il, mais » je ne doute point que je ne puisse recueillir nu jour les biens qui * me reviennent en Pologne, cl que je ne sots a même de donner nue > riche dot à ma fille. Rien alors ne s'opposera À ce qu'elle épouse a un pelil Miiiwi-ain; mais je veut avant LoUl son bonheur. .Marie » répond ü T.munir que vous avez pour elle; je me suis aperçu dû u vos ■■.cnûmin h muhicta, et je ne mis point éloigné de faire voire u bot heur t u vmts unissant. Tâchez donc, comté, de joindre ó votre » m. - ncr ill nstre quclq ne hmi le dignilé qui assU re i Wlre postérité » un grand étal, nhlrurz, ]Hr exempte, un dncbé-pairk^ cl ma li||c » «■ i ;i mtr, ■ ll'E-Iréi-i avoua à St Majr-slé qu'une passion tendre Cl respectueuse EruHaminuit un effet pour la princesse t mata qu’il li',un ail jamais osé porter sus vues jusqu’à elle. Le comte ajouta que ]b in vertu fu du Sa ll-jiMr le comblait d'IiüllUCur t el qu'il a Huit tacher dr <eu .. u Ire ili|pu‘. Curi se pissait vers le milieu de la régence : d’I slréus enuriil a la cour du Palais-Roya] solJici 1er b dignité exigée. ■ Ci ni ne. jr ne puis fri recela, répondit le duc d'Orléans, vos aïeux » Qïil Sans ibmle iniblumrtit servi l'Etat, mais vous, perso une lie-» meiiiT qu'avewbjis iuii pour mûri 1er la pairie ? Xos amours ne sont j. pas u» litre >:iHta.nii, El puis vous feriez là, mon cher dTktréc$, P un iHhIc m.H'i.'gr, UH souverain éiccuf n uis Couronne cal bien peu > de chose parmi les puLs-ance^i sa fille vous convient moins que » celle d’uH fermitr grlii'rai... » Les projets lit Irianagt du jeune (ifiulier eu rewirem là. et Marie Leezin^ka , nue lé régent n'nvail pas trouvée nu pTti sorl.itfc pour un capitaine de cavalerie, e&l aujourd'hui reine de France.

Sur lu- cnuiiiniiiu-iiiiiris de Paris Duverncy et de madame Teiier, qui uvaieiri r s a lié fes veri u s de Mûrie Luczin^Jta, mad ¡mie de Prie ne rund J .1 \ eissemlmurg fl trouva que reloue uv^il été modéré. Le 111 ¡1 riaou Ut prouve-“i déri.lé duus h- conseil : b kury déclara qu’il ■ u- -.u méiuR |Hûnt de ces sortes de eoucl usions; .V. te duc affirma que l'union convenait parfaitement à Sb Majeni!; Louis XV répondit que e'é<ai 1 possible ; et après une demi-heure de déllbéralion un courrier porta ii Stalli Jas la nouvelle du choit de Sa fille. Le bon prince s'évanouit en lisant ta dépêche : « Si j’ai quelquefois désiré remonter u sur le trône, dit msnite ce monarque, éditait nhu d’établir ma fille » d’une manière digne d'elle. Je ne songe plus à la couronne, cet M cmblisseineiit passe tous mes vain. *

Le contrai de mariage du roi avec la princesse de Pologne fut signé le lü juilJui a Pari? : le garde des sceaux d'Arincuonville, le mare-C|M| de Villars, les comte» de Morville , de Maiircps, et le contrôleur général Dodun stipulèrent ou nom de Louis XV; le Comte de Tortore présentait Stanislas. Ot aule étant dressé, le duc d'Amin et le marquis de Beau vau se ren dirent à Strasbourg pour faire au roi cl ii lu reine de Pologne ta demande solenne Ut de la princesse Marie, tandis que le roi de France taisait lire dans sou Cabinet les articles du contrat de mariage, en présence des princes et princesse* du sang, «l du ltattilwis>udcuruxteaordjiiairc de Sa Majesté Polonaise, à laquelle le jeune souverain venait d'envoyer lu cunkiu bleu. Pendant le court de ccs préli 111 il mi res, madame de Prie, qui avait vu de prêt Ja situation cvtrémemeut gênée de la cour de \ eis&embourg, dit à Ai. Indue qu'il était imlispejmibtc de venir au -SCOUTS de Stanislas, afin de le mettre à même de paraître décemment auł cérétiioiHundu mariage. Eh conséquence, ou commanda tout eu qubJ fallait au roi, a la reine, à la princesse de Pulogne, pour remonter leur gardc-robe, et l'on *'y prit avec une telle délicatcue, qu'on envoya à S cissüiubyurg jut-quta îles chemises, «us que l'illustre famille se clou tût qu'on avait reçu emu qu'elle en manquait.

Lu <6 coût, M- d'Orléans, chargé de ta procuration du roi, épousé Marie Leciiuskj dans l’église cathédrale de Strasbourg, où le cardinal de Kotoiü fil ta première célébra itou de ce mariage* Tandis qu'un épousait ainsi pour ta forme, le vient abbé de Ehmry, qui savait que le rai ton maître n'avait pus la plus légère idée de l'expérience qu’un homme doit avoir pour épouser en effet T se creusait ta tète aùu d'imaginer un moyen d'initier Sa Majesté à une certaine cou-nais dieu préalable dus devoir» cDiijngaui, La SOeiélè de pubis dé-oaHuhùs éloignée naguère de Louis XV , loin de lui prier du rapport nue los soies ont cuira cm, nu toi avait «attiré ta félicité que dans

une infime hérésie. Il arrivait souvent à Sa Majesté de se récrier sur la beauté des jeunes garons qu'elle rencontrait; mais les plus charata rites dames ne lui inspiraient pas la moindre velléité* Fleury Jui-mème sc reprochait d'avoir élevé ce prince dans la crainte des femmes, crainte qui peut-être fut ta première cause du penchant qu’il avait élu facile de faire 11 ai ire en lui pour lus mystères d'une idole monstrueuse. Le précepteur était obligé de prendre littéralement le con ire-pied de sa morale, et de dire à son élève que, dans le mariage, une femme était un ¿ire privilégié de Diou. L'honnête prélat dut aller p us loin : reconnaissant que le roi n'avait décidément aucune idée du la mission d'un mari, il s'érigea en proks-siur de galanterio,, et copia de sa mato épiscopale ces vers de Chaullcu :

Cette ínKEisiHe Iris, Mite Iris si farouche, pan» mille ardeou Miser* vient de plonger mes foui.

Pour goûter à Jen^s traits ce nectar antearte 1, Mon àme tout entière a rolé sur nu. bciucba,

J'ai earonré la fraîcheur

Do ses lèvres daini^loifli;

Sa boucha avait ta couleur

Et le doux parfum dea ruua eta

Louis XV trouva cette description érotique, avec cc que j’en retranche, affichée il.’ins Sa ùlumibre ; d'un autre côté, il lut des devises telles que col lu s-ci : L'ammir niił.sstrtUł (u mta-reta!, ta boutam dé ruse, ta met rat'ta. «Tout cela, dis.sit madame de Prie -1 scs comptais.! tiles, v qui lui racontaient en riant aux échus le manège du vieux abbé, W tout cela ti’rsl point assez démonstratif; je l'ai dit à JL ta duc. J'a-» vais offert de déniaiser 5a Majesté..,; on n’a p is voulu»-, l-a belle b figure que ce pauvre eu fout va faire avec une femme de vmgt-ji deux ans ! a

Cependant la marquise retourna auprès de Marie Leczinska, non dans Je dessein de l’initier oui mystères de l'hymen, parce qu’elle savait très-bien qu'après quinze sutil est pour les filles due pres-cience de cc qu’elles doivent foire en ménage, mais afin de meure la princesse en garde emilrc tes ennemis qu'elle allait. Lui dit-elle, trouver à la cour ; ennemis qui n'étaient autres, comme 011 le pense bien, que CCUX de kl favorite.

Entbi la reine tu sun fiiirrn à Porta rt à Versailles le 3 septembre, ce le 4 M. le cardinal de Beban, qui avait béni l'mimn préparatoire a Strasbourg, donna aux époux la bénédiction nuptiale dans la chapelle du cita tea u, Louis Xy pleura toute la journée dans Je sein de sim précepteur eu üuugeaiit que le soir il lui faudraii coucher avec unr ram me si formée, h ta quelle il ne craignait plus sans doute de donner des coups de pied, maïs auprès de qui te pauvre prince sentait qu’il aurait à rougir de son inexpérience. Cependant le roi, dûment exhorté par l'ancien évêque de Fréjus, el prévenu sur quelques points par un valet de chambre qui avait parlé clair, se mît en tremblant à côté de Marie Lecztoska, cl le lendemain Sa Majesté no pleurait plus.

Avec beaucoup moins de charmes nue n’en possède ta reine, une femme pourrait tire très-jolie, cl Sa Majesté n’est que belle* Marie a de beaux yeui, un nez bien fait, une bouche fraîche, un uim perbe et des cheveux d’une nuance heureuse, tenant le milieu entre le brun et le blond. Mais le regard de celle princesse, obéissant à la modestie pieuse qui forme le fond de son caractère! est habituellement dérobé par de longs cils, qui sera Lent eut-mèmes 1111 attrait s’ils n’en cachaient un plus précieux^ Eu général, la physionomie du la ruine manque d'expression, et fait trop ressembler scs traite a Cem de ces char manies figures, filles du ciseau, que l’on regrette du voir immobiles. La taille de Marie Leczinska est fine ; sa gur^c, qu’a peine quelques-unes deses femmes ont entrevue, a, dit-on, les pro pontons idéales rie celle île Vénus* La jambe de Sa Majesté est bien prise: son pied est polit... Mais point de grâce, nulle aisance dans les manières, une démarche embarrassée et comme incertaine. En un mot, l’épouse de Louis XV n'est point séduisante, parce qu’elle ne veut pas l'être, afinque la modestie de ses dehors ne démente en rien la réputation de vertu que cette princesse veut sc faire, et qu'elle sc fera sans doute.

Malgré tout ce que je vietis de dire, le roi est amoureux fou de sa femme* « Lu reine, dit-il a«c transport h tous ceux qui se trouvent ■ auprès de lui, la ruine est une créature enchanteresse, a Je le crois; et tout le monde le croira en se faisant l idée de la natura des en^ chantcmcntsquc Marie a découverts a son mari.

Les transports amoureux du jeune monarque n'empêchent pas fa politique de marcher, La France, pour contre-hatancer l’alliance conclue à Vienne entre l'empereur, l'Empire et l’Espagne, signa, le 3 septembre, un traité d'union offensive et défensive avec l'Angleterre et la Prusse. A peu prés dans le même lertips, le duc do Richelieu fut nommé » l'ambassade du V ienne, objet de tous se* veau* Madame de Prie toi accorda cc poste au prix d'une petite place sur la liste des bonnes fortunes du célèbre duc; car c'e*t pour une km me de ta cour une sorte de honte que de Devoir ps eu ce coryphée des galants en crédit*

Puisque me voici sur le chapitre det amour» profanes! je dois pur-

1er d« désespoir dc tnademolselle de Clermont, sœur de madcmoi-»dJp de Charol?» * qui vient de perdre M. le dut de Melun, avec lequel celte ponerse vivait depuis lancée lïlfL La première rtm-contrc des anuí»14 eut lien clans un bal au Pulais-Royal. Il acte moi-selle de Clermont n'avait pas alors plus de quinte ans, et rile était si naïve, quoiqu’elle ne fût pas innocente, qu'elle ht h lu déclaration du duc cene singulière réponse : « Ecoutes, monsieur de Melun * je > veux hien vous aimer, parce que je vous trouve tr^aiEnaLIc; mais a je vous avertis que je ne veux pus faire comme iiiademuf^elk île s CljuroL^ qui a fan un enfaui avec M, de Richelieu. » Je ne sais pus çe Que le duc répondit a cela; mais les amants , alors déguises, sortirent du bal après cet entretien, cl n’y murèrent qu'au bout d’une heure. Quels qu'aient élé le motif et le résultat de cette dis-P^riljon, M, de Melun piara auprès de lo princesse un d runes tique qui hit était dévoué; cl souvent cet homme prêtait sa livrée au duc pour se glisser cher mademoiselle de Clermont. Celte intrigue lut * peu près my*nérieuse jusqu'en Iîï3; mais, devenue alors mai tresse de ses volontés, celle digne sœurde mademoiselle de Qui ridais bannit toute réserve. M. de Aklu» ayant etc tué à la chime du roi, au mois d'octobre dernier, par un cerf aux abois, sa niait cesse mit aussi peu tle retenue il ms m douleur qu’elle en avait gardé dans ses amours. On lui a vu porter publiquement le deuil de son amant; et ce trait, bien caractéristique des mœurs de l'époque, ne doit pis être négligé par l’historien*

tandis qu’on affiche ouvertement l’immoralité h l’ii&tcl de Coudé , •* duchesse du Maine fait toujours distiller de l’esprit à la cour tic Sceaux ; je veux copier ici tnt petit bulletin qui me parvint hier de cette maïuik. turc Jc fadaises prétentieuses. Les courtisans de la princesse dc munda ¡ont un soir & Funitnclh! quelle différence il y avait entre elle et une pendule, c L’une, ré|wunirt Le philosophe mus-& qué, marque les heures, l'autre ks fuit oublier,,, n Et le cœur de la daine de Sceaux s’épanouit. Une autre fois on imposa à ce même bel esprit tics vers se terminant par ces bouts-rimés : /hn tonnes, cal-litr, orunqeí, .multen Fonteiiclle fil sur-le-champ le quatrain suivant 4 Fiaient ion d'une des jolies femmes de Rassemblée î

Quû VOUS moalrei d’appa» depuis vos deux /bniangei

Jusqu'à votre ct>liicr 1

Mai? que vous en caehaz depuis vos deux oranjer Jusqu'à votre Hutar J

Lts oranges allaient fort bien quant à la Forme, mai» ht couleur m? dut pas offrir une comparaison bien galante à la dame qui rcrcv.ih le compliment.

Dîna la même soirée Voltaire fut condamné à faire une énigme pour racheter un gage , el cet autre philosophe, dont l'esprit était monté ou plutôt descendu au ton du madrigal, improvisa ce quatrain sur le mot oiseau :

Cinq voyelle», une consonne En fronçais Mmposcni mon nom Et je porta mit ma personne De quoi Rcrjrt sana crayon,

Le mot papier proposé à la Motte, qui n’avait pas besoin de descendre pour se trouver nu niveau dm bagatelles du bel esprit. produisit cet autre quatrain :

À la candeur qui brilla en moi Se joint le plus noir caractère j Il n'est rien que jè DO tolere , Mai» je M» méchant quand je bote.

Je doute qu’en occupant ainsi leur philosophie messieurs les ri meurs de la cour de madame du Maine nous rendent de longtemps Sacrale et Platon. Voltaire ne se rapprochera guère plus de Plaute, de Té* renee ni de Molière par sa comédie de l'/mbscreL qu'il ht jouer cette année au Thràire-Français. Cette pedla pièce est une épitre en un acte agréablement versifiée* mais vide de comique ctd’aciion. Lenteur me semble plus en crédit à la cour de Melpommie qu’à celle de Thalie. L’indiscret a été froidement accueilli du public et n’a fait croire qu'à une excursion indiscrète de Voltaire dans la carrière des poêles comiques.

C'eût avec un succès aussi équivoque qu’on a joué k peu près dana Je même temps a L’Opéra le ballet des ¿dêuirnte, qui avait clé représenté aux Tuileries en 1711 pour faire danser Louis XV, h l'exemple du grand roi son bisaïeul. Dans une parodie donnée à rOpêra-Co* Etique anj. ce buliki t renefiapteur JArlifon chanie ce couplet ;

Tout Paris trait que L'Opéra

De sa nié crèvera

En dépit des dérangements tío tous le» élément! I

Ce refrain assit niais prouve que rOpéra-Cninrque est atteint de cette espèce de jalousie qu’éprouve l’homme affamé en voyant son voisin dîner abondamment'

Mais voici des vers moins mauvais de la même parodie faits sut un pas de vestale dansé dans le ballet de» £lémeiUs ;

Dé quoi va-t-on s'aviser, ma frète.

Do von» plncur incoàgrü nient?

A l'Opéra montrer une vestale J O n rat pas Là son /J^meat.

On pu riait ce matin à l'Œil-dc-bœuf d'une aventure toute récent* qui enrichira l'histoire des jésuites sans l’embellir toutefois. Lu n;3 le père Fouquet de la compagnie de Jésus revint de la Chine par suite d'une dispute de religion avec ses confrères et parce qu’il avait ensc¡Gué ii quelques Chinois des dogmes différents de ceux professa par sa compagnie. Ce religieux apportait eu Europe des mémoires sur les points discniés, mémoires qui devaient être soumis au j”!^-ment du pape. Deux tel très du Grand Empire s1 éhuent embarques avec le père Fouquet; mais, l’un d’eux étant mort pendant la traversée, oit nu vil à Pu ri* qu’un Chinais, qui suffit bien pont captiver fatum-tion publique pendant hui! jours nu moins.

Le missionnaire el son lettré logeaient à la maison professe de l’ordre, rue Saint-Antoine, quoique le premier fût loin de vouloir mettre les jésuites de Paris dans la confidence des différends qu’il avait eu- avec ceint de La Chine. Mats les père*, aussi pénétrants que leur confrère était dissimulé, ne tardèrent pas de découvrir une partie de scs vues* A jésuite jésuite et demi : Fouquet pénétra de sait coté les projets que ses frères en saint Ignace méditaient contre s* sûreté. 11 partît par une belle nuit avec son Lettré pour la capitale du monde chrétien. Les enfant» de Loyola m'abandonnent pus aisément leur proie ; ils firent courir après nas fugitifs; mais le mission* mire leur échàiqm, le seul Chinóla lomba ea leur pouvoir. Malheureusement pour ce pauvre habitant de l’Asie il ne savait, tout lettré qu’il était* que sa langue naturelle : il ne put m défendre et dut subir le sort qu'il plut nus jésuites de lui imposer. L'infortuné, s .r une Lettre de cachet obtenue aisément du cardinal Dubois , fui conduit à Citare mou en qualité d'aliéné» L’exempt chargé d c venir prend e ce prétendu fou crut aisément à sa maladie en lui voyant faire dis révérences étranges el en Ecntondnui solfier, pour ainsi dire* de* parales qui, au jugement d’un officier du guet, durent p-as^er pour des sornelks. Arrivé a Charenlon noire pauvre ten ré fui four né deus fuis par jour avec une régularité poitèludle. 11 ne laissait pu de trouver Les mœurs françaises fort singulières; cl riiospiiubk des Çhiu^i». ïjbtoique moins loucbank, lui semblait infiniment plus polie. Deux ans et demi s’écoulèrent pendant lesquels le lualheqrcm étranger ne connut pas d’autre régime que celui du pain, dt¡ l'eau et des coups, régime qui ne lui préienlnil même de bien rr^uikr que le retour doublement quotidien des frères foueUcufs. 1 lifiii le nvii-vcau lïeuteiionl de police ayant fali une visite la semaine dernière dans la maison des fous demanda après les avoir vus lotit, sauf le lettré, s'il ne lui restait plus personne à voir. M. le directeur répondit qu’il y avait encore dam un cabanon un aliéné que IJ, h: huu-knanl de police n’avait pas visité* mais que cal homme p.irhiit uu langage que personne nknlcinlail. Le magistral ordonna uraiiDmijis tjuJçn lui «menât cct individu ; tandis qu’on l'amciuiit Un jésnile qui accompagnait M. Héraut essaya de lui insinuer que la folie dc U Ł insensé était de ne vouloir jamais parler français, qu'on n’en tirerait rien Cl qu'il conseillait h M. le lieulemml de poJim dc jh p.r. :„■ donner la peine de s’en occuper. Le successeur de Macîianlt n’eut point égard à ce conseil, el l'étranger fui conduit devant lui. Commençant par se jeter à genoux, il lit entendre un déluge de p irolvs qui tic furent pour le magistral qu’un vain cliquetis de sons parmi lesquels il distinguait cependant le mût h'unitfji souvent répété, Ou parla au jmivru diable espagnol, italien, grec, hlm, allumautl* .m-glais; point de réponse, mats toujours des génuflexionst uuu pantomime fort animée et des A'tinfon redoublés. Le jésuiie assura que ce fou était probablement déjà possédé et que ce qu’on pouvait faire de mieux était de l’asperger d’eau bénite, ce qui. à tout prru>ln-, eût mieux valu que de le fouclicr. Mais en ce mement M. Je lifuii/uaut de police s’avisant enfin de scs connaissances géographiques se rappela qu’il y avait à la Chine une province appelée Aujir-u et pensa que Falléne pourrait bien être Chinois, Curieux d'éclaircir son dunlü et de sc faire honneur de w pénétration* ce magistrat envoya quérir sans désemparer un interprete aux mission* étrangères... Tunt fut reconnu. '■ Vous mériteriez, mon père* dit Je JieuEenaiil de pu* » lice au disciple de saint Ignace, que je vous fisse runfermer dans î» le cabauon où voire compagnie avait plongé ce malheureux; étranger. »

JW. le duc, □ qui cette aventure fui rapportée, fit donner des tia-bits et de l’argent au Chinois et le renvoya dans sou pays. Je ne crm* pas qu’il inspire aux lettré» scs confrères le désir de foire Je voyage de Paris.

Il y cul cette année une grande mortalité parmi les maréchaux de France : MM. de Medavi, de Grammont. de fessé* de .MoiitCMp'ion cl de La Feuillade ont pyé leur tribut à la nature. Vuita, «mtm* disait ma uute, bien de» bâtons flottant» tur le fleure de L'atn* bilion*

CHAPITRE XII.

19^6-IVtt-m».

ta reino; sa tecdrosM conjúgalo, sas manières, us habitude» intérieures. — La duchesse de BoüŒore. — Singulière condition faite à un ¿mant. — Petite maison de la rue Cadet. — Lu connu du Charólala; son cyulsma, sea cruautés. — Ce prince est dissolu et cruel comme Néron. — Disgrâce de ,U. ta duc et do madame de Pile. — Fleur y gouverne La Frjuwu. — Portrait do ce ministro. — Écûnomlada bouta de cLaudcSSes à la wur. — Suppression du eifigaWłliime. — Lei «lirtfliJoni- ca que c'{:-<—Nouveau bail des fermes. “Création des milices et dû six compagnie» dû MdûU. — Fleury est fait cardinal. — Maurice, «mite dû S*xa, élu duc dû Courinnde. — Aperçu historique sur ce jeun* Migneur, — Adrienoe Lecouvrcur. — Aurore boréale ; terreur qu'elle produit. — PyrrAu, tragédie de Crébiifon. — Lotira posthume de Louis XIV. — C’était le fruit d’une Intrigue. — Fin contre fin. —Commencement de réconciliation cotre Louis XV et Philippe V. — La bacchante do la rue Cadet. —

Mario b.-.aniskof

Newton; ses œuvres, m mort, honneur» qui Lui furent rendus. — Mort do Catherine lł*? Marine de Russie. — Lu diacre Pdrfa; «vie, m mort, ton tombeau.-— Lob convitLuumn jitC» , l'írutr», los rat&wrr, Un «beymiaa, les miauJantaf. — Concile d'Embrun. — Guarro entro l'Angklt rr.; «¡t ¡'Espagne, ___Médiation de Fleury. — Mort de George» l,r, roi dû La Grando- B reta gne. — Robert Walpele, — Réconciliation de Louis XV et de Philippe V. — Mort du prince de Conti, — Lt PMiiwjjhf morir r comédie de Desmuelas. — comte de 0ve et Adrien ne Lecouvrcur. — Richelieu à Vienne. — Superstition de œ seigneur- — L'alchimiste Dînais ; la pierre philosophale. — Congrès do Soiason». — Les nouvelle» ecclésiBrique». — Lu barbet contrebandier. — Bombarde ment do Tripoli. — Une puissance Commo Ja trinco doit laisser la république de Saint-Marin se prévaloir d’une victoire sur Tripoli du Alger. — Le woal dû Picardio. — Louis XV a la petite vérole. — Coup d’épée dan» l'eau. — La jeune duchen» d'Orléans — Défection du cardinal de Notillu. — Mort horrible do In malquise! île Prié.

La reine «t toujours chêne du roi; ce n’est pas de l’amour qu’il éprouve pour elle, mais une sorte de culte fervent. Marie Leciinska reçoit «t hommage avec un air qui ressemble plus à de la coin plaisance qu’à un tendre retour; celle princesse est avec son mari, cri publie du moins, d'une réserve poussée jusqu'à la froideur. Quand Louis XV l’embrasse, ou dirait une maman un peu sévère recevant leseare»» île son fils. La reine, dont l'humeur cal d’ailleurs char-manta et l’affabilité injurie, laisse remarquer en elle un petit ridicule : h» dirait qu’elle 3 complété son éducation avec les femme» savantes de Molière; (ranchan» le mot, Marie a dans l’esprit, non dans le caractère, une légère nuance de pédantisme. Je crains réellement que Stanislas n'ai fuit apprendre à sa fille un peu trop de latin, d'histoire, de théologie ci qu’il ne lui ait pas laissé enseigner assez de poésie, de musique et de donne pour une reine de France. Cepen

dant Sa Majesté, qui, durant le premier mois de son séjour à Versailles, se renfermait toutes les après-dinées dans son cabinet, où elle sc livrait le reste de la soirée aux exercices pieux, a modifié celle habitude ; elle passe maintenant ce temps avec ses dames, qui travaillent à des ouvrages d'aiguille tandis que l’une d’elles fait la lecture de quelque sujet de piété... Il me semble voir d’ici madame de Nesle lisant les /lofes des upares avec une rotondité de Huile dont la cause fut il y a quelques mois le sujet de tous les entre tiens. ih-contons.

Il y a par le monde une duchesse de Bou filéis qui semble avoir pris à tâche d'effacer toutes les réputations galantes que les dames se sont acquises à la cour de France depuis les beaux jours de la comtesse de Soissons. Les bonnes grâces de cette beauté sont mie monnaie tellement courante, que le comte de Riom assurait un jour au duc de Luxembourg qu’il était honteux pour un homme du bel air comme lui de ut les avoir pas eues. Riobi ajouta qu’il y avait presque autant de honte a rester enchaîné au char de madame de Aeslc plus de huit jours, et que tout ce qu’il y avait de gens comme il faut jetait la pierre au due d’étre encore fidèle à la marquise après deux mois d'assiduités. « Le moment est favorable, dit enfin le comte ; « madame de Bouffiers est sana amant en titre depuis environ qua-» ran ti-huit heures, remplissez cette lacune : c’est une occasion qui o ne sc retrouvera plus, s AL de Luxembourg profila du conseil: madame de Boufflcr» parut disposée it ne pas le Laisser languir ; mais elle mit une condition à sa défaite ; ce fut qu'avant de quitter madame de Nesle le duc lui ferait un enfant «Je ne puis souffrir cotte » femme, poursuivit lu duchesse; ou ne peut se tourner d’aucun côté » sans la rencontrer cia tau t sa belle taille*.. Eh bien! puisqu’elle est ■ si fibre de outte perfection-là, je ne suis pas fichée de trouver Foc-u casion de la J^er/^ltoitner an moins pour quelque temps* Ainsi, » voilà qui est entendu , monsieur le duc, je vous attend» aux pre-» miera maux de coeur de la marquise de Nesle. » Le nouveau sou-pi rant de madame de Bouffie ta ne tarda pas à remplir la condition exigée; il faut croire meme qu’il était alors en grande veine, car on sut en même temps à Versailles la grossesse de madame du Reste et celle plus légitime de la duchesse de Luxembourg*

Du reste, celte pauvre dame de BuufQcrs est réellement digne de pitié : ki nature l’a formée de telle manière que de son propre aveu il lui est impossible de résister un instant à l’occasion de faillir. S Hc racontai demièrcinent à unidame de Rochechouari.quL mc l’a redit qu'élam chuz la reine on lui annonça l’arrivée imprévue de M. de Luxembourg, qui l’attendait dans son appartement. Incapable de commander à son impatience, la duchesse sortit aussitôt pour re-joindre nui] .:iiii»«kt; mai^ cite fot obligée de s'arrêter deux fois en chemin.** J'avoue que je ne puis me faire l’idée du motif de ces pauses-là.

AL de Luxembourg, malgré six à sept mois de possession, est tou-jours amoureux de madame de Bouftlers ; vainement le comte de Riom , son professeur en galanterie, lui a-t-il représenté plusieurs fois qu'une telle constance pour une telle tuait russe était d'un ridicule Scandaleux; Le duc est soumis à un talisman dont il ne peut vaincre le charme* IL faut tout dire, ce seigneur n’est pus seulement d’une constance à toute épreuve, il a le malheur d'être aussi d’une simplicité approchant de la bêtise. La duchesse, enchantée d’n-voit un amant tout à la fois sot et opulent, deux conditions précieuses jiDur une femme qui ne veut nas se gêner, la duchesse a fait tout au monde pour fixer un homme de si bonne composition , et y a réusai. Elle s'est formé une société de tout ce que Pari» uni e île guna du bel air, qu’elle reçoit sans façon, sans scrupule, dans la petite maison dc M. de Luxembourg, rue Cadet. Madame de Bonfilcrs est intimement liée avec madame de Luxembourg, femme de son amant, qui vient prendre part gaiement aux soupers ou plutôt aux orgies du la rue Cadet. Quand les fumées du vin commencent à échauffer les tètes, et particulièrement «Bu de la duchesse de Boufiors, qui ne sort jamais de table le soir sans être grise, on se inet à parier anglais; c’est-à-dire qu’on se livre aux propos les plus libres, dans le cours desquels on ne déguise nullement les désignations. Des libertés verbales on passe aux licences effectives , et rarement ce sont des chapitres sans conclusion. Bans ce» parties madame de Bouffiers l’emporte sur toutes ses compagnes; mais le duc , malgré le témoignage de sa vue , il est vrai un peu obscurcie, ne croit dus déréglementa de sa maîtresse que ce qu’elle veut bien lui laisser croire, et se montre tout à fait impassible à ceux dont sa propre femme le rend témoin... H est affligeant d'avoir à signaler de telles horreur»; mais, pour éloigner de la société les vices qui la dégradent, il faut quelquefois le» lui laisser entrevoir dans toute leur dégoûtante nudité.

Ces tireurs sont d’autant plus horribles, que, placées plus h4Ut dan» l'échelle sociale, on Ica aperçoit inévitablement, Il est ¡mpm>-sible, par exemple , que personne ignore la conduite infilmc d’n'1 prince du la maison de Coudé, le comte de Charoláis, qui John J[: cynisme le plus révoltant h une férocité dont on se fait à peine l'idée. L'hôtel de ce prince, situé me des Francs-Bourgeois, au Alarais, avilit il y a quelques mois une vue sur le couvent d’’* meuis hospitalières de Saint-Ai ha naso. Alors Son Altesse ne trouvait rien de plus récréatif que du sc mettre à sc» fenêtres dans un état coin-

piet dc nudité, et de se livrera mille indécences devant ces religieuses. Scandalisées au dernier point d’un tel spectacle , mais ne pouvant rien contre un homme dc ce rang, les bonnes sœurs ont du moins fait élever entre l’hôtel de Charoláis et leur maison un mur très-haut qui rend désormais impossible la communication des regards entre l’un et l’autre lieu. Dissolu comme Néron, le comte de Charoláis n’est pas moins cruel que ce monstre couronné ; on peut dire qu’à l’imitation dc l’empereur romain le prince français se délecte dans le meurtre. Rien ne lui parait plus agréable dans ses orgies avec ses maîtresses que d’abattre à coups de fusil ou des couvreurs sur les toits ou des passants ; et lorsqu’il va demander sa grâce au roi pour ces assassinats de sang-froid, ils ont toujours été reflet d’un malheureux hasard ou dc la nécessité. Le mois dernier, M. de Charoláis ayant tué d’un coup de pistolet un malheureux

Le» courtisans de la princesse demandaient un soir à Fontanelle quelle différence il y avait entro ello et une pendule...                •

postillon père dc famille, sous prétexta qu’il ne le menait pas assez vite Fleury fut informé de ce meurtre avant que Son Altesse vint, comme dc coutume, s’en faire absoudre par Sa Majesté, et l’ancien évêque de Fréjus dicta la réponse que le roi devait faire dans cette circonstance à son féroce paren» : « Mon cousin, lui dit le «jeune monarque , voici votre grâce , mais je vous déclare en même » temps que celle dc celui qui vous tuera est toute prête, v \.‘ est probable que cette déclaration tempérera un peu l’ardeur mesrUière de Charoláis.

Cependant le ministère dc M. le duo était devenu tellement onéreux , tellement vexatoire, qu’on regrettait hautement le régime du régent et même celui du cardinal Dubois. Les murmures éclataient de toutes parts; les épigrammes, les couplets malins et même les satires sanglantes pouvaient sur le premier ministre, sur la favorite cl sur Pans Duvcrnev, qui gouvernait ou plutôt rançonnait la France au nom dc cette femme. A la cour même, les esprits commençaient à s’aigrir ; le joug dc madame dc Prie devenait intolérable pour les courtisans, qui pourtant savent se plier à tout. Dans cette effervescence des esprits, l’ancien évêque dc Fréjus déclara un matin, au lever, à Af. le duc, que le seul moyen dc rétablir l’ordre était de renvoyer la marquise ; mais celle-ci avait un emploi auprès de la reine. Celte princesse, croyant lui devoir sa fortune, paraissait disposée à la soutenir; disposition dont l’intrigante maîtresse du duc songea à profiter pour chasser dc la cour le vieux prélat, occupé dc l’en bannir elle-même. C’était dans les règles de la guerre. Jusqu’alors M. de Bourbon avait toujours eu à subir une déconvenue qui lui tenait au cœur : lorsqu’il travaillait avec le roi aux affaires de l’Etat, l’abbé dc Fleury assistait toujours à l’audience; tandis que, quand le précepteur s’entretenait avec Sa Majesté des affaires ecclésiastiques, qu’il s’était réservées, le prince ministre n’avait point accès

dans le cabinet. Un jour il en fut différemment : à l’instigation de madame de Prie , M. le duc fit consentir la reine à ce que le roi vînt travailler chez elle; et lorsque l'ancien évêque de Fréjus se présenta à la porte de l'appartement, l’entrée lui en fut interdite.

Le bonhomme, incertain si son royal élève était du complot, résolut, dans tous les cas, de bouder; il monta incontinent en voiture et se retira au village d’Issy. Louis XV, qui n’avait attaché aucune importance au travail du matin chez la reine, et qui s’était laisse entraîner dans le piège sans l’apercevoir, fut très-surpris de l’absence de son vieux directeur. Pendant qu’il s’en alarmait, madame dc Prie, le premier ministre, Marie elle-même, qu’on travaillait à prévenir contre le prélat boudeur, cherchèrent à insinuer au roi que son éloignement était un manque d’égards. Louis XV montra un moment de l’humeur ; le parti de la favorite crut son triomphe assuré. Mais bientôt l’attachement du roi pour Fleury prit le douas sur son mécontentement ; Sa Majesté, toute jeune qu’elle était, commença à soupçonner quelque perfidie. Peu à peu la tête de ce prince se monta; il reprocha à M. le duc d’avoir causé la retraite de son bon ami ; la reine eut aussi sa part de reproches... Elle pleura, et le roi ne parut pas sensible à ses larmes. Enfin, prenant une intonation souveraine que personne ne croyait encore dans sa voix de seize ans, Louis XV ordonna au premier ministre d’écrire de sa main à l’évêque de Fréjus et de le prier, au nom du roi, de revenir à Versailles.

Fleury revint en eflet le lendemain : il était dévot el même un peu jésuite dans le fond ; ce bon prêtre reparut à la cour le sourire sur les lèvres ; pas la moindre plainte, pas le plus léger témoignage dc mécontentement... Mais ce calme était trompeur. Tout à coup, et au moment où le parti dc madame de Prie croyait le calme rétabli, le roi déclara, dans le conseil du 11 juin, qu’il voulait désormais gouverner par lui-même. Louis XV n’ajouta rien à cette déclaration qui pût faire soupçonner la disgrâce de .1/. le duc; Sa Majesté eut rc-

M. le duc do Bourbon, premier ministre, est arrêté par ordre du roi.

cours, pour la consommer, à une ruse qui ferait honneur à un disciple dc saint Ignace. Elle invita M. le duc à venir coucher au château de Rambouillet, où clic allait l’attendre. A peine le monarque était-il parti, que le duc de Charost, capitaine des gardes en service, entra dans l’appartement du prince premier ministre, et, l’ayant arrêté par ordre du roi, le rcmil entre les mains d’un exempt chargé dc le conduire à Chantilly, où Son Altesse était exilée. Pour madame de Prie, elle fut envoyée au fond dc la Normandie, avec injonction expresse de s’y tenir.

Ainsi finit le ministère dc M. le duc de Bourbon, durant lequel, indépendamment d’une foule de déprédations, on a vu un prince de la maison régnante à la solde de l’Angleterre; car M. le duc se faisait continuer la pension de quarante mille livres sterling que l’immoral Dubois avait reçue avant lui. Le roi a supprimé le premier ministère.

ti, té eiia^anl de l'ad m mixtes lion rfe son royaume, Sa Majesté a ordonné au cardinal de A ça il tes, archevêque de Paris, d'adresser h Dieudrs prières ulïki d'obtenir les grâces dont elle a besoin pourgou-v eme i' 11 i if u r 11 h ■ 111 se i Etais,

Cependant raticim évêque de Fréjus, avec te simple Gire de inî-nislrc iPElal que Louis XV venait de luí conférer, succéda par le fuit à M, ¿ri dur; les fonctions de premier ministre subsistèrent, cl la suppress¡mi du titre ne Int que le prétexta du renvoi rie Sun Al-tesse. Fleury, uni est â;/: de soi mute et treize uns, pourrait paraître Lien virus pour se charger d’un tel fardeau; tuais c+est un vieillard robuste et hien cmiEcrviJ, Ce minière .1 la ligure encore belle; t] h le teint irais, te» yeux vifs, la physionomie mobile; son front est élevé, son nrz bien fait, sa bouche vermeille. Ce prélat tire tout ¡c parti possible d'une taille médiocre, pour montrer une démarche noble et assurée; it laisse voir avec quelque coquetterie une jambe fort he il relise nu j H tournée, Fleury a l'esprit délié ¡ smi'i nue mmlrsiiu lia luir meut min idée: il cuche hejtucotip d'tmbiiinn; et celte ambition sera heureuse, car le précepteur du roi possède miuiix que le plus fm des courtisans cette subtilité, cet art de se plierais uirvon stance s pour en profiter, celte habileté insinuante qui sait s'emparer de h conAance ¡ifui d'en tirer parti ; enfin le nouveau militaire sait jeter mieux que personne cet hameçon des grâce» cl des Paveurs qui manque rarement sou eltel.

L'ancien évêque de Fréjus passe pour «voir sacrifié avec la puissance d'Hercule sur les autels de la beauté; a ujnurd’hui encore, un observateur exercé peut reconnaître que cet ccclés'msiiqiie ci voluptueux par gnńt; mais, plus maître de lui-même que la plupart îles débauchés, il est sobre cl réglé par raison. Fleur; a de l'instruction, mars point de génie ; son âme manque de ressort, son nimijinaLion a peu. d'élan. D'ailleurs, lent cl indécis, facile à embarrasser, quoique difficile à tromper, cet homme est privé des qualités propres a faire nu ministre bulnie, sans être doué de celle* qui finit un ministre cs-limaille. En effet. Fleur; ne sait ni récompenser les seranees qu'on lui a rendus, ni oublier les injures qu'il a reçues : Cv'd un ennemi doutant plus dangereux qu'il est plus dissi.....lu, et un ami d’..itt.ut plus ingrat que son ingratitude est toujours assaisonnée de protrsu-tnms amicales. Achevons ce portrait en dirimí que Fleur; l'emporte en avarice sur le juif le plus cupide: voici lin irai! qui munqun « Molière pour peindre «on Harpagon. Le précepteur, entrant miroir chez Le roi, fui cm porté à tel point par son naturel, qu'il fteignltueus OU trois bougies dont la cou somma Lion lui punit inutile.

Le premier acte de l'administration dite directe de Louis XV a été de supprimer le eún/ímn/ww, qui devait être perçu pendant douze uns* Cette mesure, prise le 15 juin, valut an roi autant de lui-Dédierions que l'étaldissemetil de l'impôt avait mitré dr matedteiiouł à JL fo dur, La chute de cet édihte utidnciruspinriU: élevé par AL Párta Ihivurney (ni i< alg nul de sa disgrâce; ou te mit t ta Rastille, fi «rs fois frères furent exilés. Ces proscriptions ont ameuté contre Fleury un parti de jeunes seigneurs qui se montrent furt méconiciils cfu ministère actuel parce qu'il les a privés des faveurs dont ils jouissaient sons le régime précédent. Coa dissidents, qu’on appelle les mirmídíuur, ii’empèclieiil point le prélat-ministre d'aller son train; et en.................             lie riłireistent que dans des chansons,

le vieux gouvernant se moque d'une artillerie si légère.

Pendant que Ira tnirmiJuní crient, quelques dispositions favorables sortent du Cabinet de Versailles, dirigé par Fleury ; et l'on doit citer le nouveau bail des fermes générales, passé avec une compagnie, moyennant quutre-vingte millions au lieu da cinquante-cinq que le gouvernement recevait unnuclkment, d'après te bail de 1128, Voilà de quoi remplacer une partie du cinquantième.

Une ordonnance du roi fonde eu France des corps dita de milices, qui nu florom appelé* soin les drapeaux, que dans certaines circonstances grave», comme Pétait jadis l'arriére-bu ru Sa Majesté a créé en même temps six conqiagDics de cadets gentil s luun mes,, dont chacune sera compcaie de cent mailrea, huit'pund.i m ment des officiers; i elles tiendront garnison dans les villes de Crien, Metz, Cambrai, : Strasbourg, Perpignan et Bayonne,

La cour de Home ne se méprend pas sur ta prétendue administration directe d'un roi de seize afis ; et sentant qu'il est de son intérêt dr vivre en bonne intelligence avec un précepteur qui a [úntenles albires d’un premier ministre, elle vient d'envoyer le chapriiu de cardinal à M, de Fleury. Le Fret d'investiture est do il septembre.

Lue antre élection a eu lieu dans le même temps : c'est celle du comte de Sato, choisi par les états de Cou chimie pour succéder à leur souverain Ferdinand, Maurice, comte de Saxe, que la France doit regretter de voir s'éloigner, parce que, jeune encore, il lui promettait un homme distingué, est Ma naturel de Frédéric-A uguate JJ* électeur de Saie et roi de Pologne, et tic ht enmiele de Konismark, Des lïige le plus tendre Maurice eut des inclinations guerrières; Comme Achille, il u'aimail à jouer qu’avec des armes. Ennemi de l'étude, le jeune comte de Saxe ne consumait k s'y livrer quelques instan ta qu’en laveur de la permission qu'un lui donnait de monter b cheval et de faire des armes. Il apprit néanmoins ta tangue francH^e '"'*"’ facilité, » C'est celle de du Guèscliu , B inard cl Turenue,’ di-

» sait-il, je veux Ja savoir. * Malgré son goût prononcé pour la France, ce brave Saxon ht pourtant nés premières armes contre cette puL-wnce, dans Itanuée du grand Marllmrnngb. Après avoir combattu Charles XII 1 côté de Frédéric-A uguate, nu ¡dége de Stralsund et à ta sanglante bataille de Quede! h bu relu Mouriez de Sûid, dêjh Célèbre parsa valeur, servit sons lea bannières (l'Eugène, lui 171 T, dans la guerre de l'eiriprrriír cunlri! les Ottomans. Il vint ensuite en France, oii le régent, ¡1 l'oreille do qui ta renommée de ce jeune guerrier était parvenue, lui donna un brevet de maréchal de camp.

Pendant la paix qui régnait «dors en Europe et qui depuis 11 ta été troublée qu’un moment, le comte de S;nc se livra à un genre d'hostilités auxquelles ¡I ne paraissait pas moins propre qu'a celles du champ d'honneur : les combats de l'amour occupèrent une grande partie de ses loisirs, et pour continuer In ligure, Je dois dire que tes adversaires ne pouvaient manquer .1 un homme qikk au courage d'Ata cille nuil sa force et scs formes dllilrliqms. La fameuse tragédien 11e Leconvreur. dont l'âme est aussi bulle que son talent, fut une d's première» à proclamer que le tils d’Auguste IL était un héros dans toute* les acceptions du mot; et, soit qu'Adriennc ail également paru une héroïne à l'Hercule saxon, soit que les belles qualités de cette actrice raient captivé, elle nta pas cessé de rem parler dans son cœur sur les nombreuses rivales qu'il lui a données. Mais te comte détaxe va régner en Courtaude, et les ntueurs Je pleurent i Paris,

Un plié lin mène as*cz rare dans nos contrées presque méridionales nous (>si apparu la Kl octobre, à sept heures du soir : c'était micuu-rm.' b rpnte, qui -' duré jn ipi’.i une heure du malin. Au moulent de l'a|i|Hiril¡ou la nuit éliil cUfEbiirjivtit sombre; tout :i COUD lu jour a semilló reuaiKc après une obscurilù du deux heures, et la Lumière était telle qu'on pouvait lire l'un pression cl même l’écriture les plus fini s. L'instruction du grand siècle uta pas encore pénétré dans toutes les cLssit!# ; une foule éplorée pur cnn mil les ruca en psalmodiant des ylre et des Cm^te rqn'i nier rem paient mille cris de désespoir, n C’est s ta fin du moiide , d reden i i‘i-i I ni 11 tics gens ; lien 11 permis que le • jour revint pour édateor lus mûris, qui vont sortir de leurs tem-.. beaux ; nuits taikchorre lin jiigimu nt dernier... u Quelque» vieillards superstitieux croyaient même entendre déjà h fatale trompette; et les un d cidyid de retentir de tante-, parts. Vainement M. le lieutenant (lu police fireiii il parcourir la ville pur des savants qui s'elloreaieut d'expliquer le phénomène ; ces rnOrtsiEilrs perdaient leur physique, et la crainte subsistait. Enfin, b une heure et quelques minutes, ta lu-mière s'étant évanouie, les esprits se sont calmés, et chacun a gagné 5011 lit avec l'espoir de St lever encore le lendemain. Le* gazettes ont appris <L |>iita .pif ucira niirnre biut'ate a fié vue en Espagne Cl eu !i .lie ; imds il para il qu'elle «'est montrée plus brillante en France que dans ces deux nutres parties de l'Europe.

Ce n'est point un phénomène lumineux que la tragédie de F>/r-rfrtis, jouée cette année n ta. ComédioFraiiçaixe; cependant Créhiilou a mis cinq ans a ta composer, ce qui prouve que le temps ne fait dé-cidémenl rien à l'a il a ire. L'auteur du ftFiudam/sfe et d’Atree, touché du reproche qu’on lui taisait depuis hnigtc(npS de tuer tous íes jJCr-roiinagcs, a voulu prouver qu’il pouvait réussir sans avoir recours à ccs mciirlrCH poétiques. Personne ne meurt dans la tragédie de t'ijr-Wius; ni ais, voyez la bizarrerie du publie, il a tué sans pitié ta pintu; où coijii.' son habitude Crubitlon s'était montré clément. Nouveau témoignage en faveur de cet excellent conseil du plus naturel, du plus sen^é de nos poètes :

i«C forrex point votre talent, Voua na fanez rien avez grâce.

Dans les premiers jours de la présente année 1727, Louis XV trouva sur la cheminée de sa, chambre une lettre qui, d'après son contenu, semblerait avoir été confiée par Louis XJ V mourant au duc du Maine, pour être remise a Sa Majesté au mcmcut uù elle prendrait Ica rênes de l’Etal, Je copie cet écrit, tout apocryphe qinl est, car ¡I a produit une grande wnsalion h la cour,

« Moli lita, si la divine Providence à laque lia je me confie daigne h conserver vos jiiurs jusqu’au temps Oit la raison finisse vous Taire » agir par vous-iiiime, recevez avec respect Cette lettre das limité » de M. te duc du Maine, ce hdcle sujet à gui j'ai fait jurer de vous to ta rendre en mtih propre. Vous y trouverez lus dernières volonté» a de votre père, de votre toi, qui, au moment de quitter la vie, sent a redoubler sa tendresse pour vous, eu qui il voit tous scs enfants » réunis, et dans un âge si tendre, qu’il prévoit sous votre initkdrjté » des maux qui lui donnent plus d'inquiétude que les horreurs Ju * tréjjas qu’il va subir ne lui cause ut d’effroi.

a Si quelque chow peut adoucir ma peine dans cet état, c'est, mon » cher fih1 la promesse de tant de bons sujets qui ont fait sermûid v dans mon sent de veiller sur vosjQurs,el de verser leur song po*tr * votre conservaiion, Héciimpensez loir zèle lorsque vous en altT<M * Fàge, ci n'oublicz jamais les soins que mon fils le duc du Maine, * que j'ai jugé capable de mettre auprès [Le votre personne, O’1 PTen-* d ri après ma mort. Celte distinction, que j'ni crue nécç*3'1^ pour a l'amour de vous, lui suscitera sans doute pour jmu-ettii lims ceux * qui &e verront nar cette prévoyance trompen dan* Ie désir quita

LOUIS XV

« ont de régner; et si, par les troubles qui pourront survenir dans * voire royaume, il arrivait (pu lque malheur à ce prince, ou quel -» que cliaiípemenl à et que j’ai établi, je désire, mon fils, si Dieu » vous coiiM.TVf, que vous rétablissiez les choses dans l'état où elles • se trouvaient à ma mort, tant pour la religion et l'Etat que pour » ce qui mncbc le duc du Maine, Ayez confiance en lui, suivez scs ■ avise! m'» conseils; il est très-capable de vous bien conduire. Si b la mort vous privait d'un si fidèle sujet, rendez h ses enfants, en ■ leur conservant leur rani;, toute T.....¡lié que vous devez b leur ■ père, qui m’a promis et juré de ne vous abandonner ^u’ii la mort.

i» Ayez toujours un attachement inviolable pour le père des fidèles, ■ et ne vous séparez jamais, pour quelque motif que ce soit, du sein » et du centre de rEglisr. Mettez en Dieu toute votre confiante; b vivez en chrétien plus qu’en roi... Gardez-vous d’attirer sur vous b la colère de Bien qui protège si visiblement ce royaume.

b Donnez à vos sujets le même exemple qu'un père chrétien donne » à sa familie; ^gardez-les comme vos enfant; rendez-les henrem B St vous voulez Bôire. Soulageait» lé plut toi qu'il vous sera possible b dc lont l’impfit violent tloni la nécessiié d'une longue guerre lesa b surchargés, elquc leur fidélité leur a fait supporter avec zèle,.

» Fuîtes-les jouir d’une longue paix, qui seule peut rétablir Ici » affaires de votre royaume; préférez-la toujours ouï événements » douteux, et souvenez-von s, mon fiE, que la plus éclatante victoire » coûte toujours lmp cher quanti il faut la payer du sang île scs su-» jets. Ne le versez jamais, s'il est possible, que pour In gloire de b Dieu; celte conduite vous attirera la bénédiction du ciel pendant » le cours de votre règne* Recevez 1* mfeuue, mon fils, avec mes * derniers embrassements.

Il faudrait avoir bien peu de pénétration pour ne pas reconnaître que relie lettre sort des ateliers de bd esprit de madame la duchesse du Maine, OÙ sans do Ule OD la fabriqua entre une énigme et une pièce de bouts-rimés, afin de se conformer au précepte de Boileau :

Passez du grave au doux, du plaisant au sévère.

C’est une petite tentative de l'ambitieuse princesse, au moment où le roi commercer h se diriger qiiulqiicrtm il'opie» des idéva qui lui appartiennent. Alais, nuire que l'amorce est jetée inatadrcdœnient juir le dépôt clandestin du papier sur la cheminée du roi , les éloges immodérés donnés au duc du Maine trahissent trop clairement l'origine de la prétendue homélie royale, pour que les gens sensés aient pu s’y méprendre. Mais ........  les choses extraordinaires ne moiiqiiciii ja

mais d'n polo[p¿te>, eu Ile-ci en h trouvé beaucoup, et brui nombre de cour!¡sans uni déclaré, tout bas néanmoins, que le roi ne ferait pas mal de se conduis conformé ment aux conseil s qi'en lui dinumi. Quant an public, qui, dans scs interprétations, excède toujours les loisdc la raison, il se persuade que la lettre de Louis \L\ arrive de l'autre monde; qufelk a été déposée sût la cheminée du roi pur un ange, cl que Dieu a permis cc message peur meure lu jeune roi dans Jz bonne voie.                        ,                        ,

Le cardinal de Fleury a pris lu chose comme il H devait prends, en accueillant avec un sourire moqueur toutes les observations sérieuses qu’on lui adressait journellement sur le message posthume du feu roi Cependant les nids puissants de h cour étant revenus auprès de lui sur cette affaire jusqu'à la plus assommante ténacité, Ce ministre voulut mettre fin à ces Eudes et oiseux discours.

Il y avait cercle chez la reine; lu compagnie était nombreuse; le roi s'y trouvait, et madame la duchesse du Maine aussi. Le rordiiml, jugeant h circonibnice favorable à l'cxécution de sou projet, s'approche de lu dame de Sceaux :

s Recevez, madame la duchesse, lui dit- il, mon bien sincère compliment.

__De quoi, monsieur?

__De la lettre écrite à Sa Majesté por le fou roi,

___Sj M, Je duc du Maine eut remis cet écrit au roi avec h décence convenable, peut-être y aurait-il eu à Cela quelque mérite; mais le déposer chndestiiirmcnt...

— La façon dont a été remise la lettre ne fait rien à l'affaire, madame... Et puis, cominm» Son Eminence ai souriant, lu modestie, l'humilité prense de M.lcduc ne lui permettaient pas d'enletidro lire «n écrit renfermant ion éloge... Mois c'est pour la lettre elle-même i^e je félicite V oitc Altesse.

— Je ne comprends pas Votre Eminence, répondit madame du Maine tu rougissant.

— Lt* sentiments généreux exprimé» dans cette lettre, les noble» pensées qu'cita; renferme, et les beautés académiques qui assaisonnent le tout...

— Eh bien, monsieur le cardinal..

— Font le ptlls grand honneur à la cour de Sceaux,

* J'ignore ibsi^uicht ce que vous voulez dire*

— Je m'attendais à cette réponse; le vrai talent est modeste. Mai» Votre Altele s'eu défend vainement; c'est à elle que le roi doit ce superbe morceau d’éloquence modèle, composée sans doute pour donner à Sa Majesté une idée des beaux mouvements épistolidjres, cl qui ne peut manquer de produire cet effet.

—■ Monsieur le cardinal oublie que ses plaisanteries s’adressent à une princesse du sangl

— Je ne plaisante nullement; ce sont de sérieuses fflhIta lions que je fais à madame La duc Liesse.

— Finissons, mon sieur 3 dit In princesse avec une colère difficile-* ment comprimée.

—■ Voici mon dernier mot, reprit le cardinal : on ne gouverne point un Etat avec des phrases. Le panégyrique dus gens illustres el les fleurs Je rhétorique sont bons pour charmer rameur-propre cl lo-rcdlc; mais, dans l'administration publique, il faut de ¡'aptitude, du. travail cl la connaissance des hommes; il faut enfin marcher avec le temps actuel, et non avec des souvenirs. »

A ces mots le ministre fit une profonde révérence à madame la duchesse du Maine, cl se mêla à la foule qui s’était réunie autour des i u ter locuteurs.

Depuis ce jour la prétendue lettre de Louis XIV a perdu tout son crédit; on n’en parle plus qu'avec ironie.

Le renvoi peu ek il de l'infante d’Espagne et l'alliance conclue par Philippe V avec l'empereur avait rompu la bonne intelligence entre les émirs de Versai3lrs rt de Madrid ; la guerre eût mime éclaté, si l'une ei l'autre puissance eussent été plus en état de la soutenir. Mois le premier soin de Fleury après son avènement mi ministère fut de réconcilier deux souverains que le sang et la poliliq.U£ semblent devoir tenir sans cesse unis. Louis XV écrivit le premiera son onde , au mm menee ment de cette année, à l’occasion du la grossesse de la reine Elisabeth ; Philippe X su hâta de répondre par ntic lettre polie, mais dans laquelle perçait encore un peu de froideur. La correspondance n’a pas continué

Hrcidéiuent madame de Boufflers l'emporte sur toutes les femmes qui, depuis cení ans, mil inscrit leur tioui dan» Jus û^tes de la gidan-luric, |[ est impossible dû suivre le cours doses bu une s fortunes; l'attention La plus soutenue n'y pourrait suffire. Si le roi voulut; nu beau matin passer la revue des amants de celte dame. Fa cour du château de Versailles ne serait pas assez vaste pour les contenir. Voici un petit épisode des prodigieuses aventures de la duchesse, qui égaye si ugu lié rein eut la ville el L cour: M. de Durfort cul deniiè-^'""7" t., ^HtujMr 4|,. amipL-v- quelques instants pour machine de DOnllIiTs; *             » rdptHjdii-elk- a la première dûclar.iliun de

ce nouvel amant. Un convînt d’un rendez vm^ rue CadeI, pendant l'absence déjà connue que M. de Luieinbminj devait faire. Uud»rt, pour remire le souper plus agréable, y conduisit Chassé, scieur de l'Opéra, très-aîmé du public . et dont quelque# dames de la cour fout le pins grand cas sous un autre rideau que celui de l'Opéra. Lorsque le vin eut excité madame de BuliJIIuts, elle se mil .■ comparer les traits, les formes, l.i tournure de M. de Durfvrt, sa conquête du jour, avec ceux du chanteur amené pour égayer la soirée, et j3 dúchele jugea qu'il j avait une source de gaieté plus féconde dan» le dernier 'pn- d.uis le premier. La duchesse se mit à faire des agaceries nès-ei-prrssives au comédien ; celui-ci pensa qu'il était de son honneur d'y ré-pondre, quoi qu'il pût arriver. Mds M. de Ihirfort, qui n’avait pas arrangé1 la partie pour les plaisirs d'un comédien, lit sortir Classé de labk, et le renvoya. A celle vue madame de Rouillera entrant dans la plus violente colère, su précipite sur les traces dit chanteur; on essaye de La retenir, mais elle s'arrache îles bras de ceux qui l'avalent suivie. Echevelée, l'ceil ardent, et dans Je plu» grand désordre, elle court après Ch^sé bisqu'im bout de la rue, en criant de tonte sa force : ■ Je le yeux 1 je le veux J i. M, de Dnrforl, après avoir, avec beaucoup de peine, muiuni1 cette bacclionte a la pet ile makuii. parvint a calmer un peu ce Irrnspurl.....A lu bonne heure, dîl-rllc; mais je vous assure quejo l'aurai, u En effet, le lendemain au soir, on Vil le beau chanteur entrer chez madame de Bouiilur.s, et prendre rang dans la onzième ou douzième centaine de scs amants.

La mort frappa le 30 mars le grand Newton, l'un des rares génies à qui l’Eternel ait permis du reciHimiilre et d'expliquer quelques-uns de» ressorts mystérieux de fa induré, hausses rriwiifCsniüihi'tiMhtiiuii de Itl ¡rf‘il<*' -¡ l>ie Frisure/e. en drmriiilrmit l'Mhiiilé des Corps, on, si l'on veut, l'altMClioti, cet ¡Musiré Anglais ht comprendre uarquelles canses seco rnkii res, ü ta voix du Tout-PuisMani, Lee Lia os se débrouilla; Comment le feu jaillit île fa ma libre, attiré pur k feu; coin ment l'eau ae réunit à l'eau pour couler un lorreiits,et comment les métaux, Obéissant aux lois qui nuiraient kurs molécules les une» vers les autres, percèrent les entrailles de la terre jhjut former des niasse» homogène». Quel champ ouvert à la raison que cette explication des sympathies physiques, dont on a sans doute outré le pouvoir, un Le supposant le principe des affections ou des antipathie* hunubiesl L'Qpbÿue de S'eu (on est une autre création presque divine à fa quelle nous devons en grande partie la révélation des mystères de cette lumière qui nous étonnait par lu ut de pkéuouicDCS iuc¿p tiqué», GlÀM

au philosophe dc Wolstrop, nous connaissons enfin l’origine des couleurs, que son intelligence sublime a décomposées. Ajoutons que les immortels ouvrages de Newton ont prouvé, mieux que tous les livres de théologie, la puissance infinie du Créateur : le grand homme l'a démontrée par les œuvres memes de la création; il marque du doigt, dans le système de l’univers, le point oii finit la cause physique, et où commence la cause indispensable d’une volonté supérieure aux lois de la nature. Si j’avais un enfant athée, je lui ferais lire Newton. Ce mortel d’un ordre supérieur mourut à Kinsington à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Les plus grands honneurs lui ont été rendus, non comme président de la Société royale de Londres, ni comme directeur général des monnaies du royaume, mais parce qu’il a marqué en Angleterre la plus haute région où le savoir de l'homme soit parvenu. Six pairs portaient les coins du poêle au convoi funèbre. Dans la Grande-Bretagne, on ne songe pas à donner des lettres de noblesse au génie; c’est au contraire par lui que la nation cherche à s’ennoblir. Les six gentilshommes dont je viens de parler compteront parmi leurs plus beaux titres d'illustration le choix qu'on avait fait d'eux pour accompagner les restes dc Newton. 11 repose à Westminster, sous quelques pieds dc marbre; mais sa grande âme remplit l’univers, et son nom retentira dans tous les siècles.

Combien il faut baisser de ton pour parler d'un mortel qui n’est que souverain, quand on s’est élevé jusqu’à Newton! mais la tâche queje me suis imposée exige dc fréquentes transitions : la variété doit naître sous ma plume comme elle liait autour de moi. La czarinc Catherine Alcxina, qui, d’un cabaret de la Livonie, monta au tronc des Russes, et qui les gouverna quinze mois après la mort de Pierre le Grand, vient, en le rejoignant dans la tombe, de laisser le sceptre au czarowitz son fils, proclamé sous le nom dc Pierre II. Catherine suivit les plans dc gouvernement dc son illustre époux; elle acheva plusieurs des fondations qu’il avait commencées, créa même des établissements, et sc fit aimer dc scs sujets. La conduite dc celte souveraine ne fut pas exempte de blâme : elle eut pour amant le comte dc Lcwen-volden, et ensuite le comte dc Sapieha; ce qui fait concevoir l’indul-gence avec laquelle Catherine oublia l’attentat du Breton Villebois sur sa personne.

L’esprit dc secte s’appuie de tout, s’accroche à tout, et rarement ses principes ne vont pas jusqu'à l’exaltation. Le jansénisme, que des hommes tels que Nicole, Arnauld el Sacy ne purent empêcher de dégénérer en fanatisme , devait s'affranchir tout à fait des lois de la raison, lorsqu’il était abandonné à des sectateurs vulgaires, et les persécutions ne pouvaient manquer de le convertir en délire. C’est ce qui se voit maintenant.

11 y avait par le monde un janséniste nommé Pâris, fils d’un conseiller au parlement, et qui, ayant pris le» ont rca mineurs, abandonna à son frère ce qu’il avait à prétendre dans la succession paternelle. Mais, par une humilité sincère, Paris sc borna au diaconat, et, renonçant au monde, sc retira, faubourg Saint-Marcel, dans une espèce d’ermitage au fond d’un jardin, qu’il cultiva de scs mains pour aider à la subsistance du pauvre. Vincent de Paul en miniature, l’honnête diacre fournissait des carottes, des choux, des oignons aux familles nécessiteuses du quartier; il instruisait leurs enfants, et le soir, après tous scs exercices de pénitence et dc charité, se procurait une innocente récréation en tricotant des bas pour scs protégés. Paris vécut ainsi plusieurs années sans que sa réputation s'étendit au delà du faubourg dont il secourait les habitants; car il faisait le bien sans ostentation, ce qui devait nécessairement le laisser dans l’obscurité. Ce diacre mourut il y a quelques mois; son convoi ne fut escorté que par les infortunés dont il avait été le bienfaiteur, et sa dépouille mortelle fut déposée sous une simple pierre dans le cimetière de l’église Saint-Médard. La reconnaissance réunit d’abord sur la tombe de Paris un certain nombre de pauvres du quartier, qu’on entendait Erier à haute voix pour lui; bientôt quelques jansénistes, qui avaient onoré ses vertus modestes, grossirent ce cortège pieux; enfin on fit du tombeau le rendez-vous des disciples de Jansénius, et l’on vint l’y fortifier, s'y roidir contre les renaissantes persécutions des jésuites.....Peu à peu les têtes s’échauffèrent près des restes de Paris; on sc crut inspiré par le sépulcre dc cct homme vertueux; les prières redoublèrent, le fanatisme s’accrut, les cervelles sc détraquèrent. Le délire fut surtout porté à son comble chez, une multitude de jeunes filles, qui, parvenues à cct âge où une nature impérieuse exalte les passions du sexe, éprouvèrent sur la tombe de Paris des convulsions moitié ferventes, moitié hystériques. Rien dc communicatif comme l’exaltation; de ce que ces jeunes filles avaient été saisies d’une irritation nerveuse, toutes les femmes jansénistes habituées du cimetière dc Saint-Médard crurent en sentir le principe, et ce qu'on croit fermement a sur l’âme toute la puissance dc la vérité. Ces dévotes ne tardèrent pas de se tordre les bras, dc faire craquer leurs jarrets, de décomposer leurs traits par d’horribles grimaces; puis, s’étendant sur la tombe pour ressentir plus immédiatement ce qu’elles appelaient l’œuvre, on les vit s’agiter convulsivement de manière que, par un véritable saut dc carpe, elles se retournaient avec une inconcevable souplesse de reins, sans s’occuper du désordre, quelquefois complet, que ces bruiqucs mouvements causaient dans leurs vête

ments. A l’origine de ces actes d’un étrange fanatisme, peut-être la conviction seule y présida-t-ellc; mais il me paraît démontré aujourd’hui que les jansénistes, spéculant sur les convulsions, songent à s’en faire une ressource pour rendre, s’il sc peut, leur parti redoutable à scs adversaires, sous l’invocation du diacre Paris, qui n’en peut mais.

Toujours est-il qu’il existe depuis quelque temps une société organisée de convulsionnaires : elle a ses chefs, scs règlements scs employés. Déjà le charlatanisme s'ingénie; les miracles ne peuvent tarder, et les martyrs suivront de près. En attendant, les convulsionnaires ont leurs spectateurs : tout ce qu’il y a dc curieux à Paris, et surtout de curieux libertins, vient, des fenêtres du voisinage, qu’on loue à cet effet, assister aux tours dc forcc, aux sauts périlleux des jansénistes femmes du cimetière de Saint-Médard. Les fanatiques qui se livrent à cette gymnastique dévote ont reçu dans le monde le nom dc sauteuses; d'autres, qui poussent des cris semblables à l’aboiement d'un chien, sont appelées aboyeuws; enfin une troisième subdivision de convulsionnaires femelles, dont la manie est de miauler comme les chats, a reçu la qualification de miaulantes... On voit que la variété ne manque pas à ce spectacle, qu’il faudrait déplorer plutôt que d’y courir comme à un amusement.

Les convulsionnaires, ou, si l’on veut, les jansénistes, ne sc bornent pas aux sauts dc carpe, aux aboiements et aux miaulements du cimetière dc Saint-Médard; c’cst la parade dont on amuse les badauds arrêtés à la porte. Ces sectaires, qui savent très-bien que le cardinal dc Noailles, en accédant à la bulle Unigenitus, n’en est pas moins resté attaché au parti des anticonstitutionnaircs, cherchent à s’appuyer de la secrète adhésion de ce prélat à leurs mystères, et ces jansénistes ne désespèrent pas de réussir. Mais les jésuites ont prévu le cas; n’ayant pu vaincre l’opposition du cardinal par la persuasion, ils sc sont déterminés à l’effrayer par un exemple de sévérité. Alléguant auprès de Fleury la prétendue nécessité de discuter des matières intéressant le dogme et la discipline de 1’Ęglise, ces pères ont prie ce ministre d’obtenir l’agrément du roi pour la réunion d’un concile à Embrun. Son Eminence, peut-être séduite, peut-être trompée, a sollicité et obtenu deSa Majesté une déclaration qui autorisait cette assemblée ecclésiastique. En conséquence, l’archevêque d’Embrun a convoqué dans sa métropole les évêques de Senez, de Gap, de Bcllai, de Fréjus, de Vence, dc Sisleron, de Glandèves, d’Autun, de Viviers, d’Apt, de Valence, dc Grenoble, de Grasse et de Marseille. Presque tous ces prélats s’étaient rendus à Embrun avec la persuasion qu'il s’agissait de traiter quelque point important de doctrine religieuse; leur surprise fut grande quand le promoteur du concile dénonça l’un des évêques prévenu, M. de Sciiez, pour une instruction pastorale contenant des termes injurieux à la bulle Unigenitus. cl recommandant la lecture des Réflexions morales du père Quesncl. L’évêque ayant reconnu l’ouvrage inculpé comme sien, et s’étant refusé à le rétracter, fut déclaré suspendu dc ses fondions épiscopales, et relégué, par ordre du roi, à l’abbaye de la Chaise-Dieu. Cet ecclésiastique est âgé de quatre-vingts ans.

Cct exemple ne produisit point l’effet que les jésuites en attendaient : M. dc Noailles, qui avait reconnu leur intention, déclara qu’il n’avait rien à se reprocher cl ne craignait personne.

Pendant le cours de ces discussions religieuses, des événements politiques plus sérieux encore sc passaient en Europe. L’empereur Charles VI fonda en 1722, dans les Pays-Bas, une compagnie des Indes sous le nom de compagnie d'Oslende. Cet établissement ne paraissait pas appelé à de hautes destinées chez une puissance aussi peu maritime que l’Autriche; cependant ¡1 excita la jalousie des nations commerçantes, et particulièrement de l’Angleterre, qui motiva du moins sur ccttc cause des hostilités contre Philippe V, protecteur de la compagnie d’Ostcnde. A peine la guerre eut-elle éclaté que le comte de Torres, général espagnol, fit ouvrir follement la tranchée devant le rocher de Gibraltar. Déjà pourvue dc tout ce qui pouvait la mettre à même dc soutenir un long siège, ccttc place, en présence même des assiégeants, reçut un renfort dc trois régiments que le vice-amiral Wayer y débarqua sans que les Espagnols pussent s’y opposer; et dès ce moment le siège fut changé en simple blocus.

Cependant le cardinal dc Fleury, qui s’était entremis entre les puissances belligérantes, parvint à arrêter ccttc guerre; des préliminaires de paix furent signés à Paris le 31 mai. L’empereur consentit à ce que la compagnie distende demeurât suspendue pendant sept années, à condition que les puissances maritimes laisseraient rentrer paisiblement les vaisseaux dc eette compagnie; ce qui fut accordé.

Peu dc temps après ce traité Georges Ier, roi,d'Angleterre, mourut, et Georges-Auguste II lui succéda le 16 juin. Le prince défunt, qu’on vit commander avec distinction dans les guerres de la succession d’Espagne, n’étant alors que duc de Brunswick, a régné sur l’Angleterre avec habileté, sagesse et fermeté; mais il faut, pour être juste, attribuer en grande partie la prospérité dont la Grande-Bretagne a joui sous son règne au célèbre Robert Walpole, son premier ministre, homme d’Etat dont le nom mérite d’être associé à celui de Colbert.

L*entrcmise du cabinet de Versailles entre l’Angleterre etl'Espa-

fine o consommé la réconcilia lion de Philippe V el tle Louis XV. Celui-ci, à Foccasion de l'accouchement de lu reine Elisabeth, a écrit une nouvelle lettre de félicitation a Sa Majesté Catholique; le comte de Roscmbourg, Qui était chaîné de la porter, avait en même temps la milion de remettre au roi castillan le cordon bleu pour l'infant nouveau-né, don Louis-Antoine-Jacques, Après avoir lu le message Philippe déclara, le il août, en présence de toute sa cour, « qu'il était entièrement el sincèrement réconcilié avec le roi de » France, wn bicn-aimé neveu. »

l îi membre de la famille royale, le prince de Conti, succomba celle année, dans un ¿ge peu avancé, aux suites de scs débauches effrénées, qui, l'ayant conduit à un épuisement absolu, ne lui laissaient plus que Rcnnui d'exister. A ses derniers moments, il voulait s'enivrer pour passer, disait-il, de la vie à la mort sans y pensum Son COnksüimr s'opposa à ce qu'il fit celle fin épicurienne. t Vous aves a beau faire, répondit-il, je n'ai pins le temps de me repentir* n En effet il et]lira presque aussitcl, Si ce prince; ne rechercha que la réputation d'être l'homme le plus ¡inmoral de la France après le régent, il l'a obtenue; mais il n’a pas, comme Philippe d'Orléans, racheté SCs vices par de belles qualités : M. dc Conti n'eut que des défauts*

On a donné cette année, à la Comédie-Française, une bonne comédie de Destouches, intitulée te ŻMfosopAe marié, ou te J/ari Aan-tenai de Miv. « Je ne sais pas, disait un spectateur en prenant son s billot, comment l'auteur l'entend , niais un homme qui sc marie se » montre, par cola même, très-philosophe , c'est-à-dire qu'il s’est * d'avance résigné à tout ce qui peut lui arriver ; son caractère se » dément donc si, devenu mari, il est honteux de Léire,*. C'est le cas, w ou jamais, d’avoir de la philosophie. » Quoi qu’il en soit dc l’ciac-t ilude de cebón nun, ]□ pièce dc Destouches a été vivement applaudie. Une admit bien conduite, des caractères vrais et un dialogue Spirituel couvrent avec bonheur ce que le fond du sujet offre d’in-vraisembiuhlo. Un philosophe, autrement dit un sage, ne pourrait rougir de s'étire marié que si le mariage blessait les lois de la sagesse; et c’est précisément le contraire, puisque celle alliance esl le moyen légitime d’accomplir un des grandi desseins de la nature, auxquels la philosophie veut que nous soyons fidèles avant tout, La boule du héros de Dcstomchc* n'est donc qu’un témoignage d'orgueil de la part d'un homme qui croit avoir perdit de sa dignité en se soumettant à l’cm-pire d’une femme, et l'on va voir que la donnée du poète repose en effet sur un tel senti me ni. Deslouches, ministre de France en Angleterre , ne pul. à travers J cm (¡runek iiktér^ta don! il était chargé, SC défend re d'une vive passion pour Dorothée JoImMcm , dr.uJr.i-j]^ d'une naissance distinguée, dont la main ne pouvait qu’honorer un ambassadeur jadis comédien. Le mariage se fit; mais Deslouches crut devoir sc faire donner la bénédiction nuptiale très-secrètement, et tenir quelque temps son hymen caché* Le motif de ce mystère, qui a fourni le sujet de la comédie nouvelle, n’élait-il pas évidemment celui que j’ai attribué au principal pcrsannn^c mis en scène? Or il n’y a INI» la moindre philosophie dans tout ceci ; je n’y vois que la petitesse d’un diplomate gourmé, qui craint de paraître distrait des hauts intérêts de la politique par le vulgaire plaisir de coucher avec sa femme. Il faut pourtant pardonnera Destouches, en faveur d’un bon ouvrage, de nous avoir offert me faiblesse pour le scrupule d’un sage, et un courtisan pour un philosophe ; ce qui ne laisse pas de faire deux contre-sens incotitcuLablu.

Le brave comte de Saie r a pu se maintenir en Courtaude; accablé par les amies de la Russie , il s’est vu forcé d'abandonner à cette puissance un Etat trop voisin d'un si grand empire, et qui lui agréait trop pour que Maurice réussit à le lui disputer longtemps. Mais cc n'est pas sans avoir défendu ses possession* que le bis d'Auguste les a laissées échapper : il a combattu comme jadis Léon idas comlmlLit avec sa poignée de Spartiates contre les innombrables légion* du Xcrsès. Je dois, à cct égard, citer un trait qui prouve que le comte de Saxe avait trouvé dans notre célèbre tragédienne mademoiselle Lecouvrcur une âme digne de la Menue. V uta le milieu de l'année dernière, ce prince écrivit en France pour obtenir des secours d'honi-mes et d’argcoL Scs lettres furent à peine lues au ministère; maison lui répondit de lu façon la plus affectueuse qu'on ne pouvait lui envoyer ni écus ni soldats. Ail rien ne Leçonvreur avait bien quelques amants; mais, en supposant qu'ils eussent voulu faire le voyage de Courtaude, cela n’aurait offert au comte Maurice qu'un faible corps auxiliaire : c'eût été autre chose, si la duchesse de Bonifiera se fût décidée à enrégimenter ses favoris. L'excellente actrice ne possédait P»» non plus de gros trésors, mais elle voulait à toute force secourir celui qu'elle appelait son dteu dfars. Elle mit donc en gage sa vais-aclle, &es bijoux* et, joignant leur produit au peu d'argent qu'elle pus-subit, elle bi passer au souverain de la Courtaude une somme de quarante nulle livres qui lui survit du moins à revenir commode ment en France apres avoir défendu pied à pied sou Etat envahi. Maurice arriva a Paris dans les premiers jours de ce ni ois (janvier 1728); je n'ai pas besoin de dire que sa reconnaissance envers mademoiselle LccOUVrenr s'est montrée fort expansive,,. * Adricnne, je * vous rendrai votre aj^unt, lui dit-il souvent dans les intervalles de • se* témoignais de gratitude,*, — Bon, bon, sc hite toujours de

* répondre ta célèbre actrice, cela ne presse pas*.* Je suis contente a de ta manière dont vous serves l’intérêt. »

i


Les grandes réputation* produisent sur nous l’effet de ce* corps lumineux qui nous éblouissent d’abord, et dont l'éclat décroît à nos yem par l’habitude de les voir. On ne parle plus à la cour de France des punteases amoureuses de Richelieu; pcnl-drc s’en occupt-l-on davantage à celle de Vienne, auprès de laquelle il Cil depuis troi* ans ambassadeur. Cependant on dit que ce seigneur est devenu difficile en ta il de galanterii;, à la manière de ces gourmands qui, las de bonne chère, ne veulent plus que des mets exquis. S'il en est ainsi, je doute qu’il se plaise aux banquets galants de l'Allemagne, Car il lui faudra revenir à la grosse nourriture. Dans CC pays, ou l'amour est une rêverie qui plane au-dessus des nuages, ou c'est le simple mol d'ordre d'un plaisir épais. Une Allemande écoute un amant juste le temps nécessaire pour savoir comment elle le posséderai; la chose étant convenue, les llcurdic*, les compliments, les billets doux, les madrigaux seraient on pure perte, il ne s’agit plus de débiter de T esprit*

On voit donc que le duc de Richelieu ne peut se complaire au Mita de «s tendresses lont effectives* qui, par leur nature, doivent offrit trop peu de variété pour séduire son âme inconstante et légère; aussi se livre-t-il presque exclusivement, m'écrivait-on dernièrement de Vienne, à certaines pratiques supe rsl ¡lieuses auxquelles il fuleucliu lès sa tendre jeunesse* On aura peine à croire qu’un gentilhomme spirituel, un membre de l’Académie française, croie, au temps oh nous vivons, à l1 astrologie judiciaire, ct cherche de bonne foi la pierre philosophale. Rien u’esl cependant plus vrai : Richelieu a ta plus robuste confiance aux prédictions; il accueille avec bonté tous les charlatans qui font métier de lire dans l'avenir, et surisse en crédulité ces bonnes vieilles qu'on voit toujours occupées à tirer tes caries* Celte ridicule manie, que les ennemis de Richelieu brodent a loisir loin de lui, a failli l’cmpèchcr d'obtenir le cordon bleu* On dit que le duc a tait un pacte avec le; diable; que souvent il sc rend , accum-p.igné de bohémiens possédé* comme lui, dans les vieux châteaux de ta Bohême pour s’y livrer, au sein des nuil*, ^ des mystères inter nam, Alors, ajoutent les traditions pituitaires, on aperçoit a travers les vitres de ces gothique* édifices, qui jamais, de mi-moire d homme, ne furent habités, un aperçoit (les flammes bleuâtres éclairant des figures étranges, tandis que des légions de démons aux ailes de chauve-souris volent au-dessus des tours noircies dans lesquelles se !>...•.■ nt c<it UTt-ible* choses. On va même jusqu'à dire qu'un «tir, dans une foret voisine .il- ViL-mac, l'ambassadeur de France, assisté de quelques seigneurs al lemanita, renouvcin h-, mystères d’Hécate, el sacrifia un homme à la lune. Ces bruits sont a«»si trop puérils; on n’y a point cru à la cour de France* el, le 2 A février, les insigne » de l’ordre du roi cul éh' envoyés « ce ministre*

Les plus grandes absurdités sont quelquefois fondées sur une vérité, l’on n'eui pas tait Richelieu sorcier s’il ne se fut pas montré superstitieux à l'excès. Entre autres charlatans que le duc rechercha et admit à sa table, je citerai un nommé Damis, qui se disait tout à ta fois astrologue, mathématicien, alchimiste et médecin. L’ambassadeur le consulta un jour sur sa sauté, dont il avait sujet d'être in-quiet paree qu'il cracha¡1 le sang depuis cinq à six mois. " Soyer sans » crainte sur les suites de cette indisposition, s'écria Da mis avec un n ton d’inspiré; voire vie, monseigneur, nura aussi longue que glu-f rieuse... ^ mis pilerez sous le poids des lauriers, des honneurs et » des ans. Rien ne vous manquera, si ce n'esl quelquefois l'argent; » niais je veux corriger cette partie de l’arrêt du destin*.. Monsci-* gneur, je vous donnerai de For.

— Du for* dites-vous, Damie, el comment? vous n’en aveu pas poi ii vous-même.

-— \ utrc Seigneurie a Mitón; mais cela ne m’empêchera pas de lui en donner, et beaucoup*

— J'avoue que je ne comprends pas où vous prendrez ce précieux m é ta l.

— Eh! parbleu! je te ferai,

— Vous le ferez!.*. Vous railler S la pierre philosophale est une chimère.

— Dites que sa dénomination est une solltau, car rien n'est maint philosophique que l’or qui sert à corrompre tous le* philosophes; niais c’est de la chose qu’il s’agit, et j'ai l'honneur de vous répéter que je vous donnerai à foison celte matière tant recherchée*.. Quelques instants me suffisent pour la en tr*

— Quoi! lorsque la nature ne la produit,dit-on,qu’a près des centaines de siècles*..

— La nature! monseigneur, elle obéit... ct moi je commande.

— Oh çà, Darius, pourquoi donc n'êtcs-vous pas aussi opulent que vous me semble*pauvre?*..

-— Ma réponse sera simple, monsieur le duc : il faut semer pour recueillir... et je ne puis créer les causes premières*., cela dépare mon pouvoir.

— Je vous entends. Eh bien! nous sèmerons ensemble,

■—■ Et vous moissonncréa seul?

— I\on, certes ! nuu® partagerons.

— Sache?, donc, monseigneur, le reste de mon wcrcl»., Je purs enrichir le* autres, mais il m ent ordo nu «i de redite pauvre... Ditiuii ne peut, à l'exemple de Saturne, dévorer tes propres eu fonts»

— uns êtes un hum rue hien singulier».,'.

— Attendez, pour en juger, que mes œuvres aient justifié mes paroles. U

Richelieu aime r.srgmt, non par a varice, mais ¡Mirer que sa ma-Giiincener, scs dépenser inconsidérées ci le gros jeu qu'il affectionne nécessitent de grandes ressources» Le dur. ne prit pas de repos qu'il H'cfil mis son alchimiste à même de Jiu foire de J'or, Damis umi-meuça l'opération ; on bruta du charbon, beaucoup île charbon; le duc, garçon de fourneau du grand operateur, souffla avec une patience merveilleuse, fondín que ion mrnfre obscrv.iii le creuset d'un air sombre ri méditatif. Enfin l'opération étant achevée, Damls produisit :■ l'ambassadeur un lingot d’or d'un excellent litre, qui fut cs-timé sept crut vingt-deux livres dit nous, et dans la coin position duquel >1 n’était entré qu'un double louis. Richelieu sautait dans son laboratoire comme un enfuit i il cru brossait Darnią, Fc nommait son uH'i Heur a ru i, son dieu Intel:'ire... Ilion de respect., hic comino Ica ip'ijs qui nous enrichissent. Un assez grand nombre d'expériences lurent faites en présence de rviirlnniié si'igurur, et toutes eurent le iiièmC succès .. Richelieu croyait avoir trouvé enfin une mine de richesses telle qu'il J ¡i luí fallait, c'est-à-dire inépuisable, lorsqu’un bc^u matin iJamis disparut. I.c dite espéra quelque temps que son clftr unit , Cûmiiic il 1 appelait, un ferait qu'une ceñirle absence; il se flattait de k voir repu mitre d'un moment à l'autre».. Vain esjiotrj Richelieu lu chercher l'Alchimiste de ions cuirs, il pria buts ses col-l^Uncj les ambassadeurs de lâcher de le découvrir, personne ne put ressaisir la trace de cet homme extraordinaire... Le dite vit donc évanouir sans retour la belle chimère qu'il s’était créée... U dut se consoler de la perte d'une fortune infinie comme le pouvoir de celui qui devait m être l'artisan»

De qui devait le p|un surprendre dans Mtr aventure , c'est que Iłami* n'avait jamais demandé d’argent à Richelieu; il ne s'émit montré exigeant en aucune manière, et avait toujours remis au due le produit des opéra lions foites (fans sort ta ho rain ire et devant luí. IJu'était-ce donc que ce Damis? Cesi ce qu’on n'a jumáis su.

Les Konverains qui n'ont rien h foire s’amusent à jouer an congrès, comme des enLmls jouent ;nn osselet . entre deux ciasscs, "V 01CI île nouvelles coulé ronces ouverte* à boisson* le 14 juin. Lcearditi.il de Fleury, le marquis do Fénelon et le comte de Brancas, plénipotentiaires de la France, oui reçu à la porte de riiùtcl de ville les en-vûyrs des autres pu ¡monees ¡ puis, sans autre cérémonial, chacun cul allé s'asseoir près d’une table ronde, dont fa f"1-..... •■ “mví rum.barcas de toute discussion de próżnice- Lu première sébacé du congrès a été cons.ncrée ¡1 entendre un discours do M» de Fleury, et Fa réponse du comte do SluiïciidorC, mhifotrc de l’empereur^, II y avait long-temps qu’mi y'avuil vu une journée dJplomatique aussi bien remplie,

Los Jansénistes, dans un pamphlet hebdomadaire qu'ils font paraître depuis qil1 Iqne mois, nous le litre lie A’vwrelles ewiés wtimie$, ont pris la liberté grande de ridiculiser un peu le congrès de Soif-sons, dont l'mil lté 11c leur parmi pas bien démontrée. Ce petit recueil, qu'un lit uvcc plaisir chez les gens du bel air, est écrit avec Autant d'esprit et de délicAlme que d’amertume et d'ironie; ce qui fait que pL Héraut, licntejjjirrt de ¡Milice, se consume m recherches pour ou découvrir les au leu rs» Petite perdue! 011 ne sait ni qui compose, ni qui imprime, ni qui distribue cette gazette; cite tumbe des nues chaque termine, cl en tombe avec une régularité ponctuelle. Les dispositions sont si bien prises k cet égard, qu’un jour certain pennttnage en crédit paria avec M» le lieutenant de police que tel autre jour, à telle heure, un grand nombre d'exemplaires des ¡Nuuvrltefi ecd^ia^li-çwpî entrerait par une barrière indiquée ci échapperait à la vigilance des commis. En effet, au jour cl à l'heure convenus, plusieurs personnes « présentent à la barrière choisir; on les fouille jusque sous h chemise, mais inutilement ; ces braves gens étaient étrangers à l'introduction (lu pamphlet. En ce marnent le parieur montra à M, Héraut nu barbet qui se glissait Je long des maisons : t'était le I fraudeur... On s'en «¡sit, cl l'on trouva que sa peau de barbet était confie par-dessus le poil ras de Ranimai, et qifentre-deux était rc-Célée une centaine des feuilles clandestines» Lu magistrat se déclara vaincu; et comme U serait extrêmement difficile de visiter tous k3 cont reba 11 d ic ra q im d ru¡éd ç» qui peuvc u l colporter T éc rit don l i I s'agit, ■ I continue de circuler ;i Paris»

rendis que h critique s'attache nui œuvres du gouvernement, et fronde avec raison lu retour du régime des jésuites, une escadre, composée de onze vaisseaux ou frégates et de quelques galère*, shus ks ordres du chef d'escadre de Gromi pré, châtie, par un bombarde-pieïit de J riputi, la régence barbaresque de ce nom, pour le refus qu’elle a tait de donner satisfaction tu roi sur certains griefa. Celle expédition, <pü n'est, pour une puissance comme hi France, qu’une petite distraction f^içrrière, vaudra à >1, de Grandpré le grade d-général de la marine; du ret+ic le succès di-jii presque réalise ne mé-filera pas d'occuper une place dans dûs annales... il faut (¿roer “ u république de ¡¿aini-ilario, dom 1 ¿tendue «si de deux U&u».

nées, le plaisir de célébrer une victoire sut les pirales de Tripoli m d'Alger,

Si l’on se recrée dans la Méditerranée eu jeia.it quelques milliers de bombes sur nue ville iulLh le, lu régi 111 uni du Picardie trouve qm: C’est pour lui line récréai ion un peu il lire que de travailler ail çauul de Saint-Qticnü ru M. le marquis de Muulevricr, colonel de ce régiment, a iuavumcnl donné Je premier coup de pioelic; mais il n'en a pas donné deux. Pendant que les soldats fournissent h l’ardeur du soleil le zèle que cul officiera promis, il passe son temps 1 courtiser les jolie* Picardes; ce qui fait dire aux travailleurs que c'est entrer pour trop peu dans l'a ecom plissement de sa promesse.

Le IG octobre Louis XV fut attaqué de ta petite vérole, qui, celte fois, SC mollira bénigne. Le roi se rétablit en peu de jours, sans que ta imitadle Intact sur It visage de Sa Majesté ht moindre de ces petites traces qui signaient souvent son passage. Cri évènement u contribué encore à augmenter Itattacliciurril du roi pour la reine su v«-tucEise cimuse ; clk uta pas voulu s'éloigner un instant de lui jusqu'à son entière corivale Mm rice : jamais on ne vit un nreud conjugal plus étroit»», Mais, tiélasl ce sont les liens les plus serrés qui sont les plus Sujets ù rompre.

Dans le mime temps où Louis XV n'était plus atteint que d'un a ppélii démesuré, quesos médecins l'cmpéchaient de satisfaire, il se iiihhuil à caium de lui, en Espagne, des événements-élraliges..Ou ne prusc |i.is ,i tm.it : mi uu mu J: de fins mimi va 1 i. d'qur . h.u ministrcł avaient hissé partir un courtier sans écrire à la cour d'Espagne; Philippe V CU conclut, salis antre eianim, que le roi SOU neveu était mort. Tout aussitôt Sa Majesté Catholique convoque nue junte extraordinaire; il lui déclare qu’il va se rendre à Versailles avec le second de ses JiJs pour recueil! i iT hérita ¡je tic la couronne de France, et qu’Il laisse celle d'Espagne au prince «les Asluries. Celui-ci pro-nonça, et eîgna le jour même, dans h chapelle du plais, une renon-dàtura formelle nu Irène de France eti faveur de Pistait son frère.

Immédiatement après ces dispositions, oit se mit à préparer les ¿qui pages de Sa Majesté; on fil partir des rehis pour 1rs carrosses de la cour. Les rôtisse ms, les pâtissiers, les chefs d'office passèrent la nuit à préparer des provisions de route. Le lendemain, de bonne heure, Leurs Majestés entendirent ta messe tandis qu'on mettait les chevaux nui voitures, et pendant que les officiers et 1rs valets foi saie rit retentir les corridors de leurs baisers d'adieu» Enfin, la reine était déjà dans le carrosse de voyage, Je roi avait la jambe levée pour y monter, on apporte le courrier de France..» : il annonçait que Louis XV juiiis.uîi de ta tucillimre santé.

La nouvelle du coup d'épée dans l'eau que je viens de citer égaya les courtisans de Versailles, le fui lui-même en rit beaucoup; moins cependant que le duc d'Orléans, qui pourtant n’est pas rieur de si nature. Il fallut même, pour que ce prince eût ce mouvement d'Iiila-rilé, que Fétjuipée de Philippe V exclût dans Son AJicsse ce petit senti ment de malice' que l'on a toujours en réserve pour les gens qii,*on n'itimu ¡kis. hidépeudammcnl de son humeur mélancolique le lits du ri'gciil regrette encore vivement sa femme morte en cuches b: 8 août 1736, Cette princesse, <ü\ mois après ton mariage, avait donné le jour heureusement à un fils; mais la naissance de sa ütJc lui a coûté la vie : ajoutons cependant que la duchesse douairière d’Orluaus doit, selon tous les rapports, se reprocher la mort de sa bru» Celle fille naturelle de Louis XIV, qui, du son propre aveu, ne s'occupa jamais ni de l'éducation ni du la conduite de ses enfanta, s’est occupée minutieuscniCnl de tout ce qui se rapportait h m hellc-lil|r\ ri ceta pour la tyranniser parce qu'elle en était jalouse. Or, à l'époque «le sa seconde cauche, ta jeune duchesse lut atteinte à Versailles des premfrres douleurs de iTirf,mienieni; mais sa belle-mère ne voulut pas qu'cJle accouchât dans celle vilta, cl malgré scs souf-frapccs elle h fit monter en car mase pour venir à Paris. A Sèvres les douleurs de la princesse augmciilèreni: elle voûtait sc faire transporter à Saint-Cloud et y rester; mais les officiers de fa suite déclarèrent qu’ils avaient ordre «Je conduire Son Altesse ait Palais-Royal, dans tous les cas... Le ma ta foc de la duchesse fut cxlrùmc pendant le reste du chemin; elle arriva fort malade, accoucha le même jour, el 1 uau r&l qui roi* te-hilit heures après» Celle princesse, remplie un douceur et d’jiilalnJiié fut regrettée «la tout le monde excepté si belle-mère, qui ne lui donna pas une larme,.» Madame ta douai-» riere d’Orléans est cependant très-dé voie.

— Jtainif de tout in ou conir le cardinal de Nouilles, et cependant je déchire , dans toute fa sincérité de mon finie, que, iHI'ir M fílate, il a trop.vécu. Douze évêques, sous la direction de cq prêtai, avaient protesú1 dans les mains du roi contre l'arrêt du concile d Embrun et Ja dêpQsiiion du respectable évêque de Sene*. Lin grand nombre d'avocats an parlemeiit de Paris avaient en même temps dressé nue consultation contre cejug.....eut ecch^fo^M1^1’y ^ piece est conniin-çuiïte, sans réplique; ¡mssi les jésuite* ne s avisèrent-ils jus d’y pendre, ils ai nièrent mleili ta faire supprimer com ni) ę refermant de® propositions injurieuses à ranmrité de l'Eglise..» Ce sont toujours des injures que les raisons artxq«»^lM on ne saurait rien répbflllcr- ^ vieillesse est souvent timide jusqu'à la lâcheté : moins H nous reste tkjoLLrs, plu? nous faisons de sacrifices pour eu juidr, et l'honneur

est peu de chose aux yeux de celui qui ne songe plus qu'à vivre. Le cardinal dc Noaillesf après avoir fait admirer pendant vingt ans sa noble fermeté, a vu dans un seul instant crouler l’édifice entier de sa réputation. Par un mandement du 11 octobre, ce prince de l'Eglise accepte purement d simplement la constitution Unigenitus, condamne les HélUxions morales de son ami Quesncl, ainsi que les cent et une propositions qui en furent extraites jadis; révoque scs instructions pastorales contraires à la bulle', et déclare hérétique tout cc qu’il a’publié en faveur du que-SnelUme. L’homme qui ne songe plus qu’à vivre peut faire par crainte une telle profession contre sa con-ïcience; mais c’est un acte bien coupable de la part d'un ministre des autels, qui, pendant toute sa vie terrestre, doit songer à la vie immortelle.

Depuis l’exil de .V. le duc, la marquise de Prie vivait ou plutôt languissait dans sa terre de Cour-l’Epine, près de Bemay, en Normandie. On l’avait surveillée pendant la première année du ministère de Fleury; mais , après ce temps, le cardinal ne craignant plus cette intrigante, lui fil permettre d’aller aux eaux de Forges ; ce qu’elle avait demandé. La marquise trouva à ces bains un grand nombre de courtisans avec lesquels elle essaya de négocier le rappel de 31. de Bourbon; mais le talisman de cette enchanteresse était détruit : enlaidie par le chagrin cl la colère, elle ne savait plus persuader, parce qu’elle ne pouvait plus séduire... Tous les efforts de madame de Prie furent vains; cette femme autrefois si puissante ne recueillit à Forges, auprès de ceux qui l’ont encensée durant sa faveur, que dédains et mépris : tel esl le sort des puissances tombées d’un rang usurpé. De retour dans scs terres, la marquise se laissa aimer d’un conseiller nommé M. de Brévcdcnt, qu'elle ne paya point de retour; elle avait épuisé la coupe des voluptés, et ne fut sensible qu’au cruel plaisir de faire souffrir eel amant... Un soir pourtant, excitée apparemment par les transports de désespoir du conseiller, les sens refroidis de cette courtisane titrée se réveillèrent un moment; elle lui abandonna scs charmes, jadis pollués par des myriades d'hommages impurs... 11 fut heureux, liais la marquise s’était trompée en croyant pouvoir cire encore heureuse... «Que fais-je de la vie? » s'écria-t-elle quand Brevedenl l'eut quittée; j’ai perdu même le * vulgaire plaisir que l’amour procure à la dernière de mes tilles de » basse-cour... 11 faut sortir d’esclavage... Mon ami, dit madame de » Prie au conseiller, qui la trouva au lit deux jours après celui ou elle » avait comblé ses vœux , j’ai passé une bien mauvaise unit; donnez-» moi celle fiole. » Le tendre Normand .qui crut offrir a sa maîtresse un breuvage salutaire, se hâta d’obéir; mais quelle fut la douleur du pauvre robin lorsque la marquise, après avoir bu, ajouta : « .le vais » être affranchie des chagrins <10 ce monde! » Trop éclairé par ccs mots, Brévcdcntsc jette aux genoux de celle qu’il chérit; il la supplie d'arrèler les progrès du poison. • Impossible, répond-elle avec i» un sourire affreux; gardez-moi le secret, et faites venir le curé... » Je dais me confesser et recevoir les sacrements... a La marquise remplit les devoirs des chrétiens, mais sa conscience y fut étrangère : elle était athée... Le ciel la punit en même temps et de son suicide cl de sa piété menteuse : cette femme coupable souffrit trois jours entiers les plus horribles douleurs. Scs cris, ou plutôt scs hurlements, s’entendaient, dit-on, à trois cents toises de son château... Enfui Dieu en eut pitié , elle rendit le dernier soupir au milieu d’une convulsion. L'effet du venin avait été tel, que tous les membres de cette pécheresse expirée étaient recourbés sur eux-mêmes : il fui impossible de les étendre ; on dut la mettre par morceaux dans sa bière.

CHAPITRE XIII.

1710-1730-1331-1731.

ï es pavillons à l'orientale. — Tentatives galantes sur le cœur du roi. — Madame de Gontaut ; son portrait, ses vues. — Jalousie de la reine. — M. do Gesvres est une vieille coquette. — Le lieutenant général fardé. — La chasteté de Louis XV est sauvée. —- Le roi préfère an -unté nuit amours. — Second mariage du duc do Bourbon. — Naissance du Dauphin père de Louis XVI, etc. — Le page du duc de Gesvres. — Eau claire du congrès de Sotssons — Traité de Séville. — Mort du cardinal de Xoaillea. — M. de Vinlimillo le remplace. — Fredéric-Guillaume, roi de Prusse, et Chirles-Frédéric, depuis Frédéric lo Grand. — Horrible catastrophe de Cali — Abdication do Victor^ Amédée roi do Savoie. — Callisthène, tragédie de Pirón, et lirutus, tragédie do Voltaire. — Le parterre et la calotte. — Mort de lo comtesse do B”*, auteur des Tablent» — Révolte des Corses contre les Génois. — Les convulsionnaires; lo nouveau prophète Elio. — Le parlement et les Nouvelles ecclesia-tiques. — Edit sur les donations. — Victor-Amédée emprisonné par son fils. — Conduite do la cour de Versailles dans celte circonstance. — Grossesse simulée <|Q ¡a duchesse do Parme. — Louis XV fait lo monopole du commerce des grafa* — Lo cimetière de Saint-Médard est fermé. — Troubles à ce sujet. — Pragmatique sanction ; ce que c'est. — Richtlieu et l'écuyer complimenteur. »— Lo confesseur courtisan. — Guerre entro la cour cl le pariOr^it. — Mort dé Viclor-Amúdce. — Zaïre, tragédie do Voltaire. — Lo pâté (Kigique, — Le Glorieux, comédie do Destoucbes.

Sous le ministère de Fleury, la cour est pauvre de particularité* parce que le scandale n'ose pas s»y montrer. Du temps de M- !" ’hw.

la galanterie avait encore scs petites entrées à Versailles, grâce à madame «le Prie , et malgré la dévotion de ht reine. Aujourd'hui c’est bien différent : le roi oison principal ministre sont sans maîtresses; c'en est assez pour éloigner les amours, lis ont pris leur volée vers Paris; ils s'abattent chaque soir sur les petites maisons, sur les pavillons à l’orientale qu’il est «lu bel air «l’avoir au fond «lu jardin de son hôtel. Rien de commode comme ces jolis édifices asiatiques ; depuis que quelques voyageurs nous en ont donné l’idée, toutes nos nobles «lames sort devenues rêveuses , amies «le la méditation ou de la lectine. Là se consolide le succès «lu poëme de la Ligue , que M. Voltaire publia, il y a quelques années, en Angleterre1, et dont je parlerai quand il aura cessé de le corriger. Sous prétexte donc de réfléchir, «le méditer ou de lire, nos belles passent les après-dinées dans leur boudoir solitaire du jardin; il est rare qu’elles oublient de s’y laisser surprendre par la nuit; on devine le reste; et les pauvres maris «le s’écrier, par crédulité ou par ironie: Suis-je heureux d'avoir une femme si i«fléchie, si studieuse !

Cependant plus d’une dame titrée songe à ramener au sein de la cour les beaux jours «le la galanterie ; plus d’une a déjà calculé que quatre ans se sont écoulés depuis le mariage «lu roi; qu’une telle période «l’amour conjugal offre un exemple extrêmement rare «le fidélité, cl que si, par la f«»rce des choses , celte étrange longévité de tendresse n’était pas près de finir, il faudrait y mettre ordre. Parmi les femmes qui aspirent à plaire au jeune monarque, on comptait, le mois dernier, madame de Gontaut, filhi «lu maréchal de Grammont. Cette dame est certainement la plus jolie femme «le la cour, et quoique ni sa taille, ni sa gorge, ni son pied ni sa main ne répondent à la perfection de son visage, il est difficile de se défendre, en la voyant, «l’une vive admiration. Elle sait d'ailleurs déguiser habilement scs défauts ; enfin, on est trop ébloui par ce bel astre pour songera chercher les taches qui le déparent. Madame «le Gontaut n’a pas seulement de la beauté ; son esprit est subtil, astucieux ; son audace ne connaît point les obstacles, et les préjugés n'arrêtèrent jamais ni son ambition ni ses désirs. Voulant conquerir le cœur «lu roi à tout prix, madame de Gontaut avait su, peut-être aussi à tout prix , s’entourer d’une cabale de jeunes seigneurs, qui parlaient d'elle à Sa Majesté toutes les fois que l'occasion s'en présentait, et ne manquaient jamais de lui faire remarquer scs charmes éclatants. Il y a quinze jours, l’intrigue paraissait toucher de si près à sa conclusion, que le maréchal de Biron, beau-père de l’ambitieuse beauté, songe; il à se retirer dans ses terres, ne voulant point, disait-il, être témoin du déshonneur de sa belle-fille, cl rougir à Versailles «le la honte qui V» r^jiùUtruit sur ça famille.

La reine avait aisément reconnu les vues de madame «le Gontaut, qui était attachée à clic en qualité «lé «lame «lu palais. La jalousie «le Sa Majesté fut extrême : tout occupée qu’elle est «les biens «lu ciel, .Marie Lec/inska tient encore un peu aux joies de la terre, et le partage «les félicités «le l'hymen lui paraissait «lur. Alais n’osant pas maltraiter ouvertement celle qui la menaçait «l'une rivalité de peur d’être soupçonnée d’un attachement profane aux plaisirs qu’on songeait à lui disputer, cette princesse montrait sa mauvaise humeur à propos de toute autre chose que le sujet litigieux. Elle faisait à madame de Gontaut des querelles en l’air : un jour c’était la couleur de sa robe, un autre c'était la peinture de son éventail, le lendemain c’étail la forme de scs bijoux qui semblaient de mauvais goûl à Sa .Majesté, cl chaque malin la fille de Stanislas, sous prélexlc de rajuster la coiffure mal disposée de sa dame «tu palais, la dérangeait le plus complètement possible. Madame de Gontaut, quoique fort méchante, supportait tontes ccs tracasseries, dont elle espérait se venger bientôt. Mais cette même méchanceté, qu’elle comprimait auprès de la reine, éclata, pour le malheur de celle belle ambitieuse, à l’égard d’un homme puissant, qui dans une seule minute renversa tous ses projets.

Le maréchal de Biron mariant une de scs filles, le roi, qui aimait ce seigneur, chargea le «lue de Gesvres, son premier gentilhomme, de lui faire porter dans celte circonstance du gibier provenant de la chasse de Sa Majesté. Le grand officier voulut s'acquitter lui-même de la commission, et le maréchal, touché de l'attention du duc, crut la reconnaître en nnvilant à la noce. Or il est nécessaire de dépeindre ici M. de Gesvres. C’est une chose malheureusement constatée par un grand scandale qui occupa longtemps la renommée, que ce gentilhomme, tout lieutenant général cl gouverneur «le Paris qu’il est* n’a pu justifier suffisamment de sa qualité «l’homme; en récompense il a toutes les façons d'une femme. Cc chef des armées «le Sa Majesté met du rouge cl des mouches, se peint les sourcils, dessine des veines sur son front Cl sent le musc de ccnl pas. Vous le trouve* chez lui jouant de l’éventail, brodant au tambour ou faisant de la tapisserie. Le moral de M. «le Gesvres est conforme à ces goûts féminins : il babille, chuchote, médîl, sc mêle de loul; son caractère esl en un mot celui d’une véritable caillette. Mais au fond le duc passe pour une bonne créature ; ses défauts ne nuisent qu’à lui-même

et ses ridicules ne le rendent pas ridicule dans le monde, parce qu’on le trouve toujours serviable et bienveillant.

Madame de Gontaut n’aime point .M. de Gesvres : les manières affectées de cc seigneur révoltent cette femme naturellement méchante ; d’ailleurs si elle pouvait avoir de l’indulgence pour quel-qu un elle ne la réserverait pas à un homme qui ne l’est que de nom. Au milieu du souper de la noce la prétendante aux bonnes grâces du ro* cut lid^e d’humRierJe premier gentilhomme de Sa Majesté. «Charles, dit-elle à son fils encore enfant, je vous trouve bien des « couleurs aujourd’hui, par hasard auriez-vous mis du rouge ? — Non, » maman, répondit le jeune Gontaut, cela ne m’arrive jamais. —Eh » bien ! si vous dites vrai, reprit la mère, frottez-vous avec votre • serviette pour faire voir à tout le monde que vous n’en avez, pas, » car rien n’est plus affreux pour un homme et ne le couvre d’un

Le cardinal Fleury.

» plus grand ridicule. » Pendant cette remarque faite à ■ires-haute voix madame de Gontaut n’avait pas cessé de regarder fixement M. de Gesvres. Celui-ci n’eut point l’air d’y prendre garde, mais déjà son projet de vengeance était arreté, et l’exécution ne tarda pas.

Le lendemain Louis XV, fortement préoccupé des charmes de madame de Gontaut, parla d’elle à son lever avec de grands éloges. « Oui, sire, répondit le premier gentilhomme, la figure de la com-» tesse est charmante, c’est bien dommage que des dehors si sédui-» sants couvrent un sang gâté par le libertinage le plus effréné. » Dès ce moment Louis XV ne songea plus à la dame du palais de la reine; il ne voulut même plus en entendre parler, quelques efforts qu’elle ait tentés ou fait tenter depuis pour achever la conquête du cœur de Sa Majesté.

Ainsi échoua le premier projet formé pour rendre infidèle l’époux de la pieuse Marie Leczinska, qui pieusement a déjà donné deux princesses à la France et qui se prépare à un troisième acte de maternité. Le roi n’ose plus regarder en face les dames de la cour, il croit toujours voir circuler sous leur teint de lis et de roses ce sang vicié qu’on lui a fait redouter. Ce prince préfère sa santé à toutes les délices de l’amour : il en est tellement occupé, que le moindre mal de tète, la plus légère accélération de pouls que tout autre mépriserait plonge Sa Majesté dans une sombre mélancolie. Au milieu de cette crainte des épines du rosier des amours, la jeune duchesse «le Rochechouart, qui, encore tout enveloppée du deuil de son mari, s’était mise sur les rangs pour devenir maîtresse du roi, n’a pu, malgré ses grâces et sa beauté, captiver un instant l’attention «le ce monarque. Elle en maigrit de chagrin, tant un déshonneur d’origine royale est recherché par le temps qui court !

M. le duc de Bourbon, depuis deux ou trois ans, bâtit des palais, creuse des bassins, plante des bois à Chantilly, pour mettre à profit les fruits du système de Law, les réserves du premier ministère, et

les dons de la générosité intéressée des Anglais. Mais tout cela finit par ennuyer, et, pour faire diversion, le prince vient d’épouser une princesse de Ilesse-Kinklds, sœur de la reine de Sardaigne et petite-nièce de feu Madame. Si la nouvelle duchesse de Bourbon a quelque peu des inclinations de sa g-and’Lantc, elle doit se trouver fort mal d’être entrée dans l’illustre maison de Condé ; M. le duc, par l’effe» d’une inexplicable singularité, n’a point encore, après plusieurs mois de ménage, consommé son mariage, ctsc montre extrêmement jaloux de sa femme. Il passe quelquefois de singulières bizarreries dans la tête des hommes !

La France possède un Dauphin : Marie Leczinska accoucha, le 4 septembre, d’un prince qui a reçu le nom de Louis1. .M. d’Orcc-val, page du duc de Gesvres, apporta le premier cette heureuse nou-I voile à l’hôtel de ville de Paris ; il était venu de Versailles en trente-trois minutes. L'arrivée dece gentilhomme, qui criait partout sur son passage : Nous avons un Dauphin', fut accueillie par des acclamations unanimes : une foule nombreuse le suivait en jetant en l’air et chapeaux et bonnets. A peine M. d’Orceval était-il arrêté devant le per ron de l’hôtel de ville, que la populace l’enleva et le porta jusque dans la salle où le prévôt des marchands et les échevins étaient réunis. Ces magistrats gratifièrent à l’instant ce jeune homme d’une pension de quinze cents livres, et à son retour M. de Gesvres le nomma exempt de scs gardes. Voilà une course de postillon hier, payée. Un Te Deum a été chanté dans la cathédrale de Paris; je doute qu’il soit répété dans celle de Madrid.

Tandis qu’on se réjouissait h Paris à l’occasion de la naissance du Dauphin, le congrès de Soissons, après avoir perdu beaucoup de temps, de belles paroles et de beau papier de Hollande, se séparait sans bruit et sans avoir rien décidé , l’empereur n’ayant pu se déterminer ni à supprimer la compagnie d’Ostcndc, objet des jalousies

Le précepteur, entrant un soir chez le roi, fut emporté à tel point par «on naturel, qu'il éteignit deux ou trois bougies...

de l’Angleterre et de la Hollande, ni à reconnaître d’une maniere irrévocable les droits de la couronne d'Espagne sur la succession éventuelle des duchés de Toscane, de Parme et de Plaisance. Les ambassadeurs se sont quittés en se prodiguant des témoignages mutuels <lc condescendance, et aucun d’eux n'avait abandonné la moindre de ses prétentions.

Dans cette ténacité politique dont Philippe V avait surtout à se plaindre en qualité d’allié fidèle de l’empereur, 1 ambassadeur de France en Espagne fit aisément comprendre a ba Majesté Gatholiql,c combien un moment d’humeur contre le roi son neveu l’avait entraînée loin de scs véritables intérêts, lorsqu’elle s’était alliée avec

' Ce prince fut le père do Leurs Majestés Louis XVI. Louis XVIII et Char^ les X, qu'il eut de £*:>♦-Josćphe de Saxe.

l.i cour de Vienne, aa rivale naturelle. Le ministre français prouva que la rivalité de Charles VI renaissait tout entière, puisqu'il refusait de reconnaître les droits de la cour de Madrid sur les Etats italiens dont la succession lui ¿tait acquise» Le monarque castillan, frappé de la justesse de ces observa tiens, parut dès ce montent dL-ÎOsé à rentrer dans les vues de la France, de l'Angle!erre cl de la ïoHande, et té w novembre fut conclu à Séville un traité entre ces trois puissances et Philippe V-

Au marnent où le cardinal de Noailtée, mort cette année à l’Age de suivante et dix-huit ans, apprend dans le sein de Dieu si la con-ilitutton Unigenitus est juste ou injuste, la Faculté de théologie en impose l'acceptai ici et pure et simple au nouveaux docteurs et bacheliers ; en conséquence, défense est faite au syndic d'admettre aucun ^"j’d à la thèse ou à la licence sans que celte adhésion ail été préata-hlcment signée» Nous revenons tout doucement au régime du père le Cellier, cl l’on peut imprimer des lettres de cachet. L'archevêché de Paris a été donné par le rot à M. de VintimiHe, archevêque d'Aix ; il est inutile d'ajouter que ce prélat est conslitulionnairc.

Frédéric-Guillaume J,rt second roi de Prusse, est un prince guerrier qu'on vit combattre avec gloire dans les rangs d'Eugène, à la fa-ni cmsc butai lté du Malpla-quot. I Je pu ta il sut dos aac^ contre Charles XII, que « Prussien n’égalera cependant jamais, Guillaume est un homme d'un caractère dur et rigide; il rend la justice par acquit du devoir, nullement paraffection»Son dire favori est « qu’il con-» vient , quand on règne, » de rendre les peuples heu-» reux, non qu'il y ait né-» ces si lé de leur donner des s preuves d’un amour dont » ils u'mit pas besoin, ni de » M faire aimer d’eux , ce » qui est sans utilité , mis » parce qu'il faut qu'une » nation soit régulièrement » gouvernée, comme un rè-* gimnnt exactement aligné « » la parade, n Tout ce qui tic parait pas rigoureusement Utile déplaît à ce souverain ; les beaMi-arta et les lettres, qu'il appelle les enjolivures de la société, n'ont aucun crédit sur lui, * Je fais plus * de cas, rppiue-t-il jusqu'à > satiété, d'un grenadier de « mes garder que de vingt » académiciens» u

Le prince Frédéric-Charles, fils de cc roi Spartiate, ne lui ressemble en rien ; ami des arts et des lettres, il les cultive, à l’Age de dix-huit ans, avec aptitude et succès. En général, Frédéric-Cha ri ci, que la nature, plus encore que l'éducation, semble appeler aux grandes choses, brûle d'apprendre cl de former ion expérience en rapprochant par h pensée ci en comparant tés oeuvres des hommes, leurs actions, leurs sentiments observés en divers pays» Or, dans le bul de s’instruire, le prince royal de Prusse demanda à son père, vers la fin de janvier (1780), la permission de voyager en Europe»

— Aun d'étudier tés mœurs, les usages, tés institutions, à l'exemple ^Pierre le Grand.

, — Pierre le Grand! qu’a-t-il rapporté de scs courses? Des rève-«c*» h: talent de grimper dans la mâture d'un navire, l'habitude de b,cintrer avcc ju v¡„ ¿e Champagne, au lieu de s'enivrer avec de l'eau-* e-Yic, et le projet de faire décapiter son fils, qui l'avait trahi pendant tu promenade européenne.

“Ge prince s est éclairé dans l’art de gouverner.

— Ne irouvcrnaitéon pa* Cn Russie avant qu’il courût le monde?

— Que Votre Altéametl la bonté ¿le prendra la situation la plus «nUnoda, aún que paie l'honneur de lui doûDMr l'absolution.


— Sans doute, sire, maïs à la manière des barbares.

— AJj ! voilit votre grand mot, mewi surs les freluquets..,, des baf* bares--, Où sont tés biens conquis par votre civilisa Lion?

— Sire, tés sciences.

— Bel avantage !... rêver méthodiquement.

■— L1 Insto ire.

— Noua avons assez des folies nouvelles, sans nous bourrer la mA moire de celles des temps passés.

— Mais l’histoire instruit les rois...

— Et fait raisonner lu peuples.

— Il me semble, sire, que ce n’est pas un malheur.

■— Pardon ncz-inoi, monsieur, et un grand mime : tés peuples qui commencent par raisonner finissent par désobéir.

—-Jamais, mon père, quand tés rois sont sages, justes et bona.

— Taisez-vous, faquin,,. Je veux bien me rappeler que vous êtes le prince royal de Prusse; sans cah ma canne ae serait déjà promenée sur vos reins, qu'il serait sans doute plus aisé de rompre que votre caractère* — Sire, je supplie Votre Majesté de croire à mon profond respect.

— C’est fort heureux... Sachez donc que vous ne voyagerez pu.»» J'aime mieux réserver rites trésors pour une guerre imprévue que de les faire semer par VOUS sur les grands thcminU Ou sur la toilette d’unfi catín de Paris. *

Guillaume était absolu, mais Frédéric n’était nullement persuadé; il ne renonça point à ses projets de voyage, et, après s’ètrc pro-curé quelque argent chez «les juifs , il sc disposa i partir secrètement avec un jeune gentilhomme nommé Catt et quelques domestiques, parmi lesquels il se trouva un délateur. Le roi, prévenu par cc traître, fit arrêter et conduire à la for-terosse deSpandmi Frédéric Cl sou confident, Guillaume s'y rendit le lendemain pour interroger les coupables, dont il voulait, disait-il, instruire lui-même le procès. Il avait, résolu , dans té premier moment , de faire trancher la tête à son fils; mais s’étant ouvert de cet horrible projet à un officier qui avait toute m confiance, CC militaire représenta à ce pure dénaturé que le prince royal appartenait à la Prusse; que c'était l’espoir d'une autre génération, cl qu’il y aurait té plus grand danger à sacrifier uneteün victime» Le roi partît pour Spaudtu sans Avoir l'ait connaître sa détermination, et, décidé a ne pas voir Frédéric, il se lit seulement amener Catt.

tf Parle, misérable, lui dit-il d'une vois tonnante, savais-tu que j'avais défendu au prince royal de quitter le royaume?

— Oui, sire, je le savais.

— Ah! tu es franc au niciom

— Jamais un mensonge ne souilla ma bouche.

— J’aurai égard à ta sincérité»». Et comment, puisque lu connaissais ma défense, as-tu consenti à suivre Frédéric?

— frire, j’obéissais au prince, qui me l'avait ordonné.

— Et tu me désobéissais à moi, malheureux !

—- Von, sire; je n’avaii rien promis à Voire Majesté, elle ne m'avait rien défendu.

— Mais tu viens de dire que ma volonté l'était connue.

—■ Elle n1 engageait que le devoir du prince ; té mien était tout entier dans mon dévouement,

—- N'importe ! eu partageant ia faute tu as épousé la responsabilité...

— Ma liberté est à Votre Majesté»

— Oh 1 je veux un peu plus, répondit Guillaume avec un sourire afflux.

.— Vous êtes maître de ma vie, sire.

— Tu n'as pas cherché à me tromper, je veux te tenir compte de ut déditmlion sincère... J’avais résolu de le faire pendre, tu ne seras que décapité.

— Ah ! sire, décria l’infortuné Cali en se jetant aux genoux du roi, que tout mon sang vous suffise, et daignez épargner leprincŁ-

— L'épargner, lui! non..* Il verra rouler ta tête, et vivra*.. *

Une heure apres l’échafaud était dressé devant la prison du prince royal; des gardes furent chargés tic 3c tenir à la croisée* Il vil son ami paraitre près du fatal billot ; l’infortuné sourit h Frédéric, lui envoya un laîser, et prononça d’une voix ferme un adieu que les rchos de la place d’armes firent murmurer trois fois à l'oreille de l’illustre prisonnier... Une minute après, un autre bruit, un bruit lu-gtûire, lui parvint ï c’était celui qu’avait produit la tète de Catt en tumbani sur le plancher... On l’y laissa pour que Frédéric fût témoin des progrès de cette pâleur qu’y étendait la main de la mort, pour qu’il vit s’éteindre ces yeux qu’animait tout h l'heure Je dernier regard de FamiLié... L’amitié! Guillaume venait de payer son dé-vouement. Toute l’Europe a été indignée de cet acte de barbarie.

Louis XV est toujours un mari fidèle; il désespère ses courtisans, qui voudraient bien fonder leur crédit sur une de ces bonnes pas-nions que les rois prétendent qu’on serve au prix des gouvernements ci des capitaineries dans les gardes. Mais on a beau tendre des pièges au jeune monarque et lui montrer les beautés les plus séduisantes; sailli Antoine de vingt ans, il résiste de truites les forces d’une sagesse stoïque : il aime trop Je devoir ou craint trop le* maladies pour céder. Un grand seigneur cherchait dernièrement à lui inspirer du goût pour une très-jolie femme qu'il lui montrait au spectacle de fa cour : • l.a trouve riez-vous plus jolie que la reine? répondit ingénument cc prince* — Ou ne fera jamais rien de ce garçon-la, » grommela le courtisan*

Il faut aussi faire honneur h la religion de la Miiliitcncc de Louis XV, el sous ce rapport On doit se féliciter; niais, en rendant homme;/- h la retenue qu’elle lut inspire, le public déplore l'accession de plu» en pins marquée de tin Majesté aux rigueurs exercées contre les c^lvhiidcs et à celtes que ks ontirotisuiulionnaires ne tarderont pis de subir. Les Parisiens ont beaucoup murmuré du lit de justice trou le 3 avril daos Punique but de faire enregistrer une déclaratùm du 24 mars pour l’exécution rigoureuse de la bulle Unt-ffcnihtfi. A cette occasion, lea jV^uveHes eec^iastięw# out offert des aniele* remplis de fiel et d’esprit, où le parlement et le roi Jut-mème «'étaient point ménagés; le cardinal de Hcuîj surtout y était traité avec une rigueur d'autant plus accablante que la critique paraissait fondée sur le raisonnement et appuyée de preuve» conv*in-nntes* SL Héraut remit CH canijw*C”t tou* te* limiers dc In police pour tâcher de découvrir, sinon l'auteur, du moins les distributeurs du pamphlet* A force de recherches, un îles imprimeur fut reconnu, arrêté ci condamné pu carcan avec trois de ses ouvriers* Non content de cet arrêt, le parlement condamna, et «U sans rire, cinq exemplaires des jVoui?eWrs «ÿtëft'asfïques à être lacérés et brûlés par la main du bourreau... Il faut que les grands enfauh s'amusent comme les petits.

Tandis qu'on sc réjouissait encore de h naissance d'un second fils de Louis XV, le due d’Anjou, on apprit a Paris fa brusque abdication du roi de Sardaigne, \ içlor-Amédée, oc prince que nous vîmes t^ntùl noire allié, tantôt notre ennemi, cl qui fut un moment les deux à la fois, puisqu’il traitait avec l’empereur dans le temps que ECS troupe» Ct fai-même étaient encore sous nos drapeaux tu Italie. Victor dont b vie fut en toutes dioses nue longue indécision, las Mns doute de la myatonie du pouvoir, abandonne le trône à l’Age de soixante-quatre ans; c’est montrer trop d'in]patience : encore quelques années, el la mort Peu eût fuit descendre plus honorablement* Lu liche du roi est de régner, comme celle du laboureur de conduire sa charme; l'un et l'autre ne peuvent sms faiblesse abandonner la carrière ouverte devant rut qu'ils n’en aient atteint le tenue, et le souverain ne doit échanger la pourpre que centre le juaire. Charles-Emmanuel est le nom du second roi de Sardaigne.

Deux tra^dics ont été jouées cette année; l’une d'elles, intitulée roKi^èen/, est de M. Pi ron, auteur d’une foule de comédies spirituelles, jouées sur Ifs théâtres de h foire, et d'une ode trop fameuse, pour laquelle le régent pré lui niait qu’il fallait faire le poète ücadé-hiitittL' il est vrai que cette pièce de poésie est pleine de ces inspirations que Philippe trouvait essentiellement scadémiqnes, surtout dans les souperadu Pahis-RoyaL La seconde tragédie est Ærufu-S par M. Voltaire, revenu récemment de Londres, oit il a vécu quelques aimées des bienfaits du roi Georges F'.

Le sujet romain traité par l’auteur d'éOïpe a fait dresser l'oreille s nos Murtisans; les pensées républicaines dont ta pièce est remplie ■ont des plantes étrangères sur notre sol essentiellement munarohi-que; je doute qu’elles y prennent. Cela serait sublime dans la Grande' Bretagne. où le pouvoir suprême n’est qu'une concession du peuple; mai., ¿:..; nous ; te «ilion csl pos$vdM pu. ses rois, comme une

ferme et tout son bétail sont possédés par un propriétaire t or, les gens de Cour, valcts-nés dc la métairie royale, ont trouvé fort inopportunes Les maximes populaires du sénat de Rome; on Les a vus surtout frémir d’indignation à ces deux vers de Titus:

Je suis fila do Brutus ( et je porto en mao cœur La liberté gravée et les rois on horreur.

Si la tragédie de M. Voltaire n'eût pas été compromise par mademoiselle Dangeville, excellente soubrette de comédie, qui a fort mal joué le rôle inutile de Tullie, l’ouvrage serait tombé par la puis-sancc des opinions, peut-Être doit^m dire des préjugés qu'il fronde. D'ailleurs L'action repose sur une base beaucoup trop légère; le poète Peut faite plu» solide, s'il .eût mieux consulté Phisinire. Titus n’est condamné à mort, dans la tragédie, que pour une simple pensée de trahison ii peine conçue, cl qui ne reçoit aucune execution, ai ce n’est dans des soupirs assez niais pour ki fille de Tarquín. La versification mérite seule des éloges; elle abonde, comme toutes tes poésies de Voltaire, en figures pompłuses, en périodes sonores, en mots philosophiques, /fruí us es! une magnifique thèse ré pub [ici inc, et voilà tout* Un petit incident comique , survenu dans la salle pendant lu représentation, a provoqué ce rire moqueur qui, presque toujours, est mortel aux compositions tragiques. Un abbé s’était placé sur le devant d’une loge, quoiqu'il y eût des clames derrière lui. Celle irrévérence mécontenta le parterre; il se mit à crier i « Place nus ii dames, et h bas la calotte ! » L’obbé, Jas de ces cris, impatienté surtout d’Être le point dc mire de tous les spectateurs, prend sa calotte, et la jetant aux criards, leur dit: « Tiens, parterre, la voilà, ii ma calotte, lu la mérites bien. «Celle allusion aux ridicules qui font admettre dans le régiment des «lopins ramena les rieurs du côté du petit collet : il fut applaudi El laissé à ai place, en dépit de la galanterie. Mais, pendant que les comédiens débitaient les beaux vers de Voltaire, la calotte, restée au parterre, voltigeait au-dessus des liles, jetée par un bachelier es lettre» à un clore de la basoche, et renvoyée par celui-ci à un élève en chirurgie* Enfin, vers le dù-noAment, la malencontreuse calotte, lancée d’un bras trop vigoureux, tomba au milieu du théâtre, cl tournoyant sur elle-même entro le consul Yaléríuset Pamba asad eur de Porwnnt, provoqua une ci plosión de rires qui acheva de luer la pièce.

La tragédie ôc CoHisf frêne T production de tout point fort médiocre, iréft pas sonie plus heureusement de l'épreuve, et le coup fatal porté à l’un des hérosa été celui de l’ouvrage lui-mÊiuc. (M-listliène, résolu a sc donner la mûri, recevait un poignard des mains de Lysimaque. Malheureuse ruent les pièces composant celle arme n’étaient pu* mieux joint- H ensemble que les scènes de la tragédie: pour parler net, le poignard était lont disloqué. Callisthène, HC pouvant décidément sc tuer avec Ml mu us de débris, Jus jeta loin de lui, et se poignarda d’un coup de poing.*. Un rire inextinguible fut l'acte mortuaire de l’œuvre de Piren.

La conlleve dc IT”, mu belle-mère et ma tante* est morte le JW décembre, le jour même «lie venait d’atteindre sa quatee-vîngt-mizîème année; il y avait quinze ans justó qu’elle avait clos ses Tablettes* « J’ai cru, disait-elle gaiement une heure avant de mourir* » que Dieu voulait me chaber de porter mon Ingage critique à • l’année 1BI0, je vois maintenant qu'il n'en est rien; laissons faire u ce voyage séculaire à Marion Delorme, cette doyenne de toutes lea ■ courtisanes de la ierre, dont là eeni vingt quatrième année sonna » cct automne. Je crois vraiment que fa mort l’a oublier. Pour moi, • je sens qu'tm voile épais s’abaisse sur ma vue; il y a longtemps, ■ mes mfanu , que juriste au drame, tantôt grave, tantôt plaisant, > cl presque toujours ridicule, qu’on appelle la vie*** Je ne regrette * pas de voir tomber le rideau... (railleurs je m'en vais en bonne » compagnie : Jcs lu.irrijkun d’UwJles et de Villeroi, Je roi île 1kl-» ne mark Frédéric 1V, le cwr Pierre II elle pape Benoit Xlli, morte » cette année, voilà des gens d'excellente société : pour peu qu’il y • ait eu presse au bateau de Carenaje trouverai encore tous «s u illustres h la sombre rive, et j’arriverai chez Pluton bien escortée. * La comtesse Je If” mourut quelques instants après avoir achevé cette plaisanterie ; son dernier soupir s’exhala dans tm sourire.

Le premier muís de ccttc année 1731 fut marqué par un commencement de révolte des habitants de la Corse contre lis Génois, leurs du mina leurs depuis le douzième siècle* Les Corses, hommes robustes, braves, portés à l’indépendance, ne furent jauni ta soumis mit peuples qui se firent leurs mailrcA; facilement conquis comme nation, ijs sont difficiles à contenir comme individus. Leur ¿m^ fortement trempée ne sait aimer et haïr qu'avec excès; amis chauds génèrent, prodigue» de dévouement, rien ne leur coûte pour servir ceux qu’ils affccliou-nent; mais, ennemis sombres, périodes* vindicatifs, implacables, i^ satisfont leur haine à tout prix ; c’eat un ulcère incurable qui dévore l’objet auquel il s’est attaché. Le premier besoin dc ces montaguarifa à l’humeur ocre est de haïr quelqu’un ; au défaut d’étrangers, on les vil jadis sc déchirer cutre eux; ils furent subjugués faute d'union* Aujourd’hui même, partagés en factions mort cl Je ment ennemies, lea Corsea ne savent pas sc réunir contre leurs tymuu.

La maison d’Orm: no, î''inc lL ¿Íc ilh; i.l .te l'dt, ■. cJ tente'

dernièrement d’exciter te courage des Corses pour h«coLier le joug ür ces républicains orgueilleux qui les a ssurvissent : les insulaires s'armèrent un insumí à ce mot de liberté qui retentit délicieusement a l'oreille de tous tes hommes; mais il fallait marcher unis à Fennem* commun î tes promoteurs de la révolte ne purent obtenir cet effort» et tes entraves des Corses furent encore serrées.

Cependant les convulsionnaires» autrement dit les jansénistes fana* tisés» deviennent de plus eu plus nombreux, et le tombeau do diacre l’àfis prodijji des miracles bien autrement démonstratifs que ceux opères par le tombeau de Mahomet. Le parti a maintenant des chefs aussi hardis que fanatiques : il faut nitor» entre antres, le nommé Picire Vaillant» prêtre du diocèse dc Troyes, qu'on enferma à la Bastille eu 1755 comme agent de Pévéque deSencz, et qui fut relâché to 1758, Cet ecclésiastique devait être banni du royaume; mais» étant parvenu à se cacher» il s’unit secrètement aux convulsion-* iiaires» parmi lesquels il prit bientôt une grande influence, fondée sur les persécutions qu’il avait subies. Cet homme avait de l’esprit, de l’i maguía tien, une certaine éloquence; tes sectateurs de Pâtis rc-camiuréul Vaillant pour leur chef» et s'appelèrent dès lors vatUan-ftStes. Ce janséniste, dans les espèces de sermons qu’il débite au ci ungiere de Saint-Médard, dit < que te prophète Elte est ressuscité, w qu il reparaît sur la terre pour convertir tes juifs et la cour de » Rome» j> Qui peut assigner des limites à l'esprit de secte? D'au** tres prêlres» notamment Augustin JÎ0UW4L prêchent que Vaillant est te prophète lui-même i les convulfionuBires croient ou paraissent croire à celle résurrection, et mi sont donné le surnom d’éihews. Ln autre prêtre, l’abbé BccLcran, A mérité le litre de directeur de 1 fiut rc par la force avec laquelle il éprouve le» convulsions : couché sur la pierre funéraire du diacre, cet inspiré fait le saut de carpe avec une h gcrclé, une dextérité, un aplomb tels, qu’il pourrait défier tes sauteurs tes pins alertes qui nous viennent de F Espagne. On mit dernièrement l’abbé Biche nui à Saint-Lazare, afin de prouver qu’il n’y mirait ni inspiration s ni ccnvulsioi^; el connue il n’en eut point en effet, les com ulsioniutircs dirent que « Dieu l'avait ainsi permis * Ip,,r “^cr f< vérité à ceux qui la combattaient» *

Pendant que l’abbé iicclieran donne de nouveau l'exemple dea sauts périlleux dans Je cimetière de Saint-Médard» l’abbé Blondel préside une assemblée secrète qui se tient la nuit au château de Vernouillet, pies Pûissy, et où l’on prépare des écrits contre la balte Uh^inifus. Łabbe Xaillant assiste quelquefois à ces conciliabules; et comme c est un article de foi parmi les janvCnfatcs fmiAtisés que ce chef des CoiivulMutmaircs est EBe» ils ne manquent jamais de voir une belle lueur blanchedétendue sur le château de Vernouillcl quand te prophète ressuscite s’y trouve»

L’esprit de parti doit, par essence, L’affranchir des lois de la r.ii-bûii ; les jVouycffes ecciés tas tiques, ouvrage .rempli de force et de rafa 5oi me me ut quand il se borne ¡i combatiré tes molinetes dans leurs absurdités, deviennent plus absurdes qu’eux lorsqu’cl les proclament l'excellence des doctrines du cimetière de Saint-Médard, et la pieuse gravité des saute de carpe pendant lesquels tes dames sectaires produisent au graud jour leurs cl ia nu es secreta. Nonobstant ce ridicule» auquel on pourrait s’en rapporter pour tuer doucement te pamphlet clandestin » l'archevêque de Paris, qui n*a pas la |utiuiice d’attendre ce genre de mort, attaque à coups de manden]ente tes Xuii relies KiÂ-SÎOfhques,' il ne SC passe pas de semaine que cette artillerie pastorale ne joue contre l’écrit janséniste. Le parlement, de son côté, se chauffa □ ssc^ longtemps avec des numéros de ce journal t saisis çà et là par ÍL Héraut; mais, depuis deux ou trois mois, celte compagnie, ayant trouvé que cinquante ou soixante magistrat» eu robe suffiraient bien pour faire justice dç quelques feuilles de papier, s'est formalisée de CO qui: M. de Vînlimillc marchait toujours» à ce sujet» sur ses brisées. Non-seulement ine&tettrg ont cessé de brûler l'écrit janséniste, mais ils se sont pris à faire des remontrances au roi sur l'excès de puissance accordé l'an dernier à la constitution. IL était facile de raisonner sur cette matière <Ttme façon convaincante ; le conseil fut pt rsiradé, et Su 'Ljcste, par une déclaration adressée aux évêques» prescrivit n de ne point donner à la bulle l'importance d’une règle u di: foi, mais seulement celle qu'au doit attacher à nn jugement de a l'Eglise, et de ne point imposer d’obligations aux laïques à cet » égard. » Cette déclaration donna un grand dessous aux mClinûtes; mais la compagnie de Jésus se mil sur-le-champ à travailler en suux-ceuvrc pour reprendre l'édifice de sa puissance, qu’cite voyait près de crouler. Le roi rendit, dans le même temps, un édit qui répandit Ei consternation parmi lambón» religieux noirs» brun* ou blattes, La* bitu<.K ;dn dem régime des donations faites à leurs couvents |>ar les dévot*, Miyvés à ce prix de la damnation. Cet édit» détermine aussi Îiar les remontrances du parlement» est conçu de manière à réprimer es abus, à prévenir les surprises dans tes donation s , en assurant ¡•execution des lep authentiques cl legitimes. 11 faudra maintenant que tes bons confesseurs en Truqués accordent y ral i j l'abwlmton finale à leurs pénitente, ct pOn doit craindre qu’il ne meure à l'avenir peu ae chrétiens consolé* par cm.

Il est moins facile qu’on nc pense de perdre l’habitude du pouvoir: VfoLor-Amédée , qui abdiqua Vamnte ¡terutero, eût pu s’eu repentir

nn poupin* lard ; cette versatilité de la pu rt d'un prince qui foc imte sa vie mobile et inconstant eût été d’ailleurs une émanai ion toute naturelle de son caractère. Mois il n’en est pus moins faux que Viclor ait voulu ressaisir le sceptre qu’il remit libren nim à son fils. Les pro-babilités ont, dans celte circonstance» parte In multitude à croire su bruit de cette renaissante ambition» Lu vérité, plus démonstrative encore, doit rétablir l'exactitude des faits; les voici tfau- toute leur sincérité.

Vicloi^Amêdéc avait un fils qu’il chérissait; ce jeune prince, appelé à succéder à son père, était rempli de qualités aimable* dont le roi s’efforçait de faire des qualités brillantes . lorsque l’objet de tant d’affections et de soins mourut. Charles T, mm-i miel, second fils du monarque, lui inspira alors la même sollicitude, niais nQU paste même attachement. Sa Majesté sarde nfavait jamais- aliñé ce prince, dont l'extérieur disgracieux PhumilLiit. Cependant, lu raison d’Etat dominant cette répugnance, le roi s’occupa assidûment «te l'instruction «leCharles, et h’éprgna rien pour le rendre di^nede la haute succession qu'il était appelé à recueillir. Cette tâche était remplie, et Victor avait marié son Ms. lorsque, fas dés n Ita î ros» usé pa r cirtqua ute anade fatigues, et désirant jouir paisiblement du soir de sa vie, te vieux monarque prit fa résolution d’abdiquer» Tl s'ôtait attaché A fa marquise de Sai lit-Sébastien, ,fa me: d’houncur «le la pri nensse sa belle* hile, non par Un besoin impérieux de possession dès longtemps éteint en lui, mais par suite d’une douce habitude de commit nica lions confiantes qui s’efait formée entre eux. Viclor ressentait le plus violent désir de voir continuer sa race; il redoutait, plus que toutes tes ca-taniilés du monde, que «a bru ne fût stérile, bans celle crainte. Sa Majesté avait chargé madame de tfaint-Séfoistten d’étudier tes plus secrets détails du ménage de Charles, el de l’appeler, lui, Viclor, .i vériber, dans certains intímente, les remarques, qu'eue aurait faites. Le roi était»comme je l’ai dit, revenu des brûlantes illusions de Ita-mour: fa marquise nvatt de la vertu; mais des rapports de la nature de Ceux que ce couple observateur avait ensemble excitent tes sens même froids ou refroidis; la dame d'honnenr devint maîtresse du roi, qui l'épousa ensuite le lî août 1780, Vingt jours avant sim abdication.

Ayant posé la couronne de Sardaigne sur le front de son fils, V ïctor lui retom manda ses ministres comme des sujets fidèles, cl, entre autres, le marquia d'OmtW : on verra bicntit comment ce gentil-homme reconnut les bontés de son ancien souverain. Le grand-père maternel dt Louis XV ne stetait point trompé «fan™ scs prévisions: Il trvirvMTt ta Lnnhour mji fond de SJ rCtîaitC paisible, tlUIH le sHll ÔC la religion» el grâce au commet «l'nne épouse attentive. Mais tes infirmités, souvent éloignées par les agitations (Punc vie laborieuse» se déclarent souvent aussi dans tes jours de repos : c’est ce qui arriva au roi dCMzcndu «lu trône «le Sftnfai^nc. il fut frappé, l’hiver dernier» d’une violente attaque d’apoplexie dont il demeura dèiiqurè. Lui-iiièmC» dans cette circonstance, défendit à son fils de venir le voit; mais te ternie prince écrivit à son père pour l’engager à se rapprocher de Turin, désirant, disidl-iL cire à meme de lui donner à toute heure do témoignages de son respectueux attachement. Des bulteiins étaient envoyés a» roi régnant pendant fa maladie de Viclor; Ormea, tour premier témoignage d'ingratitude, cessa de faire prendre ces ■uitetHK Le vieux prince s'offensa de cette marque d'indifférence, u laquelle Charles était étranger; et ce dernier ayant été voir son père, en passant, pour se rendre ftiixeanx, à CkimbÆry, ah H résidait» d en fut très-mal reçu. Le roi Victor te traita» dans celle occasiun, avec la même humeur, la même dureté qu’il Int avait prodiguée* pendant son enfance , ce qui n’empScha pas Charles de revoir a son retour ce prince si injnstemenl sévère. Sa Majesté avait résolu «le passer quinte Jours à Chambéry, mais elle en fui détournée par le perfide Orn^n. Ce ministre sentit qu'une explication ne pouvant manquer d’avoir lieu entre le père et le fils, sa perte en serait peu t-être ta Huile au moment où il se flattait il'mir bientôt un empire absolu sut l'esprit de Charles. Le manquis chercha donc à faire concevoir des inquiétudes au jeune roi sur *a liberté dans te château de Victor; ii parvint même à lui persuader que sa vie n’était point en sûreté. Soutint prétexte frivole que Charles allégua par écrit» il partit à cheval au milieu d’une nuit sombre, malgré les difficultés d'une route mal entretenue, et ce départ précipité augmenta le ricconlentement du vieux roi, qui ne se méprit point au motif léger dont ou avait voulu amuser sa crédulité.

Peu de jours après, Victor et sa femme partirent eux-mêmes pour le Piémont avec le projet de s'y établir. Le roi s’arrêta à Mnoealier, d’où il écrivit à sou fils que, d’après Je conseil qu’il Iitt eu avait donné, il venait s’établir près de sa cour, et qu'il l’invitait à lui indiquer une nouvelle retraite. La première entrevue des deux princes fut orageuse : l’ancien mouarque reprocha au nouveau fernpire qu'il laissait prendre à tes ministres, qui le rendaient ingrat et dénaturé. Charles revint de celle entrevue «ombre et soucieux ; dOineo prévit que fa proximité de Victor ne tarderai! pas de Ini être funeste; ii pensa qu’il était perdu s’il ne perdait pjs le pète de son maître, * H * faut que je succombe, oc dit-il à hikmême, ou que Victor soit jeté * dans une priwn. * Mais corn fils, jiusqu’afors sou-mi* *1 rstpcctucux , à *’ devoir jusqu’à


priver sim père Je la liberté? Comment porter Charles à soulever ronlrr lui knur Pkurope par cet note impie? En reçoitranl au men-renge, m cli.ubrani Je vieux roi de crimes imaginaires ; cl la labié ac orr dit m.uij iis im promplcmcnl conçue. 11 rapporta, avec un mystère feint, que V ictor avait formé le projet de remonter sur le iront': que cc prince avait consulté secrètement des médecin», des apothicaires de la cour; qu’il entretenait chaque nuit des courtisa ns don! le dévouement au roi pouvait être suspect; qu’on avait vu des GincIcr.s de l'ancien monarque examiner les endroits faibles de la ci-ladelJe; qu’enfin Fosquicn, gouverneur de Turin , n'attendait que l'occasion de livrer celle ville à l’ambitieux Victor. • Voilà, sire, oit » nous en sommes, ajouta d'Orffwa avec fermeté; c'est à Votre Ma-* jcslé de voir si elle veut prévenir Jes événements funestes qui se * préparent, en descendant d’ci le-mêmc du trune, action qui vous ■ t’ouvrira d'opprobre aux yeux des puissances, ou montrer une ré-* solution, malheureuse satis doute, mais indispensable, en faisant • conduire Victor dans une prison d'Etat. * 8uiloqué par la terreur que lui inspiraient les prétendus projets de son père; pénétre d’in-digualion par les conseils de son ministre; flottant indécis entre ta lniiiii- et ta cruauté, Chu ries ne savait que répondre, que décider, lorsque tous les autres utiiihir^, dont le traître d'Ornum s’était .is-auré, vinrent joindre leurs obsessions aux siennes, et montrer au roi la proximité d’un do tige r imaginaire... Charles prit un parti... ce Lut celui d'Aier lu liberté à L’auteur de se? jours.

En nuit suivante, ci tandis que Victor dormait paisiblement aux portes de Turin, des grenadiers , armés de baïonnettes cl munis de itaiiibeanx, pénètrent dans ta maison de te prince, brisent à coupa de hache ta porte de sa chambre, qui soudain est remplie de soldats. Le rot était couché avec mi femme; un officier lui présente l’ordre de Km lils ; il le repousse avec horreur. * Je ne répondrai point, s’écrie i' S ielor indigné, à des gentilshommes descendus trop Inès parta ira-* hisoii pour que je leur adresse La parole; mais vous, grenadiers, » a vez-von a oublié le sang que j'ai versé à votre télé pour le service » de l'Etat?... S'il en est ainsi, osez porter lu main sur votre vieux » souverain; je n'obéirai point à un lita dénaturé. » On arrache le malheureux prince des bras de sa femme, qu’il tenait embrassée; elle-même est traînée sur le parquet vers une autre chambre,., Sa chemise, déchirée, mise en lambeaux, laisse bientôt son corps entièrement nu, exposé aux yeux des soldats. Enfin Victor consent à Et laisser habiller. On le jette ensuite dans une voilure; mais quand un colonel des satellites, officier de fortune, veut y monter à scs côtés. Sa Majesté le repousse rudement: «Apprenez, lui dit-elle, homme » tiré par moi ilcta tourbe populaire, que, dans quelque état que soit * votre roi, vous n’élçspas fait pour vous asseoir près do lui. » X ietor fut conduit à llévale, dam une mai^™ <iam toute* tvn. rene tres étaient grillées ; c'est là que vit w malheureux prince, entouré de gardes çt d'espions, tandis que sa femme languit dans ta forteresse de Ceva , parmi les prostituées.

Ccpenifam d’Ormea, pour soutenir l’imposture jusqu'au bout, a fait arrêter les marquis de Fosquicn et de Rivarol, ainsi que pln-sk'iirs autres seigneurs, qui ne savaient ó quoi attribuer cette rigueur él range. On envoya aussi en prison des médecins, des apothicaires, dont ta surprise ne fut pas moins grande. Mais comme il ne fut trouvé dans les cassettes de Victor aucun papier qui chargeât qui que ce fût, on relâcha bientôt tons ces prisonniers, dc peor que la vérité ne répandît un trop grand jour sur tas auteurs de cet affreux coup d’EtaL

Il est affligeant d’avoir h ajouter que Louis XV demeure paisible spectateur d'un attentat qui plonge son grand-père dans les fers, quoique Sa Majesté ne puisse pas même motiver son inimaginable indifférence sur ¡'erreur, car l'ambassadeur de France à ta cour de Turin u clairement déclaré dans se» rapports que Viclor-Amédée était victime d’une intrigue ministérielle. Notre cour sc tait quand il ne faudrait, pour rompre les chaînes du royal captif, que dé-tromper un fita abusé. 11 est à craindre, dit-on dans Je conseil, de vui r Gharlcs-Em manuel s’unir avec l'empereur, qui, tout bien examiné, nta aucune raison de prendre ce parti. Et c’est à une consi-dét .ilion sans réalité que Louis XV rend hommage, au mépris de la nature, du devoir, de l'Iinnneur, sacrifiés dans «a propre famille! Sous l'empire d’un tel scrupule, ce prince pousse ta faiblesse jusqu’à ne ps demander qu’on adoucisse la captivité de son grand-père! jusqu’il laisser l’épouse d'un roi confondue avec dea filles de mauvaise vie !

Tandis que les événement» que je viens de rapporter se passaient à Turin, d'autres intrigues moins graves, mais presque aussi hen-teuses, avaient lieu dans un Etat voisin. Le duc de Panne, Antoine Fumèse, est mort sans postérité le 10 janvier, cl, par son testament, il ¡appelle à lui succéder don Garlos, son petit-fils. Itar une dizaine de traités, l’empereur s'est engagé ù laisser prendre celte direction à l'héritage du prince défunt; mais le» rois ont le privilège de violer impunément les engage monts dont ia violation déshonorerait Jes autres honimcs. Charles ^ 1 ne pouvait se décider à laisser remciire le pied en Italie à celle matami d'Espagne qui, une fois dans celle prrs-qTile, rong^i'. à faire valoir scs droits sur les autre» Etau judi»

espagnols, el que possède maintenant Ta cour de Vienne. La da-chcsse douairière de Parme, pour favoriser l'empereur, avaii déclaré qu'elle était enceinte; en conséquence, les troupes autrichiennes étaient entrées dans la capitale du duché, déclarant, au nom de leur maître, qu’elles remettraient cet Etat au prince ou à la princesse à naître, ou, à son défaut, à l’infant don Carlos.

Philippe V prit donc patience; mais le terme ordinaire de la groH-sesse d'une femme étant passé, cl Sa Majesté Catholique ne pouvant Se persuader qu'il y eût à cet égard quelque chose de particulier pour la duchesse de Parme, ce prince somma ta France, l'Angleterre et les Etats (Généraux de se joindre à lui pour donner à don Carlos P investi ture des duchés de Toscane, de Parme et de Plaisance. La Grande-Bretagne seule agit si efficacement auprès de Charles VI qu’elle le détermina à remplir enfin la promesse tant de fois signée. \ avant qu’il n'y avait plus moyen d’éluder, la duchesse de Parme déclara que les symptômes de sa grossesse s'étaient évanouis; et don Garlos, h la tète de six mille Espagnols débarqués à Livourne, prit possession de l’héritage qui lui était acquis. Et voilà un nouvel échantillon de la bonne foi de ceux qui, sur la terre, sont l’image de 1a Divinité.

Passons à nu autre témoignage de cette justice de» maîtres du monde. La pénurie des finances inspira de tout temps des expédients plus ou moins heureux, dans lesquels l’équité n’entra jamais qu'eu qualité de considération hien sflcomlaire; rua^ on nhivaii p,is encore porté aussi Juin qu’on vient de le faire le mépris des intérêts publics. Le contrôleur général savait que le commerce des blés était une source féconde de richesse. Pourquoi, dit-il un jour, ne ferions-nous jus Sa Majesté marchande de blé? Une bonne idée en amène une auire: après avoir imaginé fa spéculation royale, On pensa qu’elle serait bien plus fructueuse encore si elle était exclusive. De là cet accaparement, ce monopole organisé qu'on nomma le punte de famine, et dont les statuts criminels remontent à l'année dernière. Ges menées furent quelque temps mystérieuses : des agents achetaient secrètement des grains dans les, provinces, qu'ils nttamuient, cl tes revendaient ailleurs pour le compte de Sa Majesté. Aujourd’hui l’on n'y met plus de mystère; vous entendez parler hautement dans les marchés des r. Més du roi : M. le controleur général est à la tète de notre « opération, disent les agents du monopole à qui veut les entendre;* cl |urlruiL il se trouve des archers et de la corde prêts à faire raison aux plaignants.

Les convulsionnaires sont devenus nombreux et presque puissants. Ces rêveurs inquiL'lmt plu* le cardinal de Fleury que la révolution Un royanme dc Sardaignu; et le cabinet de Versailles, qui vient de voir froidement emprisonner le grand-père de Louis XV comme un voleur de grands chemins, s’alarme sérieusement des sauts de carpe du cimetière de Saint-Médard. Dans un tel danger, le roi a rendu le 27 janvier une ordonnance portant que ce cimetière sera clos immédiatement. et qu'il sera fait défense de l’ouvrir autrement que pour cause d'inhumation. La meme ordonnance défend, sous peine de prison, de s’assembler dans les uns ou mai sons adjacentes. AL H émut, lieutenant de police, en robe, s'est rendu le sa au lien de rénniim des convulsionnaires et l’a fait fermer en sa présence, Le lendemain on Unit au-dessus de la porte :

De par le roi, défense à Dieu Dr faire miracle en ce lieu.

Ce distique, que les MmueBrs roctósfoslíques commentèrent avec esprit, échauffa ta bilu de M. l'archevêque de Paris, qui, le ST mars, fulmina un mandement contre celte feuille; mais cet écrit pastoral, conçu rth trato, «hait pas l’as&cniimetil général, même parmi Ed eo nsi i tu lionne ires. \ ingt-deux curés de Paris, après avoir fait à mou seigneur des remontrances sur l'esprit ultramontain de son mandement, refusèrent de le publier. Le prélat sc mit dans une grandi colère contre les ecclésiastiques récalcitrants, qui sc bornèrent à lui répondru :

Quoi r vous êtes dévot cl vous vous emportez 1

Cependant l’œuvre épiscopale de M. de % in linii Ile fut ri énoncée ■traire» à ceux de réunir toutes scs

_                              _                  ■messieurs fa ili>

feusv de connaître d'aucune cause concernant la discipline ccclé^ siaâtique sans im permission expresse. Le parlement, q-u vit ciairc-mcni d'un partait le coup, se promit do *« venger à Lt première occasion sur la pourpre romaine du Fleury de ce qu il faisait en ce moment pour tenir la pourpre magistrale. M. de \ mtimillc cul de ce coté gain de cause de par le roi, quoique, dans la chaleur «fo combat, il eût oublié de faire chanter un Te itaum en m lion h 11 * grâces de ta naissance d’une princesse ; Manc-Adélaïde dé b rance* Mais les curés tinrent bon, il3 (IC publièrent peint le mandement.

Pendant que des dissidences religieuses occupaient la cour de France, l'empereur Charles VI recevait de ta dièic de Iwlisbcniie lu pragmatique xunchon confirmée, à quelques exceptions près, par tous

au juiJcment comme renfermant des principes cor l'Eglise gallicane; cette compagnie se disposait à chambres nour l’affaire. InrsUUC le roi lit à


les princes tic L’Empire. Cette assemblée Avait fait rostre de la rc-n une ta lion des archiduchesse*, femmes de l’électeur de Bavière et du Erince électoral de Sa», mais non de fa protestation de l’ékcteurd# a y ¡ère lui-nu'me cl des ¿lecteur* dcSaxe et du Pala limit, qui de leur chef, prilciulaieni avoir des droits ii lu succession aun irliïuiiuc. Noti-obslant ces diverses oppositions, fa dièle donna un rescrit portant ac-cepla lion et garantie de ta loi impériale. Voilà une nouvelle source de guerres.

Hier j’ai trouvé tous les habitués de BCEiMe-tiW ■ ' *” W sur charmante; on riait à SC tenir les cotés, et je nie Sk^ uUUlée tout de suite, à I1 universalité de ce transport, qu'on devait rire aux détiens de quelqu'un.. Je ne me trompais pas : M- lé duc de Richelieu, veuf depuis quelques années de sa première femme, est revenu en poste de V ienne pour épouser mademoiselle de Guise, dont ¡1 est amoureux, Cet amour a dispensé les parents de la lancée de faire stipuler dans le contrat que le mariage serait compte!; cela, vu les soupirs preciables, va sans dire, Ür, point de Etamine amoureuse sans jalousie : le duc recevait a Versailles les compliments des seigneurs sur son prochain hymen, lorsqu’il vil s’avancer vera lui certain ecuycr dc feu madame de Richelieu, écuyer dont on n'a point oublié l’intimité avec elle. Ce gentilhomme refaisait un devoir de joindre ses félicitations à celles de tout le monde; mais le duc le recul fort mal. « Quoi! monsieur, Lui dit-il, vous savez déjà que je nie marie! vous a ¿tes bien alerte! Je reçois votre compliment, mais de loin, je vous » prie, de très-tain, * El Richelieu tourna le dos au complimenteur, laissant am familiers de l\)Eit-d$-ba:uf une ample provision de matière malicieuse et de bon Sang.

J'ai rapporté aux rieurs une petite anecdote digne de succéder à celle que je viens de racojiu r. .Mademoiselle de Clermont, aussi constante dans sa douleur qu’elle le fut dans son amour, ne peut se tari soler de la perte de AL le duc de Melun, U ne mélancolie qui ne vit que de souvenant s'est emparée de cette jeune princesse ; un fa voit errer seule des journées entières dans les bosquets lointains du parc de Versailles. On dirait la nymphe Echo pleurant au fond des bois la mort du beau Narcisse. Une femme sensible est plus prés qu'on ne pense de fa dévotion : cher elle, l'amour profane n'est souvent séparé de l'amour pieux que par un repli ducaur; c’est celte mince barrière qui disparaît de quarante-cinq à cinquante un*. Mademoiselle de Clermont se confesse souvent au père Berlin, recollet de Versailles, le prototype tic loua les courtisans cnrroqu&u J ,n Jolie pénitente, malgré sa douleur, n'a pu s'empêcher dû raconter qu'à sa deridirtŁ- cuuñ\-siou le père lui disait après la révélation de chaque péché : « Bon! n princesse, ne vous fatigues pas. » Et que, lorsqu'elle eut- lini, ce moine ajouta : « Que Votre Altesse ail ta bonté de prendre ta situait tien ta plus commode, afin que j’aie l'honneur de lui donner i'ab* » solution, t

La guerre est décidément déclarée entre fa cour et le parlement; voici le ma ni leste qui a déterminé les hostilités. Le parlement arrête * qu'attendu que la défense du roi relative à fa discipline ccclésîasti-» que attaque les principes constituant ta cour des pairs, il ne peut i* continuer ses fonctions aussi longtemps que cette défense subsista tera. ■ Les conseillers Pucclle et Titán, qui, dons fa délibération préalable, avaient opiné avec le plus de force contra l'interdiction royale, furent enlevés au sortir du palais et conduits, le premier, qui ¿tait m même Temps conseiller et abbé, dans son abbaye; le second au château de Vinccnnes. A cette nouvelle, le parlement met en permanence ses chambres assemblée*. Le roi bili ordonne de continuer son service ordinaire. Feignant de prendre ccl ordre pour une restitution de la plénitude de scs droits, ce corps remet le mandement de M. de Yintimillc entre les mains des gens du roi; ceux-ci prennent des conclusions, et le ma ml mitonnes t condamné connue abusif. Le lendemain un arrêt du conseil cause celui du parlement; une députation de ce corps est mandée à Compicgne, où se trouvait La cour, à reflet d'ci] tendre ta signification des ordres du roi. De retour à Paris, la députation ayant fait son rapport aux chambres assemblées, le parlement, dans un accord unanime, déclare, le 20 juin, que tous ses membres se démettent de leur charge cl déposent fa si marre. Fleury, dont fa politique est trop faible et les vues trop peu élevées pour faire tête à un pareil orage, met alors beaucoup d'eau dans sen vin; il fait négocier secrètement auprès de messieurs, qui Reprennent de nouveau leurs fonctions, et s'immiscent de nouveau dojnj les affaires de discipline ecclésiastique^ Un arrêt du parlement •Aprime des imprimés qui circulent dans Paris sous le nnm du nonce de ta cour de Rome, en ce que ces écrits semblent établir en t rance une juridiction attachée au caractère d’un envoyé du pape. Cet arrêt ranime ta guerre, que l'on croyait apaisée. Le roi, pur sa d&taraÜQD du is août, détermine fa manière dont Sa Majesté entend qLt’* Avenir les affaires publiques soient traitées au parlement, et défend que fa, appels comme d'abus soient portés aux chambres vssemIdées» mais seulement à fa graud’chanibre. Messieurs refusent d'enregistrer cette dicta ration, ta regardant comme contraire aux véritables ii¡ÜL,éls de 1* couronne... Le roi est supplié de ta retirer.

Lu fermentation était au comble : les Parisiens voyaient déjà sus— pcinlus sur leurs Ùfa& h» malheurs de ta Fronde; leur Ludwin#

effrayée renouvelait les barricades, la cavalerie des portes cochère , ta guerre des pots de chambre, et tout ce cortège de cafamiufa qui marquèrent le déplorable ministère de Mazarin, Les premiers ministres cardinaux ne rassuraient point le peuple : Richelieu, Mancini et Dubois, chacun dans son genre, faissaient des souvenirs amers, et fa robe rouge de Fleury effrayait tes paisibles Français autant que jadis les effraya l'or ¡Ha mine de Charles Martel.

Le 3 septembre un lit de justice fut tenu à Versailles, où le parle* ment avait été mandé. La déclaration du 18 août y fut enregistrée; mais, le lendemain, nouvelle protestation du parlement et contre le lieu où le lit de justice a été tenu, et contre l'enregistrement qu'on y a taie Messieurs ajoutent qu'ils ne cesseront de représenterait roi l'impossibilité de mettre à exécution un acte qui détruit les attributions de la compagnie, et déclarent qu’ils suspendent tic nouveau leurs fonctions. Là-dessus tous les présidents, tous les conseillers des enquêtes et tics requêtes sont exilés, cl le même jour, 7 septembre, fa grand'ebumbre est coin mi se pour former la chambre de? vacations.

Victor-Amédée, roi de Savoie, a vu finir son esclavage, mais avec sa vie; ce malheureux prince nTa pu trouver de clémence dans le cœur de son lils... Est-il donc pour le tronc une nature spéciale ! Le vieux monarque avait été transporté de sa prison de Ré vole dans fa forteresse do Punta rifar, La première était en vue de Turin ; Charles-Emmanuel l’apercevait des fenêtres de son palais, cl tous les joncs ce prince prenait le plaisir de ta chasse sous les murs de la maison où l’auteur de ses jours tangttisâûi captif. Un étranger, franc et loyal, lit sentir à d'Ormca l'inconvenance de celle proximité d’un fita régnant et d'un père esclave. Victor fut éloigné et sa femme lui fut rendue. L'indigne ministre fit défendre i cette infortunée, nous peine de ta vie, de révéler qu’elle eût été détenue parmi les prosli* tuées de Ceva.

Se sentant atteint, dans les premiers jours de novembre, d'une maladie qu’il jugea mortelle, Victor demanda è voir son hta, promettant tic ne lui adresser aucun reproche. Mais d'Ormca prévint cette entrevue, qui sans doute eut découvert le secret do sa perfidie au moment où la tombe allait en engloutir les traces avec la victime. Lu premier roi de Sardaigne mourut «ns avoir pu voir son fils, même pour lui dire qu’il fai pardonnait.

Louis XV avait appris depuis peu de jours celle lugubre nouvelle, lorsqu’il rappela les membres du parlement exilés en sep-tciufar. Ci mugierais ex orcé rent une terrible vengeance contra 5a Majesté, en lit complf™*nniłrl sur la mort de son aïeul, dont fa vie s’était terminée, à quelques pas de nus rrumières, dans une obscure prison.

Rentré le irr décembre, la parlement envoya une députation au roi pour le supplier de retirer sa déclaration du 18 août; Flcin-y s’attendait à celte démarche, et, las de guerroyer avec des gens si obstinés, il avait d’avance annoncé à Si Majesté qu’il serait juste de satisfaire messieurs sur ce point. Le règlement demeura donc coturno non avenu.

Deux nouveautés dramatiques fort distinguées ont paru cette année sur la scène française î l'une tragique, fa Zaïre dc M. Voltaire; l'autre comique, te fZfôrieua? de M, Deslouches. Ces deux ouvrages iront i ta postérité, quoique ni l'un ni l'autre ne soient exempts'de défauts. Parlons d'abord de la tragédie.

Il ne fallait rien moins que le brillant succès de Zaïre pour consoler M. Voltaire de l’échec de sa pauvre Jźriphile 1, qui ufa taitquc paraître au théâtre. L'abbé Destan laines avait été consulté pur l’auteur sur cet ouvrage . que ce critique trouva mauvais, cl dont il annonça fa chute. L'impétueux tragique, blessé vivement de cet arrêt, traita Destan tain es d’à ne, de cuistre, de pédant, d’homme sans goût, a Nous verrons, monsieur, répondit l'abbé, auquel de nous deux le » jugement du public méritera tous ces titres-là. Alafa sachez, en at-v tendant, qu'il ne suffira jamais, pour faire une bonne tragédie * d’accumuler des vers pompeux, des sentences renflantes,'des trait# y brillants, des beautés de détail en un, mot; il faut encore savoif * concevoir une action cl ta concevoir raisonnablement, n Le par* terre fut de l'avis de Desfontaincs : c’est un grief dç plus pour Vol* taire; jamais il ne pardonnera à son Aristanpic d'avoir eu raison.

La destinée de Zaïre fut bien différente; le public accueillit cet Ouvrage avec des transports d'admiration inexprimables. Etourdis, enivrés, les spectateurs bissèrent passer les deux ou trois premières représentations sans mêler ta moindre critique aux éloges prodigués à l'auteur; mais, quand ils commencèrent à s’habituer à fa vue de l'astre étincelant, les nuits restrictifs arrivèrent, Le parterre éclairé trouva qu’en examinant de sang-froid la marche de cette pièce on en voyait à chaque instant dépendre la continuation d’un mot retenu» et qui souvent devrait être dit; que toute fa fable roulait sur un quiproquo de comédie qui ne durerait pas un instant, si Grosman*, au lieu de foire le matamore et de se monter fa tête à propos de rien,

apportait dans m conduite un grain de celle raison que rameur peut troubler, mais qu’il ne saurait détruire entière meut, surtout chez un prince qui gouverne avec sagesse, et que l'auteur fait parler quelquefois comme un Solom Zaïre produit donc aux jeux de l'homme impartió! l'effet de ce* édifices tout à la fois élégant* et majestueux que l'on craint de voir crouler sur la liase trup légère qui 1rs sup porte; il ne faudrait pour renverser cette lidie construction qu’un pourçueu semé, et l’on est surpris penami tunta la représentation Çn'il lie Soit pna articulé*

Ce défaut capital était choquant à la première apparition de l'ouvrage; mais Voltaire a fait d'importantes corrections : il en fait encoré tons les jours qu'il a beaucoup de peine à faire accepter aux comédiens, dont ccs change meu la fatiguent h mémoire. Je dois à Mt égard rapporter une anecdote plaisante, qui a fait admirer ta pré-aenco d'esprit d’AroueL Dufrène est charge dit personnage brillant d'Oroimanc, qu’il joue avec une perfection que cet acteur peut puiser tout entière dons la chaleur de son jeu. L’auteiir de Zrrïrr a sin-£u|ièremciit modifié le role de l'impétueux sultan, depuis qu’il est logé dans lu tète du comédien; mais, après un lion nombre d'actes de cwmplaisance , ce dernier ne se prêtait plus qu’avec une extrême répugnance aux correction» que M. Voltaire ne cessait de demander. Aux heures où l'iufatig^ble correcteur venait ordinaire meut riiez Dufrêne, celui-ci nuit du mojen vulgaire, mais sûr, de foire dire qu'il émit ¡torii, Vainc précaution 1 on ne se débarrasse pas flinsi d’un poêle que guide l'amour-proprc; Voltaire, au défaut d'une Communication directe, glissait ses variantes dans la serrure de «on Orosmanc, Désolé de Voir que Dufrâne ufy avait plu* égard, Fauteur divisa dernièrement d'un stratagème qui lui réussit mieux. Sachant que le comédien devait donner un grand dîner, il Jui envoya un pâté dc perdrix avec recoin ruaiishlion expresse nu messager du uc point dire d'où venait le présent. Un pâté, quelle qu'un suit L'origine, Cal toujours bien reçu par un homme qui traite ses amis, surtout quand il ne coûte rien,’ Remettant a un autre temps Le soin de découvrir son bienfaiteur, Du frêne fil servir la pitce de pâtisserie aux acclamation.* un ¡minies des crm vives; on procéda avec pompe à l’ouverture* Soudain un fumet exquis parfuma la salle à manger; mai# Peau vint à la Lonche et la larme à l’arl de tout le monde lorsqu'un découvrit douze tètes de perdrix s’élevant avec orgueil au-dessus d'un massif succulent de viandes assortie», « Le pourvoyeur mystérieux a a voulu que la galanterie lui complète, dit L'amphitryon enchanté; m chacun de ccs jolis oiseaux a dans le bec un petit papier qui, pans • doute, est uuc devise ingénieuse... Charma nie allégorie, messieurs, a que celle qui se présenta sous la forme d'un pâté... Voyom. AUI »je devine maintenant le mystère, reprit Dufrène en rumt; l'auteur k lit! l'envoi est celui de Zaïre, et tous tú» p«ui» paiiiera sont mitant » de lettres de chance tirée» sur ^ mémoire: ce sont des CorrOC-» tiuii,. .. Un i;rond ¿dm de rire accueillit celte révélation; chacun loua Ju façon heureuse dont Voltaire frisait agréer ses citangmenlin*» a Von» aves raison, mes ¡unis l reprit Dufrênc; je ne sais pas si notre a poete sc nourrit des mêmes principes, mai» nous lui prouverom • une nous Savons goûtés. B On fil d'abord honneur au pHtéj et lu lendemain, un théâtre, le brillant écrivain reconnut qu’Orosmanc avait fait accueil aux corrections. J'ai cru devoir rapporter colle anecdote, parce qu’il n’ésl passons intérêt pour!’histoire dramatique qu'on sache que Xnïrti l'une de nos plus belles tragédies, tient une partie de son mérite d'un pâté de perdrix*

Ajoutons que l’auteur doit une notable portion de kçb lauriers à imidej notadle Gandin, jeune actrice douée d'une sensibilité entrai-liante, d’un accent en ch an leur, qui, dans le rilo de Zaïre, produit l'effet’te plus touchant. On admire surtout ta grâce avec laquelle «elle charmante actrice meurt frappée par son terrible «mm; pour peu qu'elle y nielle de bonne volonté, ce coup de poignard fera sa fortune,

Dnlrèiic n’est pas moins applaudi dans ta Gfortauœ de De stout: Le s que dans l'Orosmane de Voltaire. Un dit, au surplus, que cet acteur joue M. de Tuficre avec d’autant plus de naturel, que hu-müuc ier-vit de modèle à l'auteur pour de usiner celle figure. Voici, en effet, dans ta vie privée de IJufrènc, un irait qui seul caractérise le personnage* Un soir, ne se sentant pus disposé à jouer , i! appela son valet: i- Champagne, lui dit-il, allez nu théâtre dire à ces gen# que aje ne jouerai pas aujourd’hui. ■ Le valet malicieux rendit le message tel que sou maître le lui avail donné... et les comédien» de rire aux larmes.

Quoi qu’il en soit de l'origine du ftforfeuu, cette comédie est un dos bons ouvrages du Théâtre-Français : l’heureuse opposition du caractère de Lysimon a celui de Tufière eH du me il leur comique; rien de plus ingénieux encore que la .scène du contrai, où lv financier ne lait écrire, a coté île la kyrielle de ami gendre futur, que le pré-uum d'Antoine, avec cotte solide qualité :

Et Seigneur sutefain d'un million d’tóoS»

Toujours échauffé par l'action cl par le choix des situations, Destou-ches □ versifié cette pièce avec un talent qu’on ne retrouve dans aucun autre de se* ouvrages. Ce talent apparaît cependant dans le l'A^tupAs marie, mais cc sont des éclairs.

CHAPITRE XIV.

1733-1?»1-1?3S-lt3ft,

Mesura ptiu d'un degré du méridien au pûlo, et d'un mira à l'équateur. —* La Henriadt do Voltaire. — Staeiâlu Lacrimld cal réélu roi do Pologne. — Siège de Daotlick. — Le monarque aventurier. — Guerreen AlleuUglte et en Italie.—Gurtów Fora de Pjtod. — Le Dauphin et le vent. — Le, convulsion-nal rea; étrange fanatisme* ■— Proscri|i liona. — Hostilités en Allemagne et en Italie. — Mort des maréchaux do Ri rwick et do V litera, — ^évolution en Corse ; lu roi Théodore 1". — dd/taïds du Gurrciia do Voltaire. — Cootinua-llon de la guerre. — Préliminaires do paix signés A Vienne, — Rixe A Paris outre cl» garde* françaises et des garda sitiases.— M. Targał. — Fatr-Feri da Gréas?!, anecdote. — Mort du grand Eugène. — La rose apostolique.__ dtalrv do Voltaire. — L'Enfant prodigue du mémo auteur. — iorivaux ; son genre; ta L/rÿ*, Jw Famie* Coo/Mtnou.

Al. Je comte de Maurepas, qui depuis l'année 1714 n'a pas cessé de diriger ta marine, a dés longtemps fait apprécier l’importance qu'il y aurait pour la navigation à bien connaître la ligure du globo terrestre, c'est-à-dire à déterminer géométriquement sa forme, en mesurant un degré du méridien sous le pôle et un autre sou# Piqua» leur. Celle ont reprisa: aérait, eu effet, un monument glorieux pour ta France, et le Cardinal de Fleury n facilement convaincu le conseil à CC sujet* Le projet de M. dc Maurcpas ayant été adopté, l'Académie don sciences, sur l’invitation du rui, a désigné MAI. de la Couda-mine, Bouquet, Grul in cl de Jussieu, astronomes, pour faire l'opération sous l'équateur, et ces savants vont partir pour ta mer du Sud ¡tandis que MAC de Maupcrluta, Clairault, Camus ctLcmon-11 mr« choisis par le méate corpa, sc rendront, main plus Lord, dans le Nord ’*

Le poème épique de M. Voltaire avait été d’abord intitulé la Li~ juł; mais le* flatteurs du poète lui ont assuré que le titre de son ouvrage devait avoir ta même consonnanec que celui du chef-d'œuvre d'Homère, vu les autres traits de ressemblance incontestables qui existent, lui ont-ils dit, entre ces deux compositions* Noua avons dune une J^nrtadtf, parce qu'il y avait une /hada; M* Voltaire est de bonne composition, son umùur-ptupre se hisse .illcr ¡lu parellHe. On remarque cependant, insinué le poêle moderne, une grande différence dans l'examen des deux ouvrages : le poème grec n’rst point aussi régulier que k poème français; cl c'est une belle chose que lu régularité selon le nouveau rival d'Homère* Lisez ses préfaces, vous y verre# ctairvmcnt établi que le chantre de la guerre d’Ilion des-cand quclqucfata «iceMivemiüit bas, assertion qui ne manque lias do justesse, et qu'il s'élève ensuite trop hnul, ce que je prends la liberté de désavouer, I¿tuleur de /a //enrtade parait s'être proposé do prendre un terme moyen : tant pis; sous l’empire des Muses, le juste milieu, c’est la médiocrité. AL Voltaire, plus ami de rharmonie que de l'invention, parce qu'il se sent plus propre à la première qu'a ta seconde, a’ust inspiré de L'épopée de Virgile plutôt que de celle d'Ho-mère; il a rochorché et trouvé cette élégance, cette douceur de style, celte justesse cadencée d'expression qui charment dans FF-Déide, mais qui rarement échauffent ci transportent. Gbei ta poète français, comme chez celui dc Manione, la mogniûunce ttadiéc des pensées ou des images nuit toujours à leur foret ; l’un et l'autre arrangent avec trop d'esprit pour créer avec assez de génie* Mais Vir-gita, favorisé par une tangue harmouiciKi:, Viqpta aidé de toutes les ressources d’une brillante tbéogonie, a semé tant de fleurs sur la Carrière qu’il parcourut, qu'a peine rcCOnnait-on les points où elle cal demeurée stérile sous *a main* Arouct, au contraire , assujetti it notre langage plu* impérieux que complaisant, a dCi sacrifier à la parure du vers l'owr de L'imagination* A Rome, ta poésie commandait; en France, elle obéit. Disons, cependant, que l'auteur du fa Jtann'iirta s'est fait son esclave de manière à prouver qu’il a'élnit pas digne d’être son maître : eu voyant réctatante épopée île cet écrivain, je crois voir un affranchi opulent traîner sa toge brodée à ta cour d’un César. Le Tasse, FAriosie, ta Dante cbe* les Italien», Ua* mocna en Portugal , Milton parmi les Anglais, avaient cependant prouvé que, sane le accours de ta mythologie païenne, '^ i11'^' dea riches dialectes de ta Grèce et de Rome, on pouvait produire des chi'fr-d'œuvre, même avant ta renaissance des benux-arts. ^csgriuid» bomiiies ont su allier toutes les séductions du style avec la puissant do ta pensée, avec ta richcsve et ¡'originalitédea création#, aye^ ju pompe drs descriptions, avec ta variété dea caractères, enfin avec cet eiiseiable de vérité, de mouvement, de vio , qui constitue lu chaleur épique et ta poésie- Presque tout orin manqúe duna lu ILn-rtdile ; ce poème, dont l'invention est faible et l'action souvent défec*

tueuse, pèche surfont par le merveilleux, hase essentielle de toute épopée. Le» passion* q«e ^- Voltaire ¡mime sont d'un choix malheureux; les portraitsdes héros sont fidèles et tracés d'une main habile, mais'leurs discours hissent, désirer plus de vraisemblance, surtout plus de pathétifine. Enfin le goût favori du poêle pour les antithèses, pour les vers à effet, refroidit à chaque instant son Style; ou découvre le Hideur là t>u l'on ne voudrait trouver que le peête.

Il y a longtemps que M. Voltaire corrige sa tienriadi;; peut-être la corrlgera-l-il encore pendant plusieurs années, Malheureuse ment c’est toujours aux mots qu'il fait h guerre et point au fond de fou-vrage. Cet écrivain jwrviendra ainsi à multiplier Les morceaux remplis d’élégance et de charme que renferme son livre. Je crois même qu'on n’y trouvera que des vers bien faits ; mais la Ikrtnade ne sera jamais qu'une ode sublime divisée en dix chants.

Frédéric-Auguste, roi de Pologne, et père du comiedo Saxe, est mort à Varsovie le 1eT février. Louis XV fut informé le mois suivant par snn ambassadeur que le vœu presque unanime de» Polonais rap-pebil Stanislas Leczinski au trône qu'il a occupé déjà, et dès lors Sa Majesté déclara qu’elle ne souffrirait pas qu'aucune puissance s'opposât à l’élection du nouveau roi de Pologne. La diète, formée en confédération générale, s'assembla le 7 mai, époque à laquelle Ce corps décida que pour prétendre à la couronne il fallait être né de jère et de mère catholiques* L’élection fut filée dans celte première réunion au 7 août suivant, mais elle fut ensuite remise au 12 afin de donner à Stanislas le temps d'arriver. Ce prince partit en poste pour se rendre en Pologne; mais connue il y avait un faible parti opposé à sa nomination et au pouvoir duquel il pouvait tomber, ou donna le change h ccs Polonais en faisant publier par lés gazelle» qu'une escadre partie de Brest portait le prétendant et devait lui fournir au besoin des défenseurs, Cette nouvelle, véritable ga&comiiHlc politique, produisit le triste effet de faire porter a trente mille hommes Ifs trou-Iics déjà rendues en Pologne pour soutenir P élection du doc de Suie, ils du roi défunt*

Pendant qu'on s’attendait à voir arriver le beau-père du roi de France à la tête d'une formidable armée, ce qui n’eût été qu’une réciprocité des dispositions faites par la Russie, Sa Majesté se glissait incognito dans le royaume accompagnée d'un «ni homme de confiance. Arrivé à Varsovie au moment où les Russes guettaient son débarquement sur ks côtes de la Baltique, Stanislas fui élu une secundo fiijs roi dr Pôkijjtic à 1m presque universalité des suffrages, et les membres de la diète qui OC lui avaicni im.s dunu¿ lettre voix se retirèrent sur-le-champ ii quelque distance du camp d’élection. Ou conseilla alors au monarque de marcher à eux sans perdre de temps et de les forcer les armes à lu main à reconnaître le souverain que la dicte venait de leur donner légalement. * Non, répondit le » prince trop indulgent, je ne veux point teindre du sang de mes » fidèles sujets la couronne qui m’est rendue. « Ccs sctaiinicnis hé— rai q ncs obtiennent l'admiration des hommes, mais ils font rarement la conquête du pouvoir. Peu île jours après l'élection, les dissidents , soutenus par un fort détachement russe, pénètrent dans Varsovie; la diète se dissipe devant eux. Stanislas, forcé de fuir précipitamment, quitte son palais au milieu de la nuit et court ('enfermera Danuick avec une poignée de scs partisans-.

Cependant le général des troupes moíuovilea, d accord avec 1 empereur Charles ^1, convoque une nouvelle assemblée à Prague, DU l'électeur de Saie cstjiJu roi de Pologne sous le nom d’Auguste JH. Pendant que celle élection illégale recevait sa confirmation par le couronnement solennel d’Auguste à Cracovie, une armée de Russes cl d'Allemands formait le siège du Dantuck, où ce monarque, entouré d’une faible garnison, ne pouvait se défendre longtemps.

Il fut Lien question dans le cabinet de Versailles d'envoyer les plus puîssanlS secours au prince assiégé; mais avec un ministre aussi faible, aussi craintif que Fleury, le chapitre des censido rail uns est toujours ample et les décisions sont ¡entes. Il fallait ménager FAu-gleterrc, consulter l'Espagne, avoir l'avis delà Savoie* ne pas trop brusquería rupture avec l’empereur* Néanmoins on fil des préparatifs : une escadre fut équipée, et après de longs pourparlers sur les moyens les plus prompts de l’envoyer h Dautsick on vil partir un beau matin de nos ports les secours puisante; ils sc composaient de quinze cents hommes sous le commande meut d'un simple brigadier. Cet officier fut tenté de regarder comme une dérision la commission qui lui était confiée i il ik pul du moins lu coitsl Jurer comrue sérieuse, ci se trouvant en vue des cotes du Danemark il prit le parti de relâcher dans ce royaume, ne pouvant se décider à mener ses soldais * une mort certaine. Le comte de Pieto, ambassadeur do France, au-qUL‘i )c brigadier rendit compte des motifs qui paient déterminé h ne point aller à Dantuck, reçut ce discours avec indignation.

— Il ne voua appariant pas d’en juger. Je devoir d’un soldat est d'obéir.

— Non pas sans utilité.

— Je vous suivrai donc.

Les quinze cents Français s’embarquèrent de nouveau, et t:m lis que l'escadre se préparait ù lever l'ancre Pieto écrivait en F rance i un secrétaire d’Etal : « Je pars pour Danlzick, lui disait-il je suis ■ sûr que je n'en reviendrai pas , je vous recommande ma femme et » mes enfanta. *

En effet l’ambassadeur, le brigadier et le faible détachement qu’ils conduisaient ayant pris terre dans la rade de la place assiégée attaquèrent l’armée assiégeante. Après quelques instants d’un combat trop inégal Pielo tomba percé de coups*

a Attendez, comte, lui cria l'officier, qui le vit tomber tandis qu'il combattait lui-même comme un lion, attendez, je vous rejoins, * et bientôt il fut étendu mort à côté de son brave compatriote.

Les quinze cents Français, privés de kurs chefs, fireni une capitulation honorable, et le lendemain Dantzick ouvrit ses portes* L'ambassadeur Je France auprès de Stanislas fut retenti prisonnier de guerre ait mépris de son caractère. Quant au roi lui-même, déguisé eu paysan il s'éloigna de la place deux jours avant la reddition. Pendant une nuit sombre et pluvieuse te prince erra aux environs de Dan tai ek, tantôt dans des chemina battus, tantôt an milieu de .....-rais où le monarque s'enfonçait jusqu'à la ceinture, pour éviter les soldats russes qui k cherchaient. Ajoutons que le général avait mis à prix la tète du beau-père de Louis XV. Après quarante-huit heures de dangers, de souffrances, de faim, Stanislas, ne sachant quelle direction donner à ses pas, se décida à se confier à un guide, qui ne tarda pas de le reconnaître. Le soir il l'entendit computer la récompense qu'il avait promise avec celle offerte à celui qui livrerait sa tête... Peut-être la crainte seule d'être trompé par k général russe retint-elle cet homme, à k disposition duquel étaient les jour, du roi. Enfin le quatrième jour ce prince fugitif arriva à Unricnwcrder, où il put se croire en sûreté au delà de la Vístale. Il était sur les Etats du roi de Prusse.

Staniałaś fui reçu h la cour de Frédéric-Guillaume avec tous les égard» qu’on eût >cccrdê» à un roi victorieux : ks mrcarx allemandes n'admettent point encore nomma principe je mépris du m.Jhcur. Après avoir passé quelque tempa h Berlin ce pr¡uc<; ron ¡ut en France montrer le second, souverain polonais élu à la sollicitation du cabinet de Versailles et qa'il ne voulut pas soutenir lorsqu'il s'agit de prendre! possession du trône.

Charles VL plus dévoué à l'électeur de Saxe, maride sa mère, que Louis XV ne l’avait été à son beau-père, venait, par l'appui armé donné au nouveau roi de Pologne, de rompre toute bonne intelligence avec la cour de France. La czarine Anne, qui règne aujourd'hui sur les Russes, s'est mise Oh hostilité plus ouverte encore avec nous, puisque son général, le comte de Munich, a emmené prisonniers de guerre les quinze cents Français qui avaient Capitulé sous les murs de Dautzick* Vain, outre que ccs hommes furent traités avec une grande générosité aux portes de Péteraboutg, et que l'impératrice fit donner aux soldats connue aux officiers lotit ce qu'ils auraient pu obtenir dans leur pairie, cette souveraine, au fond de ses plaines glacées, craint peu le ressentiment de Louis XV. C'est donc contre la cour de Vienne seule que ce prince se décide à diriger sa vengeance. Les rois d’Espagne et de Surdaigne s'unissent à nous dan» la guerre qui se prépare, mais il faut bien regarder de croire que ce soit par dévouement : ces deux princes profilent de l'occasion pour su livrer, avec notre secours, à leurs projeta ambitieux sur l'Italie. Churks-Emmanucl, en méditant la conquête du milanais, ri’vu k rétablissement du royaumedes Lombards ci brûle de changer la nouvelle couronne de Sardaigne contre l'antique couronne de fer, Philippe V, qui fut maître d'une forte partie de la presqu'île italienne, n’envisage qu’avec mépris les faibles établissement:; que l’Espagne vient d'y recouvrer, seulement encore a cause de sm alliance avec la maison de Parme. Les appréhensions de Charles A 1 w réalisent; le monarque espagnol, ayant de nouveau le pied au delà des Alpes, songe à ressaisi* tout ce qu'il y a perdu. On voit, dVpr^s cet exposé des vues de Cljules-Emmanucl et de Philippe V , que kur intérêt est la première cause de l'alliance offensive qu'ih ferment avec Louis XV; tout au plus accèdentdlt bu projet que ce prince a couru d’abaisser sc* ennemis et de tirer vengeance des insultes de Dantzick. Le roi, en s'armant pour ce* prouesses de paladin, a fait présenter à l’Angleterre et aux Etat» ho liai ul ii s un mémoire des griefs dont il va tenter ta répression : le cabinet de Versailles relève avec chaleur dan» cet écril les violence» exercées par les cours de Vienne «t de Pétersbourg contre une nation libre, et ceta dans le plus précieux de Ses droits, celui de choisir ^n sou-] verain. Les principe» de popularité iluérent* à la monarchie anglais^*


elles sentiments républicains qui régnent en Hollande, porten! Punc et l'autre puissance à trouver légitimes les motifs de guerre allégués p.ir la cour de France; elles ont signé un traité de neutralité, auquel J* république de Venise accède.

Pendant ces négociations, un corps de troupes françaises, corn-mandé par le comte de Ikdic-klo, occupait lu Lorraine , du consentement delà duchesse régnante, trop faible pour empêcher l'empereur d’envahir ccttc province voisine de la France. Ajoutons que le roi sc charge seul de soutenir U guerre en Allemagne; le maréchal de Ëerwick commandera de ce côté. Eu Italie, le maréchal de X ülars, déclaré généralissime des armées française, espagnole et pi union luise, doit aider le roi de Sardaigne a s'emparer du Milanais, cl Le roi d'Espagne a faire la conquête des Dcux-Siciles,

Les comédiens français ont joué cette année une tragédie de ù’us-tové Laid , par M, PiroD. Le suçcts duTouvrage fui mêlé de critiques

N* do Gerrm.

amères ; on en trouvera les motifs, comme ceux des applaudissements, dans celte analyse en vers, tirée d'une parodie donnée lui Italiens :

lorsque du fond du Nord un héros sortira, 11 enacera tout par m clarté suprême;

Le grand Gustave étanara

Par scs beuulés ut par sus détails taíme; lasques i non habit, tout en lui charmera. Grands dieux 1 quelle riche abandoECO Lie situations contrę la vraisemblance l Et que de lient commun* liabilmncnt cousus de» événMHeoW qu on d aura jamais vus!

Un songe, une rocoonaisoaDco,

Des monologues tant et plus,

Una longue anisen funèbre

D'un prince vivant qu'on célèbre ;

Des travMlisMmenlf, de? conspirations , Do» empoisonnements et d» proscriptions;

UH sédition subite

Qui chango tout A «up !» décoration»;

Un ealèvemenl, une fuite;

Ou combat sur la glace, où, taïaut le plongeon,

EMr un prodige heureux la filio de Sléoon Disparaîtra sous l'eau tout habillée r Puis reviendra sur l'boñEta

Pùür mus ou informer sans paralice mouillée;

». par un dernier Irait digne if dm vanté,

Après lut do péril», dû fracas, do Cuno,

Qui tiendront en suspens le publie agité, La pièce fait! dans la imquiLbié.

Hera un boa wafidwt qui seul pwdra U vid,

Les acteurs de la tragédie *                               *

Se retireront loi» en fort bonne unte *.

Le role dc Vana est joué par Ihtcleur Sarrasin, qui, ayant été abbé, jeta iluns sa jeunesse le petit manteau nui priiez pour monter sur Je théâtre. Or Pirón, peu satisfait de Ja manière dont ce comédien représentait son principal personnage, lui cria du milieu de l'aniphî-théâtre t » Va, si tu n’as pas mérité d'èint sacré m vingt nus, tu ne u mérites pas mieux d'être excommunié A soixante. » Ce mot spirituel manquait de justesse, Sarrasin c*i un fort bon acteur.

Il est digne de remarque que le premier soin des instituteurs des princes destinés au trône est de les pénétrer de leur pouvoir futur, nu lieu d'enseigner à ces apprentis maîtres du monde Part de réprimer leurs pussions , qu'ils sauraient mieux soumettre dans leurs inférieurs, s'il* student d'abord appliqués à leí vaincre en cm-mêmes, C’en d'après uu si déplorable système d'éducation que le Dauphin est élevé: aussi cet enfant illustre, à peine parvenu à sa cinquième année, se montre-t-il fier et absolu : l'ignorance du premier âge se mêlaiit à ce fruit précoce d'une instruction vicieuse, le jeune Louis s’irrite de la résistance dea éléments eux-mèmès aux intimation» de sa petite volonté. Avant-hier, en traversant un corridor du château ce prince entendait le veut siffler à son oreille d’une maniere désagréable; il &e retourna vera le» olliciura qui te suivaient, cl leur dit avec vivacité : « Faites donc taire ce vent-h ! »

Il est bien rare que l'on mette lin aux effets du fanatisme par la persécution; au contraire, elle exalte le» imagina lions ardentes t de la proscription nait le martyre; ct les adeptes se l'infligent quelque-fois eux-mémes, afin de prouver à leurs persécuteurs qu’ils ne era ígneo t pus les tourmenta.ài l'on eût laissé les convulsionnai resab iîi-doaiiés au ridicule qui ne pouvait manquer de les atteindre, depuis longtemps déjà leurs déplorables pratiques seraient livrées au mépris et nulle passion uu résiste à ses coups. V oici des vers que foliaire a composé» sur les mystères du cimetière de Saint-Médard : une dizaine de satires semblables eussent été d'une répression plus sûre que tous les arrêtés du lieutenant de police Héraut

Un grand tombeau, sans araement, uns art. Est élevé uta loin de Saint-liédard.

L'esprit divin , pour éclairer la France, Dana cotte tombe enferme M puissance, Liveugley court, et d’un pascbsijcelcnt Aux OuioïS-VingU retourne en tâtonnent. Le boiteux vient, clopinant sur la tombe, Crio Uoicwtaia, Mute, RigoLte et tontes. L.^ Honni Biłprocho, órauta cl u'entend rien. Tout limita les pauvres gens do bien , B aise pâmés, vrais témoins do miracle, Du bon Péris baisent te tabernacle.

Dans nue soirée de la cour de Sceaux , madame du Maine ajoutai cette jolie esquisse le quatrain suivant j

ÜQ décrottait à la royate. Du talon gauche estropié, Obtint j par grâce spécule, D'Être boiteux de l'autre pie.

A propos de boiteux, il est bon de dire qu’un homme atteint de ce genre d'infirmité allait tous, les jours, pour en guérir, s'étendre sur la tombe île Pàris. Or, d’après le* progrès curatifs que ce pauvre diable Croyait remarquer à sa jambe, des calculateurs lui démontrèrent, la plume ala main,, qu’il lui fallait pour rétablir son corps en parfait équilibre sauter, gambader ct gigotter sur ta pierre miraculeuse pendant cinquante-quatre ans : cela peut s’appeler un régi me suivi, ou je ne m’y connais pis.

Mieux informée maintenant sur les causes qui ont fait fermer le cimetière de Saint-Médard, j'y reviens avec quelque détail. Suivons la progression du fanatisme des convulsionnaires. D’abord on ne voit sur la tombe du diacre que des jeunes filles priant avec ferveur; un peu plu» lard elles recueillent précieusement la terre environnante, et en portent sur elles de petits sachets. Vient ensuite la manie de s’étendre sur la pierre pour entrer en communication immédiate avec les restes du saint homme. De là les convulsions, tes sauts , le»gain-hades, les culbutes, les tours de souplesse, comparables à Ce qu'on admire de plus fort en ce genre sur nos tréteaux. C’est à ce point que les femmes mariées, puis les hommes entrent en emumunicalïmi. Avant de sauter, les convulsionnaires mâles se livrent à plusieurs pratiques plus ridicules les unes que les autres, pour figurer les actions du bienheureux pendant sa vie : on Jei v01t puiser dans l'espace de l’air avec une cuiller, le mettre diras une assiette et le porter i la bouche, eu commémoration sani doute de ce que Périsse nourrissait à peu près de l'air du temps. D'autres fanatiques, en sc pus -1,11 un manche de couteau sur la figure, simulent l'action de se taire la

Łarhc devant un miroir» ainsi que le diacre en avait l’habitude. D'autres enfin catéchisent l’assistance d’une voix nasillarde, pour imiter l'honorable janséniste lorsqu’il instruisait les pauvres enfants de sen quartier. Mais voici venir les grandes inspirations, c'est-à-dire les hautes folies. Le chevalier de Folard» savant fort recommandable, à qui l’on Huit ’«n excellent commentaire de Polybe, mais vieillard affaibli par l'âge et les fatigues de la guerre, éprouve des convulsions dans m propre maison... Dès qu'il se sent atteint de ce qu'il appelle l'inspiration, ce convulsionnaire entonne le J/tq/nt/fcaÎ, chante, rit, pleure, psalmodie; puis il s'accroche les pieds au bras d’un fauteuil, se laisse tomber la tête à terre, et imprimant à celte partie de son corps une action comparable nui frappements précipites d’un marteau, il sc cogne ainsi l’occiput sur le carreau pendant doute ou

T." .'j'1 su milieu dc marais ou m nu ¡urque s'eafouçait jusqu'à ta ceinture, pour éviter les tóldate russes qui la cherchaient.

quinze minutes. L'accès étant, passé, Folurd parait s'êveiller en &nr-e;i il rt s'écrie ú rd h u i rem cu t : * 11 lut semble que je chaule. “ Le pu u vrcj.nur ¡usté jniurt-ii.it dire aussi : 11 me semble queje m’assomme» ; :.r n- derrière de su tète est alors couvert de bosses et de metw-li i ■ su LTS.

Mais tout ce que je vient de rapporter n’était qu’un faible prélude ¡le ce que l'on vit depuis. Vers la fin de 1731 les convulsions prirent le caractère de la plus atroce cruauté, et cc fut ce qui détermina te roi ii ordonner la clôture du cimetière Saint-Médard, « Dieu a changé t scs vues, disait un des sectateurs extravagants; il veut, pour opérer » la guérison de l’àmc el du corps, faire passer les malades par des i» douleurs irès-vives». Les convulsions les plus violentes seront les » plus salutaires, a Alors conuucnrèrEut tes promis secours, les se-cours wurlrïers ,L le cimetière du ¿Saint-Médard devint une succursale de la Grève, où le fanatisme lit subir d’étranges supplices à des innocents, à des fous. Les spcour^tes, c’est-à-dire les personnes qui dirigeaient, sauf réciprocité» les convulsionnaires dans leurs accès, devinrent de véritables bourreaux. Les jeunes Biles, toujours plus exaltées que le reste dû sectaires, se mirent a demander, tantôt avec rage , tantôt avec componction cl les mains jointes» des coups» des tortures» des supplices» comme les gens raisonna bles solliciteraient des bienfaits. Etendues sur la pierre, cites s'écriaient en pleurant ou en écumaut :« Qu’on me balle» qu’on me meurtrisse » qu'on mc mar* ’yrAc, pour que je commisse b béatitude céleste 1 n El sur ce les SSCün rôdes . qui étaient tics jeunes gens vigoureux» frappaient ces insensées à grands coups de poing sur le dos, sur la pci trine» selon l’in-dicalion des pulientes. -. Bon, bon, reprenaient les convulsion-» paires encore, ne vous hssex pas,., augmentez plutôt le secours.„ n î| opère... j'entrevois le bonheur... le ciel s’ouvre! » Obéissant à celle recoinman^iiion » tes secouristes montaient sur le corps des jeunes tilles et fouhiictm aux pieds leur venue, leurs cuisses» leur sein. Croirail-üU que ce traiięnęul ne Urda pał de paraître in^ufli-

&ant<ccs infortunées ! elles exigèrent qu'on sc servît de bûches pour les frapper. L'une recevait cent coups de bûche sur la léte» sur le ventre, sur les reins; line autre préférait qu'on lui meurtrit les cuisses, 1rs jambes, lit plante des pieds : quelque [Vils elles se cou-choient sur le dos, on plaçait sur elles une pknehc, cl huit, dix, jusqu’à douze hommes montaient dessus. On a vu des convulsionnaires» après avoir fait lier leurs jupes, se pendre par les pieds j une corde tendue et rester la lèle en bas des heures entières. Il est de la plus exacte vérité que plusieurs de ces créatures jouiraient» di-sment-vltes, de la plus ineffable volupté pendant qu'on leur tordait le bout du sein avec des tenailles jusqu'au point de forcer tes branches de cet instrument. Jeanne J/oute$, convulsionnaire âgée de vingt-deux ans» sc fit donner cent coups d’un lourd chenet qui à chaque coup s'enfonçait dans tes chairs de la plus belle gorge et en faisait jaillir des torrents dé sang. Tandis que cette fanatique était si rudement frappée, l’expression de la joie brillait sur son visage. * Ali ! que cela est boni s'écriait-elle» ah! que cela me fuit de ■ bien!.o Mon frère, redoublez encore si vous le pouvez. » Et un moment après elle ajouta : « Grâce à Dieu» voilà que je me sens pas-» ser dans te sein de la félicité éternelle... Approchez-vous, mon * frère, que je vous embrasse, que je vous remercie de vus bicn-» faits, u Le jeune garçon qui dans cette terrible scène avait rempli le rôle de secouriste s’approche, Jeanne Jfoulos colle sa Iwuebe sur celte de cc bourreau cl expire cri le tenant embrassé. Le lendemain de ce martyre le cimetière de Saint-Médard fut fermé.

Mais la clôturé du principal théâtre des convulsions n'eu arrête pas Je cours : les endroits retires» les bois, les maison» isolées servirent de refuge à ces fanatiques ; ils s'y livrèrent dans l’ombre à leurs cruels mystères, qui furent de plus en plus meurtri ers. La contagion s’étend il do ¡.. capitale à ses environs, et de proche en pioche gagna bientôt Jes provinces les plus éloignées. Le nombre des convulsionnaires devint très-considérable, Jours exercices acquirent un nouveau

Berwuk, wuk-uu par ses doux fils, s’avança vers la IrâMlléo»

degré de cruauté mute do désordre cl même de libertinage. Vainement une ordonnance rendue l’année dernière défend-elle aux con-vulàannairèK de sç donner en spectacle et de s’assembler dans des maisuns particulières, celle défense est éludée. Quelle menace pourrait effrayer des gens ¡mur qui d'horribles souffrances soûl des voluptés? Plus te lieutenant de police I léraut recherche tes convulsionnaires, plus il s'applique à les environner d’appareils répressifs» plus il les excite et propage leurs excès. Comment la cour ne sent-elle pat que rien ne peut arrêter l'esprit de secte ? Ne l'a-l-elle pas vu devenir plus furieux à l'aspect des terreurs qu’un lui opposait: el ccx terreurs elles-mêmes étaient un hideux attentat. Trois mois durant» les espions, les archers, pénétrèrent violemment dans l’asile des citoyens. La nuit ou escaladait tea murailles de leur domicile» oit en-foulât ici porte», ou fcxùlhit k oowcfae de» jeune» vierges soupçon-

pies de convulsiona, et dea agents Jiiidacicux Im portaient nues et palpitantes dans de noirs cachots après avoir assouvi sur elles leur brutalité, La Bastille se remplit die convulsionnaires à la fin de 1738; ni la maladie, ni le sexe, ni l’Age ne furent respectés. J’ai vu de ces infortunés, /ai vu des femmes, coupables seulement d'une déplorable démence, exposés an carcan. Enfin l’autorité, au nom de l'ordre, par respect pour les bonnes mœurs, devint plus criminelle cent fois que les insensés qu’elle punissait.

Tondis que Von persécutait les convulsionnaires dans le royaume, le maréchal de Herwiek s pénétré en Allemagne, et le maréchal de Villar*, encore vigoureux et plein de résolution à l'Age de qmilrt-vingt-deux ans, s'est emparé du Milanais.

Pendant « temps don Oírlos, parti de Parme avec un corps t»-pnqiml, pénétrait sans peine jusqu'il l’Elut de Naples A travers une population mécontente du joug auiri. lubn elduimiéede rentrer soiis la dépendance de Philippe V. l/iufiH lit son entrée le 23 murs duos la capitale du royaume des heur-Sh ihs, où il reçut le même jour au nom du roi son père les hum mages cl le serment des magistrats napolitains. Mais, par une dépêche qui arriva au prince peu de jours après cette prise de pnssr--itir», "hi Majesté Catholique auih>iil\i ii hou fils qu’elle lui cédait es druha à la sou verni acté des t tenl*Sîelle ». Carlos lit une seconde entrée à Naples en sauver ai n nui accfamn-lious de tou» Ica habítenla do cette grande cité,

Les Impériaux, ntayutit pu tenir la campagne centre les forces so-périeuresde PEspagtie, ¡Véle¡eut retranché*! h Biimito, dans la Fouille; mois ils virent bientôt leurs retranchement forcés i l se mirent eu retraite sur le pays de Trenie, .'b il re des Etals napolitains , le nouveau roi sdngea à s'emparer de In Sicile î conquête plus difficile; mais que favorisèrent les habitants, qui, comme fours voisins, prèle-raienl la domination espagnole à celle des Allemands, Ainsi Charles X Í jl déjà perdu deux royaumes pour avoir voulu en procurer un à l’électeur de Saie, son neveu. Voyons ce qui se passait en même temps en Allemagne.

L'empereur, dont la principale armée se trouvait sur le Rhin , n’avait pu fermer sur mus les points l’entrée de l'empire à l'armée francise. De ce côté, connue eu Italie, nos troupes obéissaient à un vieillard octogénaire sur lequel déteignait un îles derniers rayons du règne éclatant de Louis XIX. Berwick avait sous foi le comte de Saxe, qui pour la première fois marchait fions nos drapeaux. Possédant nue Ame jeune encore dans un corps chargé d'années, le fils naturel du Jacques 11, trompan! In Vifphntó d’Eugène par îles marches savantes, mit le siège devant l’hi lisim urg dan» tes derniers jours de mai. La défense fui longue et glorieuse, et la brave maréchal n’en devait pas voir le terme. Par une suite d'o[iJr;iticns habilement combL nées,cet excellent ctfficter %'rtnlt rendu maître des ouvrages avances; tout était dinposè pour livrer un utulił général au corps de ta place.

Le lî juin, mi peu avant le lever du soleil, Herwick „ soutenu par St.» deux fih, ifaVdfiÇ» vers la tranchée , cl, placé sut te rêvera, il CT ii mi naît avec une luihhte d'approche refïet d’une fait te rie qu’il avait fait placer pendant fa finita. Là devait finir m glorieuse car-riere; une lueur brille nu rempli ridé Phiüshmtig, une il rtenu lion se fait entendre^ la tête de Itarwlck eut oui portea par un boulet... sea fils sont intitulés du sang de leur père... Ce ne rut que Je 17 du nmis suivant que fa garnison de l'IjiHbnnrg évacua la fuit'* «vec mus 1rs hoimuiiis de la guerre, et ce dernier lalilier de BerWick fut déposé sur m toiiihc.

a Ot homme a toüjmtH été h^irpiir! » s’écria Villar» en apprenant fa Fin niarliâlé de soit digne ciiII^up, Il est vrai que le vain-qnemr de Itemdn et déco mime riiłHshmirg que notre armée venait d'enlever aux Impériaux n’dVail pu trouver le goure de mon qu’il enviait; mais, vil:! ori tu h daba li muirle çjnnii.qjK1 dit plenili s, ce que n'avaient pd faire sur ldi les armra ennrmips rage fa lit. La rha-luur du dictai, les fatigues du corps, la eolilr nÜon de l'esprit, tout ¿'était réuni pour uceéforer dans ta vieil* marérlntl un reue de vie qui idte pu se prolonger mi sein du repos, muís que cofumiu ptomp-icmenl ifaciMté guerrière. liés le ¡17 mai, Villar» fui contraint de remettre son commande nient à XL de Coiguy,qui se trouvait être le plus ancien lieutenant général de l'armée. Le maréchal se relira à Turin, où bientôt il fut saisi par une défaillance qui ne lui permit plus de qui lier le lit. Enfin te 17 juin, ce grand homme, sur la mé-moire de qui plañera ta gloire impérissable d’avoir Sauvé fa France, mourut dalia la chambre même nu, quaire-vingt-tmis an» aupara va ni, il avait reçu le jour, lorsque ton pute était a m bastid eu r de France à ta cour de Savoie... Arrêt mystérieux de lu destinée ! ainsi commença cl finit au même lieu l'iiut de» plu* belles carrières de nos jour*.

La mort de VHIm n’arrêta pas le succès de nos armes en Italie i te marquis de Coigny et le comte de Broglte, créés maréchaux de France, sa partagèrent Je commutidcmeut; ils terminèrent glcricuso ment la campagne par ta victoire de Parme, remportée le ÏP juin sur Je comte de Merci, qui fut trouvé sur le champ de bataille parmi huit mille morts, et par celle de Guastalla, gagnée le 39 septembre. Après celle dernière bataille, les Impériaux, taillés en pièces malgré de* prodige» de valeur, furent forcés de M jeter au delà du Pô avec

précipitation, laissant aux vainqueurs leurs blessés, leurs morts, leur* bagage», et le champ sur lequel ils avaient combattu.

Tandil que ces événements ne passaient en Italie, une île de la Méditerranée était Je théâtre d'une révolution tentée en vain quelques années plus tôt. Les Génois ayant sollicite de l'empereur, à certaines conditions, un secours de troupes contre les Corses, qu’ils contenaient difficilement, ce prince avait envoyé à Baaùa un corps de trois mille hommes commandé par fa général Vactendorch. Mais Charles M, ayant besoin pour lui-même de toutes ses forces, relira ce Accours aux Génois vers le commencement île la présente année. Alors l’esprit de révolte,qui n’était jamais qu'assoupi dans l’âme des insulaires, se réveilla d’autant plus menaçant, que ic séjour des Impériaux avait élé te sujet de nouvelles exaction». Les Corses se rè-ujjisKo.nl en assemblée générale dans une gorge, dont tes issues sont gardée» par une ce uta inc de leurs plus intrépides chasseurs. La file de Corse est déclarée république indépendante, et les députés ne se séparent qu’a près avoir nommé pour leurs généraux Hyacinthe Paoli et Gafibrio, qui p.isHem pour les deux hommes les plus distingués de la nalion. Mais c’était lu tète d’un corps qu'il n’était pas facile de former; cet esprit de division dont j’ai parlé ailleurs opposait un perpétuel obstacle à la réunion d’un grand nombre de soldats devant se plier à lu même volunté; cl d'ailleurs les Corse» manquaient d'arme» et de muni lion». Les raiaemblcmcnts tumultúen^ su divisèrent donc dé» que les Géiioia curent fait débarquer dans Tile environ deux mille cinq centa hommes de troupes réglée». Mois un secours inattendu vint relever les espérances des révoltés. Un jour te harem de NcuholT, homme de tête, ambitieux cl eti Ire prenant, aborda an fort dfAtería sur un petit hàtiiucnl armé de dix candllB, avec quatre mille Fusil s, quelque» barils d'argent, des muni lion s et de» provisions, ¿fcuhuffae présentait en libérateur et n’était qu'un perfide ; cet aventurier avait promis au bey d'Alger de lui soumettre la Corse s’il voulait le mettre à môme de soutenir la révolte de bc» habitants. Enchanté d'une telle proposiliDü, ta Turc coufio au baron dea armes, de la poudre, un peu d’or. Mais I stencil que firent les insulaires i notée aventurier cliangoa proirfptcniciii km résolution i proclamé par eus roí tic la Curso tou» le nom de Théodore I", il ne songea plus qu’à se maintenir à en rang, tandis que le bey, confiant dan» la promesse de l’Européen, fumait et s'enivrait d’opium et de voluptés dans le» brną cłu sus esclave» géorgiennes. A peine assis sur le trône qu’il venait de fonder. Théodore accorda à sujets par un édit liberté tout entière de faire du sel, de chasser, de pécher, de travailler à tout métier qui leur conviendrait, ci prononça l'abolition de» impôts dont Gènes les avait surchargé*. Par un second édit, 1m Génois qui bobiiaient vile tarent déclaré* ennemis publics; nu le* obligea à fuir pour éviter le supplice, et leurs biena furent confisqués.

Ce H'élail plus assrï, pour les Corse» d'avilir fait Théodore leur roi, iis eussent voulu lui donner les Uomieurs divins. Profitant de leur enthousiasme, ce prince de fraîche date leur distribue nés armes, ac* munitions, ae» vivrot avec i molli (je hcc, nvcc dÏHccrtkemenl, ü mci à leur tele, bat le» Génois, et forme le siège de Sanfiorcnso, ou lés ennemis s’étaient retirés. Mais un souverain barbare de la côte d’Afrique ne confie pas à un chien de chié lien des trésors bien im-finrtants; tes premières dispiiHitjous busliles du A un bu l avuicnl û|misû c peu d’argenl qu’il avait apporté. Il songea alors à former en Hcl-hftde une compagnie intéressée h tóntenír le royaume naissant de la Corse ; ce projet, soumis par Théodore h une assemblée générale, ro çut mui approbation. Cette asscmbléu donna aussi son assentiment an projet formé par le roi de passer lui-même à Amsterdam, afin d'y organiser l’association projetée. En conséquence, après avoir donné ! i s ordres pour te gouvernement de VEtet, confié à un conseil d'hommes sages, Théodore partit incognito pour Livourne, d'au il passa sur-le-champ en Hollande.

Rien do capricieux comme fa fortune de» guerriers et des poètes; souvent leur honte est imprimée au revers de» feuilles de laurier qu'ils ont moissonnées. Ùauleuf d’fOïpe el de Zaïre échoua cette minée daim Adéfatifa du 6‘üésdjn l. Par malheur pont celle tragédie médiocre, il s'j trouve cet hémistiche iuicrrogalif î

Es-tu content, îokî?

Le public, asscx mécontent, «’csi chargé de répondre Coucèeoucf. et la pièce n’a plus fait que ac ira met. Tout le monde Connaît celte épi-grauime de Houiawa sur J dé laid» du (ruesclM ;

Fer le dèm4fl do fa drsnata^ta, O fanatique au thWro ng^fié, Quo l'jgiwtaBeè avec tant d'énergie Avait sens tiento en Corneille érigé, De désespoir s’est itové dans l'histoire. Sa tragadas a pourtant eu h gloire Du voir doux ycu» dotarme* Thoaorer i Cer h'il nu fait pleurer atldilolre, Sun enditare au moine t’a fait pleurer.

Le I? janvier.. Sa Majoré a déclaré maréchiiii de Erante MU* le ducdeBiroiijle innrqnisde puységur et le prince de Tin*; ri, nom nu-s Je 1+ juin dernier m même temps que MM. de Hroglmet de Coigny, mais dont la nomination n'avait pas été rendue publique. Le roi * fait nus» le n janvier une [fraude promotion d’afiteiers généraux, la VJinpurHC dr'Vüliî -’nil v i ¡ r J r b-'HIc Ill'Hli- riltr limirr. I r UUir.rhi.i de Cngiiv prend le commandement de Formée d'Allemagne; M. de Fouiné, qui est maréchal de France depuis l’anime 1133, va com-m.indcr eu Italie comme généralissime. A ers la fin de l'année der-uUirCj Les Anglais et les Hollandais communiquèrent à Londres el A lu Haye aux ministres des puissances belligérantes un projet de pa* ri h ration générale; mais ce projet, où nulle indemnité n’était stipulée pour le roi Stanislas, n’a pu être accepté par les ambassadeurs de Louis XV.

Toute l’attention a été absorbée par la guerre pendant l'innée 17H : Eoint de fûtes, point de pièce» nouvelles, peu d’aventures galantes, es solona étaient déserta, tes petites maison* étaient hermétiquement formées... Jamais ou ne vit & Paris moins de acaudale. Tous nos grntilsho......es étaient sous les drapeaux, toutes nos dames se sont trouvées sage*!. Racontons donc les événements jniiítaires, puisque le temps ne nous offre que cela de remarquable.

Dés le mois de mars, le roi de Sardaigne et le maréchal de Nouilles prirent position à Guastalla, tandis que les Impériaux, sous les ordres du comte de Cognlłtd, se retranchaient au camp de San-Bencdcito. Main Chartes-Emmanuel ne leur donna pus le temps de terminer leurs dispositions défensives ; lu position Hit attaquée avec vigueur par les Français, et, avant même que leurs alliés les Piémontuis fussent en ligne de combat, rt-miumi «voit h lu inimitié sûn camp retranché. Les troupes allemandes opêi-érrnt en bon ordre leur retraite jusqu'à Revcrc dans le Seraglio; mais elles y furent jointes par une mrtie du corps espagnol qui, l'armée dernière, fit la conquête des Deux-Sicile*, et qui était devenu inutile pour soumettre les villes de Syracuse et de Messine, les seules qui restent à I empereur en Sicile, Cette armée ayant placé M. de Cogniscd entré deux feux , rendît sa position trcs-difücilc ; il ne lui resta plus que h ressource du .se jeter vers le T ri? ut in. Les Altenmuls y furent refoulés en peu de jours, après avoir été chassés successivement de Revere, d'Astiglia, de Borgnfortc et de tout le Mantouan, dont iis ne purent conserver que la capitale. Maîtres de tout le pays compris entre FAdda et l'Adige, le roi de Sordaii'iic ci le nmréal»! île Nouille» uiirant leurs troupes en quartier do rafraichiBBcmCIlt avant J* fin du Télé,

Et le combat finit faute de combattants.

En Allemagne, le maréchal de Coigny avait en tête Eugène, mais Eugène toisant la guerre contre son opinion, Engine affaibli par Pige et les infirmités, ri dont la brillante fortune semblait s’être évanouie avec su jeunesse. H y avait entre les beaux jours de ce héros et l’époque actuelle vingt-deux ans de repos et le «ouvenir de Denata; Berwicl et Villars étaient morts avec toute leur gloire; le prince de Savoie croyait survivre à la sienne. Ce grand homme, spectateur paisible de plusieurs manœuvres savantes que M. de Goi-guy fit en sa présence, ne tenta rien pour s’y opposer. Mais Je général français jugea néanmoins qu'Eug+mc ne lui tai&Hcraïi pus cuín prendre un coup harthi devant un lof maître, Goigny ne porta L. résolution junqu’à l'audace. On M borna de part et d'autre a une guerre défensive.

Mais les armes des alliés étaien* victorieuses en Italie; l'empereur subissait la triste conséquencE d< sa conduite Inconsidérée en Pologne; il avait trop perdu pour vouloir hasarder encore ; ce prince accepta les préliminaires de paix que U France Lui faillit offrir. H y a plus : redoutant la lenteur ordinaire des congrès cl ht perfidie trop commune des inédite tirs, Charles VI fit proposer de trener directe* ment et immédiatement. Le roi ayant accédé h cette proposition, HL du Theil, premier commis des affaires étrangères, fut envoyé à "Vienne avec des pouvoirs. La seule diffimdta qui se présenlAt consistait dans l'indemnité à donner au roi Stanislas; l'cmpercnr consentait volontiers à lui en accorder une; mai» il fallait la trouver, et tétait là le point délicat. Fleury' tenait d'autant plus à Ce qü'il fut fait un apanage au beau-père de Louis XV, que celui-ci devait un jour en hériter cl que cet héritage montrait, au moins en perspective, le dédommagement dm irais de la guerre actuelle. D’ftprùs celte dernière cotui dé ration, n«ri*üeukmcnl notre intérêt exigeait que les possessions accordées à Staniała» eussent une certaine importance, mais encore qu’elles fussent dans une situation géographique qui nom convint. Fleury songeait à la Lorraine; le duc récriant était notre ami; ce fut pourtant à la cession de «s Etats que le cabinet de Versa¡Ifoi s'arrêta. l/infant don Carlos avait été appelé, comme on miL à recueillir la succession du duché de Toscane; mais, devenu roi des Hcux-üicilcs, il ne devait plus prétendre à celte succession. M. du Thcil proposa de la reporter sur Je duc dé Lorraine, qui, moyennant cette cession et une pension setvie par la France jusqu'à la mort du grand-duc actuel de Toscane, abandonnerail à Stanislas 1rs duchés de Lorraine m je llar.

Celte bue ayant été admise dans les conférences de Vienne, cl

Si

François, duc de Lorraine, l’ayant acceptée, les préliminaires rte ta paix gêné raie furent signés à Vienne te 8 octobre; voici Jes principales dispositions du traité : Io Le roi Stanislas abdiquera la couronne de Pologne; il conservera néanmoins les titres et honneurs attachés à la royauté. Ce prince sera mis dès à présent en possession du du ebé dé Bar; mais il n’aura l’investi lu re de celui de Lorraine qu* moment où le duc régnant sera appelé à régner sur la Tosca Après In mort du roi Si s ni skis , tes duchés de Lorraine et de Bar ront réunis à Ja couronne de France. A ces condîiions, l'électeur Saie resté possesseur du tronc de Pologne, et les alliés le recomí sent en qualité de roi ; 2° le grand-duché de Toscane apparttend François, duc de Lorraine, et à scs héritiers après la mort du gran duc actuel, Jean Gaston de Mêdims ; toutes les puissances garni rout cette succession éveil tu elle; et, en attendant qu’elle soit réa fiée, la France s’oblige à taire au duc François une pension de quatre millions cinq cent mille livres; 3- les royaumes de Naples et de Sicile appartiendront à don Carlos; il en sera reconnu roi par toutes les parties contracta nies; lierai de Sardaigne aura, h son choix, le Navarrois et le Tortonnois, ou te Vtgtvunasqtic et te Tor ton nuis; fi" tous tes ulitres Etat? que l’empereur possédait en Italie avant ta guerre, de même que les conquêtes faites en Allemagne par l’année française, seront restitués à Sa Majesté Impériale, el tes duchés de Parme et de Plaisance serom réunis au domaine de l'Empire; •:* le roi de France garantira à Chartes VI ta pragmatique sanction cou-Cernant 1" indi visibilité de ses Etats après sa mort; 7® enfin, il sera nominé des commissaires de part et d'autre pour régler tes limites de l'Alsace et dés Pays-Bas.

Eu conséquence de ces préliminaires les hostilités ont cessé en Allemagne le 6 novembre et en Italio te 16.

Le traité de Vienne favorise peu ta France, qui. ayant supporté à peu près toutes les charges de la guerre, ne recueille qu’une réversibilité éventuelle du possessions qu'elle devra d'abord acheter par une pension au duc actuel de Lorraine. Le point d’honneur seul reçoit mie satisfaction immédiate. Il est à désirer que le roi n’ait pas souvent raison au prit de tant d’or et de sang; de tels sacrifidcs payent trop cher Je plus vain des plaisirs, celui qui n’est goûté que par l’orgueil.

Une déplorable con donation d'hostilités a eu lieu à Paris dans les premiers jours de l'année entre des soldats au service du roi. Rarement les gardes françaises et les gardes suisses vivent en bonne iu-u-JitariJtm; nu ńenliment de rivalité les divise, sentiment fondé sur l.i jutousTc teginmedi- mili mires nationaux, mécontents de partager avec des étrangers l’honneur de g.r.tcr h personne du roi. Des rives sanglantes sont chaque jour la suite de celle animosité, ei celle que j’ai h rapporter eut pendant quelques heures toute ht gravite d'une bataille ranger. Les gardes suisses s’élaieut proposés pour décharger un balean sur le port Sa i til-Meólas ; les garées françaises, prétendant que c’était à leur préjudice, vinrent attaquer tes travailleurs» M. Turgol, prévôt dea ma reliands, accourt sur le lieu du comlnl et rétablit le calme. On croyait ce tumulte fini, lorsque le soir entre quatre ci cinq heures les 'Suisses, s'étant rangés en bataille (fans le Carrousel, marchèrent te sabre à ta main vers le port, dont les Français êtntenl rustes eu poaM^siou, Au moment où ils y Arrivaient ij u a Ire compagnies de gardes fninçaises, revenant de Versailles, défilaient sur le pont Neuf. A l'aspect du danger de leurs cámara des ces soldais mettent ta baïonnette au bout du fusil et s’avance nt en ordre contre les Helvéticos, Ils tes joignent; un combat furieux s’engage, te sang coule sur le port... Tout à coup M. Turgot reparaît, ce courageux magistrat se jette au milieu de la mêlée eu s’écriant ; * Arrêter, malheureux.!... » A peine a-t-il parlé que toutes les armes tombent à scs pieds. Le prévôt des marchands fait ranger les combattants sur deux lignes, tes harangue, les fait rougir de leur violence Ct Les renvoie honteux et apaisés. Dr In part d’un général, «Ile conduite serait digne d’éloges; sousla robe d’un officier civil, elle mérite L'admira lion.

Depuis environ un an, on s’entretient beaucoup dans le monde littéraire de Kwi-Furfo petit poème badin, mais nuit pas licencient, dï< a b mn se défi mante d'un jeune jésui le nominé G resret. Ce pué me, dont un perroquet est le héron, est nu chef-d'œuvre de line pki i sari-teriu, lite tlêliçatesie cille goût. On n'écrivit rien encore en français d'aussi généralement gracieux. Voici une aventure qui se rattache h Ce bijou [mi-tique, et qui arriva quelques mois avant m publication. L'auteur était lié avec une femme spirituelle, múdame de Dampicrre, qui s’était hite rei i ipil use vuitaudine. Quoique rmtférmée dans nu cloître, elle n’en persista pas moins à vouloir entendre la lecture de Ferf-Feri, qu'elle sollicitait depuis longtemps de Greue!, Celui-ci s’en défendit plus que jamais, en motivant san refus sur Je respect dù à la sainte mahon que madame de Dampicrre habitait. Le poêle Cède enfin; on prend jour et l’on promet d’être seule au parloir. Le chantre de Fert-Feré arrive; la religieuse se place prés de Ja grille «l fa lecture commence. Tout à coup certain passage plaisant excite un éclat de rire; Gresset le trouve bien robuste pour partir d’une voix unique; il lève les yeux et reconnaît avec surprise quc toutes les visitandlnsa, leur supérieure eu tête, l'écoutaicni rangées eu cercle

derrière un rideau qu’on venait de tirer. Par malheur, une abbesse de Visitaudines, moi us curieuse, moins indulgente que celle dont je viens de parler, trouva In lecture de l erí-lfíT(, dans un couvent de son ordre, d’une choquante înconipuîté; plus malheureusement, cette lionne sévère avait un frère ministre, Les jésuites île Paris reçurent l’ordre de transférer Grosse! à la Flèche, ct cette espèce «Veril fut cause qu'il quilla la société, Le monde qague à cela de deux côtés ; il □ un poêle spirituel de plus cl un jésuite de moins.

Le prince Eugène de Savoie, sur qui , pendant plus de trente ans, reposa toute la gloire des armées de l’Empire, ce vainqueur de la fortune de Louis X1V, reçut quelques années de trop; h guerre de 1133 ternit un peu le lustre de sa réputation. Le vicaire général de F F in pire n'avait cependant que soixante ct treixe ans, et l'âme des héros vieillit tard. Au moment où l'un apprenait a Versailles la mort Je ce grand homme, Stanislas était reçu à la cour de Louis XV avec de grands htmiætira : le roi son gendre et la reine sa fille riaient allés au-devant de lui jusqu’à 5cuilly. Ou profita de telle occasion pour offrir à Marie Lecunska une rose d’or bénie par le pape ct apportée en sp*1 nom par l'abbé Łercorli, commissaire deba Sain te lé. Ce fut le can mal de Fleury lui-même qui voulut, dans une cérémonie plus impox me par l'appareil que par le motif, offrir cette Heur apostolique à & Majesté.

L'année 17, ? a été féconde en nouveautés dramatiques : Alzirer tragédie de M. Voltaire, car la plus remarquable. L’auteur in din ne lui-mêinc le ju. vment que Fon peut porter sur col ouvrage. ir J’ai • essayé, diî-il , ans une lettre à un de ses amis, j’ai essayé de faire > un tableau det mœurs européennes opposées aux mœurs améri-“ cii ines : le contr. Me règne dans toute la pièce, et je l'ai travaillée * aveu beaucoup di soin. Mais j'ai peur d’y avoir mis plus de travail • que de génie, u En effet, la double peinture de mœurs que s'est * proposé d'offrir l’auteur trahira est tracée avec autant de vigueur quede vérité; mais effectivement aussi la pièce indique d'invention et de plan. Eu voici, d’ailleurs, la critique sur Pair du menue! d’Euudtl ;

Pour Montea

Alvaro»

Khi en peine, Car son fils, fier et brutal, Traita horriblement mal La rara amiriMine.

Ven pompeux, Deux à deux, Il débite;

D'ailleurs tout manque au sujet. Clarté, vraiwrabluHco «

Conduite»

Tondre Attire, tu déplore

Tou triste hymen, quand Zaïnoro

Sort d'un trou ;

Mai» par où, On l'ignore.

Mis eu cachot, il arma

Dans les bois mille ma- ’ ta more.

En Amour

C'éBt iin tour

Trop précoce, Qu'aller loin, de son épùux Courir le guilledou* La nuit même des noce,

MJ on prend

A Guzman,

Qui, pour prisai 0

De foi chrétienne, en ta tin

Lingue a boji o»au^a

Sa veuve»

L'Enfant prodigue, comédie du même auteur quMHre, a obtenu moins de sucera que évite tragédie. Ce sujet, tiré de ¡'histoire sainte, est théâtral, mais il rappelle trop les mystère. Vainement M. Vol-Ldre a-vil jeté sur son canevas récLl^ul appareil d’une poésie en vers de dix syllabes remplie d’images suives ou pathétiques, t’eu* semblé de l’ouvrage est froid. Dans la comédie, ce ne sont point la pompe et le coloris brillant qu’il faut rechercher, mais ce naturel, ce montiüt que les anciens avaient si heureusement appelé ris Rúnica; voilà précisément ce qui iiiiiiiqtic aux compositions comiques de AL Voltaire, malgré h facilité enjouée et spirituelle de sa muso. La nature a dénié à ce poète l’inspiration de 1 bâtie.

Elle manque aussi à un écrivain séduisant nommé Marivaux, qui voulut dan* ce dernier temps $e frayer un chemin nouveau dans la carrière parcourue par Molière, Rcguard, Destouches, Dancourt et

Diifresny. Je parle dc ce comique à propos du premier de ses ou-vrages digne d'être cité, te L^, qu’un pua cotte année au Théâ-Irc-Francjjis, taudis qu'on représentait aux Italien* les Fausses Con-/¡denc^, du même auteur. Marivaux paraît vouloir se livrer à h coin position des pièces d’intrigue, mais non pas à fi manière île Desloadles. Je l’ai dit, l'auteur du Legs vise à l'originalité. Or, c’est dans la métaphysique qu’il cherche des éléments de succès encore vierges, il analyse avec subtilité le sentiment, Je fait disséquer eu quelque sorte par une critique sublimée, sautillante, qui résonne à l’oreille et brille aux yeux comme un léger pétillement delineo U m. De là quelques situations ingénie uses, nées du la découverte des un plis cachés iln cœur; de h des pensées presque toujours jolies, muit rarement sensées; de là enfin ce cliquetis de saillies fines, de résiliés heureuses qui font admirer les pièces de Marivaux, pourvu qu'on les comprenne. Cc système, ou plutôt celte manière est qualifiée par les uns de perfection, par les nutres du défaut; mais ou doit s'accordera reconnaître connue une qualité précieuse le but moral, phi-hjsophiquc même, que ne manque point de se proposer le nouveau comique. Cette pensée générale est constamment développée par lui avec art, avec finesse, cl l’auteur sait avec une grande adresse Raccommoder aux convenances du la scène. Cependant le succès de .Marivaux ne sera jamais franc, parce qu'il ne captive que l’esprit. Ce poète, tout en faisant disserter à perte d’halciue scs personnages sur le sentiment, ne le montre [mini dans scs comédies ; dieu sont toutes dépourvues de ce qui attache m in lé rose. Ce distillateur de pensées s’évertue à parler du coeur sans parvenir à parler au cœur. Le genre du nevaleur, tout agréable qu’il esi, ne me parait donc pas digne d’être encouragé; il faudra le tolérer dans celui qui le créa avec talent, disons plus, avec quelques paillettes du génie; mais on devra le couda........ le proscrire, lorsqu’il sera exploité parle fruu-peau servile dus imita leurs.

CHAPITRE XV.

ÍÍ39-M 38-1*39-1 ?4(h

M. d'Aguesseau et le paulin. — Stanislas Lcczinski prend potaessicn de h Lorraine. — Mort de Jean-Gaston de Médicis. — Le duc de Lorraine prend pas-fltoriûn du In Tosreua. — CauMiMlion de Vinrent de Peul. — iHCCdie à l'Hôtel—Dieu . — Mort des duc# du Maine et de Toutouso. — Mort du n>fti>‘Chal dTstriàa. — Apparition de llamean 1 Hippoiÿit et Arrtił, paroles de l'abbé Pelksgrln.— Cárter ci P^Hur, paroles da Gentil-Bernard, musique de Rameau. —LM rafliiWei ci les autiramütM. — Suppression des charges du présidents du grand conseil. — Incendie du palais, — Créances liquidées par lo ten, — Paix définitive. -— Traité avec In Suède, — Nouvelle révolution en Corse. —■ Combats do proces^ioiw. — Lu ru. en prison. — AnâcdùCes. — La J/^rornanü do l'iroa; anecdote * M sujet, — Le roi tourneur. — Mariage de la fille ahiéu do Louis XV avec l'infant don Philippe, — Suite do la révolution en Ccusm — .Mort do Samuel Bernard. — Particularités sur ce fameux juif, — Sianisùs en Lorraine. — Apparition du moraliste Duelos. — L'obbó do Suint-CosoiD Grand Soltil îles Natchex. — Commence ment dos troubles en Europe pour la MKOCAiion n u tri cli i pi nu? —Ouverture d'tm congres â Francfort.— Maric-Tlié-rèao la Grande. — Lito v'emparo do la couronne d’Autriche. — Apparition de pr&Mrlc to Grand. — Son début militaire. — L'ai^c romaine en Prostu.__ Embarras do Marie-Thérèse. — Encore les Corses. — Philippe V, roi d Es-pagne; singularités étranges de ce prince, ms manies, — Mart ou pape clé» meut XIL — Première exposition au Louvre. — Edcuarii IH do Gresut.

Les discussions entre la cour «t le parlement pour ]n bülle L’rtfqe-nt/us, le jansénisme et lus convulsionnai res, ne scmi point finies; 1rs jésuites dominent toujours à Versailles, cl le palais continue d’êlru opposé à ces pères. M. Qiauvelih, qui réunissait ks sceaux et les ¡iC-fuires étrangères, ayant été soupçonné d’un certain éloignement pour la constitution et de quelque adhesion aux idéeE pari mien taires, vient d'utre exilé à Bourges; Mcury veut gagner en eonscicuce sa pourpre romaine. Les sceaux ont été rendus cucare une fois à M. d'Aguesseau, et M, Amclol, in Lenda ut des finance, cal nommé secrétaire d'Etat aux affaires t-lrangèrcs. Telle est la plus importante chose qui ait occupé rattentiau publique pendant les premiera mois de l'annèo 1’31. Une circonstance digne d’être citée, c'est qu’au moment où M, d’Aguesseau, dont les opinions sont mobiles el un peu serviles., reprenait les sceaux, il a reçu d’une main ennemie un de ces pantins eu çurtou colorié qui ont la vogue aujourd'hui. Le Chancelier n’a jwi ri de cci envoi, parce qu’il en a facilement saisi h maligne intention. Il est en effet cruel pour le premier magistral de France d'avoir nié-rilé d’être comparé a l'une de «s petites figures risibles qu’un ni fait mouvoir.

Puisque me voilà sur le chapitre des pantins, achevons d’expjjqner le misérable goùl que les gens du tai tur mon ire ut p«ur ces bochen. Celle frivolité ne se borne pas aux Parisiens, elle a gagné presque tons les Français. Vous rencontres dans les rues non-acide meut de* jeunes gens, mais des hommes avancés en ige, qui portent dans L-nr poche des ptnlius dont il est même du bon ton de laisser voir nue jambe OU un bras, afm do prouver aux passants qu'on ü k àmihrer d’être pourvu du joujou à la mode. Dans lus salons on est tente de se croire aux Petites-Mai sou s eu voyant des généraux, des amhasHa-d« ura .de khvci magi&treUi tçmc d'uae iHiim des jigurei grotesques

de Sua i n mouche, d' ïrlequtn et de Polichinelle, et tirer Mliente ment de l'autre main le fil qui met en jeu les membres de ces petites cfli-pies, tout en laisuimaui batailles, finances et arrêts du parlement... Je copie une épigrumme qu’improvisa l'autre jour un de mes amis *Ulf ce ridicule amusement ï

D'un peuple frivole et volage Pantin fui h divinité. Faut-il être surpris s'il chérissait l'imago boni il est ta réalité I

Il est limitem que ce soit le goût des pantins que Stanislas ail parlé en Lorraine, où ce prince a fixé sa résidence au commence* ment de l'année. Il se fera chérir de ses nouveaux sujets par les excellentes qualités et par l’élévation de caractère qui le distinguent; déjà, sur la réputation de scs vertus, les Lorrains Font reçu avec un véritable enthousiasme. Dès le mois de février, le marquis de la Ga-luziérc, chargé des pleins jwiirari du roi el de son beau-père, avait pris possession, au nota de Leurs Majestés, dit duché de Bar, du marquisat de Ponl-ù-Mousson, et , le 21 mars, ce plénipotentiaire avait reçu la soumission de toute la Lorraine. Stanislas arriva le 3 avril à Lunéville, où bientôt il créa un conseil d'Etal et un conseil des finances pour régir son nouvel Eut. Lnezinski forma ensuite un compagnie de cadets gentilshunimcs, moitié Lorrains, moitié Polonais.

Pendant ce temps, cl en exécution d'un article des préliminaires de \ icmte, une commission impériale remettait à des envoyés de Philippe V et de son fils l'acte de cession du royaume des Ueux-Siciles a don Garlos. Ces memes commissaires recevaient en même temps des mains du nouveau monarque sicilien sa renoueialion aux duchés de Toscane, de Plaisance et de Parme, Eh conséquence, Je due de Montmart, général espagnol, fit embarquer les troupes de U nation qui se trouvaient encore dans les deux derniers Etats, étoiles retournèrent en Espagne.

A peine ces dispositions diplomatiques étaient-elles terminées,que Jean-Gaston de Médich, connue pour en compléter l'effet, mourut à Florence le 9 juillet, à l’âge de soixante-six ans. Dès que ce «lue de Toscane eut fermé les yeux , le due François de Lorraine, appelé à recueillir l'héritage de ses Etats, envoya le prince de Craon pour en prendre posHcsûon. Ce seigneur se rendit an sénat} dont les membres pruèreiit entre scs mains le serment de fidélité à leur nouveau sou-ver.Un. .Par celle ïuwniiturcT I.OUÏ54 XV rst tl^clmt^é do la pension de quatre millions cinq Cent mille livres qu'il payait au princu lorrain.

Le» pères de Saint-Lazare ont célébré en juillet, dans leur église à Paris, la canonisation de saint Vincent de Paul, leur fondateur, d'après la bulle apostolique rendue à ce sujet le 15 juin dernier. Lit aainlelé est bien acquise à celui qui après d’Innombrables témoignages de courage, de patience el de vertu, fonda ¡'hôpital des enfants trouvés, Bictlre, la Salpétrière, l’ordre utile des lazaristes el l'institution pieuse des sœurs de la Charité. Lisez la vie de ce bienfaiteur de ¡'humanité, vous y trouverez la condamnation, écrite par l'exemple, de tome espèce d’intolérance* Vincent de Paul secourut tous le» humains sans interroger leur croyance religieuse ; il ne connut, en teu^uil line main empressée à tout ce qui ¡'environnait, qu'une seule reJùpmi, la charité... On ne l'entendit jamais ni discuter sur tes schismes, ni crier à 1 hérésie, ni faire désespérer qui que ce fût de la miséricorde divine... Pourquoi faut-il donc que la canonisation de ce ministre du ciel, si digne de s'asseoir aux pieds de Dieu, ait inspiré au pontife une bulle remplie de maximes ultra mon-teines, c'est-à-dire intolérantes?.., Bornons-nous, peur Je moment} à dire que celte bulle trouve en France beaucoup de contradicteurs, T"'la moitié du clergé se propose de la repousser, et que plusieurs parlemente se préparent à en ordonner la suppression.

Tandis qu’on discutait sur ce point de doctrine ecclésiastique, un incendie terrible éclatait à ¡'Hôtel-Dieu de Paris; un grand nombre de malades furent brûlés. Le cœur était, dit-on, déchiré par les cris des infortunés auxquels la maladie enlevait Je pouvoir de fuir un horrible trépas. D'autres, plus forts ou plus courageux, s'élancaient à travers les flammes pour s'éloigner du brasier qu'alimentaient déjà les corps brûlés de leurs compagnons... On les voyait sauter, de solive eu solive, sur des charbons ardents; leurs chemises, leurs bonnets, leurs cheveux étaient en 11 aminés, et quelquefois ces malheureux, en sc précipitant du haut de l'édifice dans la Seine, ne trouvaient la fin de leurs cuisante» douleurs qu'au sein d'un fleuve homicide, qui, Tflr une trop brusque transition, éteignait leur vie avec leurs souf-franccs... Le feu a duré quatre jours.

Une sixième ou septième princesse, Marie-Louise de France, na-Tnl . ^juillet, Marie Leczinska obéit en conscience au précepte du Seigneur. Mais les deux fils de Louis XIV, les ducs du Maine et de Toulouse , ont tesS¿ je vivre en l'3â et 1"3T. La France perd dans le dernier un naj,^ citoyen, un bon serviteur,.. Boni ans-nom u dire que le grand maiire ¿c l'artillerie n'inspire de regrets qu'aux jésuites, Cl qu'ci cota Ij duchésr du Maine s’est montrée plus que J^n^énistc. La mort frappa aussi, c^tte année M. d'Estrécs, second

maréchal du nom, cl qui, comme son père, fut l’honneur de la marine française. Celle merde savants généraux de mer s'éteint avec lui.

Un musicien nominé Hameau, qui n'était encore connu que pouf avoir composé des morceaux de clavecin, s'avisa, à l'âge de cinquante ans, d'un autre genre de composition après avoir vu l'opéra de Jvphlè-, dont la musique, assez belle, était de Monteciair. Ramean, résolu de travailler pour le théâtre, alla demander à l'abbé PcUegrin un poème lyrique. Ce poêle, peu rassuré par les précédents d’un homme qui n’avait modulé que des accords de salon, consentit à livrer l'ouvrage, mais il exigea que le demandeur lui pu nantit le prix desa pièce par un billet de cinquante pistóles. Rarnefu souscrivit h cette condition et obtint h tragédie-opéra <l’B?ppofyM et Jncte. Le premier acte de la partition fui exécuté d'abord chez un riche financier ; Pcllcgiin , enchanté de la musique brillante q Vil entendait, s’approcha du compositeur et déchira en sit présenet son billet de cinq cents livres. ^ Ce n'est pas avre un musicien tel que vous, lui » dit-il, qu'il faut prendre des sûretés, u Cependant F tpéra nouveau fut joué sans succès ; les fanatiques de la musique d'te jraee. choqués d’une harmonie audacieuse nourrie des principe* de l'école italienne de Pcçgolèsc ci dcÇorclli, prétendirent que cette richesse d’accords étourdissait l'oreille et obstruait Le chemin du cœur. Ra-meau eut néanmoins ses partisans parmi les connaisseurs; ils soutinrent que ce novateur heureux prêtait à la musique u w force et des ressources nouvelles, qu'il éclatait un génie supérieur dans ses symphonies, que ses chœurs étaient remplis de m^Udie, que ses morceaux de chant abondaient en motifs neufs, qu’ealin ses airs de danse seraient enviés par l'Italie cUe-mèmc. La querelle musicale s’échauffa à tel point, que tant le momie prit parti pour ou contre ¡¡¡ypoh/le et Jrúne. Au moment de h plus grande effervescence, le prince de Conti, qui vivait encore, demanda à Compra ce qu’il pensait de ccl opéra : a Monseigneur, répondit-il, il y a assez d'étoffe u pour un faire dix... Cet homme nous éclipsera tous, u Malgré ce jugement favorable <Fun rival, les ennemis de Rameau l'emporté-rcnl , on abandonna les représentations de SOn Opéra, m J'avais cru, » dit-il avec calme, que mon gain pourrait réussir, je me suis » trompé; je n’en ai point d'autre,,, je ne ferai plus d'opéras» » Tel fut, en 1733, le résultat du premier essai de Rameau.

Les musiciens ou les poètes qui promettent de renoncer à leur art ressemblent aux amoureux et aux ivrognes qui jurent de ne plus aimer ou boire ; Rameau reprit sa lyre pour composer la musique de Castor et PoUux, opéra d'un jeune et brillant écrivain nommé Bernard, qui a fait celle année son début poétique par cette composition. Aucun mn^icift». depuií, Qitinoull, ne fut aussi heureusement servi par le poète que Rameau je rut p^r al Reroard . le plan de sa pièce est habilement conçu; l'intérêt en est vif, attachant ; les ¿cènes, bien conduites, bien remplies, offrent des morceaux de chant a menés avec adresse. cl, chose rare à l'Opéra, les airs sont toujours naturellement adapté* aux situation». La poésie de Castor et PoUuæ est pure, ingénieuse et tendre ; elle s’allie aisément avec la musique et lut fournit les moyens de développer toutes ses richesses. Aussi parurent-elles avec un tel éclat, que les détracteur» de Rameau demeurèrent d’abord étourdis ; son triomphe et celui de Bernard ne furent troublés par aucun ntinge. Mais la critique des ontinwnistei reprit hit1 o lût sou cours : elle dît que le naturel, la sensibilité étaient sacri-hés, dans la musique de ce compositeur, à la science, aux difficultés, à la recherche; nue épigramme fui distribuée à profusion au parterre de l'Opéra, la voici :

Contre la moderno musique t Voilà ma dernière réplique :

Si te difficile est beau,

C'est un grand bamme que Rameau; irais ai le beau, par aventure. N'était que la aimplo nature, Dont l'art doit être te tableau, C'est un pauvre homme que Ramean.

Ce jugement manque de justesse; outre que la «imp/e notareserait fort ennuyeuse aujourd'hui à l’Opéra, l’abondance et la variété que l’on remarque dans la partition de Rameau ne sont dues ni au travail ni à la recherche : c'est le résultat de h prodigieuse facilité, Il fauL au reste, s’Indu hier à l'accroissement successif des ressources de la science et de Tari ; les siècles, en marchant, augmentent toujours leur bagage : il y a témérité à rejeter en masse toutes lus innovations; le goût vient tôt ou lard choisir le beau et proscrire le mauvais; altcndons-le pour prononcer, ci gardons-nous de croire que h prévention soit un juge Competent.

La bulle de canonisation du bienheureux Vincent de Paul continue de troubler l’Eglise et d’occuper la magistrature : vingt curés de Parts ont signé un acte d’opposition contre cette bulle, et Je 4 jau-vicr(i73$) le parlement de Paris en a ordonné la suppression j> r un arrêt. Mais, trois jours après, un arrêt du conseil, interpréta ni celui du parlement, l'a déclaré connue non avenu cia permis ¡'im-pressiou de ht bulle. Ce coup d’autorité n'a point empêché d'autre» parlemente de condamner l'acte apostolique , plusieurs de ces com* pagnies ont déclaré l'arrêt du conseil illégal et ahurit

C’est un# doute par suite dp ce lin discusión mire la cour ci lu magistrature, que lu roi, parodii du 46 janvier, a supprimé toutes les charges de présidents au grand conseil, qui étaient confiées à des membres du parlement ; il faut toujours que le pot de terre soit brisé dans son choc avec le pot de fer. Les présidents supprimés reçoivent, pour fiche de consolation , ici titre, rang cl fonction-H de maîtres des requêtes. honoraires. A l’avenir, la rlmrgc de premier président du grand conseil sera exercée par ou conseiller d’Etat, et celles de présidente par des maîtres des requête s urdí nu iras. Le jeune Louis XV, grâce aux conseils du pieux Fleury, ne marche pas trop mal dans la roule du despotisuie,

Un incendie considérable éclata , au mois d'avril, dans les bâtiments dit palais de justice ; la partie de l'édifice où Ja chambre des comptes tenait ses séances fut consumée, avec la presque totalité des Chartres, registres et archives qu’elle contenait. Jamais on oc vit autant de comptabilités liquidées dans un seul joui,,, Que île financiers se frottèrent les mains après cet événement! Depuis lors, les arrêts et Ut lettres de la cour des comptes te sont multipliés pour avoir les dup/icató des comptes véreux; il a été impossible d'en obtenir : les comptables n'avaient point gardé de copies; il h s'en étaient rapportés à l’équité de la cour. Mais tous les fournisseurs ou autres qui avaient h réclamer des déni ors royan x retrouvèrent des doubles de leurs pièces : il ne leur manqua pas un carré de papier pour soutenir leur» prétentions. Il en fut de même îles partictilieu jouissant de grâces, dons, fiefs, droite., dignités ou concessions quelconques de in cour; une déclMr^tluu du SG avril leur ordonna de représenter leurs titres à la chambre des compter, et, dans le délai d'n u mois, tout le monde s'était conformé à cette injonction.

Tandis que ces dispositions se faisaient en France pour réparer, autant que possible, la suite de l'incendie du palais, don Carlos, roi dis Deux-Sicitcs, faisait notifier ou cabinet du Versailles son jilaringe avec lu princesse Amélie de Saxe, fille de ce roi de Pologne contre lequel le prince espagnol combattait naguère , dans une guerre qui n'est encore arrêtée que pardos préliminaires de paix. C'est quelquefois une singulière chose que l'alliance conjugale d’un souverain,.. Durant les cérémonies île son hymen, don Carlos institua l'ordre do Sdinf-Janmer, dont il recul soíéunellement le grand cordon des mains de ¡'archevêque de Naples.

Dans le même temps. Louis XV, par un édit, déclarait que les sujets lorrains du roi Stanislas étaient réputés naturels français.

Depuis l'an 1735, les puissances qui ont corn battu pendant les deux années précédentes vivaient en bonne intelligence, sur ht foi de Amples préliminaires du pacification ; mais ils viennent enfui d'être changés en Iraité définitif. La convention de Vienne , après avoir été approuvée pur la cour de Pétcrsbourg, fut portée ;i la diète générale de l'Empire, laquelle donna pouvoir à l'empereur, le 2$ mai J73G, de conclure cenformément à ces bancs, au nom du corps germanique, Le is avril 1737, fit tour de Madrid accéda aux articles, et celle de Sania ¡ijnr le G août suivant. Enfin, le IP novembre présent mois, le traité fut «igné à Vienne par le marquis de Mircpmu, plénipotentiaire dę Lani* XV. et par les ministres de l'ampureur.

Je dois tenir note de quelques changements apportés aux dispositions stipulées par les préliminaires ; non-seulement Stanislas conserve les titres et honneurs attachés à la royanle, mais 1rs biens que lui ci la reine, sa femme, possèdent en Pologne, leur sont restitués; lia estriñe Anne et le roi Auguste lil se ]Hjrh!iit contractants dons celte stipulation. Il est également dérogé aux préliminaires en ce que le roi Stanislas, qui ne devait prendre possession du duché de Lorraine que lorsque François , duc régnant T jouirait de celui de Toscane, en a , d'après le traité, reçu l'investiture immédiate. C'est en vertu de cette disposition que le roi de Pologne avait été pourvu de son nouvel Eut avant la mort de Jean-Gaston île Médicts* f/article 4 des préliminaires, cotâcrnant l'indemnité de la Sardaigne, est expliqué définitive ment par la cession du Tortonnois, du Ni vu trois et du fief de Langhcs. Enfin le roi de France et l'empereur garantis-sent respective meut toutes les clauses du traité a l’égard des autres puissances qui tic sont contractantes que dans quelques chefs spé-riauv, et qui ne sc sont rendues garantes que de ers seuls articles.

Pendant que cette grande conclusion se terminait à Vienne, AL le comte de Sa int-Sevérin , au nom du roi, en signait une moins importante à Stockholm. Au moyen de cette convention, il y aura entre la France rt !•• Suède alliance et amitié, moyennant un subside mnntcl lie quatre-vingt-dix mille livres. A ce prix, Sa Majesté Suédoise s'engage à ne conclure, pendant l'espace de dix années, aucun traité avec quelque puissance que ce soit, sans le conseniemciH de la cour de Versailles. Il faut convenir que la politique de lu Suide teca pas chère, quoique cette monarchie donne ¿ou amitié par-de^us le marché. Je doute que Gustave Vasa, Gustave-Adolphc, Charles Xl 1, et mime Christine, su fussent montrés d'aussi honue composition. Hélas ! s'il y u peu de dignité pour lus hommes sans fortune, il y en a moins encore pour les nations dépourvues de richesses : h soumission , Chez 1rs peuples corn me. cite# les individus, est une triste conséquence de la pauvreté. Voici mm nouvelle prouve de celle vérité aidlgcauic.

Après le départ de leur roi Théodore, les Cm ses ne lardèrent pat ri rallumer le flambeau de Li discorde. Les haines prLicuIteres, Jes dissensions domestiques, un moment oubliées pour la conquête du «ilui commun, furent promptes à se réveil ter dès que le danger fut éloigné. N’ayant plus de Génois à combattre, cm insulaires à l'âme irascible tournèrent leurs armes contre eux-mémes. Les assassinats de sang-froid reconnu entèrent dans toutes les parties dc File. Le Corse, enveloppé de son manteau, sous lequel il cachait sa dague, attendit son compatriote, son parent, au détour d'une rue, au coin d'un bois, au fond d'une gorge, pour lui percer le cœur. Qu vit plus d'une fuis cet boni me farouche guetter sa victime dans le temple du Seigneur, et la frapper derrière nu pilier auquel l'image du Sauvent était attachée. Le prêtre lui-méme, après avoir déposé la sainte éiote courut arquvbtiser son concitoyen, son frère en Dieu.... Que din-jo! des voyageurs dignes de foi rapportent que souvent ils ont vu une procession se dirigeant, à troven la campagne, vers une madone, objet de la vénération du pays, et se changeant tout à coup eu légion combattante à l'aspect d'une outre procession. Alors les deux réunions, naguère animées par des pensées pieuses, s’avançaient Fono vers l’antre la rage duos le cœur. Un combat terrible s'engageait; les bannières, les supports des châsses , les bâtons du dais „ la croix même devenaient des i rut rumen te meurtriers. On a vu des curés se faire une arme du saint sacrement, en porter des coupa sur h tâte de leurs adversaires, et faire voler au loin les parcelles de l’hostie consacrée... Le respect dàà h Divinité comprima rarement, dans te cœur de l'homme vindicatif, le sentiment de la vengeance.

Au milieu de celte anarchie, où h popula lion de lu Corse se uoyait dans son propre sang, les insulaires, qui ne recevaient aucune nouvelle île Théo ttero, par un motif que j'expliquerai, dé réfère ni le corn* mandement à Gafforio, dont ils. estimaient la valeur et les vertus. Ce chef établit un gouvernement régulier; il pawim à former des tribunaux qui réprimèrent les meurtres et les b ri;; 'ages, ¡I réussit à réunir, à discipliner quelques troupes, ce è quoi personne n'avait pu parvenir avant lui. Tout, en un mot, annonçait que la civilisation, ¿i lente, à jeter des racines parmi les Corses , allait enfin leur faire apprécier ses bienfaits , lorsque les Génois, leurs dominateurs, demandèrent des soldats à la France pour les aider à «forger les entraves de ce peuple infortuné l

Fleury voulut d'aborrl tenter de faire rentrer doucement les Corses SOUS te joug qu'ils détestaient : un plan de pacification fut signe à Versailles pur le cardinal et par le comte de Liechtenstein, ambassadeur de la courde Vienne. Ce projet fut porté à Bastia par le comte de Boissicux, neveu de ViHars , auquel on donna quelques traupc* pour faire respecter sa mission. Ayant l’arrivée de CCI envoyé, le* Corses avaient déjà adressé une requête au roi ; elle se terminait par ces mots dignes des vieux républicains compagnon» du premier Brutus : « Si vos ordres absolus, sire, nous obligent de nous » soumettre ù Gène^buvons â la sauté du Rni Très-Chrétien ce calice * amer, el mourons. » Mais ces insulaires s’adressaient à celui des monarque» de l'Europe que ses instituteurs ont rendu le plus étranger »x droits tics peuples : en fuit de. prérogatives, Louis XV ne connaît que celles de tu couronne ; h tes yeun, tout ce qui ne règne pas n’a que des devoirs.

Boissieut débarqua en Corse le 5 février de la présente année, avec les régiments d'Auvergne, de la Sarre, de Bassigni, d'Oural et de Nivernais, Galforio lui envoya sur-le-champ des députés, qui t’assn-rérent du respect de la nation pour le roi de France. Us ajoutèrent » qu'ils étaient prête à se soumettre à tout ce qu'il lut plairait d’or-w donner, persuadés qu'il n'exigerait rien d'eux que de compatible y avec bmr$ droits. » A et mot, le enrule fronça le sourcil, et renvoya tes députés sans prendre, au nom de Sa Majesté, aucun engagement.

Le silence du roi Théodore, ou plutôt du baron de Neuhoff, était malheureusement justifié par un motif trop impérieux. Cet aventurier, monarque d'un moment, avait été joint ù Amsterdam par ses créanciers , qui, te sachant en possession d'une couronne, mirent provisoirement Sa Majesté Corse en prison pour l’obliger à payer scs dettes»

Malgré un contre - temps si pou propre à inspirer de la confiance aux préteurs d’argent, Théodore parvint k déterminer quelques juifs établis en Hollande, non-sculeunuit à racheter sa liberté, mai* à lui fournir quelque fonds, des armes, des vivres, des munitions, cl cela sur la promesse d'accorder à lu compagnie que ces juifs se pro-po&iimt de former le monopole du commerce de la Corse.

Mais celle négociation, faite par Dieu ho F du fond de ion Cachot, avilit été longue, ditïïcultueuse, plusieurs fois rompue cl ren tutee ; ce ne fut que vers te milieu de la présenle ¡murr que le roi de la Corse put t'embarquer avec les secours qu’il avait obtenus de ses juifs. 11 parut a la vue de File ; mais les Fronçai étaient maître» de la terre cites Génote de la mtr, Théodore ne put débarquer... Ses sujets, après avoir tenté vainement de favoriser sa descente sur quelque point ne 1* cote, le virent avec chagrin s'éloigner et se perdre dans le lointain brumeux de» mers L

Privés dc cet appui, les Corses se découragèrent ; ih promirent de porter leurs armes au comte de Boissieux, Peut-être eussent-ils accompli cette promesse si la destinée ne leur eût pas envoyé Focca-sion d'exercer leur perfidie* Quelques vaisseaux, partis de Toulon dans Je» premiers jours du présent moisi de décembre, portaient en Corse deux hataUteus. Tout à coup ils sont battus par une tempête et jetés sur lu cite de l'ile, où ils se brisent* Quatre cents soldais et leurs officiera, échappés au naufrage , lurent assaillis, maltraités et dépouillés parles habitants. Boissteux voulut aller à leur rencontre; mais, repoussé par des forces supérieures, le comte se vit forcé de je retirer dans Bastia. Cet événement fit éprouver un te! chagrin à ce général qu’il tomba malade, et mourut peu de joints après.

Quelque temps avant celle catastrophe, c’est-à-dire an moment où Théodore parlait des cites de la Hollande pour retourner en Corse, ou avait montré à Louis XV, dans les rangs des gardes françaises, un jeune officier qui se disait neveu du monarque aventurier. Ce militaire avait la plus belle figure du monde ; sa la il Le était superbe ; sa magnifique chevelure blonde lui attirait surtout Fattenüou de tous ceux qui assistaient □ U parade de son corps. Le roi, frappé de la belle prestance de cet officier, s’arrêta un jour devant lui en passant la revue des gardes ; après avoir admiré ses beaux cheveux, Sa Majesté lui fil plusieurs questions, et cuire autres celles-ci : « Vous proposerai vous d'aller voir bientôt le roi votre oucie? — Oui, sire, répondit ? le jeune homme interrogé , à T instant même où Votre Majesté lui a aura envoyé des ambassadeurs, a Cette réponse, faite avec dignité, blessait un peu la majesté royale ; niais il faul convenir que Louis XV, en faisant l'InterrogHtion, «'était mis au-dessus de ce tact des convenances qu’on se plaît à lui accorder.

Il a paru celte année une comédie qui prendra rang à celé du Tarfu/e cl du MisartfArtipe; M* Pirón, dans w é/élrotnante, s’est élevé au niveau de ces deux chefs-d’œuvre de Molière, c’esidi-dire au-dessus de tous les autres ouvrages de ce grand homme. force de comique, exactitude du plan, vérité des caractères, tout est IL. Ajoute h s que nul ouvrage du genre* pas même te éfiion/Arope^ u'C5t écrit en vers comparables Ł ceux de la Afèlrotnanii ; cette composition délicieuse rend le nom de Pirón immortel.

Il est superflu de dire que le succès de celte comédie est prodigieux; on Ja joue tous les soirs sur tous les théâtres de h France. Voilà à cet égard un épisode digne d’être ajouté à ce chef-d’œuvre. Le directeur de Toulouse te Jiôea de damier fa jfélrotnctnta aussi tôt qu'il put mi lu procurer; niais M. Je premier ca piton I fui très - sunn-dalisd de la liberii grande que Pirón u prise de ridiculiser un peu te» ru agi strata du Capitole gascon. Le lendemain de la première représentation, il fit venir Tent repreneur du spectacle*

^ Je vous trouve bien osé , lui dit-il, d’avoir fuit jouer sur mon théâtre une comédie si impertinente !

— Monseigneur, les Parisiens en sont fous*

— Je k crois bien ; ces gens-là sont fous de tout, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement.,. Faites-moi Venir demain rameur de votre Aféirumanie.

— Il est à Paris, monseigneur.

— Alora monsieur le capitoat nanin plus tle spec lacle,

— Vous croyez cela ? Allez, allez, monsieur le drôle, je ne man-Îuerai pas de directeurs qui feront de meilleurs choix que les vôtres, mcore dernièrement vous nous avez donné un drarc, comédie de mauvais exemple dû ns laquelle un fi J s vole son père,

— AL ! monseigneur, c’est un des chers-d’œuvrc de Molière.

— El esi-il ici, ce Molière?

— Monseigneur, il y a tantôt soixante-cinq ans qu’il est mort.

— En ce cas, il est damné, fort heureusement. Mais vous, mon petit monsieur, lâchez de mieux choisir vos pièces; plus de ¡Molière ni de Biron, s’il vous plaît.

— Plu* de Molière !... Y songez-vous, monsieur le capiton! ? Tout le monde ici me jetterait la pierre.

— Du tout ; on n’a une pas à Toulouse les poêles obscurs. Ne pouvez-vous nous donner les ouvrages de quelques gentilshommes de bon lieu, que tout Le inonde connaisse?

— Cela ne se peut, monseigneur, l’esprit des gens à parchemins n’a pas cours à la scène... ce n’est pas assez comique.

— Eh bien, mon petit directeur, nous verrons, nous verrons.

— Moi, monseigneur, je vais voir dès aujourd'hui si une requête au parlement signée de tous les habitante de Toulouse, qui nie demandent fa 4/éfromanie, ne pourra pas lever l'interdiction que vous me faites à vous tout 5tuL *

En effet, la requête ayant été présentée, le parlement do Toulouse, qui voulait rire le ÍC¡ ordonna que la charmante comédie serait temps eu prison, flt mourui Jjaj [j altère* — Nul dùule que Ml &vealurLar eoürsgpm et aubtil n'eût râiLuia affranchir les Corsea ai lo coi de Frases dû u fût pas dècltré coulfS CUlL

jouée, nonobstant et malgré l’opposition de MM, les capi toute. Il faL lait entendre les battements de mains et de pieds à ce passage :

Mmslaur le capitoül, tous avez des vértigos,, ■ ■ - . * Apprenez qu'uns pi ire d’éclat Anoblit bien autant que lu capitouht.

M. le premier capltoul, ne pouvant faire mieux, resla chez lui quand on joua les comédies des noeles obscurs comme Pirón el Molière; mais on assure que l’arrêt du parlement, qui voulait rire le soir, fit maigrir ce magistrat d’environ deux livres et demie.

Le roi de France ne montre encore que deux passions, indépendamment de snu a 11 uchem cul pour la reine, qui n’est qu'une affection conjugale résumée par la naissance de huit enfants. Les deux pu h-, huis demi je veux parler sont l'amour de la chasse et celui du four. Quelquefois Sa Majesté passe quatre ou cinq heures à enlever des copeaux d'un morceau de bois qu’elle arrondit; cl cc monarque est devenu si habile ¡i cet art qu’il pourrait gagner au moins trois livres par jour chez un tourneur de Paris. C’est une chose fort digne de remarque : car on parcourrait peut - être toute l'Europe sans trouver un prince régnant qui pût exercer proprement un autre métier que celui de souverain.

Dernièrement le roi donna pour étrenu es fl ï39) à plusieurs de ses courtisans des tabatière* tournées par lui-mèuie ; la mode, comme cm le pense bien, en est devenue tout de suite générale. Or, imaginez-vau* un morceau de rondin qui parait encore couvert de son écorce; et vous aurez l'idée de ces tabatières, dont la vogue est digue d'être associée à celle des pantins. Rien de grotesque comme de voir un seigneur dont l'habit est couvert d’or tirer de sa poche et ouvrir d'une main garnie de diamante un petit morceau de bûche valant deux à trois sous.*... Cela marquera dans Phistoire de nos ridicules.

La princesse Maríc-Lou lae-Elisabeib de France, fille aînée du roi, a été accordée à L'infant don Philippe, el le roi a déclaré la conclusion de ce mariage le 2! février. En conséquence, ios úrdeles préparatoires furent signés le surlendemain par te chancelier d'Aguesseau, le contrôleur général, les quatre secrétaires d'Etat, et le marquis de Las Minas, üiubassndeiir d’Espagne. Mais la signature définitive du contrai n’eut lieu que le 55 août dans le cabinet du roi, et la célébration se lit le même jour dans la chapelle du château de Versailles. M. le duc d'Orléans, premier prince du Łmg, épousa la princesse au iioin de ik..i ju.iJipjH. ; le cardinal de Rohan donna Ia bénédiction. La carrière de CC membre du sacré cuJj^L> e^t tissue d'ondoiements, de bénédictions et il’absolutions octroyés à des princes nai^ants, se mariant ou ouiLLaut ta vie ; aucun ecclésiastique ïi'a demandé plus de grâces au ciel en faveur de ceux qui dispensent les gritaos de la terre : c’est acheter pour revendre à profit. Après avoir assisté à Îlusieurs fêtes données à l’occasion de son mariage par le marquis de

■as Minas et par la ville de Paris, la nouvelle hitante partit le 30 août pour se rendre à Madrid ; et ce ne fui que le 12 octobre que le due du Tallart la remit, à SaintJeaii-Pied-de-Port, entre les mains dm officiers de Sa Majesté Catholique. 11 (!j¡i ù remarquer que tes grands ne vont pas vite nu bonheur conjugal ; Us ne peuvent être heureux que sauf te bon plaisir de L'étiquette..... Pauvres gens illustres [

Dans le temps où les cérémonies du mariage de la princesse Muric-Louim étaient crlcbrées □ Versailles, te roi concluait avec tes étals généraux de la Hollande un traité de commerce, d'après lequel les commerçante des deux nations jouissent réciproquement, dans les porte de chacune, des mûmes droits, libertés et exemptions accordés aux iiaihmaux» Celle sage disposition lie étroitement les relations compte relates de ta France avec la Hollande, qui, au moment où j’écris, possède te plus riche négoce du monde entier.

Cc^cudiuit la France ¡n'a pas renoncé à soumettre les Corses par la vute des armes. Louis XA , qui d'abord ne fit que SC prêter aux vues des Génois, croit maintenant son honneur intéressé à cette «ou-mission. Le marquis de Mai Ile bois, successeur de M. de Boissicux, à la tète des troupes françaises envoyées contre ces insulaires, tes attaqua, 1c 3 juin, sur les hauteurs de Jacomo cl de Bigonu»; le leude-main ils avait ni mis bas les armes. D’autres dé tache menta français ayant occupé en peu de jours les provinces de Balagua, Serra, Ates-sandrict Campoloro, tout le pays se trouva soumis, cl M. de Mutile-bois fil publier une amnistie générale. Les chefs corses vinrent trouver ce général, auquel ils remirent leurs épées* Le marquis les leur rendit; mais il exigea qu'ils sortissent de l'ile, ce qu'ils firent.

La tranquillité paraissait donc rétablie en Corse; Louis XV, qui apparemment n'a pas lu l'histoire de ce pays, était si convaincu de sa pu ci fi cation, qu’il créa, au mois d'août, un régiment d'infanterie sous le nom de /¡ûyaWorit , dans lequel tes habitants de File furent admis. Mais, dès le mois de septembre, la province de Itala gna avait relevé l’étendard de la révolte, pour faciliter le débarquement d’une cargaison d'armes, de vivres et de muni lie ns que tes révoltés .mten-daieni. La demande faite de ce secours, dont tes chefs rorifs de !' le avaieui bâté l'expédition, prouvait bien que cci Italiens ü\l ^ut

chroniques de l'œil-de-bœuf.

nullement soumis. Le vaisseau si impatiemment attendu, fut pris, à la bouteur de Porto-Vecchio, par h finale du roi la f^rc. Cct événement découragea les bandes armée*; elles se rendirent de nou-veau à M« de Viilemur, qui commandait alors en Corse. Ou renvoya encore ces perfides insulaires dans leurs foyers; mais, ccttc fois, Fctil du général resta ouvert sur eut.

Le juif Sam (tel Bernard T dont les coffres a'ouvrirent si souvent pour secourir Ja Granee, mourut au moi* de janvier de la présente année, Agé de qualrc-vingt-huil ans, il laisse un avoir évalué à trente-trois millions.

Ce fameux banquier, fils d’ttn pauvre peintre, avait commencé sa carrière par un mince trafic. Il dut une partie de ses richesses A sa rare habileté, qui toutefois ne descendit jamais à ce* subtilité}; aussi vile* que cupides, qui fout mépriser la plupart des Israélites. Mais

La mode des psabrifl CD [737.

l'incapacité du ministré Chamillard, si favorable fittx finanHcrs de son temps, acheva de porter h fortune de Samuel Bernard an point d'opflllence où il la Laisse. Ce banquier, ainsi que ma tante l’a dit quelque part, avait beaucoup plus d’orgueil que de cupidité; depuis la petite Comédie d’intrigue jouée à Marly parle feu roi et lu crmirô-leur général Desnútrete, pour obtenir de lui un prêt d'argent, il n'en accorda plus que d'après la demande directe de fjiuis Xi\ , du régent ou de Louis X ^ . Samuel fin anobli1 ; et, certes, ¡1 le mérita il, si les sentiments généreux sont quelquefois les motifs de ccttc distinction. L'inventaire des papiers de ce financier prouva qu'il avait prtii par jm rc bienlaisance la somme énorme de dit millions, qu'il ne s'était point inquiété dc se faire rendre, et qui sera perdue pour scs héritiers. Bernard donna à la cour un exemple dont elle se garda bien dc profiter : il resta l’ami des minisires âpre* leur dlgrice, par^-tieulièrement du garde des sceaux Chauvelirt. Ce juif aimait le luxe, et affichait le faste en certaines occasions; mais il était modeste dano scs habitudes domestique*. Sa maison, située place des Victoires, ne révèle nullement l'opulence; il n’y a mime pas de cour.

Samuel Bernard , comme tous les hommes, el surtout les hommes riches, avait dea manies .singulières; j’en citerai iiuclqites-uniis.il fallait que, depuis le lever du soleil jusqu'à minuit, un de scs cochers eut toujours des chevaux attelés à une voilure, et attendît sur

sonsiïgc et le fouet à In main qu’il plût au maître de sorlir. Quand il était en ville, son portier, J peine d’être chusse, devait l'aih udrc, le guetter en quelque sorte h toute heure, afin d’ouvrir les porten avant qu'il descendît de carrosse, et sansqu’¡| fut besoin de frapper. A l'heure du diner, Samuel Bernard exigeait que la soupe fût mise sur sa tablea la minute; si Le service lardait un instant, il ressortait, allait dîner ailleurs, et les convives qu'il avait invités s'arrangeaient comme ils voulaient. Ce banquier aimait le gros jeu; il faisait toujours uo-fouf au brelan , sc plaisant h voir reculer les joueurs maint riches que lui. Une nuit qu'un Hollandais lui avait gagné cinquante mille ¿cus d'un coup de carie, Samuel fut extrêmement piqué, non d’avoir perdu une si forte somme, niais de ce que son adversaire avait osé la tenir. Son dépit alla si Juin, qu'il fit jeter à sa perle le gagnant avec une montagne dc sacs renferma ni la somme perdue, et le laissa seul au milieu de la rue, livré au premier brigand qui vou-draii Regorger pour sVm p;i rer He san argent. Le Hollandais, aussi flegmatique que le juif s’était montré colère, et uns doute opulent lui-meme, s’éloigna froidement, sans s'occuper du (résor déjugé à scs pieds. Le hasard ayant voulu que personne ne passât de ce côté pendant le reste de la unit, les domestiques de h maison retrouvèrent tous les sacsà la porte, qu'ils ouvrirent heureusement aux premiers rayons du jour. Samuel trouva L'originalité du Hollandais plus heureuse que la sienne; il fil mettre la somme dan* une voiture, la porta lui-même au joueur, et lui 4ii agréer ses excuses.

Samuel Bernard était Hitpiühtitienxi il nourrissait dans son hôtel une poule noire à laquelle il croyait bou destin attaché; on prenait, par son ordre, le plus grand soin de cct animal. Parvenue à une vieillesse peu ordinaire à ce genre de volatile, la poule mourut dans les premiers jours de janvier; Samuel ne lui survécut en effet que de irais jour*,,. Il expira victime d'uu pressentiment qui ne se réalisa que par l'ébranlement moral qu'il apporta dans la constitution du vieux financier.

Staniałaś 1**, rai de Pologne, duc do Lorraine et do Bar.

L’hiver où nous entrons est comparable h celui de 1709 : même froid, même misère, mémo disette, sans que pourtant la recohe ait manqué. N'est-il donc personne qui ase représenter à Louis XV que les accaparements de grain* an nom du roi font sentir aujourd'hui Içur funeste en«séquence à la nation? Est-ce gouverner Affament que de faire jeûner les peuples pour enrichir le trésor «yal?

Ce n’est pas ainsi que règne le bon Stanislas, que ses hautes vertus ont déjà fait surnommer en Lorraine le p^iluSu^Ae hńuipiłsanl» Heureux le souverain qui pem mériter un loi surnom! A peine deux ans se sci ut-il » écoulés depuis que le monarque polonais est en possession de ses Etals, et deja ce i*y* a changé de face. Des institutions utiles se forment de tous cotés des maisons consacrée* au soulagement de F humanité » d’auto où Ton favorise l'intelligence et le travail, «ont ouvertes dc toutes parte. La sciences, le» arts, les let-


tres, enenuragén par un prince éclairé, commencent à répandre quelque gloire sur la Lorraine, en même temps qu’un voit s’y développer toux les germes de la prospérité. Tandis que le goût et même une certaine magnificence régnent dans les villes, les campagnes dirent partout l’aisance, qui naît si facilement de l’industrie fécondée par la sollicitude du prince. Les étrangers ne peuvent concevoir que Stanislas, dont les revenus sont si bornés après les longues anuflraiaros de la Lorrains, puisse, sans emprunta et sans faire de délies, opérer de telles merveilles. Je le conçois bien, moi ; un Etat

est toujours riche pour faire le bien, quand ses trésors tic sont employés qu'à cela, berniez dans toutes les cours le canal des super-Attirés, des dépenses sans fruit, des faveurs gratuites, el nulle puissance ne sera pauvre. Te! est le moyen que le beau-père de Louis XV a pris : les bienfaits répandus sur les Lorrains, voilà scs plaisirs; la bienfaisance, voila sou luxe;

de leur pays, voilà

les hommes a«tibT intelligents, amis


ses fa-


TCris.


On commence h beaucoup dans le

parler monde


d'un littérateur nommé Du-cfos, qui vite un peu à l’héritage de la Bruyère, mais qui voit Irop exclusive nient la société sous le point de vue critique, pour devenir jamais un moi'tlisic impartial, Duelos u de J’espril, de la vivacité , et possède Fart précieux dans les cercles de conter d'une manière amusante. Souvent il émet et soutient des pro-P'tsitioiis étranges; m*M il les soutient avec une telle adresse, qu'on se tetase, sinon convaincre , du moins abuser volontiers. Duelos disait devant tuoi, l'a titre jour, chez madame de ^ii-repoîi, qu’il n’y avait pliu en France que Jes courtisanes qui se montrassem résinées en propos, et que les fumines 1rs moins honnêtes étaient les plus limu— rúes. Là- dessus noire conteur se mit à enfiler une historiette fort gaie, puis une autre tréa-leste, enfin une troisième loin à fait graveleuse. * Halle là! mon > cher 111 cm sieur , s'écria • alors la maîtresse de lu * m¡tison, je vois que vous “ nous croyez aussi pur trop » bonnèio rcinmcs. Passez » à un autre chapitre.» Je le veux bien, répondit Duelos , et il se mil à raconter la fin tragique de l'abbé de Sainl-Cosme,


Loub XV,


Cet ecclésiastique, aventurier par caractère, fut envoyé successivement, corn me miss lonna ire, à la Louisiane, au Canada el chez les Natchex. L’hisloire ne dit pas au juste le mimbre des conversions qu'il fil pemlanl les deux premières missions; on sait seulement qu’à la troisième ce lui lui qui se taissa, non pas convertir, mais pervertir ¡kit une belle reine de sauvages que te vigueur de cet abbé séduisit. Celle princesse, veuve d'un souverain appelé lu Grand &>/fj i, offrit sa main à M. du Suinl-Cosme, qui l'épousa cl devint lui-mémr Grand Soleil. L’ancien missionnaire gouverna scs peuples avec beaucoup de sagesse, dit-op; mais, chez les Natclicz comme ailleurs, te grandeur -i scs vicissitudes : soit que ta reine ne se trouvai pas suffisamment échauffée par les rayons d'un Grand Soleil européen, soit que les nu-Vi,Ccs$e fussent Lissés de la domination de leur prince, soit plutôt que sus joues fleuries excitassent leur appétit, ils le massacré rem un matin ut fu'cul un déjeuner du Sa Majesté.

Il y a trop Je passions parmi les hommes pour que la paix puisse habit* i forglmnps un coin quelconque de te terre, el l’ambition des ¡.ouverains suffirait pour l’en bannir. L’Europe commençait à respirer; ( Jimios Vl, dont h force utilitaire s'ôtait ensevelie dans la tombe d Eugène, venait tic terminer une guerre malheureuse contre les J o,-, s; ¡I leur abandon Hait, par le traité de 1739, Belgrade, te Servie et iiiui ce qu'il possédait en YzImIh*» Mais un despote avec lequel

les rois ne peuvent traiter,, h mort, frappa Charles le 50 octobre dans la cinquante-cinquième apnée cle san règne1, Ce prince croyait avoir assuré m succession à M irie-Thérèse, sa bile unique, par celte pragmatique sanction que toutes les puissances avaient reconnue; mais à peine eut-il fermé les yeux, que toutes aussi songèrent à violer leur promesse. La France, l'Espagne, la Bavière, la Saie, envoyèrent des ambassadeurs à Francfort pour décider du sort de la mo-

narchie autrichienne. L’électeur de Bavière prétendait à la totalité de ce vasto^kéritage; l’électeur de Saxe en réclamait une partie; Philippe V il* se croyait pas moins fondé en droits, comme l'héritier et Je représentant de la ma ¡son d* Autriche espagnole. Sa Majesté Catholique revendiquait spécialement la grande maîtrise de l’ordre de la Toison d’or, appartenant aux rois d'Espagne, héritiers des duo de Bourgogne, fondateurs de cet ordre. Louis XV eût pu sans doute succession de Charles Vf, puis-

élever aussi dea pré le ti lions tur la


qu’il descend en droite ligne de la branche aînée par les princesses femmes de LouitXm eide Louis XIV. Mais Sa Majesté préfère, dans cette circonstance, le beau rôle d’arbitre à relui de concurrent : c’est bien, si l'arbitrage, qui ne doit rien produire pour la France , ne lui coûte pas pina d’or el de sang que la concurrence n'en coûtera aux autres souverains, La générosité est digne d'éloges, mois elle peut fut ire rire de celui qui l'exerce à «on dé-t ri [tient.

Tandis qu'on négociait à Francfort pour faire un empereur, l'Angleterre, plus jalouse de la puissance maritime et du commerce de l’Espagne que de ses droits à l'Empire, attaquait £?$ vaisseaux sur toutes les mers et ses élablissemenU dans les colonies. Dès le mois de dé-cemltri! 1139, l’amiral Ver-non avait enlevé aux Espagnols la ville de Por ta-Bel te, entrepôt de tons les trésors du Nouveau-Monde, et s'était empressé de faire raser ce comptoir important. Dns cor í¡ai res angtai saltan mienią Capturaient, brûlaient tous les vaisseaux marchands sortis des ports de Sa Majesté Catholique, et déjà le commerce espagnol .souffrait beaucoup de ce* hostilités.

La F rance n’était point en mesure de accourir zou ni— liée : Fleury n’a rien fait pour notre marine. Noua

manquons de matelots expé~ riiiicnirs ; les anciens officiers se rouillent faute d’activité; il ne s'cb forme point de nouveaux ; et peu de nos vaisseaux sont en étal d» tenir te mer. Nous ne pouvions donc pas sans imprudence déclarer la guerre à l'Angleterre, mais dès qu'on apprit dans te cabinet de Versailles les désastres de Porte-Bello, il fut décidé qu’on donnerait à Philippe V tout ce qui pourrait lui tire offert sans amener une rupture avec Georges IL Le vice-amiral marquis d’Aului partit de Brest au commencement du printemps avec vingt-deux vaisseaux de ligne et se joignit en Amérique aux forces espagnoles, ce qui contri* bua à protéger les cèles et les navires marchands appartenant à J'Es-płgue. L’Angleterre vil avec dépit ce secours donne à ses ennemis, mais elle fot forcée de respecter le pavillon français, ayant toujours un ambassadeur à Paris.

Cependant, nonobstant le congrès de Francfort, Parchiduchcs^ Marie-Thérèse, en vertu de la pragniatiqwM sanction, s'empara de tous les domaines que lui laissait l’empereur son père; François de Lorraine, grand-duc de Toscane, époux de cette princesse, l’aida à prendre possession rie scs vastes ElaU. Ma rie‘Thérèse se Al reconnaître à Vienne ; bientôt les provinces ¿'Italie et la Bohème lui envoyèrent leur sou mission par des députés, et elle se rendit ensuite à

1 Charlea VI mourut du milan d'au forte colique ! qu’on attribut mai» lem^ MlH^But, m polaca.

CHRONIQUES DE L’OEIL-DE-BOEUF.

Prcfilwurg pour recevoir celte des Hongrois. Celle princesse, aussi adroite avec ces peuples que ses prédècriseura avaient éiè maladroits, prêta liauhmieni a u nijufinreiii Je laineux serment du rai Amin’ 11, rerincnl repoussé si longtemps, par les cru perenes, cl dont le refus entrama drut m jus ans de guerres civiles. Cette formuje mérite d’être citée, la voici : < Si moi ou quelques-uns. de mes meemeurs, en y quelque endroit que ce soit, vouions enfreindre vus privilèges, » qu'il vous soit permis, én vertu de colle promesse, à vous et a vos b UCScrmunis, de vous défendre sans pouvoir être truités de ri;-. * belles. ■■ Les Hongrois ont usé deux siècles tic ce droit, mais la prudente conduite de Ma rie-Thérèse lui concilia sur-le-champ l'a-muur de la nation hongroise, qu’elle mérita d'ailleurs par une affabilité populaire à laquelle ses ancêtres ntavaient point habitué leurs sujets, Eu général, elle bannit de sa cour celle morgue hautaine, triste apanage de h grandeur alternando, ot qui la rend odieuse sans ajouter ;■ sa dignité. Celte qui prit des. lors te litre de reine de llon-[pic, abjurant l'usage de LriiqueUe, admita su labie les dames, tes Ufagistr.Ha, Ire offmiers que leurs fonctions mettaient Cl) rapport hit-lutuel avec elle. Avant son régne, la personne du souverain était upc surlc dé cliviiùlé que tes garde.-i défendu ieHt de regarder en face; ou ne pouvait approcher du prince et lui parier q uta près avoir fuit preuve d'uun nqbfpaM! aussi aurtemiç qu'irréprochable. Mario-Thé-rèse déditqpui ucs sottes formalités - nobles ou non, tous scs sujets purent l'entretenir; sou [ridais fot ouvert à toute heure pour eux; elle enjoignit a ses officiers de ne jamais refuser d’audience.

Cotte siuiverainr fit publier dès le premier moment de son régne que le grand-duc François do Lcrruinc était appelé a partager les soins de son gouvernement sous te litre de cordent ; Sa Majesté es-jh r- il jur cette disposition aplanir la route du trône a ce prince et parvenir à le faire déclarer empereur. Unis ht ruine de Hongrie manquait de ressources pour son tenir ses propres droits : son irèsor était Vide; tes troupes, qui avaient beaucoup ioiifferl dans la dernière guerre ci mire lus Turcs, sullisateiH a peine pnur occuper tes places qui dé te m| aient l'approche de ses Etais, (te fut dans cette circun-¿lancc qu'un prince a II emu u ri, Frédéric Jl, mi de Prusse, qui venu il de mouler, comme elle, sur te Irène de son père, lui lit offrir Ifap-pui de ses armes et cinq millions de notre monnaie. Frédéric, plus peureux qy4 Marie- ) hétesç, avait trouvé sou royaume dniu mus si-tua:imi prospère; une année de soi tau te-dix mille hommes et des coffres rcgorgeant d’or lui étaient légués par ce Frédéric Guillaume qui voulut jadis le faire déçu piler, l u dureté rKCessivc du to! défunt aviïl eu du moins l'avantage de porter au plu» haut point te discipline des troupe* prussiennes; et l'économie un peu judaïque du iuèuie prince met aujourd’hui h Prusse a même de soutenir une longue guerre. Frédéric II, monarque instruit, brave, versé dans lu science militaire, et fort ajnbîiiuux, est rimmme te plu» propre « tirer parli de Cl s iiiLymrtaulre ressources, et cc n’était pas Min iulé-fĄi qu'il faisait offrir son aident et «nu épée * Marie-Thé test;, H lui demandait pour prix dc son alliance la province de Silésie, lui assit-rum qu'il sc faisait tort de lui garantir tant Je reste, et d’atturcr te couronne impériale au grand-due de Toscane, sou épom.

La reino de Hongrie a Time grande : elle rui'uii de recevoir te loi dc Fiédréie IL, malgrë 1rs couacite de «i-1 ministres, qui lui treut prévoir de grands undheurs. A peine la réponse de Celle princesse fnt-cUu parvenue à Berlin, que Je rot se mil à la tête de scs troupes et marcha ver» la Silésie, qu'il envahit «ms coup férir, au milieu de ce mois.

Celle invasion n'est point concertée avec la France, comme le prétende ni quelques politiques niai informés. D'abord Fleury se croit encore un peu hé par la pragmatique sanction., ci etau contre son gré qu'un négocie à Francfort; ensuite, te roi ne peni éviter longtemps une guerre avec l'Angleterre, ru soutriiaul à peu près ouvertement les iméièlsde i'Mpagnc; colin L'envoi d'une armée française contrę Marie-Thérèse ne semble pus compatible avec les hostilités mardi mes auxquelles nous, devons nous disposer, Mais, au moment de partir pour la Silésie, Frédéric dit au marquis de lieauvail, mi-nhlrc de France à Berlin : « Je vai-., je crois, jouer votre jeu; si » les us me viennent, nous partagerouŁ » Ce peu de mets prouve Hic, twu;» être assuré de l’alliance de Louis X\ , le roi de Prusse prévoit bien que Uembrascnjent prochain de l'Europe ne permettra >as ;i ki France dc Garder la ucuiralilé.

Frédéric, au moment de se mettre punir h première Cuis à la tête de son «curée, vit qu’on avait écrit sur ses drapeaux : Pro i^o, pro paMfL « Llh^ms Fru ¿leu, dit-il, a quoi bon mèter ¿ms* te uum de A Dieu, dont b sagesse est infinie, dans les que reliéi d^ hommes, ■ qui certes sont tein T ¿ire toujours sages? OaiUeucs ¡I s'agit d'une h province cl non de Dieu-, “ Le roi donna pour enligue a son rigi-wcut des gardes roiste romaine en trente doré placée au haut d'un bâton. * Ceci, messieurs, dit-il à ce corps d’élite, vquà impose l'o-■ biigatiou d'ètre invincible cciumeles (wmwni, »

(hq ”.11.1 faut 1rs embarro» de Marte-Thérèse se nnllÜplÜieiU : Ici tw Je Sarèfaiguc et de Motając se mettaient sur tes titeas des,cou-curren fa à l.i couronne impériale. D'un autre cùlé tes princes, de l'Emince refusaient de reconnaître te «ultraje universel dç lu Bohème entre le» mains d'une femme, ils lui con testaient jusqu'au, droit de

Je transmet Ire ait g t'a ml-duc son mari, jirélmdùMl que Ce t ffrage n# pouvait être Ctercé que par le possesseur direct du litre Souverain auquel if est a Haché. En un tiwi, presque foules les pirita mies qui avaient reconnu, garanti même te prajmaligue sanction renfrci-pliaient ct ÍU attaquaient ouvertement tes dispositions. Le prince Eugène avait prévu ce démenti donné à la foi des initiée sa prédiction sc réalise. Ce grand homme cqnuaitàait bien la loyauté des cours. Je doute cependant qu'il ail prédit qu1 Auguste Hl, élevé sur le trôna de Pologne par Chartes ^ l, m réunirait hui ennemis de .Marit-Hu:-rèse pour dépouiller celte hile de son bienfaiteur,

Dans la situation actuelle des choses, le roi, ne pouvant mainter / des inuip s unGursc, provint te république de Gènes qu'il allait retirer celles, qu'il avait envoyées dans celle île* Les Génois s’olliii; -rouf de cct avis, mais ils ne purent faire aucune dispoailioh pour conserver la GlusSC : ils voyaient leur md lro|mle environnée d'Aulri-ehimts ; iIs craignairiii pour leur propre liberté, et c’était a peine assez do trni-i leur» efforts pour veiller à la conservation d'un bleu si cher â ers rrji h ldi mit ris. Le nhirquiH de Vdlemur uyaiil quiné J'itc, les insulaires ress.iisircm ccitc même liberté, qui leur serait rendue depuis longtemps s'ils eussent su marcher unis à ki cunquûte. Ahis rAffrarndjissemcnl de ce peuple mM heu rem ne profitera p^ Liicoro à &i prospérité : il n’y a d'unanime chez les Corsés que leur bain# pour les Génois, cl les divisions intestines qui déchirent leur patrie les rendent incapables d'entreprendre rien de grand-

La coalition formée centre Marie-Thérèse doit peu compter sur le concours de Philippe* V. quoique ce prince soit inscrit tu nombre des concurrent à l'Empire. Déjà froissée par la guerre maritime q II Tl lu soulieut diHirilcmcut contre l'Angleterre malgré le Secours du ht Franco, l'Espagne ne possède qu’une armée faible, mal disciplinée cl duul les Otbcicrs sont plus habiles à réciter leur bréviaire qu'a diriger tes lnu inc livres. Quant aux généraux, on n’en trouve duos le* Eiuis de 5.1 M.jestd Gotholiqne qu'à ta tète des ordres religieux. CIm les Egpagnuii il y * beaucoup d'énergie parmi les citoyens : il m existe |imi dans Parmée, Tel est l’effel d’un ministere Mina vigueur et d'un règne dura ni lequel le sceptre csl littéralement tombé en quenouille. Voici l'occasion de tracer le portrait du pctil-fih.de l.mds XV, que ta desdiu'c appela sur le trône dc Ch*rlcs-Gł|dnL, C'est une figure historique que ma tantea dessinée jadis d'un crayon teger ; je vais lu peindre.

Philippe V ii’cum encore que duc d'Anjou avait été élevé dm» cm respect endnlir peur te roi son grand-père ct dans une souniłHsión presque servile pour le duc de Buiii^ogim, son frère ciné. Les im-prossions de fa jeunesse a'elhceuî difficilement, elle» ne disparatasen! jamais si la moindre clause les entretient. Devenu roi d'Espagne Phi-lippe hiissu voir pituite ittapu uiiiiitv Ú l'obt rasance qu'au commande— meut. Ce fot fa faillii-.M,* sur taqni He lu.iikimu des liidns Orva l’ôli-licc de sa fortune, ct ta reine Eliwbeth pour dominer son mari n’ent qu'à suivre un plan tracé pur fa favorite qu'elle avait chassée. B’vu cependant dans fa jeunesse de ct priiLCC nfaimonçait en lui des habi-ludes timides: il portait la tête haute, aun rcg.rd .tvnil de fa fierté, sou vh;i¡je riaii n utile «t régulier; il lirait tout le puni possible de sa taille, el sa démarche uo manquait ni dfas&uriiJice ni de vivacité. 11 fxisUiit dans le caractère de eu monarque qiidiiuea traits de jjran— deur ; il aimait la guerre, qu’il faisait avec Vjitekir, jvrn d^wrniini«-timi; il portail même celle dernière qualité jusqu'à Pim prudence, car on te vit souvent entrer eu campagne uns avoir formé aucim pian; Philippe s’en rapportait aux inspirations soudaines de ses généraux, d’autant plus Justes, disait-il, qu'elles seraient plus appropriées à fa cl remis! a turc cl aux mouvements de reuurini. thuir duelrinc militaire peut avoir son hui; colé, mais Sa Majenlé (Slholiquu no contribuait en rien à la mettre en pratique. Dons un jour de hifaitla ce prince ne payait que de sa présence : s'il sc trouvait placé d’;ihurd foin du danger il ne croyait [«s m gloire liHćros^e à s'en rapprocher; si les chance» de ta journée le pofiaicut au milita du leu le plus vif ¡I s'y tenoii avec Je môme calme, fa nnbiiC rèi'éinlé que s’il se fut agi d’une revue de scs troupes aux perles de son plais.

Dans les affaires du gouvernement Philippe montra assez longtemps un sent droil, un esprit rutel, une mémoire heureuse, nue réservr, Uu [Huichanl au silence qui le servirent qaelquefoia ; mais il ne pouvait vaincre une défiance de lui-nu*me. Innoble dans un simple pur-lien ber, dont elle signale fa modestie; blâmable dans un roi, dnrrt elle trahit la faiblesse el laisse ¡Kriclilcr te pouvoir. Le roi d'Espu-gne, avant d'ètre absorbé par fa sombre méfaucolre «pii s’est emparée de Lui depuis quelques au nées, était doué d’une quah'é qui seule pouvait II* faire régner avec sagesse s’il l’eût mise à profit : il savait cmiiiulrç lus homme-s. Mais trop faible pour se servir de cet art dans le choix des ministres, des magistrats, des générant, Philippe jl'u-wit de son tact observateur que pour étudier les ridicules de ceux qui l*cnfotirateut cl s’eu amuser encune daus fort intimité.

Le toi d/Espgpc poussa le ¡¡oùi des femmes jusqu'au plus Indem cynisme : uu irmubkuueui convulsif le saisissait dès qu'il en tipenw-vait une * sa ermr qui excitai scs sens grossiers... snnre“( o“ te vît prèl h su précipiter vers elle malgré ta présence des assistante; et cexuincmcni ce luoniunFte n’eût point été maître de cette fiw ur s'il ut fot, uouvè bculavoc i obiti convoite. Philippe faisait parfaitement

rouis XV.


compatir celte passie» avec les pratiques les pins minutieuses de ia dévotion ■. d',ii leur» les cxcô* de Su Majesté étaient tain pères par ta win es Irinie- qu'elle premii de sa santé. Celle sollicitude pour luj-iuémc ca-l <h-vu ne depuis dix ana che» ce prince une véritable manie i c’rsl elle qui a détruit ce qu’il y avait de mis mina bip et près* que ci: qu’il y avait d'humain en lui. Ce souverain n'est plus qu’un objet de compassion ; moulrous-Je dans cette déplorable dégradation de ¡'humanité,

L'riiit habituel du mi d'Espagne «il une mélancolie profonde, tn-L-iumie quj souvent dégénère en vapeurs allant jusqu’à la folie, et nulle incommodité apparente ne parait déterminer cette situation. Alors Philippi: ne veut plus quitter le lit : il y reste quelquefois six fruUa entiers sans sc faire raser, sans couper ses ongles, sans changer de linge. Quand sa chemise tombe en pourriture il n’en met une attire que lorsque la reine Fa portée , de peur T cire empoisonné par le contact de celle mile. Quoique toujours conchóle roi mange abondamment cl digère .1 merveillej mais ses repas ne sont point réglés, i] les prend b toute heure smia que ha digestion en suit plus mauvaise. La conscience de Philippe est aussi comptai«ntc que son estomac i tantôt il veut entendre ta messe, qu’on dit dans sa chambre, h cinq heures du matin, tantôt à midi, tanto! à huit heure* du soir; et si le pauvre chapelain chaîné de célébrer ce sacrifice reste jusqu’à cette dernière heure à jeun il faut convenir que son estomac est plus docile encore que celui île Sa .Majesté.

O.ïus scs excès maniaques le roi ordonne qu’on ouvre au milieu de PLiver Ica fenêtre* de sa chambre à coucher el les tait tenir brrmé-bqiiempui fermées au mois d’aoùl, de sorte que ses ministres, ses mideuinii, ^ officiera gèlent ou étouffent auprès de lui, ce dont il ne :- inquiete nullement. Pur Mille de ta même singularité Philippe supporte trois couverture» de flanelle dans ta canicule, et, rejetant jusqu i son drap à Noël, il se montre complètement nu, quoiqu'il puisse y avoir de» femmes dans sa chambre: on l’a vu plus d’une fuis écouter la messe dam cet étal de nature et ta suivre dévotement su r sou bréviaire, «

Le lloi (,.hludique marmotte des prières pendant une partie de la journée. Son lit est toujours couvert de livres de piélé ; souvent ¡I oblige la reine à lire des paumes ou antienne*, qu’il interrompt à chaque instant par les remarques les plus étrangères au sujet qu’il (conte... i n jour, ail milieu d'un chapitre du ¡Xcuveau Testament, il s aperçut que sa chienne paraissait tourmentée par une de ce* pm-Rtyiifi impérieux.!* quo ta Providrirtfr ne pr.Mcrii j>.is «ni animai de cadrer ¡mur qu il y ait au moiti* cuire cm ri l'hnimmFte mu- ririr/-. reuce que les écarts de celle-ci font quelquefois disparaître. Soudain Philippe* tout en ordonnant à Ja reine de cnn ri ri uer sa lecture, envoie chercher un chien et tait actiomplir Pieuvre de nature devant cinquanle personnes en mutant it ta parnie Minie récil cta par E|jm-hrh les pins sales remarque* aur le mrstène da ia rcpnutiiriimi.

Si dans le cours <lr ta période qu’il puse au lit le roi ne lève pour satisfaire quelque besoin, il tant le suutenir pour qu’il puisse taire quelque pas; 1* longueur excessive dca ongle* de ses pieds rendant sa marche aussi khilirile que don lo rire use. Lorsque ce prince est couché, il te déchire hti-méme en dormum avec se* ongles longs cl traiicluuiu, et prétend ensuite qu’on a profité de ion sommeil pour le piquer. Dans des accès de mélancolie plus. noire, h- roi soutient que la douleur réviihunt de* biensures qu’il sc tait provient do ta pi-qurc de» vertí qu’il CH mort, cl qu’il ne conçoit pas pourquoi l’un néglige dt Fcnlerrer. Quand ki manie du nuil heure ut monarque est poussée jusqu’à cc point, sa tristesse g? change en foreur ; il pince , il égratigne* frappe ta renie-, ses entants, son médecin * son con-fcsseiiFt kl se muni les brus avec des cris effroyables, et si on lui demande ce qu’il a il répond t /fren du tant,' puis il se met à chanter.

Après avoir gardé le lit des mois entiers dans ta plus dégainante malpropreté, Philippe V pause un même tapare de lemps sans vouloir te coucher, dormant sur son fauteuil, le menton appuyé sur sa poiirmu ci tas jambes pendantes.. Durant «a périodes, que Jes médecins appellent le temps d’exercice du roi, Sa Majesté ne sort cependant jamais de sa chambre, qu’elle se contente de parcourir en tous sens, ci ce mouvement suffit pour lui donner un robuste appétit. Le monarque, dans ce» jours de grande activité, se nourrit des alimenta le* plus substantiels, do viandes 1rs plu» succulent es; voici son régime : a dix heures du mutin, il prend un consommé; ó midi, il sc fût servir à dîner, inange pendantdcux heure* ri en dort ensuite cinq ou tin sans quitter ta labie ; à son réveil Philippe se tait aporter ^u^ dcini-douiutiLû de biscuits, qq’JI trempe dans du vin de malaga; ^'^ Je conduit jusqu'à ointe heure*; il prend alara un fon consommé’ etc esi Wjtï dernier repas.

A travers tout cel* le Boi Catholique prend des drogares de toute sorte cl i.'*,,, administre des doses qui tueraient faut autre homme. Un !■ ?“ avajqr une boite de thériaque à la fois pétulant plusieurs jours, łb^-uji qitu seH médecin* étaient des coquins de soutenir qu'il ii'éiait plu* imihiii,, tundís qu’il ae sentait prés de sa mort. Et S# Majesté repele i-i ta itapui$- environ quitus ans. (Jn ne conçoit pas comment le pelit-N* *ta Louis XIV peut résister à une telle manière de vivxc ; il Dut qu il *n un tempérament des plus forts pour supporter

le mélange de moyens médicaux, <Fh11"ntpérapen , il’lu .nmi::ł'k de mal propre lé et d’au très excès auxquels il se livre. Il v .i plus : m. igrc ses ¿¡jurements journaliers, Philippe conserve pour les a aire* nu smis droit cl sa mémoire n’est nullement altérée. On lui proposait dernièrement une mesure de gouvernement ; •■ IVou, répond i l-il. je F .h déjà jn rejetée il y a deux aus. * La nature offre quelquefois d'étranges particularités.

Lu pas h ion de Philippe V peur le* femmes me bien calmée : u'c? une grande ressource dont la reine est privée pour dominer son mari. Elle a cherché plus d'une tais dit-oh, h réveiller en lui par dei excitants ce* désirs sur lesquels su fondait la puissance de celle prim cesse; mais on ajoute qu'elle a rarement réussi. Elisabeth surtout échoué dan» une circonstance ou elle vantait obtenir ¡mur pris de sa comptai tance que Philippe travaillât avec Patino, ministre que ce prince a pris en aversion, et que ta reine honore d’un sentiment Op* posé. Loin de se montrer tendre, le roi à cette occasion battit rudement la princesse de Parme; In traitant de malheureuse a qui, ñon i co ki Ion te d'avoir ruiné le royaume, ventait .-illaqucr son Imn-* neuf et sa gloire. » Pour miens sc convaincre, sous doute, qu’il avait raison, le Roi Catholique, après avoir battu sa femme comme SyunareWí du Médecin motaré lui, t'obligea a lui demander pardon: il tant être dévot pour avoir de ces idées-là, « Je veux, répéta smi-■ ventee prince correcteur, je vous qu’elle se défasse de se* q^u/rc p éüanflé/ïsies - h t'est ainsi que Sa Majesté appelle Patino , le marquis Scott , l'archevéquc il'Amidu, Confesseur ile I.; ruine , cl la en-mériste Hclkgrrnc ; mutaT uialgrê les L-rqneirteí scène* drmi ils sont le sujet, les çttufre éLTrne/éfísfes restent à 1a cour, parce qu'Eli...Imtli trouve leur éloquence iuliiiimeut plus persuasive que celle du imnim-qtte Philippe V,

Cependant ta reine a ses moments de faveur dans l'esprit du roît quand les remède* excitants peuvent agir : c’est alors qu’elle profile de son crédit pour obtenir que Sa .Majesté fasse couper sa barbe et ses tingles tous les qui nie jours.

Te) est l’allié de la Franci: dans h guerre qui sc prénaru , tel est le prétendantit ia couronne de Cliarl<s-Quiiit, leita est fa déplorable contre-partie de* bienfaits dp la monarchie.

La mort préc tpi la C temen l MJ de ta chaire de Su hit-Pierre le G février H; la présenle année tT’"; le Cardinal Prosper Lambertiiii reçut la tiare te 17 août suivant : c'est le talent, le génie qui succèdent an fanatisme forant, à ta nu Hité.

Deux choses octu père m encore l'a lient ion dans l'a nuée qui sc ter-qNuL‘. ń;,vuir î la irnçédic d'/?/mjarri /fl, par Grrssel, auteur de Ve-/-lcr/, et J exposition farff .Ul I .atiere, pour la première fois, des ouvrages de peinture, de sculpture or tir gravure. Celta dernière nonveti uté mérite bran coup d’èluges : c'est de la critique qJ4<i jJu|j.[ ja perfection dans toute* le* conceptions de l'esprit hu ma in, La première idée <!e celte exposition esl duc à M. Orry, ministre des finances, directeur général des Iriiiniruis; elfe si: renouvellera clm-que année, Mais je ne crois pus que la critique fasse jamais de M, Greaset un tragique distingué : sa pièce manque <le vigueur et mémo de caractère; on iu: fait ¡m* une tragédie avec de h g.àec, de ht malice et du goôt, et l'amour d'EduU'tad II! ne possède que celm VoilJi ce que le* parodislc* de la foin: font dire au héros de <tresse( flans un petit opéra-comique intitulé ta //uniers du Pcir-tUMW .'

!k pins on hUrne en moi des scènes applaudie»

Qui firent ta succès de tant dc ittg^dies;

Feuilkftor avM soin tous nos Auteurs fameux, Aire irait» les phn Frappants «ml Jh-me» d’apr>» oui. La pubhc bmiritimi, dans son erreur míreme, PMM qun tous un# tw# seul faktu pour mnn poíme ; lima, son dit entre noir», a'osl juger de travers, Mou pveuta u'eal fait que pour coudre nies vara.

CHAPITRE XVL

17 11-M 14.

-Mort do Marion botarme âgée de cent trenla-cfoq ans, — Détail» sur celta coup ti^sne. — Allí¡mre du roi da Sardaigtie avec ta reine do Huilerie. — Victoire de Muhvjti, premier exploit de Frédéric le Grani, —óumrra contrato reina de Hitnjruj; le maréchal rie Kcll^tata. —Coi.quílM en AllCkrujjíie. — Atarme à Vitni». — Ge¿rge* I! menacé dans le H. nmre. — J] signa un traita de neu-irnlita. — Serrant des Hongrois a Murte-Thérew. — Les dame? anglaise» Offrent cent mille Livres sterling i la renie de Hongrie. — Ella les refuse.— Examen do la pragmatique sanction. — Le due d'Orfésns, tifa du régent, sa démet de scs chapes. — Dévotion el galanterie. — Mon etanrrifer votif dim It raiła, — L.o marquis de SonVtè; son «caetera j repartie hardi». — Prague; le comte da Saxe; assaut; te bravo Ch*vert. — CMironDement de Cha les vil I Prague, — Coup d'œil miliLBira. — Ninpulièra neulrnhlr du grand-duo do toscane. — Avantage» remporte» par nos vnjsstau» sur «u» du i’ABnIrtwra» — La CLrrcàctui d'raprif, opéra de Favori. — Le poûte Oj^illè par de* djineu. — L'ambassadeur turc Zjjd-ElTendi. —• Son entrée A l‘4Tis; m r^eption a fa cour. — Hospitalité expansive dte belles Porisionwa- — Couronnement d» fonipej tiur Cbiirica Vil A Froecfurt, —ludkdtTOijco u« Loua À Y tur le suri dj

m firmes —Hijastros de l'armée franco-bavaroise en Autriche et en Bavière. — ; o partisan Montzcl; sac de Munich. — Nos chances favorables baissent en Bohême. — La princesse do Carignan maîtresse du cardinal de Fleury. — Intrigues pour rendre Louis XV infidèe à la reine.— .Marie Lcczmska el son confesseur. — La chasteté absolue. — La tendresse bachique. — Rupture des intimité'- conjugales du roi et de la reine. — Richelieu adopte le rôle do feu l'abbé Dubois. — La comtesse de Mailly; son portrait. — Échec des charmes ^ do cette dame. — Elle revient à la charge et triomphe. — Jalousie du comte

de Mailly ; on le calme. — Scrupules paternels du marquis dc Nosie ; on le paye. — Jésuitisme de Fleury. — Défection du roi de Prusse. — Politique puérile de Fleury. — Retraite des maréchaux de Bello-lsle et de Brogiio. — Le maréchal de Maillebois reçoit l'ordre de marcher en Bohême. — L'armée française est assiégée dans Prague. — Le siège est lové. — La guerre on Italie. — L'évêque de Beauvais; l'escroc mitré. — La philosophie et la botte d'asperges. — Voilà ce que c’est que d'avoir des sœurs. — Avarice do Louis XV. — Madame do Mailly so fait dévote. — Madame do Vintimillo seconde maîtresse du roi. — Réponse maligne do Lapeyronio à mademoiselle do Charoláis. — Les Anglais échouent aux Indes devant Carthagéne. — Vives remontrance* dans le parlement anglais. — Retraite de Maillebois sur le Danube. — Le ma-•écbal de Belle-lslo évacue la Bohême au milieu do l'hiver. —Conduite héroïque de Chevert resté dans Prague. — Mahomet, tragédie do Voltaire.

Le mort «le Marion Delorme, arrivée le S janvier, deux mois avant l’expiration «le sa cent trente-cinquième année, a presque surpris les Parisiens; ils s’étaient habitués à considérer comme impérissable ce vieux monument «le la création, et citaient indifféremment les tours de Notre-Dame ou Marion Delorme, s’ils voulaient parler d’un objet à l’épreuve des trtnps. Cette femme, qui sans doute était la plus âgée de l’Europe, vit le jour sous le règne du bon roi Henri; quoiqu’elle eût moins de cinq ans lorsque ce grand monarque fut assassiné, elle se rappelait fort bien son habit el même ses traits. Marion avait surtout présent à la mémoire le chatouillement un peu dur produit sur son petit visage par la longue barbe du héros ; car un jour qu'elle traversait le Louvre avec une de scs tantes qui l’avait amenée à Paris, Sa Majesté, frappée de la beauté de cet enfant, le demanda pour l’embrasser. La vieille amante de Buckingham, du cardinal de Richelieu, de Cinq-Mars et de tant d’autres, se plaisait à décrire la physionomie, la taille , le costume des personnages célèbres qui ont passé devant elle pendant sa longue vie. Elle dépeignait la forme du bonnet qui coiffait Marie de Médicis lorsqu’elle posa la première pierre du Luxembourg, et n’avait pas oublié la soutane un peu sèche que portait Richelieu n’étant que simple abbé. Elle s’en était égayée avec lui quand, vingt-deux ans plus tard, il était plus que roi de France. La courtisane centenaire se souvenait d’avoir promené un matin par la lisière celui qui devait être un jour le grand Condé; cette femme, aussi naïve sur ses faiblesses qu'elle en fut jadis prodigue, vous «lisait en souriant : « Je vois encore la chambre où, guidant un des dé-» buts de ce héros, je mêlai quelques myrtes à son premier laurier. » Les traits de Marion s’animaient quand elle retraçait l’amour de Buckingham pour Anne d’Autriche, les regards veloutés qu’elle arrêtait sur ce bel Anglais, les œillades flamboyantes que la reine lançait sur elle, Delorme, en signe de rivalité..... « Je me suis bien » souvent reportée à ces preuves d’effervescence amoureuse, ajoutait > la narratrice, lorsque trente ans après j’ai vu cette princesse, la » vue baissée, la tête enveloppée d’une coiffe épaisse, à genoux sur » les dalles de nos églises... » Les yeux de Marion Delorme se remplissaient de larmes dès qu’on essayait de l’entretenir du malheureux Cinq-Mars. « Ah! de grâce, s’écriait-elle, épargnez-moi... Cent * ans1 n’ont point en passant sur ma vie effacé de mon cœur le sou-» venir de cet infortuné; son adieu murmure toujours à mon oreille » comme un son plaintif, son dernier baiser me brûle encore la » bouche. »

La mémoire de Marion Delorme était une vaste galerie où les peintres vinrent jusqu’à sa mort copier les portraits des notabilités de cinq générations; Sully, Bassompierre, la Noue, Maza rin, Turenne, Colbert, Louvois, Luxembourg, étaient rangés, j’oserai presque dire, étiquetés, dans les souvenirs de Marion; un autre compartiment de sa mémoire renfermait Malherbe, Racan , ménage, Corneille, Molière, la Fontaine, Pascal, Racine, Boileau, la Bruyère, Bossuet, Fénelon; dans une troisième division cérébrale, que la vénérable mante de Cinq-Mars appelait sa galerie galante, se pressaient ma-jame de Comballet, Ninon , la duchesse de Longueville, madame de Chcvreuse, la comtesse de Boissons, la maréchale de la Ferlé, la tendre la Vallièrc, la Itère Montespan, l’astucieuse veuve de Scar-

tions de la vieille courtisane. Elle avait vu commencer plusieurs hôtels de Paris qu’on nomme aujourd'hui de vieux édifices ; son pied avait foulé en dansant l’herbe du Pré aux clercs, sur lequel s’élève maintenant un quartier populeux de la capitale: je lui ai entendu décrire les fossés, les remparts, les ponts-levis de l’abbaye de Saint-Germain des Prés, qui ne présente plus que la clôture ordinaire d’un couvent.

.Marion souriait de pitié lorsqu’elle lisait dans l’histoire du règu< de Louis XIII et de la minorité de Louis XIV les intrigues de Riche-» lieu et les subtilités italiennes de Mazarin. « Pauvre postérité, di-» sait-elle en haussant les épaules, comme ces esclaves à plume t’a-» buscront... Richelieu! la grandeur de ses vues! ce n’est pas moi » qu'on y fera croire. J’ai vu ce cardinal «Lins l’intimité de l’alcôve ; » je connais le déshabillé de son caractère; il est grandi par la rc-» nommée de tout ce qui dépasse l’homme ingénieux et adroit. Ma-» zarin! c’élait un saltimbanque, un sauteur politique, remarquable » seulement pour la souplesse de son esprit et de ses reins ; se faire • assez petit pour se fourrer partout, toujours sauter de manière i » se retrouver sur les pieds, voilà tout le mérite de Mancini. »

En 170-S Marion Delorme, veuve en quatrièmes noces de François Lebrun, procureur fiscal, fut volée el abandonnée par ses domestiques , qui lui enlevèrent à peu près tout ce qu’elle possédait. Cette «lame, parvenue déjà à sa quatre-vingt-dix-neuvième année, ne s’aperçut pas que ces misérables avaient emporté successivement de m maison linge, habits, dentelles, vaisselle, argenterie, diamants; enfin ils disparurent un matin avec un portefeuille renfermant toute sa fortune en billets payables au porteur, et ne laissèrent que les gros meubles qu’ils n’avaient pu enlever. Marion Delorme, de riche qu’elle était, se trouva réduite à la misère; elle put cependant suffire encore à ses besoins pendant dix-huit ans au moyen de quelques recouvre* ments qu’elle avait négligés et qu’un ami serviable l’aida à faire. Mais en 1723, privée de toute ressource, elle écrivit à Louis XV à peu près en ces termes : « Sire, Votre Majesté paye des historiens » qui mentent sur les temps passés; mais il est dans sa capitale une • chronique vivante dont le premier chapitre remonte à 1606 ; elle » vous offrira le langage de la vérité, si Votre Majesté daigne venir • la consulter ; car celle chronique est un vieux livre vermoulu qui » ne peut plus quitter l’ais sur lequel il repose. Marion Delorme a « vu, sire, le grand Henri, premier prince de votre illustre mai-• son qui ait régné sur la France ; elle a vu Louis XIII , votre tris-» aïeul; Louis XLV, votre bisaïeul ; le Grand Dauphin, votre aïeul; m le duc de Bourgogne , votre père; et fut assez alerte encore pour « aller une des premières remercier le Seigneur, qui vous donna à » la France. Quelque lumière sur le» règnes écoulés jaillit de ma » longue existence; mais, sire, c’est une lampe qui demain peut s’é-» teindre, faute d’aliment, si Votre Majesté ne daigne y pourvoir. »

Cette lettre ayant été remise à Louis XV par une main sûre, le jeune monarque voulut voir Marion Delorme; il resta longtemps chez elle avec Fleury, y retourna plusieurs fois, et fil à cette veuve une pension qui lui fut payée exactement jusqu’à sa mort. Marion Delorme demeurait en 17 23 quai dcsThéatins, mais elle est décédée rue de la Mortellerie, dans la maison dite le Paon blanc. Elle fut inhumée dans le cimetière de Saint-Paul sous le nom de Maric-Anne-Oudctte Grapin, veuve Lebrun.

Tandis que toute l’Europe se disposait à la guerre, Charles-Emmanuel, roi de Sardaigne, digne héritier de la politique versatile de son père, renonçait à l’alliance qu’il avait contractée récemment avec l’Espagne et’la France. Ce prince, qui avait des vues sur le Milanais, s’était d’abord réuni aux ennemis de Marie-Thérèse; mais dès qu’il vit les troupes de Philippe V dans ce pays, il craignit avec quelque raison que la cour de Madrid ne profitât de sa conquête pour ressaisir définitivement celle ancienne possession espagnole.Charles, changeant tout à coup de parti, conclut donc avec la reine de Hongrie un traité par lequel, sans renoncer à la Lombardie, il promis de faire marcher son armée contre la France et l’Espagne. La fille de Charles VI, appréciant à sa juste valeur la détermination du monarque piémonlais, sentit bien qu’en acceptant son secours, elle ne faisait que se servir d’un ennemi contre un autre, et que tôt ou tard cet allié perfide, dont les projets étaient évidents, lui retomberait sur les bras. Mais elle conjurait le danger le plus pressant; c’élait agir avec sagesse. A peine cet accord fut-il signé que, joignant scs troupes à celles de la princesse autrichienne, Charles-Emmanuel s'empara du duché de Modène, qui ne fut que faiblement défendu.

Dans le même temps Frédéric 11, roi de Prusse, achevait de s’emparer de la Silésie, où il était entré dès le mois de décembre. Il occupait déjà les fortes places de Brieg et de Breslau, lorsque le général autrichien Neuperg accourut avec vingt-quatre mille hommes pour s’opposera la marche du conquérant. Les deux armées se rencontrèrent près de Molwitz, au bord de la petite rivière de Hesse. C’était le début militaire du monarque prussien âgé de vingt-neuf *ns » et la fortune de scs armes faillit périr dans ce premier élan. La cavalerie autrichienne, supérieure en nombre à celle du roi, e* pourvue de chevaux plus robustes que ceux des cavaliers prussiens, rompit entièrement les escadron# de ce# dernier#; il# #e replièrent en désor-

dre derrière rinr.dHericH La première ligne de celle-cit priw en flanc, ne put riStecer; ses rangs forces se pelotonné rent en fuyant vers h seconde ligne, qui demeura ferme sur le lorrain. Là s'arrêta la victoire des Autrichiens; un feu terrible, auquel chaque Prussien contribua par cinq coups de fusil par minute, joncha bientôt la terre des soldais de MarioTluirèite; naguère vainqueurs, imdiitenant vnin~ cusT d- devinrent poursuivis, de poursuivants qu’ils liaient» Le roi, qu'un avait entraîné loin du champ de bataille, y revint nu galop, et se iin-ruiii à lu tète de sa cavalerie, honteuse de son ¿choc, il lui lit reconquérir les trophées d’une action qu'elle avait d'abord compromise. Neuperg fut contraint d'abandonner en toute hâte la Silésie, dont Frédéric 11 conquit la dernière province,

Dans l’invasior de la Silésie le roi de Prusse avait agi de son propre mouvement, ¿t sans avoir consulté aucune puissance; mais on a vu qu'il jugea il ces hostilités conformes aux projets de Ja coalition déjà formée par Marie-Thérèse. En effet, la France, l'Espagne et plusieurs princes de l'A Ile magne ne s'étalent jusqu'alors occupés à Francfort que d'élever au trône impérial Churłea-Alhęyl. électeur de Bavière, fils de celui qui partagea si longtemps les malheurs de Louis XIV, et lut dessalai de ses Etats pour l'amour de ce grand roi, Louis XV avait envoyé au congrès le comte de Bidlolslc, petit-fils de Fouquct, homme adroit, entreprenant, d’une amabilité persuasive, et qui jouait la franchise avec habileté. Rdq-scuIémeut Bellc-Llc parvint a faire proclamer Charles-Ajbert empereur, mais il réussit à vaincre ou plutôt ii dominer la résistance du cardinal de : h'ury, qui, dirigeant les affaires à l’àgc de quatre-vingt-cinq ans, (Joignait de tout son pouvoir une guerre sous le poids de laquelle il ira ii ¡liait de succomber. Coin me cette guerre devait être la conté* picnce infaillible de Pelcction , le vieux ministre s'était Opposé i telle dernière dans le conseil; mais il ne pouvait alléguer que le respect dû à la reconnaissance authentique de la pragmatique sanction; ci c'est si peu de chose, dans les cours, que la foi jurée! L'élection et la guerre furent décidées, et vers la fin de juillet une armée de quarante mille Français franchi! le Rhin au fort Lotus sous les ordres île M. de Belle-dsl c, qui des fonctions d'ambassadeur passait à c< Iles de général avec le bâton de maréchal de France* Les forces de l'électeur de Bavière, revêtu sur le papier de la couronne impériale, n datent pas plus lin posante* que son influence politique ; il avait fallu que Louis X\ lui procurât tout a la fois de l'arpent, des suffrages, (les alliés; Sa Majesté devait juaûHrtiant lili dónner des toidats ; c'était payer un peu cher les services rendus à Louis XIV parle père de Charles-Albert. Ce prince, pour comble de faveur, recul par lettres patentes le litre de lieutenant général du roi de France. L’armée française, grossie de ce que l’électeur avait pu y joindre de Bavarois, pénétra facilement <*i Autriche; elle s'empara de Passau, de LinU, et poussa dès k 15 août des partis jusqu'aux portes de Vienne. L’alarme fut grande dans celle capitale; ou eu ferma les portes, on se prépara à Soutenir un siège. De grosses pièces d'artillerie roulèrent avec bruit sur le pavé pour armer les remparts; UN faubourg presque en lier fut détruit pour favoriser la. défense; plusieurs palais a moitié démolis sc changèrent en plates-formes sur lesquelles on plaça des batteries. Les habitants de Y leu ne filmant leurs foyers couvraient les route* environu-mtCS, et se dirigeaient avec leur* effet* précieux vers les montagnes de la Bohème et du Tyrol; d'autres, confiant leur fortune aux flots du Danube, descendaient ce fleuve sur des bateaux chargé de meubles dorés, de riches tentures, d'étoffes diverses, entassés, confondus, et qui par te mélange de leurs formes, de leurs couleurs, peignaient bien le désordre d’idées qui présidait à ce déplacement précipité.

Cependant une seconde armée française, conduite par le comte de Maïltebois devenu maréchal de France, s’avançait à grands pas vers le pays de Hanovre après avoir passé la Meuse, 1e Rhin, et s'être emparée du pays d'Osnabruck. Ce mouvement avait été déterminé par la présence de Georges II, allié dc retire de Hongrie, dans l’élct-toral de Hanovre a la tête d'une armée d'Hanovriens, de blessais cl de Danois. Resserré entre les troupes françaises et un corps prussien qu'amenait du côté de l’Allemagne le prince d'An hall, le roi d'Angleterre sentit qu’il ne pouvait résister à cet forcer supérieures, et que son Etat de terre ferme allait être conquis. Il signa un traité de ne ut rali lé, que M. de Mailleboñ fut chargé do conclure au nom du mi. Sa Majesté Britannique s'engageait a ne fournir aucun secours à Marie-Thérèse, et à ne point s’opposer à l'élection de Chartes-Ata h«n. Louis XV promettait de son colé de tenir ses armées à trois lieues nu moins de l'électorat de Hanovre, de ne rien exiger de ses habiLam^, cj d'employer scs bons offices pour obtenir les mêmes garanties je Frédéric U.

Lą nouvelle de cette défection s'abattit nullement le courage de fllarie-l Ikrèsr; cite s'élail jetée au milieu des Hongrois, ces sujeta rebelles de son père, dont un mot de condescendance avait fait les plus dénués partisans de celle princesse. Les quatre ordres de l'Elat étaient réunis à Preshourg; elle s’élança un jour dans l’assemblée tenait dans scs bras ^i, g|H a;né encore au berceau: « Hongrois, * s'évria-tr-elle, abandonnée de min amis, persécutée pat mes enne-■ mis, attaquée tuf ^ propre familie, qui devait me défendre, je

s n’ai de ressource que ri nos votre fidelité, dm s votre courage et u dans ma eue dance... Hongrois, je mets entre vos mains la fille el • te fils Je vos rois, qui attendent de von» leur sahiL * Ce discours attendrit tes palatins; il crcHa leur courage et leur dévouement... En serment glorieux pour la reine fut prononcé partes Hongrois la main étendue sur 1 CurO damas èt te itehui U ; lJw;.jtnur pró beuK >otíO Varia Theresia! s’écrierenl-ib... Mourons pour noire roi Murie-Tbć-rtscL..

Ces maître* du monde, qui du sommet de îcun grandeurs prospères semblent protéger les peuples et s’occuper de leurs intérêts, non par devoir, mais par une sollicitude toute bienfaisante, tes voilà dans l’adversité : le droit légal reprend alors, même û leurs yeur, toute sa puissance; ils sentent qu’ils ne peuvent tenir le pouvoir eu la force que Je Ces mêmes nations qu'ils prétendent en des temps meilleurs posséder par concession divine; ils teiir demandent secours, protection, consentent à reconnaître qu’ils leur doivent ce qu’ils sont, et que sans elles il ne serait pour eux aucun salut dans le mata heur. C'est ainsi que les vérités étemelles apparaissent quelquefois parmi les préjugés de la terre.

Eu excitant de la sorte te xùlc des Hongrois, Marie-1 riiértse ne négligeait pas les autres moyens de salut : scs envoyés pressaient l'Angleterre et la Hollande d:î sc réunir enfin a elle; ils rappelaient à Ces nations les victoires qu’une semblable coalition avait remportées jadis sur les mêmes ennemis, et flottaient leur souvenir de ta gloire qu'elles avaient eue d’alhycr l'Europe de ta puissance colossale de Louis XIV- Mais les tenu l étaient changés : Louis X\ n’inspirait pas à ses vuteins les même, appréhensions que son prédécesseur; ils savaient, au contraire, qu’ils pouvaient attendre beaucoup de sa condescendance, cl de cette générosité d'apparat qu’il avait déjà affichée. L'Angleterre et la Hollande prêtaient de l'argent à ta reine de Hongrie, mais ils ne lui envoyaient point de soldats. Sous le rapport financier, ce ne furent pas se ulem cul les gouvernement i qui si> proposèrent de secourir Marie-Thérèw ; des particulier-, vun-1 cirent aussi s'inijwser des sacrifices en sa faveur. La duchesse de Marthorough, veuve dit grand homme de ce nom, mort en 17ÎS, obtint des principales dames de ta emir de Saint-James soixante mille livres sterling, et joignit à cette somme quarante mille livres sterling: tirées de son propre trésor, La reine de Hongrie refusa ce secours, équivalant à plus de deux millions ci drmi île notre monnaie; elle St à l'offre des dames anglaises une réponse remplie de politesse, ir ir dont le sens sc réduisait à ceci : * Les souverains s’aident entre mr, i» de leurs trésors, cximm^ ju ^j^ Je leurs sujets; mais Ce qu'ils re-• cevraient des particuliers ressemMurait trup ans dons de la com^ * passion, a

Dans celle situation, Marte-Thérèse, avec un seul allié, avait à combattre une redoutable coalition formée delà France, de L'Espagne, de l.i Prusse, de ta Pologne, de la Sure, de ta Bavière, et de tous les autres Etats électoraux de l'Allemagne ; l'Angleterre et la Hollande restaient neutres; la reine de Hongrie ne pouvait rien attendre de ta Russie, à laquelle les Suédois venaient de déclarer h guerre; la cause de celle princesse paraissait donc désespérée. Ce n'êtait pan -gana quelque légitimité que tant de puissances sc coalisaient contre l’héritière de Charles VI; cette pragmatique sanction, sur laquelle s'appuyait tout son droit, s'écroulait au moindre examen : « Les ancêtres de ta * renie, disait I électeur de Bavière dans un nianiiê^tc, n’ctaient que » des usufruitiers qui n'avaient joui de l'Empire qu'à charge <lc ré-:, version sur la branche qui le leur avait donné : Charles X 1 n'avait t donc pu légateme ut disposer en faveur de sa hile d'un hieit qui n'appartenait à ce prince que viagètement. » L'électeur ajoutait ii qu’en vertu de cette réversibilité sur la descendance directe de Fer-» dina ml 1er, l’Empire, à défaut d'enfants mules de Chartes A 1, était i. dévolu ¡1 lui, prince de Bavière ; qu'enfin les garanties données pjr J. les puissances à la pragmatique sanction, fondées sur un système h erroné, devaient cesser du moment que le droit légal était re-uconnu. »

Tels étaient en effet les motifs déterminants qui. armaient la coa-lition en faveur de Cbarles-Albert; coalition à laquelle Frédéric II, après avoir attaqué seul Marie-Thérèse, s’était réuni par un truite du 5 juin, qui lui garantissait la possession de ta Silésie. Si l'armée que l'électeur de Bavière et te maréchal de BH le-taie avaient conduite si rapidement sous les murs de Vienne en eût tait le siège, i' est probable que cette capitale, dont la garnison était faible, n'aurail pu se détendre longtemps; mais les généraux de la coalition manquaient de grosse artillerie et de munitions. Il est à présumer que les convois avaient été ralentis par les ordres du cardinal de Fleury : Ce ministre, entraîné malgré lui dans le parti de la guerre, voulait du moins éviter que toute ta succession >ntricbtenne tombé! au pouvoir de Charle ¿-Albert; eu gagnant du temps, il espérait pouvoir ta diviser. Vienne uC fut point assiégée.

La guerre n'excite nullement l'ambition de M. le due d'Orléans qui, sous ce rapport, ne ressemble point à son père. Loin d'aspirer à l’honneur de commander tes armées, ce prince vient de remettre tu roi sa chaire de colonel général de l'infanterie. U a déclaré aussi h St Majesté qu’il abandonnait le Comeil; qu ayauf U bonheur d'étra

lOł                           CHRONIQUES DE UOEIL-DE-ROEUF.

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inspiré d'une piCuSC Vûûililh, il nihil !t rtlirfr à SiiiiiLoCiüirvir r, et qu’il s'y livrerait sans distraction t la prière. Kan s distraction J c*6-tait beaucoup dire; car, malgré sa retraite, M. d'Orléans continue de ¿tonner des soins à celte madame de Contant qui forma vainement, il y a quelques-arm ćrs, des projeté ambitieux surto creurdu rui. Son Altesse passe presque toutes scs soirées citez retir dame, en tiers avec le comte d’Argrnson t son cimier lier. Mais, la vie claustrale a laquelle le prince s’rsi assujetti exigeant qu'il se retire de bonne heure, il laisse ordinairement M- d'Argcnson chez mad one de Gon-laul, ci quelquefois il dit en soriisjit à celle-ci : Jim cAunceitcr vou$ dtod Je téMc, Après quelques jours de ce manège moitié dévot, mniiié profane, Pûllïcier de Son A liesse s'rsi cru en effet obligé de continuer très-intimement la conversa lion de son maître; la favorite n'a pas tardé à s'apercevoir qu'en iMmH te reste il s'exprimait beaucoup mieux que le: duc d'Orléans lui-méme, et elle a bientôt autorisé M. le chancelier à se charger des com ni un ica lions en entier, nu Lieu de sc borner à les finir*

Tout le monde ne sc livre pas à l'abnégation de grandeur militaire que M. le duc d’Orléans affiche, lorsque l'Europe est on tou. Le marquis duSuuvré vonhil oblenir un coui mandemcm supérieur, mais ce |;éi|tBhumrue ne se trouve pas sur la voie des grâces. Son humeur est ouverte, franche, sans retenue, ce caractère ne fait que des ennemis a la ennr, Louis XX lui-niimi' ne favorise point les gens qui sc méllenla leur ¡úse awt lui. Feu le maréchal de X ï Ile roi a tant re-pété 0 t:e monarque nu'il était le maître absolu delà France cl lie ses habitants, qu'il a fini par le croire, ci le seigneur assez hardi pour parler familièrement à Sa Majesté en est reçu comme un barbet qui mel ses pattes crottées sur les genoux de son maître. Souvré u'a donc point obtenu suri corn ni ándeme nt ; piqué de Ce refus, qu'il regarde comme un déni de justice, le marquis avait promis de sten venger 1 par un île ces Irai 1s de franchise qui déplaisent tant au rui, et il a [cmi pande, Louis XX, t u ce rendant chez la reine, rencontra hier, dans les appartement, M de Poyarme : « .le viens de vous donner ■i un régimen!, lui dit-lL — Oh! ohl s'écria avec une feinte surprise ii XL dè Souvré, qui se I mu va il la, vous le savez, donc, sire? » Rien lie pouvait être plus d réagirai de à Sa Majesté que celte saillie, en ce qu'elle donnait à penser aux courtisans que Fleury tiomtmiit encore à tous 1rs emplois. Le roi nmma Le tins nu malin critique, d s’éjoi-gmt ircs-niétiontciit, sans écouler les reiuerci menta du nouveau «UluilL'l,

J’ai dit que le cardinal ministre n'avait point mis XL de Belle-Isk en mesure de faire le siège île Vienne ; cette capitale ful stukotem investie quinze ou vingt jours, après quoi l’électeur de Bavière et Je maréchal français passèrent le Danube «t marchèrent vers ta Bolièmo. Marie-Thérèse faisait avancer toutes les forces dont elle pouvait dis-póser, afin d'éloigner «cs ennemis du centre de l'Autriche ¡ cite avait même rappelé le général Naupcrg, opposé en Silésie au roi de Prudes c<- qui laissait cc prince paisible possesseur du pays. Mais ce mouvement de troupes n’a va il point empêché Ch a ries-Albert de recevoir, à Lintz, le serment dc fidélité des Eiau d'Autriche ; dix mille hommes restos dans celle place, sous les ordres du marquis de SégUr, devaient conserver la conquête des ¡11 liés.

L'année franco-bavaroise l'arrêta, le 33 novembre, sous les murs de Prague. Apres une marche longue cl difficile, les soldais étaient haussés et manquaient dr vivre»; la capitale de la Bohême [buvait tour en fournir,., Il fallait donc l'entever dhwnai, ou auceomber ou besoin. Rien de |du» puisant que Iteigiiillon de la faim : celle grande ville fut conquise dan» la seule nuit du JS au IG. Le grand-duc de Toscane, qui s'avançait a marche forcée pour la défendre avec ironie mille hommes, ne put arriver à temps; il était à cinq lieues de Prague quand rrirecmir s’un rendit maître, La ruse, si souvent préférable a la force, cm tous le» honneurs cto rc succès; décrivons. I ne attaque faite sur un point, avec un grand fracas d'artillerie, avait attiré toute ja garnison, qui n'était composée que de Irai» mille hommes, En ce moment, le comte Maurice de ¿axe, nommé lieu te nant général nu n^c, faisait poser une échelle du côté opposé à celui de l'attaqua Célte partie du rempart était déserte; lu nuit riait «duibre; un «i— lente profond régnaii dans les rangs français, M. de C^itWrl, liante-nanhcolonfl du régiment de Breuce, monte te premier; une seule seintne*lle se préiieuLC □ lui.,. Un coup d’épée dans lu gorge életni to cri d'alarme qui va sten cxbitJcr. Bientôt la ligne d'escalade a fourni lieux mille Inmunes, on marche à petit bruit vers la garnison; surprise par derrière, elle met bas les arme* , et sc rend a discrétion. An point du jour, tos ha bita n [s de Prague apprennent avec une indicible surprise que dit wilk F 1:1111511 s ou Bavarois sont dans leurs murs. Le soir même, Cita îles-Albart fit son entrée à Prague ; peu de jours après, il y fut couronné.

Crpi-mtaul Frédéric H, rendit libre de ses mouvements parla ro-Iraitc du comte de Xrnperg, avait combiné ses mouvements avec ceux du maréchal de i (die-Lie; il s'était cm pré de la Moravie, province limie entre ta Stosie et la bohème, et pouvait an besoin lier ses opérations a celles de ré . mée franco-hn va rotor. Voyous cc qui « pajuil sur d'autre» parties du ¡braire de Jn gueirih

L'Espagne a fait passer eu Ha ko pi asteara corps de troupes dont

le commandement supérieur est confié an duc de Monlemor, cml général q : ? Sa Majesté Catholique puisse opposer à scs ennemis Une singularité digne de remarque, c'est que le grand-duc de Toscane, mari de la reine de Hongrie, neutre dans ta cause de sa femme ni de scs enfants, s’est vu contraint de livrer passage sur ses Étals aux ennemis armés contre celte souveraine.

Toujours couverte de l'olivier trompeur de la pak, l'Angleterre poursuit sur lus mers les vaisseaux de nos alliés; elle s'eu empare au mépris du droit des nations- Celle puissance al la que aussi les ià> Ire», uiitis cc n’est pas avec le même succès. Une eses tire angbke station née a ta Jamaïque ayant feint de prendre dés vaisseaux Français sortis de Saint-Demi ligne pour des vaisseaux espagnols, leur livra bataille vers le milieu de janvier. Le chevalier d'Epinay, qui commandait cette division , composée de quatre voiles seulement, tic recula point, quoique ks ennemis en eussent six. Malgré la double supériorité du mimbre cl de la force des bâtiments, les Anglais, démàlé# et fa isa ni eau de ion les parts, furent obligés dose retirer, après avoir fuit des excuses au commandant français. Celui-ci leur fit répondre que, ¡mus la modération qui lui était recommandée par le ministère du roi, il aurait poussé le enmbal jusqu'à la dernière extrémité. Au mois d'août suivant, les vaisseaux de Sa Majesté, le ZfoWe, /bl^uAto# cl la frégate ta Flore furent assaillis, à l’entrée du détroit de Gi-briittar, par quatre Vaisseaux et une frégate de Sa Majesté Britannique, 5 ou u tola rit cette inégalité cto forces, les vaisseaux du roi comba t tiren l trois heures cl sc retirèrent sans to moindre désavantage.

Tel est L'usage ordinaire du cabinet de Saint-James : faire ta guerre sans b déclarer, cl profiter lu ut à la fois de scs chances et des bienfaits de la paix. Il rsl dmiimx que l'Angleterre s'houorc aux yeux de l'Europe par une semblable politique.

Il y a loin de ce qui se passe dans l'arène sanglante queje viens de parcourir aux jeux riants de la scène; j’y dois cependant revenir pour remplir ma liche. On a joué cette année avec un grand ïttcci'Sj .j la foire du .............tu, ta CAerctausr if^rù, opéra-coin ¡que de M. FavarL Celle pièce n'esl pas la première de ¡¡on auteur; il eu a toit représenter déjà un assez grand nombre sur les théâtres des foiresSaini-Germaiu et Saint-Laurent. M. Favart n'avait pas plus de quinze ans lorsqu’il kmta son premier essai dramatique; mais ju»* qu'ici ce jeune poêle ne s’était jms élevé au niveau de Panard, que l'on pourrait appeler le Molière du A audevilto. ïji Cherchóme d'ftprit est une composition remplie de grâce, de naturel et d’esprit; elle 4 sufli pour mettre Favarl hors de ligue, ainsi que le prouve ce quatrain ;

U est un auteur eu crédit

Qui don» linii les temp-; saura plaire;

Tl fit M CAf^fcflrtí Jeiprll, El n'en chercha point pour La faire.

Le mérite dc ccl opéra-comique eût donc sul'li pour justifier la vogue qu'il obtient; mais une «cène épisodique, jouée derrière le théâtre pendant une de» représen talions, a porté dans tous les salon» et jutr que dans les petits appariements de Versa il les Le renom de ta Cher-c/jfiJSd d’^prit.

Les principaux vaudevilles de l'ouvrage furent parodiés, dès son apparition, par un bel esprit du grand monde, qui dans ses couplets n'éparcna point b malice, et pour rendre sa critique plus piquante il la fit porter â-ptomb sut toutes tos actrices qui jouent dans la pièce. Ces dames, indignée» de la licence poétique d’un rimeurqui, -1 l’égard de plusieurs d'entre elles, était un petit ingrat, se réunirent un bran jour pour 1 midi 1er une vengea net égale au moins à l'injure. Olte que la confiance commune avait mise à la tète du comptai, bien fixée sur ce qu'elle devait entreprendre, fait guetter l’ennemi, qui ne manquait guère Je spectacle de La foire Saint-Germain; informée, 1111 soir, qu’il est à Itomphithéâtre, elle va se placer à se» côtés, lui parle de sa chanson, et le comble d'étoges tur cette œuvre *p tri incito. « Von» ne m'avez pas ménagée, ajoute-t-elle m * riant, mais je suis bonne princesse, j'en tend s a merveille la raiJ-w tarifs, rl je ne saurais me la cher quand ta» cho^e» «ont dites avec a autant ito finesse ei d'esprit. U y a du mes compagnes qui funt le» » béguenlts, je Veux ie» draülcr en leur chantant nioi-mème Vus cuu-■ plcts publiquemttü. 11 ratea manque quelques-uns, sojex aree» Lm» » pour venir les écrire dans ma loge, a Le jeune homme, qui peut-¿ire voit une bonne fortune dans ce rendez-vous, suit l’mnue entre Ire deux pircos, mus se douter qu'un piège est caché sous Je ton d'af-totalité de la perfide. Sa confiance reuumciica à se démentir quand il vil lomea Ire actrices du thêitre réunies dans ta f®0® de celle qui l'amenait. Essayant louleftas dt faire bonne cou ta nance, jj demanda une plume.

» Un voici plusieurs I s'écrièrent te“ comédiennes en tirant dé longues Mtgnéc» de verges de leurs pocher

— Aten pas, reprirent ic* actrices, c’est nous qui altan» ecnre sur vélin... Bus 1.1 culotte.

■— En voire prubuttcc , mes belles dames J répondit te çtatpsQUmer

en riint ; il eat vrai que, pour quc1qu«-une*

Mit rien de nouveau.-.

■—Óesl posible i reprit la directrice du complot; niais aujourd'hui... c'en différent* Il s’agit décrire; nous vous, avons, montré les plumes, déeouvrez-nous de bonne y ri ce le papier*** Ou ceł longues paire* de ciseaux couperont la vilement, au risque de ce qui pourra arriver.

— Ah çà! mais c'est une plaisanterie! dit le poète, qui ne riait plus,

— Ou lottl, monsieur, répondirent en chœur toutes les bCAuté* of-frnsées, c’est un chMimeni ; et si vous tarde* une minute.,. Sur ™, dk paires de ciseaux terminèrent, eu paraissant, le sens de celte déclaration,

— C'rsi trop de retard, s'écria une grancie femme lui yeux noirs qui jouait Jes soubrettes Puis, por une impulsion itiattendue, elle renversa le chansonnier sur un canapé*

En moins de rien le pauvre garçou fut dépouillé du rempart qui défendait le prétendu rUiu centre la fureur des assaillantes*

« Maintenant, mesdames, poursuivit ta directrice, ferme à la hc-Bogne* Et soudain une terrible fustigation tomba sur la partie la plus bouille de Pi u fortuné ri me UT.

— Grèce! grâce I mesdames, s’écriait-il d'une Voix déchirante,

— Non, non, répondait la grande soubrette, il faut que nous écrivions notre satire a Tmcre rou^r... El les verges de redoubler.

— Allez, monsieur, allez niainliuiaut faire des couplets sur cette aventure, dirent les comédiennes après avoir cessé de frapper* « Elh* jetèrent ensuite notre porte fustigé dans le corridor, d’où il te sauva comme il put sa culotte à la main ; mais ce ne fut pas sa tu «ço-rte ; mie feule nombreuse, ameutée par les correctrices, attendrît leur victime aux portes du théâtre; il dut traverser voile au veut cette cohue moqueuse, qui l'ii eco ri 1 pogna jusque chCï lui au bruit des hures cl des brocards* Cet homme J’m si houleux de cette catastrophe, que, idosanl plus se montrer. Il parût, trois jours après, pour les lies, el l’on n'a pas eu encore de ses nouvelles.

L’année i"tî a été ouverte & la cour fuir 1* réception de Zaïd-Effebdl, nmlussadeur de lu Porte Ottomane, qui Arriva à Paris Je 7 janvier el reçut sa première audience du roi le 11. L'entrée de ce musulman dm* la capitule cul beaucoup d'éclat : quoiqu'il fit ce jour-là un froid très-piquant, une foule immense brava l'intempérie de la saison pour satisfaire cette curiosité poussée chez les Pari-riens, jusqu'au mépris du doiqjcr et ménir de la Kouurance. Mats les nombreux esclaves qui fer ni nie Ut la miíu- du seigneur mro durent ressentir plus vivement encore que les curieux J'impression de ta gelée, e™r ils étaient vêtus comme ils le sont sous le beau ciel de l'Orient. Zaïd-l/ffîgndi est un homme de cinquante-cinq ans, d'une taille moyenne et d'une physionomie respectable; son œil est vif et spirituel; sim maintien a de in noblesse, de la gravité* Xos érudit* ont été Surpris du fonds d'ins truc lion que possède ce ma ho métan, dont la grève, raménilé, l'enjouement, la politesse, autant que ses entináis sa nues variées, feraient beaucoup d'honneur à un courtisan de Versailles. Du reste, l'envoyé du Grand Seigneur e$l un Turc Ehilcscphc, riant sans cesse dit (Juran, appelant Mahomet un homme ubite, et buvant du vin de Champagne ou de Bourgogne tu excellent chrétien*

Le séjour de Zanl à- Pu s donno lieu an renoiivollcuient d’urtC partie «te, xetnes variées qui ont marqué, il y a bientôt vingt-sept ■ns, t'nmluixsade du prétendu diplomate persan : on le visite che? lui ; on veut le voir manger, boire, filmer, Alais il exige moins de fa Complaisance de nos dames que la jésuite-comédien de iTl^; convenons aussi que nos belles Parisiennes, peu jalouse* d’appn'cier scs connaissances en histoire, en géographie, en physique, en astronomie, lui montrent une sorte de froideur justifiée pur ses cinquante-cinq ans, Hais si les rides naissantes de l'ambassadeur effrayent notre belle jeunesse féminine, ce diplomate est accompagné d'une foule d'officiers au teint brun, aux yeux noirs, aux sourcils épais, dont l'aspect répond bien à Vidée que plusieurs de ces dunes se font de la puissance musulmane. L'ambassade de Zaïd a déjà donné matière ii bon nombre d'aventures galantes* et l'on chante partout que ces mesdieurs

Portant ua turban sur h Wte

Hou* ont fourni plus d'un cbapwm

Quant eux «claves, on ne voit qu'eux dans nos tavernes, où ils •'enivrent en vrais croyants... aux vertus du hou vin.

Au milieu des réjouissances donnée* à la cour pour la réception ł'5 Latnbasoldeur turc, on a reçu des nouvelles de Francfort, où l'électeur de Bavière cl AI. de BcUc-lste malade sont revenus après la prise de Prague* Il est à remarquer que dans celte circonstance le maréchal ministre plénipotentiaire du roi a fuit une entrée comme un souverain t ¿j qUç jc prince sur U tôle duquel on allait placer U couronne impér^fe semblait faire partie de la suite du général fean-rais* Qiarics-Aibeci, reconnu l'an dernier archiduc d’Autriche à Linlz, proclamé ensuite roi de Bohème à Penque* a ¿té dudaré, fe • janvier de lJ présente année, roi des Romains, et le 12 février L'électeur de Cologne son frère , commis par 1* dièic d'élection qe Francfort, l'a couronné empereur sous le nom de Charles VU*

B devoir fait, ou, pour m'exprimer plus convenablement, avoir nommé un empereur, Louis XV restait fort indifférent sur les événement* de la guerre qui pouvaient rendre l'élection dérisoire. Sa Majesté fut trois semaines sans se faire rendre compte de ce qui se passait en Bohème . en Bavière et de l'autre côté dt^ Alpes* il y 1 là cependant de quoi tenter lu curiosité : plus de crut mille Français engagés en Allemagne et en Italie, des dépenses énormes qui ont nécessité le rétablissement temporaire, dit-on, dcl'impôt du disièm^ des revenus; la nécessité de soutenir avec honneur une tâche qu'on s'est imposée avec orgueil, voilà des motifs suffi.unis pour exciter un peu plus la sollicitude de Sa Majesté.

H y a loin, très-loin du commencement de succès que nous avons obtenu nu triomphe décisif* Le roi île Prusse, poursuivant sa marche victorieuse, s’est cru paré de la ville et du comté de Glau; les Au-irichiens, inquiétés par h proximité d'un corps français marchant flous 1rs ordre* dit duc d’Harcourt, ont levé lesmgc de Straubing, et le comte de Saie a pris ia forteresse d’Egra. Mais n'oiddiciiH pasque le prince Charles île Lorraine, auquel le grand-duc de Toscane sou frère a remis le commandement des troupe* *iiiriciiicjiiiesci! Bohème, occupe ce royaume avec ireme-eíriq mille hommes, et que les habitant* se sont presque généralement déchirés pour lui, nonobstant le couronnement de Cha rlcs-Alhci l à Prague. D'ailleurs l'armée franco-bavaroise est dispersée sur une surface trop étendue pour faire la guerre avautagriLsement de ce côté; ajoutons qu'elle manque de cavalerie, ce qui la met souvent dans le essde vûirseiconiruuriicaiiou* avec l'Autriche, la Bavière et le pay* où se trouve l'rédérie II, coupées par des nuées de Croate*, de talpacb**, de p.uiclours et de Iioil-eard*. Ce* partisans, qui ne perdissent Jamais en ligue, pourraient être comparé* à ces moustiques trop faible* pour sc rendre redouta-* Lies, mats assez Incommodes pour fatiguer le voyageur auquel ils s'attachent.

$ notre situation en Bohême n'autorise point une complète oIhcu-riié, cT«tavcC une véritable frayeur qu'il faut considérer le imithcur de nos armes, déjà réalisé d m* In haute Autriche cl surtout en Bavière* L'autrichien Kevenlmlfer, it h tète de vingt mPlc hommes, ven ni l de conquérir tout 1’Elat électoral de Ciw rlr-J-A Himl, Etal entièrement dégarni de troupe*, et que n'ont pu défendre, avec un faible corps de dix mille Eran rai s ou Bavarois, te comte de Ségur et Je lieu tenant général Mi nu zi. J n capables de tenir h campagne contre des forces doubles des leurs, ces officiers ont dû sVntï. nuer dans Lintz; mais, bientôt assiégée par le grand-duc de Toscane, cm te pk.tr nui fortifiée n’* pu résinier longtemps, et M- de Sègur a été contraint de la remire après uiradéfeuw omsi sanglante qu'inutile. La gaiiusuu, en capitulant avec fous Je* hanufar* de In guerre, s'est néanmoins engagée à ne pas servir d'un *n contre la reine de Hongrie : voilà donc dix mille hommes neutralisés,

Ccl événement devait entraîner fa perte de la haute Autriche, et cette emiséqucDce a été immédiate* Pendant ce temps, le partisan Steina, pénétrant dans la Bavière par le Tyrol, ouvrait celle roule à un autre avcniilrier nommé Monttel, qui avec moins de cinq mille huillines s’empara de Munich le quatrième jour de cette invasion* Mcntzel se conduisit dans celle capitale en brigand plutôt qu’eu vainqueur : il pilhi 1rs palais, Jes maisons de plaisance du souverain , en enleva jusqu'aux tentures, Litáis que ses soldats violaient les dame* d lion ne il r, les femmes de chambre, le* deuioïscHes dr couipaguie. Des officiers du corps de ce partisan obligèrent ces darnes à ciuichcr avec eux dans le lit même de l'élcclricc, dont ils enlevèrent ensuite les draps* Les maison s par Lieu hères ne fur cul pas phli respecté es ; celle soldatesque effrénée y exerça des cruautés inouïes sur les lui-» bitants qui voulurent essayer de défendre ce qu’ils possédaient de plus cher, rhormeur de leurs femme*, de leurs sœur** de leurs hiles* Le barbare WontzeE quitta Munich après y avoir commis et fait coin-im-itn: toutes ecs horreur*. Il ne restait pa* dans cette ville une seule vierge au-dessus de l'iîge de douze ans. On n'y aurait pas trouvé un seul mari dont la femme n'eût pas assouvi la bmlatife de cinquante soldats au moins pendant le séjour des coiiqut'ra rN. Plu* de cent in-fortunées Bavaroise* moururent des suites des violences qui leur avaient été fail«. Je voudrais bien qu'on ne prit point pour une mechan ce lé ce qui me reste à ajouter sur ce rapt général ; aucune religieuse ne fui mafade; Dieu av;dt fait une grâce spéciale à ses pieuses servantes, ahn de convaincre tes indévets*

G'esi ainsi que Charles Vil perdait scs Etats en acquérant, par un Irialc retour, plusieurs centaine* de sujets au mépris de l'hymen peu-dam que fa diète d'élection lui décernait la cou nnme impériale, L'iti-rigne éclatant d'une grande puissance brillait sur son frout, cl quelques misérables coureur* brisaient son trône électoral, polluaient la couche de m femme, cl se riaient, en buvant Je vin de ses caves* du vain titre d'empereur qui ne pouvait arrêter leurs mtr niais.

Tant de malheurs peuvent encore s'accroître par les désastres probable» de nos armées en Bohème ; le maréchal de Bellu-lste, retenu à Francfort par sa maladie; Charli* VH lui-même, qui s'y trouve ciui-ñné par de nombreux partis autrichiens poussé* jusqu'aux bords du Mein, ne coin mandent que île loin* et a L'aide de commun icaüons dif-cites, Je* troupe* opposée*au prince Charte* de Lorraine. H y a plus, U móiuleliigeucu ae gUsse iuseusiblerucul dans celle armée : le&gamz)*

se plaignent des Prussiens, les Bavarois a# moutrent jaloux des Français; des troubles graves peuvent d'un moment à l’autre dealer dam «es rangs formés de diverses nations. U faut ajouter à ces sujets trop réels d'appréhension que la Suède, qui, l'année dernière, avait déclaré la guerre à la Russie pour l'empêcher de secourir .Marie-Thérèse, vient d'être forcée de conclure Ja paix. Sa Majesté Suédoise, après des tentatives malheureuses, avait laissé enfermer son armée à llel-łingfors, oii elle risquait d'être prise au premier moment. Dans celte position désespérée, le roi dut signer un traite, ou plutôt une capitulation, pour obtenir le retour de scs troupes à Stockholm. Or, la Russie pouvant à Ja suite de ce traité disposer tic l'armée qu'éik eiu-ployail contre les Suédois, ne l'envcrra-L-cUc pas en A lit-magne pour soutenir la reine de Hongrie, et ne doit-on pas craindre que Frédéric II, rappelé dans scs Etats parce nouvel ennemi, n'enlève au corps franco-bavarois l'apppui qui seul lui fait conserver quelque avantage aux le prince Charles de Lorraine?

iri^^r.c 11, roi Hn Pivùm.

Du reste, Marie-Thérèse, puissamment secondée par l'or de l'Angleterre, de la Hollande, de Venise, par le dévouement de ses sujets, mois surtout par *a fermeté, sa constance inébranlables, Marie-Thérèse a pour elle tout ce qui donne la victoire : l'urgent, l'ardeur des troupes et l'amour des nations Cette princesse futsaiiîe, il j :■ quelques mois, des douleurs de l'enfantement, lorsqu'elle fuyait de ville en ville, de bourg en bourg : ■ Je ne wis, écrivait-elle alors à la ■ duchesse de Lorraine sa brUe-sœur, je ne sais s’il me restera une * maison pour faire mes couches. ■ Ríen n'excite l’intérêt comme une femme courageuse... La politique d’une forte partie de l’Europe est contre la reine de Hongrie, maił die triomphera, je crois, por la conquête des cœurs.

Celle conquête des cœurs, qui donne lot nu tard raison aux son» Ytniiiia sur leurs sujeta, et même sur leurs ennetnis, jonc parfois de bien mauvais tonni dons les liens du mariage, rî les télés couronnées n’en sont point exemptes; Marie Lecxinska, reine de France, l’éprouve à son tour.

Citait le soir; le vient cardinal de Fleury, débarrassé pour quelques heures du fardeau des affaires, « reposait chez la princesse de Carignan, sa maîtresse, dont j’ai négligé de parler jusqu’ici, parce que la maîtresse d’un homme de qualrc-vingt-neul ans ne peut exercer qu’une faible influence dans les actions de sa vie. En effet, cotte dame n’a point l’allure d’une favorite : Son Eminence la consulte souvent, liii confie quelquefois les secrets de l'Etal; mais elle a compté quarante-cinq hivers, elle aTM plus belle , ü est loin de sa pensée de vouloir gouverner. La princesse tiendrait néanmoins à ce que le cardinal gouvernai jusqu'à sa mort, (Adnit donc un soir, au-prS du feu, que te couple nui passions refroidies parlait de l’amour shigLtlicrtmenl prolongé de Louis XV pour la rçine. * Il serait ur-v geai, mon cher cardinal, disait madame de Carenan, de reinpia-

« ecrdauslec iürdu roi cette Gamme qui doit être près de s'éteindre, e Su Majesté n’a que trente-deux ans : quelle révolution n’a u rio ns-no us * pas a craindre, si un amour brûlant, un amour à la manière de » celui de Louis Xl\ pour la Vallière, allait faire irruption dans ce * cœur nul: H faut, mon cher cardinal, prévenir l’événement; elle » vrai moyen , c’est de donner au roi une maîtresse de noire main. » Nous choisirons une femme, qui, satisfaite du département des » plaisirs, ne songera pas i vous disputer ceint des affaires; eilré-» mité vers laquelle vous courez, si vous laisse! jeter le grappin sur » Sa Majesté par mue des sirènes ambitieuses dont la cour est remplie, j- J’ai mûrement étudié la comtesse de Mailly, dame du palais dele i> reine : c’est une femme ardente, elle aime Louis XV; je ne lui u connais que l’ambition du lit : je crois qu'elle nous convient à tous ■ égards. Madame de Mailly n'est pas très-jeune, mais les nouveaux li-« berlina recherchent les mai tres ses eipét-imenlécaî elle n’est pas belle, ► mai# un dogue qui a faim se jette sur tout. Que pensez-vous de mon t projet, monsieur le cardinal? — Mais, princesse, répondit Son a Eminence, je le trouve fort bien conçu, il est surtout fondé sur b une probabilité instante, car je crois m'être aperçu depuis Lui u temps que le roi ne courbe pas souvent riiez lu reine; que, même ■ lorsqu'il y cauche.., l u premier ministra, voyei-vous, doit tout » Bavoir... Ainsi, tout bien considéré, h flamme dont vous parliez * tout à l'heure d'd plus que quelques instants, non pas à briller, car * rile ne brille plus, mais à languir dans le cœur du roi... Qu’on lui * livre doue la MiuHy! *

En effet, ce béat imbécile, séduit par un bénéfice de sept à huit mille livres, entra facilement dans les vues du couple qui conspirait contre les plaisirs féconds de la reine de France.

■■ Madame, lui dit-il un matin, Ira joie A du mariage sont une dru lois du Seigneur.

■—Sans douté, imnj père, répondît î> reine, aussi Vûus savçi que j’y obéis...

— Oui, madame. Votre Majesté a prouvé sous ce rapport son entière obéuMJLCC aux commandements de Dieu... Mais tout devoir a sea limites.

— Que voulez-vous dire, mon père?                       #

— Que Votre Majesté a rempli les devoir d’une digne épouse... elle a donné un héritier au trône et beaucoup de princesses à Ja France... elle en a meme donné deux à fa fois. Maintenant le ciel vous impose un autre devoir: me sera-t-il permis de Je révéler à voire piété?

— Parles, je vous prie, monsieur, parlez.

— Eh bien! Votre Majesté ferait une choce agréable à Dieu en exerçant h plus excellente des vertus chrétiennes... la chasteté...

— Je ne croyais pas, mon père, dit Marie Lcczinska avec fierté, que personne au monde pût m’accuser d’avoir manque à cette vertu.

— Mon Dieu! madame, reprit vivement le confesseur, suis-je assez mMbeureui pour que Votre Majesté ait pensé que j’osais soupçonner la pureté dr sou àme?.,. J’en Lenda la parler de fa chasteté absolue...

— Absolue!... e’csi-à-dire qui interdise tu roi,..

— Oui, madame, interrompit le confesseur, c’est ce que j’avais entendu.

— Mais, mon père, si Je roi cherche ailleurs une compensation ?

—- Lui seul vu sera comptable envers le ciel...

— Et si je pouvais sauver Sa Majesté de fa damnation...

■—Ce ne serait qu'un acte de charité... ci la continence est empreinte d'une piété supérieure...

— Je croyais cependant que la cha ri lé...

— Eut une limite vertu... Il faudra la remplacer progressive ment par la chasteté, afin que la pensée soit d'accord avec les actions...

— Mon père... je sens toute l’excellence de votre conseil... je travaillerai à le suivre; je presserai, je brusquerai, s'il y a lieu, l'inter-diction, pour arriver plus tôt à la chasteté désirable.

— Absolue, madame.

— Oui, mon père, absolue. »

Marie Leczinska n’avait point fait une vaine promesse à son confesseur. Peu de jours après cet entretien, le roi, ayant la tète échauffée par le vin, se glissa dans le lit de lu reine. L'attaque fut moins tendre que bachique; elle excita le dégoût de cette princesse, qui repoussa avec une surit de brusquerie les embrassements de son royal epoux. J.ûufa XV, piqué lu vif, jura qu’H ne recevrait pas deux fois un pareil affront : il s’éloigna sur-lc-cliaiup , et la cAosfaM absolue eut 'h'* CB moment beau jeu,                                          •

Le cardinal et la primeóse de Carignan mirent le duc de Riche-

lien , reven u de son ambassade de Vienne, ihns h confidence de leur» projets ; il se chargea de préparer le roi à l’infidélité conjugale, et de faire naître en lui le désir de posséder la comtesse de Mailly. Ce seigneur, profon dénient Tersé dans Part des séductions, réussit promptement à persuader ce prince , aigri par le ressentiment de ce qu'il appelait l'injure de h reine. « Oui, s’écria S* .Majesté avec dé-u pii, je chercherais vainement à me le dissimuler, ces habitudes de * ménage laissent dans mon eniuruu vide que j’ai besoin de remplir,4 . Au moment où le monarque parlait ainsi, le vide était d’autant plus grand, que trois semaines sciaient écoutées depuis l'aventure du lit. Le roi exprima l'intention de recevoir dès le lendemain la comtesse de Mailly,

Celte dame ne s'ôtait pas armée du moindre scrupule contre la proposition qui Lui avait été faite par madame de Carignan ¡ une

intrigue avec le roi était depuis longtemps l'objet de toute sa convoitise : l'ouverture de la princesse combla de joie celle femme ardente- Esquissons cependant le permit do h première maîtresse de Louis X \ .

Madame de Mailly, tille du marquis de Nesle, n’a de renmrquiiblc dans le visage que de grands yeux noirs, assez durs dans le commerce de la vit, mais que l'amour sait rendre doux et même langoureux; la comtesse a de belles dents, une grande bouche, un nez trop long, un teint trop brun; et le lotit constitue une physionomie, non pus séduisante, tuais empreinte de cC je ne sais quoi de piquant que Ton préfère huit jours à la beauté régulière, parce qu’il promet plus qu’elle. La mille de madame de Mailly est haute, un peu épaisse; sa gorge est blanche, volumineuse; il y ■' quelque chose de délibéré dans la démarche de celle dame, dont le pied est loin d’être petit. A tout prendre , le choix du cardinal tombait sur la femme la plus propre, par son abandon, à lancer Louis XV dans le libertinage, et la moins capable de fixer SOU (Mur. Mais on ne s'était point inquiété de cette dernière circonstance : l'infidélité conjugale est le premier pas d’une longue suite de passions inconstantes.. Madame de Mailly * peu d'esprit, mais elle possède celte adresse qui manque rarement ■ux femmes galantes; elle est, en outre, tendre, caressante , et l'on Vcrn bientôt qué sa complaisance peut aller fort loin.

L* première entrevue cul lieu dans les petits appariements, qui sans,doute vont devenir le théâtre des galanteries royales ; j’en parlerai. Ua comtesse était loin de s’attendre à Péclieú que scs charmes alitiez éprouver au sein même de son triomphe ; mais la nature a ses caprices, Malgré l’étau d'un tempérament fongueux, malgré la privation ou ¡I avait vécu depuis sa rupture avec Marie Lccziuska, le roi, dominé par une timidité inopportune, ue put appuyer du moindre témoigna^ 1^ protestation» amoureuses qu’il adressait à celle qui se livrait à lui ^ résignée à ta défaite. Les grands yeux noirs 1

dont j’ai parlé semblèrent dire plus d'une fois au monarque défaillant : Quoi î

Quand je suis tout de feu, tous êtes tout do glace

Mais ce reproche muet ne réveilla point lés sens engourdis de Sa Majesté ; la comtesse ronge de liante, éperdue, désespérée, alla près de h princesse de Carignan se plaindre, en pleurant, du peud'im* pression qu’elle avait produit. On eut beaucoup de peine à la déterminer à un second tète-è-téte ; elle y consentit cependant, n Ecoute?, » ma chère comtesse, lui dit Richelieu, qui la connaissait de longue m main, et qui, par un semblable motif, pouvait parler librement eu * présence de la princesse ; quand vous serez auprès de Louis, il faut * oublier le souverain, ne voir que l'homme j et savoir attaquer, si * vous n'étea pas attaquée. » Encouragée par ce conseil, mais surtout par h docilité avec laquelle le rot se prêtait à un second rendez-vous, elle y déploya toutes les ressources de tactique assaillante dont les courtisanes usent en pareil cas. Le succès fut complet : Louis XV se montra , cette fois, aussi emporté qu’il avait été timide pendant la preceden le entrevue..,. Dana scs transports il mil en pièces Je fichu de la comtesse, et le reste de sa parure offrit bien fot la prouve du plus grand désordre,,. Rien de terrible comme un poltron échauffé.,. Madame de Mailly sortit enchantée ries appartements; elle courut, sans avoir rien réparé, chez la princesse de (jriguan, qui attendait avec Richelieu le rapport de celle seconde expédition : « Voyez, de w grâce, dit-elle en entrain, comme il m'a accommodée... » Poussant encore plus loin une démonstration d’oii jaillissait, suivant elle, le premier rayon du S3 gloire, lu nouvelle maîtresse du roi découvrit aux jeux de ses instigateurs des témoignages irrécusables du sacrifice dont elle venait d'être la divinité cl l'autel* ^ Bien, bien, dit U prin-* cesse en rougissant, nous sommes cm vain eus. »

C'est ainsi que Louis X\ rompit avec la vertu, lancé dans le sentier du vice par lu politique ambitieuse du vieux cardinal, L'essor étant pris, Ce prince ne songea plus qu'à s'enivrer sans obstacles à la coupe des voluptés. Le comte de Mailly, qui jusqu'alors s’était fort peu soucié de « ........  , et qui voulut s'aviser île faire Je jidom,

eut l'injonction expresse de s'interdire non-seule me ni tome observation, mais encore tout commerce avec la comtesse : ou lui lit insinuer, en outre, que, s'il était sage, c’est-à-dire s'il donnait à madame liberté tout entière de ne pas l'être, un aurait soin de sa fortune. Alléché par celle promesse. M. de Adc, père de la favorite, voulut a son tour élever la voix, « Mon cher marquis, lui dit Richelieu * décidément investi des fondions que Du buts r£m pl ¡-.sait auprès ■ tin régent, le roi pourrait se contenter de rire des vertueuses mail-• lerie de l’homme Je plu dissolu de l'Europe ; mais Sa Majesté est » bonne : c'est de l'argent que vous voulez; voici un b^n de deux

Cependant k roi se livra avec une td!e vivacité à son goût pour n,manié tle Mailly, il s'attacha surtout a braver si oiivuriement Je ch. griii de la reine, qui *c repentait, mais trop tard, de s’ètre ci? ra^te Je cbàsieiét que Fleury, dont Pâme savait ait besoin distiller le jésuitisme, se crut obligé d'adresser quelques remontrances a Sa Marata, après l'avoir fait dévier de ht rouie du devoir, « Monsieur, a répondit sèchement le roi à ¡'homi lie hypocrite du cardinal,je > vous ai abandonné h conduite de mon royaume, j’tspèreque vous a me laisserez maître de Ja migruje, a One brusque réplique ¿atidil Fon Eminence plon que k* purnJcs de soumission qu’elle avait coutume d’entendre de ïa bouche de son royal élève : elle lui prouva qu’elle allait être Je régulateur absolu des affaires de l'Etat i et l'espèce d’acquit de conscience qui venait d’être si violemment repousse auffisail pour mettre le ministre à couvert de tout reproche sur les dérèglements du rok

Livré avec emportement aux voluptés, Louis ne «muge guère à ses armées ; il s'occupe moins encore de l'empereur qu’il a kit, Cependant, tandis que Su Mjjr^tê languit dans les bras de madame de bbully, la fortune des alliés achève de se démentir. L'apogée des prospérités est souvent le point de déport des disgrâce* : nu ch.muni dons nos q lia ni ers de lu Bohème la victoire remportée à ClłAuŁuzit pur le roi de PruMe sur le prince Charles de Lorraine, et Je combat presque aussi glorieux livré au prince de Loblovifx par les maréchaux dit BKlkJsIe et de Broglie dans Ja position de Sahai. Les généraux fratirais avaient envoyé des dépit lés au camp de Frédéric II pour le féliciter sur k succès qu'il venait dtoldcilir; eux-mêmes se disposaient à profiter de leur avantage en poursuivant Lobluvitz, l’ont a coup le brui! fie répand que Su Majesté Prussienne abandonne la coalition, et conclut, par l'entre tu i se de l'Angleterre, un truité de paix particulier avec la reine de Hongrie. \ ¡n rs s'ètre assuré que celte nouvel le est fondée, M. de Lklk-Isk court an quartier du roi de Prusse afin d'essayer de rompre k imité : n Voua arrivez trop tard, mon-» sieur k maréchal, répond il ce prince, je ccase décidément de jouer a votre jeu, Marie-Thérèse, en m'abandonnant la Si rsie ci le comté ■ de Glati, me kit une belle partie, et je suis trop galant pourra » refuser. El puis votre cardinal de Fleury est un vieux enfant qni » ne naît plu* te qu'il fait. Tenez, lisez cette lettre, qu’il écrivit der-■ niî'renient au général autrichien Kunij;*i-k, tique la reine de Ihni* v grie & fait imprimer pour déconsidérer votre cabinet, a lie Ile-Mc prit l'êcril des mains du roi rl lui avec surprise ce qui suit : « Bien » desgens savent combien j'ai été opposé aux résolutions que nous * avons prises, et que j'ai été en quelque façon forcé d'y consentir. » Votre Excellence est trop iuairuiiedc tout ce qui *e p'^c pour ne > pas deviner velu! qui uni tout eu œuvre pour déterminer k mi à ■ entrer dans une ligue qui était ti contraire à mon goût et à mes » principes, * Quand le maréchal eiil achevé sa lecture, il ne concevait pu* encore qu'nJi ministre piii èircisscz faible peur condamner, en partant à son ennemi, la cause qu'il soutenait contre luL La niak'dcesse du cardinal lui paraissait aurlout extrême dans k icriie qu’il faisait contre lui, Brlk-hk, qui émit tout ù h fois le générai tic Itanuèc de Louis XV et son mini-tro au congrès. « Aussi, reprit » Frédéric, celle lettre maladroite a-Killc produit Pelïct d’enhardir » vos ennemis et de décourager vos alliés : ma défection et celle de * l’électeur de Saxe, compris dans mon traité avec la reine de Ihm-» g rie, sont la première conséquence de l'étrange conduite de Fleury. ■ Quelle confiance vouIce-vous que nous ayons dans un parli que » voire ministre n'a pris qu'à regret?" Ce discours était sans réplique; le maréchal de iklk-lsle se retira désespéré, et songea dès lors a concentrer son armée pour éviter autant que possible qu'elle fût accablée par k* forces réunies des princes Charles de Lorraine et de Loblovltx, qui s’élevaient h plus de soixante mille hommes. Les maréchaln de Bel legisle et de Broglie, qui n'a valent pas au delà de treille mille tomba liants, sc j ni rent donc en retraite sur Brigue, après avoir rallié les pastes êprpilks sur k* frontières de h Moravie. A peine l'armée Françoise fut-elle en marche, que le prince Citarles s'attacha à ses pas/et lu fit harceler par des nuées de parli-Kans à cheval, J.es comtes de îkufllers et d'Aubigué, qui se trouvaient à l'avancée sur ht Moldau, forent forcés dans eu poste; ih aq replièrent en désordre sur le Corps principal. Daim une position non moins critique, M. de Broglic montra une contenance plus assurée. Tandis que les brigades de Navarre combattaient des légions bigarrées de Croates, de pandeurs, de tai¡wiches, dc bousards, qui se tUs-xipakhi et se resserraient tour à tour comme des essaims de Frétons, le maréchal Franchissait avec le reste de ses troupes la petite rivière de BlanitZfet, se rangeant eu bataille sur l'autre rive, attendait de pkd ferme les Autrichiens, qui n'osèrent l’attaquer. Cul Labile général décampa peu liant la nuil, lai hui ni xes feux allumés pour donner k change u l'ennemi. Au point du jour, il lui avait dérobé une marche, et bientôt il arriva sans échec sor les murs de Prague.

Louis XN apprit en même temps la défection du roi de Prusse cl k retour des deux maréchaux à Prague, oii k prince Charles les tenait assiégé*. Le lendemain un courrier portait au maréchal de Mailkboi*

Tord ri* .le marcher en Bohême avec l'armée d'observation qu'il coin, mandait en Weslphalie,

L'armée du roi ne pouvait manquer d'être promptement affamée doits Prague; voulant prévenir cette extrémité, k maréchal de B*tle-Isk essaya de sauver tout à la fois sus troupes et l'honneur de leurs drapeaux : il offrit de remettre la place aux généraux de la reine de Hongrie, à Condition que h |pmi.«nj conserverait armes, bagages, artillerie. Les Autrichiens n'accédèrent point à celte proposition : la famine, que redoutait k général français, était précisément le malheur dont i'cnnetni se proposait de profiter, sans égard aux souf-france s qu’il allait imposera mie popu laiton de «ni mille tours, Au bout d'un mois de blocus les assiégeants, voyant qu'il* s'étaient fini-tés vainement de faire prisonnière deguerre une armée entière con>> mandée par deux maréchaux de 1 ranee, ouvrirent 11 tranchée devait hi plucie el poussèrent les Trévoux avec activité. Ils étaient déjà foñ avancés lorsqu'il ne sortie de douze mille Fruirá;* vint apporter le dés ■ ordre parmi les travailleurs. Le général Menú, à la télé de quelque! mille ho.....ici, marcha pour dégager k* prison niera el protéger les ou* vrages, que Jes assiégit* avaient détruits en partie; mais ce général, ses troupes, ses canons furent emmenés riant Prague avec k eorp* qui en était sorti, et les Autrichien* restèrent environnés des débris de ht tranchée qu'il* avaient ouverte. Dan* ce mouvement, l'armée Franca inc avait pu protéger l'entrée d'Un courrier de AL lie Mail-lebojs, qui amuniraI l au maréchal dr Uulle-kk a prochaine arrivée souk les murs de Prague. A celle nouvelle, les assiégé* perdent k sentiment de leurs privations, de leur;- Fatigues; ils se livrent avec couroge aux ira vaux de la défense, ils en hnvent gaiement les dangers.

Le prince < Hmrks de Lorraine, informé ainsi de l'approche d* Maillebofa, sentit qu'il allait cesser de pouvoir continuer le siège: lnmicme toutefois de l'abandonner. Son Allenie e*wy* de reiiuucr avec lei généraux Français fa négociation qu'elle avait repoussée le mois précédent; ils Ja rejetèrent à leur tour, CharJci de Lorraine, Forcé de songer à se défendre, décampa précipitamment, ci courut à In Frontière fermer l'entrée de Ja Bohême au nouvel ennemi qui s'avança (L

Le* Affaires des alliés en Italie sont mu in s prospères encore qu'en Allemagne, L'armée espagnole, loin d'avoir pu conquérir la Lom^ biirdïcj ii été contrainte de se replier sur Nuplc*, pressée par Ica troupes combinée* de la reine de Hongrie et du roi de Sardaigne. L'infant don Philippe a plusieurs fois tenté de débarquer è Gênes avec uri renfort amené d'Espagne; mais, toujours repoussé par des escadre* anglaise* maîtresses de la mer, ce prince n'a Fait qu’errer plu-iieurs moi* sur les flot*, en vue du paya OÙ *e* compatriotes SU-bissrdrnt tonte* le* rigueurs de la guerre. L*t enfin de ces vaincs Imitatives, l'infant a pénétré p'<r terre dans le duché de Savoie, dont il s'est emparé, ce qui a rappelé Charles-Emmanuel sur ce point.

L'armée espagnole, en marche vers le royaume des Deux-Sicile*, se cmi d'autant plu* près de ressaisir l'avantage après la retraite de* troupes sa Mes, que Je roi de» Cirios envoyait au-devant d'elle un corps considérable. Mais il arriva dan* ce temps un événement au-quel ni le duc de Alonicuiar tu le iiioniirqne sicilien itc pouvaient s'attendre, cl qui détruisit l’espérance qu'autorisait la diversion faite nu pied des Alpes par l'infant don Philippe. On vil un malin paraître devani k port de Naples six vaisseaux, six frégates et deux gtoioies à bombę*; le pavillon anglais flottait sur cette escadre. Bienlùl un canot s’eu détache cl conduit à terre un officier porteur d'une dépêche pour k premier ministre. Le contenu de telle leure était précis : a Mcnfijeur, disait le chef d'escadre .IforOu, qui écrivait, je u place à Fînatanl nia montre *ur Je tilhc de mon vaisseau, et j* » vous donne deux heures pour m'annoncer que le roi voire maître * > fait partir l'ordre de rappel des troupes napoliiaiim qui rejoipui nt b en cc moment kgéimrjl de Philippe V eu............ en huile, * à l'expiration de La deuxième heure, l'avis que j'alleiids de voir# * part ne m’est jus parvenu, je fais immédiatement bombarder la ville u de Naples, a

Le ministre court au palais du roi; on delibero en toute hite, en tumulij, ci l'un ne voit aucun moyen d'éviter la catastrophe dont lu capitale du royaume est menacée. L’insulte était in attendue, ht gar* nison était peu nombreuse, les forfa se trouvaient mal armés; il fallut déférer à l'Jiijonetiou de l'cftcier anglais, qui ne quitta lu rade qu'a» près avoir obtenu fa conviction que les Lrmipcà napolitaine* s'éfaknt éloignées dus drapeaux de Sa .Majesté Catholique,

Néanmoins ks Autrichien*! affaiblis par ta départ de CiiaflM»Em« manuel, n'o$èrenl rien entreprendre contre le* i^p*D<’ul«i qui Frétèrent sur fa défensive dans un wimp formé sous b* mois de Spoktto. Mais M. de Mon temar était, malhoureux, il dut paraître coupable * Philippe V, mécontent de ce que ce général ne lui avait pas donné la Lombardie, fo rappela, saris daigner ü'iuformer dca obstaclva réel* qui s’étaient opposés à celte ecmquék ^vt-e lea forces m*uiïi*onteB que le duc ccmuiEndaii, Il fut remplacé par ta comte de G^e*. dont l'inactivité forcée justifia son prédécesseur.

Cependant doit Puilippe ue put tenir en Savoie contre le* troupe* Cl la Lactique supérieures du roi de &udjqguc; l'jüfau1 dut *e retire* Cn üaupluné*

Iles bords de la mer Noire nu Rhin, du golfe de Naples aux Alpes, et sur toutes les nier*. I* Guerre secoue ses torches lugubres! ITm-.upe es! couverte de wang et de feu... Mais la paix de l'Elysée règne au'olfatean de Glu»*! J r'ísi Fusile des plaisirs et des voluptés; Louis XV s’v veut rot» ne de roses sans pu mitre avoir ta moi mire idée qidnilkitrs il croît des cyprès que lui-même a semés mit le sol e^ro-péi ti. Fleury, parvenu ó sa quatre-vingt-dixième année, Fleury, trouble par les terreurs d’une mort piochai ne, ne lient plus que (PlHle maili défaillante le ......... de l'Etat... Personne ne gouverne

plus, car madame de MMlly ne parle pis ses vues jusque-là, Voici pourtant une mrcdûlc qui prouve qu’elle a du crédit.

Le nom de Brauvillkrs. fort honora bleui cul inscrit dans Fhisloire, n'y apparaîtra pourtant pas sans quelque légère souillure. Ou se rappelle celle abbesse de Sai ul-A iguan qui donna jadis un démenti formel à la chasteté claustrale avec Faille d'un accoucheur de Fonlai-ucMwiu; cTil à côté du ce lait qu’il faul classer les peccadilles peu ¡pisco pelles de M» de Beauvitlirra, évêque de Beau vu in. Ce prêtai, tirait sensible nui plaisirs de l'amour que sa qrand'tante la supé-îrure, enlrcthit long!mips une lilie nommée Lacroix; elle avait un appariement dans le palais de Si Grandeur, cl vivait à peu près con-jijgB I cni onl avec cet amant mitré : ce qui faisait dire aux plaisanta ■ qu'un ne pouvait denier de sa piété, puisqu'il passait toute ta ajournée au pied de h croît.» Cependant cette intrigue linii par faire tant de bruit que le cardinal de Fleury, pour 1 honneur du un-ccrdoee, se crut obligé de faire enlever madotna de //eolirai-*, qui fut Cnfurinéc dans |a maison de fort e de la i'lèche. Al, de Beuuvillicrx perdit en même temps son siège, On eut bien tort de le lui oler; car dalia son évêché ce n'éioiL qu’un prêtre galant, et, sur le pavé de Paria, il devint escroc il lui passa un matin par ta télé de fabriquer un arrêt du conseil tendant it imposer une forte redevance aux marchands bouchers, Bien servi par des intrigaiita subid tam ci, eetecclé-siasiique fn colporter le prétendu arrêt pour en cil rayer ecttr corporation : faisant promettre en même temps d eu prevenir PuMumiion moyennant cent mille rcus. Le principal agent île Branvitljera était un capucin, jadía soldat, qui militait avec beaucoup dhidreimc Les raisons de son commettant; déjà plus de chiquante mille cens lui avaient été remis. Chaque soir, cri dépit de la crois pastorale et du cordon de Sai nt-Fran cuis, on sablait le champagne avec des filles à lu santé des boucliers de Paris.

Cependant u>ut le monde se pfammiil de l'augmenta lion du prix de fa vinudr; 1rs Ihutiebcra répondaient qtpîla étaient Coreé» d’y recourir par un droit nouveau. M, le lieutenant de police voijm Vnn-paitre ce droit singulier, dont il n’avait aucune connaissante. Ces honnêtes et crédules marchands informèrent alors ce fonctionnaire de la négociation du prêtai suspendu, auquel ils devaient le jour même compter dix mille émis. Le magistrat, instruit de l’heure à laquelle FêmlftHure de M. dc Beauvilliers devait venir recevoir son argent au lieu indiqué, ht a poster aux environs des archers qui sc saisirent du capucin émissaire, ri pur mile de l'évêque. Ou envoya ce dernier à la Bastille; ruais II en sortit bientôt par le crédit dc madame de Mailly, qui, à ta sollicitation du cardinal de ce nom, obtint du rot ta grâce de l'escroc aux bas violeta... On est si rarement coupable avec dm protections !

Toutefois monseigneur de Beauvilliers, auquel la clémence royale sauvait ta rame de Toulon, fut obligé de se démettre de son évêché. On songeait, pour le remplacer, à l'abbé Dubos, savant académicien auquel nous devons F/ZMmre cnh^u«dc Tifa M remetí J de ta monor-çldr Jos ta (iirata. Cet abbé, qui recul le jour dans les .....r» de Beauvais, était vivement désiré par ses compatriote*, lorsque la tombe Je leur enleva. Les circonstances de sa mort méritent d’être criées.

Dubos était l'.nni de Font ruelle, qu'il avait rem placé coin me «e-eré U ire perpétuel de l'Académie lorsque l'auteur des J/onr/es fui contraint par son grand âge d'abandonner cette charge trop active, Fanimclle est, à co qu'il dit, un philosophe taillé sur le patron de Bórrate; son successeur ne laissait pas d’avoir aussi de* prétentions i< ta sagesse; mais ni l'un ni l'autre ne pensaient que leur beau cn-raetère fût incompatible avec I» gourmandise, Un jour le viens Fon-tañedle apporta chez son ami une superbe hotte d'u» purge* qu’on venait île lui eu votar. A l'aspect de ces légumes d'une dimension extraur-éinaîre, nue voluptueuse sérosité mouilla 1rs lèvres des deux agudé-miclcirs. U n’y avait point là de sénat romain pour délibérer sur le chois de là sauce Ó laquelle on mettrait les aspergí',' nmiś comme nus illustres différaient de gOût sur çç point il lui décidé que moi— Bé de fa bûlta serait mise au beurre, et que l’autre fierait mangée n l'huile t c’était Itassiiisnnnemimt favori de Daims, L'ordee émut donné en constanciice k ta raisiné, on se met à table gaiement... Mais, ¿ versatilité des destinées de l’homme! avant que l'entremets con vahé soit servi, Dubos csl frappé d'apoplexie foudroyante... il tombe privé de mouvement. Les domestiques s’empresse ni de le secourir; run d'eux court ehertlnT le médecin. Fontanelle aussi, maIgré ses qua-lre -vingt- ci ,J<I ans, jette vivement sa serviette, se lève, franchit le carpfi de son CoIIl^ę mourant, court sur l'escalier, et crie d'une voix de stentor à ta cuisinière : Toutes íes asperge* à fa sauce ’

Décidément l'abbé bufan. était mort, un enleva son cadavre; et Fontanelle, qui s'était remis tranquillement à table, punta paut-èira ,

in voyant arriver là Initie ri'asperges qu’un P attaque d’apOpletiC était bonne a quelque chose,.. Vive fa philosophie!

Le régne de maifame de Mnüly tal de courte durée, et c’est elle-même qui cil rapprocha le terme. La comtesse a quatre sœurs : fa plu»jeune, que telle favorite avait tirée, à treize ou quatorze ans, de fa connuunnuta où elle émit élevée, alinde lui procurer de bonne heure un bel établissement, reconnut ccttc attention par fa plus noire ingratitude. Celte pciite fille, étant encore au couvent, avait dit r «J'irai à la cour auprès de ma soeur Mailly, le roi me verra , le ro u me prendra en amitié, et je gouvernerai toa soeur, le rot, ta France • et l’Europe, a Voilà une enfant dont Lambí lion promet. Si l’on de* vait s'en rapporter au portrait que madame de Ffavaeourt1, attire sœur de madame de MaiJiy, faisait dans le monde de l’échappée du eloitre, ou serait surpris qu’elle eût supplanté si promptement ta favorite * « Notre chère cadette, disait celte sœur charitable, n ta figure h d’un grenadier, le cou d’une grue et P odeur d'un singe. Mois fa j» friponne est admite dana l’art de persuader, non caractère est Im-» péri eux; et si elle jette une Imnnc fuis quelques étincelles dans le • cour du mi, elle saura le gouverner, mût tir quand il ne l'aimera * plus. " En effet, malgré le peu de charmes qu'elle possédé, et peut-être grâce à l'adresse que sa aœur reconnaît en elle, fa jeune demoiselle de Xesle est parvenue à inspirer à Louis XV une véritable pas-sifju, qui sur-locbamp h ruiné toute» le» espérances de madame de Mdilly : Su Majesté a Ceisé entièrement de fa voir. Ou eUtaUtl chanter dans toutes les rues, dans toutes les promenades, ce refrain grivois :

Jji MaiUy va se fondre en pleurs,

V|à c‘ que c'eai qu' d avoir dea sœurs I

Il y eut dans celte rupture une circonstance que je ne dois paa omettre: le roi, digue élève de l'avare Fleury, est le plus parcimonieux des princes; or. lorsqu'il s'éloigna de fa comtesse, quelques frais avancés par celle favorite pour les plaisirs de Sa Majesté ii'r-Uiiimt ¡us remboursé!*, et, quoiqu'elle les ait rappelés depuis à cct illustre nmunt, ils ne le sont poinl encore.,» Ce sérail le cas d’appliquer le proverbe vulgaire : « Quand Ou quitte Un marcchal, Il faut * payer les vient fers. »

Madame de Mailly, délaissée des amours, s'csl jetée incontinent dans le sein île ta religion, vertu miséricordieuse qui promet la ré-miseinn des fautes, quelle qu’en soit ta gravita, au prix d’une ardente ferveur. Mais l'indulgence des hommes est moins empressée; ce n’est que h niL'ttiejil qu’ils rectifient Les réputation*. La favorite disgraciée entrant, J'un tic ces j<nin«, un peu tard «Luis une église, fut forcés de déranger quelques person ne s avant d'arriver u un liège : - Eli I voilà bien du bruit pour une p»..„, » s'écria un malotru mêomteni d’être déplacé :< Puisque vous mc ému laisse» ûi bien, répondit fa y camtasm ^vtc douceur, faiie^-moi la grace de prier Dieu pour » moi... i> Madeleine pécheresse n’aurait pas mieux dil.

Les rois 11e s’accoiuinodent guère des précautions qui restreignent leurs plaisirs; mademoiselle de Aude est grosse, cl les papillons de ï'OEii 'ie-hirttf nurniiiéut par aiilimpaliun l'cnfout à venir, dont ili fum Irivalice un g.irçoil, k rHoi-Louis, à cause du ta dcmi-Jq;ilimita du mariage de sa mère nvccM. de \ iutimillc, neveu de l'archevêque de Paris. Fc prélat, moins chatouilleux sur ta morale conjugale qu’eu matière <lc cuiislituliori, a donne sa bénédiction épi&çopalc 4UK époux, Hiniobstaiit la condition écrite de non-habitation.

Pour récréer sa favorite, et taire diversion a ses maux dc coeur, Louis XV la mène souvent à Rnmbouilld, chez M, le Comté de Toulouse, qui, inalui'é su vieillesse, est toujours le plu* aimable des hum mus. Chez ce prince tout le monde est ù sou aise, la plus douce familinrité est rccummandée par lui à sus bêles; et Sa Majesté ne bail pas le junj-pcün, pourvu qu’il n’aiicruc pas à sa grandeur, cct être idéal, qui, à su* yen s comme a ceux du Louis XIV, ne doit vivre ni devenu, ni di magiiailimita, ni de talent, mais de respect. Dans le doux laisser aller de [fambuiiillei, il arriva, jeudi dernier, qu’une dame titrée éprouva les douleur* de Fc n tau tein eut. Comme il ne se trouvait pas dfaccoutheur à portée, Lapeyrouie. premier chirurgien du roi, ulîrit dc se charger de Fop^TaUon : * Mou Dieu, s’écria ma« iv de mofa elle de Cha relui s effrayée sam: doute par fa vieil taise di ■i l'opérateur, cel exercice demande de fa pratique; pcut-èiru, mon. u sieur, n'èies-vou* plus au fait. — N’ayc» aucune inquiétude, ré-» pondit le virnx Ehculapc un peu pique, on n’oublie paz plus l'art ■ de Ica ôter que celui ue les mettre... Jugez !.„- Mademoiselle de Bourbon, qui a un phideurs enfants de lUçhclieu, du prince de I lo 111 bes, ui peut - è Irç d'a u I re# e nćorc, sa isi t pa tTaj tamcul l'a ppl i-cation du Ju^c= ’ cl ï'ékugiia eu K pinçant les lèvres.

Ce n’est point en Europu que les Anglais cherchent à diminue* la puissance espagnole; iis savent trop bien qu'elle lire toutes sus riehr'SACs des finies, cl c'est du Cette source féconde ue prospérités que le cabinet de Saîm-Juies songt h s'emparer. Déjà maîtres do

Porto-Bello, CCS tnsirïnires Ambitieux aspirent à conquérir Cartha-géne* ce qui achèverait de détruire le commerce de Philippe V au Smivean Monde. Une flotte de vingt-sept voiles esl partie depuis longtemps pour rejoindre celle commandée pur Faillirai Vernon, vainqueur de Porta-Bello; elle portail douze mille lient mes de troti" pea de dPitarquemeut, et l'on a su que les deux escadres s'étaient réunies dans les eaux de la Jamaïque. Mais on a appris en même temps que les espérances de l'Angleterre ont été complètement déçues. Jamais, cependant on n’avait vu sur ce point un armement aussi considérable. Voici les nouvelles arrivées, au commencement du présent mois, à Cadix. L'armée anglaise, forte de soixante vais-Icaiix de liant bord ou frégates, sortit de la Jamaïque en janvier, et jeta l'ancre en face de Carihagène Je ł mars. Bientôt les troupes furent débarquées: le siège comme rira par terre, tandis que la flotte Elisait pleuvoir un déluge de projectiles cl d'artifice* sur la place, Milis les assiégés ne restèrent pas oisifs : leur feu tua beaucoup de monde aux assiégeants, pendant qu'un autre feu que le climat allu-iuiii dans leur sein en niait davantage, Les maladies eurent prrniip-fement réduit à moitié celte armée expéditionnaire; les généraux durent en rembarquer honteusement les débris.

L’orgueil anglais fm vivement blessé- de ce déplorable résultat. Des /ris de mécontentement éclatèrent dans le sein de lu chambre des communes : Je parli dp Fopposidou affecta d'y exaller la puissance espagnole, qui, disait-il, devait finir pur envahir l'empire des mers, ■i le cabinet de Saint-Ja mes cou LîuuhI -- montrer la molle politique qu’il avait adoptée. En Angleterre , la critique du gouvernement est la tactique parlementaire de prédilection, parci: qu’on sait qu'elle ne manque point de produire des améliorations ; Jes orateurs ajoutèrent que la F ranee aussi bravait la Cmudc-BreLigne ; qu’elle donnait ouvertement des secours l'Espagne; qu'elle faisait rétablir ta port de Dunkerque, et qu'elle se préparait de longue main .1 remettre sc* forées navales il] niveau de celles des Anglais. Cite censeur» politiques prélendairnt enfui que la neutralité de Téleclôrat de Hanovre était tout ii la fois ruineuse et humiliante pour la mère patrie : «Oui, uns-m sieurs, s’écriaient les membres de PoppOsilion, ce coin de l’AFk-* magne cal un gouffre où tout notre or va s’engloutir. Après avoir ■ élevé un électeur de Hanovre au Inbir clJ Angleu-rrr, nous ^ac filions * tous lee jours quelque portion de notre prospérité an patriotisme * originaire des descendante de ce prince; noua supportons un ae-» croisse ment d'impôts énorme pour défendre un fujs réellement > étranger ct dont les intérêts spéciaux gênent vantinuelleuienl la » politique des Hoyaumes-Unts. Considérons donc enfin que la cause * du pays hanovrien n'est pas col le de h Grande-Bretagne, et cessons u de payer hllcruriit, COmnie nous l’avons tait jusqu’ici, dus soldais * ha nov riens pour défendre leurs propres fojei^, H eut do ta gloire U de l’Angleterre de se déclarer Ouvertement pour Marie-Thérèse ; ii que Hanovre périsse, s’il ta faut , pour réhabiliter le nom Anglais, » dégradé par un indigne traité de neutralité, « — k D'autant plus b dégradé, iiurail pu répondre un orateur français ou espagnol, que * L'Angle!erre n'a pas cessé de le violer de la manière la moins » loyale ; que c'est m&ne eu cela que réside sa honte, el non ta * nôtre : car nous ii’avnna exercé qu'une réciprocité. «

Georges II, coniraini plutôt que déterminé par ccs murmures , se disposa à prendre part a la guerre de terre ; dès Je mois d'avril seize mille hommes s’embarquèrent puur la Flandre , tandis que le comte de Stair se rendait à I Haye 5 l’effet de décider les Elite Généraux à joindre leurs forces à celles de la Grande-Bretagne.

Au mois d'octobre seize mille Hanovi-icns et six mille I les soi s prirent position dans tas environs de Bruxelles; lord Stair occupa Gand avec tas Anglais. Ainsi tout promet à ta reine de Hongrie'mie alliante ouverte de la part des Anglais et peut-être des Hollundaib, qui jusqu'à présent ne Font secourue que par des subsides.

Cependant te maréchal de MaiBebois s’était avancé en Bohème jusqu’à Egra ; le ma réel ni de Bruglic* sorti de Prague à ta tète de douze mille hommes, marchait au-devant de lui : la jonction Jes deux innées devait se taire à Tuplifs. Il n'en fut point ainsi ; Maiikbois, informé que Prague était délivrée, el n'ipnt plus que pour huit jours de vivres, suspendit son mouvement, de pour d’engager sou armée dans le>gorges de la Bohême, où la famine l'attendait inévitablement. IFiilkurs ce général axait l'ordre exprès de ne tenter aucune a Paire dont ta succès serait douteux, el le grand-duc de Toscane, uni au prince Clui ries, marchait contre la nouvelle année française* Laissant donc Egra à sa droite, Mailtabnis se dirigea vers le Danube, ce qui donna à l’ennemi don inquirí ud es pour les Etals nnirtcbiriis, et força le grand-duc i se repórter sur Passau, qui en est la clef,

La wiraita de Mailkbors fut blâmée, et tas critiques curent rai-ton : 1rs forces réunies des trois maréchaux eussent pu» sinon balancer relies que tas Autrichien# entretenaient en Bohème* du moins se taire uiir aisément au milieu d’eux, et rendre au mr une armée dont le sort ut aujourd’hui fort douteux* M, de Matjleboii vient d’être rappelé ; le maréchal de Broglie le remplace.

Bclle-lsh' était de nouveau renfermé dans Prague, avec un surcroît de calamité d’autant plus grand que la rigueur de l'hivw rendait lea secours pins difficiles et la détressé plus absolue. Dans celle situation désespérée, le maréchal demanda lel ordres de lit cour, qui lui enjoignit d’évacuer ta place et de sauver Farinée à quelque prix qua ct fût.

Alors commença celte retraite que lus tacticiens regardent comme le chef-d’auvre! Je Part militaire : Belle-Eli-, avec onze mille tanta* sins et trois mille chevaux, traversa trente-huit lieues de plaines dé voûtées, couvertes de neiges, dépourvues de toute ressource, combat ta n l sans cessée des tro upes légères qui s'élancaient de toutes tas gorges de tous les ravins, pour couper k chemin aux troupes françaises 01 Jes piller1*,* Huílcents hommes périrent de froid pendant Míe man* ehe; mais ta Cour avait Ordonné de l'exécuter à tout prix.

Le véritable coup de maître de M. de IMle-lsIe, dans cette circón-stance, c'est d'ètre sorti de Prague sans avoir même été aperçu de Loblovitx, qui en formait le blocus, il ne restait dans ta place qu’en-viren six mille homme», presque tous malades ou blessés; mais il y avait avec eux un de ces êtres presque surnaturels dont le nom seul vaut une armée : c’était l’intrépide Chevert. Disons un mot de cet autre Bayard. Plus heureux que du Terrâii, Chevert trouva l’héroïsme sous les haillons* Fils d'un simple artisan de Verdun, il quitta l’échoppe de son père en 171 1 el se fit soldat à Luge de srhe ans* il esl une noblesse que donne la nature cl qui s'agite dans la foule tant qu’elle 11'en est pas sortie ; Chevert la posséda il. Les préjugés du rang reculèrent honteux desant la bravoure éclatante de cc militaire..,* il arracha successivement loin les grades, jusqu’à celui de colonel, à ta fierté jalouse de scs chefs,** Chevert ne peut en rester là ; chaque do linetion nouvelle! fut pour lui le prix d'une action d’éclat, et les récompenses. épuisées, manquèrent un jour à cc héros.

Tel est l’homme laissé dans Prague par M- de Italie-laie ; Chevert-le premier de l'armée française* avait mis le pied sur le rempart de celte ville, il devait eu sortir le dernier. A peine cependant y fui-il resté à la tète d’une faible et invalide garnison, que les habitants, persuadés qiPU# auraient bon ma relié de lui, le pressèrent avec menace* de rendre la ville. <1 Rendre la ville ! s’écria le colonel, cela ne peut * entrer dans mon vocabulaire, » [| fait saisir les principaux habí* tenu, les renferme dans sa maison, en remplit tas caves de poudre, et déclare auxéchevtns Jr Prague que la vie de ces otages lui répond des violences qu’on voudrait exercer contre lui ou ses soldats* « Diles-» leur, ajouta-l-il en parlant à l’officier qu'il envoyait à Ces mugis-w Irais, que j’ai ta une allumette toujours prête pour allumer ma pipe * ou pour faire sauter ma niaisou. » Le prince de Lobloviix* instruit de cette résolution, fil dire au brave Chcven que s’il voulait capituler il lui accorderait sans aucune restriction tous les honneurs de ta guerre, n Bon cela, répondit-il au parlementaire ; vous pouvez assurer " au prince que je suis prêt à conclure de cette manière: je tie cou-11 nais, je n'apprécie que ta valeur utile, n La capitulation fut signée dans un dîner que LoLlovili donna à l’intrépide Français : • Mon-» sieur de Chevert, lui dit-il en le quittant* permettez qui: je voua u embraie, afin de pouvoir raconter à mes cotants que j‘ai donne n L’accolade au plus valeureux soldat de F Europe. »

Nous avons vu paraître Cette année la plus grande, la plus subbmc dis productions de M* VPilaire ; ta tragédie de ^/dMflwL OU ^ FCrta-B^m# comme un phare lumineux, a répandu non-seulement le plus brillant éclat sur noire siècle littéraire, mais encore les principes les plus utiles dans la sphère de nos idées. Malheureusement ce dernier résultat a été une Cause de proscription ; celle magnifique thèse contre les en va b tase menta dû sacerdoce attaquait des ambition* trop puissantes de no j_«i* pour être tolérée; les V intiiniUe, les consli-lutionnaires et surtout les jésuites jetèrent les hauts cris; J/uAmnef fut déclaré janséniste au premier chef* Ajoutons que M. Crébilicn, qui s’est tait censeur de ta police, de dépit d'avoir été trop censuré au théâtre dans cex derniers temps* a refusé ion approbation à la tragédie de Voltaire L Cc refus ne Lisait pas que PmAut fût meilleur, et ne diminuait point la beauté de .IfaAomrt ; mais il satisfaisait celte jalousie trop ordinaire cuire gens de lettres* Le défaut d’approbation fut le principal motif dont &\ppuyèrenl les poursuivants de ta pièce philosophique; Ils firent si bien qu’elle c’eut que Irais représe nia lions, quoique Fleury cul ordonné de ta laisser jouer* On fit avertir Voltaire, avant la quatrième, que s’il uc relirait nas l’ouvrage AL le pros cureur général poursuivra il et l’auteur el les comédiens. Voltaire, muni de l'autorisation du premier ministre* voulait tenir bon ; mais les comédiens savaient qu’en cas de dénoue talion le vieux cardinal abandonnerait Mahvmel, pour lequel il ne pondit P!'* ^«nlir une vive (eudre&se, à toute* les rigueurs de la jusüoe parlementaire: ils refusèrent tle continuer les représentations, et Fautre /anuí ¿sute eut raison.

Des vers adressé* par Voltaire pendant le* répétition» de l/u''4O“ md à Facteur Lanoue®, qui devait jouer Zopire, prouvent que les

allusions ne manquent pas dans la tragédie nouvelle. Il faut savoir, pour l'intelligence du couplet, que Lanouc est auteur d’un Mahomet i^ond, joué avec quelque succès en 1739. Voici les vers :

Mon cher I_anoue, illustre pero Do l'invincible .Manomet, Soyez lo parrain d‘un cadet Qui sans vous n'est point fait pour plaire. Votre fils fut un conquérant.

Lo mien a l'honneur d'être apôtre, Prétro, filou, dévot, brigand... Faites-en l’aumônier du vôtre.

Comme conception dramatique, l’œuvre de Voltaire manque, ainsi uc ses autres tragédies, de plan, de vraisemblance et quelquefois e raison; mais tous les défauts du tissu disparaissent sous le plus


riche appareil de poésie qu’on ait jamais vu au théâtre. Mahomet remplit au reste le but que son auteur parait s'être proposé : il prouve que dans la bouche de certains prêtres la parole de Dieu n’est qu’un moyen de satisfaire aux plus sordides intérêts de la terre... Voltaire * gravé sur l'airain un terrible plaidoyer contre les arguties du faux lévite ; tôt ou tard il détrônera l’hypocrisie.

CHAPITRE XVII.

1943.

Mort du cardinal de Fleury; un dernier mot sur ce ministre. — Portrait de Louis XV. — Madame do Lauragnais troisième maltresse du roi. — Les doux sœur» ensemble. — Les petit» appartement do Versailles. -■ Les petite» (étet consacrées à Bacchus. — Louis XV cuisinier. — Grandet (Het ou fêtes de Vénus. — Le suisse de mademoiselle do Charoláis. — La morale d'Etope déplaît à Louis XV. — Le vin du roi. — Conseil de la Meute sur la guerre — Le maréchal de Noailles passe le Khin avec une armée considérable. — Il prend position sur lo Mein. — Dangereuse situation de l'armée anglaise près decetto rivière —La guerre en Allemagne oten Italie. — Intrigues politiques de l'Europe. — Bataille do Dettingue. — Bombardement et soumission do Tunis. — Entrevue A Francfort do M. de Noailles et do lord Stair. — Misère de Charles Vil et de sa famille. — il traite honteusement avec Marie-Thérèse. — Humble conduite de Louis XV. — Cession do territoire faite au roi de Sardaigne par Marie-Thérèse. — Toutes les conquêtes de la France en Allemagne sont reperdues. — Des parti* autrichien» pénètrent on France. — Insolente proclamation do Monlzel. — Réponse vigoureuse dos habitants. — Mort de madame do Vintimillo. — Éclair do renaissante faveur de madame do Mailly. — Madame de Châteauroux quatrième maîtresse du roi. — Elle fait des conditions à ce prince. — La Mort de Cétar, tragédie de Voltaire. — Mérope, tragédie du même auteur. — Précédents, anecdotes; mademoiselle Dumesnil. — Origine de la haine de Voltaire pour Des foula mes.

Le cardinal de Fleury ne verra point la fin d’une guerre entreprise malgré lui ; la mort lui enlève un fardeau dont sa vieillesse était accablée. La vie de ce ministre s’est éteinte au village d’Issy Je 29 janvier : il était âgé de quatre—vingt—neuf ans et sept mois.

Bien des jugements ont été portés déjà sur cet homme d’Etat : ils sont généralement trop indulgents. J’ai esquissé ailleurs le caractère de Fleury, et son ministère a justifié tout ce que j’en ai dit. A part la simplicité des mœurs du cardinal, première cause peut-être de «on irréprochable probité, il eut peu de vertus qui le recommandassent comme homme au respect de la postérité ; comme ministre il n'en eut aucune. Ce n’est point par l’habileté de son administration que la France a recouvré quelque bien-être de 1726 à I7io, mais par les richesses d’un sol privilégié de la nature et par un commerce que les intérêts de l'étranger le forcèrent d’entretenir avec nous sans que Fleury ait contribué en rien à sa prospérité. On reprochera surtout à la mémoire de ce ministre d’avoir laissé tomber entièrement la marine française précisément à l’époque où une longue paix et de faciles relations commerciales lui permettaient de la relever au mépris de la jalousie inquiète de nos voisins. Les Anglais n’eussent pu opposer aux courses de nos flottes marchandes qu’une politique tortueuse et de mauvaise foi, que des démarches fermes et franche» eussent aisément déjouée ou livrée à la vindicte puissante de l’Europe, toujours intéressée à la liberté des mers. Mais celte franchise cette fermeté, dont il eût fallu rester sans cesse armé contre um puissance qui ne voudra dans aucun temps être alliée sincère, Fleur ne les possédait point. Pour conserver une paix qui n’est le premie-besoin des peuples que lorsqu’elle ne les froisse ni ne les humilie, o. ministre prit souvent le parti de paraître ignorer les entreprises de l'Europe contre nous. Achetant ainsi le repos au prix de notre dignité» il ne chercha pointa tirer raison des attentats contre la cou ronne de France et en laissa plus d’une fois n*rnif l’éclat. Le cardinal de Fleury ht ja guerre de i733 en don ^>»»« hotte après avoir laissé humilier Stanislas avec pusillanimité. Si, comme la gloire de Louis XV l'exigeait, la France eût envoyé vingt mille hommes en Pologne pour soutenir l’élection qu'elle avait préparée, elle sc fût épargné dans cette circonstance et le dessous que lui donna l’empereur et les reproche» mérités que lui adressèrent les Polo» pais, qu’elle avait armés le» un» contre loa autres pour les aban-

donner ensuite aux troubles intérieurs. Les hostilités entreprises plus tard couvrirent d’or et de sang cette tache politique sans parvenir à l’effacer, et la guerre de 1731 coûta vingt fois plus à la France que n’eût coûté la facile intronisation du roi de Pologne. L’acquisition de la Lorraine, dont on fait un trophée à Fleury, n’est qu’une escobardcrie d’autant moins digne d’éloges qu’on dépossédait un prince ami, qu’une pension d’ailleurs ruineuse pour la France ne dédommageait point de la perte d’une souveraineté. Certes, si le grand-duc de Toscane alors régnant eût vécu vingt ans encore, François de Lorraine et le roi de France eussent fait un triste marché.

Si l’on examine le ministère de Fleury dans la direction des affaires intérieures, cet homme d’Etat paraît plus blâmable encore. D’abord sage et modéré en matière de discussions religieuses il se livre tout à coup à une terreur panique des jésuites, qui ne peuvent jamais être forts que de la faiblesse des gouvernements. Nous voyons le cardinal renouveler l’émission des lettres de cachet, « voulant avoir, disait-il, la paix dans l’Eglise ; » il charge de fers ces pauvres convulsionnaires, auxquels il eût fallu sc borner à donner des douches et de l’ellébore. Pour pacifier l’Eglise, c’était dans son sein qu’il fallait faire taire les passions : le fanatisme du dehors ait cessé avec les persécutions. Cet amour du repos, qui dominait toutes les actions de Fleury, fut la cause d’une foule d’irrégularités, d’injustices, de malheurs réels. De là vinrent les exactions des fermiers généraux, les mauvais choix pour les grands emplois, la confiance du roi fourvoyée sur des intrigants, des fripons ou des sots; enfin l’impunité des coupables qui osaient élever la voix. Pendant les dernières années de sa vie surtout le cardinal craignait tant d’être troublé dans sa douce quiétude, sans toutefois vouloir renoncer au ministère, qu'il ne SC défendait plus ni des préventions, ni des préjugés, ni des faux rapports; il ne savait refuser ni une grâce ni une punition : Son Eminence se hâtait d’accorder loul ce qu’on sollicitait avec ferveur, de peur qu’on ne lui fit nul à I» lôu- cn le demandant avec force. C’est ainsi que ce ministre était continuellement dupe des hommes Cl laissait aller les choses comme clics pouvaient. Je l’ai déjà dit, Fleury ne sera placé parmi les bienfaiteurs de la France que par des panégyristes trop indulgents; mais ce fut un ministre probe, et celte qualité est assex rare pour qu’on puisse lui en tenir compte en admiration... Ce n’est pas l’âge d’or que le siècle où l’on doit accorder un si bel hommage à la plus simple des vertus.

Au moment où j’écris Louis XV a trente-trois ans accomplis, et je ne crois pas avoir encore esquissé son portrait. Je ne sais si je me trompais, mais d’année en année il me semblait toujours qu’il restait quelque chose à venir pour compléter le physique charmant de ce prince. J’attendais que sa physionomie reçût cette expression, ce reflet du sentiment sans lequel il n’est point de beauté réelle... Madame de Mailly a donné ce dernier coup de pinceau de la nature au# traits de Sa Majesté... Me voici à mon chevalet.

Louis XV est grand ; sa taille élancée ne laisse pas présumer l'en* vahissement de cet embonpoint qui dépara de bonne heure celle df Louis XIV, et la démarche du roi est aussi noble qu’aisée. Ce prince a peut-être la cuisse un peu courte, mais sa jambe est admirable. St Majesté porte la tête haute, et elle a raison, car il est difficile d( montrer un visage plus régulièrement beau. Louis a le front élevé, ses cheveux, qu’il montre depuis que la cour renonce aux grosse^ et vilaines perruques, sont presque bruns; des sourcils de la même couleur recouvrent d’un arc un peu ouvert et délicatement dessiné un grand œil toujours prêt à marier son regard bienveillant au sou rire gracieux qui rarement quitte les lèvres de Sa Majesté. Le roi a la bouche fraîche; ses dents sont belles, son teint est blanc, souvent fleuri ; enfin ce nex aquí lin, dont le type bourbonien remonte au grand Henri, complète cet ensemble de traits non moins distingué» que séduisants. Au premier abord on peut reconnaître sur la ligure ouA'erte du roi cette amabilité, cette douceur qui forment le fond de son caractère : ses yeux étincellent, si je puis m’exprimer ainsi, d’une franchise que le regard ne saurait simuler quand elle n’existe pas au fond de l’âme. En effet Sa Majesté est douée d’une droiture, d’un abandon, d’une générosité de vues qui ne se démentent jamais. Aussi rien de plus agréable que la condition des gens qui l’entourent : ce prince ne leur parle qu’avec aménité, ne leur commande qu’avec mesure. Cette meme affabilité se retrouve dans ses audiences; jamais on n’entendit une parole dure sortir de sa bouche. Pourquoi faut-il a outer que ces qualités débonnaires au sein desquelles Fleury n’a pas su marquer la limite où commence la faiblesse sont souvent chez Louis XV le principe de ce défaut trop essentiel dans un souve-

rain ! Le cardinal profila le premier de cette bonté, dort il avait fait la vertu unique de son élève, ponr régner à sa place, et malheureusement l'influence de cc ministre, qui n'était pas sans quelque sagesse, est remplacée par celle des courtisans. Le roi a du jugement, un tact assez sûr, une certaine connaissance des hommes et des choses ; mais tout cela s’endort aisément au milieu des circonvcntion» du petit coucher ou dans les saturnales des petit» appartements, auxquelles je reviendrai tout à l'heure. Louis XV est d’autant moins excusable de céder aux suggestions intéressées des gens de cour, qu'il en connaît bien le danger. Plus d’une fois on l'entendit répéter ce propos de Charlcs-Quiiit : * Les gens de lettres m'instruisent, les » négociants m'enrichissent cl les grands me dépouillent. » Cependant notre maître dan» son apathique incurie favorise peu les lettres, seconde moins encore le commerce cl ne montre de sollicitude qu’à ces mêmes hommes occupés de le dépouiller. Une nuance tout à fait disparate de cc naturel doit être citée : c'est que, nonobstant les prodigalités dont Louis paye les complaisances île scs courtisans, on peut le regarder comme un des hommes les plus parcimonieux de son royaume, et j’aurai, j’en suis sûre, l’occasion de saisir son avarice sur le fait.

Possédant quelques principes superficiels des sciences, ainsi queje crois l'avoirdil ailleurs, Louis aime à s’en prévaloir; mais c’est avec plus d’esprit que d'ordre qu’il s’avise de son érudition : il parle histoire, géographie, physique, anatomie, botanique, presque à la fois, el sans marqua? dans sa conversation les points de connexité que ces connaissances peuvent avoir entre elles..... Les vrais savants voient trop que Sa Majesté veut paraître universelle, et ces mouvements rapides d’érudition leur laissent voir fréquemment le tuf.

J’ai signalé la franchise du roi, ajoutons pour preuve que c’est dans toute la sincérité de celte qualité qu’il croit pouvoir concilier le plaisir cl les exercices pieux, le culte des amours et la foi romaine. Louis XV, au milieu de ses plus grand» désordres, ne manque jamais à scs prières du matin et du soir; il entend la messe avec une ponctuelle régularité; les jours fériés, il assiste aux vêpres, au sermon, au salut... Pendant les offices, Sa Majesté ne lève pas les yeux de son livre d’heures, cl le mouvement de ses lèvres ne laisse pas douter qu’elle n'articule chaque mot. Enfin, sans affecter dans la vie privée tonie l’austérité bigote de Louis XIV, Je roi est dévot; il professe une profonde vénération pour le sacerdoce, et blâme, même au sein de se» orgies, les esprits forts et les indévots... Cette pratique a bien son mérite : S» Majesté y gagne la franche allure de ses plaisirs, tandis que nous y gagnons, nous, l’absence d’une cour hypocrite.

Malgré le talent que la jeune marquise de VintimiHe déploie dans ses entrevues avec le roi, malgré l’amabilité de ses manières et la vivacité de son esprit, ce prince ne l’a pas eue longtemps sans chercher à lui donner une rivale. Je ne sais quelle attraction porte Sa Majesté vers U famille de Neslc, mais c’est encore une sœur de madame de Mailly el de madame de VintimiHe qui a tenté l’inconstance du monarque. L'appartement de mesdemoiselles de Neslc est un nid de Grâces où notre bon roi va les prendre dès qu’elles sont écloses. La dernière dénichée, plus jeune que la favorite en titre, a cependant reçu plus, abondamment le# dons de la nature : c’est une grosse et grande femme, a la taille forte, à la gorge rebondie, aux lèvres épaisses el aux traits communs, dont le physique forme avec le corps grêle de madame de VintimiBe un contraste parfait. Au moral, ma-dembisclle de Nesle possède une gaieté franche et niaise, un abandon qui signifie «Tout cc qu’il vous plaira, » enfui tout le hisser aller d’un tempérament fougueux affiché par la sottise. Cet ensemble matériel piqua la curiosité libertine du roi; il voulut l'avoir, il l’eut, et donna celle troisième maîtresse à M. de Lauragnais, qui la prit aux conditions de non-possession stipulées pour madame de Vinti-mille.

Louis fut bientôt las d’une femme qui n’avait rien à dire dès que son amant n’interrogeait plus que son esprit; maïs, honteuse de recourir sitôt à une nouvelle infidélité. Sa Majesté conçut le projet de prolonger ses plaisirs actuels en les combinant. Un jour clic proposa aux deux sœurs de partager en même temps la couche royale, cc à quoi clics consentirent assez peu volontiers. Le roi, qui, dans ce raffinement de luxure, surpassait son bisaïeul et le régent lui-même, sc félicita de celte innovation avec ses intimes courtisans. Ce prince était enchanté, disait-il, «le cette transition subite de formes, de façons de procéder, d'expression passionnée; il ajoutait « qu’avec ina-» dame de Viniimille le bonheur était maigre et délicat, tandis » qu’avec madame de Lauragnais il était gras et robuste, u

C’est ainsi que s’écoule la vie de Louis XV, pendant que scs armées luttent en Allemagne avec un désavantage de plus en plus affligeant. Cette période n’en sera pas moins un règne essentiellement ylarieux, car les pensions des écrivains ne sont pas supprimées. Un beau rideau de pourpre, brodé par des panégyristes à gages de toute» les actions honorables de Sa Majesté, sera tiré sur scs dérèglements : montrons-les donc avant que l'indulgente histoire les dérobe nx yen* dc U postérité.

Les petits apport--'¡tente. théâtre des orgies ordinaires, sont une partie mystérieuse du palais de Versailles, ne communiquant avec

le surplus que par des issues étroites et presque cachées. Ce réduit délicieux est ouvert aux seuls néophytes «lu plaisir, don! Louis XV s’est déclaré le grand prèirc. Les fûtes nocturnes qu’on y célèbre fu-rebt, dit-on, imaginées par mademoiselle de Charoláis, fervente prêtresse de Vénus, et par madame la comtesse de Toulouse, dont je n’ai pas encore parlé, quoique depuis longtemps elle fasse parler d’elle plus que le comte ne le voudrait. C’est là que madame de Mailly, après avoir initié le roi aux volupté» adultères, le forma ÿ l’intempérance el lui apprit à s'enivrer. Sa Majesté prit tellement goût à ce nouveau passe-temps, qu’elle voulut qu’a certains jours on i ne sacrifiât qu’à Bacchus dans les petits appartements. Ces bacchanales, appelées petites fêles, sont, à moins d’impérieuse nécessité, une sorte de jubilé des amours : on ne s’y occupe que de boire, avec mesure toutefois, et de manière à exciter les bons mots, les saillies, les sarcasmes même. Sous l’apparence d’une gaieté frivole, les la Trémouille, les d’Aven, les Maurcpas, lesCoigny, lesSouvré, tous censeurs aussi malins qu’ils sont convives joyeux,' ne laissent pas de glisser à l’oreille du roi quelques bonnes vérités critiques qui malheureusement sont perdues. Quelquefois, fatigués de faire «le l’esprit, les habitués de» petits appartements sc livrent à des transports tout à fait bachiques. Alors les dames sc retirent, et, dignes émule# des buveurs anglais, les agrégés se portent de superbes délis... C’est à qui mettra son adversaire sous la table. Au terme de ces nobles combats, des serviteurs affidés leh-venl les vainqueurs ronflant sur le plancher auprès des vaincus, et portent les uns cl les autres dans leurs lits. Pendant la faveur de madame de Mailly, elle avait coutume de rester avec les sectateurs de Bacchus quand les autres dames étaient retirées; cette nouvelle Erigone ramassait le gant «les buveurs, et souvent elle tombait dans la lice couronnée des pampres de la victoire... On pense bien que les domestiques s’égayaient beaucoup lorsqu’ils avaient à relever l’intrépide combattante, qui ne tombait pas toujours scion le vœu de la pudeur.

Après quelques heures de sommeil, les célébrants des fêtes de Bacchus n’en conservent plus que le souvenir. Il n’en est pas de même des fêtes de Vénus, et les dames qui participent aux mystères de la déesse n'échappent pas toujours aux conséquences de ces sacrifices. Mademoiselle de Charoláis, par exemple, a subi celle année un semblable résultat, qui n’a toutefois surpris personne. On sait que la princesse, tous les ans à peu près, fait une retraite obligée de six semaines environ , cl cela sans plus de secret qu'une fille d’Opéra. Cette fois fa retraite de Son Altesse a été accompagnée «l’une circonstance qui a diverti plus que dè coutume la cour cl la ville. Le suisse de mademoiselle de Bourbon est un bon, gros, épais Hclvé-lien qui n’entend pas finesse aux intrigues de sa maîtresse; quand, on venait, de la part des grands seigneurs, lui demander des nouvelles de la malade, il répondait sans façon : « La princesse se porte » aussi bien que son état le permet, cl l'enfant aussi. » Du reste, la conduite de mademoiselle de Charoláis est un laisser aller de famille; on a vu que mademoiselle de Clermont se donnait carrière avec feu M. de Melun, qu’elle a dès longtemps remplacé en plusieurs volumes, et mademoiselle de Sens ne favorise pas moins M. de Maulevricr-Langcron.

Il y eut dernièrement à Choisy, où les deux sœurs Ncsle et le roi exécutaient leur trio favori, une scène qui lit un peu diversion à cc passe-temps. Une jolie comédie de Boursault, Esope à la cour, ayant été jouée devant Louis XV, cc prince, qui ne la connaissait pas, dressa singulièrement l’oreille en entendant une certaine scène de cette pièce. Le roi de théâtre permet à ses courtisans de lui reprocher ses défauts; mais, conformément aux us el coutumes des cour», tous s'accordent à le louer outre mesure. Un seul lient à Sa Majesté un langage différent : « Sire, dit-il en beaux vers, vous aimez le vin, » vous vous grisez, et cc défaut dangereux dans toui homme l'est u encore plus dans un souverain. »

A ces mots, Louis XV sc lève, impose silence à l’actcur, et déclare que la comédie qu’on ose jouer devant lui est tndécenle... L’expression n’était pas heureusement choisie : c’était injurieuse qu’il fallait dire, car l’allusion atteignait à brûle-pourpoint le monarque. Sa Majesté fit défendre expressément de jouer a l’avenir Esope a la cour dans aucune maison royale; le roi a dit depuis qu’il pensait que cÇt ouvrage avait été mis sur le répertoire par ordre de la reine» maïs qu'il n’avait jamais osé lui en parler. Quoi qu’il en soit. ,c c©up a porté : on ne s'est pas enivré a la cour depuis celte représentation; nous verrons combien «le temps durera ce souvenir de la honte.

Sans doute les courtisans, peuple toujours livré *ux extrêmes, m

•nul imaginé que Ja moralité de Boursault avait guiri le roi mime de Filage de boire pour apaiser sa soif ; voilà ut qui est arrivé an der— nier courre de Saint-Germain. On a coutume de faire porter aux tinsse* de Sa Majesté dîne quarantaine de bouteilles de vin, dont les piqueur*, les Iraqneurs, tes valets, gin» d'ordinaire fort altérés, font leur profit dans 111 proportion des trente-huit quarantièmes. Le roi, pour qui Pot» est Censé se munir de cet approvisionnement liquide, demi»nch ce Jour-là un verre de vin.

« Sim, répondit un officier des dinars, il n’y rn a plus.

— [Ven prend-un pan lûiijiniri quarante bouteilles? dit le roi sur' pris d’une si rapide consommation,

— Qu’on en prenne donc à l’avenir quarante et une, afin que du patelins il en reste une pour mot. *

On voit que r^irmiinri du roi est Mm des combat» i jeune, Louis XIV savait s’en occuper en même temps qu'il se livrait » ses ameurs; h guerre et la beauté avaient un empire ¿gal sur son cœur, filais jusqu’à présenl Louis XV UC ressent qrir H moitié de CflifllJ' Huchee; il Lisse ses gêné ram travailler à sa gloirer

CeppftiLnl, des le iQ janvier, on fit tenir au roi un grami conseil au cliulenu de la Mente, dana Lequel il fut résolu que les a rindes françaises mraient recrutées cl que l'on en formerait de nouvelles par Fippd ih^ milices Bientôt un mouvement considérable dc troupes s’opéra sur toute la surface du royaume; nn grand nombre de régi menu, coin piétés par des recurres, marchèrent vers l'Alsace, ou se forma une armée dont le maréchal dp Hiri-ii Iles prit Je commande* ment. Quand tous tes contingents que ce général attendait furent ii r rivés il puso» te Hhln. Dé lach a ut ensuite un corps, sous les Ordres ■In rumie de bvgrr. pour altar au-devant du maréchal de Brogliû, en retraite sur le Mein; M. de >¡0:1 il lus prit lufomênié position sur cette rivière. Le maréchal trouva l'armer anglaise, commandée par (□forges El lui-même cl forte d'environ cinquante mille hommes, campée de Selnigdaal a Ascbaffembourg. Celle position était péril* Ici tse : resserres entre Je Mein cl une chaîne de collines assez Élevées qu’un Iwta épais oiuroiniaLl, foi Augïak SC Lrÿuv^iCiH privés de tout nu)ye» de dévuloppemeuL et même de mW ; car, les Français étant HUtllrç» du cours de lu riviÈrc Jm-dcshiis et amb sipuS du camp de Georges, ce prince ne pouvait faire aucun mouvement. M. de Noaille» conçut le projet d'affamer son ennemi au de le forcer à mettre lias les armes, projet qui faillit avoir Si complète exécution. En effet, dans l'étrange situation où s’était mise Sa Majesté Britannique contre l'avis ÜU ......tù de Slai.r. giEI CulU m-Ul^ir ru irCoiid, IH|I lit pou VU 11 entrer dans le camp anglais; apres quinze jours de blocus (car c'en était un que l'armée anglaise xnlÙMil), le soldat ne recevait plus que la demi-ration ; tas fourrages étaient entièrement épuisés; on pil lait de couper les jarret» b tous les chevaux : extrémité déplorable qui faisait jeter les liants mis eux troupes, mélange confus d'Anglais, d'ídatiovriei», dr Iícshís et d'Autriéhiena : rito ne pouvait donc sauver les ennemis; cinquante mille combattants devaient tomber inévitablement au pouvoir du maréchal de Kuatlles avec une tête couronnée : ce général français avait ■■■ la niain un moyen de terminer Je guerre d'un seul »iipu„ Telle en encore la situa il ou des choses au moment oït féerie

Tandis que den événements san» doute décisif» ie préparent sur le Rhin, récapitulons ce qui s'est pasaé ailleurs depuis le commence» m ru Lile la caDpglM-. Le maréchal de Bclle-lsle, |»rti d'E^ra, ah il 5’iiliiii arreté cet hiver xpres sa retraite uumte^ coudu¡sic, au printemps MA améto h Spire en mvrrsant le II uni PaUifTELL Gr corps, réduil à de faibles débris pur la guerre, le» son fl ra j 1 ce s el la fatigue, devait repasser le Rhin et rentrer en France pour se réorganiser. Qiunilà M- de BelfotelC, ¡I*r rr nArt » Francfort à l'effet de reprendre soi» caractère cl ses fonction diplom^l^ueh.

Cependant lr n 1.1 ré ch-A de Broçhc, eonrbinant kx maneta vrcs bvec celles du Bavarois Secbendor#, œajaii de couvrir la Bavière; muís. »es efforts réunis de ces deux généraux ne pouvaient longtemps soutenir les attaques réitérées du prince Charles de Lorraine, qui leur opposait des forces supérieures, que des ressources locales gras dataient tons le* jours. Refoulés vers liona vert, pays où retentit jadis le canon d’Hœchstædt, si fatal aux armées françaises et bavaroises, BrogLicattendait le» ordres du roi pour se diriger dans une situation >ù «t UÛiùer ifos-iU plus agir de hiL-^jriuc. C'eM à Ces pressantes fiécessilét que répond la mardiC du COnita de SdgUF.

Au midi, ta fortune des alliés se traîne languissante, et de nombreuse» armées, qui pourraient balice les ennemis, 11'osrm rien en— tj7-” rendre parce qu'elles soûl dis^éunmeii. Don Philippe, rentré eu ^’ vie, après avoir reçu un secours que te marquis de Las Minas lui amcim^ travers ta France, * forcé te roi de Careta igné d'abandonner s/ smp de Mou Humiliait : Le prince plénum tais a repayé pénihlir-uivr^i le tmmt Cenia et le Petit Saim-Bemard. L’infant, trop faible pouf s'engager dans les Etats de Charles-Emmanuel, s'est consumé pendant plusieurs mois eu vaines tentatives pour pénétrer cu I nr;i-rdit:, 0»i ce prince espagnol cul trouvé des partisans et des ;hl\l-Wí; mÜS te G ri „J Jailli Interna ni s'élevait devant lui m citara n t, cessible : ce q'wi qu’à d'antres Titan» qu’il peut être réservé de CUC Ma rsea sourcilkm^ liera géants Je ta çréatigu.

De l’autre cité des Alpes une armée autriehirnufl s'étend depuis le Mi taita h jusqu'au! portes de Bologne, sans que le corps espagnol m.....i»ndê par b; fíenme de Gagés puisse rien tenter cerneo celte ligne si preditrqjéc cl conséquemment si vu I rié r? h le. Tel est lu funeste effet de la neutra 11 lé onb^iizée au roi des Doux^ictlei pł^ l'Angleterre : une armée napolitaine s'indigne:, à quelques marches du s^ allies, des houleuse* eut ivrs qui I empêchent, nati pas d’aller i leur secours, mais de courir leur donner la viututra ptr te etmeoufo de ses armes 111 a fot pua ni enchaînées.

Pendant lr qu'Ce de 1 r¡ u* que la position difficile des armées donne à l'Europe, Jes peí tances s'a g item pour imprimer ou soutenir le terrible choc qui suivra cet instant d'inaction : toute l’Allemagne est en mouvement ; chaque prince y fortifie tes Etais; ce vante pays se hérisse de liMLiona, de redoutes, de rein fia. ris, on lr bronze est prit à Damier, [.es levées se multiplient dans tes Etals électoratnt : cent princes, dont une pierre la usée par un bras vigoureux 4 ravin scia il les posHssions, réuniront leurs eomingûnts pour former unn .innée oii les uniformes bicarrés des soldats exprimeront bien la diversité des opinions et des intérêts de leurs maîtres... Tous ce? so uvera ¡m pygFitécs ont vendu leur H¡JÍanct.....ii M a ri c-Tb ¿rime oit à G lin îles \ Uj le plus offrant et dernier encbćriłHCur t été leur allié, le moins gd* nérmiï est devenu leur ennemi, et malheureuse me ni l'empereur de façon française n'a pu lutter de suhaide» avec ta reine de Hongrie, qu'aiintenlent, sons ce rapport, EAngletérre, Venise, la Efolhnute et h Prusse. Ausxi les années de crue Kiuverarne couviciu-elles la Bohème, l'Autriche, la Bis vitre, î‘J talie. 1 Ile se dispose à frire nuir-chcr encore dr ehHiVCJIcs Iroupcssutl* Rhin et sur la Mc^elfo tltldij que douze mille Ikmovriens nu ¡lesjota, venant des Pays-Bas, s’avancen! par H^nau pour secourir te mi d'\jKleterr&r

Il cul aisé de reconnu»Ire, d'après le rapide exposé que je viens dû tracer, que sur loua les points no» imutirrcs sont menacée», el que nulle |»rt ni de fortes armées ni de grands talent» ne noux offrent de garanties rassurante), Unis, je l'ai dit, George» H s'est placé dans une position telle, qu'il ne peut écliapper un seul de ses soldais an maréchal de Xoaillcs : le nœud de la guerre est sous l’épée de ce générai, il dépend de lui de Le innclier; il ne faul pour cei:i qu’un coup de htain hardi, et ta paiï, une paix gloríeme, est conquise.

Dans ht siinaiiou critique de dm armées, c'eût été déjà nu éyé* nement fort malheureux que de laisser échapper Georges 11 du piège où liii-mème a’diait engagé ; que résultera-t-il donc pour nous de la perte d1 ii ne grande bataille sur lé point même 0 ii nous devions triompher?

^b,nv«îrkcu trop tard qu'il ne pouvait conserver m poriEîon sam risquer drv perdre ¿on armé, lr mi d'Angleterre g ti vcrli de la marche du corps qui Venait SC juin lire a lui, *« diapofa à lever 1e C^uip peu da ut la uuib Ea conséquence il tait plier sitencieiiaemeut jc» tente», fonne ses bataillon» dans lascante ' el coHnAteutc te mouvement fo plus dangereux que jamais général ah entrepris.

Entre b ' mbntagut» et la rivière est te village de hetiHigue, que partage un ruisseau profond s'échappant des collines qui dominent ce village, ci dont ica eaux vont se perdre dans te Mein. One bourgade est enveloppée d’on tnas&ir épais d'arbres fruitiers; à peine en apei-çpib-on les .....¡son» bbmeh^ües, que M. Je duc de hoaijlcs montre du doigt «u dm: de Grammont; sou neveu, en lui ordonnant d'atter occuper cet le position avec mi détaclítTiiont de (fouir mille lic mmc» composé dû quatre Irrigad fs d'infanterie et de» gantes française». Le maréchal vient d'être prévenu du décampe me rit de Georges; il va ranger toute son armée en balai lio dans La plaine, il chargrrït l’en......i dc frant, tandis que Parli) terie, placée an de ta du la rivière, le prendra eu il .sut:, et que Gis m ni ntt L, qui retira laissé passer drivant lui, s’élancera du ravin boisé de Deitintfo* pour l'aitaquerè dos. Si tonte relie ntameuvre est faite nvec précisfati, 1rs Angtai» courent en co moment à leur perte. Ce défilé dû le désespoir les engage va devenir teur lomlicm,.. Mai», soit erreur, sort im|Mfencede éoïn-bJiltru, Gram muni fait franchir le ruis«all à HH «erp» avant que les troupes de Sa Majesté Britannique nimi déposé le xtlFage, et tombe prc irriter eurent site elle». Par ce -m (inventent, le duc n quitté te rC-iraudMinenl naturel derrliirc lequel il ne tran (ta il, el, au moment où te» masses anglaise» s'arrêtent pour lui faire face, il ne peut fin1 mer sa ligue rte lui [Aille que sur un terrain dds^vtuiuigcui. Cependant Gr:....... u! se trouve unt 1ère nient sé[K>ré de l'.irméc priuuip.ife; il n’tn peut aa premier moment recevoir ifacim secours : c’est avec douté iiiilFc iforntiies qu'il doit linter contre cinquante mille. Le» Imitarles française» établies mh- ta rive op|H)»ée du Mein, cl qui, dana IfofêéuLion régulière de» ordres de M. de Nouilles, devaient fou-drarrr Ifs enneihi», ht peuvent tirer uri seul coup de canon; cites frapperaient an milieu des rangs français.

Gratnmont combattait donc avec un grand désavantage dans le ChiEiDp dk dfo G(WS. Un moment les Français recuisirent l'avantage par k concours de [a maison du roi el des carabinier», qui accoururent de la lèlc (ht village de Detcingite. Mais bimtùt tes lignes épaisses de» Anglais, rompues par te choc de cette cavalerie d’élite» se refo ru 1ère ut et enveloppèrent les forces trop mignie* qui les en intenta tent. A Lnr» s'avancèrent plusieurs brigade» d'i ufan te rie français^ qui „ tiéipqpjam ta maison du roi, lui rendí «ni ta Liberté de clurget

avec plus de valeur que d’ordre. La mêlée devint terrible : chevaux légers, gendsircues, mousquetaires, chuqjeakni pêle-mêle avec les dragons, lea li ou surtí s et lei carabinier». Les ilm:> du Chartres ci de Pcnthièvre, le prince de üombes, les comtes d’En eide Clermont, rangés à côté des simples cavaliers , sabrèrent connue eux, jusqu'à a’Higàurdlï lé poignet. Les ducs de Biron , de LducmlHunt, de Richelieu, de Cbevreusc, afin d'encourager nos brigades, s’enfoncèrent tête baissée dans les ligues ennemie». Le marquis de Puységurt furieui de voir fuir les solda ta de son régiment, eu tua plusieurs de s j main peur arrêter sur leurs b-vrts b- ......toux smœe qui peut

Malgré tant de prodiges de valeur, 2 L‘b:1 céder à (Jeorges II un champ de bataille trop die renient et ttwp Vainement disputé... Le maréchal de Nouilles fit sonner la retraite, Vjigt-scpl officiers de la maison du roi, à cheval, et vi ugl-troD du régiment des gardes

avaient péri, plus de cent vingt étaient blessés, Le duc de Rocho chouart, les marquis de Sabra» et de Fleury, 1rs comtes d’Estrades et de Rçstaing restèrent parmi lès mûris... (Jn y compta aiu^i un jeune comte de BouÛlers, Agé de dix ans et demi : cet enfant avait eu la jambe broyée par un boulet! il « h fit couper et mourut sana pousser un cri... De vieux soldats, habitués aux carnages héroïques, polluèrent de* larmes à tant de jeunesse, de bravoure el de malheur. Le prince de bombes, le comte d’Eu, les marquis de Gontaut et de Vaubecourt, les comtes d’Harcourt, de Bcuvron et de la Motbc-Houdancouri étaient atteints de blessures plus ou moins graves. Les chevaux des ducs de ( ibarlres et de Nnailks avaient été tués sous eux.

Dit côté des ennemis, le duc dé Cumberland, fils du TOI, avait été blessé i U monarque hii-uièute , las de remplacer les chevaux tués sous lui, avait fini par combattre à pied comme un simple oíbcicr. En générât, la perte n'était guère moins grande du côté des ennemis que du nôtre; il resta plus de quatre mille morts sur la place, dont déni mílk étaient Anglais, Hanovriens, Ikssois ou Autrichiens. Le roi voulut avoir l’honneur de dîner sur le champ de bataille dans la journée du Î7 juin; mais le repas de Sa Majesté fut eu u ri. Craignant d'être a tinqué une secondé fois dans la posiłku difficile d’où il n'était pas sorti, ce prince se retira avec précipitation vers Hanau , sans même te donner Le temps de relever «ix centa blessés, que lord ¿i tai r recoin manda à la générosité du maréchil de NnaiII es, et qui titre EiL recueil lis ci pansés comme nos propres sol liais.

Sans doute la perte de la bataille de Dettingue doit être attribuée ■ ht urécipitalion imprudente du duc de G Fa mm 011 i, mais le maré-chai dr Nnaiiks m'oit point «ímpL de ht'ijuii. Ce généra], au moment où il MVuil que L'exécution de se» ordre* alLii commencer, »e s^ lwu voit pain! dans son quartier ; il était e|k reconnaître rE taire sonder quelques gué*. Lorsqu’il s’agit de marcher au secours de Grain mon!, il J cul du désordre, rk L hc ii Ui Uo U ; il failli dierebrr k

maréchal, cl souvent à la guerre un moment perdu ne se retrouve plus.

Cependant, peu de jours après ce funeste événement , qui metíaii la France dans te plu* grand danger, Louis XV déclara qu'il était fort cnn le nt de M. de Noailks. Il (bul que Su Majesté soit bien abusée ou bien indifférente, car, en supposant que le maréchal ait fait tout son devoir a Dettingue, l'instant oh les. perte* de cette journée couvraient la France de deuil était mal choisi pour donner de» félicitations ali género!, qui avait perdu h bataille, rajouterai avec chagrin que l'opinion doit opter tristement entre l'erreur et l'indifférence du roi, s'il est vrai qu'il ait dit en apprenant la fatale nouvelle ; « Dieu * soit loué! je serai délivré celle fois de l'importunité des récotn-a petites. » Si CE propos, dont j'aime à douter, était vrai, k monarque m serait trompé, car quinze cents officiers, échappés au massacre du î" juin, £0111 venus, 1» semaine dernière, solliciter à Versailles ie prix de leur présence à Dettingue; plusieurs d'entre eux l’ont même demandé en argent. Un lieutenant de grenadiera à, qui le ministre d« la guerre avait donné la croix de Saint-Louis sans y joindre la pension lui dit : « likiudgneur, Votre Excellence vient d’attacher » 4 ma boutonnière k siçue de mon courage, mai* elle a oublié la » réalité île tu valeur, * Cet officier fut satisfait.

Après l'échec de nos armes sur k Mein, k maréchal de Broglie hâta sa retraite des bords du Danube vers le Nècre, retraite qu’il put terminer heureusement, grâce à la jonc don du gode te de S^ur. L-c 9 juillet, ce maréchal, dont lu conduite e» Bohème *™it été digne d'éloges , mais que les chances de la guerre il avaient pas favorise , rendit1 son com.............. au comte de Sa se el revint en Franco.

Dans le temps des malheurs de notre an née du Rhin, Louis XV, plus heureux dans les petites entreprises que dans ks grandes, liiom-pbail des corsaires de Tunis, qu'il avait envoyé ■■ h à lier par un bombardement de leur ville, confié au marquis de Atasiac, capitaine de

Üm ETif'iiiîi /'u donné r«ûoLâdfl au pluń valeureux soldat de l'Europe.

vaisseau... Quatre vaisseaux de ligne ont suffi pour obtenir la soumis* lion de CCS barbares- La realice envoya dilirs les preniiufi jours de juillet des députés a Vm saillie, le roi reçut de la pa/ide kur»d-veratn huit cJieivaili kirblin d^UC rare braillé; ¡D plurent k gÇnotl m Mgnç d'lui in ¡Ration, maison ne chanta pas de fia DW»»! au milieu des Uf prafHinlù,

C'r.-i un singulier aspect que celui «Lune ville neutre pendant ta hostilités ! Le h-ud mua in d’une bataille où, !■ rege din» le cœur, des hommes de guerre M sont porté de gaieté de cœur les plus ternbta coups, vont les voy r* dans ce lieu, a^is la meme tahie, hc vrr*3u* (lu vin de la même bouteille, boire à la Santé ks un* des aillât lorsque deux jours après il» .LonTiit 4c UOuvia» chercher L "J1'11-cher mutuellement celte vie pour laquelle ils forment en «e moment des vieux réciproques. U y ■' p^t* : ces venu sont si:........ • ^r rien ne commande l’estime comme l'inimitié du champ de bataille,,. Note»

avons vu qu'il n'y eut qu'un pas de l'acharnement qu'Eugène ci A ilhrs montrèrent 10í>glcmPF' l’^n contre l’autre à l’intimité qui les unit ensuite an congrès de Ràstadl. C'est ainsi que le maréchal de Pinailles et lord fi tata ^ virent u Erancfort, trois jours après la h.i-taille de Dcttingué ■/i* «é félicitèrent l'un l'autre de la valeur de leurs troupes n-qicdivcs dans cet engagement, « Quant à la direction a de la camlV'Jpæ et du Combat, ajouta le seigneur anglais, nous » avons, t«ui victorieux que nous sommes, plus de reproches h nous » faire qlie vous : votre unique faute est de n’avoir pas attendu ; » Lirid'^pc nous avons failli deux fuis, d’abord en nous jetant au r milieu d'un danger évident, ensuite on ne sachant pas profiter de » ta victoire, »

Pendant que les deux il lu Urca amis convenaient réciproquement de *turs tautes, l'empereur Charles V U, confiné à Francfort, subissait cruellement la conséquence de nos revers. Sans espérance, sans rc»* soprees, ce malheureux prince u’obtenait de personne dans celte tíueimpériale ht plus légère avance d'argent; lui et sa famille manquaient souvent du strict nécessaire, el rc-Con unissaient Je triste néant dp la grandeur ahmidonitac de ht fortune. Dans celle déplorable extrémité, Char-Ics-Albert se vit bientôt réduit à ta démarche qui devait coûter le plus à son m ;u rit, :| son Imuiiritr : il fui contraint d'entrer en négocia lion avec ta rolne de Hongrie. L'empereur offrit de prime abord, par Torganc du prince de Hesse, * de renoncer à toutes ses * prétentions sur l'héritage * de l.i maison d’Autriche, » Je déposer celle couronne » impériale qu'il avait pta-* cée su r son front,enfin de * ?e déclarer neutre dans sa * propre cause, demandant * pour Ion le fjrico cpi’on £ hiissàl lea débris de sen » troupes en Souabe, où R elles seraient regardées * comme troupe» imperia-■ les, — Mon frère l’em^e-* rewr Je üatiè-ra, répondit * ironiquement Marie-Thé-» rèse,s'y prend avec une > politesse trop complète * pour que je puisse le rc-* fuser. * Et sur-le-champ un armistice fui conclu a CCS étranges cmidilions cuire ta> deux compelí leurs.

L i’ 'V a^Ci 1 H : tav.- ’’tïtio'-S


Le roi, par une ordonnance du 10 juillet, avait appelé sous les drapeaux une nouvelle levée de trente-six mille hommes, lorsque ta maréchal de Belle-talc lui marqua de Francfort ta suspension d’hos-lililés signée entre Charles Vil et MariL-Thérèse. Tout aussitôt Sa Majesté tail déclarer à la diète de l'Empire ^ qu’ayant appris que » l'empereur et ta reine de Hongrie étaient ch termes d’aeçommo-k dénient, et voulant donner au corps germanique un nouveau témoi-•Ulia(Jc ‘E- son amour pour ta paix, il rappelait scs armées, qui n’é-* la ie u t e u trées en A11 e ma gu e q u’en qua I i t ê d'a u xi Liai res.....A uxilia ires

soit; mais ie caractère de haut protecteur a tellement percé dans la conduite de Lotus XV au moment où sa main décernait la couronne impériale, qu'on devait peu s'attendre a un retour si humble,+. On v"it que Sa Majesté manque de ces conseils qui dirigèrent si digne-,fleni le régne de Louis XlV du temps de Colbert et Louvois. Il'est l’""1' les mis deux espèces de grandeur: l'une, inhérente au troue, ^PEu'tichi □ l’héritage que le souverain reçoit par ta grâce de Dieu , de ta conduite personnelle du prince; el cette dernière^ il l1-'- lue» g. dirÇï est pour ¡'ordinaire inspirée par des sujets qui se ^V. " ¡"T J“ P^'ne d'étudier les lois de la sagesse. C'est là ta côté faibli: ta souveraineté : dame maure ne s'arrête peint aux vanités de lu ti^res «Hę ne crée nulle part des êtres privilégiés dans taur organisai 1<Jil n'y B paa Unc molécule, pas la moindre émanation spirituelle de plus ddl1H Un p^n^t que dans un bercer... k crois que celte mère t u gpnro humain est roturière par inclination.

rôle brillant qu'il s'ôtait attribué en 1741, la reine de Hongrie récompensait l’a!li;«iit!e du roi (le Sardaigne en lui cédant une pitié du territoire qu'il convoitait. Ce prince, du con ¡te» le ruent de l’A n|^r-terre, que cette alla ire ne concernait point, recevait plus de moitié du Vigevana «pie, la ■viUe de Plaisance cl le Pave san, La cession de ces possessions h Cimrles-Jùnmanuel fut constatée par un traite signé A Wonus le 13 septembre.

A cette époque toutes les conquêtes faites en Allemagne par les généraux de Louis W étaient perdues i Hrauuauti Slraubing avaient capitule; Egra,où le maréchal de Bellc-Isle avait laissé une ['a mi son française, venait de retourner à Maric-1 bérèseî le marquis d'Her-mmvitlc, qui commanda il dans cette place, est prisonnier de guerre avec scs troupes. Plus heureux à higolsladi, M. de Granville a pu du moins obtenir une capitulation honorable. En un mot, quand le roi ne 50 rôt pas engage spontanément à retirer ses années des Etats impériaux, elles eussent été forcées de repasser le Rhin par la puissance des événements.

Cependant Charles-Al" bert, première cause des hostilités dont la suite peut devenir si dangereuse pour nous, laisse retomber sur la France tout le tata de la guerre. Georges H. «eus le manteau d'une neutralité perfide, commande aux portes du royaume une armée portée à soixante-dix mille hommes par h jonction de vingt mille Hollandais, lundis qu'une escadre anglaise ferme le port de Toulon, nonobstant les profondes révérences que l’ambassade» r de Sa Majesté Britannique prodigue au grand lever de Louis X t . D’un autre côté, le roi de Prusse et l'électeur île Saxe , maintenant alliés à la reine de Hongrie, te tiennent prêts à marcher contre nous, comme le fait l'Angleterre , c'est-è-dire sans déclaration de guérir. Ainsi, pour la première fois sms doute , nous voyons les appartements de Versailles rempli* des ministres de ces puis-tances qui s'apprêtent de toute* parts à s'élancer en ormes sur nus province* ; l'Europe n’eùt pas joué ce jeu avec Louis XIV.

La campagne se ferme au nc.-J juin* de tristes auspices : le prince Charles, établi dans une île du libio, près de Vieux-Erisacht poussa a le mois de novembre le partisan Moulzcl et tes aventuriers sur nos frontières, d'oii ce chef de pillards osa répandre un manifeste adressé aux provinces d’Alsace, de Bourgogne et de Franche-Comté, dans le but de les faire rentrer sous la domination autrichienne. .Montrai, joignant la imniace aux sollicitations, déclarait aux habitants qui seraient pris les armes à la main qu’il les ferait pendre après 1rs avoir obligés à se couper eux-mêmes les oreilles Ct le nw. Les peuples des provinces où celle atroce proclamation était parvenue y répondirent à peu près en ces termes: * Les arme* que nous avons prises, bri-» gaud, sont assez fortes pour nous donner le pouvoir de le braver, a Si toi OU tes dignes satellites tombez en nos mains, nous ne: vou* » couperont ni les oreilles ni le nez, mais le cou; et, plus comptai-» sauts que toi, brigand, nous prendrons ce soin non s-mêmes. Virns, * nous l’attendons. » Mon lie! ne riposta à celle énergique réponse que par une fuile précipitée; mais elle ne put l'être assez cependant pour que sa troupe tic fût pas poursuivie par les attroupements dont il avait excité l’indignation, Un grand nombre de scs bandits retirent sur les terres de France, on cul pitié de ceux qui u'ciaicnt que blessés; niais leur commandant, chassé comme une in te féroce, fui contraint de sc précipiter dans le Hhm pour échapper i> la fureur de» poursuivants, qui le virent avec un farouche plaisir teindre de «u ■ sang les flots argentes qu il coupait en Mgeaut, Trois mille-grenadiers autrichiens, qui dans le même temps avaient pas-a- ir limo msn loin dc fik J* Rcignac el s'étaient avancée jusqu'a HhiuviHc, y t- Jtnt

;."-ii’.ns par J” brindis de Champagne el de h Snrre, que świto* j... icM fit ut r^truen s de dragons. Ce corps auMehicn., taillé eu pife-ces, nr rqnssj lt- tenue que tours in propon hm d'un quart. l.ł police Charles* ayant rallié ce débris, leva son camp* et ne rapprocha dés Anglais caiiiruniéfi dit ns te Brlsjfnw.

Ce s pe tii$ à rantages srmi loin d'ètrc mssuiranta Jnrsqtte lions voyons élincelcr de l'autre coté du Khin une longue forêt de mousquëH qui s’rlriiil depuis lit Suisse jdMfu'flirt champs humides de h Hollande. ChiliiflYituer du roi ti'cst dependarticichic ni parent aspect mena-ri-nr, ni par Ta présence de rts ambassadeurs tpti dans sa propre tour HChih!eht If braver, Naguère ce prince n'eut lit regrets qui pOut ma-dhllie lie Vhilimihr, Huirle d'une suite de Chuches: ri ni in tenu ri l Sa Jrr.ije.tlr u V> prouve que le hesn n de remplacer la défaute favorite, edf- les charme^ rhimsirs de rifad.imc de Lan raquai s uni déjà perdu tout leur credit, La maÂjttrse est (sen regrettée à la cour: ta f.-vrur e trente ddiil rlk ; jmtiisaïi tir fitl mile qufa elle stule, cl Veto croit luù u ir que k prmef;- ni qu'elle avait a nuire pourrait bien «vui r abié^é sa fie. I h1 . sniqfÇUilK oui plané sur la mémoire du Card inul «k Fleury* fui, ■tii-rui, fdt üfi’favr b dés le début de madame de Viniimillr, des ciUKtylhiHTs prnliobks dc ses menées a mito te usen. Mais et tic srcu-saiïrtb mc parait dépourvue de tonie vraisemblance i le cariltoal est nuvit depuis plus de dit mois* la maîtresse du roi rahunil il y m a wtoiiis de quatre, ri Pou a peu d'exemptes, je Cfois, que l'homme le p fit:» hi ¿día ni ait légué scs vetara tices par lestamink

On a cru nii moment que l'étoile de madame de Mailly allait briller d'n.....unid éclat. Cette favorite, ressaisie par le peché sur le do-lii.iîiie de la pi nifi iićc, avait reparu à Xur-H|tei; elle était, avec h pri m'Cste de Cbrtrbkiis et la comtesse de fl onlume, de toute* les par-lirs du roi; omis le règne renais.!,»ut de Cétte maîtresse émérite ufa été qtt'un éclair. Sa 31 ju-h a découvert encore une ruse an ruder I eidntic du la maison de V-de : nue quíteteme «tur dit nom de ToUr-jn-ltc a, par son grand œil vif cl spirituel, captivé toute Fatlerdrhii de Louis Ń W La inai'quîse dcToiiniflte est dfaiHunrs d'urré bloncbCUr diluí lissante, sos traits ouf de la dé fi catete, sa faille est ¿lúdante, son maintien noble cl décent ; tout en elle jtHÜfie I. nouvelle p-uitonf dli roi, Milis la marquise ne s'est point rend ut il discrétion; luf" ea-piLulaLimi i n Intime forme a préci dé sa dúf. iír. \oiei les pfmhipnnt i . ilicicb iin triiilé teh qu'ils ont été soumis an royal comptérànt par te t dre de [liL-ludmu, son premier goiitilhiimme de lit elnïrilllrdj érigé CW ; ministre .dénipotcnthiire auprès de ta bemité convoitée ;

« J1’ 3ld sieur MailJy sera éloignée de la tour et rciiferméo (font un couvent:                                                             I

w íM 'Ion litre île marquise sera changé tri celui de dmlicsic, »vtd k-S bonnettes et il in lin niions. ai ta « hé s a celte dignité;

Jt 3" Le roi me fera ou sort tel qu'aticun événement ne puisse m>Fi ]. hur, cl ma b'HiHie sera indépendante de hnilCS les vanbtidrH qui turvrcntÎraiciif dans les inclina lion.s de Sa .Majesté;

m 1* Si je deviens favoríKi, te roi SC mettra h te tête de ttiarWtee^ ne voulant ptom êtrt acçusce d’avoir détuarüé ce prince des devoirs de fa ruyAUtd. u                                                     ,

Il t/tM aucun souverain qui ne doive ac soumettre a te smtçfflmèlé dc l'amour s'il a reconnu son pouvoir : toutes tes car»!liions de te marquise de Tournelle uni été acceptées; élit est duchesse def'Ad-hnuromn; un patrimoine considérable hit est assuré; tfih MCélfcntc situr .1 obtenu que madame de Mailly fût jetée dans ihi ctonrc; ri, iioindk Agnès Surd , h favorite dé bu lu nie a obtenu dé Louis XV qu'Il raidi Jh péc <lc l'.b.-rles X H, bien qu'il n'en ail pus précisé luenl lui in dîna fions giterrièrcs.

Á ce pris* la diiclicsse a livré te trésor de ses charmes au galant monarque-, die a été reconnue grande prêtresse des mysi ères célébrés dans les petits appariement», et mesdames de Toulouse et de Charólate mil juré foi et hommage à celte nouvelle souveraine des platel»,,                                                        ■

Lu a; imitant que le reí du France voie naître des lauriers an milieu des mj rtes qui t'environnent, ¡wrlou^ de ceux que Voltaire mois-Munie a phinin mains sur la srime tragique. Je inciilhinncrui peu .' t J/mf de Ci-, r, véritable tragédie de collège, que X ni la ire ht jouer dTfaird sur le iïu' 'ire qui lui convenait, c'esi-â-dtre aux collèges if ib'x'uitri et île MizarimCet ouvrage* comme toits ceux de son wn-tenr, se distingue ruc une brillante vcruihcution; mate torsrprt In première d- s pansions théâtrales « Ifamonr, hVst ptont employée ■ unmmc ressurt, il l'.ut antre clj i-' qu’une fuiijurilmn en diilugircs f^uinpt'iti pour remplir un cadre ir^ipqur, même réduit r trop* tetes, cl pciHiime nu produira ni terreur ni pitié üvèc un* nívolititofi poJi-tiqui1 opérer fur sept à huit persrmusqjes sur ftnfl surface de-douze pi<ils uni ré< I iteons-ta sans di tour, te tragique bteu pénétré des res^ HurTu-. de sou art s'inlerdirn toujours tes sujets où d« mïssrd pnfid-lai.en ildvciil agir aux jeux dit s pur tuteur ; point de représen i.ttion drainainpiu sari- illusion, cl jamais mu li'cn produira « |',ddp de$ ceiiqKirsfs, ąn^^iniupij.;, yiv^nU'.s^ax jpqjes de hml CJ'nls ífanesi Màme ' du I» luuliiiuile, iwclée par culte exprès ton pa^iot.-m’c qni rnufjjt OU palii [nus tes vi,. ¡jr*T qtii montre ifn feu ćlihcelłni dans tenu Jus yem . il ne Lui point en de mander le jeu à des gens ion jours prè^ à répondre t a On ne bous pye pas asseï cLer pour rougir, pleurer ou

ai fsür. « Le mirrù» dr la .Vor/ rte f'^ior, représentée cutir année su Théâtre-Ffnurwis, a été fruid comme cette tragédie cite-même.

Mais qitelle éclatante revu riche 3 tilla ire ubili nt par les app uudis-scmetilsdonhés a jlfénA/ut, dont noire scorie s'ciirichil Ch n 31 Avant île parler de ccttd tragédie digne de figurer à culi de Zurre et de JfttofrtirëL disons que Voltaire m'est pas le premier poêle qui ait trinó ce sujci, car un doit accorder à cbnciin la part, de gloire qui scs travaux rét litruciil. LMmtwit de la <irange-Cliancel, jońóc cii l103,orLe lu drmin e principale de Ihtenpe ,' I' .tui.m est la un'inc au fond, quoique disposée diirécemmchi; tout porte donc à croire, que Voltaire doit cette itupi ration a l'andtfn pige de la princesse di: Conti. Ájnii-ton» en passant que Phares dit a Sésoslris, dans /tmasi's, qué kmer*

Ns rrcûuvra sc» sen' que pour FdviMger Cinq U* que sur le marbre on venait d'égorger;

et qnu Henri IV dit dans /a 7/enrWer

El je ii'iMtvris le» yeux que pour pnvj*éf|M

Les uncus, que sur le martwo on vomit dégorger j preuve qu’il a pru plus d'une fois commode à Voltaire de faire des eiliprnntañ Ja Grange-ChanccL

Sous Je litre même de J/éru^e, tes comédiens italiens jouèrent en 1117 une tragédie du rtiarquk de Ma^éy, où Voltaire puisa meurù quelques idées. Je doilic qu'il en ai; lire de ta iVej'ripA' repi-é^'utre à Londres eh 1731, cl dan» laquelle le poêle a notais avait encadré nue iiitrigue .itiiruiicïoti ridlcple^m iissuc, sanb «rire toutefois le plus ridicule éplwde cie ta pièce, é^ Le„ encore inconnu, est tiré de sa frisori pr lint {Me ti'imnn M*. ,^?C.-Cy5e ûc lui; conduit devant la relhc s# «lire, il >ïr dispose ire **ttcr de belles maximes élrantfèrea au vijri, lorsqu'à ssjjMuilp suavice culte princesse lui presume une ímtipc de poison, et bu* dit ■ » ihns, ou je poignardé ta iiiaiires&i’^ * Leprirtee, en gâtant chevalier, uvale le fatal breuvage; On reiiqwriei Mais <7iï motnfùil Ou le spectateur croit Egistbe CTllerl'éi te voila qui ^vtent totíl b tttüp, mi eriiquteme acte, raconicr à Mérope qu'il est ■on Îïh et qu'il vient de Hier If tvr.m. h Une amie de nia ¡ùaitresse* a fcjWHíc-1-il, avait mis du jus de pavot au lieu de poison JaiH fa • ' emi| u qt:è tofii m'ui'^z présChluU; je if étuis qu’endornti quan J mi " in'» c-ii rmirt Lu nrêvuilliuit j’ai appris que j'< lai» votre llk ¡eorn-ii frti'lil? tabule »dh,\ et aur-le-cliamp jtai Iné le Ij run. — X dits dVtZ v blrri fait, » répond fa rchiu. Et fa toile tombe1,

il de Iles que soten! les sources auxquelles Fauteur de la Jf/rope itoii+clfe cii u puisé |e «¿rG c’cii oc qu'il ■ mis de sou propre fonds dans cet uiivrjigf q«i súd- il, chartnc, cmraîue. Le rôle de Polyphonie est iiiie de» Initié cri ¡ilion-, île fa icenc tragique , et il appartient tféii entier .i y Mi u ire, .íniqi’iri tu ula h',i vimis vu que des tyrans fit— rièbi ; iyl'ii-çi a de fa uni h'Sîe , de la grandeur: cuii-a-qiremmunl ré cviicteíc approche de ta térin’, carte lyiuiinic ne peut émaner d'n ne tofo vblipiire. Eg hi lie re Punible sou veut a i Llippntyte de Km lite; loáis il jr a cependant quidunes traita originaux dans celte ínipHonte lignite , pi-tuLiliiTcmenl im ciiet|uiib«ne acte, l.u jen , upór ten r de ma-dftolnbelle f taim-Mii| coiiTte er qric lu rute de Héropc offre quelqtlC-f'1 - 'l iHdéteéiuniu ; les spertalenta nsi applaudi surlont iinu innova-Ji^ii tÿir telle ex CC l lunte .leiricc Vru permise dans l'eut raine me ni de l'toq'te.dir.n. Par une faille interpretaiton de J'art, tous h:s jus de Facteur teagtopie étaient íñesurús el cadencés; mndétucrisol)# Durne5-nilf ht prritoere, □ cuntu sur ta scène en s'écruat :

Arrête 1„. c'ait mon filai

Le public u prouvé par ir» atufa ma lirma que les mtui voirie ri ta spontané-. de la passion valent mieux au théâtre que Ici cmiventiurta do Fécule. *

L'ensemble de Mfmpe laisse heaiMwtip n df^irer; Voltaire, dans celle compilait ton SÍ remoraba ble à Lani d’qprrMí he s’csl p.is cnenre mis Jtu-dcsms des intrigues de comédie qui dépurent Ses .mi-tn 1™-gótlius ; toute Li pitce mule sur un mystore de haiłuirtce invrAtatrffj Idu Me, ri découvert d'une manière pen satisfais un te.

Telle qu'elle r-i , c'est-H-dirc masquée de séduction * enchante-rcÉ-rs, J,-, pièce nonvrlJe a été reçue avec nu ruihuiisissmu qui pastera à la [wnforilé. Le grand raient fiu V 111taii'u Cst de doiiirrè tout h 'u ■■ ■ ■ ¡1- h l’ad mira lion, que Pâii/e nJ.i pad le IrfupS de demander h if .c iinú -Hsúe : avec 6* próciniit don , ce pOëte« rem pi I irndreSW, (le goni fi de chaleur, fera constamment oublier qu’il manque souvent d’irrvcriiion.

On vh après la première rf|i rósen fa tîirti de Vérf^ une ciréon-siauee entièrement nous ri lé au théâtre ; le parterre acmamfa Ifau-teur a grands cris, et ètigca qu'il vïM en ffcMñiW remrtjr le irilmt du rceun naissii iice que -'c* .qirefateifr* von lali rit bri payer. On chercha Inrigteiirp-. Voltaire * qui t ntemfoé ÍC cette fivilton bnf j'ente , fi'éiait cuché pour s'y souslraire; maJ^ , train par One ouvreuse de luyci. il

u Ot.-iw XV.

fut découvert, blotti comme un lapin dé garenne dans un rcco'in dé rmpliiilu'Àirc, On r°r,c l'auteur déniché durts tu loge de la mair-chak de Vidais et n" ^ met en évidente emrr ce Ut du me ci su bru. Taudis que rameur de J/mqie se répand en s.ilafatiôns une voix dit parterre cric : ■ Madame la duchesse de \ ilhtrs, embrassez Vol-* taire...« ^Soudain mide voix répètent cette sorte d’injonction. et Vu ma réel/'1 r st prête de bonde grâce au vœu du' publie. Il y s dix-huit ou vh’gl ans, lorsque Voltaire poussait aux pieds de celle même daine des soupirs malheureux, il eût payé bien cher le baiser qu’il vrntsil de recevoir, l'eTit-il obtenu à titre ufaccoiadc par procuration.;. ! retirés temps, d'autres sentiments ; cette faveur qui jadía eût en-ivre les snis du poète n'a satisfait que son an mur-propre : vingt ans enlèvent bien du pouvoir aux lèvrcsdt la beauté.

depuis fa première représentation de .Wrope on a demandé l'mi-kur dans fous lus théâtres de Paris, à la ñu des pièces lionveHes, toit pour l'applaudir, soit pour le Woncr. llcurciisemeni les auteurs tombés peuvent toujours prévoir l’orage, cl quand fa foudre éclate ils se sont mis par la Cuite i l'abri de scs coups.

Le triomphé que notre brillant trafique vient d'obtenir à la Co-Nédie- Frailearse Lui fera sans doute du b ber une petite Intm ilia lion qui 1'41 précédé. Eloigné de l'Académie française jur la jalousie piiiś-wntc , Voltaire, dans le bul dé fié faire Ouvrir les portés de l'Acn-démie des sciences, a composé les E\pń\^nł^ dt. pifiło^tiihie à fa porfié dé tout (fa mcotiffi , ouvrage qu’il S fait remclire soigneuse fútil t À tous Jes savnàts distingués. Le j nu ma lisie IJesfobiaínM rendit un compte favorable de cene production aussitôt qti\ |lé fut publique ; mais, voulant exhaler dans sou article un peu de aa bile critiqué , il s'en prit au titre du livre í • Parmi les fautes d'im pressou qu’on y rt-» marque, disait-il en terminant, il en est une qu'il faut ¡ibsulu men l u corriger : ainsi, au lieu de lire 4 wm à la riun/s dp foui fa mófate, vjnrï. . mis a La PORTE m fout fanmnifa, u Gettc allusion Au soin que Voltaire a pris de répandre sou ouvrage est su lidiante : ru poète, qui peu [-être est l’homme le fihis vindicatif de Ja Primee quand son orgueil est blessé, ^'oubliera jamais une telle injure, et son ressenti in cm “^'^ ceITc ff^d'^tant plus légitime , qu’il a tiré lïestotilaines dc Bk ectre, oii il avaïi été enfermé pour certain système d'enseignement que cet abbé avait voulu Introduire dans ('éducation dé deux où trois petits garçons titrés.

CHAPITRE XV11L lili.

Mídame de Tournelle et le duc d'A^ènois,—Propositions secrètes de Frédéric H à Louis XV. —- Mtit fs do tel» politique, — Le conseil diplnmaiiqito du canapé, ííiiiioó intelligence A coups dé canon. — Combat dans les eaux do Toulon. Tentative de.tMffas-Eitóiiir í Smart, — Elle échente. — Première campa-Sie dis Lilii* XV. — Su res ¿é Flandre. — Mori héroïque du rn uq ., di cailvauL— Chirlé* do Lorraine paisé' le Rhin.— .‘fa ni Testé du Frédreic If, — L artirMl Atisbo; reDexioni. — Triomphe en tapotes sonnantes, — Louis XV èû met eu' routé pour E ATn ce. — Maladie du mi a M&i. — Keimlfa-emenl du dése^pei/. — ftêHei páreles dé Loma XV — Intrigues pour éhafaer madame (le Ctsèteibroul, — Le ballant dé porte brisé — Le respect lmp brayant. —-Eifl dc< amonts — Origina 4'1 frlrn-avn/ if# fa/mana^A. — ta motk-tie du roi 3 raimh. — L1 «Air CI te peuple; 06 se traîna le c.«n*ill*T — Lo marerb&l de Nmilfea r"i timidemrui un général te Tíntalo. — conduite hien difTéreulu du mnréciuiI de Sine. — Oitep^nfi hèioJquo dans les Alpń. — Le moi d'An-nibçi — Surprise de l'antrqué Vellchi — limaille de Onr. — Rotraitedrei la victoire. — Les cüir.tsacs percées ci les chevaux tués. — Quelques ivnntag s en Allemagne, — La fonuuù m dément. — Maurice de Saxe n rang de Tu-rr-nne ci Candé. — Martagc du Dauphin; r^jouiasancoa. — Foi punique des Anglais ~*-Le naturel revient au galop —Rappel de ma damę de Cbáteauroui. — StfmiVt. — féjùsïès1 séùpçàné. — Essoi de Richelieu pour livrerai! rot la tcaïquiae do Ffavacourt. — La marquises! faifa Hablé.

La' qunirième Périr du rosier de Xcsle que Su Mijesić ait voulu cn'éilFk n’était point un boiiton ; te nońi (te 'fann ru Ite est celui d'im mari bénévole dont fa nouvelle favùrite a réjuidié le motfćś.te marquisat en faveur iliï litre dc ihichfssc.Cé u’ciait pas la préniiere fois que cette (lame céda il a des inclinations ducales t le beau tí jciAæ dut ¿H Aginéis fallait fumér à scs [lieds [’énctiïs (Péri ambûr ańssi vif qu'ingénu, dont fa marquise s'éùivréit a'véc délices. Mats H. de Ri-eh cire u lui fil aisément ¿cm prend ré que cètiè flamme enfantine devait s>óvańótnr coin me un feu follui devant ccllédu roi; madame «Îc Tüiïr-n^lkT plus atabiiiPHW encoré qu’amoureuse, sentit foute la forée fa-de ce faisńnńemćńf, et tt. ^Àgénois, qui s’eu fût pénétré WOréfa èulontîÿrs. reçut l'Ordre du se remiré à I’.innée.

dnc dt nicht'lièu, grifo ï sa qualité de directeur des faitksśćł roya díi¡( avoir la maiń dans fouies les affaires de fa monarchie : au sein du ne mur gâtante1, l'agent lé plus aflenlif Jifa amours du prince est Uni jours 1’hońinlC lu plus puissant. Aussi est-et: à eu sci-gneùrq’te le roi tk PcnsSé s'^t adressé pour mie coin in uń ¡cation d'une limite impingue#. (j^ mutin, le duc vi^ entrer chez Jïiï lé .comte de Rottambmifg, qui hii réfait de fa part dé Frédéric lï un Lilki conçu en ceś fermés : » JM ^^ le éomr^ dé Roiiambûiii'g d’t/nê com-» Ittissinri pé'nr VOUS, èt jń é¿ilí prié de prendre cu olla 11 ce îi tout ce » qu'il vous dita dc nia p»rL $ ■— « Mc voila prêt à" vous ¿couler,

a mortsîuiir le côinti\ b dit lu favori après avoir In. ;.      '     , ;’-

pril alors b Richelieu que Sa Majc^é Pnii-sicmic sabali a n'çti pu 1-Vnir limiter que si, conTormrmeni ¡mt pmjrrs an. :T-, -mur 1, u i' ."* çne <te UM, te rôt Si- pOrl-.it en Fi.nuire a ta téir de sa principal s armée, le prince Chitrk.i devait, nvèe 1rs forces îéhpns.inieS qu’il çrmi-mandaiI, passer le Rhin Cl pénétrer en Alsace. " (fa, if es; nu mojen n de parer ce coup, continna te di^lorftnte affeiimíiíf, ^.nu détourer h éh rien les projets du roi de Frańcc+ct e'esl eè Moyen qu'c je viens 11 VÓUS offrir. Dès qué le prince Chartes aura passé te Rhin, lé roi v mon martre eiilréra en Buh me. Cl produira ainsi uní diversión « aussi puissante qu'inattendue. Mais, ajouta loin de Suite rtoilam-« bourg* vfa Majesté Prussienne ntet àné ćbótlitioń ííü trillé qu i lle » m'a chargé de proposer, c’est qu'il sera coriclti entre Ri dém uic-b ntrques, vous <T mot, sans que vos ministres actuels en aient con-h naissance. «

M. de Ricliclreu fol enchanté de irouver î’occasmh d’a^aiblir le crédit dr M.M. d'A recuson* ( ministre de ta giterré; 4c Ihiisiem, ministre des ailhirus étrangères. Cl de Alaitrepas, ininhlru (k la itutrïnc, fonciionnaires dont le grítate ascendant UC pbuéàîl Citd rcr ui'i'C lu légèreté de conduite et de verá d'uiï eourtisan aussi su per lit-tel. Fr¿-tléric U nfavaii pas, de Sou tute, îuicrd t ir eus hoinniés d'Etat la connaissance de son ouverture sans un mol if intéressé, comme fa conduite qu'il se proposait de tenir. En effet, l’offre d'entrer en Hohéme pétulant-la marche du Chartes vers nos frontières riait a^ t-renient l'effet d'une prévision qui se rapportait foui entière à l'intérêt particulier de la PruśsC. Cette puissance, par le traite de Bresinq, avait conclu une alUauéé détensivè avhć I- tcini de îlôiigiif!! mata celle-ci, soutenue depuis prir lrAm¡léteinte* pur la Silrdaijpie, par fa Sute, par la Hollande, a Lit PII Alleinagné des prOgir?. inquiéte ni s pour Frédéric t tôt OU lard il peut avoir foui à craindre de |a pari lie Marie-Titerêse* qui, en lui cédmit lu Silésie, a subi la loi d'uné i ru pu rieuse niécssiié, 1 fa ts tvr te àfhniiibii, le nimias, pir prns'.ien doit naturellement renouer ses en gage mente avec la ćóur dé Veisailléi et C'est agir.Cn habile politique qiié de revenir a nous an Jimun-nl ok notre propre danger peut prêter à TintenU de ce príore mute l'apparence du dénouement* Ûné fois que la Prusse sm.i tifo à notre causée nom devrais d’autant plu» volontiers servir là sienne, qu’en attaquant Frédéric Marie- l tterèsu ne paraîtra combattre que notre allié, et qu'il sera juste de secourir celui qui no US aura secourus. Or Sa Majesté Prussienne a pensé avec raison que si un ici projet était soumis à des diplomates habitués à prévoir de loin les résultats, Itavan-1.117 p« nuhr.ir. ¡niitrr;ii L ktif si-riiblrr trop incertain pour justifier les obligatioiis Tutiirés qu'il iiu[Młścyail. dur la Huhcitu! fut déjà conquise: sans que les affaires de Marie-Thérèse en Mcnt beaucoiip srmiïci i. rt ríen n'assure que le prince Chartes serait rappelé îles bords du Rhin par une nouvelle occupation du ce royaume lorsqu'une marche per-sévéï iiuie vers le centre de là France rendrai! fa position de Louis XV bien autrement dangereuse que celle de la ruine de Hongrie, Si, à l'appui de ces cnn sidérai ions, on se rappelle les calamites que l’arinfo française eut à souffrir, en 17 11 et 11-12, au cceiir des Etats autrichiens, ou concevra que Frédéric ail voulu cacher au conseil Ji tuiiïs XV un traité dont U* ministres de ce dernier eussent bientô aperçu le colé desav.iu tagem.

fl ii'j avait point à craindre ces réflexions contraires de lu part d'un monarque dont l’esprit est peu exercé «ux a aires, et que ne pourrait éclairer un favori qui né fit jamais de diplomatie que par l’i ntrémisc de ses secrétaires : Richelieu ńe tait que séduire tes femmes et se battre.

Cet ambassadeur de boudoir courut h Choïsy en quittant M. de Rottambourg. Le roi, alors dans toute l'effervescence de sa passion pour madame de CMteaurouiT ne songeait encore qu'à jouir du bénéfice de ta convention conclue avec elle; il ue s'occupait guère dé la condition martiale que cette dame lui avait faite : fa gloire du monarque était loin de l'esprit dit tendre Louis. Kjchtltcu se rumlit cependant à l’appartement où les amants étaient renfermés : en lionimc prudent, il eut ta précaution de tourner plusieurs fois la clef dans h serrure avant d'ouvrir; mais enfin il entra. Janiak, il fam en convenir, entrevue diplomatique ne tétait présentée [ilus mal à propos, et Sa Majesté demanda sèchement au duc ce qu’ii voûtait.

■ Sire, lui dit le favori, je prie Votre Majesté de m’excuser, mais j'ai à l'entretenir d'une affaire d'Etai pressante.

— D’une affaire d'Etat, vous, monsieur de Richelieu? dit en riant la duchesse du CliMcauroux.

— Oui, madame, répondit le courtisan, et je vous en demande bien pardo à en ce moment.

. — Enfin, reprit le monarque en fronçant un peo le sourcil, de quoi s'agiùjii                           „ . j ,

— Voici une lettre de Sa Majesté le roi de Prusse, poursuivit I* duc, et je ne doute p^ qu'elle ne soit relative à unit communication qui m'i été faite par AL de Rottainbourg,

— Qu’en pensui-vous, madame? dit Louis XV après avoir ht et en passant fa lu tire à la duchesse,

— Mais, xîfe, répciidii-çilc, je no vois nui j[iuouvèuient h accepter les offres de Frédéric LL

— Voyons, raîsontions-en Tin peu, » continua le roi en se levant.

El le conseil s’ouvrit sut le contenu de la dépêche entre le galant Louis, s» maîtresse et son... complaisant-

— Certainement vire, avec la franchise de,..

— I a franchise de cour, interrompit madame de Chateauroux.

-—Ce nV-t pas de cette expression que je voulais me servir pour faire comprendre an roi qu’en fait de politique la franchise c’est i'in-térit; or, Sa Majesté Prussienne cet pour le moment intéressée à seconder la France*

— Pour Le moment, répéta Louis XV.

— Oui, sire, et c’est tout ce qu’il faut voir dans les relations di-plo ma tiques, où l’on ne doit engager l’avenir qu’avec*..

— Qu’avec réserve, interrompit à son tour le roi.

— Ce n'esi pas assez, sire, cl je cherchais un moyen décent d’avouer i Votre Majesté qu’on ne doit engager l’avenir qu’avec une sorte de perfidie.

— Ali ! que dites-vous là, monsieur le duc? s’écria la favorite*.. — Calmez-vous, madame; ceci ne s’applique qu’à la diplomatie. — Eh bien, monsieur, dit Louis XV, allez en avant et travaillez d’après le plan du roi de Prusse.

— Je suis prêt obéira Voire Majesté, dit respectueusement le duc; ; r-. il s’agît d'un traité, et je craindrais d’avoir trop peu P liahiInde des affaires pour en discuter sim] les conditions.

— Oui., dans de telles conclusions, ajouta la duchesse, monsieur le duc a raison de se délier de scs propres forces.

— Voilà, reprit Richelieu d’un air piqué, un témoignage du vif intérêt que madame la duchesse prend aux affaires de l’Etat; car elle » daigné m’accorder toute sa confiance quand il était question de conclure un traité qui la concernait elle-même.

— C’est que vous étiez alors sur votre terrain, répondit la favorite aans se déconcerter...

— Sans doute, répliqua le duc en jetant sur la duchesse un coup d’ir-iJ malin , je m’occupais d’un sujet intimement connu de moi. »

Devant u h homme moins a mou ceux que Louis XV, le dernier mot du premier gentilhomme de la chambre eût été un trait «mglaul; mais il échappa à Sa Majesté, qui reprit :

— Non, sire*

— Et qui croyez-vous donc que je doive vous adjoindre?

— Je proposerai à Votre Majesté le maréchal de Nouilles et le cardinal de Tencin.

— A la bonne heure, dit le roi en sic rejetant «or une oticmanc avec in us les lignes de rcumii, allez leur pj der de ma part, ci voyez zi l’on en vuud.ru en Prusse. >

Richelieu, voyant que, malgré l'importance du sujet, la conversation obsédait depuis longtemps Louis, se hita de sortir, et Sa Majesté ri prit sans doute l’entretien, bien autrement sérient, interrompu par ra/rivéc du diplomate importun. J’ajouterai, moi qui dois voir la véritable importance là oh elle est, que Frédéric il accepta les né-g:<i étalions proposées par Richelieu* et qu’un truité fut conclu aussi promptement que secrètement avec ce monarque du Nord sur les basés qu’il avait lui-rué me assises.

C’est un vrai phénomène politique que la bonne iiilclligcnee prétendue qui règne entre la France et la Grande-Bretagne; bonne intelligence sous lu tupiré de laquelle fui livrée l’an dernier ta sali-phnie bataille de Dettingne, où le roi d’Angleterre commandait en personne; bonne intelligence qui n’cmpéche pas les Anglais d’insul-ter depuis deux ans les eûtes de Provence asee une flotte de cin— qmniic dénie voiles, ci de tenir bloquée dans le port de Toulon une escadre chignole de seize vaisseaux de ligne qui s’y est réfugiée après avoir je té des troupes en Italie. LouisXIV n'aurail point souffert longtemps une paix aussi dérisoire; las enfin de la supporter, le roi, t’avisant un peu tard d’une légitime indignation, fit armer an commencement de février, dans le même port de l'oulon, ipmtorze ^;-seatis de ligne, quatorze frégales ci trois brûlots, dont le marquis de Court,Houicuant général des armées navales, eut le commandement* Qui officier, d’un talent distingué, reçut l'ordre de combiner ses forces Ivl>c celles de l'amiral don Joseph Navarro, alors bloqué à Toulon, et d’attaquer l'amiral anglais Mathéus, qui croisait dans ccs parages, s’il ł’apposait an passage de l’escadre alliée.

L,’opposition ne manqua pas d'avoir lieu, ci 1c combat s’engagea le 20 lévrier entre ta Huile combinée, forte de vingt-six vaisseaux et quatorze frégates, et celle de Georges H, composée, comme je l’ai dil, d’environ cinquante deux voiles. Malgré colle inégalité de forces, ta journée fut glorieuse pour les armes de Louis XV ci Je Philippe V : si le succès du combat resta indécis, l« avantagea ultérieurs tu^le furent ¡ras; car non-seulement l'escadre franco-espagnole sortit, i-ns lea Anglais, forcés de faire radouber tous leurs vais-geaux à Malmu, ne purent empêcher MM. de Court et de Navarro de porter en Italie des provisions de bouche dont Patentée espagnole avait le plus grand besoin.

Cene erpêdilmD était la premiare conséquence de la déLernr "to

llón prise par Louis XX de déclarer la guerre à l’Angleterre et à la reine de Hongrie; en effet, le double manifeste suivit de près. Le roi des Deux Sicilcs, brisant enfin les entraves qu’il avait reçues en 1143 de la Grande-Bretagne, se déclara dans le même temps contre elle et contre La maison d'Autriche, dont les troupes menaçaient su* Etau*

Cependant Louis XV méditait, dans le plus grand secret, une entreprise dont le succès pouvait porter la guerre au sein même de l’Angleterre et réveiller dans m: pays les dissensions civiles, plus fatales aux nations que toutes b1-, inimitiés étrangères. Le roi avait fait venir mystérieusement de Rome, oit il vivait dans la religion cl l'oubli des grandeurs, le prince Charles-Edouard, dernier rejeton des Stuarts. Sa Majesté, en réveillant l’ambition assoupie de cc fils du prétendant, Lui avait montré comme une occasion favorable pour faire une descente en Angleterre le moment où les troupes anglais» étalmt dispersées en Allemagne et dans leu Pii)S-Bas, tandis que les forces navales de Georges II se trouvaient disséminées, sur toutes les mera. « Prince, avait ajouté Sa Majesté,je puis, à l’instantoùjevoua > parle, réunir une flotte plus nómbrense que celle qu’il sera permis » aux Anglais de m'opposer; un corps de troupes considérable s'a-u vanee vers Dunkerque sous les ordres du comte de Saxe, l’un de » mes meilleurs généraux; des bâtiments de transport attendent » l’armée : vous seul manquiez à l’expédition projetée pour ta ren-» dre décisive cl vous mettre il tnême d’en recueillir le fruit; j'ai » cru devoir vous faire appeler. Voyez si vous voulez profiler de cette * occasion , la dernière peut-être qui vous sera offerte pour ressaisir u le sceptre de votre père. *

Charles-Edouard, prince doué d’un caractère noble et courageux, répondit an rot que tant qu’il resterait un Stuart, son devoir serait de tenter de reconquérir l’héritage dont cette maison fut injustement dessaisie, cl qu'il remerciait Sa .Majesté de lui offrir le moyen d’ao quitter pour son compte celte dette de l'honneur.

V ingt-síi vaisseaux de ligne, portant vingt-quatre mille hommes de débarquement, appareil 1ère ni à Brest avec une diligence peu commune; le coin te de Roquefeuil, qui en eut le commandement, les conduisit dans la Manche, sans qu’aucune escadre anglaise pût s’opposer à ce mouvement. L’armée royale forma trois divisions ; la première cingla vers les eûtes de Kent, la seconde se plaça cuire Boulogne et Gâtais, lu troisième se lint à la hauteur de Dunkerque* Le comte de Saie montait le vaisseau amiral. Au moment dit départ les troupes apprirent que le fils du prétendant était sur ce même vaisseau à l'apparition du pavillon royal que Charles-Edouard fit arborer.

Stuart vit pour lu première fois m patrie ; mais, hélas! elle UC lui apparut que dans Un hmHain nuageux : de cc point même souilla bientôt une tempête inhospitalière qui l'en éloigna. Cette fois encore les vents protecteurs de la maison de Hanovre semblèrent, de leur haleine puissante, repousser la destinée aventureuse den entants de Jacques 11. Rejeté sur les côtes de France, M. de Boquefeuil tenta plusieurs fuis pur des manœuvres habiles de vaincre la résistance des éléments; mata h:« vents, toujours contraires, le repoussèrent constamment vers lu rive française. Forcé de perd re du temps, cc marin laissa malgré lui aux Anglais celui d’armer tout ce qui se trouvait dans jours port# de bâtiments capables de porter du cuton; ils appelèrent sur leurs côtes des milices, des bourgeois, des paysans en armes: une invasion devint impossible. Il fallut débarquer les troupes; le comte du Saxe, à qui l’on promit le bâton de maréchal, les conduisît en Flandre, et Charles-Edouard revint à Paris attendre: un nouveau sourire de lu fortune*

Les dispositions maritimes que suivit un si triste résultat n’avaient point empêché les armements de terre : Louis, ceint du baudrier pat les belles mains de madame de Chateauroux, se disposait à marche* en Flandre a la tète d’une armée puissante destinée à soumettre U Hollande, qui se déclarait ouvertement pour Ma rie-Thérèse. Une sec conde armée se réunissait en Alsace sous les ordres du maréchal di Coigby» afin de protéger cette province contre l'invasion préaurnéi, du ponce Charité de Lorraine. Enfin le prince de Conti condoisait en Italie un corps de vingt mille ho.....ics, dont les opérations devinent se combiner avec celles de l’infant don Philippe.

Le roi avait rejoint son armée à l’abbaye de Cesoin, après avoir visité les principales places du Nord; il allait passer en revue cent mille hommes rangés en bataille daim une vaste plaine où cctU! ligne s’étendait à perte de vue, lorsqu’on lui annonça M. de Wasnar, nm-hassadeur dés Etats Généraux, n Montra a cheval. et suivez-moi, * lui dit le roi, qui partait au galop. L’Hollandais fit de profondes réflexions à la vue du corps imposant dont Sa Majesté le forçait d'ad-mirer la belle terme et les dispositions martiales. U vit avec une sorte d’effroi une réserve de quarante mille hommes à Ja tète de laquelle se trouvait Je comte de Saxe, officier d’une valeur et d'une habileté renommées. Le diplomate républicain se fit aussi une terrible idée du ravage nue porterait dans les rangs hollandais "t,c artillerie composée de cent pièces de canon, qui ne cessa de tirer penda rt toute la revue* Bref, l'envoyé des Etais Généraux, auquel ses instructions prescrivaient d'engager Je* négociation*' *^c prudence,

i:vre méi :.lj ■ zi ', :" crut pouvoir mieux faire quo d’annoncer au rûi que le cabinet de la Haye était prêt à licencier les troupes qu’il devait joindre .'i celles de J’Angleterre, si Ma Majesté consentait à suspendre su marche vers la Hollande.

I/am baladeur n^htint point de réponse définitive; il vit en con-tmire Ja. formidable armée commencer son mouvement, et fut témoin de lu PrJ$c de Court rai et de Menm. Poursuivant sa conquête avec rapidité, Louis xv mit le siège devant Ypres. Là sc reproduisit un ^ depuis longtemps étranger aux fastes militaires . le prince de Clermont, abbé de Saint-Germain des Prés, couvert d'une; cuirasse et portant une lourde épée, dirigeait les principales attaques des as-HtgeanK Hien de mieux; le noble métier des armes n’est point incompatible avec l'esprit du sacerdoce, lorsque le prêtre combat pour sa patrie et son roi; il n’y a que Les hostilités suscitées par rîniolé-ratice et tkmbii ion religieuse qui dérogent à la morale de l'Evangile, Du reste. Clément Xll avait accordé au prince de Clermont la permission de combattre a la tête des armées : « L'état ecclésiastique, » lui avait-il écrit, doit être subordonné à celui de la guerre dans le » petit-fils du grand Coudé. » Ypres capitula apres vingt jours de ’^iïc[ le roi y perdit un brave serviteur, le marquis de Beauvau, łoi, blessé mortel Pmcnt, dit aux grenadier» de Bourbonnais et de .oyaJ-Comtois, qu’il menait à l’assaut : « Mes amis, ne vous arrêter * pas pour moi, les pionniers vont m’enterrer; vous, continuer de * u rare ber a Te mie mi. » Pendant que nos troupes eu traient dans Y près, te duC jc Bougera s'emparait du Kenaque, et l’abbé de Saint-Ceriaahb poussait «veu vigueur le siège de Eumes^ Le comte de Saie a^ait pris une position telle, qu’il couvrait toutes les opérations des divers assn-ijeants, sans que ni Jes Anglais ni les Autrichiens, postés vers Bruxelles, pussent arrêter le succès des arme» du roi.

'dais ce que n’avaient pu faire les armées de Georges et de Maric-Thérèse opposées à celle du roi, une puissante diversion sur le Rhin le Ht ; Sa Majesté apprit, au milieu de sa marche triomphante, que le prince Charles de Lorraine venait de passer ce fleuve .1 Spire ù la tête tic quatre - v ugt mille homme» H d'envahir l'Alsace. Ou riitri-bue au Bavarois Sechendorf Ja réussite de cette invasion, ce général n ayant su profiter ni de l’avantage du terrain, ni des nombreux ren-or s qu j] avait reçus, ni de l’ardeur des troupes, pour fermer Je passage ąu prince (.liarle». Quoi qu'il en soit, au moment où j'écris, fies partis autrichiens, obéissant au parlttitn Trcnk, qui □ remplacé if farouche M on tael , dont ¡J égale ta férocité, tćjkijnient JVp.Jii varm-jusqu'en Lorraine»,. Le roi Stanislas a quitté Lunéville. Mats 011 sait que depuis les premiers mois de l'année la France, par nue alliance avec la Prusse, demeurée secrète jusqu'à ce jour, se prépare à opposer a la diversion entreprise en Alsace une contre-diversion dirigée vers le cœur de» Etats de Marie-Thé dise, En effet un manifeste de Fré-dcric 11 annonce en ce moment à l'Europe qu’il h été condu à Paris eta Francfort un traité entre le roi de France, l'empereur Charles VU, le roi de Prusse, l'électeur palatin et la régence de H esse-Casse l, pour contraindre la reine de Hongrie à reconnaître Charles-Albert entume dicï de l'Empire, et a lui restituer scs Etats héréditaires- Ha Majesté Prussienne dit expressément rt que sa qualité d’électeur de J‘Lui pire • lui fait un devoir de donner des troupes ■militaires à l’empereur * méconnu, dépossédé, combattu par l.i reine de Hongrie, ait mépris » de {'unanimité des suffrages qui lui ont décerné la couronne impé-■ riale. » En conséquence de ce manifeste, Frédéric marche sur fa Bohème avec quatre-vingt mille hommes , tandis que vingt mille occupent la Moravie.

Malgré l'importance des événements militaires, les politiques du café de la Régence trouvent le temps de deviser longuement sur le ^fo^re11 Angleterre de l'amiral Anson , qui rentra dans sa patrie le ł juin, après avoir fai; le tour du monde, voyage qu'aucun marin moderne n'avait encore achevé. Je dis aucun marin moderne, car il me parait d’unç singulière légèreté de Considérer comme des entreprises on des découvertes nouvelles ce qui nous semble n’avoir jamais en tien , parce que nous avons perdu la trace de ce qui fut entrepris ou découvert il y a quelques milliers d'années. Non, après h longue vie de l’espèce humaine attestée par tant de ténioi-Snages, il ne peut y avoir que dus connaissances rcHotœe^ei : tant de (iénéra lions ne sc sont pas succédé sur notre globe sans avoir atteint l/M^gré de l'intelligente qui fut donnée à l'homme. Dès longtemps y uc put rien rester d'inconnu à ce chef-d’œuvre de la création; tout "' ypnnut reperdu, oublié, englouti, comme diverses races animées

.X^bUiyes, par les révolutions de la nature. Regardons notre es-P1 ^."''^Wcnte comme reconquérant par intervalles., dans ta suite ('^ ^'C "^ ’ ce que nos pères ignorèrent, mais ce que leurs pères avaten^ su, Comment expliquer autrement celte civilisa lion, si om-éoriuc a ^ bíHrc, trouvée dans l'empire de Montézuma, lûrsdc la découverte 1 11 Mexique ? |>e qui ces Américains, séparés du reste de la nTre par h: vaste Océan, le liaient-il s des arts, des lois et même des < ..enees, comparables j^uj tant je rapports aux institutions de ce

■te nous appehnii lc! vieux continent? Enfin quelle main enfouit uux sources de! (jln^dcs méctalUes romaines, que les premiera voyageurs modernes qui parvinrent dans ces contrées sauvages y décou-^rirtiAl, à leur indicible surprise ? Et, si l'un jette les yeux sur la carte

au point où le nord de l’Asie fest séparé de l'Amérique scoimtrto-nale que par un détroit de quelques lieues; ti l’on considère le rapport dos physionomies^11 r l’cuiu cl l'autre rive; si l'un remarque l’identité des animaux fossiles trouvés dans les deux parties du monde que divise ce filet d'eau glacée, tout ne porte-t-il pas à croire qu'une íCCOUSSe violente ouvrit un passage i l.i mer au milieu des ierres, et forma ainsi deux continents en quelques heures, en quelques instan 15 peut-être ?... Oui, tel put être le sort des habitants de ces régions h y per boré en nos, que, com|:: trioles, amis parem», i ; furent tout à coup séparés pour jamais et pour jamais éln ug rrs. Md voilà bien loin de l'amiral Anson ; j'y reviens pour dire que eut cfh-cierfit son entrée à Londres chargé de dépouilles españoles crm. pii set au Pérou ; trente-deux chariots remplis d'or et d'argent marchaient devant lui : c'était un triomphe d'uue réalité palpable; aussi George» H éleva-t-il le triomphateur ¿1 la dignité de pair du Toyaunie,

Les Anglais ne sont pas aussi heureux dans les mers d'Europe que dans Celles d’Amérique : après avoir réparé leurs vai <p;i uX si mal-trai tés près de Toulon , leur Hotte a reparu dans la Mû diler rmée; mais ils n'ont encore osé tenter aucune entreprise, quoique l’escadre que nous entretenons dans ces parages soit inférieure ■ ri force » celle de l'Angleterre. Au commencement de juillet, une floue nombreuse, sortie de Spithcad mus le commandement de sir B.iklirz, avait ordre d'attaquer la division de Brest, commandée par le comte de Htscham-bauit ; mais l’armée ennemie, dispersée par ta tempête dans ht golfe de Biscaye, a dû rentrer bientôt à Plymouth dans lu plus grand désordre ; le vaisseau la Viçlmre^ monté par ramiral, avait été submergé-

Cependant Louis XV, informé de l'invasion de J’Ahuicc , a su .-pendu ses conquête» pour courir au secours de cette province. Ajoutons que le maréchal de Coigny, campé près de Veiwrmbourg, voyant dix mille Autrichiens maîtres de cette plate et des lignes qui la bordent, a conçu et exécuté le projet de traverser les lignes en ne ni íes pour rétablir scs relations avec la France, coupées par J "armée de Charles, Tout à coupcet intrépide général marche sur \ ć-jsscnihmn-jT, où les troupes atitrïehienucs n'ont pas encore eu le temps de s'affermir; il attaque simultanément la ville et les lignes: on su bat sur les places, dans les rues, dans les maisons et jusqu’au pied des autels; le sang dus Allemands ut des Français se mêle dans les ruisseaux , le pavé est couvert de morts et de mourants. Les marquis de Clermont-Tonnerre et de Montai, ainsi que le comté dc Mori igné, tirent des prodi^ca u^ vMnur clans cello terrible journée , où la victoire nous resta, Y cEsse ru bourg cl sc» lignes furent reprises, mais pour un tno— ment: toute l’armée de Charles tomba dès Je hiuiciimin sur h-, bras du maréchal de Coïuny..... il fallut hiir.,+ I, Kous ne E iss.i ith-n daim celte position si chèrement disputée que des cadavres mutilés et Je sang dont hi terre était imprégnée.

Louis XV, revenu à Dunkerque, partit de ce point dans les derniers jours de juillet h la tète de vingt-six bataillons et trente-trois escadrons ; le rendez-vous général était à Metz. Sa Majesté laissait aux Pays-Bas le comte du Saxe avec environ quarante mille hommes, opposés à plus de soixante et dix mille Anglais ou Autrichiens, Et cependant Je brave Maurice dit ;i Louis XY en le quittant : * Sire, * fat déjà mesuré l’élendue de ma tâche; non-seulemcnl je dois cm-• pêcher L'ennemi de rien tenter contre moi, mais encore il faut que i» je conserve le pays conquis par Votre Majesté... Sire „ j'espère y 5 réussir. » Le roi partit pénétré de confiance: il savait que le comte de Saxe était homme à lui tenir parole. Sa Majesté se dirigea rapidement vers le pays messin, par Saint-Quentin, Laon et Reims, précédé partom du maréchal de Koaillcs, tandis que le duc d'Harcourt gardait les gorges de Phalsbourg,

On avait appris A Paris que l’armée qui se portail vers Metz , et dont le ml venait d'augmenter les talions et ta paye, montrait le plus ardent enthousiasme ; d'un autre colé, fon savait que le comte de Sue, campé sous Court ray , paralysait toutes les opérations du l’ennemi, et lui coupait souvent les vivres. En lin les Parisiens étaient informés qu’un envoyé du roi de Prusse, M. de Schmcltau, avait assuré à Louis XV que le mouvement projeté sur la Bohème Cl U Moravie s'exécutai t a veo un plein succès.

J oui à coup une nouvelle affreuse relmtil, au milieu de ta nuit’, dans la capitale, comme un tocsin sinistre,.» Réveillée en sursaut, j'entends sous mes croisées ce cri qui me glace <l'effroi : Le reí sa meurt... fe roí esf morí... Je cours presque nue à la croisée, je I'üih vre, et îles sanglots parviennent de toutes parts à mon oreille... L’u bruit confus de chevaux, de carrosses ut de piétons se mêle à res signes du douleur. Des flambeaux se croisent rapidement dans l'obscr^ rilé; des seigneurs dont la voix m'est connue passent à pied sex mon balcon- Ils courent, disent-ils, chcx le comte de LS.iim-EloreutL qui dirige les affaires intérieures en l'absence du roi, et qui reçoit k chaque instant des dépêches de Metz,., Toutes les cloches appelai par un tintement lugubre aux prières des quarante heures, qui coin-, menceni cotte nuit môme.,. Je vois d’ici trente églises paro'shaks ou de eomniuinmtés s'éclairer successivement : fit luiiüérc des CiergC\ me parvient nuancée diversement à travers les vitraux Coloriés, cl j’entends les chants pieux accentués ici par la voix cassée du prètr* sexagénaire, là par Ikwaae doux et claie ^ ’ Alinea religieuses.

Le sommeil a fui sans retour de nu paupière ; l'aurore, que je n’ai pas suvdi|mis que mes imiu ne s'écoiilr ni plus au sein des plu¡sirs, me trouve .ni pied de mou prie-Dieu; j’adresse nu ciel desvxciti pour un pri nue qui mérite d’itrc aime, qui peul mvriier d’ûfc chéri cl dont la mûri tiqua replonge mil dans tous les malheurs i libérenla au régne de J‘inexpérience, mais surtout aux inu-jgucs des nouvelles créatu res.

Mon mari vient de rentrer; il a vu M. de Saint Florcniin.». Le roi est à la dernière cMlimilí- Voici des détails, Louis; X^ fol jIU-qué le 6 août d'une lièvre putride qui dûs le 14 presen luit Je ca-Caeterc le plus alarmant. A l'an moins le moral de Sa Majesté résista <k:ha ces premiers nmiiu'uls ait', atteinte,1; de h maladie. Ce prince demandait à civique Hislu.nl a M. d'Àr^eUAOU, nilu tatrę de la guerre, lies nouvelles de l'urinée du Rhin. dont M. de Nmiiileg avait pris le ermimandtiueiii Dans la nulinée du i ï. ce secrétaire d'Etat priait Sa Majesté de signer i n ordre imut Le marédtal : a Manduz-lui tut «nuire, dit rilH.'trc malade après avoir figue, que le grand Coudé v g;qjmi ta baiatlk-deRnuroi cinq purs après la mon de Louis XHL » Mais lu ferme lé de ta ratière que ce mot auuoMçail ne tarda pus de le driueniir : chez Louis XV , le ualnrel c'esl la fjibte-.se»

Ce monarque avait voulu pousser F imitai ion de sou aïeul jusqu'au pmitl de jiimdre u favorite au bagage de son urinée : madame de ChàIcauroux aval 1 accompa né le rui en Flandre; su sœur, madame de Laiirigiuiis, était ans-i dti Voyage, el lonle-, ten deux suivirent Sa AJajesté U M' 'I- .Lui dit ailleurs que la duchesse, Juin d'inspirer bu roi une conduite tdlè mince, avait fuit jaillir de sa flamme aiuuurtuse ht première chincHr du bc¡IU feu du lu gloire ; peut être que salis les Conseils de celle du me Louis u'cùl jan mis paru à la tete de ses ar-Iiićls. Mais si ui.ul.ime de CbâtCii oroux comptait a la cour beaucoup de puriisaus, se;, cmii iuis ii'rn-.icni pan moins nombreux. Ces derniers pei.sèri iit que lu niul-ulie du roi, le repentir, qui dans les âmes fai-LIr* nuil toujours du danger, lu crajule de la mort, lu Membre perspective dcfeDler, seraient autant d’aux liairesqui tesaideraient n perdre lu duchesse- Ce parti avait à Metz pour organe» Le duc de I ¡oui fl un, grand clin ni bd la H ; le duc de la Huche foi ica nid, grand mai Ire de la gante-robe; l'abbé de I hz-JjiiKS, évêque de Soteson*. premier uu-monter, cl le jeune duc de Chartres» Ce fol, coin me un le pense bi cil, le prdre qui se ch argua de faire parler te ciel pour ta vanner une in-Crigiie de la terre, i l, qui pis est. une iiUii|;u< de cour. Quand le roi ®C Tul confessé, le prélat dite tara qu'il lie pouvait absoudre ce p ri litre qu'il n’rûi préalablement demandé pardon à Dieu du scandale qu’il ftviil donné el qu'il n’fúl chassé madame de CiillcaurûUX. Louis À V pleura cl ne répondu rico alors. Lr duc de Chartres. en sa qualité de prince du vain;, ummnr-i qu'il sc rhinu'euil Je v¡nkT un nu avec la furète couvre bte , .¿qu'il ni le quitterait p« qu’il lient prn-lï&ncé le renvoi lie sa ma il russe. Lu Cnrisi'q u ençe t Son Artice se dirigea ver» U'ppii rte ment de Su Ahjrsié ; tuai» te duc de Riehmieu, pfùvmuj . en avait fait fermer la porte et s’était posté en dehors, ai-lendjui i te privée du prince» Celui-ci ne tarda pas.

« Votre Altesse Royale ne peut entrer, dit respectueusement le premier gentilhomme ,Il te chambre.

__ Qui dune s’y opposera ?

__ àèui. puoiihcigimur ( ri Votre Altesse Royale ne m’en disputera pas te draiL Sans doute les grandes et peines eut reçu vous mm ac-quises ; mais il ne s’agit point ici de pcrémùtajl, c'est la convenance qui (kit lui»                                    .    . * i ,

__ Précisément¡ et c’est dsnl l'inkrèt de la convenance que je dois en | retenir lu r«i.

— Jp entináis votre projet, mon seigneur, ri jo sms surfis que 'vont songiem ii faire une scène à Sa Majesté dans la situation où elle sc trouve»

— Bon , bon .je ne suis pas surpris de votre opposition : il est tout simple que te nia..,,... du roí Mmlienne ^a p,™ Et te prince voulut déranger le due, qui barrait le passage.

__ Monsieur, vous uc pisserez pas! s’écria te duc en Lravcmitt son épée sur la perle,

__Quoi! répondit M. de Chartres eu éoumapl de rage, nu valet tel que teî ri-iusera la porte an plut proche parent de Ion maitceL». v J leva sa câline.

— Si vuuï lailus un mouvement, je vous passe mon épée au travers du corps... X'oubliez pas qu'uii vafct de ma nord? ne se laissera ja-nuns frapper par un deseen item de (Liston d’üri&nui. que mon grandi oucie mi plus «Huile fois à ses pieds»

— Insoteuli dil avec la «teintera hircin; te pelH-filt du régent»»» je trouverai IIocmsîdii de le clnïiirr!..» * A ce» mois, le prince, d’un grand coup de pied tur la porte, ru enfoui* l’un des hallan H.

Un Accpurt de l'intérieur; Sun Allume ouïra et parvient Sans oh-•Ucte au lit dll roi.

ii Sire, du grâce, punkiez ne doniesione, dii M, de Chartres en molli r^t’l Rtelirlmii; il i'U inouï qu'il ail prétendu s1 apposer i ce que jo vins»!- mettre iiiliii résped mit pieds du X ulru Majesté.

__ \ oiré ri'spui i e*t ln’V bruyant, inmmienr de Chartres, répondit Le rui ilteine Voix affaiblie. mai» vous ne devez pas avoir bu l.,. Mun-ùeur de Ridr lieu, je vous ordonne du quitter te emir. *

Lu fluc, l*d veuait d'^lic nommé mnbèssadeur en Espagne, perdit

cet emploi ('ruinent, ainsi que h grandeur et la Toison d’or, qui me pouvait'! il manquer d'y être attachées» Après le départ de ce seigneur, la cabale ennemie de madame de ChMu.i u nmx n’enl pas du peine inumidiur : celte dame cul ordre de quitter Meta dans h j^unn'e; madame dc Litu ragua! s partagea sa di-grâcc, Le peuple, toujours c 54 ré me d>us sa fureur1 coin me dans ton pmmir, excité d'ailleurs par Je’purL de Févéque du Soissons, s'anima a tel point contre ces sertir» disgraciées, qu’il tes eût peut-û ire déchirées si M, te maréchal de Brlte-ldc ne leur eût prêté son carrosse pour sortir de la ville.

Le roi, après avoir fait amende honorable publiquement de scs faiblesses, aVail été administré quand le dernier courrier esl parti de Miti; Sa Majesté éteit au plus JUil : tes scènes scandaleuses qui s’élaicut passées au lit du monarque, d;ui$ Piulérèl fort m.d entendu de la rel gimi, avaient aggravé sort émi. El certes il ne dépendra pas des pré lendits dévols du ni eu prince est entouré qu'il ne succombe a une mabdte que la tere* dc sa consülulinii eût surmontée s’il eût été moins prêché, ni ni ns catéchisé, mais soigné avec plus de ména-gcmcnL et de sollicitude»

La consternation régnait à Paris, et gagnait de proche en proche toutes tes provinces» Les boutiques étaient fermées; tes uncrters a band ounateni leur travail ; une /bille oisive cl ait ri siée ci roula il sans but comme sans direction. A chaque ¡uumii on entendait clans tes rues celle demande faite 'l'un ueeuiii attendri : * A-t-ou des nouvelles !■ du roi, espère-t-on sauver S»i Majesté? » Le saint sacrement était exposé dans tonies 1rs églises; le clergé priait nuit et jour aux autels elmigés d’ex-volu, el «bmeidaiils de mille cierges allumés par Panicnir des sujets pour leur souverain. Puini de jcm, point de spectacles ; tes transporte de la gatelé cl la musique des fûtes avaient cessé partout où la fatale nouvelle élu il connue. En un moi, tes pleurs de toute la France confirmaient le Su-"nom de /iim-Aitnè que le peuple de lleta avait donné par acclamation à Louis XV dés le comtuciice-me ni de sa maladie.

Toui h coup lu galop d'un cheval sc fait entendre dans te ma-linéc du O, un courrier élève et agile son d^peau couvert dp rubans; Il approche en s’écriant : Le. fui tut srlultáf Un te suit, GU reiilourE, on le presse, nik Ítimbrasse , on l’enlève de son cheval, on le portu au-ite^nH des tètes jusqn^i l'bétel de ville, cel homme eotilârmé la convalescence de Sa Majesté» A l'instant l'aspect de Paris change : à là démarche teme el grave des habitante qui parcouraient triplement tes mes succède un mouvement itimidtucui» la (unie se pn se sur le parvis des temples, biemûL remplis de fitltics allant rendra qricc b l'Elprnol dti solni de huir roL De tonies parts ce lint 11 S-Sriit desTr fvnrii spontanés. Des I roupie du violons s’uta b lissent daii» les carrefours; le peuple chante, danse, boit «u bruit de ces arches-1res improvisé», tandis que tes maison» sont ornées de drapeaux , de (leurs, de branches d'arbre chargées de leur verte parure. Le suif nulle la ville esl illuminée ; mille pièces d'artifice brillent, pétillent, éclatent, et de nombreuses fn^cs, en sillonnant d'une traed de l'eu l'e^pnee rembruni, s'étevcnl «Lui'» les aíra comme les cris de joie d’im peuple cuivré. « Ah! s’ecriu Louis XV en apprenant ces irunspnii^ * cFaltegrcssii, qu'il est doux d’être aimé ainsi! et quhû-jc fait pour u te mérilerl * La modestie dç ce prince avait raison ¿ mr‘- tes Frau-cüii s'attachent a leur rui par devoir, par te conscience mC ce qu'î] doit faire pour rui ; tepr amour eoiifi uil recompense dans le luaijrç que Dieu leur a donné tout !e hh n qu'il» en ailéndcnL

On a pu, durant ta maladie du roi, juger te peuple ■) ] çourli-$ans iluns cette période d'inquiétude ft de douleur, ou voit dC3 évêque», des pairs, des princes du sapy intriguer scandalguÿçmcjjl h Meta pour ubasscr une favorite, et le choix du sacrifice tejt à dç ppÿ-lendüi scrupules religieux est teHejnrnl imite lirait, qu’il frappe p(¿-cisémenl I* seule personne qui. au milieu de culte foulé morak, ait inspiré an nirmorquc des idées dignes de lui; lu sente qui lui ai| dij rraïudirmetil, et même a’1 risque de fermer tour à coup te brillant# carrière ouverte devant elle, qu’un roi de Lreulc-quairc ans devait marcher h la tête de ses armée»» IVun autre côté, celte tourbe popn-tatrę, celte cunpiik u laquelle d'avide» cuiirtEaux font

Lu La croqpald twaurailp d'bwitiuur»

elle est grave, pieuse, fervente dans son chagrin , ce n*Ht que dans la joie qu'elle se montre expansive, emportée, mais ajpri même le scan-r dule ne déshonore point son délire, on ne I'* point remarqué à P^ri* pendant ces fêles».» H s’était réfugie à ta cour de Metz.

A peine te roi fui-il convalescent qu'il <® disposa h marcher contry le prince Charle» de Lorraine. Ce jjéné ral venait d apprendre l'in va* shm de ta Bobépte Cl de ta Moravie par 1'rt dérjc |J, cl celle pirqnj, stance eut suffi pour le détermine1' F te »lraiie quand B eût pu teul^ de résister aux forces supérieures qui lui ulqicm opptiséus. M^ii^C# mmiveqieiit rëtrpçcqdc Ibl-mèmc présentait du grande» dOheuJlći ¡ renfermé* en A Lace entre le» Bavarois, tes Hcssçi». les troupes p.ila-tjnes cl l’armée royale, couimain.lue par le maréchal dc eipiiilb'», les \mrHhicns ne pouvaient trouver aisément U|^ |SSI1C Ih’ur re-gaipmr le khiu, et l’<u-ctip.ittell des gorges de PhatabouF^ par |e ,„^ récital dłHaeęęurt achevait dç rendre d* p^1^' ^Ç OWc# ^jj-

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nemmml dan^rrctrc. Le* plus faciles rnnibfamsoti* de Ucljqne fiisseiH empêché k rfirfati: dc ¡'mni mi. Mai*, ici pomme à Dciiiiqptc, ] M. de Nmnilrs la issu CLhippçr l’insi^H dfaïsif que sou m'Ilégue maréchal dc Guigny liii Vivait indiqué, cl dm»J i| ne jnmvfai profita liii-inêiiie parce qu'il émit piaipitpaiU on squs-ordre, Upe marche trop irrite des colonnes françaises hjs&i air prince allemand le temps de parvenir au Rhin , à ifaide d'une diversité de iiinumuvres halulcs que IL de ftoailJes ne sut ni prévenir ni contrarier, Charles, arrivé sur Ta rive du fleuve, emprima sa surprise eu vuyuui que les gdndratn un rui avaient négligé ruriiic dp couper les pouls, 4ÍSRP*ÍM4R facile, qui, malgré toute Hmliifeta j^ |iCau-frère de Al.irm-Tlićrńbr, eût rendu suri retour en AHcujatpH! presque iuipns.sihlr. A pci tir si J.ms Celte marche périlleuse Ifarfrć ruganie dus L-m^mis fut sucinte; ils quittèrent |ą France sait* y hú^er lui pijjnn. Le mi dé Prusse, ¡u-foriué de fa fai||c du m^réclpil de Picptilk'*, faute qu'il qtipliffailiTud-maginabta . sc peignit Ipntepienl d’une incurie qui allait lui jeter 8«r 1rs |)i'3S une année qu'il était si facile dé (niHcr pli pièces. Bu effet (Jtai lps n’a va nt;;t à tippcurs iqrcéps Ver* le Ifamibe et l’Elbe, afin rrinquiéiçr Fr&ferfo sur deux punit» à fa fais* Mufo le monarque du bord savait pijct^ que If pprMud de Nûmllps calculer l'emploi du temps ! Prague était prfae et *a gpruisuit, Curie de dit nulle hommes, prison nic re de guerre, ¡mui qup Charlé* dc Locfofaq put rien entre-i prendre contre Le vaimjugijr*

Tandis que les huiles de farinée du B h in répandaient si mal aux brilfams r^ulfal* qpc le roi de Prus* obtenait. en Bohème, le comte, mafolt/iiiuit i)iar'chnl de Saie, jiVfC sigillé mille hommes, cunli-ïiuait du paralyser ep I Janqrc tous s eRurfa de soixante dis mille Anglais, Ajjrfebims op 1 lollamfaisd et, du côlé'de ritMie, l'infant don Philippe et H. de Luqii soutenaient avec éclat l'honneur îles aniich de fa maison de Bnurlmp, Ces detn princes, après avoir passé k Var en avril, chasiùrenl devant mu h?> PiémmBais, qui leur aban-dunnèrent sp^esiiLvcmmd ks clfateüd* d'A^pn-muut, «TU toile, de Mmt, tk Ciiitçl-Wimvq, de Montai ban ci dc \ ilhfr^iche* IL us celle derrière forteresse, pp cul le singulier spmdadc d'nnc foule de ma-teints anglais, ayant à leur tète l'amiral Malherís, cl qui, faisant fa I (pierre sur un théâtre nouveau pour eux, combo (fol en l parmi les sol-d«fa du roi de fîarduigue. du alfaji faire prisonniers ces marins el feur général, lorsqu’ils parvinrent it franchir les remparts avec toute la dextérité de leur profession. Continuant leur marche triomphante au milieu tirs qcn;es étroites<|ps Alpes, les troupes françaisesel espagnoles ne su laissèrent intimider ni par lus roches meik^cAnivs dont leurs ennemis faisaient crouler sur eux d'énormes I|tiaelier*, ni |,.,r les précipices dont l'œil pouvait à peine mesurer fa profondeur, ni Iûr les torrents qui mugissaient aqx pieds de ces hardis conquérants, fa bravaient râlement la dembk ceinture T artillerie placé a entre Jes rqchers de ce dénié homicide, el dont tas dëioualioiis etmiitiues retentissait ni au loin comme « roulement de tonnerre que perpé-|iiC|d lés échos, A Cha;mu-Dauphin, qui s’élève sur un roc presque inaccessible, deux mille Pié mon fais voulurent arrêter l'armée franco-espagnole: r A l'msiut! i’écria le bailli de Givrh— C'est bien dit, » répondit un officier en surtout des rangs; à moi, mes mnisi je mis ■ comment on sa conduit quand nu arrive te premier sur un rempart * escaladé... N Gelait l'intrépide Ghcvert, et déjà vu inmh te di s hràves toupillait la sommet de Pécbcllc aur laquelle il rïiail ôiancé. Nos troupes ufavafani point de et.....us, et evox des ennemis les fou-dro^fem. N "importe! les grenadiers dc Boifait, que leurs chefs. Chévere surtout, excitent de fa voix cl de l'exemple, sautent dans les retfancbcpienls; plusieurs y pénètrent en se glissant dans les umbru-MIW d£ü picots mêmes qui tirent spr eux. Celle alfaque fut un nus-Mure i Je sang des vain pieurs et des vaincus décmibut en filets de pourpre ta long des murai Iles qu’on venait de franchi r ; une mitra il le de Cadavres t» tombait sur les soldais restés au pied du rempart... Aucun PiémOntais n'échappa : Charta*-Emmanuel lui-même allait trouver parmi scs soldats fa mort qu’il cherchait, lorsque des majo s atufas vinrent l’enlever de ce lieu funeste, Mufo ret obstacle si ghnieuse-nient surmonté n’était pas le dernier : à quelque «iJafance de Chêtcan-]faupliici se trouvait un pesage Large smifomeiil de quelque toises, 0t qu'on avait appelé tas Jfomret^s. Cc défilé, ou plutôt ce précipice, offert comme unique issue a nos troupes, était borné de chaque côté par une montagne dont la cime se perdait dans fa nue; de plus, fa rivière de Ëture, viulemmonl détournée de son cours, y faisait mugir us (lois resserrés el blanchissait ta; enfui trois reirandiemenfa cl un Chemin couvert, placés de l'autre côté de l'ob^tade, complétaient un système de défense qui semblait insurmontable, M valeur des a^sail-kiUcût échoué contre tant de difficultés; mois leur hahilelé sut les evitar ¡ pqr upt ni a tus livre regardée comme un Clłpf-d'œuvre de me-liqua, les ifarricadvs lurent tournées^ el te chileau dp Démont, hâta du Pmi pfos foin i(lT m-j rocher isolé au milieu de la mllée de fa iiHire, ^yttii été emporté d'assaut, les français ri les Espagnols dù-boucheri-nt Cn DaeT j/arn]¿.e, pendant si marche aussi longue que meurtri tire, av*i< KUgeri mutes les privations en mime temps que tous les danger*: „ Soldats! s’écria le prince dc Conti en imitant » Annibal, 'oui ¿un foim , vous êtes presque nus; voilà les plaines a du fertile Piémont et d^ fa belle Lombardie, allons couqué^-fa ce p qui vous manque» *

A l’autre extrémité de fa presqu'île italique, le roi des Drux^ Siciles, nyanl réuni sp* croupes it celles du cornlr de Gages, a garanti ms Liais de l'invasion dont !es menaçait l’Autriehfen Lublnvitz. Li eanirNiRne de Rome i^l devenue le théâtre de fa guerre : les soldats de fa France, de i"Espagne et de l'Allemagne hmlcnt, en «fartait! sur celle vieille terre des héros, 1rs os desséché* des guerriers romains, curihaginoil ou gaulois qui reposent sous le gazon. La capitale des Valsquea, Vdlctri, offrit le H soûl le même spcciacfa qu’un vit à Cfumuiiu sous le régne de Louis XIV, l e roi de Naples m te due de àlodêne occupaient fa ville miljqng; ils y dornufeni dans le m.iguih que lubiidc Guu'tti, surfa foi d'uric gurnison nmiibrciisr, lur^qnfan milieu de la umil six mille Autrichiens, ginili's put unv trahison iu-cmiptte. pénétrèrent à petit bruit diiijs Vdlelri après avoir égorg* ta graud’garde tPnnc porte, cl cernèrent silenuictismiiClil la maiamt oii Sa Majesté Sicilienne reposait. Sauvé par le marquis de l'Hôpitat, ambasfiadeur de France, don Curio* court se meure >i fa fale de si 4 irmipes hor* des rempart* contre lesquel* il va marcher. Mais bientôt on lui apprend qu'un régimertl irlandais, les gardes wajloncs et Ers Suisses viennent île reconquérir ta place eu jonchant son pavé d'Autrichiens égorgés, paqrore éclaira le résultat de ce massacre nocturne: dans ueriidin* rues, les monceam de cadavres bouchaient le* porte* de* maki-ms; il fallut enlever ces oljifotlw sanglants p ut que les habitants plissent sortir de chez eux. Lu prince de Lohlnuiiz, qui avait introduit scs AUemand* à Vjtdlctri, n'en vil pas ressortir itn senL.. tous avaient trouvé un tombeau ou une prison dans ces ....... héroïques. Ce généra] sc relira aux pqrU> d£ Rome, le* Espagnols et les Napolitains l’y suivirent; mąjs J lew ruhajip.i en pass.mt < e I i -re fangeux, qui ne r. pjn]h: p|qs le fjeuye «mpt-’ebe que siIfonmi¡eut les riches gafares d'Atqpfa[e rl de Néron. Le peuple unmjiiHihoiuié q :’■ n appelle encore le* Jfom^ms vit du l^t de *e& rempart* défiler les soldats de Lubluvilx; lundi* que ÇfUJ df don Carlo» traversaient en armes ta mélrqmfe du inonde chrcùçi], jrtqitc leur prince bai su il les pie |h du souverain pou Life,

Cependant J'jmpjjrjuMfo piata dc Goni avait fermé à don Philippe ri au prince dcCmüi fa foute du Mifaua^; it bdtań »'mu parer de m Lte forteresse pour ohimrir ta succès vers feqwl il* fa imitant tendre leurs courts. Au moment ntl i|* Si? püéiM^juiH •■ former le riege de celfa clef du pay* de* Lombards, le roi de Sardaigne les allaqua dans leur* ligne* avec di’> force® inférieure*à prll.es qu'ils eniumatittaienl. Mais Charles Luimanuel ne trouva qu'une défaite sous les mu-s de ('oui; ¡I dut abandonner précipitauiiiifqfo Je clmmp de faîtage* y laissant viuq n.in»h l'mjnoiitafo tué* pem.Liq le ¿lomba!. La place, alun dm i uce a cllc-mèum, sc dcrciidit minore irgi* amuajjns 1 eUp allait enfin ouvrir ses purfes. lorsque de* auxiliaires pJmi mfowfobfoh pour ta-, ussié-geapt* que le feu dr* remparts, c*^|4vtJkp dfaiwud*o^s neigea, les eaux dclturdm de ta Siurc, et ensuite up fruid ri ; mreui, obligèrent don FUjlippc el le primee français à Ipvpr le niége et à repayer Je* Aines, vfafoiipqx, mais affaiblis el privée tic midcqi*»

Le prince d? ÓnAí uk*l point auné de Louis XV; 1'dlúígnement qu'jl profesa toujours }mur ta gênante étiquette de* cours, fa pué pris qu'il lit mfosfamimm! tics ma il résous du roí ou de ses fhvnrfa serviles, enfin la franchise d'humeur cl même d'expression que.Sun Altesse ne songea jamais :■ comprimer, l'oul priiłsafumciil desservi dans l'esprit de Sa -Majesté : le roi, à l'exemple de son bisaïeul, veuL qu’on sùil soumis avant tout à sa volonté, quand niémc elle *C manifeste dans une erreur Qu dans un défaut; g uhm h donnée, qn'un fa brave en a cl fa tis qu'il peut paraître ignorer, il le souffre, potion rju'nu le respecte en parafa* el qu'un rampe a ses pjqji*. C'fM |tapis Lpuis Xllf Je trîsie côte du caractère de* Buiirbutii; pui»*cd-il ne passe perpétue^ car on prend en piüé- la l'Rudenr soqvcniuc qui pc vil que de démomitral fan*. Le pfinccd* Lunti, ampcl je reviens, » f|h gforfau-sement la guerre depuis i?łj sam ^vmr iduomi fa ugijifare faveur: Louis XV ne peut sunimpicr^ même pQjiiiqnemtmi, ifavertian qu'il éprouve pour cç parent, dppl Ifame énergique forme nu cppirmpp 41 prononcé ayep fa sienne. Aussi dan* se* rappqrt* ^ Ej cour Sou Ąfa Icssę ne parfa pHqai* d'elfe, et ta rpi prend ectfo moiJoLic nu mot. Àprè* la victoire de Coni JL 4* fftb4 ql}|inNf* rèimmpufisf* pour MM, de la poreç, 4f Sfnncturre, dç tl^'wJi11 ’ 'fa Ghuiícql, d# Courtïu, du Cbaîta, de Braupreau, qui s’éburni distingués du ns cplfe □ L'Cini). Pnqf lui, quoiqu'il eût en *11 pqiri^c pureçp dû dum coup Ct que deux cbcyüiix missent été tués hOU* lui, tj nfaqt rien, .ifafaim meut rien..,,. Tous les Intiméir» (faits de la cour, car il y en a quel-qiLC*-uns, forent tadigiif'*.., * Ifardon, sira, dii un matin dans lu imite » du rut M. de Sonvré, gentilhomme rempli de íruidifa ei d'mdoce, » il faut que je quille Votre Mijoté ; AL ta prince de Limlj vimll tic * m’écrire que foutes su* cuirassé* ayant tffe pereces par des bulles et * tou* $ç* cficvam tqp» entre sc* jambe*, il m: diargriiit de lui ru» *vojer de nouvelle* armes ct fT^tre* chevaux. Ja vais de cc pa* j' iiifacqiiiltcr de cctlectuj;iiiissiüp..T ^ Leroi fronça le *unre il, tauen* Je do* à M, de Souvré, cl ce fui fouL

Louis XV, dont la convalescence s’étaii prolongée per le chagrin que lui avait causé la faulu «lu maréchal de Aoaihc*, umim du moins couvrir cct échec en essayant quelque trait trúcUn : Sa Majesté alla mettre le siège devant Fribourg ludia que lu maréchal ife ffaq *

150 1?

reprenait lOU U s ÎCs villes iront! Ères OÙ Pnr mie impériale avait laissé Je* garnisons. Le roi donna sous les.....rs de Celte place des preuves de résolution et d’activité; lui-même accélérai par sa présence tes travaux, dirigés avec une grande intelligence par le comte île Lowen-dal. Néanmoins le général Daunitz, qui commandait la garnison, ne capitula qu'après deux mois entiers de tranchée ouverte. La prise de Fribourg rendait nos troupes maîtresses du Brisgaw cl de la bouiibe; dons le môme temps l’empereur Charles VU, dont les intérêts occupaient peut-être plus Louis XX que l'intéressé lurmème ne l'eût désiré, rentra enfin dans sa capitale ¿lee to ru Je sous la protection de notre général tónSurd le princC-abbé de ClermOnt, qui hélait avancé jusqu’à Constance.

Tout portait b croire dans les premiers jours de novembre que la campagne allait se terminer à Ja gloire de la France cl de scs alliés; lu Bohême çt la Moravie conquises par Frédéric II, presque toutes nos plates reprises par H. deCoigny, l’armée deCharks-Alhcrt niai-VcsH de la Bavière, el ce prince rentré -, Munich, tels étaient les

événements décisifs qui semblaient nous promettre le retour de H fortune sous nos drapesm. Mais une alliance secréte meo t et nouvellement conclue entre Ma rie-Thérèse el le roi de Pologne, électeur de StXC . e Lange subit mieni la fłtt des chotea. Ce prince Fou mit vingt-quatre mille hommes ■ la reine de Hongrie, qui, pour pris du ce secours. Lui abandonne une partie de H Silésie, qu’elle a précédemment cédée en entier au mi de Prusse, Par cette jonction inut-Undut du corps msod, l’armée du prince Charlea est devenue tout à coup plus forte que celle de Frédéric II ; ce monarque, Forcé d'évacuer Prague le 27 novembre, est bientôt obligé d'abandonner toute la Bohême et de rentrer dans ses Etats. Charles poursuit »n ennemi, passe P Elbe en sa présence comme >1 passa le Rhin en In nôtre au commencement de la campagne, et poursuit les Prussiens jusqu’aux portes de Rre$làu.

Malgré Ces vicissitudes, Louis XV a ordonné que quarante mille hommes passeraient l’hiver dans les Eùifa électoraux dc MayCnce, dû Trêves tl dû Cùlùgné, pour reprendre promptemênt les opérations au Commencement dc 1& Carii[tàpaTLC de 1745. En Flandre, |p maréchal du Saxe n’avait pas, au retour de l'arrière-saison, laissé conquérir un pied de terrain à scs ennemis : opposant les combina ¡sonido l’homme de génie à la force, il s’était aidé de cet art qui sait camper ou décamper à propos, attaquer lorsqu'on craint d’étre attaqué, conquérir quand on redoute la conquête. Eu un mot, Maurice de Saxe venait de se placer au rang des Turenncel dos Coudé.

Apres avoir donné désordres à scs généraux, le rot revint à Paris au commencement de décembre; il y fut reçu avec un enthousiasme inexprimable; Sa Majesté pas» trots jours aux Tuileries pour se montrer à chaque instant au peuple. Ce bon peuple! voir Sun prince, tel éUitls seul prît dont il voulait qu’on payât son dévouement el son


Mbô&cm» de ChàlnurOQx,

amour. Dans le même temps, on célébra le mariage du Dauphinuvco l'infante M;i lie-Thérèse r dont h demande avait été faite à Philippe V par l'évêque de Rennes, ambassadeur de France à Madrid. La eélê-bration fut faite dans cette ville le 13 décembre par le patriarche des Indes; le prince des Asturies épousa sa sœur au nùhi de M. le Dauphin... Cette mission ultra fraternelle lit murmurer, dit-on, les dévots espagnols, quoique ce soit hien peu de chose qu'un mariage par procuration.

On Sû réjouissait encore à la cour île cette Alliance, lorsqu'on afH Íiril un triste événement : le maréchal de Brlle-Jdc, se rendant à 1er! in pour des négociations diplomatiques, fut arrêté le 30 décembre dans un village de l’électorat de Hanovre, qu'il traversait sans le savoir, et fait prisonnier de guerre, avec son frère, le chevalier de Bellc-Isle. L’un ex l’autre ont été conduits survie-champ en Angleterre et sont mcmi s au château de Windsor, où Th il leurs Georges II les fait traiter avec beaucoup de politesse et d’égards.

Là courtoisie fst une jolie chose, mais Je respect du droit vaut encore mieux; et les Anglais Pont violé en arrêtant MM. de Bclle-hle, par suite de conventions faites avec tous les priâmes d’Allemagne, Frédéric II entretient dans toute l'étendue de l'Empire des maison» de posta, lesquelles soûl, parles mêmes conventions, déclarées neutres, conséquemment inviolables, Or, les voyageurs français, en prenant des chevaux dans l'une de ces maisons, devaient être respectés; de plus, le duc de Hulle-Ulc " G qualité de prince de l'Empire, qui* aux yeuid'uc électeur de IL.avrc, devait revé tir et seigneur français d'une seconde égide d'h -lolabilité. Cependant la cour de Versailles a invoqué vainement tuprès de relie de Saint-James, non-seulement le privilège des amtatsudeure et le droit des gens, mais encore le droit de la guerre. D’après un cartel signé à Francfort eu 1743, la rançon d'un riian-chal de France est fixée à chiquante miUe livres, Cl celle d’un lieutenant général à quinze mille livres; ta Ł. i 1 fait offrir les deux SU.....ICS, mais elles ont été refusées: le rui d’Angleterre relient, dil-il , MM. de Bolle-hta Cûmmc prisonniers d'Etat. C’est de lu bonne foi punique de nos jours, et nos voisins excellent dans ce jésuitisme diplomatique.

Le capitaine d’un vaisseau marchand vit son navire assailli un jour par une terrible tempête; le navire était loin des cotas, tout cs-poir de salut p»raiss»il perdu ; " Ah! bonne mainte Vierge» «lit le » marin eu se jetant à genoux sur le tillar, je Suis un grand pécheur; i. mais si, par votre puissante intercession auprès du Seigneur, nous \« échappons au naufrage, je vous promets, bienheureuse Mûrie, de u faire amende honorable au pied de fatilel et de ne plus retomber « dans le péché. ■■ Un bou prêtre, passager sur Ich^timenl, entendit ce vœu; il le rappela au navigateur quand il fut arrivé au port. « Bop, » bon, que veurz-vous mû dire là! répondit le Capitaine, sais-je ce * que la peur m’a fait promettre quand le sort me tenait le couteau p sur la gorge? Mais aujourd'hui je ne m’en inquiète guère, je ne - naviguerai plus. «

Il y a beaucoup dr rapport entre celte histoire Ct CCqui ht ri va dernièrement à Vers-aillw ; le roi, bien guéri de sa maladie, s'est remé" moré, Cn soupirant, tous les charmes de k duchesse de Chàteatireur; bientôt «I ;> voulu avoir quelqu'un pour parler de crue favorite, il cruellement disgraciée; lç due de Richelieu a été rappelé; à peine ce courtisan. cut-H repris sea habitudes auprès de Sa Majesté, qu'il affecta de plaindre uuidamc de Châleauroux: je croîs même que l'a-draiL gentilhomme pleura,

« Sire, n!pél.ul-il souvent, ces gens-là oui abusé de la situation de Volre Majesté pour souiller sa gloire, en vous forçant de traiter in-dignemeut une femme qui n'élait coupable à votre égard que d'un : excès d’amour.

— Oui, je le sens bien maintenant, mon cher duc, j’ai été in— humain.

— Envers une beauté qui s’était montrée si humaine avec Votre Majesté! dit eu riant Richelieu.

— Ab ! vraiment, le cœur me saigne quand j'y songe.

— Votre Majesté ne saurait trop tôt rappeler la duchesse de son exil.

— C’est mon intention; cl je vous charge, monsieur le «lue, de U ramener à la cour.

— Moi, sire, cela ne m peut ; il faut que justice se fasse, et ma-dame de Château roux, outragée, a droit à une réparation.

— Que puis-je faire pour qu'elle l’obtienne ?

— Le siège de boissons est depuis longtemps privé de son évêque...

■—Je vous entends,,. En effet, M. de Fita-James néglige trop ses devoirs de préh U.. Il partira demain.

— N’est-cc pas M. le comte d'Argenson qui. de la part de Voire Majesté, porta obligeammem l’ordre d’exil à la duchesse? Eli bien! sire, ce ministre, qui a faille mal, doit «ire jaloux de le réparer; il semble naturel que ce soit lui qui porte à madame de ChatcaUroux sa lettre de rappel.

— Je ne serai pas fAché de lui adjoindre M. de Mau te pas , qui a fortement poussé à la roue peur l’exil,

— Ma fui, sire, ^c n'est pus moi qui dè tournerai Votre Majesi le ce parti; il, de M. [trepan est un superbe qu’au aime à voir abai;* > un peu.

— J’cn trouverai le moyen, reprit le roi avec un sourire malin... Ce ministre de la marine, dont l’esprit caustique me déplaît quelquefois, sera chargé de demander à la duchesse la liste des personnes qu’elle veut éloigner de la cour.

— Ah ! sire, que l’idée est ingénieuse!... Moi, pour qu’il ne reste plus de trace de la malheureuse scène de Metz, je vais écrire au gouverneur de celte place de faire remplacer le panneau de porte que M. de Chartres a crevé d’un coup de pied.

— Vous nie rappelez que cc jeune homme s’est en effet montré trop audacieux... L’air de ses terres lui sera favorable. »

Tout s'exécuta ainsi qu’il avait été convenu entre le roi et M. de Richelieu ; l’évèque de boissons fut relégué dans son diocèse; le duc de Chartres eut ordre de s'éloigner quelque temps de la cour; enfin, les comtes de Maurepas et d’Argenson sc rendirent auprès de madame de Chàtcauroux , chargés d’une lettre du roi, que le premier remit en demandant à la duchesse la liste des personnes dont clic

Le marquis do Beauvau blessé mortellement au siège d'Tpres.

désirait l’éloignement : « Je la remettrai moi-même à Sa Majesté, > répondit la favorite; je suis trop polie, messieurs, pour vous en » charger. » Cette réponse était claire ; les deux secrétaires d’Etat y virent l’avis de leur disgrâce ; mais la prévinrent-ils par un crime ? Aon sans doute. M. d’Argenson est certainement un des plus honnêtes ministres qui jamais aient dirigé les affaires: l'aptitude, la loyauté, le désintéressement et la justice qu'il a constamment montrés depuis son entrée au ministère, sont des qualités qui n’émanent point d’une âme criminelle; on a calomnié cet homme d’Etat en le soupçonnant d’avoir attenté aux jours de madame de Chàtcauroux par un empoisonnement. Le même soupçon a plané sur le comte de Maure-pas, parce qu'il haïssait cette favorite; c’cst encore une calomnie. Ce gentilhomme a dans le caractère de la malice, de la causticité; il est enclin à la critique sévère, qu’il exerce toutefois en riant; car c’est un des hommes les plus légers de la cour ; à quel moraliste fera-t-on croire que ces penchants conduisent à commettre des for-f^ts? Ils annoncent bien plutôt un esprit qui se révolte contre les abus, les vices et les travers : le censeur, si cc n’est point un envieux , doit trouver au fond de son cœur le type des vertus dont il blâme ailleurs l’absence. Je ne dirai plus qu’un mot en faveur du comte de Maurepas : c’est le petit-fils du chancelier de Pontchartrain; on ne devient point criminel avec un tel nom à soutenir.

La duchesse de Chàtcauroux tomba malade le jour même où les deux ministres vinrent lui annoncer son rappel : voici , selon les rapports les plus dignes de foi , la cause de cette maladie , que la mort suivit de près. Déjà frappée par le retour inattendu de sa faveur, la duchesse, impatiente de voler dans les bras du roi, sc découvrit, sc baigna, se parfuma dans un jour critique ; la révolution que ces soins inopportun» produisirent fut prompte et fatale, madame de Chàtçauroux ne revit point t -^ûs XV. On croyait cependant à

Paris que cette maîtresse était déjà revenue à Versailles, et sa réconciliation avec Sa Majesté fut hautement blâmée par le peuple. « Puisqu’il a repris sa catin , disaient les poissardes, dont le cri est » le vtXCpopuli, il ne trouvera plus un Pater sur le pavé de Paris. » La duchesse ne méritait pas cc mépris : elle sc rendit aux désirs du roi; mais les conditions qu’elle mit à sa défaite suffiraient pour l’en faire absoudre , si l’on ne savait qu'elle usa souvent de l’empire qu’elle avait pris sur l’esprit du roi pour lui inspirer des vues nobles, généreuses, et relever cette grandeur qui se laisse si facilement affaisser en lui. Les panégyristes de madame de Chàtcauroux allèrent pourtant trop loin en lui faisant cette épitaphe :

Sans relever l’éclat do mon illustre sang, Ce trait seul fera vivre à jamais ma mémoire : Mon roi revit le jour pour mo rendre mon rang, Et jo meurs sans regrets pour lui rendre sa gloire.

La favorite, loin de mourir sans regrets, a quitté avec une douleur amère une vie qui allait être comblée de biens et d’honneurs nouveaux en compensation d’un moment de disgrâce que l’amour se fût efforcé de faire oublier. Du reste, la mort de la duchesse ne rendit point la gloire à Louis XV; car à peine eut-elle fermé les yeux, que ce prince revint à madame de Lauraguais, en attendant, dit-on, que M. <lc Richelieu lui dît soumis la marquise de Flavacourt, cinquième maîtresse de la maison de Xcsle que Sa Majesté ait recherchée. Mais le marquis de Flavacourt n’est point un homme traitable : il a brutalement déclaré à sa femme que sa vie lui répondait de son respect pour les devoirs de l’hymen. La marquise, dont l’humeur est légère et moqueuse, a ri de l’amour du roi el de la jalousie de son mari; mais ou asr.nrc que secrètement elle eût trouvé la réussite plus plai-uulc q:i • i’iT.cr ’a-îvu.

Marie-Thérèse Dauphine de France.

CHAPITRE XIX.

1945.

Mort de l'empereur Charles VII. — Un mot sur ce prince. — La guerre C0DtM*»< — Intrigues des dames de la cour pour s’emparer du cœur de Louis XV - -Mariage du Dauphin. — Portrait do ce prince et de l'infante sa femme. — La présidente de *** cl l'if galant. — Bal do l'Mtel do ville. — Les masques. ■ -Le mouchoir est jeté. — Le lieutenant general duc de Richelieu dans «w fonctions do boudoir. — Madame d'Etioles. — L'infusion do tilleul. — ¿a crise. — Une nouvelle favorite. — Montcspau second. — Désespoir, plaio!*i. menaces. — Voyage sanitaire proscrit par six mousquetaire». — Histoire ri® Jeanne-Antoinette Poisson, dame lo Normand d'Etioles. — Elle est créée ***** quite de Pompadour. — Dagi, héros de la papillote. — Madame tauire n madame celle-ci. —Jalons'* rétrograde du ’Oi. —Singulière investigaU hi auprès do m. do Bridge. — 'n préviendrait-il lo toi oram ou ayrit? — L® nouvel électeur do Bavière uouoiui un traité avec Mario-Thérèse, — 11 reoo*-

tuli par un* honteuse ingratitude le» s^mir» donn*» por h France à ses pieu? et A *qn père. — Trait de perfidie de c<» prime envers. M. de segur — mifi dt Ctapp^M de Je Prince. — Siège do Tournai. — La Brip ci !■ Ifłłr-Chśi! remití. — iic toi ami pUiir, - ■ Debüri[;lcnn piUerriq.....|$ nh milki dè FofHcfpiv- — L ui» XV flï u I- |vii au tniii de epi ritudn». — Elle fl^ refile. — Frè éric 11 gagea la lniuitk du FnndMWf. — BéjMiiiMienMe 4 Ver-Millr» — Le Trÿjag dp Veraailfap ■— |^ pnin’ie Villon. — L un f.irmè ^ l Èurpume. -- Eluptiqp de Ki’ipp/iihJr ^041»» Hf. — OiMiirinj-menl a Fraii'--fûrl dp François kr. — Détaxe pidjlairu». — fiuerrp mdripnw. — L*i pppvchd et lr n^Mbcr uo litklii-ifJu junt tendps mi lut jic^Im — Ląmlurjnit ik pw-dartic de hum padour uun mjrucu .1 imicitre. — i lJc a peu reipnl des síTpifti —- |> frere de 1a laVOTbie w ru.iutr^ur,?. — Lr oiołw, ta iMiéfc, f« tafrm^r — DèscripLioa du pebl TW*li. — talbuj stent. — lnui» O CUititi rf — Loi pcnihtlèeu l'.iïjiiL et le ljtfu> de II sjimíí. — Le vc/e du roi. — Un tour de pagir — Le npgr^lil de Lii^q snccdmc. -— Soi Appte de vue en Luhe-— ConimcfHtènHl du rtippuHrin lia Cli^rlu-fiJ mafd Sinjri en Angleterre. — Coup dttile. ¿Hęńagne, — Kurt di» iihiKęli-^u de ISr-.i-.iu> çL dr Puj^ (UF. — M. dé Hachead Cyntii loue gt'Ô^M- — Ln table Aiêrapdijuè de Cboity.

Louis XV tfe pa*le temps de pleurer la duchesse de ClHiwimini /es grands événements nui se préparent à J a cour de Versailles ne ïui fifis&Ënl pas le loisir de draper 1rs petits a ppn ■■ rerum U de ( dioky. 'l'tuidis que les courtisa 11 & s'occupent des importantes futilités qui d|û-vml accompagner la réception de inadame la Dauphine, les honnîtes dUùat méditent sur Jes suites de la mort de l'empereur Charles Vil, qui vient de terminer à l’àge de quarante-sept ans une carrière rem-pHe de vicissitudes et vidé de prospérités. Ce prince h quitté la vie comme un boni me qui dépose un lardean; op l’avait Tait plus çnnd qu’L n'eût voulu l’être; la goutte remontée qui l’emporta l’a délivré d'un mal plus importun qu’elle : je veux dire cette puissance quelquefois trioiuphatilé, plus aouyent vaincue et toujours mal heure use, qui depuis quatre ans lui lit regretter civique jour la nimlcuic de l'électoral, et peut-être l'tili sait r Lié d'un simple particulier.

On devait penser QUe la mort de et (ami r a ilï mirurs ]NIurycoises étemdr^t en Ele m pele il.....beau tic h gqeiptî lui seul paraissait m être In cause; les imités de Paris cl de l^reiicforl, dés armais, sans objet, sqpi plaient devoir cire brillé» sur ii lont Le de Miartes-ANw ri, et le rappel de; armée» français^ dispersées, en Allemagne devait, selon les plon rai sunna bips pp^mplluil», être le premier gBjfè du retour de lu puh. 'Man» CCI le pmi*, Maric-Thrresir la repúlase, urine avec l'espérante de voir placer la nmrniJtic impériale sur la tete du grand-duc de Trisca ne *tm épom. Lest i'iur elle que celle souveraine veut J'empire; rite |tiisejern rie imust-iyrr et l:¿ll ;.l héritage tant qu'elle recevra Jes cb-q cent mil le unifiée» que l'Angleterre lui c«rnpie chaque année : un tmqvc^g tfèilé viem d'êirc conclu entre Celle urium», la Qr^ty-LkpJagW C| la Polmar, Pu xmiikqiieuer, les troupes français# fesUipt duns leurs c.injonricnmU au delà du Rhin, et i’bab lç pii^ÿiJ de baie ii’alwiiduime tmeque des positions favorables qu il 4 pri^s didH h Je i-nié™ il¡lpurgue,

I u grand "u Pf I ■ "ł |[UtM descende* de «m il i.;ui te j un|irù vi^rscr des larpiçs mp |a irtiJihr ¿‘uns fymite, mais il ii>¿i |>fi)iii indium: de lui <le r^tfikr à k f^fppl^cfr : pleurer est une Mbh^-, ruais scuLmeme m) f¿gf. ÿfH fini mnquHi, et cl triomphe J# ¡toUfteir a son prix dm WH# vie royale. Or, si Unis XV spngeait à donner la curvivapç^ 4# lïlidiN?* fl? LMteupisiuij vín^ ihutr» de k pour Lrib Jaiem dp lui Wr^tef fl ^ PPI^miPÎpin pour attirer sur p|le» l'ai-tenlidll de Si Ihiolp- Lps félCH doupér» il l'pccMÀoq des qpcEs du Dauphin wuiulêFcpl m*F*eiUcuse]jieni L coquetterie dr$ aï-pironies : J« appHi lriniMjls de Vq-^'iUíS élaieqf une galerie op |pu> les cIhlc-uies nvim, é^J4» aux yçu» du monarque, pri>voqii|iiqi| ses désirs par ug diHfjfiiiiiriii dé séilqptîoirn êiudii'cs i í-'.-l.ijs u^p serle de bazar d'yuQ qtpKi nu MíM*» ^ [[,inls mé|Mueúljaj|e| cu animés de gorges pllh'SpU idmltd)' *, 'If laillrs ÿvijn* ou ép:ii*hCS... Le choix pouvait *',■<• rgl»!F imljsliwrigmHilE. partout il dev.,H èl ^imeil li iwc empressement, liai» p^rlum un peu des nouveau! ¿pptti ; je les ai bien Ciaminés dans la chapelle du chltiètl, pendant que le cardinal de Rohan leur donnai J la bénédiction nuptiale, le 33 janvier. L’in-LnHc Mur^-Tlii'r^! est une de ces Femmes ihm[ 011 u’jurait rien & dire si l’éloge devait se bornera vanter leurs charmes, leurs grâces cl leur esprit : cette princesse rue ht, à la première vue, l'eOFtd'une figure de marbre dont le statuaire aurait uuinqEié ks proportions; et l'in tel lige lite divine, eu aniuuint cf corps peu séduisant, ne lui a donné aucune de ces brillantes ï| na lites qui rachètent 1rs 1 m perfre-tion* ciléricuretu II faul donc, pour sülisfairc au protocole Ipqpngeur des CChii’s, I>r UuFFiLT a dire que iiiLuhuiË Ja Iknipk ne u dp J^JéValioil dans ha senti menb, de ta douceur, de l'aménité dans le ça reclure, ct un épié lé entré ni cm eut solide; ce qui veut dire, ta termes plus précis, que c’est une femme dont on ne dirait rien si elle était née dans Une ehèM ordinaire.

Le l)aii|'liiu est un bel linmmr dans toute l'acreplion lin mot, et «On ümc parmi aussi belle que sa personne. Son Aliene Rayale ■ Je port uobk et élevé de Louis XIV nvcç les traita réguliers 4* IxmtsXV, * rexccpiiun inutufeis de cein? expression de fincar qui distingue la pin sinncimie tic Sa Majesté. Ikarem si rantaur dit devoir, T.ippli-cution constante, h loyauté remplie d'équité que ce primat jw^ède »u plus Lu ut degc¿ rasent été dirigée Vs des vues nobles et^ué-

reúnes! Mais l’éducation du DanpihÎTi, comme celle du roi son ptrt, si été Circonscrite dans celte sphère do principes rtniiI g de pratiques dévotes, oïl l'ime ne revoit aucun élan, ou le» qualités vraiment ruy;iks he peuvent rdoie. Tous |es gormes dc vérin que 1c fik de Louis XV poriqii eu lui ont été resserrés, émulés par une piété nie-ticnleuse que les jésuites instituteurs des primes ne manquent jamais de leur inspirer, parce qu'elle rapetisse dans ces ¡Ilustres élèves toin ce qui tendrait h du ni tuer Jes intrigues de l'am h iliense compagnie»

UisCUifi-ie fans détour, k couple ¿ssis tur la première mardi? du truuc de France ne serait uuIIl'hichi rem arqué s’i| vivait au mili pu de la roule ; ou lui décerne des ho......^fe» piircr qu'il tout lever la tile |iuur l'apercevoir , c'est Loiijimrs la con^éqiiençê de ce principe presque aussi vieux que le monde; Les hommes ont placé au-dessus d’ent Ici niAÏlrcA .pi ib sç mnt donnés afin de ne pas voJt ks imper. D-ltîous qu’ils partagent avec le resté de Lh............ [À majestf souveraine petit être comparée à ces belle»décorations théâtrale*qn de loin nous offrent un ensemble parfait ; qu'on s’eu approche, réch disparaît, le prcsjjgr s’évaiLuqit, )C5 coups lie |iiin:c,in grossitrs pre raisseui,.. Il fa ut voir cil perspective les d^curullunt ilu théâtre rl D grapdeur suprême.

Parmi le; agaceries i ma innées parles cetu bl^ niés qui aspiraient h l'héritage galant dc maik me de ÇhÂkMHniqt t je dois citer celles d'une présidente à mariicr que je ne nommerai uniul parce qu’elle a porté 111) peu loin le juanége dp# «Mucllon», A l'un dus bals donné# a Versailles aprH k inanimé du ¡kuphw |p roi pą^t dnpiisÿ en if, accuinpagibé dt< Inri^ou quatre èdqpmirs aIfdtlé# du q^qj iléipi¡sèment. ()n ne larda |M» “ rpCQUtmlff bu MujcMé au milieu de ce JluissOn vivant 1 lu pryefciciłip stirlmit ful prumplt à i|iLs:ijuvrir k monarque anu» sa vcrdoyipn' pnmrc ¡ ejlp ^itarlm b |£| pija el le luliria penilaul Hu rroŁul il'heuit: d^us u u humage mi: h' de ¡iiulkc, de flatterie cl du soupirs que k pFÎlliÇ dut Jrpuvçr ir«»-Mipiific.itif. Fatigué de celle qiiïmiUqu# proywpatńfic, pcul-rlre a 11 lam qqp du poids de son riiqpilkr costume, I guía XV s g relira loiinùi, suivi des if» ......H ui.-, ijn rgçpqmppguakHi; et Pmi perla squ h«bklkmcnl ehr% Je premier valet de chambre de service, qui avait qq pe|i| apparie-m£hl auprès 'k lü chdHjlii'c il u rei. M. Je Litige, ...... 1# au utlkirr, se jrpuvaii eu ce mmmm avec lui; il Je pria de lui prêter |r dégui-ssjHf ut Une vcneil dcquillur S i Majesté, pe a quoi k pruiutçr VèJet de rltemlirc rtm-kL'iilii, Il donna mime à îgu ami la ckidir l'app-rte-mim, afin qu'il |nit vcqir quitter sa iiHSe.izadc quand il eu serait las. M. de Uriil|^ pu a prinr ik'i4 1.' bal , que la président a Pahnrda, te pqNpHti pmir Je cid, ¡ÍQHt pHc recwiut HMfititerenl k cascimic, ■jEihdlc avait, :i i:uriaiiLcs marques, ílisUumté tk» ifs ¡aCpqmjwqjnintL Lus .Iga< i:rii!H de urLlu it;ituf: devinrent, celle kis hmniüpup d[üs vives que la première ; Ramhilkusp aspirante jeU loin d’elle |a gaze dont elle avait Risqu'ilprs vpilé sa pudeur. M. de Hnd|p', enchanté de la mépris, quil aiuil prévue, répond il avec cntprrsçnnn;iil± avec chn-kur, gin avances de la présidente. Ln quelque» minuten l’amour lit un c-Lrhdn p^kLliyimn diqs [Il’lll Ctetir» qui s’i 11 tendait ni si him; bref, Pif galant propos :■ ^i conquête de te MliVH daliB ht cbanthre de son premier valet de chambre, dont il avait la clef. Ou dit non, mais d'un ton qui si/ptiliait oui; an eût L’air de xe k^scr entraîner; ni nia k Viiùiqueur u’cmplvia pai b beau coup près toute hi puis sauce de son bras pour vaincre cette résistance obligée... Petit a polit les «niant» s'éloignèrent du cercle brillant, le bruit harmonieux de la ni 11 s.ic|de S’affaiblit .1 leur» oreilles, J'échu il ch lustres disparut à kurs yeux, une pork Couvrit tny ;q éric úseme rit, k couple fugitif h g trou va dans Iq plus grande ubscurifé. IJóLls! que peut Opposer lu vertu vana |u m mro à que :i lu hue qu; tir se ru ordre jamais; plus habile que hr&-qn’dle aUnqueá Litau^... CefLe niLijVre présidente crut iluotr obtenu la survivance de madame (II- ClkitettiiYQHt, et C^biit d'n il écuyer du roi qu’elle venait de faire un élu .. selon l'Alcornn.

La houri de M. de Bridge, délirant que son triomphe fût constaté I «tu ycttt de toute la cour, voulut rentrer dans le bal en doi;ii«nt le I brasil l'illustre vainqueur. Mais que devint-elle larsqu’en traversant rüfÎil-de-hceuf elle vit k roi qui l’enlrclirn^il d'une tout autr' guerre que celle oit elle venu il ¿c se J ¡tisser vaincre... M- de Bridât prpniplli Mliii r Ekspres si u u de In surprise sur le visage de sa con: qui-ir a bu sé1'i l"‘ l^chn doucemsit Je: h ras, cnfriiça dans la futile r. perfide auqqel il avait du te héiiL-hrc df la plus douce erreqr d Jjsc partu IqçesMumucnl des salons... yuc irauvait faire 3 mire présidente P Grier siÿj voleur Hurd^ Limités Qu'cite éprit ..........jfkrtes... le parti eût été imprudent : il lui parut plus «Age Je se consoler, et Je mortier Jii président couvrit ciicqrę cchi .. Pour le bel écuyer, car ‘. de Bridge est ira des joli» seigneur de la cour, il Cucha hien son esopadę t WJUl-èlrç craignit-iJ que ta prdsidfplf nkllcndij des arme» tTÁchJUe le remisie irop |^qu^qtRCÎ|J jduiiuhiré dç la blessure qu’elles jvjki'iil ÇiilC'

Cepan^tii te Irène de r fiscs fin? tniuhipc de Chût finir oui TaïsMiit Vpcapl UC paraissait pas devoir être oçcppé par une nouvelle souveraine : te manège tentateur de cent hpauivs avait été ru»» succès, lorsqu'une fétu JiliigTtjTique fut donnée 4111 roi, pue Djiiiphni et à J’in-faiiie sa temme dan» le vieux édifice de I hôtel de ville à paris. L« prévôt de» Diarcbaiz's et Ici éi.:-hcvi[ix Avaient invité4 Celle Tôle tout '.

cc que ki cour ci h ville offraient île plus distingué. Ccî magistrats cunjplaisant* s’éiaietit surtout attachés, dit-on, à rouitjr ron* tes yen! de Sa Majesté 1^ femínea les plus Iwlles qu'il j eût dans la ca-pHald. et l’on m'* du depuis, que beaucoup d'entre elles, LigUNiHus roturières lirée^ des comptoirs de h rue Sainl-llouoré e* Nièfue de la rue Saijil-ÏMis, assistaient * • bul de rimirl du ville f +“ riHtiqqe recoinm®»«d«lMMi de leur jolie ligure ou de leur fine lailk... Çêutept la roua leurs tilreg de pobiec, et je puis assurer que, parées de «dur* de foqage on couvertes rte dêguisenieuU pria clin le cosiumier je l'Opéra, ce$jolio? figurantes ne laissaient point deviner l’or Tout de leur illustration. Os petites transfuges dc utajasin aiguisèrent s.ms tjûute outre mesure les propos d’une galanterie e* péri mcm Lúe, mais, à «et egard les dûmes de h cour aliènent plus loin qu'elles. Si l'on put recotína tire nos gentilles griseiiM, ce fut encore à la modemie de leur* discours. JJ faut avoir vu la foule de masques qui îc pressait * rtiétel de ville pour se faire une idée de celle agglomération confuse de forme» et de couleurs. Jamais Hun de plus hierro ne détail offert à mes yeux : ici des triions agitant Leurs nageoires à sec fai-saie ut les aimables auprès dés nymphes de Diane on de Calypso, taudis que tics satyres frisaient dans une chaCQHUe leurs pieds de chèvres en courtisant lus chastes prêtresses de \ ud.i. Là des bania-dryades à l’œil knguurenx cemitaieiu les propos ynlants des sauvages de la mer du Sud, cl Les G ri ces au doux sourire suivaient volontiers dus cannibales prêta à les dévorer Plus loin des sirènes, qui ne l'étaient pas seulement par le costume, dansaient avec des démons qui peu l'être ne su mont ni foui pat aussi diables qu’elles l'a majeni voulu, A leurs entés Minerve la prude se trémoussa il sous la protection de Mars rmidavieuv uu lançant une œillade iTiiilelligcncg au puissant Hercule., Andromède causait avec le monstre, dont elle ntavuit pas peur, cl l'Amour parlait à l’oreille de la Discorde, qui lui souriait très-agréable ment. Tout cela, fourvoyé parmi des Turcs, des Américains, des Chinois, des Bohémiens, det Iwpagimbi, des Zéphyrs, des Arirnuins, des Vents, des Pierrots, des Jeux, des Sea r.L mouches, des Plaisirs, des Crispí ris, des dominos noirs, rouges , vtM| Meus, jaunes, blancs, dorés, argentes, emdiumanlés ¡ lotit «el» , dis-je. formait le pim singulier «ihülgame i cïtait la confusion animée, diiti-«ntc ci galante pardessus tout.

Le rut jouissait avec délices de ce spectacle curieux, lorsqu'une belle Amadame à la chevelure lluU.mlc, à la taille élancée, le carquois vu dos, une ïlèidie à U main sortit roui à coup d’un groupe dę masques tout pris de Ha Majesté. Celle beauté, reimirquu h'ù.' surrom par une gorge divine presque entièrement déçu uve rtc, attira ternir râltention du monarque... n Belle chasseuse, lui dit-il, freurcH.r «ceux que vous percez de vos traits, les blessures en sont jjmrfeifiis.., * —Sire, répondit l'Amazone, j’en serai donc avare, car je ne veux ■ procurar à personne Le huriJteur de mourir tle leur atteinte, a Après cette ingénieuse critique du p.iilms royal la nouvelle Nippülyle se perdit dans la foule masquée, au grand regret dc Louis XV.

Eu cc moment le roi fut accosté par un nouveau mtsquc : c'était une jeune femme non moins séduisante que celle qui venait de fuir devant lui.

ir Sire, dit-elle, h beauté liliasse russe que voua suivez, de l'œil est bien heureuse; mais, prêt)ex-y garde, Diana* le vœnr sensible, el celle Hère dérsaB mûrit des toui menta dr I atupur.

__ |J CJi affligeant, répondit le monarque, qu’à tant de charmes se joignr tant de cruauté»

— Heureusement foules les belles qu’on rencontre au fond des forêts ne sont pas aussi in il iHé rentes, j'en eqn nais une qui souvent v est conduite par un sentiment bien opposé au plaisir meurtrier de chasse.

— C'est peut-être une tendre Vénus cherchant sous les frais ombrages qudqiio nouvel Adonis

— L’récisème lit, sire.,, un Adonis charmant... Ah! quel dommage qu’il soit couronné I

— Qu>«ntctids-je ! et, dltes-moi, bw« masque, dans quelle partie de h terre rencontre-t-on celte beauté sensible?

,__fHon Dieu! sire, il n'est pas besoin d’appcier votre attention fur un antre hémisphère; il est rarr qu'A douta parobore les bois qui avoisinent cette espítale tous que la personne dont je parle se trouve près de lui,,. puni eu litrem eut dans la forêt «le Serait.

— La forêt de Smart ! répéta vivement Louis XV, eeeî, beau mas-T’e, ........ence h devenir «ssm clair pour moi, el si jo ue craignais Pmni d’être abusé par une présomption déplacée...

^ Non, non, Votre Majesté ne se trompe point... elle a bien deviné.

— ^ Qr|«, belle inconnue, ïf>buse» pis de Bémol fort que j’i‘-prouve,./ |jjle(i connailriex-vous lu charmante amazone queje re-marçuç en ef^ ^ |!rCsqUC routes men chasses?

— Si je I* cannai^ l

— Beaucoup p

—.Oh! beaucoup^ jfl vous assure. s

A ces nioh^ ^ P^ûnne qui Causait avec le roi tlepuii un rpt.irl d'heure detsebrt so" masqua £( g,, M>jr¿té reconnut nuuarone dç jg forêt de Üciiiirt-H Louis XV, ron^n de surprise ci p ut-étre de pim-sir, allait saua doute lancer une d¿vibration au milieu de* accords

dansants de l’Intel Je ville, Jonque son aimable interlocutrice se précipita dans la foule par un jeu «ufittl de celle coquet tr rie qui si pliait * luliner fox amours pour tes rendra pins, entreprenants, liais ta nymphe fugitive, p|ps avpéc en cure que la bergère de Virgile. »e SC Imnia pas à rc iirdcr derrière elle si Je roi la voyait foir, su main, à dessein ¡haLtfiilivB, laissa tomber un Jihuc muucLuir quelle tenais Louis XV, plus prompt qiùiucnn de scs courtisans, romane jp tjs-sq de fuie batiste, et ne pin» va m allûimlre du bras jusque celle quj |rH perdu il le lui jette avec une politesse toute française, à loqi^Bu gn prêta sur l'heure nue intention mut orientale... L¿ '^b /wf rsijulü} s'écria-t-on dans toutes les parties de h salle, et de sombres nimbes couvrirent soudain le front de vingt ikunesqni as pi rui en! à lo cou^ qilétc du errurde Sa Majesté, Madame de BoçliecJiouarl} qui, [Mrnii tant de beautés empressées de faillir, avait fuit le plus de chemin d..ti^ In voie du péché d’inlenimn, madame de Huchee ho nart désespérée quitta Iç bul... Elle allait s’évanouir.

Cependant le nom de Plie t treize odalisque volait de bouche en bouche; m peu d'iris ta ni a toute rassemblée le sut : c'était madame le Normand d'Etioles, nièce, par son mari, du fermier générai Tour-nchein» Avant de foire connaître plus particulièrement celte dame, m famille et ses alliances, je dirai quelles forent les suites de L'entretien du bal tic rilóle! de ville.

Le duc de Richelieu, grand connaisseur en fait d'intrigues, avait rapidement calculé Jes conséquences probables de celle-ci : il pensait, comme le ruste de la cour, que le mouchoir étaii jdé. Cet empressé pourvoyeur des plaisirs du roi aspirait encore au bâton do maréchal : le duc nhhail pus incapable de le mériter sur le champ de bataille; mais il lui paraissait plus ^f de l’obtenir dans le boudoir, oii, plus d’une fois déjà, cet attribut militaire se trouva sur la toilette il’u ne favorite... témoin le maréchal de Vivo une. Richelieu donc s'approcha du roi dès qu’il eut reconnu la profonde impression que venait de faire madame d'Etioles sur le cœur de Sa Majesté.

« Ab! vene», mon cher duc, lui dit le monarque amouL-cux, vous mevuvM enchanté, enivré, éperdu...

— Calmez-vous, $irç, nous aurons bientôt en noire pouvoir le remède qui convient à votre m«L

—- Le penset-voits, mon ami? Cicla me paruil difficile : on dit que M. d'Etioles est fou de sa femme.

— Tint mieux, nous le tromperons plus facilement; on voit trouble avec les yeux de la foli(\

— Je crains que ce gentilhomme ne fasse du bruit.

— Vniütiiii uiri.irit j>hh î qn ij 4 hesoin île voyager pour sa s*:pl& — Que dites-vous, monsieur le due, un exil?

-— Du tout, sire, une simple promenade limitée par ordoniuuiCi du médecin.

— Vous î les un grand roué , monsieur de Richelieu !

•— Je suis le serviteur dévoué de Votre Majesté,

— Mais crny«-vous que madame d'Etioles se rende à nosvciui? — Je Jj vois d’ici qui tremble de n'être pas attaquée.

— Vous ne-tlout ex do rien, mon citer duc.

— Il fondrait que je fusse bien incrédule pour ne pas croire aux succès île Votre Majesté.

— T:iiscs-vntm, ll^ttiur.

— Il foui cependant queje dise encore h Voire Majesté que madame d'Elirdes sera demain au soir dans les pçtil* appartements.

— Vous êtes un diable.

— Soit; mais, sire, je tiens pour celle fois la clef du pasadle. *

Le roi s’éloigna en riant.

Le kiuh maiu malin Hiuhclien fit prier mystérieusement madame d'Etioles de vouloir bien Lui assigner tin rendex-vons, aynnt à l'entretenir de la part du roi. Le duc allait an but sans détour, parce qu’il ¡Htvail qu'il it ru avait pas hrsoin. Ce rrniîire passé dans l'aride la g;itaillerie observait depuis nu mois le manège de celte jeune femme; il ne lui ri-suiil pas le moindre dmiie sur ta docllilé ne ses intentions. Tou le h iis math me d'Etioles ne reçut point 4 «on hdlel riimb^siLleiir gatam de Louis XV, et fui dans lu grandi: nttèo dus Tuileries qti'çllc |tarul le rencontrer par hasard; cl la conclusion du trabé, qui foi ihéilc et prompte, se fit en présence dis prom.encur$T fort éloignés, sans doute, de croire que M. de HkIndien venait dé dreenaer la couronne des plaisirs.

A ta nuit tombante, madame d’Etioles, fortement indisposée pour son marï, détail retirée djus son appartement après avoir reçu sur le front un baiser conjugal auquel la petite perfide préparait une étrange réciprocité locale.

Renfermée sous la protection d'un double verrou, madame d'Er linksT aidée par une femme de chambre dévouée, s'enveloppa iFuii* mante, sortit de chez elle par un escalier dérobé, se glissa le long dus murailles de la cnnr jusqu'à lu porte enchère, ta fidèle suivant* demanda le cordon, et, d'un pied léger, noire jolie aventurière gagna le détour de ta prochaine roc, oit le duc de Richidien l’aUcndail ave* un carrosse. L'aspirante su favorilisme s'élance dans ta v«drori, l'ambassadeur de liyihvre s'y place ,1 ses côtés, la perlière se reforma, on brûlé la p^vé, et la cou bd «* nie va préparer a l'udice une inta^u» de dileùl {isur sa pauvre mailre^se.

À neuf heures du mif, la duc entrait dans les petits appartament^

(tonnant la main à une jeune (Urne qui, en jetant la brime ni a rui J le qui l'enveloppait , venait île découvrir la mise la plus élégante et la plus voluptueuse. Louis XV, qui avait cotupté sur l’exactitude de son ÊiWÎi attendait madame d’Etioles; il fut ébloui de ses charmes, i tellement enchanteurs; les étincelles du plus vif désir jaillirent des Jeux de Sa Riqcüé. M. de Rie ht-lieu comprit qu’il était arrivé ;i ce pnint de négociation au mu mise oit Jes souverains n’ont plus besoin de plénipotentiaires ; il se retira, honoré du regard le plus bienveillant que Louis X^ eût lancé de s* vie,,. Le duc jugea qu’il y avait certainement Uli bâton de ma réel, al dans ce regard-là.

Le sanctuaire oh les favoris mémos des rois ne doivent pas rester auprès d’eux ne sa tirait, h plus forte raison, demeurer ouvert pour l'historien;.je tire, en sortant îles petits appartements, le rideau du mystère sur le couple que j'y laisse.

1.a séance fut longue; il faut quelque temps pour faire h favorite d’un grand roi de la femme d’un petit gentil homme de fraîche date, Cependant le jour allait paraître, M. de Richelieu, qui avait trouvé Ja nuit plus longue que les nouveaux amants, rentra daîrs le Cabinet de Sa Majesté en lotissant mi peu.,* On sait que les rhumes de pré-cautioD entrent pour beaucoup dans les bel Ira manières de la cour. Madame d'Eitoks comprît, par le retour du favori, que l’instant de la retraite était arrivé - elle sc leva, mais les adieux se prolonge-nient singulièrement. Le dut: lui obligé de dire eu riant à l’oublieuse beauté qu’il y avait bientôt huit heures que fa foui me de chambre jouait -i Pinfusion de tilleul ? Paris ; qu’a pris une migraine aussi prolongée, M. d'Etiotes, par éltui de sollicitude conjugale, pourrait vouloir pénétrer dans l’apporte nient de la malade , et que l'embarras de la soubrette deviendrait alors fort dangereux. Le roi dit avec impatience que les maris étaient une espèce fort gênante; Richelieu en convint, mais il n’en entraîna pas moins madame d’Etiole?, 11 était temps : la pâle aurore de l'hiver commençai t à blanchir la ci me des arbres de l’allée de Paris quand l'aventurière et SOU Conducteur rç-^igrûrent le carrosse de cc dernier, qui les avait attendus hors de l’enceinte du château.

Un homme à lionnes fortunes trouve peu de chose à dire à une femme sortant d’un tête-à-tête avec un autre homme; le duc, en dépit de la galanterie, posa sa tète sur ut) des oreillers de sa voiture et s’endormit. La maîtresse de Sa Majesté imita bientôt le duc. Ce sommeil., désoeuvré d'une paît, réparateur do l’autre,, devint si profond, qu'un laquais dut prévenir le couple sommeillant lorsque l'é-quipage fut arrivé à la porte du jardin de l’hôtel d’Etioles, où la coin-plaisante femme de chambre attendait sa maîtresse en grelottant. Quatre heures plus tard, l’honnête mari, marchant avec précaution Uns la chambre de sa femme de peur de faire Crier le parquet, /.i-ÿançnil vers son lit [mur savoir comment elle avait pas^é la nuit.

* Bien, monsieur, répondit-elle; depuis, hier au soir je me trouve beaucoup mieux.

— Vous me paraisse* pourtant un peu pale.

*— C'est la suite de la crise.

— Oui, comme vous dites, ces diables de crises ont toujours des Qu tes.

— Ohl celle-ci n’est rien,

— 11 faut, túndame, tâcher d’en éviter de plus graves,

— J'y met!rai tous mes soins.

— Je vous en supplie, chère Antoinette; vous savez combien je **us aime.

— Ah! prenez garde, monsieur; ce gros baiser vient de m’ébranler tes fibre* du cerveau,

— Craindriez-vous une nouvelle crise?

■— Beaucoup, monsieur, surtout en ce moment...

— Allons, allons, je me retire ; dormez.

— Je vais lâcher, car je redoute fortune rechute pour ce soir.

— Encore !... c’est cruel !

— Cela pourra durer sept à huit jours ainsi, et puis cela diminuera.

-— Hifii jours! c’est bien long!

-— Sans doute; niais il faut souffrir ce qu’on nć pcui empêchera

— Hélas! oui, ma chère Antoinette; on a comme cela dans la vie beaucoup de choses désagréables à su porter...

— Oui ; maii il y » des compensations.

— dormez, dormez, vous serez plus forte ce soir pour soutenir la crise... *Et le pauvre d’Etioles se retira sur la pointe du pied, connue il émit entré.

A huit honres du soir, la mente fut de nouveau jetée sur relegante parure; Richelieu cl sa voiture étaient a leur poste; tout sc jussa comme la veille et l'infusion de tilleul joua son rôle. Alais ce manège ne pouvait durer; Louis XV te sentait, ct, sérieusement épris de madame ¿'Etioles, il lui proposa bientôt de rompre lu ghtee en prenant un appartement à Versailles. Ellerecula d'abord devant un tel éclat; çette fenime, que son mari vivait tirée, connue Oh Ie verra bientôt, d'une prdfomte obscurité, ré pu ¡¡liait à lui léguer ouvertement L’héri-toge de honte du marquis de Montespan. Mais la renommée des nou-Jellcs amours du roi ne tarda pas de faire ce que les scrupules d An-toinette n’avaient pas usé : l’écriteau d’infamie fut attaché au front du malheureux d’M^les. «t te nouvelle favorite prît possession de te

place de madame de Châteauroux aussi publiquement qu’on le fait d'un ministère vacant.

Le gentilhomme trahi fut au désespnir; car, ainsi que je l'ai déjà dit, il avait le malheur d’être amoureux fou de l’ingrate qui le désho* noraiL Tant qu’il se borna à pleurer, à se plaindre dit sert, cm te Laissa faire; ruai-; aux larmes succédèrent les reproches, les imprécations, et aux cris de douleur, tos menaces de Li colère. Alors le roi commença à prendre un tendre intérêt à la santé de ce mari, il lui fit conseiller un voyage, comme avait dit Richelieu, par ordonnance du médecin... M. d’Etioles parla un moment de résister; six mousquetaires viurcui lis prier d’obtempérer à la prescription médicale. 11 partît, lundis que ce Mcntespun second se rend à Avignon, ierre papale où les indulgences doivent sç récolter aussi abondant-ment que tes olives; tandis que lu favorite s’établit à Vécûtes daM le bâtiment de la surintendance, où déjà la tonie des courtisans se presse pour être réchaufiee parce nouveau soleil île la faveur, jetons un coup d’œil sur les précédents de madame d’Étiole s, et voyons (Fou elle vient.

Jeanne-An toi net te Poisson est née en 17 21 d’un homme obscur qui amassa quelque hien dans l'administration des vivres, Ct qui , en dernier lieu, eut la fourniture des viandes à l'bêtel royal des Invalides. Maïs T industrie de cc particulier ne fut pas l'unique cause du sa petite fortune; ilia dut plus particulièrement à celle de sa femme, jœrsonne fort galante, qui éühangva si - plus expansives bonté* contre la faveur que le fermier général le Normand de Tour-Huhem promit au sieur Poison. Le financier s'intéressa bientôt si vivement à la prospérité de ce ménage, qu’à ht naissance de Jeanne-Antoinette on soupçonna que CCttC enfant était un présent de la sollicitude de cet attentif bienfaiteur. Quoi qu'il en soit, Tournchem prit un soin tout paternel de la petite fille: il lui lit donner des maîtres qui trouvèrent son intelligence docile à mute espèce d’in-Hruclioii ; a dix-huit ans, Antoinette possédait dans la perfection tous les arta d'agrémmi. La nature, en développant dans Celte jeune personne ta plus heureuse aptitude, ne s’élâit pas montrée moins généreuse en la pourvoyant de grâces et d’attraits. Ûn fût frappé des charmés (le mademoiselle Poisson, lorsque Tournehem, eu père bien plutôt qu’eu protecteur, s’empressa de la produire dans les fêles qu'il donnait chez lui, el dont elle devint bientôt l’héroïne. Iles traits imposants mais fuis, Un rcgnrd doux commi: te velours, pénétrant comme la flamme, une chevelure d'un blond enchanteur, la bouche des Amours de l’Àlbanc, mais surtout un jeu de physionomie mêlé de vivacité, de malice ci de douceur, telles étaient les séductions qui me h» initient mille adora leurs au prés d'Antoinette. Une taille élégante, une démarche noble, un maintien gracieux achevaient tic captiver telle foule soupirante, et l’espr. I, sinon vif cl délié, du moins riche ne culture, de cette beauté, la taisait, par surabondance de qualités, admirer de tous ceux qui l’approchai eut. C esl un morceau de roi ï s’écriait souvent madame Poisson avec un enthousiasme maternel dont l’amour-proprc de sa fille s’inspirait, et qui élevait les espérances de crlic-cï au niveau des Mille et une Nuits. Exaltée par les éloges de sa mère , Antoinette sc lit nu monde fictif, oit les princes les plus beaux, prosternés à scs pieds, lui proposaient l'écluirrgc de leur couronne centre nn seul de ses baisers. Ce fut donc -am plaisir qu’elle apprit que M. le Normand d’Etioles, sous-fermier et neveu de Tournehcm, brûlait pour elle du plus violent amour. L’oncle du jeune financier, determiné par les sentiments paternels que l’on connaît, se plut à favoriser celle inclination; tuais le père d’Etioles ne la voyait pas avec dés yeux aussi prévenus. Quand on lui parla du mariage que son fils sollicitait avec ardeur, il objecte que du cote de la naissance l’alliance n’était point honorable, et que la médiocrité des biens de mademoiselle Poisson ne compensait point l’obscurité de sa condition. « Je vous attendais ici, mon frère, « répondit Touriiehem; wchcz donc que je me charge de doter cette achète enfant, et que sons le rapport des biens je veux qu’cite xi n'ait rien à envier à mon neveu. » Cette promesse aplanit toutes tes difficultés de la part du père dc M. d'Etioles, Quant à madame Poisson, elle sr prêta Valent!era au mariage, quoique sa fille nV}HJii-slt pas un roi; cl la jeune personne, n’ayaut aperçu dans le monde réel aucune de ccs btes couronnées qu’elle voyait a scs pieds au sein de scs rêveries ambitieuses, se résigna a suivre à l'autel M. te Normand d’Etioles, qu’elle n'aimait point.

L'opulence est une puissante enchanteresse : madame d’Etioles oublia un moment ses rêves illustres dans les séductions du faste dont 'Fou ruchem sc plut à environner tes nouveaux époux; leur mai-ion fut mise sur un pied magnifique : splendeur des ameublements, luxe des équipages , recherche exquise de la latte» multiplicité des fêles, tout attira la haute société financière daos les salons de madame d'Etiolcs, qui fil tes honneurs de sa maison avec une grace in-finie... Quelques merveilleux de la cour se ftinre»yennL mvioe, comme ils disaient t dans ces brillante! assemblées, dont ils sc* coïtaient te pondre roturière avec dédain * pré s-t'eu être laissé couvrir avec délices. Les gens de lettres, qui uterlluenl pas avec moins dYm-pressemci t sur les rives du Pactole que sur celtes du Periuesse, faisaient une cour assidue à madame d’Etioles ; sa toilette était chargée chaque mutin du vers qu’elle avait inspires la veille; Voltaire lui-

même grossit souvent de ro* rimes spirituelles ces mou^aiiï de fa-«leurs seau ditas sou» lesquel disparaissaient les pots à pommade, les Imites « mouches, ta* flacons, et qu'une femme de chambre peu sensible h la poésie finissait par reléguer dans la partie la plus secrète de l'apparU«»e»t de sa maîtresse.

L'ambition p*llt s’endormir quelque temps, bercée par les séduc-tion s et les plastas; mais elle se réveille eu fin , et, jetant les yeux au delà de h sphère de jouissances qu’elle a parcourue, elle ne voit plus Je Irouheur que dans les prospérités qui sont hors de sa portée. Madame d'ICiioles aperçut un jour Louis XVà la chapelle de Versailles, où son mari Payait conduite; la belle figure de Sa Majesté, le sourire aimable qui toujours badine sur scs lèvres, peut-être un regard di-rigé par hasard sur h jeune financière, ranimèrent toutes les idées, fantastique!; de grandeur qui fermentaient naguère dans son itnagina-tion; elle se crut amoureuse du roi, lorsqu’elle n'était, que jalouse de l'empire de la duchesse de Château roux, qui régnait alors sur le cœur du monarque.

Depuis ce moment madame d'Etioles employa tous les moyens pour attirer sur elle L’attention de Louis XV : elle assistait souvent aux offices de la chapelle , se trouvait à tous lus spectacles de la cour, sc glissait dans tous les cortèges chasseurs, surtout quand Sa Majesté chassait dans la forêt de Senart, près de laquelle d'Etioles avait mi joli château. Une mise extrême meut prétentieuse, un équipage élégant, l'affectation la plus soutenue de se placer en vue du roi, frappèrent d'abord mídame de Chotea u roux, cl ce fut le dépit que lui causèrent les prétentions de celle qu’elle appelait unegmelle qui fit remarquer la jolie ambitieuse au prince dont elle osait provoquer les regards. Après ce dangereux avis de la jalouse duchesse, aussi maladroite dans celte ci rotin h tance que le fut jadis madame de Mon-tespan lorsqu'elle montra mademoiselle de Fon langes à Louis XlV, Le roi chercha des yeux madame d’Etioles à toutes scs chasses; quelque chose para hua il lut manquer quand il ne la voyait pas, et dès qu'il l'avait aperçue il ne manquait jamais de lui envoyer du gibier par le plus complimenteur de scs gentilshommes,

l es choses en étaient ta lorsque ta favorite mourut et laissa si promptement vacante la place qu’elle occupait dans le cœur de son royal amant. Telle est la chaîne de doux souvenirs à laquelle se rattachèrent les agaceries de madame d'Etioles au bal de Fhôtrl de ville ; tels furent les précédents qui firent si promptement une flamme ardente d une inclination déjà décidée, el qui n’avait manqué que d’une occasion pour SC cl l'r I arcr ; ainsi se réatiisè reut tas iMMïyjiS cl’ambtLton transcendante auxquels l’esprit romanesque de nwdemotacJIc Poixsoji s'abandonnait depuis sa tendre jeunesse ; ainsi fut élaboré par la bizarre destinée le malheur du pauvre d'Etioles, qui s'était vainement flatté de combler de gloire et d'honneurs l'existence de la fille d’un boucher des Invalides.

Madame Poisson était malade quand on lui apprit que sa filie ve-vail d’être déclarée maîtresse en litre; celle nouvelle prolongea son existence... * Chère Antoinette, s'écria-t-cllc en levant lus jeux au » ciel, la voilà donc parvenue au rang des reines!... Je ¡'avais bien * dit que c’élait un morceau de roi,... * En effet celte filie d’un obscur fournisseur et d'une femme entretenue était assise au niveau des reines , mais sur les coussin.» «le l'infiimie. Bientôt madame Pois-5011 .accablée de nouveau par la matadle, expira en disant ; * Je n’ai » plus rien à délirer,* tant le cliquant do 1a g raudo ut-a d’empire sur les Ames avilies !

Eu se rendant aux désirs du monarque, qu’elle avait provoqués, madame d’Etioles avait senti qu'elle n’était pas en position de lui faire aucune des conditions imposées par les femmes titrées qui l’ont précédée; elle sentit également, après avoir cédé, que, pour conserver le coeur de Su Majesté au milieu dr lani de séductions rivales, scs charmes seraient bientôt insuffisants. Elle su til donc un manège de celle réserve coquette, ombre d'une pudeur expirée qui, même après la défaite, peut éloigner J'imlilïérencu. (railleurs Antoinette s’oppli-«ua à chercher dans son esprit et dans ses talents des ressources pour remplir le vide d’une passion satisfaite; elle put s'apercevoir prorup-tcmenL qu’elle avait complètement réussi, el qu'elle charmait le roi même lorsqu’elle n’excitait plus ses désirs.

Au milieu des hommages dont elle était l'objet (toadame d’Etioles), deux choses la tourmentaient cl nuisaient à cet orgueil sa lisia il qu'elle prenait pour le bonheur. Le nom de ron mari, qu'elle continuait de Porter, lui rappelait à chaque instant la liante qu'elle y avait atta-«hé*. i. Sire, de grâce, dit-elle un jour a Louis XV, Litas que ce " ’mm ne reten J issu plus à mon oreille comme un échu importun de * m* conscience; il empoisonne les beaux jours que Votre Majesté a » fait lutae pour moi. " Le lendemain madame d'Etioles avait le litro ^c_mu.r^uisij de Pompaduur, emprunté d’une ancienne famille du Limousin,éteinte depuis la mort de Ccl abbé qui Lisait lire son bréviaire par sen domestique à raison de six francs par mois. La favorite prit les armes de cette maison, rendue célèbre par Geo Troi de Pom-padour, qu’on vît eu même temps grand aumônier de France et président de 1* chambre des comptes sous le règne de Charles V11L Le second sujet du chagrin de la maîtresse eu litre était ta cause de iJé-lo igné ment de stm père. ąU^ condamné peur malversa lions, avait lui Je la France quelques mon : vaut le mariage de sahUe» On ne vwaît

rien de bien filial dans l’afïlletîou de Li nouvelle marquise; mais celle punition suspendue sur ta tète de l’auteur de ses jours flétrissait, Ïrusait-elle, s? r putatiou, comme si cette même réputation pouvait tre encore flétrie! Sans doute «Ile n’avait qu’un mot à dire pour faire tomber l'arme vengeresse de la loi des m.«Lis de la justice; mais, ce mot, il fallait le prononcer, ci cet effoic fut longtemps au-dessus des forces de la favorite. Enfin il sortit un soirde sa bouche avec un {trofond soupir; Poisson fut gracié, blanchi, rappelé, el madame «le ’ompadour i/ent plus à supporter que la honte de» propre condition.

Dans les premières semaines de la faveur de celta reine de boudoir, on ne parlait à la cour que du coiffeur Dopé, dont la renommée avait commencé sous les auspices de madame de Chàlesuroux. Ce ui'huos* de ta papillote ne rectum ¡lissait point d’égal dans tontes les nations de la chrétienté frisée; son peigne était plus vanté que le pinCcai ¿'Apelles ou le ciseau de Phidias. Il possédait l'a rt difficile d'appro* prier la frisure à l'expression des physionomies; par lui, le regard recevait un surcroît de séduction de la disposition d'une boucle de cheveux, et le sourire s'animait de toute ta g ri ce auxiliaire d un crêpé... L'àgc même, ce grand vainqueur des prestiges de la coquetterie , s’évanouissait MUS la main habita de Ltagé. Aussi toutes les dames de ta cour écartèrent-elles, de leur toilette les femme s de chambre les plus expérimentées; toutes soumirent leur tête à menchatta teur; il devinL leur entant gâté... Quelques-unes d’entre elles même, pensant qu’un si grand homme ne pouvait être médiocre en rien, assignèrent à son savoir dus épreuves d’un genre particular, cl leur admiration n’en devint que plus vive.

Madame «le Pompidour, au rang où elle était placée, ne pouvait se passer de !hgé;clta le fit appeler. Mais ce ne fut pas chose facile que de l’avoir : il avait, disait-il, ses anciennes pratiques; il ne pouvait y suffire; les chevaux de son carrosse étaient sur les dents; lui-même succombait à la fatigue. Bref, pour obtenir cet impartant personnage, il fallut presque un édit, et Louis XV dut traiter de puissance à puissance avec le prince des coiffeurs. Victorieuse de par le roi de ta résistance du grand Dagé, la favorite lui demanda, la première fois qu’çMe remploya, comment il avait acquis la haute répntatîoii rl Bîm-inmsu faveur dont il jouissait, «r Cela est-il surprenant, ni pondit-il ił avec fatuité... je cof/fats faulri 1 ! » La cour L(r mmLinc de Pompa-dour était en ce moment très-nombreuse, cl Ja marquise vit dans son miroir toutes les bouches se pincer. Le soir, la Dauphine et mes-dames de France, qui n'aimaient point la favorite, répétèrent à tout venant que j>iÿé coiffitd l uuirp. Le mut facétieux, colporté par Tiro nie. ne contribua pas peu a susciter à la cour des divisions entre les cou ri isoiii.t de. prince» ci les partisans de la marquise; Cl quand Ici premiers parlaient de luaitauiedc Pümpjttaur, ils l'appelaient, pour la distinguer de l’autre, madamecefle-cû

Que les hommes sont injustes! qu’ils sont ingrats'... Soyez condox-cendaiitc pour un de ces dominateurs exigeants,cédez-lui par faiblesse, par pitié, et vous le verrez bientôt persuadé que la faiblesse el ta pitié sont des habitudes de votre vie. Comme ils promènent en tous lieux leur inconstance, ils ne nous jugent pus capables de ta laisser se mor-fondre a notre porte... C’est nous croire aussi trop enclines à l'hospitalité. Plus nous les aimons, plus ils nous croient disposées h en aimer d’autres. A peine, au gré de leurs sens, nous ont-ils pcintl'amour roua l'aspect d’une qualité, qu'ils s’efTorccnt, au gré de leurs soupçons, de nous le représen 1er comme un vice, n A clorez-moi, m^ je, » la tendresse épure l’âme; elle ouvre le cœur aux vertueuse un* u pressions; c’est une émanation de source divine ; * voilà ce qu'ils diront aujourd'hui dans le délire de ta passion. « Fuyez, fuyez les sé-» duetions d’un amant; la réputation d’une femme est ternie par un » souffle. N’oublie* jamais que la pudeur est la première vertu de » votre scié; enfreindre ses préceptes, c’est être criminelle : » voilà ce qu’ils diront demain dans leurs jalouses appréhensions... Jeu bizarre d*unc humeur exclusive qui fait entrer le moi dans toutes les considéritions, el qui ne voit le bien que là où ce moi trouve son profit- J’en demande humílleme tu pardon à ta plus noble moitié du genre humain, mais tel est l’esprit des lois que les hummes sc sont faites, pour ta plus grande commodité de leurs relations avec nous, pauvres femmes, nées de la côte du premier de ces maîtres absolus Si l’on trouve celte tyrannie masculine jusque dans la dernière classe de la société, que sera-ce sur le IrAne, devant lequel doivent venir s'incliner ci souvent s'anéantir toutes tes volontés, tous les penchants? On ,1 dit à Louis XV que madame de Pompadour, n'éiant que mq-dame d’Etioles, avait vécu dans une sorte d'intimité avec M. de Bridge, ce même écuyer du roi qui, sous les étranges dehors d’an if, joua si hien la galanterię royale, au commencement de l'hiver der* nier, avec la. plus abusée des présidente». J’ai dit que quelques gen^ tilshomrucs faisaient, par oubli de grandeur, certaines excursions dans les salons du sous-fermier le Normand; M. l'écuyer était du nombre. U dessinait fort agréablement; madame d'Etioles peignait à ravir: on moulait à cheval ensemble, ut l'on allait esquisser de jolis pointe de vue sur les bords de la Seine. Le couple dessinateur choisissait d* préférence les sites boisés, parco que rien ne produit un meilleur effet dans un tabtean... Tout cela ne prouve Absolument qu'un goût corn»

....... pour h peinture; «LÇMtyd il «grill ur.ij que M. du Bridge mirait fortuitement il ruiné quelques Jiais^rs à m ida me il'lùjnlrü, c’eût été; à coup sùr, par amour de fart, comme le pédant de Muliére embrassait par amour du jjret, Ce précédent inquietan cependant Sa Majesté; elle voûtait en avoir le Cffur neu La prétention était peu rai son naide; car, en supposant qu’une in trJ ligante intime ait t dsié entre deux artistes amateurs, la favorite n’en peut être comptable envers son illustre amant. Ü’aiIleur», dans t|uei but le serait-elle ? Toute la puissance souveraine ne saurait détruire un fait consommé : rien de plus irrévocable que les arrêts exécutés du destin, r( il en est dont I exécution laisse si peu de tracer, que c'est réellement douteur perdue que de t’en affliger. Toutefois le roi tenait à s'éclaircir; il y tenait même beaucoup, cl, à cet cllet, Sa Majesté ordonna, h semaine dernière, à M, de Bridge de J'accorupagner dans une promenade ftiatimüe a travers les bosquets de Versailles, La suitę avait reçu Tordre de sç teñir .i quelque dislance ; l'écuyer marchait seul à côté du monarque.

« Savci’vous, mon cher Cùmie, dit tout a coup Louis XV en s’arrêtant ait milieu d’un rond-point, savez-vous que vous êtes Je plus bel lió mine de nia cour?

■— Votre Majesté est trop bonne, répandit M, de Bridge ¡rarpris de ec début italien.

— El je suis peu surpris, continua le roi, que vous sycz tant de bonnes fortunes.

— Mais, sîrfi, il n’y a pas de quoi se récrier.

— Diablo’ votre jehuite rie est gourtmiudè, monsieur l'étUyCr.., Et la présidente de P"\ qu’en drtñ-vons?

— Oli ! pour celle-J à , sire, hélait une surprise,

— Jtii ai ri de bon cœur.

■ Crtaii une complète de Votre Majesté... C'est à elle, et non pías ■ moi, que la dame s’est rendue...

— Vous me la donnez bonne avec ma conquête L.. finaud c’est li vous qu'on a payé les frais de la guerre.

— Votre Majesté voit queje luj eu fais les bonn c n rs.

— Obi mais, en pareille aéfa ire , J a partie bô no ri fique u'est rien... tout est dans T h om mage effectif.!. Mars ce ir'm pas de Cria qu'il Îà-ph J’attends une preuve de votre sincérité, mou sieur de Bridgé, et je la réclame comme un gage de voire atEachcmenl à ma personne.

— A ce compte, sire, vous ne pouvez douter queje ne veuille être sincère.

— Je compte doue sur votre parole. Vous avez connu te mtqiiije de Pompridoitr Avant qu’elle fúta lu cour?

— Ont, aire.

— Connue, ce qui s’appelle connue ?

■—Je ne «via quel sens votre Majesté attache à ce mot, mais j’ai toujours eu pour celle dame la plus grande colime.

— Ahí de grâce, monsieur le enmle, nr rentmns paś itans 1rs si-ipdlrcMNins vagues*.. Je me d£^ÿ i te! p/Ant du mot estime, que je surs tmi^iftis d ta posé à en prendre te cou trépied, et j’ai bonne envie de vois dire cpwiri * madumie d'Litotes j LW/iWit) de ^y faiSés-tous SAirrnée?

■— Moń Ihenl que les présomptions de Votre Majesté sont éloignées de la vérité !... Je poig inris uvre cette dîme.

— Oui, vous peiste* auprès nature.,, ci La uaturé eül aï commà’ nicative !

— Les malices dé Votre Majesté ont urne grâce ihfrnic... Mais, foi de gCriliHiO ruiné:..

— Arrêtez, monsieur, un «crmcnt dans iiti tel entretien serait chose Ifñp sí creuse... Lé roi ajouta : Tm tends L’/taÿduj au ChâlCau... El S* M.łje>rr Mie nul fl lé récrier tout haut.

— .burfji, éépfiritfil l'écuyer.

■— Coiivénéz avec mo?, rfprïl Louis XV, corn me si de rien ù’éiaît, convenez que vous avez été Tannùi de la marquise.

— Impasible, siré, je ne puis convenir d’dïi fait qui n’a jamais existé.

— AHóns vous manquez à votre prestesse... Songez que madami ¡ de Poirrpitdoiré íHc-méme óS’a toni a ppl is.

— Madame h marquise est L ni ai tresné de diré, peur ^íúnrtaír anus doute, tout éè qu'elle vùmlni; peur moi, je ne pins mentir. Elit était amié dès arts . nous lés cultivions ensrmbfc; éè commercé lui pliait, mÿi’t jamais il n'y cui rien éntre nous par delà famitié.

— ¡Vous voilai revenus aux mots él astiqués.,, 11 ést dit que je dé tanrai rien,

— Sire, il est de tonte exactitude que je n’ai tien à vous i*p-prendre.

— Bien,,; Je cense d’msîsfcf; if pmi y avoir dé ta détïcaiefiie à -pie mire h chose... An surplus, je ne saris pourquoi je vous demain , ¿ais fa confrmation d'un l'ait dont je suis sur.

*—Je né sais vraiment plus que dire h Votre Majesté.,.

— Parlons de l'avenir.

— Quoi’ Vôtre Majesté peu ser a il...

^ Qui sa.P si le goût de lu peinture reprenait a la marquise...

— Avec la ennnaiusance de vos idées, mfc, je m'abstiendrais d’ac-compliquer malfamé dé Pompad ou?,

— El si clic vous y obligeait... Un geuliihouiuie fraileáis u’est pas un JonyaL

— .on sans doute, sire; mais il petit té devenir pour ne pas déplaire ir Voire Majes lé.

—■ Je ru* suis yms si exigeant} cl si L’événement a lieu...

— Jamais.

— Mais, dans la supposition du Cas, vous m’en in for menez.      ;

— AvantT sire?

— finit, ¿rHlctamr après; vous voyez qnè je ¡tels bon prince, u

En ce moment le marquis d’Argriison; mufiiiréi dus n Ta ires étmi-gères, qui devait travailler ce jour-lA ivêé le foi, mit fin en If réjoh i;r>.int au débat de générosité corn meneé eût re Sa Majesté et s(,n écuyer; nti laissa indécise la question de savoir ST, dans lé cas ri’un renaissant amour de là favorite pour la peinture tt les ¡tiles boisés, le monarque en sérail prévenu u uorr J ou apres.

Tandis qu'il:i semait de nouvelles rosrs |a cmtéhc iqyalc, et que les amours harctmnl dé Paita oChoisy.des intérêts plus graves, atat-quels Louis XV ne songeait guère, s'agitaient en Alternarte, Le fils de Charles Vif, Agé de ilii-huit ans, héritait et de Wté’éttfm de Bavière et dès droits de son père à l’ém^fc germanique. Mais de freí dem sueecKsmns, cé jeûne homme ù’swpic que la prèmière. Il n'a prrint été séd u i t pK r I es ma gi i î fiqn es fit ru* M i H c s f.ii t es $ Chu rié s- AI h tri : au dola de h fastueuse chapelle ardente nu ce grince ai été ctpuSí’ eń costume espr-gned 1 ; derrière ta convoi aux mille Elainbruitt d-ms lequel on pé'rtnil le globe d u rntmde devant rèinpéréur drl nfit, son -.uo criséuT a vu les misères trop tongnci, trop récites d'une grahuéai sans puissance... U a repoussé cene cmirnn'né d'épines. Il y avait de kl sagesse dans une telle sWjÿhWn ; omis il y fâi de l’ingrati-tnde dans les ckconstonct¿ qui l'accompli!èrem. La Fraitte smiiint sur ta troue chancelant de ta Bavière lé grand’phée ri lu pî?rè de l'électeur actuel ; quelques services rendus u Louis KM par le pre-inier furent payés d'une protection qui ne s’CSl plis itamefitic un seul instant depuis près d’un dcmbsiècic : rf.mpîrc même n'a pas dom-blé il Louis XV un g.sgé lmp éclatant de ta rcénnnaissancê qu'il exerçait au iimn du son bisaïeul. Eh bien ! é'é£t eu s'a I lin ut aine eûne* mis de fa France que le nouvel électeur a rómpa dès tiens tissus de tant de sacrifices, La côur de Versailles voulait à peiné Croire que ce jeune souverain eût conclu nn traité avec la reine de HêAgrtè. fl a fallu Cependant céder à l'évidence : fe l^vamii, par ce traité, signé le JÍ avril a Fuchscu, rmnnce à touté prétéiilîOb sué PWrltüge dû ta mabon d'Autriche; B s’obligé A ta iré sertir les imú|Ses é¿fá obérés dé scs Etats électoraux, et promet ilhïccorder son suffrage sa grand-dué de Toscane à la diète d’éíéclínn oti la couronné impériale sera dê-cernéc. Bien plus, l’éh-ciéur s’engagé, moyennant son admission au partage des mibMÓlrM de l'Angleterre, A donnée dcS trÔÙpes à ta retire dé Hongrie pour PatóiA il COmbatlIêé lu rôi de Fra'nCé , difcń-scur de son grand-père, de son pure, cl qui voulait être lu sień... Lés cours ont une reconnais^use à elfes, AvaPt inumé que Cé taîlé, mc-niriiieni éternel cFmgrhrinfrie, fût conclu, le fils dé Charle*- Albert avait otdoíioé Scs Troupes, qui diTundaiCht les frontière-- rfè la fta-vièré couioinkfiiciit avec le m-n'unis dé^êgur, de se replier sans retard sur Afüniidt. (le ntonvcnierH ayant été ciíéufé ¿ans qué le général frófi^aiS en éóí réçu Tuvis préalable , il se trouva exposé, avec des fortes iôfériénrcs A celles qui lui étaient ^posées, s une attaque dont le résultat désavantageux était sans dóble espiré par le perfide Allém.iiid. Mais en cela du moins son a lien le fut trompée: M. dé Segur, a la lèie de cinq mille hnmmes eu combattant plus du triple, fi de bailleur eti hauteur une retaille aussi halulc que glorieuse jus-qu’.ï I foiïawcrt, ou ce gentilLfrmmè mit le (Jartube Cuire lui éi scs ennemis, apres leur avoir tué beaucoup plus dé momie qu'il û'uu avait lui-minie perdu.

Cependant fé^é couronne impériale, qui venait d’tlre rçlusée (Tune manière si lionlcuse pié f'íJeétéúr dc Bavière, lu fui êgalemciit par Je roi de Pologne , électeur dr Saxe. Ce prince, plus attaché à l’or des Anglais qu'anihitieiix de l'honneur sïêrilé qui attira nui! de calam lés sue feu Charles VII, resta dans l'alliance du Uarie-Tlïé-rise, sam autres muiifs que !;i crainte et l’iutérèl sordide.

Ainsi LÓÜ'is XV, qui u’avaii pour faire la guerre aucun ¡otcríl direct, qui ne L'entreprit que dans íc buf de «ouicuîr «u empereur qu'il lisait tait pur 1111 élan iFûrpléiT; Louis XV se voit éontraltll cïé sup-UQflrr presque seul, en Atlémïgne et darta les Pays-Bas, des hostilités durant lesquelles il va éuuipler parmi sus ennemisCeux-ia ôièmes m faveur de qui ce prince a tiré l’épée, ttini celle leiste ohligatiout lu cour de Versailles doit ¡up1 Avec autant dé prude rice qué dc rć-serve : elle ne continúe lit guerre qu’afiu de eoTiqiiurir la paix, teite a ¡Hipea nie ressourcé doit çnùier Je moins pówiote* Les gêner français oui d<mc reçu l'ordre d'évacuer les places qu’iJs conservai encore eu Alteùiignc , de sé rapprocher du Rhin ri de su tenir su défensive en couvrant notre frontière. Le prince de (Lonli, ap de t’iirince ¿'Italie, doB Cependant occuper sur ce point lus A chiens assez sérienaemêiii pour Jes empêcher de se porter avec fortes .supérieures sur fe rui Je PrusjC, notre allie. Le marchai Shillubois rempilera M, de Conti au delà des Alpes, taudis que

* Étiquette admise à la cour impêrisfa pir le Gaitillan r.harb-s-Oumt, î( cpù tadU* u-a* douta * rappclor leí dioila de ta mùton dÊapa^e * l'Empua.

mi en porsotmc achever* Jes concillóles coin meneli l’an dernier dans les Pjiys-IJ;^ ¡ , .

Muís mi Bail qitè de Tins pilM Im rois ne S* mfllétil j h lele dé de 1 eu rs armées q ne pour excitar le cburag'e du soldât par H rmqesié de leur aspect, par l'éclat de leurs habita^ ri pour jouir du triomphe cniHfuif fur ka armes perlées ru leur nom, Le véritable moteur des oprr^dnris qnr ^ préparent ou i'farldre, e'esl le maréchal camle de K-ne. Cc gértérth dont Potar énergique semble avoir encore acquis des fortes dans les sotiíTrancrs d'une Jonque maladie , est parli ce printemps pour se meure à la tête tic soix>nU-dii mille Frun^ais^ qu'ri rióte mener contre rmc armée plus fa rlêi coin posée d'Angkit^ d'Uirtiot riens, de HmlJandéfa et d'Autrichien#, réunis en vérin d'uh traité signé à Varsovie le A janvier; Trois généraux dirigeront ce» trempes enalkéM : te jeune dut de Cumberland ¡ qui vainquit a Ifel-tingiic jtrèsdc Oéotgè H, cwmmutiHe 1m Anglais; un auire enfant^ le prince dç Vakletk , brûle de le signaler à la tôle des Hoihndai»; et le vient général *ut rîddoti Konigsefr, riitqncl Marie-Thérèse 4 cto lié ses Allemands, terripérerrf par sbn fri périt rite conso ut niée la battit tante ardeur de ses jedriC» co llallí J.

Le maréchal de Saie a taft ouvrit ta Iran cl uto devant Tournai dont

la nuit du An avril îh rr fndb Il prédHriH mit premiers coups de pioche quoiqu’il Irêmhlât tfi èc momeíU lu fièvre On voyait M grand corps i'irrlilli JrhfdH d'fiïi tait qu'il nteiï tari JillUmér du nú lir ri des travail! ; les bouleli de rOnrétai en faisairiil de temps en temps voler mi loin les tisons, ce foyer htiteHeut servan! de pdim de mire aut taminnier* du rempart. Le htave Wdtirîce, malgré les projectiles cl 1ii m.ii.nln--., resta ju^tonfi jour art posta qu’il s’flall chindé; cil ne parvint à le taire rctniirlièr dans mit quartier què lorsqu'il Vit le» soldat» travailler .T couvert derrière la douve dit fossé qii’lN avaitoil ouvert, Le siège était cm......... selon tontea les règles du la guerre, lorsque Je 1 mai, le roi arriva au camp avec le Lbuiphin, quOPavait pas encore seize ans accomplis. Trois jours après tes journaux de ta capitale annoncèrent que Su Majesté avait tait exécuter devant elle les dispositions qui éliirnt déjà terminée* avant qu'elle arrivât au Camp : tomrs tas fors qu« de* têtes rnterohífrús SC mu ni feront uni armer», leurs ([úá^iiit (le vi cadrant ¡ujiifs Connue les abeilles de A iqple.

CepeiHtant les Liais (zcneniux, ètiiif rrifurmj du danger que courait 1 important place de Fouruai, frrèrrt dirige:r sur ce point l'armée des al lit's, farte d’rir.-j ■ on t:in ■; i.....re-^ínq huit.. Jirunme»; rile s'av aura Je 5 mut jvMpi'* i ił or írrofí, lieu dfrWt de ta v■ Ile ■.**jJ^éc ,|r ^ pj, Unit lieues. Le Mtlrfébfï! de Sate se rfhffW<v dur ('heure a sé porter ;■ 11-devaml des cuitarlas ; il tM r >t il M garder par cth COrpS de SÍI mille hommes tas pnfhs du l'EÎscteu, el écfrforiha dit - huit mille hommes des murs de la place an champ rie bataille sur lequel J3armée coalisée avait pris poteifah; M.nrrtae tlrvdi doué entrer en ligne aveu neuf mille Illuminé# né Mefitis qita Pcnnélhi ; mais fié général avait pour ui rtipéiiérteÈ ^ des précédé rrt* gfrrleut et ta èohfiatiée de scs Lroupcs.

Les dent armér* in&WMft-tfrM frii s'oTwrvèrcrii |itafhüt íes jour-hécs dr$ 7, î, J m fq mai ; hé dérrriel joirr Louis SV to shn fils par-foururéte! faire fesèritigs frnhéirh,-j’oti ^íJéHreM tf‘h ruf dîmes aceta-UnUÎotis ^icf il rrc'nt retrfiti r jusque d rfs lé èamp Aei érutamis. Le soir Sa Majesté rtomt lôu* le* j^if^iii d****** q^rtier, elle tas exhorta à bin. luire taita ¿evtíirj |W)í, tarta tappehiTiî que depuis sailli Louis a nu u u roí de f’r.tetar m'u t if H gagné dé h. il ai Uè signalée sur leí Á Urjáis, Louis .ajouta łfrrłi ¿¡aft temps de f é tic 11 v r le f ce vieux h'ffricr. Thiale la faiblesse pfatoM h VfdWtac an 'ttinveratti qui la lui demandait 1 ¡I s'endormît ateo èfinfraudé, avec sécurité.

Le l I nuli Limita St frit levé ta premier dans son camp, le soleil seul l'avait rfé^aHcè, Lé rfrf évérlhi Irii-mi me ti.'J A lip nsrui, ministre de la guérre, fprj tur-le-èlMmp cifVnyA péírWÍfíf le» ordres du utan:-chal de Saxe. 0H trouva ^refitelee couché d.ms titré voilure d’osier qui lui servait de lit, et qu’il frf traîner it bras autour dit Camp pour donner ses premières instructions.. Au J h mi d'une demi—heure le nuriclid était ii cheval : ■■ A mon lotir, madame l'a fièvre, dit-il Jc-

“ vaut se» officie rs, je n’ai pas aujourd'hui le tempa de vous écouler, * et a moins, parbleu, que vous nfaluetricz l’ussiuancc d’un boulet, ‘'je jure qu> vOllá nfatorpł pris réison. >. OpfniLïiiÉ ft Mf iitOirirait ^'tr <éréiiiié q-fï tern friisït.i h inris >c- ^óPćrŃux de sali Tita Irtui ; rN q’tai p m hcnrru( de la êcm fiancé qltUif Jń< pi ntic fît A leur smrYtraiii. Ti mui,; en elïcl on ne l'aviiil vu plus gai ipi'fir cc niornCriL oü W des-til" allait jeter Sur h trame de sa vie «tai tirs grands-ivéîiértïéiits doitt elle dm fr enfpretalr, événement tpi piniv.vt être ímf qr-iridr êa-taslroplrc ^¡^ ¡| ft[ ^ ^ ^Lfefr£ iu, pfêsfrgé Nédr'étii réfwiid;i jifr Jes chances Filtre,^ ï tafite» lé» rtantei illusions Sí firieipènl, s’eii-dmîiicni pour dérober derrière Im ËÛSS^lfSi dí? il 411 r ¡ C^Jf Í ¡i ti Íji \ [ i i p i ^¡î tju’ellis P^ 'cntaid nui fjiferrtm le spectacle terrible des iWembècs BvnliliS. 4i» ^ota de sang, des cnikivrê* au! (rails: livide et cùntrat-lé» qui sc»" lé pta* ^q,,^ d’#vanec d'unè victoire' douteuse.

Bientôt on Voit déhtrp ¿¡rrts L, planie Ifs bitailktas r t tés eiCarrrOlH français allant ptéridré ter diverses positions qu'ils doivrrit déctfpHrj les rayrms dit srdéd mii^nnt îc jonent sur Ici ¡iftùl'i p nies, iùr les casques briLliub de CCü mute* «-liguées, dont le mouvCiatut semble

cl FC celui de tu lira iltas hérissées de La Bonnettes Cl de sabres atéré^ Les (rompt'«leS, le» tambmirs, le» musiques guerrières mvlenl Milfrt Si'inrîil leurs eih^, que les roLins rejetant Su loin, 1 tas général' cheval nu milieu du champ ueb?ta'ilr montrent dc ta pointede leurs épées le» différente pointa oit les ruhtanes duivem shirrêk r. Cent nL desde Camp parlant nu galop se croisent ttarH leur Courte en partali, des ordres nut legiimii confiai la ni es. Vnilk tout près de 1'Fsr:mL In village d’A utaili, el un peu plus loin celui rte Fdiltenoy, veri lequel se dirige l'extrême droite de l'armée i ranr.lise ; ers dent village» sont remplis lie canons prête à foudroyer tout ce qui s’en npprtmltcrju Entre Fou tan rfy cl An toin s'élèvein de fortes redórate»; tes groupe» i|ri’ûn voil s'agiter derrière tes é pa ti te iii en ta, ce sont tes caiTonniéès qui préparent leurs pièces: ils rangent, ik alignent c« instrumente de thstruclinru lin espace d’environ quatre cent cinquante toinès sé-parc Fin lienuy du 6m s de fiarri : lh, d'antres redoutes, T autre S Cl-iiuiis (Wmrni un système de défense imposant. Si l'ennemi, qui se dispose à nunS attaquer, n’enlèvc ni la position dc Fontanny ni celle d’Antoin; s’il ne parvient pas h s'emparer dit bois de Barrît qui marque l'autre extrémité du champ de bataille dans w lrniguriir, il faul qu’il essaye d'y pénétrer par J tes puce de quatre crut cinquante toises sans les feitt croisés de routeiioy, À1 An toin et du buis. Mais celte marche serait trop audaCituse ; l'armée française parait donc iimbu Friable.

tond est rr grfttrpé dé èavsiiféj qui |të«è en ce Tnemen! PEscnnt sur le pmit de t^tanne? A «s ciürxssês éiinerl. ntrs t mit plumes Idonche» nue lit hrrse fêterin :lr balafrée sur le» chiqu'iliH, OIT a reminm le roi, lu Itauphiri H jihisintr» dé leurs grands frniciètA. Ils s'arrêtent h mille toises du pfftrt rpiïh èteuttefil dé irjversrr, !iir lien dlf H Jus-licc-dc-Motre^lfamé-anv-h ri», et non toin tic íteirtféc dit eh.imp de bataille. Autour de £H personnages illustres, une faute épaisse de gens de toute* teł éh-^és se dessiné eh dcnTl-èercte si ries éhrrriênÇcs, sur tes cteirrnN, et même à Iravcrs la trirte rsirurc des irhréL Ce .Mini drh-cnriWH attiras pr les apprêts de la jfniruér ttîéraffrît «.qui eonimenéé; ils vieintériL (lignés tlc^emfahta dns Gantois et des Ocr-mains, drm.irulef ah srectoete ó lu mort..... Ils acrOnt s.i Listo rts.

A une petite distance du quartier royal, ious un Itoiquet de vieux ormeaux, te ri tic de Amiilk t d eril au ntaN.rhal de ña Je un ouvrage qu’il o f.iil cotihlrúirj; prUdihl fa nuil pour lier tes féritmleí d’Antoin à <-. ii<^ de Kr.iimoy ; jp <toe est l'ancien dit briéè Maurice; il a sur h;ï le fiihg de l.i patrie? tcsii, reronrtitis^jO h «rtr>^iticré du talent, M. de y tes rend foton mAgc à ce préhtter de ton* fa* Mires, et sto-licilc, dit-il, O(ft»1êdt d'êlrc le premier aidé dé èa top ÍJ géitefulh-simf... A près celle noble dhnégaüori, le duc tifhbressé M. de Gfam-mûlit, son nri'én, qui sc rend Sil prute qu'il dtïh défendre.,. * Allez, » mnn .nui, luidii il, combatir?, commé à Itel lingue, mais soyes plus a lieu roux... * * Heureux! il le sera himlùL ai le bonheur est dans IteLeriiih' : Xoaillcs parle encore, cl Grauimonl est étendu sans vie sur le gazon.,. Un houlct anglais vient d'envoyer chez les morts la première victime des champs de l’onlenny.

A huit luùïrci hn ennrmre si tout ctmsitiinés en vsins efforts pour üteniparcr des positons dc Fontanny èt d’Antoin; nue batterie de Ce ti cru irr vidage .i d’un seul coup emporterai esendràh hnllaiidars; les troupes de h république fènflnûrut ri f’àttaqné rlé né poinf- elfes e&$rui un’mé' de pretidre pari if friètron. Le' Jhé de {.iimíiérí;tr:ri OFflOntte alo Fi lu rnrfjhè général iu'^ldiî rie fn-riâr'ff OC VÍVÓ force diriS te Inris de Barer; nmii l'élite de l’arfrrée a fifi fa teé, rpc guidé tèt olïiêiiért est prcsqite rnuérèmctrt mms'íhirliré pnr te frii de fa rédùhté qite masque ce hnrê.- H Or re<te ph fs a tí prî^cé' que lé pn^ï de p'toé-lr«te entre fés rè-fautes de Fofrlrńny èt ife FLrrï êW IràvéMrii fcî~ píO de qifalré rent ćrii^^iTTitC ÍOrSÍ#, inF teqfrél ¿é CfèêtehY fe? frnï dc prrstpte toutes leí teittérïca fincarse»; fe tifs de Gébrgéí ^ í'rr“ darniC rtofé niiirdir ífadriéiéhíc.,, Mofeé áhlteé yćW ín (te iWoiutent storaucér une fúrtúiclabíc colonúte d'Áurfa'is et rt’HíliirivrtenJ, foYtoéc Üé irais Irgnés sur qir.itre Itohmte? dé Ííaíftéuf. Life tériiné tes éatnfrK à freos, sans qne ni fes raptos ni IrteiCiirfiimińli rfe ícir rirt AirejiHf-dénr son niorteemétit, ánhí qué tes! Mugí é’n ÍO’iént ííteteihfehteM dé-ran^éí; éi feí ferítkdé'í frécéhéí rjiíc üdí ïfritiïfeg (Wï iferíí èéïW píto-' Jafigr mtfći dicten fie sefli .iiissitúf éélffpfeé'L Lts pr'c'ifi'iMrt troupes do réi qui essuitcnt rf^réíteé fe cofofrífe sé cotopos toit fié quitte ti-tniflons ÍÍC5 g.1 riles: fraftaiïtect, Jé deux teifeifWs. des ¿iirdM id tete», dfi régimen! dé Cíiute’h. Ct dé Ci7ni rfSfe^iWrć. Lé fígiínéfi! dli ftoi se trouve embusqué nu peu plus loin, dau» iïiï çhr'iùuï eYCui. Lei valciiréiK Chefs décès côïpS dorment rûi'-Jte à’ fruta ¿réïiariicr» de g/cfańceT a ver éut tete réftiiÇtoî; ils éTHusiéni, irirfij c'eu t dftrćiirs et sulifriiH tomlitote nwfe rifissiLÍf... Lê l'este teritrè ilïiis feí Kiii^. Du colé des Anglais, j£ï5 fe [dus îégrè troublé, ^'Ś ^ mnitofrć hésita-tihn.., 1,3 èiiton'né s^áíi'eé bmjcñíf’í Itoïtafai'iil, Liligńćc < biiiuié à la pdrade, et jhfartfetehi t îiisteitebh- auv p û tes iiumhréuscs qu'élit; êpruiive en iliarchaïA à traéc'rs n'ii i te Fíígé IV feux, f > p mirla fil tés inùmes gar-Ltf frirfęahćs et sui^éi ikAït fri £ü’ï^ victoó'in ifeêiré repodsteji, cçs mùwvs régimcui» du Roi, de Uuurieu et d’Anhelerre, qui p^u*

gcnt cet ¿choc, se sont ralliés: ils s’avancent vers le corps anglo-hano-vrien ; leur ligne, formée sur quatre hommes<le hauteur, n’est plus qu’à ciquante pas des assaillants... On voit au premier rang les gardes anglaises et le régiment de royal-écossais; à leur tète, nos officiers reconnaissent le lieutenant générai Cambe!, le comte d’Albcmarlc, major général, et le brigadier Churchill, petit-fils naturel du grand Marlborough. La colonne s’arrête un moment. Les Anglais saluent les Français en ôtant leurs chapeaux... MM. de Biron, de Chabannes, et toute la noblesse qui les environne, rendent le salut aux officiers de Sa Majesté Britannique. « Messieurs des gardes françaises, dit alors » un capitaine des gardes anglaises, tirez... — Messieurs, répond le > comte de Hauteroche, noua ne tirons jamais les premiers. A vous, «s’il vous plaît. » Politesse dérisoire, délire de la valeur, qui ne prouve rien, si ce n’est l’éternel asservissement des hommes aux va-uités. Cédant à la courtoisie française, le# Anglais tirent les premiers;

Dagé coiffant madame de Pompado».

ils font un feu roulant de bataillon qui jonche la terre des cadavres de cette noblesse naguère si polie. Quatorze officiers, parmi lesquels on compte M. le colonel de Courlen, ont perdu la vie; quarante-cinq sont blessés; deux cent cinquante soldats restent sur la place; plus de sept cents sont atteints de blessures... Et la décharge n’a pas duré cinq minutes. Le corps français ne se trouvant point soutenu , scs rangs se débandent... M. de Luttaux, lieutenant général, accourt avec quelques régiments pour rétablir l’ordre, mais il .t’y peut réussir qu’en partie; et la terrible colonne, de plus en plus serrée, avance toujours, elle déborde la position de Fontcnoy. lorsque Luttaux, déjà blessé dans ce village et aveuglé par le sang qui coule de sa tête, vient encore opposer le régiment d’Aubetcrrc et un bataillon des gardes au corps devant lequel tant d’efforts ont été jusqu’alors infructueux. Mais cet intrépide général est arrivé au terme de sa glorieuse carrière : deux coups mortels l'atteignent à la fois... il tombe... Le roi perd un de ses plus fidèlesScrviteurs. Le duc de Biron, à la tète du régiment du Roi, qu'il commande, fait hésiter un moment la colonne en l’attaquant par son flanc gauche; mais un bataillon des gardes anglaises s’en détache, fait une décharge sur la troupe de Biron, et revient au petit pas reprendre la place qu’il a quittée,après avoir mis cent hommes hors de combat. On dirait qu’un enchanteur est caché au centre de cette cohorte de granit et la rend supérieure aux efforts de la puissance humaine.

Le désordre qui naît de la terreur commence à gagner de rang en rang tous les corps de l'armée française : la déroute des gardes françaises et des gardes suisses répand l’alarme jusqu’au sein de l’état-major. Le maréchal de Saxe, accablé de souffrance, de fatigue, de soucis, et mâchant une halle do plomb pour tromper sa soif, que les médecins lui défendent de satisfaire, parcourt au petit pas de son cheval le front de* Angles, en voyant tomber avec mépris autour de

une nuée de mitraille et de boulets. « Allez, monsieur, dit-il au

» marquis de Meute, courez au quartier du roi, dites de ma part à » Sa Majesté que je la supplie de repasser l’Escaut avec le Dau-» phin... Pour moi. je vais faire ce que je pourrai pour rappeler la « fortune. — Ah! je suis bien sûr qu’il fera ce qu’il faudra, répond » Louis XV, mais je resterai où je suis. »

En ce moment le maréchal ordonne au comte d’Estrécs, qui commande la cavalerie, de fondre sur les Anglais; mais nos escadrons, brisés par la mousqueterie et l’artillerie de l'inébranlable colonne, se dispersent : la première ligne est forcée <lc faire demi-tour. Maurice conduit lui-même à l’ennemi la seconde ligne, composée d’une partie de la maison du roi; ce sont de nouvelles victimes qu’il livre: MM. de Puységur, de Saint-Sauveur, de Saint-Georges, de Méxièrc, d’Aché, de Monaco, du Guesclin et vingt-deux autres officiers sont blessés dans ce nouveau choc; le comte de Longaunaie, les chevaliers dc Susy et de Saumery, le comte de Chevrier et six autres officiers restent morts sur la place... Ramenée encore, cette cavalerie d’élite est poussée en désordre jusque dans le quartier du roi, qui, entraîné dans la foule des fuyards, se trouve bientôt séparé de son fils. Sa Majesté aperçoit déjà la colonne anglaise, qui maintenant s’avance l’arme au bras; le feu de presque toutes nos batteries est éteint.

Tout parait perdu; le maréchal de Saxe envoie exprès sur exprès à Louis XV pour le conjurer de repasser le pont, ce prince s’y refuse obstinément. Le danger devient pourtant extrême; on va se voir forcé d’évacuer les positions d’Antoin et de Fontcnoy, que les ennemis débordent de trois cents toises: déjà les canonniers ramènent les pièces de campagne. Maurice se dispose toutefois à faire une attaque mieux combinée et plus imposante que toutes les précédentes: il est inouï qu’un général aussi distingué n’y ait pas songé plus tôt... Malgré ce qu'il a dit au commencement de l’action, sa maladie a au moins raison en cela. Tandis qu’on prépare cette attaque, le comte de Lamarck reçoit l’ordre de se porter vers le front de la colonne,

L'écuyer marchait seul à côté du monarque.

afin de protéger sur ce point la retraite de l’armée, si le dernier effort qu’on va tenter ne change pas la face des choses. Cependant un conseil tumultueux est tenu dans le quartier du roi : on y ouvre mille avis qui se croisent sans amener une détermination; et la colonne anglaise, dont la profondeur égale toute la longueur du camp, reste immobile, et semble être maîtresse du terrain qu’elle occupe.

Tout à coup le «lue de Richelieu, lieutenant général, qui dans celte journée remplit les fonctions d’aide de camp du roi, arrive auprès de Sa Majesté; ce seigneur est couvert de sueur et de poussière; il a perdu son chapeau dans sa course rapide, el la brise en se jouant dans scs cheveux prèle à sa physionomie animée une expression héroïque qui frappe cl impose; le duc paraît préoccupé d’une grande idée, il va parler, quand le maréchal de Saxe l’interroge: « Quelle » nouvelle apportez-vous? lui dit-il, et quel est votre avis? — Mu » nouvelle, répond M. de Richelieu, est que la bataille est gaguée si

» fin k vent; mon avis est qu'on tasse avancer à l’Instant quatre ca-i» lions contre le front de l'ennemi, ri pendant que cet le a r til tarie » l'éh l'au le fa ta maison du roi et 1rs aturra troupes le chargeront eu * tombant sur lui caille tira fourrageurs. * Louis XX adopte aussitôt cette idée : ^n^c généraux partent au galop pour ta taire exécuter. Le duc ^e Péquigny tait placer les quatre pièces dmis nu vieux moulin abandonné; Lui-même les pou,te sur la colonne anclarse. Pendant ce temps le duc de Richelieu a mené la marsem du roi, que guldeni M'I de Mon tesson, deSoubise, de Quinines, do Grille cl de JuiiiillmC' 1 ouïe celle brillante et impatiente cavalerie, «ernndre par cinq escadrons de Peul bièvre cl les carabiniers,, court sur le bastion vivant qui semble avoir bravé toutes les attaques, mais que les quatre canons du moulin commencent à ébranler, La brigade des Irlandais, tes régiments de C ha m brillant, de Brancas, dc Briounr, d'Aulmterre, de (hurten, de Pi orinan die, se forment en colonne serrée pour soutenir h charge de cavalerie. Tout Le mouvement est dirige par MM. d'Esirées, tic Biron, de Croissi et de Lowendhal, lien tenants généraux, sous ira ordres du maréchal de Saxe. Malgré ta fièvre ar-dénie qui le dévore, Cc général sc maintient Sur son cheval par un courage surnaturel ; il court tir ta droite à lu gauche, encourageaut de ta voix et du geste tout ce qui commande, tout ce qui obéit.

La colonne, attaquée tout à ta fois en tète cl par tes deux flancs, lie peut tenir à tant de chocs simultanés ; clic s'ouvre de toutes parts; A or tu a ndic et Ira Carabiniers y pénètrem les prentiers; ta bridai de i ctan <ta Le suit i m média Lé ment. Les rangs anglais sc séparent, se rallient, se séparant encore, se rallient de nouveau*... Enfui ils sont mm pus. L'en-nelui quitte précipitamment mais sans désord re ta champ de bataille qu'il avait conquis.

Ce fut seulement alors qu’on sut à quel prix l'armée «iglo- hïnovricnne avait, pendant une partie de ta journée, montré une si hère Contenance; on trouva prés de dix mille cadavres an-Etais et h h navrions Mais ta mort avutt aussi moi s-sonné amplement dans non troupes, SL |H-uï ht r nient triom-phanies: quatre mille nota dais étaient morts; plus de trois mille étaient blessés. Cent officiers au moins avaient perdu La vie; trois cent vingt se trouvaient en danger de mort, et l'on en moins gravement,


Oui, jmuran, r.'iMïBdit h jeûna Saxonra ca pré-mant son bras h Eta Majesté , IrouvovouB ctlta numAiurv ressemblante?.,. C'était lo portrait de Stanislas.


comprit davantage de blessés plus ou


La victoire jetait à pleines mains ses lauriers sur cet uspccl aHli-geant ; le sen limem de ta gloire tempérait l’amertume des regrets... L'armée entonna le chant du triomphe; elle laissa à ta France Ira larmes de ta douleur. Le roi parcourait tous les rangs; il prodiguait les félicita lions aux soldats, se laissait embrasser par les chefs, et promettait à tous ara récompenses. Le maréchal de >aift, qui venait le descendre de cheval* rejoignit LouisXV, et se laissant tomber à et s pieds : « Sire, luí dit-il d’une voix éteinte par la fatigue cl ta * douleur, j'ai assez vécu; je ne souhaitai* de vivre aujourd’hui que * pour voir Votre Majesté victorieuse... Elle peut juger maintenant à " '¡"rn tiennent les batailles. Il faut que je me reproche une fuite, 1 “jouta Maurice : j'aurais dû mettre une redoute entre le bois de i Barri et Fontenay, mais je ne croyais pas qu’il y eût dra généra ui, m je ne dirai posasse/ hardis, niais a&ez ma ta droits pour hasarder de » passer en cet endroit. Oui, sire, l'audacieuse mu relie de la colonne * anghu ficelait une tentative maladroite qui n’a réussi que p;(r |a fa_ v taillé (pu nmiaaiait consumer cnaltaques plus mais droites encore, *' JleCtureS par de trop petits corps. Aujourd'hui, sire, la troupe a ■ tout fait, soit du c$i¿ des ennemis, soit du noire, el ni M, le duc » de Cuuibcrtand ni moi n« devons marquer dans nor fastes la jour—

» née de Fontenoy. Si, profitant de ml marche vicloricnse, te prince ni eût fait avancer les lintlainlais sur le champ de bainrl h'qu.i ml rien .i ne 1rs erriptulmic plus de pin cirer entre Ira redoutes éteintes de a Fontem^ cl d’Atiloin, nous étions perdus sans ressource; Verre ■i ll.pjcsié elle-même ne pouvait échapper. Onaril à moi, me fiant taux feux croisés de nos formidables positions, j'ai trop tardé à or-u donner une attaque générale; Votre Majesté vient de voir que le » succès en dépendait. *

Le roi se tournant alors vers M. de Richelieu, lui dit en hu tendant lu main : « Je n'oublierai jamais le service que vous m'avos rendu, u Le duc reçut ne compliment avec moins de modeste que l’illustre comte détaxe ne venait d’en montrer dans son discours; l'honneur de ta récompense excédait cependant le mérite du s» rvice. L’idée que M. de Richelieu avait émise, cl à laquelle on devait ta victoire, ne lui appartenait point i il l'avait recueillie en traversant les rangs, et elle était due au comte de Lally L Un peu pk s tard

M. d'Lnard, capitaine au régiment de Tou raine, avait indiqué à M. de PA-nigny le lieu où l'on pouvait prendre le ptus pruritple ni -ni les quatre canons placés dans le moulin, et qui avaient ouvert les premières brèches dans la colonne anglaise. C’est ainsi que le prix des services rendus est rarement accordé à ceux qui l’ont mérité.

Le soir de ta bataille, le maréchal de Noailles dit an coucher du roi à Maurice de Saxe : « N’en déplaise à vo-* tre modestie, monsieur, ■ tout hydropique que vous *ùtest vous avez tait mer-■ veille aujourd’hui, et, * certes, vous êtes le seul a homme que la gloire ait » désenflé, »

Le roi, vainqueur è Fon’ termy, ne songea point à se prévaloir de Sa victoire; au contraire, il lit écrire de son quartier même à Fahbí de la ille, ministre de France à la Haye, qu’il n’aspiraiiqu'h rendre la paix à l'Europe. Les Etats Généraux, ne croyant pas sans doute qu'une telle modestie pAl naît ru du triomphe, ne firent qu'une réponse ivasive aux ûTr« de Louis XV, a la sincérité desqiHilh s ils devaient d'autant moins ajouter fui, qu'ils ne méritaient pus pour leur compte une telle modération de la partdu Sa Majesté, puisqu'ils Lui faisaient ta guerre sans déclaration, et quoiqu'un ambassadeur lioL landais prodign.it m co moment même ses lourdes salutations à ta cour de France. La reine dû Hongrie, qui, par l'entremise de CCS mêmes Etats Généraux, avait reçu de semblables proposition» du roi de France, les éluda 4 son tour; elle les éluda dans le temps qu'elle avait à soutenir la guerre en Silésie contre Frédéric H, eu Italio Contre Louis XV, Philippe V ti don Carlos, en Allemagne contre les Français.                                                         *

Mais les Anglais, alliés île cette princesse et qui la soudoyaient, étaient trop intéressés à la continuai ion des hostilités pour se prêter à une pacification, Philh pe V serait hi contestablement intervenu dans Je traité, Jeorges U se fût alors vu forcé de renoncer aux al taque s réitérées qu'il dirigea il centre la marine espagnole, a naques desquelles devait résulter sa ruine, et qui, par une conséquence infaillible, ne pouvaient manquer de faire tomber Ira Opulentes colonies de l'Espagne ait pouvoir de la Grande-Bretagne.

Malgré ses intentions pacifiques, Louis XV se vit donc forcé de continuer la guerre. L'armée des alliés, affaiblie et dispersée après la bataille de Fontcnc^, ne pouvait s'opposer aux projets du roi; il K disposa à poursuivre ses conquêtes. Maître de Tournai, qui s'était

1 Lu mime dont 1« nos rat devenu ai célèbre par sa ëd tragique, qm résulta d’un déni de jusbea.

rendue peu tic jours après la bataille et à la suite de quelques mou-vcmenls destines à faire croire aux Anglais qu'on voulait les suivre dans h direction de Bruxelles, le maréchal de Saxe sc porta brusquement sur Gand. La ville est investie par le comte de Lowcndahl, lui-nième se jette le premier dans les fossés et fait appliquer des échelles aux murailles; en un instant elles sont escaladées par deux compagnies de grenadiers, qui courent ouvrir une porte au reste de l’armée. Le surlendemain Bruges ouvre les siennes, Oudenarde est emportée d’assaut, Dendcrmondc capitule, et la forteresse d’Ostende est enlevée de vive force. Une escadre anglaise, qui avait apporté des secours dons ce port, vil arborer le drapeau du roi de France sur ses remparts. Bientôt Nicuport et Ath sc rendirent; mais Louis XV ne fut pas témoin de la soumission de ces deux places : il était revenu à Versailles avec le Dauphin.

Avant que toutes les places de la Flandre autrichienne tombassent S» notre pouvoir, Louis XV avait député un de scs aides de camp au . oi de Prusse pour l’informer de la victoire dc Fontanny. Cet officier, SlOmmé M. de la Tour, rencontra Frédéric II a la tète de son armée dans une gorge de la basse Silésie, près de Ratihor. Eu présence même de l’envoyé de son allié, le monarque du Nord remporta sur le prince Charles «le Lorraine la mémorable victoire de Friedberg; et le soir meme ('« juin 1145) il écrivit à Louis X.V d'une grange dans laquelle il coucha : ■ J’ai acquitté à Friedberg la lettre de change que vous * aviez tirée sur moi à Fontenoy. »

Ce serait une fastidieuse énumération que colle des Te Ihum, des bals, des concerts, des feux d’artifice par lesquels on célébra dans toute la France les événements glorieux que je viens de rapporter. An milieu de ces solennités de la victoire, on n’entendit point les sanglots de mille familles en deuil : la galanterie des courtisans, voila le chagrin des épouses et des mères. Cependant, malgré le soin qu’on prit de repousser dans l’ombre tout cc qui pouvait affliger l’esprit ou les regards du monarque vainqueur, quelques incidents désagréable» ternirent l’éclat des réjouissances dout il était le héros. J’en citerai deux.

Voltaire, introduit à la cour par la nouvelle favorite, avait composé pour célébrer le triomphe de Fontenoy un ballet héroïque appelé le Temple de la tiluire, et qui fui d'abord exécuté par ues seigneurs et des dames titrées. 11 est presque inutile d'ajouter «pic madame de Pompadoùr y jouait un rôle principal. La marquise, qui voulait favoriser l’auteur, avait obtenu du premier gentilhomme de la chambre qu’il fût placé dans la loge du roi te jour «le la première représentation; clic fut satisfaite a cet égard, et Voltaire se trouvait debout derrière Sa .Majesté. Louis XV était désigné dans l’ouvrage sous le nom de Trajan : les poêles flatteurs ont toujours pensé qu’en fait de comparaison il vaut mieux dépasser la vérité que de rester en deçà. Or, si la cour paraissait contente de la pièce. Voltaire en était plus s. tisfait que personne, et mentalement il s'adressait beaucoup plus de félicitations qu'on ne songeait à lui en accorder. Vers la lin du ballet, Cc sentiment intime devint même si impérieux, que, lie pouvant plus contenir l'expression «le son ravissement, notre coartisan, par allégorie, saisissant Louis XV entre ses bras, s’écria avec transport : « Eh bien , Trajan! vous reconnaissez-vous ta ? » Cet enthousiasme était par trop romain , et Trajan, qui n’est point un César «le la vieille roche, exprima apparemment que ce geste poétique lui avait déplu» Des gardes s'avancèrent aussitôt, enlevèrent l’enthousiaste irrévérencieux el le portèrent, avec infiniment de politesse il est vrai, hors de la loge où ce téméraire venait de franchir si imprudemment l'espace incommensurable qui sépare un grand poêle d’un grand roi. Le lendemain, au lever, on présenta à Louis X\ le peintre Amédéc Vauloo. Cet artiste portail un tableau oii Sa Majesté était flattée d'une manière moins romaine, mais plus conforme à cette heureuse étiquette qu'on aime tant a Versailles. V auloo avait peint toutes les vertus qui caractérisent un prince magnanime : on pria le roi de regarder ce tableau dans un verre à facettes; il vit alors son portrait, et les courtisans de s'écrier : « C'est délicieux, » c’est enchanteur; on ne vil jamais rien de plus ingénieux! • O mi-jèresdes vanités!

Des succès militaires étaient le sujet des réjouissances qui se succédaient sans interruption à la cour, cl durant lesquelles la gloire de nos armes était proclamée bien haut. Cependant, qui le croira? 7habil de nos guerriers n’a va il point accès dans ce centre d'hilarité martiale, l’étiquette l’y proscrivait. A l’une de ces fêtes, le chevalier de Modène, capitaine au régiment Dauphin-infanterie, ignorant celle étrange interdiction, se présenta en uniforme au chàbau ; il avait déjà traversé la salle des gardes, VWil-<le-b<eul ella pièce suivante, lorsqu’un gentilhomme «le la chamwe l'arrêta,

« Vous ne pouvez entrer, lui dit-il.

— Pourquoi donc, monsieur?

— Ignorez-vous les usages de la cour?

— Il se pourrait, monsieur, que je les eusse oubliés; ¡I y a dix ans que je suis à l'armée.

— Je vous apprends donc qu'on n’est point admisen uniforme aux cercles du château.

— N’y célèbre-t-on pas en cc moment les triomphes de noire arUù ?...

— On célèbre les victoires de Sa Majesté.

— Mais on daigne peut-être convenir que l’armée est entrée pour quelque chose dans ces résultats glorieux?

•—Sans doute, monsieur; qu'en prétendez-vous conclure?

— Que cel habit, encore empreint de la poussière de Fontenoy, doit être une belle parure aux yeux du roi.

— Vous vous trompez, monsieur : sur le champ de bataille, Sa Majesté se sert de scs officiers ; mais dans sa cour elle entend qu’ils se conforment au cérémonial qu'il lui a plu d’établir.

— .Ma foi, monsieur, à l’impossible nul n'est tenu. Tout le lustre qu’un gentilhomme peut acquérir sur le champ de bataille, je crois en être pourvu... Quant à l’éclat qu’on achète chez un brodeur cl que je vois en ce moment briller sur votre babil, il n’est pas en mon pouvoir de me le procurer... J’ai vendu mon dernier domaine pour taire la campagne qui se termine.

— En ce cas, il faut vous retirer, monsieur.

— Quoi ! vous osez expulser un capitaine «l'infanterie ; vous n’épargnez pas une telle humiliation au chevalier de Modène, le parent d’un prince souverain !

— Ce n’est pas vous que je renvoie, c’csi votre habit.

— Vous avez raison... En Flandre, il fallait mu roi de braves officiers ; à Versailles, il ne lui faut que des habits recouvrant de# mannequins, toujours assez recommandables quand ils savent se courber... » Et le capitaine indigné se reliai.

Le lendemain, cent copies de ces vers couraient les salons de Paris :

Servile» instruments de triomphe» nouveaux. Victime d«* projet» d mt cotio oour ahondo , Courez. poetan. »»•«•»- et montez a»x a «sauta, SacriR«-x vos jottn? an plus g-and roi du monde, Louis vous le permet : cotufiauro est voir,- • tat Mais ne paraissez point «o #rand jour qui «'apprête; Votre nombre importun pourrait trouher In fêle, Et VM babils poudreu* m trrmraicm l’éclat.

Cette explosion d’une verve énergique produisit la plus grande scusaiioti : le roi, qui peut-être n'eût «lù y voir que le cri d'indignation d'une âme noble humiliée, ne s’éleva pas jusqu’à celle hautour déconsidération», cl ne sc livra qu’a la colère. Le comte d'Argen-son reçut l'ordre do taire arrêter le chevalier de Modène; mais, prévenu par scs amis da danger qu’il courait, il se cacha quelque temps, puis il sc retira secrètement à Avignon, sa patrie. Le ministre de la guerre, qui fait plus de cas d’un Iran officier que d’un bel bah t, fut charmé de celle fuite, cl il avoua dans son intérieur qu’il eût été désolé de punir un brave militaire qui avait eu raison.

Tandis qu’on sc réjouissait à In cour «le France, on intriguait à celle d’Autriche pour faire déclarer le grand-duc de Toscane empereur, M.trie-Thérèse, en éludant les propositions de paix que Louis XV lui avait faites après la victoire «le Fontenoy. dans le but de conoer-ver les «absides que l'Angleterre lui payait durant ta guerre, n’avait pas renoncé à placer sur le front de son époux celle couronne impériale que le cabinet de Versailles ne lui eût pas disputée; mais eile voulait tenir cc résultat de scs alliances actuelles, et non d’un traité avec ses ennemis. Le roi, choqué de celte conduite, ordonna an prince de Conti de s'apprwdter de Francfort, où sc réunissait la diète d’élection, et dans un manifeste énergique ce prince déclara qu’il allait s'opposer «le tout le pouvoir «le ses armes au choix du grand-«lue. Malheureusement les effets ne pouvaient répondre h ces menaces; la nécessité «le nous maintenir en Flandre dans une situation imposante avait obligé le roi à retirer vingt mille homme» au prince dc Conti pour 1rs envoyer au maréchal de Saxe. L’armée de bon Altóse fut donc trop faible pour s'opposer n la joncttiMI de» troupes que la reine de Hongrie entrcU-nni» «tous cette partit de l’Allemagne, et la «lièle, environnée dans Francfort d’une formidable ceinture de baïonnette , procéda a l'élection avec une complète «décrit#. Les conférences avaient commencé 4c «^ septembre; treize jours après le grand-duc de Toscane fui proclamé roi dés Romains, sons le nom de François 1er, par les suffrages «le» «'lecteurs de Mayence, de Trêves, «le Cologne, de Bohême, dr Bavière, de Saxe cl «le Hanovre. Vainement les ambassadeurs du roi de Prusse, électeur de Brandebourg, cl de l'électeur palatin se retirèrent-ils de la diète eu protestant contre cette élection, elle ù'ch fut pas moins legajé; la bulle d’or portant que - si deux électeurs se retirent du lieu où sc » tait l’élection avant que le roi des Romains •<”* ¿lu, ils seront » privés pour cette foi» de leur suffrage comme étant censés l'avoir w abandonné. »

Marie-Thérèse, satisfaite d’avoir conduis et non obtenu l’Empire pour le prince son époux, et cela au rein meme «les échecs que scs armes avaient «ubis, Marie-Thérèse vint à Francfort jouir «lu couronnement de François •"• Assise #nr un balcon orné de riches draperies, elle assista à l’entrée du nouvel empereur ri mêla sa voix aux acclamations de la Multitude. Le soir ce prince la reçut dans son camp a la tète d une armée de soixante mille hommes; «Hc en rima la revue en souveraine qui veut encore occuper le trône après avoir cédé. Les troupes avaient un empereur, mais les premie»

LOUIS XV.

Ut


hommage» furent pour l’impératrice, et Te roi de» Pomain», l’épée ù In im- n, ne paraisif1 il cire que ic premiar général di' ht reine de Hongrie, il était dans Ja dcsiim e de cette princesse d'é'.re comblée Inni u fa foi*, d'honneurs et de disgrâce» : pendant que le cauou de Francfort a mi011 cuit l’élection du nouveau aouveruin, Frédéric If lail|. il mi pim-s le général de Marie-Thérèse à iùre vers les sources dc jTJbe. Ainsi fa hile de Charles X I. après * voir perdu la Flandre, n- voyntl menacée de Unîtes parts en Allemagne, cl celte couronne jLt’rlb' uvhii donné? à Fruiiçoi* l,r pouvait, comme relie de Char-

Vil, être h- vain insigne d’une monarchie sans réalité.

En Italie, les affaires des jiHits notaient guère plu* heurensm q’i'aillenrs ; l'infant don Philippe et le maréchal de Mmllrboi», maires de la vallée d'Oneille, vmaimi d’entrer sur le territoire de Gènes, où lesénot, oikttsé de la cession d’une parité de son territoire nu roi de Sardaigne, recevait en amies les troupes frano-espa-piiilrs. Ile plu», rHii' république a’étaii obligée i fourmi1 une armée de dit iinIJr Lamines, innyennAtil un fltibside nnC fois payé de cent mille piastres, ci 1111 nutre subside de treille mille piastres par mois, le tout payé par l.i cour de Madrid, ban» Je mime lemps le due de iModêm.1 ci le cOmle de 1 age*, A la tète d’un corps formé d’Espagnol* ci do ^a[h^fi1H¡nsł avait'Eil ponrsiiivi 1rs Autrichiens des environs de Rome n Rimini, ù Cé»ne, 11 Lmofa, à Furii, a Bologne, à Modènc. llana cene dernière position, fa proiimiié de l'année pié-inoiiiaiae ne fui d’aucun secours aux troupes dc I" reine de ifort-!¡riv : poursuivi Ini-mème par le maréchal de Maillebois, Chm les-1 imiu.iriiel dui réunir ions ses efforts pour empêcher le maréchal de puuirci- dllHA ].■. VlniHlmT.il ; il n’y put parvenir. M. de Mircpcii, avec iIiu[7l‘ buta Jj, uk, attaquait.....ois de juin le camp retranché de AJonh'sunio, Ou 1er. l u niautaifi furent forcés. Bimil t les troupes de la reine de Hongrie cl du roi de Sardaigne, <tam parvenues A se réunir a Aon, n’en furent pits moins cmitrjihiius ...............r celle posiiion et «le découvrir ainsi Parme, Plaisance el Itavic , dont le ru.i-rèchal dr Miuilebots s’empara Mccussivemeni 311 mois île septembre. _ Louis \\ ci ur^ alliés font avec avantage fa guerre de ierre, mais il n’en e.si pas de même des hostilités mjirilimtji. |.a marine française, ^i negiqp'e “irma le rninisicre de Fleury, ne peut encore entrer eu ligne dc cmnlMi avec les escadres de ¡'Angleterre : il est presque J“......... devoir ii dire que la France, qui mm^ Louis XJV fut deux ails minirr.s>c de la mer, ne possède en ce momcnl que trciiie-cinq Vaisscjiui .h- |-|;ih-; 1 Hr u'a jJuju- pu ruqu-trUer q.itaiiT vietuiics du nui réel ml tir M.. illehoi» rmniriil mujáis limitai iiT<>|i po^.l 1 le Omutair-drrnriil de Snvmie, Final, San-Remo cl Gênes, qui fit beaucoup boiiffiir ces divers parts, XénuiuiHEis dans les comluita de vaisseau à v. fosean ta marine augfaiie cm rarement à se prévaloir d'avantages r iu| nriL'j sur fa iidirc. Celle année encore le capitaine Mam.....ira üm c le <rul vaisseau I'îf<t't)iCtlj(r soniiitL dignement l'honneur du [m-V il hui français contre quatre vu fosea ut anglais; et malgré leur* Hta-<'hh. dui L ihi'cs ¡I euhjliüsit à dc»lii3Hlion mie Halle marchande qu'il élaii vh.«rgé de convoyer.

Le mvcéchal et le ebevniier de Bdle-Llt, dont j’ai rapporté ailleurs h. prise flan» un village d'Allemagne, lin mépris, dû droit îles ¡P'Hs, ij-iiiieul d'èire renvoyé * sani rmicm-. Mais qu’on ne croie pas qui1 ce frinui soit Une mesure fphiL're use d n rabí uct de riaiiil-Jamcs : c’eût ^truph-tiH iiI tule tb-qnitiiium ifiriTe^e, Lu violation commise Hur MM. de. liHJi-fato ^.Hl mspłmdu lotit carte! d'échange entre la France m ta G rund “-Bretagne, ci comme le nombre des prisonnier» angLiL excède celui des prisonniers français il importait au ministère de Lundrcs de mettre lin à cet état de choses.


Les réjouissance» continuent à VcrwiHe^ un mois tic novembre, et l’on s’y réjouit ion jours a l'occasion des victoires ilti roi, rentré dans sim ¡liiJith ait mm* de septembre, Mail depuis quelque iruiju Ica ft h s île ki cour ont repris le caractère d’in limité que leur avait dontié li< duł lirssC di1 (ihàlr'auroui cl que nioduiuC tir Pninpadutir csl j.dnnyt tir pcrpêhicr, I/empire de CCHc favorite partit avoir 1111c tout autre iinjH>rl..Hce que celui tiw precedentes t elle Se lie ¡un hommes d’E-lai, inlerrogc les minisicea, rrdierck les membres du conseil ; vit un mot tout porte a croire que La marquise songe a s'emparer des rênes de l'Elut, si relâchée* clans 1rs muiris débiles de Louis XV, Le moment est en effet favorable à l'ambition de cette dame : elle

h|ui plus la pour L’arrêter et qu'aucun ministre tic possède ta cou-*';iti,:i. 4Ü foi, pjrrcc que, disonóle sans détour, en matière de gou-y ' j" iik'i; 1 >1 Majesté n’a point de projeta i confier, le ne serais '^'"yi'uijii surprise que madame tle Pompa Jour, se substituant d.ms les aiLlirca ^ a(J monarque, el aux secrétaires d'Etat, ne remplaçât Je premier pnur |e pouvoir cl les derniers [mur la direction .1 lui imprimer. Oü j^ |JU, t^impe fort, ou la Lille du boucher Poisson sera ¡uni, peu de mois h din peu sa trice des grâces, des emploi» le» plus muirII LS et deviendra l'arbitre de h gu^re et de la paix. Mulhcti-

reusemdi’ pû*r la Friura, meimcéc d'une telle domination, la maîtresse du roL douée u,, toute la subtilité nécessaire à ceux qui ebir-chrttl a usurper I autorité, manque de la prévoyance, de l'énergie et liefa L.Htipii- lit vue iodiRpf(,*„])j(,fcsoi gouvrniants. Sans doute [a marquise a dit i'iuiirucüon, dc Lespm, ¿o talents , tout cela pro- ajouta celte favorite, le tautaeur « w ń^uwt


duit un grand c^e! tHns l’enceinte îles petits ajipuerro puis ; ninfo il fan! d'autre» qualilés lorsqu'il s'djfil J'imihHer a fa foule Jirgucilleusc qui ¿'apte, intrigue el parfois conspire il.ms i., gidrric.

(JuM qu'il cri suit de l’insuili.sâncc mnr.jta de nimfami1 de Pnmqn-doitr, Louis XV rie fait déjà plu» rien <ms la consul 1er, el k^ avis qu'elle lui rluunc rmcrnblciil lieriuciwp i ilv-i ¡minimums. Ucrni.re-ment elle fut d'oms que son frère , nommé jusqu'alors M. H.tavm tout si m pleni eut, devint marquis de Luu-hr^u. lar elimo 11? snu >11 pas lh plus fédère difficulté ; l'himni'lL1 gareiUl fut rm urqui'é, ri les envieux de l’OEil-de-bœuf, qui ne pouvaient sHlemdre ce vilain anobli que par des é pigra mmc$, rappelèrent le marquis ôu'uiif Jurr.

11 est à remarquer que trois degrés se sont formes dans le euh mercé tirs personnes qui comptent la cour de Louis XV : on appelle à Versailles Je frmude lys garnis officiers de lu couronne, les rniiiLstrcs, 1rs ambassadeurs ri unité celle foule de courtisans pour laquelle le roi ne descend jamais des soin mi tés de un grandeur. La s— et'rié se compose des seigneurs rl des dimita qu'il reçoit k roir d . u» Ses appariement.!, honore d’uiiC suele dr tam H in ri té cl admet .1 la faveur de rire rit sa présence. Enfin un a donné If litre H’inrirrt^ aux

ani goûts les plus secreta de Louis XV et l'aider à dépose- tu ut a fait ta majesté royale : tels soin 1rs Simb-sr, 1rs Richelieu , les Luxeiu bourg, Jes lïriïsac ut qm'lqnes julepe familie"» dr- p"’lil> .ip-pur te mm ti, de la jolie 11nt1-.nn deChnhy et du ihiusenn temple uva pluisirs que Sa Majesté vient d'éri^er nu petit rrumoj).

Comme tous h - objeta redn'rçhès pur le caprice, le pCiitTrianon, Bill yeux du monarque prévenu, n'o ïrc qitr charmes et délier» , ne présente pus la plus b^ me ineommodiié ¡ il n’y r de belle verdure, (Je Heurs b ri U unir* et fui'fiiiuéc-, dr kilita exquis que dans 1rs jardins de ce petit puláis trAniride, l^inis XV cueille lui-mrme ers derniers 1 il en distribue ,1UY persimurs qui l’.iccom p.ignciH ; mi dliii les m.ing -r en sa présence el lus trouver délicimi, h penie de déplaire a Su ua-jesté. Ilu reste, notre maître urosuel a fuit lotit ce qu’Ü Ldtaii pour que Tria mm fût réellement un séjour enclin lik il ri j’ai mimie en tmlu dire qu'il $’êta il niontrè géuérciii tfan» Je fMjriumldc lnu! et qui devait Concourir a Eembellisscineni de celle maison du pi .usaucn.

Le château est une min atine, oit, coiitme 911 dit mijfiiird'lmi, une Imnboiniiérc : il occupe au plus un emace carré de dchn.e toises. O, gentil édifice se ccmi|Hise ilit re^-dft-chaussée ri de déni étires, compris dans un ordre cor ¡miden que termine une hainsiradc. Il ht a i|n<‘ i niif croisât'» sur chaque I.ht; celle qiii regarde le jardin esl or— lier d im ayan t-corps, formé île quaire mhiniics irinlcpR, Ltii disposi-tioiii íutér¡cures répondent au prit rélmdue du Ji.ivllnii : au rex-di-cha lissée, un salon de moyen ne grandeur cl mie salir a manger;, su premier étage, l'nppa rlPiniml du roi , Ctimposi! de 1 ri!s-pHitr • luêers; au second . quelques chambre» pour les seigneurs; voila Mut. Mais M 1rs appariements siuit borné» a d’élroiiej kcahiés, leur élénium est d'une recherche mexpriiitalde. I.a volupté si-mblc avoir présidé au dessin des sculptures, au ehnis des .-.mutes, ■ celui des meuble» el a LarrangniueTil du tout, Ltarcliileciure C\lénCurC est aussi disposée avec bri'ucfojp degoùi : elle fait honneur à M. Gabriel; lus orne-meikt» «J 11 cta-an sonl dns à M. Guibert.

Le pHil l'rianun iu¡l situé an boni île la pièce d'c.ui dite du Urs-g<ui ; une haute fuiaie démlie ¡im yeut ji -ufarpcs ce joli temple érigé ¡uli plaisirs; on 11 y parvient que pur dnr ailée Inri ueusc, imaj? pou fidèle des délite» de ¡‘amour, qui pur le u.mip» qui cou ri a'Tren l une roule directe et pour i’ardimiire fort battue. Jamais le roi ne coït du il bcuiiçniip de monde dans celle élégante féerie, o - les sectateurs du plaisir, le» hiérophante» des pchla *ppq rtciuenls sont seul* admis avec Sa M.ijeslé. Le bul esprit y a «nsni ses p iile» entrées, cl mrstamr* de Pompadour et de Clmml.d-. liennent quelquefois dalta ce lieu sé-

duisanl une distillerie de fadaises tout h Cul curieuse. J'en veut faire juger en rapporta lit une conversation qui eut lieu dernièrement sons les riants ombrages jja pi'l’l Trtii non mitre Louis XK , madûitiuisçîJ'' de Conde cl la nouvelle favorite.

n H tic manque ici, dit Si Majesté b que la troisième GrAcC,

— Sire, répondit madame de Pu tu pudeur, Voire Majesté y a seule le pouvoir de Jupiter.

— Ou vous corununjtki, mr-sd urnes, reprit le roi avec feu, mit le crea lio u nouvelle ne ¿aurait être désirée. »

E11 ce moment la marquée otlrit nu monarque une rose et un œillet qu'elle venait de eu illir.

" Si l'urillct me représen le, lui dit-il, la rose ne vous vaut pas.

Uc ¿un cité, mademoiselle de Lharutais présentait ma roi un Ikhi-quet de prosees,

■" AIj ! dunucŁ- moi ce» fleurs , s’écria-i-il avec un transport ihrà-toi , VÛU» venez de leur communiquer lont l'ail rail lie l'èliHpiener,

—• Sire, répliqua h princesse, cette éloquence est quelquefois tou l'esprit de mis goal» secrets, jo

Tandis que Louis XV cherchait sans doute vainement le sens de cette phrase suLdiinrc, on arrivait • ta grille du bosquet, prfr» de laquelle étaient retenus dum petits cerfs du Hhérir.

« Comme tu-, au:umtii seuil charmants! dit ta ma rqn ise.., Hs nul

— Je le croîs, mesdames, reprit Sa ’hjrsiL', partout quand il prend une des vôtre» pour persuader de son existence* »

Voilà, bons Français, CP qu'au sein de votre cour on appelle de JVsprrl, ilt la dé |. cal esse cCei pression; celii daim le monde, ci Marivaux nu théâtre « c’en cm assez pour que bientôt il existe au ventre de I.* France un jargon plus inintelligible et surtout plus iiium que le bus-breton.

Mais, il se passe souvent au petit Trianon des scènes pendant lesquelles le plaisir sc nourrit de substances plus consistâmes que |r bel

■|i";i. ionienlié rem rut les jours où le rolde Ew cc cl de Navarre ceint le tablier de cuisine. Lorsque ce prince s'est mis en tète de salisfaireÀ ce ne fantaisie, il part de Versatiles avant midi, ordinai-rnmrni accompagné tirs ducs de Gantant, d'Accu, de Cou;ni. de Ja Aallièrc,dc Fleury, du prince de lïcaiifremoul et du marquis de Polignac* La cuisine est alors transportée dans le salon; le comte de Crnjsmare, le chevalier de Brosse , écuyers ca volcad ours,, le chevalier de Sain!-Sauveur, le marqnisde Montmorency* chefs de h ri ¡pide des gardes du corps, et quatre page», y soin déjà établis en qualité d'aidis-ccii si niera eide marmitons, perscmre nuire n'y est admis, et les valets ne paraissent un instant dans cette piece que pour y apporter tout ce qu'il Huit pour les apprêts du dmrr*

La semaine dernière, le roi, possédé de sa manie culinaire, sc charlen d’accommoder des pou/e/r au Wubc qu’on trouva délicieux* cl qui l'étaient, dit-on, en effet, à part même lu courtoisie qui érige en qualités tes défi ms les plus dû tosía Lies des rois* Dans la même séance, il fit cuire des œufs frais avec une intelligence digne de beaucoup d'éloges; JL de Contant fut proclamé hautement le héros de la salade, et M. de Ceigni sc couvrit de gloire en soignant le rôti. Chacun voulut apporter son chef-d'œuvre sur la table, les convives sc servirent ensuite eus-inique s; les officiers de s gardes du corps, les écuyers cav¡Lleudanrs et les pane» curent k plaisir d'assister, comme spectateurs, à ce repas rie façon royale , que scs nobles auteurs cnn-»onimèrcnt avec une habileté plus active encore que celle apportée à ta composition. Ccpciul.i ut ! .cilís XV , nyjnt pensé eu définitive qu’il pouvait hien y avoir quelque chose d’incomplet dans le plaisir de voir manger, même le roi, fil passer à ses officiers quelques débris du repus, Par ina Iheur ce prince ne songea d’abord qu’aux aliments solides, el cene fut qu'en voyant dans une glace un de scs pages allonger violemment le COU pour ailler h la déglutition, que Sa Ma-jesn pensa aux liquides. Le roi se leva alors précipita ni ment., et, prenant une bouteille, il courut au page altéré: «Tenez, lui dit-jt il, voici mon verre, rinew-le t ri buvez, — Ah! sire, répon-» dit le jeune homme, que Votre Majesté me permette de bnirc im-* média le ment après Je plus grand monarque de lu terre... » Il est vrai que Louis vcn.Ji de donner, la casserole à la main, des témoignages écl lants de sa grandeur,

Les parités du petit Triamm ne contribuent pas peu à rendre nw^kuru tes page*» essai in passablement audacieux , comme on sait, familiers jusque l'excès auprès du roi. Voici, à cet égard, un trait qui mérite d’être cité.

I c cht valicr de BruUaîng, page de h chambre , avait parié avec un de scs enmarados, aussi fou que lui, qu’il me lirait le monarque dans I,. nécessité de sc coucher sans l'assistance de son service ordinaire. En conséquence, le parieur renia seul à WWil-łe-btruf jusqu'à minuit, et teignit de s'y endormir sur une banquette. En ce moment le suisse îles appariements, ne voyant plus que ce page, quina h an Ile pour un moment. A peine Rostaing vit-il l’Ht-LT tien parti, qu’il çri u ml pousser les verrous de la parle cctu muniqncnl à la salle des gardes* strabigi'mi; qui Je rendit mutro de l'intérieur. En v.iîn, qu.md FLeurc du coucher approcha , les officiers de service frappèrent-ils ¡i coups redon blés, le page m'ouvrit point. Le silence qui régnait dans les jippiincturuis, ku portes fermées, l’absence même des lumières, que l'espiègle avait éteintes dans iYAiWe-JÆu/-, tout fit craindre aux arrixauls d'être venus trop tard; ils se retirèrent., fort inquiets des sudes de leu r prétend ne inexactitude*

Cependant Louis XV, étonné de sa solitude inaccoutumée, ne savait Il quoi l'uUribucr* Le seul Bonlpms , son premier valet de Chambre, et Kostaing, riant sous cape, étaient auprès du roi : a C'est singulier, » disait Si Majesté, c'est inimaginable, je ne puis en aucune Luron a expliquer une irrégularité aussi générale de nuin service. * Le mnmiiqitc regardait sans cesse à scs- pendules; il cherchait à sa per-sitaikr qu’elles av.inçüirtiL.. Un peu plus lard, Sa Majesté devint rêveuse ; on lui entendit prononcer à demi-voix te mot de parlement : ce bon jirince n'était pas loin le croire à nue conjuration contre sa ■ûrcté. Enfin, las d’attendre, ’e roi sc mit au lit, et prouva par ce fait qu’une tète couronnée peut se poser sur son oreiller sani le secours de vingt ou trente niais qui foui colistier une partie de leur gloire à fermer les rideaux d1 une couche royale*

Ctan été peu de chose pour Rcstaiug d evoir gagné son pari, s’il ne se fût pas vanté d’un trait digne de figurer dans les fastes des pages; il n'eut rien do plus pressé le lendemain que de raconter l’aventure à ses camarades, cl ce fut par suite de leur indiscrétion que le due de Fleury, premier gentil homme de k chambre, apprit cette escapade, Il courut en apprendre au mi tous les détails, cl lui demanda quelle pénitence il rdlaiiiiiügcr tu coupable, a Ceci me

il regarde, monsieur de Fleury, ne vous en mêles pas» " répondit Sa Majesté en riant h sc tenir Ira côtés.

Le soir, noie* espiègle , ne croyant pas l’a^aire divulguée, parut comme île coutume au coucher, t Comment, jeune téméraire, lui dit b Louis XA en s'efforçant de garder son sérieux* c'est VOUS qui avez « ru l'audace d'obliger le roi de France à se mettre au lit presque u seul, ce qu’aucun potentat de l'Europe n'oseraît entreprendre! u savez-vous bien que vous mériteriez de ma pari une déchira lion de ji puerro en règle? » Le page admonesté rougît, avoua sa faute,, et, se jetant aux pieds du roi, en implora le pardon, k Allons, relevez-j* vous, je vous pardonne, niais une autre fois, monsieur le che-» valicr français , songez mirtu à nos forces respectives, u

Celle anecdote prouve que Louis XV portail quelquefois jusqu'à la faiblesse son indulgence pour ses pages : c’était unr preuve de géiur . rosité sans doute; mais je ne puis taire un a litre épisode qui démolit que ce pendía rit île ton âme souffrait, dans l’Application, quelque | notables exceptions.

Le marquis de Lograr, page de l’écurie, était ni nié 'lu roi pim qu'aucuti de scs collègues. Cùtaii un jeune homme il une figo e charmante, d'une tournure nicha nicressr, Il possédait, lorsqu'il servait à Versailles, une fortuite considérable, niais personne ne dépensail l’argent avec plus de prodigalité. Lugeat, simple page, donnait des bals comme lin prince du sang; lomes les dames de la cou r y allaient par attraction, tous les seigneurs les suivaient par jalousie* Le Dauphin même iLnb.iil nux ''Uh de Lécuric, qui rte cesse mil qu'au nioineut où lé marquis, fut nomme enseigne nu régiment des pardes* Bkn plus* ce jeune et brillant gentilhomme cessa dès Ion île paraître la cour* Le comte de Biron, colonel de Luge^c * inter-* rni/ un jour sur cette singulière absence, répondit avec hésitation qu'un délabrement absolu de finances en était la seule cause. « Je & m’en doutais un peu, dit lu monarque* mais écrivez, je vous prie, * ;i Lugeac que, nonobstant celte difficulté, je veux le Voir ici. a

L'enseigne parut quelques jours après au lever; Louis s’avança ver# Lui en riant*

■> Eli bien, marquis, lui dit-il, vous m'oubliez, il a fallu vous ordonner de venir me voir.

— Sire, Votre Majesté cun mut lmp bien mon dévouement pour en douter; M* de Biron n'a pu lui dissimuler la cause de muu absence forcée.

— Mauvaise excuse, mon cher, mauvaise excuse.

—-Cependant, sire...

— X uns manquez d’argent, n'esl-ce pas , continua le roi à l’oreille de LngtiiC, mais n’avez-vous pas ici des a mis qui VOUS en préferonf?»

A ces mots, Louis XV glissa furtivement dans la main de son favori**, une bourse de cent louis. C’était ce que Pex-page dêpt-imit naguère dans une soirée pour faire danser le Dauphin , et n’ûublioms p;is qu’en s'en rapportant au discours de S* Majesté cette su.....le était pné/de*

Taudis que Louis XV se répandait en générosités à Versailles, la guerre cou tin uaii avec acharnement en Italie. Le roi de Sardaigne, avec xiiigt-cinq mille Pić montais, cl l’Autrichien Sc huile m bourg, avec un pareil nombro ifinipúriwiix, étaient retranchés dans une ansę que forme le Tana revers son embouchure dans le Pô. Ce poste paraissait inattaquable, il fallait donc lâcher d'attirer sur un autre point nue partie des tro upes qui le défendaient ; tfcsf cc que lenta lu maréchal de Maillebois au commencement d» présent mois dû décembre en feignant d’attaquer Milan* Les ennemis donnèrent dans ce pn gei les troupes autrichiennes quittèrent l’anse du Tanjro pour se porter la défense de Ja capitale du Milanais. Profilant de ce mouvement, l’armée franco-espagnole passe celte rivière ayant de l’eau jusqu’aux reins; Charles-Etninaniicl, forcé dans ^m camp, lâche pied cl se relire jusqu'à Casai* Le comte de Laulrec, qui a rejoint dans l.i u,ilh-c de Pragclas un fort détachement pirmoiitai*, lu luit, et Lieu lût l'armée combinée s’empare d’Alexandrie, de \ a lence, de Casai cl d'\sii, dont le brave Che vert fait l.i garnison prisonnière. Enmi «Lm Philippe, maître de Milan, reçoit. Je 10 décembre, le serment de fidélité du sénat cl des habitants de celle «rende cité.

L'année 1715, qui se lcrr'ne, a vu tic grands événements se succéder en Angle terre. Le prince Edouard,, profitant de la dispersion des troupes et des forces maritimes de la G un de- B retaque* a débarqué en Ecosse sur une frégate de dix-huit canons armée por un négociant français. Dans une expédition qui tendait ii conquérir une «Htrannc, ce prince c'avait avec lui que sept officiera ; mais il emportait dix-huit cents sabres, douze ccnls fusils ei environ deux mille louis d’or. Jamais entreprise ne parut plus a venin reitse, et pulirían* jiimiiin aucune ne toucha de plus près à la réussite* Edouard se hâta de publier un manifeste dès qu'il rut mis Je pied sur la plage écossaise. nCompatriotes, disail-ü aux peuples de ces contrées moulue»-• ses, je viens au nom de Jacques HL mon père, faire valoir les droits > de ma maison à ce trône que l’usurpa lion nous arracha. Vous verrez >en moi le plus zélé défenseur de la religion et de ce'le liberté qui > est notre nuire divinité* Je rie veux, pour ressaisir te sceptre, m'd* ■ der que du secours de vos bras, à moins que nos ennemis ne t* * contraignent par leur exemple à me servir des armes étrangères* » Avec vous, mes amis, avec vous seuls je dois vaincre, car Injustice

* 1' i pour moi, cl ic n’ai en vue que la prospérité des Royaumes-• l tila, h

Ce discours, prononcé avec une chaleuret^e franchise, rallia autour d'Edouard quelques partisans île sa famille» Maître de la petite vide de Penh, il y fut proclamé régent d'Angleterre,, d’Ecosse el dTri.imfo- Il était alors à la lile de trois titille Inmunes, avec lesquels ¡I bal'il quatre mille Anglais à PrtilOih-Pïüs, après avoir occupé IA. t‘”hmirïj aVre moins de quinze cents.

Lés trio ti taclia ni s qui suivaient cel 111 litre aventurier avaient ctni-servé l’habit lies Romains; ils combattirent ce jour-là à la maniere dû ce pûLipk-hôrus» cl Charles-Edouard s’cxpü&a comme un centurion, * Mea antis. dit-il à ses soldats m tirant son épée, dont il jeta le four-* reau loin de lui, je ne la remettrai dans le fourreau que quand vous a serez libres ci heureux. • A ces mois, et ¿uns laisser aux ennemis It lenips de former leur tique de haladle, Stuart s'avança jusqu'à vingt pas des rang? anglais, suivi du tou» les siens. Les canonniers n'élaivul pas encore a leurs pitees, les feux de l'inían hjr e li’a votent pas encore connu once, ri déjà les Ecossais, Je bouclier liant, l’êpêe an poing, frappaient hommes et chevaux de prés . et kur faisaient éprouvir l'influence dés longtemps oubliée de la force tin corps dans 1rs combats humains, Surprises, effrayées de celle étrange attaque, les troupes hreto unes lâchèrent pied ; huit cents hommes restèrent sur le cltamp de bataille; le reste ¡nul la fuite cl tomba presque entièrement au pouvoir d'une réserve de cinq cenl.H hommes qif Edouard avait placée à rentrée d’nn délité pour ménager au besoin su propre n 'Irai te,

Ri* ntôt l'armée de ce prince courageux s'augmenta Cûtlsiilérabk-Mi)l; mais, tu dépit de s» promesse, il n’uu reçut pas moins aveu Cm p cesse me ni un crimes d'hommes que Louis XV lui fil passer. Si le projet qu’on ax ait formé d..ns le conseil de X ersaiIles d'envoyer dix mille tom hallu ni s SOUS les drapeaux d'Edouard eût élé mis a exécution en ce moment, il est probable que c’en était fait du régne du la mm son de Hanovre» Mais, celle fois en mine Uni d’. mires on délibéra tangueuirnt, on .icciimula objections sur objections, difficultés sur difficultés, et 1’aiiiiraJ anglais \ emon eut le tempsd occuper la Manche avec une forte croisière qui rendit tout dé lui rq ucmou l impossible. Il u incidenl vint augmenter les chances de sucees d'Edouard , non-ohMant mémo l'absence des auxiliaires qu’il attendait de France,

A l'cpuque où Georges II avait envoyé une armée eu Flandre on avait levé un régiment de mu » Ut'imi-ita réunis , en lui promettant que, quelque chose qui arrivai. il ne serait jmim employé sur Ile continent. Prit de temps après, cependant, on se disposa .1 embarquer ces soldats; plusieurs désertèrent. Saisis dans les buis, ils lurent maltraités t endiablés cl conduits à Londres, où trois d’entre cm subirent le supplice du gibet. Le surplus fui Ira us por lé dans les plantations de l’A ibérique.

Grite sévérité excessive fut regardée par les Ecossais comme un on-tttgC fait à leur nulion ; aussi partout oii le prince se présenta il vil les Ecossais ¡iréis à le suivre. \ aiuqitcur a Prcmon-Pans. il courut ¿1 Edimbuurg, où bientôt se rendit une foule de payons, descendus du leurs montagnes pour s'attacher à sa cause et a scs pas. roui se n-uimvait alors en faveur des Slumps : rattachement que lus Ecossais cnn serva ¡cul à des souverains originaires île leur paya ; leur jalousie Contro les Anglais, le ressentiment d’uiic injure récente, que Mluil-jl de plus pour ^jraniir le triomphe? D’autres éléments de succès vin-rom encore su joindre a ceux-là. Voyons quel sera reflet de tant de gages de réussite.

]/alarme fut grande en Flandre, au camp de Georges 11, químd on y apprît Pa udacie m*e entreprise d’Edouard cl les victoire s qu’il avait déjà remportées. Le monarque de la ( ira ride - Bretagne quilla préct-Iiitammenl son armée, cl se hâta d'accourir au secours de ses Etats, .c duc de Cumberland repassa aussi dans sa patrie, oii vu prince prit le commandement du quelques régiments ramenés de Flandre, et aux-q n vis sc joignirent dus velo nia ires et des milices eu régime niés. Les villes, les corporations fournirent de fortes taxes ; la noblesse anglaise fit du (faillis suer ¡lleta. iXémuindns la confusión, ta terreur étaient dans Londres, où le prétendant avait de nombreux amis. De secretea iindigalion- étaient exercées eu son nom dans cette capitale; dis écrîta u double enlente se glissaient sous les portes pendnii les nuits brumeuse*; on répandit à profusion celui-ci : * Un Jeune homme de j» grandi: espérante pM près de faire une fortune considerable ; en p u m Île lempa il s’est fan plus de vingt mille livres de rente, mais il a i besoin d’amis pour s'établir à Londres.*

Toutefois le duc de Cumberland marcha sur le priuccjEdonord, qui vers la fui de novembre avait pénétré en Angleterre jusqu’à Jj'-rhy, à trente li eues de landres-Stuart se replia alors sur l’Ecosse, ûù ¡1 attendit 1rs Anglais. Tul est en ce moment l'état des affaires de Lc priucr. Les rois de France et d'Espagne lui donnent en lui écrivant lu unni j^ yy^ ( après l'avoir laissé abreuver d'amertume dans leir's . ntirli¡nnbrc.< j| régne en Ecosse, lève des cnn in l.m nm^, forme des régiment»; ¡i a gea officiers, une cour, des secrétaires d’Etat. Tout perle a croire qu'une révolution est près d’éclater; aticu-doi.s-ta»

fosie contre les Saxons, qui étaient entrés on Silésie par suite du Irai lé conclu entre le roi de Pologne, électeur de Saxe, ci lu ruine d - Hongrie. Cetic publient!tut faîte, le monarque prussien dirigea sur la Saxe une avinée sous les ordres du prince d'Atilmli-Hessau. Les troup » saxonnes, attaquées à Ketseldorf, ne purent sou tenir le chou des Prussiens 1 la défaite deJ’électrur fui telle, dans cuite affaire,, que ce prince lui-même dut quitter eu Imite hàlu sa résidence de Dresde cl su réfugier à Prague. Tandis que le fugitif sortait par une parie, Frédéric H y cuirait par une unir? ; le pays supporta une forte coin ri bulion. Mais ayant appris, peu de temps après ^iu mirée dana cette ville, que la clarine Aime se déclarait ¡ Dur le r J dr isologue, dépcnwIJé île son électorat, le vainqueur se détermina h signer la paix anís. 1.1 Saxe ci l’Autriche. Ainsi, pour la seconde foi* depuis le aom-mer* emeni de la guerre, la France allait en supporter tout le poids en Allemagne.

Le maréchal de Bioglte nu cueillera pas du lauriers dans celle arène o ii nos h mi pus vont coin ha tire seule-?, cnn ire tant d’ennemis : cet oQeCicî distingué cm mort dans son lit, après avoir échappé .1 tro dan* gers du champ d’IiOimmir el à la rigueur des éléinmts pendmil fos dernières campagnes. Ce n’est ni à ces dangers ni à ? eue rigueur qu'a succombé un autre ui.iiVclud de France, VL de Puységur, général parvenu an premier grade de l’armée à la lu.iuiúre de tous nos seigneurs, qui trouvent les dignités réparties sur leur vie comiiie les bu nies mil liai res le sont sur une route du poste.

Nous verrous si, pour soutenir la guerre qui se prépare, àL dih chault, nommé récemment contré leur général, saura grossir les filous de nui mines financières. C’c^iuu homme i .i| ;iblu ; mais cela 11c subit pas pour changer le enivre m ur, et l'on iruuvc maiiitenaiil dans la circulation numéraire plus du premier métal que du dernier. Il eu cuiile cher aux peuples pour cnlrcienir les grands rois quand l-i gr-ni— deur de ces princes consiste en fores galantes, en feux d artifice, un équipages somptueux, en nuisons militaires dorées, en uuircłiim de favorites 1 les souverains de l'antiquité se faisaient grands à meilleur nia robé.

La nation, qui s’occupe un peu de scs affaires, voit uy^c ^^‘esse s’ouvrir devant die une perspective s.m* boruca d'hostilités, dais ¡a cour ne s’urrcle pas à de si vulgai ■-- détails ; il est bien plus hité-rcssaüt pour elle de avoir quels si ron 1 dans I année qui xu commencer les quatre pages de la petite écurie destinés au service de ht fuNu nidÿ^ui? de Choisy; table où l’on voit beaucoup 4g choses eu-rieuses, indépendiimincut du mécanisme qui la faii mouvoir. Un seul île «-«-s. qmiti-c p. ;;i'S, choisi par une raro faveur du monarque, se lient dans ki salir «h celui machine est placée; encore doit-il, Cil certains moments, se rclîrer derrière nn parafent aún d'être un peu moins iiiimédi dénient témoin de quelques fins de conversations, qui d'ailleurs oifrcni peu d'attrait au jeune spectateur. On deymy aisément quels convives sont admis à la table magique, dont Tidre pre» iiiiûrt: est due i madame de Mailly ; en voici la description. Elle est ronde, richement incrustée de bois des Iles, cl barn les heures du sur vice elle s'a ha issc un nr'iuni du parquet. Alors ce n’est plus qu'une élégante rosace, sur laquelle on marche sous se douter de sa mohi-Itié’ Mais au besoin la table s'élève sur un cylindry do cuivre doré qui en forme le tambour; dans cet tal il n'y a de fixe qu'une bande Circulaire d’environ un pied de large sur laquelle se posent les couverts. Le reste, au signal donné parfo-. convives, descend et remonte it volonté. Je manière que le service se fait dans un kou terra in situé sous la salle à manger et sans qu'aucun laquais ail besoin d'y paraître. Quatre servantes à centres égale nient mobiles apportent, au moindre bruit d’une sonnette d'argent attachée à chucuue, tontas les choses de détail marquées d’un trait de crayon sur uut carie imprimée. Des rouages nombreux disposés dans le souterrain sont les agents cachés de ce service; ils se meuvent sans le moindre bruit : c’est une véritable réalisation des merveilleuses rêveries du bon Perrault. T.is il arrive un point d es orgies de la table mécanique où la baguette meme d’une fée serti il sans xertii.

Revenons aux pages de la petite écurie, qui seuls ont le privilège de fournir les jeunes desservimts dit temple mystérieux de Chuisy, U est difficile d’apercevoir dans ces attributions occultes, qui attirent dans le monde un assez vilain renom, rLn de fort, honorable, quoiqu'elles soient exercées Jiour fa plus grande félicité d'un prince magnanime. Cependant il esi bien prouvé qu'elles conduisent rapidement aux dignités militaires: Lardai, Lngeac et d'autres voient de loin leur bâton de maréchal, pour avoir fait kuru premières armes à ki table magique, au bruit d*une uiousqueleric de baisers quitte tuait que la raison du roi et la gloire de ton règne.

CHAPITRE XX.

1746-17 47.

La aM»-ftçoa dm grand» taiguaun. — Lu fatalité bénigne. — Gniicborie d un g^iitihoaHiio Catnpagiurd. — Le tambour Poisson. — Suite du r>-*Pf d'Hun du prince '.toarles- Edi mord. — Dtrnifre viclono, que suit du pii’ ,,br Refaite — Chtrlea-fidouud fugitif- — L héroïne écMMbe. — L» nafadia trahit wd cou» np; calamita» de Stuart; oombie de la uuHie- — Madenmit^Lle da idilio»

nild. — La '■eiv'ti»1 Rriry — Le malheur 4*1 ro querAnt — O B|iarii<ii*i do Cniftos-Filnuird — ffi-itr-ii^iirriiTf dilk-rupi U — M irtps de 4a ti |p-JlIP. — PrPbCHripriimM. 38 l i^I-i^niuf. — Vu Lmrrs nuuU'llil eu H.ii|lriî, — Le «uj triompha etir. — Hturm de h int>l»illo. — Hataillc de pjaHaufe. -— L'arntee (roifo-r* pinole abomíneme l'Iuhe. — G^u» tombe nu pmiviir dos Autric iris». — '".irtH rundí non» du vainqueur, — Lu» Genius -e rrxüllcnt et ibas rni k* irnupes aiunchi«inss — Mûri de Philippe V rl <k le Omjpbn^j de Pruoce su fille,—ÿn^ulii^A ri^roLs de L«-,k Xv,— Ij douleur et fOp^ra. — La 1 Nul J raie paierriflLo dnu ren. — tfampup' s de PI e miru. pri-e de V>-mur. — Le pritit'f! On le- el Maurice rie Suie. — ll.unLa du Rncom. — Tan-tahve ridicule des Aillais mir nos rôles. — iJiTupuiinu de la pTowenrr par h1^ Ausiio-^ardca. — La marach I ile Hultfr-Me arrale leurs progres — Mort îles maréchaux de Ghaulne* il cio Mcm 1 nu.rem-y. — Mission o»ajugnl« du duc de Bji helion. — «ha irt-Ed-mard Sumil reimrall; il n-mrc eu franco, — Lee ennemis sont charf^ dr la France mindiunde. — Le marquis «te VmidterO deuurui iuanpna oa Warany — íraciAru lac* p rvenu. ■ La femme curmuta fit le bauph u. —■ Marje-Jdjrph de ¿axe 01 ma icn .1 ce princu, — RèjOuir-Mne», enerrfotee, — Gargantua turquí — U pl"kn:u|fi , rrvtihilinn en 11-1-faoda. — Quatrième ruii, ^giH' du roi. — Continuarina de* hu-lihlćH rp Ekn- I dre. — Gnioté français* bu bivouac. — Hiiaille de l.-uifuld- — ^1. y*' de ffare-np-Zbom l* puccllç. — Gálica euC de iiu ivi'.iu nu-uaiee.— It.i.lll ru et des servir* y khU mv.^és par In France ■■ H - 1c mi'Iih^ df CO gĆMuai, — Prisa de Berg- «p-Z moi, — Le e me de Lowwnlahl esl hit miróchu'rki Frumio. — Mol un peu brusque «In pi un e du Coun — hmrnr de ministres. — F-icrbu maligne de M ne Hcm^t. — Mori ilu dm: rhu HuuflhT- rl.i"* Gilíes — Hivho bfiu le remplace. — Lu* ¡M-iúgimits abandonnent, le ^iige p*r m-te d'innj divi-r-9.ic.il un piriu.Mii hile pai 11 dv Hidli^lsle — CuuiImih mnrnlmpjt, — A^aul d'Hiifah — Sfort du chovahor lie H- lv-lKh., — Lr .HrcAnni do GrcsspL

L'élévation de madame tic Pontpitdour éprouve quelque* difficultés ; 1rs vito ri tenu* serviles, qui ne finirllmf jniiiais profondément doua la généalogie du h Favnrj* dniil ils peu veut devenir Ica protégés, uhiick lent volontiers , camine bien décrjtssée pur la Iriulrusse du roi, Ja hile, un peu douteuse même, du ruturirr Efofawn. Mai* te* grand* acigtifiiir* *e montrent pluł difficile! ; ils voici il avec mépris tous ce* satellite* plébéiens qui gravi H'rit uutour de la maîtreise en litre, et cherchent ti réfléchir un peu de sou éclat i de Li le sans-façon de plu-siour* d’entre eux aven I* marquise : Je prince de Snibise, par exemple, enlre dira fa favorito :aii5 se découvrir; on fa vu plus d’üue fuis s'asseoir Cflvn lié renient sur" son lit. M. 4e Pu cl ici ¡eu chi moins impoli, mute je tic r^pindrait pas qu'il fût pins respectueux. Toujours est-il qu’il pénètre a foute heure «Luis l'appartement de celle dament lr» Instant* OÙ le roi ne s’y trouve pas salit ordinairement ceux que le bonard fait cluùsir au duc. Je ne His pus un jusie si madame de Poni|unlour est complice de celle In-nigiœ faufilé.

Tandil que Le inédit de fa fa vu ri te grandit à vue J'œil, M. d'E-Itofas, son mari. exilé de Parti avec une inccmi ch ta Lie justice, puisqu'il o sa il disputer su familie uni plaisirs d’un granit roi, U. cl' I ùltohs proinèi.e sa iiidlnucolie jalouse aux extrémité* de lu Frunce, en 11-IfiinLtlH qu'l..... tege tonga nimbé conjointe le rende digue d’être rappelé su contre. En province connue à Versailles il y a de Ta 111-bhtotk, it nou^èqiteiunient de la servilité envers foui Ce qui pulll devenir un curial de faveurs. ¡Votre voyageur «si complimenté, traité, futé parfont; tes plus grand 1 h u igné ors veillent te posséder et le ré-galer. Une de nie* hhh1"1 nuirée dans se» torres, prés du Montoiih-m, m'écrivait lu semaine dernière qu'elle s'était trouvée a une Fête donnée chez un marquis de ton vûisrimga, Fête dont M. d’Etioles avait été le héros. «vue un peu plus du solennité même qu'il n'en eût désiré.Un viens genillfalre, assez heu rem pour nfavoir pas fa moindre idée de fa cour, cl frappé de» marques rie coatidéruiion prodiguées à Pélnmg-r pcmfaul le repas, lie manda b l'un de scs voisins quel élail tv perHiHiinqjo- ■ t.'esl, lui répondil-0111 le mari de nuidame h » marquise de PiHiipmlunr. a A ces mots le noble campagnard de-iminde a boire; puis Levant son verre il dit h lia ule voit t u Monsieur b If nui rt|iiis de t'imipxduur, voulez- vous bien me permu Lire de Aù-* hier votre santé... S Jugez du la sa il ufadlo n du pauvre mari klus-«iitparé. Iiifnrinó, npréi force rires émuiTés, de la balourdise qu’il Venait de faire, l'innocent ¡¡CIuhlhomme voulait c"Kayer du raimcnn-imuler un peu lu chu^e ; main on parvint par bonheur à lui faire Comprendre que crue sotlisc émit du nombre de celles dont on ne doit l'ut tenter lu repu ru lion de pour de le* nggm ver encore.

H arriva, vers fa lin de J hume de ri ubre, pur le rocho, à mtldeme de Pqmpiuioiir, un cuufíu dont elle n'avait pcini eniiuuln [urlcr faut qu’i l|«- notait que1 madame d’Etiotes, mais qui s'avisa tout d'un eaup de sa parenté, dés qu'Il sut que Bit Culmina jouait im grand râle h la cour, O Poljumn-fa était laiikbaur au régiment de Piémont quand folk amidami s'évejjln. Vfiklik donu li drr musicien de haut bruit qui deiiiMidC1, non pus à êlre avancé dans son corps, où écrira personne ne iiiardimt avant lui, mais a faire au service un peu moins de bruit ri un peu miens ses albures; eu ilautres irrnies,. sollicita une lieu-tciiauce au régiment des gjfiÈes, La demande p-utit la marquise iFnue a indice insulriilc; lunhïkHS vile flfi parla . u roi, qui la Ircnii'u foule !l¡l!lll, Ih'. 1.1* brevet fut expédié dans l, s I ni rea 11 x de lu guerre. ALifa il survint un inuidehi auquel pecxniine n'uviil songé t lo* mh-€¡>r* du régi nu-ni du Roi usèrent <up|m*cr è Podmis- mi parmi eut iłu tambour aRublè di l^pHnlcltc. ■■ .VniB vous ernyiHm 1111 hrave » booimc, lui ilirçitl-ils ; mais H est peu probable que, dans robJijp-

u trou où vous seriez d'avoir abiirti ii nous Ivus, il ne vous arrivât u pu* quelque coup d'épéc Eiinleijcantreuï qui guérirait trop riilîcîi-m Icmrut la fièvre d'aiululmn qui vous fonrmi-jite, » M, Poisson sentit tonie L< Force de ceL argument ; ¡I se retiro. Mais sa cousine, qui ii'iivmi point rencontré d'ob»iarlc dan» la volonté du roi, trouva très-dur d’èlrc contrariée par de petit* officiers des garde.*; elle voulait piTMiiier, faire punir. Chasser ces nieisjiuirs, tle prudents amis lui liri nl ub-iculciHier ce projet. On étail en temp-, dc guerre; ¡I pouvait arriver que Leurs XV donnât un tnnuiml raison h sou régi.....ni des gurdos, qui le Acrvalt tort bien, sur sa favorite, qu’il n'éLûil pas im-possible de remplacer. Madame de Pompadour, calmée par raison, se conten la d'une lieutenance de dragons pour bou cousin le tambour, doiltOJi fit un Capitaine le mois suivant. Il prit alors le SUHiOLu de MalVOiaiu, ut SC trouva coinplélemuiit décrassé.

Le prince Clinrlcs-Edouard donnait de sérieuses Inquiétudes à Georges 11 au enm menee in mit de celte ¡muée: fa parli de ce dernier descendant des £j|UarlS prenait de fa consistance dans les Trois— Hoyaiinies; il Ii'y avait pas un instant à perdre si l'on voulait com-baltre ilvec SUCCés cd aventurier hardi. Le roi avait demandé depuis longtemps aux Etats Généranl de Hollande un recours de six mille hommes; ¡I arriva enfin. Ce détachement se composait de Iroupc* faiLrs prisonnières à Fnutenny cl UcilderillOintk, Cl qui, rlfaprés leur O pi tu |.i lion, ne devaient pas servir con ire |a France. <? était par ce motif que je gouvernement liolliniifait, n'en pyiiv.nH fui re a u cnn u^age dans fa guerre coiiliiicrilnlr» les mkvnyait à son allié pour servir contre Edouard» Mais fa fatalité voulut qu’au moment même où ces Hulluiul.iis loudiaicui la côte d'Angleterre, le lord Druntmond, nfli-cier au service de Louis \ V y débarquât lui-même avec quelques en ru pu gilíes frimeaise^- Hjrcés par cette intervention i natleni lue de rentrer rfaus l'esprit de leur cartel, les régiments hollamfai* durent s'abstenir du prendre part aux hostilités; ils ü'éionnertni du fa G rit lid e-Il relu g ne , et Georges H manda eu toute haie *11 mille Hes-8Oti pour les remplacer.

Ce penda 111 le* manifeste* dćs deus adversaire* sc croisaient dans toutes les provinces des Hoyau me s-Unis ; d'une part, Georges wjn-Uiimul de incline » prix fa lile du prétendant et de tuer scs pai tisaus comme des loups, partout ci détente* façons; «l'autre part, (Huirles-Edouard recommandait In plus grande modération à ses troupes et défeiidnil expressément d'attenter à la personne d'aucun membre de fa famille regnmilc. Il faut convenir que, pour approuver les proela-mutions de Georges, pour le féliciter devoir Ldi briller celles dT-donard par la main du bourreau, il est necessaire de se faire une robuste idée du droit des princes intronisés, et de i'importance, nssci peu démontrée, de ce que le» miuverún3 appellent Lu légitimité de leur d roil»

Au milieu de ces feux croisés de manifestes, Edouard fut averti qu’il avait a redouter une mou.Mjucteric plus dangereuse : les milices anglaise* menaçaient Edimbourg; les vivres du prince allaient être coupés sur ses derrières s’il ne hifait sa mmite; ce mouvement rd-trogrj«te cuuLikUia avec rapidité. Le prétendant uVàit laissé une Fui ble gjniuM.it 1 Carliste,, ipie te duc de Cumberland enleva après neuf jours de siège vers te milieu de janvier. Ce petit échec u'empéclm point Smari de former, en se retirant, le siège du château de StirJiug : telle Fui l'occasion du combat de Fłdkirk. Le général anglais Haulny, avec des forces considérables, s'était avancé pour s'opposer au blocus de celte Forteresse; Edouard, à la iéie de huit mille hommes seulement , se porta au-devant de lui.

Les éléments, dons cette journée, se déclarèrent les atiuliaiivs. du drsccmhiui des Si 1.1,1 ris: un orage violent, qui poussait une pluie d’averse bu vidage «tes Anglais, seconda les efforts de leurs ennemis. Du reste, les Ecossais combattirent, connue à Preslous-PariS, avec l'épée cl le poignard, après avoir jeté leurs fusils derrière eux. Ce cime îmfMltueux, soutenu par une manmuvru plus régulière «te sli piquets français, ne larda pas de mettre en déroute les «ohliits de Ihiulny, Maître du champ de bataille que les Anglais uba tul rumen*-ut ii fa faveur des premières ombres du fa nuit, Edouard les poursuivit. Les vaincus s'rlaienl réfugiés dans un camp retranché presque «n-tiéremi-iit environné de marais. Mais ni la protection de lu nature ni les e forts du l’art ne purent défendre les Angfafa contre l'intrépide attaque du vainqueur. Ils s’enfuirent en désordre, et, trompés par Pobseurité, un grand nombre de soldats bc perd terni dans les mitenis en vinti itou ils. Les débris de celte armée se iiFiig 1ère rit à Edimbourg dont le duc de Cumberland s'était rendu mahre.

L'étoile de Charles-Edouurd brilla à hdlièk d’un éclat qui de* va il bien lût s’évanouir. Le duc de Cumberland émit en pû&sessjof d'une forte partie de l'Ecosse; te froid était extrême, cl se, rigueurs paraissaient d'autant plu» cuisantes am troupe» du prétendant* qu’elles manquaient an uve ni de vivres et rece^tent fort irrrguliére-nicut four |mye. Celle détresse ufaHémit point le courage ne ces brave» gens; ùtots, d«LtrnîHilil leurs forces physiques, elle rendait te enluce» plus difficile. U fallut lever le siège de Stirling et se concentrer vers 1.1 cote pour Favoriser le débarquement des secours d'hommea et d‘:iq;i!nt qui arrixuitent parrcllerncm de France. La position du prince devenait de plus pu plus critique, tandis nue son adversaire

wjail dm que jour ^¡mcnler scs rreW’TCre, Cnmberfand usait lit! ta cederte j ilm catufo u'^ iufsuitris âuuérteure en nombre 4 telle de Stuart; enfui le* ^’Hl^is ii'ûiqîrM pins étaunêâ de ère uLhijucs athlétiques qui l*-*5 avaient Uni effrayés à Prenions-Pans.

.Ma J heu r< usemeni Edouard ne pouvait plus refriser une bataille | sans risqué de se voir serré de trop près pour y conserver des clr^re* de succès¡ il se résigna dyne, plutôt qu'il ne se déuidü, à un eni^ijeihcnL Les deux années se rencontrèrent à Culloden le 37 ¡mil à deux heures du iñir. thiclLni nr dura ps dent bru res : le n on dire ri I':■ m ni r-propre blessé des bers Anuíais trio ni plièrent de Ja ] d u * héroïque valeur, Les réva liés s'eu foire ei l ihms ta direct km d4Lnvcrnes& fai elra-Eilouiml, blessé h^èrEUicm, fut cntrainé lui-même foin du champ de bataille, où il laissait neuf cents morts et trois centa prisonnier^. Poursuivi de près ^ir Jus Anglais, le pri|ic«T arrivé sur le bord d'une rivière, dut ta traverser a ta nage, laissant sur les (lois unie trace de son noble sang, Parvenu à l'autre rive, Sluart vit incendier uiœt grange dû iił taqncTle &h ce nu......i tagua rds

s'étaient réfugiés: les vents poussèrent jusqu'à lui les cris déchirant* de ces infortunés. En ce moment Edouard avait autour de lui envi-kh eem officiers, qui, n sou exempte, vu lm faut de traverser à la nagç l'espèce de torrent qui les séparait <lc l'ennemi. Dans ce nombre ne fidèles ttim ta sc trouvait nue Fr........, madame dc Sc ford, Dépendue des ntonl^glifj avuC dt Unix es EcOS^afa, ou PuVait Vue cnmlnitant à leur ictc auprès du préUltéaul, qui, dit an, su rem lui;, ¡-.sait mitre-ment encore l'obligé de celle héroïne écossaise. Après avoir alTrqnté bilans nuirrukh L'Ile ne b1 était point arrêtée uni me nacra brujan les d’un notre cienieni : ses Incinères délicats avaient fendu les Opts pou.ir suivre le prince; ¡| voj uii iTim quI attendri Veau UégQiiiLcr dos babils de celle coynigcuse üiiu&ojíc.

Cette conduite béroique sauva nimfo me de Scford d'une horrible destinée : le pays qu’elle quittait fui livré aux plus atroces excès. Les furumus, Ira filles, violées par tes farouche» Vainqueur», éditent faifr-aéea, flétries et dépouillées, dans les bruyères, où elles expiraient des suites de ta violence dont elles avaient été les victimes. La contrée rm couve Né! de cadavres, de injure, de Cf libres sur une SLirLaee de (intuíanle milles:, il n'y resta ni hommes, ni bétail, ni nuisons; jamais victoire ne couvrit les triomphateurs de moins de gloire cl de pins Îl'opprelire.

Les vaincus n’eurent pas un instant de relâche; le duc de Cum-Bcirfoud les ht poursuivre d^u# umt^ L-s direction^. Qn ne pm atteindre les soldats écos^SIB , qui t’en fonct rc n t i ncestti m nuui t du ni; leurs désert* boisés, ou gravi rem leurs ruchers, inaccessibles pour les poursuivant*. Mais presque tous les officiers furent pris ou se rendirent, eu se recommandant a la clémence royale ; on verra comment I GCdr^e* li «eri^i celle vertu des grandes âmes.

Il m; restait autour de C&nrk^Edoiiard qu'im petit nombre de partisan* échappés a tant tic calamités. Mais les princes, dan» |'ad-versïti, voient prompteiu tu i ecfaireir Ira rangs de leuçs plus dévoués Krviieura; Si un ri vit diminuer de jour en jour sou faillie cortège : à l'expiration d’une semaine, il n'y comptait plus que douze person* lies, vi ta belle madame de Selonl était encore du nombre. Eh lin ta I1KI Lire seiubta vouloir le venger dre effort b qi|c celle femme in Eré-pide lui avait imposés: un malin, sa tète, appesantie par une lièvre h Mauló, UB pkll quitter I* boue '¡r paille cm nile ü¥#Ll reposé jmin étant ta nuil. « Pliucc, dría Edouard cette folék compagne do non h infortune, il foui vous qui Hcr; ta fa il ilessc de mon sure trahit une * àmc qui était digne d'appartenir au vôtre. Ma poitrine est en feu, * nies membres .seul brises; je ne ufa plus, hélas ! vous suivre... Si * h ujort ne vient pis me saisir daos ce grenier, je regagnerai, pur » des h lue tiers dé En n rués qui me sont eotmuh, mon dsiuui de 11 tHpn-* Ligue... Peut-être le ciel vous pcrmcnra-t-il d'arriver a ta côte et » de vous embarquer; mais si vos espérances étaient encore trompées * en ceta, lâchez de parvenir à ma retraite : voici un petit plan du a pays, qui vous vu apprendra les ¿liemin»**, La, prince, ijoule fa » tendre Ecossaise en mouillant de pleurs la main d'Edouard, qu'elle ta y rua il de saisir avec transport, ta je vous saliverai de vre en neta mis, on je mourrai avec vous. - Stuart ^éloigmi pfoubkmijtii de Celle «durable créai un-; sur eumr était déchiré de regepu,

La division4 qu'un pep credu parmi Jus Inmunes unalhcureuï, aebreu bientôt d'éloigner presque loti# Ire amis du prétendant; ii ne resta auprès de lui que MM. de Sullivan et dc Sbçridan. Lu prince Jurdía cinq jours ct cinq nuits avec ses deux compagnons, sans Prendre un instant de rçjma, tain les Aulláis détachés sur ses pas o v;taiiin d'jçüvilô dans leur poursuite, lies armateurs de N«utes .iv id <■ n tuxu yé h U pré l C ntl 0111 q u c h] n tí5 se CU IL r T d’i10 m 11 u >. CI d '¡i rg r li I, partis par de» vaisseaux légers; mais il ne put arriver à ta côte prè» i-c l'frii,: Ęei navires MfUrpnt, ils forem cou irainls du regagner te h'r^ *iii'i» avoir rempli leu* mission, L'inforiiiJié Stuart, cri ant de chanmKJrt en êliaumiire, tantôt *oos nu ilï^rtsiiiietil tantôt nu» un an ire, pasta m quelquefois la nuit dans le creux dra rochers, sc décida enfin a encre hcr un refuge d^u# Ire petites ils# qui hérissent le burd I de ta mer ad nord^n^jj de i1 Ecosse. louj cuirs poursuivi, il tou dm suiccessivemeid plusieurs da ceg iluta! lui, sea dcm cmn^guoi;», C[ trois ma tu loi s qui les cppd usaient, *c cachaient pendant le jour au tend de pelitre atura, ou bien mut de» autre» rocailleux creusés par

ta mer dans lei rochoru : pétait ainsi quïils échappa ¡ont auxcrokièros envoyée* à leur recherche, ils se iuni refaite ni. jg poissons sera, et d’un peu d’eau-de-viu qui restait au prince pour toute provision. la Huit, les Infor tu tufa ramfoem d'une île à une outre pour dépister leurs finir mk ; dans cette nu viga lion ta bu ri eu te, Ednoard ne voulait pas ¿tre exempte du travail que mm omis l'iiupcsai^ut; lus mains de ce prince étaient devenues calleuses, scs babils étaient couverts de goudron cl déchirés*                              _

Les aveuUiTim avaient erré ainsi d’ile en île, de caverne en c.i-Tente, pendant du jours, lorsque, forcé* pur ta htm de qunier rar-chiprl cl de regagner le coiiiineut écossais, ils rencontrèrent sur ta tôle uni' duinulMilie à diti^l. Ils se hrea rdiTi'iH à l'abOrdet. L'était mademaiselle de Ataa¿s*mJ ■, dani la famille fit imiiripier ifoim tous les temps par son fidèle dévouement aux Slmtrls. La jeune Ecos-«aise rcdnijml sur-lu-eliam]! Edouard, malgré les hJiïltons qui Irriiu-vraient. Soûlant de suit cheval , elle courut au pi incr, et aejttaLil j scs mieds file embrasa ses genom, qu'elle mouilla de pleurs, r Mon Dieu ! mon prince, loi dit-elle, que de d.mgen* vtnj'. en umm* a lient! iitajsjc vents y SOU si FO irai au péril du nia vie. Xnyra-vmis, a ti pied de ta mon tagne, ce ne cive rue dont une cabine de púdieii: » i-ituhi! » mçitié l'euirće ; allez vous y cacher avec vos compati u». « Je connais le montagnard qui demeure près de la ; je v;u*> lut parta 1er; il vous aidera à échapper aux recherches îles Valais; et je « viendrai, aussitôt que je le pourrai, vous prendre dan» celle rc-ta traite. U

En effet le m on Ligna ni, que ma de moisi Ile de Macdouahl avait mis dan» Ire tlllérélsdu prince ¡mus Je m*......... Rppnrta pouf KiiHu hhi:--riture, a lui cl à sc» deux amis, nu peu de farine d'urge délayée dans île reaii t ce pim vie pfeimur ne pouvait pus diiYîi litage. Tant (le fatigue», de privation» et de chagrin avaient affaibli la sauté de Siuart ; mid corps su cpperait d'ulcère^ - ¡I ¿fai! didieilc que lu mi-aère de ccl infortuné fût panée plus loin.

Après deux jours d fam irte nuuJemtjjsel h^ de Mac|4ÙoId ifojnit pu se rendre cite*inéitye à fa caverne rnvûT* premire lus proscrits jhar un exprès dont <‘lte conn.ifosuil la fidélité* H fallut encore sc rcmliar-qnpr pour les ilra, si cette fais eu foi vers celle rte Betibccuta que le» fUBillfa SC il i figúren 1, Edouard espérait y LL-iiuirr uilJÏii qudqirc repus; mais an boni de tFł|i jítetra ¡I apprilqilC k’S mi lires du duc de ......bèrtaiiii vfuaifuL d'y aburiler. Mademoiselle de Macdonald, qui mail fcpinl Le prim é, ne vit plus alors qu'uu nml uiineii de ■. bit pour co fo^iiif, ae fol de lui faire prendre des habita de famine et île remmener au comfouiłt en qualité de servante. La jeune Eco>-kjiIhc Lijiłiila avec l'eipruS^mi d"nri prnnmd ncjp Cl qu'i l lu ne pouvait sauver ainsi que le seul Edouard. Ses deux chers compagnons, Sullivan el Shmifou, H iépaiirtnl dW: de Lui aprês un adieu déchira.4,

..........facile du NaçdaniltJ el h pré te ml ut Bilty H réfugièrent ipLilmrd dan» Pite du Skie chfł un gcntHhonqpie écOasaJi, A pLiiiic y rfaieut-mltex, que des (aidais jingláis m présentèrent pour visiter ta umisep de ccl insulaire, connu nfip.ircrrimi ni pour tire perliun des Sniirlk Edouard lui-mème alfa ¡eut ouvrir la porte, témérité qui peut-être l'empêcha d'être reconnu. Mais on ne tarifa pas à répéter ita.HK Pile que le prétendant y était ileKcintu. Lus Annota Mlatent sans (Imite revenir chuz le gentilhomme Cl faire des purquisi I inu» pins rirc<Mireu5re+ Lídnuard se diaprea .1 partir seul -i L'eutrée île 11 nuit ; i| ne voulut pasque mode........... de lldurfonnhl unrumiLzii te s'exposer. < Si belle, si bombe, si digne d’ôtre adorée, tui dil-il en a la pressa ni sur son cunr, ce soûl des liens île lu y rte qu'il vous faut, * el nao les a b a h ira demi je faralá charger vo* pu ira.....ms.,. Adieu, a chère enfant ; adieu, créature angélique; je vous défend» de m'ac-» emu liguer. « Il parût, laissant cette jeune Ecossai.se plongée dans ta plu# vive affliction.

Après avoir fini à pied pim de dix mille# suivi d'un seul tnarbi, Edouard, près de succomber .1 ta fatigue et au ht^iiii, arrive au p dut du jour il 1» porlç tl'iiii petit ubitemu durit il CtHi;inis&utL b: p.~upi n -t^ire pour un partisan de üccrrgre. Le prince euhe uéaiu>iu>ir?., ■ , jjjarubam droit au aiallrc de fa niaison, il foi perte un ces lemre : « Le fils de votre roi vient vous demander du pain el un faillit. Je / i, sais que vous ôtes mon ennemi, nuis je vuhî crois ns»» de x - lit ■ ¡«3UF ni1 pji# abuser île ma eurittainu: Cl de 111 un luj JJulhCl Jjctih'. lus ■r misé ni b Ira vêlements qui me couvrent, gardredre, vehIb pourii ï m me tes apporter un jour duna Je pülais des rois de fa (Immlc-l u-u tagne. 11 U il tel discoure ne raorail rencontrer d’antes end 11 ru ^ , le gentilhomme se conduisit avec bunnum', avec i Lite ré 1 ehóniu : il prudlgn^ de» secours au p n HCL, lui gunta te sucrul, et umbrasui a ni parti. Le malheur aussi peut devenir conquérant*

lu Ut à coup te prince dis; kl rut sans qijfon pftt savoir de quel côté il avait porté ses pu». D’aprêa te sigtiMetami qu'uu donnèrent ipiufo qncS'LLiis de ae» amis, de» pêcheurs sc iauviiEFenl seul........il du l'avoir vu débarquer nu matin ¿u continent érestifa, mais ils ajculereiiC qu'ils avaient bientôt perdu Sa trace. Le h.mil M’étant répandu en

Fr» nce que Charles Edouard était tombé ait pouvoir de ses ennemis, le ministre du roi à Londres líteles dé ma refit!* auprès de Li cour pour réclamer le lite de Jacques LII. Ces démarches apprirent que le prince Butait point détenu par Lee Anglais ; elles convainquirent en mime temps l'ambassadeur que si Edouard était pris un jour l'intervention de la cour de \ criailles ne le sauverait point.

En effet, malgré les représentation» de nos diplomates,, une foule de seigneurs du parti des Stuarta furent plongés dans les cachots ou périrent sur féeliafaud dia-sept officiers y montèrent en un seul jour* Trote pairs du royaume, les lords IfaJinertn», Kilmrntock et Cromarly, jugé* à Westminster avec une lugubre solennité, furent combi m nés à être pendus et écartelés ; « imite le roi, leur dit-on en lisant l'arrêt, ayant égard ii Icijf haute naissance, ........imd cette peine : ils ne seraient que décapités. * La Tríame du lord Cruuianv, enceinte de huit mois, s'étant jetée uuï pieds du roi obtint la grâce de son mari ; mais ce Tnt dans celle circón stance le seul acte dé tlé-tacncc de ce souverain. Peu de jours après 1 exécution des deux lente

U roi se tassait embrocar par 1» chtds, et promettait A tous des récompenses.

plu» de cinquante personnes furent pendues à York, à Londres et à Cartilla Un prêtre de celte dernière ville, qui en avait demandé Pé-véch? à Edouard, Tut conduit à la potence en liabn» pon tilica m. Soiiaiitc-ilix autres conjuré périrent un peu plus tard sur di i rruís. ¡midis, cl le gouvernement poussa l'ai recité jusqu'à T-ire mourir le vingtième des bas officiers cl soldais faite prisonniers dans 1 armée d'Edouard.

Plusieurs de ces victimes ceignirent avec gloire te couronne du narlyre. « Soyez couverts de mou ühj, disait au peuple le lord llc-► veiiwaler, el apprenti .i mourir pour Vos rois. ■ 'chût I cl pression d’un dévouement qui trouve rarement sa réciprocité sur le trône. Lord Lovât ht entendre du haut de récliaL.ud une belle pensée exprimée dans un vers d'Horaec cl qui cicile plot de reconnaissance;

Dulce ri décorum wł pro jh^fío morí,

■'écria-t-il, cl sa houe Le héroïque s’éiail à peiue lue, qu'elle se contournait par Les convulsiona de la mort.

pendant tonies ces entamions les recherches que la cour de France avait Tait faire surir* côte* d'Angleterre pour retrouver Edouard étaient niUes infructueuses : o imTcii pot apprendre aucune nouvel le. An mu-ment où l'écris. ce prince n'esl point encore retrouvé. On se dit (oui bas à l'üÉ'ü-de-botuf qu'il Test retiré dirt Lu belle amanme qui combattit 4 ses Côté». Sans doute, ajoute-l-on, le fils de Juchés ¡11, en ■'aidant des renseigne mente que madame dc Seford lui «vait hissés,, sera parvenu a trouver te Aieus cMicyn où cette dame est retirée. Nouvelle Armide, elle captive upparimaient Edmund sur scs monts glacés au bruit des fougueux aquilons qui se déeh. tuent vaineun-m WWIU de scs lowdlti ni*Wfiques. Łc préteUthAt publie pcui-étre,

an sein tirs douce* et tranquilles séductions de ce séjour, el les fati-pues île la guerre, Cl les suites. funestes de l'ambition, et le sang qU¡ ■'épuise sur 1rs relia fonds de h Grande-Bretagne après avoir coulé pour lui dans les Cûmluis.

La guerre civile, qui régnait en Angleterre au «ominen ce ment de l'année, n'a i'9 ¡L pas suc pondu tes hostilités sur le continent, et h» adversaires ne s'en riaient montrés que plus acharnés, dépendant les Etats Généraux ont obtenu qu’il servil ouvert un congres à Broda pour délibérer sur la |m ci lient ion de l'Europe; le roi y a envoyé ni. de Puysicax en qmilite' de ministre plénipotentiaire.

Ces négocia licita «ml élé ^dlii'irées par ta linlkmde thns la juste terreur que lui inspirait la brillante: campagne d'hiver que venait d'accomplir le luHrêcIml de Save. N’ayanl pu interrompre la narration des événements qui sc sont passés dans ia Gram le-Bretagne jusqu'au milieu de l'année, je vais reprendre ici té récit de cens de la Flandre.

Le comte de Saie n'élaii pas revenu à la cour après la campagne glorie use dc iTit. Nieuport et Ath étaient tombés en son pouvoir, tandis qu'un chantait à Paris s&i victoires précédentes; enfin le 30 janvier Bru tel Scs sc trouva bloquée par cri Labile tacticien sans que ni les habitent» ni la garnison de celle ville eussent même soupçonné la marche du maréchal. Ene tete maître de ion tes les ïs^ii» par lesquelles un cul pu secourir les Bruxellois, Maurice lit inanimé son armée sur quatre colonnes pour Tonner quatre attaques simultanées. La garnison, qui iTviail Torre que ie neuf milte hommes, ne put résister plus <ie vingt déni jours : le il février elle demanda à l' ipiluler. Il y avait .buts ta phec une foule d’iionimus importants, imiijieihiammcnt du cumie de Kminiii, premier ministre d'Autriche, qui représentait eu ce moment te prince Charles, gouverneur général du Brabant autrichien. Deux princes de Ligue, le feld-maréchal Lus Bios cl huit lie incitante géuéraus forem faits prisonniers de guerre avec les troupe*, On prildaus Brmelles toute l'artillerie de campsgue drs Hollandais, une partie de leur trésor de guerre et i d'immenses nu gesins.

Une opílate ï-tait conquise, il y avait une entrée triompha nie à faire; Louis XV ne pouvait sc dispenser d'être la. Dons le Lempa pif Maurice foi<.¡i occuper Amers, te mi de France se pril à séculier les guirlandes de fleurs qui le captivaient au petit Tria non; il duHiM aux beaux yem tic madame de Pompado ur un congé de quelques semaines et dema inte sa belle cuirasse durée, pièce d'armure qui depuis longtemps est un objet de pariée pour nos illustres sou-■ ermita. Sj tL-jusiu partii de Versailles te 2 utai après avoir accordé une audience à des députes hollande te qui venaient fifre de nouvelles propositions dictées par In peur. Le 3 au soir, Louis XV était à Gand, si: faisant rendre compte des circonstances de la victoire qu’il avait rem portée du fond de son galant cabincl de Marly. Enfin, le • mai , ce prince, bien in fur nié de la gloire rícente dont il venait de sr couvrir, fit son entere a Bruxelles au milieu de l'étal-major le plus duré, te plus emplumé qu'on eût vu depuis longtemps aux bords de la Ly*. Pendant que le comte de Gxwendabl, nouveau gouverneur de celle capitale, en remettait les clefs au roi son maître, les éche-vins, manteau noir au dos, cheveux flottants cl poudrés a l'extrao^. dirniire, prononcèrent nue lui rangue, moitié flamande, moitié française, durant laquelle Sa Majesté reprima, non sans efforts, un boa nombre île bâillements.

Cependant le maréchal de Saie, qui pendit a tout nuire chose qu'au eéiétuonial, disposait son armée sur six colonnes destinées b ruarcher vers, le* autres forteresses, En mdli* d'un mois, Louvain, Maliiie>, Lier, Arrehot, tnmhèrem au pouvoir de la France. Le roi allait retourner à \ entaille» pour se trouver aux couches de madame l.i Dauphine, lorsqu'il se rappela qu’Anvers était aussi occupée p;>r ses troupes, et que cette ville méritait bien une entrée. Elle eut lieu lr 4 juin; ci Si Majesté, bien sûre maintenant d'avoir ^iis-fait à fautes scs obligations de triomphateur, revint, dans sa vMdcncc respirer l'encens que Icmaréchal de Saie continue de m» Her-

Le beau (Eté de la médaille esl la situation ie ««* affaires eu Flandre; mais en Italie, celle médaille o’tae un sinistre revers. Le sort de l'affliéc espagnole s'esi bits démenti depuis la ñ» dc i'anné£ dernière ; maîtresse ..lors du Mo ut terrai, tle I A le tandem, du 1er ton— nais, du Pavonan, du Lodesan. du I arme, dé Plaisance eide presque LOIII le Militais, il tia IV-».. pmi de chose à foire pour sou incite!! la Lombardie rl lutta les p»¥' adjacents. Un seul événement, la paix entre Marie-TheresŁ' ^ Frédéric 11, suffit pour foire évanouir faut d’e qirrHiices .leja presque réalisées. La reine de Hongrie ^délivrée, pin fi' teinté, des ¿ppréheihioiis que la Prusse lui donnait, fit niarrnei'a la lin de l'Ii'wr trente mille Autrichiens sur l'Italie. Le prinei! de LircIitettaL^b1 qui les comiiianduil, crut à l’importance d'un mou ścinam rapide i fa l'rance négociait en ce manient avec fa roi du Sarda que poiir b' détacher du fa cause de l'Empire, cl le grwç AUemdiid^m^iii.iuJtil d'arriver trup tard pour prévenir une ^'Miię.-Contraire nu' ôdérète de sa souveraine. Celte crainte n'.ivait quj faudrtiH-ni ; Char|es-Emmanuel inclmil en ce moment sur les lapfr diplomatiques du \ entaille* m de Madrid, afin de g^g’ter du temps sur de* cuitcmio qui pouvaient l'écraser. Mai» omuu.'i;; (^il él*

sincère? L'infant «Ion Philippe étant une fois reconnu duc de Milan, de Parme et de Plaisance, le monarque ne se fut-il pas trouvé enclavé entre les deux branches de la maison de Bourbon, et sa politique ne devenait-elle pas vassale de la leur? Le lils de Viclor-Amé-dée était trop subtil pour donner dans ce piège : il n’entretint les négociation» que pendant le temps nécessaire à M. de Liechtenstein pour joindre les troupes combinées de la France el de l’Espagne; il les rompit dès qu’il se vil à portée de seconder le général autrichien. Tout à coup, et dans le temps que l’armée franco-espagnole se reposait avec le plus de sécurité sur les négociations, Charles cesse de négocier et surprend M. de Monial dans Asti, dont la garnison est faite prisonnière de guerre sans coup férir, sans avoir même songé a se défendre. A partir de cette époque, les Français el les Espagnols, resserrés de toutes paris entre des colonnes sardes ou autrichiennes, abandonnèrent successivement tous les pays qu’ils

avaient conquis. Poursuivis partout l’épée dans les reins, ils éprouvèrent une foule d’échecs que rendit irréparables la fatale journée de Plaisance.

L’avis du maréchal de Maillebois était de ne point accepter la bataille avec des forces bien inférieures à celles du prince de Liechtenstein ; mais le comte de Gages présenta un ordre de la cour de Madrid, qui, loin d’autoriser cette réserve, prescrivait d'attaquer. L’aile droite, commandée par M. de Maillebois, triompha pendant les neuf heures que dura le combat; mais, à l’aile gauche, le général d’Arembure ayant été pris, le désordre se mit dans les rangs, ils furent enveloppés : et Maillebois, qui ne put porter secours à celle partie de l’armée, se vil réduit, tout vainqueur qu'il était sur un autre point, à suivre le mouvement général de retraite jusque sous les murs de Plaisance.

Huit mille Français, Espagnols ou Napolitains restèrent sur le champ de bataille ; plus de quatre mille furent pris. Si l’armée sarde, arrivée seulement à la fin de l’affaire , eût été en ligne plus loi, c’en était fait de la totalité des forces réunies de la France, «le l’Espagne et de Naples; pas un seul homme n’eùt échappé à la captivité.

Ce fut dans ces déplorables conjonctures que l'infant don Philippe hPprit la mort subite du roi son père el l'intronisation de Ferdi-nand VI. fils issu du premier mariage de Philippe V. Le nouveau monarque castillan , moins ambitieux que son père, ne tarda pas de rappeler son armée d'Italie ; mais sa retraite était plus facile à prescrire quç, exécuter. Les troupes combinées, réduites à moins «le seize mille hommes, se trouvaient à peu près environnées par quarante mille Autrichiens et vingt mille Piémontais. S'il était possible à une armée relativement si faible de garder les positions qu'elle occupait »tf *e Pû <-t la Trébia, il lui était extrêmement difficile d'en sortir. M. <lc Maillebois, fils du maréchal, homme de talent el de résolution, offrit cependant de se retirer eu combattant, et se chargea,

sous la direction de son père, de présider à la retraile. Cette entreprise, calculée avec autant d’audace que d’art, mit en défaut la lente tactique du prince de Liechtenstein : l’armée des trois couronnes, après avoir passé le Pô sur trois ponts, se Corma le long du Tidone, tenant toujours renfermés duns son centre quatre mille mulets chargés et mille chariots «le vivres ; elle ne se laissa attaquer par les Piémontais que lorsque son ordie de bataille put être établi. L’engagement fui long , meurtrier ; mais les Français et les Espagnols parvm-renl sans avoir élé entamés s^us les murs de Tortone; triste succès qui laissait au pouvoir de l'ennemi plus de trois mille malades ou blessés. Bientôt l’armée continua sa retraite vers le Génois, où d’autres malheurs l'attendaient.

Les troupes impériales arrivèrent presque aussitôt que l’armée franco-espagnole aux portes de Gènes, il eut été facile cependant de défendre celle ville de l’approche des ennemis : au delà de l’enceinte que la main de l’homme éleva pour prouver ses palais de marbre, la nature l’environna d’une ceinture de rochers que peu de troupes peuvent garder, et plus loin l’Apennin sourcilleux ferme d’une barrière inaccessible celte république de marchands Les forts semés sur cette double chaîne de montagnes avaient des garnisons; mais, découragées par le mouvement rétrograde des troupes qu’elles voyaient déliter dans les vallées, elles se replièrent elles-mêmes sur le corps de la place dès qu’elles virent tourbillonner la poussière au-dessus des vainqueurs. Tandis que les Français cl les Espagnols se retiraient vers Gavi, aux confins du pays génois, afin de couvrir au moins le comté de Nice et la Provence, soixante mille soldats couronnèrent les hauteurs voisines de Gènes, en même temps que le golfe se blanchit des voiles d'une nombreuse escadre anglaise. A celle vue la consternation se répandit dans toute la population : une formidable artillerie qui armait les remparts resta muette; le sénat ne délibéra que sur le moyen le plus prompt «le se soumettre. Quatre membres de ce corps jadis si fier se rendirent dans les gorges nuée

autrichienne, et demandèrent les ordres des généraux de Maric-j Thérèse. Ces officiers usèrent largement du «Iroit qu'on leurconcé-, dail : la ville devait èlre remise aux troupes de l'impératricc-reine ‘ dans le délai de vingt-quatre heures; tout et* qui s’y trouvait de mi-i litaircs génois, français, espagnols ou napolitains, serait prisonnier «le guerre: les effets leur appartenant deviendraient la propriété de l’armée autrichienne; quatre sénateurs se rendraient en otage à Milan; enfin la république payerait, en allendaht une taxe ultérieure, la somme de quatre cent mille livres.

A ce point de la négociation, le marquis Botta d’Adorno, Milanais et lieutenant général au service «le l'impératricc-reine, se rappela que le doge de Gènes cl quatre sénateurs avaient fait jadis <•” pèlerinage humiliant à Versailles, et s’étaieni agenouillés sur l’estrade du trône de Louis XlV ; ce courtisan pensa qu'eu faveur de 1* double

couronne łle M wwrfraine Í] Minii que le sénat fil mi peu plus: II fut décidé en cnii^iirnrp rpe Ce 4op» #1 six jiniitiiM s* renitente lil À Vienne. On rTnM pin ni'Himmius faire pârtrr l;i députal’iiil tun ftvfilr obtenu Tjiijr<iiJi'n r Jt1 1 l.i ri i'-T hé ri-sc i rite ne l'iiiTUfih point. * 1 .mis XIV, ierlvh-iJk mu ruJinpits d'AiJoruo, sf riünrrivsaii fJ’.mi-> brótele comme tos dieux du paganisme i coin tic me pnii pis a USSm SIlhlNililirl. EUlri au dngr de Giiie^ fl h Sfs sé 11H Un im qu'ils ) resLetil efit'? Oui rt friisrni frapptr don r^nni'rttM. que je preri a * des compliment*, au rtc ut de J a pin de gens qui pu me les le raient a pande bon cœur. *

Le» généraux de Pîmpilmtricc-rrine, Ht*» sur k» intentions de cette princesse, usèrent avec une extréme rigueur du h <nlHiimiiou des exigence* financières aux prétentions honorifiques : la république de Gènes fut texéc ii vingt-quatre millions de livres ; il fallait trouver frii! ruarme en ni ri bu linii dans le il ¿luí dç quelque* tennmCs, c'csl-à-di re a Vaut mi me que le mont ciit ru s'ripiiqmT miumeii I Gèisr* se trniivn|l engagüe dans la cause des uLJi■.'■£., dont elle était la première victime.

Cependant les Impériaux et les Sanie» etmlinuAicnl de chasser de-Vnul cm Tariuér fraiirn-e.spngiifilr . n'i!ii!lc a limite* k^. pi iwnlinris dJHi»sn nia relie vers 5 me, Déjà Y cure et GraSre, occupée» par l'cn-èem î * a va ¡cru été livrées au piiłlagc; les Au ir ¡eideres pn [(paient des Cmi reitrs jusqu'au bord de Li Du rente, Les IróUtS I ^iivem Jiks ., qui de tours casida nu de leur? bastides voyaient briller les biii-niiii-tte» Jm1 rtebiriUira, redan kiiriil l'n pp roche il fs soldais d n Mord a i Lia Ml que leur» # Toutes désiratonl jadis le» filantes visites de* i'rinib troiiiM-itours. Ali moment de celte invasion 1rs ŁrodpeS imprn.ilrs h’àVateiit point de grosse artillerie; il ni fallait pourtant pour Attaquer quel" mies plates fortes qui couvrâiohl df cc côté bs rremi.Tùs de ta "France ; le comte tic Broun ordonna d'enlever de» remparts de Gênes les une ns dont tes Génois iPavaîriu pos osé se servir; un\-itiénifS fiinnl contrainte de les traîner juM|it’nii lieu nii ils de* ^ieo L ¿irc embarqué» ; et lorsque ces républicain!) t artisans de leur propre .......F, ne 5C hâtaient pas d'y travail lcr, ils étaient viütommuiil frappés parles bas officiers impériaux.

L'oppression poussée a la dernière extrémité ne manque jimors de produire la rńnlic : c'est une cm^équ enre trine quelquefois, mais tou jours iu fai IN Lie. Ln populeuse Gênes, hue enfin du joug teca bien I qui pèse sur cl h, a tinque avec fureur, te fi décembre, Ja narnÎOTii autrichienne. Au ion du lugubre tocsin» k^ paysans ac-cmurjit de toute» parts. Les portes Je l'arsenal sont <-nAmeêcs; toutes les arme; en sont enlevées, même Ici épées du moyeu âge, pigr# de Phéroiamo des wtem républicains inscrira su livre d'ur à C01Ć de Dofil,,; L?# Aulriuhti ns , assdHis de toutes paris, tombent SOiU ici coup* d'un peuple ail désespoir; kur Sunij V lut bi liase des palais de marbre... Enfin ils «ont poussés hors de ta ville, ci les Gé-noi* 9 Italiens dans tours vcugen ihtî , précipitent du haut des rem-pa ris 1rs hli1 usés et tes mmis que Je» Impérteos ont lateas surte pavé.

Heve non i sut évdnemanu de Paña.

A sdh refour de ¡‘armée, Louis XV avait eu à consoler If Dauphin, son fils, lit la perte de sa femme , morte le 2? juillet dernier des suites d'une concite qui cependant iVajl été heu renne. Le rui inonlm peu d’mi pu nalew Asna ut douleur, peu d'eirtprcisOi.....it à cul nier !’»<-flictinn de I1 béniterdu trine, pour lequel il (réprouvait qu’il rie froide i l'di , i'lji (■, TmnÜs que nmu-.rigueu r cohduuuiiL li Sa ■ ni-I tours les ruste» de La pñuccrae «pilguóle, dont les marbre» tir TFirnriaJ re-couvraknt en mima temps le père, Loub XV mml-iii à Mmly el u Triasen des jours tissus d’or ri de suie votre le» veut veloutés de madame de Pompado mr et le» flacons vermeils de J VT rosé. Sa Majesté répéta il pniirtunl tous te* nui Lin* h Sun lever que h perte de ......... h Dauphine lui éiaii bleu ^eniihle; maił, comme II parlait immédiats ment de la chaise et de l’Opéra, son chagrin ne paraissait pas p in n dé muni ré par ses paróte» que prouvé pur ici a cl iu rts. Les prbicesHCB Rites du ™ü uni acquis plus Vu tu pire sur na aÎFediiHis, ; mantem* Adélaïde turlani jouit de loti te lu cuti (tente de Sa Majesté ; Louis va la trouver souvent chez elle el rcnirclicni des heures entière»; ce qu'il ne Dit point avec médîmes X ictotre , Sbphie el Louise, Maitmoim te tendresse paternelle du iinirc auguste souve-raili ne stohL jaméis fiiit remnTpicr par des élans qu'on pui-sc citer J 1rs rem que Je ma in illlutun dans ce cœur royal n'y I.llssciiI pas de place pour une flamme pure.

M+ tic Reltefmid, qui tfu fait que passer sur k siój-e de Paris pour arriver mil sé pu te res de ^ ut rt-Du me, a suń l de près dans ! tçruhe m¿d...... La Dauphine. Oit M. de Ueaiititout, archevêque du Vteimeh qui lui succède î c'ceI lui qui a rendu les honneurs fujiébrcs ■ P princesse

Des fu.ils important* se snnl pressés Lhnü l'année qui se termine; pour 1rs retracer avec ordre^jr dois revenir Mmvenl ^r mes p is, afin de n'interrompre mes narrations qu’à des pointa déterminés ou je puisse atiémriii Jes reprendre, Je reiunrtjc Ctt Flandre,

Le prHvt di f terni, dijjtfe ! imtemnu Je Ri Ilustre Maurice, investir Mmts dêi le tueis de jniiiH , ri ym h fin dt üvpreabre celle pbee im ¡"frunie ouvrit e<s |K>rto$ à Sun Altese- [junze b.il;u I üh^ uul i'l-clurui perçut les aruiei mr Lu ^busde te vide, ilu}, Saiul-Guil^

lim, Clin fieffly se rendirent inrcr^iwpinrnt un* que le prince Charle», qui enmmandait en Flandre pour l'ÉHtpémirire-reîneT p"t reiaMcr d'im infant In perte de tant de forteresses, Mais Je mnré-t !i: ! rtc Sann nu u Ha il une Conquête plus belle : Maastricht, ccite clef des Provinces-Uni?*, reniait soumise nui armes impériales, et, pour ne rien hisser derrière lui en mqreliant vers irenr place , le général français voulait enlever Namiir. Cette dernière entreprise présentait de grandes dilfiml U s. U ne Cl Unit ! le bâhc &nr no fnc CiiCiiFpe, 1U eOn-fluaîit de Ja Salubre et de Ja Mcu^C, jüuvait éuuvrir it'uu déluge de feus les assaillants, tandis que douze petits forts qui hérissent I* cime fies rochers voisins ajouteraient leurs foudres de fer aux projeO" lile» ilu Li ci hule IJ i:, d'oii cri (pris-semblent tombes pcUd.Uil UUC COU viilsion de la nature.

Sur le terrain ou le comte de Saxe se plaça pour assiéger Namur, il retrouva, en s’aidant de ses cartes, la tradition des marches savantes que Luxembourg, Bon Hier s elle roi Guillaume avaient exécutées en ces mêmes lieux. Maurice sentit que pour réussir il devait mAnauvrtfr ¿iVçc l’habileté qu’tVAicni déployée ces généraux ; il les surpassa. Les mouvement# qu’il effectua, le» campements qu’il prit, regardés par nos tacticiens comme Je chef-d’œuvre de l'art militaire, obligèrent le prince Charle* i livrer, en s’éloignant, les abords dit h'amur b l'armée française. Maurice profila rapidement de sa position; investie le 0 septembre, la ville vit la tranchée s’ouvrir sous ses murs le I?, el le l® elle se rendit au prince de Clermont. Mais la garnison, forte de treize butai1' ns, était pariée dans |ih châteaux qui cou 1^^1111:111 k, baliteara. FL. n'y put Icnir lojq;trmps : un mi-tn-mi terrible, un ennemi contre lequel le courage est impuissant, Ja familie, micigiiit tes soldats accumulés dans ces petits forts; tous étaieait rendus te ¡-o. Majoré l'impartant que Maurice attachait à Ja prise <le Mi»édricht| il lui n-pngndit de cûutinuuT tes litiiliiités du-r.Hii r.i rritrtHWUMii jvec U UC a nu ée qui |'a u u tu: preçu il en te ir avait pas pris de quartiers d'hiver. Ciédmit à celte imipi l aiton, qui prouve que ce grand homme n*u paa moins d’humanité que de talent el de vit leur, ]] écrivit aillai nu prince Charles : a .Mniiseigiicur, les soldât* • comba lient pour la gloire des rois; mais n’oublions pas que les » mis ne sont (G^niêniea rtpc les tuteurs des peuples, et qui Je dote » vent songer que dan# la guerre c’est la prospérité et le sang de ces » mêmes peuples qu’ils dépens*ni. L'hiver approche, j'ai l'honneur * do proposer à Voire Altesse de prendre des cantonnements respec-» tifs, » Charles avait aussi de I humanilL; mais soit que sa fierté allemande fût blessée de l’initiative généreuse prise par le maréchal de Saxe, soit qu’il soupçonnât quelque arrière-pensée au général frau-çaij, il envoya un refus verbal par 11 n officier et un trompette.

a Quel rit donc te motif du prince 7 demanda Maurice à Iteflicicr.

— Je n’oserai jamais, monsieur le maréchal, vous répéter les pa-* rotes préciser iln Son Altesse,

— Di.es, dites toujours; nous somme# ici pour échanger des coup# rie canon et non pas des cnmplimcuE^

— J te hien . motiiwiigsBur, lu prince is#ure qu’il n’a à prendre de vous ni itvis ni conseils.

— Je te surs bien, mnrblm; mais vous pouvez lai dire que je saurai bien Le forcer .i prendre ses quartiers il 'hiver. Quant a vous, mon^ien r, je vous engage à prendre votre part fie mon d ncrr puisque te voiti servi, * L’officier, dont l’odorat avait été saisi d’un fumet délicieux, ne se fit pas répéter l’invitation. Des le surlendemain, 11 octobre, Je maréchal de Saxe livra celte bataille de Raucoux, dont le nom passera à lu postérité comme un dea faits d'arme» tes plus meurtriers et les plus jńuLilfs des le m 1 is mode mes. Tout M^e à c reire que l'au^que Un dé le mii n Je par un tnqu veinent de dépit du géuèrel franęaji : ee moment d'humeur coûta quatorze millo hommes, c'est beaucoup pour un éclair d'orgueil !

L’armée ennemie, campée en deçà de la Meuse, s’étendait de Maastricht, où s’appuyait sa droite, à Liège, où finissait m gauche. Le J.ir séparait Pennée du priitcp Charle», farte du guatrc^ingteiiLit: Initie f'iimbiHLinls, de Celte du roi, qui s'étevail :■ Oenl Viugl nulle, C'élait un coup d'œil imposant des hauteur# de Liège que l'ordre ih bataille de ces deux Armées, dans lesquelles quelque# heurta plus tard la mort allait maissonner à pleine» mains. Toute la journée dit I0 se passa en escarmouches sans résultat*; mais le 11, ¿ lu pointe du jour, Maurice marcha aux ennemis sur dix colonne». Charles, retiré alors de Liège à V îsct derrière cinq village* retranchés, espérait pouvoir tenir dans cette position ; mais elle était extrêmement datte gurvuse, car s'il y élait (oreé, il 4£ poqrrnil ireuver Je »nlLll gut dans le passage de te rivière, que fo maréchal de Saxe s'énerverait sa u# doute dç rend ru impossible,

(J u se bal lit doute heure# à Raum >*y, et, je k répète, des ilutad 4 satlg y coulèrent san* utilité. Le* allié# gardèrent leur position, ils retendirent même jusqu’à Tunife». On a^urc que lu mut seule prévint 1'Culi ère défoitc du prime Charle» ¡ mais il faut sr drfitir des difficultés alléguée* après coup- C'est donc par la triste énumération des cadavres qu’on doit ii¡ni^ Cette ci rca muance prouver Itevaniagu d-s armes du roi fie France, tl nu* trophées ne se formaran) que d* cyprès. Iłnnre mi Ilu Ąiitricl.iei .., Anglais nu DoihiiiLiJs rcslèreut sut le champ de bataille; umte lie perdiinei, dit-on, a Rmucdui finedoUM cents hommes, parmi lesquels on compta le marquis de hùudun,

neveu du cygne <le (.ambrai. O seigneur était brave el pieux comme B-yard, mais pieux à la manière de cc chevalier, sans fanatisme, sans intolérance. I.e prince «le Monaco, le marquis de Laval, le comte de Balleroi, furent blessés grièvement dans cette journée. M. de Lugeac, capiiain- des grenadiers à cheval, le même à qui Louis XV prêta un jour cent lotus «l'or quand il eut mangé deux cent mille livres de rente à la cour, eut la mâchoire fracassée par une halle; le petit bout de la langue fut emporté. « Voilà qui est bien désagréable pour vous, » mesdames, «lisait dernièrement M. «l’Ayen a quelques beautés huit maitics, le beau marquis ne pourra plus vous «lire clairement : .le » vous aime, je vous adore...— Ce n’est qu'un préambule de moins, » répondit l’une «le ces dames.

Le chevalierd’Aubeterrc racontait au lever, à son retour de Flandre. que, frappé de la force athlétique d’un soldat anglais fait pri-Bonnicr à Raucotix, il lui avait dit : w Je crois «pie s’il y avait eu » cinquante mille hommes comme toi dans l'armée ennemie, nous » aurions eu de la peine à la battre. — Ah ! monsieur, répondit » l'Anglais, nous avions assez d'hommes comme moi, mais il nous ■ en manquait un comme le maréchal de Saxe. »

L'audace sert bien dans la guerre, mais il faut pour qu’elle soit Vantée que ses entreprises réussissent ; autrement elle ne recueille que «lu ridicule, ici a été !•• lot des Anglais a la suite........descente qu’ils ont tentée le i” octobre sur les côtes de la Bretagne, Une flotte anglaise de cinquante-six voiles mit à terre, à quelque distance de Lorient, environ cinq mille hommes, dans l’unique but sans doute de piller cc littoral, car il y aurait eu trop «le folie a penser qu une semblable expédition pût causer des craintes sérieuses quant à l’occupation du pays. Ces forbans, réunis sous les ordres du colonel Saint-Clair, osèrent cependant attaquer Lorient ; on assure qu’ils étaient ivres alors... Et résistance d’une population nombreuse cl aguerrie eut bientôt dégrisé ces assaillants, baisis «l’une terreur panique, ils se mirent à fuir sur la côte cl ne s'arrêtèrent que quand la respiration leur manqua. Craignant d’être atteints en essayant de rembarquer deux pièces de canon qu'ils avaient descendues «le leurs vaisseaux, ils les enterrèrent en toute hâte; mais «les paysans, les ayant vus à l’ouvrage, déterrèrent ensuite ces pièces, cl se procurèrent le plaisir de leur renvoyer les boulets qu’ils avaient enfouis à côté. La flotte portant ces aventuriers resta bien jusqu’à la lin du mois dans la baie de QiMbcroti, mais celle bravade nr prouva rien si ce n’est que les Anglais agissent toujours prudemment en laissant un CSpace fluide entre L urs forces de terre et 1rs mitres.

L’expulsion des ennemis n'est pas aussi rapide en Provence qu'on Bretagne, mais on doil espérer qu’elle sera bientôt aussi complète. I.CS Impériaux, maîtres d'une partie de celle province, menaçaien de l’envahir presque en entier. D'un autre côté, leurs partisans pénétraient chaque jour dans le Dauphiné par les gorges des Alpes et s'y livraient à tous les excès. Les dames de Grenoble, de Valence, de Montélimart, conduites le soir au spectacle par les honnêtes Dau-phinois leurs maris, furent plus «l’une fois ramenées pardos officiers de Marie-Thérèse ou de Charles-Emmanuel, qui les reconduisaient rarement au domicile conjugal. Enfin des escadres anglaises embossées en vue des ports de Marseille cl de Toulon, aidaient leurs alliés à les conquérir.

Telle était la déplorable situation de celte partie de la France, lorsque le maréchal de Belle Islc, envoyé pour arrêter ces désastres, arriva sur leur théâtre. Des châteaux cl des chaumières incendiés; des couvents dévastés, d’autres où les vierges «lu Seigneur avaient perdu violemment ce nom ; toutes les caisses publiques, toutes les bourses particulières vides; des bords «le l’Isère à ceux du Var et de la Durance des miliciens fuyant eil rayés «levain quelques coureurs; enfin «les débris de régiments sans discipl ne : voila cc qu’il vit sur sa route depu s Dijon. Malheureusement le maréchal amenait peu de troupes; il s’en servit néanmoins avec tant de bonheur, «pie dès le jour de son arrivée le mouvement offensif des ennemis cessa.

L’infant don Philippe et le duc de Modènc, enfermés dans Aix, se hasardèrent d’en sortir ausilôt qu’ils virent In campagne occupée par des troupes françaises et joignirent leurs efforts à ceux de M. de Belle-lsle.

Au milieu de tant de vicissitudes guerrières, les maréchaux de Chaulnes el de Montmorency ont trouvé celte année le temps «le «‘ourir dans leur lit. L’un des deux bâtons reviendra sans donic au duc «Je Richelieu, dont la vie est lissue d'assez d’exploits galants, cl surtout dc services rendus à la galanterie royale, pour avoir mérité la première dignité de l’année. Le duc «le Vivoune, de joyeuse mémoire, l'obtint par moins ¿g titres : il n’était que le frère de madame de Montespan, Ot nc favorisa qu’un seul amour «le Louis XIV. On sait que M. de Richelieu s’intéressa davantage aux plaisirs de Louis XV , cc prince ne doit pas moins faire pour lui que le régent n’avaii fait pour Dubois;et comme un lieutenant général ne peut plus, au temps oit nous vivons, être nommé cardinal, il faut bien que Sa Majesté fasse son... Complaisant maréchal «le France.

En attendant, le petit vainqueur de Fonlenoy vient de sc rendre à la cour de Dresde, chargé par le roi «le demander la princesse Maric-Josèphc de Saxe pour M, |c Dauphin) auprès de qui nul couc-

tison ne sera tenté de renouveler son compliment de condoléance. Ce n’est pas la première fois qu’on a l’occasion de reconnaître qu’il est à l’usage des princes une latitude de conscience et d’aiïcclions toute particulière.

En terminant le récit des événements, aussi nombreux que variés, qui feront distingue» dans l’histoire l’année 17 4G, je dois dire que le prince Charlcs-EdouŁ.d Stuart, après une éclipse totale «le plusieurs mois, reparut enfin «e 29 septembre. Depuis Je mois «le juin, «le petites divisions françaises n'avaient pas cessé de croiser sur les côtes d’Ecosse, pour lâcher d’avoir des nouvelles de cet illustre aventurier, et pour le recueillir s’il reparaissait. On désespérait enfui de te retrouver, et l’on en revenait à l’idée qu’il était tombé au pouvoir des Anglais, qui, présumait-on, l’avaient mis à mort secrètement, ou le tenaient enfermé dans quelque château fort.

Les vaisseaux français, las d’attendre, et craignant que les vents de l’équinoxe nc les jetassent sur les rochers de la côte écossaise, allaient gagner le large, lorsque, le 29 septembre, Edouard, qui avait marche tome la nuit dans des chemins détournés, ci à travers mille périls. arriva sur la plage «lu Lochabcr au lever «lu soleil. La première lumière de l'aube lui avait découvert, sur la sombre surface des flots, la voilure blanche des deux frégates envoyées à sa recherche; il s'était hâté «l’accourir. Rendu au bord de la mer, le prince ayant attaché, son mouchoir au bout de son épée, qui venait de lui servir d'appui, pendant sa marche nocturne, éleva le (flus qu’il put ce petit pavillon, qu'un gabier de l’une des frénales ancrent enfin, après une heure d’inutiles signaux de la part d’Edouard. Le capitaine mit promptement un canot a la mer, quoiqu'elle fût en cc moment très-houleuse... Le descendant «les Siuans fui sauvé «lu plus prochain des dangers <| i'il eût à courir. Mais ions notaient pas buis : les vaisseaux «lu roi tentèrent vainement «le débarquer le prince, d'abord à Brest, ensuite dans les parages «le Morlaix; des croisières anglaises occupaient les «leux rades. Il fallut repran Ire la haute mer en bravant plusieurs fois les escadres ennemies, cl ce ne fut qu’en trompant leur surveillance qu’Edonard descendit à Suint-Pol-de-Ldon, le 10 octobre, après douze jours d’une navigation qui pouvait le livrer pour jamais à ses ennemis.

Le fils du prétendant garda le plus profond silence sur sa destinée de la fin de juillet à la lin de sepicmbre; tout porte à soupçonner que cette partie de son expédition n’en est pas l’épisode le plus moral, et l’on persiste à croire que madame «le Seford, l'héroïne de la campagne, rentra alors d’une bien douce manière dans les droits de son sexe.

Les premiers jours «le l’année 1747 ont vu fuir l’étranger des campagnes de notre belle France : le maréchal de Bcllc-lalc* n lu tête «le soixante bataillons cl de vingt-deux escadrons, auxquels sc sont joint* quelques régiments espagnols commandés par le marquis «le Las Minas, a nelloyé la Provence cl le Dauphiné des corps autrichiens et piémontais. lisent élé repoussés, poursuivis dans les gorges des Alpes, cl c’esl à leur tour d’éprouver tontes les calamités d’une déroute.

Pendant qu’on se félicite à la cour de ce commencement de succès, ou plutôt de celle tin d'échecs, une puissance nouvelle s'y élève sous la protection de la marquise de Pompadour : c’est M. «le Marigny, son propre frère. Ce jeune homme, dont le crédit s'appuie sur le canapé «In boudoir de sa sœur, ne peut manquer d’aller loin. On sait que le roi l'a tout d’abord emtfarquisè; que l'on vil cet asiré satellite paraître dans la galerie sous le nom de marquis de Vaudière*, et que les papillons de l'OEil-de-bœuf, faisant allusion à la noblesse récenlo dc M. Poisson, l'appelaient le marquis d'ai'unl-hier. Plus de dignité possible la où vient à surgir le ridicule; il fallut rebaptiser le seigneur de fraîche «late, qui devint alors le marquis de Marigny.

Cependant il supportait avec embarras sa nouvelle fortune : honteux d’être devenu soudain si grand, plus houleux «le voir que les courtisans se faisaient auprès de lui si petite, Marigny, trop jeune encore pour avoir l’aplomb de l'impudence, ne paraissait qu'en rougissant au milieu de la foule illustre du grand lever. • C’est fatigant, p «lisait-il avec naïveté ; je ne puis pas laisser tomber mon mouchoir, b qu’à l'instant des cordons bleus ne se disputent l’honneur de le ra-» masser. » A près quelques mois d’habitude, le petit Poisson se laissa aller toutefois a sa brillante destinée; il était admis aux grandes et petites fêtes des appariements «lont la faveur intime tournait seule la clef : Louis XV , dans un joli milieu «l'ivresse, l'appelait petit frère. C’eût été un écolier paresseux, .’il ne se fui pas (uriné pfomp-tenient a l’insolente fierté de sa nouvelle condition ; mais il s'y forma.

Malgré ses progrès dans l’éducation des cours, Marigny se montre néanmoins inquiet, ombrageux, accessible à des soupçons divers. Son amour-propre a mille aspérités irritables : un mot «lit a l’oreille, le sens enveloppé d’une phr. se, un sourire empreint de finesse, tout lui paraît un attentat a l'estime qu'il recherche, tout lui semble malin, ironique, irrévérent. De peur d’excitcr encore ce qu'il prend pour un déni de respect, le nouveau marquis parle de lui-même avec une humilité feinte; cl s'il voit dans les y-ui de ses auditeur* que m modestie soit prise nu moi, son chagrin est extrême.

Intrinsèquement, Marigny possède les qualités essentielle* «le l'bon-nè^ homme i il a de i’w>btti& de l'esprit; sou éducation n’a point

été négligée, et dans les arts, dont il a fait une étude approfondie, son goût est pur et exercé. Tou* les défauts de ce jeune homme résident donc dans son humeur, aigrie par l'irrégularité de sa position sociale. Les contrariétés perpétuelles qu’il en éprouve hérissent ses entretiens domestiques de rudesse, de brusqueries; madame de Ponipadour lui adresse quelquefois des reproches obligeants sur cette âpreté de caractère, qui, ait-elle, nuira à son av^n ement. La crainte de voir réaliser ce pronostic corrigera sans doute le marquis de Ma-rigoy.

Le chagrin causé à M. le Dauphin par la mort de sa première femme s'était tellement humanisé dès les premiers jours de cette année, qu’il attendait avec une grande impatience la princesse de Saxe. « .r prince trouvait que M. de Richelieu , le plux expéditif des hommes clans les négociations dont le lit est le but, traitait cette fois avec lenteur à la cour de Saxe. Il ne faut pourtant pas, dans cette circonstance, que les imaginations érotiques poussent trop loin les présomptions : voici un trait qui prouve que les désirs de monseigneur ne sortent pas des limites de la chasteté La femme d’un riche négociant de Paris, enceinte de plusieurs mois, eut l’envie d’embrasser le Dauphin; envie assez naturelle, car ce prince est fort bel homme. Un officier qu’elle connaissait parla de ce désir au tils de Louis XV, qui consentit à s’y porter. Mais, quand la dame fut introduite, Son A liesse Royale s’étatft aperçue qu’elle avait la gorge découverte, lui tourna le dos, ordonna qu’on la fit sortir, et courut lui fermer la porte au nez... Certes, voila un rare excès de pudeur... ou d’hypocrisie.

Enfin la princesse Marie-Josèplic, partie de Dresde le 10 janvier, fil son entrée à Strasbourg le 27 , après avoir été remise solennellement par le prince de Lubomirski à la duchesse de Brancas et au maréchal de la Fare dans une petite ile située au milieu du Rhin. Le 9 février, les illustres époux reçurent la bénédiction nuptiale des mains du prince de Rohan-Ventadour, coadjuteur de Strasbourg, grand aumônier de France.

'Joutes les cérémonies de mariage se ressemblent, au moins dans leursdétailsostcnsibles,el les mémorialistes les mieux informés ne sont pas initiés aux différences qu’r Iles peuvent o 'rir en secret. Je passerai donc sur les diverses ré ouissances qui curent lieu, soit a Versailles, soit à Paris, à l’occasion de l'union conjugale si impatiemment cl, toutefois, si décemment attendue par le Dauphin ; mais j’en rapporterai quelques particularités.

Maric-Josèphe est, comme on sait, fille de cet Auguste III qui oc-cupr le trône de Pologne par l’exclusion de Stanislas beau-père de Louis XV. Les affections de famille, si indulgentes, si oublieuses, si coulantes en un mot, entre les tètes couronnées, ne se nom pa» avisées un moment, dans cette conclusion , d'un ressentiment qui de la part du roi de France eût été au moins légitime. Mais il y avait dans ¡c cérémonial un point délicat qu’on ne pouvait pas écarter... L’étiquette, la souveraine des souverains français, exigeait qu’il s'accomplit. La Dauphine était tenue, le premier jour <lr la célébration, de porter au bras le portrait du roi son père. On conçoit coin bien il en devait coûter à Marie Lcczinska de voir ce fatal bracelet briller, comme un trophée, dans son propre palais. Une partie de la journée s’était écoulée sans que personne eût osé jeter les yeux sur le bras de la princesse; la reine se décida la première non-seulement a regarder le médaillon, mais encore à en parler à sa bru. « Voila donc, » ma fille, lui dit-elle avec douceur, les traits du roi votre père ? — * Oui , maman , répondit la jeune Saxonne en présentant son bras a * Sa Majesté , trouvez-vous celte miniature ressemblante?.....(détail le portrait de Stanislas. Marie-Josèphe manquait a l’étiquette, mais clic obéissait aux bienséances... Le grand maître des cérémonies D’en rsi pas encore consolé.

Les bourgeois de Paris purent assister au bal paré qui fut donné dans la grande galerie de V criailles a l'occasion du mariage; mais ils n’y étaient admis qu’en qualité de spectateurs, c’est-à-dm que MM. les garnes du corps avaient l’ordre exprès de niveler du travers de leurs mousquetons les ventres roturiers qui voulaient se produire trop ambitieusement dans la salle. Un particulier assez modestement vêtu s’étant, en dépit de la consigne, glissé entre les hommes titrés assis sur des banquet es réservées aux danseurs, l'officier des gardes vint brusquement à lui :

« Que faites-vous là ? lui dit-il.

— Vous le voyez bien , je regarde.

— \ nus ne pouvez pas rester sur cette banquette.

— Pourquoi donc?

— Belle demande! Où avez-vous acquis le droit d’occuper une lie place?

— Dans plus de batailles que vous n’avez vu de parades et entendu de messes à Versailles.

— Vous n'en allez pas moins sortir de là, ou parbleu!...

— J’y vais rester très-certainement, et si cela ne vous convient pas vous en viendrez demander raison demain matin , au bout de la pièce d’eau des Suites, à votre serviteur le colonel du régiment de Champagne. »

L’officier des garde# s’éloigna sans répondre; mais l’explication avait fait du bruit. Peu de temps après, le meute militaire, toujours |

en exécution de sa consigne, voulut faire lever une dame fourvoyée aussi, sans autorisation sur parchemin, parmi les illustres.

« Vous direz tout ce que vous voudrez, répondit froidement l’usurpatrice, mais je ne bouge pas.

— Ah! c'est trop fort!

— Point du tout, monsieur, je suis du régiment de Champagne.»

Les rieurs se mirent du côté de l’obstinée; elle garda sa place malgré les chuchotements de certaines marquises qui la trouvaient fort déplacée... Elle était extrêmement ¡olie.

Le lendemain, au bal masqué, une aventure beaucoup plus drôle encore égaya la cour et les jeunes mariés eux-mêmes, dont toute k gaieté reparut momentanément sur leur visage On fut admis sans distinction de ht gs à celte mascarade; il suffisait de se procurer des billets d'entrée, qu’on avait distribués tans difficulté.

Un buffet chargé d’une profusion de mets et de rafraîchissement s’élevait dans une salle voisine de la galerie ; on pense bien qu’il était courtisé plus que le roi lui meme, cl que les assistants ne lui tirent pas un instant l’injure de le laisser sans compagnie. Parmi les plus assidus Courtisans de ce meuble, les observateurs remarquèrent un grand masque en domino jaune, qui faisait de fréquentes visites a l’estrade réconfortante, et chacune de ses apparitions était une véritable dévastation. Pièces de résistance, pâtisseries délicates confitures, sucreries, vins exquis, liqueurs fraîches et spii intenses, tout s’engloutissait dans les continuelles irruptions du Gargantua masqué; les officiers de bouche ne pouvaient suffire à réparer les brèches qu’il faisait. On ne concevait pas comment cet individu pouvait, après de courtes absences du buffet, revenir a la charge de plus en plus a^amé cl altéré. Quelques seigneurs parlèrent au roi de ce phénomène de gloutonnerie. Sa Majesté voulut le voir, et ce fut pour elle un spectacle fort amusant. Au désir de l’admirer succéda celui de le connaître. Louis XV ordonna qu'on suivit pendant une demi-heure son robuste convive... Le masque au domino jaune c’était toute la compagnie des Cent-Suisses, qui, à l'aide d’un déguisement, s’était présentée successivement au buffet. • n n’a pas encore cessé de rire, à Paris et à Versailles, de ce tour digne des pages, mais dont ils n’eut» sent pas à coup sûr tiré un aussi formidable partu

Après avoir forcé, comme il l’avait promis, le prince Charles à prendre scs quartiers d’hiver, Maurice de Saxe établit les siens de telle manière qu’en vingt-quatre heures il pourrait réunir son armée. Lecomte de Lowendabl eut le commandement de Namur, Ir comiede Bouieville fut nommé gouverneur de Bruxelles, et le marquis de Clermont-Gallcrande commanda dans Anvers. Ces disposition# étant faites, le maréchal viola la cour; il assistait aux noces du Dauphin avec la princesse de Saxe, sa parente.

Le roi profita de cette solennité pour conférer à l’illustre général une dignité que Tureniic seul avait possédée : il le nomma maréchal général des armées de France. Pendant son séjour à Paris, Maurice fréquentait beaucoup M. de la Popclinière, fermier général fort riche, mais dont les habitudes ne pouvaient que contraster essentiellement avec celles du héros. Un jour, mídame de Pompadour lui demandait quelles qualités il pouvait trouver à cet épais financier pour en faire ainsi sa société de prédilection. • Madame, répondit le maréchal, il » en a une ex.silente à mes yeux : quand j’ai besoin de cent mille » livres, je 1rs trouve dans son co^rc; tandis que si j’expose le même » besoin à L. le contrôleur général, il médit toujours qu’il n'a point • d’argent. » Ceci prouve qu'un mahoiier, tout épais qu’on le suppose, peut cire plus sensible a la gloire et plus reconnaissant des services rendus à l’Étal qu’un contrôleur général. Le comte de Saxe est reparti pour l'armée.

Cependant le congrès de la Haye ne décidait rien; les Hollandais, malgré la présence de notre armée aux portes de leur république, ne concluaient point celte paix qu’ils avaient sollicitée les premiers. Leur posilion était pourtant critique. Que pouvait contre la France une nation qui n'csl plus que marchande, qui ne possède ni généraux instruits ni bons soldats, et dont toute la marine militaire se réduit à moins de vingt vaisseaux de haut bord? Son intérêt le plus évident, le plus prochain, semblait donc lui inspirer l'obligation de conclure à tout prix une paix solide avec Louis XV, et ce prince avait donné des ga es de la bonne foi avec laquelle il la signerait. Mais c’était p écisémcnl cet abandon qui retardait le traité : les gouvernants de la république ne pouvaient pas concevoir tani de modération, exercée* sur le trône d’où Louis XIV faisait peser sur eux un sceptre de ter. La prévention des Etats Généraux était si profon léinml enracinée que les faits memes ne pouvaient en triompher. Ils persistèrent dans l’opinion qu’ils avaient que les démarches du roi étaient ou des témoignages de faiblesse ou des manœuvres perfides.

Las des pourparlers sans fin de la Haye, le cabinet de Versailles prit enfin une détermination énergique, qui fut signifiée le 17 mars aux Hollandais par l’abbé de la \ ¡Ile, ministre du roi ; la déclaration était libellée ainsi : * De même qu'en i74i les États Généraux cru-» rent pouvoir envoyer vingt mille hommes dans les plaines de Lille » sans prétendre faire la guerre a la France, de même Sa Muj-slé va • faire entrer ses troupes sur les terres de la république vins avoir -intention de rompre avec elle, mais seuirmri.t pour prévenir les » dan^'Oiu 9Üçu de la protection que la Hollande accorde a Fimpô*

f ra trier-reine. • Cette ¡nHnłnUon diplomatique ôtait appuyée d’unt puissance cTectivc de trente ou quarante initie baïonnettes françaises, qui pénétrèrent immédiatement dans h Zélande. Le roi fit déclarer 1 u même temps am Etat* Généraux qu’il ne conserverait qn’ù titre de dép/^ les places que son armée allait occuper, cl qu’il les resiitne-rait aussitôt qne Ia U olla rule cesserait dc prendre part à la guerre. Gel te dêlictacW de procédés ne pouvait être comprise par les hommes niaić ri u Hem rut positifs de ces parages : le peuple ne vit dans cotte occupation qu’une véritable conquête. Les membres du gouvernement interprétaient un peu il lité rom me ut les choses; mais ils ne ¡ireni qu’inspirer de la défiance eu cherchante expliquer l’entrée des troupes françaises en Hollande, conformément à la dêeTaratmn de Louis XV. i] arriva alors ce qui uva? eu lieu en fiîî : Lirrupiicm étrangère lit un smthonder. Tout le peuple entoura, le palais de* étals; 3 demanda en tumulte que les magistrats de la république déposassent le pouvoir et proclamasse ni à Hnslanl Je prince d’Orange. La pro rkl million se fit le meme jnur; les couleurs de la maison dû Nassau furent arborées sur loua les édifices publics. L’abbé delà Ville avait annoncé d’avance au congrès celle révolution comme une conséquence de la participai on des l loi brûlais à la guerre. « Vous nous » obligerez à entrer chez vous, avait-il dit à ccs républicains, Cl, par * suite d’une terreur punique, vous aurez un maître réel. »

Le prince Henri d’Orange, dît /fl Fm n, se prêta de très-bonne grâce aux excès que le pimple commit ch « les bourgmestres crées par la république, menant ainsi entre la nation cl le gouvernement tous les signes de la révolte afin de faire croire aux citoyens Iran-anilles que la mugi si rature populaire avait été détruite par un élan tir la volonté générale. Il n’eu était rien: les hommes sages regrettaient ces régente) dont la gestion avait été favorable à la liberté; ils sentaient que h- commerce, unique source de la prospérité hollandaise, aurait infailliblement à souffrir du bul bon dé rat, monarchie déguisée, dont tes intérêts seraient plus royaux que nnlionaux. Lu effet l nouveau souverain se ht donner tout le pouvoir jadis départi au roi Guillaume; l’armée contint te peuple dans IVÍféísWIiW, et le prince lit bientôt proclamer celte hérédité qui traîne à sa suite tant d’ahus.                                                                      I

île* événements, qui se passaient au mots du niai, avaient déter- | mine le maréchal de Saxe à concentrer ses forces dans la direction i d' Maastricht, place qu’il su proposait toujours d'enlever a l’ennemi. Mais lus allies ii‘êlatent pas tranquilles spectateurs des formidables préparatifs de Maurice ; une armée de cent vingt mille homnics s’était réunie en Flaiid e dès le mota du février sous les ordres dit duc de G u m berłami. Cf prince laissa ses troupes exposées plus de six semaines ¡mi rigueurs de T hiver, sans vivres, sans fourrages, sans abri, Tandis que les soldats français, de leurs paisibles quartiers, voyaient en fumant leur pipe se morfondre tes colonnes ennemies,

Hans celte situation, les négociations pour h paix,qui avaient continué ii Brada jusqu’à la promotion du stathonder, cessèrent loin à coup : les ministres de France cl d1 Esplique déchirèrent à ceux des s,utres puissances que, vu la proximité du théâtre de la guerre, le congrès devait cire transporté sur un autre puinL; ils proposèrent Trûvis, Cologne ou Aii-l«'Chapelle.

Résolu de faire une quatrième compagne, le roi partit île Versailles le îy mai ; il arriva à Brux-lies le 31, ut peu de jours après Sa Vln-jutte êndl à lu télé de non armée. Le maréchal Je Saxe, dans un cnn-Éfil de guerre tenu immédiatement, expliqua à Louis XX sus projets: il lui fil comprendre que, pour assiéger Maastricht avec des chances hmreuses, il l'allait battre auparavant les alliés, cl qu'au moment où il parlait divers monvrmeuts s’exécutaient à l'insu du dite duCum-burtand, trop bon prince, ajouta Maurice en riant, pour les soupçonner. Le maréchal général fil cc ut prend ru aussi au roi qu’il fallait agir le pins tôt possîb te, car la France allait avoir un ennemi de plus dans la czadne EUsubetli-Pélroiia, que Georges U venait enfin de décider à prendre parli centre nous, k Les Russes sont tain encore, poursui-» vil te comte de Saxe; notre jeu n’cst pas d'attendre qu’ils snîimt en s ligúe- »

Cependant le duc de Cumberland, qui avait nu moins pénétré te projet que son ennemi nourrissait d enlever Maastricht, ne tarda pas de prendre position sous les murs de celte forteresse : sa droite s’ap-puyûi .1 Bilsen, sa gauche s’étendait jusqu’à Vi rte; te front decolle •ile était couvert par le village du l aufeld. Son Ahuese, revêtue du ^miiiiiimdcmmit général, avait sous ses ordres le maréulial de Balhtani, ^‘nniiindatil les Autrichiens, et le prince de VH,teck, à la tète des 1 ^'Htamtais,

L’armue du roi achevait de su réunir sur les hauteurs d’Il ente eren vers la iiB jc jute; Sa Majesté elte-Himne y établit son pavillon royal. Quoique |'O|I ^j gflM5 l'attente d une grande bataille, qui serait sans doute mcivrtert , quoique h cour pariât te deuil de la reine de Pu-logae. be'.e-n^^ Je L0llis XV, marie te 10 mars, tes éclats de ta gotclé-rt tt^itei- et tes sons de lu musique dus gardes ne LísmiíitiI pas d’être portes dant |c c^mp anglais par teś vents de la mciulugne. La uobtesâC folâtre qui entourait te roi ne devint pas plus triste lorsque tes courriers de bu Majesté apportèrent la terrible nouvelle de iVn-gloutissemc^t de Lima, au Pérou, avec une mímbrense popula ¡un, ¿oí aimable» du quartier royal ne ¿'attendrirent pas davantage sur h

fin tragique de 1 hamas-Konli-Kan, usurpateur du ir me de Perse, qui, après avoir fait trembler tour ó tour les Titres, tes Russes, les Ataban-, ses voisins cl lu Grand Mogol Ini-itn'me, fui assassiné par sou propre neveu l’année dernière. Cet homme extraordinaire replia mire ans.

Í nfitł le ? juillet, Maurice de Smc, qui croyait s’èlrcdonné à Lan-feld taules tes garanties d’une victoire complete, attaqua avec impé-tundir te duc de Cumberland; mais, si l'attaque fut vigoureuse, la défense fut intrépide. Vaillent lit le maréchal général chargea-t'il lui-même à In télé de plusieurs brigades : les alliés, vaincus comme à Raucmix, sç retirèrent sans désordre amis M test vichi, ci te siège de cctiu place fut pour la seconde fuis empêché. Six mille hommes res-tèrenl de pari et d’autre sur le champ de bataille.

Forer de renoncer à prendre M.iëstricbl, te maréchal de Saie as-siégea Bcrg-op-Zoom h pitcclta, chef-d'œuvre dn célèbre Coltom, piare devant laquelle échoué te génie de Spinola. Le cumie de Lowiiuahi fut chargé îles opérations du siège.

Louis W ou, dans ce mérite temps des détails circonstanciés sur l'alliance conclue le 2/ juin entre ta cznriuc el 1c roi d1 Angleterre, ( elle princesse s'engagea¡I à faire marcher cinquante mille Immmus sur ta Livonie, pour de là se porter vers le point indiqué par Georges IL De son cita, ce monarque s’obligeait à payer annuellement à son alliée la somme de cent mille livres sterling tant que leur alliance durerait. Cette nouvelle ne change* rien au plan de campagne du roi : te siège de Berg-op-7ooni fui potK-ć aveu activité.

Unis le temps que notre armée se couvrait en Flandre de laurier* encore stériles , te maréchal de Belle-Lie, après avoir obligé lus Autrichiens ń lever le siège d'Amibes, forunil te général B rocín a repasa 1er te Var abandonnant quelques pièces île canon ci tant-s ses munitions Alors les Imperium ci tes Pi ¿monta ta. chassés de la Provence, menacèrent les Génois de rentrer dans leurs murs. Déjà te comte de Scbultembouq;, successeur du marquis de Botta, serrait de pris la ville du côté de la terre, et l'amiral anglais Uedlfy la tenait bloquée par mur. L'alarme était grande à Gènes, dont tes habitants, victo-rient sur leurs seuils, u'uiaieui point eu élut de tenir la campagne contre des troupes régulières.

Telle était l'cxtréu ilé de in république, qu cite n'avait en ce moment ni généraux, ni troupes, ni argent : te roi de France lui envoya presque en même temps imti cela. D'abord un petit navire, qui, à la faveur des ambres, se glissa inaperçu entre les vaisseaux anglais, porta un million dans te trésor génois. Peu de jours après , tes galères <ic M>rsciih-et du l'ouUu, presque aussi heureuses, entreraitŁ dan* le port avec cinq mille Imount-H.; tua ta environ mille soldats montait] Ax de ces galères tombèrent ail pouvoir des Anglais: c'est peu, dans une entreprise aussi hasardeuse, qn’un sitiime de mauvaise fortune. Enfin, te duc de Boutllers arriva dans Gènes et prit le cumm-miic-nieui des Frani^ta ut des milices que 1e s-mat avait pu lever, tac brave officier avertit biemôi tes ennemis du sa présence î te ïi mai il at-L-quc le comte de Sulmllcnihourg, lui tue quinze centa hommes cl l’oblige à qui'ter une partie des postes qu'il occupait. Le 31, nouvel avant, ge du général français, qui cc jour-la chasse tes Autrichiens de la côte de Rivarota, tandis que te comte dr l^nuion reprend le château de Tortilla réimiiimcnt fortifié par lus Impériaux, Ces a vau luge s étaient d'autont plus glorieux T que BoiHlleri» manquait de muniiic^, cl qu’il avait à coin, uir dans ta ville deux partis opposés, dont le plus fort paraissait peu soumis au sénat.

Le maréchal de Sai* est le génie qui commande à lu victoire : les troupes qu’il dirige depuis trois ans n'ont pas éprouvé un seul revers. Racontons tes nouveaux triomphes de cc grand général. Dés le i . juillet la tranchée fut ouverte devant Keq¡-op-7.'min ; mais assiégeants i'l av-dégêi ne croyaient peint a la prise de ecdu place i Maurice et Lowcndahl se flattaient seuls de la soume'lrc. Jamais en effet eu trep ri su nu sembla plus cl itou de : des ouvrages corn binés avec un, une arti lurte formidable, des marais inaccosihlrs qui empéchaten' l'investissement complet, tels étaient tes moyens de défunt’ dont n tali, il triompher pour s'emparer de la puecile de Lidmrn. Ajnaïuiu que !u garnison, pouvant rester en communication avec tas alliés au inrita'ii dii bas Escaut, recevait dont in ne Bernent des renforts et des revîmes de vivres nu de munitions. Enfui l'armée assiégeante av;ù’ elte-mmnr à se défendre remire un corps considérable oui lu harcelait, et qui fut bieniât secondé p >r les maladies que des lias fonds ma é-cq;em déteriuiucri1 ni pjnui mis soldats, (û't v invadan morhi que exerra tant du i'uvagís pendant te premier mois du siège, que vingt mille licmmes iias^èrent du ciunp du l.uwciulalil dan* les hôpitaux.

Malgré tant d'cdntantes, les travaux de I tranchée su pmirsuivirent aveu une .u livilé durit aitcun siêg» n'avait encore offcrl reumiplu. Ah mépris de friquen les miiiis quêtes assièges lireni jouer cm lire lui teaviiiljuiirs, troii brèches praticables existaient te suivait lié me jour aux murs de la place; d.ros la nuit suivante, mu* forte crihniur y |é-nétra... Soudain tes roldáis français m ni ni reut aux pmies, et lu malin Loui-t XV vit de smi quartier lu drapeau flcnrdrltaê Huiler sur les remparts ile łterg-op-Zuom. On ne pul, dans le premier moment, réprimer le pilkige, uon plus que eut autre genre de larcin qui ne laisse au larron que du tendres souvenirs. Le soir de celte «muqué^ nos guerriers tau va mil pa» i se remettre de ta seule taiigue du corn-

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luit. Lovrnchlil fit saisir dans le port dii-srpi barques charges de vivres ri de munitions que dix erses villes de lit łlclknde riiviiysiH ut *ux îism fit s. On avait écrit sur plusieurs balitas : a A l'invincible * garnison de Liug-op-Zuom. a Ces envois ne pouvaient plus arriver à leur adresse.

Le cumie de Lowrndahl fut rréô maréchal de Krańce. Cr général est ne en Ifalieimirk; en Pa vu sous les drapeaus russes clans plu si eu ni campagne* eunire 1rs Turcs : ¡1 s'est pa rl le «litre mont distingué ru sjt^e d'OtMkûw. Admis au service de France en qualité de líente-mini général par le crédit du ...... ..... cle Saxe, ce brave Danois a Fnîl partum honneur à son protecteur: c'est lui qui, dans celle même campagne, ^vi emparé d'une partie des forteresses du BrtbanL « .Maurice el Loucildidd sont mes doux meilleurs capitaines, détail » Louis XV o ses courtisans le lendemain de la prise de Berg-op-* Zoom^ et tnalhetireiiseinriii ils ne surit pas néa eu France... Mcs-» sieurs, coiiteimtis-en, le royaume ne produit plu» de gém-raui de « celte trempe. — Je le crois bien, sire. répondit le prince dcGunli, • aujourd'hui no» femmes ont afluiré a leurs laquais n

Le rmiipès, dont les conférences ont été interrompues cet été à Broda, vient de les reprendre .i Ah-lji-Ctmpelle, pays de bains oü k¿ député* pourront au moins soigner leur santé, s'ils ne peuvent gllérir les plaies de l'Europe. Le roi, après avoir eltanje de nouveau rabilé de la Ville de se vendre â celte assemblée de diplomates, est reparti pour Versailles, et fa camphre a fini, celte année, en Flandre, pur la prise des forts de Lilio, de Frédéric-lienrî eide U Crois,

Quand 1rs rois choisissent leurs ministres, les capacitó» que ces hommes d'Etat apportent pour bagage ■ l’hôtel du ministère ne sont pa» ardímórement examinées avec beaucoup de scrupule : Pimpor-irim est d'ètrc titré, adroit, ou chaudemmil recommandé. Maislorsquff Ies résultait arrivent et qu'ita sont fh’¡durables. il Lui bien les déplorer et sc livrer au regret devoir mal choisi. Celte musiré on a, par suite de celle considération tardiv , éprouvé' une véritable disi Hc de miniè res. : personne ne vantait ealriT au conseil, et plusieurs de se» membres se ¿ont vu» contraints de garder le portefeuille pur forme de jubilé. M. de Irétysirux, qui remplace le inmipH d'Argen-son aux affaires étrangères, a dit au roi en prenant I» rame de celte galère : * Sire, je ferai tout ce que je pourrai, unis je supplie Voire * Majesté île croire que je ne puis pas Cuire des miracles. — Je croi.., r dit en riant le maréchal de S. xr, qui venait d'entendre ce propos, ■ qu'il n'y aurai! qit’uij saiiiL ou un diable qit] pût rétablir rordiC * dans 1 administration; ruais nous somme», à ce qu’il paraît, neutres » entre l’eu R r et le paradis, puisque ce mm til ou ce diable nes’csl pas ił encore trouvé en France. »

M, de Brissac, major dea gardes du corps, est un homme loyal et franc qui u'aime point les hypocrites, fl enrageait en voyant au gahu tl h dimanche et du jeudi, que le roi allait toujours entendre, les in-butiCs de la ch«p«‘Be rimplies «1e il •mes prLmt avec htTveur, et ayant toutes du petites bougies allumées devant clics. 5OUS prétexte d'é-daircr leurs lectures pieuses, mais réellement pour se faire remarquer. Non-seulement le major savait que la plupart de ces belles dévotes étaient les prêtresses d'un culte tant suit peu profane, mais il aurait parié, dis.iii-il. qu'elles ne se montraient si assidues à l'office du soir que purer ijii’rlles savaient que le roi y venait. Brisée voulut uu jour vérifier le lait. 11 parait on moment du salut à la tribune du roi, lève sa ranne, et dit hautement ; * Gardes du roi, rentres dans ■ vos salles, Sa Majesté ne liendra pas. » Les gardes, à qui leur chef axait fait le mol, semblem se retirer. Tout uuxsiiùi le» livres d'heures de un* dévotes se Ferment, leurs bougies s'éloignent, elles lèvent le »iége, les voilà partie». Cepcudaui les gardes rentrent, Louis X\ arrive, cl trouve, à u gratule surprise, ta tribuno déserte. Le soir, au kouebèr, Uriaytc raconta à Sa Majesté le tour qu'il avait joué à ces da-tues : ce fut nu sujet de rire inextinguible ; mais le lendemain toutes voulaient dévisager le major.

Au retour de la dernière campagne, ce mémo seigneur, causant avec madame de Pompadonr de la journée de LaufcM, lui disait; « Je Büiipai arec Sèu» la veille rie la bataille,

— Ahl monsieur de Brissac, par respect pour le ra^g du maréchal, vous devriez dire monsieur de Saxe.

— Fh ! morbleu 1 madame, reprit vivement le major, est-ce qu'on dit monsieur Alexandre, monsieur César I a

Voilé, du moins, un gentil hem me qui prend la noblesse du bon

Malgré le» avantages obtenus par M. de Bougera, le siège de Gènes continuait toujours, et la ville commençait a manquer de vivres. ^nx cette circonstance critique, le maréchal de Bclie-lslc tenta d'o— Itérer une diversion : ce fut de pénétrer au sein des États du roi de &irt!algne dans le temps que et souverain conceutrait toutes ses forces Sun* u-s murs de Gènes. Déjà |c Idocus de cette plflcc n'était plus aussi sévère quand ce mouvement eut lieu : M. de Bouille ru, malgré les privation* de la garnison el dis habitants eux-mêmes, ga-gnau tous les jours de pellu combats. D'nu autre cité, opposant Liu-Uigue fi la trahison, ou sc servant de ceUe-ci, ce général ht rentrer

dans fe devoir, h force d'argent, dus moine* génois qui um* le manteau de la confession servaient les Aiurichimis, tandis que ¡vq .• i¿-sairts secrets payaient tics ira pi rai ne* de l'cscu Iren notaire pour 1hL.it entrer les provisions dons le port. Enfin, avant même que li niurehe du maréchal de Bellc-kle Fin comme dans Gène* on pouxusit espérer d'éloigner assez les assiégeants pour tirer quelques secours «lest pays environnants. Mais le duc de Boufllers ne vit point raeccMnplfc*emeiit de» avantages qu'il avait préparés: nue petite vérole maligne !'■ ui-porta au mois de juin. Il fut regretté a double: titre ; c'éiail un brave et un homme de film,, comme le maréchal son père; comme lui, U avait su se faire adorer dans une vMe assiégée.

Cependant l’armée assiégeante ne s’était pas éloignée, d'un mo i ment à l'autre elle pouvait revenir sous 1rs murs de ta place et I. contraindre par l'excès drs privations à ldi livrer enfin ses portes. Le duc xle Biidirlieu, arrivé en septembre avec un «confis d'Iiouum-i el d'argent, pouvait retarder cet événement ; mars ni Ces noiivcllei ressources ni les trois mille soldais que l'Espagne glissa ru tin'iun temps dans Gènes ne pouvaient sauver ta république d'une ru ht certaine.

Ce fut dans cette circonstance que les généraux autrichiens cl pié-moiiUiis apprirml ht marche de M. de Dcilc-lslc. Cliarlcs-EuimRniiel, effrayé par cette agre.rêiou inattendue et tremblant pour sa capitale,, rappela en toute Lile les troupes qu'il cuirclen.iil dans l'El.tl génois. Les Impériaux, qui, même secondé* par 1rs Sardes, avaient été souvent battus, su virent Contraints de se retirer aussitôt, et l'csca-dre anglaise, dont la présente devenait inutile à l'entrée du port, prit le large desque les trouas de terre se furent éloignées.

Le duc de Biche lieu profita de ces diverse? retraites pour faire renforcer le* garnisons de* torts extérieurs, pour en renouveler les npprovísionticiúcjUá et pour mettre autant qu'il le put le? côtes en 5ùre(é.

N Ou» ¿lion» victorieux aux frontières de ta TlolIltiJc ; nos armes reprenaient quelque avantage en Italie : niais ta marine française venait encore de subir lieux échecs. Dans les engagrrncnls de» escadres anglaises avec les nôtres, le succès des premières está peu prés a--amé d'avance; car elle» ne livrent ou ne rcroivcni le tombai ípr.i-vec des forces supérieures à celle* qu'elles ont à combattre. C'c t ainsi que k iiumpii* de ta .Limpiícrc, coin ni anda ni six va ¡supure de ligne, fut attaqué ta H juin, à la hauteur du cap Finistère, par dix-sept vaisseaux anglais de haut bord sous les ordre* des amiraux Au-son et Varrew. La victoire resta à ta marine de Sa Majesté ILitauiii-que, mais ce ne fui que par l'emploi de toutes leurs rrsscuirces et de ion* Irura effort» que le* Anglais triomphèrent. Une Iml iille mivata, sim tenue avec ta même inrgàlité de çhitncex. Cul lieu troi» mois plus tard dans les eaut de Bclie-lslc entre l'armée de l'uni irai llauke, com-posëe de vingt vaisseaux de ligne, et ta division de M. «VEstitnducre, forle de huit vaisseaux seulement. L’avantage de Prtincmi lui main* roui piet qu'a*; Finistère, puisque ta flûlte niarclmndt que convoyait t'aminl franc Js arriva h as destination. M, d'EstaiidllCre rentra il Brest avec FfnfrdjHJe ci if Ttwirtanï , le reste de sou escadre avait coulé ta». Cependant le commerce de la Grande-Bretagne ne souffre guère moins que le nôtre des citasses maritimes : du nu le cours de cet le innée Je* Anglais ont tait six cent quaranlc-qmitre prises sur les Fronçait et 1rs Espagnol^ nos vaisseaux seuls ont capturé cinq crut cinquante navires anglais.

J'ai retracé le r^iullat de la diversion fuite ru Piémont par le comte de Belle-hle ¡ ruais j’ai passé silit* silence un des faits 1rs pin* glorieux de CCUC campagne : j'y reviens. Le chevalier de Bvlh-ldc, fri te d.......cichsi, eut ordre de forcer le passage des Alpes par Brtan-çon et le mont Genèvre. Il se présenta dans un lien dit le Col de I Assiette sur le cln’inin d'Eiítas avec vingt-huil bataillon" O *Cpt pièces de Campagne. Là vingl-ih nx bataillons piémontais nllendaicnl te général derrière ries retranchement.'» de pierre ci de bois s’élevant à dix-lMiii pieds «le hauteur et s'nifonçanl île quatorze dans la t-rre nu le roc. Luc artillerie formidable protégeait encore ce pusic inrs-pugnable, cnn ire lequel la nôtre ne pmlViiit absolument Hen. M ¡S le souvenir héroïque de la journée de i'ijàieau-t^ttuphiu abusnit gérié* rai, officiers cl soldats sur les difficultés de l'c.uireprise actuelle î la Valeur française dédaignait la hauteur des palissades du cul de |' \s-sicite, elle ne comptait ni les hommes ni L s canons accumulé* dur riere. Deux heures nos brave* se ruèrent contre ee rai ranche ment ¡ deux heures les Piémontais fond royere Hl ces audacieux assaillants su us courir le nioiuiLce danger. Près de quatre mille cadavres fat-çai* roulèrent du haut de ce me, que BdloJsle ne put conquérir : i1 u'y eut que seize cents blessés, l'ennemi frappai* & coup sûr. fres Piémontais ne perdirent pas cent hmume* d;uis ce t-rriblç engtrgo-ment. Le chevalier de Bdle-lsie vit terminer à Etilo* mm vfe illustra à plus d'un litre. Intrépide sur le champ de bataille,, c«- geni il homme avait de l'instruction, de l'etpérîtnce des affaire* et de In linrsse d;nu le* relations politiques ï il s'etail distingué iLm* plusieurs missñn^di pion la tique*. On le v'r longtemps sc consumer un vains e Torts pnur arracher de *es mains eng.«iq;binée* un avec l'aide de se* dciu* les palissades ébranlées. Enfin ta mort mit fui en mémo k'mp*^ -scs len-luiive* cl » so** désespoir : il entraîna m tombant un celai de boij qu'il était parvenu à arracher. Lue brillante jeunesse périt avec lui i

on trouva parmi ks morí'; le comte Je Goa», eolonel iln réglaient de Bourbontihis ; fe m*npii* dr Ifongr, cofonel de SoissUHumi.s, cl M. de Ürieimc, colon el d’Artois. Lennie je retira *ou* iLfomętnu Muís piiti, tard le maréchal ile BulLeJsIe el Tin fuli l doit Philippe péuétré-Hml en Piémont |»r LaiitoMà1 par la montagne CasEul-d'A ppLi. fl la délivrance de Griten fut, connue je l'ai dit ailleurs, 1* tuile de ce mOUVeiuetlt.

lut comédie paraît mieux convenir que la tragédie au talent de Cn^ci ; il a fait jouer celle année avec mcci1» te J/w^ntJ composition fort remarquable par la Aneise de tact avec laquelle le principe! personnage est tracé. On maure que Gretset en a ^ni les prnu.i-pmn Irait® dm* un homme en crédit que je ne pourrais nommer un* lue faire à ilion tour une répulalioii de méchanceté qui me Cdtltrâ-rierait fort* Je laisse le public deviner ce mudde voilé. La fable ima-Eint'c par l’auteur du J/rC¿an| n’est pat, après l'exactitude du por-traii, ce qu’il faut admirer dans cri Ouvrage : les situation* en wnl generale ment peu dramatique*; quelquefois clics numqiicnt de vrai-semblante cl de vérité. 1 c style de Grcswl CM spirittu-J, trop spirituel même pour être comique; ce sont iw jolies iiiilirurs de Ferf-^wf produites au duraire : de pris cites brillent, mais vue* du parterre elles ne jettent qu’au faible échu

CHAPITRE XXL

1» IH-1140.

Coep d m l intérieur «r la famille royale. — Longarnmilé (ta la re:+ — Un mr le IKupbin. — M P-i^qn perc toujours bou. ber a la rouf, ■ Gréré-Ogte de sj ,trçon IjmiIb Xv .^h-Jfv ne l'nricicn bourhiT des imali es. — *5^",^? 'Ol et ^^ "'^'^u. — L hun ého d'un fou, — |l(! table&U dû Chm>V

— -es joies ue ce monde, — Paît géiHnd.t; * qutllra &Mł(n|l!t. — Lind- XV toc,rire palatin) aux d pens de la Frenen. — IntiniMion de l'An^h-tcrre ü |a France au sujet de Chartes-Edi «(jard — Scènes semrud™*» a ret ¿parti. —, Effet de fa ¿rolmitlé des rois. — Clinrb's-Etteua d iruuva die?, des républicain* | bóllame q .dm refait un aOurerafo — Hictieheu et madame ile N Po* poli (nCra — L ei^mi' Mmr galant. — Li ' .......... pi víante.— be ih^huonenr durnie M ipi'f-jBi-te, — ?-cerit flic? lu favurits — l c ibeilru des petits cnbiiiels. — Les bina rr» comédiens. — Voiture protégé par madame de Pn.n.ha. .ni. — LoHMtge nj.i a lient* deCS fuete. — Sr "nnnliJ1 dl'Aline |innr un midri^al. — Laideur o? m Urntig ir <>| miń. — ¡dadecnobellH líauitnw arinco, uuh religieuse. _ Medente de Bfri&erb. dvvirut dj^rech-be de buiejtibeijrg, — Nq ■< vdtes -cri,,-, en tiqua. — Madame de Te»xm; »■ rn-łt. — Vwhu le iiinuho Dti-iit du ini |«AiT iiiftilnfbc de PtwmpiuliSu r. — fo"|trAoa dUI. rnui-lr.. piMif quatrain.— Cifatntaur de lffiI.i(M«sf — i e bouted de nuit d'un Hm^iro. — Cahrins rie Cnrbillon — Ærmiramù de Vel'airf.— T ml de humciśr hum -lite de Voltaire. — Aowim du m^mr auteur — Le *Murt> ur emiomA — a,-P^roion (Je comte de Sam-Gufiuam; ^un p Tir.ut — Lh^* irimmprrbeiifo. b¡ís. — La cour de François 1*ponte en lîBO par un teraom ucj luire.

Jetons au coin m en cernent de crtu-année tin coup d’n il sur Fiuté-rienr dc L famille royale, car Ls grands de h Ierre ont aussi leur vie domestique semée* coni m* Iw ciitirnec-s vulgaire* tic malai-n-si, de coniranéié*, Je souci*; u» * beau être illustre par con ven lion , il fj«i inirins^ncmenl participer h Unie* le* infinttilés physiques el morales de Pim inanité.

La reine vit Je rirégiutiion ci sic proiiquiK piensa t elle ■ m<* nu pied de son cmùlh mutes «et *ïu«iJtitdr< cunjugili^, et le cAd#W¿ ut'- lue cm dcvfimr pour die une secoude nature peu appréciée (Uns jes boudoirs du Pu ris. La conversation de Muñe Leuzin^ka est aussi ira passible que scs traits fil SCS SCn* J jamais eu n'eulrnd sortir de su bouche nu nuit de ¿cpîi ; janitis elle u’etprime le plus léger mécou-leiiictticnL S¡ l’on s’entretient de Loui* X\ en sa présence, elle est toujours h prem ftre ó rehaussât ses qualités cl □ dissimulée ses i.ii-hlcssc*,, £j reine ne parle jamais du roi qu’uVrc une profonde v¿-^dratiûn.

Le Ihupliin est trop jeune encore pour s’initier aux nflaireét peut-Hrc diHi iiii s'rii féliciter ; car il m i.iji à craindre qu’il ne confondît tou vent 1rs ii idrits du «fol, c'esl-a-dire ceux des p^éi ren qui le dw-mimnt, avec les iniérriH Je la terre, qui sont rarement tifoui^ćs ]*ir les maius sacrés. Ou s'accorde à dire que ce prince a lumncuup d'esprit et it'iTiMroeÜúli : ¡I futid rail pour en juger le sortir de sa ílibére. LJ cil rłdrmhi que Ica fils des rois wnl m uiissaut de petits prodiges, mais il y a bien du rnrcompie à T user. Ils représenImi dan* -C '‘tonde des boni mes Vertueux cl t ci.: li és comme des toile* barbouillée* (|F couleurs à la détrempe représe h lent au théâtre des sites enclianifurSii_ jj f<uj qü^ jw uu3 Cl jes BUircs soient vus en per-spectivo»

illrsibtiutjf Fc*nce peuvent cire vue* de pris» au moin* quant au physique* ç^ t.j|ca g^i foute* jolies» Du reste, elles lisent beuu-coup» tbaswiHqueiquÿfaiij, t atsisUni regolfo remen 1 •«! g mil tl s convertí, eí w munirŁ.ni aux lut le de la cour, Vcil» tout ce qu’uu m Eeut dire» le chapitre de* princesses était plue long iouł le grand oui* XlV«

Le duc d Orlean*, premier prince du ung, vil toujours dans une région mitoyenne entre fo cJ^j ci fa terre* On ne le voit guère à ^ «Milles, ci je crois qu'il ne conserve j^is trop bien sa ration.

Le prince de Conti, général ml ré pule, s’enivre de gloire et de Imutlrc Candil. Lr jeune CnuJé , snu parent, voudrait déjà Mlfif g graiiite épée de son liiçaïcnl, mais ejk est encore trup pesante pour sfs malus de donne dus. Ce "l ia prince a près Je lui un bü h vil modèle dans le comte de Charoláis, son oncle, l'homme le plus débauché de La Cnil r.

Les autres piiucrs alliés de Louis XV ne s'inquiètent pas plus des affaire* publique* que crm que je viens de nommer; comme cm, ils ne vont à Versailles que pour assigner, rit vertu de leur rang, aux conseils extraordinaire*, dan-S lesquels ils dorment ou bAilletii, cm pour sc trouver de lumps eu temps au lever du roi, qui ne les amuse pas beaucoup plus.

Si l’on considère maintenant combien peu le roi Ini-nieme prend part au gouvernement de son royanme, on reconnuilra sans peine que les litHinue» d’Elal , lus courtisans el 1rs ambitieux, peuvent atlfo rer à eux du pouvoir autant qu'ils en voudront uns que la famille royale s’y oppose en rien, à moins que les envahisseurs ne songent a diminueriez preronalivus dus princes i il n'y a pour eux que Cela dü sacré,

Louis XV a d'autres Allié* un prn moins direct*, il est vrnf, mais qui t sur 1rs ta Licite* de b ma H ce, doivent être inscrits parmi 1rs pare eu s de Sa Majesté. J’ai parlé avec quelque détail du marquis de U.irigny, frère de La favorite; il me reste à faire connaître M. Poisson, son père, qui, si l'on en croit la chronique scandaleuse, voys-gc;iit, par le conseil de la justice, lors de l'a vu u u muni de sa Lifo au trône.,, je veux dire au ca»a|ié rayai. Cd homme, qui, mu...... on soit, u été Imnehur, n’a pas reçu la moindre éduention, «a grossièreté est evtrêuie; jureur, indécent dans le propos et le geste, inso» lent jusqu’il la férocité, il lia pas I* mońidre idée du respect hcimoin. Su prrsuitce est pour lu marquise une source d'Iiumitiatfons de h-qucllj' jaillil chaque jour un nouveau chagrin. Elle ne peut *e décider à l'approcher d'elle, parce qu'il n'est nullement presentable; d'uu :t u tremed té, elle n'ose pat l'éloigner de peur d’exciter ron humeur irnsciLle. Plusieurs fois madame de Pompadaur eut dans sa tnjltue une Icltcede Caebet remplie à PinteiHfon de ce père nialcncoiilreut; nmis eilr renniiça toujours à l'cn iervlr. présumant bien que Pulsion $ emprisonné, ferait un éclat qui lu perduoit,

La omrq isu ^Vumidit Jonc nir I* home deuil son p-re h couvre; elle sfolïwrvu d éirc it^riiMblo ans éca ris, aux grossir;relé* de ce nrtre B9HS ré.il. Lile préviuin Iqhr sei désirs, ne lui refuse aucune g'tiuCj. lui laisse ne* entrées Ithru.* thés elle fi I 1 caresse- mime quand if,.ir-rivc. Vu nmiuii Au ces prévuiiÜoii*» madame Ju Pumpadour mnv rve quelq'ii- trMt.quJHić focsi|>tv pib^ui, u'est pas ivre; mais dès qu'il a bu le moindre mol le mi t i-u foreur. Le moi* dermer, il se présenla, lesté d’un robuste déjeuner, h la porte de s* une; nu immou taie* de chambre, qui ne le conulis^il pas, et qui ne pouvait se persuader qu’un h om m t porteur d'une ligure ¡¡¡nuble et ateunlrc de la manière la plus grotesque dût entrer chuz lu favorilt: de Sa Majesté, lui refusait obsttuèiiicnl h: passage, - Maraud, s'écria Poisson en jurant » comme un millier, apprends qnrje suis le pure de la p,,., du roi, » La dame si prréisrmrnl désignée uniendil celle quali lic.dfon du fou i de son apparicmeni, Mais, voici une niircdnie qui a fait plus de bruit encare à la cour, i:l de ut les poissardes s'égayent beaucoup aux balles On verra pourquoi.

PnisMiii se trouvait h Initie avec un grand nombre de ñnincieni| OU étau au dessert; le rqvis nvnit élé splendide, les vins ilêliüfonx; Fet - boucher, parvenu a ce poiul d’ivrewe qui éclate ordinairement en transports de gaivliL partit d'un grand éclat de rire... Saver-ums, * messieurs, li I -d avant qu'au l'eût inlrrpdlè, ce qui me fa I rire i, aind ? ( ?csi de nous voir roas ici avec le train el la inagnihueiicfl u qui nous entourent. En étranger qui surviendrait noos prendrait u pour une assemblée de princes; ch bien! VOUS, monsieur de M mlii Ma riel, vous ¿“Ci le bis d'up ça ha relier ; vous, monsieur de S'Vit-.. lùte, lu fils d’im s iuni»;-ii'i*; hu, Itounct, celui d'un hqnuis,,. Moi.,, » qi i l'ignore? ■- Les malaifor* de lu luinoce, tout gris qu’il* étaient, pim rrciil fortement le* lèvres à celle étrange sortie. Nuis que faire? Poisson, en iinmolutil la prétciuhie dignité de ces ciiric-Lfa, s'émit exécuté lui-même; il continua sa revue : tous les convive* curent leur lot. La tournée critique terminée, il se trouva que pas un ^eut de* assistant* ii'iNiii noble, et qu'il h’y m avait même aucun qui appartînt à une fa nu le bon n/misr,

ifah'C pour se iiir(lrc à t'a Le avec des financier*; mais avec le roi de Lroive ci de Mvarre cela tire un peu plus à conséquence. Le Iciidciiu-tn du louper aux généalogies, Poisson, en entrant chu* mi-dame de Pompadour, y trouva Louis XV. ir //imj.ur, nitm t/emtet!1 » lui dit-il en lui frappdiH sur l’épaule, « Ah ! c’est trop fort, ■ s'écria Sa Majesté^ et elle sortit de chez h favorito. La marquise, dèsus-pûrér, courut après h: roi : ■■ ElBU&ez-le, sire, dil-rllr en est rossant w son royal anviut, il eM probable que ce matin i] l'est livré aux • plaisirs de fa table. » Le monarque, blessé ¿anjeéqu’il a de plu* cher, *a grandeur, se montra inflexible, u Je le sers sulon sésgoùrs, p répondit sèclifiincnt Sa Majesté, fa terre ou je l'envniu produit !o ■ hou vin. - Le fieiiH-^urr dut en passer par II; défense lui a été faite de reparaître à la cour juüqufa nouvel ordre,

éprouve de 1a part Tune parc mû ijpuH

«ï.


CMOWQflïS M L’CETL-Blî-fiORlJF.

Me , h fortune dr mudame de Pumparfonr pi oui un vol hardi : elle Y'?3" il «brtïT I hôtel d’kvrmn, uu chfialici de Saint-Louis lui sert driiiłCi', et imuliine du Handel, née ó'unr famille noble, lui est ■ r en qualité de femme de chumbee. Jusqu*! cc moment la marquise vrciit lissez retiré?, le u mitre de sm courtisans était petit; H «Uf¡nirrite Hi.Hiirciiiim a Mie d'-rit. Prend e une maison esl pour les Favonios la marqut; du plus wit dcgr> de crédit : ou sait cela J4 ^?1? *:‘ d’*^1^**' de la VMJiète. Aussi v it-on chaque jour une double, nue t ip'c bip de voi tire la pnrn le l’hôtel d'Evrmxi ou n’eu rent.mul-e iiuiahl nuil? pan, pas mèn.i devant l'hutd des mi» litsires. Cela łe conçoit: sems un roi cmmm le nôtre, Je ntimxtèré des plaisirs est celui qui réunit le plus d'Mli hntlons,

Quand I,.. nnrqHisr „► promie dana |e¡f pi-Jin* nit travers les appariements, les marquis, les <tu«, voire mime certains princes s'empressent a lui offrir h i^in. Hier c élait le Mur Cl" maréchal de

— Pujat dq tout, m.-ns-eur, Je sois :lu régiment 'le f.Mfflphg'LO.


Saxe, oui, ayant rencontré madame de PompaJour sur la terrer , lui présent* le hns Cl H' qiirleue* rrntiu»™ de pm avec i'H' - En <* moment, un homme du peuple, qui vint u croiser le eu q le promeneur dit en pilant : « ' '"1“ ^épér du ™’ "f M”‘ ^l1”' “11’ " la:’" rkc se tel"* krremenl i -s I vrcs pour m pas r ^ de cc mut 4e la nuéLiicii^e impertinence. Ij favoute nr o .igi-atl pas a rire, die cimt couiü de bâton vigoureusement ^pbqnêH sur les ćpani™ du riiiMileni lui eussent paru un acte de presume justice. Lus te coupable éiail déjà loin; madame de Puni primer prit le p-uti C Devoir lu* entendu,                                      ,

Mais voici venir un honnête dévot, qui, prenant au séneut tes jmours du roi» 1»‘ fait dc U morale en forme de placel, * «t humilie rendit demie renient Sa Majesté au sortir de la chapelle et lm rc-dont voici le contenu : - Vanncnce a Votre Majesté, 1; de lu part de Dieu, qu’il faut absolument renvoyer mudóme de » Pompadour au ¡H» ktt nuíremeql sa main viuigrre-.se va sb lendre » sur votre rovaume el partir vos sujets de la fa i titear de leur sou-X verain. * Après avoir lu celle pelite homélie officieuse , le ról ht appeler le messager du - cl dans l'appartement môme de la marquise : < Mon ami, Im dit-il si tes folk* pmivmii ^iiuscr quelque u fout pour cela q "Ce H fs soient o. ijjii iules, cl votre huraiignę n est » qu'une cnp.4 de celle qu’un mitre fou, le duc dc Mazanin, lit Cn-> tendre s a LoukXlV. Allez donc vous foire liguer, et reliez x de raccommoder voire cerveau, car je vous .mm.«ce de h p*rt » du bon sens que vous avet complételo cul p^rdu l> tete, *

Cette réponse était bientôt fut - „ nais il m. semblait pas aussi facile de prouver h folie du cmweillriu que de ifalićgmT ; les preuves vena km à l'appui de___priions pb.tôt qu*» l’appui du bon mot de ¿a Majesté, ci le roi put s'en convaincre dès le Iciidnii in. l u traversant Ie* rues ii« Paris, il fot ¡ircu^dli par ce terrible cri : Du pain / du płŃłf signe ¡ufad tilde des cafo mués publiques. Et ces

I calamité*, qui peut nier quelles aient été attirées sur la France pur une longue suite d ■ guerres, aussi ruineuses qu’inutiles, par Pinson-' ciance avec laquelle Louis X\ voit les mam de sea sujets après les avoir causé*, enhn par un accaparement de grains dont ce pi ince partie honteusement le* bénéfices? Mais cea clameur* de la place publique ne retentissent qu’iiri inyiaiitii l'ortiltedn monarque volup. tuent; riiisunn d\iprésíl lesa oubliées au milieu des adductions sam nombre if ni s'intprpoñrul cuire lui et son peuple. Le troupeau servile des coursisans, qui anémiait ce jour-fo le roi à Choiny, fut informé d'avance de ce qui venait de sc passer « Fa ris; il craignit qu’il ne restai à ce prince quelque arriére-pensée de bienfaisance, el qu’ci le ne répandu nn muge sur une journée promise à la débauche royale, ordinairement prodigue de faveurs. Un gentilhomme de la chambre, plus ingénieux encore-que les autres valets titrés, fit enlever de h galerie lili iublr.it, eprésrntant un empereur romain distribuant du pain aut pauvres: dans un temps, de disette, cette peinture pouvait exercer nue dangereuse influence sur la douce quiétude de h cour. Un s occupe si peu d'a aires désagréables ou seulement emlnarras-santrs dons ec lieu do délices, qu’on remit tenté de s’y croire su sein d'un nuire Eden à l'iimnccnee pris; e'esi du moins l'idée que s’en fait l'abbé de la Tour du Pin, fameux prédicateur. Je rencontrai IbmiTC jour cet orateur sacre a Vcrs-iilles, où j* sak qu'il uc va garre : .. Vous ici, mou père? lui dis-je en Pnbordaut, voilà qui me * surprend fort, — Je le crois, nie répandit-il ; mai* j’ai une des-s éruption du paradis u faire, et je vv'ns prendre des nui es, ■

Jr u? sais pasan jusie de quel paradis cet honnête ecclésiastique entendait parler; mufo voici mie pmiie iintmdole qui prouve que d'attenn* ne connaissent à fa cour que le par.ulis de Mahomet, Ln-Irarit, l'un de ces malins, dan» 1* ,'h p il™ Thćalfoś, fa princesse de Conti , que le comte de Clerm<.,, ¡iccump^pni it, fut accostée par U/



ftvcurrtetii.il lui demanda l’aumône en se plaignant dMroír periiu fa fore* ’ie ce mWr. » Eu-cegut cri hcmme-lh c*l eunuque. » rendit fa princesse en ^e tournant ver* le comte. La reflexión eut rm de mire « Tricon ou dans un souper des petits appartements... mais à l’église !...

Le emigre* J'An-h-^bapelle, en suivant les errements de celui de B red a' u’nvail fait q1'^ de ,tïi"1 claire dan* retir ville de faons , Jonque les armée s con. meneen: ut a s’ébranler au retour du pnn-U Fwin;* réunirait en Flandre cent cinquante mille com-batiants; le* alliés eu c triplaient déjà cent vingt mille sons le* ordres du duc de Cumberfand, et trente mille Hus*r* qui approchaient de la Mnr.ivte allaient, quant «“ nombre, rendre les chance* de la guerre tout à fait égales. Mai* tes Français étaient commandes par Maurice de Saxe, dont le n®*11 '^¡f une armée. Ce litro* n attendit pas cette foi* ses en ne "Ms P°ur les vaincre ; ce fut son C™6! Ct nou I æ* armes, qui triompha d’eux.

Les troupes du roi étaient rassemblées sous la main de leur générai dès la fin de mars, tondis qu’à cette même époque celles des alliés, partagées en plusieurs corps pour la facilité des subsistances, s «.tendaient dans le Brabant hollandais, dans le Luxembourg, dans le pays de Liéfe et aux environs de Cologne. Le maréchal, voulant tromper les ennemis sur scs véritables projets, paraît vouloir diviser son armée en autant de détachements qu'ils en ont eux-numes. A ccl effet, Maurice marche en personne dans la direction de Brada, a la tôle de vingt-cinq mille hommes ; un second corps s’avance vers Tirkmont et Livre; un troisième se porte sur longres-, enhu un quatrième paraîi vouloir menacer Luxembourg, Mais, au moment ou les généraux alliés se prêtèrent à recevoir ces divers détachements, en se félicitant de la TnaWmw du comte de boxe, qui, disent-ils, leur assure la victoire par la division de ses forces, une marc u- ',k! lemcni combinée rapproche tout à coup les corps divises, et Macs-tricht se trouve investie.

Maître des deux rives de la Meuse par le mouvement admirable qu'il vient d’accomplir, Maurice a campé son armée de maniera que le duc de Cumberland ne puisse approcher de la place, et qu'il se trouve dans Pim-possibililé d’y envoyer aucun accours. Réduite ainsi à la dcmièreextrémité,celte forteresse , ne pouvant se défendre dans la privation absolue de communications, allait ouvrir scs portes aux Français à ta vue du prince, anglais, inutile témoin de sa détresse.

Tout espoir du salut étant perdu pour la Hollande , il fallut bien qu'elle et ses alliés se soumissent : les arguties diplomatiques furent mises de côté, elle 10 avril des préliminaires de paix furent signés entre la France, l’Angleterre et la Hollande.

Cette conclusion qu'il y aurait imm

portait ¿díate


ment suspension d’armes Cl que Maëstricbl serait rc mise sur-le-champ h la France. Le maréchal de Saxe prit possession de la ville dès le lendemain et lit publier l’armistice à la tète de l’armée. A la lui de juin, la reine de Hongrie, d’une part; l'Espagne et la république de Gènes, d’autre part, Avaient accédé aiù pré li mi mi ires. Les hostilités cessèrcntdès lors dans toute l’Europe, cl des ordres fu


Poisson, ■ u emra r. < .,ï i-akur- dû Pum^j^ujr, ; i^- ...

Bonjour, mon gendrcl » lui dit-il on lui frappent sur l epau<&


rent expédiés en Amérique

cl dans l'Inde pour que la                           . ,        .

guerre y cessât aussi, et que 'es relations commérants rmi-c.i leur cours.

L’industrie française a fait cette année nue précieuse conquête » on avait tenté jusqu’ici avec peu denuedo d'imiter à paris la porcelaine de Saxe ; les essais avaient été si peu sili k liants, au rapport de l'Académie des sciences, que le gouvernement s’était refusé à les encourager. Mais M. Charles Adam a présenté au roi plusieurs morceaux de iiorccluine qu’il avait fabriqués, et qui n'étaient pas moins parfaits que les produits des manufactures saxonnes. Sa Majesté, enchantée de ce» échantillons, vient d’accorder un privilège exclusif à l’artiste, (l lui a donné même un local dans le château de V incennes1.

Après, la ylicrre de 1734, il a fallu des années pour changer les préliminaires en traité définitif. H n’en a pas été do même des con-vention» provisoires signées, en avril dernier, au congrès d'Aix-la-Chapelle : cinq mois et demi ont suffi pour asseoir définitivement les Conditions d'une pacification générale. En voici les principales bases : don Carlos est investi, pour lui et ses héritiers, du royaume des Deux-

Sutiles; les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla sont assurés à don Philippe ; mais, s’il vient à mourir sans enfants inities, ou si, à défaut île postérité de la part de don Carlos, il monte au trône des fkui-Siciks, les trois duchés retourneront à h maison d’Autriche. Le duc de Mode ne, dessaisi de scs Etats pendant la guerre, en re— couvre la possession ; Gènes rentre également dans tous ses droits* La partie du Milanais cédée au roi de Sardaigne par le traité de Worms lui est garantie, ainsi que la conservation des conquêtes qull a faites sur le même pays dans la guerre qui se termine.

Le traité de l’Assigna, conclu précédemment avec l'Angleterre pour la traite des noirs, est cetifirmé en faveur de celte puissance pour quatre années, en dédommagement de pareil temps de suspension du commerce pendant les hostilités. Jusqu’à respiration de ces quatre années, les Anglais pourront envoyer par an un vaisseau . chargé de marchandises dans l'Amérique espagnole. Le traité de la

quadruple alliance , pour l’ordre de succession à la couronne de la Grando Bretagne, demeure expressément confirmé. La province de Silésie et le comté de Glati restent au roi de Prusse; toutes les puissances contractantes lui garantissent celte double possession. Marie-Thérèse est reconnue reine de Hongrie et de Bo-Mnie,à titre d'hérédité, conformément à la pragmatique sanction ; le grand-duc de Toscane, man de celle souveraine, est universellement reconnu empereur. Du reste, toutes les con-q i ré tes faitesd u r-i nt la gu c ne seront rendues respectivement ; les prisonniers retourneront dans leur patrie sans rançon.

« Mais la France , la France, s’écriaient nos po-liliques de café à chaque li:.ne de ce traité t quel est donc son lot? qu'obti eut-elle pour prix de tant de sang répandu? où trouvera-t-elle la compon sal ¡ondes r normes sacrifices d'argent qu'elle a faits? * Noua y voici : k# fortifications de Dunkerque serení remises sur k pied où elles étaient, conformé* mentmiv pririhlents traité^ Çksl-ji-dtrc .; .'e"es seront /vtmin'H si clics ont été ré* r ibl k.--, A d> ^quelque chose ¿c mieux encore i il est expressément interdit à Louis AA de donner un asile à Cha rks-EJoua rd, hk du

prétendant; ce prince doit quitter la France inunédia-

; .-i:” ', et le roi s’cst laissé intimer par les Anglais l'injonction, on pourrait presque dire l’ordre, de chasser de scs Etats un seigneur

nú l'rabais,..

Le rai ne veut rien pour lui, disent les cerveaux étroits du conseil; soit : ce monarque n’a dépensé ^ue la prospérité, l’or et le sang de scs sujets; la guerre n’a coulé à Sa Majesté ni une simple égratiginire au pelil doigt, ni un écu tiré de sa cassette particulière , ni cinq minutes d'insomnie, ni même une seconde de digestion laborieuse; il n'a rien mis du sien dans la grande lutte de l’Europe, à moins qu’on ne veuille compter pour quelque chose le faste des entrées. Je no vois donc pas ce que, pour son compte personnel, Louis aurait à recueillir. Mais c'est entendre d’une étrange manière la grandeur du trône que de faire le paladin, aux dépens du la nation, pour les iniérèts des souverains étrangers, sans dedommagements territoriaux, sans indemnités d’argent, cl de se laisser humilier par-dessus le marché! 11 faut convenir que, si les Bourbons de France comprennent la gloired’après ce système décroissant de dignité réelle, les puissances de l’Europe, qui se bornent encore à s’en moquer, finiront par leur faire 1* loi dans leur propre capitale.

Cependant, fidèle au traité d’Aix-Ia-CfiapcUc, Louis X\ a fait prescrire au prince Edouard, qu’il n’appelle plus qué le chevalier de Saint-Georges, de peur de déplaire aux Anglais, de quitter Paris cl la France dans au bref délai. Le descendant de* SlwU, qui entend

HG


en R o diques de i/ŒiL-nE-BŒrr.

¡'honneur un peu ili^irefn^rnt que Sa Majesté a répondu en terme» formels qu'il ne hu^raii pas. « Le roi, disait-il, m'a promis, que w j’uurais toujours un jsilc dans ses Etats; j'en ai dans ma poche » l’assurance située de sa main. Un prince qui a de l'boiiiieur tuil à » quoi une parole donnée engage, et à quoi il s'expose quand il y * manque, » Cette nia ni ère de traiter de puissance à puissance déplut r rl .1 Louis XV; mais le son. du nuble proscrit toucha madame de Puni|i.uNjii(\ Il u.a assez remarquai hic qu'uu prince auquel deux rois, I.miis XX compris, uni donné le nom de frère ne trouve dans l'ad-YPisilê que la protection d’une courtisane, « Que tentiez-vous, que je » fasie, madame? répondit le roi aux intercessions de sa maîtresse; s faut-il que je continue la guerre mec tonie l'Euro|Hi pour le prince

Edouard? L'Angleterre ne ie veu/ bvj’jjI eferns mes ¿'fuis: elle n'a si-„que la paix qu'à culte condi lion. Devais-je rompre les coûté rentres ■ d"Aix-lu-Cliapelle, et achever d'abimer mes peuples parue que le » séjour de Paris ph'iil au lils du prétendant ?... » La marquise ne répliqua point ; muís n’eûl-eHc pas eu beau jeu à dire : * St vous n’aviçz ■ ¡«as fait, arc, uni: guerre aussi ruineuse qu’inutile à votre royaume, * vous n'auriez pas eu à traiter d’une manière qui nous couvrira de ■ d dieu le aux yeux de l'Europe. Après avoir soutenu le prince » Eilouaid dans son entreprise vous uJc tissiez pas subi avec lui le sort > des vaincus , en vous entei ant déclarer par l'Angleterre qu'elle » t,,' reui pufai le jeune Stuart dans vos Etats. Voies au riez refusé de * céder à celte itHt tua lion. l'L la paix n'en eût pas moins été faite. • R.ippr:rz-v ms qu'un pareille circonstance Louis XIV signifia au * cabinet de Oaint-James que Jacques Stuart riait son ami, cl que * nulle puLs nue ne Je contraindrait à refuser à cet illusire infor-v luné le luit ei Je [uin de rinispitaliiiL ■ Pourtant le traité fut signé.

Malgré íes ¿ommations itératives qui lui étaient faites par M. de Mail repus, Edouard s'obstinait it ne ¡ms s'éloigner de Paris. ■ Vous a vuyx bien cc pistolet, dit-il un jour h ce ministre en le lui mmi-» trant, eh liicn ! il est chargé à ¡'intention du premier exempt qui u se présentera il pour m’arrèk-r. ■■ Cependant hncui fut arrêté le soir même tu se rendant à l'Opéra, et personne ne fut tué. On alla visiter son hôtel, dunt il avait fait un véritable arsenal : il s’y trouvait assez d’armes pour soutenir un siège dans toutes les formes. Alais, comme la renommée grossit loin ce qu’elle porte sur son aile, on disait a l'Œil-de-bœuf qu'Etions ni avait résolu de se battre seul contre un régiment entier, et de mettre, en désespoir de cause, le feu à un baril de poudre pour sc faire sauter aveu la maison qu'il occupa iL

Le roi de France n'avuil pas promis à Georges II de jeter «on malheureux hôte dans un cachot, sans doute parce que le monarque anglais ne l’avait pas demuadé. Edouard fut conduit hors de Frunce, Lien escorté, et ponant encore aux puigneta le* marques des cordes ikhl un s'était servi, dans le premier nvnm'u i , pour garrotter ce freír de Sa M.i justé. Le bis du prétendant se rendit en Suisse, ierre liu-piuilieii:, pii les princes de la terre, descendus au niveau des autres hommes, se sont trouvés heureux plus d’une fois doblenir un aMÍe qu’ils n'eussent pas offert à des républicain*, Eu fond de sa retraite, Eduutird fit, an nom dp son père, des protesta lions contre tout CC qui pouvait avoir été statué au congrus de contraire aux droit* >le sa familii; : ces proie s ta lion s furent affichées dans hune l'Europe, cl même dans la ville d'Aîï-la-Chapsll ', que le* plénipotentiaires des puissances n’avaient point encore itlée, Foudre hn-puissaiilc, qui éclata en vain bruit, comme tous les précédents muni-fentes des SluüU^ excepté celui que lu force des armes avait appuyé.

La guerre d’épígrnni me*, le s combáis entre factions musicales, cl 1rs douces husiiliirs dit boudoir, sont maintenant les seuls c . age-mciiis duni on s’occupe à (a cour. Parmi ceux de la dernière u mrc. Pi uti ii pu1 de madame de h Pop lainière avec te due de Richelieu a fait tin bruit, de ce bruil qui se porpéme parce qu'il amuse. Le vétéran de nos roués, toujours jeune malgré ses rinquauie-dcnv uns, toujours libertin au moins d* imagina lion, persuada un beau malin à celte rit Im l'i ua nui ère que le rot était amoureux «Pelle.

— Sun* d.-nie, belle dame, que le roi est bon, cl je sais qu’il tient b vous le prouver

— Comment donc Cela, monsieur le duc? demanda la financière avec un gros rire niais.

■— Jr commence b comprendre; mais c’rsi que j'ai des principes, el d'-olh iirs M. de la l'oprhmère nie répète tous les jours qu'à lu cour une femme bien née ne doit jamais faire parler dVle.

— Le cher hcnnine, permet lez-moi de vous le dire, n'eniend rien du tout aux usajes de cc pays; il pense tout à fuît bourgeoisement, A oyez nos «laines de la plus haute qualité, D'ailleurs U ne s'ayil puait de p.iffe«\ mai» d’agir... avec mystère, s’cmeuiL

— Dame, monsieur le duc, si le roi avait assez de bonté...

— Sans doute, en sujette dévouée, vous iriez au-devant des vœux dece prince. Je u'attendai» pat moins de vous. Mais, il fem que je vous le dise tout de suite, le roi ne donne «on cœur qu’a près certain préliminaires, certaines épreuves...

— Des épreuves!

— Oui, madame; tuais dans le plus grand secret. Vous concevez, Sa Majesté a rencontré par le monde beaucoup d'yeux noirs, de sourcils épais, de li vres vermeilles et «le gorges aux superbes proportions,.. Eh hien! vous ne vous faites pat d'idée du mécompte qu'il a trouvé plus lard.

— Monsieur le duc, ces détails...

— Sont indispensable;., madame, et je continue. Sa Majesté, désirant à l’avenir être fixée d'avance sur ce naines chose», a fait choix d’un examinateur...

— Un examinateur!

—■ Expert, au moins, à ce qu’on dit, dans ce» sortes de vérifications.

■— Et quel est-H? demanda h financière en baissant les yeux.

— Devinez... la, sur Ica réputations,.,

— Est-ce que ce serait vous, monsieur le duc?

■— Mon Dieu, oui, madame, le rui a toujours eu tant d'indulgence pour moi !

— De l’indulgence!.., Ce choix, monsieur, en serait-il une mm-velle preuve?

— Ce:4 que si l’on consent à cire examinée, balbutia madame de h Pu pci infere rouge jusqu’aux veux...

— Oui. je conçois, on veut avoir ses garanties sur l'examina leur»*

— Vous êtes donc toujours un grand scélérat, monsieur le duc?

— Mais, madame, on tâche de ne pas laisser baisser le ton de sa renommée... A quand lu première séance?

— Oh! limitons pus si vite, je verrai, je réfléchirai, nous en reparlerons.

— En cc cas, nous pourrions dès ce soir causer...

— Oui, entre minuit et une heure, dans votre appariement.

— Impossible... Mais n i fond du jardiu,dans le pavillon chinois.*, — Mais peut-on y carier commodémuLit ?

— Vous «Mm trop curieux, monsieur T examina leur, a

Il est probable que la nuit même Richelieu le fui davantage et que l’examen convint a inicíame de lu Popel ¡ni ère, car il demeura conven t que, pour «ontenir sa thèse avec plus d’aisance, l.i financière r«~f-vrail à l'avenir le duc du us sa ch-imbre a coucher. Or, comme il d « pouvait s’y introduire par les meyeni iirAinuirt-s mis risquer d'ùti t aperçu, il loua dans uni' maSami vol .inc une chambre qui fut reeus -nue Ii*èlrc séparée que pur nu mur de celle de lu dame, Un maço i ho hile y pratiqua une ouverture commun'quant à 1™ ehmniné« d ■ cene beauté complaisante; ouveritire que refermait de ce côté U plaque à feu, qui tournait au besoin sur pivot.

Je ne xain pas bien précisément combien durèrent les épreuves Jt la finar ere, mais on assure qu’elles ne l'ennuyaient pas. Seulcmei t elledn mluil du lempa en lump* si Je roi lin feraii bientôt prendió ms qrn k, ajoutant que celle circonstance n’emp ‘chemii point l’«n*" mi n d onlinucr. ¡„e duc assurait noire néophyte que la plaque p;-votarti ne larderait pas d'amener Louis XV dans ses bras, cl que dè* te momeul elle scn«il agrégée parmi tes ]irèireHws des pelita up-partemunK, Satisfaite de celle promesse, madame de la Pupelïnirre continuait à sc prostituer à tiire d'essai; el je crois que si l'un des deux acteurs de ces scènes nocturnes commençait à s eu lasser, ce n'était pas elle.

On dit qu’il n'y a point de héros pour son valut de chambre; une vérité non moins incoo le* la ble, c'est qu'il nu peut y avoir dans les habitudes secrètes d'une jolie femme’ rim de caché pour su soubrette. fJeilc de la hnaiiciíTí' connut hirntul Je moux eruenl inyslurfetti de ht plaque et les visites du sylphe du la cbcmijiée. Méconimite de ia m ait rosse. celte fille divUlfpM tuât. La Popdinière, q«L depuis six mois, enlacé dans des lires d'Opéra, i. lrereliait un prétexte pour te dé* L. i Truster rie sa frimire. fui enchanté d’avoir trouvé un robuste ino-lic. U ébruita lui-mèiuc la chose, expliqua le mécanisme de h che-miner, et tout Prris courut juuir du dêihonneur de la couche du traitant.

Cependant iiuulatiic de Pompadour avait été instruite de l'aventure une heure avant qu'elle eùi circulé dan* la galerie; elle voulut être la première à D raconter au roi. Ce prince vemtit d’arriver diez celte favorite; elfe passait déjà sa langue sur sus lèvres pour entrer eu matière, lorsque M, de Richelieu parut. <i Si ru, s'écria lu marquise » en moniratit Je duc, voilà certainement l'homme le plus caché en ■ ^'trL'W ^U’il y ait en Europe; car, afin d'ètrc trùs^ccrel avec le»

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Le rot demanda quelle était celle énigme; madamede Pompadonr raconta alors l'xnccdole que tout Paris savait déjà. Sa Majesté en rit hen u coup, Ib marquise l’imita et le due lit chorus.

« Diable! monsieur k duc, dit le roi, voilà du *Me, nu je ne m’y connais pas*.. Aviez-vous réellement l'intcniiun de me donner cette financiers?

— J’aurais essayé, sire, dans un moment où Votre Majesté sérail fevenue aux meta substantiels*

— C’est bien obligeant de votre part; niais, quelque confiance que j'aie eu vous, je ne vous chargerais pas d’une semblable com-miuicn.

— Sire, celte fois et d'autre* encore, dit le duc en regardant la matqijse avec malice, j'ai punsé qu’il est des ordres qu'un sujet Adèle nu doit nas attendre. »

Madame de Pumpdaur cessa tout à coup de rire, et elle eut quelque chose à rajuster au nœud desu ceinture} ce qui lui procura Poc-Cusion de baisser les yeux.

Jusqu’à ce luttaient on n’inlmiliiisit que des vices dans 1rs petits appartements; depuis la faveur de madame de Pnnipadmir, on s'occupe d’y ail mettre des amusi-iuciHs. La marquise n’est point, » proprement parler, une femme galante : elle n'a pa» reçu de la nature ce leiiipurauicnt île l’eu qui purin mut de femmes nu libertinage; c'est par ambiüun qu’elle s’est inscrite parmi les courtisanes» Le plaisir ne sbiOre donc pas toujours à celle dame un peu tiède sous les formes d’un amour voluptueux; son esprit cultivé sollicite plus de dirime-lions que ses sens n'evigmt d'offrande*. || y a longtemps que la f.i-vorilr a conçu le projet d'établir un thihiŁrc d'amateurs dans les Cabinets dit roi, elle h eu soin de faire parler sous main a te monarque du talent qu’elle possède elle-même pour la comédie; et le* complaisant#de la marquise l’ont exaltée sous ce rapport tant de fois, qn'vriliu Sa Majenie u désiré vivement mettre a l'épreuve le talent dé su maîtresse* vers h fin du l'année dernière.

En e^et, madame de Pompadvttr, étant encore demoiselle. s’étuit assez longtemps exercée sur un ihéâtre que M. de Tournrhem avait fait construire dans l’une de ses terres, La troupe se composait de ftens dr lettres et d'arlistcs distitigués, qui se firent un plañir dc don-Her des leçons Je déclama là on *■! du chaut a ce ID qui passait gêné— râlement pour être la tille de leur hôte, t/cni d;>u* c-lte sociéié qu’elle puisa l'amour de la littérature cl lies ¡tris, duiH elle ie montre aujourd'hui k protectrice Devenue madame d'Etiok>. l’actrice ama-leur joim sur le théâtre de madame dc V ilkmur à son château de Cita nie merle : h, MM. de Richelieu, de Nivernais et de Duras U Second ère ni de leur mieux; mais elle avait plus de talent que eus illustres comédiens.

Sons l’empirc de ces favorables précédents, madame de Pompadnur tspéi'idt acquérir de nouveaux charmes aux yeux de son royal amant par l'exercice de ses talents dramatiques : la branlé ambitieuse ne laisse échapper atteint moyen de plaire. Taudis que l’un élevait un joli théâtre dans le cabinet dus médaille*, la fruncí* so formait chez la marquise j die su composa des ducs de Chartres, d'Aym, de 5i* VCrnais, de Duras, de Cniguy, de* marquis d'Eiilraguc*, de Cour-tenvam, du comte de Maîllelmis, et de mesdames de Bramas, de Pompadour, d'Estrades, de Marchais. La condition expresse d’admission fui d'avoir déjà joué avec un succès auibcntique sur des théâtres de société. Le duc de U Vallière fut revêtu des fonctions de directeur; l’abbé dc Lagunie obtint ce Hcs desceré ta irc-.smifl] eu r, avec cede réserve, de la part de Si Majesté, que «et abbé ôterait sa cahute avant de descendre dans son trou.

U ne suffisait pas à madame de Pompadottr d’avoir un public il-ksirc pour témoin de ses nouveaux succès; il lui importait bien plu* d'y faire assister des spectateurs capables de la juger, ci dont les intérêts lui gaftiti lisent les ćkgi a. tire bilion et Gresset furent d'abord admis nu nombre de* heureux qui devaient avoir leurs entrées aux spectacles des petits cabinets; il était difficile défaire porter Voltaire sur h bienbeiireusr liste. O pocie aux allures indépendantes déplaisait à tous leí membres de Ja ta mille royale; mats il jouissait d'un certain crédit auprès de la favorite : il l’avait louée plus d'une fois, <WU* femme spirituelle comprenait tout le prix des louanges d’un tel ^"mmc. Malgré l'éloignement que les princes et princesses mon-lr‘ù<iii pour cet écrivain, la marquise résolut de le faire admettre; €l void comment elle n'y prit. La cour avait donné son suffrage à la s®^!; ç0|nédie que Voltaire eût encore fait représenter, PÁn/unt P’^I/üc; plusieurs des nobles acteurs, chapitré* d'avance, proposèrent cet ouvrage et le firent agréer pour le début de la troupe. L‘En~ p-ftï proi/t^^ fm j0ll¿ en l’absente de Voltaire avec un brillant succès, níquel, ij faut bien en convenir, le mérite de cette pièce contribua beaucoup plus que le talent amateur des comédiens. Le» règlements de la nouvelle société dramatique portent que k* auteurs des ouvrages montée nar clic ne doivent pas assister à leur représentation s'il* «om tirés du répertoire des autres théâtres : les illustres auteurs ont voulu a’alïrauchîr aillai de régent* incommodes pour leur amour-propre) qui auraient tu le droit de les reprendre tur

t'cxécntion de ces œuvre* théilral**, SrulemmU on a méniigr à cri auteurs la satisfaction el Phonneur de p;>ranre devant I - roi qmimi leur* p 'ndnclmns a u rom coiU'ilmu à se* ¡iLn-b ra ; rl ilî1* ci......neuf leurs entrées aux spectacle-: des Cabinets stront icqnisís. D'an'é* ces statuts, Voltaire, complimenté rancune- tenaille par Lints X\ cl « fu mille, fut légalement admis à la deuxième reprem-Htathm de / En-ftmt pt\^ił^.. Il wuiti^ bien qu’il devait à nniJ une de Pomita du HT la double faveur du choix de sa comédie et lu droit Pilleur tr^-iDier oui applaudissements dr I. en ir; car je dois lime ,c ici le m»bn de départ d’un litige qu’on salait jusqu'alors iule;dit en présence du roi, celui de Lattre des mains cri signe ipacchui.itirm. tic fut i la première reprènrnlatittn de i'Æfl/hNf pr.n/ïque sur le liié trc drs eahi-nets qrie Louis XV permit ce témoignage bruy .nt in sutisfactimi, en SC réservant lOttli'fuis d’en donner le signal. Chacun pouvait, a ce spectaclet prendre du plaisir pour son Cumple; mais tlêfru^- rUiit faite d'exprimer qu'on s'amuser, ó moins d’une punui sioti il i roi : Sa Majesté faisait grAcr néanmoins rie reitrrgLtremeiil et du sceau.

Apres I Enfuvf j)¡-<nJ!tfue vint /t ■ ér/mM. de Cressrt, d..n* icq ici M. le duc de .Xivuma:» se ht une brillante réputation par le ca ¡u!-tère ingénieux qu'il docimi au personnage du ViI-tc. L'cutlumJasme du roi fut tel à Cet égard, qn’il voulut faire venir a la -.eumdc r. iné-SPitlalrmi l'acteur Rosali, qui jouait ce nMe n la C’om+Mu*-Français^ afin de mcliner sou jeu d'après ceint de M. du Nivernais. S iii ■■mu. plaisance, soit persuasión, ce comédien lit ru c^et ¡i l’.miortr-pruprc do l'amateur la concession il'adopter su maniéré* Le dur, cnchauti' de CP Silcc oit de gloire, envoya crin lotit' ■• IbKili : ce fut a roitii s r l’avaul.i'p! Ir plus rcrl qu'il retmeîlht iLm* celle ci remis1 a ncc, ri l’on prit! se faire aisément l’idée de la bonté d’iut s J clenie d‘ri i-a-iy nenie u ! on le maître paye l'écolier.

L'ambition est h plus extensible des palien*; après avoir pmé quelque temps la co uédir ikns les cabinets, on vmil il y joindre des opéras. L'orchestre fut Mors composé d'au tiers i’amuseiir* ri de doux lient d'artislcs de la ninsique d j nd. I Pe premier Ou vrai;.- ly rjq ne qui fut représenle sur ce hrâtre éiait un acte de Zebe. La musique avait été composée par M Ferrand, Pu» des musicien* munlrn’s de Porc hesite; les paroles r taír* ni tic AL Duris. Lu tout, dans la compii-silinn et l'exëculion, pariil d'une grande llidd¡ticrilé.

Il n'y fi jioiiii d'opéra sans d.in^e ; Debrze, de la Ohh/Jto-Im-licnnc, fut appelé à la direction rie celle de* cabinets. Cei artère composa le corps de ballet dTlif-ilUs des deux heM^, iq;r* du omif à douze ans. Il fut décidé qu’en sortant du théâtre tic la cour ue* jrnnrś gens ru I rer;i i.i.» ,].- droh fl sailS débuts Suit ■' LOiiura, ¡mil kll Théâtre-Français, soit a la Cnméilîe - J i.i rii'nm\ Les premier* sit— jets sont MM, de GuurK-mvnux, de Langerem, Je Hutivron, dr Mrl-finl,qur je viens, de nommer par Ordre de ukiit, <4 qui peuvent ajouter à leurs litres himoriiiqiics celui de d.iiismr dc=. CJibjlieil du roL

\|irï% Zé’ï'e les nobles amateurs ont joué fîaccAus pf ifr. /one, île Lahruèrc ci Hhnioni; ensuite fstnéne.de Muncrif et lUbrl; emím /’r^/c, de Lagurde et Laujon.

.hisqu'à ce moment nu n'a représenté dans les cabinets que les quaire opéras que j'ai cités, et le* cuinólirs de l'Ent.iiit pr>x.hgtw et dit MérlurnL Mais ITtériHiint lyrique est restée un-dessous de celle du genre comique. Outre qn'nucuu dus acteurs, pus même madame ile Poru padou r, u'n 1’apbnub musical iièci'-^niru a l'erihemblc d'une represen tillo H chai liante, Le x>gnï lé d u hmal iluitencûrcà cet ensemble. Les vhfCdri, choisis ii iiuii ks meilleurs ai'IÎAesde h musique du roi, soiil dispohés d'une manière furl i ri commode : il ne peut entrer en scène que deux femmes cl deux Inmune* de chaque côté; le surplus, presse dans les étroites coulisses, se place cl chante connue il Mut*

Malgré la médiocrité de son talent de ch niieusc, la favorite n'rn fut pis moins applaudie à outrance da u* tu rôle d'Erigone ¡ Voltaire, qui lui devait la faveur qu'il avait reconquise à ta cour, ne luksu pas rchnppcr cette occasion ck louer sa protectrice. Il lui adrr^i,., tç Icutlemain dc lu représentation, lus vers suivants, qtl'clk Se hâta Je Dire circuler* sms (univoir assurément soupçonner la funeste m-séquctice qu'ils devaient avoir pour fumeur :

Aind dose voua réuni?*»

Ton* les SrU, tous les dons do plaira, Puupaihmr. vou. «■(■■liril^eK La ro„r, la Paraît et tythèrt Í Cbannu de tOW h** łem I tn-s^T d'un seul mortel, Une votre amour «ml Mernel;

Ou* km* vos jour* *oienl ori^rqi^ par de» fi'lirt;

Que de »auveaux »uccU marquonl ¿eux de Luuu;

Viven tous deux sens encenns. Et gardez tou> doux vue cooquéta I

Avouant pourtant que, pour tin homme de génie, VqÎDire a frit un peu juste dans ces vers lu mesure des con vena nces. B e*t bien entendu que les rois peuvent être vicieux impunément, c'est une des prérogatives- de la royauté; niais chanter les virt> de ces maîtres du iniHidr ut fui"* drs vœux pour la perpétuité du an.sndiile dont ils doutiiuil ¿'exempta, c’en porter nu peu loin la cvurtaÏMC- Voltaire

MC                            CIIHOKlQüÊS Uli
L'Oi.IL-DE-BOEUF.

n’aYsít pae rimé celle rok un cride d’Etal, cl cependant il en subit lu pu; ne.

I..' iu.iîpjjcûhI reux madrigal courut tous les cercles de Ve naît le s et ut! Pc iis, ïi parvint dans les société s le fi plus aminées contre le podle, Particulièrement chez la duchesse dcTallard, où la reine passe presque toutes se# soirées, et chez jVefdames, tiles du roi, qui détestent cordiale ment Voltaire, malgré sa J/cnridde. Gts réunions auti-vol-tairietmes s'attachèrent à rechercher dans les Vers que j’ai copiés îles idées iépréhrrisibles : elles leur prêtèrent des intentions malignes, des applications captieuses, auxquelles l’auteur n’avait point songé. Ces comités critiques se déchaînèrent viol cul ruent contre le vœu amia deux forme per Voltaire pour la constance d'un amour déplu-râble; ils s’incMy riere m surtout an rapprochement des conquêtes d'un |-Miul roi sue .c champ de bataille et de celles d'une favorita in fond du son boudoir* U est vrai qu'il n'existe entre les unes et ks autres inerme similitude; les sUCCCB de marianie de Pompad ou r lui appartiennent eu propre, «t ceux de Louis XV ¿ont L’ouvrage de res généreux.

Je urok avoir dit ailleurs que .Ifwdíim?? mit conservé du crédit sur Je cœur de leur père ; cIles en usèrent pour perdre Vultaire dans l'esprit de Sa Majesté* Un mitin que ce mon .urque était venu recevoir les embrassements de ces princesses, elles r ci no tirèrent., le caressèrent avec plua d'eû'uiian encore que de coutume, et profilant de l’abandon d'un mutuel épanchement, elles se plaignirent à lui de l'insolence du madrigal* ■ Cet homme, dirent-elles avec fea, vient » d'ajouter à ms premiers torts, que Votre Majesté avait eu l'indtil- [¡cute d'oublier, des loris beaucoup plus graves encore, que vous & nu ponvcE laisser impunis sans porter Atteinte à votre gloire. » Louis XV, aussi faible qu'irréfléchi, uc sc douiu pas le temps de Considérer qu'eu punissant tm humilie célèbre, il iJlul ajume? à l'éclat du scandale de scs amours et se rendre coupable d’iine înjus-titej car ce ne pouvait être un crime que de chanter une indib^tou dont U fait sas délices aux y eut de toute F Europe. Voltaire fut eitlé du la cour : il devait à madame du Pompad on r l'hoi m cur d'apparLun ir à ce corps de va loti de haute livrée appelés gentilshommes de la chambre; il lui devait aussi Cèttc place u'àcadellliéïeu , méritée d¿¡a 1720, Cl qu’il n'eût pas obtenue en i7i€. quoiqu’il fut alors le pre-nricr lidélateur du monde, s'il n'avait pas eu davantage d'Être le protégé d'une courtisane* Par coutre-pariic, L'auteur du l'Enfant prodigue dut aussi à madame de Pompadour sa nouvelle disgrâce; le coup <l“<mccti£oir du poète était maladroit, mais! il cul été son* conséquence lijit marquire n'en «fripas répandu la fuméç.

Leu cours supérieures T à l'occasion de la nouvelle année, eut adressé leurs tomplimcnt^ bu roi hill-te trailé d'Aix-Jbi-Cliapelte, qui rend la paix luï peuples Sa Majesté* voulant mériter à île nouveaux titrea «s féikititioiiÿ, vient de opprimer plusieurs droits établis Eour subvenir ans frais de la guerre. En conformité du traité, oi ils XV a do a né l’ordre d’évacuer toutes tes places de la Flandre ut du Jira ban l occupées par us troupes pendant la guerre*

[I n'est bruit, ùU coiumcuEcinent de l’un de f;i ht 1740, que de La conversion de la comédienne Gautier , qui du théâtre a passé tout d’un coup dans un ckitre de car mulitem Cette jeune actrice était grande, belle, pitfaittmeüt fuite, et d'une vigueur telle, que peu cl’homioes auraient lutté sans désavantagé avec elle. Le maréchal dg Saxe, dont la force est presque passée eu proverbe, assurait que, de toan lés individua dus deux sdrea qui. aYaknl voulu s’essayer contre lui, mademoiselle Gautier était la personne qui lui avait résisté le plus tan^temps.., n À la lutté, s'entend , ¡joutait Maurice, car an ire» ment, laorbtcu ! je n* coima ¡s pu un frire vivant qui pût entrer en » lice avec celle femińc-lh,,, Ocst une bulle assc^ curieW« pour vuu-» loir vérifier jusqu’au bout le plus ¿lui» t des travaux d'Jkrewka Cet athlète femelle roulait entre ses doigta une assiette d’argent comme une oublie. Oc cima longumps lu comédien Quinan||-Uu-frène ; cette inclination , à laquelle les deux amants étaient, dit-on, fidèles, fait un immense honneur à «t hqjpmb-lB* A PtitiDction d'une si belle flamme, punki h ni sel le Gautier, déxe^péraut surta doute d'eu pouvoir allumer nue équivalente, abandonna h remédie, et k* fit reljgiense sous k nom de secar Augustine de la Miséricorde* Tout ce que U nouvelle anime offrait de robuste dans le cummercé de la vie Ge retrouve maintenant dama sa piété, et jamais servante fit- Seigneur uu porta plus loin i1 humilité chrétienne. La reine, informée de celte sévérité eu runie de devoirs, à voulu connaître sœur Augustine , elle m rendit dernière ment aux Carmélites pour la voir; cl de-puk Jar-, il tfest établi entre elles une cmrrespondancc de dévotion, tleni M* Moncrif, secrétaire de cette princesse, est l'intermediaire. L'intervention de l'auteur de l'Art de plaire entre deux dévotes n'est pas satis originalité , surtout quand Pune de ccs personnes pieuses est u un icuve raine, cl l'autre une comédienne ayant poussé la galanterie jusqu’il tenter l'accomplissement du plus difficile des exploits d'Aldde.

Je ne mig pas, en vérité, si madame de Êuuttera, devenue du-chcsse de Lurcnibourg, oe vendrait ¡«3, sons ce rapport, exiger dt-torc davantage d'un dolí veau fils cP Atante ne* Depuis la mûri de Mu premier mari, qui périt cu 1HT dans tes murs de G eues t cette buc-

chante m^iiLlite, q uniqiir parvenue à sa quarinte-cinquièDic innée, demandé dus volupté* à toute» les classes d'homme*, et* quand sou hujoiir iLuis iu? terres «e lui permet |kis dû rhoisir, clic premien e sc* vœux depuis son intendant jusqu^au dernier de mis pale frunie h* Passant, selon son caprice, de l’intendance aux cuisine», de Foflxec à l'écurie, de huid cl uu ubre à la Juge du suisse, elle attend avec patience la saison qui lui permet, à Paris, une plus grande variété de choix.

Cependant celte dame, pendant son veuvage, ne tro avait pas tout son bonheur dans la satisfaction de ses sens livides ; elle tenait aussi à conserver une ^rundeur dont elle fait un si nubie usage* Elle entra donc, il y a quelques mois, chez M* de Luxembourg, qui, comme ou sait, est son amant en titre de longue main,

tf Monsieur le mardcbal, lui dit-elle, je vem que vous m’épOUaicz.

— Mais, madame, je ne vois pas h quoi cela servirait, à la manié ru dont nous vivons ensemble*

— Il s’agit bien de cela ! ce serait une belle chose que ma vie, si cite se contentait des velléités de voire amour 1

— Oh ! duchesse, à eut égard, vous savc¿ trouver bon nombre de suppléants*

— IJ est temps que je me fasse, pour les moment» de loisir, un petit bagage de considéra lion, de bel esprit, de religion ukme.

— De religion t duc Liesse !

— Oui, de cette religion du bel air, qui consiste à entretenir à sa paroisse une chaîne dorée, un jolie prie-Dieu, des coussins à glanda d'or, et à faire suivre les processions par trois ou quatre laquais portent des cierges armoriés. Pour cela, il faut avoir aussi quelque chose qui ressemble à une existence conjugale; Ct Votre titre de maréchal me plaît- Quand voulcz-vousque nous passions te contrat? .

— Mais, madame...

— Je viendrai ce soir avec mon notaire ; von* y serez, maréchal. »

Le duc ne répliqua p&sj et huit jour» ¿prés la veuve du vertuom Boufflen portait le nom de Luxembourg , auquel l'homme le plus nul de lu cour devait le premier grade de l’armée.,. C'est une belle chose que l'honneur héréditaire des famille? !

Dès Je lendemain du SCS noces, l'illustre Iwrcb.mte reprit son train du vie ordinaire, Un soir, M. 4* l:¡ \ ¡iu^i libre, vieux libertin, qiii ne jouifisail plus du ta gai an terre que par les yeux, avai L invitóte nuxróchd el sa fe mine à un petit souper* La société était nómbrense, bien choisie, en hommes, ¿'entend , cap l'amphitryon savait que uut-daine de Luxembourg n’aime point la compagnie des femmes. La duchoH^c, ouldianC que, pour obtenir la considera lion qu'elle ¡LC prn-po^ait, disail-clle, de mériter, la première condition est le sang-froid, UllL immiQdÉréjLient, Cl. connue i:tic avait Je vin fort tendre, elle prit immédiatement du goût pour M. de Frise, son voisin. Après le souper, quelqu'un ayant propose d’aller faire un tour sur le boulevard, madame de Luxembourg s’accrocha au bras de son nouvel amant, ce qui lui procura l’occasion de lui avouer qu’elle l'aimait. Les FanfOo féir1 verciii-nL de i'ítnblii' .■ Paris ; J a campar; nie cuira dont ce spec-tecte erd irilin, auquel une partie de» convives de l.i VuupâllÈre prit beaucoup de plaisir. Mali la duchesse avait quelque chose de mieux à faire : à peine fut-on assis, qu’elle se mit à caresser M. de Frise d’une manière si démonstrative, que bientôt l’attention des spectateurs fut partagée entre PolichiiœlJu et te couple imouretiij et qu’en-lui tes ? mu ois fixèrent sa ils partage la eu ri pis lté. M. de Luïem bourg* SC levant alors, SC crut obligé d'aller prévenir sa femme qu'elle était le point de mire de toute Passe tablée. Gel avis marital mi hit ï peine pour iiietlrc fui au manège de la maréchale, plus active dans si pm. tarninie galante que jamais son mari ne l’avait été à l'assaut d’une place !

En suivant la comparaison, je dirai que l’entreprise de la du-chessc sur le cœur dc M* de Frise n’était apparemment qu'un coup de main; car t roi fi jours plu & iard OU la vil CCCLlpéC d'un nouvel objet pendant un souper doané à Saint-Cloüd par M. ta duc d'Orléans - à Foccaston des conchudo Ja princesse sa femme- La nuirickile logina durant tout le repas un jeune page, qui en effet avait la plus jolie figure du momie. Quand la cr^pagnic se fui levée dé table, madame de Luxembourg uliercliü le page, te trouvé , Ct poussa l'auhli des fuLTEiéauEea jusqu'à disparaître avec fui. Ou pril il pci ire garde à Celle sortie: on savait que la maréchale, une fois échauffée par la table, ire Vj rrèlai 1 da.ii fi uut entreprise qu'a prés eu avoir bmcltâ le but.

Pour termine? dignement celte toirée, madame de Luxemboną*, ;i près la retraite dça autres dsPiCS, rèfite d&n¿ i'iipju; H'n rut dît de* Gouiottes, avec M. le duc d'Orléans, le comte de Croix et le baron de UèsèlLVal, à qui elle tînt létc à boire des liqud^1^ le reste de la nuit. A six heures du matin, quand les convives nocturnes songèrent enfin à sc retirer, il fallut qu’un laquais portât sur scs bras lu du-chcssc jusque dans te lit préparé pour file.

C’est ainsi que madame de Lmembourg i>'achemine vers lu cousin dératiou.

Ou n'a point oublié celte demoiselle de Tcncin, qui d*sbofJ f^

1 HaricuMltM fort jolina,

1 Le pire île ^ pîiwn, eu w retirant à auut^cnoviù**i|V^' taiKéi kî ûlï lo LiLru de duc d'Orléans,

giense, se fit ensuite relever de ses vœux pour mener une vie plus conforme à ses goût* mondain#, et surtout & l’esprit d’intrigue qui la distinguait essentiellement, Sa maison fut longtemps le rendez-vous de la société la plus spirituelle de la capitale : les gens de lettres y affluaient, et elle les appelait ses l^teSt il est vrai qu'en fait d'af-fjiires, cette intrigante avait plus d’esprit qu'eux; elfe n’en eut pis assez toutefois pour triompher dans une procédure criminelle où elle tut impliquée Emprisonnée d'abord au Châtelet. elle lut ensuite Lranférée à la Rastille, où elle mourut déniiërenient. Celte dame laisse plusieurs romans, que Pont-de-Vesic, son neveu, a , dit-on, retouchés : ces ouvrages, assez gracieux, sont manuscrits L

La mort vient d'atteindre aussi le chevalier d'Orléans, fils naturel du régent, et qui fut revêtu de la charge de grand prieur de bruire après M. de Vendôme, Le mi a obtenu du grand maître de Ma Etc celle même ¿barge pour le prince de Conti - sa réception, faite le 11 juin par les chevaliers de cet ordre présents à Paris, a rappelé les cérémonies imposantes (le Paltcicmto thevuterie ; mais h Cfltni-neneç de MM. les Maltais ne rappelle guère celle îles preux du moyeu Age.

Le roi n*d prouve pas seulement pour madame Je Pumpa Jour celte tendresse des sens qui après certains instants écoulés n’est que froi-dtur pendant le reste de la vie; il paraît lui avoir voué un véritable attachement, dont elle a eu de nombreuses preuves pendant nue maladie qu’elle a faite celte année. Il la visitait huit ou dix fois par jour, et Ton pouvait deviner la situation de cette favorite » U tristesse ou à la gaieté de Sa Majesté. Les médecins Senac et Quesnay, qui donnaient des soins à la malade, rendaient à Sa Majesté un compte journalier du cours du lu ma Indie. Enfin l’active sollicitude que Louis montra dans celte cirecml.inec à sa maîtresse contribua à hâter sa ronvatowncc.

La marquise resta néanmoins atteinte d’une incommodité d’autant plus désagréable , que, dans une femme dont la sagesse n’est pas exemplaire, le public malin est toujours disposé à l'attribuer à l'in-con intente. Il n'y a point de secret ; Li cour : on ne tarda pas d'y cire informé de cette suite de maladie, malgré tout le soin que madame dc Pnpi padour mettait à la cacher. Lecomte de Maurepas, qui Bainukit point la la vu ri le , se distinguait surtout parmi ceux qui riaient a ses dépens; elle j?ignorait point tes quolibets et les phisnn-tenes dont ce ministre la rendait chaque jour l’objet; mais le roi avait besoin du comte; en cherchant à le desservir dans l’esprit de 0* Majesté la marquise craignait un échec, il lui semblait prudent d'attendre une occasion où le mécontentement de Louis pût être excité autrement que par des propos en l'air. Celle occasion s’est ren-conlrée h semaine dernière i Marly. Madame de Pompad onr, en se mettant à table, a trouvé sous sa serviette un quatrain que je suis forcée de copier : c’est un document historique; le voici;

La mArquite a bien des ipps»,

San trait» sont vif», se» grAces Iran elles, Et les (leurs pjisMDl Sous ses pas...

Mais, hilas 1 ce sent de» Heurs blanches.

On pense bien que celte épi grain me n’était point signée; mais la favorite cherchait depuis longtemps l’occasion de perdre Mmircpas: il faisait des ver», ceux-ci dorent être de lui. Cependant l’indignation du roi n’avait point éclaté contre le poêle insolent; un sourire imperceptible, qui voulait dire : a Après tout, il a raison! » s’était mêlé même aux témoignages de colère que ce prince avait montrés. Madame de Pompadour craignit encore d’échouer en demandant le renvoi d’un ministre, en réparation d’une vérité rimée incongrûment. Elle se borna donc à écrire une lettre menaçante au comte, espérant qu’il viendrait, contrit et repentant, s'agenouiller aux pieds de su faveur cl lui demander grâce. Mais Maurcpas était trop lier pour en agir de la sorte; loin, bien loin de là, il s'amusa île l’écrit de la marquise, qui lui parvint pétulant un joyeux souper qu’il damnât à scs amis. « Messieurs, dit-il, buvons à la santé d'un nouveau ministre » de la marine; nie voilà près d’être disgracié : lu Pom paita ur me » menace... Voyez, messieurs, continua-t-il avec un sérieux comi-* que, voyez combien le château de Versailles est devenu tripot ; il * n’y zi pas jusqu’aux filles de joie qui n’y prennent un ion. » Ces mois furent répétés à la marquise, qui courut, tout en Jarme?, demander au roi la permission de se retirer d’une cour où l’on pouvait finsulter ■insi fmpunéwnL

Impunément produisit plus d’effet sur le roi que tous les sujets de Plainte de sa maîtresse : col adverbe retentit avec violence sur Por-iï'^l de Sa Majesté, ut la disgrâce du comte fui décidée. Il valait wwix, en effet, disgracier un homme d'Etat.utile, ¡ms trop savoir comment le remplacer, que délaisser impunie rémission d'un quatrain contre une courtisane. Celle impérieuse nécessité satisfaite, il fallut bleu songer pourtant au successeur de Maurepas. Ce seigneur gcriut la mártir depuis trente ans, il était diii elle qu’il n'eût pas dsue l'administration de ce département une expérience consommée. Mais son remplacement devenait tellement utile, comme on l’a vu,

que fe roi ne pouvait «"arrêtera relia cansídér.itten : Maiirc|ias fut remplacé par M. de Rouillé, et dut quitter snr-Jo*ebamp Ił cour.

Le lendemain, la gem pupil tonnante de FŒil-de-brtuf avait déjà trouvé une malice sur ce rem pl ne ornent, et Comment voulez - vous » que ht marine aille bien, quand, pour La conduire, on fuit choix ■ d’un rculttr?*

Après le renvoi dc M. de Maure pas, le marquis de Sglivré eh causait hautement au lever : « H faisait bien, parbleu, disait ce gentil» homme « de porter partout son bonnet de nuit pendant sa foreur; ■ un enurtiaan ne «ail jaunis où il couchera, et encore moins un uj* nistre. i Le roi ne trouva point celte saillie de son goÛl. - Quand ■ vous proposez-vous de partir pour vos terres, monsieur le marquis? > demanda Sa Majesté d'uu ion révère au mauvais plaisant. — ¡Jc-■ main, sire. u répliqua-t-il fièrement. II a tenu parole, cl voilà deux exilés pour un.

Tandis que nnidauac de Pcmpadonr triomphe du crédit d’un mi-Bistre, tes querelles de religion, pim déplorable# en rote que crli^ de cour, excitent dc huuwhu fe» passion h : plusieurs refus dc ^crcmonti ont été 1,1 ru rincés, récemment an parlement pardos fli mili CS parisien-pos. Les prêtres ïpMtotiquei s’obstinent à refuser et confession, ftt communion, et viatique aux appelants dt h bulle LiH^iBiluj. Veite h-s rebes rouges et les soutanes encore aux prises: la justice et LE-gtise combattant Lune contre l’autre ; il est difficile de prévoir te terme d'une telle lutte.

Heureusement nous avons des nouveautés dramatique# pour faire diversion à ce* insipides discussions thêclcgico-légalcs. Pari uni d'abord de CflliÛnfl , tragédie de OJbillon, nui date déjà de quinze ou seize mcii# ï c'est nue vieilli! nouveauté. L'autcurn travaillé vingt-cinq ans h celte cemposition : chaque année il en lisait un fragment à VAcmiétaic française, et plus d’une fois peut-être leí membres de ce corps illustre dirent eu secret: Qttûusÿiw tantiemabutert pnt&nfïd nftïtrd, Catilina/Enfin cette «livre lampcaient élaborée a piruMus la puisante protection de madame de Ponipadaiir, «ni a fait la dépense de tous les costumes. I/obligCantc favorite de Louis XX avilit envoyé avant la représentation aux deux consuls et fin sénat romain des toges de toile d argent bordées avec des bandés de satin pourpre; plus, des tJÉSieS de toile dur bordées de la mèmè manière. Le tout était fort agréablement festonné et enrichi de diamants faux, Un peintre tforéntiiu qui assistait près de moi à la premié ri: représentation dc ùli/iM, pâlit de colère à la vue de cct accoutrement ï " Quitte mascarade, bon tMcul s’écria-t-il en sc levant; je n’en veux * pas Vofir da^ ^LliCai^. ■■ lit Pürlislc cnm i encore. I avili 1m l; cnr> nrtoQbrtattl ces cortuntsde tell masóte, jj y ., dos *cciic,s admirables dus 11 iridie de M. Crébilion, tes irok premiera acte* saut même généra tentent beaux, Lcniniaimrs formés à l'école de Hacino repro-cLent toujours u son énergique successeur la sombre rlisposüton da ses üiivr.igcs, cl surtout l'horreur de scs catastrophes. « Corneille, s leur repond-il, a brillé dans Je grand, Racine dans le tendre; je » n’avais que l’horrible à choisir. » il y a trop de modestie dans celte réponse ; l'auteur de Afiadamtafe eût p» dire à scs critiques : « Mies » dcm grands devanciers ont bien compris la majesté de la tragédie, * mai* je crois en avoir retrouvé le ceractère* C’est en offrant des w e rem pics terribles, pimdt qui tissus de grandeur ou de tendresse, a qu'il la Ut frapper no th^tre i la terreare; ta pitié ne naissent que • de dédi irai îles vicí^itudi!^.... Et puL l'auiiqui fo mm h u légmí da » sane;, toujours du sang; pourquoi lorsque noms friMma revivre sp* » héros effacer de leur vie celte empreinte d’effrayante vérité, de b vérité sauvage, qui convie ni à ces temps reculés, pour y viIihL:-■ tuer un déluge de maximes pompeuses, recherchées, spi ri Lue tirs u mémo, qui, en sàirlant du théâtre, ne laissent dans re&prit du a .spectateur que ta souvenir de sentiments cadencé habilement dana v le» douze syllabes d’un aLcxandrin , satta que j’fime ait rien h se rap» peler, parce qu’elle n’a eu ri&à saisir 3 »

Voilà ce i|Lie Gré Ldi En h aurait pu répondre .im censeurs de üoii grnre; car il est Lien évident aujourd’hui pour 1^ juges cmnjrfiauj de Ja tragédfc que ce poule , à part tes inégalités qiichpuiïih clinquante» de son style , a été plus près que personne de son véritable caractère, bisoiis-li! hardiment : si Crébillûn eût paru te premier dans la carrière , ni Corneille par la sublime disposition de scs su-juts et la mile ćIckpichcc de scs person migra, pi Hacine par srsin-i ligues habilement conduites et sa poésie séduisante* ni Vol eu ire par scs thèses philosophiques et ses vers sonores n’eussent affaibli Lim-pressfou préexistante d’d frite ci Tueste, de Jl Warnice, d'£iecfre et Je Catitina. Cm puissantes compositions seraient resides le type de la tragédie moderne, et, certes, les savants n’auraicut pas réclamé.

Lotu* XV fut si Content dc f otiińm qu'il ordonna nu directeur de l'imprimerie royale d'imprimer sms frais les œuvres de Crê-bifons qui put ainsi cd vendre Té HH on entièrement à son profit- Un incident faillit bd faire perdre cutiere ment aussi notice ulem çnt le bénéfice de tulle opération , mais encore les droits qu'il percevait des comédiens pour sa nouvelle tragédie. Le Permisse 11’01 i^s le Pactole ; ¡I va toïigtempt qu’on L'a dit pour la première fois , cl ce mot u’a point cessé 4'être une vérité. L'uuic^t tt’dinée a beaucoup ils

créanciers; or ils avaient trouvé commode de faire arrêt sur le produit tragique 'le* pr-sses royales, tandis qu'un huissier à verge assignait à compartir consuls, sénat el conjurés pour s’entendre condamner à payer le* dettes du sieur Crébillon. Mais le conseil d’Etat ayant évoque la cause décida par un arrêt que « les productions de » l’esprit ne pouvaient être comprises parmi les effet* saisissables. » Les créanciers en furent pour les frais du procès et le Coût du papier marqué que la chicane avait noirci en kur faveur. On peut impunément se faire insolvable quand on a le bonheur de plaire aux grands de la terre.

La Sémiramis dc M. Voltaire, jouée pour la première fois à peu près dans le même temps que le Catrina, n’eut point de succès lors de son apparition ou plutôt de sa réapparition, car chacun sait que celte pièce n'est qu’une refonte île la tragédie d'Eriphile représentée en 1732.

Le public a vu avec déplaisir que l’auteur, trop confiant en son ?énic, ait traité ntt sujet dans lequel Dcsfonlaiues échoua en 1C.87, ülbrrt en KDC, madame Gômez en Pli», et Crébillon en 1717.

Voici Fépigramme que Pirón lit à cette occasion :

N'en doutez point, oui, si le premier homme Eût «‘u le tic >le ce faiseur do ver», Il eût fait pis que de inordre S la pomme; Et c eût été t)ten un autre lr .ver» : Du grand auteur de la nature humaine Il «tût voulu refaire l'univers.

Et le refaire en moins d uno semaine.

Ces vers sont injustes : si le plan de Sémiramis manque de régularité, comme presque toutes les compositions théâtrales de Voltaire, il en est peu qui renferment plus de beautés poétiques, et dans aucune elles ne voilent mieux la marche vicieuse de l’ouvrage et l'invraisemblance des caractères. Par malheur le grand écrivain ne veut passe restreindre à la somme de talent qui lui échut en partage : il vise toujours aux inspirations tragiques, qu’il croit avoir rencontrées lorsqu’il a produit de ces situations forcées, de ces scènes à effet dont ses pièces sont remplies. Ces détails gigantesques abondent dans Sémiramis : rêve, miracle, tonnerre, fantôme, tombeau, magic de décorations, tout est là ; et c'est ce mélange d’éléments divers que Pirón appelle un salmis. L’ombre de Minus, il faut l’avouer, est un peu trop comique; l’orage, éclatant deux fois, provoque aussi des critiques amères; cela sent, dit-on, les tréteaux de la foire encore plus que la colophane brûlée. Il faut qu’à propos de ce double tonnerre je place ici une petite anecdote qui a longtemps désopilé la rate des amateurs admis à la dernière répétition générale de Sémiramis. .Mademoiselle Duménil, chargée du principal rôle, avait eu son coup de foudre au troisième acte ; lorsqu’au cinquième le gagiste ayant le département du carreau vengeur ne sachant pas s'il devait donner à la princesse Azéma un coup sec et brusque ou prolonger le bruit, cria du haut des deux à mademoiselle Clairon : « Le voulez-vous long, mademoiselle? — x Comme celui de mademoiselle Duménil,» répondit l’actrice.

Voici quelque chose de plus sérieux ; mais qu’il est affligeant d’avoir une semblable petitesse à reprendre dans un homme illustre! On sait que Voltaire n'est point aimé à la cour; il est bien facile de l’y desservir, surtout depuis qu'il s’en est fait éloigner à cause du malencontreux madrigal adressé à madame de Pnmpadour. Les comédiens italiens avaient donc fait agréer sans peine au roi une parodie de Sémiramis, qui devait être jouée sur le théâtre de Fontainebleau. Voltaire, le susceptible, l'irritable Voltaire, informé de cette circonstance, faillit en perdre l’esprit ; s’affranchissant de toute mesure, de toute sagesse, il écrivit à .Marie Leczinska la lettre suivante, qui entachera pour jamais cl la célébrité et le caractère de ce poète :

« Madami ,

» Je me jette aux pieds de Votre Majesté. Vous n’assistez au spec-» tarie que par condescendance pour votre auguste rang ; et c’cst un «sacrifice que votre vertu fait aux bienséances du monde, ¿'implore » cette vertu meme, et je la conjure avec la plus vive douleur «Je ne » pas souffrir que ces spectacles soient déshonorés par une satire «qu’on veut faire contre moi à Fontainebleau, sous vos yeux. La tra-» gédic «ir Sémiramis est fondée d’un bout à l'antre sur la morale la » plus pure, et par là du moins elle peut s’attendre à votre protcc-» tion. Daignez considérer, madame, que je suis domestique du roi, o H par conséquent le vMre. Mes camarades les gentilshommes qrdi-«naircs du roi , don plusieurs sont employés dans les cours éiran-» gères et d'autres dans des places très-honorables, m’o|>ligcront à me «défaire de ma charge si j’essuie devant eux et d«vaut toute la famille «royale un avilissement aussi cruel. Je conjure Votre V.ajeslé. par » la bonté, par la grandeur de son à inc et par sa piété, «le ne pas me » livrer ainsi a mes ennemis ouverts ou cachés, qui, après m'avoir « poursuivi par |es calomnies les plus atroces, valent nie perdre par » une flétrissure publique. Daignez envisager, infime, que ces paro-»dics satiriques ont été défendues à Paris pendant plusieurs années. » Eu ut-il qu’on les renouvelle pour moi seul sous les yeux de Votre » "Majesté? Elle ne souffre pas la médisance dans son cabinet, l'auto-» torisera-l-cllc devant toute la cour? Ao»> madame, votre ç«ur est

» trop juste pour ne pas se laisser toucher par nies prières et pour faire » mourir de douleur et de honte un ancien scivitcur, le premier sur «qui sont tombées vos bonté*. Un mot de votre bouche, madame, à » M. le duc de Fleury, suffira pour empêr'ier un scandale dont les » suites me perdTaicnt. J’espère de voire humanité qu’elle sera tou-»chée, et qu’après après avoir peint la vertu je serai protégé par «elle, u

La reine eut sans doute pitié du poète éperdu : la parodie ne fut point représentée. Mais que de bassesse, que «le servilité à propos d’une critique doit tout autre se serait égayé le premier! On voit avec chagrin une telle abnégation de dignité de la part d’un si beau talent.

Cette année Sémiramis commence à prendre faveur : on s’habitue même à louer cette tragédie sans nuits restrictif*. Comme Voltaire se fait admirer dans plus d’un genre, on craint «le le tuer en lui rappiy lant ses défauts.

Sous l’influence de ce crescendo de succès d’une pièce qui lui causa tant «le chagrin, ce poète fil jouer cette année Nanine ou le Pré jagi vaincu, comédie tirée du roman de Paméla par Richardson. Lachau»-séc traita malheureusement ce sujet en 17 13 : on ne se rappelait de l’ouvrage que ce vers ridicule :

Vous prendrez mon carrosse afin d'aller plus vite;

et ce mot d’un mauvais plaisant à qui l’on demandait comment allait Paméla : Elle pâme, hélas!

Voltaire a mieux arrangé pour la scène le roman anglais : sa pièce est régulière, intéressante, quoique froide; elle est d'ailleurs versifiée comme tout cc que cet auteur versifie, c’est-à-dire admirablement. La réussite a éfe brillante; aussi Voltaire, croyant triompher de Pirón, s’approcha de lui en sortant de ia première représentation et lui demanda avec un sourire malicieux cc qu’il pensait «le sa comédie. « Je pense, répondit l'auteur de la Métromanie, que vous » voudriez bien que Pirón eût fait Nanine. — Pourquoi? on n’y a pas » sifflé. — Ah ! monsieur, peut-on siffler quand on bâille? »

Un homme en place classé parmi ces marionnettes de cour que tout fil fait mouvoir, profondément touché par la morale de Nanitas, rentra l’un de ces jours chez lui avec précipitation pour ordonner a son suisse de ne refuser sa porte à personne, pas même aux gens à sabots. • En vérité, dit l'honnête llelvétien à un valet «le chambre «qui sc trouvait près «le lui, ce discours me surprend si fort de la » nart de monseigneur, que si je n’avais pas aperçu mademoiselle » Délie dans son carrosse je croirais qu’il vient de confesse. »

CHAPITRE XXII.

1)50-19 51.

Conversation de Saint-Germain avec le roi. — La tarho d'un diamant enlevée. — La chambre mystérieuse. — Il n'y a que cinq cents ans que je sers monsieur le comte — Prodigalités du Suint Germain — Le contrôleur général Macha dt n'est pas un sorcier. — Traité «i'ilorronhausen. — Comme»cement «tes icfus do sacrements pour canse do jansenismo. — Extrdtne-onciion par arrêt du parlement — Le- bains de sang humain. — Emeute a Pan». — Justice prívatela. — FonUnelle. — Soirées do ma’ame Geotfnn; debut do M. Snard. — Le château de Bollevne. — La noblesse devient une récompense militaire — L'haoil do tapisserio. — Les maréchaux de Brancas et d'Harcourt meurent A Pana. — Mort de l’illustre Maurice de Saxo. — Encore un mot sur ce grand bomom, — Orf^U, tragédie do Voltaire. — Origine du rontoilngo de» tableaux. — La peinture au milieu du dix-huiliOme siècle. — Mort de d'Agunasoau. — Les louis tombe» et ht» balayeur». — Los poulardes données aux chevaux pour fourrage. — Monuments do galanterie consacrés par le princo do Conti. — La Guirlandt, opéra do Marmontel,

L’année 1750 s’est ouverte par une aventure singulière, dont ia cour n’a pas osé rire tout haut, bien qu’elle soit essentiellement risible, et rien «le plus. Madame première est une princesse pure comme la fleur naissante ; jamais regard de page ou de mousquetaire n’osa jusqu’ici s'égarer sur ce trésor «le pudeur. Cependant, lans la nuit du 2 au 3 janvier, un jeune homme, trompant la surveillance «les gardes, parvient jusqu’à la chambre à coucher «le Son Allasse Royale, s’approche de son lit pendant qu’elle dort profondément, et, l’enlaçant de ses bras audacieux, lui ravit plusieurs baisers. La princesse sc réveille, se débat, ¡elle les hauts cris; scs femmes accourent et l’on trouve Madame tombée dans la ruelle du lit étroitement embrassée par un homme en chemise. L’assaillant, qui va gagner beaucoup de terrain sur lu pureté «le Sun Altesse, n’est pas disposé» lâcher prise malgré les eforts des assistants; enfin on parvient à dégager la fille de Louis XV , on la remet entre scs draps, tandis que les gardes conduisent en prison le jeune aventurier, qui ne répond nas m: mot à tous les reproches qu’on lui adresse el ne semble nullement effrayé des menaces dont on l'accable. Etonné de celte impassibilité, un officier de service approche une lumière «le la figure «lu prisonnier Cl voit, H sa grande surprise, que le séducteur «le J/a-iipmr est endormi. Plusieurs dpines|iqqes du château reconnaissent bientôt cet individu : c’est un officier du gobelet, cl chacun déclare qu'il est somnambule. On lui jette alors un manteau sur les épaules:

il termine son somme sur une banquette dc la salle des 5 irées; ci le roi, consulté ii son leí or. decide qu'il faut su borner * enfermer dé-Borinais ce coureur L’a'entures nuci unir s, ajoutant a ver bonté que nul ne peni être coupable en dormant. Cependant, à h demande de 3fa^ûmc f I® ro¡ onvopi l’ollicrcr du gobelet dans un régiment d’infanterie avec le grade de soui-lieuleuant, Sun A Hesse Royale ne pouvait sans rougir jusqu'aux y'‘Ht renco nlrcr un bouillie qui bien qu’endo 1*1111 9‘diait trouve si rapproché dc ses charmes les plus se-erpta. Encore le* survenants et lit princesse clie-m inc u’avuicnt-ih pas su bien précisément jusqu’à quel point 1* témérité du somnambule avait été poussée.

On a vu paraître celte année à h cour un homme fort extraordinaire nommé le comte de Sa interina in. Ce gentilhomme, qui se ht d'abord remarquer par son esprit et pur la prodigieuse variété des talents qu’il possédait, ne tarda pas à provoquer la plus grande sur-priw unis un autre mpnorl. Un jour la vieille comlnsse de Gergy, dont le mari fut il y a cinquante dus ambassadeur à X enisc, où elle l’a va il suivi, se trouva chez madame de Pnmpaiiciur avec M. de Suint-Grrmabi, Elle regarda longtemps cet étranger avec dos marques de grande surprise, au mine H es se mêlèrent bientôt des signes de frayeur, En tin, ne pouvant plus dominer son émotion, mais plus curieuse, toutefois, qu'effrayée, elle s'approcha du en ni le.

« De grâce, monsieur, lui dit-elle, veuillez me dire si monsieur votre père rita pas résidé à Venise vers l'année 1*00*

— Non, mídame, répondit lu comte sans s'émouvoir, il y a beaucoup plus longtemps que j'ai perdu mon père ; mais je demeurais moi-mème a X cuise à la bu du dernier siècle et au cominriicenirnt de celui-ci, j'rivais l'honneur de vous y faire ma cour, Cl vous aviez la bouté de trouver jolies quelques lurcandles de mu composition que nous chaînions ensemble*

-—Pardon de lu franchise, mais cela n’est pas possible t le comte de SainL-Germain d'alors avait quarante-cinq uns, et vous n'avez certainement que cet Age nu intiment où nous prions.

— Madame, répondit le comte en souriant, je suis fort vieux.

— Mais il faudrait & ce compte que vous eussiez près île cent ans* — Cela n'est pas impossible* » Ici k comte se mil h raconter à madame de Gurgy une foule de détails se rattachant au séjour qu'ils ont fait ensemble dans l'Etat vénitien. Il offrit a celle dame de lui rappeler, si elle doutait encore, des circonstance*, des remarques*,.

« Won, non, interrompit lu vieille iLuilH.^widrinc„ me voila Ldutl convaincue... ..Muís vous ¿les un homme,.* un UiubJe bien usir.usr-dinaire,*.

— Grâce, grâce de qnaltficalionj! s’écria Saint-Germain d'une voix éclatante. . » Et ses mi mbres partirent saisis d’un tremblement cou-vukif. Il sortit sur-le-champ.

Achevons de L'aire connaître ce personnage singulier. Salnt-Ger-mnin est dune taille moyenne, d'une tournure élégante; scs traits Mllt régulier* : il a le ledit brun, les cheveux noirs, la physinnnmfa mobile él spirituelle ; sa démarche offre ce mélange de noblesse et de vivacité qui n'est propre qu’aux hommes supérieurs. Le comte se met assez simplement, mais avec goût* Tout sou luxe consiste d^us Une surprenante quantité de diun.....ta, dont il est toujours rcmvi-rl : il en pone à tous J« s doigta; sa taimare, sa .......  m 10ni grujes.

Un soir il vtm k ta cour avec des Iwncfai de son tors que M. de Contint, grand connaisseur en pierreries, estima deux cent mille livres*

Une chose digne de remarque et même d'élonncumnl, c'est queje Comte parle avec une égale facilité le fmnraia, l'allemand, Tangíais, l'indien, l'espagnol al le portugais, sans que les nul lu 1111 ut puissent reconnaître le moindre accent étranger lorsipril s'exprime dans chacune de ccs langues. Des érudits* des orí eu la lisies oui sondé le sa-Voir de Saint-Germain : les premiers l’ont trouvé plus habile qu'eux dans l’idiome d’Homère el dans celui de X irgile; il .1 parlé le sanscrit, Le chinois* l’arabe avec les derniers de maniere à leur prouver qu’il * résidé en Asie et h leur démontrer qu’on n'iitslruii assez mul dans k* dialecte* de l’Orient aux collèges de Louis le Grand et de Montaigu.                                        * ,    ,

M. de Saint-Germain accompagne de tête sur le clavecin non-seulement les morceaux de chant, mais encore les concerto les pins difficiles exécuté* pur d’autres instrumenta. J'ai vu Rameau profondément surpris du jeu parfait de cri amauur el surloul de ses préludes uvanta- Le comte peint à l’huile fort agréablement 1 muta ce qui rend Le a tableaux remarquables* c'est nue espèce de couleur* dont il a trouve fa secret et qui prêtent h la peinture un éclat extraordinaire. Dans 1^ sujets historiques qu’il reproduit, Saint-Germain ne manque jamais dfaruer les ajustements de femmes de saphirs* d'érneraudes, de rubin, auxquels scs couleurs donnent absolument, fécial et les rc-gels des pierres naturel les, Vanlou, qui ne peut se lasser d’admirer Parlibcedc ces surprenante* couleurs, en a souvent demandé le secret au comte ; ¡i ..t , point VgU|u fe révéler.

Sans chercher k sc rendre compte de l'universalité de corma hiñera d’un personne qui, au moment où ¡'écris, fait épuiser eu conjectures et la vil le J1! la ciup, gu peut, je crois, faire rapporter ó la physique et à la chimie, qu’il possède a fond, une partie de sus prestiges*

Il est au jimios évident que ccs sciences lui ont procuré une sant' robuste, une vie qui excédera ou qui peut-être a déjà excédé les bûmes de Pcxistance commune, ci le moyen, plus dimeile a comprendre, d'arrêter sur la créature humaine les ravages du temps. Entre autres aveux sur les facultés su rpmia ritas du comte dę Sainl-Gcrmnin faits à la favorite par madame de G ergy depuis sa premierę enIrevue avec bit, clic a dit que durant leur séjour à Venise elle avait reçu de lui un élixir qui, pendant un quart du sítete, uvail cnn» servi pand In moindre altération les charmes qu'elle possédait a rüge de vingt-cinq ans ; de vieux acigneurs, interrogés ¡>ar madame de Pnm p. 1 dnur sur cctta étrange circonstance, nul affirmé qu elle était dg toute exactitude; que même la jeunesse ^talinuuaire de la comtesse avait été longtemps pour fa ville cl h cour un sujet déloiineiucnt. Voici d'ailleurs un fait qui vienta l'appui de l'asserlinn de malfamé deGergy, soutenue par les vieillards dont je viens de cilcr le rapport*

Un soir, M. tic Saint-Germain avait accompagné dans un cercle plusieurs airs italiens cbuniés par la jeune comtesse dc Lancy1 âgée de dix an**

rr Dans cinq h six ans, lui dit-il quand elle eut cc*sé de chanter, vous aurez une fort belle voix, vous la conserverez fauglernps; maïs, pour que la séduction fùl complète, il faudrait conserver aussi la beauté éclatante qui sera voire beureui partage à seize ou dix-sep* ans.

— Monsieur le comte, répondit fa petite comtesse en promenant ses jolis doigta sur le clavecin, ceta n'eut olí pouvoir de per.sonne»

— Oh! que si* reprit le comte sutm afTcciaiion,.. Uites-moi seulement si vous seriez bien aised’élre filée à cet âge.

— Vraiment j’eu serais charmée*.*

— Eh Lieut je vous le prometí. » Et Sainl-Germain parla d’autre chose.

La mère de fa comtesse, enhardie pat l’effhbUité de l’homme à la mode, osa lui demander s’il était vrai que l'A lie magne fût sa pairie* *1 Madame, madame, rèpopdii-i1 en puuiWd un profond soupir, il » est des choses que je ou puis dire. GúJiIrnlcz-vottA de savoir qu'à » l’Age de sepl ans j'errnii au fond dus fartu, et que ma lêit était î‘ mise h prix* La veille de ma fête, ma mèrA, que je lie devais plus u revoir, «nacha son portrait !i mou brin; je vais vous le montrer. ■ A ccs mois, Saini-Genmiiii relu vu hh uuinrne, et mon Ira mi effet aux daines une miniature sur émail rèpri" uul.i ut une femmu ad miraldu— meni bulle, uwis vêlue sii^uhÎTumcni, a A quul lempa, deuiandu fa » jeune comirsse, apparüenl dope ce mlmne? “ Le cumie rabattit sa manche sans répondre ci changea du nouveau In conversation-

On |Mssr duiqiic jour d’une surpriło « mit! autre il uns la société du couile de Saint-Germain. Il y □ quelque temps, il apporta ches mailu me de Pompadour une búiibouniíTL: qui in GhíuiImiíimi générale, Celle boite était d'écaille nuire fort belle; lu dussiia éiaii m ué d'une agate beaucoup moins grande que le couvercle, Le comte p, ^ lit iTuirquiso du pnsur celte biuihouuiûre devant le fau; uu instant après il |ul dit de fa reprendre* <¿md fut Léiouuumiuil de tous les assistants! l'agate avait disparu, el l’on voyait à sa pfauc une jolie bergère au milieu de ae« inmilons, Eu faisant de nouveau chauffer fa boîte, la miniature disparut et Túgale revint.

Cependant Louis AV, qui n'avait pas encore entretenu M* Saint* Germai ri eu particulier* pria le nu ns dernier un Lavo rile de le faire trouver chez die avec CCI hoinnic, qu’il appelait un habile charlatan, te comte fut cxacl au rendez-vous que Sa Majesté lui avaii fait indfa qilCr.ll tétait muni ce jour-là d’une tabatière inagnihqtte* H portait ses riches boucles de souliers et affectait un peu de montrer des boutons de manches en rubis d'uiif grosseur prodigieuse.

« Esl-il vrai, lui dii Louis XV après Lin salut übligcant, que VOUS vous disiez âgé de plusieurs aiêdesr

— Sire, je çTamusp quelque fais, non pas à faire croire, mais à laisser croire qut £ai vécu dans les plus anciens temps,

—- Mais la vérité, monsieur le comte?

•— La vérité, sire, peni être incomprélieitaible,,,

— Il parali au munis dé mon Iré, d’après le rapport de pîn^ïritH personnes qui vous ont cumm sous le règne de mon bisajeufaquO vous devez avilir plus de cení aqs.

■—Ce serait, rn tout cas, une longévité pen surprunante; j’ai vu dans le nord de l’Europe des I1O111 mes de cenl xoixanlc ans r| plus.

— Je suis qu’il eu a existé, ma ¡s c1 est voire uir de jeunesse qui reu-verac t nu tus les spéculations de* savants*

— Par le temps qui court, sire, on donne à bon marché te titre de docteur; je J'ai pi 11^ d’une fuis, prouvé à ces messieuf*.

— Puisque vous vivez depuis tant d'années, reprit Louis XVil’im ton malicieux, donnez-moi donc des nouvelle* de fa cour de François l,rt c'était un roi dont j’ai toujours ulié ri fa mémoire.

— Aussi était-il très-aimable, répondit le coçnle un prenant au sérieux fa dum lililí! de Sa Majesté. Puis il s/ï mil à dépeindre, en U» tisie, en homme d'esprit, le roi chevalier an physique ut au inora1*

*—Je crois eu vérité le voir, s'écria Louis W eiu lnnité.

— S’il eût été moins ardent, poursuivit Sainl-Gemiaiu, je J,H au-

1 Dotcquo célèbre depuis sous le tora do coiûtosse d* o«dl*>

rai* donné un bon consul, propre à le garantir tic tous ses malheurs; mais il ne l'ai irait pas suivi. François l1^ ¿tait entraîné par cette fata Lité qui domine les princes, j’entends ceux assez malheureux pour fermer l'oreille de leur esprit aux meilleure «vis, surtout dans les moments critiques,

— La cour de Francia était-elle hriUmitc? demanda madame de Pompai do tir, qui craignit que le comte n’allât trop loin.

-—Très-brillante, reprit le comte, qui saisit l’intention de la marquise, mais celle de scs petite-fils la surpassait de beaucoup : du temps de Marie Stuart et de Marguerite de Valois la cour ¿(ait un P«P. d’enchantemente où les plaisirs, l'esprit cl la galanterie se jouaient sous mille formes charmantes; ces deux reines étaient savantes; elles faisaient des vers; c’était un plaisir de les entendre.

— En vérité, monsieur, dit Je roi en riant aux éclats, on croirait que vous avez vu tout cela*

— Sire, j'ai beaucoup de mémoire, mais j’ai aussi mes notes au-iUeniitjucB but ccs temps reculés» *

A tes mots, Saint-Germain tira de s* poche un livret relié d’une manière gothique* il l’ouvrit, et montra** roi quelques lignes éc ri les de la propre main de Michel Montaigne en 1580. Les voici telles qu'elles ont été transcrites après avoir été reconnues iuù«mique-ment originales :

H n'isi homme de Wen gui «Mite d l escamen dis fací toutes ws actions et pmsèet, qut ne soit pwidaête tía /où en te cíe; voire tel çu'ii ferait dommage tí irèî-ïnjuste de punir*

Le roi, ainsi que M*de Gontaul, súdame de Brancas et l'abbé de Bernia, qui assistaient i cet entretien, ne savaient plus que penser du comte de Saint-Germain ; mai* » convmaüon plut tant à Sa Ma-jesté, que depuis elle l’appela souvent à la cour, et resta même enfermée plusieurs fois avec lui dans «m cabinet. Louis W consultait un matin ce personnage mystérieux, dont il avait reconnu l'expérience et Le jugement, tur un seigneur que l'on chercha il à desservir dans son esprit.

« Sire, répondit le comte avec chaleur, dé fiez-vous des rapporta qui vous sont faite sur ce gentilhomme ¡ pour hien apprécier les hommes,il ne faut être ni confesseur, ni courtisan, ni ministre, ni lieutenant de police.

— Et roi ?

— Je n'osais m’expliquer à cet égard; mm, puisque Votre Majesté m'interpelle, je crois lui obéir en parlant. Vous vous rappelez, sire r le brouillard qu’il faisait il y a quelques jours , on ne voyait pas à quatre pas; eh bien! les rois (je parle en général) sont environnée de brouillards encore plus épais que font naître autour d'eux les intrigante, les prêtres et les ministre* infidèles : tous s'accordent, en un mot, pour faire voir aux têtes cou rouit Cl 1m objets «oui un it-ytet différent du véritable*

— Ah! j'y pense, dit LouisXV en changeant tout h coup il'entretien, on m'a dit, comte, que vous aviez trouvé le secret de Caire disparaître les taches des diamants.

— Cela m’est arrivé quelquefois, rire*

— En ce Cas, vous êtes homme h me faire gagner quatre mille francs sur celui-ci; et le roi montra à Saint-Germain un brillant de médiocre grosseur qu'il venait de tirer d'un secrétaire.

■—Cette tache est forte, dit le comte après avoir beaucoup examiné le diamant, mais il n’est pas impossible de L'enlever* Je rapporterai cette pierre à Votre Majesté dans quinze jours.

— Je le répète, vous me ferez gagner quatre mille livres; car mon joaillier, en estimant ce diamant six mille livres, m’a dit que sans la tache il en vaudrait dix. a

Au jour dit, M. de Goûtant et le joaillier de la couronne étaient dans le cabinet du roi, quand M. de Saint-Germain y vint. H tira le diamant de sa poche, ôta nue toile d’amiante qui l’enveloppait, et celle pierre fui produite aux yeux tics assistants ébahis pure comme une goutte de rosée. Le poids du brillant, pesé au moment de sa remise au comte, se trouva exactement le même après l’opération, et le bijou lier déclara h Sa Majesté qu'il était prêt 11 donner les dix mille livres de l'estimation. Cet honnête marchand ajouta qu’il fallait que M. de Saint-Gernuin fût sorcier, qualification à laquelle ce dernier ne répondit que fiat un sourire. « Vraiment, monsieur le comte, pour-» suivit Je commerçant, voua devez être riche ii millions, surtout si ii voua avez le secret de faire de gros diamants avec de petite* » L'adepte ne dit ni oui ni non; mais il assura irès-pnsit^ement qu’il savait faire grossir les perles el leur donner la plus belle eau.

Toujours est-il qu'on ne peut en aucune manière expliquer l’opulence que montre ect individu : il n’a point de propriétés, on ne lui connaît ni rentes, ni banquiers, ni revenus d’aucune nature, il ne touche jamais ni cartes ni dés; et cependant il a un grand état de maison, plusieurs domestiques, des chevaux, de* voilure*, une immense quantité de pierreries de toutes couleur***. On s'y perd*.

Du reste, il se passe des choses étranges dans la maison de Saint-Germain, qui commence à devenir pour le public presque aussi cf-frayaut que curieux. Les esprits forts qui le fréquentent lui ont vu filtre de* chose* excédant toutes ks facultés humaines ; il évoque, dit-on, le* ombres ii ta demande des personne* assez hardies pour désirer ccs terribles appa ri lions, qui sont toujours reconnue*. Quelquefois il fait répondre il certaines queutions sur L'avenir par des voix souterraine* qu'au entend très-distinctement, pourvu qu’on applique l’oreille au parquet d’une chambre mystérieuse, où l’on n’entre que pour recevoir CCS oracles. Plusieurs de ce* prédiction* se sont déjà réalisées, a^ure-t-on, et ta correspondance de Saint-Germain avec l’autre inonde «t une vérité démontrée pour beaucoup de ££05.

Dan* l'Abandon de ta table, qué le comte aime passablement, il convient avec scs amis qu'il cal âgé do deux mille ans, et, suivant lui, ce n’est encore là qu’un □-compte de vie. 11 lui arrive même de lancer de temps en temps de ces étranges assertions dan* de* sociétés moins intime* ; l'un de ces jours, dînant cher le duc de Richelieu, le sorcier* la mode interpella son domestique, qui le servait à table, sur un fait remontant à une époque très-eloignée. * Je n'en ai pas con-» naissance, répondit le valet; M. le comte oublie qu’il n’y a que cinq » cent* ans que j’ai l’honneur de le servir, b

Saint-Germain, dans une visite qu'il fit ¡1 y a quelques jours h madame de Pompadour, retenue sur sa chaise longue par une indisposition, lui montra pour ta récréer une boîte remplie de topazes, d'émeraudes et de rubis. 11 y en avait pour une somme considerable. Madame du Haussât, présente à ce riche inventaire, faisait de* signe* derrière le comte à la favorite pour lui faire comprendre que tout cria était faux.

« Il est vrai, dit négligemment Saini-Germain, qu'on a vu quelquefois de plus belles pierres; mais celles-ci ont leur prix.

— Cet homme a donc des yeux au dos! murmura madame du Haussée, qui crut avoir été comprise dans si pantomime.

— Cette bagatelle peut servir d’échantillon, reprit le comte en jetant avec dédain sur la table une petite Croix de pierre* verte* et blanche*.

— Ehl ulitis ceta n’a*l point à dédaigner! dit la dame de compagnie, qui plaçait le bijou sur «* g°HJc pour l'essayer.

— Acceptez.-le donc, madame.

— Vraiment, monsieur le contée, je m’en garderai bien, répondit madame du Hausser

— Pourquoi donc? c’est une misère.

— Acceptez, ma chère, dit La marquise, puisque M. le comte le veut. »

Madame du Hausse! *e résigna à prendre la croix, qui le lendemain fut estimée cent Louis*

L'enchanteur dont je viens de raconter longuement les prouesses devrait bien, par un coup de bague ne, remplir lys coffres de l’Etal* qui se trouvent ditu* un état habituel de viduité; M. Machault u est pas sorcier, lui* cl c’est bien vainement qu'il se donne tou* le* mouvements possibles pour rétablir les finances, Cependant Je* fxigencû» publique* sont impérieuse*: d'une part, M, Rouillé demande à grand* cri* de l'argent pour former une marine, car la France ou ntoin eut oà

j’icris n’a pas beaucoup phts ^e vaisseaux qu’elle n’en avait sous le roi Jean; d’un autre côté, les payeurs de rentes pourchassent de toutes parts le contrôleur général afin d’être rembour^des avances qu’ils ont faites pendant la dernière guerre. « En vérité, sire, disait ce » ministre dans l’un des derniers conseils, je ne sais comment m’y » prendre pour faire honneur à vos engagements : tout le monde me j» demande, et personne ne veut me faire crédit. »

Il n’y a que les subsides étrangers qui aident convenablement les Etats; ils ne coûtent rien aux nations, et conséquemment ne les font point crier. Il y a bien quelque légère humiliation pour les rois à se mettre ainsi à la solde de leurs voisins, et la politique adoptée à prix d’argent n’est pas essentiellement honorable; mais un peu de honte est bientôt passée, et l’avantage reste. C’est sans doute d’après ce solde raisonnement que vient d’être conclu, à Herrenhausen, dans

Voilà l'épée du roi et son fourreau.

l’électorat de Hanovre, un traité de subsides entre le roi d Angleterre, les États Généraux et l’électeur de Bavière. Ce dernier s en-gapc par cette convention, à entretenir un corps de six mille hom-met prêt à marcher au premier ordre de la Grande-Bretagne et de la Hollande, moyennant une subvention annuelle de quarante mille livre sterling, payable, les deux tiers par l’Angleterre, l'autre tiers par l’État hollandais. Toutefois ce corps ne pourra servir ni contre l’empereur ni contre l'Empire; d’où l’on peut conclure, sans travail d’esprit, qu’il ne sera employé que contre la Prusse ou la France. Or il est bon de considérer que l'électeur signataire de ce traité est le fils de ce Charles-Albert pour qui la France s’est épuisée d’or et de sang, lorsqu’il s’agissait de le faire empereur : c’est ainsi que les princes de la terre entendent la reconnaissance; telles sont les enseignes auxquelles nous devons reconnaître leur justice.

11 était réservé à l’année 1750 de voir naître un scandale non moins affligeant, non moins ridicule que celui des convulsions. On sait que le cardinal de Fleury souffrit les jésuites parce qu’il les craignait, et que l’archevêque Vinlimillc les favorisa parce qu’il les aimait. Après ce dernier prélat, advint au siège de Paris un sieur de Belle-fond, qui, plus ardent que son prédécesseur, sc déclara le partisan fanatique des doctrines jésuitiques. Les enfants d’Ignace ne perdirent pas un instant . tout ce qui leur déplaisait fut peint comme janséniste; les lettres de cachet furent expédiées par rames; les prisons allaient s’ouvrir; les jésuites souriaient déjà aux tourments de leurs victimes, lorsque la mort frappa Bellefond, et suspendit un moment les rigueurs qu’il ava¡t préparées. Mais elles ne tardèrent pas de reprendre leur cours : Christophe de Beaumont, homme de mœurs austères, prêtre ignorant, opiniâtre, et molinistc outré, fut appelé à l’archevêché de Paris. Le plan des jésuites reçut alors sa pleine et entière exécution. Il fut prescrit de n’accorder la communion ou le viatique qu’aux personne» munies de billets de confession, lesquels

durent attester que le porteur s’était confessé à un prêtre partisan de la bulle, les sacrements administrés par les jésuites étant reconnus les seuls efficaces. Beaumont maintint avec sévérité cette règle aussi tyrannique qu’absurde, et les curés n’administrèrent aucun des secours spirituels à ceux qui n’exhibèrent point le billet exigé.

Les choses en étaient à ce point lorsque M. Collin conseiller au Châtelet, étant assez dangereusement malade, appela (20 mars 1750) pour l’administrer M. Boueltin, curé de Saint-Etienne-du-Mont, qui refusa son ministère à défaut de présentation d’un billet de confession. Le parlement, informé de cette affaire, embrassa chaudement la cause du chancelier Coffin : il appela devant lui le curé; mais celui-ci refusa de comparaître, ne devant compte, répondit-il, de l’exercice de son ministère qu’à Dieu et au prélat son supérieur. D’après ce système d’indépendance civile, le clergé pourrait à son gré porter le trouble et le désordre dans la société sans qu'aucune juridiction temporelle pût y apporter obstacle. Le parlement ne comprit K s ainsi l’autorité ecclésiastique; il décréta de prise de corps le prêtre metlin, et députa en même temps plusieurs de ses membres à Christophe de Beaumont pour l’engager à faire administrer les malades quand même ils ne seraient pas munis d’une attestation jésuitique. L’archevêque persista, la magistrature insista, et dès lors une lutte violente s’engagea entre les prétendus exécuteurs des volontés célestes et les défenseurs légitimes des lois humaines. Le roi ne donnait pas précisément raison aux jésuites; mais il ne les désapprouvait pas avec assez de persévérance, se bornant à répéter quelquefois à son lever que a la cour devrait bientôt se donner plus de » mouvement pour des billets de confession qu’elle n’en avait jamais » eu pour l’affaire la plus importante de l’Europe. » Quand le parlement gagnait du terrain sur scs adversaires il fallait forcer à main armée les prêtres molinistes à secourir spirituellement les malades du parti opposé, et ce n’était que our l’autorité des baïonnettes que

Le duc de Richelieu et madame do la Popolioiè.-e.

les croyants moribonds pouvaient conquérir leur salut. Un curé de Paris, ainsi contraint, disait dernièrement au lit de mort de son paroissien : Je vous communie par ordre du parlement ; un autre, portant le scandale plus loin encore, osait «lire à un mourant : C'est en conséquence d’un arrêt de la grand'chambre que je vous apporte le bon Die#;-Agenouillez-vous donc devant de tels ministres du Seigneur!

Ces dissensions religieuses, qu’un pouvoir trop indécis ou trop mou n’a pas su arrêter, ont aigri l’esprit public ; un rien l’excite et le porte à la révolte. On vit à Paris dans le courant de mai un mouvement populaire dont cette irritation inquiète fut la première cause. Au moment où la police, conformément à un usage salutaire, faisait enlever sur le pavé de Paris une foule de mauvais sujets sans profession et dangereux, un exempt avide arrêta l’enfant d’une femme du peuple, dans l’espérance de rançonner sa mère. Cette femme, informée de cet acte arbitraire, poussa des cri# aflreux, et sa

douleur bruyante amento tour son quartier. Bientôt d'autres mères, rlfliil In pulió avait jvuc plus de raison ramassé les li|sb déjà COupa-lihs dhesrrrN|in'rirs, se itiiginrent à celles qui faisaient entendre de si lam^nfahtes réclama lions. Ce groupe criard parcourut le faubourg Saint-Antiune, $e grossissant ii chaque pas de lotîtes les connûmes dvsïFuvrées qu’il rencontrait. Le délit de l'cwiupl sfoceroissa il en proportion des masse* qui le pro cl u i un ¡cm : cc t/èiaknt plus trois Ou quatre petite vauriens enlevés dans la rue, mais des milliers d'enfants arrachés du domicile «le leurs p i rente. El puis il ne ?iigi»-Sait fuis d'une simple mesure dc surm' prise in lùtrtiii Cliir nt : un malade illustre devait, por ordre des médecins, prendre chaque matin UH biiin de sang humain. cl l’on frisait saisir fl égorger des enfants pour satisfaire » celle prescription., atirndu qu'il fa Paît ilu sang de fa plus grande pureté, Ou conçoit avec quelle ardeur une pnpuface déjà mal disposée dut Recueillir cette nóte ridicule ct quel degré d'rnergir f]|,- dut imprimer -■ ha rtige. Un faubourg Saitil-A MlmnC IVineulc gagna, de proche en proche, jusqu'au centre de lu capitale, Malheur * qui portait une ligure d'exempt rie police! Les révoltés eu nuisirent un sur le iHMlfevnrd, A l'iiisnuil il fut uLiSiocré, déchiré, divisé en ta ni beaux, que ces misérables se partagèrent et qui couvrirent leurs habit* de sang.

< ^pendant crlic troupe de forcenés, forte de Ironie mille personne h ru moins, ¿'avança vers l'hôtel du lieutenant de police, dont clic brisa le» vitres i» coups de pierres. M, Bvriyer, qui exerce on cr mc-inrnt mh- uhm^r, perd fa tète et s'enfuit par les jardins, mutis qu’un doses gens, plus intrépide, fait ouvrir imite* les portes de la nia ¡son. Ce coup hardi iulimide le* nmlius; ils croient qu’un piège est caché sou» cet air d'abandon, ils nburireut pus. Peiufant que la foule délibère sur la direction ultérieure de scs dé nui relies, les gurdos françaises, les gardes suisses cl deux compagnies de moi aqueta ires ont pris les arme*; ers troupes émirent au |im du rassemblement cl comiennent 1rs séditieux, parmi lesquel* il se trmive plus de irmiiies que d hommes, plus de Iwtlauds que de combattante. Ou se saisit au hasard de quelques-uns des turbulente, le rosie rentre dans le devoir cl sc disperse. Mais, crimine mi voulait faire un exempte, les malheureux qui éijirut tombés ait pouvoir de i. trempe fu retu pendu* sans autre forme de pences : voila ce qu'on appelle de la justice prévôtalc dans le» monarchies absolues Après avoir M usa asi né aveu-glérucnl huii ou dit l’arhims, qui priil-cire ii'éiairul que de» eu-ricin, mi crut devoir donner une manière de sut Lia ci ion mi surplus de fa population ; le fugitif Berryer fut inmuté ¡tar le partemeiil, qui FadmiHit^Li fin tice ment et lui prescrivit d'énc plus circonspect a l'a-venir dans l'exercice de soi fonctions. C’ibail une petite blessure faite à l'amour-propre de cc magistral ; mais, enrome notre fam rm Ittil a desubligaliuri* particulières, dmil/expliquerai bientôt te uuuir, Sr Majesté appliqua llll baume suluuiire »ur celte pluie en nommant M, Berryer cotisriller d'ktiu

On sc réjouissait encore ii la cour de la tin iss mire de la princesse Marie-JWiihirH', dont mídame la Dauphine accuucha le ^ août, quand mi reprit À l'Opéra l’opéni dr rhi'ti- rt Pé'é", reprise a^e/in-sigiiibunm ct dont je ne fais menium que paree qu'eu y vil l-'milt'nelte dans fa nićmi' loge ah toi vaille cl un uni plus lût H avait assisté à la première représen hilton ik cette pièce.

Puisque me volfa sur le ibupilrc de eu he1 esprit, Agé du quatre-vingt-treize nus, je dois parler des soirée» tir imofamc Gi-oilïin, demi il fan encore le charme et surtout fiiisiruciioii. C’est ifans mr cercle que cet hommu célebre travaille à un łrftłf# Je ín ruison liumninc. espèce de cours dont l'abbé Tru bld écrit à lu dérobée de» fragments. C'est au mil dira mada me Geo Or in qu'un jeune homme fort spirituel, nommé Xmjrd,» fait celle armée s«n entrée dans U monde littéraire» Fniitciirlle l'u promptement distingué parmi le H discoili'CU rs q ni lui expliquent leurs opinmite dans l'embouchure de son cornet acoustique, car ce vétéran de nos homme» de lel ire s est sourd à ne P* entendre le canon. filmique très-jeune et tri s-timide, M. Stiard émit paulre jour son «vit sur quelque# points du fruiré dń fa ration Au-wii/i^,- Foutcndlc le gnńla et mifa scs applaudissements à ceux Je tout le Sillon. « Mou .....i. lui dit-il, vous serez hienlût pour cet le » flamme su Mite dc lii métaphysique ce qu'est pour ht iLi mine de Pes-* prii-de-vitt Je bois que cette 1 anime ne brûle pas,,, u Cela peut être fort fa-mi, métaphysiquement pariant ; ruais ces propusllions subii-niées sont h coup sûr ce qui fait que H m un ici le ne sera jumuisqu’un homme d'esprit.

l.e roi u pris possession de son appartement du chAteau de Bdle-vue, qu'il ;■ fali b^ur pour madame de Pompadour. (Jette maison de plaisance, élevér aur un coteau qui domine le village de Sèvres, est dans la plus heureuse gjtUhiinn : une foule île points de vue ut d’as-pecis variés, fa Seine sc repliant sur elle-même dans |r plaine comme H u lu-rpmil aux écnillrn nrgeniées, l'immense ville de Paris nlfra l ii l'horizon mi forêt de clocher», tout justifie le nom de Belle vue donné ji cu lte riante lu,lubiticui. (Je petit palais a été élevé sur les dessins de M. [jtsiłurahcn ; L| est lie ben gM'O quoique simple et sans ordre d’iirchltcciure. Entre (es croisée», qui soin au nombre de neuf h chaqui1 face, un a pincé dçg buste» de marbre. Le» trunlotis servan! de couronne meut aux quatre face# wul remplis pur autant de ba»-

rèücfa dus nu ciscan de Construí. La position de Bcllcvue plaît tant À Louis. XV, que pendant les travaux il venait tons les jours encourager les ouvriers et se faisait quelquefois apporter son dîneruu mi-licu d'eux. Ce prince concha pour la première fois dans ce château te vi novembre; madame île Pompadour, l'héroïne du lieu, J coucha aussi te me trie jour. Mais comme le quatrain attribué au coin te du Mann-pas it qui parfait de Certaines fleur» autres que celles du parterre de Ih'lh'vnc ii'êlail que inrdisuint, te roi et sia favorite passé* rent l.i nuit aux deux extrémités de rédifice,

Cc fut, diEoiit ii Brlh-xue que Louis XV signa, le r* novembre, un des açles íes pin» limuir iMes de son règne : l'édit qui fait de la noblesse une récompense mililaire. Jiisqu'ulors celte disilncimn n'avait été accordée du droit aux servi leur» flétris du nom île oifoirts qu’avec le gnule de maréchal de ramp : ainsi Cheverl luI-mèmc émit dcvimii Je guerrier le plus illustre de Iforméè fninçaisc avant d'élrc ■^iiiilhiHiime, pur entupí usalion de ce que tant d'autres sont gen li 1s-bommes toute leur vie sans pouvoir devenir le main» du monde illustres. Un militaire Je uaiiwiiice iibsmrr. vieilli ¡mus te harnais «an* avoir atteint la dignité, presque inaccessible pour lui, d’ulhcicr général, rentrait couvert de blessure» cl dè lauriers dans la foute roturière, tandis qiiJnn traitent, vil de cnroclèrr, plus vil parles spè-cufaiimis auxquelles il sc livre, acquérait, grAce ou produit du scs nipinos, la noblesse héréditaire au lien de l'infamie qu'il avait nlé-rtirc. La moitié de ce double abus disparaît : l'or du Ananoier cesse <Ovoir plus de verni que lç sana du ip-miur, Iji noblesse trsmtmis-siblr sera déuunnais acquise de drnll a tout officier ayant le grade de capitaine dans tes IrminCs du roi et dont le père et Ihnetd Ibnjrcnit servi dan» fa même qualité. Indépendamment de la justice rendue à de bons serviteurs, eut édit présente un av.mliqp* politique : celui d'an luher tes familles au lieu des homme» au service de l’Etat; il y dans celte mesure de l’adresse cl de l'équité.

Le niî, pendant sou séjour a Iteltwue, rVi4 fait racun ter une anecdote qui l’a beaucoup diverti. Le marquis de Stmvré, mécontent de In cour, plus méccuteiil de Limis XV , s'est Inut a coup l'imgiic de Ver-iaillcs, cm il ne parmi presque plu», Cr seigneur passe une partie du la belle saison à sort château de Luuvn s, puriageiLiil son temps entre la chasse, la lecture ri cerne m han II i copie chagrine u laquelle il est chcIîh. Le fifa du marquis, jeune lunnmc do dil huit a dix-inmf au», poriunt le nom de Lcitvuist Hall retir 11111111' mi garnison à Brest. Il est rare qu'on trouve des Sages pi mu nu# «hu^liriiirmiiiU : Loitvois menait joyeuse vie, faisait dm dille» et detnttnrlHiL de Forgent a ümi père, qui ne lui en envoyai 1 point. Il fallait tlone su corriger 011 st priver : notre étourdi ne ht l’un ni Fnulre j il ■iii»« mieux x^üilrc ^r- ripkip.agrs, neo. bijoux, 8CS effets, juiur continuer de s'amuser ju^qu'?! complet épuisement de rcssniireM, Parvenu à son dernier double fouis ci......ni ii son dernier habit, Louvoh [pn1a l'un et l'autre pour revenir chez son pi re, nù il arriva rouvnrt d'un frac usé et d*us une disette absolue de liminces, l.e jeune dissipateur sc garda bien île dire au marquis qti'à l'exempte du Grec Bia», il vnu.ni sur !iti tout ce qu’il possédait; ce tlêu ù meut tteviûl provoquer une explication or.igiuisr, qu’il importait à l.nnvois de rrmrder autant que possible. iJ.ins i-l1ir situa [foi! perplesr, Sonvr dît un jour a son'fi Is que la compagnie la plus distinguée du vois ri rage devait diner le Sur lendemain au château h J'espère, ajoute le marquis, que vous vomirez * bien quitter ce vilain babil de voyage et en prendre un plus cou-4 venable. — Mon Dieu, rf|unnlii Louvois, je voudrais de tout mon * cipur vous obéir, mon père, Hi.iis je ifai apporté que de vieux ha-lu bits; el si mus teñe?. -■ ce queje i»ci<líhp him vMu, je lierai fured •> de me faire Imbilkr à neuf, Veuilter. doue, je viuk prie, ...........-r

La chambre de Louvois était or liée d'n ne tapisserie h grands pm-MUinngaii, représenla ut le» héros du lasse t c’était une Jib u^lvui df liviTc tout entière sortie de lu navette. Le jeune kminne dé-ai lie un pan de la tenture, le sépare du reste avec un excellent ça 11 if, et envoie chercher le laillcurdu village,

o Brave homme, lui dil-ll quand il fut arrivé, vous voyez l.ii u celte pièce de la pisse rie.

— Oui, I mm s leur le chevalier, et, Dieu merci, 11 y a liiolôt cinquante uns qui' je la entináis.,. H u Votre gruiul-pèfr,.,

— Mon grand-père, interrompît Louvuis, se servait de cela pour garnir une chambre, moi j'en veut tirer un meilleur |1.irli.ł+,. Amia Lille* m'en faire un habillement,

— Un babillemeni avec fa Jérusalem délivrée !**• monsieur le chevalier veut rire.

— Du tout, uinîire André, je parle très-xérien sen mut Je prétend» que vous m"élitblfaüH’î., avec tdG tapissent!, habit, vrsltelcukf^» Je suis fou do granits sujets, mni.

— Si vous Ifordinnie?.,......sieur, je tâcherai de vous obéir, eu me servant d’une aigutlle h matelas*

— Peu m'imp&rle. Mate pour apporter un peu dr rég"tel'ilé ifami Votre ouvrage il faudra diviser rétoiïe avec rélluxmn J VüU* ferez.

pnr exemple, les manches^ l'babh des deux brus d'Armide; la tète de Renaud, couverte de son casque, figurera sur h-dos, et le botta citer du guerrier, c<mr^ J'11 deux morceaux, formera les pans. Pour la rtihui^ vous pourrez ta ¡He r en plein drap dans les cuises d’Aruüde, Quant ii ki veste, *0”* Cn formera le haut avec la gorge xufliiini-neusu tir rriidmincrcsse, cl CCS deux petits visages d'an mur foro h lie meilleur c-vei eu banques,

— Très-bien, monsieur le chevalier ¡ je vais mettre la main à Vœuvre.

— Songez qu'il faut que le tout soit terminé après-demain de brume heure : je ne tiens pas a ht finesse du travail.

— Je vous réponds au moins qu'il sera solide, Car je suis obligé de soutire avec de la ficelle.

^- Va pmir ta ficelle, père André.

Au jour dit, Louvois . n (Tu b lé de son babil de tapisserie en pleine canicule, attend chez lui l'arrivée de la compagnie. Aussitôt qu’il voit les voilures entrer dans la cour, i! descend avec tout fempris-aciueiit que lui permet soit lourd costume, el s'élance sur Je perron pour donner la main aux dames. Nuire fou, malgré l'explosion d’invincible hilarité dont il est l'objet, fait les honneurs a la société du ton le plus sérient. Grave et cérémonieux comme nu introducteur d’ambassadeurs, il avait déjà conduit tonies les dûmes dans le salon, lorsque Sonvré y entra lui-mimc et recula dedrui pas en voyant son fils paré des dépouilles de sa chambre a Coucher.

n Monsieur, s’écria le marquis d’un tou foudroyant, me direz-vous ce que signifie celte mascarade?

— A l'instant, mon père. Vous m'aviez ordonné de mettre un antre babil; ut comme je n’avais à ma disposition que celle étoffe, je m en suis servi pour vous obéir. u

L'expédient était une plaisanterie ingénieuse , Souvréa de ITsprîl, il fit chorus avec les rieurs, el la gardt-nibc dc son fils fut remontée*

L'année qui se termine enleva trois maréchaux de France ; l’année n'en regrettera peut-être qu’un seul. Los mureclialix de Brancas el d'Ilurcourt appartins! ml à ces familles où l'on obtient néeessaire nient le bilon, pourvu qu’on vivo ; ils avaient vécu. Víais l'illustre comte deSaxc, qui descend dans la tombe, éloit l’mfantadopLii de la France. Telle rq |.| famille qui le pleure. Le roi U senti toute l’étendue de celle pcrtr.e Je n’ai plus de général, n-l-il dit tristement en appre-* riant la mort de ce grand bommu de guerre ; il ne me reste que » quelques capitaines. >■

Celle opinion est conforme à celle de Frédéric II. •> J'ai vu le berns » de la France, écrivait-il à Voltaire «pris te voyage de Maurice à » Berlin, eu 1740; fai vu le Tu renne du siècle de Louis XV. .le nie v suis instruit par ses discours dans Tari île la guerre: ce généré userait le professeur de tous les gcuéraiix de l'Europe, a

Le maréchal général, accablé d’infirmités cl de maladies déterminées par deux genres de guerre bien opposés, vivait, h puis la paix de n + 8, dans le château de Chambord, que le roi lui axait donne. A peine parvenu à sa chiquaiifo-quairième année, cc grand homme, dont ta eaiiEtitutioii était très-robuste, eût pu fomlrmrrn guérir; ruais, drossa retraite, il s'occupa plus de charmer scs niant que de les traiter, il ne parvint ainsi qu'a les remire ¡ul-u rabies. Milu Hct- s’était entouré, à Cha inbord , d'arli des, ifo' fP’ii' de pures, de philosophes, dont le commerce cl les talents, en occupant sou r -ni, lui faisaient oublier In douleur physique. Si le vainqueur de Fouir-muy sc fût borné à ce régime, il cil probable qu'il eut vécu plus tangkmps; mais p:ir malheur madame Favart, actrice de In Comédie-Italienne, dirigeait une section des plaisirs du comte de Saxe, qui n'occupait pas que son esprit. Celte dame le tenait constamment entouré d’un sérail, qu'cite avait ¡min de renouveler d'autant plus souvent qu’elle a m bilion mût mutas d'en cire h sultane favorite. Or Maurice m; se souciait tiullrmcul lie posséder dans ce harem des femmes qui pussent le captiver par le charme île Li erinversatiíni ; i,' axait couiunir dedireque l’amour, réduit à ces délicatesses, n'rtait plus quede h ni» herir. Les gala ml tiñes dn marćfbnl diKcemtaitml jusqu'à la hassussi!, disuria plus, jusqu'il la crapule : il ne connaissait d'ii litre plaisir dans la scciélé dus femmes que la débauche. .Scs mai-trosses, ordinairement tirées des m.tisons de prostitution, n’acqué-niient jamais plus de droits à ses préférences qu'en ^iiveuant . enrichir le code gulanl des corps de garde de quelques JpciHujns ohelmes, du qubiquen, termes d'une grossièreté bien significative. Lu vnlttplf la plus délicate de Mau rire consistait à faire cuivrer, je Soir, duis Su chambre, et lorsqu'il était couché, trois ou quatre des peu ■unniitin s qirciHrcic.||U.it à Chambord son humeur libertine : il jouissait déii-cfoitscmen} qu déluge de suies lazzis, do blasphèmes, de qualifications ordurièm ,pli; pivrciS( arradtfit à ces créatures; et quand il pétait assis amusé t|r , t;tlcdégoûtante loquacité il faisait entrer un nombre de laju^ (désigne K d'avance) égal à celui des prosi ¡tuées, qui rece-va ic u l fondre du icvrcr ru ïvt présence ;• ces valuta. Użera ¡-je ajouter qu^ ^^ écrivait que celle aeèpe excitât Jes sen* éteinu du maréchal il admeitaii sL|r p|iDUrr dans son lit une de ces bacchantes, après lui avoir^'V^'^1'mcni défendu d'altérer en rien U* résultats de ta «cène qui venait de *c passer!

Ou a dit avec raison que le comte de Saie avait deux âmes, l'une

pour les conceptions maritales cl 1rs combata, l'autre pour lu vie privée: les ¡¡lot*¡cuses campagnes dm 1744, 1745, i7n¡, 0.7 et 174$ ont démontré combien la première de ces h mes ax ait de magnanimité; je viens de montrer jusqu'à quel degré d'avili.cement pouvait descendre lu seconde. Maurice de Saxe n'étail dune grand qu'à la télé des armées; partout ailleurs scs pensées comme ses goûts clair ni vulgaires, quelquefois ignobles* liés que In vainqueur de Fontenoy avait revêtu sa cuirasse, Sun cœur, naguère livré à de honteux désirs, bondissait de nobles inspirations sous cet acier étincelant; l'Ame de Maurice grandissait soudain ; la flamme du génie ^'allu ma il dons mis yeux; il embrassait à l’iustani les plus vastes combinaisons. Après le combat, l'âme bêmique, l'aptitude des grain les chu ses, le feu sublime, four s'éteignait; il ne restait de l’illustre guerrier que le bruit de ses expfoils.

.Múllame dc Pompadour, désolée de voir dans le premier général du monde un ici mélange de bassesse cl de grandeur, essaya a di* verses reprises de le marier, espérum qu'une épouse aimable lui forait apprécier enfin le sexe, vu de sou bon côté; mais ces tentatives ma-trimûiiioles n'curcut aucun succès, a Non, non, madame, rëpondiiit « le ma récital; comme le monde va de nos jours, il y a peu d’hommes odonl je v un lusse être le père et peu de femmes dont je voulusse u être l'èpoux. »

Le imiTL'i hai de Saxe laisse un ouvrage sur la (aeliquo, auquel il a donné, aveu trop de modestie, le nom de Jhs /forerteí. Ce livre, qui, sous le rapport tics coure plions profondes, des vues hardies el neuves, peut èlre comparé souvent aux Commentaires de César, n’csl defoc-Uicux que par riiicoiTccIiuu du slyle, qui toutefois ne manque ni de chaleur ni de rapidité, Ans généraux feront bien de s'éclairer des rêveries dit comte Mau rice. I .r iiinnuseril de l'aiileurdevait èlre curieux, s’il était non forme, rpiani a l'ortbrigrapbe, à celte phrase d'une de ses le lires : Ils vente me fore de la c« demie, seta mirel corne une bage » a un citas. »

Depuis la mort de ce général, toutes les ambitions militaires, qui ii't’-¡Km ini/ su niíuHrcr pcmljiil sa vie, prétendent à J'iiojumar de posséder sa dépouille: on se la dispute à ta cour comme ou ho disputait les armes d’Achille ni cnltip lies Grecs, cl ccrtaiin-mcnl il - ^ vient point a l’idée dés concurrent que nul n'csl digne de ce >Hdc héritage: p; s même, ilii-iin. le mar^dial de Louend Id.On prétend que l/rénie dc cei ho....... de guerre n'était que le satellite de celui de Maurice, et qu'il ne sera capable d’aucune grande action par lui-m¿Eite. a Loweiukahl, disait l'un de ces jours un critique de l'Œil-de-■ bœuf, ne fera plus rien He bon il in guerre, wn conseil est mort, a Je crois .r<rrr-»n■ ■.n br.itteoup irnp sévi n-; mí1 le mérite de ce que M général danois à fait dé n-marqn bh-d.iii.* les dernières campagnes tenait plus, il Luit en convenir, au talent d'exécmfoin quta c^pm qe direction.

Tons les bruits qu'on s'est plu à répandre sur le préicmhi combat du maréchal de Saxe .tyce le prince de Cou li, dans les Imh dcChant-burü, et à Id chirlé des flambeaux, est purement romanesque ; Maurice n’est point mort d’un coup d'épée, matados suites d'une iievre chronique qui l'a tué dans un de scs redo ubi eme rils. Celle Version est moins curieuse, moins pittoresque que celle smiée <taim fo publie, mais e'eul la véritable. Quelques heu res avant sa mort le héros dînait à Sendo, son méderin : » iJocleur, ta vie u’ot qu'un rêve : le infon u a-été biłu, mais il est court. -

Lr lïl s rial nrel d'Auguste II afAil été élové dans b foi luthérienne, il y est mûri; el c'esl sans doute cl: qui fil dire a la rmiu: : a || i^t j, f.irhcui qu'on ne puisse pas dire un île frm/undis pour un ho....... u qui a fait chauler tant de /> /Jeum, a

Au moment oii l'on regrette d.ms le monde un héros moderne, Bl. de \ ulLairca voulu resanisciier a la serne un héros de l’antiquité et malheureuse ment il n'a l'ait que lui ihniner un ncuivrau trépas. L'Oji’.hïc de cc pi'ëiv, imiić de rCirtfrc tir Crébillon, a été joué sarn siîcrrv II était «hmctk- (le drguisur l’emprunl du sujet; mars ITm-pruuicnr n voulu du moins couvrir son plagiai d’une vundhc.ilion supérieure à Celle de l'original.

Four faire ressortir, au-mui que possible, les Fleura dont il a couvert la fahle la plus noire qu’on ait mise au thrAtnt, Voltaire avait fait i m p rimer sur des billete dc parterre il i s Lr foins gratis avait! 11 première représentai tau les i tu taitas de te vera d* Horace ;

Omni rulif punrtam, fui mtaw’t urk* dHici*

Un plaisant expliqua ainsi C« abréviations :

Cresta, tiafAdifi pitoyable que M, Voiuire denne.

Les billets étaient changés à ta seconde représenta lion , qui n'eut lîeu que huit jours après ta première. L'ouvrage avait élé refondu entièrement, ce qui lit dire à l'abbé Dcsfoiiiaines ; « M. de Voltaire p esl un autirur Lien singulier, il apporte aux comédiens des pièct« u h faire et les compose pendant leurs représentai ions. -

Orisifo, sorti d’un nouveau creuset, t/a p..s en plus rlç sucrés que sntis sa forme primitive i c'cst décidément cc que les fondeurs appellent une pièce de déchet*

Le marquis de Mârigny, devenu surintendant dea ^iiiii’-mh . » maintenu les expositions publiques, comme un moyen henrem d'v-mutaiion; mais, pour rendre plus sensibles les progrès des arlóles lois de ces concours généraux, il a tait décider par le roi qu'ils ii’jhi-mient lieu que tous les deux ans. On a vu avec autant de surprise |>icde plaisir, à l'exposition de la présente année Pii, un vieux tableau transporté sur une nouvelle toile. Celle utile in nu va lien est dm.' à }L Licol, cl la peinture ainsi déplacée sans la melindre altération est d'André de Sorte* L'inventeur, enhardi par ce premier soecès, * tenté une entreprise plus difficile i le Saint Jfrcliel de Raphaël était peint sur bois; cette matière, si périssable , tombait de vétusté sons ce chef-d'œuvre : encore quelques années, et les arts allaient le perdre; M. Picot,avec des précautions vides procédés inouïs, est parvenu à sauver ce trésor : le roi et toute ta cour l’ont admiré sur une toile, oí» il bravera de nouveau les siècles.

Par malheur, celle précieuse découverte est tout ce qu'on peut admirer à l’exposition î l:i peinture, détournée des beaux modèles par te funeste manie de briller, s'abandonne à une coquetterie, à une mollesse que les taux a moteurs quu liii vu t de touche fuie ft spirituelle, mais qui n’est qu'un style maniéré et dépourvu de naturel. Je ii’.ii vu réunis au Loin re que des portraits au teint fleuri, au sourire niai-sement prétentieux, qui peuvent bien ressembler à quelques visages, niais où ne se trouve l'expression d'aucune physionomie. Du reste j’ai remarqué des nymphes, des sylvains, des dryades, des amours surtout, beaucoup d’amours ; cohorte mythologique, embellie de toutes les séductions que prêtent Je carmin, l'outremer el te cm-use ; privée de tout ce qui manque de véritable grâce aux coin positions laites loin de la nature, et loin des chefs-d'œuvre que les grands maîtres ont laissés. Des teints de lis et de rose, des lèvres purpu-rinr.s, îles formes grasses et rondelettes, des draperies symétriquement chiffonnées, des personnages toujours égarés au tond des hus-quets verdoyants, foulant île & gmton» émaillés de fleurs; dans les airs, mille petits génies allégoriques voltigea ni sur un ciel bleu comme la boutique d'un barbier : voilà ce qui se reproduit cent fois an Louvre, Quant à te correction et à te vigueur du dessin, elles sont infligées, disons mieux, méprisées. Pour s’inspirer convenablement, il fallait que nos pci u 1res étudiassent les plafon il.s de \ ersaîllcs, du Louvre, de Fontainebleau; i! fallait qu’ils imitassent, avant tout, celle antiquité si féconde en exemple» sublimes, et cette nature qui m; refuse jamais des modèles aux artistes , lorsqu'ils savent la consulter. Loin de la , les peintres de l'époque ce sont appliqués à transporter sur te toile ce bel esprit papillonna ni et musqué que des poètes coq uct h rc-paudrnl dans les lettres pour se conformer aux goûts d’une société frivole. Le pinceau, comme te lyre, etl consacré auxbuuęuHs d IïjIh-rts; ou ne voit sur les chevalets, ainsi que dans le» recueils foetî-qiLCS, que des bergers, des bergères menant eu laisse de hteiics mnu-tons attaché» avcc des ru b.i 11 s roses, ou de galants juriliimiiś bceli.ijjt la terre eu soulier» de chamois gris ornés de rosettes conleur de feu... C'est eburmani, c’est enchanteur! disent nos petites-maitrosses, C'est pitoyable! s’écrient les vrais connu teneurs, et je fats chorus avec ces derniers ; en ¡joutant que le sieur Boucher, devenu Ile chef de celle école à l'eau rose, conduit rapidement la peinture au dernier degré de te décadence,

D'Aguesseau, l'illustre d'AguMscau, que je ne puis appeler le grand, parce que j'ai vu de près scs faiblesses, scs tergiversa lions, sous te régence cl pendant le» premières années du régne actuel, d’Aguesseau, dont te carrière fut députe aussi pure qn'tamoi'jble, Vient de descendre dans la tombe à l'mp' de qnatro-vingl-itii ans. Ûn n comparé la vie de ce chancelier à celle de l'HÔpital : ce rapjjinchc-meut me paraît manquer d'exactitude; il n’y a peut-être de cm........ entre ces deux hommes célèbres que la disgrâce qu’ils subirent , mais quelle différence dans les causes! L’Hôpital ne se retira que brisé par l’urage, d'Aguesseau s'empressa d'y soustraire sa tète lorsqu’il grondait a peine au-dessus de lui* Supérieur peut-être h l'Hôpital par le talent, d'Aguesseau lui fut certainement intérieur par la grandeur d« vues cl la fermeté du caractère.

Cependant ta France doit à iFAgLicsseaii un vaste plan de législation, qu'il médita dansait retraite de Fresno, et dont ou vit paraître plusieurs fragments dans les lois promulguée» de 1729 ■ 1150. Le dessein de ce magistral était, dit-on, d'établir une entière conformité dans Fcnéculion des lois existantes, sanaco changer le fond, el seulement par l'addition dc ce qui pouvait manquer à leur perfçctiuu.

D’Aguesseau possédait un savoir immense; il !l'eùt été étranger dans aucun pays, dans aucun siècle. Ce magistral partait avec une égale facilité le latin, le grec, l’hébreu, l’arabe* l'italien, l'uni; Lis, l’íuquignol, l’allemand^ aussi sa réputation était-elle universelle : les Anglais te consultèrent l’année dernière sur ta reforme de leur calendrier, et le» ré fl u’i loin s qu'il leur adressa guidèrent leurs savants dans Ce elintimement indispensable.

Des infirmités avaient forcé le chancelier à se retirer des affaires en 1750; mate |«s honneurs de sa charge lui furent conservés. Un disait île ce magistrat, qui laisse des regrets aussi vifs que mérités, qu'il partait en grand orateur et pensait en philosophe.

J'ai promis quelque part de donner des preuves de l'avarice rmiu-

relie de Louis XV, qui apparaît de temps en temps nu milieu de» prodigalités dont sa coin' est le théâtre. Les passions oui ¿les anomalies qu'il faul se borner à produire, il Aérait souvent trop difficile de les expliquer. Un jouait samedi dans l'appartement du roi ; Sa Majesté avait devant elle un monceau d’or, lorsque, sa manche ayant fait tomber un louis, diese baissa péniblement pour le ramasser. Le prince de Conti, placé vis-à-vis le monarque, et qui avait vu cc mou-vement, renverse avec affectation une vingtaine de pièces d’or sam paraître y foire ta moindre attention.

« Mon cousin, lui dit Louis XV, pourquoi ne ramussea-voits pas te qui fit tombé ?

— iiagatellé, are, c'est pour les balayeurs, répondit h? prince.

■— Vous avex tort, monsieur, répliqua Sa Majesté, de payer ceut qui balayent mes appartements, car je ne me chaînerai p|us je ta réciprocité envers vos créanciers, a

A ces mots, qui prouvaient que Louis avait senti le trait de satire lancé contre lui par sou parent, Sa Majesté quitta le jeu, cl sorti* même de ta chambre. « Cependant, dit madame de Pompadour » après celte sortie, cl assez haut pour rire entendue, AL de Conte > sait mieux que personne que le roi n’est pas avare; il n'y a pas » quinze jours qu'il a payé les dettes de Son Altesse, mentant à plut « d'un million. •

Il est vrai qu'au moment où Sa Majesté vint au secours du prince, son intendant lui avait annoncé que tons ses fournisseurs, le rôtisseur excepté, refusaient tic lui faire crédit, et qu'a celte occasion Sun Altesse avait répondu : <■ Eh bien! qu'on donne donc des poularde» x à me» chevaux. » Celte réponse seule pour rail donner une idée de l'i ij soucia u te philosophie dc AL dc Conti. Voici ta preuve d'un attire genre île singularité. Son Altesse munira avec complaisance aux personne» admise» dans son iuiimllć huit Cents tabatières el quaire mille bagues, répondant, dit-elle, au nombre de conquêtes qu’elle a laites sur le beau sexe. Il est eu ns tant, en effet, que ce prince coutume d'exiger delà femme qu'il a subjuguée ou sa ta ha lié ce ou son anneau, non pas, assure-t-il, .......te gage de sa défaite, mais comme témoignage d’amour. Tous ces présenta de la faiblesse sont étiquetés du nom de l'ancienne propriétaire, ce qui, vu ta publication des circonstances de la cession, ne laisse pas de Ciniuiincr tiu répertoire édifiant. H faut ajouter toutefois que M. de Cmiü avoue qu'il a payé une bonne partir: de ces bijoux ; cet aveu vient un peu au secours des réputations titrées; il <?ùl élè par trop cruel qu'un seul gentilhomme montrai les trophées de quatre mille huit cents victoires remportées sur îles vertus nobles à huit, douze ou seize quartiers* En calculant, d'après cette proportion* les avantages galante de clique seigneur, même déduction faite des chutes Cn double, triple 011 quadruple emploi de lu même broute, ou voit à quel chiff re effrayant s'élèveraient 1rs abnégations de pudeur et h quel résidu minime se réduiraient les chastetés invulnérables*

On n'a pus vu de nouveautés bien remarquables au théâtre dans le cours de l'année iîàl, et je passerais sous silence le petit opéra intitulé la Guirlande si je n'avais à citer une anecdote plaisante à l'occasion de celte pièce. Elle est d’un jeune pocie nommé Marmonlel, qui, pour début dramatique, ht jouer en 17 Í8 une tragédie dc ihuj^s ta Tyran; dont je n'ai pas parlé en son temps, parce que huit jours après sa mise en scène le public lui-même n'en partait plus. Je reviens a la nouveauté lyrique* Un soir de cet été qu'on donnait 'a Gt/rHumta it l’Opéra, Murmontel ayant pris une voilure de place pour se rendre dans une soirée, dit au cocher d’éviter le Patais-Roya!, afin de n’ilrc pu^ retardé par l'enduirons des voitures. * Ne craigne*, riru, répondit le rustre, ¡I n'y s pus de tumuiiu à l’Opéra, on donne îu Gurriumta. # Il est BÎHigeunl de dentier vingt-quatre nous .i un cocher de fiacre pour cnteiulru une critique littéraire aussi crue.

CHAPITRE XXHL

1 $5t*l i^ił*

FoiidiliDn do l'Erala militaire. — Mort do M. le dao d'Ortéan», dit Sainte-Go-novifcve. — CarHCtère do w prince. — La ruptura do la mínimo do culmte — Incrédulité du mémo prince sur les décès et les ml»sanees. — Mon de madame Henriette de France. — Raciflcttion de la Corn*. — Encore les refus do Lacremente. — Ambition du madame dePompadour. — A politique, poii-liquo et demi. — Lé poete DosforgM. mis littéralement en çage, — IInutilités dans l'Inde. — M, éupluil, “ ^n marquis français souvrram dans l'Inda. .— Désaatres qui suivant do prés I apogic da m gloire. — Go pno» du TAhío m morfond dans les juiliehamb™* de Paris. — Nos affaires dans l'Artieriq IG. — Les IroquoiR. — Suito d«;» qusrellcs du dergé el du parlement. — ExiHydiUois nocturno. — Lea moaBqoelaires et les dames de la rot»- — Réflexion *ur les mis et les parlemente. — Los rapports de polir»- — Kgouta de te société- — Morte dana h familio de ta favorite. — Indigosiioii nocturne du roi. — Łm Grtoes sana jupon®-— Lo peuple paye encore cela, — L'imcolalLon ; éú^rage de Gatti. — B-mue inttili geueo rétablie dans l'Inde — Camps do pi*1* ”C« SUT frontières. —* Mot heureux de Fontanelle. — Parlement du bon plaisir. — Le favori « Is favorite. — Exil do Richelieu. — Lt Dwtn Ju ..Jim^ de L-J. Rousseau — Origine do ce philosophe. ■—Scs premiers ouvrat1^' “'^^ üúrf. ptWvr do Restaurées. — I.a cabriole.

Je ae dois pa.1 omettre de memtonner une fondation qui Lonurtra

la mémoire de Louis XV : un ńlit, rendu l’année dernière, ordonne rétablissement d'une école royale militaire destinée à élever de jeunes gentilshommes qui seront instruits dans toutes les sciences nécessaires à un officier. Le nombre des élèves gratuitement entretenus A rimóle miliaire sera de cinq cents; mais on y admettra des ]n nsi un liai res nalionuux ou étrangers, moyennant une ¡tension de deux mille livres. Tous les jeunes gens reçus dans cet établissement devront être catholique» et nubles à quatre degrés au moins ; catholiques, en dépit du souvenir de Tu renne et de Maurice; de Saie; nobles, au mépris de la renommée de Fabert, du Jean Hart et de thevert. Le batiment destiné à cette belle institution sera situé entre l’hôtel des Invalides et la plaine de Grenelle; il a été ûmmencé cet te année sur les dessins de M» Gabriel t architecte du roi. On pourvoira ans frais de l'établissement au moyen d’une loterie dite de l’Ecole militaire, auxquels seront joints les revenus de l’abbaye de Saint-Jean de Laon. On doit à M. Paris Duverncy l’idée première de celle fondation. Il est juste d’ajouter, A la louange de madame de Pompudour, qu’elle en a favorisé de tout son pouvoir l’autorisation..

Tandis qu'on élève une école militaire avec les revenus d'une *b-baye, U. h: duc d'Orléans dit de Sainte-Geneviève vient de finir sa vie dans ce couvent. Cétail un prince honnête homme; sa piété était sincère, bien qu’elle n’allùt pas jusqu'il la chasteté absolue * circonstance qui du reste doit y faire croire, parce qu’on doit ajouter foi aux choses possibles et non à celles qui ne le sont pas. Le curé de Saînt-Sulpiue, faisant allusion à la sagesse du duc d’Orléans, disait de lui : « Si jetáis pape je le canoniserais seulement pour avoir ré-jf aisté ;i reieuiplc du Palais-Royal au temps de la régence. » On peut craindre d'après ce mot que Al. le curé n'ait pas mérité la canonisa* lion au même pris.

Jugé sur scs vertus intrinsèques, c’est-à-dire sur celles qui profitaient à la société, Philippe d'Orléans était humain ut chu ri ta hic ¡ la bon té de son caractère se révélait dans chacune de scs actions. Mais, il fout bien le dire, tontes ses qualités tenaient à Ta!Hindou ; sou naturel le rendait incapable de fout acte tic fermeté, de toute opposition à un entrainement quelconque. Son Altesse devait donc pécher de temps en temps par faiblesse, et elle péchait d’autant plus irrésistiblement qu’elle avait le cœur tendre. Les flatteur»dc M. d'Or-léans assurent que sus inclinations D’aUaienl jamais jusqu’à transgresser les lois de la pudeur fl qu’il ne sir laissait aller à ses attache-ments qu’avec une réserve qui laissait toujours intacta ses principes de continence.

Lin: jeune personne dont je ne puis écrire le nom que par une initiale, mademoiselle d’A"*, inspira au prince reclus une passion qui sans doute fut contenue dans ces limites. Cependant, soit que l’es* time de M, d’Orléans fût aussi ferle que son amour, soit que le malin commençât à dominer sa réserve pudibonde, il se décida tout à coup à épouser sa maîtresse. Mais comme en définitive ce mariage ne se conclut point, je dois rapporter ici l’incident singulier qui le ht échouer. Le prince se rendit un matin chez, mademoiselle d’A"*, biou décidé à lui proposer sa main : elle était dans sa chambre à coucher quand il sent annoncer ; il l'attendit un moment au salon. ALds voilà que pendant celte courte attente les liens qui fermaient par-derrière lu ceinture de lu r.ulotte de Sun Altesse vinrent à casser .le lie puis pas dire précisé me ni par quelle cause celte rupture eut lieu; mais le prince prit cet accident pour lui avertissement du ciel qui n'approuvait pas l'union projetée, cl quand mademoiselle d'A’** arriva il avait renoncé à lui foire part de scs projets.

Il faut malheureusement conclure de cette anecdote que l'esprit du prince était altéré, sait par les austérités de la vie claustrale, soit à h suite d’une faiblesse originaire. Ou va voir d’ailleurs cette conclusion justifiée pnr les faits. Mademoiselle d’A”' étant morte peu de Inmps après son mariage manqué, dont elle nhtvaif jamais pu coh-naissance, M. d’Orléans refusa obstiné mont d'ajouter foi à son décès, srmJciHuti que le roi avait fait enlever cette dfimoiacdle pour qu’il ne pût l’épouser.

Telle fut des lors la direction de la folie de ce prince, qu’il ne voulut plus croire qu’on mourût* 11 convint cependant que sa s im , mode aux Carmélites, après avoir régné quelques instants en Es-iwgne, vivait passé de celle vie dana l’autre ; mais ce ne fut qn'après avoir vu, touché et retourné plusieurs fois le cadavre de celle prin-®ciłse,

'prés h mort de madame de Contant, qui avait succédé à made-mürieh,. (pĄ”* dans les affections de M, d’Orléans, muí incrédulité oc reprodu^ii, çi cg(tc fois elle fut invincible. M. d’Aqgenson, qui était encore alors chancelier de Sou Altesse, dut commuer de porter celle dame dans ses comptes pour la pension que le prince lui faisait; autrement il fût entré dans des accès de colère qu'il était prudent de lui éviter. Vainement la maréchale de G ram muni proposa-t-elle à l'illustre incrédule de le mener sur le tombeau de madame de Gontaut, ^ i¡qe . ^ peni5ta à dire qu’elle ne pouvait ¿ire morte et qu’on le trompait.

Un jour M* Silhouette, successeur de M. d'Argcnsondans la charge de chancelier du prince, ayant oublié 4 ^mie d'immortalité, lui parla de feu le roi drE.«i>c.

n Qo’est-ce à dire, monsieur! s’écria Son Altesse en fronçant le sourcil, de quoi venez-vous me parler là?

— Je disais, monseigneur, que le Roi Catholique défunt».,

— J’entends bien, morbleu! Mais apprenez que le roi d'Espagne n’est pas mort.

■—Cependant, monseigneur»,

— Qu'Il ne peut pas l’être»

—J’avais pourtant cru...

— Qu'il ne le sera jamais»

— Monsieur le chancelier le sait bien , dit le valet de chambre du prince en tirant M. de Silhouette par le pan de son habit, mais il avait oublié.».

— Certainement, interrompît le chancelier, qui se rappela seule-ment Mor* la folie de AL d'Orléans, j’avais en effet oublié que le mot fou est un litre que prennent maintenant les ruts d’Espagne»

— A la bonne heure, » dit San Altesse en se calmant.

Si le fils du régent ne voulait pas croire qu'on mourût, en revanche il niait les naissances avec la même obstination. A la première couche de la duchesse de Chartres, sa belle-fille, i! fut impossible de le per-suader qu’elle venait de lui donner un petit-fils. Son Altesse ayant ensuite mis au inonde une fille, M. le duc de Chartres, pour éviter les graves conséquences que pouvait avilir l’incrédulité de sou père, supplia le roi d’ordonner que M» Joly de Fleury, procureur général, assistât à l'ace&uchement de la princesse. Ce magistrat, mandé par Sa Majesté, remplît en effet celte formalité cl dressa procès-verbal de la naissance de mademoiselle d'Orléans ',

L’obstination de AL d’Orléans ne se démentit pas même au moment de sa mort, à laquelle il ne croyait pas plus qu’à celle des autres individus. Ce futen vainque le confesseur de ce prince lui refusa le viatique à moins qu’il ne reconnût ses petits-enfants, malgré la piété de Son Altesse on ne put obtenir d’elle cet acte de condescendis» ce* Après avoir longtemps vécu comme un véritable religieux, Philippe d'Oriêans mourut sans avoir été administré,

La cour a fait une perte plus sensible encoré que celle de M» le duu d’Orléans, car ou ne peut ne dissimuler que l;s jeunesse unie à la beauté est plus regrettable que la maturité, même cmlmuméc de dévotion» Le règne des dévots nsi su cid, celui des belles est sur la terre. Madame Henriette, fille du roi, vient de descendre dans fa tombe à cet âge où, éclose pour le bonheur, une jeune fille commence à vivre de cette autre vie dentelle n’a connu jusqu'alors que le prélude languissant» Louis XV pleure cette princesse, qu'il aimait ten-iJmmmt, ci t.! itouil est général à Versailles. Henriette de France était douce, affable, cnnipat¡ssanie, exempte de fierté ■ elle se faisait adorer de tous ceux qui Lapp rocha ¡eut..» lit que de soupirs poussés par nos jeunes seigneurs pour cette rose inaccessible l... Maintenant Ci: trésor si désiré fournit am caveaux de Saint-Denis sou contingent de putridité».»

Louis XV est parvenu à terminer cette année le différend qui enfilait depuis si longtemps entre les Corses ci les Génois. M. du Chau-vélin, envoyé dans l'ilc en qualité de plénipotentiaire, cl M. de Corsai, coin mandant des troupes françaises, sont parvenus à conclure la paix eo réconciliant, au moins en apparence, les deux partis» Aous verrons combien cci accord durera. Il ne sera pas moins difficile de mettre fin aux dissensions religieuses qui désolent fa France : toujours des refus de sacrements aux anticonsiiiutloutiaircs , toujours des arrêts du parlement en pure perte. Ce corps en a rendu un le 18 avril qui est demeuré sans exécution. Les évêques partisans des jésuites persistent dans l'opinion que le parlement n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires de l’Eglise, et ces préfats réitèrent chaque jour aux curés l'ordre de n'administrer les sacrements qu’au vu des billets de confession prescrits. De là grands débats/ vives discussions outre les prêtres et les robms; de là un déluge d'écrits à dormir debout sur le jansénisme, le molinisme, fa bulle ¿Zníjwní-/«s, etc., etc., cl le roi se contente de dire entre la poire et le fromage : « Ces grandes robes et le clergé sont toujours à couteaux M tirés, je les envoie de bon cœur à tous les diables... » Le marquis de Lngeac répondit un jour à ce propos : « Peut-être Votre Majesté «ferait-elle mieux de les envoyer tous à fa Bastille, le trajet serait » plus court, i? Le roi se mil à rire; mais comme au fond fa chose n'était pas risible, allemlu que bon nombre de croyants mouraient hors de fa voie du salut, Ha Majesté établit dernièrement une commission pour examiner le point de doctrine litigieux : elle est composée des cardinaux de Souhise et de fa Rochefoucauld, de l’arche-véque de Rimen, de l'èvêquc de Laon, de -MM. dc irudiiiie, de Granville, d’Aurîac, conseillers d’Etat, cl de M* Joly ue Fleury exerçant l’office de procureur général de fa commission. Mais ni les refus de sacrements ni les procédures du parlement ne se sont arrêtés; les partis continuent de combattre en présence de leurs conciliateurs : je crois que M. de Lugcac avait indiqué le bon moyeu.

Pendant ces discussions sur des matière! ecclésiastiques, les intrigues profanes fournissent leur carrière à la cour* Madame de Pom-pudeur en poursuit une qui, depuis quelques mois, absorbe toute sa

«uHHiiul*t et le mot est ici très-cnn ven able, car ÎJ ^iidr rnifitnt dt. crue favorite. La marquise .1 de M. d'Eiiolcs «ne fille qu'elle s Liii éJever avec un soin extrême * Alen.....Irillt est nu petit prodige d’insteuul uni, d'esprit, de grâces; quant à L beauté de celte i«*é-rrssarHe créature, il y aurait bien quelques pet ils mnis à introduire dans sou éloge ; ce qui ii’cmpcche pas que le tout ne forme un ensemble fort sed disidí U Or h chère enfant est eu âge d'être mariée; beaucoup de gcntilsELonimcs ont jeté le» vent *ur celle beauté t qui apporterait en mariage tine belle proleciion. Mais la marquise,, qui Vfi.it choisir, ,L porté, comme on va voir, ses vues un peu liant : c'est M. de Fronsae, fit* du duc de llicbelieu, qu'elle prétend avoir pour ijr ndre, tl madame de I’chu pailuu r ne se Luit pas la plus légère idée d'uiié difficulté. M. de Hicltelieu lui l'.iii une cour assidue, a lin de corroborer pur Ja faveur de celte maîtresse celle dont il jouîl auprès, du roi : le duc sait mieux que persouite combien unefeniJÚC peut par i hierva 11 es exercer d'in fl ucu.ee sur nu pécheur, I l'ai [leurs H noblesse tics l'q/wrud 1 n'est pas tellement imp osable qu'Il» puissent eu ¿ire tiers, surtout aun dépens de leur» intérêt*. A cet égard, fit marquise s'est rappelé un mol piquant dil pur un seigneurs 11. de Richelieu lorsqu'il remplaça le due de Hocbechouart dnu# la cintrée de premier gruíilhoinme de ta chambre : ■ Je vous félicite, monsieur * le duc, lutdil ce critique malin, enfin vous voilà ijenltlhamme, » Le nouveau dignitaire aperçut bien l'intention ru digne à travers le compliment, mais il prit le jeu de mots du beau eùié.

Déterminée ^ir ce»-divers moliF«, la marquise a borda un malin la question du m-iriitfro, dans un u'tc-á-téle avec le iplunt suranné, auquel, par une habile politique île boudoir, elle laissa entrevoir plus de charme» qu'elle ne lui en mordrait, au morus depuis quelques années, Ańrnmnins le duc fut peu il.dtédc fa jiropositiau; mais, non moins adroit politique que la mm tresse du roi, et craignant les tuiles d’un relus brusqur, il éluda avec adresse, « .Mon fila , réprm-* dit-il, a l'honneur d'appartenir nar sa mère aux princes de la * maiMin dc Ijorrniiic , je ne puis d me en disposer sans leur agré-* inouli je vais le demander avec cm presamnciit ; cl je conclurai avec * joie le mariage projeté, si vous daignez, madame, persister dans » votre résolution. h Je ne suis si la marquise a été dupe dé cette feinte, tmiis tos choses en sont lu.

Od a joué celle ¡innée h la Comédie-Française fióme wtui'/e, tragédie de M+ tic Voltaire i c’est encore un sujet trailé par Créhillnn , nue ¡mitaiian fleurie de Catilina; et, comme tous 1rs ouvrages de l'auteur, c\sl uncéphre en cinq netas, admirablement ri mée. Avant h représen la lion pu litigue de celte pièce, elle avait été jouée à Sceaux devant h duchóse du Maine; Voltaire s'y était chargé du rôle de Cicéron, et avait prouvé qu'un bon poète pcul être un acteur üitoyablc, Aume Mtuncí obtient du tucéis.

Un parle beaucoup en eu moment d'un jeune auteur moins heu-icuï m.d* «11**1 moins flatteur que Voltaire, Cet écrivain, nommé hafmqjcs, connu seulement par quelques opuscules, se trouvait h /Opéra lorsque 1 infortuné et brave Char le,-Edouard fut arrêté par ordre de Louis X\ , qui l'avait appelé prècêdcnnnont son cher frère. Le poete, indigné de cet acte de violence, crui peu t-è ire avec raison qu’il Compromet U il fhonneur de le nation. Le teiideoMbi il exhala ses plaintes dans une pièce de vers oit se trouvaient Ceux-ci ;

Peuple jadis H fiar, aujourd'hui si cc-vile, lies princes malheureux vous n’èles plus fulla.

Desformes avait raison; toáis quand on m'uiuique eux grands, i! est dangereux d’avoir raison trop haut. Le critique courageux fut arrête, rmnliiit ou moni Saint-Mu:!mt et renfermé danc la rn^ imitée de celle du cardinal de la Balue. C'est un caveau creusé dans le roc, où le jour ne parvient que par quelques ouvertures ¡migues et étroites; ce qui donne aux întervuElr» do ccs ouvertures l'apparence de barreaux de pierre. Cependant M, de Broglie, abbé de ttoiiH-Mkhd, eut pilić de cet in Fortu né, il obtint avec beaucoup de peine qu’il eût l'abbaye pour prison. Enfin . après huit uns de captivité, Desforgcs, qui, par d’excellentes qualiirs, axait mérité l'estime de sou protecteur, a recouvré *a liberte, grAce aux pressantes Mili citations de l'abbé de Subi I- il te bel ci dtE marée Im I du Broglic son frère. Am.™ jeune poète, reñiré dans la société, pille et maigre de ses longues sou ¡Trances, éprouvées pour un motif généreux, i m pire le pim grand intérêt; mais h cour ne lui a pas encore pardonné devoir eu raison : je crains bien que ce garçon-Ü ne fasse jamais son chemin.

Il est mort drux maréchaux de France pendanl les deux omises qui viennent de s’écouJcr : Ce sont AMI. rte Montmorency cl de In Fore; «¡es noms sont célèbres dans ¡'histoire; le premier, par des exploita guerriers qui remontent presque ait berceau de la monarchie; kl second, par dite Lcnommée établie sur des prouesses moins nn-urtrières. Les homme» de guerre assurent que le maréchal de Aiimimorcncy ne vivait absolument que de h réputation de scs aïeux; les un mes jurent que le maréchal de U Faro avait laissé périr celle du favori lie leu le régent.

La paix d'Aii-h-Ciiapdte ns faisait poim encore sentir ses u ate

■ *imitjf des KidieLleu.

dans l'Inde au milieu de l'année ¡752; peut-être, au moment où ¡'. rris. les Français et les Anchis se kilteukiU encore dans i;C!i cofl_ "fus soit? prétexte de seconder lM d U k-renta souverains asiatiques qu’ils soutiennent respectivement. Les Anglais furent les premiers qui après le traité de 1148 travaillèrent ó rompre la bonne intelligence qui régnait entre les troupes de Itih-compagnie des Indes et celles je lu nôtre. La présidence de ¿ladra» étouta avec Faveur la dcni.iii.lu que lui lit un prince indien, nommé Saiijohi, d'un scenurs d'hommes pour l’aider A rentrer dans lu royaume de Tan jour, d'où il avait été chassé; ce souverain, qui promettait d'abandonner à h compagnie le territoire de Di vicolé et de payer tous les frais de la guerre, obtint d'abord du président anglais quatre cent cinquante Européens, mille cîpayes et quelques pièces de campagne, auxquclt sr joignit plus tard un nouveau renfort. Cette petite armée, con-diiite par le major Laurence, s'empara du fort de Dlvicoié, m ■» après un cinnkiL si opiniâtre cl de telles perles, que la comí 1.1 guie ordonna à ses troupes d'abandonner celte conquête, ainsi que San-johi, ou profil de qui cite avait été fuite,

Pcinl.mt que ces événcmeáts se passaient, deux nababs1, Anavo dicari et Mouza-Fersingite, se disputaient le pays d'Areate; M. I hi-pteix, gouverneur des établissements français en Asie, se déclara le protecteur du dernier, au prix de grands avantages promis à la com-paguir française et à lui. Lu corps de quatre cetHs Français, com-mandés par le marquis d'A u leu il # combailit pour Mo uza-r’eriii ngne ; il triompha, et ton compétiteur âgé dc cent sept an» resta sur le champ de bataille. La révolution opérée dans l’A reate par suite de cet événement donna Ll'aaiant plu» d'inquiétude aux Anglais que les Français y avaient participé; mais la 71.1 ri qu’ils prenaient eux-mA-;nc=; duna le même temps am adaircs de Sanjubî , ne leur permet lait pąs rie désapprouver l,i conduite de la compagnie française.

Mnuiii-i-ensiogue, vainqueur par Ich armes des Français, conféra le litre de nabab de Carnnte à ChandaTuel, leur ami ; celui-ci, d«ns sa reconnaissance , distribua aux iroupes du PendichiTÎ, qui avaient concouru à ¡'expédition, une somme de deux cent mille livres, combla tours officiers de présenta et donna quatre-vingts villages * la compagnie de» Indes orientales.

Muüzj-Fersingtie el Chanda tari ne jouirent pas en paix du pouvoir; au moment où ils ne srrtiblaienl plus avoir d'ennemis à red m-ter , Nnxcrrinçue, immmè semba d'A rente par l'empereur mogol se présenla pour déposer ces deux princes alliés des Franr.si^. Il ci 1 i présumer que le président de la compagnie anglaise, jaloux du j tc-cès de la nôtre, avait sollicité secrètement celle difinmlié ; on ma fut du moins persuadé quand au vit un corps anglais prendre pani d .os lu cause du iiúLivaau p; ¿huulam. M. l)upluix ne pinivait hésite 1 à fiouteilir le souba qu'il avnlL investi: il lui donna des troupe», et tu f-.it ainsi qu’en pleine paix les Anglais et les Français eu vinrent «x mai us.

Des co ni bat s acharnés, où la valeur européenne se signala do f rt ei d'antre, furent livré» à mute époque ( i7bn) Ujuh le but appa: ai de soutenir des prince* de L'Asie, mais plut particulièrement pp t-ûlrr pour oWir à une rivalité duvi-uuc miiurelle entre les peuplai lu Ht Seine et ceux de La Tamise. M .ils P héroïsme anglais n’mn rie a opposer au trait de AL de la Fouché : suivi de huit cents Frum .¡s seulement, ce brave officier pénètre durant la nuit au milieu de q i-Ire-vingt milte ennemi* qui menacent Pondicbéri, leur lue doue cents tmuii:n!s„ cl dtxperse celte armée *mi* qu’il lui en coûte phu le deux boni mes. Leonida» et SES Spartiates i-taîeni morts gloriCVte-luent; de la Touche cl set Français vécurcmi pour irincapheri Je tTi.it moderne l'emporte sur l'ancien.

Au milieu des réjouissant: us de celle victoire, Mc usa-F ers ¡ligue, trop confiant ou trop peu réservé, lomba au pou Vol r il u A axe raiug ne. Jłsi peul-ètre négligé de dire que ce dernier ¿Luit J’.....de du preru er, qui, nonobstant tes lieu* du sang, clmqp a de fers son neveu. D se disposait, dil-cm, à le mettre à mort, lorsque M. I tapiéis, qui était parvenu à se faire des intelligences dans te camp de Aaïcriing.ue, trouva des assassins parmi ses officiers. Le prétendant lomba frappé par les siens au uouimcHcemcEit d'un combatąii’il livrait aux trouas de sou prisonnier. Ce meurtre changea soudain la face d^s choses: de captif qu'il était. Monta-Ferstnjpie redevint roi: cl, pour prb d< l'horrible service qu'il venan de rendre à son allié, Duptei* reçut doute cent mille livres, qu'il distribua à scs sol dais. Celle ronmiç avait été prélevée sur dix-sept millions tic noire monnaie qui cont-pos.iicjii Je trésor de Aazeningue' lu coup dc poign-.rd d'un traître suudoyé par le youverneur français donna 111 cet or à Uouza l ersiu.^uc, il était jusie que Jes trotiné' Françaises eussent part * celte capture.

Diiplrn reçut Mouw-Feriinguc dans l'midichéri en suzerain qui reçoit sou vassal, c'esl-à-dirc avec une hauteur protectrice un peu cumique de la part d'un simple marquis; tuais il p^jj m, ¿¡j [0Ui à fait a lia |i Je en acceptent du souha nue pension de deux cent qu ranæ mjilt: livres pour lui, une do pnrcjfh! Connue pour sa te........ mihtj une troisième pour une fille de madame Dupteh. Pendant cet ć/touige d'honneurs rt de profita, Chaudaiucl reprenait poste^icm de ta Jteba-hic de t'A rca te,

ÎTouza-Fersinguc croyait jnuir enfin en p^h de Ta souveraine puissance. Vainqueur dc sis rimeriiis. asïaüques ou européens» assuré par line amplr profita'0" ^e “n-ufaití de tii protection tirs Envicins, il sc voyait fort contre ¡'adversité, lorsqu'il fut assassiné dans une sédition iïc ses troupes, En possession de nommer les sontas de I ickanT Dlipleii sc hâta de remplacer le défuntt et reçut de son successeur quatre no uve H rí p m vi nccs.

Après avoir fait îles rois, il prit un beau matin fantaisie à EJnpl a de le devenir hit. même. Marquis cl simple cordon ronge, c'ét¿i 11 bien peu pour 1111 homme qui remuait à son gré une partie de l’Inde plus f; .unie que la l’rance. Dans ce imip* de décadence de l'empire mo-g"L l'empereur f;,isait m.irehmidisc des couronnes d'Asie comme la Hollande de ses harengs; il vendit au gouverneur français la royunfé de La rúate moyennant drus nrni quarante mille livres : ou ni peut pas régnera meilleur marché. J'ai vu partir de Paris des lot 1res où la marquise Dupleix éiai- qualifiée de reine. Tant, de grandeur» tant d opulence concédées à la comjwgnic des bides ct à sou chf, ne pouvaient manquer d’exalter l'orgueil de tons deux; bientôt Pim-tlumshisme de cet établissement nlta jusqu'au délire*. Il fut partagé {mr le ministère quand celui-ci fut informé de nos prospérités dans 'Inde. IS'ri ubiłom- pus qLJr la (lu tu pagure est Hile «lu système r\l-i-Viqpml de Luw, et que |r délire est son essence; mais un gouvnrne-mcnl déjà abusé devraii mieux m? garami<• des révc icsqni l'ont jadis ruiné. On ne s’attendait à rien moins» dans nos cen íes discoureurs et peut-être dans le conseil, qu’à la possessiuii prorbainr île l'empire wgnl. Dnpkix avait fait eouimvuir relie relit espérance, du sein de la pumpe orientale ou les Av bita le laissaient dormir mnntenlaiU'-incut i il pmi ¡di pour de T. mi ni pinmer son faste, ses p'dmqtiins ornés de diamants, si-, cinq centa gardes, et les musiques g lier il ères Tl son desquelles il marrli dt toujours

Il y avait cependant quelque clmsr de substantiel dans tout ceci ; les terres concédées récttimicnl à la compagnie don»,nient m, revenu de trente-neuf millions, qui, joints à ce qu’elle avait d'ailleurs, portaient ses bénéfices ai.....cls, tontes charges défalquées? S pins de cinq im n le milltuiis. Quelle puissance Européenne pos^de un tel avantage?

Mais cet apogée brillant de gloire et de prospérité n’eut que la durre ile 1'ecl.dr ; Duph'ix, en monarque d’Asie plutôt qu’i'O Mge COïK'cnieur, assiégea la capitale de Madure, malgré 1rs représenta-tiuns que lui hrcjtl tous ses officiers sur les dithculh'S de cette (Mitre-pn>f. la piat!^ rcjiJcniiuit une nombreuse ^iriisun b |iro*quc famie HMghiisr, Cl dirigé^ p*r d'habiles ofin iit- rupopémis. Les ■’ ......tari leur» alliés furent Vaincus : |a moitié de Ta nuée péril dans cr funeste siège; Tauirç moitié tomba au pouvoir des ennemis. CbamEzuel Im-méiuc devint le captif des vainqueurs, qui lui firent trancher la tête. Routes les conquêtes faites par Uoun-riTsiligne, tomes k# pu.cessions dont il avait payé Tallfance des Français furent promptement perdues: la défaite que je viens du retracer rut lieu en murs nôï-et, déni mois après, lord ' bre était aussi puissant dans l'hide que e «üisl res travers amis.

Implen l'avait été précède in nient, ta compagnie en (ira il de il en desasirás, mr crédit était perdu, et te gnu ver lu ur fuyait iWcôm fa vengeance de ses rimciui u nciil-ùtrt celle de ses


H vient d’arriver en France, ce fier Duph-b qui révu un moment la possession de i'etnpirc mogol; je Tul VU disputer le* débris de «a furtono- £ ti comp^qixï*', rainée p*r sa Taule; ri cet bainiiic, qui donnait Tannée dernière des audiences de souverain , se riiorfoml clm-que mutin «tins t'anu chambre de ses juges. Ainsi s'évanouissent les grandeurs du monde !

Nos a fiai res étaient moins mal heureuse» en Amérique dans le coulant de l'année lîiî : les Français, som i ordres de U. du Vau-drcuil, avaient remporté quelques avantage# dans 3e Lanada, ce qui kur avait procuré l'alliance des /riiijiwns. Voici une lettre qu'ils écrivirent à celle occasion au général commandant les troupes du roi î

" Moire nation, qui compte plus de dix mille lunes, vient de s'unir ali les farces pour t'assister, afin de rouler nos fani mes et nos cnit Lots des corps nutrís «le tes ennemis. Reçois Ir ruiuntrt 1 de pmi, * et en signe de joie pousse trois cris vers le soleil, qui s'est levé a pour éclairer notre nation. » On lut il y a quelques jours celle lettre iroquoisc au lever du roi. « Morbleu! sire, dit un courtisan * qui l'avait cnicuduc, il faul nous allier étroitement avec celte na-* t'on-fa , elle mangera autant d’Anglais qu'il s'en trouvera sur Sou * lissage. Les Iroquoi&sonl si alïamés de gloire, qu'ils dévorent jeun? * Enquête». *

La qiicrci|c entre la magistrature et le clergé continue : messieurs ptrsist™i dS||B |turs procédures; mais les prélats n'en ordonnent que plus obsliuémem je rt.fuS deft sacrements mit adversaires de la bulle , et 1,1 al heureusement le roi penche eu faveur des jésuites. Sa Majesté f^r liiiirrs patente» du îà janvier a enjoint au parkuiem, ■Cus pci ne J le ^^hefasance, de surseoir a tante» poursuites contre le wcerdocc jusqu» ceqn^ cn snj( auircmeni enfríme. Le parlement, mucciseur de oc Vieux corps institué pour donner m besoin un frein

au despotique, ne pensa pris qu'il DM question ni d'oW/r lit de digérer à un mcfro. .Ui'oÍHHr', qui co......ençaicul à s’aviser HakieusCmciit de lotir dignité, voulaient bien être polis envera It souverain, mais ils prétendaient défendre leur droit; ils décideront qu'il serait adressé des remontrances à Sa Muj es té sur scs lettres pale nti-s. Louis XA, in-formé de cet arrêt, demanda a connaître préa|¿iUfarncut sur quels points devient porter parlicnliirouieiit les roprésentai fans, J/essœurà poussèrent la déférence jusqu'â donner à Su Majesté cette ...........H-calion préalable. Examen fuit «le ce dominent, le rut répondit au parlement qu’il ne Voulait point entendre les reniOHlranees. Sur ce, les chambres assemblées déchirent qu'elles suspendent toute espèce de service, excepté celui qui euncerlierait le inainiivu de h tranquillité publique, nieme contre les entreprises du clergé. Le roi réplique it cet arrêt par «Les lettres ik jussion urduniMHt an parlement de continuer ses fonetions ordinaires, hormis précisément les alïaires ecclesiastiques, .bessj'eyrs refusent dtalitempérer. Louis, offensé,, assemble Ul> coiisril Cxlraordinaire, des lettres Je enchet sont expédiée# |nmr tous les membres du parlement ; saur ceux de la gr.iinTctambre, qui ont ordre de reii ire ta justice am sujets de Sa Majesté.

Des mousquetaire^ faut irruption dan» fa nuit an domicile des présidents des enquêtes et requêtes, rpibta arrachent des bras de taura tendres moitiés ; vainement plusieurs de ces dame» CmploieiiLtlks le crédit qu'cik» mil obtenu mr eus beaux et sévères olbclers, ils exécutent leurs ordres rr|;iMirC’isemeni, et disent tout bas aux sii|J-plimilcii ; A demain le pouvoir de vos chiirines. De lourdes voitures de Voyage sortent des hôtels silencieux de fa place Royale cl de l'de Saiiit-LłHir.s. Llj^ babil.mis de eus quartiers hHiLL.iiiis , qui sc croient revenus aux temps or^eiix du la Fronde , mlr'iun rrul en tremblant leurs croisée', pmir voir ces voiture* ennui ries de envalicr#, et ituut l’œil suit le mouvement dans l'obscurité a ta faveur des torches qui tes échurent. Le lendemain ou apprend que le président Ere uni ni de Masi est mndiiit an châtrait de liant en Picardie, le président Moreau de B- signyanx îles Saiiilr-Marguerite, le mitaeilier Bése de Lysa Pierre-Eiici$e,et l'abbé Í ilmiivehn Su mu ut Si i u I ■ U iciieL I ji m'eue de éronciT pour faq iicllc il est Kuijiuii.s PA m'^ iju . pint'i .r S .Uij-'.“f.- ji ppeile cmlfa ex I mû i I mn iirirri/,' moi jefa qiialilk, avec plus «b* raison , je crois , d’eorpriMmrfiff.eH/. La grand chambre, mcmpH-e de celle mesure, se réunit aux premiers rayon- du jour, et décrète de prise ik corps plusieurs euros de Baris, par forme de réciprocité. Alora iransl'crt de celle (¡hambre a Pinilu^e ; Hlr obéit: mais elle n« s'occupe que des refus rk uicrêmctils, tut voulant coima ¡tro d'iiiLcmic cause particulière A iiiiHiiH qui' ce ne soictil celles dl'£ de mm miles lEUpcra... et cdlus-Ci MU jllgi'll l ń halls dus.

rendant et déplacéhiCnt général de fa magistrature, les observateurs du quarlki*, dont l'invesi¡galion curku*e se eompdi au mois du mai, ?a pi* roo ¡Mmi bien de quelque mou venu* ni uiœtunic a fa place Royale et dan# i'tle Saim-LimbŁ; mais ci'la se passe sans bruit, sdus viN|nrrii ri sim K il a in Lea u 1. MM, Lv mcmsqurlaiics seul de trop braves chevaliers pour ne pas oiïrir i"' sute compensaüou au cruel veuvage des dames du la haute inajjul } *.

Dcniié eiiiriH k roi disait dans u... .^n.u ..... 1rs affaires du temp#! « Je veux qu'on ronde à Dieu ce qui est à Dieu, cl à César ce qui est * a César. IkCéMar ne lient que de Dieu ce qui CSL à César, cl écriés « il ne le fachem A pi■■■ «urine sur - terre française. “ Admettant la figure dans tante sou iiHeip iiê. c'csl-i-diro, preimjH ks jésuites pour les seul# miuislrt'K avoués de Dieu, et Louis \\ peur un César, je tic puis me montrer aussi rondcsCfiiil.uiLe ipiaiil an raisouucuieUt tué uh* de Sa Majesté. Il est assuroiucm iré-chrélicii, de ta pari du roi, de reconnu ¡ire tenir son jiouvoir de Dieu; tuais les parlement# ii'nut jamais clé d'aroonl avec lui sur celte origine céleste, et je suis de leur nvis. Ces corps sont !:i pour rappeler à nos princes qu'il# ticuilcLil aus-d quelque chose de ta nallun; il’uii il résulte mmcssairi!-tnciit, selon leur opinion et lu micum*, que Leurs. Majestés, indépeil— <lmuiu« iil des comptes, assez faciles u Lquiikr, qu'elle# renilcnt à Dieu, en doivent de plus réels aux peuples qui les payeul, qui fout leur force, et qui sont, plus ostensiblement que les prêtres, les in-tcrtmulKiircs de I# Divinité, qimnd il stagii d’in vestir lus iiudircu du mon de. Leni-ci :i : iront donc très-sagement , même d.nis leurs propres ¡iklérôls, en lâchant «le s’entendro UH peu avec les parlements ; car derrière les parlementa sont leu étais généraux, cl , dans le cas d'ingi liliquee ik ces derniers. Jus peuples se mêlent di recie me ni de leurs affaires. Celle dernière inlervcniiun est rarement pacihquc ; tas masses ne procèdent guère qu'rii ni molle ; c'est alors que ta véritable origine du pouvoir sc révèle claire ru eut, .m grand préjudice du droit dl in. üia ne peut donner aux rnis nu conseil plus salutaire que celui d'épargner aux nations* qu'ils nomment kursaujet», fa peine Je re-mouler jusque-là.

Depuis que 1rs querelles religieuses ont repris leur déplorable cours, fa violation du secret des lettres , qui ne fut souvent qu’une récréa [¡on royale, »erl les haines des partis, et partie nliérrinmi fa fureur des jésuites. H ns crür indigne unuurlivre fait partie d’un système d'inve-u ¡galion seau Jalouse nur lequel je dota rapporter ici quelques détails.

L'imagitmiion libertine de Look XV, non contente de# propres débauches de ce prince, recherche encore des joui^^utè^ duns le

ri Cil címvpstrnicíi! de tout c- que le vicn sc permet Prli.iK impurs à h ville ci u Li cour. Le rot e?r tchemmu ai idc etc ces honteux: secrets, que. pour satisfaire m curiosité, aucune bassesse, aucune perfidie, aucun attentat ne sont «'pari;nés. Une troupe, j'ai presque dit une armie, d’agents de tous grades, sc parlare chaque nuit la capitale pour s’initier aux mystères que voilent les ténèbres : le jour, ils s'introduisent sous mille prétextes dansiez maisons afin d’y recueillir par trahison, supercherie ou Réduction, le bulletin ordurier du boudoir, de l’alcAvc, Voire même des mansardes.

Les rapports de celle vile cohorte, qui sont journaliers ou hebdomadaires, se divisent en cinq classes : la première classe Recompose des extraits piquants tirés des lettres décachetée à la poste; la hc-eonde comprend tout ce qui concerne la conduite des princes cl grands seigneurs, y compris leurs débauches avec les courtisanes de

tous les étages; la troisième sigmie, avec un scrupule pâTtieulibrc-nient reçummaiiftê, la débauche des cardinaux, ¡j relievêqncs, évêques et abbéa croisés; la quatrième se rapporte aux ecclésiastique? tonsurés au tondus, à soutane ou à froc, surpris dans les maisons de prostitution , Ces derniers bulletins sont communiqué? à l'arche vc-pic de Paris ; enfin la cinquième classe est une copte des rapports que 1rs féru me s appcié es iron iqueme ni abbesses font parvenirau lieutenant de police.

Ce service est organise avec un soin qu’on n’a jamais apporté dans ]a direction des affaires publiques; il serait à désirer que nos ministres , intendants , agents diplomatiques, déployassent Lu moitié de l’habileté de conception et d’exercice des individus occupés à recueillir ces notes pour les menus plaisirs du Roi Très-Chrétien* li est ei-pressément enjoint aux rédacteurs des rapports de n'atténuer en rien la vivacité des scènes qu'ils ont remarquées : les expressions pittoresques, les denomina lions techniques, les épithètes crapuleuses» les ciels ma lion s passionnées; en un mot, tout le mouvement du style de la débauche doit être conservé minutieusement.

Quant ii la vmhnion du secret des lettres , l'intendant des postes vient tous les dimanches offrir à Sa Majesté le total de rus infidélité* hebdomadaires : la tète haute, la démarche fière, le jarret tendu, l'infâme portefeuille sous le bras, il entre à sou tour dans te cabinet du monarque : trovutfte ce malin erre te Tüi < dit-il en se rengorgeant.,* Et le travail de M. l’intendant des poste», c'est la divulgation du SCCrct de* familles; c’est un abus de confiance qui enverrait un Savoyard aux galères. J’entendais l’autre soir le fameux médecin Qucsnay sc déchaîner contre ec hideux attentat; il en parlait avec une telle indignation que l'écume lui en venait à la bouche î » Je ne m dînerai* pü* pluł volontiers avec l'intendant des postes qu’avec le n bourreau» s’icda-t-il ; cet exécuteur se déshonore au moins pour » obéir à la justice , l'autre sc déshonore en transgressant les lois de ü l'honneur» *

Quand le roi a repu son avidité de scandales sur les rapports qui lui sont -mi? suit par l'iutcin! inl des postes, soit par les brigades honteuses durit j\û dit lea travaux, il les transmet à ceux de scs ministres ou de ses courlisuis qu’il affectionne Je plus pour qu'ils s'en amusent à leur lotir. Alors ces personnages se donnent le plaisir de conter dan? les cercles les aventures galantes, les intrigués morales ou politiques des dames, des seigneurs, des financiers, des robins, des ambassadeurs, des étrangers de il fat i ne ñon ; c'est une mine féconde de surprises, de querelles conjugales, de duels, de lettres de cachet... rien de plus piquant,... On m'a montré un de ces recueils composés par le concours de tous les ahus de conti^nec , je n'ai jamais vu macédoine de scandales plus variée. Les anecdotes sur les filles entretenues, actrices, danseuses» bourgeoises sc livrant au vice en amateurs ; leurs infidélités, leur passage rapide de la misère à l’opulence on de la richesse au dé miment; le transport de la propriété de leurs cIm riñes d’un entreteneur à un autre ; le prix courant de leurs faveurs, Je lieu ci l'heure oîi elles les livrent; la façon de procéder de ces beautés dans les combats amoureux qu'elles soutiennent ; l'intonation même de leurs cris érotiques ou de leurs soupirs, tout est relaté, décrit, imité dons ces répertoires périodiques de la débauche. Le chapitre des lurpiludt!-. nocturnes est intitulé jVuiTs (îfi Parts. Si les étranger? jugent de nos mœurs par cette suite de tableaux, ils doivent avoir mié haute idée de l’exquise politesse dont nous soin nies si prompts ?i nous vanter et surtout de la moralité du prince qui s'amuse à remuer U boue de ces égouts impurs.

Madame de Pompa Je tir ne laisse pas de s’en amuser aussi ; mais depuis troi h semaines elle est dans la douteur : Atexandrinc, sa chère Alcxandrine, celle fille dont elle s’était plu à faire un petit prodige de talent cl d'instruction, est morte des suites d'une maladie de poitrine, \ i n .i s'éi LiiiouisRCrit les projet s ambilnuu que La nui rqijise avait tonnés pour rétablissement de son enfant chéri ; le due de Richelieu a fait un grand ouf! ce décès lui sauve un refus oui sans doute eût

Êtsbli Effilent êe i K ■ fa rey I ' .iiii;;i.;ç.

compromis son crédit, car il a dit souvent à scs tm ■; '''I n ■ 1 js-mais eonsenti au mariage de son fils avec I pciite-fitic 4'nu L meï^? repris de justice, IL y a aussi des compensations pour Je chagrin : ma-dame de Pompado»r a eu le bonheur de perdre ¡¿ sieur Pm^on, son père ; il est probable que dans le secret de son boudoir clic a poussé UH OUfl mon moins rebuste que celui dc 'I, de Richelieu.

Au milieu de son deuil, La favorite eut L’une de ces nuits nue terrible alerte : tout à coup rúndame du Haussât» première femme de chambre de la marquise, entend retentir violemment sa sounciie; alarmée au dernier point» elle court entièrement nue à fa chambre de m maîtresse , qu’elle trouve levée, également en chemise, et tenant une bougie déjà allumée qui tremble dans sa main.... - \''ne», uAteiiCK, ma chère, s'écrie madame de Pompado itr, Je roi se meurt! ■■ H restait souj-eatéUdu quu ^ roi ne pouvait sc mourir que dans le

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lildeta maîtresse, pnisqu’rlk^kii si vite informée. En effet Louis XV gisait sons les riches ridcnux, ayant 1rs yeux tournés, les bras lors, la respira lion bruyante- Madame du Haussai reconnut à ces signes la plus intense des indigestions. On Mi avaler à Si Majesté quelques gouttes d'Hoffman, on lui jette de l’eau au visage ; le Prince Très-Chrétien revient * lui... ehe faisons pas de bruit, dit-il à la femme             „                                              Ł

• de chambre ; allez avertir Qoesnay : dites-lui que c’est votre mai-   cet écrivain perce particuliérement dans ses réflexions sur 1a ckssi-

* IreHsc qui *e trouve mal, et engagez ses gens à garder le silence.* ‘ " 1 'Ju - ■    j.™j..-    i^- i...       <s_.

Cependant Louis XV était déjà beaucoup mieux, ce dont madame du H.iussrt put s’apercevoir au coup d*œ.il étincelant que Sa Majesté jetait a la dérobée sur k costume négatif de cette dame. Ce regard lui rappelant ledésordre auquel son empreiscnirui l'avait jusqu’alors rendue inalteutivc, elle devînt très-rouge lorsqu'elle reconnut dans une glace tout ce que sa gorge, assea renommée par le monde, perdait à se produire dans cet état d’abandon. L'humiliée suivante se LMa de se rendre à l’appartement de Quesnay, après avoir jeté sur elk une robe de nuit en


traversant s4i chambre.

Le docteur logeait a côté, il accourut aussitôt. « La » crise était forte, dit-il CH » tâtant lu ponts de 5a Ma->jcsté; elle eut été dange-* couse si kroi avait soixante * anst niais ta voila presque » passée. » Le médecin alla prendre ch et lui certain médicament dont il fit avaler une doso au malade; tandis qu’une filio de pink-rcdui pré|iarail du tbé, destiné, lut avait-on dit, pour lu marquise, Le remide .ulu?-nrslré fit merveille, ce qui nétessim une copieuse I k -lion d'roiix de semeur, tlnul QhCsnay inonda Su Maje lé et h cou élu* tk la fn vu ri te . où l'irrkalîoh ttinp|mrit!ri de l’mi rumie royal avait é d déterminai' appa ieut me I ptir un mitre genre de te. -sbrn.

Louis, in pansant sa robe du çki Uibre cl ses luis avec l'aide des dumea 11 du m -dcci h, prii trois lusses de thé ; puis, s’appuyait sur le bras de son premier médi-citi, il ri'ij gui doucement Su Huinln-e a iravrrs l’oh -en ri k-, après avoir remercié les damesav'C b-iiiicoiip de Sensibilité Jrs subis qu'tdk 3 lui avakm priniignés.

Le lundi.....du de bonne heure k mi lit renie lin1 a la nmrquke par sou mèikciii le but Jet in suivant tracé de sa propre main : « Ma chère >amie doit avoir eu grand' * peur, niais qu'elle se tran-

La crise iu;, ferla, ait-il en tâtant le pouls de Sa MjjoîI^


> quiilke; je me porte bkn, cl le docteur le lui certifiera. » Le mes- l Sügcr trou vu mada me de Pompa don r c misan l avec sa confútenle de Févénemcni de Ja nuil ; n Qm l embarras quel scandale, si lu roi fût * morí J disait la favorite; du resta, rions irons étions inLcs eu régle I » en prévenant te premier médecin. " Le publie eût trouvé la chose plus naturelle que la marquise uC k pensait : Il est mort, aurail-ou dit, dans k lice de ses exploits ordinaires.

Après les services vinrent les récompenses t Quesney obtint une pension du mille cens ; madame du Hausse! en obtint une de quatre mille livres, et le roi fil pour une vingtaine de mil le livres de non-vtiui présents à sa maîtresse. Au total, l'iin!¡gestion .k Sa Majesté ne coûtera au bon peuple de France qu'un polit sacrifice de cent mirante mille francs : c'est hien peu pour k conservai ion d'un César.

A Propos de maladie, il kul queje dise un mot dune découvert!! ' qui dejiiiin. quelque* années absorbe rouir l’aiieulion dti monde savant, et qui pu u riant rencontre bien de* con trad tel cnrs. L'i'nocu laiton se pnqMge kiiemi(?n[ en France; le vulgaire, malgré les plus beaux r* non ri r menu (te jn Faculté, ne veut pm? croire à la nécessité de donner une imdadk pour se préserver de ses effets, routefois le livre que kaKi - jCht de pujjkr sur celle matière augmeukra le nombre des inocu Jicur* * cet ouvrage est ce qu’on a jusqu’à ce jour écrit de plu* Clair ci de plu4 cot|vainquanL Les développements de Fauteur sur les diverse* actions des virus et des épidémies en géné-

rai, relativement h l'organisation ai variée des individu*, répandent U» jour éclatant dans la question ; on droit lire Pcx posé tics expériences ilp Sydenham méditées et écrites par Bacon. Il y a cependant du doute dans la discussion de Gatti : ses présomptions se produisent lumineuses comme des vérités, et l'on voit néanmoins que k que SttiS-je P de Montaigne est toujours près de lui échapper. Le scepticisme de

iïcatiun des maladies, trop étendue, selon lui, par Sauvage et son

école* « U y aurait, dit-il quelque pari avec une teinte d’ironie, une * classification plus simple, plus courte, et cependant plus complète; * ce serait de diviser les affections morbifiques en deux divisions* j> celles dont on guérit et celles dont on meurt. » Pour un médecin-, c’esi traiter un peu trop son sujet à h façon de Molière,

On a reçu la semaine dernière des nouvelles de M. Gcdenhen» successeur du marquis Dupieix au gouverne nu? ni de PoodicbérL Ce fonctionnaire, choisi parmi

les directeurs de la compagnie, voit nos alTnircs des Indes sous un rapport purement coin nient: kl, et.je crois qu’il n’a pas tort. Il a conclu avec M.Saund«rs, nouveau gouverneur anglais à Mettras, 1111 traité par lequel les deux comptoirs promettent de renoncer aux digni-ks indi en u es. Le surplus de celle cou ven lion con lient des rugit.....Mit* pour lus garanties réci prüqurs des nom-paipiies françakeclangkise, le tout est empreint d'un caractère parifique qui ne laisse aucune prise aux dix* eussions, il Csl il une a pré

Minier que nos troupes ne se bâtiront plus en Asie avec celles de l'Angleterre, nu moins tant que les cuńk tkls de Versailles et de S.iimJainrs vivront en bonne intelligence.

■M.-is la paix en imper rrriX sera-i-elle de lunguc duré*a Il est permis d’en iloiit^ Le roi a décidé celte aimée 11 ■ ’ i I von la i l u xc rcc r ses t .ou* pes, ri qu’eu conséquence six corps lï'arméc cimpe-niicut élans autant de pr? vinera frojiliérus. Temí $'£ branle déjà pour rctéeituou de cet ordre : le prince de Sun bise prend le comman-demem Un corps forrnédaui le Ha ¡omit; Je maquis de IWzé Va coin mander sur les frontières de h Champagne; AL de Chevcrt est mis a la

tôle du camp dcSarrclouis; celui qui se forme en Alsace <eta n-!;s i. s ordres du marquis de Saint-Pern ; un en confie un en Bmtrgoni^3'1 marquis de IVrulrm; iTihti M. de Cremille prend la di-i réel ¡on de celui déjà rassemblé en Languedoc.


Les souverains ne croient plus guère aux camps d'exercice ou de phisaner; aussi plusieurs puissances ont-elles fait demanderHca rt-pllestions sur ces rassemblements. Je suis bien sûre qu'on leur a fait des réponses perfides, mais je ne suis pas informée de leur contenu* On raisonnait l’autre soir dira madame de Groffrni sur la probabilité d'une guerre prochaine; Fontanelle était présent, et prenait part & la discussion autant que la fidélité de son cornet a ceo astique y pouvait suflire. La mai tresse de h maison allait plus loin que personne dan* la carrière des prévisions; et celte dame suivait en cela l’im-pokion de son esprit, ordinairement droit mais prompt, vif, impétueux, Dans k* matières où l’on ne doit juger que de près et lentement, metíame de Geoffrin prononce de loin et vite; ce qui ne lui

permet dp rencontrer juste qu'aillant que la vérité se laisse apercevoir de très-bonne grâce. La thèse politique de noire raisonneuse était fort «casée dans le cercle dont il sagit; aussi se hâta-Udlc de l’expliquer à l'oreille dc Rmieticlle : ■ N’est-il pas vrai, mon ami, dit-elle > en terminant, qu’il m’arrive souvent devoir raison?—Oui, répon* > dit le vétéran de nos il eaux esprits, mai a vous l’avez trop InL * Lt, regardant .i sa uloutre,il ajouta : * Votre raison esicomme ma contre, telle avance. *

Luuis XV, selnn ! s vues héréditaires de ea famille, vent faire à r. isr de Larlilłroiri'; Jri parlementa, selon le vœu de leurs devoir», jui '. jiiktsi i: uqj ¡rr h; pouvoir de il monarchie. Sa Majesté entend gom r¡ M-i à sa gu i -c Je /,n.fîji,mu que dani scs opinions il reçut île ses pères ù i! rc de propriété,, JJri.sïrere sourie unen i, bu contraire, que ir monarque doit eousuliw un peu les chartes du royaume, dont ih sonl Jes conservateurs, attendit qu’il s'y trouve plus d’une fois écrit que Je troupeau, mécontent de son brr<it>r, peut lui rappeler certainm iLJigüîHius, el iuiir par briser sa houlette s’il s'avise d’en frapper le bétail, .j<v murs ajoutent même que bi l'hérédité do h puissance pastorale est une garantie contre les mouvements tumultueux qui peu-vl in su ru iiir dans la bergerie, cene considération nr saurait empêcher les menions. humains d'interdire, de changer le bercer lorsque, mûîi ruinent dp tondre le troupeau, il veut en disposer au gré de scs caprices. Or nous courons, ce me semble, fart vite vers Crtte curé-inik t 1rs emmUres du parle moi il sont des bélier?, je ne dis pas à fmirs It'lps, mais a lûtes fart dure», qui ne céderont pas un ponce de ter ajn,rl J.i lutte csl décidément coutiiLcncéc cuire eux cl le pasteur de Ve nsa ¡Iles.

J'ai dit ailleurs que la grand'chambre siégeant i Pontoise ne l'ûO eupr qu'a rendre justice aux charmes des fill> » d’Opéra et a faire justice des refais de sac renient s, fauciions esse ni ici le nient oppose» qui ni’ peuvent suffire au culte de Thémis. Autorisé par ce repos ¡I-Jvj-J de i:i balance, le roi établit le i s septembre eu dehors, du pare IrmctH une chambre des vacalûms compose de emucitiers d'Eim et de i|:ailres dm «qui ici; çllc siégea ¿un G r¡n td¿-Augustin». Cri acte d’autorité «puit prnfiitutemrcit k^ Lares île Ih mouarchit'; il remettait rit qur^jji u nuire système de gm: veraifiijeni* clans IrquH 1rs parlementa vint une pu rUe constitutif c tout aussi nécessaire q i re le prince hi¡-même,, M l.i compagnie exilée, qui avait pour elle le publia outré rie; Cm pié temen ta de l'Eglise, eut c lenić ru cc uiumepi su pui^hcr, celle du mi se trouvait gravement compromise; eur il y pvrit lufal de réunion des étui* généraux, rpii certes n’eussent pąs ménagé le* p-¿r<;/:livo dc fu couronne. Mais Ici abu res ne prirent pu» celte di reckim, kíSíreí te redoutaient plus que leurs femmes défaisíée# nu livrais le» mqnisl-clien des mousquetaires; il» se Coin vidèrent d’kdj-mer au Châtelet Je rtïiis d'enregistrement dns lettres patento* 4Jérec-tion de lu chambre des vacations.

Quand on prend du gri.m, on nsn Muroll trop prendre.

Vu ni'rèl du conseil casse ta sentence du Chile Ici; le ir.fntf jour une députation de la nouvelle chambre se transporte ou iliidri( ou d'autorité til Je fait rayer des registres i¡> t¡ru truco cassée, cl cure* gisire les lettres dc son établis. rm<-nt. .Tins doute ces actes vístanle d'une juridiction illégale firent froncer k¿ sourcil» à présidents, cnn* sciJliTs, greffier» et b ni siars; mais que faim? Lh& bonneta carrés ni do» éc H mi ms $nnt de tristes projectile» pour soutenir un combat} w les envoyer luuuirHcnieiii à la lele mit été nue burlesque réaljMbiü du Lutrin de Boileau. Le Châtelet se renferma dans I# r órete iL» LostiJiiéi ordinaire? du palais en protestait! contre I» procédure im-posée*

Pendant celte campagne, un courrier tin cabinet, srjiideuirrB bQKd cl doré ci»....... un i»lice, galope, en f.iisjinLclaquer son fimul, sur t» roulade Puotnise; il y porte à fa gmud’c lumbre l'ordre de sc retirer b Soi.-sons: ce qu’elle fait, en échelonnant sur x roule dcmçu Irofa nouvelle» pro testa lions pour soutenir dignement sa relnil*. AJurs Louis XX , victorieux d-uia Iss domaines de fa justice suprême, t’y conduit décidément comme m pays conquis : une chamba royóte. Composée, ainsi querelle des vacations, de consriltrrs dTuat el de m..lires île-, requiert, cm ¡«sesiíe de unîtes les ¡ulribulious du pr|t-WliliSn Majesté fait l'ouverture de cette chambre te u novembre dans huit! des salie# du Louvre, où plie doit skgcr. Ci Ur fois, ce lui pur te lire» dc c¡n bel qu'il Fut enjoint nu ChâleL. t du fuite écriture de cette institution hilante; air-i lu lieutetmnl civil fit-il mircgidrcr pur le irrs-r.rpns ciimmAndion^ni du rot : et qui signifiait, eu d'au-1res ternies, ayant le couteau sur la gurge.

On je inc trompe tort, ou ce coup d’Etal rompt pour jamais fa tonne intelligence mire fa conronm' et 1rs pari cm en fa; fa guerre sera longue peun-cirt, niais il est facile de prévoir le résultat ; les roi» ne combattent que pmi rem; tes por temen lu combattent pour le peuple, et c'rsi une terrible réserve.., Qui vivra verra.

H existe aussi de petites hostilités à la cmtr; déni personnes y jmi.ssrnl d'un crédit à peu prés égal ; un divine déjà que je parle de inadyme de Bom^donr fl de M. de litchi'lieu, Longtemps la favorite cm sur son ccMieutrmti Pav-miagc dea siducrivus du scie, mais c’est maintenant une puissance évanouie. Le duc et la marquise luttent de crédit avec une chante toul h fa il égale ; Je sojo de pourvoir ¡nu plaisirs du roi* tir, il faut te dire, la maîtresse litre, maigre tout le tact que l'expérience lui « donné dans cette matière, lie comli.il pas toujours hcurcitaemcnt i'uïlrc^e du pourvoyeur *nu rival* Si tmnfar.it! de Pompad our saii examiner avec Intbilplé, p*r j’interrogalimi, k . jeunes néophytes qtjT: Ile envoie da U s fa euiicbe de Si M.-jote, te premier gi>q: il Imiumc de fa chambiC. encore fort bel Imnnmi en dépit de ses cinquante-sept mm, procède d'iuie nmiiière beaucoup plus cunvaincubtc, cl ses rapport» au rui wm beaucoup

pins circonstanciés. Cependant la marquise possède un auxiliaire qu'elle sait employer siivümmcnt : c'tst L’empire du souvenir, pet heureux enchanteur qui peint avec des couleurs si vives la volupté passée^ qu’elle renaît souvent de ce tehlc.m , comme fa hcaute sensible naquit de fa stalue de Pygmalion. Quand madame de Pompa*, dmtr parvient à produire cet cfrel sur Louis XV, tout l'ascendant de Richelieu échoue ; ou conçoit qu'il ne peut avoir d'argument à opposer à cclui-JL

Méaumoins la favorite, qui dp réussit pas toujours également ditt* de telles exhumations, a profité hier d'un de ces retours momentané# <fr faveur sans égale pour éloigner Richelieu* « Monsieur le due, lui » dit-elle en présence du roi, qui assjsuiii à sa toilettef ¡'.u reçu, des » leilres du Languedoc par lesquelles j'jpprrnds que voire prétendu u y est nécessaire; je vous conseille de |i¡irtir pour Montpelliert qui » est rie votre département: car Sa M.ijrslé ne veut à l’arix ni évè-ji qiirs ni gouverneurs de province... » Le duc, qui savait que Sa Majesté ébuT la veille chez la marquise, vît que sou injonction repo" sait sur un grand fonds de satisfaction du roi; il ne répliqua point et ce matin il est parti pour Bordeaux, d'où il sc rendra dans sou gou-veruement.

A propos d’un petit acte lyrique intitulé le De.rin du tíillage, qui obtint cette ¡muée beaucoup de succès à l'Opère , je dois entrer dmis quelques détails sur M- J*-J. Rnusscau, qui eu a composé te poème et fa muriqur. C'est le fils d’un hnrlogrr de Genève* né avec une ¡mjqpn4l¡un ardente, et doué d'une a pi i unir «le perception et de ju-gerni III a lu portée des plu-, baúles discutions de morale ride péri I nophre. Celle faculté puissante se révéle dans plusieurs écrits de reliuuieur ei parlteuliLriment dans un discours couronné parTAiM-dćmie de Dijon, sur la question de savoir sí fa ré/ubítesemenl dea ......... eídcá um a wwfrtbite fl épurer tes ijiirurc* M. J.-J. Rousseau » Lijutenu la négative en penseur, sinon toujours équitable, du moim toujours profond , cl en écrivain aussi pur qu'rlègant. Ce discours cl rdułteufł outres de ce Gélievoit xlémon iront hssijl hcH l'CtisCuietit que es bom moi;» nés ëg»ut el pQnf vivre isolément, oui contrarie le vœu do fa nature eji w rassemblant; mais celte vérité, des longtemps reconnue, dégénère, soua I* plumo de Rousseau, en paradme midlc-rabte, lorsque, déprimant l'homme social au puiut de blâmer sans re^iricünn tous les cPorlt qii’d Cil pour se pnücor, il le,renvoie à ■ l'eiomplt' de* h rit ici pour rebaakir lu bonheur que lu civilisalinn lui b fait perdre. Il est à craindre que le caractère de ce philosophe tic poil une orgucilleuie misanthropie, 'lue certaine aigreur contre les riche* el tes heureux de la terre plutôt qu’un amour désiiiL rcsse de fa *j#ipjteite primitive,

/r reviendrai plue d'unn foi» sans doute sur les ouvrages de cet érrivrin encore pmi connu, mais qui, tu.. Ig ré se» préjugés, aura, j'en toi* tire, une grande renommée qu’il recherche, même rn p.ii'anisaiii i'y touelraire* J.-J. Rousseau serait peut-être resié inconnu sans fa protent un J de M, de MunlaigH, qui. te rendant en muhaswdfl à V»* htef * rrcuciJii cp Géi|»voM eu Ifrlie et l'a fait ion seerclatrc en 1744. Il avait «Inri in-iite-un au*.

A* M'f/ri riu rjfafli, qur vif ni de faire jouer M. Rousseau, est un U'itf Qpéia rempli de grSce, de délicatesse et de goùL La musique «H légère, gaie et ptotee d'harmonie, quoique simple cl mi peu mal, gn? d’uL'fi/mpaqiiL'iHi'uis. Ou dit que le compositeur de celte pièce d'barinonte ll'a juiubIh éludir la musique, nu moins d'après lc^ |>rin* ciprs rtrçus* H que M composition, combinée d'après les loi* du Calcul, n'a été soumise a aucune des règle* ordiu.fires. Quoi qu’il en soit, les musiciens admirent Celle partition, et le IćmdigimyC favo* rallie de lu julnubic ntesl pas suspect*

/> /h’sriputeur de Destoucbcs a aussi obtenu du succès à In Comê-d ic-Ffanraisr: dans le ccuraulde cette année, a près avoir été imprimé dès I13ü. (l'est une comédie d'¡iifrü;ue, cnmm# remtes cultes ds l'an-leur. Le rillc du principal personnage est bien tracé, inJs fa pièce tire particulièrement sou mérite du contraste hardi de la conduite du dhsi pa i-u r avec .' Ik d'un valei rangé et vertueux. H fallait toute l'i dresie de I te s lu u ches pour L'aire réussir cc moyeu, qui, produit ha-bilemenL au dernier acte, termine l'ouvrage d'une manière aussi frappante qu’ingénieuse.                                             ,

L'Opéra, orgueilleux suxentin des théAtren de Ifari*. voSi avec t.i'pij fa tormur leur iourire. Depuis longtemps déjà sene Sia a le puissuncé tentait pm a mbasHMiliur d'interdire les dniise* b h* Ce nie die-k ri n-çoiür, lorsque, désespérant de réu"sir par ci moyen dqdumaiiqui'!, l'Opéra décrira enfin fa guerre à sa rivale^cl lui fit intertitre par tniissief i'ciii'ntioji des I ailcts- Le i liéitre-b rinçais l amttssii te garn i la moulqm Lfrie des céda ¡es, d<'s soin in ali1 ns, des requêtes, obscurcit TJioriïou dramatique;- le» Imstililes pouvaient se prolonger et les plaisirs de fa emir eu iLUiikir. Madame de Pompiidour ouvrit nu mois d’oclobru dernier un congrès dans, son botldoi^ les parties Ih.T lige rainc» y comparurent* La cuuse de l'Opéra était celle <1 un emi" qué j nul   Lieux qui veut tout ¿numclLM h son pouvoir; ma b pretenliorH hfaUitełit été sniiteniteń »vec avantage qn’aUlBut qn • l |Jt pu, eu it'iHiRüJiil tous le» ilrotos, jlis fa ire tous les guùlü, et I expé-rit'nrc ÎQtiriialirre do» miki mires búllanles attentait xMnqueiiHiirtH le contraire. La marquise &c attifait déjà disposée à donner ration nul

Cornalkni faniçïi»> írun¿ l'nmcur tic la troupe, ayant pris à son Jour h pande, pisa «> a intime ni ingénu ri qui sentait pa^sablemeul le irjnnr tomiquC : * Madame. ks pièce» modcnir» sont si mall-* vaisvs, que sarcles ha lie ta k plupart lu ni ben knl. La cubrid!? aide * beaucoup i b' d¿<dflmatiüi:i. Je VOUS préviens que si eut noua dit la » da lise, ou -mus coupe la parole. »

J.a |u«iquilË promil aux comédiens de leur conserver la ra^'Wf, dont H* venaient d'établir si péremptoirement la nécessité. On pense bien que ks danseur» se montrèrent fiers du jn^euient, déclaré san? appel» qui continuait la liante opinion qu’ils ont toujours eue de l’esprit de leurs jambes Pour Los poètest ils durent se montrer un peu moins satisfaits du discrédit duos lequel était tombé l'esprit siégeant tUui leurs tètes*

CHAPITRE XXIV,

1 934- l?«S.

Le régime dcha* iTmL — Le cynisme «n bouteille — Le favorito n'est pas aussi froide ipid-Id if dit. — L'a vainc* Mniativea contre d’Ar^en-Oa — Change-icićnl de miniMrfL — Un ni ne b ou A&ériqu*. — WdHhm^.n. m^a un ju^r pea raiorabm. — M. de Miicroi; aventures curiemłi, — Le ^tin ¡II ommn écureuil — Mie mi ri 11 ;, K)ik exéouEUOB — bifÎL.alLé cHptowliqnt i raum de ce bandit. — Nagance du duc de «erry. depuis kui’ XV| — Ahecdumsau lit de l’accouchée. — 1,0 roi bien ©veillé donna raison aux parlements — fti-cburi jardmier du Tn.num. — L i' êtius de Lavant i:i la mar chamie de fraies — tau mini <fun piana jrchi-T^q c ü ■ n pme iibfrLui. — Midi nioiscUr [j-wille; la detní-pari. — Mort du maréchal de IxnvM-lahL— On se prépare a h gu+iro. — Eip#.in¡nií fi ninar*. — Apparition iIh ratifié ré Bernia — Lés rli ut corullas. Mûri 1I0 iripdirrnP Z'|hjr,if irt Finies ci du peinen lie Ou 1.-bea. — NaiïMBM de lasn -Stah slai. X»kr de Grince (.unis XVUI).— T remiden uni de iiMTé lé l.i?b me. — Voll-ureS la L^r 1J.1 Prikïi*o __ L'Qr-p^jiri dr fa L'Aim du Voltaire. — Ijc sruintp I ¡ijupporbin ita Monta qulea. — Retarme item les etwumes du théâtre. ■— Echange de grâces Chu» 1 duücham-bre. — La pria» (b-béati de J a frmja.

■J'.ii il il ailleurs que madame de Pompidou r a plus «Tambi 1 iuti que de désirs auin u rr u i ; il est évident que la froideur île sort liî 11 lpt'r;i^ mini peut toi ûii lard lui jouer un mi-mais mur avec un homme aussi mb tértellement positif que Louis XV. < Madame de Montespan * était bien heureuse, dirait , îl y a qpidrpuM m,H^ ......amume en » causant avec madame du Ihusset; elle avait toujours de lu eom-* plaisance an service de Louis XIV, ce qui n'empt chah pas qu’il lui * eu restai pour beaucoup d’autres. Eu vérité, lu imtorc avait traité * telle femme tu enfant gâté, et elle m'a constituée, mui, cu vúri-» table macren^, Ccst un défaut, ma ehère1 un grand défaut dons “■■mi1 ferume destinée à s'élever par.,, ta sensibilité. * M.ulanie du jlaniset témoigna par son &Ëkiicc qu'dit émit emir remen t de Ma vis de SI ni.ihrt'^r ; peut-être même porta-t-elle FûïSC U tí m C n I jus ju'a penser que le défaut était réel, indépendamment même des projets d'cfêv.irirm. Je ii'assurerai pets toutefois que celle tutoie soubrette ait CDHseiltéà rumíame dr Ponípmlmi r Je régime don) je vais parler,

lu ta mm hr jieml^ut pim dc l 'ois mois so fil servir 10ns ks ni al tos du chocolat a*« I ripie ilusa dr vanille cl Urdiré ¡ à son diner, elle BC bummÎE que du pelade au céleri, faisait mettre des truffes dans tomes J es mirées, ordonnait qu'on farcit de ce tubercule km Us rôtis, cl prese rivai 1 de mêler du coulis d^crevisses à toute» lé» sauce» des ragoûts servis sur sa table*

« Quoi! dii madame de Branca», h qui h marquise pii riait de ce régime ci!liaulTanL, vous vous fin poison ncx íillml qcinhdicjïiiCmOiiL pour h plu* l'i'.irnl plaisir du mi?

— Vue voulez-vous, duchesse, répondit madame île Pompadotir en pleurant, Je erai us de perdre le cœur lit Ha M&jC»l^

— Lii 1 n'¡ivex-vdix pas procuré d'autrc» d1.Iraclions à Louis? Xr Voit-il p*», par vos soins, de ces beautés?.,. Ll sou coeur n'est pus une rau rcC h rép ii xa b|c de -au U lio cm..,

— Cependant je vous avoue que le roi revient de temps en temps à moi.

“Je comprends bien, nwirq crise; mai» pour quelque»capricespas-Mgers... uue femme est toujours usez eu tonds...

— l<i* moi, dm: besso,*. ci c'est ce dont je me pilabas*

— VraimtTit, je partage bien votre cbagrm. Autre condition, à flous autres femmes, serait aussi par trup déplorable si nous eu étions r'dLtih'!ià des devoir» tout secs,

— C'est pour cela que je voudrais,,.

; “o £3s bisser a Sa Majesté tou 1rs le» chance» ht!Lire 11 ut15 de la pari m,._ <|.|n se conçoüi à merveille. Mais k tempérament tac Lice que vou$ vuiil üntmci avec vos IruÛés, voire céleri et vu» cou h* d'i'erc--Visse», h mrą Mr vous énerver,

^ Let élixir, dh madame de RiHUpaduiir en montrant une fjok à son aime, agit pi"* promptement et plu» sûrement que tau* ce* mets; JC ÍÍIIhaï pr nl Lh tenir a son use5c.

— Fi ! s'écria la duchesse, qui venait de portería bouteille à son nez, c’est un aphrodisiaque, c-est t|c ^ teinture de tuoucbcs camU*-ridn. ■ Il y a de quoi vous rendre frénétique^*

— Que dites-vous, nia chère! je ne me rnis aperçue de rien île parait.* j'ai senti seulement, vous save?.,. cet étal... assez désirable*..

— Parer que la dyse était perito ; mais si, par li.isard, vous aviez un jour h main un peu lourde... ce sentit a Lire une eieursion dam La salle de» jpnlcs.

— J 'T prendrai ga rdC,..

— Mon, non, je 11e soitlïrirai pas que voua urenica dav.intarje de cette drogue... Vous n'ëto» pas constituée cu Lace Linde, vd» nerf» n'y pourraient tenir*** El madame Je Brancas jeta la fiole «hn» b cheminée.

— Que fn i I rs-vmj 5 , chèFC amia? J s n'ai ILC phi qu'un me Irai In Cńni me un cntaii t.

— Ht moi je ru: su offrirai point que vous vous (ralliez comme un cheval*

— Vous ne Hiver pas, dit h favorite en fondant eu larme», vous ne savez pis ce qui m'esi arrivé il y a huit jours. Le em, prétendant qu'il faisait diMid, ;i passé ta nuil hUr mini Canapé... oui, dnehtKM?' la nuit entière... et j’avais pris de celle drague*.. Xi se dégoûtera de moi et en aura mie mtr*.

— Vous n’évi term pa» celle étiré mité eu vous, déchirant le» entrailles avec ce cynisme en bouteille.*. La belle ligure que vous faî-^icz |a dut» votre Ut, brûlant il’nue ardeur snLiLij,eT tandis que ^a Majesté prenait [efraim à dix pas de vou*! Il Faut recourir i fPoukei moyens pour fuer CC cieur inconstant ; rendez voire société de plus en plus précieuse au rni a torce de douceur, de prévenance el d'esprit. Ne lui montrez jamais de froideur, jouez plutôt la comédie si le désir vous eh,ii]||u,?.,. Quelque* soupir», quelque» ah! ah! hi» p'aers, 3iibsiHuciuiiii nu irïbui île complaisance a im élan de plaisir.^

i:li tout Ce qu'il faut. 1 t temps fera Le renie; ¡-ri uha mes. de l'habitude remplaceront imperceptiblement celles de l'amour, et votre ém pi re suhsialera. «

La fa vu ri le promil de anivre le couAed de madame de Branca», l'embrassa en la remerciant, et le régime échauffant fat abandonné. Apríscela liliiL-on çmrr* bif^nujuenl à celle fnndrijr eilrèmO de ennsLîimion proclamée en quelque sorte par madame de Pompa— dour? Je pense an moins que la foi absolue aurait tort. On s’explique qu'une femme mion rie de cou ritamos., qui, coin me on s.dt, se tout Atsêmeul dw adorateur-», pour peu qu'ils aient d'ambition, se knsejnsqibh erriaiit point df? hommages uitiqiiemcTH privilégies qui arrivent jusqu'à son akuve; on s'explique encore que celle fi-....... ait besoin de ranimer quelquefois ta ..........  a'iaibtic de»Lk

née u des *acrili<:c>i escluiufs, quel que soit ic ”ang du raerihr.ileur t l'amour cib etif ne canroH p^s ta fjrairdeur à ta manière des autre# passions. Mais lè Iflmpcramcnl, dégagé lie «3 ta■■[',■ ¡xénies bal.u-tnde», se reproduit avec tout son élan; c'est le gtturmaitd <MjA rrpu qui retrouve lie l'appétit pour de? meta nouveau. Ainsi J'en iÿ raconte bien secreteóte ni à i'OEii-ile-bcenf que les hispes, le céleri et le chocnkil n'eut cm pour rien dans les rehilioru que la marquise Clltrelicnl avec l’ahbé de (tarins, ecclésiastique e.Hpiel, huiitmc superbe, pnere gal.iiil, dont ta- Œillades vchiutres, ta j.unlie d'AilIhious el les madrigaux exercent, ait-on, sur elle une intliicnce aussi vive, quoique mains âcre, que l'aphrodisiaque condamné par la diicbes.se de Brancas, l ue investiga)ion plus subtile ł découvert nue le in-imco dc li......vau visite smurut Htadniïic 'Ir |Ntiirp;t tour à des heures fort éloignées de celles indiquées par l'étiquette. Four mon compte j’ai trouvé ce seigneur a la toilette de ta favorite, qui non-seulement n'avait pas achevé cette demi-parure avec laquelle une femme à principes reçoit le» homme» à non lever, mais n'était pas même vêtue siilhsannuciU pour voiler esquí ne se montre qu'aux Ln limes. Dans Celto itomi-iimbta limítame ile Fmn |Uritan r. à fri jrl*;£F pif ta vi vjt¡dé de son .vint, par le* tan ni s précipité» de 500 CKUf^ devait tenir beaucoup plus de la salamandre que de la mznWu*C, et SCS yeux médirent parmi rega d oblique que nia courtoisie fétrii-niue avait mal runi-J son temps. Altan.....ins les a s-h 11 h 1 rs Je M. de Beau va U sont expliquées très-iiAlurellemèBt par madame du Haus-scl, A Cisi, assuré-t-dle, nu homme tort ir.ilan< qui a ou [^nd sir, » qui joue gros jeu au salon de la favorite; de [dus il est Je frère » de ta pente maréchale de Mi repoix , que ma-l»uM aime beaucoup. » Et tout cela fait qu’il est bien traité chez nous, mais sans rien de So'AFoizé. 1 Ce idol p¿S toutefois suns rien de rtmarquablé, car il était dilfink qui? je De fusse point frappée de l\thi lu [ton de charmes à laquelle M* de Bcauvau était admis Je jour de ma vigile inopportune.

Je ne crois pas qu'une bonne fortune pareille soit réserrée i M- d’A njcn&nn : la haine de la marquiHC pour C0 militaire de la guerre est publique. Il y a Luii^temps qu'elle travaille à le faire tcji-voycrj niais jusqu'à Ce inoniCOl Les intrigues dn boudoir n'ont pu tri.....plier de la raiADii d'Etat* I^A l'ijensrui A I# réputation dun bon ministre, el, ce qui est plus rare, d’un ministre Iiohhcic homme* Louis XV cal vivement sollicité par tous les membres sensés du conseil de conserver ce secrétaire <f Etal k qu'il rem placerait JdJi^G*-tuent, Eumiye, F ntl de ce» matins, des hmJh'iILipiës sollicitaitom etc La favorito, le roi lui ht dire par lundanir de Suitom ’ qu'il i» oraït du yoúí pouf son miuAirc de la guerre; qit'babiLué à «n k travail et a scs formest il nfl couienLii-ail point □ i'éLoj^cr* D'Ai>

Si la maîtresse en litre ne parvient pas à expulser les ministrem elle réussit au moins ¿1 les faire nommer: c'est sous son influence que M, de Rouillé vient dVirp appelé ans affaires étrangères après ta mort de M. de SMut-Conlcsl+ Person ne à coup sur parmi les hommes d'Etat ne montre une allure aussi peu diplomatique que celle de TM. de Rouillé; toute la France a été surprEc du choix fuit de lui pour diriger notre politique intérieuret lui-même a partagé, dit-on, l'étonnement général. Lit préférence de la favorite pareil avoir été délcrmitiée par la flexibilité de caractère de ce ministre, h On le Tait * monter cl descendre à souhait, disait dcrnicrcinenl M. de Belle-h Lie dans un cercle où je trie 1 pouvais; on pourrait le faire roi de * F ranę* et ensuite le réduire il être commis sans qu'il fût déplacé > ni dans l'une ni dans l'autre condition, u

M- do Muchuüt puse du controle général i la marine; ce qui ne Pernoche pas fie conserver les sceaux cl la chancellerie. YoiJù donc un ministre sons la main duquel se meuvent nos flottes, se révisent les grâces, et se rend h justice: le tout obéissant aux ftís eue liés qui aboutissent a la garde-robe île madame de Pompadour, Les solides appréciateurs des grâces de la cour ne félicitent pas M. de Machaull d’avojr quillé les finances pour la marinę: ■■ Il 41, disent-ils, déposé sa > charge d'or (unir en prendre une de Imis. „ (l'est M. Moreau de fiée hclJcsqui vient île ramasser le riche fardeau.

Des nouvelles reçues il y a peu de jours de l'Amérique septentrionale absorbent toute rattrniion : de graves différends se soin élevés sur l’IJhio, entre les Français et les An^Lik, h cause fies limites peu ds^erminées qui séparent nus ùLiblissruji'HU du Canaii.i ile I' Vcudie, cédée ¡i l'Angleterre par le mulé d'Ulrechl. Les Anglais nul élevé sur le territoire en litige le fort dit de ïa .Vrègÿwfé, dans lequel ils entretiennent 1 me garni son assez forte, qui, au Commencement dû la présente année, était commandée par le major 11 ushiiif/run. Le gouverneur français, ne voulant point souffrir cette prise de possession , non-seule ment absolue, mats hostile, envoya au fort de la A'écessild IM, (|ü JumiiuviHc , otíiuicr intelligent, chargé d'une lettre pum in major Washington. Le général, en tenues mesurés mais précis, invitait l'officier de Sa Majesté Britannique à ne pas troubler pur une possession illégale la paix qui régnait entre les deux puissance*, cl n se retirer sur les terres anglaise^. Qui pourra le çreirc? if’ mal heureux Juiimnvilte r»i uHiHi^tné pul-liqueme-ut dans cette mission toute ;nci-fique; *on escorte, forte de trente hommes, maltraitée et désarmée, fui fuite prisonnière de guerre L La renommée ayant appris au gou-veruvur fronçais le sort de. ces in fortuné*, soudain il ht partir le chevalier de Si lier», frère de Jumonville, pour venger sa mort en al-laqiuml la forteresse anglaise. Elle ne liai pas longicmps à un siège poussé avec vigueur; Washington demanda A capituler. Si \ Hiers uVni écouté que le Minimum d'une légitime vengeance, il n’eût point consenti à composer avec les assaüsiiià de sou frère; mats il u'uuldia pis que Irenie soldais français étaient en leur pouvoir, et, préférant leur salul su stérile plaisir de venger un crime conwinnié, il accorda aux Artghtis une capitulation honorable que sam doute ils a'atienda ici il pas. Washington s'engageait u renvoyer a Québec les prisonniers français, qu'il a tu il Lui conduire ii Bus Loi 1. A cette condition, le major et sa troupe eurent lu liberté de se rendre dons le Massacliusri-Buy- On ne peut se défendre d’une vive indignation en ajoutant que, dus trente soldats pris au fort de h Nécessité, sept sen-Icineul arrivèrent à Québec, el que les recherches les plus soigneuses 11’tml pu faire découvrir les vingt-trois autres.»

Los évéiicmcnls de l'Amérique scpieutriounle me conduisent natn-rclh nient à parler d'iln gentilhomme nommé M, de Múüéres, qui habita longtemps ces contrée*, ri dont lis aventures sont curieuses. Sa mère, devenue veuve, avait épousé en secondes noces ce la Haie si connu par ses intrigues avec la duchesse de Berry, fille du régent. Après ce mariage, celle dame prit m horreur sus eut.mis issus du premier lit : sa lilie dut se faire religieuse; cl son fils, déclaré mau-cq/h lujar jficorrtjiWe, fut embarqué pour l'Amérique, à ¡'âge de quatorze ans.

Oc mauvais sujet, dont il fallait absolument se débarrasser, était pourtant uti garçon rempli d'excellentes dispositions, d'esprit cl

meme fie génie : un interrompit, pmir l'cxiler, des études presque terminées. Arrivé en Amérique, le jeune de Méxiéres. maître de sa dcHiiuéc et de la direction de son infortune, sy rendit un (lanada. Les habitant-dece pays, auxquels il parvint à faire comprendre ses nuil-heure, lui offrirent un asile ; ce pauvre V raneáis trouva parmi des sauvages F hospitalité que sa propre mère lui avait refusée a la fotir la plus civilisée de l'Europe, Mais lus Canadiens ont, connue tous les autres hommes, leurs préjugés cl leur fanatisme; le pauvre petit Français dut subir le taiuum^, opéra lion très-don Ion reuse a laquelle il se résigna avec courage. Le voila donc, bariolé de la tête aux pieds, devenu l'hdle, le compagnon intime dus sauvages, et bientôt il devint l'objet de leur admiration. Robuste, bien constitué, il excella promp-tc[tient dans tous les exercices de tes peuplades; doué d'une grande facilité, d’une aptitude rare et d’une mémoire prodigieuse, il apprit aisé nient leur langage : cc qui le mit ¿1 mû tue de faire apprécier à ce 5 hommes de l.i nature la supériorité morale qu'il tenait du Commerce des sociétés. Après deux ou trois ans de séjour parmi ces Canadiens, Minières, Agé de dii-scpt ans à peine, était devenu le conseiller de toutes leurs actions, l'arbitre de tous leurs différends - ils n'entre-prenaient rien sans le consulter. Enfin, le souverain de ce pimple étant mort au moment ou notre Européen «indignait sa vingtième année, fl fut élu par acclamation chef de la nation qui l’avait adopté. Ce prince gouverna avec beaucoup de sagesse pendant la paix ; mais CC fut surtout dans uni guerre que les Canadiens curent a soutenir COI lire ica Espagnols qu'il scqiiil desdrrnlsa la rncon naissance. de ces sauvages. Depuis plusieurs années, Minières, jaloux de sc rendre digne de la confia nuć qu’on lui accordait, avait étudié la jurisprudence, la science du gouvernement cl l'art de la guerre à l'aide de lions train1*qu'il avait fait venir de l' Amérique européenne cl secondé par Ica dispositions mi lu relies dont j'ai parlé. Lejeune chef remporta .1 la i.'u- de ses troupes des avantages qui surprirent les Espagnols; ils ne pouvaient pas concevoir comment des combinaisons de tactique supérieures aux leurs s'étaient trouvées dans la lile d’un général sauvage. Ces Européens proposèrent la paix. Méfieras lui-méme sç rendit :■! Camp espagnol pour en stipuler les cuiuiitions. Ou voulut mlîiu’itre un interprète dans le conseil. «C'est inutile, dit le prétendu » Canadien dans l> langue de Virgile, faites approcher seulement “ q u lqu'11» qui n'ait pas oublié ses éludes... —C'est tre^bicn, n ré-pondit avec une vive surprise un colonel présent à l’entrevue; et l'on discuta en latin. Après le premier entretien d tploma tupie, chęć singulier sauvage avait déployé autant d'esprit que de maturité, les Espagnols l'intcrrog-rent sur ce qui le touchait personnellement. Sou récit les intéressa à tel point, qu'ils lui offrirent de L'allécher au service de Su Majesté Catholique, Int promettant uU début un grade élevé, et dans l'avenir «ne Jn-llu destinée. Méstières consentit a prendre eu parti; maïs it condition que la paix serait conclue avec les Canadiens, dont il soutenait les intérêts^ Le traiié fui ou effet signé ; le cher canadien l’umporta, et, aprèh avoir mis à jour toutes les afiaire* du sou petit empire, il se sauva par une belle nuit cl laissa son troue voeu ut.

illézières était déjù gouverneur de la Loiitsiane, lorsqu’il lit un riche tnarhge qui le mit à même d'acheter de belles li.ibiLaiiiins utd^ satisfaire son goût pour l'élude en se formant une super!» bibliothèque. Après dix-huit ou vingt ans d'absence, l'ancien monarque canadien a reparu eu France, ou il vient recueillir inte partie de l’héritage de Su mère.

J'.h vu ce curieux personnage chez la favorite : il est grave, mé-lancolique el comme gêné au milieu du tourbillon de lu cour. Le roi Se phiil a entretenir M. de Mézières ; quelquefois il accompagne Sa Majesté .1 I.. chasse el lui donne lu singulier spcclaclè d'un seigneur devançant à la course le plus ah-rie des lévriers de lit meute royale, L n jour Louis XV, que M. de Mézièrcs suivait a cheval dans une allée du pare de Murly, lui demanda s’il ûiait habile a grimper sur les arbres. Pour toute réponse Laven tu rie r saute du son cheval, court ii un chêne ban) de quarante-cinq à cinquante pieds, et en mains de trois miiiiües Sil Majesté vit nu soin met lie l’arbre un gunti II unijnie richen 1 eut galonné, qui était parvenu là avec une agilité dont un singe cnit été jaloux. * Messieurs, dit le roi à scs courlisans, vom ■ avez beau être ambitieux, je défie au plus audacieux d'eulie vous w de s’élever it celle hauteur. •

Lt gnuvcE-iiCur de la Louisiane aime le faste, la parure : il a toii-jours des habits magnifiques. Des bagnes du plus grand prix êlin-celleuL a scs doigts Utotlés : on aperçoit a travers ses bas do soie lus serpent* peints sur ses jambes, et sa chemise en s’entr’uuvraut laisse voir les grandes fleurs demi sa poitrine esl Couverte. Les couleurs de tous ces dessins in effara |>]rs sont très-vives : cites sont tirées, dit M, de Méziëres, de certaines planto* du Canada. Ce gentilhomme n’a pas conservé que ces traces de son séjour parmi leu cuvages : il en garde nn souvenir très-doux qu’augmente chaqué jour la Cu nipa ration qu’il fait de leurs mœurs avec celles des naliim* civilisées. Mézièrcs vit à peu près aussi sobrement que Ica Cana il tenu ; il se plaît ;i suivre plusieurs île fours habitudes; et réprimanda leur exemple, la stérile superfluité des paroles, il exprime beaucoup dc ptusćca en peu de mots.

Voici un autre jouet du destin qui a longtemps poussé la roua

de l.i fortune avec une audace extraordinaire dans les chemins tes plus hasardeux : c’est Mandrint ce rcdomoMc ¡ivetnurier, qui, âpre* aioir été tom* ù Unir soldai déserteur, faux inon 11:1 yetir, eonirebitn-dier, îi vu finir sa vie sur une autre mue, celle de In justice, le 54 tuai iteruier. Lu capture de ce héros de la fraude a failli rompre Ji bviine intelligence qui règne cuire Ja France et la Sardaigne; bonne intelligence que Louis XV n’osa troubler, forM|u’il était ut; sa dignité d'empêcher que Victor-Amédéc. sou grand-père, ne fin /tr dans une prison par un fils dénaturé. Mandrin désola lu forme pondant plus de divbiiit mois ; il ru i trou liait partout Scs suppôts, * frit pitra il d’eux s'ils ne payaient pas ia contribution qu'il leur dc-m and a il.. et les tenait captifs jusqu’à ce qu’ils se fussent ciupiąca à s'exécuter. Sur leur engagement de Le faire lorsqu'ils seraient libres H les relâchait; et s’ils manquaient à leur pmmes.se c’en riait fait d'eux, rien ne pouvait les soustraire à la vcugrancc de Mandrin. Mieux servi par ses agents que les tribunaux secrets de la vieille Germanie par leurs satellites mystérieux, ce contrebandier atteignait partout ceux qu'il appelait dea muÜAterA purfurił. qu'il faisait massacrer alors impiloyahlcmenL Mais c’était seulement dans ce cas ou dans celui d'hostilité eu litre les troupes du roi que ce bandit permettait l’clïusion du mig. V ingt fois Mandrin défit eu bataille ranime de forts détachements cl même des régiments entiers. S'il ne pouvait tenir contre eux, sa retraite était toujours si habilement combinée, si pnid cm ment exécutée, que peu des siens tombaient au pouvoir de scs assaillants. Cet homme était au Pompée, uil César égaré parmi des brigands, par coin pensa lion d’1111 X il le roi jadis fourvoyé à la tête des armées. La fortune a va il je lé pré ma tu ré ment sur Le grand sei-Çniuir un habit de maréchal de France qu’elle eût du conserver pour l'obscur contrebandier*

Il avait été reconnu à pou pris impossible de s’emparer de Man-drin par la force, on songea ù s’en saisira l’aide d'une ruse et d'une violation de territoire. Ce brigand, après ses expéditions, sc retirait toujours dans les montagnes de la Savoie, se il.1 liant d’y être eu sûreté sur les terres d'un souverain étranger. X aille espérance 1 De# volontaires de filandre déguisé» en paysans pénètrent un matin dans une chaumière de Sikiiil-Geiiis-d’Osl, où Mandrin déjeunait avec une pleine sécurité : ils sa 1 lient sur ses armes avant qu'il cul eu le temps de se mettre eu défense, le garrottent, le je Lie ni dans une voilure et le ccndniseui à Valence cu tJauphiuô, Il émit exécuté avuulque le roi de Sardaigne eût appris CCI vidé veinent..

( du ries-l-.m manuel, informé de culte expédition, qu’il appelait avec quelque raison un attentat, envoya vu toute hâte à Versailles un ambassadeur chargé de réclamer lu bandit enlevé dans ses Etals; mais tm ne pouvait plus rendre à Sa Majesté qu’un cadavre infect broyé par des barres de for+ Aussi le cab net de Louis XX chercha-t-i| tous les moyens d’éluder une réparation plus humiliante dans celte Circonstance que dans toute autre. La capture de Mainkiri fut attribuée à des commis de la forme ayant agi de leur propre mouvement d Sans le en ns eu te meut de l’autorité. La cour de Turin lie se Laissa point abuser par ces subterfuges ; son envoyé devint de plus en plus menaçant; et la nôtre, toujours trop lente u s'inspirer û temps de sa dignité, fit de véritable* excuses à Chartes-Emmaiiiu l , qui ti'avaii pas daigné nous donner une simple explication dans une a (Taire intéressant l'honneur de Louis XV. XL de Aoailk'S fut député auprès du roi de ¿Sardaigne avec la commission expresse de désavouer ce qui skiait passé sur son territoire. « Sa Majesté, ajouta L'ambassadeur * extraordinaire, a fait punir les coupait et n’a rien tant a extorque » de resserrer les liens de l'amitié avec un souverain auquel l'unie * sent déjà les liens du sang. * (Jne penser d’un prince commandant ■ vingt-cinq millions de sujets et qui parle un tel langage à un roitelet qui des fenêtre* de son palais aperçoit de tous côtés les limites de tes Etais? Sans doute l'enlèvement de Mandrin fut une violation; niais c’était aussi contrevenir aux règles du bon voisinage que de donner refuge a 1111 brigand avec la connaissance des excursions journalières qü’il faisait dc cel asile sur tes terres françaises ; un roi devenu recèlent mérite peu qu'on ménage ses droits. Cha ries-Ém manuel, par un mépris public du frein de l’honneur, s’ôtait mis lui-mërue hoLs la foi des initions. Louis XI^ lui eût envoyé des explications par un maréchal de France à ta tète de trente mille hommes, cl l’Europe eût approuvé ce mode de justifica Lion»

Pendant les tristes négociations du cabinet de Versailles avec celui de Turin, mad...... la Dauphine csl accouchée le 34 août d’un prince qui a reçu le nom de duc de Berry L A cette occasion le roi, ieTtnaissanl qu'il avait dépassé en cassant le parlement toutes le» prt rugai¡Vus de ja couronne, supprima sa chambre royale et rappela Ja "^gislraiure suprême, qui rentra à Paris aux acclamations, d’une immense multitude. Quelle déplorable politique! Loi iis XV, «près avoir agi en despote, découvrait par un retour subit sur lui-même tout le secret de s* faiblesse» Le prince qui j'tst montré assez auda

1 Cû pnntê était Uliír XVL II est digne de remarque qu'il naquit ¡’ang^ ftiime ou le* psrtwenls, fro ^4 dans leur» droits, exiles, empri-stjnnés, eaués, devenaient lé* etintniiü «trota de fa cour. La rwissanco de Louis XVI marquait donc le point de départ d upu révolution qui devait Teusevclir lujHüCme tous les mues do la nMucbit.

cieux pour sn livrer à l’arbiiraire doit avoir assez de courage pour eu soutenir les œuvre», ou l’Lu prudent peut être écrasé sous le poids ni crue de l'édifice despotique qu’il a élevé.

J’ai entendu égayer la convalescence de madame la Dauphine par le récit d’une anecdote récente ! je la rapporte ici, parce qu’elle peint à merveille celle légèreté française, ntebkde folie ci d'eudace, qui, pour conduire à fin nue plaisanterie, bruve en riant et bienséance et danger. Deux jeunes gens se tenaient sur tu senil du café de la Hégenec, chantant Je refrain du jour, faisant des minen aux jolies passantes, et se moquant sans pitié des passants. Jnc de ces petites voitures appelée» h Amenes vient à traverser ta me; elle renferme un gros, gras, rouge jeune homme, dont la santé tioriSïaiitc semble insulter □ la maigreur du mercenaire qui le traîne en haletant par un temps superbe, cl sur une voie publique aussi sèche que le parquet d’un salon.

« Ah! foi r la juiroblen 1 s’écria un des deux observateu rs, nommé Derruí, voilà un plaisant original, de se faire iniuirr en brouette par la plus bille journée d'été que j’aie vue depuis Longtemps»», C'est trop impertinent.

— Personne ait moins, répondit en riant l’Interlocuteur, n'a le droit de s’en formaliser.

— Non, mais je trouve cota scandaleux.

— la- mot est fort.., Aurè* tout, cet homme peut avoir ses raisons pour aller en brouette... El qui pourrait l'eu empêcher?

— Qui5 moi, mon cher, tarje suis piqué.

— Âh ! la bonne folie! s'écria l’autre en éclatant de rire.

— Ne riez pas, reprit Dorvol ; je voua pu rie dix louis que j’arrêie cci impertinent..,.

— Pour ta rareté du fuit, je tiens le pari.

-—Pardon, monsieur, si je vous interromps, dit l'éccrvelé en s’a-vançanl, le chapeau à ta main, vers la chaise; mais permettez-moi de vous foire observer qu’il csl bien singulier qu’a votre âge. et dans le cœur île L’été, vous vous fassiez traîner par un malheureux qui n'a que ta peau sur les os.

*—■ Pcrmellez-iiioi, monsieur, répondit le jeune homme étonné, de vous foire observer, a muti tour, qu’il csl bien plus étrange que vous fassiez relie abscrvatimi.

— t.’esl qu’en vérité cela csl trop bizarre.,

— Bizarre ou non, répliqua le passant un peu impsticnlé, vous voudrez bien souffrir que je continue. El, tout eu partant, il faisait signe îi ¿du buturiier liipeUe de jmiirsu i vrc sa roule.

—- Non, monsieur, non, reprit itorv.il eu s’opposant au départ de ta voiture, je ne puis ahsolnmcnl prendre sur ui»i de vous voir eu brouette parle temps qu’il fait; |C ne le souflrirai point.

— Vous ne le souffrirez point!

— Bien décidément non.

— Ah! parbleu, noua alfon» voir! s'écria le jeune homme en s’é-lançant de sa boite et eu multami l'úpúe ú in m-üu.

— Comme VOUS voudrez, monsieur, coUliuu* Dorvat, qui déjà croisait II* fer sans avoir cessé de rire,

— Eli bien! aurai-je enfin ta libcrlé de courir les rues à ma guise F dit avec calme l'homme a ta brouette, qui vil chanceler Sun adversaire blessé.

— Moins que jamais, répondit Dorval d*nnc vois un peu affaiblie, car VOUS êtes trop honnête assurément pour aller en brom-m-., vu us qui Vous portez si bien, quand jt resterais a pied , moi qui suis blessé.., w A «s mois, l’obstiné cuire dans la chaise et se fait conduire ches lui... I| avall gagné son pari.

Tandis que M. de Lugeac m en niait celle aven ture un près du lit de ta Itaupliîue avec ce ton sérieux qui ajoute encore au charme d'uno plaisanterie, je voyais le roi rire pour sou compte dans P embrasure d’une croisée en lisant l’adresse d’une lettre que Sa Majesté umaił a la main, Sollicité par l'aCconchée de nous faire pari de cr qui exeta lait son hilarité, Louis XV se lit prier un peu. La Dauphine n’eu devint que plus pressante; Je monarque, s’exécutant alors de bonne grâce, nous raconta ce qui suit :

ir La fil Je du lieutciumi de roi commandant à Landau est, à ce qu'il parait, une jeune personne fort charitable envers ¿011 prochain : tes oNi tiers de ta garnison Lr savent bbm; mata il faut croire que quelques-uns d’entre cm auraient voulu dans la belle nue charité moins expansive. Piqués Je Ses infidélités, ils firent metirr, un jour de rhiver dernier, une leurt à ta poste de Strasbourg fouir le lieutenant de roi. Le dedans de ta missive èlziii en btanc; mata ta Suscriptîuil... elle est unique, ta suscriplfom Ecoulez, incsdnmeü et messieurs ; J monsieur, montreur M r/jreober Je "', cumwum fonl Je LzinJuu. et heau-pere général de Etn/ćtn/erie /iranpatse. * 11 fallait entendre les éclats de rire autour du lit de la Dauphine»

Jtaiditque le roi, sans doute hici conseillé, avait senti que sc* rigueurs contre le parlement pouvaieul i'enLrfinicr trop lois, ri qu'à la naissance du duc de Berry, Sa Majesté s’élait décidée à supprimer les chambre* illégales créées ub irulo , cl à rappeler ta veril,une magistrature. A celte occasion, les courtisans cl ta mute ni tn-s-imit ta c^ûmen^ de Louis XV. a Vous vouiez dire sa/iruJ^i», * n-pondit un jour M. de Souvré, à qui l'on partait du celte mesure. Le 3 sep-tea&re, parut une 4ÿ4tmUoQ du roi anûmtimnt fouies Les procé-

dures conirnriicéM au sujet ¿e la bulle Unitfniilwi, imposant an clergé ’•» si hmce absolu sur celte manière, rt c|i urgen ni k paNemenl de veiller à l'exécution de cet édit. Céiari donner ouvertement gain de cause a rne.ss'ieura ; aussi se hâtèrent-ils de faire ta procès nui prêtres qui refusaient les sacrements* Un arrêt de fa chambre des vacation! condamna quinze chanoines d'Orléans à douze nulle livres d'amende, pour avoir refusé d'administrer un de leurs confrères au lit dç mort* La chose tiVll rrelu pas la : cet ecclésiastique étant dé-cédé sans avoir revu les (croîtra de l'Eglise, l'évêque d'Orléans, qui avait approuvé fa conduite des chai!Oim ; ' i^ Htire pastorale, fut cille j sa terre de Menng. U y a plu ^ > ■ u, irés-hiru avise niainte-num, à ce qu'il parmi, du danger que court fa monarchie en violant 1rs chartes du royaume, le roi prévint le parlement de la punition qu'il wtmil d'infliger à l'évèque d'Orléans. Un peu plus tani, M. de jkiHcrnont, incorrigible comme tous les jésuites, n'en ordonna pas moins un refus de sucre mci i ts, et fut à sou tour exilé au château de Coulions.

bans ce même temps, c'est-à-dire ven la tin de novembre, Louis XV appela d.ms son cabinet 1rs principaux cnnsLicutionitaircm « Je Vous défends, leur dit-il, loulC réponse à ce que je vais vous > dire: je veut fa tranquillité dam mon royaume. Je vous ai imposé » silence sur les minières dt’jansénisme , ceux qui contreviendront a s mes ordres strunl poursuivis suivant fa rigueur des luis, u Les jésuites, M-ltm faut imbit'ide , s'inclinèrent jusqu'à terre; mais a peine sortis de IVnücnce royale, ils se relevèrent, et h fureur éliticch dans leurs yem naguère hai-v+és. Ils avaient jusqu'à fars troublé les consciences par esprit de sedo, iis eunlinui1 reri de les troubler en haine du monarque qui osait les désapprouver, cl le parlement Continua de reprimer leur zèle turbulent*

Malgré tontes les cou celions fuites par I* cour au parlement de Puris, le reasen liment fermente dans le cœur de ses membres: ils ne ]nLuvcnl oublier ni l'emprisonne^ eut île leurs présidents et mu lire s des requêtes, ni l'exil de fa ijntiul'chanibre, ni fa création des juri-dicihms bátanles qui ont remplacé quelque temps fa magistrature légale sur l'unique investiture du bon pfafair. Le dépit dort au palais, ruais c’rel un feu qui couve sous fa cendre. Le pademl-tiL, froissé dansses droit* lus plus chers* dans -Wit honneur et jusque dans son existence, ne perdra pas de vue lui fasiam qu'il peut eitger fa cou-, vocation des états généraux; que ceux-ci ne piirhml qu'au nom du peuple, et qu'alur* le roi devient, ce qu'il devrait toujours être, le premier commis de fa nation.

S'il peut être contesté que Louis XV soit un monarque habile à gouverner fa France, il y aurait dç l'injustice h ne pas rtcimnailre fa supériorité île Cf prince dans Pari de fa cuisiné ; c'est une vérité que je crois avoir déuuitilrée ailleurs, et je me llàlc d'ajoutCr que le roi t/csl pa-, moins en tendu dans Itarni 141 ement dre jardins : Choiny, BrHvVUv, Sium-Uutn-Tl, In Meule* Compiéi-ne , mai» surtout h; Îun y ri linon , aile Ment éloquemment cene di rertîrm du goût de Sa LjtMé Les mémoires du directeur des bàLinienia ne sont p is moins convaincants à cet égard* Or, le* canaux des dépenses royales devenant de jour en jour plus Urge* sans que le fleuve d'or qui lis àli-mciile puisse grossir dans une semblable proportion, il arrive quel* quêtais que ce»canaux sonta sec ri que les pfaisirsdeSa Majesté en smthrCliL Cesi ce qui arrive en ce nmmem nu pci il Trfauon. Louis XV, st pramcimnl, par une Indie ¡pice, dans, les jardins de cette aimable féerie. Vers la fin de décembre dernier, vit qu'on nt-gli.^aU d'uetre er des rép.i raiieris unrttmineras uní serres ctannlre,

* Pourquoi n^lipe-l-OII ers travail! ? dementa le roi *u jardinier Richard, qui, grâce aux affections agricoles de soit maître, jouit d'une faveur ir-nlf s celle d'un premier ganlillmnimc.

— fifre, répandit ce singulier favori , M. le directeur des bâli-i&nnls évalue ii rpulrc-vhigi-dii mille livres ce qui reste encore à faire; «L s* cuisse étant, dit-il, à sec, les repu rain m-, de vos serres Ont discontinué.

— Les voifa loti», messieurs 1rs gens en placel Si l'argent cesse un moment de couler dans leurs mains, lotir activité cesse comme la mouvement d'un iilohIîli dont on .1 fermé l'écluse. A les entendre, le roi de F radie u’nunul put pim de crédit qu’un simple commis des gabelles.

— Si cette entreprise ma concernait, reprit Richard, je inc ferais fonda fa Conduire I» ïmavrc treille mille franc*.

— Mais «n me vole doue, Richard l

— Ob’ sire, la coin ictiou ne peut leur manquer... Mais de l'argent, je n'en ai point; je ne suis point Intendant, moi,

— Eh bien! venez me voir demain., vers les dix heures; je vous prélrrai les trente mille francs nécessaires pour réparer mes serres clmudcs, ł

RidutM f 'i na(t ait rendci-Totts, cl Louis XV tirant fa sommé en or île son sem ni ire fa complu pitre par pièce au jardinier*

» Oh ru! mon cher, dit >u Mujcslć en appuyaiii ¿ur Ire juuls, quand on pujetij vous tue rendrez cet argent, u'ret-cc pis?

— Cesi trop jusie, sire, Votre Majesté ne doit pus supporter les dépenses de ses plaisirs...*, c'est pour cela que le peuple travaille. H

Lr# travaux dirigés par l’intègre Richard ont été huis avant le 15 du présent mois de janvier, à fa sutisfaelion du roi; et le trésorier de fa ronronne s'éumi fait, volontiers on non, un point d’honneur de rembourser une somme que le jardinier était mire avoir avancée, le nionnrquc prêteur rentra dan* scs fonds, dont il négligea gênéreuse-mciit de percevoir l'intérêt*

Les phtisies champêtres «‘occupent pat, h beaucoup près, tnus lot Jut si rs de St Muje-lé, et ceux du boudoir ne piquent pas 4 souhait la sensualité royale. Il est heureux'mont a h cour une récréation de toutes les heures, et qui ne manque j a mais aux amateurs t c'est le scandale. Le petit lever Ml une véritable buiirst, où les flrti'ch^ de Mlle nature Ont un coure rapide. L’un de ces malins, Louis, encore au lu cl entouré des mbmis, faisait sauter avec précipitation l'édrc-don qui le recouvrait, latil il puixait d'hifaritd dana un rapport de police qu'il se faisait lire. Ce jour-là, les prêtai» étaient sur le lapis : durant |.i semaine qui venait de s'écouler, IVvéque de Lavaut, Ira-versant fa halle dans su voiture, avait été vivement frappé des charmes d'une jeune ma reliai idc de fraises qui sons son vaste paraphait de mile cirée lui avait semblé phi» belle que Cléopâtre ne le parut jjdis an Romain Antoine lorsqu'il upproclia pour fa première fois de son trône respletulisant. Ou “'» jmr besoin ¡1'^™ régent de France pour avoir à srF ordres un Dubois : certain abbé, qui flairait un licué-fi e, promit à M. de L.ivaue de lui amener ta charmante créature. Le complaisant tonsuré aoumlt-il celle branlé plébéienne à l'examen auquel HkheHcu assujettit il y a quelques aimées madame de fa E'o-pcliniêre, n u se boma-i-1i a l'envoyer préalable ment chez un ¿Inviste, c'est ce que II: rapport de police né ttehlionnalt pas* Quoi qu'il tin >oil, le voluptueux prêtai vil entrer un malin dana sn chambre fa petite marchande, fraie be comme ses fraises, et plus vermeille qu'ci les; ce qui, pour nue nymphe du marché des Innocenta, si mi (heure use-nient caractérisé par son nom, ne laissait pas d'être d'un augure favorable. Jusqu’à quel poim le gâtant mitré poussa-t-il fa recherche des fraises? fut-il ou ne fut-il p.ts, dans ce uiomeiil, convaincu que la rougeur du teint est une enseigne trompeuse? le rapport se taisait encore sur oc point; mais on vil ressortir, au bout d'une heure, ta faite fi Ile emportant un puntar qui p.innssait trop peswt pour sic con-nui 1 que ta m.i reh-mdire culnrunlc qu'il renfermait ordinairement.

■^1 surlendemain, la denii-fnrtunc lIii médecin Qucsuuy s’arrêtait à lu perle de M. de Laveur; kdoclfur ne fait pas à Su (i candeur moins de Irais visites par jour, cl vnilàqnî prouvé que Ire mœurs ne se conservent pas mieni en vendant des fraises ù la halle qu'eu chiffonnant des modes rue Suint-!Imuiré.

Celte aventure Ml bien scandaleuse pour un évêque ; mais vous «Ui ivoir que l'atistérilé sacerdotale peul, aux veux des malins esprits, avoir aussi son côté comique... Ayez donc des vertus apostolique* pour faire rire le» mauvais pLiimuis! Le lecteur du roi, en tournant le feuillet, bu Vaitecdoie qui vxùcî :

Le poèie Robbé de B eau verset ne lait que des vers érotiques : Vcr-gier, G ré court cl Pirón ont été sm uniques mai très, ci le public, au tempu où nous vivons, ne peut manquera ce rimeur licencieux* Mais M, île Bcautaont, archevêque de Paris, a vou!u sauver de la perdi-linn les âmes que ce tentateur aurait pu pervertir; il a fait venir ua matin Robbé :

1 Monsieur, lui a-t-il dit, vous faites des vers?

— Oui, monseigneur.

— Très-libres, mG-t-on dît.

-—Quelquefois un peu plus, mon seigneur*

— Pourquoi avoir adopté ce genre condamnable, au lieu île vous livrera ta poésie sacrée, connue Ibcinr lïh, par exemple?

— Je dirai sans détour à Voire Grandeur que Jes marchan dises dc celle espèce ne sont plus de ckbit*

— En quel temps vivons-nous Í s'écria l'archevêque en se signant.

— Dans un b mps oit Pou s'occupe plu> des plaisirs de celte vie que des béatitudes de Itamrc; cl à ce compte, monseigneur, mes rimes infantes feront plus de prosélyte* que vos exhortations,

— IL 1,1^! mon fita, je tratas bien que votu n'dyCL raison,,, Ecpu-toi. 1111111^11 r tic BriHLYursel, je sais que vous êtes peu favorisé de fa fortune; je iohs assure une pension dc donn: cetas livres...

— Votre Grande 11 r me fait l'honneur de me dite*,.

— Je dis qu’à dater de ce jour vous êtes le peusiomtako de l'ar-che viché.

— Pour mes vers...

— Ou du moins à cause d'eux.

— Je cherche l'intention canonique.,,

— A condition que si le malin esprit continue de vous pousser b rimer dre pensées ofarcèitas vous ne le» livrerez pas à |‘impressiuu*«

— Cinquante louis ! c’est bien peu.

— Je Vous don ne quinze er-nls livres.

— Je pourrai du moins lire mes ouvrages mnnijqrrita?

— Seulement à des hommes déjà sur la roule de Tcufcr,

— Monseigneur, Ire doutes réclameront*

— Hélas S tant pis**, El le prêtai su signa de nouveau.

— Alfons, nilón*, Ærl çiiEcincm k poète, la latitude de publicité csi hüacz bultei ......  s mon impropre de pofite acra □ Tahu, J'uccepie

Ił pi*udan de Voire farandeur. v

Leur conversation cm lieu vers k commencement tic l'innée dût-niûeu, ft, depuis lors, les quartiers du rlmcur libertin QUI été ucqtilO tés avec exactitude à L úiÍhéc épfacopzilc. RhLW , ¡niupam.il va qjjdqrrcü jours chez le marquis de Marigny, y récita une ¿pitre ciLrù-mument licencieuse : ■■ Et pourtant, dit-il en faiumt résonner iterar > dans sa poche après avoir achevé sa lecture, voilà des louis de mou ■ bon archevêque,.. Mais je lui liens parole, mon épilre ne sera point * imprimée; je h lis seulement 1e pins souvent que je puis... Que a penserait cct hennéte prélat, s'il t-varl que je partage ses bienfiiiis » avec une petite danseuse des Italiens! — C'est donc l’archevêque b qui m'entretient? me disait-elle liiur dans sa loge eu payant aun » maillot couleur de chair... mon Dieu! mon Dieu! que c’est drôle! * cl h Folle riait aux éclatai

Si J'on parle a Roblm de revenir sur sa via licencieuse el dc son-Çer un peu à son salut : œ C’est ruffaire dcM.de Beaumont, répond-il; * Fai fijii comme les mil icicns» j’ai mis un Lu....... à ma place. *

Pauvre archevêque de Parts, comme on abuse de su piété charitable! Passe encore si l’on ne s'en moquait pus; mais en tournant de nouveau le feuillet du rapport de la police, le lecteur de Sa Majesté india les courtisans du petit lever au trait te plus comique qui ait jamais fraudé la charité chrétienne. Apres un souper de petite maison dont mademoiselle Lacaillû, actrice de la Comédie-Italienne, avait êlé convive, les jeunes amphitryons s’im»binèrent dAdresser cette demcitcHe flJ^rcbevèqUL de Paris comme une teuune YCrlmnisr, une excellente mère dc famille, que Sa Grandeur pouvait recommander fructueusement à Al. de Richelieu, premier gentil homme dc la chambre,

Plus hardie qu’un pige, Tact ríce court le lendemain è l'archevêché, « Monseigneur, dit-elle au prélat, deux mois de Votre Grandeur b Al. de Richelieu suffiraient pour me faire obtenir demi-part.

— Bon, j'en tend a f dem-p^rfa., c’est une portion plus forto dm» Jes aumônes de M, k duc?

— Mais oui, mon soigneur, à peu près,

■—Çà, mon eurent, jeune et belle comme tous l'êtes, vous n'irez pus recevoir vous,même celle denn-^rf ehrx AL de Richelieu.

— Oh! non.,. Il y a pour cela un caissier spécial,

— A In bonne heur*. Je vais donc vous donner une lettre pour AT. Le duc, bien que nous ne soyons pas i mi me man e Ué», comme bien vous le penser. »

Que devint M. de Beaumont en recevant le soir même de AI. de Richelieu lit réponse suivante i

< McHSticnEun,

if Je vous remercie bien sincèrement dç l'intéréi que Votre Gron-» deur daigne prendre au Théâtre-Italien et a la demoiselle loca»tle, » sujet fort utile à Ce s prêta de, quoiqu’elle ail la voix un peu fausse, a Outre que h protection de Votre Grondeur reçu mina iule cene > demoiselle plus qu'un beau talent, elle est l’unique sou il rit d'un > jeune cousin qui a le malheur d’être un grand débauché, ri ia a propre position est digne de sollicitude, car elle se trouve enceinte a de quiltro ou cinq wüjp. La dr-m i -, rit ri sollicitée par vous cat te* ccrdde. »

Le íavml avait m cette aventure au roi de peur d’être accusé de jouer avec jet chose» sacrées; mais l'aventure datait déjà dt huit a dix jour*/elle ne présentait plus que son aspect pfataitnl r ce fut sur lu ut eu l'enleudant que rùdrçdou de Sa Abijes le sauta! soulevé par uil rire presque convulsif.

Au moment où 1a guerre avec l'Angleterre paraît inévitable, par suite des hostilités de l’Amérique, c'est une grande perte que celle du «LtarécUaJ de LowcndahL mort lu Î7 mai à l^ge de cinquante-cinq ans. Ce VBirtqitenr de Mcnin, dVpreF, de L’iiiih-í. dp Priboorg , Jq Gund, d'ÜSteiidr, de freuport, du l'Eeltixe, deBerg-op-Zoom ; ęrgtico rier illustre, qui pouvait revendiquer tin? part notable des lauriers du FoiiteiiOjt sût rendu d'éminents services dans les nouv riles cam-pannes qui se préparent. Aucun cibeier général n'etl propre à rem-pluCBT ce grand capitaine; aucun nicmp U* «mbit assez ci péri mûri té pour supporter le poids d’un commandement eu chef. La France ne peut jamais manquer du bras valeureux; ninfa elle éprouve en ce moiuem une divise lmp évidente de têtes dirigeantes,

n Lo tendait! préoccn¡ié, dans ses (temfars nwmciita, de l’embarras où Leni* XV allait fié trouver, fit entendre à ceux qui Fentouraicnl «'lie phrase à peine articulée : « Dites de m* part au roi qu'il doit > prendre l’iniiiative des hostilités, ¡1 vaut mieux attaquer en pre-» mter que de «g laisser battre en second. »

ba Majesté a donné au comte de Lowcndahl, fils de l’illustre maréchal . le régimes d'in fa nie ri* i[ul portail son noto, h veuve uhLcnl ttlùepcniten de vinçt mille livres.

On n'a ptdul suivi te dernier conseil du héros de Ditp-op-Zonm ; «e sont tes Anglais qui ont commencé les Imiiliirs, surs mu ni teste préalable , par la pris* du vûuçau i'jiïcidc sur le banc du Terre-

Neuve. H (kreuje de ce rajdem hit molle, pent-Ètre nnür, unr rutheter qui te cúntmau'tai I ntavMt ■ :< remi Purdi'u dc se luttl-e. L'anürul anglais Ito^caweu , lit formé rie telle ¡kan leu la ri té par nu p.irlcmoittaire, n’eu enleva pus moins rxhidr.-ce à quoi Lmsri XV riposta par un Irait de niaise générosité. Lut! frégate de l'escadre de Brest avait pris une Frégate anglaise : « Qu’on relâche celte prise, ii s’écria Sa Majesté en apprenant une si légi time capture ■ j,- ne vem - pas être te purmter m Europe i fairêfa guerre un temps de p.iix,» Le capitaine angtais, A qui où rapporta cette phrase magnanime, lunjsKâ ico ¿pautes de pitié. « Ihmpitr donc, messieurs lui Français, m dît-il eu faisant hisser scs voiles ; voila qui csl ten beau, mais «u» selliez ù Vos navigateurs marchands de ht pis tomber sous ma ■ main, m

Le cabinet de Georges TT calculait mieux que cul ni de Louis X ■ fa position intolérable où se trouvaient les deux nations dans leurs relations entre elles ; la mésintelligence qui régnait en Asie parmi les gouverneurs ou les chefs des troupes, les combats Afilantes .pi sc livraient au Canada, tout proclamait 1s DH)vin lié. je puis même dire |'u|i|mnullité d'irm guerre. Cependant là modérai ion chevaleresque de Louis XV persista longtemps , ¡I ne s'avisa de su dignité pitaprei s'être fart enlever deux cent cinquante vaisseaux du ci. m inerte et plus de quatre mille niaiElms,

Encore, avant d'en venir» une déclaration formelle, Le rai fit-il adresser, par son ministra de la marine, à sir Fox, ministre des nlliiins étrangères, un mémoire tendant it obtenir saiisRuiion des prises nu plutôt des brigandages dont les Anglais s’étaient rendus coupable». Le ministre anglais jeta ta note dans un carton , après avoir égayé deux on tmil putruAs de son Contenu bénin; ta réponse fut ajournée, et tes captures cnnlinuèreut.

Le silence de ¡‘Angleterre était un té uni ig nage de rupture ou de prrfalfa ; les intentions pacifique* et la bonne loi ne se manifestent pas par ces lenteurs. Le roi sentit qu'il reliait enfin se préparera ta guerre; divers expédient* furent employés pour se procurer les moyens de la ami tenir. Slldè].............         d’im mmprmn de trente

millions, i irm* pour cent d'intertt, riteciué sur les postes, ou se procura des sommes assez fortes en taxant le» charges de secrétaires du roi au grand el au petit collège. Janiak impôt ne temido plus légitime! dtabord il n* frappait que ¿ur des fichus, ci la tnuiiére im-posHbie était une geni bouffie d'àrgueil qui devait pnycr Pohjrt de su vanité. De plus, fa ferme générale prêta au roi soixante millions, a quatre pour cent, a condition que le bail, près d'expirer, serait re-nmivrlé en ** faveur ¡ le» services rendus par la finance ne sont j.i-moK exempts dc caîctiL

MM. Ici fcrtùleh généraux ne se bornèrent p u i cetra condition ; ils cxiglirRni la suppression dus sous-Fer ml ira, afin d'ètrc seuls Eus jii.hIi la de* ferme* cl tte disposer Je itm* te* emplois qui a'y ratta-ehenU Tout ne que ret financiers avide* oui detnimtld esl accordé i kur nombre est porté ù sotianlt, et le prix de Uur bail demeure fixé ù ccul dix mllltoife.

Tondis que tous ces arrangement financiera ae conciliai cm, Itabhê de Demi h., homme agréable , souple cl subtil, qui im quelque temps en voy é d ¡ ptamatúju* à Venise, revenait de cette rénitence, rappelé par fa confiance de madame de Pouipadonr, qui, dit-on, attache beaucoup de prix aux grands airs et aux petits vers de ce dipbmate tonsuré, lierniS négocie en CC moment à Paris, de tiers avec lu favorite et ^Autrichien Kanuiiï, une allLince entre les cours je A jeune et de Versailles friais comme les né ¡pula lion* ctnmiicnccnt h prendre une CCrlaiiKS consistant* , le grave Allemand a tatasé CUlrWHÊr que ce ii’élail pasusscz pour les conduire à lin que le concours d’uiiq maîtresse du roi et d'un ecclésiastique musqué. En Conséquence, un comité diplomatique vient de se famUT : il ca composé île MM. de Ib-ruta, de MactiautL de Rouillé, dcSéchcUes eide 5-iiitl-Ftorenbn, qui délibèrent, dat™ le plus grand secret, d’une alfalra minime de tout le monde. Il existe bien un autre comité, contraire à la négociation.; triumvirat formé de MM, de Puysieux, tFArjeuâun et dc Snuta Scverin. Mais ta favorite a promis de se débarrasser de ces dissî-dents, cl Al. de Kaunita a promis l’inQuCrtcc de ift Cour.

Deux princes d* la famille royale sont morfa dans le courant de septembre, à peu de jours de distance; mais un seul de* corps illii,-1res a élé descendit dans lus uaveaux de Saiiit-Dcnis : c'est celui de madame Zépb y tins de France, filfa de M. le Dauphin. Cune princeps*, âgée de cinq ans, n’a respiré qu’un moment le parfum de» grandeurs; son innocence n'en a udnnu quu La suavité , «es jeu nus sena se sont éteints avant qu’elle en fût enivrée. Le prince de Dumbcs, fils de teu te duc du Moine , a suivi de prés au lumbuau la petite-fille de France; sa dépouille mortelle repose sous les dalles d’une église: d ii Fc ula i nabi Cuti, Jl^dC Dnmhes avait succédé a son père il au s la charge de grand maître de Î'urUlirric, el dons cuite de colonel général des Sotases cl G riions : fa première CSl supprimée ^ ta seconde passe à M, 1c comte d’En.

Ccttc Al lessu légitimée laisse peu de regrets ï c'étaü “'* de et» hommes assez bons pour n’èlrc pas haïs, trop peu bienveillante pouf lire Biiiiès,.. Sa mort n’esl qu’uite nouvel Je.

Húureu^üxucuí U mort we mofawmite pas tur la tętre sans ct¡ upen-

tâtions; une divinité dont les procédés sont aussi doux que los siens sont cruels, h création, produit plus que CClte messagère des Irlié-bres ue détruit, La Dauphine donna le jour, le 17 novembre, vers trois heures du malin, à Louis-^tunisla^-Xavier L Je ne euh» si k üirisaince de ce prince promet un nouveau bienfaiteur de l'hitmainié, ■□u seulement un de ces (lambeaux d'illustration qui brillent sans clhikur ; niais l'époque de son arrivée dans les régions de la vie sera marquée sur les épbémérides par une immense tache de sang, Lu affreux tremblement de terre, qui s’est kit sentir en même temps en .Afrique et duiiH le midi de l’Europe, vient découvrir une punie du forliiPid de cadavres, de Pudres cl de décombres. Plus de la moitié de Lisbonne est renversée sur ses fondements , et trente mille habitants ont été victimes de cette terrible convulsion du globe»

Le ciel des bords du Tage otïnil un azur sans luche ; ki matinée était pure, brillante; h-s orangers, chargés tout ii h Fois de fleurs et du fruits suu5 celle Ldi Une privilégiée, rtpajidumnL dans l'-'"' leurs

ut mos»*^ traura madama da Pompadour amant avec sa corflilecfłł j de r événement de la nuit.

délicieuses émanations, tandis que Lorgnai Items métropole du Por* lügal mollirait de loin aux navigateurs scs tours mauresques cl ses mille clochers,Tout ■ coup un bruit étrange, un bruit souterrain, smi-blableau roulement lointain de la fondre, retentit sou> te^ pkdsd'iiiiu foule active; le* Portugala qui circulent dans tes rues de Lisbonne cita ncel lent sur leurs jatnbrs tremblantes, cl tombent écrasés sous les matériaux des maisons, des palais, des temples qui s'écroulent avec un horrible frates, La population éperdue veut che relier un refuge dans les vaisseaux qni couvrent JeTage; mais, soulevé par la puissance malfaisante déchaînée au sein de la terre, il rejette ci bnsc sur scs rives tout ce qui flottait à sa surface, La mer elle-même s'élance tn montagnes menaçantes hors de son lit; elle entmitie a^cc clic arbres, édifices, peuples, béüuL Des vaisseaux du premier rang, que les flots ont emportés , sc retrouvent a ilcux lieues dans les terres, au milieu des bois cides vergers, Mais, le croira-t-on? ces ondes ég,i-Mxs , qui courent envahir lambine, elles disparaksem aussitôt, dévorées par les vastes précipices qu’un autre élément, un feu l:inl¿l bleuâtre, Lin tul rouge connue du sang, Ouvre de toutes parts... Les ¿1res vivants s'abîment aussi dansées terribles sépultures en pourtant des cris h 111e tifa Lies, auxquels se mêlent tes mUgiwcra exils, tes plaintes inarticulées des animaux.

Ceuc forêt d* flèches portant des croix pieuses, fmpuissa n tes con Ire ïc courroux céleste ; ces pyramides, ccs dômes, ces tours qui signalaient orgitei líenseme ni au voyageur fa populeuse, l'opulente l.is-Vmne, il* 011E '^“iniru * ["mrizou de cette1 capitule sera vide de mu-Juments pour l'étranger g i s’eu nppru( !iCra.

Mai» quel est Ctl être , tenkisuui, qui, s’élevant sur des ruines

‘J* fuis Uu* V'I

fumantes, apparaît comme un Dieu de miséricorde aux Portugais encore vivants? C’est le hls d’un mi, qui, contre l’habitude des princes, sent que son rang lui impose une mission de secours et de charité, même nu péril de la vio. * bu ivet-moi, monsieur, a-t-il dit au mi-v nistre PiomkJ, allons sauver ceux que te fléau nk point encore » atteints, » El soudain il s’est élancé parmi les débris qui s’eulas-sent, au mépris de ceux que des secousses continuelles font pleuvoir autour de lui. Quel pinceau assez vigoureux, assez terrible, assez dé-ahirant, reproduira les scènes dont le prince est acteur ou témoin 'ici Je vieil fard paralytique va périr sans secours su r .Sort lit mobile auquel l'en chaîne la maladie, lorsque Bra ¡pince parait cl l'arracha au trépas, Plus loin une noble Portugaise, dont le jeune héros admira plus d'une fuis tes formes élégantes sous lus plis d'une robe jalouse, s’offre à lui nue. prodigue de charmes., emportant un fils au berceau à travers ]fj flammes qui consument son palais, tl qui déjà ont COU SU nié sa brune chevelure, Le n'est qu'a pris avoir remis l’enfant liant lea b fui de l'Altesse seconrahle qui celte i II for limée aperçoit te corps de sou époux écrasé sous le poids d’un chapiteau corinthien, naguère ornement de luxe, maintenant insi ru ment de mort. Ailleurs Brogance menace de trancher par le glaive les liens impurs qui unissent une jeune religieuse violée à un muirte, assez audacieux, dans sa luxure sacri-Jrgc, |jonr faire un Ht de voluptés d’un théâtre peut-être universel de destruction. Plus heureux sur un autre point, te prince en love de sa couche innocente la vierge dont le fléau n'a point encore troublé Je sommeil. Pressée par les bras libérateurs, cite s'éveille, effrayée d’abord de sentir son sein nu palpiter contre celni d’un beau jeune homme ; mais elle devine bientôt tout ce qu’allé lui doit eu Voyant autour d'elle de# monceaux de décombres cl de morts. Hétes ! dans combien de lieux Bragance ct «es généreux compagnons arrivent trop tani d’un instant ! Que de vérins, que de talents, que le beautés ils voient frapper mortellement, lorsqu’ils n'ont plus qu'un pas a fair* pour leur tendre la main lu salut 1 Jetons un voile sur cette funêbue portic du tableau.

Les courriers du cabinet apportent i toute heure des détails de plus en plus sinistres de la péninsule espagnole i non-seule ment łom Je Portugal a ressenti l’atteinte du tremblement de terre, mais Cadix rit a souffert. La mer, en s’élevant au-dessus de la chaussée qui la Cou-lîent sur cette cote, a tout entraîné dans son déborde ment. Le littoral Je l'Afrique , dont quelques cm barra lin ns apportent jouriielfamcilt des nouvel les en Espagne, a été ébranlé; La terre ouverte subite meut prenne Maroc a ensev^i une population entière d’Arabes; Peí et Miquincz n'ont pas été moins maltraitées que Lisbonne. Enfin tes journaux nous apprennent que toute l'Europe a été avertie du funeste événement que je viens de retracer î de» secousses ont eu Heu partout ; ri elles ont été pim ou moins fortes, selon l'éloignement ou la proximité du principal foyer de ^explosion.

Les hommes ue se trouvent pas assez affligés par les convulsions de Ji nature, par les maladies, par les calamités semée» abondamment sur les route» du In vie, il faut qu'ils ajoutent à tant de maux par 1*» dissensions sociale s, Ñaua avons vu renaître cette année, plus envenimées que jamais, les querelles déplorables, entre le clergé et te parlement, pour refus de sacrements, aux appelants de la bulle, ou plutôt a tous les Attelés qui ne Je sont pas selon Je vœu des jésuites. Les décrets de prise de corps lancés contre les prêtres ont été pim nombreux que jamais, sans avoir ramené ces ecclésiastiques ni au respect ries bienséances ni aux sentiment» d'une véritable charité. Louis XV, toujours indécis, toujours flottant entre la crainte de steli t’iicr le s parłem en Es et l’a p préh c nsi on de déplaire à la compagnie de Jésus, a voulu répandre sur le mal un baume palliatif en défendant la controverse sur toute lumière religieuse, et en renvoyant les ailleurs des refus de sacrements devant les juges ecclésiastiques. Amnistie générale était accordée p<mr le passé. Ce terme moyen ne satisfit ni l'un ni l'autre parti ; les jésuites se mon traient absolus dans leurs prèten lions ; messieurs ne Pétaient pas moins dans leur opposition. Mais si Le roi craignait les parlements, qui, a la rigueur, tueraient tout au plue la monarchie, il craignait davantage les enfants d'Ignace, qui ne se font pas scrupule de tuer les souverains. Dans cette perplexité Sa Majesté crut devoir tenir un lit île justice, remède extrême q ii’on applique trop souvent sans succès. Louis X^ ne nagea p¡i s. précisément eu ne deux eaux dans ce ne solennité, les jésuites y furent plus favorisés que le parlement* Après avoir fait enregistrer s* dernière déclara lion, te roi rendit un édit portant suppression des chambres du parlement et des présidents des enquêtes. Certes les sectateurs de fa butte devaient être satisfaits de celle brèche faite par lu monarchie dans les rangs de leurs adversaires; iis ne le furent pointa La secte jésuitique murmura contre te roi et forma secrètement une sainte limite où tout bon me liai s te fut terni de s'enrôler. Tous les excès qu'on avait voulu prévenir continuent.

Il est temps du détourner tes yeux de tant de tableaux lugubres ^ Lnutcm; rc pur toni-tes sur te théâtre, qui contribue ji nous en consoler, Les comédiens français oui donné cette année LÚrji^ch" dé fu (’M^e, tr-jgrdie que \ nhaire a lancée du pied des Alpex duf^ notre système littéraire apres ravoir fait représenter, ù Jtessai, sur te théá* trę dc sou aiuiaWa ««liiudc des £4ïcéXT Vu raut suc lu vil du poéH

illustre depuis sa dernière retraite de la cour de Louis XV. Voltaire est, comme on sait, un grand philosophe, un sage essentiellement ami des mœurs simples et pures. Toutefois sa philosophie ne se trouve à l’aise que dans un hôtel, et ne se laisse guère alïriander que par les séductions dorées. Congédié de Versailles, l’auteur de la Hmriade s'achemina <" J^O vers Berlin, où Frédéric II, admirateur de son talent, le sollicitait depuis longtemps de se rendre. Là , notre Platon de bonne société rendit sa philosophie aussi souple à l’urbanité du monarque prussien qu’elle l’avait été devant la fierté du roi de France... Après avoir été galonné gentilhomme de la chambre à Versailles, i] fut re<iah>nnè chambellan à Potsdam.

Voltaire pouvait être heureux a la cour d’un prince appréciateur des qualités réelles et peu soucieux de conserver cette fadaise de grandeur au Je»sus de laquelle Louis XV ne sait pas se mettre. Mais

Je vous préviens que si on nous ôta h ¿tase, on nous coupo la parcie.

le grand écrivain s’abusa bientôt sur le chemin qu’il avait fait dans les affections du roi : il lui laissa entrevoir trop souvent qu’il ne voyait en lui que le confrère en Apollon. Or un roi veut bien oublier de temps en temps qu’il l’est; mais il tient essentiellement à ce que les courtisans qui l’approchent nc l’oublient pas. Le sans-façon poétique de Voltaire lui lit perdre beaucoup de son crédit dans l’esprit de Sa Majesté prussienne crédit que diminuèrent davantage ses dissensions avec le savant Maupertuis. Enfin une circonstance qui tenait de près à l’honneur de la famille royale vint, dit-on, achever la disgrâce d’un homme de génie qui n’avait pas eu l’esprit de conserver une faveur à laquelle il tenait pourtant, parce qu’elle était féconde. La princesse Amélie, sœur du roi, ne faisait point de vers, mais elle était faite pour en inspirer de fort brûlants. V ollairc eut la mauvaise pensée de lui adresser cotte espèce de déclaration ;

Souvent au plus grossier mensongo

Cel>e nuit, dans l’a reur d’un songe, Au ra»g de» rois j’euis monté;

Je vous aimai» alors. < t posais vous le dire-.. Le# dieux a mon revoit ne m’ont pas tout ôte, Je n’ai perdu que mon eiupiro.

Ce madrigal cst charmant; mais les beautés qu’il renferme ne sont pas au nombre de celles qui séduisent Amélie de Prusse, le goût de cette princesse s’est prononcé d’une tout autre manière : les six pieds deux pouces du baron de Trcnck, sa face carrée, scs mollets d’Her-cule, voilà les séductions qui captivent cette beauté allemande; et le frêle Voltaire, le Voltaire constamment tenu au régime des bouillons de poulet, ne pouvait inspirer qu’une dédaigneuse indi^crencc à Son Altesse Royale. Aussi se montra t-elle fort scandalisée d’une déclaration assez directe de la part d’un poete sans naissance Cl sans {¡ru de jambes. Amélie le dénonça ru roi son fféfÇx

Ce fut alors, assure-t-on, que toute la majesté royale se réveilla, irritée et menaçante, chez le grand Frédéric : il oublia les conseils ou pour mieux dire les leçons de l’illustre écrivain, et ne vil plus que l’insolente audace du fils obscur d’un trésorier de la chambre des comptes. Voltaire dut quitter en toute hâte Berlin, de peur d’ajouter la peau 'un poêle aux objets rares que renfermait le cabinet du roi; ce dont Frédéric l’avait fait menacer,si la chronique scandaleuse n’a pas ajouté ce point de broderie à l’anecdote que je viens de rapporter.

Peu de temps après. Voltaire ayant acheté une terre près de Genève, afin d’être a portée des presses européennes de cette ville, se mit à écrire contre tous les conMxnporains qui excitaient ses ressentiments, Frédéric 11 compris. Il écrivit aussi pour l’instruction cl les plaisirs d’un public qui a Sectionne tout éc qui tombe de sa plume dégante el spiriluellc, public dont la postérité partagera à cet égard les a Sections. Revenons a l'Orphelin de la Chine, que Voltaire a compris dans le bagage de nos plaisir&.

On a prétendu que l’auteur de cet ouvrage s’était inspiré d’un roman anglais intitulé Ormoko, dont M. Saint-Lambert a donné une imitation française sous le titre de Zimèn. Mais la tragédie nouvelle est bien plus évidemment imitée de l Orphelin de Tchau, pièce chinoise traduite en français par le jésuite Prémare. Ce poème asiatique n’est pas seulement une composition dramatique d’un puissant intérêt, c’est aussi un monument propre à faire connaître les mœurs de la Chine mieux que toutes les relations publiées sur cc vaste cm-pire. Il faut encore remarquer que cet ouvrage est écrit dans la langue des mandarins vers le quatorzième siècle et que ce dialecte n’a point encore changé, tandis que nous entendons à peine aujourd’hui le français qu’on parlait «lu temps de Louis Xll L'Orp elin de Tchao, comme les tragédies dc Shakspcare cl de López de vega , comprend

un espace de vingt-cinq ans; action que nos littérateurs se sont beaucoup trop hâtés d’appeler une monstruosité, pour adopter ure règle étroite qui rend l’intérêt impossible ou invraisemblable. )n reviendra un jour sur ce préjugé, cl l’on sentira que la division de* actes rend un intervalle de cinq ou dix ans aussi admissible que l’é-coulcment de cinq ou dit heures pendant le cours de vingt minutes.

Voltaire, en francisant la marche et le plan de l'Orphelin de la Chine, a conservé l’intérêt de l’original : cette tragédie est une de C’Ilcs où cc poète a réuni le plus de situations tories et attachantes. Le style en est noble, majestueux et teinté d’un orientalisme qui n’est pas sans charme. Cette cnintiun lion mérite le succès qu’elle a obtenu; mais l’auteur doit une partie de scs lauriers à mademoiselle Clairon, qui dans celle pièce a laissé derrière elle toutes les tragédienne* qu’on vit avant elle sur la scène française.

I a célèbre actr ce ne jouait pas dans I Omh-din (le la Chine lor*-qu’en liât Voltaire fil représenter celle tragédie sur *on théâtre de*

Délices, aussi le grand Montesquieu, présenta celte représentation, t'ctidortiiil-il durant une des plus belles scènes de l'ouvrage. Piqué au vif de ce sommeil inopportun de l'auteur dc l Esprit des Lots, Voltaire .ni jeta son chapeau h la tète en s'écriant ta II se croit à » l'audience! • Montesquieu s'éveilla en sursaut, reconnut qu'il avait manqué à l'amour-propre irritable du poete , cl s'excusa de son mieux en se Trottant le front.

C’est dans le courant de l'année qui sc termine que Lekain et mademoiselle Clairon ont tenté d’opérer une révolution dans les costumes du théâtre. Ces deux acteurs ont trop de talent pour n’avoir pas reconnu dès longtemps tout ce que l'accoutrement actuel des personnages tragiques, sujet île dérision pour les étrangers, apporte d’ob-•taclea à lu fidélité des représentations. En effet, qui peut voir sans dégoût le tyran Polyphonie coiffe d'un chapeau surmonté d'un gros panache de plumes rouges, et qui laisse échapper une vaste perruque poudrée à blanc! Quelle illusion peut produire ce personnage grec en bas rouges roulés au-dessus du genou, en gants jaunes garnis de franges d’or, en justaucorps gris de lin, doublé cl bordé de rouge, avec une écharpe de In même couleur! Si l'on m'offre Hippolyte, il faut me résigner à l’accepter sous ce justaucorps rose ou bleu de ciel, doublé de satin blanc , et dont les basques s'arrondissent sur deux petits paniers appelés tonnelets. Une princesse cl sa confidente entrent-elles eu scène, ma longanimité doit sc prêter bénévolement à l'arrangement, d'une lenteur démesurée, et accompagné de froti fntt», que nécessite Pamas d’étoffes dont ces femmes sont couvertes. Grâce à cet échafaudage de toilette, une partie du talent des actrices consiste à gesticuler, dans la chaleur du dialogue, sans que leurs paniers, toujours prêts à se choquer, se donnent de trop rudes Secousses. Point de succès au théâtre, malgré les inspirations les plus dramatiques, si dans les mouvements précipités la tragédienne ne sait pas rejeter lestement en arrière avec le pied l'incommensurable queue de sa robe; cl plus d'uni actrice , d'ailleurs excellente, a fait une chute, tragiquement parlant, pour s’être embarrassé les jambes dans cette malencontreuse queue, et s'être laissée tomber très-physi-siquement sur les planches. De plus, il est bien entendu tpi*Emilie, Pltedre cl Ariane doivent donner le ion h la ville des coiffures adoptées à la cour s édifices toujours soignés, auxquels il faut bien sc garder de porter la moindre atteinte dans le* transports de la colère ou dans le* convulsions de la douleur.

C’est avec ces bizarre* mascarades que Corneille et Racine sont joués depuis cent an* t In cour de Louis XIV n'en fut jamais choquée, parce qu'elle retrouvait avec plaisir au théâtre les modes qu’elle affectionnait. Ce* intolérables anachronisme* d. costume, ont été tolérés ensuite par la force de celte insouciante nu oie qu'on nomme l'habitude; paresse de l'àmc, qui, contre le vœu de 'intelligence, tue souvent les progrès de l'esprit humain. Certes, o, -entait bien durant le grand siècle quMupuSfe ne devait pas être habillé comme un lieutenant général de* armées du roi et qu'4r«cïe ne devait pas faire tailler sa Mue sur le patron de celles de madame de Mon-tespan. Mais personne n'osait entreprendre la réforme parce que le public avait l'habitude de voir ces costumes modernes sur des personnages antique*.

Lekain cl mademoiselle Clairon, acteurs chéris du public, essayèrent d'opérer celte révolution; mais ce ne fut pas d'abord sur la scène qu’ils l'entreprirent : ils eurent soin auparavant d'en raisonner dans les cercle* de Pari*. 11$ commencèrent par opposer à l'habitude les charme* d'une divinité non moins chère aux Français, la variété. « Les spectacles, disaient-ils, deviendront plus pompeux, plus flat-» leur* par la diversité des ajustements: la raison elle-même doit » rechercher un rapport satisfaisant entre l’appareil qui frappe les yeux «et l’intérêt qui cherche le chemin du cœur, quand même la vérité » historique ne serait pas un besoin pour la vue comme pour l'âme. » On ne laissa point ce raisonnement sans éépénse. « 11 faudrait savoir «avant tout, disait-on aux réformateurs, si 1'exa:titudc des habits ne » nuira pas à la majesté théâtrale; nous y tenons essentiellement, nous » autres Français, cl, s'il faut tout dire, nous aimons mieux à la scène » une vérité élégante qu'une vérité rigoureuse. Voilà peut-être le «secret de ce que vous appelez «les anachronismes de costumes; et «croyez-vous que, sous ce rapport, il soit difficile de les excuser? «Non, sans doute; car, après tout, il n'est pas plus extravagant de » faire porter à A'éron ou à Milhrtdnle un chapeau à trois cornes cl « un ham-de-ehau*se que de les faire parler en vers rimé* scrupu-« leusemeni deux à deux. «

Celle opposition de lu société la plus distinguée, la plus instruite fil sentir aux deux célèbres acteurs que le temps n'éluit pas venu où l’on pourrait sans danger réhabiliter la vérité historique sur la scène française. La réforme projetée se réduisit pour les hommes à jeter quelquefois un manteau court sur le justaucorps des héros de l'antiquité et à les coiffer d’un casque de dragon, sous lequel on apercevait des cadenettes fort peu héroïques. Les femmes osèrent risquer dan* la tragédie la suppression desgafits : plusieurs actrices le tirent même volontiers, parce qu'elles avaient de beaux bras à montrer. Le* dames grecques ou romaines se défirent avec plus de peine du large mouchoir blanc, qu’on avait jusqu’ici regardé comme le signe indispensable du gcure tragique; il devait eu effet résulter de celle inno

vation un surcroît de difficultés pour les actrices qui ne savaient que faire de leurs mains : toutefois les mouchoirs disparurent. Mais la réforme sc borna à ces changements; personne n'osa porter atteinte aux paniers, qui continueront peut-être longtemps encore à braver le bon sens ci le goût comme des citadelles imprenables bravent les assiégeants.

Parmi les opposants les plus obstinés qu’ait rencontrés la réforme théâtrale, il faut compter les comédiens amateur# des cabinets de Versailles. Ces acteurs illustres ne se soucient nullement de s’imposer un nouveau travail quand ils n’ont plus que des éloges à recueillir; car les spectacles «les petits appartements font fureur, et n’y obtient pas des rôles qui veut. Le roi a dressé lui-même une longue liste d’aspirants comédiens, et nos jeunes seigneurs tiennent presque autant à s’y faire inscrire que les chanoine* de Notre-Dame tiennent à voir leur nom sur la feuille des bénéfices. On va juger de l'exactitude de ce que j’avance.

Madame «lu Dausset, première femme de chambre «le la favorite, sollicitait depuis longtemps dan* les bureaux de la guerre une etite lieutenance de roi pour un de ses parents. Madame de Pompadour, assez mal avec M. d'Argcnson, ne veut rien lui demander; le brevet du parent de madame du Dausset pouvait rester indéfiniment dans les cartons. Lasse enfin d’être tourmentée à cet égard par sa famille, cette dame se rendit un matin chez le ministre et lui remit un nouveau mémoire. D'Argcnson reçut très-froidement une solliciteuse qu’il savait tenir de près » madame de Pompadour : les mots vagues, les si, les mais,abondèrent dans le bref entretien qù’il accorda; madame du Dausset sortit persuadée qu’elle venait d'enfoncer encore dans les cartons le brevet de son pauvre cousin. Elle se retirait tristement, lorsqu’un jeune marquis, qu’elle venait de rencontrer dan* le cabinet du ministre, courut après elle avec empressement.

« Madame, lui dit-il, vous désirez un commandement : il y en a un de vacant, mais il m’est promis pour un de mes protégés.

— En ce cas, je ne vois pus, monsieur...

— Ecoutcz-moi, je vous prie: j'ai la parole du ministre; mais *i vous voulez me faire obtenir une autre grâce, la lieutenance de roi est à vous.

— Si la chose dépend de moi...

— Un seul mot de madame la marquise de Pompadour, et je réussis.

— Enfin, monsieur le marquis, de quoi s'agit-il?

— Je voudrais être exempt de police.

— Vous!

— Ah! la chose n'est pas facile; j’ai pour concurrents deux comtes et un duc.

— Je crois bien, monsieur, «pie la plaisanterie est heureuse, mais j’avoue que je ne la comprends pus.

— Ce n’est pas une plaisanlcric, madame; cela concerne les plaisirs, et vous savez que les plaisirs sont quelquefois des affaires sérieuses. Voici la chose : on va jouer le Tartuffe dans les cabinets, le rôle de l’exempt n’est pas donné; que madame de Pompadour l'obtienne pour moi, cl votre parent cal nommé à la place «le mon pro-tégé. «

.Madame du Dausset ne promit rien; mais elle raconta l'anecdote à la favorite, qui la redit à Louis XV. Sa Majesté accorda le rôle au marquis, parce qu’elle trouva plaisant de faire faire un lieutenant de roi par un exempt de comédie.

Le nouvel acteur des cabinets dit avec une chaleur entraînante :

Rcmrttci-vous, me*»icur#, d'une alarme *i chaude; Nous vhon* sous un prince ennemi do la fraude...

Ce dernier vers surtout enleva tous les suffrages par l’intelligence ■vcc laquelle l’application était indiquée.....Enfin le roi ful si contení d'avoir été signalé comme un prince ennemi de la fraude, que peu de jours apres cette représentation il nomma le marquis maréchal de camp au détriment de cinquante colonels plus éclairés et plus anciens que lui.

CHAPITRE XXV.

1)50.

Lu ehanoinetse de B*** auteur «lu troisième munu-crit des Chronique*. — Elle est U petiU-Slle à'Andromar/ur, de foidre et de llritannic*». — Le pan d’habit. — La petite maison d - niadenwiœHa Clairon — Un arehevdqœ l^peo au côté — Préparatifs de guerre. — La politique do l’Europe renversé*. — T.r-reur» do l'Angleterre. — t e général dus chauve.—s>i«ris — Galanteries ecciô» siatm«|iu s — Conquête de Minorque. — Le man chai «le Richelieu devenu un héros ailleurs quo dan# le» boudoirs. — Le Miser de Judo». — Lit de justice; opposition parlementaire — Lamoignon de Mal<-»berbes. —Conquêtes d" Frédéric il en Saxe. — Violation de* ai chives do Dresde. — Le Phloo de madrigal. — Portrait du grand Frédéric. — Nouvelle secte* do concuMofindira*. — Le* tilles crucifiées. — Encore le* Nowellei tcclàiaili‘/urt. — Point de départ de la révolution française. — L amiral B ng.— La messe de minuit de Smit-Snlnic©- — La Courut corrigée de Lanoue. —Confection d'uue nouvelle carte de France.

Il y a «leux ou trois ans, M. le comte de B’”, mon mari, fut retenu quinze jours sur uue chaise longue par uu acc« de goutte qui lui

failli faire d'sssía laide» grimaces.*» Frurfus Mb, frucfur Ltlli! f-'rcriuit-j! d’uuc voit pci» harmonieuse pendant Les redoublements de cette crise arthritique, IJ est prohibir qu’en parlant du fruit de la guerre le cumie ne prétemkûi pas se prévaloir de ses prouesses au champ d'honneur, car de sa vie rhonuidc gentilhomme ne brilla ni ne vit briller 1|l|ft amorce homicide; sous ce rapport* je puis me flütler d'avoir le plus innocrm des ¿poux. Mais il est d’autres hosii-Jiics dont il tenta tontes 1rs aventures* dont il courut tous les ha-sarils i la plus grande gloire île ma longanimité conjugale* J’aurais pu savourer les délices de la vengeance; mais, se cm trice fervente de Zenon* j'ai souffert avec smïcité.....C'est une vérité queje puis atteler la main *ur la conscience; pourtant elle ne sera pas admise généralrmcnl: qu'y faire?.*- C'est h faute de l'époque; cl peut-être ma continence seule a-t-elle eu tort, puisque, par le temps qui court, les principes sont en pure périr.

Or ki goutte du comte de B"' u’a pasen de suite* et je suis clouée depuis trois mois bien complets sur mon fauteuil par un rhumatisme chronique..... Cesi ainsi que l'équitable Providence répartit Les récompenses de la terre*

Il v aurait eu une notable lacune dans les mémoires, un peu hislo-piques* un peu littéraires, un peu scandaleux* que j'écris depuis l'année i7i(3 sons la dictée des circonstances, n'cùi été la bonne volonté de ma nièce, chanotnesse de vingt-cinq ans, qui, j raison de ■on âge cl surtout de son état, a pu sans danger de réduction s'initier um travers de notre société pécheresse* Celle demi-religieuse, cette habitante d'un cloître placé entre fa ret faite et le inonde, comme u tic gaze sur les char mes du fa beau lé „ « pifa il cm eut compris ma tuición critique, et j'avoue rpi'tillc la remplir;! désormais Miieux que moi pauvre rhu matice! J'abdique donc eu faveur de ma nièce fa chanoinCssi; c’est file qui du ce jour Va tenir unie des ■cúndales dc la cour el de fa ville. Dans une carrière oii Pimagina-tion est beaucoup, la sagesse peu de chose* c’est avoir trop tardé que de prendre les invalides ii soixante-quinze ans.

Voilé maintenant des garantirá que ma nièce ne présenterait pas ellr-mêmc sur rcnrrgic de scs esquisses fulo res, sur fa chaleur de ■on style. Sur le laisser aller des vérités qu'elle retracera.

Angélique de B”', dame à cause de sa profession de chanoines», est lilie d'un lila, reconnu un peu lard* de ma belle-mère, madame de H”', auteur des Tabla tes. Cc frère, dont mon mari lui-même ignora longtemps Pc lisien ce. vivait à Paris sous un nom étranger 1 la comtesse ie cachait et Fiumait comme un joli péché, cl nous conçûmes- l‘affecttou expansive de sa mère* lorsqu'à fa mort de ce tifa naturel, arrivée il y a vingt ans* nous apprîmes desa bouche que le ■ang de Hacine coulait dans ses veines : c'était le frère tk'Andrumu-que, de Phedre et de ttrttannicva.

Mon beau-frère, car enfin il l’était* si c'est la nature qui forme les liens dC faruijli* mou bran-frère nous cou lia, en mourant* Angélique sa fille fruit ubique d'un riche mariage qu'il avait contracté un Au-gklerrç. Mo.....“ri fut nommé tuteur de celle enfant, qui nfavuil alors que cinq a»5* cl se trouvait orpheline, $4 mère étant mûrie en lui donnant le jour.

Elevée à l'abbaye de Chelles, Angélique apprécia de bonne heure la facile morale qu'on professe diius celte communauté; ta mysticité fiaur l'apparence, les plaisirs pour fa réalité, la variété pour régime* ni par 1 runi constituer une retraite fort supportable, Mais l'habit de Fort ie tic convint point à notre jeune pensionnaire : clic axait seize ans, à cet Age on veut que Je bonheur Coffre sous des dehors sédui-■anLs; alors les yeux participent a toutes les jouisunces de t’ime. Angélique songeait à entrer dans le monde, uù sa brillante fortune lie pouvait manquer de lui procurer un but êta ldi ternem., far-qu une thanoinesse, sceur de l’abbesse de Chelles, vint passer quelques jours ■u couvent. L'apparition de cette demi-recluse lixa toutes Ica incertitudes de ma nièce i elle veut ut s'agréger à un ordre religieux dont je costume est gracieux et presque gâtant* La robe blanche de fine étoffe* le ruban bleu moiré tenant suspendue h» riche croix pastorale, une coiffure □ peu près coque lie, qui n'exclui point les cheveux* tout parut charmant à mademoiselle de B'" dans l'habit des clumoi-11 esses. La noble dame qui le lui montrait était âgée de vingt-quatre ii vingt-cinq bus, elle appartenait a l'ordre depuis sa tendre jeunesse. Sans doute elle sc ht un plaisir d'initier ma nièce à loua les secreta du corps* 5:111$ doute aussi fa confidence découvrit «les attraits plus ■édui^tiU encore que la robe blanche cl Je ruban bleu* car Angi b-que nous pressa de réaliser m dot* cl fa «eut de ifabbesse dr Cholles Pcmnicim Bvfć elle dans le couvent de plaisance qu'elle habitait.

Angélique devenue danta à seize ans cl demi* s'en tiul^He à son droit religieux pour jouir de celte qualité? Je ne safa* mais il ne faut pas ou blier qu'elle cal, par la grâce du pêché, petite-fille de Hacine; il doit ï avoir dans scs veines de ce feu que Ira poêles appellent sacré, et cet tu ilumine poétique peut causer de grands ravage chi'2 une beauté de seize ans et demi. Du reste, voici d'autre éléments de combustion : ma nièce a cinq pieds deux pouce»; sa jambe, fortement musclée et d’une proportion » faire honneur au premier danseur de l'Opéra, se termine par un job petit pied; fa taille d'Angélique est un peu forte mais ad mim blâment prise* ci se développe a sa partie üupétjeure par une gorge admirable. Sut te piédestal éclatant

de blancheur s eleve une tête dont tous les détails sont autant da perfections : le visage de mu demoiselle de B'** «t un modèle de peintre pour les proportions comme pour le coloris. Jamais on ne vit plus de fraîcheur sur des lèvres trop jalones prut-rtre des dents charmantes qu'elles couvrent; jamais regard, étincelant sous nu double arc d'ébène, ne porta dau» Je» en urs plus de trouble et d'a* jnotir. Eu voyant L petite bile de Racine ■'étirer sous les frais ombrages de sa maison* 011 croirait voir A miro mm] ne avant son deuil ou bien llurmione avant sa fureur* CertaiiiemrtH il y avait quelque chose de tes deux belles créatures dan» L'imagination du grand poète quand il Lrjv.iiltail a riba nièce.

Les maisons drs ch» 1 un nesse# sont particulièrement fréquentées par les |]unos étains ut les chevaliers de Mille, ordres également mitoyens cuire la vie mondai ne cl le cloître, cl dont la coin inenee égale à peu près celle de ces dames. Ce fut dans celle compagnie qu* s’écott-lèrenl, sous la foi du serme ni de chasteté* les cinq premières au-11 fa ■ qu'Angélique coiüacru a Ja religion ; le Dieu des chrétien s Tiltil ['unique objet de son culte? il faut Je croire pour l'honneur de la famille* Quoi qu'il en soit* ma nièce, fasse uppa rem ment d'en le mire Les exhortations trop peu varices des chevaliers de Malle OU des gé-tmvufains, mécontente pem-etre du défaut île ferveur de ces prédi-Callts OU de leur piélé trop ambitieuse de prosélytes, ma nièce* dis-je* su mit à faire du fréquents Voyagea a Paris, cl * profilant de toute L'élasticité du ses tiens religieux* se ht présenter à la cour par le comte mon mari.

Il inanqn. it encore à Louis XV une conquête de couvent : ses regarda sfarrètarent prnmpiumcnt sur Angélique : n Oh! oh3 dit-il au *dnC de Richelieu en lu lorgnant un jour dan^ fa galerie* celle-ci est a parbleu de taille À servir d^rns mes gardes; n importe! un dit 1. qu'elle descend de Racine, et je ne serais pas fâché d'essuyer de* a œuvres de cet écrivain ailleurs qu'au théâtre »

La faveur de madame de B"* n'eut que L durée de réclair... n Décidément, dit Sj Majesté à son favori üprèr voir revu Angelí que admis foi» daim le cabnict Je plus mysléricui du petit Trianon, il ■ faudra que je propose a Sa Sainteté de faire clore les m»îaon> de p mesdames Les cJuinoincsscs : 011 y entre comme au moulin, cl ccJa fa donne lieu à Irop d'abus. * Richelieu répondit en sonrianl : a Sire* avons Ii'jurez plus alora dc cbauuiiicsses dana le royanme, el L'cs-n pèce CD est Iwniim Truites tn: sont pat Loilièoa cur un plan aussi w vaste que madame de R’*', 1

dépendant* tou le rapide qu'ci lo avait élé, la faveur d'Angélique lui lirmmi de ta eëlèkrild u 1U 4 dt-dc-Lteuf : les galllíís se pfCÜUiiunt ù sa pone tani qu'elle restait à fa cutir ; ijrt >t]h¿ienl en poste à SOA couvent lorsqu'elle y retournait.

Dupuis quelques anniTS noire chanoinesse ne fait plus que de raro apparitions a la en mm una 11 lé : ime cour heureuse ment varice du mousquetaires* d'ullieicrs aux gardes et de lofons rouges lui semble beaucoup plus aimable que fa monnlouie [pífame des chevaliers de Malle* Cl les petits cedfata qui p.i pii hument Storèlrmcnl à sa toiletta de Paris ont plus de charme à ses yeux que les rlcmeh génûvéfaius de fa province- Angélique a déjà reçu bun nombre de réprimandes de sa supérieure ; elle h un est toujours moquée* sur l’a tira ri lu des deux séances du petit Triiilinn. Mais celle au née son archevêque* prélm qui ae trouve en tres-bonne posture à Versailles, stasi avisé du joindre avec menace sen avis à ceux de la supérieure. Angélique u’ignorail pus comment une jolie femme peut calmer nue puiv-uiiiee île r Eglise ; niais S j Grandeur est un petit homme El uct, cacochyme* pituiteux : u'csl enfin un du cc^ soiipb-aiils avec subsides qni lie peuvent convenir qu'aux dames du la comédie* Il eût manqué quelque chose au caractère de cet homme iaeru s'il u'eiti psg enLrelciiu quelque beauté de théâtre; ruais mademoiselle Clairon complétait le bagage de monseigneur. Ma nièce t'Hn*(pii* de mettre la célèbre actrice du ns ses intérêts, cl son origine dra mu tique lui en ménageait Ici moyens. Elle se rendit un maiin a la jolie petite maison qu’Hermione kibdaii (tans Lut Champs-Elysées. 1| était de bonne heure : une cba-mjiicstô doit entrer a vue un certain ménagement chez une du me île ęomćdie. Or la femuio de chambre, privée «ans doute de certaines confidences de ta luiiiLtu^e, ignorait qu'un gafaul chevjJirr Pavait ramenée ta veille du tLnVilre cl qu'elle s'él u) fait scrupule de l'expo* aeró traverser s'ul les i'tannpsrElysée s pour retourner à Parla, Au-géliqur* iu 1 r<u;lern- brusquement dans fa chambre a couchée* ne Inissi pas lu temps mi conducteur d'en sortir tout .j fui par une porte dérober : ma nièce aperçut un entrant un pan d'unifociuc rouge pris entre la porte el sou chambranle,

« Pardon, mademoiselle, dit Angélique en évitant de son mieux d'arrêter les yeux sur La basque captive* pardon si je vous dérange si malin*

— Du tout, madame* répondit Tact rie? avec un sourire, tant soit peu matin, une dame de voire respecta b te caractère doit avoir sa journée remplie de soins pleut ; elle lie sac rail s'acquitter trop lût d< ta tache peu ordinaire de visiter une femme de thidlre.

— Croyez* mademoiselle * que je professe pour vous la plu» vive admira limu

— Je vous en remercie cordialeinent* madame,

— Je suis fa cumie»» de H**’,

1ÍJ


CHRONIQUES DE L'OFl L- DE-BŒUF.

— Je le «fa, s’écria mademoiselle Clairon avec mi de ces üinnvt:-jïii'titS Je l'âme qi^cUu sait si bien pruhdrù,,. et pf FiUCI Lr Z que je vous rende J'hommage dû ^u Mtifj du dieu de h sçènc tragique,

——Puisque vou* me connaissez si bien et queje vous inspire quelque intéièE, qu'il me roil permis d'en solliciter une preuve*

— Parlez, undante la eomlesro, je suis votre dévouée servante- *

Angélique allait parler, lorsque le captif Je la porte voyant l’en-trelien Cliqué essuya d'ouvrir pour dégager son babil. Mais le mnu-veinent du bouton Gît diflicile ; made.....ia lir Clairon tourna la lêio avant [pic 11 ilrqa^cm' cH Cil Opé(éTl e'.le pari u d'un grand éclat de rire e» rece.....liront li atuse de M pretHKujkJiion hien visible de sod lateiÍDai trice,

-■Veuillez, madame, omiisev cette incontinence ¿Tila rilé ; mais c’est un incident si drôle... Eu lui il faul bien que chamie élut ail si* distractions.

— Sans doute, mademoiselle, cl celles de beaucoup Atleta se re^-semble ut.., Uaná h nombre des disiTiCtiàtlï île 11. FarChevêqnO de Sena il en est une qui duiL lui paraître bien précieuse* puisqu'elle Consiste dit ILS les Ont relien s qu’il ;l Savent avec vous.

— líelas ! je vuua assure que J'agré tncil t D’c*t paś toujours pil-tagé ; niais Sa Grandem1 a de bona moments*

— Oserai-je vous prier de profiter d’un de ce» instants pour remettre ce billet-ci à monsciqueurî

— Excellente idée, madame la comtesse! nos auteurs dramatiques M Lin senti Cul pa^ avisés. Je vou^ devine : voter ni a ¡so Et est siiiiin-gante de Su Grand tir, vous lui demanden quelque grâce, cl lui faire remettre le platel par fat |iiai(rC$sË c'cst rendre k refus ini possible. Je me charge volontiers de ce message

— Que de boulé 1 La demande m^^t tout à fait personnelle, reprit Angélique en dépliant ¡'veril , qui n’était pat cuchelé, j'ai ^ouvcnl dea IÍTmcm d’inlérôL I régler a Paris, Se Grandeur mu bl...... CEpendant du trop ion* né jour que j'y fa fa . je sollicite d'd le plus d’indu J ge rite,

— Hien de mieux : on a ses affaires, su occupations en dehors de M profession; s’opposer à ce qu’on s’y livre quelquefois, voila de la tyrannie... C’est comme si l’on m’obligeait b jouer sans désemparer ta comédie. Soyez tranquille, madame, ce soir M, de Sens aura votre lettre. *

Lu conversation en était k, lorsqu'on kappa dcucrmentà h porte principale de la chambre. Immédiatement après les dames virent entrer un cavalier fort embarrassé de son épée el du chapeau qu’il pur lit il SOUK k bras, Mírlame de il”* cï mademoiselle dajj-ûu rrcnii-nurent prenque en môme Lempa Parelicvêqucdc Hensà travers la mime de pourpre qui venait de lui monier au visage,

ir Vous ici, madame de ti*** ! dit Su Gn mli'iir avec embarras.

— C 'est, m eut icig nł L r h i’<icl ami tlon que j fa 11 n ¡ s fai re en lend re, répondit Angélique mise à son aise par la position délicate du prêtai Cl .1 prés l'avoir ii iii:ii'- loulefok sur le bôu ipiui de suti ajusten.......

— Il n'y a pas de quoi, s'écria hicl rice, qui jusqu’alors s’éta t contenue tú rire, cette perruque est mal retapée, monseigneur est cu-Joité roninie un financier de comédie bourgeoise, el Si Grandeur porte |tl¡h5c coin inc l'Agathe Il-i w-i fa de* J -ii* afjuiurmfigff,

— Par quid busard^ madame, vomi trouvez-vous ici? reprit ifar~ cbevftquc sans paraître avoir cnlcudu les remarques burlesques de ^actrice.

■— Mu n seigneur, je m’y trouve par une cause un peu moins n a litre lie, il «hL Vrai , que «llû qui von» y amène ; mais mmte mnisoUc a droit a u F si jux élogci de mon sexe.

-—Luiasons de côié lee complimenta, madame de tl”* s iil que vous m’honorez de quelque bienveillance, elle m’avait chargée de cetir lettre, dont nous examinerons k Copient en kjeunanl.

^î Jeue pilił—- balbuti.i Ifarehcviqne. Je vçn-ia séulumcnl pur oc-casiun... eu püSHuiil pour aller an Lui fa de lioul&gne iliC prüiilUliçr un peu... et ne voulant pas être reconnu hr.

- -Bon, bon, poursuivit ludemcisclk Clairon , noua n’en Hommes pci ni aux jusi i L-ca üpn s ; personne ki tse tient la férule du pape, et Sa Sainteté ne saura pas que Votre Grandeur a déjeuné entre une chinoinesse et une comédienne... Juliette, ajouta la célèbre tragédienne eu parlant dans k pirco voisine p dites qu'im serve, »

Cependant le prélat, un peu remis, s’étai* débarrassé de son épée et de son chapeau, jetés négligemment sur un canapé. On passa (Lus k salle h manger, où l'on déjeuna n^m ga ientent pmr Cuire oroin aux survenants, s'il en était arrivé, que h compagnie ro comptoir de troi? an Leu rs du même théâtre,

^ Çà, dil l'archevêque un peu gai grâce à pinfluence lL'uh excellent chaPLLbçTlin, parlons d« la lettre de ruad, me de IV”.

— i-:. voici, dit ni? d en mi sel k Clairon en la rem allant.

— S¿ñib doute, comtesse, continua M, Je Sens apres avoir lu, je coin ois que pour une femme de vingt-quatre ans le séjour de la capitale » plua «Taunta qué ccleli d'un couvent, quoique le votre ait des issues passablement libres, mais la supérieure crie, club.mile, médit.■«

.— | ne supérieure Je chanoiiicMca sévère ó Cf point! s’écria ma" demoi^Ljk CfaEron, cela (oui lie dans k ridicule,,, AUI pardon, ul^ 4amuj ajcuk-CCllt} ml dfl «UÍÚ| j'OWiaM^

— El puis, comtesse, reprît k prélat avec une sorte sic mystère* voles u u Liiez un peu compte Lemem i Paris que des vœux veut engagent.                         ■

— \ ous le savez pr vous-même, monseigneur, on perd Liai nient la mémoire sur ce point.

— On vous rcnCunlra l’autre jyùr à ml ron per de pdite moi son.

— J’axai k Vu Jy nom (k Vutrc Grandeur sut fa l..ir des invités.

— (lu voua aperçut le iurJcudcuialii dans nue loge grillée de l’Opéra.

— Tmi! ii cité de «H* oü vous ¿liez,

— El votre croix reposai sur un sein ćTłlibrement nu.

— Vutrc muiu, moins irELniùlijk, tniicbail celui, huit uliüï dÙCûlt" VCrt, d’une peronuu*i qui réélu]l pas icljlEciiioElJJû.

— A h ! ah ! mçn^uigiitiir. dil eu rfant La tragédie Une, Puih eUc glissa à l’oreille de la comtesse : Je ne saurais me fâcher, c’est la réciprocité du pan d'habit rOu^C.

■— Une faiblesse n'eu CxCUâC pas une nuire, poursuivit Sa Grau-deur d’un Ion moitié gravé* moitié plaisant, et je feh mon devoir en prêchent h releu UC.

— Pas tout :> fait, monseigneur, répliqua Angélique en versant du vin Lie Ghampitgue h M. de Sens, il faudrait joindre leicmptu au précepte.

—■ Pourquoi ne pas faire révoquer vos vieux?

—■ Pourquoi nr pas renoncer à l’épiscophl ?

— Vous n'eu krez rien ni l’un ni L'antre , dit gaiement mademoiselle Clairon 1 frute seigneur tfaut aux pré rondli ves, aux c...........ruis; madame I* comtesse ne tient pis moins a ce qu’ocre de piquant la vie d’une <¡IlimiO¡ liesse evcc kulLLdp dp petite maisuu , de luge grillée fi de ^'¡:i découvert. Ainsi, de même qu’il cstagréibk Cl ........ode qite Sa Grandeur gît rdc ron archrvèebé, rapportant deux cm! mille livres de rente* cl s'habille en cavalier, quoique d'ailleurs il *0>t $ftfis CC COSTdmC fort mal culiidrh de même uiSdame h ccmle^ro de B*ł' lIúíi tire libro (k soigner * Paris ses intérêts et scs phiki™, qui ÿwr une femme bâtie comme elle l'est ront quelquefois d'impor-tanLcs fi flaires. 11'mi je conclu», puisque monseigneur a la poli w du couvent de madame, qu’il doit imposer silence à la supérieure cl fermer les yeux sur la conduite de celte chkiioinesse en congé de SeprK^lFE- i"

Avant la fin du repas, l’a frángeme ni Lit arrêté sur Cette base ; les doux iHHLViws de mademoiselle CI ni ron, également intéressés au silence, sc séparèrent fort satisfaits l’un de l’autre, et depuis lors ma nièce ne fat plus inquiétée pour la prolongation de sou séjour à Paris.

üAaÜSCnlT 01 LA CH^MO|7IE331 tl b”\

Je viens de lire ce que fa comtesse ma lanie a rapporté des prin* cîpaux événements de ma vie; ceux qui liront ces mémoires, s’ils sdhL un jour puldiès, me jugeront comme huit leur bcroldara : la ri'-putation est hile de nos actions, et ma t nie a dit ht vérité. Je me Lii* donc *d coniimtJLtriec -mus autres réflciiouA; car je veux qu'en faveur de LITU fronchiał, dans uu aveu qui m'est persoi I, un croie à fa sincérité de mes récits sur le compte de rues contemporains. Je commence ma tiirlic de mémorialiste.

Vers la lin de l’année dftfni^ire, tni Lante a montré la guerre entre les Français el ks Anglais cotiHiicncée en Amérique, sur fautes les mers cl jusque sur nos côtes, tandis que les ambassadeurs des deux puissances pra il iguaiei H de* pi'oinL^e-, de juii «om fa cour deSaiiit-James s'amusait ci que fa cour de Verorillcs prenait au sérieux. Au commencement de celte année, le cabinet de Louis X^ , bénévole jusqu’à ht niaiserie, attendait encore Jes explications demandées h faedrgCK II, il y a plus île quatre nxoii, Lt»ur.|i.iiti Jet cupluroS ilJcgskî de nos navires marchands.

Sa Majesté commettre cependant à sortir de su léthargique longanimité ; cinq çsttdro faikiçHiros se farinent âur plu-, cnrs puiur-. ; fa première, commandée p^r le comte dfAuhIguy, est destinée à .soutenir 1rs ilrs du vent; fa seconde, confire au chef d'encadre Pérfar, doit protéger küilïb sous le veuti fa troisième, sous les ordres de M. de Braussicr, porte dans le Canada de nouvelles troupes commandées par M. de Montcalm;h quatrième se prépare a foulon wn» avoir puęnre dt deStinr lion lneT ou 'ail seo temed! que M. de fa Gj-lisSOiiitjêrc lue doit prendra teco.......ińiueuteht ¡ rul:» la ciuquièiüt escadre, furie de demie vai^Mxàitde ligne, et qui petit łur port l à ' •''U t x*t fa réserve de noire armée navale ; elle a pour chef le mar-quia de Confians*          , ,

Pendant que ces dispositions maritimes s'accomplissent, quatra-rËiiijt Enilk hommes s'ébranlent pour w poner de l’jnkrieur du royaume sur les rives des deux mers, l/armée dite des Côtes de l’Océan, qui s'étendra de Dunkerque « Bayonne, sera dirigée pur le maréchal de Belle-lile, jevcmi not™ premier capitaine. M. Jf duc <lc Hichclicü, cubil maréchal de France, commandera les troupes réunies sur les Lords de ta .U éditer ranée,                     _

Je ero ta décHélln ILI que tamia X\ Va devenir nscur : C fo ¡ ra i I —fift qu'il parte tous les jours je suit lever d’une desee me en Angleterre? il y u plus, un iiLimb e prodigieux de !'■ - ¡i-i ■, ic b HÎiEFicllLw i|r tr.ins. port, urivo de luiucs parts «H UuvfC du ¿r^ç *l «nublo monoccr k

plage malaise d’une prochaine invasion, D’un antre côté. George* II ordonne de* disposé ions qui décèlent la crainte d'une telle expédi-lion ; Sa Majesté a réct-imé de L Hollande le secours de six mille hommes que relie république doit envoyer à l'An^tlerrc, en vertu d'un traité existant» dane la position où cette puissance « trouve aujourd'hui. Des proclamations souvent renouvelées prescrivent aux Anglais de garder les cutes avec une infatigable vigilance et, sur la première apparence d’un débarquement ennemi, de faire rentrer les foi.....es, les vieillards» les enfants, les chevaux, te bétail à vingt milles dans ['intérieur de* terres, En un mot, la terreur semble être passée du continent français dans 1rs îles B ritan niques.

La diplomatie aussi vient au secours de la Grande-Bretagne; Georges a conclu le iR février tin traité avec la Prusse, dont le comte de UaklernesK, secréiairc d’Etal anglais, et M. Mitchd, plénipotentiaire prussien, avaient arrêté les clause*. Ainsi Frédéric H, notre allié dans tontea lç* guerre* précédentes, a quelques passagères infidélités près, devient aujourd’hui notre ennemi. On dit que Je motif le plus déterminant de celle alliance est une indemnité de vh-ffi mille livres sterling une fois payée : voih pour un roi philosophe une condition bien vénale' Voltaire, Inimitié par Frédéric, ne la laissera pas ignorer ■■ la jwstérilé.

Ainsi lu guerre qui se prépare change la politique générale de l'Europe. Depuis 1e traité d'Aix-la-Chapelle, 1rs pni sanees de ectte partie du monde formaient comme deux grands partis : l’Angleterre, l'Autriche, la Russie ri les Province s-Lu ¡es posaient sur le même plateau de la balance politique ; sur Tsuire plateau, la France, l'Es-pagne, la Suède, la Prusse cl le* Dem-Sícifos réunissaient leurs efforts. La cour de Turin, toujours incertaine par nécessité, plus encore que par principes, s'appuyait tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre bassin. Les nouvi Iles alliances présentent, d'une part, la France, FAutrichc avec l’Empire, la Kursie ci la Suède coalisés centre P Angleterre cl la Prusse, lundi* que Les cours de Madrid, de Turin et de la Haye gardent la neutralité.

Les Angfai* ont espéré longtemps concentrer la guerre en Amérique, ou la situation prospère et imposante de leurs colonies présentait un grand avantage. Il riait fucile de l'entretenir à Faille d’uue marine forniidable, toujours libre de transporter des troupes fraîches dans celle partie du monde et (t’empêcher 1rs nôtres d’y parvenir. Ainsi prémunie contre les entreprises de la France au delà des mers, la cour de Londres espérait conduire prum plein eut à fin la conque le du (.aliada; mais la querré d'Europe contrarierait puissaminent cc projet, ii vfTei il est é^idant qu'en sc laquant rucare avec h-sPro-vinres-Unie* cl rempi'mir. l'Angleterre ¡durerail, coureur cHj* *'rm déj ■ vu, les années française* dans les Pays-Bas. Or la supériorité ordinaire de la France sur ce théâtre d’hostiillés pourrait faire rc-dm-ter ¡un alliés nu traité désavantageux, duque! il résulterait que Ja G ran dc-B retaque devrait renoncer à ses conquêtes d'A mérique cl restituer peut-être celles qui jusqu'alors auraient été faites pur elles, Celle considération est grave : le cabinet de Suint-James, se défiant avec raison de la faiblesse numérique de sa population européenne, doit songer sérieusement á fonder su puissance en Amérique ou dans Linde, parce que de l'un comme de l’autre côté se* ffoll-s nom-bmisr* lui assurent une coin privation formidable du peu d'importance de ses forces de terre* Tel riait le molir qui non-seul...... ni avAi mit Iirrl¡grr -i l'Angleterre une nouvelle alb.mce avec T lniri-chc et lii l Int la nile; ma F meorc l'av-il portée à éviter de pousser scs anciens allié* dans une guerre contre la France, de peur qu’ils ne lui demandassent d’y intervenir.

Mais lorsque George* Il vit le* armées française* border les tôles de l’Océan, sa politique fui ébranlée; se rappelant avec amertume l'expédition de Charles-Edouard, qui avec Une poignée d'hommes arriva si près de la réussite, ce prince évalua tristement cc que les Français pouvaient faire, ¡1 en juger par leur* immenses préparatifs. Sa Majesté Britannique lit entendre plusieurs fuis se* doluancr* ¡1 la chambre des commune*, qui portage 141 appréhensions. Les précau-lioTu extrêmes durit j'-ii parle plus liant furent prises en loti le hále el répandirent dan* la nation les terreurs dn gouvernement. Ce fui alors que reconnaissant le lu-' qu’il avait eu de négliger ses anciennes alliances européennes Georgrs H songea à les renouveler* U était trop tard : i 1 cour de Vienne venait de traiter avec celle de Versailles, et les Etats-Unis- ne trouveront pas une garantie suffisante dans 1rs forces de terre de h Grande-Bretagne* Dans la perplexité où la cour de Londres sc trouvait, elle recourut a Frédéric II ; lui montrant le péril qui menaçait la Prusse en présence des armées française et am-triciuni|ht. réunies, le cihinel de Saint-James offrit au monarque du IVord du partager ses dangers en Allemagne1 s‘ ï voulait l’aider a conjurer ceux .mf menaçaient le* îles Britannique* 1 elle fut l’origine du traite conclu je i¿ février cl que j’ai cité plu* haut.

Toutefois le lccOurs promis par la PruMC ne sembla pa*, au premier moment, d’mle tfttC¡lC¡(¿ assez prochaine pour rassurer les Anglais ; d^ voile* qui, ^ ?ft niar!lł parurent à l'horizon, causèrent une alarme générale sur fos tJ¿iut jc Susse*. A l’instant, le* v Iles, le* villages so»1 dcjcri* ■ homme* , femmes, enfants , armés de vu j||cs épées, de fourches» de imum*, accourent à la plage..* C’était une di— vision de navirts hollandei*, Celte terreur panique favorisa un peu

notre marine; elle sut du moins en profiter pour faire passer des secours île troupe* au (.añada, ramii* qu'uniquement occupés de leur propre salin le* Anglais ne songcdimi qu’à transporter dan* leur ile te* soldai* bessoi* et hollandais qui leur sont dénués en exécution d'ancien * traités.

Pendant que tonte l’Europe s’ébranle pour soutenir ou pourpré* venir la guerre, on ne se douterait pas à quel genre d'hostilités la cour sc livre a Versailles ; j’en vais dire un mol, car j'ai asusté hier à une grande bataille. Le roi, quelques llames ci quelques courtisa ns jouaient encore à minuit dans l'appartement de la favorite. Tout a coup une chauve-souris, qu’attirent les lumières, entre par mie fenêtre ruare ouverte, et cc volatile nocturne répand l’épouvante dans la panie féminine de l'assemblée. « Où est M. de Grillon ? s’écrie Louis XV i- en parodiait! Henri IV : brave Grillon, général redoutable aux a chauves-souris, pends-toi si tu ne peux combattre celle-ci. a Mais le grand capitaine ne fut pas réduit à se pendre , car il cuira pii ce moment : mettant soudain habit bus, il fait briller sa grande épée, et pou rsant à toute outrance t'audacicux oiseau. Pourchassée décroisée en croisée, de dru péri e en draperie, de corniche en corniche, par fa pointe du terrible assaillant, fa chauve-souris, trouvant une porte ouverte, sc réfugie dans une pièce voisine. Lit, madame du Hausse! dort étendue, avec un désordre complet, sur une grande ottomane; mais Grillon, encore plus brave que galant chevalier, est distrait des iiharmes de h beauté par fos fumée* de la gloire : il n’a d’yeux que pour suivre son ennemi. Cependant, éveillée par le tumulte du comba!, la foui me de chambre de madame de Pompad ou r saute éperdue de son canapé, cl tremble de tou* scs membres à l'aspect du fer nu qui flamboie à ses regards* Elle sc rassure pou riant lorsque le général Grillon , le poing sur le côté , lui montre, du bout de ia laine sanglante, la c hauve-souri, gisant, déjà privée de vie, sur le parquai,

« Si j'avais là nn jamlxm de Mayence, dit Louis XV, je lui ravirais « son laurier pour en décorer M. de Grillon. *

Je mr suis fait donner par M. le lieutenant de police, qui depuis quelque temps me (ait sa cutir, une copie du dernier bulletin d’un autre genre d'hosLilAés* Oit *C rappelle le* rapports s-crets lits au chevet de Sa Majesté, Cl qui provoque ni si compté tu meut l'bikinié de noire maître, La chronique cccldiiasiíquc fut riche pendant la semaine dernière, je l’ai relevée fout exprès pour la communiquer à M, Farchevíqiie de Sens, à qui je garde toujours rancune de » sévérité pou justifiée par son exemple.

Dm* la partie épiscopale du rapport, je vois d'abord que le prince île IfoJijiii. eu.iiPii[vur dr Strzolmnrg, vient de vendre plusieurs lucres pour payer le* tir tic* de m.nia me île l'Jeury sa min tresse. Plus loin le chroniqueur du scandale Signale le commerce clandestin de M, l’é-vêque de Scnlis avec la comtesse de Saiiti-Romain. ci celui dc M. de Lesear avec la femme l’un conseiller au parlement de Pau,

Lorsque des prêta h donnctil de tels exemples, 011 ne doit paa s’étonner que les carmes, dont la réputation de robuste galanterie est passée en proverb’ , descende ni dans la lice sur les traces de leurs chefs. Le carme 1 aisée, après avoir passé trois quart* d’heure chez !-i fille Leroy, ait arrêté jeudi dernier Ali cabaret, s’enivra ni assis entre cette prosiiiuée et le cocher de M. de Brioune* Un moine de cet ordre rû assez puissant pour sacrifier, coup *11 r Coup, à la II caillé et a BaechiM : ôaudenrt/ ùrne mfoí, disait nia tante à propos de CCS doubles exploits* En suivant fa progression décroissante qui sépare l’homme du bouc, on rencontre le capucin vers i'iüirtbnué inférieure de l’échelle. D'après celte classification, on s’étonne peu de voiries disciples de saint François -e vautrer dan* la plus ignoble débauche; et c'c*l réel b ment par modestie que deux capucins arrêtes dans nue gninguetle, se contentaient d’utie seule lilie nommée la Marin. Muís comme il faut que loin sc compense, dit-on, dans l’ordre étemel de l'univers, Je franciscain J ran-Ifa plisie fut trouvé le lendemain avec deux femmes dans une maison <b fa rue F rom en ica n Les trois acteurs de celte sec lie érotique avaient déposé mlifercmtrl le* pompes de ce monde, et ce ne fui que par la barbe que Je comm^sairc trou-hlc-féie put sc saisir du moine délinquant.

Voilà ce que produit la continence religieuse, au moment même où fo* dirélH ni les plus étrangers au péché meurent sans confession s’il* ne convi- mi uns pu* que la imite, qu’il* ne cnnnaissenl que de nom, est l’acte ji n excellence* Vraiment je serai* honteuse d'appartenir aux ordres, si Je* chanoine**es D’eutraicut pa* eu religion uJ honores.

Dan* fa lemp* que Louis XV faisait sauter l’édredon de un lit, soulevé par fa rire convulsif que provoquaient les rapport* secret* de fa police, ses armées de terre et de mer achevaient une expédition glorii.‘u*e. L’escadre de M. de fa Galíssonnióre, composée de douze vaisseaux de ligue, cinq frégates, six chaloupes et cent soixante biUi-menis Je naiisport, mil à fa voile le IS avril aux îles d’Hyères, parlant dnurc mille hommes de débarquement soui le* ordres du marc-cfol de Richelieu. La destination était File de Minorque, la Bolle y arriv-i le 7 , cl le 1 î .m soir l'armée française s’étail rendue maiirr*'L' de Lita il dl u, capi la fa du pays.

Sans perdre une seconde, le maréchal, qui muinfaM1^ longe À

¡h quérir au duump u'huuucur une [¡loin! évanouie pour lui dans les boudera. mil Je siège devant le fort Saint-Philippe, réputé le prt> Tiiicrdt i Liirope après Gibraltar, Le* A Dijk i. ont travaiUi', dit-on , irait!# ans à remire celle forteresse invincible ; elle s'élève mit un me taillé à pic, et pourtant de* fosses profonds de trente pieds l'on-1 mirr ni i uiniéilia temen t; quatre-vingts mines courant sous les 011-vraies avancés, rendent l'ouverture d'une Iran citée ataohiinent im-pnssihk; enfin sur divers points sc développent des fortifica lion* acceasnircs, tai Lire s dans Je me lier CL i m pé itét mblen an Canon, Te lira étaient 1rs difficultés opposer* à la valeur Française ; difficultés, que les Andáis tentèrent d'augmenter par rimcrvemfon d'une flotte composée de quatorze vaisseaux de licite soi lis de Spilhead, et qui s’était ralliée sons le canon de Gibraltar. Coin» encadre parut Je JD mai [levan! Ir* rocina de Miiiorqiiu. A l'inJUaul il. de la. Golhsnn-ïiivre vogue ver* Triuirmi, lui livre combat, le meten déroule après une vive défense, ei l'oblige à se réfugier en désordre sous ce même Gibraltar d’oû ij était parli naguère si iiienarant. Ainsi l'amiral Bing, qui commandait les forces anglaise*. ne put ni faire lever le blocus île Saint-Philippe ni jeter Je moindre secours dans Pile; Richelieu cnn tin un son expédition «vec sécurité. Cependant le siège ne pouvait tire pnussi' aussi vigoureusement que le maréchaJ TeAt désiré : point de terre pour ouvrir une tranchée et mettre à l'abri les assiégeants; nul autre moyen de se garantir du feu terrible des assiégés! D'ailleurs la chaleur excessive du climat ovait promptement fait éclore dans l'a rime une épidémie, contre laquelle le soldat imprudent cherchait un in u lape ment pur une ample con sommation de fruits qui l'ag-g rat ri ¡t en cure. Le maréchal fit arracher tous les arbres fruitiers aux environs du camp; mais il ne put rien contre le ciel dévorant qui décimait ses troupes.

Le duc de Richelieu, sentant qu’une telle situation ne pouvait se prolonger, résolut de Vaincre d’un seul coup les difficultés qui semblaient se multiplier pour rendre Son entreprise infructueuse. L'en-Demi, entraîné par la Maillé, ùvorisa lui-même les projets du général fouirais. ; te capitaine JeÎTrics, sorti de la place n la tête d'un détachement anglais, te proposait d'enlever un régiment d'infanterie qu'il croyait Aventuré, cl, dans ce but hardi, cet officier s'aventura lijen duvangp. S'étant avancé imprudemment dans la plaine, son corps r si a l l.i qué, rompu, poussé l'épée dans tes reins vers I.. piaue. Rnvahl le (rit meurtrier des remparts, les iSsiéneanl* ùrrivcnl sur Irlmrddn fossé pèle* mêle avec 1rs Assiégés:! nos Français si précipite lit dans celle e^fu-ce de gouffre profond de trente pieds, Cl, pki— çjiih à ('mitre bord des échelles qui u’en avaion’ que quinze, s'rhn-éem sur Jes épaules 1rs uns des autres du déni, 'r échelon jusqu'au rempart... Us sont maîtres du tous les ouvrages exlérieurs. Le Tende-Dudn ?S juin le iïeutenaiii général Blakmey, go verneur du fort Saint-Philippe, demande A capituler ; I» garnison ûbl.-ni les honneurs de l.i guerre , cl noire encadre est chargée de In cntidii.:# 4 Gibraltar.

M. de BiclieJieu, en voyant J'i m nicnne quantité de munitions, dont les Anglais étaient pourvus; en parcourant les case males a l'épreuve du boulet oh les assiégée pouvaient agir sans dangerl en mesurant des ruines profondes ch dus Maillons erniera auraient été engloutie; 51. de Richelieu . dis-je, frémit des pénis que son armée avait bravés,, Quant a la mauu'ii vrr hurdic qui vendit île le rendre m.dlrc de Saint-Philippe, il suffit de dire que le maréchal voulut la faire ré-péiprdn sang-froid et que les troupes ne purent en venir a bout..,, JE fallait F exalta lieu de l'héroïsme* pour accomplir cc prodige, Cl des Français seuls en étaient capables.

On apprit à Versailles la conquête de Minorque peu tir temps ■près «VOIT riposté par le manifeste du 9 juin 4 la déclaration de guerre de l'Angleterre proclamée À Londres le 1S niai. An milieu des. transports d’allégresse de Li emir le maréchal de Richelieu fut proclamé un héros, et cime fois ce Jurent les hommes qui lui décer-mrenl ce litre glorieux. La marquise de Pompadour seule enrageait dans son intérieur; elfo avait usé de Ions les moyens, de fouir* 1rs rusés pour entraver l'expédition; on va jusqu’à dire que des affidés qu’elle entretenait dans l'armée s'étaient efforcés de trahir Je maréchal en faisant parvenir dans la place Assiégée des avis secrets sur les desseins des assiégea ms. Tei est l'effet des rivalité» de cutir : rien ne coûte dam ce p^ys d’intrigue ri rte perversité pour sacrifier ceux tfoni i'ambiiion fait ombrage h d'autre» ambitions.

Après l'événement la favorite se garda bien, toutefois, de laisser percer le moindre dépit : en ce moment un seul mc L cuti traire au triomphateur eût ruiné le crédit le mieux élaldi. Loin de là, madame de Pompadour, employant tout son talent de comédienne à composer ■un visage comme se» manières, fit la première chanson en Thon-^ncur de suri rival et lui écrivit entume au plus tendre ami. Lorsque jRchelÏFu fut de retour à Versailles après avoir laissé le commande-tycnt de Minorque au comte de Litiiiion, h marquise l'embrassa avec un véritable transport. « Ah! que je J'aurais bleu mordu! « dit-elle à mmhme du Hnussel quand elle fut rentrée dans son appartement: Judas n'^urail pas mieux parlé.

j.e roi vi«-ni 4e conclure un traité avec h république de Gènes par lequel Sa M^iraté s'engage à faire passer un corps dans Lifo de Corse, afin d'en mettre tes eâtes a rubri de toute insulte, Celle pré-caution ¡Vêlait paí mutile i les Anglais s'émieut HaïUx de s’emparer

de h Corseen dédommagement de la perle de Minorque. C'eût été un ciccllmi entrepôt pour leur commerce du Levant , un sûr reface pour les fin îles qu'ils envoient emisor dans la Méditerranée, Cpor ges U a éprouvé un véritable chagrin en apprenant le débarquement des troupes françaises sur ce point.

L« parlements viennent de donner au roi un témoignage de rancune. Sa ¡Majesté tint un Jil de justice À Versailles le 2 août; troił déclarations y furent enregistrées : la première établit un second UMni/foerf ii l’instar de celui perçu depuis IÏ19; h deuxième ordonner Ja perception pendant dix uns de deux sous pour livre du iLiïêU^j lï troisième proroge quelque* droits d'entrée à Paris. Le parlcmen avait arrêté qu’il n'opinerait pas dan» le lit de justice; mais de retour A Paris il s'assembla immédiatement, cl protesta contre tout ce qui avait été fait. De la, remontra «ces de toits les parlements du ropumo; de là, cessation de hi justice dans ceux de Itou eu cl de Brun Lest us. A celte occasion, la emir de» aides de Paris, guidée par sa ri jeune président Lamoùpntfi de JftiLsAer&psi , sc signala au-dessus de toutes les attires juridiction» supérieures. Ce magistrat, déjit célèbre à pins d'un litre, adressa au roi des représen la lie ns tcllfineni éloquentes, tellement fortes de législation „ de morale et de logique, qu'aucun des membres du conseil n'y trouva de réplique. L'objet de la remontrance élait de fixer la durée des droits d’eLtr/e prorogés; le ton plaisir dut s'exécuter : la suppression de cea droits aura lieu le jour où la guerre cessera.

Cependant la cour bénite sur Te parti qu'elle prendra A l'égard du Hanovre, que proié|je le traité de Weslphalic, &i Abijcsté est encore arrêtée par la crainte d'exposer un corps d'armée d^U3 une expédition en Allemagne. Taudis que le rot dt: France délibère, la Prusse envahit rétoeforat de Saxe avec une armée de soixante mille Itommcs; déjà maître de Leipuck, Frédéric II punit Auguste de l’invasion de laSit&ie exécutée par ce Saxon pendant la dernière guerre. Le roi de Pologne, ainsi dépossédé d’une partie de ses Liais ¿Uctaraux, et réfugié au camp retranché de rima à la tète 4'i-aviron dix sept mille htnumes, n'a plus d’espoir que dans la marche rapide des Lcoupca impériales, car Jes Français sont bien loin pour le secourir à icuips»

Malgré la proximité des Riais autrichiens cl T éloigne tuent de la France^ t'éJeulrur de Saie recevra T je crois, un reídorl de troupex françaises, aiiml même que François 1" ait pris une décision pour secourir son suffragani. Louis XV faii marcher en toute hâte une ar-> niée vers les frontières d'Allemagne; des magasins lui seront fourni* par la WeslpJialii!. Pendant cc uwuveu;cin, le marquis de l'Hôpital, nommé à l’ambassade de Russie, se retid auprès de la czarine pour hâter l'envoi du corps d'armée que celle princesse doit fournir à H coalition. Dans le même temps le Liaron de Kniph^uscn, envoyé de Prusse, quitte la France, cl te coin le de Vatori, envoyé de Louis XV a Berlin, reçoit Tordre de qui lier celte résidence sans prendre congé.

Mais tontes CCS dispositions ne peuvent avoir d’asser prompts ré— sii]Tals pour arrêter les calamités qui accablent l'ilecteur de Sait; Frédéric, entré ii Dresde le 17 septembre, s'est empressé d’établir à Torgau un directoire île guerre chargé de percevoir en son nom Ica revenus de l’Eut. Le ntouarque prussien enlève les armes des arse-naux , fait des levées de troupes, frappe des réquisitions de vivres, de fourrages, de munitions «le guerre. Bien plus, il a demandé à ta reine l'entrée des Archives de L'électoral: dépôt déclaré inviolable par toutes les lois île la guerre. 1.a princesse, quoique malade, à refusé courageusement de sc prêter à celte violation. Frédéric insensible aux souffrances comme aux cbaruidê d’un scw pour foque) ¡1 montra lonjours plus d'éloignement que d'égards, Frédéric a déclaré alors à l'opposante qu’on allait sc mcître en devoir d'enfoncer les portes des Archives. A celte menace, la reine, son te nue pur scs fem-mea, se rend à l'entrée de lu galerie que Sa Unjrsli prussienne um ¡e à visiter. Celte femme, aussi terme que son mari l'est peu, espère qu'nn prince policé respectera sa personne ri aun curage. Vaine-ment elle s'rm est flaltec : le roi se présente en personne, l’écoute à peine, ci ordonne à ses officie ri, qn^ecornfmgiie un noir serrurier, d’entrer de vixx force. Comme les plut grandi seiguenra de la suite du vainqueur hésitent à déranger la reine, le roi lui-même aviuét déjà la main pour se débarrasse r de ce qu’il appelle utl uto tac le.

r Arrêtez , s'écrie la relue indignée , je me relire , je vous épargne une lâcheté,..

— Une lâcheté , madame ...

— Gommeiil vouiez-vous que je qualifie Faction d'un nionarquo qui se dégrade au point de porter la main sur une femme , ¿ur un* souveraine?

— Vous m’y forcez, princesse, en osant vous opposer keeqn j’u^t du droit que m'a donné Ja fortune de» armes.

—Celte fortu né né peut vous autoría ■ violer tm droit pins socre. Celui des nations. Tous les grands hommes l'out respecté,„ Ab! vont n'avrz de commun avec eux qu'un® vaine renommée.

’ Le mémo qui Villuairi coautie wn¿istral, t^mme philiwopho. comme bttA ratobr, et qui fiàüt victimo da ■o*1 dr^meitierit i Louis. XVL Oim cr"r tra^CatH flote d -.t revendiquer E'JwLU^ar d’avoir ouvert ti dirige uüj HHiscuptiui pxwr Téwtiob d'un nunuortui* |f (toi» dł ce groad citoyen.

__Madame! madame! s'écrie Frédéric en faisant étinceler son regard...

— Gominnoz, sire. ¡I "^ manque à ce qu’on nomme votre héroïsme que de frapper une fcinme mahnlc,

— Convenez un-*' *llti; voire obili na lion fatiguerait le plus patient.

— La pcrMÍv¿rance dans la justice, en dépil de la violence, oi aussi digue d’él^* que celte violence 04 digue de mépris,

— Cesi u^P tal, cl vous m’obligerez, à vous faire enlever cia cette chambre*

,— Voire philosophie est bien irascible, monsieur le Platon de ma* drijpL. Allez, allez, l'histoire impartiale, qui nous ¿coule, gravera profondément la homo de vos procédés, al toutes les fleurs de poésie ne pourront couvrir celle empreinte accusatrice* »

A ces mois, La reine, dont 1rs forces éliieiil épuisées par la colère et la maladie, tomba évanouie cuire les bras de scs femmes; on l'emporta. Soudain Frédéric il fit ouvrir le dépôt de l'Etat, et s’tm-pora des papiers qu’il lui importait. d’avoir pour justifier, disait-il, •on invasion en Saxe.

Je viens de rapporter un Irait qui peint Frédéric, tiùji surnommé le Grand, sous un jour peu favorable; profitons dc l'occasion pour achever son pnrlroit. Lu règne tic re prince Eût loin d’être vide de grandeur, indépendamment même de ses exploits guerriers : la Prusse lui doit des jiisiiLotions utiles ; une foule d’améliorations seríate?, oui été apportées par lui dans ce royaume, que le ko roi avait, à dessein, entretenu dans un abrutissement farouche, conforme h l'humeur de CC prince. Frédéric il s'est plu h procurer fins Prussiens ce que son pkre appelait 1rs rm<Jirurrf de la société, c'est-à-dire des écoles de lira lu-aria, des (bélîtres, une académie. 11 a, dus k début dr son pouvoir, détoLstrud ka canaux de Pindtuirie, lié les relations eonimer-Ciaks de la Prusse avec 1rs autres lia lia ns , et secouru tir ses trésors les industriels dignes d’u neo u rage meut. Berlin, i-ilk sombre, mal pavée 1 niai percée sous le règne précédent, a été débarrassée d'une ïunllîliidc de vieilles maisons; les rues sc sont élargies, red restées, ions Pauioiiié du cordeau; les masures qu'on n'a pu abattre Ont été masquées par d"élégantes façades; cl la capitale stal embellie d’une puniré I mu-: use de nmniimciLCs, de places publiques, de promenades, de statues liérob|ues.FMuis, il km k dire, k faste est ridule de Frédéric : sa grandeur d'apparat vache un rouir «uns générosité, comme les belles façades de Berlin cachent de hideuses cunslruclions.'LeuLes 1 es q milites de ce souverain sont logées dans sa i<ic ; scs plus nobles ■Citaos réKiillenl d'un calcul ; c’est un spùmj faillir de vertu. Il ne faut qu'avoir vécu quelques Kcmaiucs dunt Pinl^firur du roi de Prusse peur connu lire le fu ml ile miii h me, si ■! ¡frémit île f.i surface brillante qu'ollït1 son caractère, Egoïste, exigeant, impérieux jusqu’au despotisme, « prince du A uni est d'un 1'quimeree insupportable dès qu’il cosse de compo-.cr sim humeur cl scs ira iis, Frédéric joue le plus ordinairement h comédie : lani que le rôle dure, c’est nu acteur admirable; mais il ne faut pas viiir ici habile comédien quand il est reñiré dans la coulisse. Sa pililos opine utal, contins lotîtes scs autres démonstrations, qu’un lenibhnl ingénieux. Le mi guerrier joue à la aînesse , ainsi qu’il jum; a ht poésie, à Pamw des Itenin-unt, h k culture des lettres, à la recherche des counaiminiers tefablifiqué*. Ce qu i] y a de réel en lui, cta| Jj valeur, c’est Lapi¡ind«j dé I homme de guerre : la postérité conícieiicruse r ri arlmil Ions k pim^syri-ques intéressés des Arrivai us que Frédéric pétitionné pour mentir i sa louange, réduira son ikigc k célébrer m lui l’un des grands capitaines des temps modernes.

Pour un physionomiste exercé, il ptal pat difficile d'interpréter les pensées ci les sentltncuU de Frédéric par l'inspcciinn de scs traits : une figure étroite, des lèvres niiupe^ et semées, un mil qnii-tnçL mais d’oii j',nllh un Ici; snmbicj 'iifiu b" jeu ils physionomie qui n’admet jamais le sourire, ici c4 lu visage du grand rai. Cette lêie, d'une expression peu Ijlcuwil limita, tremble s’élever à mgrel d'enirc deux épaules eihaiiuéci, vera l'une dc* pieli les. on la volt ha-biluc-lknient penchée* Le reste du physique est moni?, séduisant encore : Frédéric a le dos rond, les brui petits, les Cuisses grêles, et lis grandes boues qu'il porte toujours dérobent heureusement à la vue des jambes qu'on ne pourrai 1. ne dépenser de prendre en pitié, su Flou t en songean t qu'elles supposent un héros. Il y a donc de la coquetterie dans le soin que prend b» Majesté de cacher de si tristes Ilibers de grandeur ; mais c> tic coquetterie rat plus clairement révé-ff par la mise unie qu'affecte cel acteur couronné 1 on pourrait, avec une variante, lui dire t e que Platón disait a I lingme ï « Frédé-^ ^ » j’aperçois ta vanité sous ton vieux habit. «Gene recherche de simpikhć n'est d’ailleurs qu’une imitation de Charles Xll, qui sc mollirait sbupk pT goût. Frédéric a senti qu'au milieu d'une mur dorée par fa vanité son costume sans pn icuiiou ressorti rali mieux que des guhms, (]rs hruilcrics cl des putlcRes communs à Ions le® courlis*»*- Le monarque est donc toujours veut d’un habit hien a collrl rougira bai in} Svf[. Ilne simple aiguillette. Sn Majesté est ceinte, par-tlcSSlli s&’1 r'-'*: innata m ment boulonné , d’une écharpe noire a franges, dota łf* doux bo<m pendent derrière la poignée de cuivre de son épée* Le r*»1 "r parait jamais sans avoir le cou serré par un col de crin, dont la dure être ¡nú- ra¡i saillir les chairs du menton. Le chapeau du grand i rédéhc est devenu uu modèle

pour tous les généraux de l’Europe, et particLilîèrcincnl pour nos maréchaux de France; 011 dirait que la forme du chapeau doit influer sur Il s inspEradons guerrières, Le couvre-chefs] généralement imbé ntat potirbml pas d’une forme Élégante: qn’on se ligure un triangle a piali tk feutre, orné d'une encarde noire, sans ganse, sans dorure, et qui certainement ne présente rien de morti.iL J'oubliais dédire que Frédéric porte une longue queue, qui sc promène sans trop d’a-grémehi sur la taille de sou habit : celle queue est encore un objet d1 imitalion pour ks généraux de divers pays; il faul à tout prix que leurs valets du chambre leur en procurent tmo semblable, et force moelle de brrufest employée à faire pousser ce signe d’héroïsme. O Sertium peeu$ f sc serait écriée l’érudite mérnori alióte queje rem plies,

Betournons en Saxe sur les traces du monarque prussien que je viens de peindre un peu longuement, afin de n’y plus revenir; nous trouverons sur ce théâtre de ses exploits plusieurs traite distinctirs du caractère que fai relram'u Tandis que Frédéric marchait de conquête en conquête aux bords de l'Elbe superkur, l'empereur le fit .sommer du retirer ses Iroiipcs de ]’èkctorat deSaxc: son-, les peines prescrites par les lois du conseil germanique* " Di ICO à voire maîlrç, 1» répondit Frédéric ait dernier envoyé, qu’aux termes où nous en j» so.....íes je ne puis plus reconnaître que les sommations du champ * de hai.-iillc, et, puisqu’il n’a pus envoyé les siennes ainsi, je pari » pour aller les provoquer. ■- Eu cñui, s'élaul porté pat une marche rapide sur les Crunlivres de la Iklnmie. le roi de Prusse joignit le général Broun dan$ tes gorges de Lovlküï et lui livra, Le rr octobre., la bataille de ce nom, oit h victoire resta aux armui prussiennes. Ayant écarté de la sorte les Autrichiens, le vainqueur revint soudain sur sus pas afin de le r ni ilier la guerre de ce lulé eu força ni le camp de Pima. Etruiicuiuni bloqués dans celte pmiitinu, les Saxons ne purent ni se détendre ni su frayer un pacage; ils allainni périr de faim, lorsque Frédéric leur fit nllnr une capiiulmiuii qu'ib acceptè-rriiL L’armée de l’électeur, après sveir mis bas Ira armes, se disposait 0 subirla captivité; que devinrent ces Allemands quand le roi de Prusse lum lit signifier qu’il alhnt les iucm porcr dans se* troupes, c'est-à-dire qu'iL seraient fartés de servir cimirc leur patrie et leur souverain! Cette viol iliuU, prul-éirr tans exempta, fut accueillie avec indigualioii par les oIlrierA saxons; pas un seul ne voûtai tourner ûCSirines cnnire soit pays! ils furent envoyés dmis des forteresses, où le ruj philosophe rurunuiH leur noble conduite en leur faisantiu* fliger le plus rigoureux traitement.

Le mi Auguste avait obtenu rom nie grâce la permisión de 1e retirer dans md Etat de Pologne; il y trouva peu de ^ytnpathie : ta

..iis. r'fiub' '^r'rairllLmuii :-i i ii..| i-. J-- ù:lil; ri mi I i m p > b l'k aux désastres de eu pritiee lunoii... Stanislas fût pu Irininpiterau fond de son palais de Luitevillr . 1 IMuic «lu m-t humme vertueux eût été accessibles la vengeance^ Les mjctH. du rolde IfahiguB ne proposèrent pas même d’armer pour sa défense, il ne l|*uva chet eux qu'une stérile hospitalité. La reine, ta née d'une àmc forte, cl jalouse de sc montrer la digne descendante des empereurs, refu.sa de quitter Dresde; elle montra, dans cette circonstance, ¡infant de force cl de dignité que son mari laissa voir de faiblesse el de décou rage meut.

Pendant que la guerre étend ses ravages en Europe, ta di^fn-sious religieuses continuent chcx nous. L'archevêque Christophe de ItanmnnL, rspéce dc iifacliitie buintiq-ie, toujours tïoui ta sous La maiFi des jési liles, vient cm ore d'cxciter île nouveaux scandai es, de nouvelles querelles entre le clergé et la magistrature, eu recommandant derechef, par une lettre pastorale, les refus de sacreum-nia, ci surtout en défendant aux ecclésiastiques de déférer à h justice séculière. P.ir malheur, ces misérables chicanes sur des bilk’VLsêrB sc compliquent! cette année, de la remudante mame des cotiim/hum avec quelques variantes dans les paroxysmes de ce délire.

Une neuvi lle «tete Je runvuldnrinnircs s'osl fondée sons la direction d'n 11 moine nommé ViigiMin ; les ri lus dû Celle association COïl~ sisleut particulièrement A faire des procentami tmulurnes, Ja corde au cou, la turchr au poing. L-s mqji^fairtis se dirigent vers la place de Grève en marmottant des prière* à voix basse, et, rend us sur eet(c place, ils en bénLhcnl la terre, qu’ils espèrent, disent-ils,, arroser do leur sang.

Pour Le soutien de leur croyance, ces sectairct font volontiers le sacrifice, les fouimcado leur honneur par la prostitution, ta»hommes de leur vie par le martyre. Ainsi nous avons aujmiid'hui non-seule-meut dea > t}i!liili!i^e^ et des ifi'.fè. n , mais encore des tirryu^imt-irs, des métanoste*, des Jûuwnutos , des marÿudb'stos des /] urij/ei. Il serait fastidieux d’expliquer ces diverses subdivisions du fana iis tua de s convulsion h aire* ; mais Les /'jurAb^ méritent une mention particulière. Le* filles de celte secte se plaisent beaucoup à sc faire ûru-cliier : La joie dans le regard, le sourire sur tea lèvres, elles s'étendent nues sur une planchev si après avoir reçu volontairement, île l’un de* frères présents, un outrage qui ne peut être éprouvé que par le irse cites se font clouer les pieds et les muios et expirent souvent sur ce théâtre de douleur cl de luxure; d'au 1res jeunes personnes procèdent ii l'ieuvrc en sc faisan! élrangter ; d'autres mangent des n^**-bons a rdctits; d’autres Croient se sauclificr eu avahnl par mW p*^ —lies un exemplaire relié du iVùuveuw Zestamc^t

* On parvient souvent s’cmpa-er de ccs fous sanguinaires; mais cc qu’on ne peut ariè.cr, c'est rémission lies XuuCrlies wl ^iitshq <s • ¡'impression de cet écri janséniste écba| pc a toutes les investigations, cl quetq >clbis li s ouvriers y travaillent presque sous les yeux des agents oc la police. On a tour à tour imprimé ce pamphlet périodique sous le dôme du Luxembourg, cni.c les piles de bois des chantiers du Gros-Caiho < dans des bateaux sur la Seine, et jusque sur le théâtre de l’Upua, au milieu des machines qui font mouvoir les décorations. Les propagateurs des .Xuutelle- te U»iasl.qut> ne sont pas moins habilosa les répandre qu'a les multiplier. Un jour, au moment oii le li< menant de police faisait des perquisitions dans une maison de la me 5ami-‘arques, a l'e^el de découvrir une imprimerie clandestine, on jcU, presque en sa présence, dans sa propre voilure, un

Lowo.iu ni, u.ai.uiji au Erna o.

gros paquet du journal tout fraîchement sorti de la presse. S’agit-il de placarder la publication, une femme, chargée d’une hotte et couverte de haillons, s'appuie contre l.i muraille, comme pour se reposer; tout aussitôt un enfant, caché dans la hotte, ouvre une soupape qui s'y trouveartistemeni pratiquée, et colle sur le mur l’affiche,d'avance imbibée de colle; l’opération terminée, l’ouverture se ferme, l'enfant t’accroupit, la femme se lève et continue sa route; sans que, dans le premier moment, personne puisse se douter du stratagème.

Mais les écrivains soupçonnés de participera la rédaction des iVou-velles ecclésiastiques échappent plus difficilement aux argus de la police; ils peuvent d'autant moins s’y soustraire, qu’on les arrête sur de simples soupçons : c’est ainsi que le gouvernement a fait en.basltller successivement l'abbé Gaillard, le père de Gcnncs oratorien, l’abbé Morellet1, le prêtre Louis Roches, l’abbé Samson, le bénédictin Paul Suleau, l’abbé Cossoni, cl beaucoup d’autres. Mais la feuille n'en poursuit pas moins sa carrière; et souvent elle fait donner au diable les exempts, comme ses spirituels articles y vouent les jésuites et leurs consorts.

’ Qui fut depuis un des membres les plus spirituels do l'Académie française.

* Oo voit A queue proximité d'une autmbUe national» on était parvenu des l’aMéeHM.

quitus comme règle de foi. Les évêques, y est-il exprimé, auront le droit d’enseigner les peuples, pourvu que ce soit avec charité; les refus de sacrements seront jugés parles trinnnaux cédé, ¡ariques, et les poursuites précédemment faites par les juges séculiers resteront sans effet. Ainsi les jésuites obtiennent encore gain de cause, nous verrons comment ils useront de la victoire et s'ils en sauront gré à celui qui la leur décerne. La seconde déclaration établit une nouvelle discipline intérieure du parlement, tellement dure, tellement restrictive des droits de ec corps, que scs attributions se trouvent entravées dans toutes kurs parties. Enfin la troisième déclaration, en supprimant ks troisième et quatrième chambres, complète cette étrange mutilation.

En sortant de cette séance, le roi traversa une foule muette et consternée qui laissa même échapper des murmures fort significatifs... L’autorité royale commence à s’user.

A peine Louis XV était-il sorti du palais, que cent quatre-vingts démissions furent signées : Sa Majc.'lé les accepta sur l'heure; et comme il ne restait qu'un très-petit nombre de persistants timorés ou serviles, le parlement se considéra comme dissous. La rumeur populaire devint alors extrême: les Parisiens jurèrent «le ne pas payer l'impôt : ils pourraient être imités en cela par les provinces, et, au moment où la guerre extérieure exig*' de grands sacrifices, cct embarras financier serait une fâcheuse extrémité. Dans les plac s publiques, dans les carrefours, il se forme encore des groupes de discou-reurs fort bruyants et qui ré-sistenl aux injoncúons de se retirer que leur prodiguent les patrouilles peu redoutables du guet. En un mot, l'esprit «le murmure Ci «l’indépendance fait de notables progrès : p"U à peu le peuple s’immisce dans ses a aires; on lui fait croire difficilement anjoii'd'liui que la cour entend mieux que lui scs intérêts.

I aiulis qu’on essaye de concilier les prén-n ions du conseil et du parlement, une cour miníale s’est réunie en Angleterre pour faire

Jo voudrais être exempt de pouce.

le procès de l'amiral B'ng, qui s’est laissé battre pendant le siège de Saint-Philippe par le comte «le la Galissonnièrc. Cct officier général s’est conduit en brave homme cl en officier expérimenté dans celte affaire; mais la nation anglaise, ignorant que les victoires navales des forces britanniques sur les nôtres sont presque toujours dues a la supériorité numérique, la nation anglaise se trouve humiliée d’une défaite que, dans son orgueil, elle ne veut attribuer qu’aux fautes de l’amiral. La rumeur du peuple s’est prononcée à tel point contre l’infortuné Bing, que le gouvernement s’est «ru obligé de le rappeler et de le faire emprisonner à Plymouth. L’accusé, homme sage et stoïque, parut peu sensible aux avanies qu'une populace effrénée lui prodigua à son débarquement. Mais la douleur de l'amiral devait être bientôt provoquée par la scène la plus déchirante. Sir Edouard Bnig, son frère, moins philosophe que lui, fut tellement désespéré de 1 outrage que recevait son sang, qu’il tomba roído mort aux P«d« du

général*.* Vainement celui-ci se jeta-t-il sur le corps de ce matbeu-reux frère pour lâcher de le ranimer par ses cm brassera ente.** Le AaEisscmen;, la honte, l’amour fraternel avaient tranché sans retour le fil de sa vie. Le peuple, stupéfait de cette grande, de celte terrible leçon, se relira nombre et silencieux.Vite nue transition.

La chronique ma lina le dc rûEtt-iie-&üPlif mentionnait cc matin, 25 décembre » me scène dans le genre gai, arrivée cette nuit à Saint-Sulpicc pendant la messe de minuit. Avant de la raconter , je dois dire q«f les cérémonies nocturnes de Noël ont cessé d'être l’occasion de .'..icnlrgcs galants : espèce de délits dont les dévots se plaignaient., dit-on, plus encore que les dévotes, Le jeu de nos brillants organistes était surtout Je prétexte de l’affluence de jeunes gens qui par goût pour l’harmonie, se portaient, fa veille de Noël, dans toutes les églises de Paris. Les vertus minutes, attaquées à l’ombre des pi iers, se défendaient avec un grand désavantage; tandis que les vertus humaines se livraient avec sécurité dans ®n derrière les fonts baptismaux, innocents témoins de l’origine d'un* foule de petits chrétiens qu'ils devaient Voir achever plus tard* Ce» musiques instigatrices du

lea onfcsMOniiaiix


Je ral ¡tlC ilca h la inc . de ill-r et LOÏ- robre ^> ÛU-> du


péché ont été supprimées, et la morale a repria, à quelques entreprises pris, tous scs droits à la messe fie ndnu.ii. Muís ja probité n’y a pas reconquis tous les siens, Ica filouteries ont compensé avec usure Ica {jalanteries. Voici l'aventure arrivée la nuit dernière à Saiiit-Sulpice. Le cure. Cette fois ministre direct de charité, frisait ont quête précédé du suisse frappant les dalles de sa hallebarde, c t su ivî d1 une setur secouant la bourse qu'elle portait , afin d'appeler l'attention charitable des fidèles. Won loin de t.i porte, des filous, ftS^mWvs comme par Ji:i-sard , serrent Je pasteur, embarrasse Ut sa marche, Ct Je fout trébucher à tel point qu’il laisse échapper la bourse qu'il tenait. Chacun, animé d’un saint zèle, s'empresse de ramasser les pièces tombées; la sœur quêteuse m baisse elle-même pour aider les ramasseurs officieux. Un des bons apôtres, saisissant l’n-propo», filiase sa main sur la cuisse do la sainte fille. Effrayée, elle jette un cri et lâche a «on tour sa bourse. Le drôle, pour L'instant plus avide de ce trésor que de celui qu'il vient d'appro limer, ramasse le mc de velours fleurdelisé cl s’enfuit. Cette scène excite de h fermenta lion; les filous associés s'esquivent à la faveur du brouhaha : ils emportent les deus fila nés sur M. le curé.

, Passant d'un théâtre h un autre, U faut que je dise un mot de la Coquette corrige, comédie de M. Langue, qui a paru celle année sur le Théitre-Frwçais. C’est une piece habilement calculée par un auteur-acteur pour faire valoir le principal personnage de l’ouvrage à travers une intrigue un peu languissante, et qui n’a d'action qu’au cinquième acte, La noue, qui joue dans la pièce, faillit éprouver à la première représentation le désagrément dont Legrand fut jadis ir«ipp4' cn kuiant dans sa comédie des J masones mode mes. Si le public ne hJ|^a ^ |a c^^ffg cornas, comme il avait sifflé les ^tmoxo-nes. au nez 4C fauteur, c’est qu’il eut pitié du martyre obligé de Lanouc comédien d'ailleurs fort aimé et d'un talent remarquable. La veriuhcatiou ¿^ p0QVragC nouveau a du comique, du mordant* elle manque souvent d'élégance. Cette comédie ne réussit point à la première rejU'i'sctitatiui, - mija madame la duchesse d’Orléans ( qui sc trouvait a la seconde, ayant donné de fréquents témoignages d'ap-probation, le public applaudi par respect pour un jugement illustre cl la pièce alla aux nues.

Voilà d# YM urtttr moMituf* h» ftÀM ^ p^


Lm dames autant avancée» vers elle et rayant saluée j elle leur tondit le salut elles regarda fixement.


..  —----—....... - -     ■ i.. ,   ..... ■■—---

Une approbation plus solidement motivée est celle que le roi donna cette année par lettres patentes à MM. Casxini, Camus et Monligny, de l’Académie des sciences, pour la confection d’une carte exacte, géométrique et détaillée de In France. C’est un monument qui nous manque; son érection est confiée à d'habiles moins, et celte Cois U faveur a rencontré le savoir.

CHAPITRE XXVL

1155*

L'abbé de Bonus; origine dé sa faveur. — Le furet du ministère* — U* Rouillé, — Attentat sur la personne du roi par DoietlS, — Effet de «et événement sur le notion. — Parirá il de Damiens. — Le basque d'habit emportée. — Le faveur de madame de Pompa «tour chancello. — Ścina entre cette favorito et le marquis d’Argcnson. —* Faveur renaissante de madame de Pompadeur* — DiagrAca de d'Arçon»» et de Muterait- — Apparition du duc dc Choinul. — Procès de Damiens : quels sont les coupables?— Exécution de ce régicide. — Galanterie atroce. — Exécution de L'amiral Bing en Angleterre. — Dispositions militaires en Allemagne. — Le bivouac de Frédéric le Grand. — Succès en Amérique. — Suite de la guerre en Allemagne. — Campagne de Hanovre. — D'En-triés; bataille d'Hatitutecà. — La Diane allemande* — Traité de CLoitorMven, — Rappel du parlement. — Do-liances de Frédéric H* —■ Bcbras qu'il éprouve.— Naissance do Chorlos de France (Charles X). — Mademoiselle Arnould de l'Opéra, — /pAn finie en raurid?, tragédie. — Dèaaslrù de tostach, — Politique infime* — Suita des succès de Frédéric.—Soubiso amusé A ta cour. — Il est chansonné par les Parisien».

L’abbé de Bernia , dè» Longtemps en crédit pria de la favorite, commence à prendre une posture im» portante îi la cour depuis qu'il s’est fait l'homme Utile ou plutôt L'homme serviable dans les affaires délicates ou épineuses. Sa Majesté vient de nommer conseiller d'Em ce prêtre remuant et coquet : les lettre» patentes de cette charge Lui ont été «mises, pour ses étreintes, par la jolie main de madame de Pompárteme, qui, dit-on, a joint % ce cadeau un baiser de protectrice. En retour, ^- de Bemis, court ¡sa ei fort bien informe en matière de diplomatie et de nouvelles étrangères a glissé dans l'oreille de la marquise Le contenu de deux dépêches, l’une d’Asie, l’autre d'Amérique, el dont ce galant nauvelhaia « voulu que la maîtresse du roi prit L'initiative auprès de Sa Majesté, (/est donc d'une bouche si chère que Louis XV apprit le jour de l'an ce que je transcris ici. Dans le temps que le maréchal de Ri* chelieu prenait iMinarquc, les Anglais, vaincus ct disperses, daim le Canada., étaient repoussé» jusqu’au centre de leurs colonies. A la même époque les troupes françaises, réunies dans l’Inde sous les ordres de M. de Bubbj, chassaient les garnisons anglaises dû Calcutta, du fort Guillaume et de tous les établissements du Bengale. Ce revers coûtait a l'Angleterre plus de cinquante mitbons effectifs : elle perdait aussi l'immense produit qu’elle retirait du commerce européen sur les bords du Gange, commerce dont cette puissance s’était attribué le monopole! Cet avantage revint alors à nos comptoirs de Pondicbéri ci de Chandernagor*

Le roi apprit ces nouvelles avec une grande satisfaction ; elles valurent à J» favorite, outre des compliments sur le noble intérêt qu’elle prenait i la gloire de Sa Majesté, un joli petit écrin nouveau du prix de dix mille écus, et ce fut encore Louis XV qui »r ci ut l'obligé. Le» flatteurs gagnent toujours quelque chose à se lever ma-tinf ils risquent fort d'être devancés s'ils sc lèvent tard. M, Rouillé,

11


A



ministre de* apirea O rangerez entra à dii heures chez le roi la respiration haute, la lêle ruinante, lanl il s’ôtait pressé,

- Sire» s’écria-t-il île la porte, nous avons d’heureuses nouvelles de rinde et île l'Amérique,

— \ pus ne ni'en apportez que la seconde édition, répondit le mo-marque en riant,

— Comment cela, sire?

— La marquise m’a tout dit, monsieur,

*— 'c m’y perds ; les deux dépêche* sont arrivées Lierai! soir à dix heures, et ne sont pas sorties de mon cabinet...

— < lui, mais quelqu'un y est entré peut-être! dit le roi en frappant sur Łupanie ilu ministre,

— tiii|nisMble : à moins, sire, que ce ne soit un sylphe.

— Crm de nos jours ne vniu-m que les daines,,, D'ailleurs» écoulez , mon cher, ajouta Louis XV □ l'oreille de Rouillé, madame de l'omp idtmr peu t .unir ses courriers, cl vous savez que les messygurs d'aumur ont des ailes.

•—Sans doute, répondit le ministre en riant d'un air un peu contraint, et h”, secrétaires d'Etat n’ont que des jambes,..

*— Et des main* doue!.,, Quelquefois on dirait qu'ils eu ont de douilles.

— 1.'essentiel» sire, c'est que vous êtes informé ? voici les détails,,. Mais je no comprends pis réellement..,

— Oh! me vous consumez jus en recherches; dans tout ce qui a trait ii If politique, c'est avant l'événement et non après qu'il faut savoir découvrir,.. »

L'effet de la bonne nouvelle était produit, la marquise en avait reçu le pris ; elle eut la bonne foi d’avouer le soir mime au roi qu'elle tenait de Remis l’avis agréable qu'elle avait transmis le matin à Sa ll.ije ié, i. (?cst un homme intelligent, répondit Louis XV (et M S.1 M-ijolé ne connaissait pas toute l'intelligence de i’abW); ne - pnu r r im i s-11 ru i-^ p.is l'employer à négocier un aeconinifUleinent entre > la cour et ce vilain parlement? Mrs troupes agissent Ifnlcmeul en » Allemagne, l’argent manque; de nouveaux impôts sont nécê$>eires » si rmius voulons pousser la guerre avec vigueur» et ces diables de u robes rouges» qui ont pris la mouche» vont me manquer pour eu-» registrer me-, édits, Que Remis se trouve ce soir chez voua, nous » causerons de ceb. »

L’ahbé n'eut garde de manquer au rendez-vous î il déploya devant le roi une volubilité d’élocution spirituelle que Sa Majesté prit |mnr de Tridente des nlTulres; il emporta le brevet de conseillée d'État» ci hissa au roi l'espoir de voir cesser bientôt Ici dissensions élevées entre messieurs et le grand conseil.

Telle était la situation des alTairea» lorsqu'un atiento! semblable à celui qui termina la vie de Henri Ht ci de Heurt IV faillit mettre fin aux jours dc bouta XV.

C'était le & janvier» entre cinq et eh heures du soir; le jour loin-hait; un froid excessif obligeait les cou ri km s qui aeenmpagnaient le roi, parlant pour Trianon, à 5 envelopper de redingotes ou de msn-team. Un homme couvert d'un manteau brun pénètre à travers les rangs de h garde en heurtant du coude monseigneur Je Dauphin» et, bc faisant jour entre les Ccnl-Suisso», parvient auprès dit roi à l’in-staut où ce prince lève le pied pour mouler en voilure, Soudain cet individu aborde brusquement Louis XV, le frappe d'ttu cnulc.iu qu’Il tenait caché, et se jette dans la foule des con rds jus. Mais k Crime incxpérimenié manque de prudence : l’assasMU & gardé «cm chapeau sur lu tâte lorsqu 1: tu ni Je inonde est découvert. « Je viens de rece-* voir un rude coup de poing, «t c’cst cet homme qui m’a frappé» » dit le roi eu le désignant; qu'on i>rriic» mais qu’on ne lui fasse > point de mal, * Puis» après avoir passé h main sous sa veste» d\m il la retire en sangla niée, le mu cm rq uc ajoute : Je Suis bifSsé. Lu due d'Ayen, capitaine des garder, ordonne d’arrêter l'homme désigné î cet nfiider lui-méme le saisit »ii collet; on l'cntrainc dans 11 salie des garde». Là » ce régicide déclare se nommer Miberf-FrançoB iJa/rucM. L'in le froga lui re continue» accompagné d'd 1 rivières redoublées, dc strangulation*, de petits coups d’épée dans les cuisses» dans les bras, témoignage du tète de MM. les gardes du corps pour le ser-vide de Sa Majesté. Malgré ce tir véritable torture, Damiens tic: borna ■ répondre î a Les plaiuiê» continuelles de l'archevêque, de Parla, » les refus de sacrements» kl chineurs du peuple sur la dUgrAce du > parlement, tris sont le» motifs qui m'ont fait agir. La religion seule » tn'a porté à commettre cet attentat; j’ai cru faire une œuvre mé* * ntoire pour te ciel... Qu'on veille ¡1 Mi le Dauphin; qu'il ne sorte * pi» de ta soirée, m

Cependant, clans plusieurs parties de son disentirá» Damiens sciait servi du mut nous, ce qui domin lieu aux interrogateurs officieux de lui demander, avec ccd ou Idc ment de menace» et de traitements ri-goureux, s’il avait des complices, « Si j’m ai» répondit-il, on ne les * trouve™ plus ; ils sont loin d'ici.., et si je le»déclarai»» tout serait » fini. *

tic pendant, m Von élit continué la torture appliquée à l'assassin, on pouvait, par une mort trop prompte» le soustraire' aux recherches légales de l e justice j ce motif détermina le prévôt de l'hôtel I s'emparer de Djjjcds pour k faire conduire en prison. Mais» avant

de quitter k salle des guides, le culpable fut scrupuleusement fouillé : uu trouva sur lui un couteau à deus laines fermant à ressort. Une de ces lames avait la forme ordinaire; l'autre reme ni Mail à celle d’un canif» mais elle avait quatre pouces de longueur. C'était cette dcuiitrr qui venait de servir au parricide t cite était encara empreinte du sang royal. On prit de plus sur Damiens trtnte-wept louis d'or, quelque argent blanc et un petit livre intitulé : /ns/ruc-üoa» rè prières chréUwwes. La dévotion ne manque jamais aux Assassins des rois j l'histoire l’a prouvé» même avant Jacques C3émtrd ■ t Ravaillac,

Le roi étant remonté dans ms appartements, fut saigné, deux ' '*• dans la soirée, Les chirurgiens qui avaient visité h blessure d lu ré rent qu'elle ne préscnluii aucun danger : le cou terni» dirigé d en haut, avait ouvert les chairs de quatre travers de doigt sans pénétrer profondément : c'était une grande coupure; l'appareil pouvait sc réduire à uu morceau de taffetas d'Angleterre, La terreur n’itdt néanmoins emparée du Lame du monarque : il témoigna k crainte que l'arme dont il avait été atteint ne fut empoisonnée, et Su Majesté exigea que scs médecins prissent des précautions en conséquence. Ne voyant point madame de Pompadaur» qu'on n'avait pas encore prévenue de l'accident» Louis crut qu'on l'avait écartée afin de lui dissimuler le danger nà il sc trouvait, Sa Majesté se mit au lit, ma-kde... de peur. Le lendemain on leva l'appareil : la cicatrice se formait; aucun signe vénéneux ne se montrait; le» médecins muían-Cferrnt au roi qu'il pouvait, ai bon lui semblait, aller à lu chasse * I'instant même.

Je dois dire quelques mots de l'effet produit à Paris par la pre-nilérc nouvelle de l'assassinat du roi ; il y avait loin de l'intérêt qu'elle inspira à la douleur» au désespoir qui éclata lors de lu maladie de cc prince a Metz, Depuis l'armée *741» le régne de Louis, rempli d'espérances à cette époque, s'csl réalisé bien diffère minent de ce qu'il s'ôta il annoncé,,. F es prît public aussi s’est démenti, L’urcbe-Vêqne fil ordonner les prières des qimraule heure»» les spectacles furent fermés, on u'entcudlt nulle prt le» éclats de gaieté, k mu-àhfuc des fêtes cessa. Chacun exprima son indignation sur Ikt* Icntotde Damiens; on voulut connaître tous tes détails du crime; ou demnud-i des nouvelles de Sa Majesté... Maił tout ce h était de* voir cl curiosité. Les Parisiens avaient l’air consterné» mais nullement affligé ; point de tortuca, point de noupirs; les âmes se lai-saiunt... 1.1 prière fut muette, les églises re-utrern video. Quelle leçon l<uir le roi si les flatteurs ne lui eussent dérobé celle indifférence de son peuple !

Hier j'ai pu voir d’un hôtel de Versailles Damiens dons une petite cour carrée où ce régicide a la permission de sc promener, C'est un homme d'uuu taille ossui élevée; il a le visage un peu allongé» le regard hardi cl perçant, le nez crochu» lu bouche légèrement enfoncée. Il a, dit-on» contracté un tic de» lèvres par l'habitude de parler seul. Voici, du reste» den renseignement qu'on sW déjà procurés sur le coupable» et qui m'ont été IrMismk p"p n’™1 "durn-ieut empressé, M, le lieutenant de iwiicc Damiens naquit dans un faubourg d'Arcns en 1114; il munira de lionne heure des iliclùia-tmn3 malignes, une humeur sombre, tint audace en ire prenante. Il s'engagea deui fois et se trouva au siège de Philisbuurg, Libéré du service, cet homme vint â Paris» oit il cuira en qualité de domcMl' que ou ciïU>-i}H des ]ésuitts^ Damiens quitta celte maison en ilîa pour se marier; après quoi il servil successive me ut plusieurs personnes, O fi iiiMirr, stin» pouvoir toutefois le garantir, qu'il eut [mi sou Ha l’un, de scs mahrcs dans un hivernent: on regarde comme plus certain que Damiens prit to f«ile avec deux cent qiiarnnii* louis d'or voies à un geniilhomme qu’il servait alors. Quoi qu’il eu soit» cc tedter^t, qui sans doute uiéditail déjà lu régicide , revint h Paris le 3¡ décembre dernier, et parut a \ ersailles dans les premiers jours de janvier.

D'après les renseignements ininulieux qu'un a réunis sur lh-miens, on sait qu'il est rempli de vanité, avide de se distinguer, cu-rieut de nouvelles, frondeur, quoique lacihirne. Mais le aigue le plus distinctif de cc caractère» c'en une persistance, une obsiiùaiîou tout espagnole à suivre l'accomplissemeiil d'un projet : il y □ du sang castillan dans les veihes d* cet assassin. Du reste, *-■!Fnmmenteur, prodigúe de serment*, d’iiivocation s pieuses, Damiens cou-cilie |uirfiiilrmf'Hi le parjure et la dévbÜOh, le nom de Dieu cl ks œuvres diitliûliqnci. Cette àme ittdemr ne puni jam.ik demeurer sans puissantes émotions; dès qu'cite cesse de méditer te crime» elle est aghéé par le remords. La vie entière de ce malheureux s'écoute en pensées orínunettes ou en eiphlhms mêtttatem Malgré ceq i.iikmsrf ïltcnnaliülltl f l le coup de poignard dans le ado du mi, ^ .Majesté» en parlant de Damiens» l'appelle lolijuitr» te rrtolWWur ; nos genéalo* gistes peuvent donc couimenecr D inurèu» de crt assassin, si. Comme le *0 u tiennent les niais de co tir, I* quïilît’cation de monsieur tombée d'une houe Le royale peut cous titrer le premier degré de la no h fesse. A ce compte le soldat a qui coendú roi dit un jour: a D¿r(^^v,,7^,, '^ vid» Jean /■.,.../» dut, precla seul, devenir un gros bourg^i®-

Un événement quelconque arrivé à la cour impose te^pura 4UJ Cfiurii.^im de nouveaux compliments, de nouvelles effusions de res-pcci, ¡ jyîsé» jusiiu'à la servilla, Mats 14» membres dî^ra^î^ü du

parlement, «lant le nom avait rió mêlé h Tjiccusalîon, ernrent devoir, dés le soir de ifansiMÍnat, offrir un mi des témoignages de leur zèle et de leur fui lité- $a M-ueslê n'a acepta pas leurs services; mnis il lit entendre au prudent Dubnia, orateur de ces magistral* , qu’il n'ad-ruehait point 1rs soupçons de en us pi ru lion qui circulaient sur eux.„ Louis XV parta]i-i| ainetremcDt? Qu peut [lu moins en douter, car taudis qu’il rem ella il T instruction contre le coupable ó la grand’-chambre mutilée t il exilait la plus grande partie des conseiller» d/ptiwde*. .le reviens aux complitneilleikM.

11 y eut pendant trois jours une espace d'añltience nu château ; la foule n’éiait pa» néanmoins lelh-muut ćpaissc dans la galerie, qu’on dut s'y étouffer pour arriver à la chambre du roi; eepeudant M, de Croismare, entré un des premiers chez Sa Majesté, y parut avec un habit noir veuf d’une de scs basques.

« flexil niez donc Cruismare, dit Louis XV en riant, son habit rr$-semlile à nu île mes chiens de chasse auquel ou aurait coupé l'oreille,

— C’est nia foi vrai, sire, répondit le cuurlis.ni , qui fit semblant de s'apercevoir pour in première foi* de son «éditent; il y a tant de monde qui s’empresse de voir Votre Majesté, qu’il foui faire Je coup de pning pour avancer, et j’aurai laissé nu pan de mon habit dans la nu-Ere.

— Heureusement il ne vaut pas grandfahote, dit malignement le marquis de S» livré, qui se trouvait là, et vous ne pouviez guère en choisir nu plus mauvais pour le sacrifier.

— A moins, répliqua vivement Caminare, queje n’eusse endossé le kuc auquel voire bis était réduit quand, faute de mieux, il se lit babiller de tapisserie, ji

Ull trait fort marqué dans le earaclcre du Lan il XV comme dans celui de son bisaïeul, c’est une crainte terrible du dtjdr pendant la durée des maladies. De la le renvoi effectué ou seulement projeté de* favorites qui ont inspiré le péché, selon que le mal persiste ou t'adoucit, Madame de Loin pudonr vient d’être atteinte par une de ces viçissittkdes de* amours couronné*. Dans les premiers mouum* qui mi virent !’■ lien tai de Dam ¡cm, le roi, beaucoup plus inquiet qu’il ne devait l’être sur les suites de cet événement., crut nécessaire au repos de sa conscience d'éloigner 1» marquise. Resté seul avec Ma-cbąiilt après le pansement de son égrutinuure, il le chareta, en qua-lite d'aluî delà favorite, de fa pressentir sur la possibilité «te cet élru!¡„rmpi)l, et le pria de lui euiiscdler comme dv hn-iuéme de prendre «virement le parli de sc retirer avant toute fojniu-Hon, Le garde des sceaux remplit celte mission délicate avec ton le l'adresse posible i mais madame de Mirr puii, présenle à i fan ire lien , r nípula tei'tcnimi la inarq.ii.se ii ne rien précipiter, a (Je serait d'ailleurs, ajama * la marée hole, donner gain de cause à tou* vos en nemu ; et dans » certaine» uccasitHi* il vaut micas risquer d’être chassé que de quitter * la place. • Madame de Pompado ne roula donc à la €Oürj mais te ror, toujnura convaincu de sa prétendue maladie^ quoique bien umigeanL bien buvant ci bien dormant, persistait à ne pas voir la marquise. Dun$ cette fluctuation de sa fortune élan milieu delà fouie curieuse qui remplissait son salon, la favorite put distinguer aisément ses amis de ceux qui venaient uniquement pour voir la mine qu’cite fii-sait. Ces derniers purent reconnaître qu'cite uc cessait de pleurer et qu’elle s'évanouissait ù chaque ¡usiani, l^ut'.-uiay ne *'■ teiipiuil guère iiUc i mudante de Brancas venait tri-s-Rimt-eni ; l’abbé de Benita ne tortu il de l'appartement de la marquise que pour al Ht chr» le roi , il avait toujours la larme à t'uni ; de longtemps on n’avait vu tant de sensibilité à la cour. Ces trois personnes étaient les dévoués, le reste pouvait être considéré comme de lu compagnie.

l’erHmtdé que l'alternat de Damiens avait été déterminé par le miś contentement public, Louis XV, dès lé G janvier, se décida à remettre R'* ri ñes de l'Etal au Dauphin, en disant avec pin- d'abandon que de dignité qu’il ytiurerneruil mùmx' que lut. U est même à remarquer qu’au marnent où les médecins ne lui prescrivaient qu’une partie de chasse 1'inquirímie de Sa Majesté était telle, qu’elle se croyait à imite heure prés d’expirer d sc faisait donner nuis les quarts d’heure Tabsulitiion par l’abbé de Rochecour, aumônier de quartier.

Je viens de dire que le rni s'ôtait démis eu faveur du Dauphin dea soin* du puuverneinrnl ; maïs qui pourra si: rendre Compte dK Caprice* du coeur humain? Dans le premier conseil qui suivit Tévéuc-’oent, M. d1 Armenii u i ayant demandé que k** ministres allassent travailler chez le Dauphin, Louis XV fut prufondrment piqué île S?1!*-1 proposition. Sentant renaître sou ambilicui, Sa Majesté abjura biçtiiui |C4 idées sinistre* ; cite songea à reprendre le limon des uilain * vt (peda rancune au ministre de la guerre d’avoir pris au mol son almég^^

Cepujikiut il1 aj-gensonj croyant le crédit de madame de Fompn-Jour l'niièrument ruiné, ne se faisait aucun scrupule de déplaire à celle favorite, et satisfaisait en cela une inimitié qu’elle lui rendait bien- unis fa ““uquisBT qui ne désespérait pus du salut de su faveur, travaillait i Ia restaurer par tous les moyens qui lui venaient à l’idée» Entre ÿiilrr^ eipuilirjiis, cgc ^visu de prescrire à M, Janet, intendant des postes, d éloigner du produit des infidélités de son bureau ^-.■■i tou» les extraits dc ktlre* qui pourrait;ni rappeler le crime de

Darni eus. Janet promit de <e conformer à celle rerriinuutT1 h rm. Mail i curen semeni M, d’ArgriMon était surin tendant des postes; Son Eiéfllmice, promptement informée de la mesure que se proposait de prendre son subordonné, fil venir le fonction na ire irap complu ¡sa ni, lui de munda de quel droit il prenait lea ordre* de madame de Poin-padour, et huit par le mcnaccF de le faire mettre eu prison s’il cachait fa moindre chose au roi. Janet, désolé, retaunm chez la marquise, ei lui dit le* farines aux yeux qu’il se voyait force de lui désobéi r.

« Oh! oh ! dit la favorite a madame du Haussât, d'Argcnsnn Rirait* b il mieux qu’on ne creí L dans l'esprit du roi? Ou parle •'n effet il.ms le b public de marques de crm lian ce accordées h ce ministre par Sa da-. a jesté ; jo sai* même qu’elle lui a remi* hier lu clef d’un appariement » secret de Tria mm |wmr y prendre de* papiers» Eh! mats, ]’] penne, a ce monstre ne RerailJI pas ^i^*tigah■ul, de l’éloigneinmt que le roi a me montre depui* *a blessure ? Tachón* d'acquérir sur ce point une i» espèce de certitude eu voyant d'Argenson. »

A ces iijiibr k. ni:irrfui*(! demanda sa chaise, s'enveloppa dhine niante fourrée, *e munit d’nn gros mant'hon, et »e lit porter chez le ininfatre di' la guerre, Il était seul avec le président lh iianll quand la favorite fut annoncée, mais il ne jugea pi* h propos de la recevoir. Rentrée précipita.....mut 11 sou ho Ici, cl h; écrivit a d’Aqjcri'On que venant d’échouer dans son mit ¡chambre et ayant quelque citase à lui dire pour le service du roi elle le priait de passer choc elle. Le hiinisirc délibéra quelque temps ¡avec lui-même avant de déférer a t’invitallon île madame de Pompitdour : il balança dan* *a pensée les avautaf^ et le* inconvénients d’on refus. Je* derniers prévalurent, et d'Arpten«on *c rendit à PbAlel de la marquise. \ nici teitilclietnriit le dialogue qui s'établit entre les deux rivaux; je le tien* de mad.nne du Haiisscl, gui. d'nu cabinet cnir'ouverl, l’écrivait en chutees pendant qu'îi st debiLiiL

« Je suis surprise, monsieur, de Tordre que vous ave?» donné à Jnnei. Je ne puis concevoir quelles sont les raisons qui peuvent vom déterminer ô vouloir remetHC •.oui le* jeus du roi un événement boni Je souvenir csl pénible pnur lui. Ce u/c-d pas sans avoir pri* l'a* vis tfe icm* les ministres queje me suis décider a parler JnntL

— Madame, je dois fa vérité au rm, cl aucune considératiüti dana le monde ne peut me parier â m’écarter de mim ilwuir.

Voilà dt grands principe* ; mais vous inc perim lirez devons dire qu’ils sont hors de saison ¿.nu celle circonsfauce, et que l'iu-têrét puissant de fa tranquillité du roi doit remporter sur tout autre calcul»

— Je ne ch., tup1 rai point d'opinion, madame, cl je *ui* Surpris que n’ayani aucun ordre à donner vouj prétendiez vous mêler d’un défait qui me regarde seul.

— Il y a longtemps, monsieur, qui je commis vhs dispnsíiions pour moi ; je vota bien que rien ne p( ut les faire changer, J’ijpiore boniment lent ccfa finir........ ce qu i! y a de certain c\st qu'il faudra que l’un de noua deux s’eu aille, u

Après ces derniers mots M. d'Argenson sc leva, fit une profonde révérence, cl sortit sons proférer une parole»

Le roi fut encore quelques jour* san* revoir la favorite; mais à mesure que sv* terreur* s'évaiuMiissaieiit ses inclinationR ordinaires renaissaient. Enfin un soir que Loin* XV passait devant un escalier conduisant chez la marquise, il s'y laî^.i engager par l’habitude et sc trouva, sans avoir eu rintemioii de s'y rendit-, ri.mx i'¿pp¿H icmeut de sa maiires&e, A prés quelque instants assez hicii employé*, madame de Pompadour, qui avait fait de ion mitin dans l'inlirtl de sa ven-[¡canee, demanda avec adresse le renvoi de M. d’Afi;etisoii. Madame de Monlespan ciii exposé sa demande a Louis XIV au début d’un tel entretien, la favorite de Louis XV sollicitait plus tard r connut- ou connaît les saints un les honore» Madame de Pompad dut, déjà plii-sifurs fuis rebutée sur Tobjêi rends sur le tupis, le ramenait eu tremblant de tout sein corps, Quelle fut sa surprise lorsque Sa Majesté lui répondit:# Vous le voulez, ma chère umie, j'y coii.n-m ■i volontiers; que d'Argcnsuit s’cn aille, maïs que Afoebauli r^cam-» pagne!a

La niaiteCRse en titre sc donna peut-être tout à fait les gants do la disgrâce du ministre de fa guerre, ei pourtant la mémoire rancu-uiire du roi avait pins contribué * ce renvoi que le crédit de ta mar-q lise. Louis .XV n'avait poinl pardonné h d'Argenson Lavis énonce <1 m* fa conseil en faveur du Dauphin. Ce ministre eu recueillait k fruit amer, au mépris des service* les plus loyaux, les plus zélé*. One ï ngratitude plus condamnable encore déterminait le renvoi de M» de Machault. Ce garde des sceaux avait été te témoin et Ta gmt du la terreur honteuse son* l'empire de laquelle S* Majesté avait voulu renvoyer madame de lłoinpadour. Le monarque voyait avec déplaisir auprès de lui ce confident impon un de sa faiblisse ; il trouva avec joie Tuccasion dłenveloppcr Machnuh dans la disgrâce d’un antre secrétaire d’Etat. La marquise, malgré sa prétendue ami lié pour ce ministre, n’eut pas la moindre velléité de retenir un homme qui lui a va il conseillé «fe se retirer elle-même : elle ne répliqua m-u quand le mi demanda celle seconde victime, G'est une belle choie que la recruiriiitSMiKc des cours!

ÍI fallait œpeuikiiit un prétexte pour dégrader deux ministres aun-

Quels 0ii n'avak rien à reprocher, car ce ne pouvait être un motif valable sus yeux du public que d'avoir déplu à math me de Pompa* duur. lierais fut chargé de colorer celle mesure t c'est lui qui trouva que c«s deux hommes d’Etat méritaient d'être chassés et même exilés jwir avoir désapprouvé l'alliance du cabinet de Versailles avec celui de Vienne.

A celte même époque, le comte de Stein vi Ite 1 était rappelé de l'ambassade de Rome pour recevoir l'investiture de celle de Vienne, CH remplacement de Bernia, nommé à cette dernière, mais destiné Ł de plus hautes fonctions. Achevons de dire que, depuis le coin-menecment îles négociations avec l'Autriche, AL de Rouillé n'est plus qu'un prête-nom au département des attitrés étrangère!, dont le véritable ministre est le cher ahbé. Cette assertion et une allocation secrète au secrétaire particulier de M. de Rouillé expliquen! Favcnture des dépêches de l’Inde et de l'Amérique. Dans ce mouvement ministériel, la guerre fut donnée à M. de Paulini, adjoint du marquis d'Atgcnson ; la charge de secrétaire d'Etat de la marnie, précédemment possédée par AL de Machault, fut confiée à AL de moras, contrôleur général ; mais le roi n’a point remplacé le garde des sceaux i Sa Majesté les conserve jusqu’à nouvel ordre.

Damiens n'a été transféré à Paris que le 18 février; ce transfert a donné lieu A des présumions extrêmes, prises, disait-on, pour la surate du prisonnier, niais qui fêlaient bien plus évidemment afin qu’il ne put communiquer avec personne. Ce coupable fut enfermé à la Conciergerie, dans la tour dite de ïtontgomeri, au-dessus de la cbambre qu'habitait jadis Ravaillac, Le procès n duré près d'un mois ct demi, indépendamment des recherches, enquêtes, requêtes prêa-Jabtes,doul la durée n’avait pas été moindre. Une irrégularité ma-nile&lv parait avoir présidé à ce lie grande afluiré : plusieurs témoins, qu'on devait supposer instruits de certains détails, ne furent point appelés. L’instruction demeura en quelque sorte secréte; cl loin d’etre confiée, comme on devait s’y attendre, à tout ce qui restait du parlement, constitué en chambres réunies, cette instruction fut re-mLu à des magistrats choisis par la cour et suspects de partialité. Bien plus, ces juges étaient chargés de condamner l'assassin , juins s'occuper ni de ses complices ni de scs instigateurs. 11 était évident quedes personne» du la plus haute distinction avaient trempé dans la con^piratiou, maintenauL bien reconnue, dont l'accusé n’avait été que l'instrument. Ces conspirateurs étaient-ils donc inviolables, ct, ne pouvant les punir , évitait-on de porter sur eut le flambeau terrible de la vérité? Vainement les princes dc Conti et de Crot don-nèrenbils l'assurance qu'ils, avaient recueilli cn Flandre des notions propres a répandre un grand jour sur Je procès -, on refusa d'admettre ces diiquiucnta, parce que les mémoires qui les contenaient n étaient pas présenté tous une forme juridique. Il fut cependant consta té par le tribunal que , trois mois avant T assassinat du roi, un particulier, s vont découvert ^ clases trup effrayantes f fut enfermé nu mont iSaîut-.MicheL Plus de quatre-vingts personnes furent arrêtées d'après cette révélation; mais peu d'entre elles subirent un interrogatoire, Quel pnuvuit être le but de ers étranges ménagements, et qui Veillail-on soustraire à Faction des lois?...

Penttam sa captivité dans ta tour de Montgomcri, Damiens dit à un sergent qui le gardait à vue : ■. Tout misérable que je suis , il ne * tiendrait qu’à moi de faire votre fortune ; je n'aurais qu'a vous « dire mou secret. -•■ Mais ce secret, lus plus affreuse* tortoras nu purent le lui arracher, n Vûus voyez, disait-il froidement aux bOur-■ reanx, que tes douteurs de la question ne me font rien avouer. » Ce régicide avait donc un aveu à faire, cl qu'il ne fit pw-

i ne jeune fille de treize ans et demi, nommée DeicoulDeti dit, le 4 janvier, i« une autre jeune personne pensionnaire comme elle des écoles de Saint-Joseph : Le ro/.Sr-ra assassiné tfem Le jour même de Fassassiuat, ce môme entant dit, trois heures avant le coup : " Le * roi est assassiné, ou le sera ce soir, * L'instruction ne mentionne pas si les témoins de ce double propos, au moins digné d'attention, cn donnèrent connaissance à ta police, mais voici un avis qui venait d'une source plus respectable, et qui fut méprisé. Le comte dc Załuski , envoyé de Pologne à Paris, a tait la déclaration suivante : ■ l’eu de jours avant Fatteutal, l'abbé Lachapelle vint inc dire qu’il » savait à n'en pouvoir douter qu'il existait une conjuration ten-» danie ii détrôner Louis XV, et m'engagea à révéler cc complot à la » reine, ma parente. La chose me parut si peu vraisemblable, que je * jugeai nécessaire au repos de la reine de lui taire cet avis. Le x 6 janvier, jour dit crime, l’abbé revint me trouver, et me demandu > si j'avais mis à profil sa déposition. Je lui répondis que non. Tant * pis, monsieur, tant pis, répliqua Lachapelle avec chaleur; il ne * sera plus temps, si vous ne partes à l'instant, cl si vous ne faites » la plus prende diligence, »

Le comte Ce Xalimki ne lit pas plus de cas, a-t-il dit à Ja cour, de ce second avis que du premier, paree qu’il s'était rappelé que dix ans plus tôt le même abbé Lachu palle avait tait une confidence de la même nature et qui pouvait corn promettre mus utilité plusieurs souverains étrangers. Ce qu'il y a de surprenant, c'est qu’après Fé-

vénemeni du 5 janvier, le tribunal n'a donné aucune suite à cette déposition.

Les juges avaient donc bien évidemment la secrète mission d’écarter tonte recherche de complicité, prenant ainsi i« la lettre la déclaration taile par Damiens d'avoir agi de son propre mouvement. Moins discrète que le gouvernement, je soulèverai le voile dont sa prudence enveloppe les véritables conjurés.

Les jésuites accusaient 1e parlement : le fanatique Beaumont soutenait même celte accusation jusqu’au point de l'imprimer. Ce prélat fit circuler pendant le procès un mandement au sujet d'un attentat manrpté par h parièrent. Bien plus, une secrète instigation exercée sur Damiens dans sa prison par nn exempt nommé Belot, frère d'un jésuite, fit désigner à cet accusé sept membres du parlement dont il écrivît Ica noms. Mais, lorsque Belot fut confronté avec le régicidc, ce dernier soutint qu'en taisant cette liste, à la demande de l'exempt, il n’avait en aucune manière prétendu nommer des complices, el que tout cc que l’homme de la police pouvait avoir rapporté à cet égard était de pure invention.

Du reste, l’opinion publique n’a pas un seul instant accusé le parlement de complicité dans le crime du 5 janvier. Il s'est élevé à diverses époques des luttes prolongées cutre te pouvoir parlementaire cl la cour; mais jamais, dans U plus grande chaleur des discussions, wsj7ws ne se sont écartés du respect du au souverain. Luxure moins ce corps /est-il montré l’ennemi de la monarchie; s'il a cherché à réprimer quelques cnvihtssemcnis de l'autorité souveraine, çrtail pour l'affermir plutôt que pour l'ébranler, car rarement tes troues croulent autrement que tous te poids du despotisme qui les surcharge.

Il est une autre corporation qui dans tous les temps s’est montrée la rivale des rois, dont les parlements furent toujours tes sages conseillers elle flambeau; il est presque superflu de nommer tes jésuites. Il serait difficile de citer un seul attentat aux jours de nos rois qui n’ait pas eu de tes sectaires pour complices; l’inimitié de la royauté, l’éloge du régicide sont proclamés par les écrivains de cet ordre : c’est un article de scs constitutions, et les exemples de mise à execution de tes principes ne manquent pas dans l'histoire. Voici maintenant des faits qui m rattachent à l'assassinat dé Louis XV : Damiens est né à Arras, ville où l'influence des jésuites est absolue; il était parent du maître d’hôtel tics jésuites de Paris, et l'on suit qu’il avait servi dans l'un des collèges qu'ils dirigent C’est encore à Arras, centre du jésuitisme par excellence, que Damien», depuis le mois de juillet jusqu’à la fin de décembre 1750, médita le ¡w tri u idc qu'il commit le 5 janvier; plusieurs fois, dit-on, il s'ou* vrii .i ses .nuis sur cl projet, ct lorsqu'il quitta la capitale de l’Artois pour venir à Paris, * il annonça qu'il lui restait peu de temps j x. vivre; que le plus grand île la terre mourrait aussi, et qu’on enten-« drait bientôt parler de lui. »

La veille de l'événement du Versailles, deux personnes rencontrèrent, l'une au Luxembourg, l'autre rue Saint- t uioine, le jésuite Constant, vêtu en laïque. Le même jour, une dame reconnut un second jésuite enveloppé d'un manteau d’écarlate : tous deux justifièrent assez mal ce déguisement.

Enfin, te jour même de l'attentat, cinq jésuites sortirent par une porte de derrière de leur maison professe, montèrent dans un carrosse de place et sc firent conduire à Con flans, chez monseigneur l'archevêque de Paris,

Si l’on joint aux probabilités qui découlent de ces faite la dévotion de l'assassin, la conviction religieuse avec laquelle il semble avoir accompli son forfait, le fanatisme qui lui taisait accepter ta torture comme un pieux martyre, tout ne se réunit-il pas pour démontrer l'esprit ascétique inspiré par une secte usurpatrice au nom du ciel des biens et des pouvoirs de la terre? Mais, comme an temps oit nous vivons les jésuites n’ont pu songer à placer la couronne de France sur la tête de leurs chefs, qui voulaient-ils donc couronner après avoir fait assassiner Louis XV? Je cherche autour du trône quel Français a pu devenir assez partisan de celte corporation pouf faire espérer à scs membres qu'il régnerait par elle s’ils lui donnaient le sceptre... Or je trouve un prince assez fasciné par ces pères pour avoir adopté toutes leurs doctrines; mais sou délire aurait-il été porté ait point de partager, de souffrir seulement leurs projets.',,. Un l'a dit ; peut-être a-l-on pu le croire... je veux repousser Cstte horrible opinion. Mais pourquoi tant de mystère, tant de résinerons dans la procédure? pourquoi celte interdiction de toute recherche sur la complicité? Ah! ri tes funestes présomptions que j'écarte ^-'iciit I|HI|||I||Ç Î.Hi.h-Miil, <>unliù-!i h! nsi d. • i;"l "'¡.Ji IIit d'-n.-.ir conservé la vie pour connaître un si lugubre <ecret !

Damiens subit, te 38 mars, un supplice exhumé des temps de barbarie ; il fut écartelé vif ; quatre chevaux ardents attachés à ne* membre* entraînèrent, sang tant* et IWljpitaDts encore de vie, te* quartiers de cc corps dès longtcmp-i mutilé par ta torture..* Le bu“f-reau lui-même en frémit, Cependant une dame de la cour, dont je tais le nom, avait loué douze louis une croisée pour J<mfr de cet infernal spectacle; une société élégante jouait dans la chambre en attendant le patient» Lorsque cc trait de curiosité roma’”1- fut raconté au roi, il m mit les deux mains sur les yeux et s’écria i FU fa vj-

taJfieQu'c Cil pensé Ie nwnarqne 5*11 ont su que la dame dont il s’agit avait .diadm "n« idée plante a celte action, et qu’elle avait Cru Htfjnakr ainsi son attachement pour la personne de Sa Majesté?

Tandis qu'un coupable périssait à Paris,, une tète innocente tombait en Angleterre, frappée par l'orgueil d’une nation qui veut toujours trouver un coupable 14 où scs armes éprouvent un échec. L'infortuné Bing, jugé par une commission militaire influencée, fut condamné à mort le 2U janvier,, pour avoir laissé fixer la victoire sous Je pavillon français dans les eaux de Mhiorqitc. Vainement les juges mmttonnèrent-ils an basde leur sentence qu'il résultait de l’enquête qu'aucune crainte, aucune négligence ne pouvaient être reprochées * l’amiral; vainement ccs officiers recommandèrent-ils ce général à la juste clémence du roi... Cc prince voulait mi exemple, même au prix d’un assassinat : Bing fut exécuté sur son bord te l i mars.

Br venons à tirs massacres tout aussi déplorables, mais au moins nécessités quelquefois par la gloire et malheureusement par l'intérêt des peuples, La cour de Vienne, justement iu«lignée des vexaiions que Frédéric II coin mettait dans l’électoral de Saxe, a dirigé sur lui toutes les foudres diplomatiques du corps germanique, armes bien moins redoutables que lés canons de la Prusse. La diète de Ratis* bonne a lancé un conclus wn menaçant contre T électeur de Brandebourg, manifeste dont ce prince a , dit-on, allumé sa pipe au feu de son bivouac. Une disposition plus sérieuse, c’est que l’armée de l’Empire ü'tsl formée immédiatement sou* les ordres dit prince de ^are-HildUnrgha usen, pendant que soixante-dix mille Russcstra-v baient la Pologne et se préparaient 4 envahir la Prusse dura h:. De son côté , i’impéralrice-rciuc (Car c’est toujours elle qui gouverne, quoiqu'il y ait im empereur) a rassemblé deux armées, L'une sous les ordres du prince'Charles de Lorraine, son beau—frète, l'outre tous le commandement du fcld-murée liai Daun. La France fait marcher en Allemagne trois corps de troupes : le premier, conduit par le maréchal d’Estrécs, s’avance vers le Hanovre, défendu par le duc de Cumberland ; le second, abandufifléau prince de Soubise, général peu expérimenté, doit se combiner avec les forces de l’Empire; le troisième, commandé par le maréchal de Richelieu, que la favorite a surnommé le Afjmmyijjn, doit provisoirement rester en réserve sur le Rhin. Enfin la Suède, aux termes du traité de WcslpUMic, fait passer ses troupes en Prusse par la Poméranie antérieure.

* VOUS voyez, messieurs, disait un soir Frédéric II à ses officiera ■ réunis près de lui Autour irnn l'on d'avant-; ms tu , vous voyez que U l’on nous taille des croupières, biais, puliente, cc ne sont pas les * plus grosses armées qui sont les plu» redoutables, mais Je» plus » aguerries, les mieux commandées. L’essentiel, c’est du faire face à » tout le monde. En Westphalic, les Anglais et les Hanovriens dë-» fendront mes possessions en même temps que les leurs: neirejeu, * à nous, c'est d’entrer immédiatement en Bohême, j'y entrerai par * quatre endroits différent», et nous verrons,,. Messieurs, nous par-» tons à la pointe du jour, u Ici le roi cessa de parler, il se mit 4 rêver en si fila ni; ses y eux dem curèrent fixés sur le foyer étincelant, et de la main droite il fil un petit roulement sur le tambour qui lui servait de siège, tandis que de la gauche il caressait lus franges de Son écharpe.

Satisfait sans doute du caractère que le comte de Stainvllle promet île développer à la cour de V forme, Louis XX vient de le créer chevalier de ses ordres. Ainsi la récompense prévient les services, à moins qu’on ne doive ajouter foi aux chucholeries de iTl/iiWc-iwuf, qui font aller lu dévouement de ce nouvel ambassadeur jusqu'il prêter aide et assistance au mi dans scs conférences intimes avec la favori le. Jf le croirais plutôt de l’abbé de Bernia , que la marquise in sial ht dernièrement aux affaires étrangères en sacrifiant le ministre de paille Rouillé.

Quoi qu’il en soit des bons offices secrets que M. de Sla in ville a pu rendre 4 Versailles, il [Mirlit hier pour son ambassade auprès de Marie-Thérèse. « Messieurs, di^it-iL H y a quelques jours dans un * souper de petite maison, je serai bien aise d’admirer tic près cette » princesse ; j’ai la plus hante idée d’une femme qui, pressentie par v des dissidents sur un défaut de progéniture, leur répondit en sou-* levant un linon pudique : loUà de quoi faire des empereurs. *

D'heureuse» nouvelles sont parvenues récemment de L’Amérique: le» Canadien», secondé» par les Iroquois, continuaient de balicé journellement le» colonies auglokus, sur les confina de h NouveUc-I'rancí!, avant même l’arrivée des renforts que U. de Bcaussicr a transport j4lUS M pays. Ces valeureux sauvages s’étaient rendus maures du fort de Bull , dans lequel les Anglais avaient réuni de grands approvisionnements destinés à favoriser les sièges de ¡Miagara et de L coxiiigiian, Sur ces entrefaites, M. de Montcalm, débarqué près de Québec avec quelques troupes, se présenta devant l'importante place d’Osveg^ défendue par dix-huit cents hommes et cent vingt pièces 4e canon, Malgré cet appareil imposant, celte forteresse se rendit à trois mille !• rancajo sani artillerie de siège. Après ce succès, M. de Montcalm marche sans perte de temps sur le fort Saint-Ceorgcs à la tète de cinq mille cinq cents Européens et de dix-huit cents sauvées. Sa int-iiiorges, lune retse assise sur le lac du Sum

Sacrement, avait été regardé Jnsqn’olora comme le boulevard ¡n-expugnablc des possessions britanniques dans cotte partie du nouveau monde; là devaient se réunir les forcea destinées a réduire ¡0 Canada : artillerie, combi imitons de l’art, moyen» de défense ménagés parla nature, rien ne put arrêter l'impétueuse attaque des assaillant; après quelques jours de tranchée la place demanda à capituler, et deux mille cinq cents hommes rendirent leurs armes à AL de Mont-calnt, qui dans cct engagement n’eut qu’une faible perte déplorer* On cite avec enthousiasme ut» trait dc M. Higaut de Vaudreuil : ce brave officier décida lit conquête du fort Saint-Georges en traversant à la nage la rivière de Cha vaguen 4 la tête d'un corps de Canadiens. Ce mouvement audacieux coupa la commun ica lion de la place avec les lignes extérieures garnies de troupes, et la reddition suivit de près. Ce coup de main valut aux Français cent cinquante pièces do canon, quatorze mortiers, cinq ohusiers , un magasin immense de vivres, de munitions, et neuf navire» armé» en guerre.

Voyons si les succès de la coalition en Allemagne répondent aux victoires des Français et de leurs alliés au delà des mers.

Le roi de Prusse oc s'en est pas tenu à de vains projets ; son armée, divisée en quatre corps, a marché sur la Bohème, où, non loin des murs de Prague, il a rencontré l'armée autrichienne, commandée par le feld-miuéchal île Broun et le prince Charles de Lorraine* Lo combat fut long, tueur trier, peu décisif; Frédéric y conquit pourtant l’avantage de pouvoir former le siège de Prague, où treille mille Impériaux venaient de s’enfermer. La prise de celte capitale cùi rendu Sa Majesté Prussienne maîtresse dc lont le royaume, cl poux ail lui ouvrir les portes du ves le de l'Allemagne. Frédéric poussa le siège avec une surprenante vigueur : les bombes, 1rs boulets rouges jdu-rml sur une populeuse cité, qui avait été déjà le théâtre de tant de désastres, et dont les murs fumaient encore des feux d'une antro guerre. Ce bombardement actif ne pouvait manquer d’avoir un prompt résultat ; Prague renfermait peu de vivres; elle allait subir le jung. Mais une précipitation qu’il croyait indispensable lit perdre au monarque prussien le fruit de son entreprise* Le marécha! Danu, à J.i tôle de quarante mille hommes , accourait au secours des .i -.i / -gés. Frédéric ne Fatlend pas sous les murs de la place; il uiardie à l’armée enemie, comptant surtout surja renommée pour intimider le général autrichien* Mais celui-ci, peut-Être sous l'empire de lu terreur, s’est retranché sur la croupe d’une moiibqpic au ha^ de laquelle coule un torrent. Les Prussiens s’élancent;» Passant à tra-vera les ondes bouillonnantes ; sept Ibis ils sont repoussés, sept foi; ils reviennent A la charge, de plus en plus Affaiblis tlCS morís que le torrent entraîne.*. Frédéric perd vingt-cinq mille hommes dans celle journée, en tués, blessés, fuyards ou déserteurs, et lu victoire lui. échappe. La communication de Dam» avec Prague est établie ; Chai h , en sort impétueusement pour «e mettre à la poursuite du roi , forcé d’Abandonner la Bohème avec plus de précipitation encoré qu’il n'eu avait mis à la conquérir. Pendant que eus événements se pissaient dans les Etats autrichiens, le maréchal d’Estrécs, que la brance devait opposer aux Anglais et aux Hanovriens, roncen trait ses forces surWetel, place prussienne située sur le Rhin, et que Frédéric; abandonnait par la difficulté de défendre M point, trop éloigné du centre «le se# Opérations.

Le maréchal d’Entrée» est un brave officier, mais c’est un Inmune faible, sans portée, et dont les vues étroites ne peuvent guère embrasser les combinaisons d’un vaste commandement, fie général manque d’ailleurs de résolution , cl si, après avoir pris nu pati, quelque difficulté se présente qui en arrête l'accompli -renient, il n’.i pas assez de tète, pas assez d'ordre dans les idées, peur nmdíÍH r son premier plan. Or celte médiocrité morale de d’Eslrèc-. est précisément le motif qui l'a fait choisir* L'MILince de la France avec l'Autriche est nouvelle, la cour sait qu'elle a besoin d’éprouver ce rcu-vcrstmicnl complet de l’Ancienne politique de Versailles. Je doit Ajouter même que Louis XV, encore peu façonné oit système réeerti-ment adopté, à peu près contre son gré, n’a guère de sympathie pour Marie-Thérèse, et conserve une secrète inclination pour Frédéric, On se prêtera peut-être difficilement à croire que , dans celle situation d’esprit, le roi de France est disposé à servir mollement son allié, et que sca généraux en chef ont reçu l'ordre de ménager le roi de Prusse, mais bien a l'insu »le madame de PùinjAdOur, dont Ja politique est essentiellement autrichienne* Dans cette combinaisoni re-çrète, oii l'honneur des arme» nationales est compté pour bien peu de chose, Si» Majesté * senti qu'elle ne pouvait mettre à la lùtc de scs armées de ces généraux à esprit fort qui veulent aller à tout prix au but, M* d’Estrêcs fut choisi à cause de sa mollesse ; le prince rie Snuliisc, ¿ailleurs favoris»- par La marquise, à cause de son inexpérience, et Je maréchal de Richelieu, parce que le roi savait que ce seigneur sacrifierait tout, s’il le fallait, a la conservation de sa faveur.

Ainsi les trois généraux en chef sont entrés en campagne comme de véritable* ma ri on nettes, c'est-à-dire ayant aux bras et aux pieds des fils correspondant au cabinet particulier de Louis XV.

Cependant d'Estrées ne laissa pas de passer le Wcrer et de marcher sur Je Hanovre. M. de Cumberlând, qui iMrriJuandail l'armée augle-hanovricnne b attendait son ennemi « llalficln, cul il avait ru-iolu de recevoir )« bataille* Un gros détachement anglais s’ùuint

ménagement peur le roi de Prusse? Sa Majesté n1^ eût réellement le projet t*

Ayant joint les ennemi. itjchelicp ?igna la convention de Closter-seven ; monument d'arnuiguur, ne diffusion, et qui ne servit pas même À débarrasser les alliés d’un ennemi, puisqu'un lieu de L'aire scs soldats prisonnier* de guerre te maréchal les renvoyait chr* Çl<*> Cet étrange traité ne tarda pas à porter Kt fruits; dix jmira s'étalent à peine écoulés depuis sa conclusion, que déjà l'Angleterre chicanait sur son esprit. Le duc de Richelieu avait prétendu que Louis XV devint maître absolu des Eta ta du roi de la Grande-Bretagne en Al-lemagne; Georges II tomlemüt, au contraire, que taconvmtinn met' tait te Hanovre à l’abri du fléau de la guerre par la neutralité : stipulation de laquelle ¡I eût résulté que tes vainqueur* eussent *ubj te joug (tes vaincus. Il rupture ne pouvait qu'cire prochaine,

|ht reste, les troupes que lu duc dc Cumberland conservait (car Huiles n1 étaient pas désarmée*) devaient se retirer uti delà de l'Elbe. L’armée française devait relier en posícssíuu de Bromen et y urden c’était ta seule clause favorable du traité, et certes il n'y avait pas de quoi compliiqeuter M, de Richelieu.

Les membres cillé* dit parlement commençaient, au mois de septembre, à se repentir de Ja précipitation qu'ils avaient mise à donner leur déniiiisîûii ; ils ont agi èoü\ main auprès du débris parłem et» taire resté debout, et ce corps mutilé a répondu i» leur alunite. Lagraml’-chmubrc ¿'est rendue auprès du rei ii IV'tel de lui représenter qu'elle était irisuifisiiule pour juger ton* les procès, que beaucoup dállateos dcmeur.iM'i)i cu sim¡Trance; qu'eiifiú tes sujets de Sa Majesté réch-niiiieiit une justice plu* prompte. Louis XV , après s’ètre fait prier longtemps, consentit à rappeler tes exilés; mai* il exigea que messieurs lui donnassent salLíaciiun retalivemeut à son édit de l’année dernière touchant la disciplina intérieure du parlement. Le» monarchies, dan* Leurs indulgence*, fout rarement la sacrifice d’une parcelle de leur autorité.

Toul imparfaite, toute dérisoire que suit la convention de Cloater-seven, elle a provoqué le plus vif mécontente meut de Frédéric H : voici la lettre que ce prince écrivait au moment de la conclusion au roi de la <ir,imk-Brelagur, Cet écrit met en évidence ta fAchouro extrémité où Sa Maj>-ité PrunMCnne se trouvait réduite, et látase voir combien il eût été facile a M. de Richelieu de terminer la guerre en étant ii Frédéric tant espuir de salut. Je cepie i a Je viens d’ap-r prendre qu’il est question d’un traité de nemralilé pour l'électorat m de Hanovre. Votre Majesté aurait-clle assez peu de eouslance pour ■■ *f laihscr abattre par quelque* revers de fortune? te* allairw annt-u elle» ai délabrée# qu’un ne puisse Ici rétablir? Que Votre Majesté ?. fais.»; attention i» la démarche qu'elle a dessein de faire et à celle » qu’cite m’a fuit faire: elle est Lu cause de* malheurs prêts à fondre i * MirmoL Je ¡/aurai* jamais renoncé à l'alliance de ta France »an* , » toute* te* belle* promesses que Votre .Majesté m'a faite*. Je ne me 1 ■ repetís pas île m'être allié à Votre MnjrBtd; mais qu’cite ne m’a-• tandonue pas ItteAcwml a la merci de nui» ennemis après avoir u attiré sur moi foule* le* force* de l’Europe. Je compte que Votre w Majesté se ressouviendra de ses engagements, et qu’elle ii’enteudra m aucun accommodement que je n’y sois compris. * Frédéric II perdait bien gratuitement son temps, lorsqu'il écrivait celte lettre, à solliciter pour lut une puissance qui ne se dirigea dans aucun temps que d'après se* propres intérêts, et qui n’en sacrifia jamais la moindre parcelle en faveur d'autrui. La eapipsfatiûn fut signée uuu-obsiani lę* dqléance* du roi de Frusae.

Le dut de Cumberland, humilié, mécontent du rite qu’on tm avait fait jnucr, quitta l'armée, rtlcmrna en Angleterre el *e déniit de fous ses emplois, Heli ré à Windsor, le prince jura, du fond de ce vieux château crénelé el riche de tradition* Lítaloriqnes, qu'il ne reprendrait désormais les armes que si le sol de ta mûre patrie était menacé d'invasion.

a Heuieuseuient, disait Frédéric à se* officiers malgré le danger » de *a position, ce vieux [famerot dû Riclœiteu ni stesl pas rappelé, a au moment de la capitulaLuni de* Hauovnen* et de mes Wesiplm-ii lien*, reipédtent dont je me *uis servi avec le* Saxons de Pima. ji Notre extrémité eûtéié pire encore qu’cite iAm s’il les eût ¡muir-* ment fait* prisonniers de guerre. Mais, puisqu'il a eu ta bonhomie » de le* renvoyer chcx eux, je Jes attend* sou* mes drapciitn à la • première occasion favorable : on s’il ce que vaut 1e serment urra« j. clić à ta nécessité, cl qu'on peut violer impunément' *•

Lorsqqe Frédéric te Grand partait ainsi, -sa porte parai «volt ifujvta table; pourtant ¡I ne se montrait nullement dèeonragú : il reste hm-jourtqpe puisante ressource aux Ames forte* dan* ta Conscients de ce qu'elle* voient. En ce moment, le uuinarquc precien, faisan peser uq j o ug d'ai pi n su r ta Sa xc ; m ai* T A ul rte Lie ; J/müo était eu tri i Berl in: Je* femme* des officier* qui coiubaibdvitaux cote*de Frédéric, atta-

présenté à Halle, le rnaréchnl donna quatre compagnies de grena-dici*. tic la cnvuterte ci du cannn à M. le duo d’ürlé.tns pour di'imi-[jiier cc eorp* ; il se replu sur l’armée principa Ir, M. d'Entrées **a-vanroit toujours ru longeant la rive droite du Wescr. Le prince aiigl us cuniinuflii d'occuper les environs d’Hamdiii, faisant face à la rivière, appuya ni ut droite il h ville, ¿tendant aa gauche jaKqu’au village d'/ZafrfeNOft fc et couvrant ton front dbiu marais inaccessible. Tome* les avenues de la position oii -.e tnmviut M. de Cumberland liaient d'n ¡Heurs baisées et iemern de ii railleur*, dont un voyait toiiiiil 1er Icafeux à rapproche îles Français.

Le maréchal trouva l'cnucmi raneen bataille, et h soirée s'écoula a le recomía lire. Le soir, MM. de Chei-m, de Larges et d’Armen-tièrrs reçurent l’ordre dc ^rn^iprr, à la pointe du pur, dans un chemin qui cernait ul e Iniill ell r a laquelle s'aile^sait la ligne ennemie, et de se porter avec rapidité au sommet pour cm,porter nim redoute qui s’y trouvait ¿tablic. Les premiers coups de fusil de ces géuërani devaient servir de niquai à l'année pour a t laquer IL si cuber k et prendre l'mncmi en Unie. Le mouvement ordonné fn t evéeiilé ponctue L tenir n 1 avant l’aube + grâce à l’intrépide valeur Je Chcvert, que MM. de Lnrgc* et d'Arm cutió res secondèrent moUemeiii. L’ennemi, risquant d'être pris à dmT commença sa retraite. Main ici coinmetica l’hcsitalion fatale à inus les projets do d’Estrér* : au Heu de franchir rapidement le ravin qui le séparai) de l'armée anglaise? cl dont elle ne smigruít point a lui diapiiict le passage, il délibéra , attendit, et damne le temps nui ennemi* de chasser mis troupes de la hauteur, de s’y former de nouveau et dediriger un feu terrible sur l’armée fran-cuise.. A ce revers in al tendu, M. d'Estríes perdit h télé: niais M. de Maillebois, maréchal des ingtade l'armée, donna des ordres qui non-seulement la sauvèrent, mais lui firent reprendre l'offensive. ! .'ennemi, chargé avec impétuosité, làchr pied nur scronde fois, abandon ne Ir ehutup de bataille, et celte fois la victoire nous rosie.

M. d'Entrée* sr disposait à poursuivre k duc dc Cumberland, lorsque II: muntelial dc RichcNeti se présenta à lui avec un ordre de k tour qui lui confiait le comiu^udcment dc l’année. Le rappel du vainqueur d'Ihielenbeck était le résultat d'une intrigue ourdie par AL de Mai lichota au près de Pau J mi, ru ilústre delà guerre, et son beau-frère, Dévoré tir l'envie de commander ru chef, Móllrlmta, par des insiim.iiinn* secrètes qui parvenaient chaque jour à Vcrsaiiiev, desservait de sún micos le nnróL^I t ses faute*, sea tergiversa lion s, scs faiblisses, tout était noté par une chronique enveni mée, que des amis dévoués avaient soin de mettre sous tes yeux du roi. Ce monarque, aussi prévenu contre le co tri ni a tu tant de rentrée de Hanovre, lui enlevait tous les jours un peu dc son estime; Sa Majesté parla bientôt de le remplacer. Cependant l'ambitieux Maillchnin, armant qu'il n’avait point encore asura de en où'.1m» ce pour mpirm- nu hAum , prit te pRirli île tłM 11 ] HJ r LM^ ^b IL S£|| 11 ci ïli 11 ii i—BIŁ r 111 »“ Lü minisIlTÆ i¡!6 ídlFC El Ó TU" mer au poste de d’Entrées M. de Richelieu, homme brave, asset habite, niais léger, demi tl saurait hten plus tard faire ressortir l’innuSi-Mnce. La chose fut décidée d'au la ut plus promptement, que te AJiimryulu d.....¡induit sous main la place de son collègue. L’ordre de service fut expédié au favori : si dons cc moment il n’eût pas ou :i conclure une affaire de comr avec madame de Lan ragua in , qui d'or-dhuiire se montrent!; expéditive dans tea rímelo s tons, il serait arrivé uni bords du Weser deux jours plus tôt , et son front eût été ceint des ] au riera d'/^teubeck, que remplacent mal te* myrtes flétris d’uns beauté déjà surannée.

Le maréchal «te RirlmLlcu arriva du moins astea tôt pour «éditer l’injonction secréte qu'il avait reçue de la cour, cl qui tendait à luis-ter le duc de Cumberland opérer tranquillement m retraite sur Alinden et Mcmbourg.

Après avoir été rejoint par l’armée du Rhin, dont le commande-niciit lui était précédé mm eut confié, Richelieu occupa l'électorat de Hanovre, puis les Etats de Brunswick, de Zeel et de VolfembuteL On dit que dans celte dernière principauté nue grosse fille du duc régnant, espèce de Diane de ce pays hojad, ayant faiW prendre sans beático u p de sol licita lions à M. de Richelieu tes droits d'un Endy-mioti , te détermina II donner huit jours de repos à scs troupes. Le u mps fut bien employé par l'armée dans une partie de l'Allemagne ait imite prise de pusse^ion ist tacite, mais M. de Cumberland profita plus utilement encore de celte semaine ; car il continua sa retraite jusqu'à Bromen et Stade, et ferra le général français à prolonger imprudemment sa ligne trupi ni lion pour le poursuivre.

Les officiers du maréchal, qu¡i comme lui, connaissaient le plan de campagne, lui firent observer que cet écart, en rendant Frédéric H pmi ire de ces mouvements sur sa droite, allait lui permettre peut-être de ressaisir le Hanovre et la Wrsiphalie. Ils ajouteront que les huit jours de délices à Capone eussent suffi pour achever de tailler eu pied* te pernee anglais; qu’eu se portant ensuite à marches forcées sur le ml 4^ Prusse un l’eut réduit à la dernière extrémité, cl que 1rs alliés łu^m été, sans aucun doute, maître^ de la guerre. Le duc répondit qu’il >v«i| srs ordres, e| l’un fit uni' pointe sur B. ícen. Ainsi i'acconi plissai I H politique secrète, ou plutôt la trahison de In cour envers l'armée; il ne manque plus à ce système que du La laisser battre de gaieté de cœur, et je De serais ¡^s surprise que, j^r


qitífs dans les rc< ranche mon la pen redoutable* du Cuver dontr^igiic, avaicuL a sc leuir dans une Laborieuse et perpétuelle défensive, qui n’était pas loojour* heureuse. Lit capitale dea Etals prussiens subissait une terrible réciprocité des veinions de Dresde; elle n'avait même échappé au jiill^c qu’en payant sur l'heure au conquérant un impôt de huit cent mille livres. D'autres malheurs ajoutaient encaro à ces désastres : les troupes prussiennes venaient d’être kit tues en Silésie; une bataille sanglante, mais indécise, avait été livrée aux Russes, dont elle h'avait point arrêté Los progrès. Si le maréchal do Richelieu nicLtaïl le lumps a profit, il pourrait encore, malgré son éloigne me rit, inquiéter puissamment un des lianes de l’armée de Frédéric. Enfin le corps des cercles de L'Empire, réuni aux troupes françaises que dirige VL de SatibiacT peut fermer du côté d'Erfurt le cercle d’on-nvniis formé autour de Frédéric. Un miracle seul sauverait ce prince; triais ¡J est homme à Je taire.

Au moment nu L’horizon se montrait chargé de nouveaux lauriers promis à nos troupes, madame M Dauphine accoucha Je 9 octobre d'un troisième fils, C7tarie« de France, qui a reçu le nom de comía d’Artois L

Deux événements aimables ont contribué aux réjouissances dont la naissance de ce prince a été suivie. Je ment ion lierai d’abord le débuta l'Opéra de mademoiselle Arnould, très jeune, très-jolie actrice, qui mt;i pour ce théâtre un nouvel appât. La débutante, qui <ost montrée aux yeux ardents des amateurs du lialcon vêtue d'uni; rota lilas et argent, n'a pas compté plus de quatorze fols la saison des roses j c'est un trésor de charmes tout fraîchement complété par dame nature, ri déjà peut-être plus d'une main profane essaya de l'entr'ouvrir... Est-il encore intact?,..

Quoiqu'il en soit, mademoiselle Arnould .dont le talent promet, ne montre pas moins d’esprit que de beauté : on cite d’elle une foule de lions mots, parmi lesquels je dois citer celui qui suit : Quelqu'un taisait remarquer à cette belle enfant, dans un jardin anglais, un de ces filets limpides qu'alimente une pompe, et que l'on qualifie orgueilleusement du nom de rtrières, k Ceci, dit-elle, ressemble à une ri-* viere comme deux gouttes d'eau. »

Le second événement est U réussite an Théâtre-Français d'une tragédie niiiLidée fpSàtjétiie en Tflurfi^, par ALGuimond île la Touche. Le sujet „grand, noble et profondément tragique, fut, si j'oíe [n'opri-meL" aîlisi, défloré m 170-t par Manchet et Campea, qui lé produisirent. Slir une scène chanta nies M, de la Touche le rend i sa véritable destination. Rien, en effet, ne semble plus digne de la tragédie qu'une Au i nue réduite par le devoir à verser le sang d’un frère qu'elle ni me, et à le voir couler sous sa propre main. L’auteur avait d'abord pnliué cette puissante donnée par un amour niaisement inopportun du fils de 1 hoas pour Iphigénie : madame dcfimtlíqny et surtout (mile, qui CCtHlaissai eut l'ouvrage, firent une guerre à mort à «cl épisode ; Gui-mohd consentit à le supprimer, La pièce a obtenu un beau Succès, malgré la faiblesse, disons plus, la diffusion d’une versification bien peu digne d'une si belle action».. Ahí si Voltaire eût été chargé de foire les vers! Mais tulle est la puissance d’un sujet bien choisi, qu'/pAi^énie m Taurido, malgré l'imperfection du ütyk, malgré dû grands défauts de conception, Ire certainement a la postérité.

Hélas ! nous recevons d'Allemagne des nouvelles d'une tragédie plus réelle, dont la déplorable catastrophe parviendra aussi à nus neveux,., Nous vexions de perdre une gramie bataille, cl de la perdre avec des circonstances honteuses Je raconte en frémissant d'humiliation. Frédéric U, guidé par ton génie, qui, dans cette campagne, s’élève au-dessus de celui des plus illustres généra ut anciens cl mc-derues, quille son armée de Silésie, et court prendre le commandr-mrnide «lie qu’il oppose aux troupes réunies descéreles et de la France. Le monarque a bien prévu qu'en son absence le corps qu’il abandonne sera battu par le prince Charles de Lorraine et il l'c^t en effet aux portea de BrcUau, qui tombe au pouvoir du vainqueur. Mais ce n'esi pas |à que ec trouve le plus grand danger, c'est sur le point vers lequel Frédéric marche en personne. Ce grand hpnuue de guerre rencontre Farinée combinée entre Rosbach el Mersbourg; elle est plus forte que la sienne; mais il va combattre avec les Prussiens, et leurs ennemis n’ont à ta tête qu’un Scubise, un prince de Satc-Hjidburgbauseu, généraux inconnus dans Les tantes de la victoire. L'habile tacticien, eu vue de sts rum-ruis, se relire pour choisir une position avantageuse; 1rs deux princes le suivent cl su préparent à l'attaquer. Leroi de Prusse, durant la nuit, a fait disposer son camp de manière qu’il ne paraisse que des tentes; scs troupes ont l'air de te livrer b In plus insouciante sécurité. Ici commence l'inexplicable incurie des généraux français et allemands : au lieu de faire reconnaître par des éclaireurs celle disposition au moins surprenante de la part d'un ù grand capitaine, ils marchent ta tête baissée aux prussiens, croyant sans doute Les trouver endormis. Tout à coup les tentes s’abattent comme par un coup de sifflet de 1 Opéra; l'année de Frédéric parait dana un ordrn de bataille admirable entre deux col-

linea herissćes d'arüllcrie, et un déluge de feux accueille les asaail-» laïus, Les Allemande prennent hi fuite sans avoir formé leur ligne, suit'' avoir tiré un coup de iti^iL L’armée Cnintuîse, encore presque égale à ses ennemis, malgré ta véritable défuctiou de ses alliés, pouvait trouver une grande ressource dans cet héroïsme du désespoir qui sert si puisai ruinent un peuple bravé; cent bouches à feu vomissent il est vrai la mort sur nos soldats, mai?» il n'est pas impossible de les enlever : un général intrépide l’essayerait. Loin de là! Soubîse, terrifié ou conquis par une puissance ennemie, ne donne pas un ordre, ne lenie pas un effort; il voit d’un œil indifférent se débander des rangs qui se croient trahis, et se contente de dire : a Je ne voulait * pas qu’on attaquât 1 b Trille récriminai ion qui prouve combien il s’esl fait dépendant d’un petit prince allemand. Ajoutons en répandant des larmes ffs sang que l’armée française ne tint pas dix minutes à Rusbach. dominée par une icrreur panique dont personne ne se rendait compte. Nos vaillante officiers, cat rateé* par Je torrent des fuyards, brisaient leurs épées en écumantde rage; iis sentaient que, vaincus sans combattre, ils allaient voir une tache funeste empreinte sur leur uniforme.

Malheureusement il est trop probable que ce grand désastre peut s'expliquer par la politique perfide dont j'ai parlé plus haut; politique qui, dlt-on, dicta le risible traite de Clostersevcn; politiquea Ja-» quelle Richelieu obéit peut-être eu tenant mm poignée d'Anglais bloqués dans Stade, tandis que son concours en Saxe eut ¿té décisif ta veille encore du hou loin échec de Ruchach ; politique enfui qu’e-pousa sans doute M. deioubiic, au mépris de ses devoirs réels cl de J’honncur imtlünA.

La France entière murmure contre le général français, parce que sa défaite ne ht justifie point assez par son inexpérience, et qu’un lui connaît assez, de caractère pour s'être opposé à lattaquc, s’il n'eût pas cédé aux insinuations secrétes du prince de S.ixc-llililimrg-hau&cn» Or voici mai menant l'explication qu’un lin diplómate m'a donnée. L'union de lu France avec l'Autriche a donné une face nouvelle à |a jmhiiqkie de l'Allemagne , et le* princes de 1'1 -mpi rc nul été enlruHiéi dans te nouveau ^y^tćrnc avant d'en nvolr pu calculer les conséquences pour eux. Ils y ont réfléchi itejmii t le roi de Prusse, tu qualité d'rhmLeur de Brandebourg, fuit paniu du corps genua-nique; bien plus, il Mt Ie se"l des prince* de cri le confédéré (ion qui, par sa prépondérance militaire, puisse arrêter les envahissements de la maison d'Autriche. Les cercles d'Allemagne combinent doué aujourd'hui contre leur propre cause, iis se soûl faits impru-demmoDl Jes Jim runieuU de leur rutee; et celte fou Le devenait plus grave i leurs yem an Romani eh il* voyaient un de leurs alliés mi-lurcls près de tomber sous des coups qu’ils miaicM aider * rendre mortels. Tout me détermine donc à croire que le général alleumiui ne voulut point battre Frédéric à Itesbach; et, plus titalhcureuse-ment, tout démontre que Loir* MV, obéissant a ses inclina lions pour le monarque pritssifH , aima mieux voir succomber l'Junmmi.r de ses armes que de.í.uJFilier pe tunivorain. Du ne trouve pas dans *rni cœur assez d'indignation contra une telle conduite , ut lu mot trahison la qualifie trop foi h | empli L. Que le toi de France çC fII l Opposé n l'alliance autrichienne sollicitée par un Bernia, vendu peut-être à M.irir- I hï-rèse ; qu’il «Ai mii entendre nti non énergique a madame de l’Ompa-dour, qui, dit-on, ne fut de l'avis de l'abLï: qu’en foveur de sa belle jambe et dc ses jûlis Vers; que Sa ^lajtsté eût écouté le SCnaú, l’iu-cormptihle d’Argeuson , si opposé à ce traite avec nue puissance colossale que nous devons contenir plutôt que de ta secondur, et eimire laquelle Frédéric était une excellente vedette avancée, tout cuta eût été légitime, exécuté en temps opportun; mais, après une alliauce signée, ménager secrète me rit, servir peut-être ta puissance dont on s'est déclaré l’ennemi, et cria aux dépens de ta gloire de son piiyi, par le sacrifice de J'h un rieur de ses armes... ¡1 et. il réservé a Louis XV de dentier au monde le spectacle odieux d’une telle indignité.

Frédéric n’a pas dormi sur ses lauriers : à peine débarrassé de ses ennemis de fîoxbach, il court sur les Autrichiens réunis en Silésie, les aiteint à Lissa, les taille en pièces, rentre n Brestau, et bit pri-Mmnière une partie de rarmï'c autrichienne, qui s’y était réfugiée après la bataille, l'n matin qu’il reposait encore sur un lit tle dra-peaux conquis dans eus derniers combats, le héros apprit que, conformément a SUS prévision*, les llauûvrhn.s, SB croyant iicpages de leurs serment* par la voix de la victoire, venaient de ressaisir leurs armes cl de se ranger sous les ordres du prince rerdtiiand. \oil.i li demi ère conséquence du traité de Glosterseven, lucu veuille que M, de Richelieu ne la subisse pas avec ¿mtrlume! car il est maint ■-liant enclavé entre les troupes qu'il observe et celles qu’il avait niaisement renvoyées sons leur toit.

lin courrier de M. de Sonbise apporta à madame de Pompadour la nouvelle du désastre de Rosbaeh; le vieux maréchal de Belle-lsU était avec elle quand le message arriva.

« Le prince est inconsolable, dit-elle en fondant en larmes quand » elle eut achevé ta lecture de cct écrit ; il ne songe point à s’excuser ; * il ne voit que l'extrémité déplorable de l'armée, u —

a M. de Saufais®, répondit le duc, aurait pourtant beaucoup de * chose* à alléguer on sa foveur; je ie disais ilhu à Fticure au. roi, Sa i A/fyesta vous eipphftiera, madania+ que ce générai a été forcé de don^

CHRONIQUES DE L'CFJL-DE-BŒHF

a rtcf la botaiMe par Fc prïnfe de Saxt-HiliWturÿhaiiïin,. > Le marquise eût volontiers embrassé l’indulgent interprète de la défaite de M, de Sou bise : il faut qu'elle aime bien tendrement ce soi ¡picor; et pourtant c'est celui qui va cavalièrement n'asseoir sur sou lit quand i J entre le matin ches elle.., Aurait-on raison de dire que les privautés où le lit entre pour quelque chose ne fâchent jamais bien sérieusement les femmes?

Mais le public de Paris est loin de partager l'indulgence de la favorite í sen ami est habillé île toutes pi bec s par la critique des suions , des cafés, des carrefours ; les faiseurs de ponu-nenta J'accu ble ni de leurs brocanta grü*i¡ictt. For mi lus é pigra ruines qui redistribuent par rames, en voici deux qui ne me paraissent pas assaisonnées de trop ÇTOS ici J

Bouldto agira prudemment

En vendant sou hâtai, dont il n'a plus que irir.

Là roi lui demie un logement

A mb Ecole tuililMft *

Ün tL^m, cm ■ 1 botta filero up ■ h ipapequi «ry trouve arli&tekuiiL pratiquât et enfla sur ta nur I ailulio.

SütlbiH, âpré» #0* grandi exploits, Peut bâtir un pilai* Q'ù du lui wûio guère;

Pj femma en rmimirii le bota, Et -chacun lui jctic la pierre.

On voit qu'au j mit d’but l'esquif avarié du pauvre général est rudement poussé par le vent du scandale; mais demain ce vent capricieux aura changé , et l’on ne ¡melera pins du prince de Soubisc.

CHAPITRE XXViL

1ÎSH.

pii nonce politique de midatùii & Püiapadaiiro — S« inquiétudes secrète*. — „Elle choisit de ta nuira des maîtresse* t Louis XV, — La petitè marquise da te ohanjúUe, — Un amant politique avant tout; — La barchanie de Milrly. — MadctDOtaille itcauna.— Exil de rartLôvfquit du Paria. — L.¿ Parę «n Cerfs, — Araour dû Laids XV jæüf Les ri minières, — Lqois XV h tes gens de tel-tes.—J.-J Rousseau; £míl«, la A'mmIZs 11/lout. — Perte do Chandernagor. — Etp&diü n dérisoire dea Anglais, - Le maró/bal da Behe-Ulù. — Un íifHfítur. — La roi a grand'peur. — LS talie devinée. — Ferio du la bétail le le CrerelL — Le général des bénédictins. — Descente des Anglais sur les e6t« de Frútice. — ÀMassinaldü roi de Fortami. — Une bonne smibisada..— T)Ingrid ja Cardinal tle Herais. — Le duc do ChoEseul mtaialrCr — Sou per. trait- — Anwtote. — łtril da Bonite, — Es piciu da Frédéric U. — Porte cte Louifbwgl —Cierre du Canada, — Hypetmr^tłtf, tragédie do Lamitrro, - ■ Mart da mídante da SraSgay cl de Fabbó d'ULivCt.

Mn tante et moi avons souvent parlé dt Hniluezicc de madame de Pompndmtr dons Jes intérêt* politiques de ta France; Al «J temps

de définir le caractère de celle influence, et d’en mcmirar plus à fl^. couvert les ressort. Le* dent premières mailresse* en titre de Si Majesté, mesdames dc Mniily et de Vmtimiitc, furent sans crédit i1:jiS 1rs a flaires ; fuñe Aimait rrcp les vnlnplis cl le vin pour s'occuper tltantrc chose; Pautrc, ambitieuse par caractère, eût peiii-ítre tpjic-vcmé la France, comme elfe l’avait prends, mais la mort ne lut kiv;a pas le temp* de donner fesser à son humeur intrigante» Mu-dîme de CLâ ici [iront descendit donc la première dans l'arène Les étranger*, qui connaissent tout 3c pouvoir de La beauté sur le faillible Louis XX , recherchèrent Ica bonnes grâces de celte favorite : l'am-basüideur de Frédéric H, bien stylé par le roi sou mmErc, -te ïtisiir-mm remarquer pdrmi le» courtisans de ta duchar, Quelquefois même Sa Majesté Prussienne daignait de sa royale main tracer qucl~ q iCe coinpItiLH'iils pour madame de CTlàteaitranx T aussi fit-il ..........

que tu. Ja mal s elle ne s nu tînt qu’une pensée favo rallie à l'Autriche vint ii éclore dans la pensée du roi de France, et ce fui à l’exempte do Frédéric qu'elle voulut voir paraître Louis XV à la lite de ses armées.

A l'avènement de madame de Pompadour le monarque du Nurd Aperçui bientôt que cette nouvelle maîtresse inclinait du cdiedf X ku ne, et ce fui d’abord uniquement pour prendre Le uonlrc-picd de feu madame de Château min. Tant que celle dernière avait vécu l’as-pimilc s'était entendu phu d’n or Fois mena ver d'uue puni Lion itavùre -i elle [kCrsisCait à suivre II1 rai dam la forât 4e Se mut; k rçssout -ment de celte seule circonstance porta l'héritière de la faveur royale i faire l'opposé de tOUl CC que sa devancière avait fait

Les diplómale* autrichien* devinèrent promptement que Ta palili-(pœ serait comprise dans le COlIlrc-picd J ils devinrent aussi :H-mniiis :. près de la innnpiise que leurs collègues de Jousse l'avaient été auprès de la défunte duchesse, et ces derniers sentirent qu’avec kura grec ule ii [s ils n'nblietldraicnt rien de celle que leur maitrC nommait Cuiilltjii n. ,M. de KilUititz fit Surtout beauenitp de ch cm j U dans ta pensée-de madame de Pompadour : non-seulement il sut ta flatter, mais il excita son animosité eu lui racontant les sorties journalières que Maurcpas, Machault et d’Acensen taisaient contre la politique autrichienne j ■ Précisément t ajoutait Kannilz . parre que -■ madame s^cn mm tire ta protectrice. » Ce hit par ces menées, ; ar I:- paroles emmiellées de l'abbé dc I terni s ci par la faiblesse du tui-nislrc Rouillé que s’accomplirent la subversion de noire ancien < 4-hinel tl le renversement du ministère qui Je soutenait avec une profonde maturité de jugement Lu marquise, dont j'ai peut-être négligé de signaler le talent pour l’art du burin, voulut consacrer clle*mèmo Sùïl triomphe par mie gravure a Urge ri que de si main- J'ni VU cri U planche entre 1rs ni alu* dc mada me du HamseL

m .Monsieur, dit un jour Frédéric à noire ambassadeur eu appre-* nam l'alliance de Louis XX .¡vec l’empeienr} vous serra bientôt • forcé, je crois, de taire graisser vos bottes; Cotillon II s’oppose - Ó ce que l’amitié subsiste entre la France cl la Prusse... U tant, * tn vérité, que Louis XV n'ail jamais eu la carie d'Europe TOUS Ici s yeux. »

Le sarcasme du roi de Prusse, rapporté i ta favorite, hâta ta guerre qui \icut de cummcneeir, cl elle a démontré trop évidemment le vice de la nom-die politique du cabinet de Versailles, .fai défi laissé entrevoir que 16 roi n’y a point accédé volontiers ; assci faible pour ne su voir pas opposer sa volonté à celle de sa maîtresse, il adoucit par des relations secrètes ce que le nouveau système a de cou* traire à ses anciennes sympathies... Ne pouvant sc montrer fort, il se laisse aller à la perfidie... On a vu les effets de ce déplorable caractère.

DOminée par dCs principes üpp&séa à ceux de madame dr Château roux, La marquise de Pompado u r veut que Louis XV soit léden-laite : ttie a déji tait L'expérience de l'influe tice des camps et des cense j lier* d'armée sur l’humeur du roi,

« L’esprit de lu lento, dit-elle quelquefois à madame du Hanssct, » éteindrait en lui les désirs du boudoir, Sa Majesté restera désor-* mais à Versailles, a

Ce fut donc à travers Les parfums dc Marty et de Trunon que le roi vit les desasiré* de la dernière campagne ; il n’en tend les cris de désespoir cl de douleur qui l’ont suivie qu'au son du cliquetis des verres et des baisers d’amour. Quanta la marquise, peu soucieuse des malheurs qu’elle attire sur te royaume, elle insulte à la misère qu’ils entraînent park fasie île sa maison, par Les Wies quelle donne, par scs châteaux, scs équipages ^ sa cohorte de Impair: P*r une femme île chambre noble, par un écuyer che val ta r île Saint-Louis ', qui porte son manteht sur le bras, ella suit en faisant balancer sa croix sur la poitrine d’uu valet... Et la véritable reine, retirée à l'écart, oubliée, sans maison, sans crédit, gémit dans la retraite avec lu 1 kjipLiu, que je louerais volontiers s'il 11 bornait j gémir. Marie Lccrinska n’a pas même la consolation de voir les princesses ses filles aussi tendres, aussi attentives qu'elles doivent l’être : entre un père dissolu et une mère vertueuse leur tendresse a opté en faveur J « vice. Le cardinal de Luynes, le président Hénault et le père Grirtet, jésuite, composent à peu près toute ta société de ta reine; encore ce

petit comité m donnc-t-îl lc tort d’exciter par une opposition aussi timide qu'inutile itH chagrins d'une princesse qu'il vaudrait mieux exhorter à la résignation.

Cependant, au milieu de tout son éclat, de toute sa puissance, je me garderai bien de dire au milieu de toute sa gloire, la favorite n’est’pas heureuse. Elle reçoit souvent des lettres anonymes, où, sans Je moindre détour, on la menace du poison, du poignard. Mais ce qui trouble le plus « qu'on pourrait appeler son règne, c'est la entinte d'être supplantée par une rivale. Elle-même, cependant, pré-vient tes nouveaux désirs du roi dès qu’elle le voit las des femmes qu'elle lui procure : la recherche attentive de celle pourvoyeuse mi soins généreux, à l'héroïque résignation, sc promène depuis les beautés de la cour jusqu'aux simples bourgeoises, jusqu'à l'humble grisetie, Mais madame de Pompadoitr écarte avec un tact exquis tout cc qui pourrait viser au cœur de Sa Majesté . tel est Tunique mobile

Damiens frappant Lons XV,

de son étrange sollicitude. « Que le roi jouisse tant qu'il voudra de » la beauté, dit-elle souvent dans son intérieur,., tant mieux, c’est » de la fatigue de moins pour moi ; l'essentiel, c'est qu’il n'aitquc des » caprices cl point île maîtresses. j>

D'après ce système, la marquise ne souffre pas que Louis XV choisisse au delà du cercle qu'elle trace à sa galanterie. Malgré tant de Îirécanlions, il arrive cependant une Sa Majesté fait des excursions tors de celte sphère de voluptés. Le monarque est même poussé secrètement à celle émission de soupirs indépendants par une certaine comtesse d'Estrades, maîtresse du marquis d’Argcnson. Cet cx-mi-uisirc la fait agir ainsi pour lâcher d'enlever le coeur du roi à la fa-voritc; ce qu'il regarderait comme une compensa lion éclatante de Ją perte de son portefeuille.

Dernièrement ¡I apparut à Ja cour une petite marquise aux yeux hardis à la démarche libre, dont toutes les habitudes semblaient dire: « Qui veut de moi? me voici. * La comtesse d’Estrades s’empara de cette écervelée pendant un voyage de Ma ri y; Taya ni apostée, mollement étendue cl dans un désordre coquet, sous une charmille où le roi entrait tons les matins , elle lui avait prescrit de faire a Sa Majesté des avances très-marquées, lui montrant comme infaillible le favoritisme pour prix de xq, comptai nanee. La conclusion du premier point allait s’accomplir, lorsque des voix sc firent entendre derrière la charmille; le galant couronné s'esquiva à travers la fouillée en disant : A demain. Dans la journée le marquis, informé par un de ces mouvais serviteurs qui se trouvent partout, enferma sa femnte dans son appartement, bien décidé à l’emmener le lendemain à Pans.

Mais la petite mai-qui^. n*jtjni¡ut pas les choses inachevées; elle avait contracté dans un précédent voyage une liaison fort tendre avec un púye, tpij ® l’aide dç sou passe-partout, vint dégager ™ maîtresse. Le libérateur travaillait de «m mieux à finir l'œuvre du roi dans un Corridor sombre, Ionique l'ambaMadeur d'Espagne, en sortant de ches

lui, précédé de deux laquais perlant des flambeaux, interrompit pour la seconde fois te même four un ouvrage commencé par la pauvre petite marquise... C’était jouer de malheur. L'aventure fut révélée au roi par le courtisan espagnol, el Sa Majesté aima mieux laisser imparfaite sa lâche du matin que d'enirer en rivalité ouverte avec un de ses pages.

La comtesse d'EsIradcs fui désolée de voir échouer une intrigue qui, n'cùt-elle duré que trois jours, pouvait désemparer à jamais m ado nie de Pompa Jour.

a Voilà (pii me contrarie fort, dit-elle m marquis d'Argcnson en lui apprenant cet échec; maintenant je n'ai personne sous la main: à moins queje tic me présente moi-même ! ajouta l'intrigante en mi-gliarda.nL

— Pourquoi pas? dit avec flegme l’ex-ministre...

— J'avoue, monsieur, reprit aigrement la comtesse, queje ne m'attendais pas à celle belle abnégation.

— Vous êtes une enfant de vous piquer; h marquise dle-mêmc ne nous donnc-l-cUe pas l'exemple, n'cnlace-t-elle pas le roi dans d'autres bras que les siens?

— Au surplus, marquis, ce ne serait pas moi qui perdrais le plus au marché; le roi est fort bel homme. .

— Vous brùlçs déjà de tenter la conquête...

■—Tenter, tenter, monsieur le marquis, le mol n'est pas galant... et vous oubliez que cc serait par pure obéissance.

— C'est juste, comtesse, el je vous rends grâce d'être si bien disposée on faveur rie Sa Majesté par amour pour moi.

— \ nus me piquez au jeu ; j'irai droit an but, et tant J s. pour voua si je l’atteins.

— La chose publique, comtesse, la chose publique, voilà ee qu'il faut voir avant louitt,

— Soit; je travaillerai donc dès cc soir, si je puis, au service de la chose publique, ?

Rohert-François Damiens.

Il est rare que, pendant ses voyages de Choisy, le roi ne fasse pas une promenade .sur le canal, à l’issue de son dîner, et jamais la marquise , dont Jes digestions sont laborieuses, ne suit Sa Majesté duns ccs récréations nautiques. L> comtesse d'Estrades, qui vit Louis XV un peu gris au moment de rembarquement, sc jeta dans In gondole et le latina pendant toute la traversée. La brune était venue quand l'on débarqua; le roi, que l'air avait saisi, ne savait plus ce qu’il faisait, cl les charmes de la comtesse étaient chaudement attaqués en présence de tout le service de Sa Majesté. « Sire, mi irons du moins ici, • dit-elle en a ni ram le monarque dans un joli kiosque qui se rencontra au détour d’une allée... el Sa Majesté entra.

Madame d'Estrades rejoignit son appartement après avoir remis le roi chez lui. Lu nuit de h comte s sc, quoique privée de pavois par les calculs de I’uj ubi lion, s’écoula dans les rêves les plus enivrants : elle voyait déjà tómela cour à scs pieds, renvoyait tel ministre, rappelait

Ici ;mtrc, brisait sans perte tle temp l'alliance autrichienne, renouait l'iill aucc de l.i Prusse, et se promettait de laver la tête aux membres obstinés Je l'opposition parlementaire. Le jour parut trop lani RU gré de la comtesse, tant elle s'attendait 4 voir 1a réalisation de font ce quelle avait rêvé. Madame d'Estrade? courut au jardin, où elle savait trouver Je roi; il y était en effet, cl le c«ur de l'ambitieuse bandit sous son corset.., « Ah ! vous voilà , madame, dit Sa Majesté » avec une profonde indifférence. je ne savais pas que vous fussiez *du voyage de Choisy..* — Il ne savait pas que je fusse du voyage » de Chnisy! u répéta la comtesse entré scs ¡lents; puis elle s'rhiqpia soudain les larmes am yeux, h rage dans le sein : on ne pouvait pas être déçue plus brusquement. Le régne de celte intrigante n’.ivajt en que la durée d'un baquet d'ivresse, il s'était évanoui comme la mousse du vin de Champagne uni l'axait produit.» Il ne restait pas même au mi le souvenir de l'éclair de faveur qui venait de pmeurrr une si douce rêverie à madame d'Estrades. Elle raconta un marquis d'Argenson qu’elle n’avait pu réussir; que Louis X\ était sans doute prévenu contre clic par la Favorite, et qu'il fallait renoncer au projet de séduction arrêté, La comtesse voilait ainsi une aventure fort hu-miliante pour elle; il volait mieux passer pour avoir échoué avant le sacrifice que de découvrir qu'on l'avait consommée cri pure perte, même pour L’intérêt de la cAose pahlique.

Une jeune fille, nommée mademoiselle Romans, n moins tenté et beaucoup plus ohicntil L'empire de celle demoiselle, remplie de grÂccs, et'lu truite de beauté, est tellement prononcé depuis quelques semaines, que la marquise en a conçu dc vives inquiétudes. Chaque jour on lui Fait des rapports alarmants sur cet amour; mais la petite maréchale de Mi repoix, la meilleure tête du conseil Pompai four, ci insole l'inquiète favorite, et relève son enurage, comme elle l'a ¡lija fait au temps des attaques du marquis d'Argon sa eu

Les bulletins de 1'01.' l-dr-bcruT Jimmureiit que mademoiselle Ro-man* est grasse; te roi sc dis^Kisr, dit-on dans ce cercle de Caquets, à légitimer l'cuhni de cette jeune personne, à donner un rang à la mère, à foriiic rsa maison. Ces bruits m elle ut madame de Pompa ¡leur au supplice.

* Mon Dirai lui répète à chaque instant la maréchale de Mire pois, » calmez-vous, de grâce; tout cela Ml du Louis XIV; ne sont de & grandes manières qui ne vaut point à nuire maître. ■ Ces discours consolants eussent été démentis t je crois, par l'événement si la de-moi selle qui h mut d'une maniere nunripur lu quiit «k Sh Mujcsté n’cùt pał roui mis des imprudences, des ihili«ùn'liuns. Cette coud nile a provoqué Je mécontente mou t ¡lu roi ; quidques violences oui été exercées, si ce n’est contre clic, du moins à son domicile. Ün s'est emparé dc ses papiers lus plus iiiiporfante, iMirliunliareineul, assure-t-on, d’une déc h ration pur laquelle Sa Majesté, dans J>|iRiulun d’un fongueux désir, avait reconnu kl palornné du Pcufonl ¡¡¡lur. Les chases eu soûl là, ut Celle iuehn.i lion si rcdoulêu de h favorite est tombée comme la mousse d'une soupe au U il.

Mais lu marquise, avertie par IVipêHenri.», redouble du n« polir éviter k retour d'itn tel Ai.cidnii,qui une «dire fois pourrait prendre le caractère d’une in lid ¡lité du rai dp si Tu Jijo i dilué dépluynii plus d'adresse et de prudence, llana, lu nm^iiij umilanie de Pumpo-dour se trouve de procurer sans cessa de mmvdh distractions au roi, afin d'évlUr qu'il ne se livre h une passion aôricuau, elle fait passer ¡levant 5,1 Majesté des légion* ifo liCitulés, qui HU Recèdent à ses yeux comme les bnuris devant un croyant du pawik de Mahomet. Le monarque galant trouva tant do dote mea su uren ri Fa à admirer, qu’il n'a pas le temps de s'arrêter ikns mEh cíame»: pfost vp quelque sorte pendant leur vol qu’il triomphe de ce» sylphides pause gères,

« Voilà qui Va hidi, disent quelquefois à ht favorite mesdames de > Mirepoh ut du ILiussd; mais a ce coin pii; toute la France foin in ine vaura bientôt pansé une revue oriéntate devant In canapé du roi: joTEitrope môme n’y Kullir.ùt pas. Il faut concevoir un Kystciiie un • peu moins transitoire. »

Depuis quelque temps déjà les bonnes tètes du conseil fie sont mises h chercher le moyen qu'il conviendra il d’adopter, ne désrs^runspiis de la réussite.

Tandis qu'on réfléchit sur cette grave matière l'archevêque de Paris, obstiné comme un jésuite qu’il est, vient de se foire exiler dans sa terre du i'érigord pour avoir refusé de lever l’intcrdielian qu'il lui avait plu d’imposLT aux religieuses hospitalière!} du faubourg failli-Ma reçuu pour soupçon de propos contre la bulk. La favorite, tout occupée qu'elle est ¡l'une antre religion, a contribué à l'exil de Sa Grandeur en réciprocité des mauvais oCito que ce prélat cherchait à lui rendre dans le petit comité de lu reine. A fa cour il faut sauvent choisir un parti entre deux aversions. : nuulanic de Ponipa-doue n'aime guère plus les jansénistes que les jésuites; mais elle a vins naturellement à sévir contre tes (te roi ms, parce qu'ils soûl a ussi méchants que leur#adversaires sont iuuffcnsifik

Les mêditaiicTi» du conseil Pumpadour ont enfanté tin projet tout orkuila! t le roi de France pussi de u u ^urrm. Í h’ lieu de délices existe depuis quelques mois, ri déjà bon nombre d'aventures Sca u H l1 tenues, d’indignité?, d&l roces viola tinos sc sent accomplies pour former ce Aérait.' Voici de» détails sur l'origine de celle mstimiion de la dé-

baliche : Louis A V ru ¡temí Ira nu matin dans k pare de Versailles une jeune filie de douze ans qui lui parut d’une beauté eHraordi-natre; Sa .Majesté en parla toute la journée aux iiifmrs, qui m crurent obligés de se mettre sur les traces de l'innocente colombe pour la livrer tnt vautour. Ce fol In valet tic chambre Lebch homme exercé à ce genre de recherches, qui parvint à découvrir ta pauvre petite fille. C’était la hile d'un honnête bourgeois dc Versai Iles ; elle fut enlevée la nuit dans le cabinet ou elle couchait par des ravisseurs qui avaient escaladé ta croire donnant sur un jardin. Un homme vigoureux franchit le mur d'enceinte, portant sur ses bras cette vic-tiuin dc fa lubricité royale; ou la transparu dans la maimn demi je vais jMr 1er,

A l'extrémité de Versailles, cl non loin de la muraille du parc, I* marquise de Pompa ¡four a fait bâtir un joli pavillon, Avec jardin, qui se nomme FErmi/a^e. Cet éd ifice retiré est une annexe du temple des plaisirs érigé dans les petits appartements, la marquise eu fait quelquefois hommage au roi pour la conclusion des intrigues vul-gaires qui ne supporteraient pas k pompeux appareil du château; de temps en temps clic se retire tille-mime dans ce réduit silencieux, pourdc secrètes entrevues liant malfamé du llnu^sel connaît seule le mystère cl les initiés. C’est Li que la petite fille fui conduite; madame de Pompad ou r, instruite que le limier i.ibd pourchassait cette enfant, s'était cm pressée d'offrir l'£rm+fope à Sa Majesté pour recevoir sa en ptive h

La jeune demoiselle pMM près d’une année au fond de sa retraite, sou s fa direction ¡l’une de me /tar^arid foin me de charge du sieur LtbiL L'aimable enfoui, fort in'i; ligrê par le roi lorsque la première cxplo>lnn du caprice ¡In Sa Majesté fut pillée, s'ennuyait horrible-ment d.iHH sa prison, toute ditrêu qu'elle éfaib Eitliil elle en sortit après avoir donné, À moins du treize ans, UH fils i Louis XV» qui la dota el I» maria à un pauvre gentil homme,

Celte maîtres^ venait de quitter l'ErmUafp, lorsque mesdames de Pompadour, de Mircpoix ci du liaussct, nid ces de» avis de Puhbé de Bernia, restèrent d'accord d'établir sur un plan plus vaste le refuge galant dont il s'agit en y joignant (km ou trois majętni» à vendre <l:tns le voisinage el que l’on puurniii foire correspondre ensmubte par de» galeries souterraines. La rue dit ^oro-aux'-ilwf#, “’> se trouvent cris bâtiments, est reiiHk; une pm-itnini! ; passe à peine toutes les heures : il y Avait silence et sécurité pour Péfalilisacincnl projeté.

« l.à, dit Fabbé de BeriiL ci] dèvrlnppnl Pidée primitive du con-» stil féminin, ¡le jeunes |irètresses, d'autres vestale* a h continence * près, seraient réunie», sous l'mnmrité d'une grande prêtresse, pour • entretenir un certain fou qui, bien que royal, ifest pas précisé ment » tieré. » Cette base posée, ou jetn sur te papier les statuts de la cio ni nui rumié; en voici les principaux articles :

¡i De tri s-jeunes personnes, vierges, autant qu'on en pourra juger, seront admises dans cette espèce de couvent, qui prendra le nom de Parc aur ¡'erfs. Les demoiselle», dont le nombre demeure illimité, y vivront séparément, cl sans avoir la iimiudre connumôcAtion outre elles, soit pour éviter de détruire la diversité de naturels, (Phumeurs et d'esprit* qui doit offrir au maître les charnier de la variété , soit afin île prévenir que, par des communications trop communes dans les pensions, les jeunes recluses n'allèrent, ne flétrissent même Ica trésors île ebirrocs réservés aux plaisirs du roi. Des agents sûrs et dévoués seront chargés de parcourir le royaume, pour y découvrir des beauté» neuves et inconnues; Ici autorités recevront l'ordre secret non-seulement de n’entra ver en aucune manière la mission des fonction noire» du Porc ¡iii-i.' Ctrfi, mata encore de Leur prêter assistAiicc et main-forte -ni hennin. Des bordereaux npprrnimiitiûi =..!-ront remis aux trésoriers de ht couronne, qui seront trous de faire 1rs fonds nécessaires à l'entretien de Ih chaîne d'entremetteurs., d'aQdùs, d'agents et dhndicaleurs établis d'un boni a l’autre de ta France, cl qu'il sera juste de salarier largement, de pour que, p.ir une parcimonie mal entendue, k service ne viennue à souffrir, Çn autre fonds sera alloué pour conduire a Versailles les demoiselles recrutées, pour ksdéerester, tes habiller, les parfumer, et relever, en un mm, tmta les moyens de séduction qtt’elles pourront posséder.

p Les néophytes, à leur arrivée à Versailles, seront d'abord présentées à madame la marquise de Potppadour, qui, seule, j^urra lus iulrodnjrc dans les petits appartements, où ta roi prononcera sur jour admission ou leur rejeL Lue indemnité honnête sera donnée nUï oxpÏTXinfos quj utauraknl pua le bonheur de plaire a fri Majeni” elles seront, par les soins des agents du Parc aux Cerfs, remise^ au lieu d’où elles auront été enlevées : Liuslitutiop ifçnténuaqt jpmf. fois contracter aucune responsabilité quant aux accidents qui pourraient survenir it h veriu des beautés réformées avant admissitui.

* Le sieur Lchcl est nommé hiirinicndani du "uro upa? Ct-fft; il aura fa haute mu iu sur les .teliiL intérieurs et in lé rieurs. Lu doute Bertrand, qui, selon les circonsiancw, pourra nreuJre encore k nota de ¿matUEque, sera directrice de .........son; clic correspondra directement avec k roi et avec mada me de Pompado ur.

* Celle aventuro. Qui «* pilait on t"M, a pu faire croira h quitan^ mémo» Hítalo* que lo Parc a”Z Cerf» uxnfaii i|ù» cotte «apée, ma¡9 ^ ł1?11 ^ ł^hUlr lion n'a été fondé qu eu t7&ł.

» T.PS avantages dci pensionnai fm du Porc au® Cerfs varieront d'après le degré de satisfaction qu'elles auront procuré au roi, suivant kur posil in n dans 1* monde, et surtout relativement à la fécondité ou à l.i stérilité du commerce qu\ lies auront eu avec Sa Majesté. Mais une jeune personne congédiée de la maison ne pourra jamais obtenir moins de cent cinquante mille livres i il sera le plus ordinairement pourvu à son mariage, afin que Sa Majesté n'ait pas le désagrément de voir tomber dans le désordre une femme Imnurée de ses bontés*

» La première entrevue des arrivantes avec le roi aura lieu dans le priii appartement de deux pitees attenant à la chapelle: Sa Majesté y pusscra pour un seigneur polonais parent de la reine, et qui par cette raison Ingéra au château. Le monarque sc rendra secrèlemeut dans cet endroit: les sen La ne Iles devant lesquelles il devra passer auront l’ordre de lui tourner le dos quand clics renten il ront venir. Le h entrevues suivantes se passeront dans r intérieur du Parc itu.T Cerfs; 3 moins que Sa Majesté n’ait Lt fantaisie de recevoir une des pensionnaires au château , dans lequel cas des ordres spéciaux seraient donnés à la dame WerfromL »

Louis XV, enchanté de ces statuts ^ écrivit au bas Jpprwtlff, et les signa avec autant de gravité que s'il sc fût agi d’un édit bursal ou de réforme parlementaire.

Une foule de jeunes tilles de toutes conditions, la haute noblesse exceptée, ont déjà passé comme des ombres pat le Parc attr Cerfs : on y a vu des tilles de chevaliers de Saint-Louis, de robins, de bour-[penis, de commis, de marchands, de militaires, d'ouvriers, de paysans. I m d'entre elles y sont restées plus d’un mois; presque toutes ont été mariées en sortant. Une jeune laitière qui pondant dit jours avait beaucoup plu au roi par sa passion naïve a obtenu une dut de huit cent initie livres et la main d’un colonel. Il est probable que son horoscope ne lui avait pas annoncé une telle fortune sous le chaume de san père à Bagual et.

L'enlèvement d'une enfant de ouïe ans avec ruse, violence, violation de domicile, n fait beaucoup de bruit à Paris, lors de la fondation du Parc aux Cerfs, et cet éclat en a révélé l'existence à l'indignation publique Le père de la jeune personne, riche négociant de Mantes, voulait poursuivre h outrance les ravisseurs ; il accourut b Paria... Liep Lena h L de police, Châtelet, parlement, tout fut sourd à sa plainte, ii relou ma désespéré dans sa province. Pendant les premières dénia rein s de ce Maillais, Lcbel avait cru prudent de ne pas conduire la fillette nu Parc;/<.■.!: í -t/s . <m |o ^^ rLomcnt rancunier aurait pii ordonner une deprimir de justice. L'nntaut fut rcuTtc-nide quinze jours aux TuikTÙ's, dans le pavillon de ¡Murs ni, qui drpuis est devenu l’entrepôt provisoire des demoiselles destinées aux plaisirs du roi.

Il y eut celle année parmi les pensionnaires une jolie blonde de seize ans, que le roi vît tous les jours pendant près de trois semaines, et qui, par malheur pour elle, prit tellement au sérieux l'amour de ce prince, qu'elle devint frénétique de jalousie di s qu’elle apprit qu’il l'abandonnait pour une de ses compagnes. Cette demoiselle avait vu Loi4í XV nu temps de l'assassinat; elle ne crut point a la fable du seigneur polonais quand elle reçut Sa Majesté du us scs bras, milis elle eut la discrétion de garder le silence hum que su faveur dura. Délaissée, la belle fut au désespoir : vainement madame lier-trand cberuhait-eUe a 1° consoler, RB iliuilpur rósi^lail ■■ Tmis l ' - :i gonnctnenTS. - Vous on parki à votre aise, madame, ropmnlit-i-b j » nu jour en pleurant A chaudes larmes ¡ mais on ne se confie pus » ainsi de perdre le tireur d'un roi de France. » Ce fut sans succès que h directrice chercha à dissuader sa pensionnaire, elle persista dans son assertion. * Oui, oui, madame, le roi de France, je n'en * puis douter ; car un matin que Sa Majesté dormait encore , j’ai * fouillé dans ses poches, et j'y ai trouvé deux lettres, l'une du roi » d'Espagne, l'autre de l'abbé do Broglte. >■ La jeune fille, quoique fortement sermonnée par madame Bertrand, continuait scs lamentations, SCS plaintes amères, ajoutant qu'elle était grosse, et qu’il y aurait de la barbarie delà part de Louis XV a nu plusuüncr la mère de son enfant. Lcbd, appelé paria directrice, entra dans la chambre de celte pensionnaire, la gronda durement el s'empara des lettres trouvées dans h poche de Sa Majesté. L’affligée deinoist'lle ne s'en lint pas là : un jour qu’elle entend Louis XV entrer chez sa rivale, elle s’élance dans sa chambre; el se précipitant am pieds de Sa Majesté, elle s'écrie en sanglotant: « Vous êtes le roi, k roi jc toute * la France , mais ce ne serait rien pour moi m vous ne l’étiez pas de * mon cœur. Ne m'almudonncx pas, mon cher siro, car je deviendrais a folk s’îj fallait renoncer à vouai —- X mis l'ètes déjà , mon enfant, » dit le roi mécontent d’être troublé dans SCS nouvelles amours; col-■ m*x-voun, ¿ijnuta-tdl en l'embrassant, je vous reverrai. *

Hélas ! Sa Majesté n'avait dit que trop vrai : la jalousie, qui avait exalté I'i magín mi tm de la jeune personne à l’aspect de sa rivale parée d’une demi-nudité pour le plus doux sacrifice, acheva de consumer le peu de raison qui hü restait; le lendemain sa folie était complète. On l'enleva secrète ment, et cil? fui conduite dans une pension de fous, où tout ce llIL cHe dit du roi son amant passe pour les divagations de délire.

Mademoiselle Romans, maîtresse externe et émérite de Sa Majesté,

est accouchée d’un fils, qn’on a baptisé sous le nom de Charles, fib de M. de llmirhon, capitaine de cavalerie. Louis XV regarde cet scie baptistaire comme tout à fa il sans cou séqti unce, mais La belle accouchée voit déjà son fils nu rang ,1e feu Je dur du Maine, Celte bonne fille élève son poupon royal avec une espece d'apparat : on la voit tous les jours au huis de Boulogne, assise sur L'herbe, à côté d’une espèce de corbeille enjolivée de dentelles, de rubans, de do-rnres, et qui renferme le fruit de sa tendre faiblesse. Plus d'une fuis des élégants de la cour, cachés dans la fouillée, ont guetté rattvni ve demoiselle faisant hitar son entant : je parierait qu’il cuira il moins de sollicitude que de curiosité mondaine dans ces regards furtifs arrêtés sur la plus belle gorge du monde.

L’un de tes matins, La favorite eut le désir de voir la belle nourrice au milieu de scs soins maternels; elle sc rendit au bots de Boulogne avec madame du ihussci, cl ne manqua pas d’y trouver mademoiselle Romans. Madame de Pompadour l’admira do l'Intérieur d'une allée qui cachait l'observatrice ; les cheveux de la jeune mère, d'un noir dejáis, étaient relevés avec un peigne orné de quelques diamants ; sa mise n’était pas exempte de recherche: on voyait qu'elle voulait attirer l’alientiou. Les dames autant avancées ver» elle et L’ayant saluée, elle rendit leur salut el les regarda fixement. .11 est probable que la marquise avait été reconnue.

« Voilà un bel enfant, dit alors madame du Dausset, qui s’était avancée encore sur Pin lima lion d’un coup de coude,

— Oui, répondit mademoiselle Homans avec une affectation qui fit tressaillir la marquise, j'en puis convenir, quoique je sois sa mère... Madame, continua lu jeune nourrice, est apparemment des environs?

— Oui, madame, répondit I# femme de chambre, je demeure à Auteuil avec cette dame. * Et madame 4ç Pompadour, miso en scène par celte indica lio n, prit part à l'entre tien,

« A en juger par lus traits de votre enfant, qui ne paraît pał ressembler à vous seule, dît la favorite avec émotion, le père doit être ou était un bel Liemme.

— Hélas 1 était peut être le mot convenable, bim que ce père existe toujours, repami madeumisclle Romans avec un soupir. G’eat en cfiet Lun des plus beaux hommes de France, et ri je le nom mais vous en cûiivientirirz’üvec moi,

— J'ai doue l’honneur de le connaître?

— Mais, madame, répondit mademoiselle Romans en appuyant sur les mois, cela est trèi-v rai semblable. »

Soit ipu- la fa vori le craignit d'ètre surprise par des personnes de con infini rier, «ai qu'cUe crût avoir été reconnue par son interlocutrice, elle salua la ji-utir mire tré^-poli muni et r<g.ignu son carrosse, satisfaite d'avoir cnlrelcnu son ancienne rivale vTd'aviiir acquis grace à un bétaC lu certitude qu'elle ne devait plus la craindre.

De loin ce que je viens de raconter il serait difficile de conclure que Louis XV ait des inclination» tristes, cl cependant on dirait qu'il ar plaît à caresser l'idée de lu mort. Lu jour que le roi traversait un viJÍ ge ch se rendant à Crecy avec mesdames de Pompadour, de Châtra u-1 Lu muld cl de Mirepuix, il appela un de ses écuyer» pour lui donner un ordre. « Vom, voyez bien cette petite hauteur, dit Sa Ma-» jesté, j’y aperçois des croix, r'vst vraisemblablement un cimotièret p fidles-moi le plaisir d'y aller et voyez s'il y u quelque fosse nou-i. velkmcpi ouverte. ^ Lu deux temps de galop l'tilficicr eut exécuté l’ordre du roi Fl revint lui dire qu’il ivjdi rumarqné trois sépulture a toutes nouvelle^. * Vraiment, rire, dit madame'k Mi repu il, c'est à » faire itiùc l'eau à la bouche. “ Notre maître parle roiivmt de mort, d’eiiLcrremen ta, Je cimetières; Sa Majesté, dans ces accès de mélancolie, n'enirelient scs courtisans que dc djsposilioita funéraires, comme testaments, legs charitables, drrignation du Heu où l’on veut reposer étemel Le ment, « Vous vieil lissez, marquis, disait l'un de <w * matins ce Youug couroniié :i M. deSouvré; où vu niez* vous qu'on a vous enterre? — Sire, ^pondit le gentilhomme, aux pieds du b Votre Majesté, a Cette réponse répandit nu mitige sur 1rs traita du monarque ; il ne fil que rêver tristement pendant le re ic de ta journée.

Madame de Pompadour, qui connaît ces disposition s atrabilaires de son royal amant, a plus d'une fois cherché à répandre quelques charmes dans son esprit par le commerce des gens de lettres, mais Louis XV ne lus accueilli' poiiil par goûl; et s’il les $ >uff¡'e à sa cour, c'est qu'on lui ^ répété mille fois qu'ils ont contribué a la splendeur de celle du grand Louis XIV. La marquise reproche quelquefois doucement au roi de tenir trop longtemps ranCuuc à Voltaire, l’un des plus beaux génies du monde, et qui, toujours relegaran pied des Alpes, laisse, dil-clle, un grand vide dans la république des lettres françaises. « Tenet, tenez, répondit dei iucrmnctll Louis X\ n Ce re-# proche de sa maîtresse, je n'aime ni n'estime ce poète, cl je vom » avouerai mêm? que je le crains. Cependant je n'ai rien à me rets procher à son égard : j’ai fait autant pour lui que mon bisaïeul fit u pour Racine et Boileau. Il était ikvrnu noble, gentilhomme de ta » chambre, pensionné de la couronné; ce n'est pas ma faute s'il * » fait des sottises. Au lieu de chercher à me Les faire oublier, il *’•'••* p appliqué à me braver en se réfugiant a ta cour de L’nisse- ^>1 a b obtenu de Frédéric II une crojx, ta clef de chambellan et une placu

» ;t la table de Sa Majesté, grand bien lui fasse ct an roi «le Prusse » aussi! Ce n’est pas la mode en France que les poêles mangent avec » les rois. Il y a dans mon royaume beaucoup plus de beaux esprits » qu’en Prusse, et certes il faudrait une bien grande table pour les ■ contenir tous! Comptez par vos doigts, marquise : Fontenelle, La-» mothe, Voltaire, Pirón, Destouches, Duelos, d’Alcmbert, Diderot, » les deux Crébillon, la Chaussée, l’abbé d'Olivct, Marmontel, etc... » Eh morbleu! il faudrait attabler tout cela dans ma grande galerie... » Laissons-lcs dîner chez eux ci contentons-nous de les récompenser » quand ils le méritent... — C’est-à-dire quand ils flattent, » ajouta tout bas la petite maréchale de Mircpoix.

Louis XV n’avait pas compris dans sa liste Jean-Jacques Rousseau, qui depuis l’année 1754 vit retiré à Montmorency dans un ermitage plus petit encore que n’était la maison de Socrate. Cependant le nom de cet écrivain commence à primer sur celui de tous les beaux esprits modernes. Des fragments de plusieurs grands ouvrages qu’il écrit dans sa retraite ont produit une profonde sensation sur le petit nombre d’auditeurs auxquels ils ont été lus. On parle surtout de deux livres intitulés Emile el la Nouvelle Héloïse. Le premier, qui paraît être un système hardi d’éducation philosophique, renferme, dit-on, des morceaux d’une logique transcendante supérieure à tout cc qu'on a encore écrit en français. Le second ouvrage est un roman où toute la puissance des passions est reproduite : c’esl, m’a dii M. de Girardin, une composition qui remue, qui échauffe, qui déchire. Enthousiasmée par le récit qu’on lui avait fait «le ccs ouvrages, madame de Pompa-dour voulut dernièrement essayer d’apprivoiser l'humeur sauvage de Jean-Jacques Rousseau ; elle lui écrivit une lettre remplie d’offres de services. H répondit avec fierté et presque avec dédain. «Il faut le * laisser, dit la favorite en jetant la lettre du Genevois sur une table ; • c’est un véritable hibou... — J’en conviens, répondit madame de • Mirepoix, mais c’est celui de Minerve. »

La fortune nous trahit l’an dernier dans l’Inde, d’où l’on vient de recevoir des nouvelles. Si les Français se fussent montrés moins fidèles observateurs d’une neutralité que les Anglais n’observaient plus, ils eussent profité de la guerre que ccs Européens avaient à soutenir avec peu de forces contre le souba du Bengale pour les attaquer et les tailler en pièces. Par une facile victoire, nos troupes se fussent alors emparées de tous les comptoirs anglais situés entre les côtes de Golconde et celh|; du Bengale. Mais nous n’avions dans l’Inde que des chefs marchands : ils hésitèrent sur ce qu’ils avaient h faire et donnèrent le temps à une flotte anglaise, commandée par l’amiral Vatson, d’arriver dans ccs parages avec un renfort de trois mille hommes. Les troupes britanniques marchent sur Calcutta, reprennent cette ville au souba du Bengale, ct sc portent rapidement sur Chandernagor, notre premier établissement dans l’Inde. Cette place, assez bien fermée, était défendue par cent soixante canons, cinq cents Français ct sept cents noirs ; mais les troupes commandées par des préposés de la compagnie, Fournier, Nicolas, 1.apotière et Caillot, sc découragèrent promptement : le siège ne dura que cinq jours. Les vainqueurs trouvèrent dans Chandernagor pour trois millions de marchandises, dont le prix fut presque en entier distribué aux soldats par le colonel Clive, commandant de l’expédition.

Les choses n’eussent pas tourné de cette manière si l’escadre partie pour l'Inde à la fin de l’année dernière, sous les ordres de l’amiral Aché, eût été arrivée avant celle des Anglais : trois mille hommes y sont embarqués ; M. le comte de Lally en est le général ; espérons que CC brave officier saura rappeler la fortune sous nos drapeaux.

Cette divinité, si souvent inconstante, nous est plus fidèle en Amérique. Toutes les forces navales de la France employées au Nouveau-Monde se trouvaient réunies dans le port de Louisbourg au commencement de l’automne; cette réunion devait mettre en défaut la prudence britannique, et elle s’y trouva effectivement. L’amiral Hol-born, persuadé qu’avec les quinze vaisseaux de ligne qu'il commande, ct qui portent six mille hommes «le débarquement, il va s’emparer aisément de Louisbourg, compte avec une indicible surprise dix-huit vaisseaux français dans la rade de ce port. 11 attend alors un renfort de quelques voiles qui le joignent bientôt. Holborn se dispose à attaquer ; mais un ouragan terrible souille de la haute mer et trompe les plus savantes manœuvres de l’amiral anglais. Elles servent du moins à empêcher l’escadre britannique d’être brisée contre ccs rochers qu’elle venait conquérir ; mais presque tous les bâtiments sont désemparés, et l’amiral n’atteint qu’avec beaucoup de peine le port d’Halifax. C’en était fait de dix-huit vaisseaux anglais si le commandant français fût sorti pour leur donner la chasse immédiatement après la tempête ; pas un seul n’eût pu lui échapper, dans le délabrement où le gros temps les avait réduits. La timidité de cet officier fut généralement désapprouvée, et la justification qu'il essaya d’en donner ne convainquit personne. L’événement que je viens de rapporter n’est donc, comme je le disais plus haut, qu’un sourire de la fortune ; le moindre effort de notre amiral en eût fait un échec peut-être irréparable pour les Anglais, ct la perte de leur flotte leur eût enlevé, au moins pour le reste de la guerre, la possibilité d’envahir Je Canada.

Je ne sais si les Anglais, battus en Amérique par les Français ct

les éléments, ont voulu sc venger, au commencement de l'année, sur nos côtes; mais on va voir que la formidable expédition tentée par eux s’est terminée comme le travail de la montagne accouchant d’une souris. On ne parlait cet hiver, autour «lu poêle de nos cafés politiques, que d’une flotte en armement à Plymouth, et que l’on disait destinée à une entreprise secrète de haute importance. Un beau matin cette escadre, forte de cent voiles, portant douze mille hommes de débarquement, ct commandée par les amiraux Hanke, Bra-dcrick et Knoules, paraît en vue de nos côtes; elle longe pendant quelque temps celles de Normandie, de Bretagne, d’Aunis ; on croit qu'elle menace Rochcfort, la Rochelle, ou tout au moins les îles de Ré ou d'Olcron ; rien «le tout cela : cette formidable expédition jette l’ancre devant l’île d’Aix, point large comme la place Royale, et sa borne à cartonner un petit port qu’on aurait pu cacher dans l’entre-pont d’un des vaisseaux qui l’attaquaient. Après la réduction de ce fortin, et après avoir fait sauter quelques parcelles du rocher, la flotte remet gravement sous voiles, gagne la haute mer et disparaît.

Les curieux réunis sur ia plage sc regardaient avec surprise, ct sc demandaient si c’était pour obtenir ce beau résultat que l’Angleterre avait dépensé vingt-cinq millions de notre monnaie. On murmura hautement dans la Grande-Bretagne sur celle expédition dérisoire; on la chansonna chez nous. Mais c’était trop sc hâter de tourner en ridicule une démonstration qui peut - être cachait un autre but : les esprits réfléchis pensèrent que cette expédition était destinée contre la partie française de Saint-Domingue, mais que la crainte d'irriter la cour d'Espagne et de la faire déclarer pour la France a détourné le cabinet anglais d’achever l’exécution de ce projet.

¡Malgré la sage distribution de ses forces de mer, la France est cc-Csndant loin «le se trouver dans une situation maritime prospère.

es vaisseaux français perdus en si grand nombre depuis quelques années ne sont pas entièrement remplacés, le recrutement «les armées navales ne s’opère pas avec plus de facilité; les quatre mille matelots qui nous ont été enlevés , avant même que les hostilités fussent commencées, laissent encore une vaste lacune dans nos équipages : car les marins qui sont prisonniers en Angleterre étaient les plus expérimentés, ct ceux qui les ont remplacés manquent encore d’exercice. Tout récemment les vaisseaux de haut bord le Poudroyant ct l'Orphée sont tombés au pouvoir de l’ennemi en sortant de Toulon. En un mot, la décadence de notre marine avance, cl rien ne tend à l'arrêter.

Nous aurons du moins de l’expérience au ministère de la guerre : le roi, sur la démission du marquis de Paulmi, qui pliait sous le faix, vient «le nommer à cc poste le maréchal de Belle-lslc. Mais, sur la demande du vieux guerrier, le marquis «le Camille, lieutenant général, lui est adjoint; cet officier travaillera avec le roi comme le maréchal lui-même.

Belle-lslc vient de perdre son fils, le comte de Gisors, tué à la tête des carabiniers. Voici le billet que cet officier écrivit à son père sur le brancard où des soldats le portaient ; cet écrit était tracé avec son sang :

« Je suis expirant, mon cher papa, ne pleurez point ma mort. J'ai » repoussé trois fois l’ennemi avec le corps que j’avais l’honneur de » commander. Ah! si je pouvais vous embrasser encore... » Il rendit le dernier soupir avant d’avoir achevé la phrase.

A cette occasion une petite discussion assez aigre s’est engagée entre le roi ct la favorite. Cette dame pressait depuis longtemps Sa Majesté de faire une visite «le condoléance au maréchal ; mais le monarque, à cheval sur l'étiquette, ne pensait pas que le salut de la France, dû il y a quelques années à ce général, fût un motif suffisant pour déroger à la grandeur, qui veut qu’un roi soit incivil à l’égard des plus grands personnages de son royaume. Enfin, piquée au jeu, la marquise s'écria, d’un air plaisant toutefois :

........Barbaro dont 1 orgueil Croit lo sang d'un sujet trop payé d'un coup d'œil.

« Allons, allons! dit Louis XV en riant, de peur que vous ne con-tinuiez d’appeler les méchancetés de Voltaire au secours de votre malice j’irai voir cc malin le maréchal. » Sa Majesté tint parole et mil à sa visite un apparat, une solennité qui voulait dire : « Voyez, » vous tous, le roi de France daigne visiter un de scs généraux chez » lui. »

Le vieillard eut la faiblesse d’être un peu consolé par cette courtoisie souveraine : elle adoucit l'amertume «le la perte du seul héritier de son nom ; et, comme il faut que les grands princes récoltent partout sans avoir semé nulle part, Belle-Lie ayant lait son testament quelques jours après avoir reçu le roi, le ht héritier d’une partie de ses biens. C’était encore par la grâce de Dieu que cela lu* venait.

Mais, comme il y a des compensations sur la terre, même pour les rois, notre maître eut l’autre jour une peur robuste.

« Il vient de m’arriver une singulière chose, dit-il en entrant chez la favorite, croiriez-vous qu’en rentrant dans ma chambre a coucher, queje venais de quitter, j'ai trouvé un monsieur face à lace avec moi?


— Pinu ? s'écria la ma rquiso^ffrayée.

— Cc n’cst rien, reprit le roi, mai» j'avoue que j'ai eu une grande ïurprhe (Sa Majesté déguisait le mut). Cet boni tue cependant paraissait tout interdit. « Quc faites-vous ici ? » lui ai-je demandé d'un Ion i^scz poli... Il s'est m'a à gCfoni e» nie répondant : « Pardon, sire, i. et avilit tout que Votre Majesté me fasse fouiller « Sans attendre cette précaution il s'est mis à vider scs poulies; il avait même ôté ym habit, tant il était troublé, lorsque je lui ai dit de se calmer et de répondre à mes questions.

— En vérité, sire, dît avec feu madame de Pampadour, j’admire votre imprudence ! rester ainsi seul avec un inconnu !

“ Attendes donc ! Cet homme m’a raconté qu’il était cuisinier et ami de Æeccari, l’un de raes chefs. Il a ajouté avec beaucoup de naturel, je vous assure, que s'étant trompé d’escalier et que lis portes s’étant trouvées ouvertes il était arrivé jusqu’à nia chambre, d’où il ail îi il sortir bien vite quand j’avais para. J’ai sonné, cl Gui ma ni, qui est entré, a été fort surpris de me trouver à huit heures du malin en Lêtc-à-tète avec nu homme en chemise. Pendant qne_ t’ùtranger remettait son habit, un autre garçon du château appelé Gnimard s'est trouvé connaître la venin rie r. - ¿Ire, m’a-t-il dit, je réponds de Lui, » c’est un très-brave homme qui d’ailleurs lait mieux que personne > tu monde le mil/ A l'écarlalf. »         . . ,

» Malgré ccs bons renseignements le cuisinier égaré tremblait de tous ses mcnibres ! il cherchait la porte pour sortir sans pouvoir la trouver. Le voyant si malheureux j’ai tiré de mon bureau cinquante louis, queje lui ai donnés en lui disant ; « X oilà, monsieur, pour b calmer vos alarmes, *

—Cinquante louis! répéta vivement la marquise mue par un sentiment qui, je croîs, était de la surprise.

— Il fallait bien, reprit le roi, dédommager ce pauvre homme de la peur qu'il avait eue*

— Ah ! sans doute, répondit la favorite tout en pensant peut-être qu’en lait de frayeur le roi et l'étranger étaient quilles.

— Enfin, reprit Louis XV, mon visiteur matinal est sorti fort satisfait après s'être prosterné, »

Quoique le roi eût parié avec calme de cette apparition, il était aisé de voir sur son visage les traces d’une profonde émotion. Les courtisan? tèm trouvèrent pas moins dans tout ccci le teste d’uu bouveau compliment, cl le monarque fut loué à outrance d’un sang-froid, d’un tourne que l'événement n’avait pas irrécusáblement prouvé.

Un malin chez lu favorite on reparlait de l’excursion du cuisinier dans fa chambre du roi : le médecin Quesnay était là. « Cet homme est peut-être fou, dit le docteur.

— Oh! vous, monsieur, répondit le roi en riant, vous voyez des fous partout.

— Il est vrai, sirç, que je devine h folie, même quand elle nh wlc pas encore; mais je ne fa suppose pas gratuitement. Tenez, je commis un de vos anciens ministres qui sera imbécile avant trois moi».

— Son nom? demanda vivement la favorite.

— C’est M. de Suche!les, répondit Quesuay après s’être fait presser un peu,                        , „ .

__ Hou] vous lui en voulez, dit Sa Majesté; du temps dC £011 contrôle g«Wr.-tl il vous aura refusé quelque grâce.

— Gela pourrait tout au plus m’engager à dire une vérité dés-gréablc, et non pas à inventer. M. deSechellcs sera fou, et peut-être plus tôt que je ne pense. C’est affaiblissement d’organes : il veut à son âge faire le galant; je me suis aperçu que la liaison de scs idées lui échappe.

— Allons, allons, nous verrons cela, monsieur le prophète, dit Louis XV en frappant sur J’épaule de Quesnay»

— Hein! dans mon conseil?

— Que Votre Majesté prenne note de la date, et je parie qu’avant trois semâmes M. Berner est fou ou cafa lu pli que...

__Quoi! mon ministre de la marine?

__Lui-même, sire; il y ides signe* qui ne me trompent jamais. Hier, j’ai vu M.’ Berryer à la chapelle; il s’était assis sur une de ccs petite? chaises où l’on pose ordinairement les pieds. Le? genoux lui touchaient le menton, ce qui rendait Son Excellence la risée de MM. lus gardes du corps. Je suis entré chez le ministre au sortir de fa mease ■ h j'u¡ été témoin de plusieurs autres traits d'absence d’es-firii, et j’ai vu qQe M. Berryer avait les yeux égarés. Son secrétaire ui ayant adresse une observation fort juste, il lui rebondit d’ un ton emphatique : « Taisci-voUS, plume; une plume est faite pour écrire, v et no» pour parier. »

Quinte jours après cet entretien, MM- de Sechelles et Berryer aviilcui donné de* marques authentiques de folie; le dernier avait même lierai**110* ”n idem conseil : il fallut lui en interdire 1 accès, *u moins previ sçirêitHMtt

L'échec humiliant du prince de Soubisc à Kośbach eût dû rendre roi circonspect sur tes çom mandements donnés aux généraux peu

éprouvés’ cependant Sa Majesté, au commencement delà campagne de H58, confia l'armée dite de Hanovre au comte de Clermont La lâche du nouveau général était grave : les Hanovriens, rassemblés, au mépris de la convention de Clostcraeven, sous les ordres du prince Ferdinand de Brunswick, promettaient de ne plus se laisser désarmer; ils ne tardèrent pas à repousser les vainqueurs jusque sur le Rhin. Encouragé par ce succès, Ferdinand livra If îâ juin la bataille de Crcvelt. La victoire ne fui pas un instant douteuse, lus Français donnèrent à Crcvelt un pendant au tableau désastreux de Rosbach. Notre eiIe gauche ne fut pourtant point rompue : te comte de Saint-Germain, qui la commandait, soutint l’effort de toute l'armée ennemie, cl sc relira en hou ordre à Neuss*

Les suites de ce combat répandirent la consterna tío» parmi les habitants des Pays-Bas autrichiens; les housards prussiens s’avancèrent jusqu'à TirLemont et Louvain, ces partisans levèrent des contri* butions aux portes d'Anvers, Cette seconde définie jeta le découragement non-seulement dans l’armée, mais encore à la cour. Le Dauphin su cloul s’avisant pour la première fois d’itnc ardeur martiale demanda au roi la permission de se mettre à fa tète des troupes battues, afin d'effacer, disait-il, Ja tache imprimée au drapeau français par le double échec de Roshacb et de Crcvelt. Louis XV n’accéda pointa cette demande. « Ce n’est qu’une échauffourée, ré-u pondit-il ; je mis ravi, mon his, de reconnaître en vous d'aussi » nobles sentiments, mais il n’est pas encore temps de vous séparer » de moi. »

Ce combat, qu'on a représenté an roi comme une éoftouflourée, est Cependant une déroute qui fait perdre plus de quatre-vingts lieue* de pays. Au reste, si le mouvement martial du Dauphin n’eut pas ¡e résultat qu’il en attendait, du moins déiermina-t-iJ le roi J relb'cr Je commandement au comte de Clermont, qui revînt ù Paris avec le titre burlesque de générai des Wiié.'tcfnrs. Son successeur est le marquis de Cumiados, le plus ancien lieutenant général de l’année, devenu à celle occasion maréchal de France. Avant de quitter ses troupes, Clermont eut du moins Ja sali s facile n d’apprendre que, tandis qu'il les commandait encore, le comte de Broglie, à la tète de Favatii-garde, venait de tailler en pièces buil mille Hanovricns à Sunder-hauseii.

C’était bien à nos côtes que les Anglais en voulaient dans l'entreprise dont j’ai parlé plus haut; mais apparemment la poire ne leur parut pas mûre alors, el leur expédition ne fut que comique. Celle que je dois retracer offre plus de gravité.

Duc Huile non motus formidable que celle qui eut La gloire de faire deux coûts prisonniers h rite 4’Aix au commencement de l’année a été mise en mer à Portsmonth vers la fin de juillet, sous les ordres du chef d’escadre Houe, avec des troupes de débarque mu ni com-msndées par le général Bligk. Un grand nombre de seigneurs, parmi lesquels ou distinguait le prince Edouard, s’embarquèrent pour celle expédition , dont le but était Cherbourg, port ouvert et sans aucune défense1. Les Anglais, après avoir longé les côtes de Normandie, jettent l’ancre dans celte rade découverte , descendent sans conteste à Cherbourg, emportent quelques cloches, quelque» canons» frappent une contribution d'environ soixante mille livres, riso rem-barqucni à rapproche d'un corps de troupes comme d'obscur* bandits, qu'ils avaient imités de tous points. Le séjour uu France de ccs forbans dura clans celte ci reno* lance environ une semaine. Los seigneurs et le prince employèrent et temps à l'anglaise, c'est-à-dire a faire bombance, à s'enivrer, cl les pentes marchandes de modes, qui Mêlaient un peu flattées qu'au leur manquera if, dirent que ce» vainqueurs peu galants entendaient bien citai le droit de conquête-

Sans doute cr succès, tout insignifiant qu'il était, affrianda lu Anglais, car te 3 septembre l'escadre de Huwe reparut sur les cotes de breíaqnc, et le lundciuain treize mille hommes débarquèrent à Sutni-Bricuc. Campés j Saiin-Laciaire, ils y restèrent trois jours en* lier», préparant le siège de Saint-Malo, qu'ils avaient la folleprélen-tion de tenter. Enfin celle petite armée suporta sur Guilde, puis sur Matignon,où elle cutía la m bou r bu Liant. Le 11 tes Anglais arrivèrent à Saiibi-Casl, où, fort heureusement pour eux, leur flotte arrivait en même temps. Le duc d'Aiguillon, campé dans cet endroit, attendait ces fiers conquérants. A sou aspect, ils cherchèrent un refuge sur leurs vaisseaux. Xinsi le peuple verdâtre de nos marais sc réfugie dans son empire bourbeux dès qu’on s'approche de lui. Mais la retraite des troupes britanniques ne put être assez rapide; une division française, placée sur une hauteur, foudroya, malgré le feu des vxûseaux, les liaieaim servant à l'embarquement, Dix-neuf cents hommes tombèrent sur la place; d'Aiguillon fit sept cents prisonniers; enfin cinq mille Anglais restèrent sur la phge française ou périrent à bord des suites de leurs blessures.

Malgré cet avantage, il n'y a pas eu de réjouissances à b cour, parce qu'elle est en deuil du pape Benoît XIV, auquel succède le \ énitien Rczonîco. Ce deuil se confond avec celui de la reine d’Es* pagne, morte à Aranjuez le î septembre; elle était sœur du roi d® Portugal qui a failli la suivre au monument.

CIIRQMQl ! S Ï'E f. : ¡.-I ■ ¿^b-. MF.

Ce prince: revenait le 3 rfii tupnie mois dc khi château de irrlcm à Lisbonne. Cl ?v;iil baissé toutes Ifs ijatcs de sa voilure pour respirer Pair embaumé du soir. Tout à coup de» assaillis embusqués u.ms u» buisson de citronniers tirent sur la voilure plusieurs coups de cura-liine; Sa M.qvsté Portugaise est blesse au bran. Le soir mime Je duo d Avcirn, le marquis de Tavora cl le eointt d’Alnquia, regardés comme les diris de ta conspiration, seul jetés eu prison , ainsi que ta marquise de Tavora, acense de complicité. Tous ces seigneurs appartenaient à la même famille., ci celte famille avait été iléshonorde par l’amour heureux du rui pour la jeune comtesse d'A tuquia, On sait avec quel ardeur ta jalousie met aux Espagnols les armes « la main, les unldra Portugais que j’ai no¡m mes jurèrent la perle de leur souverain* Cependant, un moment dtacrcm^lir celte vengeauce , un régicide leu effraya; ils auvriretiL leur conscience au» jésuites .Mala-grida, Alejandre clMalbos: e liter un rui, ri pon di rent eus ci mentis i perpétuels de tout ce qui leur dispule 1e pouvoir, n'est pas mime » un péché véniel.,,» La mort de Joseph II lui alors irrévocablement arrêtée.

Le procès des accusés fut aussi prompt que l’avril été leur-il tentât. D'Avciro, Tnvnra et d'A turf nia périrent par la roues, La marquise de Tavora cul la lite tranchée. Quant ;i ta jeune comtesse première cause de ces ungíanles çxéctilions, elfe est destinée à méditer toute sii vie nu fond d'un cloître sur les maux qui peuvent résulter d'une taule commise souvent avec légèreté i ce n'est mec délices.

Mais si l’on songe à punir ta conq lici té du crime exercée tous le voile île la religion ^ir un coupable enfrnqné, il faut à Lisbonne une licence iln pape. Les jésuites MalagrjiLi, Alexandre cl Matins ns furent qu'emprisonnés, et l'un négocie en tore avec Rome pour avoir ta permission de les juger L

Les Romains voulaient qu'un général Int tu restât à ta tête de son armée jusqu’à ce qu'il eût réparé son échec; Louis XV s’est montré Romani on ceta, et le prince de Souhise stan trouve bien. Ce général, parvenu h sc loger iLms le par-. de C^sscl, y mcnneaif le prince d'isemborirg, dont les forces étaient inférieures à l'armée française, Les Hnnovriena, vainqueurs à Crevelt, coururent au secours de leur allié! mais ils devaient perdre leurs lauriers à Lulzclbrcg, Le prince dcSunhise battit, mais sans grand avantage, les deux corps réunis. Ce succès fit peu de bruit k Paris; H valut pourtant au prince le bâton de maréchal, avec L’aide puissante de madame de Pompadour. Cette tavimr excédait 1rs règles dp ta entupen sa lion : Sun h Le avait tiré Vaincu «ans disgrâce, il fallait, pour rétablir l'équilibre, qu'il vainquit sans récompense.

Ou ne sait trop par quel démérite l'abbé de Bénits a perdu tout à coup les bonnes grâces de ta favorite, el comment le comte de Slain-vihe, qui lita fait qu'apparaître à ta çour avant «ou ambassade de "V tenue, il pli mériter Itanecttau dr ......irqnise. Trmjnnrs est-il que le premier vieil t >l'être remplacé aux n lia iros élrangirrrs par le dernier. I! est Vrai que I ternta a roii en même temps le chapeau de cardinal. « Oui. disait-Il il un flatteur qui Feu complimentait., c'est un » parapluie que le roi a bien voulu me donner pour rue défendre » contre le mauvais temps.» Du reste» la dépossession n'est pas complète i le cardinal conserve sa place au conseil en qualité de négociateur pour La paix. Le roi, tout à fuit passif dans ce changement, n'y a pas apporté le plus Léger obstacle; il s>d laissé aller successi-veinent à rappeler Slainviltc de Vienne, à le nommer ministre d'Etai, à le décorer du titre de duc de Chms^uf, enfui à lui remettre je portefeuille des affaires étrangères. Su M^eté nta pas été mains facile pour déposséder Elernis. Le tout a êrâ Poùvragc de madame de Pompadoue } celle dame a'rst fait un jargon pnliLique qui en impose li noire maître: i force d’entendre parler d’affaires aux hoinmcs d'Etat, ello ü reta nu des termes, ajusté des la m beaux de leurs con-venaiions; et ne parant île cela avec esprit, elle lance aux veux du roi des lueurs (TodminiAtrâtion, de diplomatie et même de tactique guerrière, qui éblouissent son royal amauL Delà résulte aujourd'hui Ja cunee u i rut tau dans le cabinet de celte favorite de tous les détails du gnu venir'menti les intérâta lus plus graves se dta&rlcnl entre des flacons d’odaur, des pots de pommade cides Imites à uioucbes. Vive ta galanterie pour loin civiliser L

Le tłuc de Cbdjseui est encore trop peu connu pour qu'il me soit permit de Le juger. Je partera! donc seulement dc gon physique et do quelques-unes des qualités soit la nie s qu’il présente : cet linmmc d’Etal ait d’une taille médiocre, mais assez, élégante; sa jambe est belle, En nez large cl u pluli mu trihue à le rendre laid, quoique ses yeux soient riprosnik; l'ensemble de sa physionomie =i quelque chose d’agréable et de prévenaitL Les forme* de M. de Chciwul sont no-bles, pleines de grâce; ri pinède Pair île |a franchise, qui vaut peut-être mieux que la franchise même. L'élocution de eu ministre est fa-eiiet scs ex pressions sont choisies el toujours mesurées; en un mot, j’"i vu peu d’hOmnivS posséder mieux que le duc l’art rie séduire.

Comme homme d'LÙM Choiseui paraît avoir degrandea lumières, un gflnrelüruet inventif» fécond en ressources; en ¿¡mil que et sc-

eréis Ire d'Etui r< tait tout exprès pour Louis XV, et que ou nuninr-qur est précisera cm le prince 11crissaire à la glidre de son ministre, Sous Louis XIV Chmsrul rut peut-être sénilité mesquin, tam le stade ci le prince étaient imposants* Aujourd'hui les Inmunes. les chose» et h: tronc lui-même s’étant amoindris , Le nouveau ministre nuqilii son cadre avec celai. Je dois citer nu irait de début digue de renia rque,

Quand lu nouveau ministre des affaires étrangères fut installé, te comte de Stabrtniberg» ambassadeur de Vienne, vînt lui taire une visite de cérémonie. On Fannonça; le hic. quoique inoccupé eu ce moment, lit prier le seigneur imtrichtei d'attendre* L'attente s’étant prolongée au delà de la mesure ordinaire, M. de Siiihrcmbcrg sc fil Annoncer de nouveau. «C’est bon, c’e%i bon. répondit 1c iniittaErc , » prévenez M. le comte qu’un travail teès-pressanl m'oblige li ret ir-» der encore le plaisir de le recevoir* » L'ambassadeur entendit celle leste réponse :■ travers la porte entrerai ¡liée ; son mécontentement fut extrême, il eût qqihé sur-le-champ l'hôte! s'il ne sc fui atana^e ki satisfaction de faire éclater sou humeur. Cependant le retard cou-tiniuiul toujours, h: diplomate allemand , outré d’une impolitesse sans eiciuptc selon lui, dit à haute voix qu’il en porleruil plainte au roi. JL de Chuiscul retendait ii ce degré d'irritattan : il fui admis* Rouge, l'œil animé, les lèvres agitées, M. de Staliremberfj ne sc pu»-sédaii plus; scs paroles exprimèrent aigrement son dépit.

Le duc, calme, de sauff-froid» te sourire sur les lèvres, formait un comraâtç fr;ip¡winl avec Itamltassadcur irrilé. « Convence, lui dit-il a Cii Fi nier rompant, convenez, mnntieur le comte, que vous mécpn* b naissez singii Itaremvrir mes J......bles procédés- Quand j’étais imli.i;-»&adcurde L-1 ranee à Vienne» le prince de Kaunilï me taisait sla-b donner des heures entières dans son antichambre. Loin de m’en » form.iliscr, j’applaudissais à ce genre d’étiquette» comme à un signe b infiiillible de haute con sidération dont ce prince cLicrchait J» me “ donner des preuves. Convaincu de sa sagesse t je me promis dès » tors, si j’arrivais jamais h un ministère semblable su sien, de te M-& pter fidèlement en tout; car j'avais le bon esprit, à l’aurore de mon j# début dans la carrière diplomatique» d'aimer à puiser la science du u gouvernement cbex ceux qui la professent, et non dans mes seul s ■ opinions. Condamnez donc maintenant, si vous I'osoï, l'élève d'tin a si grami maître. Au reste, il m'en » coûté quelque ennui pour VûuS u traiter dt la sorte: iiuAginez-vaEis que, pour tuer le temps, je me u suis occupé à deviner le logogriphe du .Vcrcnr#.

» A présent, si M, de Stabrèmljcrf;, avec qui je suis lié cl dont ii l'estime m’honorera toujours» consentait à ce que nous nous dépouil-a Lism¡O!JS de notre caractère politique, je lui dirais tamiliéremciit t mTciick, mon cher cumie, tout ceci eel une sorte de pré Lé-rendu* » Jtai acquitté le roi : on en rira à ta cour de \'Lnnc, comme à celle i. itti VcrHaîHcs, si vous un parlez,

Stdhrejiibcrg, homme d'esprit, quoique diplomate gourmé, prit Je parti du rire lui-rnêm^ d eg represa iJJ es plaisantes exercées parie K:m* nite du roi de France.

Ce que le cardinal de Iternî» a trouvé moins pEaisanl» c’est que CLmiScul» muni du projet d’un second traité avec la finir de Vienne, s'est emparé des négocirtiona pour la paix et a fait exiler te car-dinH*

Tandis que ces vicissitudes avaient lieu à la cour de France» le roi df Prusse» par son génie, son courage et surtout sa prodigieuse acti-vité, étonnait scs nombreux ennemis* H livre nui Russes la balai Ile de ZorendorC» dans la Prusse ducale . te 37 août. Battu dans cette rencontre, il empêche cependant son eiiinmii de former le siège de Lliilriu, el Itenchaine ta reste de la unipaqne p*? dua manœuvres qu’il ne peut ni prévoir ni éviter. Le général russe est forcé d'aller prendre ses quartiers d’hiver au delà de la V j^ulc. Ce résultat obtenu, Frédéric vole di'gager le prince Henri, son frère, enclavé entre les Autrichiens et Farinée des cercles. Mais tant de marches oui excédé les Prussiens; malgré te talent de leur chef, ils sont forcés dans le camp d'Iljdkirken, cl perdent dix mille hommes et cent pièces de canon. Un si grami revers ne décourage point Frédéric.*, il va carn-perlrniiquilteiiicnt a une demî-lieuc de lu position enlevée, et Farmie victorieuse n’ose le poursuivre* £n£u ce dieu dés combats inspire une terreur telle, que les Autrichiens, qui ont mis te siège devant Dresde, te lèvent subitement et veut prendre leurs quartiers d’hiver eu Bahênit1*

Reportons les yeux sur nos affaires du Nouveau-Monde. L’escadre de l'amiral Holborn serre toujours Ltiukbourg de si près que M, de Łacinę, envoyé avec une division au secours de ce ne colonie, n'a pU y arriver, et s’est vu contra in I, après beau coup '^' e Asieres Limites, de rentrer à Toulon, lieux autres petites escadres étaient parties de Brest au mais de janvier pour tenler les atterrages de Lquishourg, cites se réunirent eu mer sous 1rs ordres de M. de tJetns&ier; mais co SCCüiirs, trop faible encore, ne pm retafder d’une heure la chiite dd celte place* Intlépeodamnicnl des forées de sir Holborn —’--’.|roû* vaisseaux de ligne et dix-huit frégate^i Comniamte jjiirid Bu*-Cavin, et portant seize mille hommes de 'J - ^y.eul, se priMcnlJ> reut, .m moi* de juillet, en vue tje 1/ ...*,,irg» et vinrent bientôt jeter l'ancre à une de rui-lié UC de la ville- Lv . fortifica lia1 r:* ' 11 djicqt faibtes, uses mel armées, cl trois mille hommes ś peine la dèfetH

datant, Le gouverneur *« décida néanmoins )i faire une n' .' U mcc opiniMre, Dans cutía situation imminente, l-ouisboneS uni sa Jeanne Hachette: madame do Ducouii, épouse du général, ne qnill iit pus le rempart; encourageant le soldai de la vois, du geste, et par Purgent qu'elle prodiguait' e^e donnait encore l’exemple en tirant de sa jolie main trois coup* de canon rar heure.

Malgré tant de résolution, m»ih-* fa courage de tout ce qüi com-hattai sur tes mur* assiégés, LciuLbonTg ne put resistor plus de trois «mitaines aux forces supérieures qui l'accablaient; la place capitula, mais ce fut seulement la veille d’un assaut qu'il eût été impossible de soutenir. L’cscadrc dc M. de Rcautsirr avait été prise ou brûlée pendant le niége. Ainsi tomba, le ï? juillet, le principal boulevard de nos possédions data le Canada; ainsi durent s'évanouir dès ce um-ment les b ri! lait te s espérances que la France fondait au r le commerce de cette colonie : ^Angleterre les avait appréciées aussi, ces espé-rances, et t'était pur ce motif qu'elle avait fait contre Louisbourg tin si vaste déploiement de forces.

Moins 11 eu ceux dans l'intérieur du Canada, 1rs Anglais y a w i rut précédemment éprouvé un échue meurtrier. Rassemblée* dés le printemps sur les ruine* du fort Suint-Georges, les troupes britannique* s'excitaient h la vengeance devant les signes de ce désastre ; elles s'embarquèrent ensuite sur le lac du Sailli kierem cul, et vinrent dé-barquer près dm fort Carillon, peu cou sidéra ble par ini-meme; mais, sur Tavis de celte invasion , on venait de l'entourer d'une seconde enceinte de gros arbres renversés et enlacés les uni avec les autres; les brandies coupées et affilées produisaient l'effet de chevaux do frise, tant cet étrange rempart en était hérissé. Les Fiançai* attendirent leurs mniemk derrière ces fortifications improvisées. Jaloux de hiver la boule qui souiltait leurs ornie* depuis le mm w cecinen t de la guerree du Canuda , les Anglais attaquèrent avec fureur celle forêt d'obstacles, à travers lesquels la mon leur arriviiil de toutes parts. Trop incommodés par le feu terrible qu'entretenaient trois mille Français ou Canadiens embusqués derrière le retranche meut, les assaillants se décidèrent à tenter un assaut. Vainement le canon du rempart de Carillon üc joignit-il alora à h m iiusq note rie, vainement les intrépide* Anglais tombmrm-ils par centaines embarrassés entre les arbres, enfilé» dans leurs branche* aiguisées ; tant de pertes ne faisuient qu'accroître leur rage ; rayant dura cinq heures, et ce ne foi qu’a près avoir perd u quatre mille hommes qu’ils renoncèrent à celle entreprise... Presque tous y avaient succombé.

Don* limu mis engagement contre Ici trouprs anglaise* , le* Canadien*, q 111 les baissent autant fpi'üs nimi-m les nôtres, Ira a Ltarjm itt avec un acharnement iuctpriuuiblc. H fam annuler en Crêm iss^i u t que la guerre est pouf «s sauvages une véritable rha**e, et qu'il, y |mnr-suivent leur horrible proie. Mos soldats ne mmtraicnl que vaincre leurs ennemi*; ceo cruels ¡4liés lis ni ter mine ut, les dévorent,,.. Au printemps dernier, un prisonnier breton fut ciurami- par une C.nm-dienne au fond de sa cabine ; elle lui coupa aussitôt un bras, cl fit boire á sa famille le sang qui en dégouttait. lu misJuiinutir lui rc-prochnnl le lendemain relie cru nu lé :

«r Je veux, lui répondit-elle, que mes enfants snicnl guerriers , il » faut donc qu’ils «t nourrissent de la chair de Iturs cmueniK. b

Telle* «ont 1rs atrocités auxquelles les peuple civilisé* s^-mmicnl, lorsque, non content* de* biens que h nature mil à leur porb e, ils portent leur ambition juaquhiux extrémités de la Ierre.

Pendant qu’un nouveau traité entre la France et VAulrîàh” était signé à Paris par lés aoins dc M. le duc de Choiscui, les roi* d'Angleterre et de Prusse renouvelaient aussi la convcniinn qui h'* lie. L'acte diplomatique, signé à Westminster le 1 dereni lire, porte coit-firmalioii (le* stipulations du u janvier 11^6, avec inMil imi d'un subside de hli cent soixante-dix nulle livres sterling payable par ¡'Angleterre à la Prusse,

Les affaires de l'Etat n’absorbent pas tellement l'attention i publi-que, qu'elle n’ait encore de» affections pour les nouveauté* théâtrales: kl foule «'Cit portée ii r/A/premm^fre de 11. Leinicrre, iragédie d’un caractère tout il fait nouveau, Indépendamment d'une .letton urrgi— líale par d!e-nrême (le mariage des cinquante Daoud es), cet ouvrage rst rempli de délu ils pittoresques et de tableaux qui lui prêtent un charme tout à fait nouveau. * Ci si une pírea à je-1nuire, » disait un amateur en sortant île la première representaron; cl cet éloge en vaut bien un autre. Du reste les caractère* ont de la vérité, et lit versifica lio ii m'a paru brillante, harmonieuse, pure. Au d ó i infini cul, loueur Lanouè, qui jouait D.maüs, fut blrssé an hra» droit; le sang e°ulu sur Je iWÍtre. Connue le public prenait intérêt à |a blessure du comédien, celui-ci s'avança sur le bord de lu scène et dit grave-ment ; « Messieurs, ce ne sera rien; mais je vous prie de ne pa* vont » habituer^ cc tfaii d'imitation. *

Si les lettre» s'eitrichhscHl celte année d'une tragedie remarquable, elfos sc sont appauvries de deux talents : madame de Grafiony et l’abbé d'oiivgt joui morts tous deux pendant le prêtant mois de décembre. Ou êonuaitlcs Lettres pérutoitws et In C^nic de mudóme de Graflbpy, mais hon nombre de personnes ignorent une aventure qu’elle racontait quelquefois avec chagrin ; la voici. Lu mtie de crue «•me, aussi ignorante qu’elle était Instruite, ennuyée du v^r ,j 3

elle mie grande quantité de plun eh es gravée* par le célèbre GallM, son grand oncle, fit venir un chaud rouit 1er, cl livra les chefs-ilfirm vry sur cuivre pour SC faire de la batterie lié cuisine. — l.'nbbé (POUVft était ii la fois un excellent grammairien tt un écrivain fécond : le nombre de scs traduction* cl des ouvrage* de «un propre fonds est très-considérable, Parmi ce* dernier*, on doit citer la Pro-rodi* frun-piAe et l'J/tstorre de EJcmfomfo frant-iive, que Pun peut suspecter de quelque partialité. Au nombre des traductions, on remarqua celle de* entretiens de Cicéron sut G «afore des ttauær celle des Z^iicnhuifx, celle des PhfLppïçuiii de Dihunathcnn. et enfin celle de* CaííHnm'res dc Cicéron. Voltaire appelait d'Olivet ton maître : ce fut en effet lui qui dirigea le fi premiers essais littéraires dece grand écrivain. Plus tard, il eut la satisfaction de présider i sa réception à l’Académie française.

Louis XV n’a compris ni madame de Graffigny, ni l'abbé d'Olive^ ni l'auteur iH/í/premu^íre sur la liste dos littérateurs inscrits dans sa mémoire : Sa Majesté est aussi pmi initiée aux progrès de l'esprit hum il i II qu'à la marche des affaires politiques. Mais, grêce aux rapports secrets de la police , dont notre mMlra urmnit avec soin son. érudilinn, il est peut-être l'homme le plus versé dans rhiltoire scandaleuse du siècle." C'est toujours tin savoir.

CHAPITRE XXVIII»

iv&u-imo.

Jj duchesiB d'Orléan»; «a vio. — Crinen dit l'ordre du Mérite militaire. — Victoire de Herghem. — Projet de dracenie en AUktorre. — |Mee«tre* eut nier.— 1hl»ii-ii ueMuidefi. — U.ii Jr Ferduini*'l VI, toi >1 H-p*..mi. — Vsu-caosûn; le géamairo iwcenirpto. — Eir'iuo une defuilè murlllnin, — Qi erre du Cunad*; perte rh> Quèln-c. — l.rs g leloną*. — M, do SilliuiuUie. — I.OBMOp* do baguette il un contrdaiu1 nèiiHrti — Il n'èiaLl pas aon-hT, — le* ]ê*miMt M. dô ubûisoüli, ta ma qniw do r ihii-vw. — L* Duiphin b un? ou taint Ignace. ■— La lanterne euurta — M ri ihi Mnrla-Ltiills11 de Friture, — 8es amour* avec Derni», —ilriu", Unnit.iir <lo IMumiu'L d" fjvry- — ta fmM jifluit, «unè'iie d<- .. ..........h - fari.Ji'iftan, iipra*'i>ii!iii|iu>. -~ thie autre pantoi Ai? —Eiplnii* u- Fr ■l.i'ifl l| — F> mitai ion ■• ta f«'|Ho pertto de Paria, — L'Outre fouille de» Lu l^n, — Le nudna rupi t, Limj.iuinrau et ta giiifijiifuta — Victciire de Clołlar, nnm — Lo ohev«l^r il'Asma, — Marasme du baupbin — L« sp* ł-taim di*p.iral*rent di' la m ène do ui* Ü)Wrra. — EtTet de cette réforme.— r.jncrtiïi, tramita do Vulture. — An PAilraaplira, romôdlo do PaliSWł. — Un atłinieur ihi bauUMi. (.‘fèmutfo de Voltaire. — Dleatt eeen Amérique cl em Indoe,«B- de Lilly-Tnltjhihd. — Mort du ait* ractuil de Gn^njf. — Caułu lii.gutkCrc ^e colle <t* tíuimoiu! de ta Touche.

Ma tante , qui Uni avant moi la plume pom traiter Im travers dix siècle , recula toujours devant une partie de ^ tftthc <jù toute réserve éraii iinpMsiblc,, et qui eût trop souvent traduit sur la scène du sc uníale un nom auguste, Je me huís sentie depuis arretée par le même scrupule : asset de princes ci du princesses du sang mil taché de leurs mœurs les annales dt notre époque; fai voulu autant que possible édnireir ta nomenclature de leurs aventures galante*. Cependant il est une vie dunt la vérité me demandera cumple : c’est erllc de madame la duchesse d’Orléans, née Imuisu-Hru ricin- de Cinui. \ prés avoir consta murent jeté le voile de la réserve sur tant d'égarement*, je ihn« r.....plir cependdiH la lactitiè qu’uH silence ab-snlu la i ^serait dans me* récits, J'aualrserai, jr presserai le s faits, afin d’abréger nue narralinn que je u'eutreprends que p^r acquit de conscience „ ri dont ¡'adoucira! encore 1rs traits,

I iuik-I’IhIippr d’i)rléans , fita de M. d'Orléans, dit de Îwûnïc-Ge-nevlève, épousa mai! cm ni se Ile de Ihuüi en lîfiL Les deux épouï étau-nt éperdument nmmircui l'un do l'atltrc, cl ces p*ssimm conjugales ont souvent un retour ficbmii. L’Ame habituée à ces grand* élans de tendresse, toujours si fugitif* an seiu d'uue possession sam obstacles, veut 1rs perpétuer quand elle n'eit trouve plus l'aliment chev. l’hymen. Après avoir imité les tourtereaux à lu cour, a lu villet am champs, I* nuit, le jour, et jusque dj ns le lit de leur* a mis, M, il madame d'Orlé-ins sc dégoûtèrent tout u coup l'un de l'autre. Si tlè* fora le duc fut infidèle , ce fol avec mystère ; mais in duchesse , loin de l'imiter en cela, sc livra sans la moindre précaution i toute la fougue d'un tempéra rirent que rien ne pouvait satisfaire : ses etupor-tenreuu allèrent jusqu’au cynisme. La vie de madame d’Orto-ms fui d'abord une revu? lubrique de imite la hierarchie guiante, depuis le prince du sang jusqu'au petit collet le plus obscur. Son Altesse ouvrit ensuite une seconde série, qui commenea au gros bourgeois et finit au cochee L '/runc. Ou prêle aisément aux riches r il ii'rai point asser. constaté que i'insatiuble duchesse soit descendue dan* les jardins du Palais-Hoyul pour y solliciter des plaisirs anonymes, ruais on va voir du moins qu'elle regrettait de voir sa galanterie s'arrêter aux limity de l'hUn limité; je rapporte un fait qur je tiens, du comte île Mplfoid, cl ce seigneur était bien informé. On venait d'amener dan* la cour nu cheval que devait monter le prince. Cet nui mal rwl sitpcrbet lomes le* perfietians de l'espèce *e montraient eu HL ''t lies signes de vigueur iwrcaurdrérrrres nuiraient Surtout l'*LrenliaH de ta duchesse, placée sur le batonu ta lunule à ta main. * <¿ml dotu-

■ * nuiytj ma chère', dh-elle à l'une de scs chimes tpi sc trouvait à scs » côtés, quel dommage qu’un si bel animal ait les pieds si durs ! »

U xcmble que la dudite d’Orléans ait voulu prendre à Tache de faite oublier tout Ce qu'ou sait dtl dé m j IB me& l des anciennes jHipÚ-ntricas; ellt-mêmc s'attribuait h rêpuUliDü d'une MeKiline, se vantait du 1 avoir méritée et sc flattait d’effacer un jour la renommée de sou medite antique. Une grave maladie l’arrête dans l’essor de celtę singulière ambition.

Pendant te cours de cette longue suite d’iu fi délites, M. dtMéuns, euisi modéré dans ses plaisirs qn^ la duchesse était déréglée, aimait les femmes en galant du bon ton : il contracta une liaison intime mais cachée avec madame de \ illcmonble, qui lui donna, dit-on, trola enfants, une fille el dent garçons.

Après un e longu c excil rii on d i ns ] e do mai ne du viee, pa don s d'une iDiiitutiu» créée pour récompenser la venu.

Ci cc Mût pas tes plus grosse? armie? qui sont tes plus roteubibles Biais ica plus aguerries „ Ica nieux comoisodéeL

Fit lettres patentes du 10 mars, Louk XV a institué l’ordre du 3férïic «iahhr/re ; pour récompenser, rat-H dit dani cos lettres, teł firfíírferspíWfÉSJíiJifs quïserrenf en ayunos mms Jes relímente ¿(raneen* ▼ 0111 qui est précis; quels que soient le mérite ou la valeur des officiers français proférant la religion réformée, ils ne doivent compter sur aucune récompense : trop heureux de donner leur sang b une mo-mreine ingrate. L'ordre se compose de deux classa de grands-croix, de quatre classes de commandeurs et d'une ehue de chevaliers, Cetic dernière seule est illimitée. La décoration est une croix d’or à huit pointes pomme nées et anglêes de quatre fleurs de lis aussi d’or. Au Centre des branches émaillées on remarque sur une des fasces un cœur et une épée en pat te pointe en haut; le tout cerné de celte devise : Pro efrluïe EieHírd» Au revers est une couronne de laurier avec ms mou: LuJou retís JBectmws Quintas ÍHSh'ftiít 1759* Les dignitaire!; ct chevaliers portent te crois pondue à un ruban grçï-bleu moiré, de la même manière que les dignitaires et chevaliers de Fondre de Saint-Louis,

tace tent à ta fois aux Autrichiens, am troupes dcaeerclcsci à l’armée russe, tandis que le prince Ferdinand de Brunswick, avec les Hanovriens et les Anglais, tiendrait tête aux Français dirigés par le maréchal de Contados.

Tou h ces corps armés s'étalent ébranlés selon leurs directions respectives, lorsque fut livré, le 13 avril, le combat de Berghem près Francis rt-sur-leA loin. Le prince Ferdinand, informé de l'absence du maréchal de Cou lu dos, cl croyant avoir h un ma relié de l'officier chargé de l'intérim, fondit tout à coup sur l’armée française avec les lliiiiûVricns. Mais repoussés avec Une héroïque vigueur, I.Cs assaillants abandonnèrent dix mille hommes sur le champ de bataille ou «Lins les mains du Tpinqueuir. Enhardi par CC beau Succès, M, de Contados, laissant un corps sous les ordres de M. d’Armctitièrcs pour la garde du bas Rhin, s'avance avec le reste de ses troupe s jusqu’à Marbourg et Giessen; et s'étant joint nu duc de Broglic, il marche vers te Hesse en menant devant lui l'ennemi chaque jour attaqué et battu.

Mais l'alteïilion du gouverne ment français est finie sut l'Angleterre plutôt que sur l’Allemagne : h maréchal de Belle-laie médite depuis quelques mois une expédition fonuc les Rcpumes-Unis. Dès le mote d.e mai quarante bataillons éh lent rassemblés sur les côtes de Bre-tàÿne, solí * les ordres de M. if Aiguillon. Une seconde armée, que commande le Et rave liuuteiuint général Chevert, occupe Dunkerque et les environs, tandis que dans les memes parages M, de Hubert, aventurier habile et hardi, est embarqué sur ta flottille du capitaine Thunjl $1 üÙLHüilI qu'nn vent fa vont ble pour aller reconnaître ÍCS Cutes il u un ni de l'hlandc. t Brest, imítente de viugt-ini vaisseaux de ligne, péniblement formée après les pertes de notre marine, sc dispose à sortir sous le commandement de M. de Conduis» Pendant ce temps, l'c^udH de TotiJûn, forte de douze vaisseaux de ligne, de

Li tauLual

trois frégates, et confiée à M. de la Chie, se prépare à passer le détroit au premier vent favorable pour se réunira la flotte de Brest.

Mais les Anglais uc ton* pas demeurés tranquilles spectateurs de ces apprêts menaçants; Georges El , en elfravunt son parlement par la perspective d'une invasion . en a obtenu des subsides proportionnés apx danger* qu’il étalait aux veux de ce cornus dé libr raut. Avec ces subside* les Anglais ont amie dea Hollín redouta bles, afin ^ comprimer tent d'un coup nos mouvements nfimsifr. I ne escadre venant de Sainte-Hélène sous le pavillon de l'a mi'■il Rodney n’est embossée «levant le Ihvrwle-Grâcc, où sont formes des approvisionnements et où l’on construit des bateaux plats pour la descente projetée. A la même époque des galio»» * bombes, rangées dans le canal étroit qui porte le* «anx à itarilcnr, cuit fait le Lumbardemont de celle ville, qui a duré tanguante heures sans autre succès qLtfi quelques niaise ns brûlées, quelques magasins incendiés, jj-un “'Bn-côté, le CQDXHiodoro Boys, stationné à ta hauteur de Dunkerque, a

reçu l'ordre de combattre tout ce qui sortirait de ce port. Dans la Méditerranée l’amiral Boscavcn croise avec quatorze vaisseaux pour «révenir toute expédition sortant de Toulon. Enfin l’amiral llauke ferme le port de Brest avec une escadre supérieure à celle qui pourrait en sortir. C’est ainsi qu’avec sa marine puissante, la Grande-Bretagne paralyse et paralysera longtemps tous les efforts que la France pourrait tenter contre les côtes d’Albion.

Nous venons de voir des succès empêchés; voici maintenant des malheurs accomplis. Vers le milieu de juillet le comte de Broglic s’étant rendu maître de Minden par un coup de main, le maréchal Contades y établit son quartier général. A la nouvelle de cet échec, le prince Ferdinand repasse le Wcser pour voler à la défense de l’électorat de Hanovre de nouveau menacé. Pour surcroît de malheur, la garnison de Munster, forcée dans la ville par M. d’Armcntièrcs, avait dû se réfugier dans la citadelle, qui, peu de jours après, s’était elle-même rendue. Dans cette situation délicate, le duc de Brunswick, campé à Pctershausen , sentit qu’il ne pourrait éviter une bataille; il songea à se rendre maître des chances de cct événement. En conséquence, Son Altesse manœuvre de manière à faire croire qu’il veutopérer sa retraite; il la commence en effet, et laisse seulement le général Waugenheim à Todtcnhau-sen à la tète d’un corps de vingt mille hommes. Les Français, abusés par ce mouvement rétrograde d( l’babile Ferdinand, sortent de leur camp de Minden avec sécurité pour attaquer Barrière-garde de Waugen-heim , dont ils se flattent d’avoir bon marché. Mais tout à couple prince revient sur SCS pas, prend l’armée française en flanc et la force de se retirer avec une perte considérable. Ferdinand considérait sa victoire comme tellement assurée que la veille du combat il écrivait à un chef de partisans :

« Je livre demain bataille » aux Français; s’il échappe » un seul équipage, vous » en répondrez sur votre » tête. » Celte tête dut tomber, car le maréchal fil sa retraite en bon ordre vers la Hesse, où Brunswick le suivit sans l’entamer. D’Ar-mentières, qui formait en ce moment le siège de Lip-stadt, l’abandonna pour sc joindre à M. de Contades, et nos troupes se retirèrent lentement vers Francfort, où elles prirent sans obstacle des quartiers.

Si l’on en doit croire les panégyristes, qui ne manquent jamais aux grands, le jeune prince de Coudé 1 fit des prodiges de valeur à la journée de Alinden : Son Altesse, à la tète d’une réserve de gendarmerie et de carabiniers, chargea, dit-on, les ennemis sur une pelouse qui fut à l’instant jonchée de leurs cadavres et teinte de leur sang. On assure même que dans cette campagne le descendant du vainqueur de Bocroi a pris des canons2 au prince Ferdinand, el que Louis XV a fait don de CC trophée à son jeune parent.

Aux regrets de Minden se joint à la cour le deuil du roi d’Espagne Ferdinand VI, mort au mois d’août à l’âge de quarante-cinq ans. £¿on C*11*»* son frère, roi de Naples, lui succède sous le nom de Charles in. La couronne des Deux-Sicile» passe à l’infant don Ferdinand, troisième fils de don Carlos, et qui règne sous le nom de Fer-

dinand IV. Le nouveau monarque espagnol, après avoir fait constater juridiquement l’imbécillité du prince royal don Philippe son fils aîné, et après avoir fait proclamer le roi sicilien, s’est embarqué pour l’Espagne avec le prince Charles-Antoine, le second de scs enfants, destiné à lui succéder par l’empêchement légal du roi de Naples. Nous verrons si ce double changement de règne apportera quelque variété dans la politique de l’Europe.

En attendant, on ne parle à Paris que du fameux mécanicien Vau-canson, qui vient d’être admis à l’Académie des sciences. Cet homme habile a fait un joueur de flûte qui exécute plusieurs airs avec une précision admirable; mais ce qui étonne le plus nos amateurs, c’est un canard mécanique auquel Vaucanson, par une combinaison inexplicable, a donné la faculté de digérer. Malgré ces prodiges, les savant* de l’Académie, plus orgueilleux encore qu’ils ne sont instruits, virent avec chagrin un homme qu’ils qualifiaient de serrurier s’asseoir dans leur illustre enceinte. Le néophyte demanda à M. de Bulion, qui était trop grand pour partager une telle petitesse , pourquoi ces messieurs sc montraient si peu hospitaliers. « Je vais vous * le dire, répondit le Pline » moderne; je ne vous crois » pas plus fort que moi en » géométrie, et mes hono-» rabies collègues n’appré-• ciept que cela. Je vais » parier même qu’ils ne » m’ontpasencorepardonné 5 d’avoir expliqué la nature & autrement que par des angles , des courbes et » des tangentes. — Eh ! que » ne me le disaient-ils, ré-» pondit Vaucanson, je leur » aurais fait un géomètre » mécanique : cela ne m’eût » pas coûté plus de peine • qu’un flûtcur ou un ca-» nard. » Retournons à l’avinée.

Durant toute la campagne qui se termine, Frédéric H a été presque toujours battu par les forces russes ou autrichiennes, qui l’ont assailli tour à tour : scs pcrles^cn hommes, canons, vivres, munitions, ont été incalculables, et pourtant ce génie colosse impose toujours à scs ennemis. Debout sur les débris de son armée, sur les ruines de son pays saccagé, Frédéric semble à ses ennemis comme à scs amis le dieu des combats ; son grand nom est un talisman qui terrifie les premiers et remplit les derniers de cou-fiance et de sécurité. Sous cct illustre capitaine, les Prussiens, écrasés quelquefois, ne sc croient jamais vaincus. C’est une vérité dès longtemps reconnue que dans les batailles c’est moins la perte des hommes qui décourage les soldats que l’opinion de leur défaite. Bref, à la fin de cette campagne, les ennemis du héros de la Prusse, tout vainqueurs qu’ils étaient, songèrent à se mettre en sûreté.

Pourquoi faut-il que j’aie à signaler de nouveaux désastres éprouvés par notre malheureuse marine! L’amiral Boscaven,qui bloquait M. de la Que dans le port de Toulon, ayant été assailli par une tem-. pête, dut gagner en toute hâte la baie de Gibraltar. Mieux conseillé par son expérience, l’amiral français eût profité de celte aide des éléments pour attaquer son ennemi, lequel, fatigué par les vents, n’eût pu soutenir le combat qu’avec désavantage. Loin de là, M. d» la Que perdit dans le port un temps précieux; il sortit enfin, et serrant de près les côtes de Barbarie, il était entrée dans le canal, lorsqu’il fut découvert par le Gibraltar, vaisseau stationné sur les parages de Ceuta. La flotte française fut signalée à huit heures du soir, à dix les Anglais étaient sous voiles et prêts à combattre. A cette heure, l’escadre française était en état de sc mesurer avec l’escadre britannique; mais, par une de ces fatalités attachées à notre marine, cinq vaisseaux et trois frégates sc séparèrent de l’armée durant la nuit, et ne purent être ralliés au point du jour; M. de la Clac n’avait doue que sept vaisseaux à opposer à quatorze; il fallut accepter

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In bal vil 1e avec en* forcea inferieures. L'affaire s'engagea it la li an-leur du cup Sainte-Marie ; (rois de nos vaisseaux furent brûlés* deux tombèrent an pmi-roir de l’enncnii ; les déni seuls qiti restassent à ........... fi'......; ¡ s m-réfugié rem dans le port de Lisbonne. Certes Voilà de irisics iiurïlciih [unir l'invasion projetée : on dit pourtant que le rabinci de Versailles n'y renonce pûs„» C'est nourrir une robuste espérance,

!•'(!*<"■ dre de Brest restait encore intacte, Ct la même fortune que celle dont M. lie la CluC n’avait pas nu profiler s’offrit à elle aussi Vainement. Lu ouragan terrible, survenu le I? octubre, força L’amiral llauketh’ rameniT a Plymouth sa Hutte, réduite à un délabrement complet. Si notre expêtlliitin tut sortie alors, rien, certainement rien, n'i'H pu sU.ppmrr â la descente qu'on avait en vue; mais nos vaisseaux ne mirent .1 1a voile que te 1 1 novembre; déjà l'actif Hauke ■vj.il r. paré sus nvarîr?; déjà même it Ml mollirait menaçant avec ses vingi-imis vutsseaux de limi bord. Les deux flottes sc rencontrèrent dan> tes eaux de Quibcrori ; la nôtre était do vingt ct un vaisseau* : EiiiSÀi m- ki 1 Ht on d'abord avec un avantage égal. Mais notre mauvais iérue veilEaît t un coup dr vent qui survint pendant le combat sépara les armées. Cet accident n'ofïrail rien de spécialement défavorable 3 nos armes, pendant la terreur s’empara des marins français, et la ermAi-iuu se mit dans la flotte, is ¡'ormi^aUt tomba entre les mains des AilgLiis; deux autres vaisseaux, pour évi ter le même son» se brû-farem nur la çdlç du Creiste; un quatrième péril h J’iitigle d’Escou-bbc» non loin de l’cinbouchure de la Loire. Jumáis nn ne vil un si grand malheur résulter d’un si faible danger. Une partie cto ce qui restait de notre ni al lieu reuse escadre se retira sous l'ile d’Ail, huître partie se jeta dans lu rivière de Vilaine, landh que Ici Anglais, en bravant sans peine le grain, riaient de pitié d’une terreur panique qui uvaii occasionné tant ¿e pertes. Mais cette pitié de nos ennemis se ch; irgea bien tôt eu audace : croira-t-on qu’il a osèrent sont tuer la division réfugiée dans la Vilaine de leur livrer les canon» des v.iis-scaux brûlés à la côte du Creiste! Sur le tênioighage dû l'indignation qui avait accueilli cede injonction, Hanke fit bombarder h ville du Croisic, mais sans le moindre don)muge, L’amiral français eut le regret fort raisonnable de n'avoir pas fuit pendre à une vergue roffhicr porteur de l’insolente demande qui avait précédé ce bombardement.

Il est probable qu'aprè» la double catastrophe queje viens de retracer nutro cabinet renoncera ;i ses projets U'i II va sien ; ¡I fout aussi renoncer, nu moins pour longtemps, & combattre les Anglais sur les mers. Con Lin uons l'énumérai in ■■ de nos désastres..

Luc flotte anglaise, forte de <1 il vaisseaux de Ligne» porta il huit mille hommes de débarquement, s’était approchée de la Martinique au commencement de l'année avec le dessein dc s’en emparer; mais, repoussés bientôt* te» assistants furent obligé h «le reprendre 1a mer en toóte biilc. Plus licurcu» ■ lu Guadeloupe, lisent fait Ja-conque te de celle colonie française après trois mol* de blocus. La Desinfle» les Saintes, Samf-Bérthélcnîy cl Marie-Galante» îles voisines de In Guadeloupe , ont subi le joug en même temps qu’elle.

Les Français étaient toujours victorieux au Canada grâce à Jeun terribles alliés lea sauvages, niais les Anglais louaient trop à h possession de ce te colonie pour no pas y envoyer des forces supérieures : quarante mille hommes étaient donc réunis au printemps sur les frmiiiéns du Cunada. MM. de Montcaimet de Vaiuîreuil avaient bien prévu cet effort désespéré ; niais v ai tlenieni avniünl-ils sollicité des secours européens- La il liben Hé d'affaiblir les années d’A IL-iuagnc, Cl plus pârlte«liircmrut celle de foire passer 1111 corps dû troupes *u rioiivcftu-Miimliéà travers ries flottes anglaise» toujours mailrcsars de la mer, tels étaient les motifs trop réels qui avaient rendu Inutiles les supplications de nos générant du Canada.

Cependant les Anglais ne perdirent point de temps pour attaquer Québec t dit ru il le hommes se portèrent à la pointe dc Lewi* et en chavirent le peu de Fiançais qui la défendaient. Les troupes britanniques établirent aussitôt dex batteries, dan» «lie position, d’oil l’on pouvait homb.irdnr le corps tic la place, assise sur la rive opposée du fleuve Sa ii il-Luirent. Le feu des asurante détru¡Ml h ville de fond en comble; mais elle ne leur ouvrit point ses portes. Le» abords de Québec étaient défendus par une multitude de redoutes et d’autres ouvrages qiii Les rendaient Inaccessibles ; les assiégeants en durent être Convaincus lorsque ayant attaqué avec per ni si ante un poste appelé le saut dp Montmorency, ils reconnurent que ce seul point en-gluulirait toute leur armée*

Mais ce que n'avail pu faire la force ouverte» h ruse le fit : tord Murray propose aux siens de remonter le fleuve ju^u'a deux lieues au-dessus de l.i place, et de s’emparer tirs lian Leurs dites d'A bra ham» qui k commandent» et dont les Français nul obligé h défense parce qu’ils tes croient inaccessibles. Le projet s'exécute : cinq mille Aughii», débarque s avant le jour, gravissent le rocher sans être upc relis; ils ont eit Le temps de s'y former avant d'être attaqués |,ar troi* tui Ile cinq cents Français qui accourent. Alors s'engage un comb.ii acharné, où les deux chefs, le général VVfl|f ri M. de Montea Lm , (¡ont frappés mortellement» Les Français durent céder au nombre, et (JuCbce dominé; LálÍjVv déjà jire^^ ¿¿lidit pu l'artil

lerie, dut capituler le is septembre : le chevalier de Ban sai remit h place oui Anglais*

Louisbmirg et Québec conquis» il était naturel de penser que h colonie ne pouvait plus résister; mai» telle n'a point été l'opinion de la poignée de Français qui s’y trouvaient après ces deux grandes perles. Us manquaient de tout, il ne leur restait pas un refuge à ■ l'abri des tentatives de l’ennemi, et pourtant ils se disposèrent h lui résister encore. Nos braves compatriotes abandonnent aux troupes britanniques le monceau de ruines que soixanle-quaire Jours de siège avaient formé sur les horda du fleuve SaiiibLaurent; cm et leurs intrépides alliés Les Canadiens élèvent à la bâte des rEtranehemeuisÀ dix lieues de la ville détruite; puis, après avoir laissé mit garnison suffisante dans ce fort improvisé, ils se retirèrent à Montréal pour aviser durant l'arrière-saison aux moyens tle réparer leurs pertes. L’héroïsme de L'adversité ne vaut-il pas celui que l’on proclame dans le triomphe ?

Les triste? nouvelle» queje viens de copier ont été apportée» de l'Amérique septentrión»le pas une goélette de guerre qui a fait la traversée eu moins de quatre-vingt-dix jours. On connaît ccs légers navires qui glissent presque entre déni eaux à travers les escadres ennemies. A demi - portée de canon, buL el voilures sont caches par 1rs îlots» et pourtant sous le ponl de ces frêles embarcations sc logent cinquante hommes d’équipage dans des hamacs commodes. Ou y trouve une chambre pour les officiers, plus l'élégante demeure du capitaine, oh dû» marin» joyeux Cl Insouciants insultent ii h tempête en consommant tl'exctücuirs provisions, -'n łubiani Jes meilleurs vins de l'Europe.

il est aisé de concevoir que les événements divers qui se sont pissés, dans l’année dont nous atteignons te lerme oui «jouté aux cm-mirra» financiers de la France» el qu’il a fallu rêver a plus d’un ex-pédient pour les diminuer. M. de S i hou eue , maître de» requéirs, avait beaucoup raisonné sur cette matière» oti crut qu'il serait fécond m expédients; le coiiirôje général lui fut donné le t7 avril, Le début de ce ministre fui en effet brillant; il réforma quelque» abus de noire système financier, particulièrement chuts les formes, el il eut Fhrurctise idée d’y créer soixante-douze mille actions de mille litres chacune, auxquelles fut attribuée la moitié du bénéfice ctonl jouis-Saieut MM. tes fermiers généraux. Celle opération jeta dans les coffres royaux soixante-douze millions m vingt*qualrc heures, (?émn un coup de baguette, il fut apphiudi comme ceux de l'Opéra» M. de Silhouette devint a double titre l'idole de la nation; il battait mon-» naic sans fouler le peuple» et pressurait les hommes qualifiés généralement dû sunrjsi.es pUfjih/uCł. Voila qui allait bien ; mal lieu rendement tette belle médaille offrit prampíemen! un triste revers : l'enehanlectr ñe tarda pas dt hiteser voir un LÛtannCnienl, une incon-sinnce de principes ct de mesures qui reproduisirent tous les emburras un moment conjurés. Le ÎO octobre l'embarrassé contrôleur général sonna le demier coup du tocsin d'alarme i ii suspendant 1» payement des billet» des termes, des rescríptionH, dc c^naiiics rentes, Cl le remlkoiiraement de capitaux qui devait être tait par te trésor royal, Ennii l’ancre de miséricorde des années i*(m el M 1 i parut aux yeux dei Français effrayés : les sujets eIu roi furent exhortés à porter leur argenterie a lu monnaie. Cela produisit à peine douze millions» et cet'appel in ei^fijdnij mit au grand jour l'état de détresse rut se trouvait le royaume : état qu’il eût été politique de dérober aux etrangers. Par bitoheu r. ces mûmes étrangers se tassmenL d’une guerre qui ne leur eohtaïL pas moins qu'a nous : ils sotaní déclaré qu’ils étaient prêts à envoyer des plénipotentiaires à tm cimbré» dont ih dcm.iniL.nciit la convocation. Georges 11 seul &C mutilra contraire à cr projet, purec qu'il jugea que Les opérations financières de M. de Silhouette ne tarderaient pas de mettre Louis X\ à la merci de J’I'n-ropc, el l'opposition du prince anglais arrêta l'ouverture des négociation». Ce fut le signal de la disgrâce du contrôleur général, què le fri public désignait comme l’U nique «use delà continuation des hostilités» Ce ministre vient d'être renvoyé ; il est remplacé p<ir M» Henri-Léon 11 nl-Jean-Bapti s te Berlin , qui sera pour nous nue autre providence *'il possède autant de ressources que de prénoms»

On n’a jamais manqué de rencontrer les jésuite# dans les calamités publiques, ils devaient contribuer à celte oit la guerre vouait de plonger la France; cl comme c'est ordtnaicernent sur des ruines que ces sectaires élèvent l'édifice de leur fortune, ih cherchent depuis quelque temps à ruiner le crédit du seul homme qui puisse travailler avec intelligence à notre saint. Choheul fut attaqué avec acharnement dans un mémoire composé par un jésuite nommé (ł”^felüpuf; un y prêtait an ministre îles paroles peu respect uriñes pour Louis XV, ct la gestion du diplomate ifctail pas épai>;née. Quoique lins et subtils» les enfants d’J guace ne peuvent pa» tout savoir * ih ignorai eue lu liaison iniime qui existe entre le due cl la marquise; ils commirent iu volontairement la maladresse de vouloir s'appuyer de la itemirre pour renverser le premier. QaiUebœiif était le professeur du Si» de Ni. de la \ auguyon ; il fut aise à ce moine de déterminer ce seieneiir, qui possédait tonte fa confiance du I tau phin» à mettre Soi' Altesse Rnyafa dans le complot cantee ChoiseuL. Le prince, jésuite'b pr opinion, peut-être un peu par caractère» se chargea de remettre le mé-muiré au roi.

Dans le nianie temps 1rs conjuras dépêchèrent auprès de madame dc Pompadour une de leurs dévoies : « Ces pères vertueux, dÍH’llt * h la favorite, "'nul Cil vue que le salut de leurs pénitents. Mais ils * sont homme* : la haine» à leur insu, peut Agir dan* leur cœur et ■ leur inspirer une rigueur plus grande que les ci «on stances ne ■ l'exigent absolument.’ Une disposition favorable peut, au contraire, * engager le confesseur du roi idc grands mèkiagcmenls, et k plus » court intervalle suflil pour sauver une favorite, surtout quand ¡I » peut se trouver que lques prétextes honnêtes pour autoriser son sé-» jour à la cour, — Ce discours, digne de la direction que vous nvcx » reçue, répondit h marquise, signifie, madame , que y j'étais favo-* rabie aux jésuites, W pew twriueuaî. par T influence du confesseur * de Sa Majesté, daigneraient me maintenir à la cour. Ils uni peur * Je moi, ils veulent me faire peur d’eux. Maïs vous pouvez leur ré-* pondre que je ne les crains point; que je connais cl que surtout je ■ veux beaucoup plus qu'eux les véritables intérêts de la Krańce, qui * ne seront jamais, de favoris r une secte ambitieuhe.*. Vous pouvez, * madame, porter celle réponse à ceux qui vous envoient.: libre à » eux de la prendre pour un manifeste, »

Cependant le inén.vtre Vivait été remis au mù Ce prince nu caractère malléable. aux prévision.-; cm u rte s ci paresseuses, ne vil pas que l'un voulait éloigner de lui un homme utile pour le dominer dans le malheur, il ne vit que les injures attribuées au duc de Choiseul ; il nr s'avisa que des mouvements de son orgueil* Le ministre fut appelé dans le cabinet de Louis XV; l'explication lit ressurtir toute la franchise de cet homme d'Etal, toute l'injuste précipin*»ion de Sa Majesté. Ce prince avait commencé par être menaçant, il fut presque suppliant lorsque Clioiscul parla de démission Le monarque ne put sans élirai envisager Ifankharras. où il se trouverait s'il riait abandonné à lui-même dans la crise préseme. Gboieeul sortit honoré du baiser rojal.

Le fameux mémoire avait été remis parle Dauphin, une entrevue du ministre avec ce prince devenait indis pensa Idc, Son Altesse Royale, plus désintéressée que son père dans les affaires publiques, fortement influencée d'ailleurs par leí jésuites, ne sc montra pas disposée à revenir sur Pupikiiou défavorable qu'elle avait de M. de Choi-*eul. L’entretien Tul vif; le prince nival s'y laissa emportera dire que, s'il réglait un jour, il saurait bien réprimer l'orgueil de ce sujet. ii il est vrai, monseigneur, dit le ministre, que je puis être votre *$ujet, ruais je ne serai jamais votre stcrviicur. >

Le* jésuites ayant échoué h la eoilr, et conservant un vif ressentiment de l’échec qu'ils avaient éprouvé auprès de h favorite, cu-rm t recours aux foudres du sacerdoce* Le fanatique Christophe de Reainnoni, peu corrigé de son intolérance malgré plusieurs exils successifs, lenca à la sollicitation de l'irascible compagnie nu nouveau J11 ¡nidcil]cul, OÙ ¡'assassinat du roi était encore inenlionkié ; il l'attribuait ko la corruption îles mœurs cl nui erreurs de la phiftwû-t> phù. La justice divine, disait-il dans cel écrit apostolique, a o íafasé prtwwfne un monstre çuî dêsêonorc le siècle et désole (4 mi-» tiùn, i» Puis Sa Grandeur ajoutait formellement: «L’aUcniat a été » commis par Irahiîtm, de destin prémédité, hams lî p^lms. »

On voit que les jéRuite* avaient ramassé le gant de la favorite, ils l'accusait1 IH purement cl sini plu meut d’être l'auteur de l'assussiiiat de Louis XV* Etrange aveuglement de fa fureur religieuse, qui, fn-rieuse plus qhc toute autre, ne voyait pasque personne au inonde nr voudrait croire au prétendu crime de fa mai tresse du roi, d'une femme qui le jour de sa mort rentrerait dans la fouir, «t subirait Iieul-être fa proscription. Le pétard épiscopal de Christophe de ïeaumont écLin eu vain bruit; mais fa marquise n'en laissa pas touiller Jea expressions si injurie uses pour elle ; il lui fut aisé d'obtenir du roi l'exil de l’archevêque* Toutefois Sa Majesté voulut qu'une démarche préalable tendant b obtenir tnt désaveu fut faite auprès de Sa Grandeur í le maréchal de Richelieu s'en chargea* Ce messager, après avoir loué fa piété du prélat, après avoi r donné des élugea à sa bienfaisance effective, l'engagea avec beaucoup de ménagement à sacrifier au repos public un peu de fa rigueur de ses principes. La pilule était bien dorée, pourtant l'archevêque ne put l'iva-1er raut convulsion, * Qu'on dresse uà échafaud dans ma Cour, a Récria-t-il,j+T monterai à l'instant pour soutenir mes droits, rem-* plir met devoirs et obéir aux lois de ma conscience! — Eli ! mon-* seigneur, répondit le duc impatienté, voire conscience est une * faiileme sourde qui n'écfaire que vous. »

L'incorrigible prélat prit pour fa troisième ou quatrième fois le chemin de scs terre», il ne fut bientôt plus question de fa grande querelle entre les jésuites et madame de Pumpadonr; nuis celte dame prit note de cet événement, et se promit bien de ne pu l'oublier.

Le public fut particulièrement distrait des hostilités qnft je viens de rapporter pur fa mort de Marie-Louise-Elisabeth dt brance, fille du roi, qui a'ait êié mariée en 1730 à l'infant don Philippe, duc de Parme, dont elle allait séparée plu* tard à cause de L'état d'imhédj-li»é de ce prince. Lu princesse réuni h sa il tint de maladies pulrîdrgct m.ilignes, que les hommes. chaqués de ¡'ensevelir, et des capucins q1 Tu fit venir pour fa porter, résistèrent avec peine à rinfecliou. Li - papiers dp la défunte Altesse ne parurent pas tuojijó iü'.pur& axt

roi : il trouva les preuves d'une Mule d’intrigues gafante» qui lui démontrèrent que sa fille avait profilé de sim exemple pu tenirL La liaison intime que Marie-l^uhe avait entretenue avec Lîlibé le Ht-nit avant son cArdiiuibit n’était pas nouvelle pour Su Majrsrâ, elle fa connaissait dès le temps de ta disgrâce ministérielle de ce diplomate; peut-être cette galanterie contribua-t-elle à sou renvoi. Mais la barrette était arrivée rie Home, il fallut, bien fa remettre b Beruis : le cardinal dît à cette occasion que le rot fa lui donnait comme un us !m*on \rtit à un chien. Si I# nouveau prince ile l'Eglise perdit «lora a Confiance de son maître, louiez 1rs faveurs royales ne lui échappè-reni pus: la duchesse de Parme, occninpagure d'unr *eule dé ses femutes, allait souvent fa huit, cónsofer le pnnVfC Cxilé, qui, titus doute à desSt-iu, s'éfail construit un joli petit «rmilagc (nut près de Versailles. Les entrevues nocturne* durèrent qurlques mois, mais, clouée enfin sur sa couche par le» fruit» d'une guerre iuip auüvc. Cl qui , dit-on, avait élé trop hasardeuse, fa priué sse dût cesser ses charmant» pèlerinages. Bientôt elle ifrul plus que dis regrcis j donner aux délites de la vit, contre lesquelles son cœur ne put, assure-bon. conserver le moindre ressen ti no-kit. Le de nier soupir de Marie-Louisc fui Hccomjuigiié d’un reflet dfamour dont une crise dé douleur cuisante n’itItéra poini fa douceur ; sou Ame s'envola dans les bras d'un lïi-riiis fantastique présent aux yeux de fa mo'xraute sous fa forme d'un bel ange.

A h fin de l'année dernière, je n’sï psi voulu entrelacer dés guirlande» de roses avec des cyprès rn parlant du théâtre devant la tombe ouverte de Manc-Lon^c de Erancr. Reprenons, au commencement de l’an de grâce Hlilljc Bulletin comique que j’ai négligé Cli t" il). La période annuelle qui se termine a été IVcuude rn nouveautés dramatiques, ce qui nr v ni p.*$ dire qu'elle Ifail Mé èp amusements. Je doi» parler avant tout de ^r^éis, iragé . ie dr M. Poitisi-ncl de SivrV. Celle pièce, tirer de L'I hade, a obtenu.....¡ruin! sucrs, et jr nie suis aperçue qu'en sortant dc L première représen ta'ion une partie il u public demandait pnu /pu. i. Ce fa prouve q i'nu iluuiLC beaucoup de gins applaudissent comme Ir» inonteu* de Ifaniirgr ..ni-tiiiciií, L'unteur, forcé de paraître sur In scène* ht fin de r'mtvr.ige, »'V est montré avec une grande défiance... sa modttilte seule avait raison.                                                             t

U fu ii w ^pnés, corné die de Dcsl Miches, imprimé dès r année 1^38. a p.irii en i“LU seulement sur fa scène (rauenisc. Crllr piéci', où M trouve unr nimnee de en rat 1ère neuve encore au théâtre, méritai 1 plus de succès que fit-iwi*, ici ru a obtenu .........  moins. Le

temps rectifiera les dem jugeunni» : 1J Iragrdio pa^n, viœ, cl fa COHiùd ie restera, comme la plupart de» ouvrages de son auic<tr1.

Qui ne Connaît le vieux conte de 1 flulrilou, clvf-d œuvre de fa bibl iolljiipic bleuté, où Les iiuteih» d' ne piruc rimivrHc de Ci' nom auraient bien fait de laisser leur m ri? Il falfad autre ehosr qu'un pcihue île M. Anseatkme et des accord» de M. fa Ruelle pour rajeunir un canevas sur lequel loua les enfants se sont endormis malgré la broderie naivc de Perrault. L'Opèra-Ciimiqim a f.dl là une IrisleaC-quisilion, et peu des spectateur* de fa Cemlrilton chantante ont trouvé dans fia pantou Ile chaussure à leur pied. A propos de ccitc merveilleuse paliloude, je me rappelle mte aventure qui n'c^ point un coule. Feu tfaclr 11 r Thévenard, lusse-mi JJr célèbre de l'Opéra, passant un jour devant h boutique d’un cordonnb-r, *'y .irrri.. émerveillé devant une pantoufle étaler sur ia devanture ¡¡près avoir été recousue. Inspiré par le souvenir de Ondriklon, OU scmli’iuriit échauffe par l’iilée des charmes fan lactiques de la beauté propriétaire de Celle chaussure, le chanteur cu lomba subitement amoureux sans la connaître, sacs Lavoir vue. 11 cuire chez Partisan el lui demande l'adresse de fa belle.

— J'entends bien; mais fa dame?

— Ah! fa dame, c’est joli, c'est grand.

— Quoi ! grande, avec un si petit pied ?

— [.C pied, mon bourgeois, ne fa il rien ó l'affaire.

— L'adresse, bakkhomtne ? c'est Ifadrc^c que je vous demande.

■— Ab ! l'adresse; six portés plus bas, n* H. iTcuez garde de vous tromper, mon bourgeois»

— Soyez tranquille.

— Cesi qu«, dans cc quartier, les entrées sont obscures ; on peut s’j méprendre.

— M’y voici, je crois ! cria Thévenard an cordonnier, qui Je guidait du seuil de sa boutique.

— Vous y êtes, mon bourgeois; bonne chance ! *

Noire chanteur, qui trouva dans la demoiselle h la pantoufle une jolie brune de vingt-dem á vingt-trois ans, brusqua sa déc lara lion comme dans une comédie de Reguard; il avait un babil galonné, dus diamants aux doigts* de gros appui rile menta a l'Opéra, fa conclusión rencontra peu d'obstacles dans une famille peu accommodée de la

fortune ; le central fut signé an bout de huit jours, cl Thévenard nfa ras dit depuis si le point repris à h pantoufle était le seul qu’il y eût

«éprendre chez sa belle.

La (;iicrrc continue en Allemagne, ct languit d’autant plus que les Îuisïances de l’Europe ¿prouvent plus de difficultés à la soutenir» redérie II m tenait sur la défensive en Silésie, .m eoinmeiuimirut du printemps ; et, comme l’année dernière, l'Autrichien (łaun attendait pour agir que les Russes eussent repassé la Vistnie. Enfin le général Laudohn, à la tête d’un gros détachement, pénètre, au mou dp mai, en Silésie. Un général prussien défend cette province avec dù-1 ni il bataillons ci cl h-sept escadrons retranchés sous Landshut; il est attaqué dans son camp le ?3 juin ; ses troupes font des prodiges de valeur pour se Faire jour à travers l’armée autrichienne; elles sont taillées en pièces, et leur général est fait prisonnier. Si les Russes, toujours lents dans leurs manœuvres, eussent mieux combiné leur marche avec celle de Laudohn , la Silésie était perdue pour Frédéric II.

Pendant ces événements, l’armée des cercles arrivait aux environs de Dresde» Informé de la position qu’elle y a prise, le roi de Prusse, après avoir détaché Je prince Henri, son frère, contre les Russes, se livre ii une suite de manœuvres habiles qui attirent toute l'armée en Silésie. H marche alors droit au cœur de lu Saxe sans s’inquiéter ni des Russes ni des Lroupes germaniques, qu’il contraint de s'éloigner île Dresde. Frédéric attaque cette capitale avec fureur; mais elle « défend avec héroïsme, et i faun, qui reconnaît If piège où il a douté, revient sur ses pas. Le héros reprend aussitôt sa position prés de Mei.sseu.

Ans troupes n’ont encore été pour rien, cette année, dans les opérations importantes des armées; aussi la cour s’occupe-i-clln de tout ■utrę chose que delà guerre» Les rapports secrets de la police amu-•ent toujours beaucoup Sa Majesté ; ceux de l’in tendant des postes ne sont pas moins piquants, depuis que force correspondances amoureuses se sont établies entre l’armée ct la capitale. Mais ce qui retid surtout cette dernière branche de scandale féconde, c'est rétablissement d’une peiite ¡k/sttde Paris fondée au mois de juin sur le projet dc M. de Chamougseï,

Le bulletin hebdomadaire des dérèglements ecclésiastique h, que M, de S-ouvré a surnommé foutre feutU# des béné&H£, renier ma le lu semaine dernière des traits vraiment originaux. Un des inspecteurs y disait, à propos des fredaines de Járonte, évêque d’Orléaus : r Comme Al U. les prélats courent les aventures en Carrosse, cl qu’ils a vont très-vite, il faudrait avoir un train pour les Suivre. «

M. de Júrente entre lient à peu près publiquement mademoiselle Guiinard, jolie danseuse de l'Opéra, et c’cst précLsénœiit « ce prélat libertin due madame de Pompudour -> r«it donner !-■ feuille de» bénéfices. t Ou puni-rail, disait-clta dernièrement à cet égard, trouver un u meilleur juge des vertus apostoliques ; mais je l'ai préféré a hean-u coup d’autres parce qu'il sc tient neutre entre le camp des jésuite » et le camp des jansénistes. — Mais, madame, répondit en riant le » lieutenant de police présent à ce discours, Sa Grandeur a des lim-n sons dans les petites rues voisines de la rue Saint-honoré, Cl c’est m aussi pousser un peu loin h neutralité dans les discussions rcli-» gimises. — Serait-il vrai, reprit la marquise, que cet évêque eut été v surpris avec une fille? — Une fille ! s'écria l’interlocuteur ; il en » avait bien réuni sept, »

\ cuci un moine qui ne ne trouve pas encore assez dégradé par la débauche il sollicite des fonctions d’espion. Le père Simon Daniel, iiugusiin , a été trouvé en partie carrée avec l'actcur Préville et les filles Louise ct Sophie.

« .le puis vous être utile, dît-il ,i l'exempt qui l’arrêtait , vous me u voyez prêt à vous instruire des déréglementa dénia maison, et, j croyez-moi, la liste sera longue. •

Le moine, invité à écrire sa proposition, la rédigea en ces tenues : fi Je fais ma soumission à M. le lieutenant de police de me rendre » utile, en tout ce qui dépendra de moi, pour lui donner tous les w renseignements sur le couvent des an [pis tin s, où je suis professeur x de théologie. * —                                    +

Pour varier un peu ses plaisirs, Louis XV se fait remettre depuis quelque temps un relevé des la/zis, des saillies burlesques et souvent ordurières d’un cabaretlcr des Percherons *, nommé /ramponneau. La grosse gaieté de cet homme a fait la fortune de sa guinguette. Non-seulemtni le peuple y affine, mais de gros bourgeois, des seigneurs en chenille, quelquefois même des princes du sang, se plaisent .1 s’attabler dans ce centre d’hilarité populaire. Nos pciiies-nuiîtrcas^x de ^ cour elles-mêmes , déguisées et aguerries contre des propos d’une robuste naïveté, se font conduire aux Porche rems pour jouir des bons mots du joyeux Ramponneau. On chante Ramponneau, dansions les carrefours; les habits, les meubles, les usages et jusqu'aux sauces îles ragoûts sont à la Ramponneau : c’est "la folie en

vogue, et le ridicule ne réside que là où l’on n’a rien à la Ramponneau.

Cependant le retentissement du canon de l’armée d’Allemagne fait diversion su bruit de la marotte; nos armées sont entrées glorieusement en ligne. Je reprends mon bulletin utilitaire. Le duc de Broglie, devenu maréchal de France pour remplacer M. de Contados, a combiné dès le commencement de la campagne ses opérations avec 1 celles du prince de Soubise. L’un devait s’avancer ver* le Hanovre, tandis que l’autre observerait le bas Rhin , prêt a protéger mu collègue si la nécessité l'exigeait. Ce plan nécessitait la division des forces du prince Ferdinand : il conserva le commandement de Vannée principale, et remit celui d’un corps détaché au prince héréditaire de Brunswick, Le maréchal de Broglie, sorti de ses cantonnements en avril, gagna bientôt du terrain sur le prince Ferdinand ■ il occupait déjà plus de la moitié de la Hesse, lorsque le prince héréditaire songea à l’attendre sur le champ de bataille de Corbot .■ c’est ta qik fut livrée, le 10 juillet, une bataille que ce général allemand peni il, Celle victoire ne rendit pas cependant M. de Broglie maître de la Hesse entière; Ferdinand, par des marches à la Frédéric , conserva assez de ce pays pour empêcher les Français d’arriver à l'électoral de Hanovre.

Mais les dispositions habiles du prince de Brunswick ne purent réparer le désavantage qu’avait donné à ses armes la défaite de Cor-bal. Présumant que dans cet état de choses le landgraviat hessois ne pourrait manquer de tomber plus lard dans les mains des Français, Son Atteste ne vit pas de meilleur moyen pour prévenir celte conquête que de faire sur le Rhin une diversion qui certainement y rappellerait l'armée du maréchal. Cette expédition fut confiée au firhice héréditaire, à la tête de vingt-cinq mille hommes. M. de Iroglic mi détacha beaucoup moins sous les ordres du marquis de Gastrics pour faire face au jeune duc de Brunswick. Le mouvement rapide du général français arrêta promptement la marche de quelques détachements ennemis, qui, ayant déjà passé le Rhin, s’étaient emparés des villes de Clives, de Rhimberg, ct formaient le siège de Wesel. Gástrica fait attaquer sur-le-champ Rhimberg parle maréchal de camp fie Chabot, qui l’enlève à l’escalade, taudis que te reste de l’armée prend position a Cio$lercomp. Pendant la nuit, le prince héréditaire franchit le fleuve avec toute son armée, fait des dispositions de batailli; à la plie lueur des étoiles cl attaque l’armée française le I I octobre à quatre heures du matin. Le combat ne dura que jusqu’à huit ; les Hanovriens, défaits, réduits à fuir, levèrent le siège de Wesel, et ce corps battu se replia sur l'armée du prince Ferdinand. La veille de ce jour, ou plutôt durant la nuit qui 1c précéda, un jeune capí lai ne au régiment d'A uvergne, le cfieeoh'er d’essai sc rendit immortel par un Irait que l'histoire inscrira à côté du dévouement sublime de Léonidu au défilé des Thenuopyles : dans l’une comme dans l’autre action il y a des milliers de siècles d'immortalité. Cet officier, qui avait été envoyé pour fouiller un luna à la faveur des ténèbres, marchait a petit bruit, quinze ou vingt pas en avant de sa troupe. Tout à coup il est saisi par des grenadiers ennemis embusques dans un bosquet. « Vous êtes mort, lui disent-ils » en lui plaçant vingt pointes sur la poitrine, si vous faites un pas, » si vous jetez nn cri. a D’Assas^c recueille un instant pour renforcer sa voix ct s’écrie : « J moi, Juverÿne, uoiÜ /es ennenusl ? Soudain il tombe percé de coups... Le commentaire d’un tel acte de sublimité serait injurieux pour l'âme émue de ceux qui le liraient.

Après ta victoire de Glostercamp le maréchal de Broglie occupa paisiblement lu Hesse, où son armée prit ses quartiers d’hiver tandis que le prince de Soubise prenait les siens en Westphalie.

La joie que ces nouvelles inspirèrent à la cour fut diminuée par l’état de langueur dans lequel k Dauphin est tombé depuis quelque* mois. L'embonpoint de ce prince, son teint frais, scs couleurs vives ont fait place à une pâleur, à un amaigrissement d’une effrayante progression. Son Altesse, au moment où j’écris, a le visage jaune, les yeux caves cl cernés de noir; enfin le marasme se prononce... les médecins ont condamné l’héritier de lu couronne.

Dans cette situation désespérée de Son Altesse Royale ce n’est pas seulement la sollicitude de scs proches qui s’alarme, c’est aussi la politique du cabinet. La Dauphine, en cas de mort du roi après celle de son mari, serait appelée à la régence pendant la œinorité du duc de Bourgogne ; or l'influence de cette princesse saxonne, en donnant de l'importance à la maison électorale deSaxe, dont l'alliance flotte sans cesse entre Vienne et Berlin, pourrait faire péricliter i# grande alliance autrichienne, objet de tous les vœux, de tous le$ efforts di-plomfttiques de M. le duc de ChoiseuL Celle inquiétude du ministre est d’autant plus grave, que madame la Dauphine a de l'instruction , du caractère et un grand désir de se distinguer ; toutes qualités propres à constituer une ambition difficile à subjuguer... Qui vivra verra.

En Saxe el en Silésie la campagne se termine par des leçons d’art de la guerre que le grand Frédéric donne aux généraux russes et au-trîchiens. Tantôt battant, tantôt battu, ce héros sc montre dans tous leseas supérieurs à la fortune. Les troupes du czar uni, comme les apnées jirécédeulcs, passé la Vístalo pour prendre leurs quartier#

d'hiver* Les Autrichiens se concentrent aux environs de Dresde, /armée des cercles s'établît en Fraucotiie; cl le roi de Prusse, plus menai Lint que les uHiés, prend des campenteuts d1 hiver, oit ses ennemis le verront comme un aigle superbe prêt à tondre sur de timides oiseau ^

Chacun travaille à sa gloire comme il peut : tandis que Frédéric 11 ajoute sans cesse à se* titres d'immortalité, M. le comte de Laura-guate acquiert sinon des droits à la renommée, du moins des droits * la reconnaissance publique en faisant enfin disparaître de nos théâtres les bancs qui obstruaient la scène et sur lesquels l’êiuurde-ric, la futnité, quelquefois Pivresâe des spectateurs donnaient un surcroît de comédie au reste de la salle en détruisant tout ce que le véritable spectacle pouvait offrir d’illusion. Il a fallu de grands combats pour vaincre la ridicule manie de celte exhibition d’une partie du public à l’autre partie ; mais enfin le théâtre tout eu lier reste aux comédiens. Cette innovation, rendue indispensable par les progrès de l’art dramatique, porto déjà scs fruits ; les gronda acteurs de la tragédie, qui voient la possibilité de faire croire désormais à la vérité îles jeux scéniques, jettent irrévocablement au grenier h>5 malencontreux paniers ; des peintres dessinent ]wnr lu théâtre certains costume de l'antiquité ; l’oripeau, les panaches, les couleurs rose ou bleu de ciel ne sunt plus considérés comme les élément;, obligés de la pompe du spectacle. C’est à l'imita lion qu’on va demander des rùets. La vivacité, la chaleur et surtout la fidélité de l’art ont aussi V^gné beaucoup à la conquête de l’espace : les grands mouvement de la passion peuvent se développer à l’aise sur nos scènes désobstruées. Enfin la magnificence des représentations grecques, romaines cu orientóles ne di/p.iraûru plus, confondue avec les coiffures ù l’yî-semi royal, les perruques à la cou soi Hère et les fracs à la ILimpoii-neau. Les officiers, les gardes, les soldats qui environnent ou suivent les hères pourront sortir delà coulisse sans risquer d'eu traîner dans leurs groupes des laquais en culotte rouge et en livrée ventre de biche. Et voyez ce que peuvent les plus petites causes : lu littérature «dle-méme, affranchie des contre-temps qui la forçaient de resserrer ses effets entre des rangées de genoux à jarretières galonnées, va donner plus d’essor à ses conceptions, plus d’appareil à scs coups de théâtre. Il n'est pas impossible maintenant qu'à force de naturel et d’illusion l’auteur et l’acteur ne fassent oublier nu spectateur qu’il n'a sous les yeux qu'une action fictive.

La réussite des JVltlüM^A^j comédie de M. Paikrot, n’a pas été aussi franche, quoique l’ouvrage ait peut-être fait plus de bruit avant la représentation. Cette pièce est un véritable /ciôtum de coterie représenté par ordre cl soutenu de toute ta secte aiiLi philosophique que renferme ta capitale. Les jésuites mêmes, dont M. Palissât parait se faire le champion en haine des philosophes, assistaient, dit-on, par députation à la première représentation île ce long et fade plaidoyer contre ceux de leurs adversaires qu’ils redoutent le plus. Jamais, depuis ta fondation du Théâtre-Français, on n’y avait vu un concours de spectateurs aussi prodigieux ï c’était une presse, une foule, une fureur sans exemple. Aucun des chefs-d’œuvre do Corneille, de lb-cine, de Molière, de Crelnilon, de \ ùltaire n’excita autant de bruit, Jr mit en mouvement autant de curieux, n’arma autant de cabales... C’était (Janj Paris une fermentation générale, une sorte d’émeute. Les moustjLLctaiF^ avaient reçu l’ordre de se tenir prêts à monter à cheval ; les gardes françaises étaient consignées dans leurs quartiers, tout ccta pour une comédie dé parti qui fil bâiller tous les spectateurs^ même les plus dévoués à l’auteur, et qu’on ne siffla point dans rujiiquc crainte des poings stipendiés... Ce fut un succès honteux.

Aussi P.iHssnt, qui sentit bien que les comédiens ne reviendraient à sa congédie que sous Itauiürité de l'impérieux par ordre., se prit-il à ta colporter dans tous les salons : il consomma cinq cents verres d’eau sucrée pendant tes lectures, qu’on écouta sans les entendre, cl surtout sans lis comprendre, ainsi qu’on ^a le voir*

Au passage de l’ouvrage où ta philosophe Chblise avoue à sa fille qu'elle ne l’aime pas parce qu’elle lui h donné le jour, mais seulement en sa qualité dVf/v, certain auditeur bénévole de salon partit un soir d'un grand éclat de rirc à ce mot d’aire,

« Ah! que ech est bon, que ceta est plaisant! s’écria-t-il en se trémoussant sur son tauteuiL

— Voilà qui est bien, dit le leclcur-aulcur, vous .ave a senti le trait lâché contre les mères dénaturées; maintenant, laissez-moi continuer*

— Vraiment, c’est qu’on ne peut trop s’égayer sur un si bon mot.

— A ta bonne h mire, reprit Palisiwt impatienté, mais vous avec assez ri.

— Nou, de grâce, laiMOMiioi m’eu donner encore... c’est trop comique...

— Mais je ne vois pas, monsieur, oh est le comique*

— Où il est! dans ce mot Mfrez parbleu 1 et je rirai longtemps d'une mère qui prend sa fille pour un arbre 1 »

Je laisse deviner de quel cfité passèrent les rieurs*

La comédie de FEcossatse, que M. de Voltaire fil jouer deux mois après celle des /^łtosppńes, en est une spirituelle coutres-parlte* Les amateurs de milice* ingénieuses et de jolis vers y ont du moins trouvé leur compte. Mais nous avons bien assez en vérité de controverse brochée ou reliée en gros volumes ou simplement piquée en brochures et en journaux périodiques; si les muses dramatiques viennent à s’eu mêler, il n’y aura plus moyen d'y tenir. Après les discussions sur ta philosophie rien ne pourrait nous garantir au théâtre des querelles religieuses, cl certes il faudrait s'en éloigner comme de la peste si ta bulle ÙniÿÊHiïus, les amsiïlnltonnn ires, tes júnente-íes, les d¿fcn(lüH(Sf les appelante allaient s’agiter sous le manteau d'Arlequin! Dieu nous préserve d'un tel fléau l

Deux de ces avisas légers que j’ai décrits ailleurs viennent de nous apporter simultanément de tristes nouvelles du Canada et de nos possessions de l’Inde, (ion si gu on s-il'.abord celles de l'Amérique.

Depuis la perle du Québec, les débris de nos troupes coloniales, malgré l'appui toujours dévoué que leur prêtaient les sauvages, ne faisaient que végéter. Dépourvue de gros calions, privée de magasins couverts, forcee d'improviser à chaque instant des positions, celle petite armée ne pouvait que retarder une catastrophe absolue. Elle voulut tenter un effort pour ressaisir la fortune. Dès les premiers jours du printemps nos troupes, au nombre d’environ dix mille hom-mes, s'embarquèrent sur un petit canal resté fluide au milieu «les glaces du fictive Sai ut-Eau rent ; viles firent voguer, avec des peines, inouïes, leurs bateaux sur ce chenal étroit, qu’B fallait élargir de temps eu temps pour donner passage à lu frêle escadre* Déjà les audacieux aventuriers avaient franchi de ta sorte un espace de vingt lieues; il ¡Fêtaient plus qu’à une portée de canon d'un poste avancé de quinze coûts ho mines, qu’ils eussent enlevé facilement à la laveur des ténèbres. Les Anglais croyaient leurs ennemis paisible ment retirés dans leurs quartiers d’hiver, et ils al talent être surpris par eux ; mais la destinée était pour les troupes de Georges II. Un canonnier français, en sortant de sa chaloupe, tombe dans le fleuve, est emporte par le fïl de l'eau, cl ne parvient a su sauver qu’à l’aide d'un glaçon qui l'entrainc bientôt dans Je port de Québec* Le soldai, qui veut vivre avant tout , crie au secours 1 Une sentinelle anglaise ap-1 mile ; on sauve eut homme, que son uniforme fait reconnaître pour français* On le porte mourant chez le gouverneur, où, avant que d’cxpirer, il révèle l'approche de scs malheureux compatriote h* Accablée* par des forces supérieures, nos troupes luttent vainement contre elles avec héroïsme, avec cet acharnement qui naît du désespoir. Affaiblies par des perles considérables, manqua ni de munitions, mourant de faim, leur salut devient impossible* Enfin, enfermées par leurs ermeuiii dans une gorge étroite ou le ni moyeu de retraite est interdit, elles jettent leurs armes en pleurant de rage, et capitulent le 8 septembre* Ainsi nous échappe une colonie qui pouvait devenir la plus riche de nos possessions d’outre-mer, si dans le principe nous y eussions envoyé des forces suffisantes pour la défendre et ta protéger.

Luc semblable extrémité nous menace dans l’Inde, par suite delà meme lenteur à nous y fortifier* Depuis l’année 17 â8 te coin lu de Lally commande nas troupes de terre dans ce pays, et ta «firectum des forces navales de la France y est confiée au comte d'Aché. Ce dernier officier a soutenu dans les mers de l’Inde, contre l'amiral anglais Pacok, trois combatkiindécis, dit-on; et pourtant le troisième, livré au mois de septembre de l’année dernière, l’a déterminé à quitter dès tors la rade de Pondichéri malgré les pressantes sollicitation* du conseil de ta compagnie, du gouverneur ut des habitants. Cet amiral s’est retiré aux îles de France et de Bourbon, sous prétexta que Pondichéri manquait des objete nécessaire* à ta réparation de son escadre. Vainement le gouvernement de l’Inde, après avoir offert à d’A thé tout ce dont il pouvait avoir besoin pour scs radoubâmes, matures, provisions, etc., lui a-t-il déclaré qu’il le rendait resj*>“sable des malheurs que la colonie pouvait subir; CCt amiral n’:‘ peint reparu au poste qui lui était confié. L’éloigne meut de Al. d'Aché pour 91. de Lally fut, h ce qu’il paraît» la principale cause de ceno sorte de dé faction j cl c’ełl ici le cas de dire que ce gouverneur inspire i'»-

version la pl»s prononcée à tont ce qui l’entoure. Examinons avec impartialité l’origine de celte haine si ardente, si générale, et voyons si les «penis de la compagnie Cl les commandants des troupes n’ont rien fait pour exciter la colère du comte de Lally. Ce général avait apporté d’Europe des ordres sévères pour la répression des prodigalités, des abus, des brigandages qui désolaient la colonie, et qu’il trouva encore plus déplorables, plus révoltants qu'on ne les lui avait peints. Voici , du reste, une lettre qu'il écrivit quelque temps après son arrivée à M. Duval-Lcyrit, gouverneur de Pondichéri pour la Compagnie : « Je n'ai pas trouvé en arrivant une ressource «le cent » sous «tans votre bourse ni dans celle de tout votre conseil ; vous » m’avez refusé, les uns el les autres, d’y employer votre crédit St » vous me laissez manquer de tout et exposé à faire face à un mécon-» lentement général, non-seulement j’instruirai le roi et la compagnie » de cei état de <boscs , mais je prendrai des mesures efficaces pour » ne pas dépendre de l’esprit de parti et des motifs personnels dont je » vois que chaque membre parait occupé au risque total de la com-» pagnie. » Ces reproches directs prouvent clairement que le désordre dont Lally sc plaignait était réel, el l’on doit croire que scs vives réclamations ne le tirent pas cesser.

Lorsque, apres la prise du fort de Saint-David et plusieurs autres av«. •âges, le comte voulut assiéger Madras , il était dépourvu de tout. « Si, comme je le crois, nous manquons Madras, écrivait-il au même » Duval-Lcyrit. la principale raison à laquelle il faudra l’attribuer » est le pillage de quinze millions, au moins, tant de dévasté que de » répandu dans le soldat, et, j’ai honte de le dire, dans l’officier, • qui n'a pas craint de se servir de mon nom en s'emparant des ci-» payes, chcüngucs el autres naturels, pour faire passera Pondicbéri » du butin que vous auriez dû arrêter, vu son énorme quantité. »

Voici maintenant des témoignages d’une autre source, tirés du journal d'un officier général employé dans l'Inde, et qui datent de l'époque à laquelle les Français s’étaient emparés de la ville noire «le Madras. « Le pillage immense que les troupes avaient fait dans la • ville noire avait mis parmi clics l'abondance : de grands magasins • de liqueurs fortes y entretenaient l'ivrognerie cl tous les maux dont » elle est le germe. C’est une situation qu’il faut -«voir vue; les tra-» vaux, les gardes de la tranchée étaient faits par de.» hommes ivres. » Le régiment de Lorraine fut seul exempt de celte contagion. De là • les scènes les plus houleuses, les plus destructives «le la subordina-• lion et de la discipline. On a vu des officiers se colleter avec des • soldats, et mille autres actions infâmes, dont le détail, renfermé » dans les bornes de la vérité la plu» exacte, paraîtrait une exagéra-• lion monstrueuse. *

On voit que les motifs de mécontentement ne manquaient point au comte de Lally; mais c’est un mauvais conseiller que la colère. Une sévérité froide, une discipline inflexible, des mesure* vigoureuse* dans le* faits, non dan* tes mot», et beaucoup de justice envers ceux qui auraient bien agi, tel#étaient les moyens indiqués par ht sagesse. Mais le comte se répandit en déclamations injurieuses pour tout le monde, se montra d’une humeur irascible, acerbe, féconde en traits d'insolence, de grossier»té ou d’ironie. Les agents, les officiers du premier rang comme le dernier soldat, furent exposés aux débordements de son irritabilité furibonde. Il traita tous ceux qui rapprochaient en ennemis : tous devinrent en effet les siens; il s'en aperçut bien, mais il ne changea pas pour cela de conduite. Au milieu des difficultés sans nombre dont le gouverneur était environné, et qu’il savait si mal combattre en s'aliénant tous ceux qui pouvaient l'aider à les vaincre, Lally dut lever le siège de Madras après avoir perdu une partie de son armée sous le# murs de cette place, défendue surabondamment par une escadre que d’Acbé laissa paisiblement concourir à celle défense.

Rentré dans Pondichéri, le gouverneur ne tarda pas d’y être as-iiégé à son tour. Ce général eut un moment l’étrange idée d’en expulser soixante mille noirs, qui, dans un mouvement de résistance, eussent pu exterminer tout ce qui se trouvait de blancs dans cette ville. Lally renonça .«'pendant à cette folie; mais, décidé à soutenir le siège ju>qu'a la dernière extrémité, et craignant de manquer de provisions, il lit faire le recensement le plus rigoureux; les membres du conseil el le gouverneur de la compagnie lui-même ne furent foint exempts de celle recherche; ils durent, comme le reste «les abitants, faire transporter dans les magasins de l’armée tout ce qui dépassait le strict calcul fait des approvisionnements de chacun. Comme plusieurs de ces transport# tardaient un peu, le comte dit publiquement : <■ Je ne veux pas attendre plus longtemps ces convois, »j’y attellerais plutôt le gouverneur et tous scs conseillers.*

Ce# excessives rigueurs achevèrent d'exalter toute la population contre le général : on lui rendit outrage pour outrage; chaque nuit m porte et les abords de sa maison étaient couvert* de placards injurieux, menaçants même, à tel poiht que sa raison parut en être troublée. On le vit alors, dit-on, étendu entièrement nu sur son lii, et chantant la messe, les vêpres ou de» psaumes. A celte occasion, un indien , fils de l'Infortuné Chatid.uuieb, cl qui se trouvait réfugié dans Pondichéri, demanda sérieusement si l'usage du roi de France était de confier ses gouvernements aux fous de se* Etais.

Tel# sont les détails qui nous oui été apportés par une goélette ve-

nue rapidement de l'Inde. Il nous reste peu d’espoir de conserver nos établissements dans celle partie du monde. Peut-être le premier vaisseau nous en apprendra-t-il la conquête.

La mort du maréchal duc de Coigny, arrivée celle année, a causé des regrets; mais c’est la surprise qu'a généralement inspirée celle du poêle Guimond de la Touche, auteur d’Iphigénie en T<wr¡de> *- ¿1 écrivain , que l'on avait souvent entretenu «les étranges et sanglants sacrifices des convulsionnaires, s'introduisit un jour dans une maison écartée qui en était le théâtre. Il venait pour se moquer de ces fana tiques; mais son esprit fut d’abord frappé de l’appareil religieux qui présidait à leurs pratiques superstitieuses. Le courage, le respect, te sourire terrible avec lesquels CCS martyrs volontaire accueillaient Ja douleur, plongèrent Guimond dans une profonde rêverie. Au forment où tous ses sens étaient troublés par ce spectacle «le l'exaltation humaine, «es yeux s’arrêtèrent sur une jeune fille qui ae faisait piquer «les aiguilles dans le sein. Celle patiente rema«qtM l’attention du poète.

« Vous vous êtes bien empressé, lui dit-elle, de «découvrir ce que > l’on fait ici ; ch bien! puisque vous êtes si curieux, apprenez que » vous mourrez dans trois jours. *

Guimond avait une certaine force d'esprit, la philoxcobie nouvelle le comptait même parmi scs zélés sectateurs; néanm nrs les parole» de la convulsionnaire firent sur lui une Impression priende. 11 voulut se dissimuler à lui-même ce qui se {Hissait dans son âme , ce fut en vain. Il ne sortit pas, depuis le fatal avis, d’une mélancolie profonde cl taciturne. Enfin la révolution morale qui s’était opérée chez lui était tellement forte, qu’il lomba malade, el mourut en effet le troisième jour après la prédiction funeste de la jeune fille.

CHAPITRE XXIX.

19411.

Mort du maréchal do Belle-talc, du comte do Charoláis, du duc do Bourgogne. — La comtesse d E-pmbô* ; «es aventure# et sea mains éplucheuses do cerises. — Encore lo duc do Choiseul. — La conversation du cibinel. — Singulier# vongcance do ce ministre. — Uno nouvelle soubûade. — Portrait* du maréchal de Broglie, du marquis do Casinos el du pnneo de Soubise. — Le précepteur du l'arc aux Cerf». — La dévotion et le libertinage. — Renouvellement du pacte de famille. — Idees favorables de Choiseul sur la marino. — Louis XV appelle cela des châteaux en Espagne. — Choiseul releva cependant cetto marine. — Perte do Pondichéri. — La'ly à In Bastille; portrait do ce général. — Los échecs humains. — Le Père de famille do Diderot.

J’ai terminé mes récits de l'année dernière par une chronique funéraire que je suis forcée, vu l’ordre des événements , de continuer au commencement de 176t. Le maréchal de Belle-lsle, ministre de la guerre, csl mort dans le courant «lu mois de janvier. Après la disparition de Maurice de Saxe cl de Lowendahl, ce général, seul peut-être, conservait le feu sacré de la tradition desTurennc, de* Coudé» «les Luxembourg, des Villar*. Le génie de la guerre qui brûlait en lui ne fut pas infécond : on se rappelle surtout que Belle-lsle chassa les ennemis (lu midi de la France, comme le vainqueur «le Denain les avait expulsés du nord. Egalement versé dans le* replis tortueux de la politique et dans les principes de l'administration, ce seigneur aima toute» les gloires ; il protégea les hommes de lettres comme les guerriers : ce fut sans doute à cause de celle protection accordée au bel esprit qu'il fut admis à l’Académie française, après avoir fondé celle de Metz. Belle-lsle vit avec quelque chagrin le traité de «7SB, 3 ni lie la politique extérieure «le Vienne à celhi de Versailles. Il hit ta, it-on, les hostilités qui commencèrent durant celle tiPme année; peut-être ne voulait-il pas laisser l'Autriche sans ennemis. De lins observateurs ont été jusqu'à penser que ce fut ce marécliM qui, «l’une main invisible, eitclinina la valeur do nos armée» en Allemagne, par les vicissitudes du commandement et l'incertitude des plans de campagne. Cet homme supérieur parvenu au faite «les honneurs, et dc-venu le rival envié de toits les ambitieux, fut, du côté de la fortuné, le mortel le plus à plaindre. Après avoir été époux, père el frère, il restait seul de sa f-mille, qui s'ensevelit lotit entière dans sa tombe.

C'est pitié que de voir l'ingratitude hideuse des rois envers leur# serviteurs les plus illustres ; Belle-lsle, mort à Pbôtel de h guerre, fut transporté au sien sur une mauvaise civière , et enveloppé d'une couverture empruntée à la mansarde de ses domestiques. " Voilà * donc Fouquel mort, dit Louis XV avec une indilWrencc révoltante * en voyant passer ce triste convoi.—Il n’était plu» Fouqucl, répondit » le duc d'A yen : Votre Majesté lui avait permis de qu.ttcr ce nom, » dont cependant le plus beau de son nez était fait. * Le roi leva les épaules... Ce mouvement eût mieux convenu en ce moment a sou interlocuteur.

Peu de semaines après, et comme si le destin eût voulu venget sur la famille royale la froideur dénaturée de son chef, le comte de Charoláis, de b maison de Condé, mourut dans la force de l’âge. ct fut suivi de près au tombeau par le duc de Bourgogne, fil* ^".e du Dauphin, âgé de douze ans; on ne connut qu’alors l'accident *1'" na-rait avoir causé la mort de ce jeune prince. Quand le marquis de la Haie fut tué a Minden, M. de Bourgogne, déjà mourant lui-même

XV.


d'un runi inconnu, montra beaucoup de chagrin. «r Gest pourtant lut * qui est cause de ^un ,[,ali ujoula-kil sur-Jc-chuinp; mais je lui » avais promis de n’en pas parier. » Sou Altesse rapporta ai ora qu’étant seul un j^ur «vcc M. de la Haie ce gentil liOmnro avait voulu le placer sur uu ff™nd cheval de carton, et l’avait laissé tomber trêi-lonrdemcu1- 1^ Haie, ne présumant au mm danger d'une chute san* blessure, sans fracture, sans même aucune contusión apparente, cl dons laquelle la tête n'avait point porté, supplia tu prince de taire cri accident; Son Altesse le promit, cl a tenu .sa parole* Ce .sitehcc est la cause de sa mort. On du que M. de Bourgogne montrait beaucoup de sensibilité, et annonçait déjà un grand caractère ; mais qu’on me cite dans ¡'histoire le moindre embryon de prince dont les cour-tisana n'aient pa- fait un sage et un phénomène d'intelligence.

Les idées de mort, l'aspect pittoresque des cimetières, el la vapeur des fosses fraîchement ouvertes, u'oceup-uE noire maître qu'a titre de récrûMicms piSM^rres; il ne lui arriva jamais de maigrir du chagrin cVavoir perdu amis ou pareuls. Louis XV u'a donné de larmes ni h sa fille la duchesse de Parme, ni b suit pe litáis te due de buinrgogno. Parmi les distrau tknij de Sa Majesté, et indépendamment du Pare dUJ Cerfa, la cunilessC d'Laparites joui t, dans 1rs petits appart^-m^nl*, d'uu Crédit fondé sûr deux Ou trois passades royales, qui n’ont laissé d'amour dans le cœur de Louis XV que pour les jolies mains de celte nouvelle élue. Il y a cependant beaucoup de choses à Jouer en elle : h comiede a vingt-deux ans; elle est admirablement faite dans sa petite tulle, ci le plus joli petit pied du monde termine sa jambe provocatrice, lies yeux bleus, une chevelure blond-cendré, de petites dénis fort blanches, des lèvres fraîches, et un tenir de figure à l'Al-banc, voilà pour les traits. Mais il faut convenir que h perfection des mains de nmdu me d'Esparbês l'emporte sur toutes les séductions du reste de sa personne, aussi soni-«lien spécialemeut en honneur dans le temple des plaisirs. Aux peins soupe» files s’occupent sous les yeux du roi à prier avec dé lie a mise des cerises que Sa Majesté mange au fur et à mesure après les avoir trempes d ois du sucre. On dit, mais c’est un rapport de soubrette, ou dit que, pour entretenir la blancheur éblouissante qui distingue SCS mains privilégiées, la comtesse, sans le moindre besoin, se fait saigner souvent... Ce serait là du dévouement trup onéreux.

Au moral, madame d'E&parbès a de la grice, de h douceur, de l'amabilité, muis sans vivacité, sans chaleur: c'esi une beauté mć-lailCûliquc*,, Il faut un amour longuement communicatif pour trouver de l’jimc ta-dcssmnfa cl voilà, je crois, Ja niüürdu nombre rt-.-Irtipl dus pa^iteâ.

Miníame de Pompidour, qui sait très-bien qu'il ne peut pas mitre un favoritisme de fout cela, aime beaucoup k comtesse d'Esparbès; elle ci madame d'Amblimoni sont ica tuiwiw de la marquise* Celle favorite, il faut le dire en passant, donne à ces damos d'étranges petits noms dans l’abandon du boudoir : c’est mon tonefion, ma satups, WH froufrou, qualifications harmonieuses, imitées sans doute de celles quel? roi lui-même dorme à sa maîtressei ^raïffe, iwAe, thiffé-Ltqu^ par exemple. Du rosie il est possible que ce vocabulaire soit devenu dit bel air depuis que les élégants et les dames de la cour vont étudier chez le cabarcliur HamiwinteDu.

Madame d'Esparhc» s'amuse peut-être quelquefois de tes douceurs, mais je lieu» de bonne part qu’elle ne <cn nmuae pas toujours.

Il est par te mou du un étourdi, mut fraîchement sorti de l'Ecole militaTrei, ci mur.....’ le comte de Laman, qui fait de grands écarts de mis petites jambes jume marcher sur les Irncesdu Laumu d'autrefois. Je ne sais pus s’il atteindra h célébrité de te lype des roués, mais le lutin né s'y prend pas mal. Au moment oh j'écris, ce gentilhomme imitateur est là, derrière mon fauteuil, qui me conjure de jeter au travers de mes notes son début gâtant. Je ne sais en vérité comment je pourrai me débarrasser de ce gentil solliciteur; ou assure qu'avec ces importuna, le plus court est de les satisfaire. J'écris donc le premier pas dons le monde du I.auzun d’au ourd’hui, je m’excuserai seulement clr révéler lu second* Mc voici tout nAinrelleiiienl revenue ¿i la comtesse d’Esparbès; c'est elle qui a été le guide du comte dans ce premier pas, tt, lors de cette démarche, ni Puo ni l'autre u’a couru le danger de tomber.

Lan tu u avoue ingénu ment que la comtesse lui a fait en pure perle beaucoup d’avances : soit qu'elles fussent obscures, soit que le néophyte manquât de pénétration, deux mois m passèrent eu niaiseries irmigni fiantes. Enfin, un jour madame d'Esprbès, tcnani beaucoup à a? faire entendre, dit A l’écolier trop peu avancé : « Mon cher * munie, allez voir demain la Desmorques de l'Opéra ri demandez* * hn cnnuu^nt un seigneur doit se conduire avec une daine qui lui » porto itHét-^t. » Lauzun profita du conseil, cl quarante-huit heures plus fard h, comtesse reconnut que fa courtisane du Magasin1 Jui ivait dégrossi un fort bon élève.

L'échappé de l'Ecole militaire fut bientôt maître passé; mais, en bit de_ galanterie, combien de fois n'a-l-cn pas regretté les études Wli minai res au sein de toutes les splendeurs de la rhétorique! ¿'■maur-propre du petit comte émit aux unges d’avoir un commerce

avec une femme rn^ni/siv; il se taisait toutefois : en sait que 1- '-is-crêiim: est une des naïveté* de l’amour débutant. Mais lu cemitsso craignait peu k grand jour; les trompettes de ta reiion....... de Ly-Ibère plaisaient k son oreille aguerrie. Elle voient se faire honneur de l'éducation de mon étourdi.

Luizun, à la revue du roi, portait sur sa cocarde le nom de sa belle, brodé par les jolies mains éplucheuses de cerises.

La divulgation des secrets d’une intrigue est ordinairement le précurseur de sa rupture; mutante d'Esparbcs préluda à l infidéltié en manquait aux rendez-vous qu'elle donnait à son jeune amant, bientôt elle refusa d'en donner ou abrégea ceux qu’elle ne pouvait se dispenser d'accorder. Le comte ht épier son infidèle et parvint a découvrir qu’il avait un successeur; mais ce successeur était tellement illustre, qu’on ne pouvait pas faire avec lui la mauvaise tète. 1 auzun replia toute sa mauvaise humeur sur la votare : ¡I s’emporta, mrnaça, écrivit des volume* de reproches. La comtesse ne lit que riredecclto fureur; et les billets memm.mls fore ni partagé* entre elle et le prince lié Cundé, pour se faire des papillotes.

A fa mort du maréchal de Belliciste, le duc de Choiseui a réuni sous sa direction le ministère de fa guerre à celui des affaires étrangères : eu France, quand nous adopto h# une créature, il faut qu'elle ait fa main à tout. Il est vrai que le caractère de rijuiumc d’Etat à la mode convient aux nouvelles fonctions qu'il reçoit par extension de confiance : personne n’est plus propre que lui aux cotu mu nica tiens avec les gens de guerre, gens aux allures vives cl franches, Je parle en général; car pour être vêtu d’un uniforme, on n'en porte ps moins un cœur de jésu'le. Chaise»], toujours entramé par le sentiment qui l'anime . le communique rapidement aux nutres ; si c'est leur idée, leur projet, leur désir qui le frappent, il ne met pis le moindre *oin à dissimuler son assentiment ou plutôt son etilrainc-ment. De fa l'extrême facilité avec laquelle les aull ci tours obtiennent deqe ministre l'objet de leur demande; mais, connue il y aurait abus dans cet abandon, l’accès de son Cabinet cal al^si disette que celui de sôn esprit Pcit peu : ainsi lùUtéfl le# rigueurs de Son Excellence sorti exercées par le suisse de si parle. Si les impressions se gravent facilement dons l’âme de Cboimil t dlv* s’tu effacent aveu fa même facilité: tranchons le mot, le duc csl léger. La qualité distinct ¡ve de ce dignitaire, c’esl réclat : pcrsiHHic juM|u'ici ne partit plus brillant dans les affaires; et comme il en saisit itir-le-cljamp l'ensemble, il les traite d'autant plus vile que sa capacité ne court nuta leur superficie. Du cette faconde ct|édjlivc paît assez iidLureileuieiiL le désir de beaucoup embrasser : CLluîheiiI a fa préUmLÍui! de diriger du fond de sent cata Ijcl les généra u * LU delà de ruin frcijiui: rc» et Leí ambns^i* deara dans les cours. Mais si des hommes réfléchit pR^sum apres le duc sur la besogne qu'il a dit-il, achevée, ils y trouvent des omissions sans nombre, des détail» important méprisés, dei points essentiels inaperçus par ce rapide faiseur*

Tout ce que je viens de dire se rapporte à l'esprit de Qwi*cul ; on C*t plus généralement cüiHcni de lui si l'on pmetre dans suh cœur. IJ est bon, compatissant, sensible^ se# tfleclunis hc donnent pronijł-temrbt, et snn inimitié n’est n' fatUe à exciter, ni daiigerriise, ni durable* Ce ministre * toute fa fatigue d'humeur naturelle ans hommes légers : il s'emporte à ta moindre occasion, se déchaîne avec ¡ii-grenr contre le* perMinui^ qui prOvoqurnl Sun rosiuiliment; mais M colère est un orage, Je calme Je son e*prit et fa (¡aiclé qui le distingue reviennent comme le plus beau lemps Ciprés un unun-rir de juillet, Le duc a de ItarguciL; ¡I croil fi'rmrinenl à ami înr.iillibibté; les conseils expirent à son oreille. Mais *i l'un agit difficilement sur fa persuasion de Al* de Choiseul, il est aisé d'émouvoir set sens; aussi lui reproche-bon de se laisser entraîner aux scdudiDiit de la beauté et de lui permettre île Ibuiíjcr, eu sc jouant, dans les porte-* feuilles du ministère. Cet homme d'État s’occupe même à tel point dtawiHUrCś galantes, qu’il cil a craindre que fas documents, diplomatiques et guerriers ne disparaissent sur son bureau i^rmi Jea archives dé l’amour.

Malgré ce» faiblesses, M, de Choiseul ne fera jamais la moindre transaction avec l'honneur : sa façon de peiner cit nuble, lus intrigues de cour lui déplaisent, il W ré voile à l'idée de tarc^cr les intérieurs pour arriver au mailrc* Ltahńijliemi-nl qu’il montre pour («m cc qui ressemble à lo perfidie fait que presque toujours il apprend Ig dernier ce qu'on essaye de traniir contre lui* lu résumé, nous pus-sédoilldans le duc du Chuiscul un ministre capable, propre il remuer tes masses imposantes en les soulevant avec audace, et, ce qui v-juL mieux encore, un miuhlre incapable de faiseuses.

A propos de ta galanterie de M* de Cliuiseul, on se disait hier à l’oreille, dans les embrasures de l'UEil-de-liumt, une anecdote do liant lien : c'est un secrel bien secret; usais que risqué-je en te consignant ici? Si jamais ccs simples note# voient le jour, l'aventure dont il s’agit sera de l'histoire ancienne, et l'on sait qu'a la cour Je mystère ne dure que vingt-quatre heures. Dimanche malin, madame du II au&iél, ayant entendu je roi qui venait chez fa favorite, a, lit-on, toussé d'une certaine manière eu Courant vers in imric du cabinet de m maîtresse- Ueureusenivnl, dii toujours ta chrcuminc.^» Majesté s1 est amusco à causer avec quelques damca; l'vu u mi te temps de rajuster ce qui pouvait être dérangé, el madame de Pompadour, suivie

de sa femme de chambre, plus de l’aimable Cboiseul, «1 sortie de son cabinet, tenant beaucoup de papiers, et ayant l'air de s'occuper dc détails ministeriels.

k Ce sont dos remontrances du parlement, a dit la favorite en d passant les papiers au roi, nous en causions avec M. le duc. » Madame du Hausse! aurait pu ajouter : « Vous un causiez avec tant u de chaleur, que sans moi vous étiez surpris au milieu de la conver-» Lit ¡CD. u

J’ai dit que notre ministre de la ¡pierre u’élait nulle me ni dangereux dans scs aversions; voici une preuve couva incaute de cette vérité Une femme de qualité, belle, peu spirituelle, moins difficile encore, disait tout le mal possible de Cboiseul, lu desservait dans l’esprit de tous ceux à qui elfe en parlait, frondait toutes scs opéra-tiuns, niait ses talents, et allait jusqu'à lui prêter de la mauvaise foi. Cette dame avait de la naissance; son bavardage uudvdU: ut pouvait nuire au ministre. Toutefois ce seigneur, s'enveloppant de la duplicité diplomatique, et feignant d’ignorer les mauvais offices que lui rendait cette ennemie acharnée, se mit à L i r.?'- u cour. Au point

¿'élévation oh Choistul est parvenu, c’était une tarant; h calomnia-trice ne repoussa point cet hommage. Le duc encoure;; Ci une visite, & laquelle succéda un rendez-vous. Bref, à la troisième entrevue, le ministre devint pressant et heureux. Jetant alors le masque, i amant favorisé, au lien des beaux sentiments usités eu pareille occurrence, fit entendre à sa conquête ce singulier discours ‘

a Je ne sais trop vraiment, madame, comment vous remercier, car > j’ignore ce qui m’a valu vos bontés. Ce n’est pas une surprise que * ma figure ail faite à vos sens, je suis fort laid; ce n’est pas un se-S creí penchant, car je sais que vous m’abhorrez; ce n’est pas le désir > prolongé que j’ai montré à vous plaire, je viens aujourd'hui chez i vous pour la troisième fois. Ne puis-je savoir, madame, à quoi je * dois vos faveurs, ou serai-je dans l’humiliante idée que vous n’avez j rien fait d'extraordinaire pour moi? »

La dame n’était pas spirituelle; mais une femme aussi profondément blessée a toujours de l’esprit.

< Eu vérité, monsieur le duc, répondit celle-ci avec un sourire amer, * j’aurais du vous deviner tout à l’heure, car Cé qui vient de se ter-* miner ne pouvait être pria que comme une vengeance, » El lu belle dépitée passa dans un arrière-cabinet, laissant Choiseul ramasser la talie qu’elle lui avait renvoyée.

J’ai dit que l’armée feuucatse était maîtresse d’une grande partie de la Hesse ail commencement de l'arrière-saison; Ca&ej était tombée en son pouvoir. Mais le prince Ferdinand ne voulut pas laisser mi mine mis paisibles possesseurs de celte capitale, même pendant l’hiver. Dô le mots de février il en forma lé Liège, tandis que le

prince héréditaire marchait contre AL de Broglie pour l’empêcher de su porter au secours des assiégés. Forcé de reculer un moment pour ramasser quelques détachements épars et pour rallier une division ¿u prince de Sou bise cantonnée assez près de ses positions, te maréchal, bientôt eu état de se mesurer avec le prince héréditaire, l’attaque à Ziegen-Huia, le met en fuite, et lui prend deux bataillons des gardes de Brunswick. Ce jeune prince a de l'audace; mais ¡1 n’a pas cette qualité que Mazarin mettait au-dessus de toutes les vertus : il n’est point heureux. Une division de l’armée de Broglte, sous lus ordres du marquis de Montchenn, battait en même temps les ennemis sous lea murs mêmes de Ziegen-Hain, dont ils taisaient le siège. Après ce double succès, le maréchal marche droit sur Lassel, en fait lever le blocus, cl, reprenant ses quartiers d'Inver, rend à scs soldats la liberté de manger des jambons de V estphalie eu caressant les gros charmes wcslphaliEns.

L'armée de Broglie se remit en campagne au milieu du piba lumpa; elle se réunit bientôt à celle du prince de Soubise, et, si la bonne intelligence eût régné entre les deux maréchaux, c’on était fait des troupes du prince Ferdinand, clics eussent été infailliblement dispersées ou détruites. Mais la jalousie, source de fautes et de malheurs quand elle anime des chefs militaires, ravit du moins a ceux-ci un triomphe facile, qui pouvait annonce la fin des hostilités.

Le là juillet, les deux corps de troupes combinés ae trouvaient en présence de l’année de Ferdinand, dont L’aile droite, principalement composée d’Anglais, obéissait au lord Grambi. Ce fut cette aile que le maréchal de Uroglic fit attaquer au lever du soleil : le feu dura jusqu’à dix heures du soir, et ne tut interrompu que par les profondes ténèbres qui firent perdre Ja direction à l'artillerie. Les Français passèrent la nuit dans le village de FiUn^shousen . qu'ils av^icfti emportés dès le commencement de L’action. Le lendemain, elle continua avec acharnement. Jusqu'alors le prince de Souhisc n'avait pris aucune part au combat; voyant, à neuf heures du matin, que celle partie de l’année française restait inactive devant sa gauche, le prince Ferdinand envoya ou secours de lord Grambi toutes les troupes qui sc trouvaient à la portée de ce général anglais.

b Morbleu! messieurs, s’écria le maréchal de Broglie en jetant son > épée à terre, la partie cesse d’être temible, nous sommes victimes » d’une touè&ude. * Et il ordonna la retraite, qui se fil en bon ordre sur le camp d’Ostinghaoseii. Néanmoins toute La prudence du maréchal ne put empêcher que te régiment de Rongé ne fit coupé et fuit en partie prisonnier de guerre.

Que penser d'une conduite aussi singulière de La part de M. de S-uubi.se? Une main invisible le tint-elle encore en lisière devant tes ennemi* de la France? du fut-il assez petit, dans su jalousie, pour craindre de contribuer au succès d’une journée dont Broglie avait donné le signal? La vérité est que PaUuqué était convenne'entre les deux généraux; que le prince manqua à son devoir en ne secondant pas ¡¡ou collègue, quand même celui-ci eût. attaqué trop tôt: comme Je premier l'a allégué. L’empressement prématuré, que rien d'ailleurs ne révèle, n'eùt ét¿ que de l'erreur, le refus de participation de Soubise ressemble fort à la trahison.

AprËâ CCI échec, qui coûta beaucoup de sang à la France, les deux généraux sc séparèrent brouillés. Broglic, jeté hors du plan de campagne arrêté, n’osa plus rien entreprendre d'important, et Le prince, ne pouvant rien par lui-même, retourna sur le Rhin.

Profitons du repos de ces deux généraux pour esquisser quelques traits de leur caractère. Broglic * l’esprit peu subtil; élevé dans les armées, son humeur çat branque, sa politesse douteuse. Comme près-que tous le* hommes de guerre, il parle trop de son état, et se mêla trop souvent à l'éloge qu’il en fait. Les talents militaires du général sont incontestables : c’est ce qu’on appelle en termes du métier un bon manoeuvrier, qui connaît à merveille son terrain et ses distances-il est sous ce rapport de L’école de Tu renne. Du reste, brave, actif dur à la fatigue, capable de prendre un parti vigoureux, ce capitaine est de tout point capable de commander une grande armée. MalhrtH reusement, depuis qu'il un dirige une, il fut presque toujours mal secondé, si ce n'est par le marquis de Castriez. Disons un mot do ce dernier. C’est un homme d’un commerce solide, et qui nu sacrifia point au Grâces. IJ ne manqua jamais ni h la dignité ni à la délicatesse; l'honneur est sou mot sacramentel. Mais l'ambition du marquis, renfermée dans la ligne de ses devoirs, n’en acquiert que plus du forte cl d’impétuosité ; elle sc forme une perspective immense; Cusirles visu à Ja fois au commandement des années, aux ambassades, au ministère; il est juste d’ajouter qu'il est rapide d’hunorer la choix qu'on ferait de lui pour l’un ou l’autre pos te indiffé remmenL Le marquis joint encore h lotit de désire ambitieux les prétentions de la galanterie : il voudrait être en même temps sur la frontière, dans une cour étrangère, au bureau de l'administrateur, aux pieds de sa maîtresse. La vie entière de ce seigneur suffit à peine à l'émission de ses vœux : a Je voudrais dormir plus vite, ¡b disait-il un jour h un de sus amis.

Ce n'est point avec une telle activité que le prince de Soubie ^** pire aux grandeurs; il croit avoir fait assez pour les mériter ena'*-sam dans l'orgueilleuse maison de Rohan. Ce seigneur, dun* tout cv qui sollicite le concours de L’aptitude, du jugement et de Fictivité)

LOUIS XV.


ne montré inhabile , peu ivíj¿ , et d'une mollete extrême.» Sa vie est un Lisser aller continuel j h nature le devait an ciel de L'Orient, «oui lequd il eût joui paisiblement de mh rang étendu sur une pile moelleuse de coussins. Jeté par sa naissance dans le conseil, il y a été nul; appelé -m-. commande ment des armées, il s’y montre brave Cl voilà tout. Du reste, indécis, embarrasse, variable, il manque sur le champ de bataille de la premierę vertu d’un général, la détermination. J o uc connais donc qu'un titre à M. de Sut bise peur obtenir des commandements, c’est l'amitié de madame de Pompadour, el l'on a vu qu'un tel appui ne audit pas pour se conduire avec distinction. Voila le coté faible de la faveur : clic est impuissante quand il s'agit de faire remplir dignement les emplois qu’elle fait usurper, et as-sume ainsi sur elle toute la bonté qui résulte d'une mauvaise gestion*

Ja vais parier mémo qu'ils n* m’ont pas encore pardonné d'avoir expliqué la nature autrement que par do angle»..,.

Un coup d’œil sur Je Parc ou® Cerfs, ou l'acliviié se soutient beau-vou» mieux qii'à nuire armee il’AUemaguc. I Jm uli iiuvul Je goût de Louis XV s'est fixé sur le; petites filles : Famée de* pensionnaires de son harem n’a pas quinze ans, L’aventure un peu plus que galante dont la jeune Tieredin a été l'héroïne, ou plutôt la victime, a fait beaucoup de bruit cette année; elle doit trouver sa place dans mou recueil. Le roi aperçut cette enfant il y a trois ans en se promenant aux Tuileries, clic n'avait pas encore neuf ans accomplis. Lcbel fut mis incontinent sur ses troces; le lieutenant de police, magistrat commis à la sûreté des Parisiens, aida le limier du Porc ouîc t ^rfs dans ses recherches, et le petit trésor tel bientôt ou pouvoir de Sa Majesté. U n'en coûta que L’emprisonnement d'un père criard- Made* nioiselkTiereelin, élevée à Versailles par les soins d’une dame de lionne val, ut Tut livrée que vers la fin de l'année dernière à la cota-Chu rovJÔ: celle enfant, quoique âgée de moins de il urne ans, devint grosse "s uMe-dtamp. La tendresse de Louis XV en augmenta; il ne parlait que de sa petfíe wrc; il tu était amoureux fou * madame de Pompadour prit Fibrine. „ • , . *

Cependant mademoiselle Tierce lin venait de donner un fils au monarque; sa couche lui Lissait mie maigreur disgracieuse : Louis s'en dégoûte* Mais, comme clic pouvait engraisser el reprendre son empire^ li favorite jugea prudent d’envoyer la pauvre fille A Ui Bastille; le rui |ą vil partir avec une distraction dédaigneuse**. De quelle pâte est donc pétri le cœur des souverains? Cependant cette inno-cenie obtint, après, deux mois de captivité, sa sortie du donjon Saim-Antoine, A condition qu'elle prendrait immédiatement le voile et consentirait h ne jamais revoir son fils. L/infortunée n’avait que le choit entre deux captivités. : elle prêtera le couvent à la prison, et s'ensevelit vivante à treize «ns... Est-ce encore 11 une des fins que les peuples se proposaient quand ils ont consenti .i se donner des maîtres?

Louis XV * ’U psswr uni de petite* fille* dm» J® ^^ au* Cerfs

10v

depuis trois ans, el sa bonté royale envers ces jeunes sujettes « été si féconde, qu’on ne compte pas moins do soixante-douze bâtards provenant des fréquente lions du harem, Leroi, qui est fort religieux, connue chacun sait , a voulu qu'on établît, i< l'égard de ses enfants, une règle de conduite qui accomplit envers eux les devoirs de l'humanité, sans nuire toutefois à ce que la majesté couronnée exigeait de respect, même quand elle n'en méritait point. On dit pourtant que beaucoup tic ces nobles rejetons ont échappé à celte sollicitude et que quelques-uns sont couverte de la triste livrée des enfants trouvés.

Je viens de citer la piété de notre bon roi; foi mes prouves puisées à bonne source. Chaque fois que Louis XV va passer la nuit dans sa maison du Parc a tue Cerfs, non-seulement il remplit avec ferveur ses devoirs de religion, mais il ne souffre pas que les jeunes prêtresses d’un autre culte manquent aux exigences de la foi chrétienne.

Dès qu'il est renfermé dans la chambrcttc d'une de ces odalisques, sou premier soin est de s’ériger en véritable maître de pension : il prend sa petite maîtresse sur son genou, la fait lire, lui enseigne de nouvelles prières, et L'entretient des passages les plus édifiante de l'Ecriture* Quand la proximité du maître el de l'élève a produit une diversion essentiellement opposée aux objets de la leçon, Louis prescrit à sa jeune compagne de se déshabiller derrière scs rideaux tandis que Lui-même se dépouille de ses vêtements. Se mettent ensuite à deux genoux sur le lapis, le roi ordonne à sa gentille écolière d'en faire autant; Ci ions deux, débarrassés des pompes de ce monde, se prennent à psalmodier les prières du soir en s’humecta ni le front d'eau bénite, puisée dans un bénitier de cristel attaché :i la tûte du lit. L'oraison étant achevée et le signe des fidèles ayant fait bondir le sein nu de la petite sous son doigt dévotiem, le couple sc lève, se glisse entre deux draps, les rideaux sont tirés, et les noms du Seigneur, de la vierge Marie et des saints ne cessent de partir de fa couche que lorsque tes rites des amours y ont fait adopter un autre vocabulaire. Le tableau de ces petites scènes d'intérieur servira à prouver, je l’espère, que L'éducation des pères jésuites porte toujours ses fruits* Rcpremjiis notre gravité*

Thaveoard s'arrêta émerveillé devant une pautouflo étalée sur h decantera.

Nous avons vu renouveler celle année ce fameux pacte de famxWi qui fut jadis si funeste aux princes de la maison de Bourbon par les clauses exclusives à cette famille qu'on y avait stipulées. Ce traité est venu interrompre d-. s négociations commencées avec l'Angleterre; elles eussent peut-être rétabli la paix en Europe, et la conclusion avec l'Espagne ne peut que prolonger la guerre. Voici les prciii-pales base./du traité* Les ennemis du roi de France deviennent communs au roi d’Espagne, et réciproquement, il y a garantie de l’un et de l'autre colé pour l’intégrité des Etais appartenant aux sou-vendus contractants, dans quelque partie du monde q« ¡Is ne trouvent. Cette garantie s’étend m roi des Deux-Sicile» et au duc de Parme, Aucune proportion de puis ne sera frite à lcunean «m*


Cil R ON 1Q ü ES D E L ŒIL-DE-BŒUF.

mun, ni reçue de lui, que d'itn consentement mutuel. Deux articles portent expressément qu'aucune pufcmice étrangère à h maisun de Hmirbon «e punrrii être invitée ni admise à acceder an p.idc île fa-millę; ce qui équivaut au dogme catholique nimate : ltw$ I Kylirt pnûJ Je «uîhC et doit eninniter l’inimitié perpétuelle des exclus. Celle clause divisera la fandc famille européenne connue le précepte iiJirdiinnnr.ini désunie la la mille plus grande des chrétiens. Le reste des stipula lions concerne des prérogatives réciproques entre les sujets des contractants. la suppression, des droits d’suUiliic el h-s règles du cérémonial, déplorables futilités qui tieunent toujours beaucoup de place dans les truités.

A l'occasion de ce imité le rai, qui veut que la marine reprenne un peu de vigueur, l'a retirée h M. Berryer, dont la demi-folie an-iwTicfc pur LJ-icsnay sura plus compatible avec les sceaui qu'avec un minislrrv actif* Eh conséquence, M, le duc de Clmkeul a été chargé du portefeuille de h marine; ce surcroît de soins ne l'empêchera poa de conserver les affaires étrangère sous le nom rte comte de Choi^riil-Prns|jn, qui ne sera qu'un mini dru préle-mi tri.

DH que le ministre omníí humo fut au limon des iLÎfxirés maritimes, il songea * faire tout le possible pour tirer de la boue dans laquelle il était enfoncé ce levier puis- puisant de notre prépondérance politique, l u mutin il en parlait au roi avec imitu h rhil'iir de la conhiiiHT et de l’espoir; il sertit iiumrel île pCHucrque Louk X V l'encouragea, l’engagea a purskler dates de si Iteurrnsrs dispositions écoulons cepcitdaiH le roi î • En vérité, mon cher due, dit-il en » ln,iiSShnl Jet ćpauLca, il faut que vous soyei fini. J'ui entendu tenir p lu même propos à tous les minki rca de la marine sans qifiilien ri u ail jamais pu parvenir h rien faire de bon. OuycA-moi „ rermntcK ;l » vous flatter d'en venir à bout* u Tel est, excellents peuples Je France, le monarque que l'hérédité vous 3 donné; voilà fa dépositaire eou* la main duquel rpptHrnt voire gloire, votre prmpûrih-+ et qui se trouve le dispensateur jaloux de vos, trésors, de votre mh;. Que tin justesse dans ce mot ingénieux dit pupo Benoit MV : k h*NI » besoin d'imtre preuve de I'wisience d'une Providence que de voir u-prospérer Je royaume de France sous Louis XA [ * Au surplus, cc prince nous a été donné par la grâce (fa Dietl; c’est pur la grâce de Dieu que sc gouverne son royaume.

Cependant le rui s'est ni; peu Lmp hâté de déclarer notre marine incurable; le dur de Chokcul n'est avisé d'un moyen qui va nous rendre an moins quelques mImùihu Cc ministre, faisant seconder sa pcrauajiuti nallirelk p;ir la Voii de la religión, a proposé aux étals des province» de fournir dmcniie un i'iiJmn armé, proposition qui a été «Hitenue pardea lettres pita!orties, el justifiée dans la chaire opoMnllqite. Cul expédient b réussi ah delà des sCulmhidâ l'auteur: le Liiiiipif'doç d'abord, ensuite In Prôéeiicet la Bretagne, ri suetfMi-Ventellt toutes les provinces, (Hit fourni leur vaisseau. Ainsi a’lih-provlsp 11(1 en mm e nef me ni rie nouvelle murine; mais, hélas' Cuttc rewmrtr ruiiahsiuiin arrive trop tard pour saliver nus établissements de 1'1 ride, l’rfathehéd tsi tombée ait mu voir tics Anglais; on eu reçut te moi» dernier bt llmivellc.

Cidte Hklhl'liruuse villr si détendait depuis quelques mois malgré la plus déplorable extrémité, te suidai était réduit h quatre onces de riz pour toute imurrilurc. n Nulru pain el nutre solde, crièrent un a inalin leu troupes réunies tumi il tu eu renient «eus tes Ci-nôtres de * Lally. ou nous passons cher. Ire Arigkifar.u. Nous voulons bien cn-» cure attendre- votre rćimpne quitter jours; mais passé ce temps, a nous al Ions demander du pain k Madras, a Ce cri du désespoir était l’arrêt de mort de la imhuiie. On fit des èffurs inouïs pour Łjtiłfaire la troupe : le directeur de fa monnaie livra ce qui lui restait d’or et durjjmi; Lully dolina chiquamc mille livres de ses propres ressources; de plus, il emprunta trente-sis mille livres des jésuite, et en garantit persunnulfaiurni fa restitution. Parmi tes autres officiers, AL de OŁlhm prête muitre mille roupies; M. de CsdeviJte l’imite. Le taidal eut au mmh* di* l'or: la révolte fui apaisée. (Jn songea alors i la défense cmniuHne; mais le succès était douteux iLms une vdte d'uir lipne de circonférence, cl qui renfermait cent mille âmes a p parle itanl ii dix-sep! ou dix-huit castes diffé rentes. Le', fortifica lions étaient délabrées sur plusie un points; on ne pouvait soutenir le siège que pr un accord unanime, qui eût présenle sur te rempart un second rempart de défenseurs. Il eût fallu pour cela que ta bonne intelligence! régnai dans Pondicliéri : par malheur il n'en était rien; le comte il même de la compagnie agissait contre tes ordres du gouverneur militaire, et ce général avait été forcé d'interdire les asscm* Liées de cé corps,

Les Anglais né pouvaient manquer de profiter de tan! de calamités réunies sur Pondichéri ; ils firent sommer cette pince de se rendre à diserćlion. Lilly, voulant lécher au moins d'obtenir une capitulation tolérable, convoque le conseil mille formé des oÜiciers supérieurs de la garni*ôti cl des agent* de fa compagnie. tics derniers refusent de délibérer avec te comte, et lui siguí fient qu'au nom des ordres reli-gimt, ;le« hubilahts et de fa compagnie, ils vont demander sur l'heure une suapcflàloh d'armrs au général anglais. Ils ajoutent qu’ils rendent Je gouvernetiiem militaire responsable des retordu provenant de sa faute, el des malheurs qui pourront en résulter. 'Jn conseil de guerre réuni à la hite conclut à ut rendre prisonniers de guerre suivant Ica

cartels établi* entre les deux n a liait*, l.c colonel Cuotas, au nom de Sa Majesté Britw ¡que, pcriïsct: à demander que ta place sc rende à discrétion... Pre^é par l'ennemi, par les habitante, pur la fa mine qui moissonne soldats, colons et naturels, Lai h livre Pondîchérl aux vainqueurs lu 35 janvier... Soudain ils niellent li: marteau dans tes édifices, rasent les mura, dispersent la population. . Avant trois moi* le voyageur demandera où sc trouvait le principal comptoir de la France aux Indes orienta les.

Le comte de Laily, debout la nuit sur le pont du vaisseau mar-chund qui te portail prisonnier de guerre en Angleterre, nc voyait déjà plus qu'un espace sombre et silencieux la en naguère brillait une ville lumineuse ani regards de ceux qui s'en approchaient pendant l’absence du soleil. Le matin sa vue attristée ne trouva qu’une plaine à l’horizon qu’ornaient les flèches chrétiennes, Ica minarets mahoméfans, les aiguilles des pagodes con sa crée s à Brama.

Arrive ii Landres, l’ancien gouverneur de Pôndîchéri obtint aisément ta permission de repasser ru France; umis fa plupart de ses ennemie eurent la même faveur- Tout aussitôt te royaume fol inondé de pLiiriks, d’écrits diffamatoires, de mémoires envenimés contre ce générai. On o vu quelle rui, d»us son gouvernement, sa conduite ri-goiircHsc, mais nulteriirht criminelle. Il ne detail pas craindre une enquête, il ta sollicita. La cour était à Fontainebleau; L*Uy s'y rendit d s te teiufarnaiti de son arrivée. * Munairur, dit-il ou duc de » Chotfcul, je vous apporte ma tète et mon Innocence; veuillez or-m donner de me conduire ó I* ItamiHc. j' Lu Comte fut satisfait sur ce dcrnii r point; ou renferma dans ta chambre qu'avait occupée M. de ln Bourdutimiyr.

E™.....vins di-n j.-n' le grUfago redoublé de » fenêtre ce prisonnier dont te Cüurqj? Ul lu luyatllè mérllaleill un Jllllre *orl. Ha figure est noble, sini p-h i é d --"n ul : le crime tic simule point ces shptusd'iii-tHicence. D'imit.iralde», de glnrtelll précède il I» reeommoqdcol te comte de LaJly. Issu d'une fjilnjllo iríanilufae réfugiée, mm père était coloiiel du régiment de Ihlbui. Lui, I lmme*-Arthur, fii éclater jeune citeorc une valeur hrilhmic ëI ètFniréc. A Ueltblgïie, MU iii>ni ^inscrivit au nombre dK libérai purs tir formée; îi Fmrtenny, Il perça l’un des premier* ln çuJonue rie gnnil après avoir indiqué nu due de Richelieu Je moyeu tfa i'cbiWer. Uns tard Lsfly sc diulngmi parmi J es illustra tien s qui Hccubdèieiit l’iuforliiiié prince Edouard. Ce fut avec cette nomi-ndiJurc de faite gbirtem que ce général arriva dam l’Inde. La juste ili'iigiiulimi dès r sériions qu'il y remarqua porta trop loin sa colère, ml vsl ion seul grief. Mais le parti qui vent è toute force eu v tron ner le front du militaire privilégié d'une auréole éclatante ne snuTrira pa* que la tache de PmnHchêrl inlnsv son ministère; il faut une victime h fa pnliüqud m cet liumme d'Etal, à celte de ta cour.

■ L'homiimr de notre pavillon, disent les partisans de Ghnfaeul, d'pend de ce sacrifice, d'autant plus juste que Lu II ru trahi La France en ménageant les Anglais quand iJ pouvait lu* vaincre, en paralysant par sa tyrannie les efforts du conseil de Bondi chéri. » Ces motifs, ou plu tût cùs préic s tes, étaient cc qu'on al léguait pour justifier ta port* de ri n idrinné général. Ce qu'on cachait bien soigneuse ment, c'cst qu’on voulait profiler de l'occasion pour jeter dans lu disgrâce M.de Saint-Priest, intendant du Languedoc, destiné par un pani (misant à remplHc^r M. de Choiscul an ministère, et qui s’était déclaré ou-vertenii'iil le défenseur de Laily, sou parent. Les chose* en sont là; le procès du comte a1 itisiru.il, et l’orage gronde tor m tète, grossi de tonte* te* inimitiés que son humeur sombre lui atiir* peuttant son gouvernement.

[j campagne dernière n’a vu surgir aucun événement décisif ¿es hostilités qit^ le roi de Prusse soutient contre se* ennemis ; ce prince continue à jouer ans échec* humain* avec tes Aulrlchii u*, Les Ilutaos ei l'armée dus cercles ; des pions nombreux disparata*!?ni du damier, des tour* tombent; mai*, avec lui homme tel que Frédéric, il u'est pa* facile de fuira échec du roi.

On n donné, du us l’iiiinéé qui mi termine^ un drame de M. Diderot, intitulé ta /'ere J" fa-Hitte. C'wt une mig ni fique thèse de mora fa, semée d’une infinite de paradnie» mí* en notion, Cl qui manque généralement de naturel. Celle imittitiou amplifiée du genre déjà muré de ta Chaussée ne tend qu'a miner ta littérature ilram^i'l’te, en lui faisant toucher une etttétuilé larmoyante en der* d« laquelle tes goûte hissés ne pourront plus trouver d'émotion*. Cû"*tu0 composition uca-démique, te «nie du Diderot, mais un !J*le seulement, mérite de* doge*; on peut dire que ta f'drt tic famille offre une suite d* belle* pages, il eut mieux valu qu’il offrit une succession bien graduée de situation*. Cet ouvrage n'obtiendra, OU du moins ne mérite qu'au ¿ucees de bibliothèque»

CHAPITRE XXX.

Il®**

Réforme*opérées d”* l'année par Cho»Mid. — Bon parti tiré d'une Jnsalenie. __ ht, do CW si'J1 taH meiira Le fau à l'Intel de la guerre; pourquoi. — Le* fauwiù». — Le* «ta prjMjiè^w. — Avarice du Loiil XV. — Réunion d*

l'Opéra-Comique et de la Comédie-Italienne. — Revue des acteurs de l’époque. — Voltaire à confesse. — Une nuit galante du rot. — Mort de la clarine Elisabeth. __ Los Russe* s'allient à Frédéric I!. — Ovation du maréchal de Broglie. — Anntlle tl Lubin, opéra de Favart. — Apparition des personnages de cette pièce en original — Emilt de J -J. Rousseau. — Persécutions do l'auteur. — Révolution de palais a Pétersbourg. — Catherine 11 régne seule. __Mort do Crébillon; ses funérailles. — Assassinai juridique de Calas. — Expulsion des jésuites ¡ détails circonstanciés. — Lo comte do Lauraguais el mademoiselle Arnould. — Nouvelles folies dos convulsionnaires. — Coup d'œil militaire dans le Hanovre. — Situation du roi de Prusse. — Signature des pré-liminaires de paix. — Particularités du traité. — Madame de Pompadour diplomate. — Nouveautés littéraires importantes. — La ti*ane do l'abbé de Voise-non. — L'Ecutil du t^ge, comédie de Voltaire — llweusemfnt, comédie de Marmontel. — Le pari de l'abbé de Boismont. — Voisenon et Boismont. — Réformes nouvelles dans l'armée.

Le pacte de famille, ou plutôt la politique de M. de Choiscul, porte ses fruits; puisque nous avons encore la guerre sur les bras, il faut bien que notre alliée, notre parente l’Espagne, nous aille à supporter Ce fardeau. Le ministère a donc amené avec adresse une rupture entre la cour de Londres et celle de Madrid; les deux manifestes se sont croisés dans le présent mois de janvier. L’homme habile qui dirige les affaires de la guerre ne s’est pas borné à nous donner un nouvel allié; il s’est encore appliqué, pendant toute l’année dernière, à réformer notre système militaire, maintenant calqué sur celui de Frédéric, en ce qui concerne la discipline. M. de Choiscul a cru bien faire en n’accordant plus les emplois supérieurs à l'ancienneté de service, mais au mérite. Avec un ministère constamment juste, constamment éclairé, sans doute cette innovation serait heureuse : le talent doit être pris partout où il se trouve, tandis que les années n’acquièrent souvent qu’un brevet de vieille nullité. Mais l'ancienneté de service signale au moins un droit incontestable, celui que donne la présence sous le drapeau : il n’y a point à falsifie* un pareil titre; il se justifie par des chiffres, par des fatigues, part du dévouement. Ce qu’on qualifie de mérite est au contraire un être conventionnel, que chacun peut supposer à sa guise pour usurper la faveur. Qui se charge, le plus ordinairement, de constater l’existence de ce titre fugitif? Le crédit, la prévention, l’erreur, l’obsession d'un courtisan. la faiblesse d’une femme, la cupidité d'un commis. Le ministre, s’il est homme d’honneur, se félicite cependant d'avoir choisi des officiers distingués, et ce sont des hommes qui n'ont ni capacité, ni services, ni bonne volontéd’acqtiérir ce qui leur manque, parce que l’intrigue, qui les poussa une première fois, les poussera une seconde, une troisième. Résumons : la bonne direction des choix est aux abus comme dix sont à cent; or le désir de placer des yens de mérite à h tète des troupes, au lieu de gens ayant mérité d’y être, remettra des commandements à quatre-vingt-dix titulaires nuis, sots, intrigants ou fripons, sur une centaine de nominations.

Un changement plus utile dans le régime des troupe», c'«st la remise de l'entretien des compagnies aux soins directs du gouvernement. Les capitaines perdent à cela une industrie fort lucrative, mais l’Etat y gagne une économie importante. Malgré ces diverses réformes, qui changent les habitudes et même l’esprit de l’armée, le duc de Choiseu! n’a provoqué aucun mécontentement : In politesse de» formes, l'espérance laissée aux personnes déplacées ou trompées mo-mentanément dans leur ambition, des promesses habilement l-iî; , réalisées en partie, enfin les améliorations évidentes du système en général contre lesquelles le» intérêts froissés n’osent pas s’élever; tels sont les motifs qui ont commandé la résignation la plus silencieuse dans une révolution d’usages qui pourtant était loin de contenter tout le monde.

Cette résignation n’était pas partagée toutefois par un officier qui, depuis la réforme, tapissait le cabinet du ministre à toutes ses audiences. Fatigué à la lin de la persistance de ce militaire, le duć, qui plusieurs fois déjà l’avait prié de prendre patience, la perdit tout à coup lui-même et s’écria : « Allez, monsieur, vous faire......» Le ministre s’arrêta tout court en voyant que l'officier le regardait fixement. Rentrant soudain dans son caractère, il reprit : « Oui, mon-» sieur, allez vous faire dresser à mon secrétariat une note exacte de > vos services; ajoutez-y votre demande. On me la remettra ; j’en * parlerai à Sa Majesté, qui vous accordera sûrement la grâce due à * votre zèle.» Le petit mouvement du ministre, réprimé a temps, ne lui coûta qu'un lieutenance de roi, el s’il eût achevé sa phrase, elle pouvait compromettre sa réputation.

Avant le ministère dc M. de Choiscul les bureaux de la guerre étaient relégués dans les combles du château de Versailles; il fallait se courber pour ne pas toucher au plafond du bureau du premier Commis. Le duc a fait bâtir l’an dernier un hôtel de la guerre, où les Íarçons de bureau sont mieux placés que ne l’étaient les chefs dans ancien local. Un jour que Louis XV visitait ce nouvel établisse— jnent, Choiscul voulut donner à Sa Majesté une singulière preuve de J’activilé du service de la maison et du zèle des invalides qu’on y avait attachés. Le roi voyant passer dans la cour une grande quantité de botte» dé paille, qu'on introduisait ensuite dans l'édifice, demanda avec surprise au ministre ce que cela signifiait. « Sire, répondit * l’homme d’Etat, c’est qu’on va mettre le feu à l’hôtel de la guerre.

» — Comment, monsieur? s’écria Sa Majesté effrayée. — Soyez sans » crainte, sire, continua le ministre en riant, cc ne sera qu’un feu » de comédie. » Nonobstant cette assurance, le roi dit qu’il verrait l’expérience de la cour. En effet la paille, allumée au plus haut étage, produisit d’abord un incendie violent : la flamme sortait par les croisées; on eût dit que tout allait être consumé; niais les soldats, sans échelles, sans communications avec l’intérieur, eurent éteint le feu en huit minutes.

Louis XV visita ensuite les bureaux, qui étaient tenus dans le meilleur ordre par M. Dubois ami du ministre. « Tout cela est fort » commode, dit le roi en s’asseyant, à la demande de ce Dubois, dc-» vaut un joli pupitre. Ah ! ah! vous vous servez aussi de lunettes, » poursuivit Sa .Majesté en essayant celles qu’on avait posées, comme » par mégardc, auprès d'un éloge emphatique du monarque, écrit » parla plus belle main du ministère. Ces lunettes, ajouta Louis XV, » qui s’en était servi pour lire le papier louangeur, ont le même dé-» faut que les miennes, elles grossissent trop les objets. » Cc mot a deux mérites : il est modeste et spirituel.

Le duc de Choiscul porte dans toutes les affaires qui lui sont confiées la hache d’une réforme salutaire, et quelquefois celle d'une sage économie; mais il n’est pas chargé d’élaguer tous les abus. Un jour qu’il se promenait avec le roi dans un des carrosses de la cour, Sa Majesté lui demanda tout à coupa combien il évaluait la voilure dans laquelle ils se trouvaient. « Mais, sire, rénondit le ministre » après avoir un peu réfléchi, je me ferais fort d’en avoir une pa-» rcillc pour six mille livres; cependant Voire Majesté pourrait bien » l’avoir payée huit. — Vous êtes loin décompté, repiqua Sa Majesté, » car ce carrosse, tel que vous le voyez, me revient à trente mille » francs. » Le duc fit un mouvement d’indignation; mais comme le maréchal de Noaillcs et d’autres courtisans se trouvaient dans la voiture, ce ministre réprima l'expression de sa pensée.

Quelques jours après, M. de Choiscul, travaillant seul avec le roi, lui rappela celle conversation. « Je suis surpris dit-il, que, connais-» sant une telle déprédation, Votre Majesté n’y mette pas ordre. De » semblables abus sont intolérables, il est indispensable d'y renié->» dier; et si Votre Majesté veut me soutenir, j’en fais mon affaire. » Voici la réplique du roi : « Mon cher ami, les volcriesdans ma maison » sont énormes; mais il est impossible de les faire cesser: trop de > gens, et surtout trop de g"ns puissants, y soûl intéressés, pour se >• flatter d’en venir à bout. Tous les ministres que j'ai eus ont formé » le projet d’y mettre ordre, mais effrayés de l’exécution ils l’ont » abandonné. Le cardinal de Fleury était bien puissant, puisqu'il » était le maître de la rcanc'*\ ch bien! il est mort sans oser eucc-•• tuer aucune des idées qu’il avait eue» sur cet objet. Ainsi, croyez-» moi, calmez-vous, et laissez exister un vice incurable. »

Ce que le roi ne dit pas, c’est que ce gaspillage, cc vol impuni des grands cl des petits valets, ce snrpayement de tout dans les maisons royales, enfin cet abandon du maître qui laisse subsister tout cela, sont les éléments constitutifs de cette grandeur d’apparat qui charme Louis XV, parce qu’il ne reçut pas de la nature assez d'élévation d’âme pour rechercher une gloire plus réelle. Choiscul attaquait donc une des bases de notre trône d’oripeau ; ses idées d'économie ne pouvaient être admises en cela.

Ou ne saurait dire pourtant que le roi n’entende pas les affaires d’intérêt : je cite à ce sujet un témoignage de son aptitude. Les finances secrètes de Sa Majesté sont confiées à Berlin, ancien ministre des parties casuelles. Or ce dépositaire ayant amélioré considérablement les fonds royaux par un coup d’agiotage, proposa l’un de ers malins au roi d’en convertir une partie en bons sur la Lorraine, a Y » pensez-vous ! répliqua le monarque ; depuis quand ces bons sont-ils » bons? — Mais Votre .Majesté, par son dernier édit, les a déclarés «excellents. — Qu'est-ce qu’un édit, monsieur, quand la défiance » publique lui est contraire? Croyez-moi, évitons celte école... »

Sans doute, quand il s’agit des intérêts de la nation, on peut en faire des écoles; mais les intérêts personnels du roi , il faut les engager avec plus de réflexion. Entendez-vous, bons peuples, qui vous tenez pour gouvernés par des images de Dieu envoyée» sur la terre’’

C’est au jeu qu'il faut voir Louis XV, si l’on veut juger de soi attachement pour les biens du monde, surtout pour les biens monnayés. Quand il perd au tri contre Gontaut et la Vnllièrc, sa mauvaise humeur est extrême ; il ne sait comment la déguiser. A moitié cachée par une garniture de croisée , je voyais l’autre jour le royal perdant ronger tour à tour scs ongles et la cire des bougies; ses lèvres, sans cesse agitées par le dépi-, grommelaient îles récriminations inarticulées contre le sort : j’ai cru entendre les mots de joueurs subtils, de bonheur insolent... Les adversaires de Sa Majesté lut gagnaient un louis d'or au plus.

Assez souvent j’ai l'occasion de mentionner les alliances entre souverains, qui servent ou compromettent plus ou moins les intérêts du public ; je dois consigner aujourd’hui l'alliance de deux puissance» presque aussi réelles, l'Opéra-Comiquc et la Comédie-Italienne, qui vienne!.t de se réunir pour concentrer n-s plaisirs. El pui que je tiens la matière, je vais sur-le-champ passer une revue du personnel

Je nos spectacles jou¡guinde quelque réputation. Tout ù l'heure je parlais des grands, des matadora de la cour; de ccs acteurs à ceux pont je vais m'occuper la différence n'est pas grande : ce sont toujours des comédiens, il n'y a que le théâtre de changé.

LeLiin lient aujourd'hui le premier rang à J a Comédie-Française: niais il s’en faut île beaucoup que ce soit un acteur parfait. Cependant on ne peut disconvenir que ce sujet ne soit né pour la scène; la nature seule a pu lui donner le mojen de corriger avec un inconcevable bonheur le physique le moins noble, le plus hideux, qu’il sait rendre quelquefois sublime. Du reste, le talent de Lekain est un mélange souvent indigeste de perfections cl de défauts; cc qui fait dire en môme temps ici qu'il est enchanteur, là qu'il est détestable, Le vice essentiel de Lekain est de dépasser la vérité par une chaleur outrée, un effort de l'art essentiellement contraire h l'illusion ; cet excès de sève dramatique a été communiqué aa célèbre acteur par Al. de Voltaire, qui, visant toujours à l’éclat ¿tans scs vers, veut que le comédien s'évertue à son tour pour les débiter. Aussi le genre de Lcknin, élève du grand poète, est-il ait jeu théâtral ce qiie la poésie de routeur de Zaïre est à la littérature dramatique en général, c'est-à-dire une combinaison d’effets gigantesques qui échauffe, enlève le spectateur, mai» qui ne lui permet jamais d'oublier qu'il est au théâtre, 11 résulte de cette tension extrême de l’art que Lckain n'est généralement bien placé que dans le théâtre de Voltaire, et que partout ailleurs, particulièrement dans les tragédies de Racine, ildrs-íend quelquefois au-dessous de la médiocrité.

Grandvnl ci Bdlewur, rivaux à la scène connue dans le monde galant, tiennent a peu près le mime emploi : les premiers rôles de lu tragédie cl de la comédie. G nmd val sc distingue par In noblesse, le faste, le bon ton; 1 Ici leçon r plaît par l'aisance, la fatuité, l’ironie, la finesse, le dédain, le mépris. On admire diez Gra ml val du pallié tique, et cet entraîiiuniciii qu’on apelle au théâtre des en traille s ; il sait gémir et pleurer. Belle-cour, au contraire, n’a guère que des inspirations gaies; l'expression de son 'kage SC prête difficilement à la tristesse, à la douleur i aussi le genre comique lui convient-il mieux que le tragique, qui parait être le lot assigné par la nature à Grand val.

Les pères nobles, les rois, les pontifes «ont réservés sans partage supportable •■ Briard. Tendresse, sévérité, puissance et chaleur de moyens, pathétique, onction du sentiment, ce comédien imite tout avec su pè ri oh lé. Je n'ai encore entendu personne refuser son suffrage à cet habile comédien ; et si sou jeu pouvait essuyer quelque légère critique, ce «r;dt puni- être lmp parfait, trop fini, trup jeu.

Si le rire prenait un jour une figure, cc serait à coup sûr sous les traits de Prédite qu’il se ni ont rera il : tout est d’un comique délicieux dons cet acteur; l'ironie surtout est le caractère marquant de son talent; s'il raille , son geste est une moquerie , son visage une épigramme. Fréville peut èlreetirnomuié le Cahot du théâtre. Point de fronts graves devant ce! acteur unique dans son genre ; il dériderait lléradite. rendrait l’esprit palpable aux pins Stupides. Ah! si le grand Molière avait tu un tel humilie!

M ¿id émois elle Dunm-ml ne nous présente plus ¡1 la scène qu'un grand débris, tpi, comme les ruines gigantesques d1 Athènes et dé Rome, rappelle une splendeur évanouie. Tout, jusqu'à ce que j'appellerai Parch i lot: turc sublime de son talent, pour suivre en elle la ligure commencée, tout se ressent de ta décadence, tout a vieilli. La tragédie a rencontré la nature depuis que les temps héroïques de mademoiselle Dumesnil sont passés : l'imitation théâtrale s’est inspirée des leçons de cette mère des passions humaines; et l'âge commence & éteindre le feu qui circula longtemps dans les veines de cette Adrice, qui n’est plus la première que par le triste privilège des ans. Des éclairs partis de l'âme étincellent Je temps en temps encore dans lejcu de la tragédienne vieillie; nuits ce sont les dernières lueu.s d'un feu qui Atteint : encore sont-ils excités, le plus souvent, par un artifice Lien peu propre à les empreindre de dignité. Le cocher de mademoiselle Dumesnil, aposlé dans la coulisse, une bouteille et un verre à la main , lui verse , Gauymbde grotesque, non Fambrohie, liais d'excellent vin de Bordeaux, qui, après huit cm dix rasades* «rôle souvent les hoquets de Fivressc aux mouvements pussionués de la tragédie.

C’est donc à peu près sans partage que mademoiselle Clairon joue les premiers rôles tragiques : c'est F héroïne de la ComédioFrançaise; ¡uníais, quand son nom est sur l’affiche, les comédiens oc manquent d'avoir chambrée complète. Cependant mademoiselle Clairon fut longtemps mauvaise; c'est à force de travail ci d’art qu’elle a surmonté le défaut de dispositions qu'elle montrait. L'art a été son principal précepteur ; aussi les vrais connaisseurs uouvent-ils que son jeu se ressent toujours du précepte. Eu même temps que cette actrice travaillait son talent, il fallait aussi, disonóle, que le public travaillât son goût pour se prêter à ses progrès. Combinant avec adresse ses défauts et ses perfections, elle s’est fait un jeu à elle ; peur en saisir tout le mérite, l’admiration a dû sc mêler d'indulgence. Par ce travail mutuel, les g h. pi remetí ta de voix Mut devenus le» accents de la passion ; l'enflure s'est élevée au sublime. Depuis son premier début, mademoiselle Clairon a eu peu de chose à acquérir pour la noblesse dans la démarche, dans k geste* dans le» coups de lf k> Vciprviûra |

de lu physionomie n'est pas arrivée aussi vite; mais enfin elle est yciiur compléter l'a cl rice à peu prés par ù île. Malheureusement un étal habituellement maladif, aggravé par des passions impétueuses et sans frein, nous prive trop souvent de ce beau talent. Les camarades de mademoiselle Clairon, plus ingrats que polis, lui reprochaient dernièrement ses trop rares apparitions.

«r Je ne joue pas souvent, il est vrai, répondit-elle, mais une do * uns représentations vous fait vivre pendant un mois, b

Les Grâces ne savent pas vieillir; c'est une vérité universellement reconnue, dont mademoiselle Gai ms in ne s'est pas assez pénétrée. Ou ne peut reconnaître clans l’actrice qui n’est plus qu’une vieille poupée, couverte de couleurs comme ia palette d'un peintre, la ié^ duisautc Zaïre à qui Voltaire faisait hommage, il y a trente ans, d’une pitnie de ses lauriers. Il n’y a pins sur celte figure, nu les rides naissantes ne sont cachées que par du fard, ni finesse, ni candeur, ni charme d1 innocence,

Plus heureuse cependant que mademoiselle Dumesnil, Gaussin n’a point encore de rivale dans son genre. Deux nécessités la retiennent au théâtre : celle des comédiens, qui ne pourraient sc passer d'elle ; cl la sienne, qui ki cotiiriiandc impérieusement de continuer sa car-iûtc. lîiilemoiscllc Gaussin a eu les amants les plus illustres: mais die a toujours sacrifié l’intérêt ait plaisir, et souvent elle a quiné 1rs sommités sociales pour chercher des voluptés dans les derijièrvg classes. Quand ou lui reprochait obligea.....eut sa facilité, elle rr|HHi-dait ; v Que voulez-vous ! cela leur fait tout de plaisir, et il m’en « coûte si peu F »

Mademoiselle Dangeville est douée d’un latent de la trempe de celui de Préville : ccs deux acteurs forment au théâtre le couple le plus comique qu'on y ait jamais vu. Colle femme ne vieillit point: toujours fraîche, toujours nouvelle, on croit choque soir la voir pour la première fois. La nature lui avait tout donné pour plaire, el pourtant l'art lui a surabondamment accordé tous scs dons. Aussi quelle Variété de moiivciniuits et ¿'inflexions de voix F que de feu dans ta dialogue 1 queïîe heureuse pantomime quand clic se lait! Et dans tout cela quelle force de comique, d'esprit, de gaieté! On dît que mademoiselle Dangeville a plus que de la simplicité lorsqu’elle est descendue du théâtre ; je ne puis le croire : la sottise ne peut simit-ler le pétillement des regards, te jeu de physionomie rempli de grâce et de finesse qu'on admire dans celle adrice; c'est Tbalie avec toutes ses perfections.

Je ne vois à citer sur la scène de l’Opéra-Comiquc que le seul Carlin, dont l’emploi se borne à jouer les arlequins. ¿Saos doute cet acteur est fait pour dérider les fronts nébuleux : on lui trouve un jeu léger, gracieux, fécond ru lazzis tan tût comiques, tantôt spirituels, quelquefois malicieux. Muís tout ceta ne foniu? qu’un bagage de grosse gnú*té, et Carlin ne uiitis montre toujours qu’un arlequin.

Parions d’un acteur qui du moins sc varie ; c’est U. de Voltaire. Dans ses ouvrages nombreux nous le voyons tour à tour profond, léger, malin , sublime, polisson, sentencieux, Rat et gracieux. On sait que de Sa personne il ne joue pas moins bien tous les ¡oles : il vient d'en ajouter un à la nomenclature. M. l’abbé Besson, qui arrive du Kerney, disait hier au soir dans uu corde qnu le philosophe ¿es Alpes, voulant édifier ses vassaux* s‘c*l mis récemment à jouer la piété. Il a fait venir un capucin, s’est confessé humblement à ses ge-noux, a fait entre scs muius une espèce d'abnégation, a communié ensuite, et tout cela étant terminé :■ fait donner six franca au con* testeur barbu qui venait de l’assister. Un assure que Diderot ctd'A-lemberL vont faire partir un froc el un conloo de Saini-F raneáis pour Ferney, où Voltaire pourra faire tout à son aise de l'humilité avec les cinquante mille ¿CUS de renie LSSUs de sa philosophie.

El moi aussi j'alnic à prendre diversité pour ma devise; maïs aujourd’hui tous les vents soufflent devant eux des nouvelles de comédie. 11 faul que je retourne au grand théâtre de Versailles, où vient de sc jouer une pièce plus compliquée, plus imbroglio que tuu> les sujets de Débouchés. A force de persévérance, à force il'a vanees cyniques, madame d'Estrades est parvenue à fixer sérieusement 1'4-tention du roi, ce qui ne l'empêche pas de s’occuper ■chaudement de la fortune d'un jeune licute'iiani-eolond de cavalerie qu'on ne m'a pas nommé. Or la comtesse, se croyant d’avance assurée du favoritisme, alla l’un des jours de la semaine dernière trouver M, le duc de Choisintl cl lui demanda avec plus d’arrogance que de politesse ta brevet de colonel pour son protégé. Le ministre, outré de ce ton* auquel il n’eat point habitué, protesta froidement de ses vifs regrets et ïtit qu’il lui était impossible de faire rlcu changer à la liste déjà arrêtée des prochaines promotions*

« Monsieur le duc, reprit aigrement la comtesse* veut apparemment me désobliger.

— Il me semble, madame* que je viens de vous donner des raisons,...

— Que j’ai prises pour une tournure ministérielle infiniment polie, et Voilà InuL

■—Je suis fâché, madame, que cette combinaison de mots ne puisse vous suffire, niais c'est pour le moment tout cc que je puis avoir l'honneur de vous offrir, et j’en suis réellement désolé.

"Les temps cku^ervntj monsieur) reprit ruédame d’EiiMdçi en

élevant h voix, encore huit jours et peut-être m'offri rez-v ou s ce que vous me refusez aujourd'hui.

__Jc ]Ê désire bien, madame, » reprit sèchement le ministre en faillit un salut do eonge^

L’asjiiranie su favoritisme sortit pourpre de colère du cabinet de M. de Choiseul- IL notait pots difficile au duc de deviner sur quelle espérance cette dame fondait son arrogance impérieuse. Si elle était ftiissi avancée qu'elle le faisait entendre dans les bonnes grâces du roi, elle pouvait devenir dangereuse : Choiseul sentit qu’il devait aller au-devant de son inimitié s’il voulait se maintenir en place. Il court sur l'heure chez une dame de la cour, amie intime de I I com-imc, et à laquelle il annonce de la part du roi qu'il vient lui proposer une commission secrète dont le succès sera récompensé par une gratification de cent mille écus, A celle déclaration I’uîi^è iMurie ouvre fort grands les oreilles el Les y eus, elle proteste de son profond dévouement au service de Sa Majesté et demande ce dont il s’agita Sûr de sc» dispositions le ministre la prie de s’informer auprès de madame d'Estrades de ce qui se sera passé entre elle el Sa Majesté la nuit suivante (M. Je duc était fixé sur t.i date), le roi ne sc rappelant rien le lendemain des détails de ces mystérieuses entrevues el ayant le plus vif désir d’eu être entretenu après coup.

' « Je vous comprends, dil en riant la con lui cm te, demain avant la nuit vous serez h même de satisfaire lu curiosité du roi*

— A merveille! apportez-nous tonte la vérité et les cent mille éctis ■eront à vous* *                                              ,

Le Lendemain de bonne heure l’espionne de M. de Choiseul alla demander du chocolat h son amie et lui arracha fort adroitement le secret des mystères de la nuit précédente, qui d’ailleurs pesaient un pe i à l'orgueil dç la beauté favorisée. Quand le sujet du récit plaît au narrateur il est prodigue de délais : la confidente soudoyée sut Imites les circonstances de l’entrevue, el madame d'Enradcs les lui peignit dépouillées de gaze* Les deus amies étaient galantes t l'une lit répéter, l'autre répéta volontiers des descriptions licencieuses qui plaisaient également à leur imagination libertine.

l e soir même Choiseul avait les renseignements attendus impatiemment et l’uinic traîtresse serrait dams son secrétaire un bon de crut mille écus. Muni de celte délation arrangée par un secrétaire habile, le duc, admis seul au petit lever de Louis XV, le pria d’un ai r composé ri1 écouler avec allen lion un récit qui intéressa il Sa gloire.

» Parlez, mon cher duc, nous sommes seuls, mil indiscret n’abu-sera du secret que vous rivez à me confier..

— El \"olre Jlajesté s'eu félicitera quand il lui sera connu.

— Ah ! ah ! il y a donc du scandale sous jeu?

.— Un peu, sire, un peu, et comme le nom de Votre Majesté ne dcii jamais être accompagné du plus simple soupçon de ridicule il est de mon devoir de lui dire franchement qu’elle honore de ses plus liâmes bontés une personne qui n’en est point digne et qui eu mésure eu les déprisant avec audace.

— De qui parlez-Vous, monsieur le duc?

— Ile madame la comtesse d'Estrades.

■—Ah ! continuez, je vous prie, continuez.

—'Oui, sire, il faut déchirer Je voile et oser vous montrer cette dame sous le plus vilain jour.

— Vous en allez juger..... Cependant je crains de fâcher Votre Majesté.

.— Non, non, poursuivez.

■—Par obéissance donc, mais avec une profonde douleur, je dénoncerai au roi le bulletin de sa nuit dernière tel qu’il est relaté dans certaines nouvelles à la main dont par malheur je crains de n'avoir pu saisir tous les exemplaires : le voici. » Et le duc se mit à lire le factum arrangé par son secrétaire el dont je me nuis procuré la copie, que je transcris littéralement. * La première chose anrmn-’ Céf hier ait soir par h: roi a madame d'Estrades en l'cmbraSsant avec * transport c'est qu'elle sera déclarée dimanche prochain favori le en h titre. Le brevet do duchesse servira de Complément à cette notitt-■ Cation. Emue de joie elle a serré vivement contre son cœur le dieu » de sa fortune. On a paru goûter avec quelque plaisir les étreintes >d’nne gratitude témoignée si voluptueusement Ensuite on s’est » couché^ puis on a eu recours à un breuvage propre à ranimer des » sens devenus équivoques. Le confortalif a mal rempli Fállenle des a amants. On a voulu tenter encore au point du jour les essais d’une > amabilité pin* active, mais >1 est des lassitudes qu’aucuns frais, » qu’aucun secours ne pourraient dissiper; quelques légers éclaire suais » suite «m hri|janté la scène dans le genre de ces fem follets qui dn-p rant les nuiu d’été jettent des lueurs trompeuses, l e rôle de la ■ nouvelle RoiC[ant l'ennuierait à périr si ks corvées u'en étaient » pas compensées par l’avantage de gouverner le plus puissant des > maîtres, » —

«Quelle indignité) sMrréi le roi, qui avait écouté sans l’interrompre la lecture entière de ce bulletin.

— Vous m’en voyez outré, dre, cette femme est un monstre.

— Sans doute, mon ami, mais; ce ¿pi me fiche le plus c'est que tous les faits contenus dans ce libelle sont vrais. Que voulez-vous! je vieillis, la faiblesse est Je défaut naturel de mou âge. Cependant eu

trómpenos prises pour le publier produisent un bruit fort disgracieux .1 mon ^oreille. Je commettrais donc une faute impardonnable si je revoyais jamais la femme qui m'a ainsi traduit au tribunal des sar-casmes et du ridicule.

— L'indulgence serait l'en cou rage ment d’une semblable indolence dit Choiseul avec feu.

— Aussi ne serai-je point indulgent. Madame d’Estrades sera partie sons vingt-quatre heures pour ses terre»: veuillez en sortant dire à la Vrillière de le lui signifier

— Ce sera mon premier soin.

— Four vous, mon cher duc , je vous remercie de m'avoir ouvert les yeux sur une aussi lâche ingratitude, a

Le lendemain madame d’Estrades, désolée d’avoir échoue an port, et ne sachant h quoi attribuer un revers si imprévu., roulait tout éplorée vers une de ses terres, où son protégé Je lieutenant-colonel la console, par des procédés aussi complets que «ut du roi L’avaient été peu, d’une faveur si laborieusement payée et dont elle ïiTa pas joui,

Maintenant, dans quelle partie des dépenses de la guerre JL de Choiseul aura-t-il compris Jcs cent mille ¿eus donnés à la judaïque amie? Il esc difficile de le dire; mais convenons que voilà des deniers publics bien employés.

Frédéric le Grand, qui, malgré son habileté magique, ses manœuvres de sylphe et la terreur attachée h son nom, était sur le point d'être écrasé en Silésie, en Saxe el en Poméranie, espéra quelque allégement au fardeau qu'il avail sur les bras, lorsqu’au mois de janvier il apprît la mort de la clarine Elisa bcth-Pétrona. Le grand-dcic Charles-Pierre-LJ rie suceéde à celte souveraine au trône de Russie *0U4 Le nom de Pierre Ht. Ce prince est marié à CiitlierinoAleûna d'Anhall-Zerbst, princesse qui montre autant d'esprit, de force et de résolution que son mari en laisse apercevoir peu, 5¿mmoins lierre ill, admirateur de Frédéric il, fut à peine assis sur le trône qu'il ordonna à ses troupes de sc séparer de la coalition autrichienne. Dès Je 24 mars, ces nouveaux amis des Prussiens entrèrent en Silésie; et bientôt après, ils en m bal fuient ces mêmes Allemaurfs dont naguère ils étaient les alliés... Ainsi vous jouez à l’aide d'un ut, pauvres automates que les cours font mouvoir au gré de leurs désirs; ainsi vos mouvement sont aussi capricieux que les affections des maîtres du monde.

T.....lis qnc n^griir rentrait dans le cœur du grand Frédéric jutr la .Irn- iim <ln plus puissant de ses ennemis. lr ,.; ..■. i li. ' de 1i.ii /.ic était paye par l’exil de scs derniers succès en Allemagne : le ressenti ni eut de F incapable Soitbise portait ses fruits; la hideuse faveur jouait son jeu, elle dire ruait .ï la sottise l'avantage sur le talent. Il est inutile d'ajouter que madame de Pumpadour donnait, en disgraciant UrogLie, un nouveau témoignage de tendresse au prince de Sou-bise.

Cet événement a été l’occasion d'une scène aussi attendrissante que glorie use pour le nouvel Aristide. On jouait ru Théâtre-Français la belle tragédie dc TartcrAfc,' ru»demoiselle Clairon, amie du maté* chai, était chargée du rôle d'Amvnaïdc. Avec quel élan, quel transport elle débita ces vers :

On dépouille Taoerède, on l'exile, on l’outraga, C'est lu sort d'un héros d'être persécuté*,..

Tout son parti m tait, quai sera son appui? Sa gloire. . . .............

Ici un tonnerre d'applaudissements faillit faire crouler la $alk ; des cris de IrôeSroyliéi retentirent ensuite; c'était une effervescence* un enthousiasme inexprimables; le spectacle fut interrompu à plusieurs reprises. Puis deux DU trois cents jeunes gens partis de la comédie se rendirent ii rhôlol du mardcb.iJ, lui donnèrent un Concert, et laissèrent, sa ecurr jnmJire de couronnes. Le lendemain nn défendit Tuncrc^ par ordre de la cour; mais celle mesure était tardive : le brave ma récital triomphait de ses ennemis; Son h tse et madame de Pnmpadour étaient abreuvés de honte. Quelle vengeance que celle proclamée par la grande voix dit peuple! Que l'arbitraire est faible contre les tonnantes protestations de la place publique! C’est quand elles éclatent que les grands de la terre se montrent de tout petits êtres dessaisis de leurs écbasses.

Au milieu de h guerre Les nouvelles littéraires absorbent l'attention : les Français passent pour légères il faut bien que leur réputation se fonde sur quelque chose. Un joli conte de M. Marmontd. imL lu lé J une lie eL Lubm, fait depuis quelque temps les délices dos Ames sensibles et particulièrement des âmes faibles. Ce sont deux amante du village : une bergère en petit chapean coquet, orad de rubans roses; un paysan qui porte des bas de soie cl des souliers gris de lin : deux amoureux de rustrís. El puis lu jeune hile est d’une candeur , d'une innocence! preuve sans réplique, c'est qu’elle est grosse à pleine ceinture sans se douter le moins du inonde comment cela a pu se faire. Avec un tel sujet, le bailli méchant cl jaloux, Le seigneur com-palissant, qui drape d'importance le fâcheux, étaient de rigueur. Le tout a tenté La mure d’un compositeur nommé Duiiy, qui, M* tevart aidant, a faii chauler les amours d'Anneitc cl Lubin sur la scène de l’Opéra-Comique. Ces auteurs avaient clé devancée par Marmontei

CHRONIQUES DE

ti'-inéme, ct M. de Labordc avait composé une musique d’amateur pour le petit opéra résultant d'une simple modification du conte. Niais il y avait là dedans un interrogatoire du bailli sur la grossesse d’Annette qui ne pouvait pas, en bonne morale, être produit au grami jour de la scène, dans un temps où les jeunes demoiselles ne veulent plus croire qu’on les ait été prendre toutes petites sous un chou du jardin. L’Annette dc M. Marmonlcl, aussi par trop naïve, n’est jouée que sur le théâtre de Choisy : tout peut être dit aux oreilles aguerries de la table mécanique de Trianon cl des petits appartements.

Le succès de l’opéra de Favart avait été douteux, mais un incident original a changé en vogue celte froideur de réussite. On soir que le roi était à l'Opéra-Comique, Annette et Lubin, les deux modèles de l’innocence pastorale cn original, se sont trouvés dans une loge avec leur allure un peu villageoise des environs de Paris, c’est-à-dire sans chapeau coquet, sans bas de soie, sans souliers gris de lin, et tout naturellement en guêtres grises, en cornette. C'était une galanterie que M. de Saint-Florentin faisait à Louis XV. Les amoureux sont des paysans de Bezons, contraiiés jadis dans leurs amours par un curé, devenu à la scène un bailli à cause du décorum eeclésias-. tique. Le bon seigneur parait être M. de Saint-Florentin lui-même, dont Je caractère répond bien à celui de la pièce. Annette a beaucoup pleuré; elle s’est trouvée mal à l’apparition du tyran. Des aimables de la cour, qui sont entrés dans la loge des amants, ont dit qu’il était fâcheux qu’Annette eût près de cinquante ans et qu’elle sentit un peu le fumier.

Tous les salons retentissent des éloges donnés au livre de M. J.-J. Rousseau sur l’éducation; mais, d’un autre côté, bon nombre de critiques se déchaînent contre cet ouvrage, dont le litre principal est Emile. Nous ne possédons encore que quatre volumes in-S0, publiés depuis quelques jours; le cinquième volume renfermera, dit-on, un modèle de contrat social. Celte dernière partie est d’une abstraction qui en réduira les lecteurs à un petit nombre. Quant à VEmile, il se fait lire avec charme, avec délices; jamais on ne vit le raisonnement paré d’autant de grâces, d’autant de séductions. On remarque bien çà et là des idées singulières, des pensées hasardées, des paradoxes; mais l’auteur trace des sentiers nouveaux dans un pays de féerie, on s’y laisse aller sur ses traces, on ne voudrait plus en revenir. Si, comme on Je prétend, Jes philosophes méditent une invasion dans le domaine de notre vieille morale polluée par tous les préjugés, il faut convenir qu’ils viennent de poser une sentinelle avancée dont les allures et funiforme leur feront des partisans dans la contrée à conquérir.

Tel est le jugement porté sur VEmile par l’universalité du public: mais la police, les exempts ct messieurs du parquet veulent qu’on n’ait de cœur ct d’entrailles que sauf le bon plaisir du roi. Cette nuée d’hommes noirs, qui s’abat sur un livre piquant dépourvu du privilège comme un essaim de moucherons sur un fromage, a saisi le nouveau traité d’éducâliun, cl cela au nom de notre excellent monarque, prince très-moral, comme chacun sait. Soudain les grandes robes de s’assembler, d’instruire, d’incriminer et de condamner. La belle composition a été brûlée avec les cérémonies accoutumées, dont le dernier point sera de renaître de ses cendres beaucoup plus réellement que le phénix. L’auteur est décrété de prise de corps, mais il y aurait eu trop de philosophie de sa part à se livrer aux archers : il a quitté son ermitage de Montmorency, cl sc dispose, dit-on, à passer chez les Anglais.

Tandis que la fortune des armes semblait de plus en plus seconder le grand Frédéric, une de ces révolutions appelées cn Russie révolutions de palais lui enlevait son nouvel allié Pierre HL Ce prince avait aussi peu de dignité que d’esprit et de talent. Ivrogne, crapuleux à l’excès, il passait la journée à boire des liqueurs spirilueuses et la nuil dans les bras des prostituées. 11 ne montrait d’ailleurs ni bienveillance pour la noblesse ni sollicitude pour le peuple, ct affectait <lc mépriser ses troupes. On l’avait entendu dire un jour en passant la revue du i piment de Préobasinski, dans un état complet d'ivresse, « qu'il battrait toute celle canaille avec cinquante Prus-» siens. •• Détesté de toutes les classes, Pierre ne pouvait espérer l’appui d'aucune si le mécontentement ou l’intrigue sc déclarait contre lui ; el c’est ce qui arriva. Depuis longtemps l’impératrice Catherine souffrait impatiemment l'humeur détestable d'un tel époux, elle t'en, dédommageait de son mieux par des récréations à peu près aussi scandaleuses que les dérèglements du czar; mais cette princesse voluptueuse avait l’art de les couvrir, sinon du voile du mystère, du moins de ces dehors de cour qui prêtent au vice même des formes agréables. Bientôt cc dédommagement cessa de satisfaire l’impératrice Catherine. Née impérieuse, dévorée d’ambition et capable de régner avec éclat, la moitié du trône ne lui suffisait plus auprès d’un prince qui la traitait en esclave ; elle songea a l'en précipiter. Une conjuration fut ourdie secrètement, sous la direction du comte Panin ; la princesse DascbkolT, favorite de Catherine, y entraîna beaucoup de seigneurs qu’elle comptait parmi scs amants heureux ou 'spirant à l’« ire. Le peuple même, auquel on distribua quelques millier* de roubles» du; sc tenir prêt à paraître sur la scène au mo-

L’OEIL-DE-BQEUF.

ment décisif, comme les comparses du théâtre se montrent pour faire nombre au dénoùmcnt. Un jeune officier des gardes, nommé Grégoire Orlolï, avait promis de gagner cc corps, très-mécontent de l'empereur.

Pendant ces dispositions préliminaires l’impératrice s’était retirée au château de Péterhoff, afin de paraître étrangère à la révolution qui se tramait cn sa faveur. Alais la veille de cet événement, 8 juillet, à une heure fort avancée de la nuit, on vint dire à Catherine que tout était manqué si elle ne paraissait pas. Dans celte pressante nécessité, elle quille à l'instant PétcrholY à pied, ct suivie de la seule princesse Daschkolï, qui l’avait rejointe. Le trajet de la maison de plaisance à Pétersbourg est long, les deux illustres aventurières, lasses à l’excès, clopinaient en marchant; plusieurs fois elles s’étaient reposées sur le gazon humide du bord de la route, lorsqu'un paysan qui conduisait une charrette à la ville vint à passer. Nos voyageuses, sans se faire connaître, obtinrent de monter dans cet agreste équipage. « Il y a loin de ceci aux coussins de nos carrosses, disait tout » bas la princesse à sa souveraine, cl Votre Majesté pourra se daller » d’avoir éprouvé de rudes secousses pour arriver au suprême potl-» voir, u Catherine ne répondit rien, sc contentant de soulever alternativement scs cuisses en signe de malaise. Enfin on parvint aux portes de la ville un peu avant l’aube. Les deux conjurées ayant congédié leur phaéton, satisfait de leur générosité, traversèrent d’un pas rapide la capitale encore déserte cl silencieuse; elles arrivèrent au palais, où toutes les sentinelles étaient déjà des conjurés.

Cependant l’empereur, selon sa coutume, descend à neuf heures pour la parade* ; le régiment de Préobasinski, le même dont Pierre lll avait blessé si cruellement l'orgueil, était de service ce jour-la. Tout à coup, el sans doute au signai donné par l’un des chefs, le peuple envahit les cours du palais cn criant Eide l'impératrice Catherine d'Anhall! à bas le méchant empereur! Pierre veut faire sévir contre CCtte populace, il ordonne aux gardes de l’éloigner. Alors les mêmes cris parient de leurs rangs; ct le jeune Orloff, qui voit paraître Catherine à cheval, s’avance vers elle, el lui dit : a Madame, ce régi-« ment, comme toute l’armée, esta vous. Voici mon épée, prenez-la ; » c’est à vous de nous commander. » On cerne, on presse le czar; il est arrêté, enlevé, sans qu’une seule personne s’oppose à ce mou-vemcnl audacieux.

Pierre III, jeté dans une prison, parut peu sensible à cc traitement si peu impérial; pendant huit jours entiers il sc consola avec du punch, et le neuvième il passa de l’ivresse à la mort, étranglé par un des conjurés. Ce crime pèsera sur la vie ct sur la mémoire de l’impératrice; il est hors de doute qu’elle l’avait ordonné, ou du moins permis.

Catherine II avait été proclamée dès le 9 juillet : c’est la cinquième des femmes qui, sauf une interruption de quelques mois, ont gouverné successivement la Russie; savoir : Catherine 1M, veuve de Pierre le Grand; Anne, nièce dc cel empereur; la duchesse de Brunswick, sous la minorité d'Ivan; Elisabeth, fille de Pierre le Grand; enfin Catherine 11, dont je viens de rapporter i’avénement orageux.

Ainsi l’on vit s’accomplir au nord de l’Europe cctlc révolution qui, malgré son caractère sauvage, plaça sur le trône de Russie une femme instruite, douée d'une rare puissance de moyens, et dont les vues sont plus vastes, plus éclairées, plus conformes aux progrès de l’esprit humain que n’étaicnl celles de Pierre le Grand. Cet événement changea la face des affaires de Frédéric II : les Russes ne passèrent pas de nouveau dans les rangs de ses ennemis; mais le comte de Czcniicbcfï, qui les commandait, reçut l’ordre de se séparer des Prussiens ci de retourner en Russie. Cet abandon, qui affaiblissait le monarque prussien, le trouva néanmoins aussi résigné qu'il l’avait été pendant ses précédentes vicissitudes ; l'éloignement des Russes n’occasionna même aucun changement majeur dans son plan de campagne. Il est vrai que dès lors la France ct l’Angleterre travaillaient secrètement au rétablissement d’une paix générale : le duc de Nivernais s’était, en conséquence, rendu à Londres, tandis que le duc de Bedford s’acheminait vers Paris dans le même but.

Le public a fait grand bruit et le sacerdoce grand scandale des funérailles de Crébillon, qui ont eu lieu dernièrement à la paroisse Saint-Jean de Latran avec une pompe tant soit peu comique. La riche tenture noire, semée de larmes d’argent; l'église étoilée de cierges; le dais, le catafalque , les pleureurs cl pleureuses à un petit écu, tout avait été réuni pour le service funèbre; tout, avant l’entrée du cortège, inspirait la douleur et le recueillement. Celte influence fol singulièrement modifiée quand on vil arriver le corps dramatique, lyrique et dansant des théâtres do Paris. Les hommes étaient en grand deuil, sans poudre, l’épée à poignée noire au côté. Les actrices n’avaient point de rouge, leurs longues robes de soie noire balayaient les dalles avec beaucoup de dignité, cl leur vaste manteau de crêpe n’offrait rien que de grave et de triste. Mais malheureusement pour la gravité de la circonstance, Préville, mademoiselle Dangeville et Carlin n'avaient pu laisser au logis leur figure : la mé-

c «6i à tort qu'on • dit quo le coup do nain avait eu lieu dan* la nuit.

jnoiredrs .isshtnnts Tut Kitit & coup assaillie des mille et une primaces qui se sont produites huit de fois sur çc$ visages pour Ić bon plaisir du public, et les mjlicîeüt Parisiens ne Voulurent plus voir dans tes acteurs, ruabtienniil *i recueillis, que Sganarellc, finette, Arlequin et les danseurs qui Frisent chaque soir la jambe sur les planches dc l’Opéra. Üne fois celte idée reçue , l'expression de tristesse Imprimée * des traitg, à une démarche ordinairement si comiques, sembla plus drôle encore que les farces de la sei ne; un rire invincible et trop bruyant courait sur toutes les lèvres an moment de l'offrande, il devint scandaleux lorsque Arlequin a vanea pieusement la bouche pour baiser la patène. Le lendemain, det chaînons, des épigramme» 55 croisaient dans les rues avec les doléances du clergé sur la cirćmonic dc Sai ht-Jean dc La tran; on dit que te curé de cene paroisse encourra h censure de Rome pour avoir ouvert son église à des «œ m mu niés.

Il vaudrait beaucoup mieux appeler les vengeances de la terre sur le parlement de Toulouse, si l'on doit croire au récit que donne un im rimé répandu avec profusion dans le public, [^lurè* cet écrit, pu dié sous la Forme d'une lettre et qu’un attribue à IL de Volt.iire, un noi.....é í ufas négociant, professant fa reliijmi reformée, mirait été accusé faussement d'avoir assassiné son fils, pour cause d'abjuration, Plierait mort innocent sur la roue, condamné par une nn-jorîté fanatique de huit conseillers contre cinq. Le nié moire dont il s'agit fait ressortir avec autant dc force que de chirlé le peu de vraisemblance du rrime, commis par uti vieillard sur un jeune homme de vingt-neuf ans. L'auteur relève avec fa même puissance Tanjuments 1rs tuimbremu^ irrégularités du procès, les preuves de lu passion que les juges ont laissée percer dans sou cours, enfui la précipitation avec laquelle l’infortuné (Jalas a été misa mort. Toutefois Ce plaidoyer , qui tend à réhabiliter la mémoire c|i| négociai U de Toulouse cl s faire rentrer sa familii: dans se h biens ronfo rptés, tuque du pathétique qu'un lf| sujet iûl rvgé : on xml qu'il est dicté par l'esprit de pürij, par k dénie de mettre en défaut fa cour rie Versailles, restée trop infinta utr sur un jugement inique, cl l’on réussît moins paria colère que par fa persuasion.

Mais l'Europe est remplie du bruit d'un arrêt d’itn autre genre , c'est erlui qui ruine en ['rance k pouvoir dea jésuites, a l’exemple de rUspaeue et du PuNu^al, deja d éfoi r rawês d'une secte si rtduu-table. Je vais reprendre ué uro ertle affaire, elle un. rite bien quelques détails, La compagnie émit, mnnur on sait, plus spriiiLuricc encore que religieuse: m i 11 isL, 1 ■■, du rid, les jésuites n'en montrai" ni p¿& moins nu g üitd amour pour 1rs biens de fa terre. Pendant tes guerres maritimes, des vuiuèaux sur lesquels ces pères négociants avaient de^ marc band far-s ont été pris par les Ap^fau. Cependant le père la Valette, supérieur de rendre a fa Martinique, enuiplniil sur fa prochain* arrivée rie «es rm gu faot^ avait contracté: dos engage ri te h La acquituhki par k père Sjcj à lu maison professe de Paris. Lus échéances inivêes, je uiaiiiLilaire ne put y faire honneur, il demanda ül. temps, que fa iiLükoii J^ffres et /.fo"^ de Marseille ne voulut pou l accorder, fai juridiction consulaire de celte ville emulauum 1rs jésuites Solidairement ü p^jrr le* «unîmes réclamées. Ifa prmv. juiil par cas deprililêuv w ¡KUirvojr cumre celle qoiidsmnation <1-vaut le grand eu ci mHÍ; le père Frey , qui passait pour nue forte tête de Perdre, éloigna ce recours cl proposa de porter l'appel ail parlement, ■ Beaucoup de ceux qui composent k grand banc, dit ce père dans * une #.«riu1 déc, aussi bien que celui du grand conseil, sont élèves * de notre société; k pu rte me ci L coi nui il d'ailleurs nos droits, et il s sera sensible à L coidfautr que nous lui marque runa en 1:1 nus sou-* mellan lit sa juridiction, Epün si nous gagnons notre procès, comme * je n'en doute pas, le jugement mua d'autant plus d’amlicuticite que » l'on est persuadé dans le publia que le parkiovut nous «si cou* B Indre, ? Cet avis réunit Unh ks suffrages ; jfalfairc fui parlée au parlement, et tes jésuites coururent ainsi d’eux-ntemes h leur perle.

Les déliais étant commencé*, le parlement demanda à Voir Jin-Min.it sur lequel ks jésuites fondaient leur «seriion de non-solidarité; les constitutions de l'ordre furent produites. Une fois en possession decolle fameuse charte, messieurs ne se bornèrent point à ibercher l'article relatif au procès : l'acte entier fur ht, commenté et, dit-on, copié. Mai* notons d'abord que la compagnie se vit couda innée solidairement a payer les souuu.es ducs par fa Valette Cl Üucj, plu h cinquante mille livres de dominagci-wlérèis.

Cept-iulaiii une commission, provoquée par k parlement, foi tout aussitôt noiuiuée park roi pour examiner la constitution des jésuites; el dans k luéuxc temps ¡I s'en re|uiudii dans le publie une traduction frauraue 1 faite MÜÈ |cS ytyi de M. de Fl es*elles procureur général de la comtuission. Ces statuts avaient déjà excité fa plus vive indignation contre kcompa<niie de Jésus à cause des principes subversifs de Perdre public ci de/prierpics régicides qui s’y trouvent consignés; le Cutnpiertfitiu nu purk^HÎ de liretaynf, sur ^ ornaitunions des jésuites, par W. de fa CVmî.^ms . procureur ywraL acheva île porter f«pril public au pim haut degré d'exaltation cûutit une secte

évidemment ennemie de la société. Cel écrit CH «H c^t tk fa plus grande force : quoique .son auteur n'y sorte jumáis des bornes ¡le la modération, il foudroie, il pulvérise une u^ocfaiinH qui reflète la crime sur toutes ks faces qu'elle préseme. M. de fa Chalnlais conclut à ce que l'on travaille ù un nouveau plan d'Mu eut tan qui exclue les principes subversifs dont celle inculquée par les jésuite» abonde..... Malheureusement cette conclusion ne fot p d'abord adop ce.

Une réponse à ce travail lumineux ne tarda pas de paraître; on l’attribue au père Griffet* Mais cct écrit est pauvre de raisonnement, faible de preuves, et fort seulement d'insolence. Ltauirur cherche à Insinuer que toutes les nian&uws entreprises aujourd'hui contre une com/io^tk re nue use sont l'ouvrage des nouveaux philosophe*., et ne tendent à rien moins qu'à saper la religion dans sou plus «td/d¿ futubiKent. L'écrivain apologétique tirs jésuites finit par dire que k ilisconrs qu’il comii.it est l'œuvre de M, d’Aletnbcrl, et que M. de fa Chafolais n'en a été que k répétiteur. Le piren GriTet, voyant le peu d'effet que produisait sa réponse, s'est liâlé de la -il ésa vouer; elle ji'ru a pas moins été brûlée par ordre dit parlement : ce qui lui a procuré des lecteurs, qn'clJr u'avuit pas eus juM| ufators. Quand donc iwwskutj renonceront-ils à une pratique puérile qui produit reflet opposé à celui qu'on se propose, eu piquant la curinsite, k plus souvent i u difit'rrutu awnl cè^ ailto-da-fé de papier noirci ?...

l'.u- suite d'utic Jtdion plus súriaust, k parlement rendit le d aoAt i"iii un arrêt qui enjoignait aux supérieure des ¡lifírrentes mnisous de jésuites de remettre au greffe k» litres de leur établissement en Krańce. Ikndanl cc temps une couimfariuit appelée à examiner lira in-si ¡luis de l'unl-r s'^djihigiuiii duuzc évêques, cLargéa de répondre aux quatre questions suivantes ;

te Dc quelle utilité sont les jésuites en France relativement aux fonctions qu'ils remplissent ?

2e Quel e4 leur cijseigurinent sur lus points île doctrine qui leur sont imputés, comme I e régicide , les opinions ultra mon lui lies, les libertés ifo l'Eglfac gallicane ?

S’ Quelle est four conduite dana l'inlérirnr dc leurs nfaison*, et quel usage font-ils de leurs privilèges envers i« ivêqqpÿ et ÍM curés?

4° Comment peilt'On remédier aux inumiYènienls de l'autorité excessive que le général, résidant h Rouie, exerce sur les membres de ccttc société ?

Ces ipti'-iiiHN étaient précises et lenfErmaicnl tous kl poinls qu'il était iiuuuri.. ut d'éclaircir. La corn mission des prélats répondit avec autant ih' lucidité qno de promptitude t

n Qu'il y avait nrcrsaiié, sinon cTéteindre, du moins de modifier b te régi mc iks jésuites cri Fronce, *

Seul contre I'animad vers fou générale, le Dauphin «outennit les jésuites à la cour; mais k crédit de ce prince ne pouvait lutter contre PihíltteDce de Clioiscul réunie à celle de madame de l'oiupadnur, cutassca de puissance qui Jivrdcitt juré la perle de l'ordre. On publiai h celle occasion, ver- ta lui de l’aliuéu dmiL-rc, que dans un temps asseK peu reculé, époque h taifoerk Ir-I actions des jésuites étaient en lia iiiL-.r a Ve^iillca, fa favorite avait voulu confier tu uo 11 science atx père Sacy, gui 'en avait refosd la direction, ù moins que celte danie ne s'éloignât snrak-champ de la cour.

Un moment pourtant Louis XV écouta les sali ici ta lion s ardentes du Dauphin, pliais plutôt pour arrêter l'essor du parlement que par intérêt pour la ćamp^bie. On dresu un plan de réforme, qui fut eti-vuxê en même temps fllk pape Clément XIII Cl ail général des j.^uj-tvs; ce dernier repoussa Ledit réformateur en disant avec luirte : Siht ut su»G uuf non $m(; ce qu'on tufa expliqué ainsi t «Qu'ils » soient ce q 11’ ils sont, ou ne soient pas.» Celle réponse hautaine acheva de perdre ks jésuite* ¡I ms l’esprit de Louk XV; l'orgueil du roi était blessé, ¡I n'y crit plus moyen de tempérer son iiiécoittr 11 temen». .4fr<sleurs eu rein tonte libel lé d'agir. On ciijoifpit ¡1 ces HtC-taircs de fermer leurs voiliers te ter avril iy‘¿ ¡ plus laid le parlu-Juenl, par arrêt dit G août, knr fit « défense de porter l'habit de leur ji société, de vivre sous l'obéissance du général ou autre supérieur de > l'ordre, et d’entretenir aucune correspond a 11 ce avec eux; leur » prescrivant de vider leurs maisons, de s'abstenir de imite comiuu-Biiicaiion entre oui, ou de s'assembler en cammunauk; la cour sc 1» réservant d’accorder a chacun sur sa requête une pension ulimen-» l iire, b II était mtssi interdit aux jésuites de posséder aucun bénéfice, clui^jf ou emploi, a moins que de prêter préalablement le serment de fidélité aux doctrines de l’Eglise gallicane, au roi et aux lois du royaume.

Lu b r.iuce il n'y a rien de si sérieux, de si grave, que te ridicule cl la plaisanterie tic s'y mêlent, un déluge d’é pigra ni me s, de chan-$cn», de b&ns mois, a plu sur ks jésuites pendant la durée de leur Ímîmes; je citerai ce qu’il y a de mieux. La cause des pères était con-h.‘e a un avocat nomnte /łojninr, * Si cela est, ilit ou eu apprenant u ce choix et eu faisant allusion aux complots régicides de la cani-* latrie, la réplique pourrait se borner u ce peu de mots : />mînF*ç. iisüîr um /ne ri'gm. » La veille de h fermeture dra collćgi'* "" "fa* cha a l’entrée de celui de Louis te Grand un placard musi conçut * La troupe de Seinblgn^cc donnera mafii prochain 31 mars iiij¿ » pour la dernière représenta Lion /Irï^uin jéyuiie, comédie en cinq


CHRONIQUES DE L’OEIL-DE-BÔEUFJ

Vous ne savez pas le latin :

Ne criez pas au sacrilège

Si l'on ferme votre collège, Car vous mettez au masculin Ce qu’on ne met qu’au féminin.

Cette critique grammaticale peut avoir son mérite; cependant j’engage les mamans bien nées de nos jeunes demoiselles à ne pas l’intercaler dans leur rudiment : c’est de la grammaire trop forte pour ees écolières.

Le cabaret de Ramponneau

Le rapport détermina»’.contre la société de Jésus a été fait au parlement par l’abbé dc Cha iveün, qui est bossu; cela a suffi pour donner lieu au distique suivr ai :

Que fragile Ml to i ixri, société porverso t Un boiteun 1 to f< t ft, un bossu to renverse.

Enfin, pour comble de /h^ce, les marchands de la foire Saint-Ovide ont imaginé dn lut de jolies petites figures habillées en jésuites, et qui ont pou .- I ne une coquille d’escargot, emblème ingénieux de Fisprit subtil • entortillé de ces pères. A l’aide d’une ficelle on fait rentrer la Í ur« dans sa coquille et on l’en fait sortir. Ces pantins le nouvelle Ci pècc font fureur; il n’y a pas une maison qui n’ait son jésuite pour I : divertissement des cercles du soir.

Jetant, après cc trop Ion; récit, la robe du cauteleux saint Ignace, je me réfug c dans le foyer de l’Opéra pour retrouver les allures franches de la faiblesse hum line.

Dans une revue des notabilités dramatiques, je n’ai pas parlé de mademoiselle Arnould, et je m’en accuse, car c’est la première actrice de l’Opéra. Un sujet aussi distingué ne pouvait pas se borner longtemps à inspirer des affections générales; un coryphée d'admiration devait promptement sortir des rangs : ce fut M. le comte de Lauvaguais. Cc seigneur eut, dit-on, les prémices de la jolie cantatrice. Les eut-il en effet, c’est ce qu’il est, après plusieurs années de possession, fort peu important de démontrer. L’amour impétueux est d’ordinaire jaloux, et le comte aimait avec passion. Le bonheur qu’il procura à mademoiselle Arnould fut souvent mêlé de nuages, quelquefois d’orages violents causés par la plus soupçonneuse jalousie. Au bout de trois ans la peine passait véritablement le plaisir : l’actrice résolut de rompre avec son amant pendant un voyage qu’il fe-

‘ Jgntoe do Loyola, foedatour des jésuite», était b»teux.

rait à Genève dans le dessein de consulter Voltaire sur une tragédie iV Electre, que cc gentilhomme a mise sur le métier. Dès le lendemain de son départ, mademoiselle Arnould renvoya à la comtesse tous les bijoux qu’elle devait à la générosité du comte, un contrat qu’il lui avait fait, des lettres contenant beaucoup de promesses; le tout renfermé dans Je carrosse qu’elle avait reçu de lui, et, pour que la restitution fût complète, le carrosse renfermait aussi deux enfants issus de cet amant jaloux. Arnould sc tint quelque temps cachée pour se soustraire à la fureur du bouillant Lauraguais; elle6e mit même sous la protection du comte de Saint-Florentin. Force fut bien au soupirant éperdu de jeter aux vents les cris de son amour frénétique, scs doléances amères ct ses élégies pleureuses. Enfin sa fougue s’apaisa, sa raison revint, les sentiments généreux surgirent de ce calme succédant à l’orage; mademoiselle Arnould put se montrer sans risquer d’être dévisagée. Le comte eut avec elle une entrevue ou il lui déclara d’un ton rempli de grandeur ct de stoïcité qu’il renonçait à clic, mais qu’en la quittant il n’oubliait pas le contrat de deux mille écus de rente qu’il lui avait promis. Sur le refus de l’héroïne de théâtre, la comtesse, persuadée sans doute que tout bon service doit avoir sa récompense, intervint pour faire accepter un bienfait si laborieusement mérité. L’obstination sublime céda à la sollicitude doublement généreuse, après quoi madame la comtesse ajouta « qu’elle se char-»geait de prendre soin des enfants; » cc qui était juste, puisqu’ils résultaient du service actif qu’on récompensait.

Toutes choses étant ainsi réglées, M. Berlin, cx-lrésoricr des parties casuelles, ne fit plus mystère à M. de Lauraguais, son ami, du projet de lui succéder, s’il était possible, dans le cœur de mademoiselle Arnould, qui consentait du moins à recevoir ses vœux. Le comte remercia son ami de la communication délicate, Ct lui dit qu’il trouvait cela tout naturel. Berlin entra donc sans conteste en pleine propriété de sa nouvelle conquête.

Mais quelle sagesse assez cuirassée de délicatesse, de scrupule, d’honneur même pourra sc garantir des traits de 1 amour retrempés par le regret d’une jouissance perdue! La passion du comte, celle de l’actrice n’étaient qu’endormies : les amants revinrent, secrètement d’abord, ensuite publiquement, l’un a 1 autre : Lauraguais n’avait pu remplacer les délices de l’alcôve de mademoiselle Arnould; et les mauvais traitements entraient peut-être dans les plaisirs de celle-ci, comme les coups dans le bonheur de la femme de Sganarelie. L’amour renaissant de ce couple est plus vif que jamais... Pauvre comtesse, c’était bien la peine de se mettre en si grands frais de générosité!

Ma tante a souvent parlé des convulsionnaires, moi-même j’ai réuni «ir eux quelques faits nouveaux; il me reste peu de chose a ajouter ._.ïhant ces fanatiques. H® 0111 établi un nouveau refuge rue des Vertus, quartier ¿^ "emplc; un de mes parents a eu la curiosité d’y

pénétrer. Là ki qron* ««ura, les .secours znritrlnm, c’est-à-dire la torture, le crucifient1*1Id ^Çu® coupée el autres supplices, ont reçu des jeunes fill':S l11' s y livrent le nom enfantin de n^nun... C’est le bonheur de ccs infortunées. El quand elles ont été clouées sur la erais, qutàd la douleur el la perte du sang les ont réduites à une sorte de léthargie, elles appellent cela faire lítalo. Dernièrement un particulier, poussé dans ce sanctuaire d'atrocités par la même curiosité que celle de mon parent, arriva au moment où l’on allait clouer une jeune fille sur deux ais de sapin croisés : a Attendes donc, i s’écria-t-il indigné, il faut que la flagellation précède le cmcilie-» menti » A ccs mots, tombant à coups de canne redoublés sur les bourreaux cl J a victime, il fit évacuer soudain les lieux, el demeura maître de la place» Ou 9 beaucoup ri du moyen cunitiL

Ajoutons en terminant que si les convulsions ont duré trente-cinq ans, de 17 27 à 1769, c'est que les fanatiques qui s’y livraient ont été constamment tourmentés par les jésuites, en qualité de jansénistes» cl que rien nq perpétue l'es-pril de secte ■somme h persécution, En vcnl-oii une preuve, la voici, A peine les jésuites ont-ils cessé d'influencer notre système religieux, et déjà les con-vtikioniiAÎrcs cessent de se réunir cl de se livrer à leurs mi ig] au le# folies. Pendant la langue période de ers cruautés que nous n’aurons plus, je l’espère, à dé-plurcr, le gouvernement fut coupable d’un tort aussi grave que prolongé, car il ne lui ¿lait pis permis d’ignorer que la persécution fortifie les opinions qu’elle s’efforce tir détruire.


Après le rappel injnsk dit maréchal de Bmglic, le cetn-mandement de l'nnuée dite du Hanovre fui de nouveau confié au rnarécluiE d'Entrées , ainsi destiné sans doute à voir les deux extrémités de cette carrière martille ouverte depuis plus de six ans. L.e vainqueur dThs-I en bock continua, en arrivant au commandement, le plan combiné avec le prince de Sonbi&c , plan rompu par la mésintelligence survenue en ire ce dernier et M, de Broglie. Le prince de Coudé venait d’être mis Ù la tête des troupes réunies sur le bas Rhin; c’était le début du commandement en chef pour ce jeune guerrier, courbé sous Je poids de son nom» 11 se montra digne en ce marnent de k parler : le# deux maréchaux, d'abord réponds de la Hesse jusqu'à CíishcI, ensuite jusqu'à Francfort, virent arrêter leur ma relie rétrograde par M, de Coudé, qui battit h- prince héréditaire de Brunswick à Aôsfînjkûcro» Il faul cependant, pour être juste, dire que sans le contours des arnice# en retraite la victoire de Son Altesse se fût inévitablement changée en échec» Mais c'est un membre de h famille royale ï un lui a laissé tous les lauriers de celle journée.

Les affaires de Frédéric IL s'améliorent sensiblement, et tous les amis de la gloire s’en réjouissent. Esprit national à part, ce grand c*pitajne a bien mérité de réussir, et je me joins à ses admirateurs, ki tenant rancune toutefois de sa bidente conduite en Saxe au de la guerre. Les Suédois et les Russes onl signé la paix avec '    ^l1^ Pf nasienne, ce qui la met en étal de résister maintenant

'^T- ^. iH¿“ ^í^ de ^ ennemis. Déjà Frédéric avait renforcé ses armées rie tt jc Saxe, lorsque les Russes, s nus les ordres du general Gzernich^ sC joignirent à lut au mois de juillet» Alors, su-pcrifitr en forces-m iii.u-é^i Daun, il le repoussa jusqu'à Obergis-dor“i et reprit nmpnriume pjace deSchoneidnitz. Enfin, a près quelques aliu-ts ou l.i fortune des armes se montra capricieuse, le prince lien ri de * nisse digne lieutenant de son frère, attaqua le prince de Blolberg, le 2j octobre, et le repoussa jusqu’au fond de la haute Saie,

Tandis que le retour de 1a mauvaise saison suspendait les hostie liir-. en Allemagne, tics préliminnircs de paix étaient signés a l'un* tainebknu : par le duc de Prastin, ministre du roi ; par le marquii de Griinaldi, ministre d’Espagne, et par le duc de Bedford, ministre df l'Angleterre, Ce n esl donc, jusqu'à ce moment, qu'une paix partielle, et la guerre continuera en A lie magne. Après Jes désastres que k France a éprouvés en Amérique et dans L'Inde, elle doit se trouver heureuse de recouvrer La Guadeloupe, la Martinique, quelques an-» très îles, de faibles portions du continent américain, mais surtout les comptoirs de Chandernagor et de Pondichéri, Un reste, le peu d» constance de scs succès en Europe ne lui avait pas donné le droit dJèlrc bien exigeante de ce côté, il est affligeant loulefoia qu'un ingé^ ni eu r anglais ait encore le droit de vérifier à Dunkerque si la eu nette conservée dans et port ne sort qu’à entretenir la salubrité de Pair,

Un point auquel l’honneur national était certainement moins lié qu'il ne l'est à cette aliénation perpétuelle d’un coin de notre territoire, faillit rompre les négociations de Fontainebleau ; cc point en litige était l’occupation des ¡Ici de Terre-Neuve, de Miquelon et de Saint-Pierre par îles garnisons anglaises, oc-cupation qui eût, il est vn^ interdit aui Français la píche de la morue. Après beaucoup de discussions, le duc de Bedford déclara an duc de Choiscul , qui s'y était mêlé, que tout était rompu s’il n'obtenait cet article»

« En ce cas, lui répondit » le ministre français , la • guerre! Et vous pouvez » partir quand il vous p!ai-» ro» »

Cette sortie excita la vivacité de l’Anglais, et a mena entre deux hommes également irritables une conversation rem plie d'aigreur. Au milieu de coite altercation, Bedford changea tout A coup de ton.

<r II faut, dit-il à M. de u Choiscul , que je vous » conte une histoire qui ■ m'est arrivée. J'ai été me i promener un des jours » passés au pavillon Dcu-» FCl t.», P

Ici, notre fier ministre» qui croit que le seigneur anglais veut s’amuser de lui , le prie de lui faire grâce de son récit»

a Ecoutez-moi jusqu'au » bout, répond Bedford sans « s’émouvoir. Je vous disais » donc que j'ai été mc pro-a mener ces jours passés au » pavillon de Bouret» Sur-« pris d'y trouver tant de magnificence, et surtout au salun, qui Serait ■ frappant même dans le paluie d’un monarque, je me suis étonné * qu'un particulier eût pu faire une dépense aussi excessive.

U est vrai, m'a répondu M. Bouret, que cela me coûte quelque * argent.; mais, monsieur, c'est pour le roi,., » M. de Choiscul, perdant de nouveau patience), allait Inierrompre une accoude lois le narrateur,»

fl Attendez, attentiez, monsieur! poursuit obstinément Bedford. 4 Ihi pavillon 31. Bouret me mena dans les jardins, où , me faisant n remarquer les transports de terre prodigieux qu'il a faits, Les ter-u rasscs immenses qu’il a construite#, il a encore bien plus excité ma s surprise, el je n’ai pu m'empêcher de lui témoigner mon étonno i> mrnt que sa fortune eût pu suftirt à tint de choses. Il m'a répondu » qu’un effet scs dépenses avaient été énormes ; mais enfin, monsieur, * a-t-il ajouté, c’est pour le roi-. Eh bien! je vous dis de même : il * n’y aura point de garnison dans les îles de Miquelon et de Saint-» Pierre, il m'eu coûtera peut-être la tète; ruais, monsieur, cett * pour le roi,„ *

U




MO-                         CHRONIQUES DE L'rîEII.-nMŒÜP,

Le détour ingéniciK qui IVuEt tnitoLiè CC délia h ruent ajouta à l'es-t m u qu'in s pi rail a AL Je Ubüiscul mi diplomate aussi ludnie; il l'cm-brasse. cl h p;-u fm conclus l.

M.nhiiie de J'iiinpiiiioiir n contribué- b celte pacifica il mi, comme elle avait contribué à faire dérider de la guerre , et c’est peut-être Irar son miliunce que des négociations n’ont pas été ouvertes avec ■ lïrlénc il, qu'elle ne peut souffrir, La favorite ne saurait lui passer la qnatitica lign de Cuíí/fan U ; elle n trop prêté a rire aux étourneaux de rŒiWte-Lm-'iir. L'immense crédit de la marquise est tellement connu , que l'autre jour un vieillard admis dans In aallc du couvert s'approcha du roi et pria Sa Majesté île vouloir bien le recommander a celle miiitresse en titre; Louis prit le parti de trouver la chose phiitinic. Umil lin cerit présenté an ùuisril, un conseilleur critique,, pour meure lin, dliaiC-il, a Ja gène de l'Eiat, indiquai il le moyen d'em-prnnier crut million) à madame de Pompadour; celte fois, Sa AJa-jeidé ne trouva pas qu’il y eut sujet de rire.

Ilepuia qu't....... plus ¡I s'entretenir ni Je guerre, ni de jésuites, ni dr convulsionnaires, il faut bien que l'esprit d investiga lion se replie sur la linérature cl Ja galanterie : avec Pune cl l'autre, il ne peut jamais manquer d'ali ment. Les le tires sont fécondes de no* jours t indépendamment des ouvrages que j'ai déjà mentionné», H ui'i n resie pluHirurha tlédijm r, connue ayan t pu ru, eu devant paraître p rocha mcuicnl, dégrouperai ici les titres des pruiçiptiin, trop tin pur-liims, trop peu répandus encore, pour que j'cu puisse parler avec quelque deuil. Tris sont les premiers volumes de i'//Hiure nuiurr/^, de BUfTon ; V£«ai ai# futí,in* dus connu fa juncex Auiriab^, de Çpp-dillact le caiiuu cuceni t-iil île l'Arrir:/cf jiri/i('t publier ]i r d'Ajçmhürl cl Diderot; intin lus nouveaux cl ingénieux principes do morale inu-ginés pr Van verni igiir» cl Helvétius. Grâce aut spéru unions vasirs, profondes, Jmninrùsrs de nos pli dm ci pbes modernes, lia régénération sociale est commencée ; Ils préjugés piitituent ; des mitom leur» hardi» ébranlent Le trône dc 1'łitu int-mc, sur la taxe étroite que le cnhuit-cisinc lui i donnée... Dans celte marche audacieuse du génie, que deviendront donc les trônes de Fa ierre ?...

lin descendant île ers hautes régions de h pensée, nous trouvons le num de Inbbé ¡Mille, jeune poêle rempli d'espérance, qui vient de noos donner une IraihtCliun aussi DiaCiu qu'élégume îles (nXir:/!-qu-s de Virgile, Les détails agreste», dédaignés jusqu'ici pur noire poésie caquino, oui pris, sous fa main de ce inducteur, ces forme», ces couleurs tmila il ves qui font lecharme du chantre de Manloue; on ernit voir Ica Heurs délicates, les vurle* prairies, les pu «es épi» dcl'elilk, en croit respirer te parfum dp ers trésors de la nature. C'est Un autre genre de vers que CCUt qui Cm il posent la Satire intitulée fa Puurrr droite, dirigée contro Publiée Trublet, par un apo-li y me que l’on croit être M. de Voltaire. Le héros de celuj boulotte riniéci c$l un homme peu marquant du 11» le» lellrvs. un écrivain terre i Ierre, que madame GeníTrín qualifie plaisamment de .'Cl ffutlè dć£-priK II méritait donc peu l>.reM d'Munrur que fait réfléchir sur foj une diatribe do quatre cent» vers ¿linee bu U de verve, dMpril cl de malignité j il méritait encore main» nndq/nifa qui, grâce à celle épîlre sanglante, realera attachée à son nom i et cela, san» dnu lu, Pour avoir écrit quelque pari une phose, un mot peuI-aire, cmilro irascible vieillard de Ferney. Le caractère, ci même bon nombro des ouvrage» du demi-dieu littéraire, inspireraient pourtant des in-folio de critique à qui voudrait Je» attaquer; mai» on a pitié Jf 1a vanité du philosophe.

Quelques petites comédie», de petits vers galants, et surtout de jn'te» rimes libertine» miles pour le prince de Smihire, à rintenlion de |a favorite, qui les ni inc un peu, leli sont les rléuiCnts du biigage que l'abbé de X otsenon porte à l'Académie française, ducu en vient de lui ouvrir les porte». Cru irai mu qu'un rimeur si musqué, si v*-porcut, hérite du fauteuil de Créblllon? « Quand je regarde ce petit > bel esprit sur le siège qu’occupa l'auteur d’/Jrof rr, disait le duc » d'Aven h la séance de réception, je crois voir une paire «le lunette) «dans l'étal d'une bas». — Le mal est joli, dit madame Favart, » maîtres» de l'abbé, lorsqu'on lui rapporta ce propos; mais de loin » un juge mal du volume des chose»* “ La réception de Voi^cunu □ l'Académie me rappelle une anecdote qui prouve que fa gaieté, principal caractère de son talent, ne l'abandonne jamais, même dans rétdt de ntahtlic. pendant l'invasion d'une fièvre, le médecin ur-donna certaine limite K ce poète facétieux.

« Quel filet a produit celte buisson? lui demanda le lendemain l’homme de la Faculté.

— Aucun, répondii-iL

— Avez-vous tout pris?

— Je n’ai pu en prendre que fa moitié.

■— Comment alors voulez vous que k remède a H agi?

— 'L- ne p|.lisante point, mon cher abbé; ut >i vous voulez guérir, faut aujourd'hui prendrc cette pinie eu une heure,

— Eh! mon ami, s’écria Vournoii d'un ion pileux, connu en L vou-lc¿-vous que j'avale une pinteen une heure, je ne tiens que chopiue. s

A travers (otites les non vea niés K lié rai rca de l'an ué«, M. de Voltaire a voulu glisser une comédie en cinq actes et en vita imiiulée ffruetf du Seyr. A peine cri ouvrage a-t-il pu arriver jusqu'au dê-nonniem; c’ist fEi'uoH du Poelr que celte comédie devrait /.i ppc 1er. « Quoi d om ni itge, disait un critique du parterre pendant que les ac-» leurs récitaient les beaux vera de Voltaire, quel dommage que u Fauteur ail réuni faut de soldais d'éMe dans une bataille qu’il v* m perdre! • Les comédiens n'ont pas voulu» heurter deux fois contre f£rue/l du Snge.

Un petit acte tiré d'un mute de M. Marmnntcl a été joué h la ^-n de novembre sous le titre d'/Zeurauíemen/, C’est une binette dont un rie» ferait rompre Je tissu léger, mais qui Ml écrire avec finesse. La décence ne s'y trouve pas toujours au tilre exigé par le» taimes mauirn, mais les dames ont des éventails, et fa pièce amuse. Le prince de Coudé, qui, revenu tnul récemment de l'armée, nssistiit à la première représenla lion, a conlribué peut-être au attecès de l'ouvrage. Dans une scène de lubie, roilicier Lindor dit à Morton :

Vûpm rasade, flétó, je v»« boire i Cyprisl

•—Je vmjdor» buire & Mural

répond Marion-, et, Ionien prononçant ces mots, mademoiselle Uns, quijomil le rôle, se louriiü, avec aufanl de grâce que de respect, ver» fa loge du prince. C’élail un signal pour les applaudissements; l'vultauiiaMnc «'en est mêlé, fa comédien hui pendant rcsptosicni, et Ifameur en a proft0 ï c'est M. Rochon k Ctabannes.

Tuulagikte, Ionie ie»tc <1uC ^( la ™’“édie tUZcurru.trmcnf, elle ne vain pua, tous eu double raport, cHIe que l'abbé Je DofamniiL le (Jiaulicii de notre époque, aux jolis vers près, joua l'attire soir dan* Pbéirl d’un gr.qiJ seigneur, sur le Ibéâlrc oit se dénouent tontes 1rs ¡ulriyuc» aniimrcuse». L'abbé s'éiait, oublié aux chasics côtés de la dw'hoae dp ”*, lorsque le dmi, iran-pcu coutumier pourtant drag.i-fantcric) nocturnes auprès du SU frimiie, s’eh avian ce MÛr-là p^r détotuvrenient ou par curirudié. Tout a coup tes portes de la chambre à coucher n'ouvrant à dent fiqitWE, la voix du m^ri se fuit entendre.

- lu suis periltie, c’est le due! murmure fa beauté pécheresse, — Hu tutki, failra HCLiibtaul de dormir, je me chinée du reste, répond l'abbé,

— Que voiajel s'écrie le duo lorsque après avoir tiré les rideaux Il itewuvrc deux tôles mr un oreiller qui ne doit en recevoir qu'une en LJiwtiec de la neimc.

— Chut, chut, dit inni Ima Bohmonl en ne mettant le doigt sur la bouche, vous en été» témoin, j'ú limpié.

— Vou» avea [pgiii’-J veux »vex g mur!.,» eh! quoi doue?

— Man pari.., hki-cc quo vdiu ne le connaissez pas?

— Non ; mal», par Dii u 1

— Chut; lie faillis pi de bruit, de grâce... Imaginez-vous, mort-lltur fa due, qu’hier lliidame I.I linchase me soutint qu'elle a vaj Je tomme il si léger, al léip'r, qu'un moucheron en volant autour d r p lu réveillerait* Lu ohos* me |uirui trup forte; je pariai ciiiqii.i Ht! Imite, il du .naulu nie ut qu’il n til éisit rien, tua fa que, pour peu f|u ij fil du vem, on en ire rail dans sa chambre, ei qu'on se coucherait à toi côldj, sons réveiller.

—. El madame a tenu la gageure ?

— Elle *c croyait si sûre de son fait qu'elle se moquait de noi 1er h que je ta lui proposai.

— Le* .......... oui des idées,..

— Oh! des plus extraordinaires. Voyant ce soir qu’il faisait du vent, je suis venu, je nie mis glissé lu... rl vous vqjcï que j’ai C*gn¿*

— Fort bien, l'abbé; mais je trouve VOltC pari tin pou impera li lient.

— A !□ bonne heure; mais mailnme fa duçhriie aurait pu chicaner, si je m'étais retiré sans avoir pu mtappuycrd'im temuigudge, et je vous ai aiiendri, monsieur te duc, avec riuqMticijcc d'un joueur ardent u faire consutcr L'avantage d’un coup de cai-u-.*

Pendant ce dialogue madame de "* ronflait n faire relcnlir m chambre, quoique, trop éveillée sous son drap, elle tremblât camuña lu feuille.

n Vous le voyez, elle dort toujours! ajouta Buhiiwnl en passant Je vêtement qu’une fournie ne nomme p^s*

— Vous .luriez pu gagner vos cinquante louis, dit aiiitemônl Je duc, sans faire des disposition* aussi complètes.

— La duchesse m’aura il chirané, vous dis-je, tandis que demain, monsieur le duc, voua pourrez affirmer que rien n'a été fait û demi. *

Le lendemain, l'abbé Ful erad; fa duchesse joua parfaitement l'ignorance, et lu mari, qui par originante ou ^r tout autre molli, ne Lavait pa» entretenue du pari* ful ^tlpc, au moins dans ce premier montent, du calme de ses traits. Jkiisujaui remet Imcwiii sur le (apfa fa gageure qu'il a ijm!”^ Ç* Relame se^ cinquante loui** ^Li-dame, sans nier la convention, teefare froidement qu'elle ne enura prend rien à l'entreprise extravagante dont ifabhé vient tic se peo vatoit.

■ Si quelque chose, dit-elle, peut surpassor lu folie du tar'i c'est la prétention de Lovoir gamité qi|;iqd j| est -te i...... évid.ence gu” vom

Pavea perdit. Miii*, rrl(łl1 PHuvrc abbé, votre bénéfice est médiocre * je ne veux pas von* ruiner* je von* rends votre parnie.

— Grand merci du heati procédé, madame! mais ce sont vos cinquante louis qu’il nie faut; ri puisque vous ma forces de recourir aux preuve*, j’invoque te témoignage de M. le due.

__De tu on mari ?

p—Oui, madame, répond le seigneur interpellé avec un sourire assez rlonleus, j’^i vu***

— L’ente ndex-vo us, madame la duchesse ! J’avouerai, si vous voulez* que mes prétentions ne sont pas exemptes de cupidité ; mats dai-piicz Cnnveciir qu'elles sont justes comete spéculation l'mandére risquée a droit égal.

^Allons, a lin tis, madame, reprend le duc, rvéruten-vou* de bonne ftmee. Il esl Iicii'$ de duale que j’ai trouvé hier au soir l'abbé couché «hiis votre lit... très-près de vous, je l'atteste, el je soniicim avec lui q« il liiiii que vous ayez Je sommeil curé mement dur pour ns 1’üv«jïf pas senti...

— Je paye, dit la duchesse en remettant un roukmi h Doismont* mais, en vérité* je crains qu’il n’y ait connivence...

— C’eut possible, dit le gcntillionuuc en beemunt la télé ; mois ce n'est pas entre L'abbé et moi !... »

Quand il y aura un emploi à donner nu théairc dos pelils apparte-meuls, j’espère que Je roi songera à la duchesse : qu'un rue cite un» actrice qui ait fuit preuve d'un talent comparable ¡tu sien !

11 fout croire que l'abbé de Boismnrti ne gagne pas souvent des paris de cinquante louis, car il solide rarement > payer ses de tics. Certain chanoine de Valencienne#, auquel ce galant ccelésiusiique p.iyo une pension sur nu bénvtice qu’il a dan# CC pavs, fit ilerincrCJiK Hl ł 'uyage i ç Paris pour réclamer plusieurs années d’arrérauss dns par le Lu nclicier onblieuI, Mal informé de L'adresse de Hoismoiit, le Cliinculte, au heu daller nu de mien r de son drhin-ur, su rendit chez l'abbé de Voisemm & HcUevilte. L’était quelques Jours avnm h réception de ce poète a l’Académie ira rira tse ; il Faisait cm te moment Jus visites d'usage. En l'absence du mauvais payeur qu'il relançait, le prêtre dc V alciiciunnes laissa un billet explicatif de sa dénia relie ; le lendemain il reçut la réponse suivante :

■ Je suis fâché que voua ne m’ayez pas trouvé, monsieur, vous su-» nez vu la II diere lice qu'il y a mire M. l'abbé du Bmsmrmt et moi* » U esl jeune, et je suis déjà vieux; ¡J est fort robuste, jesuùfoibie * ct Vuléuidlunire ; il prêche, et j’.d besoin d'être prêché; il « une ■ grossi! abluye, cl je u’en ai qu'nuo trên-tninCu ; il éest trouvé de i> l'Académie uns savoir pourquoi, cl l'on daigne quelquefois me rte-n manile r pourquoi je n’en suis jus ; il vous doit du l’argent en un, ci n je n’ai qu'a vous féliciter de n’èlrcpas mon créancier, n Celle L itre court lies salons.

Le due de Chniseul vient de compléter, par l’édit du 10 décembre, la retonne des troupes. Il y ■ des réductions., des économies dan# les disjmsîlÎCQs de cet édit; mais il consacre aussi dis bienfaits* L’iniaii-terie française esl réduite □ dix-neuf régiments de quaire bataillons, viugi-ikm de deux bataillons et six d'un seul Imkillun* Les régi-inriiis pirndrnni le ntun des province#, ce qui pu reineta plus foci-leniem la renoiuiiiée de leurs belles a£ii*>o^, iwn sans, quelque in-CoiLvénienl, car cuire dfouHnma i im* perpétuera «...... rue temp* In

riva bd'de corpa, qui, dmi> le métier dus armes, est toujours une ■J¡mgcreuse émulation. Lu roi ne réserve de nommer les colonels et Jii-iiu imtiK-coJoiu ls; l'innovation est malheureuse : elle donnera tous ce# grade# à la faveur, qui du moins n’en avait eu jusqu'ici qu'une partie. Lue caisse c»l ouverte dans chaque régiment. Un officier trésorier a la répartition des fonds el en constate l’emploi. Les eiup-ge ment s des subíais wm pené* de six années à huit; tout militaire ayant I ail deux congés, d'apres celle nouvelle A va lion, pourra, sur sa demande, recevoir une demi-solde cl mi habillement. Lu solde un-'■■Tu sera acquise uptét trois eiigngemiukH si 1rs nui lui res avant Servi CCS vingt-quatre années. In préfèrent, ils serom admis » i'hdlel dés Invalides. L*es appain tcmi'iils rtc MM. 1rs ul^ciers sont aiu'uicn-lés, pertleuliêremciii en campagne* L'uniforme blanc sera désoraiai* porté par toute l'infuniej je française * a Frxcepijon des gardes lorraines, qui eunlinucram de poner l'habit bleu. Enfin tout le détail des recrue#, de l'armement, de réquipemmii, dont les clliders des Corps étaient chargés, rentre dans les ailribmions immédiates du ministre.

tics mesures* presque tantea «âges* font pourtant un bon nombre de niécouU-ntE parmi les ntiieierfi laissé# «ms emploi. L'abbé de l'At-T*'!:‘nnlT chanoine de Reims, qui ne émit □ la réforme que ai les J'1^1"? du k Cha in pagne gdenl, eborehe à confutar les pauvres ré-formes p4r St*k {.^¡m^ns; voici un eoupkl qu'un lui attribue :

Bra*o officier, bon mitiuirv, Lj tifurujc ta descspite;

V1'" cala m t aurine pas,** “' ^ dtutu ^ g|ljri^;

On rtfornp su compi^,

Dieu le Père reforme encore plus sérieusement que If. roi de France; il vient d'üppdtr h la retraite éternelle les maréchaux de Maillcbuts

eide Lautrec : lu premier meurt eonruniH- de quelques lauriers, le second Lit nombre panul les puissances du monde.

CHAPITRE XXXL

OG4-I7G1.

Le pincel de la jeune fille, — Le roi de Prns™ a conquis la pak. _ D'Aicm* bcrl refuse les bmrmVi de Catherine 11. — M-rt de Itaçin* lis —■ Aix^dulea caractériftiiquos sur le duc de flétri (Louis XVIj et te l'Amp! de ProvcnnA (Luui# XVJH). — Le mblcdu dw ]é«uÍTM de Rulen, — liuewlie dc l {Wia, — Début singulier de mailfiuiOr-udia M.iisijh-^i'ihtc — H'ïrarrr ^■■N-r*ff J^ Voltaire, — J. —1. floii-^i'nu ciiAyen du monde —^lilue êi|'hk'tft' O'- I.” os XV, — Kxo'-Hlrnu île poiniures eu Lonv e — Porlrnd m- Vmtniv rn -vit- — F,- m do I esprit public. — L’jielfUtr aiiAn # Garnęli. — M uï horrible du I <|t1i ■ !’■ û-Vnnt — La femme de ThilendiHit — Li' vire e».¡n»i‘«’lier l| um ■'■) — K>ur u "t dn d'Ayaa — La chovuliti* d Eau. — Msikimr il.' Cm^un — i - fïmui* -'r ll ar. v'n Jt, trnuù-ba rte la H.upe. — t> que cl’o-l que ce i*u'to. — Il -r i il» ru ,1e pnldąiie. — La peVlû-n rca 4a Orntulie. — Lkspii ilnê qns lui A mie Voli.ura. — Le cAmm<'hta-eiir envieux. — Mort de ma lauie de l'n iipH loiir — Le sur-mon à la grecqud. - L êliilcn humain, ■— liisiirun.il-n en Ihel'jm'^ le duc d'Aiguillon. — C4,MÍ'’|nH' irt'-s au rot par h minii lgnie des Imlih,— A euii" lion de NmAcr — Lettre d rarriWéçiie de Purù par 1-1 Jlu ive.iu — M'1 t de RemeflU — Première pierre de la unir rile rglpe Ufliuie-G iiovihw lu Pintlié<>n). — Un mi eni <in CmUcrmc H né du Pulacua — t-r^m ti* M .Vea-to^ar pur J,-J Ruisseau — In-upr# ïi.in visrs m Cor-e. — Apparition de Pdnh. — Le Jiu rii.riFirjtrł phijiuojhh.^fa« do Vuj Caire. — rWÿmprr. tr-néíliíi ilo Voltaica, — Tiwdcon , iraje die du l.i H*rpe. — /doméné#; irageJic du Le* miena. — L» C*rtk, corućdu' de Fouia-nui

Ou s'est régulé, pour étrennrs* d'une aventure arrivée cet hiver à M. l’inlemlaut de Languedoc : j'ai eu ma pari de la. «artalioh; mes kcLeurs. si j’en ai un jour, anronl la leur.

Line jeune fille éilrèmccnrnl jolie atlmdail son tenir d^audknce diluís le sillon rit ce fiłiirunnitiai re provincial . iríais le lour ik lu beauté vient vite avec un giiluiH prnler lriir*** M. J'mleutluul f»il uu-irer en Imite liait dans sou Cubinel 1» rliuruiuuk pi'tiliuHiiaire, qu’il a lorgnée du coin de l'œil.

IT Qu’y a.i.il pour vmre service, belle cnfanl? lui dit-il en ta faisant avenir a culu de lui sur une nlloiuane.

— Monseigneur, e'esl nn placel.

— Donnez, mon bel ange, dordaex ; je parle d’avance que voua ne nie demandait rien i[uu de juste.

— Muís je k^rois, ei quand monseigneur aura lu*..

— Inutile, lonl a fail inutile... El si vous étiez aussi favorable h tua demande que je promets de l’èlre à k vôtre... A ces nwH, l'in* tendant, qui a laissé échapper le placet, SC met en devoir d'usurper provisairenieni les droits qu'il demande.

— 1 buttasses, r a indycz donc nia supplique! monsieur rinlendant» Vûus verrez.*..

— Rien ne presse* mon rufom, puisque je vous promets..* El Ici mains du jfa km gen lilio tu rite pro uva ieu l assez ce qu'j J voit lai l ohimir.

— Eh! niai#* Huiin-igneur, vutls n'y üOIlgHpa*; si vous saviez Ce que je tous demande*.*

— Accorde.,, accordé. Païens à ma requête.*, El monseigneur U pouss;iil,tt                                                          *

— Au moins* monseigneur, ce n'est pas ma fouk, dit b jeune filie après avoir été forcée de dire aussi Jccurdé en style dc panfominHj,

— Mai incitant* ma petite, votre cause esl gagnée irrevocable me «L dit l’audacieux cri se rajustant; voyons le placel.

— Je vous le laisse, * répondit Je bel ange, qui prit aussitôt son vol.

M. l‘kl leuda rit lut k papier... Que devint il cri voyant que c’était Une plainte por Ufo pa r la jeune fille contre un chirurgjeii ignora n l !... On devine le reste. Monseigneur chercha sur l'heure un Ksculup» plus adroit, cl jura qu’on ne le prendrait plu* à prdseucer sen placcti aux belles suppliantes avant d’avoir vu le# leurs.

On vient de recevoir à Paris le traité signé le 15 février à Hubrrs-bourg entre l'impératrice-reine, stipulant tant en son nom qufon Celui des erre les de l'Empire, et le roi de Prusse* Un second traité a été conclu sous la même date entre Frédéric II elle roi du Pologne,

Si l’on examine a fond ces actes diplomatiques et celui de Foilfoi-nchtcau, an voit que ta seule Aiigkkrre a recueilli dus avantages de la guerre qui sc termine par l’adresse qu’elle a eue de faire la paix a une époque qui pouvait devenir très-cri tique pour elle et scs alliés* En effet* le Portugal allait être envahi p.ir les ormes réunies de la France et de l'Espagne tandis que te roi de Prusse, malgré son génie, ne pouvait résilier longtemps encore à tant d'ennemis avec une orniéc épuisée qu'il ne peut va il plus renouveler* Ainsi tout porte à croire que si les hostilités eussent continué* la Grande-Bretagne eiH élu forcée de restituer scs conquêtes d’ûutre-mer pour compenser celles des Français, des Autrichiens et des Espagnols uijrkcondnetit européen. La France* déjà dessaisie de toutes ses colonię5 au mo-> ment des négociations de Fontainebleau* ne pouvait pluł nm perdre A la guerre; il était évident qufoJk alfolí au contraire y fpigner cri obligeant par FciivaLissc-jucnl du Hanovre son ennemie à lui rosfL.

IL

tuer toutes scs possessions dans l'Inde et dans P Amérique. La paix de Fontainebleau, mêlée de conditions onéreuses et de honte, peut donc être considérée* en définitive comme une erreur grave du ministère Choiseul; et l’épuisement des finances ne justifie point assez Ja fin brusquée d’une guerre arrivée, je crois, au point où elle devait payer les sacrifices qu’elle a coûté.

Maintenant que la paix est Lite, M. d’Alcmbert pense sans doute que le sol de la France sera plus fécond pour la philosophie que celui Je l’empire russe; il vient de refuser définitivement les offres brillantes que lui faisait l’impératrice Catherine, qui voulait, dit-on, lui confier l'éducation du grand-duc Paul son fils. On assure que le gouvernement, assez désireux de voir les rangs philosophiques s’éclaircir en France, insinuait doucement à d’Alcmbert que sa présence à la courde Pétersbourg serait utile à notre politique ; l’encyclopédiste a tenu bon. «Je vous félicite, mon cher philosophe, lui ► écrivait demie rement Voltaire, «l’avoir préféré la philosophie aux » richesses et aux grandeurs dont voulait vous combler une grande » princesse. » < 'U’il est agréable de prêcher le mépris des biens du fond d’un immense château entre un coffre-fort bien comble et un portefeuille bien rempli!

Si les rangs des écrivains appelés hérétiques par le sacerdoce sc renforcent de jour en jour, ceux des hommes de lettres pieux s’éclaircissent. Racine fils, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, mourut au mois de janvier. Les dernières années de sa vie furent partagées entre deux cultes assez opposés, quoique messieurs les chanoines et les moines en confondent quelquefois les rites : le fils de notre grand tragique était tout à la fois ivrogne et dévot; on pourrait graver sur sa tombe une croix enlacée de pampres. Le poème de la Religion est le seul ouvrage de ce poète qu’on paisse citer avec éloge; sa traduction du Para-lis perdu a quelquefois le mérite de la fidélité, mais quelle pâle copie d’un si sublime tableau!... Homère, Virgile et Milton.....génies sublimes! il faut subir, il faudra peut-être subir une longue suite de siècles encore la suprématie de celle trinilé, unique dans la région d’où elle plane sur le monde poétique!

Il y a dans la marche d’un écrit de mœurs des transitions «pii désespèrent : c’est, par exemple, une nécessité malheureuse d’avoir à parler d’un duc de Berri *, d’un comte de. Provence2, après s’être élevé jusqu’à Milton. Pénétrons pourtant dans l'appartement de ces deux embryons de grandeur conventionnelle, l’un âgé de neuf ans, l’autre parvenu à peine à sa huitième année. Le caractère de Leurs Altesses se devine déjà dans les deux traits que j’ai à incntionncr.il était arrivé l’un de ces matins au duc de Berri de lâcher un il pleuva. « Ah! mon frère, quel barbarisme! s’écria le comte de Provence » avec autant d’emphase qu’on en peut montrer à huit ans ; cela n’est » pas beau, un prince doit savoir sa langue. — Et vous, mon frère, » répondit Tainé, vous devriez retenir la vôtre. » Je renvoie la réflexion après la seconde citation.

Le duc de Chartres2, dan* une visite qu’il était allé faire aux petits-fils de France, appela plusieurs fois le duc de Berri monsieur. « Mais, monsieur le duc de Chartres, dit l’Altesse Royale, vous me » traitez bien cavalièrement ; ne devriez-vous pas me donner du » monseigtuur?— Non, reprit vivement M. «le Provence, non, mon » frère, il vaudrait mieux qu’il dit mon cousin. »

Ainsi voilà donc, dans un âge si tendre, de la part du duc de Béni, de la morgue, «le la fierté brutale, même envers son frère; de la pari du comte «le Provence, du pédantisme, de la dissimulation, des i-rétcntionsà la bonhomie. On en conviendra, ces jeunes rameaux dc I arbre bourbonien ont déjà pris leur courbure respective.

En quittant un coin de la cour où sc prononce un tout petit jésuite, je passe, par une transition moins brusqueque celle dont je me plaignais tout à l’heure, à la mention d’un tableau curieux trouvé dans l'église de la compagnie à Bilion en Auvergne. C’est une mauvaise cróA le, véritable dessus de porte d’auberge, qui remonte, dit-on, au temps de la Fronde, mais «pii mérite beaucoup d’attention à cause du suj-t. Cette peinture représente un grand vaisseau sur lequel on remarque des ecclésiastiques généraux d'ordres, cardinaux, évêques, abbé.», moines de toutes robes; on lit à la poupe du navire : Typus reli<,wnis. Un jésuite tient la barre : c’est le fondateur saint Ignace ; un autre, placé à l’avant, paraît observer la route. Le bâtiment vogue vers le port du salut, laissant derrière lui le monde, ses pompes, scs vanité», ses scandales. Des barques de diverses formes entourent le vaisseau : ell«*s portent des empereurs, des rois, des princes de l’Eglise, ni s’efforcent d’aborder le grand navire. On tend des amarres à beaucoup d’entre eux, tandis que plusieurs esquifs, indiqués héréli-Î\ucs, sont repoussés avec violence ; des flèches sont décochées contre es grands qu’ils portent : Henri ¡V, dont on peut reconnaître les traits, tombe frappé d'un dard parti du vaisseau. On assure que le tableau allégorique que je viens de décrire n’est qu’une copie, et que l’original est à Borne. Quoi qu’il en soit, on devise beaucoup sur cette peinture, où la doctrine des jésuites sc trouve clairement exprimée.

La gravure* l’a reproduite; on en expose partout des estampes: on fait foule pour les voir.

En terrible incendie qui vient de réduire en cendres la salle de l’Opéra, au Palais-Royal, fait une triste diversion à la célébrité du tableau de Bilion. Le G avril, entre onze heures et midi, je revenais de Bellevue, où madame de Pompadour m’avait fait la galanterie de me retenir à déjeuner, lorsque ma voiture fut arrêtée dans la rue Saint-Honoré par une escouade du guet à cheval... Le feu était des plus violents; un pétillement sinistre retentissait à mon oreille; une fumée épaisse s’élevait à perte de vue, mêlée de flammes rouges, bleues, vertes, blanches, et nuancées ainsi par les divers combustibles qui les alimentaient... Un bruit confus de voix retentissantes, de poutres qui tombaient, de murailles qui croulaient, portail dans l’âme une terreur qu’augmentait encore l’aspect des blessés, des morts qu’on retirait des décombres. Le soir , l’incendie était peu calmé; de mon balcon de la rue Saint-Louis, j’en voyais les flammes s’élevant en colonnes ardentes sous la voûte céleste : un peu plus tard, ce feu lointain se réfléchissait sur mon visage à travers les rideaux rouges de mon lit.

J’appris le lendemain que toute la salle de l’Opéra était dévorée : un monceau de cendres, voilà ce qui reste du temple des arts, des grâces, des plaisirs et des voluptés. Cet édifice sera, dit-on, rebâti au Palais-Royal, à la demande de M. le duc d'Orléans. Outre des fonds considérables avancés de sa caisse pour celte reconstruction, Son Altesse donne annuellement dix mille écus pour ses loges. Eu attendant que la nouvelle salle soit élevée, l’Opéra jouera aux Tuileries dans la salle dite des Machines.

Je ne quitterai pas les spectacles sans parler d’une aventure moins triste qu’un incendie ci qui pourtant a bien produit aussi quelques S (dits feux follets dans la salle «lu Théâtre-Français. Mademoiselle liaison-Neuve, petite-fille de la femme de chambre de mademoiselle Gaussin, a débuté le 3 mai dans la Gouvernante : le succès de la jolie néophyte a été complet; mais il a été partagé par une partie de sa personne, sans doute peu habituée à des triomphes aussi publics. La débutante dans certaine scène veut quitter précipitamment le théâtre, ses pieds s’embarrassent dans sa robe, elle tombe, et soudain sc produisent deux globes jumeaux qui provoquent les applaudissements unanimes. Madame Belcour, s’élançant de la coulisse, baisse bientôt d’une main secourablc les jupes que la chute a relevées... Il était déjà tard, tout le monde avait vu... Apparemment mademoiselle Maison-Neuve ne craint point les jugements critiques sur ses beautés secrètes, car elle a reparu sans être déconcertée... Quelles heureuses dispositions !

Tandis que les presses des frères Cramer de Genève gémissaient sous une édition de VHistoire générale de Voltaire, portée à huit volumes, Jean-Jacques Rousseau, jadis citoyen de cette ville, écrivait au premier syndic de son conseil une lettre dont j’extrais le passage le plus remarquable : elle est datée «le Neufchâtcl, où ce philosophe a trouvé un refuge. « Ayant rempli de mon mieux, dit-il dans cet » écrit, les devoirs attachés au litre de citoyen de Genève sans jouir » d’aucun de ses avantages, je ne crois point être en reste avec l'Etat » en le quittant. J’ai tâché d’honorer le nom de Génevois ; j’ai ten-» drement aimé mes compatriotes; je n’ai rien oublié pour me faire » aimer d’eux : on ne saurait plus mal réussir. Je veux leur complaire «jusque dans leur haine : le dernier sacrifice qui me reste à faire est «celui d’un nom qui me fut cher. Mais, monsieur, n.a patrie, en me «devenant étrangère, ne peut me devenir indifférente; je lui reste «attaché par un tendre souvenir cl je n’oublie d’elle que ses ou-» trages. Puisse-t-elle prospérer toujours et voir augmenter sa gloire! » puisse-t-elle abonder en citoyens meilleurs et surtout plus heureux » que moi ! «

Le magnifique conseil de Genève, composé pour le momci.: «æ gens qui se connaissaient mieux en ressorts de montre qu’en beaux sentiments, fut sur le point de faire brûler la lettre de Rousseau après avoir brûlé son Emile., et, je crois, sa délicieuse Héloïse. Cependant la majorité se déclara pour la simple transcription sur les livres et pour l’adhésion à la demande de l’auteur... Le voilà donc cosmopolite.

Les anciens décernaient des statues aux grands hommes , aux grands princes reconnus tels à cause de leurs exploits ou de leur vertus sublimes. L’adjectif grand ne pouvait dans ces temps recul être entendu que d’une seule manière : personne, à coup sûr, ne serait avisé de penser qu’un jour on appellerait grands les homm richement pourvus par la fortune, ceux décorés d’un nom historiq par l'aveugle hasard ou ceux impunément vicieux grâce à leur ra et pourvus précisément des mauvaises qualités qui rapetissent l’espè humaine aux yeux de la saine raison. Cependant c’est ainsi que l’o entend trop généralement la grandeur dans notre siècle dégénéré. C’est par suite de celte étrange interprétation qu’on vient d’ériger une statue à Louis XV, déclaré, comme on sait, le plus gravo roi du monde en dépit de la renaissante philosophie, qui se contente encore d’en hausser les épaules. Mais comme il pourrait arriver un jour que cette philosophie, devenue puissante au milieu d’une société qu’elle aurait éclairée, essayât de rectifier notre grammaire morale quant ą

1* siguí fi c;i lien de l’adjectif ^riuU et qu'atara les monuments ¿levé# a m rois ÿw^* P“r Ia lir^c de Dieu ne fit ¿seul pas respectés, je vais décrire U statue érigée à Louis XV*

Dès fan née 1148 le prédit dus marchands avait déterminé le corps municipal à faire cette édification au nom de lu ville, qu’on s’était dispensé de consulter. Edmc Bouchard ou fut chargé d’exécuter le modèle d'une figure équestre, qui devait être ensuite coûtée en Bronze. Le célèbre statuaire ne put Être témoin du succès de son travail : ¡1 ¿tait mort, lorsque le 11 avril dernier la figuro fut transportée sur la place située entre les Tuileries et les Champs-Elysées M* Pigalie avait succédé à G iranien pour l'exécution des- ornements du piédestal* Enfin le tout fut offert aux regards du public le îûjuin. Ce même jour la place sur laquelle s’élevait l’effigie prit le nom de place Louis TE.

Le roi, couronné de Ion riere, mais coiffé à la moderne, c’cSt-h-dirc ayant les cheveux liés par derrière avec un ruban, est, pour comble d'in coh tironee, vêtu à la romaine. A part ces bizarreries in-tolérabk-s, la statue passe pour être généralement d'un beau dessin : lu tile du roi a de la noblesse ; la pose du corps est heureuse* Le cheval se distingue surtout par l'élégance et la beauté des formes. En un mot, à une époque où l’art s’efforce encore avec peu do succès de se relever d’une décadence poussée jusqu’au ridicule, l’ensemble de celle composition mérite des éloges. Il n’en est pas de même de lia partie du monument exécutée pur Pi gaile* Aux angles du piédestal quatre figures en bronze, la b orce, la Paix, la Prudence, la Justice, ont été réduites par un architecte mai inspiré aux fonctions humiliantes de cariatides et semblent soutenir le socle de la figure équestre. Ces quatre divinités allégoriques feront peu d’honneur au ciseau de leur auteur : dépourvues de toute grùcc, de toute noblesse, offrant avec indécence une exhibition de gros dnrmcs découverts ct affectant des altitudes telles qu'on pourrait les croire conter mes aux goûts secrets du y rond roi, ces ligures sont L’objet de mille plaisanteries obscènes ¡ elles produisent d’ailleurs un cfiét disgracieux. Les faces du piédestal sont ornées de bas-reliefs en bronze d’une exécution moins vicieuse, mais où les lois de la perspective, impérieuses dans ce genre de sculpture* m’ont paru complètement Violées; aussi ces bas-reliefs, qui représentent les principales batailles que Louis XV a tues, ne montrent-ils que des niasses confuses de Combattants, cl t'u-il y trouve Uïi mécompte frapikuni île j.....bes et de brus relativement au nombre de tôt: s exposées par lu statuaire* Sur l’une des faces on lit : Hoc pietaks f<ubliw mMUtWRfum prœfec-tu$ et miHes deewteruní unno lH$;posueruni atino 17^8 : ce qui veut dire que ce monument de la pïélé publique, décerné par lé prévôt des marchands et les échcvhis en 17 48, fut érigé en 1768, Huit jours après l’érection un savant, plus versé dans le style lapidaire que notre prefef en robe de procureur et nos ¿'Mrs en perruque, avait écrit sur le piédestal celte inscription aussi brève que vraie : Stafttastahiœ. L'auteur n'a pas demandé à cire admis à L’Académie des inscriptions et belles-lettres. Poursuivons notre revue des ouvrages de l’art*

L’exposition du Louvre est ouverte depui"-quelques jour^ t il n'est pas inutile de dire que les seuls pcintrE», wmlptcura ou graveur* de L’Académie peuvent y produire leurs ouvrages cl qit'aînii la médiocrité privilégiée d'un bon nombre de ces artistes passe pour l’apogée du génie national. Cette année comme les précédentes l’allégorie domine au salon, et parmi les grandes productions de ce caractère on remarque les Grâces eNdhtfn&s par fAmour, tableau du célèbre Vanloo. Il y a du coloris dans « sujet, mais les divines Meurs ont des formes un peu flamandes; et madame dc Pómpadour, en disant avec dédain de ce trio : Les Grâces, pa‘ n’avait que trop bien jugé*

14 CA os le le de Joseph, sujet historique exécuté par M. Dcshays, réunit plus de suffrages : on trouve du naturel, de la passion dans Celle peinture; ce qui est remarquable à une époque où l’art n’a pas encore cessé de s'égarer avec la manière, l’artifice et l'enluminure. Mais Joseph Vertml, cet amant de la nature si fidèle, si heureux, provoque une admiration unanime : ses Quatre Parités du jour sont particulièrement recherchées par les amateurs; on croirait voir la nature cllc-mcinc à travers une lunette diminutiva*

Lu Piété /¡Haie de G ronzo attire aussi la foule : c'est un chef-d’œuvre de pathétique et de vérité. L'œil abusé complète lui-même son illusion eu prêtant Je mouvement aux personnages de ce peintre enchanteur*

tin ne remarque guère dans l’exposition des ouvrages du ciseau que lu PrnmtfJiée de M- Adam et le Pi^mnfjbn de M* E^leonnet : l'imiiatiou (jc l'antique n'a pas été négligée par ces statuaires; mais peut-être voudrait-on qu’ils eussent moins recherché la rectitude académique*

L'art d’imiter U peinture en points de tapisserie a pris un certain développement depuis quelque# années ; on remarque à l'exposition un portrait en pied du ro¡ emollr¿ (je tous Les attributs de la royauté ; nuances ombres, dégradation^ tout y est de la précision h plus heu ren*®’ A quatre pas l'illusion est complète, on se croirait devant un tablead à F hui le- Les progrès de cc genre peuvent ajo magnificence de nos dû#» ¿¿Urieurs. Ce chef-d'œuvre

(H de M, Audrey,

Un fait aussi des portraits A h plume. Il en court un dt Vol Luir« tracé en jolis vers; voici le début :

Je chanta un mortal exigu, Et dont lu fréta individu Ni prisqua point dû consistance; Mais, s’il n'a ni lunch» ni cul, S'il a« aussi sec qu’un pendu, Le ciel ta fit, en recompenso, D’espru abondammeftit pourvu.

La longue énumération de tontes les qualité^ du grand pnEite, produit e par une muse plus maligne que fidèle, se termine par celle réflexion :

Quand od jouit do l'avanugo De réunir Uni de trésors, Il est permis, pour khi usage, Ile n'avoir qu'un polit visage, Point de mollets et peu de corps*

On croit que ce portrait est de M. la 1 icnville. Si ce rimour n’* pa$ été Lors de son baptême bien pourvu de prénoms, il peut s’nu consoler; M* de Voltaire y suppléera surabondamment par les sur-nonts de cuivre, de «nalolru, de polisson-, dont il décore ses écrits en faveur des critiques assez hardis pour le descendre un moment de son piédestal.

Les satires de ce genre résultent nécessairement des progrès de la philosophie; la Lumièrequ’elic répand sur les bommus Corinne sur les choses est funeste à ions les genres de fanatisme, et l’espèce île culte rendit an vieillard de Ferney en cet un*

Alais T esprit public, «cité par nos philosophes, abordé surtout les matières politiques; il sait maintenant que ce sont pour lui j nuire* dc famille, et prend la liberté de s’en mêler. C'est donc avec un vé-riluble enthousiasme qu'on Lit les iirllcs remontra rices inspirecK par les Calamités de l'Etat aux par! unie ut.1 de Paris, de Rouen , de Ihh-dcaux,dr Grenoble, de Bretagne. Os corps, non reís des niéesgénu-reuses que les lettres pmikagcnt, giclent de liberté, de patrie, de droits nationaux; exprèsd-ni]s nouvelles eu France, qui Ti sonnent délicieusement & FonriUe des peuples ct Cruellement à l'oreille de Sa Majenié. Aussi divers arrêts du conseil rédigés en siyle de palais suppriment-! ta ces beaux écrits imités d'Athènes et de Rome**,

■ l>élrutacx, tire, disent au roi les courtisans effrayés, détruisez » vite, faites, s’il y a lieu . briller juridiquement ces grands morceaux » d’éloquence propres à faire naître chez les parLięuliucs des seuti-ii menta miles ct énergiques ; il y a de quoi tremblai- quand on entend » prononcer ce vihin mot de pairie* »

Dans cet élan de l’esprit public, Louis XV a cru lui donner un frein en appelant au conseil M* de Mmpcou, premier president au parlement de Paris, homme capable d'artifices subtils, d expédients propres à faire espérer en trompant. Nous verrous ce que celte acquisition du pouvoir produira.

Le fameux Garrick, le Pré vil In tic l’Angleterre, est il Paris depüii quelques jours. Il s'est lié particulièrement avec M- Mulé , jeune acteur rempli de talent, qui commence à compter parmi les notabilité# du Theàtrc-Francais. L’artiste des rives de l;i Tamise et celui des bords de la Seine causaient l'autre soir au café de Poy de N difficulté d'imiter un homme de bonne compagnie dans l’état d'ivresse. Muir montrait à son interlocuteur comment il Ven tirait dans ondes râles

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qu’il joue le mieux, l'ivrogne du /leiour iruprćwu* « A merveille, lui dit Gamck, mais aumei plus vos jambes et moins votre buslc cl votre tête. Ùivressc dit peuple est dans tout le corps, parce qu’il

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n'a point de dignité à disputer au vin; L'i/léguut marquis ne lui abandonne jamais son élégance. Voyez le Bacchus île Michel-Ange s le demi-dieu est ivre, il sourit à la liqueur, mais il est debout, il s’efforce de se tenir droit ■ Bacelms n’ôllblœ pas ce qu’il est. Oii ne

a soupçonne l’ivresse que par la flexion légère de se* jambes. » Voilà le secret de la supériorité de Garrick; il raisonne son art, cl l'on ne fera jamais qu’un mannequin mécanique d’un comédien qui no suit

arrick avait "nudillaC, tù boire, mi im>-


que 1rs préceptes de l’école*

A propos précisément de l'imitation théâtrale une ’cussinn s'engagea le même soir tu sajou de madame Geoffrin, n été introduit par M. Siurd, n Les bêtes n'imilcnl pas, t i* ou elles imitent très-peu : dèsqu'eHesont appris a mai ■ cc qui est bientôt fait, tout est appris pour elles* Il tâtions: l'une servile et qui arrête tout; l’autre de génie

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s’élève toujours au-dessus de ce qu'elle imite* Messieurs, a. l’esprit humain n’était essentiellement imita leur, nous apurions tous dîné

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aujourd’hui de glands ait pied d'un chêne, et nous n’aurions pas l'espérance d'entendre M, Garriek... Mais qu’en pense M. frarrick - lui-même? « Misen scène beaucoup plus tôt qu'il ne le pensait, et pour une question déjà soulevée par un homme tel que Condilbc, le célèbre acteur anglais fut un peu embarrassé ; il *•? A™ ’iéan* moins avec esprit. Faisant quelques pas comme »ur Je Un aire, et Ae

* à distance du groupe discutant, ¡I dit d un ton moiú¿ gruvé,

w»m« * ht^m w d'ewnple

One réponse, qui, par cela même qu'elle n’étaii pi une décision, ékiit une preuve ele laol et de convenance, donna ù l'asscmblLc une opinion três-a va niégense de l'esprit île (larri tik.

(SeL incident de conversation allait hâter les sollicitai ion* qu'on se proposait de faire à lecteur anglais, qu'on était pressé d'en tendre réciter un de ces morceaux de comédie auxquels son talent prêtait tant de charme; une mauvaise nouvelle priva la société de ce plaisir. L’abbé Prévost, l’ingénietix auteur de Afunun ¿rscaut et de tant de jolis romans, était l'une des brillante • luuiièri s du cercle Gcoffrin; il y jetait les saillies de sa gaieté cu-uhIIUlc;. tivc nu travers, des dis-eussions abstraites, et souvent de jolies buuches, qui alleicnl s’ouvrir COiiViilsÎVcment pour bâiller, le remerciaient de celle heureuse diversion. Ce fut donc avec une douleur réelle qu’on Apprit dans ce Centre du bel caprit la mort du pauvre abbé avec 1rs horribles circonstances queje Vais rapporter. Prévost , qui passait toute la belle saison à Saint-Fimun , prés Ghanlil ly, se promenait dans la forêt de celte résidence, lorsque, frappé d’une attaque d'apoplexie, il tumba privé de toute coniui issaucc au pied d'un arbre. Des paysan» qui survinrent le transportèrent chez le Ciré du village le plus voisin.., L'Abbé paraissait entièrement privé de vie quand la justice, appelée ivre Un chirurgien ignare , fil procéder à l'ouverture du cadavre. Mais l'assistance fut glacée d'elïroi a un cri aigu poussé par l'infortuné... il nVtaiT qu'en léthargie. I/opératcur s'arrêta , mais il était trop tard t une ouverture d'une effrayante grandeur laissa bientôt échapper la vie du spirituel écrivain avec des Ilots de son sang... Pré vos! ne rouvrit un m oui ont les yeux que pmir voir l'appareil affreux qui Trin i rounait... Il expira SOUS le scalpel.

On parlait Lier au lever dit roi de cette mort tragique; elle affec-tab sincèrement S-i Majesté, qui lit toujours beaucoup de cas des ouvrages de Prévost. Mais comme Louis XV ne s'appesantit pus longl.....pu sur les sujets nftl igram*. il ne larda pasa dire au facétieux d’Aven ï * Duc, fo¡tes-umi donc rire, — Volontiers, sire, et je vais u racontera Votre Majesté une a tenture récente arrivée à Luit ragua ¡s, i Liquide termine par un bon mol qu’il m'a vidr.LeiiuEutr.cn havre a pour je ne sais quelle raison, se croise itans nue petite rue avec un ■ su perlic équipage où se trouvaient M. l'intendant du Poitou et ma-p dame son épouse, daine de ta plus complète laideur. M. Finlrn-h daiil. arrêté dans sa marche par uri supin, met la tête à ht portière a et prescrit impérieusement au fiacre de reculer. M. de Lauraguais, a piqué au jeu, se montre à son tour, cl défend au pbaéton de place u de céder un pouce de pavé. Le fonctionnaire provincial, qui a re-* connu un soigneur honoré dru hantés de Voire Majesté , cherche à n s’excuser. Mais le comte est emporté en diable; mie fois excitée, » il faul que Sa bile s'exhale. Qu'importe CC que je suis ! «prend-il * avec colère, mais qu'êlcs-vou» ic i pone parler d'un (cm &ï liant » même an pins Kumple particulier i1 A Ce point de l'altcrc^tion, nia— « dame riuiumlanit, jusEpEtalors cachée ad fond de la voiture, paraît * »Dudaïll pmir dire Ji l^nrBflUais que ee lut, impoli «HivtanL bien pru > a un Lu....... de qualité...—Ail 1 pardon, madame, répond aussitôt jr Ir cuiji te , si vous vous fussiez montrée plus lit, le cocher, les che-> vaux, moi. tout l'équipage, aurions reculé. »

Les courtisans du lever, voyant d1 A yen CO verve, lui demandèrent ce qu'il pensait de la nomination du vice-chancelier Kcuér-XJuiries de Maupeou, création nouvelle qui prêtait beaucoup à la critique. • Sa j» Majesté me permet-elle à cette occasion le moi pour rire? de-> mainte le duc. —Dites, dites’ répondit, lu roi. — En ce en*, reprit 14 l'illuiire boulon, je dirai de la nomination de ce vicc-Chancclicr > que je n\ rois qu'un vice déplus dam l'Etal.., » Et Je rire d'éda-irr, Louis XV dniimnit le tou.

■ C’est pourtant ainsi, mauvais plaisant, reprit Sa Majesté encore larmoyante d'hibriié, c’est musique dans les plus grandes calamité» vous lirez vôtre épingle du jeu pur une plaisanterie,

— Votre M-ij^lé CLiimail-dLc une iimiîh'ure manière de se libérer?

— Vous conviendrez au moins qu'elle n’est pas toujours opportune,

— Toujours, sire, quand elle console.

— El est cependant du circonstance» ou l'on doit contribuer un peu plus réelle’t mi à certains sacrifiera, ci vous vous donne* aussi, umn cher du* jop d'immun liés. Lar exemple. Cl j’ai encore cela sur le cœur, ¿d 1j grande pénurie financière de l'an du ru ici, vous n'avez |» * tí vyé votre argenterie à ta Monnaie.

— Ma ¿S ire, j'en conviens, ci je iPcn ai pas même été tenté.

■— J'y ’ L.vri envoyé lu mienne, moi.

— Je . (irais bien, sire; mais per meticz-mai une comparaison: mand , «us-Christ mourut le vendredi, il avait la certitude de rcs-

■ ci ter le di manche. »

’ pour otile fois, le* éclata de rire des habitués du lever do h la permission royale, ri le ni lui-même, entraîné comme ^e songea pl¿í à revendiquer le droit de donner le signaL

-oup dans le monde d'un chevalier d'Eau de Beau-fait, ayant IVii spirituel, labaibr épaisse, grand Sairit-l-cmta, Ktap'húlPde dragon*, al qui, m*l-virüitô, est uómimoini une femme, si l'on

ru■ tachant à un teł personnage sont Curieux. DTon, que ¡'appellerai monsieur jusqu'il plus ample informé, n été employé a cause de son oprii subtil iLus les négociations île ta dernière paix : sa première mission fut en Russie, Le grand-duc Paul demandait un maître d'armes framai*; un lui envoya cet agent, qui, irvs-fort sur l’escrime, pouvait, eu montrant ta tierce et ta qtu rte à son royal élève, ménager le retour d'un ministre clc France à Pótersboiirg, Tout sc passa comme Cil l'avait espéré: le chevalier s'insinua dans la cuntí a lice du gr.....l-dueT et ménagea d bien son crédit, qu'il fitappré-cier La présence ù la cour de Catherine du di [ilomate qu’il importait à I.j France d'y entretenir. Le prix de ce succès fut ta ptaee d-e secrétaire d'ambassade el un brevet de capitaine de dragons. Ceci sc passait pendul la dernière guerre; depuis lors d'Eon a publié quelques écrits in^aicu.x sur le Couirncrce, les finances, l'industrie : rédigés avec ùcL^kc d'après les opinions du cabinet de Versailles, ils ont vMu au chevalier une pension de deux mille écu*; puis ta litre de où ni sire plÚMpotciiitaíre dan* ta Grande-Bretagne, a l'égard de q n rlq nos si ¡puta lio n$ particulières. Pour une km me, notre aventurier de va il se trouver passable ment |wurvu des grâces ordinai remen i iî-cordées à la virilité, lorsqu'une rixe Survint à Londres entre d’Eon et M. de Ve^y, qui déclarait avec trop de raison ta dernière paix liuntcmte pour la France, contre le setHiruent du diplomate andro-gyne. Dans cette querelle, M. de Gucrehiu, ambawadeur de France, vouluL en vain interposer snn autorité ;d’Eon n’en tint compte, niais, plus heureuse, la police de Londres obligen le querelleur à passer dans ta Cité i, ou le roi Itti-mème ne peut,comme ou sait, violer le droit d'aile accordé pur le lord maire, magistrat suprême du commerce.

Tandis qu’un dragon femelle affichait à Londres toute l’audace d’uu mu niquela ire noir, madame de Poindra Jour, qui souvent se motitre femme el demie dans scs apprélicnxion* jalouses, tremblait à l'aspCct des entreprîtes d'une dame de Caislii;. (Jn soir, a ütarly, elle rentre chez clic fort agitée en quittant le salon. Madame du Hanssct la vit jeter avec dépit son manteau, son manchen, et se déshabiller elle-même avec une extrême vivacité.

« Je ne crois pas, dit-elle enfin à sa femme de chambre, je ne * crois pas qu’il y ail rien de si insolent que celte madame dcGoi*-* lin ; je me suis trouvée ce soir au jeu i une table de brelan avec » elle, et vous ne pouvez vous imaginer ce que j’ai Bouliert. Les h horruiicsel les femme* semblaient se relayer pour nous examiner. » Madame de Coislin a dit deux fois en me regardant : Fn-foui / de » ta ma eu ère ta plus insolente, cl j'ai cru nie trouver mal quand elle i» a ajouté d’un ton Iriompbanl : J'ai brelan de ruis... Je voudrais * que vous eussiez VU M révérence en me quittant, n

Les atarme* de la marquise Ont duré un mois entier; mais enfin elle a dit dernière ment à madame du Dausset :

« Celle superbe marquise de Coislin a manqué un coup; «Ile a ■ cfirayé le roi pur si", grands air*, Pt ti'a cc»m- de lui ilrninnder de • l'ariiouL Vous saver que Louis Eignerail suris y songer pour un » mi IL ion, rt donnerait avec peine cent louis sur un petit trésor. » LebcL qui m'aime mieux qu'une nouvelle en ptau, uit ¡mr hasard a ou h dessein, a fait venir au PiirctiU® Cerfs une pelile sultane char* u manie, qui a refroidi le roi pour faltkre LasiAi, en occupant vive-» ment Sa Majesté, a

Ce que madame de Pompadour ne disait pua, c’est que l’intendant des pos les avait beaucoup aidé À la Lettre eu montrant au monarque des extraits de correspondance sur le bruit d i commencement de faveur de madame de Coiidhi.

Les nouvelle* gâtantes qui ont circulé pendant les tentative* d'une beauté ambitieuse fout place maintenant ans nouvelles littéraires. La tragédie du Comte de IVurwidi par M. du lu Harpe * fait peu de bruit : c’est un ouvrage régulier et sagement conduit, mais lu poète ne s'y élève jamais»

R Celle pièce, disait un amateur judicieux en sortant de 1* pro minière représe u fot ion, «l trop sage pour un jeune homme, J'ai-jłtciir n'ira ¡km brin, * Le rttle d'ELisabelb, assea fi tiulem eut ^Ppid d'après l'hiMoire, offre pourtant de beum passage». En résumé, l'ouvrage de VI. de ta Harpe est moins curieux que sa vie; voici le précis de celte dernière.

Quoique décoré d'un nom JOnora, cet écrivain est le fi|* abandonné d'un porteur d'eau et d’une revendeuse. M. Assrlin, principal du collège d’IJarcuurt, situé rue de la Harpe, ayant aperçu quelque* étincelles d'esprit dans tes yeux de ce petit garçon, te recueillît et le fil élever dans sou établi^semetit» L'rnGni n’av^ii point do nom, ou lui donna celui de la rue où il recevait l'hospitalité et l'éducation» Les prévision» de M» Assdin te réalisèrent : 1rs progrès de son £mïte furent rapides; il se distingua dans scs études, cl parvenu aux classes supérieures remporta presque tous les prix de l'uui vers lié.

Voyons comment M. de la Harpe reconnut les soins de son bien-friicur et de ses maîtres. L'esprit de la critique se développa de bonne heure en lui ; wn premier essai fut une satire contre scs pro-

fetseurt, contre M. AsMdín lui-mémc; cette pièce rut imprimée, et l’nqr rat ilude 4c ^ Harpe offrit le début de sa renommée. La ven-gcaiiuç n'i^t jamais plu* légitime que dans la punition des Ingrats; le principé du colline d’Harcourt obtint l’ordre de faire mettre son élève an Fort-!'EvÈq tic, oii ce jeune censeur inédita pendant un mois sur Je* devoirs mieni entendus de In reconnaissance. Lit Harpe a fait depuis des liiroïtlfs médiocresT mais qui ont peut-être paru plus faibles qu’elles ne le sont en effet par les préventions qu’a fait naître certaine préface dans laquelle cet écolier s’érige en juge importent du mérite de tous les auteurs anciens et modernes. C'est sous cette influence que la tragédie de Il'armirA* n paru, et tout portea croire qu’elle a été jugée avec nue humeur rancunière qui n’.i pas permis au public d’être précisément juste. Une balance pins sûre pour peser le mérite de h Harpe, c’est l’opinion de M. de Voltaire: ce grand poète lui donne des éloges et l'encourage; ce qui prouve tout natu-retienne ni qu'il ne redoute pas de trouver en lut un rival.

Je dois noter à la fin de celle année une singulière preuve de vicissitude de In grandeur souveraine: le roi de Pologne, électeur de Saie ri père de la reine de Krańce, est mort à Dresde le 6 octobre*, le fils de ce prince, F rédéric-Cliréiitjti-Léopold, qui lui avait ■accédé ù l’électorat, ne lui a survécu que de rpmrante-xiti jour?, et le fils aîné de celui-ci a ceint la couronne électorale le 18 décembre. Ainsi les Savons rn moins de trois mois ont eu trois souverains : IÍC froT^ïx ^hjrm mumH.

Je mentionne mi peu tard l’hospitalité donnée par le patriarche de Feincy à i:, petitc-mrce du grand Corneille : * IL appartient à un » vient soldai fmr venu, dit-il à cet le occasion , de faire du bien à la » parente de son général. »

Ą olla ire Apporta d’ti bord dans scs litan fa 1 ta une délicatesse exquise ; łom d’offrir it sa protégée une humilfanie charité, il sembla lui prêter plutôt que lui dentier des secours : lui assurant a vec grâce * ipPti KC ii rembourserait sur un pl ri moi ne de fa mille. >-■ Ou eu m prit bientôt la pensée du grand poete lorsqu'on apprit qu’il s'occupait de publier une nouvelle édition de Corneille avec des commentaires de lui. Une sonscriptlon fut ouverte par scs soins; toute l'Europe s'y associa* et le mou fa ni s’éleva à une très-forte somme. Cependant Voltaire travailla en effet a scs Coin rru’iifcïi reí; il y travailla même avec nue ardeur que condamnait sa santé languis urne : un zèle que tout Je monde, excepté Je sécrétoire du commentarcur, crevait un étau de piété, sembhm charmer la douleur physique de cet écrivain... Hurtta fut la surprise du public lorsque la nouvelle édit ion mise en lumière tout récemment parut sur l’horizon littéraire! Les notes de Voltaire n’Offrent qu’une suite de cril¡que*, la mût acerbes „ tantôt ironiques, cl presque toujours injustes, où la plus aigre jalousie n’a laissé percer qu'à de rares intervalles l’éloge de notre grand tragique. L’envie de déprimer Corneille a été si impérieuse dans Je prétendu commentateur, qu’il n’a pu sc rendre maître un seul instant de son fiel; il coule a îlots pressés de sa plume, ri l'on ne citerait pcm-ctre pas vingt mites où lu louange du grand homme soit exemple fie mats restrictifs. Si Voltaire n’élail pas jugé dès longtemps du côté moral, que faudrait-il de pins pour asseoir tilt jugement sur lui? et que doit-an penser maintenant de l'hospitalité donnée par ce vieuÆ soldat parvenu à la fcranta de son y¿n¿rut?

Une nouvelle lugubre* un glas funèbre a remplacé toutes les conversa tí cuis g? la m es, h ltéca ires et polii iques.*. Madame de Pompa doue, qui gouvernail Louis XV depuis dix-neuf ans cl la France depuis quinze ou seize, s'est éteinte le iS avril. Elle a succombe aux suites d’une maladie aussi grave qu'imprévue, dont elle fut attaquée presque subiiemenl à Cbnisy, au milieu d’une partie de plaisir, Ce mal la fit dépérir avec une effrayante rapidité : cVkiîl un spectacle déchirant, même pour l’indifférence, que cette progression de langueur, Louis XV ta vit pourtant sans ta moindre émotion ; toute la tendresse de ce prince ccmUtaiL Vèlre réfugiée dans une sube de si nipie* ¿garita qui ne se démentit point. Le roi prodigua cl fil prodiguer à sa maîtresse toutes les attentions, imites les assiduités* toutes les consolations qui pouvaient soulager et consoler ta malade. Il porta même scs soins d'appral jusqu'à continuer de la consulter sur les affaires publiques; aussi les yeux de cette favorite virent-ils, dans leur ex-imai on progressive, la soumission des courtisans, des ministres, de tout ce qui fappruuliait, aussi humble, aussi prévenante que de coutume.

Chaque matin , le duc de Fleury apportait au nu le bulletin des médccinu je ta marquise, Elle avait été transportée <lc Chcisy à Ver-so liles ri .,, niolt[.ait dans le pallia même de nos rois* d’où pon écurie d’ordinaire tout ce qui peut rappeler la fin dus grandeurs et leur issujclttascmeuL am vers de H tombe. C’est b qu’elle rendit Le dernier soupir au commencement de sa quarante-quatrième année.

H y eut de ta rérignation et du sang-froid dans ta lin de celte f^nne, dent toute lo y|g Jlh tisane de faiblesses. Le curé de la ,Ja-dclchnD M li:irû'S!iC à Paris, émit venu ta voir au commencement de >a dernière journée. < Lu moment, monsieur le cure, lui dit-elle * quand il P^t congé d’clk, n^j núU5 en j^ns ensemble, a

La pieuse sollicitude de Louis XV expira avec celle qui en avait ¿té l’objet; il laissa reprendre,pour l'emporter du château, la civière

sur laquelle on en sortit il y a quelques années le maréchal de fiel létale. Ce monarque, de Pune dc scs fenêtres, vit p^ser d’un mil sec CĆ lugubre cl ignoble équipage; il ne Trouva pa^ plutde farm^ pouf les amours qu’il n’eu avait jadis trouvé pour ta gloire... Il n’aime des myrtes et des lauriers que l'éclat t tel est encore lç caractère de ta grandeur des cours!

Madame de Pompadour a été inhumée su couvent des Opncins à Paris, dans ta chapelle île ta maison de Créqui* qu’elle acheta l’an dernier pour sa sépulture.

On pense bien que ta satire ne manqua point au convoi d’une femme si longtemps enviée, et qu'c Lie arma ta poésie, de tout son fiel. Voici une épiihaphc écrite au bas du buste de la marquise* entre l'Amour ci l’Hymen en larmes et tenant leurs flambeaux renversés :

Ci-gli dtiiotas.pompadour,

Qui charmait ta ville «t la cour;

Feinmo infidèle et maîtresse accomplie.

L'hymen et l'amour n ont pas tort, lus premier dc pleurer m vie* Le MMad do pleurer sa mort.

Il court par le monde un distique encore plus significatif i cela sont un peu les bailes; mais ta vérité, pour être triviale, u’tn est souvent que plus vraie. Je copie,

Ci-gU qui fut vingt ans pucrile, Quinze a»«tin, et sept ans ma........

Si ma bonne foi d'historien nie commande de citer les médisances* elle ne m'ordonne pas moins impérieuse ment de combatiré les ca-loumles. Madame de Ponipsdnur se plut à meure ta main au limon de l'Etat, parce qu'elle aimait l'argent* Ja prépondérance* le luxe, et que sa participation aux affaires lui procurait leur ceta. Muís son influence arrêta rarement les projeta des hommes d’Etal supérieurs,, à moins que leur crédit rie fût déjà ruiné «tans l'esprit de Louis XV J tels furent M.mrrp.is , iTArgtuson et Machault, Distms-le* nonobstant scs avis, e| lotit cri ayant l’air de les suivre. Bernia T Belle-Ule et surtout Chocen I «‘obéirent qu'à leurs propres inspirations ! ce qui te prouve, c’est l'espèce de ménage ment que le conseil* it la sollicimüuudu roi, irrita toujours envers Frédéric 11 malgré l'alliance autrichienne qui était l’idple de cette favorite.

J.j marqirñe ne put donc jamais être un obstacle ni à ta politique ni à l’ambition dc M. de GlndseuL On ne peut répéter qu’avec une vive indignation les propos calomnieux que répandent les BUHS de M. le due d'Aiguillon, devenu remienii de M. de t lioisrul, jktpl i-querai bientôt comment, h faut dire auparavant que ce parti accuse le ministre d’avoir fait attenter aux jours de h favorite parle poison* pour se débarrasser d’un frein imposé a son nmbiliun. « Libre désormais dans son allure , dit la même chronique * te duc songe à jeter sur le roi tes tacs de madame de (ï ram moni, sa sœur* cl, profitant des transports d’une nouvelle passion * a parvenir de conquête en touquêle jusqu'à la puissance de* anciens mairel du palais. ^ Celle table a'roce ota pas nilhue le mérjle de Ja vraisemblance; le moindre bon sens suffit pour en faire justice ! elle ne provoque que le mépris.

Tout indi lièrent qu'il parait à la mort de sa maîtresse, Louis XV n’osc pas encore se livrer à des distractions trop gaies ; il a p Js un terme moyen en suivant tes sermons de l'abbé Tomé ’, chanoine d’Orléans, prédicateur qui ne hisse pas d’être fatdilcux. ()r |'"n de scs sermons l’orateur sacré avait commencé sans faire le signe de la croit, ■ Voilé qui est singulier, dit Sa Majesté en se toiirnant » vers te duc d'Ayrn. —Vous verres, sire, que, pour se met ire à ta » mode du jour, l'abbé va nous faire un serin ou à la grecque, » L'ob-servaleur parlait encore* quand Tomé ouvrit uuisi son discours: Les Grecs et tas rtuij«ifm.„ • (Ju’avais-je dit à Votre Majesté? » reprit le duc. Le roi ne put réprimer son envie de rire* et le prédkatrur, qui s'en aperçut* fut déconcerté pendant toute ta durée de sou premier point.

Huit jours après la mort de ta favorite Louis XV eut repris tontes tes habitudes ci particulière ment la lecture tics rapporta de la police* amusement qui lui plaît de plus en plus. Il entendit hier avec une bilu ri i¿ peu mêlée de regrets un proces-verbal de 1‘inspecteur Murais à lu date du 17 avril, H mérite dVtre cité. « M, de Kohan-Cliubot, dille rapporteur, est venu cbezJa Munligui faire une proposi lion d'un genre peu ordinaire t après uvuir exigé d'elle un profond secret* ¡I lm a déclaré qu’il fallait qu'elle lui procurât un jeune homme sain* grand * vigoureux et tout a fait luuunnn* lequel devait être misen Ce mm un ica ti ou intime avec une femme de condition, almaldc* d’une grande beauté, cl qui n’avait jamais connu que son mari, mais qui était devenue tout d’un toup curieuse de goffter du commerce d'mi autre homme. La Mantigny a demandé à M. de Rohan pourquoi * 1* dame étant si séduisante , il ne s’olirait pas lui-même, n Oh* '"^ta »ceh ne se peut, a-t-il répondu , mais elle m’a tait son confident ^ ^ il y a même des raisons pour cela. Il faudra donc que le garçon que

■ in noua trouveras consente à coque je vieillit! le prendre ici le soir, » et à ce que je Fera mène les yeux bandés dans une petile ni ai son «ù a sera celte dame, elqu’il lu saListawe tut nia présence. J’exige qu’il m ne roit ni garde du corps, ni gendarme, ni mousquetaire, ni soldat » aux gardes, parce que sa conquête d’un moment ut veut pas ris-b quer de trouver son vainqueur en faction dans les appartements ou * dans les cours de Versailles. Je vomirais que ce fut un homme de > de la lie du peuple, et qui arrivât, si taire se peut, de province. * Au reste , il sera bien payé; et loi tu peux être sûre que lu serai » plus que contente, car la dame ¡1 pourvoir sait que c'est à loi queje a m'adresse Alais si tu commets la moindre indiscrétion tu es une * femme perdue. »

La Montignya promis te secret, et s’est enligúe j chercher l'homme de corvée} mate elle a demandé du temps pour sc te procurer.

Mata umitoH a Mil imcrJOdltCur camirent U 5'cn Lirait daos un dis t rMei qu'il joue le mieux, l'ivrogne du fatour (mp&u.

« Celle femme, poursuit Marais dans son rapport, n'a rien voulu faire sans me consulter, de pr^r, a-l-clle dit, qu’on ne détruise son ¿falta et qu'on ne lui fasse à euc-cnéme un mauvais parti, Ht a tout lieu de soupçonner que la dame mystérieuse est madame de Rohan-Cbabot; que «on mari est dans l'impossibilité présente de sc constituer une lignée; qu’il eat cependant d’un grand intérêt pour ions deux qu'il advienne un héritier; et que, ne voulant point commettre sa réputation dans une intrigue de galanterie, l'aspirante aux douceurs de la maternité, d’accord ir ^ son époux, consent à se faire faire un enfant par procuration de cc dernier.

> Dam» une affaire aussi importante, dit l’inspecteur en terminant, je ne ne veux rien permettre de décisif h la Uomigny sans ordre supérieur. »

b Am bas du rapport était écrit de la main du lieutenant de police : ■ Permettre te commission; il ne faut pasque les familles nobles s'éteignent faute d’assis Lance. •

* Est-ce qu’il n’y a pas un post-scriptum ?» a demandé Louis XV quand te lecture a été finie. « Non, sire, a répondu le lecteur.— Ah! tant pis, ■ s’est écriée Sa Majesté.

J’ai promis de révéler la «use de l’inimitié qui existe entre le duc de Cboiscul et le duc d’A ¡guillen ; tes événements d’aujourd’hui amènent naturellement celte révélation. Les jésuites, abattus, mais non pas soumis, usent de toute leur subtilité pour lâcher de relever leurs alla1res. La Bretagne, pays orageux, enclin à lu révolte, leur .1 paru un théâtre d'autant plus propre à exercer leurs intrigues, que le duc d'Aiguillon, gouverneur de cette province, est leur partisan, et que d’ailleurs ils ont à sc venger sur ce terrain des deux la Chaloteis, premiers instrumenta de la ruine de l’ordre. Les jésuites ont déjà réussi juaqu'a nn certain point : des troubles éclatèrent en Bretagne, Dernièrement Chotee ul donna à M. d'Aiguillon des Ordres sévères de répression; mais ce ministre, vigoureusement soutenu sur tes lieux par MM» de te Ghalutei», apprit d’eux que Je gouverneur, loin

(l’éieindrc l’émeute, excitait dans la province tes amis de la compagnie et dit Dauphin. A l’iippui des mesures du ministère, te parle-meut de Rennes attaqua te système administratif de M. d’Aiguillon, qu’il fit, avec quelque apparence de raison, passer pour un concussionnaire et lui traître. MM. de la Chalolaîs te distinguèrent surtout dans ces hostilités; le peuple, soulevé par leur éloquence, eut écharpé d'Aiguillon s'il se fut monteé. H se cacha donc, tendis qu’un courrier envoyé au duc de la X ri II 1ère, son oncle, le prévenait du danger que courait ce gouverneur. Le vieux duc, aidé du Dauphin, sollicite avec tant d'ardeur du roi l’arrestation de MM, la Chatetais, que Sa Majesté, sans en référer à M. de Cboiscul, ordonne l'enlèvement de ces deux maqislrate. La VriUière, pour appuyer sa demande, avait dit à Louis XV que ces rotins étaient les auteurs de divers pamphlets ¡11-jnrieui contre l'autorité royate. Le duc de Choisewl, informé de l’ar-restatten, soutint au contraire que MM.de la Chaloteis ćuient des hommes purs et courageux qui avaient signalé jwr devoir les rapines de M. d’Aiguillon.

Le faible Louis, ne sachant pas discerner la vérité dans ce choc de passions contraires, nomma une commission composée de MM. de talonne, Lennir et Senaç de ¡Vieilhan, pour aller instruire C11 Bretagne; ruais IL de Choiseul la déclara vendue à M. d'Aiguillon. Elle partit néanmoins, cru portant une sentence de mort toute rédigée contre les deux accusés.

Soudain les plus vives remontrances du parlement de Paris sol lici-tees par Je ministre réclamé ren I pour messieurs: de Reúnes la connaît» simce de l'affaire des la Cl tafo tais; tes commissaires furent rappelés. Cependant le gouverneur, altem toujours ron train, avait porté l'audace jusqu’à mutiler te parlement de Bretagne, qu’on nhippelail plus que le Uaiüiai)^ tl'Aiguilum, Celle magistra turc, ainsi décimée, ainsi tournée en ridicule, cessa de rendre te justice.

La cour, voyant alors qu’elle avait été trop loin, songea à revenir sursis pas; mais elle voulait du moins que MM. de la Chalotais, par un retour sur ce qu'ils avaient avancé contre M. d’Aiguillon, l’aidassent ii concilier ce différend. Le moraliste Duelos fut envoyé à Retine», afin tic tenter une transaction avec les nouveaux Gracques. * Si vous a venez ici, s'écria l’aîné des frères cri le voyant, comme mou ami, je u suis à vous et je vous embrasse; si vous venez comme séducteur, w tourner, le dos et repartez, d

I\’uyant pu obtenir aucune concession de ces âmes romaines, Louis XV évoqua l'affaire en son conseil; et MM. de la Chai obus furent conduits à la Bastille, ils y sont au moment où j'écris.

Dans cet état de choses, te parlement da Paris adresse au roi remontrances sur remontrances tendis que les états de Bretagne, toujours menaçants, font craindre des extrémités éclatantes, (lotte a lia ire devenue si sérieuse inquiète beaucoup te roi, qui l’eùt prévenue s'il eût rappelé purement ctsimpterneut un gouverneur concussionnaire, cl qui pis est, jésuite.

Une négccialjotk importante vient d'avoir lieu entre te roi et la compagnie des Indes î par décision arrêtée eu assemblée générale le K juin, celle compagnie cède à Sa Majesté te port de Lorient, les cotes d’Afrique et les îles de France et de Bourbon, anciennes possessions de ces négociants, qui peuvent donner une idée du degré de puissance qu'ils avaient acquis an temps de leur prospérité. Le roi remet en échange à h compagnie les douze mille actions et les billets d'emprunt dont ¡J était devenu possesseur. Sa Majesté lui laisse la liberté de régler à son gré et sans l'intervention des connu huiros royaux les arrangements qui lui paraîtront favorables à sou commerce. La compagnie des Indes avait particulièrement insisté sur ce point, persuadée qu’elle en que ions les malheurs qui l'ont assaillie sont liés dc I Influence du HOUVemeniciil dans sou admiiilstralteu intérieure. Dégagée de ces entraves, elle a confié se» intérêts à un banquier nommé Xttker; des syndics, des directeurs sont adjointe à ce négociant, mais seulement pour suivre sa direction, sans pouvoir l’influencer. Dans L’étal de décadence où sc trouvent encore Les opérations de te compagnie, son nouveau directeur, grand édifies leurre systèmes, a, dit-on ( porté la confiance en sa propre gemían jusqu'à fixer à un terme assez rapproché l'époque à laquelle les actions commenceront à bénéficier. Les calculs sont toujours consolante sous U id^d des enthousiastes, ci le papier est d’une latiente exemplaire,

Jean-Jacques Rousseau est encore aux environs de A'eufchitel en Suisse, oit, dit-on, il s'amuse à faire des lacets, r Je deviens femme , > dit le grand écrivain, puisqu’on ne veut pas que je sois homme. » Ce philosophe vient cependant de donner un tetaoignage éclatent de ro virilité dans la Lettre d rarcherfque 4e Paris en réponse au mande-meiiLdccc préteL contre J’LWÎr. Je ne crois pasque nul prosateur français sc soit encore élevé à cette perfection de style-, je n’ai vu nulle part du moins un aussi brillant assemblage de profondeur et d'ironie, d'assertions graves et de légèreté maligne. Christophe de Beaumont a bien fait de ne p. répondre à cette épitre e nota literuje... Lhloqucnce ihéolugique de Sa Grandeur eût été prise en grande pilié.

La i et ire de Jean-Jacques Reasseau n’a pas peu contribué à aggraver unç indisposition de M, de Paria, qui ne laisse pas de lui donner quelque inquiétude; car eU« attaque un ii/ÿi auquel Sx Çratidcu#

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tient plut immédiatement qu’à celui de l’Eglise. Il s’agit d’une humeur listuleuse à l’anus , cl elle a donné lieu a l’épigramme suivante; le poêle csi censé parler au chirurgien Moreau, qui doit opérer l’archevêque :

Moreau, quelle est ta gloire et ta vocation l

Le ciel t'a réservé pour cene occasion :

Il anime ton zèle et ton patriotismo.

Par toi doit s'opérer un grand événement :

Ton brss frappera sourdement

Le fondement du fanatismo.

Au moment où ce fameux coup... de scalpel allait être frappé, l’illustre compositeur Rameau descendait dans la tombe. Ce grand harmoniste, le fondateur de l’école française, louchait à sa qualre-

Dcs paysans qui survinrent le transportèrent chez lo curé du village le plus voisin.

vingt-troisième année, et sa force était encore telle, qu’une fièvre putride compliquée de scorbut a difficilement triomphé d’une constitution si robuste. Rameau composa la musique de vingt grands opéras; Cacher et Dardanus sont, je crois, ses chefs-d’œuvre. Il laisse deux ouvrages de dialectique musicale : le premier intitulé Démonstration du principe de l'harmonie ; le second . Code de la musique, Le roi accorda cette année même des lettres de noblesse à Rameau, qui était compositeur de sa chapelle; il ne les lit point enregistrer par économie, prétendant sans doute que l’illustration sur parchemin ne vaut pas l'argent qu’elle coûte.

L'auteur de Castor el Pollua mourut peu réconcilié avec le ciel «les catholiques. Vainement plusieurs prêtres sc présentèrent à son lit de mort pour l’exhorter, il éconduisit le curé de baint-Eustache lui-même en lui disant : • Que diable venez-vous me chanter là, mon-» sieur le curé ! vous avez la voix fausse. »

Rameau n’en fut pas moins inhumé dans une chapelle de l’église Saint-Eustache, à côté de Lulli. L’Académie royale de musique lui fit faire un beau service, où l’on exécuta plusieurs de ses morceaux les plus renommés.

Dans le même temps, le roi a posé la première pierre de la nouvelle église Sainte-Geneviève. Sa Majesté était accompagnée de monseigneur le Dauphin et de plusieurs personnes de sa cour parmi lesquelles on distinguait le marquis de Marigny , frère de madame de Poinpadour. Ce surintendant des beaux-arts m’a paru triste et déjà passablement délaissé. MM. Soufflot cl Gabriel, architectes de l’édifice commencé, étaient à côté du roi. Des médailles ont été enfouies SOUS la pierre qu’une main auguste allait sceller. Divers discours ont été prononcés ensuite, puis la cérémonie s’est terminée par la lecture d’une ode que le père Bernard avait composée. Louis XV a voulu profiter de l’occasion pour visiter la bibliothèque Sainte-Geneviève, dont MM- les génovétains sont fiers avec beaucoup de raison; Sa Mijoté y Wt restée trois quart# d’heure,

On reçoit à l’instant la nouvelle que Stanislas-Auguste Poniatowski, grand paueticr de Lithuanie, a été élu roi de Pologne le G septembre. Ce monarque, élevé au trône par les intrigues de l’impératrice Catherine II, fut un de ses premiers amants, cl’ celle faveur remonte à une époque assez éloignée, car il y- a longtemps que Sa .Majesté ne compte plus les favoris de celte nature. Poniatowski est un beau cavalier, un homme doux, affable, brave, ami de l’équité. Ces qualités ont pu faire sa fortune sur le trône mystérieux où la czarinc les éprouva ; mais elles ne suffisent pas pour gouverner une nation ardente, remuée sans cesse par l’esprit de parti et que des voisins ambitieux brûlent d’asservir. 11 faut qu’un sceptre d’airain protège les Polonais, ce peuple le plus énergique de la terre, et c’est un sceptre «l’or que celui de l’aimable Poniatowski. D'ailleurs les précédents de ce prince nuiront à son pouvoir, ils troubleront san# nul doute la tranquillité de son règne. Les factions, toujours prêtes en Pologne à renverser le roi que la plus puissante d’entre elles a donné au pays, ne respecteront pas un souverain dont avec quelque raison elles pourront blâmer la politique dépendante. Il est en effet hors de doute que l’adroite Catherine n'a cru envoyer à Varsovie qu’un vice-roi, un proconsul de l’empire du Nord. S’il songe à secouer ce joug étranger, il sera renversé par les armes russes; s’il le laisse attaché à son front, l’esprit d’indépendance caractéristique des modernes Sarmates fera justice de celte servilité «lu souverain : il tombera au bruit des invocations que scs sujets adresseront à la liberté, vieille idole de ces contrées, dont l’autel est encore dans tous les cœurs polonais.

Les nouvelles politiques intéressent exclusivement à la fin de cette année >764 : si l’on quitte les Polonais c'est pour s’occuper des Corses, dont l’impétuosité n’est pas moindre que celle de ce peuple hyperboréen. Os insulaires viennent «l’envoyer un député à Jean-Jacques Rousseau et un autre à M. Diderot, pour les engager adresser une constitution propre à régir leur pays. L'envoyé du peuple

Rameau.

corse a trouvé le philosophe dans un pauvre chalet, écrivant scs Lettres de la Montagne, qui de ce point obscur divergeront bientôt vers tontes les parties du monde civilisé. Rousseau a répondu que l’ouvrage demandé était au-dessus de scs forces, mais non pas de son zèle, et qu’il y travaillerait. Diderot, plus modeste, a repoussé doucement celle tâche législative, motivant son refus sur sa connaissance trop superficielle de la matière, mais surtout des mœurs du pays, de l’esprit dominant des habitants et de l'influence du climat; toutes choses qui doivent être mûrement appréciées lorsqu’on s’occupe de la rédaction d’un code. .

Constant thuu Pile de acpl bufo il ton s frmçéi, non dans le dessein d'agir hoslilrmen L ciliaire les iiiHiil.urrs el hL général Paûli, qu’ils reconnaissent pour leur chef, mais seulement afin de conserver aux Génois les places qu'ils possèdent encore eu Corse : disposition qui, moleré les assura lares pacifique* de h Francine Liasse pus de sentif l’hostilité; car par la possession de ces places Gênes pourra tôt ou lard se ménager la facilité de reconquérir It reste du piysT ci la neutralité des troupes du roi deviendra alors d'une extrême difficulté* Paoli tiil un bu....... trop Habile pour te hisser utiliser par ces déce-ł&mtes p«messesj il supínente lnu* tes jours sa petite armée : le premier de ses campal rióle*, il est parvenu b créer Une pairie là où nh-iisLiit qu'un centre de passions irréconciliables. Ce Corse, homme sage el éclairé, sera, je crois, le vengeur de son pays après en avoir été le législateur. Cependant les troupes françaises arrivent ihus N Je en çiédition rl u dernier traité avec Cènes. AC le rom te de Marbeuf en a le commandement.

Terminons mes récite de l'ruinée por unu notice littéraire que d’autres sujets m’ont forcée de renvoyer jusqu'ici, l/ouvrage qui a fait le plus de bruit à son oppariiion, c’est la nouvelle édition du JHefionnatre pM&Kttpbique enrichie de huit articles de h plus grande force cl qui a paru, comme la précédente, accompagnée des désaveux de l'auteur, Celle déuégarŁun Je ses leuvrrs est de h pan de S oltiiré une misérable faiblesse. Qu'un écrivain s’ahslien ne de pnbl 1er de^ livres hostiles, c’csl de in prudence : mais qu'on se croie appelé à régenter Je sacerdoce et le pouvoir souverain, qu’on s'érige eu réformateur de Ja religión ri des mœurs, eu se ^ebanl, vniladr la fachelé! Personne ne se laisse persuader par les désaveux du patriarche de Ferney : prétendre qu'un ne rituiunil pi u u auteur à son style est une opinion aussi absurde que le serait celle de renier le témoignage dea traits du visu gt pour démontrer 1" identité de la personne* * Eh bien! a disait............... Louis XV au président llriiüiilf, voila i-ucoru » voire s 11 il qui rail des siennes; singulière rdute qn’H prend la pour « itntrer en France, n

l e O/rJjrmmi/re ^ft^oiripüt^ue est partout .■ Fiuttex, même eu Cnt-Jande, et précisément par ecite raison il nous en 1 lent de cc p;iy* des milliers d'exemplaires Ms Hollandais, peuple íj^sl'jliLclieiuenl spéculateur, sjLvtïiit qu'on ne gnguc jamais plus que Sur les marchandise* de contrebande.

Pions avons ru en i7M un déluge de en m peni lia ns d rn nia tiques ; trois tragédies el une comédie méritent d'itre citées avec plus ou moins de distinction. A tous seigneurs tous honneurs: parlons da-b&rd de rO/¡/írjpte de Voltaire, La mention sert courte; crue tra-gńlie n'a point été ¡juMéc b ia première représenMliou, elle l'a élé ¡leu depuis : c'est un succès de souvenir, de reconnaissance. Z/u- — ôm^de JL de In ilarpt, vient ensuite dans L'ordre dimiuirincicLr. Le sujet tiU ¿mincmmifift tragique; il rt'11 ferme tous Ifs ilúrruUils de succès au. genre. Malheurciiscmciii Fauteur n'a fait qu'un froid rhéteur du héros cciriulhteii, Cl il h'a SU $'<111 parer ¿Ta ne 1111 désirait* !ii!teqiiaiils de Ht Vie avec le tact ecmvmmlile. J.a tragédie hoilvuHî! uVhiihiric, co mine l’ouvrage de début du poète, qu'une thèse versifiée avec élégance, avec pureté, mais sans ces éclairs d'imagination qui brilhdteul au peint la poésie de Voltaire quand la pensée lui échappe. Le Lrolsièmê acte de /ímul¿.n offre plus d'action que les attires; *U5M a-t-il été applaudi : mais e'est trop peu pour nu succès qu’un êinquïènte de mérite dan*ntt en Lier.

Les représen la lion* de Timalétt furent suspendue* dès l'apparition de l'ouvrage, on donna pour motif dû oette mterrnpilon que M. Lr-kain s'était ihiunê une enior» rue de le Ui^po; ceci retemblé sin-gu litre dieu l a un jeu de mots, et mut porte a croire que l'cuios-se Tul pour |a mu*'! de l’au^ttfa IL Mmrerre a t'ait jouer de¡.ute ou T lustre-Français un hirntièiièt, sujeique, dans son Orteil, il « cm pouvoir traiter iprts Crébillon+L'événement a ci un ; h un ni celte immérité; rZJimtenée refait est loin, bien loin de valoir celui jeté dans le vaste moule du farouche tragique; 011 a rendu hommage à la régulante des irais premiers acte*, lühj& le* beautés alignées an cunirán sont pu u de u liase dans mie coin position * laquelle le génie doit présider, I/nepesiq iih'iicmlue, en jurvenani au quii trióme Acte, a *in-gu|jc«]n¿nl compromis le succès déterminé par quelques vers cha-leureut; le public s’est retiré en disaÿLqu'il y avait de Invenir dans M Lemierre : c'est pour lui de la gloire en perspective. Une petite scène qui s'est passée derrière le rideau le lendemain de la première représen laiton, a plus occupé le public que la pièce elle-même. Les comédiens avaient affiché la Veille Ft/MrWe paran Y; mad cuto t-telle Clairon, dc la pmi de l'auteur, se pbilgnii à Fusseiiibtée de celle fan in d'on bug ni phe. L’imprimeur est mandé; ¡1 déclare que M. te semainier lui a donné le mut ainsi écrit,

* Cela c$l i mpossible, rèjmnd Paclricc avec truite la dignité d’une Clic pâtre; il il'y a personne ici qui ne sache orfln.yruplkT,

— planten, mademoiselle, réplique soudain Je typographe, c'est orr h 1 ijrdph fer qu'il fa u t d i re, »

Ce : donc uniqnouent dans | i remédie que non* avons Tu emui* année un beau succès an Tfaéi ire-Fra m^aU ; fa D-irte ou fa &mf& ri fa mode a réussi avec éclat. On n’avait point encore produit à la scène une pdnlure aussi vive, aussi vraie de* iiumji'* du arend ■tonde, et pourtant on rit de bon cœur devant ce tabican fidèle.

IVoù il faut conclura inévi laidement que noire société Lransccn-danto est fort comique. Le plus bel éloge que l'on ait pu faire du Cercle a été adressé a Poiusmct, son autour, par un grand personnage qui luid il en sortant de la première représe nia lion : <1 11 faut, vmrïutaar, que vous oyez écouté aux portes.» Qn a beaucoup ri d’un colonel admirablement représenté par M. Molé et qui sait broder au tambour. Poinsinet assure qu’il a trouvé dans le monde l'original dc cei Officier fcmiuctolte : Cria me surprend mil peu; depuis que le rut donne scs régiments 3 des militaire* sortant des bras de leur gouvernante on doit trouver lent simple qu’il* sachant broder, ci l'un serait plus surpris qu’j h sussent commander un u drmr^ et un d jnucAe,

CHAPITRE XXXII,

if 05-i?un.

SiaupOün (le chancelier j en scène, — Frédéric II acquéreur du mobilier de m-d.iirie do Potopadijiir — Primo; k'Jw*A bíiéreírs. —Le l>rcJteo asín jAiJu. łiłjiJjt^iM brûlé — Voltaire Vengeur dti Cales. ■—LrSi^át f.itaw, iridio de M do Hellny, — Succès prodigieux. — Les comMiens au Port-1'Evoque. — Revuéle des bénédictins pour ne pas être tondus. — Parodies de cette requête.— La promenade nocturne du marquis de Givres. — Le déjeuner aux ftambcnirt. — LM loups ne su mangent point entre eux. — Point de départ de 11 réveti Hou du r Amérique engfôuft — Atse^im MiMiquea envoyés à J.-J, Il ou-sea u. — Le Cempér^ JfarAiea. — Ouvrage wf le gouvernement par le mar— qinji d'Are* U'OH, — Mort lu li m: hm- — Un niel sur ce p-iipu. -- Le dito de Bern devise! Dauphin —^DttMriclèrt: sOfi ÉdqiHtterL — £a f» Urjste, op^ri de Favart. — rum Jonrr. opéra, musique de Philidor,paMe* de Poittsuv t. — £* ^HOiùfiùi łanj fc rapair, eniwdu do Sedaine. — Phénfmtetfi du vertus ml ti fitifi. — Les cinquante louis du cnpUtteo — Mort de Sumitl.i* l.rcilnhli, — PI h :i'filiir¡miiii de la badphirse. — huri-ue* ba*¿M mtr celle prêiébi ion, —. Ptûcè* de l.ioy-Titkmi-1 —Una L.icue Sur la vto de fJiDihC il — £a Porris iig chqjiif de Henri /K. comédie de Cdlè. — Une vicomtesse au coq)* de garde. — PeUt-cc blanchir I ábcüí mee Je l eurre? — Iféuair» de id Chnlota s sur les Uwiblas do Bretagne- — Suite de wite attire — Assassinat religieux du chevalier do la Parro. — La famille Sirven. — La bibliothèque de Diderot. — Mort da Jacques )I1 , prèiohdanl i fa WUroilnO (l'AnjImre, cl de Cliri* si lin. Tl, roi da Danemark.

La cour donnait un singulier spectacle dans les premiers jours de celle ^muée : le r«i. circonvenu par le vieui lâ Vrillièee, m montrait favorable au duc d'Aiguillon, parce que Sa Mijeslé voyait dans les (jnuvernmrs des province* les représentants de J'autorité royale. Le duc deChoiseul, au curai:.li.r,   t secondé par te park-nitul de Paris, KonfTfnit à flétrir le duc par respect pour te* droits des parlements. Cari une dès rares cl rerum tances où lu ministère m Mit trouvé en oppusltion avec le souverain. Dan* celle si ma tío» ttend-Cbarles-Augu&tin de Alaupeou, fils du vice-cliancelirr, ct qui voulait devenir chnnertier lui-mèiiic, adopta l'expédient honteux de sci vlr tour it tenir Clmi^cn] cl il'Aiguillon. D'ime part, « prunier président du parlement de Paris promettait au ministre de faire con-dtJimcr 1c gouverneur au prixdes sceaux; rOutre part, ij s'^gt^eait su même prix envers le «lue de fa \ dHirre .= penl.ee H . dc Chufai uj. On conçoit combien alora il devait être facile de desservir ce menie Cfioiaeul auprès dit roi, qu’il contrariait ouvertement dans une a’ïairc touchant de «i pi'ùs .1 L pr< nr’.i [¡vr royale, \ ttîsi F^bbé de u:i-iir3 qui entretenait une correspondance secrète avec Sa .Majesté, et le COinlC dc IJrôglie, chargé de celle des affaire* étrangères, cherchèrent-il s & inspirer des squjtçcits au moihirquc *ue|a prdiliqctc du Uli* nistre. Janet, intendant des postes, avertit ce dernier des trame* Ourdies rentre lili. Lé d U O nhnnla fru nchviuvu i fa question BVCC &i V.iji -né, qui selon son hjibititdc fut persuadée par te ton ouvert et sólito' de Fliotutue tP^m.

'I mdh que ccs unage* pissaient un-dessus de la Cour on voilurait de \ cr .1 ¡Iles ^ Búrlin le mobilier d< frit In marquise de Pmitpititeur., acheté mtr le rai de F russe. ■ Ce sont lè mes dépouille* opin..........

■► Frrdérjc en rnimtil de* chandeliers d'or massif, di* lu sires de • cristal de roche, de* écrans ornés de pierres précieuses. Tout cria • est le prix du zèle que celte beauté mettait À me lâcher des bnlail-* fans fronçai*, qui h CHreusè 1 UCilt était ni souvent Cuiji mandés par “ des chefs de snrt uhiiis. Je pii Lierai* dire de Imites ccs lu-lits choies » Cc que JJJiiiLrC Ptrriii-1 hnidin disait de* ruban* dé son fil* j

Et le grand homme rangeait en riant ses dépouille* opimes dans sc* Joli* appa item ente de Poudîini.

Sa Majesté Prussienne n'a peut-être pas moins ri en lisant dan* l'Jnnée lillèraire, feuille périodique rédigée par un nommé Frérnn, une critique assez acerbe de Voltaire à l'occasion de ses démêlés avec Jean-Baptiste Rousseau, l’abbé Desfuntaines, Maupertui*, etc. Le grand poète est furt matcrejié par la grrie du joùnuljrté, dent le* égriitigintrus font rire le public; car cc Fréron manie habilement le sarcasme, et joue à l'érudition comme les enfants jouent aux o*it> leta;.,

J jais voici venir des hwliliUs plus graves ; te perleniem a fa il Lrà-

kr hier te fameux Dicli^^^f1 phihtinfhiytie. Tu u s les fina tiques dit quartier seuil venus se chauffer à ce Peu ^■A ù'çrrr'; il- d.i usa Lent, dit-on, i l'entour, et cts dévots ne rcsàCiubtaiciit pas mal oui sorciers <1*011 sabbat.

Toutes ces chicanes de Ja critique et du pouvoir glisseront sur la carrière de l'illustre écrivain; ce qui s'y gravera profondément, c'est h erumluiic qu'il lient envers la famille Calas, «r Pure ambition de u renommée! a s'écrient les ennemis de Voltaire; ch I qiT importe? Je but est noble et grand. S'il faut pour être juste s'inscrire souvent parmi les détracteurs du vieillard de Fenie y, d y aurait une révnU fonte injustice à ne pas lui offrir une compensation d'éloges mérites. D'ailleurs, si l'ambition ne sc révélail jamais que sous h forme des bienfaits dont Ja renommée doit tire te s ml prit, ¡I sera il à désirer que le monje fin rempli d’ambitieux. Déjà le généreux vengeur dis Calas vient d'obtenir une victoire éclatante; un jugement souverain rendu le 9 mars par les maîtres des requêtes de l'hôicl porte ; a Annc-n Rose Gabibcl veuve de Jean (hilas, Jean-Pierre Calas son fils, » ALcxandre-Françots^Killbcrt Lavasse et Jeanne Viguière. ensem-b ble la mémoire de Jean Calas cumulé à Toulouse le IÛ mars i ,63 * sont déchargés de l’arc usa lion intentée contre cm et renvoyés i * se pourvoir sur la demande de prise à partie et eu dommages cl * intérêts ainsi qu'ils aviseront *

Si M. de Voltaire :i obtenu un beau triomphe par la réussite de nés démarches persévérantes en faveur des Odas, il a vu bientôt Sâltr ce nouveau rayon de sa gloire devant la brillante aureole di L de BctJny uutcur d'une tragédie ¡mimke le S tryii de L'ata'-s. Le sujet de celle pièce cal I1 lié nuque dévouement d’Lu^tache de S^int-Pierre et de ses m>Mca cum patrióles. qui, cu Lifo", offrirent leur léie an farouche Edouard 111. On Hait que par un caprice digne d'H ¿'liorp ha le le tyran anglais avait de mandé ht habitants de Calais pour en [atre Cf ^uil bwUrati; Eustachę et cinq nutres citoyen*, |d corde au cou, les pieds uns, allèrent perler les ch r? de la ville» Edouard, qui se disposait h les faire périr. La reine d'Angleterre les sauva. Cette donnée tragique est reproduite faible rue ni par de BeJ-loy ; mats ¡I a développé avec mie supériorité de slylc frimirqnable ces sentiments patriotiques, celte nation,ililé árdeme réveillée depuis quelque temps dani k* cœurs français. Tel a été k véhicule dit succès prodigieux de l'ouvrage: c’est le début parmi nous de h tragédie vraiment naiionalc; genre utile, qu’un sage gouvernement devrait encourager. A dm eu ne des vingt premieres ru prévenu lions du Sityi dé Catafs, la s:ille n’a pu Cuniiuiir [u moitié des speci.itcur4 qui se pressaient à ses paries; Jus lugrs étaient louées quinze jours d'avance, et tous les soirs fauteur ¿tait forcé die sc ni outrer jusqu'à quaire fais, U cour, quoique méiluicremcnt pu/rfofi, a cru devoir mêler scs éloges ans. éloges universels; mais quelles expressions languissait les! ^ Vous avez bien peint levâmes Lancaises, » a dit la reiiie, «Comme (rire aine des Français, □ ajouté le Dauphin, j'ai s pris le plus grand plaisir à celle pièce. » Pour Louis XV, Il n'a rien dit : Sa Majesté ne /est pas encore avisée de Sun pul rodóme. Mais voici le plus beau fleuron de la couronna du nouveau tragique ; tes habitant,-; de Calais, charmés du soin qu’il a pris de consacrer ¡i la scène itri trait nui les honore, lui oui décerné le brevet de citoyen du leur ville per^-mi que c'était une récotupenso digne du chantre de kur l’Inire que dc l'associer à celle gloire même* l.cs lettres du nouveau citoyen de Calais lui oni été envoyées dans mie hoir -'T- —-houille sont gravées les armes de lu ville entourées ohm ce branche dû laurier, de l'autre, d'une branche de chêne, avec cette inscription : LtjutWi tulit, rinteow recipit. Le portrait de M, de Bello y sera suspendu à l'hôtel de ville parmi ceux des bien foi le uns de Calais,

Tout, dans cû qui te rattache à la célèbre tragédie, doit être marqué au sceau de l'originalité ; il me resto à consigner ici nue anecdote 3 laquelle seu représenta 11 on* ont dpulk lieu. Lu cit.ru cil mu nommé Dubois, qui jouait le rôle de .l/«Ml ♦ émit en discusión avec sou Chirurgien, qu’il refilait de payer, apres guérison d'une maladie sr-crète. L'affaire , d’abord portée devant un des gentilshommes.de Ja Chambre, jugés ordinaires du tripot comique, avait été renvoyée par ce haut vale 1 nui comédiens eux-mêmes. Dubois fut chassé; mais sa fille, jeune personne fort répandue, mil tout en œuvre pour faire révoquer un arrêt si sévère : en bonne politique, elle allégua surtout que, u son père s’éloignait dit théâtre, les repriaunbitioju du Sié^e tk Catańi ûuient inévitablement suspendues. Sur ce, ordre de la cour à Dubnia ci,. contjnuer son service. Or, le 15 avril, Lckain, arrivé le premier «u loyer, demande qui jouera U rôle de .Vann»; ou lui répond que c'est Dobnia.

« Cela ¿tant, réplique le célèbre acteur, je dépose mon rôle, et je vive relire. »

Surviennent Mojrf } Uriiard Dtnibeml; ils suivent l'exempte de Lekain. Paraît enfin madeiuuisdta Chinin, qui, comédienne partom, croit devoir se t rouver mal, et provoquef íes flacona de ses wma rades j en apprenant qu il fout jouer avíe Dubois : on la porte au HL

A celte extrémité, I on croit devoir consulter le maréchal de Biron, qui se trouve dans la salle ; il conseille de substituer le Joueur au ¿jú^e di (Jaku s, et dfonnouccr tur-le-cliump la substitution au public.

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Le rideau sc lève; 1 jicienr Bonrreti^ arrangeant le mieux qu'il peut la défection de ses confères, cotnlnue par tes meus:

«i Moteurs, nous sommes au dwpoira.. ^ pÍHÍ¡r-j(. j^™^, fi n.Siryc de Cutau.' » ut ter rom pruł cent voit irriter. Puis cites irtan-lent auditât :« J Í’W/hM ta Cfainm, et les autres au Fort-l'È-» véque !... •

Bientôt 1e vacarme devient insupportable î lfam[ hidufa tre „ f’or-ch es ire , les loges se joignent an parterre; les cris, les stülrùt, hi invectives ordurièrCM contre l'aGlricc récalcitrante ć h raillent kl Salle jusque dans ses fondements. Le maréchal de Biron, Fabius nuiivcuu, an milieu de celte guerre reten tissante, ordonne a la garde de ne foire aucun mouvemrnL Gu commence à rendre Purgent au bureau, la louir /éclaircit lentement ; mais , comme les gens de qualité ont renvoyé leurs équipages, il y a encore du monde au Théâtre-Français à dix heures du soir.

<• Ma fui, mon cher monsieur, disait M. de Biron à l'auteur peu-» dunt celte retraite prolongée, je ne m'attendais pas il me voir ■ employé dans uofrû sta^r. ■

Le lendemain, malgré l'avis d'un médecin compta iss nt, mademoiselle Clairon a dû sc résigner à sc rendre au Fort-l'Evêquc ; mais ellej a été conduite en favorite que Fon puni! avec peine. Madame du Saiivqpiy, intendante de Paris, est venue prendre ta célèbre actrice dans sou vis-à-vis. Toutefois, l'exempt porteur de l'ordre, n'ayant pas voulu perdre de vue sa prisonnière , est monté dans la voilure étroite; ce qui a obligé madame l'intendante à prendre ui.i-dcitioiscllc Clairon sur $e» gęnrnii. Avant cet in-Unt, Fhomme de la police avait Luit une drôle de réponse a l'ilhi-.ii-e zidriec; je ne puis ta passer suus silence. Après avoir écouté avec cette dignité théâtrale qui lie l'abandonug jamais Je mandat de détention lancé contre clic, Clairon répondit : •■ Je me soumets aux ordres du roi ; tout en moi v est a la disposition de Sa Majesté, mes biens , ma personne, ma « vie en dépendent... Mais mon honneur reste intact, et ta roi lui-« mèinc n'y peut rien. — Vous, avea raison , mademütarHe, répliqua » l’uxcmpt, où H ii*y n rien le roi perd ses droits. »

Autre première tragédienne eut rit prison un vènlnMe Dppartr-meut de petite-mai tresse et une chère de fermier général. Une affluence prodigieuse de carrosses obsirualï *;m cesse in son honneur le guichet extérieur: rile donna des soirées, des soupers délicieux, sa réclusion, qui du rrui’ ne dura qur cinq jrmra. Lut une suite non interroiiipui'de fêles i Ictrmamcx, une enivrante partie de plaisir. Lckain . Bduril, Lulé et ijjuibcrv.il, emprisonnés aver mmns d'u-gurds, trouvèrent kl chose moins séduisante, surtout apres le départ dc modem(HKdle Clairon ; les porteado Fnrl-PEvèqne ne s'ouvrirent pour CIII qu'au bout de vingt jours, et CCS a ri Ctirs jurèrent an ^'Md qu'ils ne tenteraient plus de coups de tête au ThéAtre-Frinçaîs, surtout un four de sj^e. Le côté sérieux de l’aveniure, c'est qu'elle a iléterLuiné madtJüuisellû Clairon à s'éloigner définitivement de ta .scène.

Les venís sont aux procès, aux dhrnMEoiLS légales, aux requêtes. On rit beaucoup en ce montent d'un aelc de rvtlc dernière nature présenté au conseil par les bénédtClûaH, Lu requête , mai p.irah être l'mivrage des moines InÎliienU (le l'abbaye de Sainl-Gernmiii^les-Prés, commence par une e^posiifou d■ s services Mips nombre que l'ordre a rendus et rend encore journellement aux sciences, aux lettres, aux arts, par des recherchfl» aussi fa bu rte lises qu'utiles Ces travaux, ajoutent les requérants, sont ineongKitibies avec tł-s pratiques iuinutieusL'5, les formules puériles et la règle gênante sons J’empire desquelles vivent les bénédictins; ils dein.inilKni donc de ne plus être tondus, de porter l'hahtl court, d’être dispensés des matines : à ces conditions, ils offrent d'élever </rahs soixante gentilshommes et du les eiitrclrinr dans tes diversii* carrières qu’ils em-bras^ronl. Ce tte requête, quoique soitirnuc ju r M. Ju duc d'Orléans, ufa pas obtenu de succès, si ce u’ust un succès de scaniL.le dans tes Salons de l'aris Christophe de Ikuin mon t, grand amatuitr tic continence religieuse, s’est déchaîné avec tome l'ardeur iiilfarentc nu faituiRme centre l’tt tau bord ¡nation de ses ambitieux stilfragonts ; dom Pcnicili et dum Lenniire, lustigüleurs principaux duna ecitr affaire, ont été exilés. La requête des bénédictins est parodiée de vingt façons : un u publié La rnjtiitedm Frmtííí/urldj'rM ri f'ti<iemb6e du c/ero^j /ai rręrjdtediui perruquiers fiuur obtenir ta /uurni^ure J'-s pCiTuipip.s nmc LrnétLçi/ns ; La recuite dr* eapuc/njt, fut i/emamLmt d céder leur ¿mr^ pour /aire des taupe/s onze r.tiftuftx de saifti M'uufL

.Hals, heu Tense m eut pou r Ici pauvres bénédictins, un «cándate succède promptement à un autre du us nuire char mant pays de France ; |fa chronique de cour met h l'ordre dn jour l’enecifolc que je vais transcrire d'après un bulletin écrit que l'on m’a donné ce matin.

M. le marquis de Gêvrcs est tant soit peu économe, on pourrait même dire qu'il est avare, Ce seigneur, pendant le séjour que fait tous les étés ci a us ta terre qu'il possède à Fonia iiiphlcau madame ta duchesséd'Havré, sa parente, fa relegue dans un vilain appariement, au bout d'un long Cûrridpr. Le mari décrite dame- indigné île ilt faut d'égards, a résolu de Am venger celte minée- Ç1’ soir que te jeune duc aoupit à Funtainehlrou avec quatre itourdis connue lui „ le manqui* de Roh^n, te chevalier de Luxembourg, le prince de Gué-

minée et k comte de Latitim, il fut convenu qu'au sortir de table table on irait attendre M. de Givres a h porte d'une nid ¡son où il soupuit, et qu'un l'enlèverait. Chose convenue, chose exécutée : mes cinq démons se saisissent du marquis, k jettent dans un cabriolet, deux s'y placent avec lui, 1rs autres montent à cheval, et la caravane s'enfonce dans la forêt. Arrivés au beau milieu d’une haute futaie, lea ravisseurs fout mettre pied à terre à leur prisonnier, cl lui prescrivent de devenir plus galant à l'égard de lu duchesse d'iiavré. Sur ton refus, il est replacé dans lu voiture ; on roule de nouveau à travers les bois : les cinq gentilshommes ont déclaré à leur captif qu'ils sont résolus à le Taire voyager jusqu'à ce qu’il ait accordé la marque d'aminé qu'ils en attendent Le marquis jette feu cl flamme; ils ne font qu’eu rire. Les voyageurs nocturnes s’arrêtent pour relayer à un village nommé Bourron , situé à deux Llenes au plus de la ville. Là le marquis veut se révolter; mais ses gardiens persuadent aisément aux gens de la poste que c’est un Cou qu'ils conduisent au château de SainbCyprien pour y être renferme ut mis aux douches. Un Entant après, les postillons prétendent avoir vu courir te pauvre homme sur les râtellera de l’écurie. Lutin, à un quart de lieue du relais, M. de Gèvres promet tout ce qu'on veut, et les ravisseurs le déposent à El grille de son château.

Cette échauffa tirée ii'rtaii au fund qu'une plaisanterie; le marquis avait consenti en définitive it la prendre pour telle: les vainqueurs et le vaincu se séparèrent assez bons amis, Mais le valet de chambre dc M. de G (vrcs^ conseiller a ulique tiesa petite cour, lui assura qu'il ne pouvait sc dispenser de ac trouver offensé, ci l'engagea fortem eut à faire porter plainte ait roi par M. le duc de Tres mes son pire.

Le marnent était peu propre en effet * faire excuser une plaisanterie exécutée aux portes du palais où monseigneur k Dauphin se mouniil. Ou devait attendre peu d'indu If ¡cu ce de Sa Majesté dans Une telle circonstance; nos tous prirent donc s tout événement le parti tic retourner à Paris, afin d’avoir du moins un trajet plus court à faire sous ki baguette d'un exempt pour sc rendre à la Bastille,

Rentrés dans lu capitale, ils engagèrent des filles d’Opéra j un déjeuner de petite mnisim: craignant de n'avoir pas de liberté jusqu'à l'heure du souper, Mais comme il est bien démontré qu'il ne peut y avoir d'orgie aimable qu'aux flambeaux, parce que le cristal des flacons et réelsi des beaux yeux empruntent un nouveau charme du jeu des lumières, on fit boucher les fenêtres, et la douzième heure du jour devint pour les joyeux convives la douzième de la unit, Les valets avaient reçu la recummandat!on expresse d’introduire MM. lus exempts liés qu'ils se présente fuient; on poussa même la courtoisie jusqu'à mettre de côté leur pan du festin, quoique les demoiselles opinassent pour qu'on ne fit aucune espèce de réserve.

Mais les officiers de police ne parurent point ; Louis XV n'aime pas assez son Ali pour lui taire le sacrifice d’un irait scandaleux , ni même pour maintenir en sa faveur fies plus simples bienséances; il rit cl du rapport de M. de Givres cl de la colère que l’escapade lui inspirait. Voyant que là punition n'arrivait pas, l'un des étourdis, La u ¡tint, se décida à repartir pour Fontainebleau: afin, disait-il, d’en avoir le cœur net. 11 se présenta an rendez-vous de chasse de Sa Majesté, mais il n'obtillt pas Une seule parole du monarque; ce qui donna lieu de croire ta disgrâce du comte tellement assurée, qu'au retour de la chasse le gentilhomme de service lui refusa la révérence* Le hardi fripon ne se rebuta point, il parut le soir à l'ordre.

ii Vous Mrs tous, lui dit ¿lora Louis XV, de bien mauvaises têtes, mais de bien drôles de corps*

— Voire Majesté est trop banne*

— ,1c le crois, parbleu ! \ enex-vous-en souper, et amenez vos amis, ) — Sire, MM. de Guéménée, de Royan, d'Havré et de Luxembourg ne sont pas à Fontainebleau.

— Ąh ! je vois, vous étiez une sentinelle perdue,

—• Votre Majesté a merveilleusement trouvé le mot.

— Eh bien! je vous attends demain, »

Lauzun fit «n profond salut et se retira* Quand il travers le&ap-parlementa, le thermomètre de la faveur élan subitement remonté au sourire sur le visage de tous les courtisans.

La mort de l'empereur François lrr, décédé le il août dernier, n'est pas l'événement k plus important de l'année : ce prince n'était que le compagnon de lit de Marie-Thérèse; k véritable empereur c’est elle. Lut révolution qui vient d’éclater dans les col un ios an-glaises de l'Amérique septentrionale occupe davantage les esprits. Un bill, rendu k 1 avril itat parle parlement britannique, taxait l'Amérique a la moitié du payement de la dette nationale, s'élevant • la somme effrayante de cent cùiquanLe millions sterling. On assure que, par celle taxe colossale, k gouvernement, qui prévoyait un re-fus, sc ménageait un prèle ne pour introduire des troupes dans cette colonie. Ij province du Massaehusels-Bay fut la première à réclamer contre cet impôt, et sa remontrance fut vive* Les réclamants n’y tachaient point que cette tentative, qu'ils appelaient un attentai, voilait un projet æauerviuuneiit, cl ils invoquaient les immunités jus-qu'akrs en vigueur* Le roi ne tint compte de cette réclamation : le / bill fut sanctionné k 2/ février de la présente année, IJ était dit qu'à l'avcuir tous ks actes passés dawki ««Mc* IÇtttaR éçÛU aux pt»

pier timbré; rot article surtout Fit soulever la ville de Bouton : en un instant les maisons du lieutenant de roi, du contrôleur Je la douant Ci il a distributeur de papier marqué. Turent démolies, et ce dernier fonctionna ire faillit être massacré. Après celle expédition une assemblée provinciale décida que, nonobstant le bill, il serait légal de continuer ;i sc servir pour les actes du papier ordinairement employé L

Si les peuples ne peuvent que difficile nient maintenir leurs droits, comment un simple particulier défendra-t-il ses opinions, qui sont, il est vrai, un bien moins dépendant encore ? Jean-Jacques Rousseau, relire mit k penchant d'une coltine près de Nuufchâlel, n'a pu trouver le repos dons ce coin du monde. Le succès prodigieux de sa l^Urt « i'areheréfjH'- de Paris a mis te poignard à la main d'une troupe de fanatique!! venus des bords de lu Seine pour violer sa retraite. Ces farceurs uni d’abord accablé le philosophe d'injures, et de pierres ; la nuit suivante ils ont essayé d'enfoncer sa porte, sans doute avec le dessein de k massacrer, Heureusement un seigneur du voisinage est accouru suivi de se? paysans, rt a mis les assaillants en fuite- Le gouvernement de NeufcbAtci a pris des mesures pour éviter le retour de semblables attentats, mais Rousseau s1 était décidé à quitter sa retraite. Ce n'est pas sans surprise qu'oit l’a vu reparaître à Taris dernièrement, habillé en Arménien, et décidé, dit-on, à braver ses ennemis les plus acharnés. Le philosophe était descend il rue Richelieu ; mais, se rendant à des conseils prudents, il a depuis accepté un asile au Temple, sous ta protection du prince de Gnili. Tl parait que le parlement, informé du prochain déport de l’auteur d'Em/te pour l'Angleterre, au il doit pa ner avec M, l'unie, Consent à fermer les veut sur son séjour momentané à Paris.

L proscription débarrasse k pouvoir des hommes qui l'offusquent, tuais clic ne fait que donner de la vigueur aux principes ; l'exemple est la d'ailleurs qui les fait contracter cl les perpétue. LJ pleui sur Paris une nuée d'exemplaires d'un ouvrage philosophique intitulé U Campére Mathon r ci qu'on attribue au marquis d'Argent; iTauim disent à Diderot. C'est un roman satirique en trois volumes, qui, dans un cadre adroitement tracé, renferme l'exposé de tous les abu* du temps avec les remèdes que la philosophie propose. H y a de l'esprit, de la gaieté, du mouvement, quelquefois de la grâce dans ce petil livre, semé d'amorces piquantes, libertines même, tendues aux jeunes gens. L'idée dominante de l’auteur parait avoir été de séduire pour persuader.

C'est une enmposition plus grave que les OAserraBons crib7yu« sur ta gouvernement ancien et présent de /a France par le marquis d’Ar-gCHHon. Cet ouvrage réfléchit bien l'expérience d'uti homme d*bou-neur qui a longtemps administré avec sagesse ; il s'y trouve beaucoup de choses dont les gouvernements pourraient faire leur profit, s'ils voûtaient bien s’occuper de temps en temps de l'intérêt général. J'ai remarqué, eu parcourant «ce /defum, un passage que je veux citer.

M. d'Argenson, au temps de son ministère, avait rédigé un projet d'impôt par abonnement. Louis XV, à qui le marquis communiquait un jour ce travail, rengagea à le montrer a u Contrôleur général M. de Machauh. Celui-ci, ayant écouté tranquille ment sou collègue, lui dit que ce projet était excellent, « mais, ajouta-t-il vivement, que de-* viendront les receveurs des tailles? — Ma foi, monsieur, répliqua « le marquis, je ne m'attendais pas à cclk-ta ; apparemment, si Ton > trouvait moyen d'empêcher qu’il n'y ci'it des scélérats, vous seriez

Je ce que deviendraient les bourreaux, n

.....uig crêpe va ceindre ta France, car on ne peut se dissimuler que M. le Dauphin n’eùt beaucoup d'amis et même d'admirateurs dans k royaume. Ce prince est mort le Sn décembre à huit heures du matin. A peine avait-il parcouru ta moitié de l’espace marqué dans les temps pour une vie ordinaire , San Altesse Royale était âgée de trente-six ans quaire mois et seize jours. J'ai dit ailleurs qu'une langueur secrète consumait depuis plusieurs années l'héritier de la couronne, an croit que le renvoi des jésuites enfonça plus vite dans son emur le trait déjà déclaré mortaL Etrange aberration d’une sensibilité sans réciprocité, égarée sur des hommes qui n'ai ment qu'eux seuls! Quelques personnes prétendent que iM. Je Dauphin ayant voulu faire passer des boutons qu'il avait au visage, l'humeur répercutée s'était portée sur ta poitrine; d'autres assurent que Son Altesse Boyutcs'ê-tail échauffée par trop d'assiduité au travail. A quelque cause qu'il faiJJe attribuer la maladie chronique du prince, elle sc compliqua sur ta fin, d’un gros rhume qui hâta la destruction organique de la poitrine. A l’arrivée du Dauphin h Fontainebleau, il eut uri éclair de mieux ; lueur un moment éclatante d'une vie qui s'éteignait. Bientôt, en effet, ta toux ht des pi^rùs, l'expccloraliûn devint purulente; un abcès sc déclara.■■ Son Altesse aperçut dès lors le terme de son existence, mais elle l'envisagea sans effroi. Le duc d’Orléans, surpris d'une telle stoïcité, disait au rot ; « Est il possible, sire, » qu'aux portes de Ia «’^ft QU conserve tant de sérénité et une pix * si profonde! —Gela doit être ainsi, mon cousin, répondit Louis X V, » quand on a su. comme mon fils, passer toute sa vie nos reproche. « Voilà une belle théorie de vertu.

Pendant la longue agonie du Dauphin, 1e roi se comporta comme

i! Avait fait à h mort «le madame de Pnmpadour; scs soins, scs égards furent prodigués à l'illustre moribond; mais point de larmes, point dr douleur; un visage (miJ , une poitrine vide du cœur d'un père. Louis XV ealcuhii avec impassibilité les derniers instants du prince;

• I réglai^ il dirigeai! en quelque sorte les apprêts de son convoi; et, comme le moment oit Son Altesse expirerait serait celui du départ de la cour. Sa Majesté ordonnait à ses courtisans de faire leurs dis-positions pour retourner à Versailles. De son lit le mourant voyait dans la cour ces préparatifs de voyage : une foule de valets transportaient des malles, d'autres je tai eut pur les croisées des paquets qu'on chargeait sur les voitures; déjà même des chevaux de poste a tienda iciit quelques carrosses de voyage tout chargés, s Mon cher La-* brouille, disait tristement le prince à son médecin en voyant ce h mouvement, il faut que je me dépêche de mourir, car j'impatiente * trop de monde. »

Le roi avait recommandé au grand aumônier de ne pas quitter son fil*, de recevoir l'âme du prince et de venir ensuite lui apprendre Le fatal événement. Dès que Sa Majesté vit paraître le prélat daniMn appartement, elle sut et que cotte démarche signifiait. « Qu'on fasse * venir le duc de Rerri, » dit le monarque sans le moindre trouble, sans la moindre émotion. Lejeune prince ayant été amené, Louis XV lui adressa un discours assez insignifiant sur la circonstance; puis, le prenant p;ir h main, il se rendit avec lui ch« la Dauphine. L'huissier avait ses instructions ï Junone» te roi et te Dauphin, lui dit Sa Majesté. Marie-J Otèphe de Saxe apprit ainsi la mort de son époux, dont on l’avait éloignée au point du jour; elle se jeta aux pieds du rai dès qu’elle l'aperçut et Lui demanda scs bontés pour elle cl ses en fon Es.

Le corps du Dauphin a été transporté sans pompe à Sens, oh il reposera dans un souterrain de la cathédrale; le cœur seul de Son Altesse Royale eût déposé à Saint-Denis.

Les moeurs douces, la vie paisible de ce prince, l'affabilité de son commerce habituel l'avaient fait aimer d'une partie de la Erante, tans qu'il eut jamais rien fait pour méritée celle affection : elle résultait d'une comparaison naturelle entre l'austérité des príncipes du Dauphin et le relâchement ou plutôt l'abnégation de morale du roi son père. Quant aux vertus dont certains panégyristes ont décoré la vie de Son Altesse, il faut se prononcer avec prudence : il y avait certainement en lui les germes de lu générosité, de la grandeur même i il ne faillit que donner à ces heureuses dispositions une direction Légitime. Mais on sait trop aujourd'hui que les jésuites urdiré* de toutes les inclinations de l'héritier du trône, les avaient courbées à leurs doctrines. C'est en avoir dit assez, et je ne ferai point asseoir une critique trop sévère sur la tombe à peine refermée d’un homme qui du moins offrit tous les dehors de la vertu.

Ce que ce fils de France ne simula point, ce furent des connaissances aussi profondes que multipliées, et un amour constant du travail. Le Dauphin parlait avec facilité presque toutes les langues de l'Europe; il était versé dans ce que Les enfant* de saint Ignace ont arrangé de philosophie pour l'usage de leurs élèves; les mathématiques, l'architecture, la science de Tingïnicür lui étaient familières; aucune autre partie de l'art militaire ne lui riait étrangère- Souvent Son /VitesseRoyale étaimnit, dlt-oo. les généraux en les entretenant de kurs plan» de campagne, qu'il reprit plus d'une fois en divers points, " Il ne manqueó monseigneur le Dauphin,■ disait le maréchal t de Broglie, que l'occasion de se montrer l'égal de tous les héros de X sa race. M Cct éloge me parait outré; toutefois il est certain que ce prince, doué de beaucoup d'instruction, d’un jugement sain et d'un sang-froid remarquable, mit fait un général distingué. Mais le roi son père l'éloigna constamment de la guerre sur la recommandation de madame de Pompado»tr„ qui craignait qu'en devenant utile il ne de-vini impérieux cl puissant.

Parlons de l'enfant, parvenu h sa onzième année, qui devient l'héritier dr la couronne de France.

Le duc de Berri est depuis trois ans élevé en grande partie par *oii père; aussi tout dans son caractère, son éducation et scs babi— tintes sc ressent de cette direction. Le nouveau Dauphin a te main-tien grave, le ton sévère, l'humeur brusque; il n’aime ni lejcu, ni Les spectacle*, ni aucun des plaisirs bruyants que recherchent ordi-B*> reine ni les enfants de son âge. Du reste, sans cire précisément rtudicui, sans avoir même d’aptitude pour rbi&iruciioii théorique, T1’ glisse malheureusement sur ses conceptions obtuses, M. de Berra •buç g. travail, celui de la main surtout. On te voit sans cesse uc-dipu à c<jpiçr jes cartes de géographie, et, par délices, à limer du G r. Ce hi* ,[,. iTfaijgç cs(i comme on dit, un peu en dedans, c’est-à-dire taciturne^ rçV<ur, prompt à s'impatienter si ses frères le tirent de ccl état, qui h»Cs| pJjUJ^arii pas de la réflexion. Madame Adélaïde ta tante, qui l’aime beaucoup, et dont La tendresse s'inquiète de celte tsciturniié, lui q;t souvent : « Jase donc à ton aise Henri; trie, i gronde, fais du tiniam-irre comme Ion frère d’Artois, casse, brise * mes porcelaines ci fais parler de loi. » H y * dans ce conseil d'une femme d'esprit plus de wm*, pius ^ ^„je^c que dan» les pompeuses et fades exhortations du due de te Vauguyon, gouverneur du Dauphin, ou dans Les jésuitiques instructiuus de L'évêque Coettasquctsun précepteur; deux homme* aussi médiocres, aussi mauvais juges des

devoirs d'un roi l’un que l'autre. Le due n'esi pas précisément dépourvu de lumières, mais sou jugement est encore un de ces fanaux trompeurs qui attirent l’esprit des princes sur tes écueils. H ne s’applique a Cuire de ses élèves que de» hommes de cour à les rendre cha ton il leux sur les prérogatives de leur rang, a tes bercer des action» éclatante* des princes de leur race, sans jamais tes entretenir des fautes dans lesquelles ils sont tombés. Quant à la science de l'homme d'Etat, ni la Vauguyon ni Coetlosquet n'en mettent les éléments sOUS les yeux du Dauphin ; ils l’élèvent pour régner, non pour gouverner : d’où l’on peut conclure que la France obéira au premier ambitieux qui voudra saisir le limon de FEW.

Il y a cependant che?, le duc de Berri une certaine rectitude de juge, ment, qui, développée par une éducation attentive, pourrait, avec ta bienfaisance, la modestie et l’amour du travail naturels dans ce prince, former un jour te bagage assez léger de capacité nécessaire à un souverain pourvu qu'il soit honnête homme. Madame Adélaïde a plus d'une fois déjà tenté de mettre en oeuvre ces éléments innés en introduisant Son Altesse Royale dans le conseil. Mais Louis XV, dominé par une jalousie peu soucieuse de l'avenir, ne veut pasque son petit-fils siège clans ce corps. Le roi dit de temps en temps : * Je u voudrais bien savoir comment Berri s'en tirera;» niais si l'entant veut l'interroger sur les affaires d’Eut, Sa Majesté lui impose silence tout aussitôt. Le duc de Berri ainsi repoussé du centre des affaires auxquelles il aurait pu habituer de bonne heure son aptitude paresseuse, occupé d'un autre enlóde billevesées de la grandeur par son gouverneur et son précepteur, le duc de Berri, dis-je, se livre tout entier à son activité matérielle. Il suit le travail des ouvriers dans le château, dans les jardins; il met la main à 1 œuvre pour les aider a soulever une pierre nu une poutre. Puis, se renfermant dans l'atelier qu'on lui a construit, il se prend à limer, à forger avec ardeur; c'est déjà un apprenti serrurier fort remarquable. La Dauphine, eu voyant M. de Berri les mains noires, la figure enfumée, l'appelle plaiMm-ment son Vuloaïn ; Dieu sauve le roi de France futur du point conjugal de la comparaison!-..

Le crêpe étendu sur la cour à La fin de iîûS a dit couvrir tonte la page de mon cahier nù je retraçais T événement funèbre qui □ clos les éphémérides remarquables de celle année. Mon bulletin ihéfitral eût taché de rose ce deuil d'etiqutile. Mais jc ne puis éloigner sans retour aucune partie de ma tâche : cc serait une nuance omise dans mes petits tableaux de mosaïque. Trois nouveautés dramatiques ont occupé te public indépendamment du Sifąe de Colote : ht Fée ¿V-ÿéfeT jouée à Fontainebleau le 2U octobre, est ta plus remarquable de ces compositions. Les auteurs nommés seul M. Duni pour la musique et M. Fa van pour les paroles- Mais je ne sais quel scepticisme dispute à ce dernier la paternité du poème nouveau, et en fui 1rs honneurs à l’abbé de Voisencn. Cc n'est pas la première fois que cette capricieuse injustice renie une capacité si hien prouvée parla Chercheuse d’esprit, te Coj de village, tes Trois Sultanes, etc.; elle s’est obstinée dans le temps à soutenir que TjMÍai.s d /fontaluse Cl la meilleure partie dLInn^ftó et Lufon était ut éclos sous la calotte du spirituel abbé, comme m criiihei, en accordant à Favart une assistance d'un loul autre genre, dont sa femme profile plus que hit, eût juré d’étre son col labora leur universel. Les gens de lettres eux-mèmes partagent celle erreur, car c’en est une ¡, Débouchés disait l’autre jour à Pirón : « Oui, mon ami, je vous soutiens que Favart » fait des carcasses de pièces et que Voisenon habille sa poupée___ » Habiller h poupée de Favatl, je n’m crois rien, répondit le vieux t» caustique , mais il y a quinze ans qu'il ta déshabille. »

Revenant à la Fée Urdele ou Ce qui plu fl aur damef, je dirai que cette imitation d'un joli corne de Voltaire* parfaitement justifié son second titre Ï non beautés illustres sont cu cha niées de la tendresse délicate, des paillettes de gâtaiitm-iechev.ï 1ère^ de ta cour d'amour, cl de mille autres détails gracieux qui scintillent dans cct opéra, (tes dames réunies en loge ouverte s'amusent beaucoup de ces lêgi^us plaid oi ries d'amour pourvu qu'ii d'antres heures la cause soi i attaquée au fond. On est moins contení de la musique, clic a paru mesquine, peu chatte tante, et les accompagnements sont maigres. Duni se montre quelque fois par trop villageois.

Ce n'est pas le défaut de M. Phtlidot, à qui l’on doit la musique de Tum Zones, autre opéra joué celte année aux Italiens ; c’est de l'harmonie large, savante, riche do modulation». Malheureusement 1rs spectateurs, lililí disposés par l'extrême médiocrité du poème, qui est de M. Poinsind, ont enveloppé fa musique dans la disgrâce de cette œuvre indigeste : le tout est tumbé avec fracas.

La garde, qu'on avait fait entrer ifans le parterre pour réprimer le tumulte pendant la première représentation, arrêta deux homme* au moment où l’un disait à 1 nuire: Courrai.je? rouppraï-jeCe mot était significatif, il s'agissait assurément de couper ta bourse à quel-qu'un. Les tient quidams sont conduits au corps de garde ; on va Je* metieren prison, lorsque l'un d'eux parvient à se faire écouter. ■' Lh !_ mon Dieu, dit-il, non* sommes deux tailleurs el voici notre f justification. Ceit moi qui ai l'honneur d'habiller ^- Poinsmet, □i auteur de la pièce nouvelle, et vous saurez que te payement des » fournitures que jc faut à cc poète est malheureusement variable

• comme Te succès de ses ouvrages. Or Je dors lui fournir un Etabli » pour paraître devant Te public a la seconde représentation, huhit » qu’il m’a promis de me payer sur le produit dc crttc uinimitié. » J'étais donc bien aise de savoir cuque vaut h garantie avant dc a couper mon étrille. Je ne suis pas fort sur In comédie cl j’avais amené • avec moi turni premier garçon, qui o beaucoup d’esprit, lui, puis— * qu'il fait su u s sou rot Hcr tonies nies factures. Quand la garde nous • a mis la main sur le en kl je lui demandais simple me ut s’il me • conseillait d'aller Couper l’habit de M. Poimhtel. Voilà notre hi*-* luire, messieurs, cl je vous prie de croire que nous sommes de fort u ho ruteles gens. *

Poinsinct lui-mème raconte cotte anecdote dans les salons d’une manière beaucoup plus comique que l’opéra nouveau : c’est peut-être tout ce qu'il en raiera.

Je crois décidément que les vertus, si rares à la cour, vont se ré-fiigiçr au théâtre, et qui plus est it l’Opéra. Ans exemples, ibidemui-sclle Allard, célèbre danseuse qu’on „Vivait encore citée que pour wn enjouement cl sa légèreté chorégraphique, est en ce moment péiiétrie d'une xi vive douleur de la mOrl du sieur Bonlems, sou amant, qu'elle a déclaré ne pouvoir de sii semaines contribuerait! Raisin du public. MadcmnisrUe Basse, autre danseuse, piquée d’é— mutation par h retraite mementa née de sa camarade, a voulu faire mieux en se jrtanl à corps perdu dans tes bras de la religion. Après le mariage tic M. Prévost, son dernier adorateur, cil? «'est reiiréc łlli Bernardines, oh tonte h Ville usshla demiercmi'lit ft Ji prise d'habit de cette nymphe d’Opéra réfugiée au port du sulul. Lu vertu numéro trois que j’ai à citer est mademoiselle d'Oliwny, qui, plus mé-ritanie encore que ses deux camarades, pratique la continence! au sein des séductions. M, le marquis de Goullicr, éperdument aniuu-reux de ses charmes pudiques, lui ayant Liât en vain des offres éblouis-soutes, a fini par lui députer son notaire affublé de sa robe, de si perruque fraie hem eut poudrée et perlant un contrat de mariage prêt à être signé. * bon, monsieur, a dit froidement mademoiselle d'O-> ligny après avoir parcouru cet acte, je m'estime trop pour être ta » maîtresse de M. GpuAer, mais trop peu pour être sa femme, n

J'ai gardé pour dernière mention un trait qui pour tenir de la vertu a besoin d'être considéré sur une seule face. \ u de ce cdm, c'est tic [a charité cbrćiimnc désuiiércssre; et certes une des vertus théologales ne ¿¡tu rail déparer ma collcctioti.

Un pauvre capitaine de milice frappé par b dernière réforme de M. de Uhniscul ayant vit mademoiselle Arnould en devint éperdument a m ou rein, Car le temps ne l'avait pas encore atteint d'une réforme bien plu*, cruelle que. celle de M. le ministre de ta guerre* Cei hun-nèie mili taire écrivit la Ici Ire súfrante h Penchai ne res se : a Uadc-» moiselle, nulle mortelle ne vous est comparable; beauté, grâces, • voix divine,., toutes ces qualités soulèvent de terre les âmes sen-» siblcs qui vous voient ou vous écoutent. I uiiquank! louis composent • Lotit mon patrimoine, reccvei-les de mon cnihousiasme pour uu » seul acte de bonté. Si après son obtention il m'en r.dlait expier lu * bienfait par k sacrifice de ma vie je mourrais enivré île bonheur, • puisque avoir possédé la rem me de France la [dns accomplie, ne * fut-*e qu’une minute, c'est avoir délicieusement vécu, »

Cette proposition originale plut à la belle adrice ; ta personne et les cinquanie louis du capitaine de milice furent acceptés. Le irmk-Hiain d’un succès dont Je charme s’ètait noyé daim le sein même de la félicité l'eBkicr relou ma il ch ex lui pensif, morose, el, je dois le dire, un peu marri de sa prodigalité, lorsqu'on cherchant [3 clef de sa chambre il srmit dans sa poche quelque chose de rond.,, O surprise! â trait unique! c’était nu rouleau de cent louis. Le capitaine, cuti fuml u de la ni de générosité, retourne ch ci Pencha n te reswc, se jette à scs pieds, et, croyant lui exprimer mieux sa reçutinaissance, sollicite d’elle de nouvelles faveurs. ■■ Non, monsieur, lut répond tnadcinoiselle Arnould, de pareilles actions n’onl de mérite qii'nue • Luis; soyons heureux par Je souvenir. » L'mhvk r. Imnicm d’avoir Été mal deviné, voulut rendre la moitié de la somme, <1 Je ine^nk'-• rai bilTt d’y Conseil lir, reprit ta belle d’un ton CM ressaut, puisque >j’ai accepté votre présent comme une marque de boulé vous ne b pouvez refuser le mien sans m’humilier. * ta militaire n’osa pas insister : les deux amants d'une nuit se quittèrent, lui plein d’admiration pour l'adorable adrice, elle dans Pericbaniemeut d’avoir fuit «kubtcmcnl du Lieu à uu homme peu fortuné.

La reine des ténèbres semble depuis quelques années avoir pris □ tâche de moi «sonner tes membres de ta uinitle royale : le 33 février c’était le tour de pianistas l cczim-M, père de la reine. Vingt jours plus lût ce prince revenant je Nancy, oit l’on avait célébré un service pompeux peur le repos de i';*mc du Dauphin , aperçut dans la lésion muyeuae de Voir un corps de leu dont ta Uie^uusùii luuruée

vers h ville ; Sa Majesté fu remarquer ce météore aux personnes de sa suite, a St jetais superstitieux, ajouta Stanislas ou riant, je re* s garderais cela comme un signe funeste. « Sa Majesté avait trop de philosophie pour cire dominée par une telle faiblesse, mais on vn voir que w vie même fournira nu argument de plus aux âmes fatalistes. Le lendemain matin Je roi tle Pologne, seul dans sa chambre, voulut s'approcher d’une montre suspendue à la cheminée pour voir l'heure qu'elle marquait. Forcé de regarder d’asse» près à cause de Paiïoiljli&sémeut de sa vue, Stanislas se penchait un peu, lorsque Je feu prit à sa robe de chambre. Empressée de l'éteindre, Sa Majesté se baisse . perd l'équilibre et tombe dans k feu , appuyée sur la main gauche, dont plusieurs doigts soûl à l'instant calcinés, Dans cette chute deux côtes du roi portèrent sur un chenet, et l’on a reconnu depuis qu’elles avaient été enfoncées* Cependant Stanislas allait expirer dans ce brasier ai un garde du corps en faction à la porte n*cût aperçu à travers les vitres de ta garde-robe ce qui se passait dons la chambre de Sa Majesté. Trop esclave en ce intiment de sa consigne, ce militaire se borna a appeler lus valets de chambre. 11 se perdit encore un peu de temps. Arriva enfin un valet de pkd nommé Perrin; mais ¡I nt de vains efforts pour tirer le malheureux prince du fou. Heureusement le premier valet de chambreSyster survint presque aussitôt, et Stanislas fut remis sur pied. On crut d'abord que cet accident n’ourait pas d’autre suite que Ta main brûlée: M, Perret, premier chirurgien , rassurait ha ut eme nt la cour de Lunéville, cour moins cérémonieuse que celle de Versailles maiâ beaucoup pl 114 af-fret ion née. Malgré ces prolu.ïtations d'n n houunc île l'art, Stanislas ne lardo pas de sentir an cul ¡puu ne mm douleur insupportable; ta vérin r!e ce hou prince tempérait scs cris de souffrance et même se* plainte». Itésignr jitsi|u'à lu dureté, on l'entendait quelquefois plaisanter de sou mal. Bientôt Sa Majesté no put rester au ül, elle passait les nu ils sur tin fauteuil; tandis que moelleusement couché dans ta chambre du malade, un chirurgien ronflait i ses oreilles et rendait sou insomnie plus duo lu Lire inc. Uh-lmii jours entiers Stanislas mm-battit des douleurs de plus en plus poignardes, elh'5 surmontèrent son courage dans la nuit du 2Ź bu 2J février. Vers trois heures du malin, sentant son dernier moment approcher, le monarque moribond appela le cardinal de Choiseul, qui lui administra les derniers sacre-mcnls... a Je vais rejoindre mou cher Dauphin, dil l'iIlustre Pnlomiis quelques minutes avant de fermer Icsycüx; nos destinées se sont » nssemIdées, un trône nous échappa à Iules deux: ce n'est qiicdnns v lJü Ile mité que nous jouirons en paix d’une couronne. ■ Leîd février, à quatre heures du matin, un glas au tintement Cmièbrt: sgita ta nue chargée de neige: il annonçait aux habitants de ta Lorraine le trépas de leur bon prince, du souverain qui, depuis trente ans, comptait ses heures par les bienfaits répandus sur eux; du père commun !;u’imu grali lu de. heurt le se dans son expression , sumo mina il te plu-usopfte uùvi/ateunL Stanislas avait trouvé dans la Lorraine une principa u té dévorée de toutes les cala mités qui suivent ta guerre, U taisse à la France une province riche, heureuse, couverte de villes élé-yantes. Gcttc turm mor iilmse s'chi opérée pend a# L des hostilités sans cés*r ritiiaksaiiies, avec des ressources bornées, cl à L’époque mémo où l'opulente monarchie de Louis XV cuglumtau.il scs énorme# tré-sors dans des expéditions sans utilité, sans gloire, ci malheureuse-meut sans égard au vœu de l’hnmauilé.

Louis XV se m01]ira aussi indifférent à la mort de son beau-père qu’il l'avait été à celle de sa fille, de son'peiit-lils, de m favorite, de sort fils; toute ta démon siralion de douleur qu'il lit sa borna a une retraite de huit jours à Choky, ûl cotte retraite 11c se termina pas sans distractions. Quant a la reine, son al 11 ictmu fut vive et profonde; mais la vie de celte princesse est un long deuil : i l’rxcmple rie toutes Jes ¡mura dévotes, clic reçoit: comme un présent de Dieu Ions les dé-ptatairs, tous tes malheurs; clic remercie le Seigneur de chaque arrêt fatal comme d’une palme nouvelle du long martyre qu'elle subit sur la Ierre.

Cependant madame h Dauphine avait demandé au roi la conacr-va lion de son rang à ta cour, voulant, disait-elle, veiller d'une maniere spéciale à l'úducaiiou de ses enfants; et, pour l’eiéeuiion de ce projet, ello supplia Sa Majc-Ué de la pUtcer le plus près possible tic sa perenne» Louis XV accorda tout; mais les desseins de sa bet leli Ite étaient loin (le convenir aux hommes iiülnciiii qui entouraient Sa Majesté.

IMaric-Joséphe de Saxe est une femme instruite, laborieuse, capable de n>oiutiüii; sous un monarque aiista faible que nm beau-père, ta charge de surintendance de rriliieatioB des fita du brance, qu'elle te-» ctatmût, tendu i l à devenir une rég- m:c anticipée qui ruinerait le crédit des gouvernants, babituéiû iiispuser de tout dans fLut. Ou chercha à rendre impossible l'exécution du plan formé par ta principe. Le roi avait accordé à w bru l’a ppn rte ment devenu vacant par ta mort de madame dc Pumpadour ; si elle l'eût habité, la proximité eût établi des rapports de tous les instanta entre Sun Altessa Huyale cl Sa Majesté ; il impartait du prévenir l'intelligence intimo qui pouvait résulter de ce commerce journalier. Lu uoicrie jalouse gagua ta vieux archilccte Gabriel, qui dolara quc ]La poutres de celle partie du Mlimeut étaient pourriez, et qu'il aérait peu sûr de l'habiter, Sana chercher à s’expliquer comment en dix-huit on vingt muis WiUluueul

écoulés depuis |fl niftri de In favorite de grosses poutres s'étaient pourries, le roi renom'* ti loger la Dauphine dans i’appanenienl dont >1 s'agit; mais la coti-i'm n’eut pas gain de cause cornpkt : Sa Majesté abandonna à Son A Ue^r Huyale tout le local des pclits appariements. Une fuis insidié? dans celte partie du château. I l Ihiiphnie s’occupa sim nscmcu' de h tâche qu'elle s'ildt imposée. Elle s'élatt fait rc-Wilre Mielleusement tous les manuscrits, les extraits, les notes, ré— digés ou recueillis par feu le Dauphin pour Pin struci ion des fils de France. Son Altesse chargea plusieurs personnes de mettre en ordre ccs papiers, qu’elle appelait son trésor. L'abbé Collet, confesseur de H princesse,dirigea eu travail, qui servit de base à un phm niiibnili-qnc d'éducation, composé par cet ecclésiastique ou sons sa direction. Au fur et a mesure que les cahiers étaient terminés, M irie-Jdépite de Saxe sc les faisait remettre mystérieusement; elle voulait bien s entendre avec le duc de la Vattgnyon, mais il lui semblait indispen-Bi|Me d'attendre que son petit code fût achevé! pensant qu’uLors le gouverneur n’anrail ni Je temps ni Ja faculté d'opposer un autre système à celui-là.

En attendant b princesse se livre eux soins les plus laborieux pour *c rendre habile à l'cnsi'ignemml qu'elle médire, Sun Altesse pousse Fuct i vité jusqu'à se chaîner la mémoire de presque tous les cahiers destinés à ses enfants; elle sc donne des leçons comme une véritable écclièrc, cl L'abbé Collet les lui fait répéter matin el soir dans son oratoire.

On dit que Sun Altesse Royale va prendre pour son premier au-minier M. de Moulai, évêque de Verdun. Ce choix est pour le ministère un nouveau sujet d'inquiélude : ce prélat est un homme ardent, facncux même; il s'est fait le déC-nscur audacieux des droits dit cierge, oń le soupçonne même d'entretenir des intelligences secrètes a^ec les débris toujours reuaissHiiu de ht compagnie de Jésus. La crainte des conseils d’un tel boniI11C+ |üLll[L' QU iEictëUUtCElIriïS(¿13l (JU*Jfi'l^ spire aux gouvernants le plan d'éducation de la princesse, envenime de plus et] plus l’intrigue qui cherche à entraver ses projets, On :t déjà parlé El! roi de l'ambition, des vues usurpatrices ile hi Dauphine. Les assiduités de Sa Majesté auprès de Son Altesse Royale se tone ralenties, une certaine froideur y a succédé, et dernièrement à peine la princesse a-1-elle été prévenue du voyage de Compïègne. Le service même de Marie-Joséphe se montre peu empressé, peu sirguen^; l un do cri ma tins un lui servît nu OlUf h H coque qui sc trouva td-lemciii couvé, qu’jl contenait Je poulet huit formé. « Vous voyez, i» monsieur, comme on me sert, n dil-cHe avec lierè eu se tournant <lu colé ile M. rie Muy sou maître d'hôlcl. H est donc vrai de dire qu'un parli vñdrul travaille h détruire le crédit de l.i Dauphine; je crois AL deGhoiscu) étranger h celle Cabale ! ce ministre se voit d'ailleurs trop puissent, trop nécessaire pour redouter aucune rivalité; il ne se livre point à l'intrigue, parce qu'il la croit inutile à h conservation de son pouvoir.

•'ri- déclaration sous la date du JS avril défend aux sujets de Sa '   ■ qui professent U religion réformée d'aliéner leurs biens «ms

une permission du roi. Gel édit a produit une profonde sensation ; on s est demandé si nous allions voir renaître 1rs beaux jours tic la révocation de l'édit de Viriles, les drugnutwth's , lis massacre* rcü-plein. Mais une th imiisUi uve plus déplorable encara a bientôt fait diversion n cet acte d'intolérance, arraché oui terreurs du monarque vwíiIisüih,

Près de cinq ans s'i'i liant écoulés depuis que le comte de Lally hn-guissni'. à la liisúlle, Fort de son innocence et d'une philosophie que Je calme de ha captivité lui avait rendue , doué d'un cœur honmHc, qui ne fut égaré que par une aigreur de en raclure trop excusable au sein des plus ré voilantes exaction* ^ eu général croyait à la vertu de ses juges cl point yu crédit de ses wineum,. h Des magisirats., disait-10 d, qui tiennent la balance où l'on pèse la vie des hommes ii'onvri-• yont point l'oreille am discours des fripons que j'ai démasqués, Cl a je ne puis avoir qu’C ne pour c:n nu lui S, ■Il sv trompait : le m mi stère ne voulait püfi laisser pkiwr sur lui la boute des désastres de L’Inde; notre pavillon, prétendait, devait être lavé d'ime souillure. Mais Je motif réel des rigueurs de Choiseul , celui qui fermait son cœur, ordinairement généreux,# l'intérêt que l.dlv inspirait aux gens de bien, c’était h défense! de Sain t-Priest, d'un seigneur assez bien servi *n il Cl pour avoir fini chanceler In faveur du ministre. Je n’ai re-^nqné que culte tache sur la carrière de cet homme d’Etat, mais «bt hideuse.

.Après, dem ans d'instruction le procès du gouverneur de l'Inde Vf'51 cn^h d'êirc jugé : c’est un assassinat juridique et pour comble d horreur un. i^imccoEisoiiimé sciemment; ou eu vu juger. D’abord le jugeaient ti’nn (1g]C¡er général pour Je fait de son commandement ne pouvait pus être r«m¡alégalement um juges civils: le parlement {lajt a i ir,Us S|11|pk raison incompétent dans une cause où la culpabilité de 1 accusé devait être assise sur des di spodli on* militaires vicieuses, arbitrai^çu omises; sur de la tactique enfin, dans Jaque Ile nimicurs riaient d'une complète Ignorance. L/affuire relevait de toute nécessité d un tribunal de généraux ; en investir des magis» Jr*t$ en robe, celait mrccDnaitn; tome idée de justice, d’ordre pu, hbc et même de bienséance. M. k aUc de q^^ disposait du n^.

Jemcul, cl craignait que les nui ré ri u ux de France ,juges naturels de Lally, ne se refusassent n subir l'influenee du ministère.

Voilà donc le gouverneur de l'Inde accusé devant le parlement d’iimîr IraAf Je? irifr'rJfx du bu' el da l-.i cfHfnfMitfnfe à Pmiclicućri. Néanmoins l’hniúccuce dc Cét infortuné paraissait [vilement évidente, que, emigré la soumission dc 1a ma;;! s Ira turc aux inimités, de Chui-scill, deux des cinq conseillers chargés du rapport conetuaicni à ah-soutier; un troisième restait indécis: 1rs deux autres furent d’avis de condamner. La nullité résultant d'un tel partage allait sauver le comte; mais flottant entre l'influence du ministère et les inspira-tious de sa conscience, le juge irrésolu ferma enfin l’oreille a ces dernières : « Qu’il meure, s’écria-t-il, mais finissons I ■ Les autres opinants étaient cruels, celui-là se montra barbare.

Pendant les débats un membre du parlement eut l'indignité de proposer ¡e supplice de la mue, mais la majorité se prononça pour la décapita lion. On déterminait ainsi la peine sans qu’il eût été posé un seul bit précis pour l’a ce usa lion , sans qu'un témoignage respectable déposât contre l’accusé. On avait éludé celui de messieurs de Crillon el de Monlmorcitcv, qui «valent serti dans l'Inde avec Lally, pour écouter les dépnsiiicms du cuisinier, du palefrenier de cc général, accusateurs obscurs, aigris peut-être par le ressetili-inent de quelques brusqueries, et qui dans ions leseas ne pouvaient être admis à témoigner enuire leur maître.

Jl faut un exemple à la nation , disaient «ws.t/curs; à défaut de charges, c'est sur. l'ensemble que nous condamnons Lally. L'ensemble, c'était le doute, l'obscurité, la prévention; lorsqu'une seule réflexion, qui ne pouvait pas échapper aux j'i ;es, faisait tomber lu hache de leurs mains: .Si cc général eût trahi l'Etal, c'est-à-dire s'il chi été dTintelligcncc avec les Anglais; si, comme on a osé l'avancer sans l’ombre d'une preuve, il leur eût vendu Pimdichéri, ne serait-il pas resté parmi eux? fiit-iL venu en France aíl'.onlcr h fureur de ses ennemis? Feùt-on vu provoquer lui-même sou arrêt, et solliciter une prison ? Hélas ! Pintor limé croyait trouver panni ses concitoyens des juges équitables, il u'y Lraiivi que des assassin*. Un arièl du parlement, rendu tv G mai, déclare t Thomas-Arthur de Lally . cumie » de Tulcnihl, dûment atteint et convaincu d’avoir trahi tes intérêts n du roi et de la compagnie lies Inde?, d’abus d'autorité, de vex.ilions ji et d'exactions envers les aojéis île Sa Majesté et étrangers habitants n de Pondichéri ; pour «réparai ion de quoi, et aulcescis ré-mliam du u procès, la cour le prive de ses états, honneurs, diquités; l'a cou-» damné cl k combi mue à avoir la tète tranchée par l'exécuteur de ii ta haute justice sur un échafaud, qui, pour cet eff«t, sera dressé u en place de Grève; déclare ions ses bit!un confisqués cl acquis au d roi : sur iccux sera prélevée la somme de dix mille livres d’amende, » applicable aux pauvres habitants de Pondu: hé ri ainsi qu’il en sera u ordo u nú par le roi. *

La fureur des ennemis du malheureux Lally ne fut point assouvie par cet arrêt : ils cherchèrent cl trouvèrent dans le parlement un homme assez féroce pour aller supplier le rut de ne prnnl faire ÿrdee cm c-iiJintirte, Muís le comte iféluil pas mi ou ré que de cannibales : mademoiselle de IJillrm, sa parente, cul le CO tirage d’adresser un. placel a» souverain, tendant à Je supplier de recevoir MM. de Grillon et de 31 ont more ncy témoins oculaires du zèle et de la bravoure de i'ei-gouvernOur. Madame de liesse alla plus loin, et, se jetant aux pieds île Louis XV au milieu <le i. galerio, elle deiu-inda d'une voix dcc lii ranie la grâce de ce général. Tout fut inutile : Je roi, observé par Choiseul; le mi, bercé des chimères de sa ijloirp rumpronuite , de s a ^fra ndéar en h cAee par le coupable, se montra inflexible, H Hh, de peur d’un retour de clémence, te ministre se hâta d'emmener Sa Majesté à Ch o LS y tandis qu’au faisait les apprêts du supplice delà victime, et il hl garder pur ses nüniés imites les avenues qui pouvnictil conduire les demaudeura degrâer aux pieds du monarque.

La populace, toujours légère dali* son juge me ri Lu, toujours disposée à condamner les grands, dont le bonheur itiauhe à sa misère ; la po-pntoce, avide de sprclaclessanglants, attendait en trépignant le noble condamné. Mais k*honnèlcs gros soupiraient ; les Coups de miiflrau frappés pour cheviller rêclbafaud rete ul ¡usaient douloureuse mm t au fond des eirurs sensibles: la raison publique avait prononcé l'acquittement de Lally. Enfin k roulement lugubre d'un ignoble tombereau annonça le martyr de l'orgueil ministêricL.. Une sueur froide découla de tous les fnjiiis lorsqu'on vit que rhifinie lieutenant de police Pasqtiier, sans doute pour arrêter hui lèvres du comte les réertmi-miiimsde P innocence sacrifiée, avait biil attacher à są botićhe un bOofiL.» Qui pourrait, après celte infernale précaution, donterque le crime ne soit du cùlé du ministère, du côté du parlement, et que Je roi lui-même n’en soit complice?

Lally s'était avancé vers l'échafaud en héros, il y périt en saint; car sa prière n'était point achevée lorsque, dans mu impatiente frro-cité, le bourreau lui assena un premier coup de hache qui Je manqua... Une scie, dont le public entendit avec effroi l'horrible grince meut, ; acheva l utemu commis sur celle grande victime.

Mais quelle plume retracera la scène qui suivit cet assassinat? lu jeune Lally, ńb du général Q vient d’apprendre dans «u oolfagc que

le sang qui va couler en place de Grève est celui de son père..» 11 m’élance, il s’échappe dc fa maison pour rendre, hélas! un premier, un dernier hommage à l'auteur de ses jn-urs! Pale, échevelé, haletant de fatigue ci du douleur, je niaIheureux mfint s’écrie sur son passage : f Placel place! c'est mon père qu’ils vont tuer !»»« a La foule abëii et s'ouvre tkvnhi hti.„ El arrive; mais ce s«;ng qui fut lu source du sien ne t’offre plus à ses yeux que sous le hideux aspect d'un ruis-seau fumant, dans lequel il ne prosterne, qu’il baise, el où le pauvre enfant s'évanouît» Cet épisode eut dû pénétrer Choiscul de regret, de terrear; il nu fit qu'exciter sa en 1ère , le jeune Lilly fut éloigné de Paris et Fou anéantit les preuves de sa naissance.

Cependant une justice tardive vint luire sur le tombeau de M. de Tolendal, Louis XV, abandonné à son naturel sans méchanceté, écouta mademoiselle de Dillutn 11 se laissa persuader enfin que si le

— Messieurs. n^n« «nstin— nu SA** p-A»... — Iv-uílI ¿a <I¿Mcpalr» ]* fiiégp dv Cabial interrvmpeal cent voli Irrite»,

gouverneur dc rinde avait été dur, emporté, irascible dans le com-maiidcmtnL ¡I ne s’élait pas moins montré Adèle h l'honneur,au roi, à la patrie, l.i généreuse demoiselle ajouta avec chaleur que Ml.de Choiscul, conseillé un jour par le repentir, verserait des larmes de sang sur le sacrifice d’un guerrier couvert de bitures , inscrit avec idüi dans les fastes de* guerres d'Europe, et qui, au délit des mers, avait avec une poignée de soldats livré neuf combats Cl soumis dix villes ou forts. L'éloquente panégyriste, abordant «*uûii in drfcuMJ de Pondicbéri, s'écria : « du échafaud, sire, telle a été la récompense a d’un général qui à la tiie de se pi cents hommes mourants de faim, a indisciplinés, poussés à la révolte par les agents de la compagnie, > l'est défendu neuf mois entiers contre quinze mille hommes de » troupes de terre soutenus par quinze vaisseaux de ligne, auxquels a if n'avait pas une chaloupe i opposer, et pourtant il ne s’esi rendu » que lorsqu’il ne lui restait pas un grain de riz ! ■ dur CCI exposé, fait avec toute la puissance persuasive de ht vérité, Je roi, par lettres patentes dressées sons ses yeux, supplée aux titres d'extraction du jeune de Lilly , lui confère les noms et dignités nobiliaires du comte son père, el lui restitue ses biens.

Mademoiselle de Dillon était encore dans le cabinet du roi quand Cboiseul y unira,

< .Monsieur le duc, lui dit Loin» XV d'un accent grave, vous avec abusé ma religion touchant le procès du malheureux Lilly.

— N'en croyez rien, sire; c’est main tena ni qu’on vient de l’abuser par un échafaudage de beaux sentiments,

— Cet échafaudage, répondit La parente de Lally, serait, dans tous les cas, moins pesant sur ma conscience que ne l'est sur celle de cer-Uines gens l'échafaud où ils firent monter l'innocent*

Hiimiwre de *nn płra. Nous avoua vu depuis co Lilly figur*f avec éclat dans nos lÉgiAiaiur» do II révolution. Sous la restauration « foi Loû des Qambeuix de b chambre des pair*.

— Mademoiselle, dit sèchement le ministre, la prévention vous* troublé l'esprit.

— Je désire, monsieur le duc, répliqua avec vivacité mademoiselle de Dillon, je désire que le remords tic trouble pas davantage voire sommeil!.., » A ces mots, elle fil une profonde révérence ci sortît»

« Monsieur, dit Louis XV d’un accent ému quand la noble dame eut quitté la chambre, ce ne sera pas sur moi que retombera le tang répandu.,-» Puis Sa Majesté enlra dans son cabinet.

Une macédoine de nouveautés, de scandales, de mesures plus ou moins susceptible* de critique» a fait une prompte diversion a 1* ca-tasLrophe sanglante de Laity. Je vais raconter par ordre.

Le prince héréditaire du Brunswick, le munie qui fui opposé aux maréchaux de Sou bise cl de BrngHc dans la dernière guerre, Ml à Pari.» depuis quelques jours; le roi lui a donné une fort jolie fête à i’hô'rf îles Menus, qui s’est terminée par une comédie nouvelle de M. Collé intitulée fri Part/riL chasse de H?nri /P. Cette pièce, qu’ont parfaitement jouée les comédiens français, a produit une vive sensation sur l’auguste étranger et sur loute la cour. Cet ouvrage sc rc-commande particulièrement par un portrait fidèle

Du seul roi dont le peuple ait garde la mémoire.

Le prince héréditaire dc Brunswick a pu acquérir, dans cette représentation , lu prouve que lus Français tiennent compte à leurs souverains des bienfaits tic leur règne. Peut-être le lendemain a-l-il pensé que la générosité de nos dames allait ausd trop loin, ou en le ridant raconter nu lever du roi l'aventure que voici. Dans uu souper chez la maréchale de Luxembourg, certaine vîcomLusse, sœur du prince d'Hcnin, avait paru au duc de Lanwn passablement légère, passablement prodigue de serrements de mains et de pressions de genoux. Le gc mil boni inc à la mode en parla a l’une de ses maîtresses

O n'est pas «ns surprise qtou l'a (J.-J. Rouleau) tu «paraître à Parie demiOrtowat t habillé en Anotaren,,,                         «

émérites, ^. n Qni, Ja vicomtesse ! répondit Cille confuiente; <Ile » está vous quand voue voudrez. Donnexdui, pourvoir, un rendez * vous par écrit ; je parie qu'elle s’y rend» — Eh bien J reprit Lauzun» • ouïrons 1rs choses afin de mieux nous amuser; j'jj certain projet » Cn lêlc, je le mettrai demain à exécution, cl dans la soirée vous » aurez des nouvelles du résultat» »

Le projet que le duc méditait était le comble de l'extravagance t une extrême fatuité pouvait seule eu excuser la pensée» Le roué émit de service le lendemain aux grandes écuries; à peine arrivé à Ce poste, il prend un morceau de papier et trace dessus cc peu de mots : - M. de Lauziin ordonne à madame de G”" de venir Lui tenir n compagnie à Ver^illd, où il ^t je garde cl s’ennuie h mourir. » Le duc envoya copie de ce billet à sou amie » qui lui répondit qu'il

était fou. «Pas si fou que vous pense*» lui écrivit-il dans la soirée : * h‘ petite femme est arrivée trois limites après le départ de mon » poulet» «i réellement il fallait un dévouement héroïque pour entrer » dans mon corps de garde enfumé. Mais que lait la fumée, belles « dames contre le diable que htm nombre d'entre vous avez au * corps? Vous pensez bien, chère amie, qu'a près l’empressement que * ma conquête avait mis h M’Jjr.r, 1rs arrangements n'ont pas été » longs entre nous. La conclusion faite , je me suis fait apporter un ■ joli petit dîner, que nous avons expédié sur une table sans nappe * cl tant soit peu crasseuse; la vicomtesse m’a juré qu’elle n’avail v jamais mangéde meilleur appétit. Elle m’a deminidé en me quiti. ut * quand revenait mon tour de service; je ne lui ai rien répondu, w parce que je crains réellement que cc ne soit pas son début au * corps de garde. Nous verrons quand la roue de ma fortune galante * Sera revenue à cette beauté* »

Plusieurs ordres religieux* mandé des changement,


l'exemple d^s bénédictins, mil dc-

leurs règles. Le roi, fatigué de ces réclamations, s'est décidé à nommer une commission pour examiner, non pas les rigueurs à udouc/ ', ma i s les 51 n 111 i s à ron d rc p 1 us sévères. Ce comité sc compose de MM- de la Roche-A y mon , archevêque de Reims; de Phelippcaux , archevêque de Bourges; de Dillon, archevêque de Narbonne ; de Briennc, arche^ vêque de Toulouse, et de Jumilbac, archevêque d’Arles, Il paraît que ces messieurs n’ofFrent pas à eut tous une pureté exemplaire, Car voici l'épi grain me dont on a salué leur nomination :

On a choisi d nq évêque-; lai'hnł j, Tous cu»q ronges ch? v.....cl de

[ch.., e, Pour réformer des m inc? trop [gaillards, Peut-on blanchir l'ébène av c ce

[roncee?

Le roi ayant ordonné que toutes les procédures commencées pour l’affaire du parlement de Bretagne l'n-scut discoiit innées et dcnieu-rassent éteintes, on espérait que MM* de la Chai Otai S seraient réintégrés dans leurs fonctions ; il paraît qu’il n'en est rien. Un mémoire de Fauteur des Comp/es ren-íus, qui se distribue sous le

Je ui&irć que je rcaionb r,e uo .lói p-i d^antago votre sommeil.


i"*.


manteau, porte plainte devant le public des rigueurs de la détention prolongée                                   .   ,

de ce magistrat* M. de la Chalotais inv- '>0 avec dialçur ■:; ji: 1 ;' du roi, réclame l'exécution des lois, d p; ulr.stc rie son n nocnice 1 e tous le* griefs qu’on lui a .imputés. Le - ^re -' reçu m mi. «de au ■ u par un style rempli de force, d’ék'giuc. • ■ do ciar 011 Y ru „"mu bien la plume qui a foudroyé les jésuites. V. de Odonrtc , un de* commissaires envoyés en Bretagne, est fortement compromis dans

cet écrit.

Le fanatisme est attaqué non-seulement dans les mémoires éloquent* de la Chalotaïs mais dans une foule d'ouvrages philosophiques, auxquels les prêtre» ne répondent que par de plates arguties ou Par les flammes du parlement. Et cependant cc même fanatisme fait encore des victimesí le malheureux chevalier Lefebvre de La Barre est 1* dernière qu'il ait sacrifiée. Ce gentilhomme, dans l'âge oit l’é-tourderie nv ^arrftte pas toujours aux limites de la bienséance, passait un &ojr avec quelques amis auprès d'un crucifix où l'image du Christ, asseï malheureusement reproduite, offrait à l’œil des traits plus propres à une caricature qu’à une sainte effigie. De la Barre et ses compagnons dc d^bauche oubliant toute retenue, insultèrent de paroles cl peut-être du geste l'imparfaite représentation du Rédempteur. Cent témoign. goóm imCHl¿ depuis que l’insulte ne s’adressait qu’au morceau de bois sculpté d'une manière ignoble. L’Eglise vil autrement la chose. Iles le lendemain le* jeunes gens sont décrétés de prise de corps, iis prennent la fu¡tc : ]c «ui chevalier de la

Barre est arrêté. Le procès fut long ¡peut-être, malgré les fougueuses poursuites de* ministres d’un Dieu de miséricorde, la justice hu-mainc hésitait-elle à s’emparer do la vie d'un homme en réparation de l'injure faite à un morceau de bois. Voltaire lit tonner son éloquence contre les fanatiques instigateurs de uct attentat; mais ils étaient en crédit : la voix du philosophe fut impuissante..* De la Barre, après avoir attiré sur lui seul toutes les charges du prétendu sacrilège, après avoir défendu tous ceux qui paraissaient y avoir participé, est mort héroïquement, cl les apôtres de la charité ont souri

au supplice de leur victime*

Voltaire fui plus henrem dans sa défense de la famille Sirven, pottLsuivic aussi par {'intolérance religieuse, et qu’il parvint à faire réhabiliter* Víais peut-être le grand homme eù’-il échoué .-ni temps de sa querelle avec le poeto Lefrane de Pomp ¡guau s’il se fût trouvé ? la portée du frère de cet évêque, qui voulait lui couper les oreille: Je ne puis passer sous science le billet que le soigneur de Férue»

Silence le billet U1"' ’e seigneur de hernej écrivit à cet égard au duc de ChoiseuL if k rie sais, • monsieur le duc, ce que u j’ai fait il MM. Lefranc :


u l’un in'écorche tous les jours les oreilles , l'autre me menace de me U s couper Je me charge du ri-meilleur ; je vous abatido tint’ le sp-idassin, car j\n besoindemcsoreil les pour cuti il lire erque lu rr^otr-méc publie de uni -, m Voltaire a en récemment l'occasion d'écrire une lettre rmn moins spirituelle à ¡'impera trice de Rus Je pou', un trait de généra du- .nisJ roble qu* lien placé. Cnih. -Hoe at^rl appris que Dirre-líit, fu i’l gritó liai LS ses i| ‘, j-res domestiques, se irmivatl forcé de wFutre sa bildio-rliêquc. Cette princesse, sentant tout ce quecc sacrifice ovoide dur pour un hum me de J ci 1res , J" acheter celle lublmUn/qi.. , et en nomma Di il r rot le conserva leu r ivpc une pension niuuidle de mille livis* Los iiuermé-tü.ii res tics bienfaits ne sont pus imi; ours aussi cm pressés, que crut qui les CrHIimis-sionnent ! la «atine ne tarda

,u d'apprendre pensionnaire de liHtehnil pas scs

Cela n’arrivera venir, dit-elle,

que Sun Phris ne qui lier*, pas à Pilan moins


de longtemps; que Fou fasse payer a M. I lidemt Cinquante années dé sa pension* » Et le payement s'effectua dans la qui h-lit inc.

On 11e fera plus l.i guerre en Angleterre au nom de Jacques lit, ce prince esl mort à Rome Agé de soixante-dix-sept ans. Lu dernier descendant des StnarM est aujourd'hui ce prince Charlcs-Eduunrd donl l’entreprise hardie échoua à Culloden. il a été depuis si bien traité par Louis XV, que je doute qu'il soit jamais tenté d'implorer son secours* « Je vois encore à mea poignets, dit quelquefois ce » prince, la marque des cordes avec lesquelles cet excellent allié me » tu attacher après le dernier traité d'Aix-la-Chapelle, je ne suis » pas du tout jaloux devoir renouer de tels liens d'amitié, «t u autre souverain, Christian VI, rai de Danemark, mourut aussi dans le courant de cette année; son fils lui succède sous le nom de Christian Vil. Je serais bien tentée d'ajouter ù ma notice nécrologique des tètes couronnées te pauvre maréchal de Luxcmbonrg, décédé il y a quelques mois aussi pacifiquement qu'il a vécu... ÿuel monarque, grand Dieu ! eut jamais la tête ornée d’autant d'attributs ?

CHAPITRE XXXI1L

ne^i^cs.

driaj*#rcf et Gui/fstmii T«H, Ir-gùdies dc Lemtorre. — Le cbc*>bor dê Bout— flore; 4hne, reine de Go/eondt. — Opéra de ce nom per Sídiincel liansifmy. — Le coup depéa tiene U cuiihHi. — Morí cié la Baupbitio. — Calûitlm j

hj.ail^lh". en trc li> lue jp niniwi)!. — [ntnpujw rouir* ce ministre, — £m x.-u ^ i . u r dm dp YcdHirr — C'ihqne nmCre do Frírcm. — Ptirtrail do I1-" ■ — ¡1 hBkh do io nio Je I tfljnigne. de Niplfj ci rie Pernio — Nn-pm-"^ ni IhJu' de In nndiihiiiki. —• Le Łiii^ihPii de miidi-imiudle fisi ron.— J.-J H. iamyhi n>¡MH|l <hi Franca, — WfíiJdirí dc Marmoniek — Le ¿lirtien-ti.u.-ii? hii..jiy-j. .i j,.j Hgom»c*u —Le imáne iwrlifi^Bl lui-ntemu sa honte. — [,j hhihii- e^ppdiurc — Lr priiice du Laiibalb.—, Il est lancé dans le u."ii b pur le ihif de dmrtres — lanxivénienl» d'une jonction du Tice d dû h sertir — U c uH.sine hiri'L — L'emplâtre *ur le wpjbril. — La beauté d ruiuaciisr. — Ehi.iiící palbo phtbWQpbiqus de Mai riiuinel. — íu^Atlíy dianio de II .iqiMidhih — I ■ .■■ cidifüiMi'pj — Di chante d'une danseuse. — Faste dr ni . h uri m IIc liiiiuidr.l. — Mori du pnw de Lámball”. — Lr rhal 4b par-

ki:"iii. - !.. |i ami n i-■■ tjf h tJi; uiwiie — Nouvelle eoniiiiimi n patínale

do i" ImO'. — ,Mm[ du Mario L’i miska, reme d EVume — VnneLlos .fllom-lues r. i n,. h'ipc I. — he i partis à la ccu-, — Ce**iMi de la C fti- a la

Fr.n.er - (te..... clarín o p ¡y-, — Propres d - r iiMar rvi tmn anteneame. —

J. ang* du bal Je COpéra, Quel était roi sr.gc-là — Apparition de madame d Il i- j — Pré. rdenls do s......dn.i^ion au lu rey .H, — Lm r-ajmin, — Cliui-m.| Tait nue . m u — L? puni rt'Aigudkni s'empare de l'espni de la ÉaMirno. — La climMn du h fiowrJioniiańł, — Pté^ aujeme ni lundis au fui de lMiu>ma k. — fin promów ou punce dans Lo* vlabhaM.-n emi» i-ari-u iH. — la* pug m* do ta d mlie-se de Ma/orm — Qui .requit du roi de ILiin'iiia«k. —-1. s ini.iittLi.ils pu Dd paré, — Les rtihlons de mwd.'ine de H ehlid — Une jourme ,1 IVmoy. — Arterffy, iiii,"ili' de Saurín —in FauiiM injídtLííí de .U Hardie. — Lü théine de □ladcmuiscile Giuiusid.

M. 1^cmïerrc va-i-iJ devenir un iraglqtte plus fécond encore que ITuripiite de Fernuy? Dem tragédies pumlam raHni’e qui vient dc sTcintk ir ! c'est sans exempte (Lus nos anii.>Ls ilhiimifiqurs. Mais connue lu temps ut fit il rirti à I'achire, pudntis dé ces deux eu Ut poli ions ru coinml'iHiilil pur JrfciJTi‘i"il Le superbe lili de Xeriês nra r.r I que panser sur la scène fraueaisA; le parterre n'ëteil ce soi r-b CoiiijHJsr i|nr rtc Grecs. Crsl 1111 licou mjft déminé. Il y u loin dru imrurs nM. liqtics cl des posions qui rit rcssorlriil nui vertus sativa-gis du r Jichi lit1 du moyeu ;ïgc. M. Lciuiui'^, p^r mie brusque irmi-situni, nous a |uuii-liu 1 montré cûu[i sur coup Jr/üawe et i.UrlfiiUnifl T> ił ; inais apparumhiuiiL J.i musc dé ce imMeihdi voler dmis 1H1C té-|. ni miłuj eunt' et justifier le rrieihu tm/ui : ¡I u'a pan túfeos réussi Li re le hurm, populaire de Hlehélip qu’avir lu lymii pr ise. Lemictrè sciait tupirir-lam Dit nu appui d'un bataillon ou mollis dé gardes iaÎssps ; tout était disjwsé dans leurs raíles pour que la pièce réussit W* temps et muu Venir 1 ils, connue une mainnivre a Ja prude. Mail A combat que ces rouaes athlètes irntbliiicht provoquer n a pas ccłłh-mener Dute Je cnuilutiimils : les juges tonqu’lf'itts uvuicnt abandonné le champ de ImLiilk1 tant c11 ;tmpió«n, de l.ui/teume 7ML La Irnip'dte nouvelle a doue Clé jouée wnis h uioiinln* oppcMiioii criliqiif, et an bruit dis ;<pp|.<udissent»-ms tte Luut le enqu helvétique cumiiiisuluiihé par l'auteur. K en nu nui us te vide désobligeaitt dos loges, atbpbiihéAlrc, orchestre et galerín, a jusLife trop êluqucmutent IbudilTirencE dit pu-hlic truncáis. Mad cm ni sel lu Arnould, qui usTistei 1 h lu prenilérn r»-. présentation, a trouvé dans h corn position du parterre le sujet ii'un de Cd Lhhh mots qui lui viennent si uatu rcl.lomPlil à la hoilfhp, * (}|| » prvirud que la oit il u y a point d'iinp iit H n'y a point «le Siti-sr, dii-» elle à quelqu'un qui racœuiiugjuait; mais ici il y a plus deSuisnci • que d’aig ut. ■ I e père de la Muirte hcivélieiine c&i cuceni à i:c-produirt? sur lu scène française.

Je ifui pus jusqu’ici l-mtcd l'occasicu de parler du rhcvaltcr itç Bniiillcrs ; ou parle pntirlatil beaucoup dans le monde dé sa galanterie cl surtout de scs je lies cb.insnns ; c'est l’Anacréon de nos hni-doir&t mais UH Anacréon de vingt-sept à vingt-huit ans, qui chante le jour et Tait iniciii la nuil. Orce riment Aimable ne fait p.m la proue moins agréa 3.1 le ni eut que les vers et famour : te chcr-d'uuvrc de sa plume it'Gère est U ÇOUtC, aussi spirituellement que simplement tracé, dMu-rn.', rctríá ."■ (AdcuhUc. Une illicite de ^ ill. g-, hiliiiće par u il petit udicier, Casse son pot an Dit : te pauvrette, délire, qui lie les ombrages verdoyants tous lesquels elle vient de perdre ce peu dé chose qui forme le inSur d'une jeune fille ; ou n'eu tend plus [tarie r d'JJitffsur te théâtre de sa faiblesse. Cependant le séducteur parcourt avec rapidité te carrière de-, armes; jeune encore, il ublicnt un gim-VErnemeul duos l'Inde ; il paraît en n llié .i lu cour de Goteoude. < 'est une femme qui règne sur ces riches con 1 ríes ; íefp-uéral îles rives de la Seine est admis au pied du tronc, mais un voile jalmn lui dérobe les traits lie la souveraine. Les obsta êtes opposé* a ui vœin d'un Fran-çuis en font soudain des désirs impéiteui t le gouverneur hrùte de voir ce visage qu'eut lui cache, et que te transparence du voile ne lui * point moutié bruni par tes foui du tropique. Lu maiiti qu'il se Ermite ne darni les jardins du palais, il lui semble reçu n naître les arres de l'Europe, de te France ; il fait quelques pas encore, et certains sites qu'il il'î pu oublier lui rappelItenl CH le brillante Campagne où s'écmila sa jeunesse, parfumée de cts pi.iisirs iiihuô'iitsque ne n-q. dmi ......ais les passions d'un auHr âge,.. Plus loin, au pend...... de kcnllinc, le château de son père, la petitu grille, les uiurclhs, le colombier dont le virus gentilImmmc éunl si her... Kl puis la-lias, Bausc^ormi-ani, lu Chaumière oit vivait la mère d'Aline, trop vieille i ■!!■• Sll' -re !-i Hle siur b'• "azmi? 'di-cnUs du v«>i-¡nage... LM-cu un uêbréj imbL.ü^ ou rlumt te ^un-un.-... - .... i-J ,-il avoir

rêvé dix ans?.. Ouï, oui, sans doute, car voici Aline «Mc-mémc, sou teint de rose, ton corset un prit ouvert, si jupe écourtee, tou p*t au bit. Elle chante cc refrain qui fut jadis le prélude de sa débite.,* Le séducteur seul manque à celle scène; il ne s’y trouve qu'une statue immobile. Cette fois, c’est la jeune fille qui lutine, c'est le gouverneur qui sc défend; point de petit chapeau sc détachant, point de pot an bit cassé, Enfin l'homme se retrouve, te gazon où l'on glisse se rcrtcohlre, mais te pim de chose érigé en trésor n’a pu sc reproduire... L'eut: h a h terrer y a substitué avec mt soupir le titre de r. tnc dr ôu^otub au moment où I" beu ceux vainqueur apprécie trup ci milieu il a fallu de faiblesses progressives pour élever Aline au troue le plu» opulent de l’Asie.

Tel est, ù quelque* détails près, le sujet qu'on vient de traiter à l'Opéra. J] y avait là céria in cm eut nue donnée lyrique; mais, pour l’inspirer, il fall.dt d'autres vers que ccm. du M. StibineT et pour la Comprendre un autre harmoniste que M. Moiisigiiy.

Le ili âtre cliangefç’eal du mien que je ¡Nicle), et non? voici dans la chambre h coucher d'une jolie nièce de iiioiiieignenr l’évêque de Hrimes pmitonl h imul- des éUits de Bretagne. M. Ih rcati de Girad, évêque de hdiit-llnciic, est un prélat actif qui n'aime pas le lenips perdu. Apréste clíbmfc des conférence*, il vient du soir au m.itiu cotiser avec la panmíe de son confrère; Sa Grandeur se pru- r de jblcr çà M là ses habits Siicer.liilmn, taudis que $n belle livre |i |i à sc* regards pieux dru trésors dont la pusses-.ion lui est assurée. J'.ir Hbdhmr tes feus de l'hymen se réveillent quelquefois ion* leur remire : lin nulrl dont ou n oublié d’urrèbT l’in tursión par item duigis dr verrou filtre diet madame an moment où dé|Hiuillé lü tontes les pompes de l.i terre, le couple amuurcirx va g'i buccr sur l'autel qui I'imU'iuL I ' ctnmivcricc de deux per^rninages égal-r'inetu Uns rsl difficile à dissimuler; te nièce lie l'êvèquc aura du moins rhumiette dé bavoir cnlr- pn*. Fi'lgiiaiil avec une présmm! d'esprit ndiuir-hh' que le prrlti lui hil violence, elle saule sur l'êpêc dû l’crmn stir\ennui et h phniqc iLris la cuisse du fêm^rii/rf. Le coup était Cfuwdiiifunl . il lu1 fuit pis líteme a la pensée du ^léml miii'é uc di'iiionlir sa crtnqitelt'. Il se drape à Li hâte de sa soutane viulcHe, saM trop s'iiiqniêier si les Lichul's dece rapide acetiuuritient hiis-m iiI li lin ceiUitineg rbrlniu Hllilétiqiies Je Sa Grandeur; , l, profilant de te stapćfiiction indécise du mari, il se nuire honteux, confus ci raiiglaitL.

Le lendcinRin nn vil aux fliits te fauteuil de monseigneur l'évêque de .Saint-Br ¡vue vacant; et km dis qh'il fai suit panser secré temen i üm cuisse perforée, la renommêf! aih crut voix publiait l'heureuse adresse de in nièce dp müiiselgiii'JJlr de JVnncs, qui avait élé asset subtile [10111-donner lut tuup d'épée dans h cuisse de M. de Saint-Bricuc antis t udom Ina ge r sa riilulli;

.11. le prince de Gmul a vgay¿ l'un dc ces malins le réveil du roi dp crltr avmiiirp. Mnn^riipifur l'êvèquc d'Orléans, qui sc trouvait un Jcvor, a von lu nier b chose pour I’lio uncu r du corps épiscopal; tifiáis M. de Cmiii a juré qui' s’il J était forcé ii suppló raii Su lb-jCMi' d'ordonner l'exhilutivii de lu' cicatrice : le dém'ga le il r u'a jus iiimte.

l'ii druil très-affligeant s'psl étendu sur b courir ta mura; fuaia ce deuil ti’éuiii, cii plutôt lite semblé inattendu qu'mit yeux «lui i»enihrrü du parti maintcuanl formidable opposé au due de Cbu-&Dnl. lladamtt Ja Dauphine languissait drpute lu mort de son nnu i, diml elle partagea te lit jn.sqnh l'invasion de la maladie qui tua ce prince. Celle iimbitie clle-mcinc , Marie-Jusêplic de Saxe en respira 1rs miasmes dans tes soins empressés qu'elle ne cessa du donner au lï..ii|iliin c|u'uii tuorLient cm sen agruiie ni' laissai! plus d'c^pêrauce, Dupuis, l.i saute de Sun Altesse IMv.le, minée par line affection de poitrine déchirée, s'est affaiblie avec une prngrcssrnii ilbuiaut plu» rapide que Ja princesse ^v livrait a des travail* assidus. C’est dmic dans un mmi liment de haine que le* médecins Broucbiu cl b Brcuillc, gagnés par les jésuites cl par d'Aiguillon, eut prétendu que te n m-blGscmuiil de h Dauphine louchait a »nn complément ci que sa rechute a été soudaine. Lit áílmuliatit même qu'il y ail eu qmdq ie» éclairs de mieux vers les derniers mois de la vie de Sun Afirme, cir-ÇuliSlançc qui n'est point ¡lulhcilliquCf chacun saii queccà passagère* aiiiùlioiaimits d'unc juiluré épuisée soûl l'un des signes du dernier degré de la pul monie.

li bul celle fuis encore ebsspr parmi les bbfes wns cesse renou-Vi Ires à la mort des p-'incus qui dtSeviidcnl jeu nés dans la tombe tes bruits dVinpoisuiHieineiit que la vu Ion mie propage : je dois ce peu-dam les consigner ici. Le premier mercredi de février, dit la version que je repousse, te princesse avait pris comme de coutume sa lasse de chocolat; l'insmni d’après elle se trouva mal; tes syncopes su renonveterciii plusieurs fois dans b journée; une perle ulfruyaule survint au milieu du Li nuil. Le lendemain Tronchin ci L Ik-milte descendirent cilü'S If roi, cl le premier lui dil : ir,SireT depuis quei-ii que* jours je voulais rendre compte a Votre Majesté de l'étal de . maquile h Dauphine pour l'assurer que je croyais pouvoir répondre u de su vie; fil crue qui survfenl ne pruł uUmr qntene cau?r mi mufti-* r^fb, n Le ful CU cffH d'après celle snpposit: m que l'on traita S&fl ’iLi j L -yaîû eu Lu l-ilull.....,' ... le .¿¡il-'. .¡lj* (.mij_^u si* tn,i-

danie ile Venir, fi prut-farr il Mlii lii mnr1 de celte princesse. Pro-Cutí, qui lenait Ir* 1lf!,ils *ppi'lCliiCni*, óląil pnrtictililTeiilUtll SOlip-comte. pdu'. H '^j'ii d'uilire, lui avili ni apprêter la lasse rtc ćhnmhit tUspmêei H |"'i "^¡l hiênm Exprimé sa hul pi jsr de It voir cm pin je r à telle preparu lion des ingrédient!! ci des eaux ürô's rte divers Ihi-<<i ns. Celte anecdote, on plulôl celle fable, arc redi tic pur M. de la X.m^uyon, ipmveniciir de* cnfanl* dc France, cüusa une f'irnicul^ tiun nieipriikm hic ; l'cin juiknnneiiimir finit prcsqdr gêiteraluruchl rr-gardé en un trie gruiré qiiiml Mûrie-Joséphe rtc Saxe et pi ht. Alors initci1 la l'ami-ié, maigri h ru pugn ¡trier du roi, qui sVliiU nfonlré fort en compri t Huns celle «Hjirt1, se réunit il lu t oit de Trondiin pour assister a IbmtcriiiiT dit corps Qiialùrîe hh devins riairul prcsi itKi Celle upér.ilion ; jiiIcuu UC put découvrir la iludml'u traite de poison. « A alte avis a été biéb légère me ni exprimé, dit avec sévérité le duc-* leur Seimt cil s'adressant à sus Col J impies Trmiclim et la BremUr; >»' il r.iiidraii être pim Ulrcinsprcisen pareille mal ¡ère, surtout «punid » dc lianie* répmaibiits peuvent être niiuiulus. u Les deus lnvdecHts ■C tumil; ih lie ponviiieiil rû'U opposer n Culte j imte dKi-i-taliiuu

Mnisie parti que f u I# ifanpliiiic seconda il persistí! à vmilui^ac-<ii MT M. duChiiheul de la mort de celle pHhCessr afin de ctmlinuiT à l'hr.nd or rolnic de pouvoir, La iLr'lulte td Tronchiii cherchi-retil il prmrver rpi’il eHl de» poison;; dont l'cilcl détruit la vit ud leitt-l1 s. sjiIis laisser de traces npi'cs hi mort i un itoniiiir Ifou^ufas tra-vaÜJi phtsicim semaines 1 relie démn nsi cation. Il fut àhtc dans ses rechuruhr* par un Mlponiliju npguk (kgl a ni, «pu , di-ail-vn, avait rniilir h)tq|t cnips les pokoii*, Celte éfahnraiinn lunl, comme on le peine bren, luir 111'100111 ret 1'exi*l unce d'u In1 sU lisíame vć lim crise, lelilí- muís iur.iîlllhh dan* mm ciTeu, r-i dont les ravages mortels restaient invisibles à I n'ii 1 pma i'^erc.i, G^gtiuni ümiLth même due cul agi nt nivsiéncin de iloMMtlimi sc lrmn..H h V.pl^, ^imlaiit iiu'il Eroduisaii nu dépérissement pareil à celui auquel te L^pniu ci lu lauphilir nul succombé.

Cf^tr...... établi et soutenu avíe AUilaCC, permettait de poursuivre Je» projet* du renversement de Chn^ciil, présenle hatikemcul comme Pauitiir de la mtn i Je Leur* Alteles Huyales. Ü'A igui Udti fit rappeler au roi la promeut! faite à mi hm rie renvoyer son minii tere actuel et d'introduire au conseil MM. d'Airni Ihm, de Muy ci de Xk c*il. i, m commcnçonl par ce dernier., qui eût obtenu h'sscrtini* II c»!. vrai que du vivant de la Dauphine le* çipéritikL-e* du ce g......lier présidm avaient été porter* si lolt», que imufame la présidente, ton me fort êemtomc, s'êlnit crue obligée ¡l'acheter du linge cou fur me a la dignité future de son mari, et qtke déjà il était Coupé, mirlé et marque. |)c son côté, l'évèqne de \enlntl, frcTC de M. du AitmLii, piuM-mè nu cour de Boitte pour le chapeau,, traitait avec le cardinal de Lupie*dP m-| tdmnjr du grand aumônier.

tant d'iutrigura F malgré le désir secret que Lnub XV lui-mi'hie Ii^-iii de Voir lomt^rr un minister qui le dominait, Choisenl, aussi piii*.*nnl (fans celle ¿Inconstance qui- le cardinal de Hichrlieti sou* 1 unis XIII, retint le timon de l l mt, en dépit de la tempête formée contre tüî.

Le* imi 1 beaut de Sens *c refermèrent sur M rie-Joséghe de Save, «upaste près de ton nui ri , à rige de 1 rente-cinq .ni* quatre mm- et neuf pm r*. 1 'eíférve łurutc de l'uri, sr cm hua d'a 11 uni phi* vite qu’elle ■iviili (te pin* vive, ut les ennemis rtc LlmisCiil *ç lurent au premier imnivcmi'iil du vnircil de cet mitre Olrthpfon.

Fruir latee diversión- a un événement qui vient d'agiter tonte la Friinct, Il snfhi a Pari* de l’apparition d'une tragédie : des le ÎÇ mars, < Çst-a-difc 1 rente; jouis apres la mort d’une princesse qu'iin disait Iri-s-rrgFiuiir, tl uni dis qu'on travaillait encore à prouver que ses j'niiMiVhH-iil Uni pur un crime, Unité la noblesse jecoueccourut voir mil r rancis fes Ćic.rhi-S de Vol la ire. Le 91 ici*» «u I'olívele h'à pas Ti'pnmhj j, cet empressement : l'uppiuôifon ils, mmur* sauvages de la t uylhie avec lu civiJixmiim efféminée des Perses, que Pantutlr pré-tei du établir daim tel (Uivfngr , iiianqnc preSipH' linjjmirs de furce, île vérilêf cl lia éclairs sublimes qu'un y rrueimlre ça Cl là ne sont plus que de* mumlirB* <iL|n-i u\ du licite |ioésic. Aussi Frêrou, ce cri-tiqur ¡ichamé des prmlutlinns de Voilrtite, se dfühaiiie-l-il cnn lire lui a l'nurasinri de ce nouvel échec trafique. Le ceiisuiir, qui aurait aouvi in raÍMlll s’il ne «e laissait pas cilipinler par trup dLuTiimuiie, remet, à prupos des Sortîtes, mus 1rs iluüuis du qrami homme sur le '¡‘pis; il lui reproche sim Rmcmr-propre f son onv.e, suit iuq nié lude reriteiurlte, sons dès conteur* que l'nu Iralivcrait plus vraies? si ell-s 'J"?'111 produites uvee dea iuteinion* malus oil'rtliüiteitts* L'article de * réruu nj ici mine pat toquai am :

tfa miroir s ods yeux distraits.

Vu-iil-h oflur mur? gmrnawt,

Un tfMHillimiimi? ■n ^ig* írHv¿ ^mtUpeü rtc tí Corse, a fait con-eevmr b plus noble nte,-de p,1irJii chef lies insulaire* rte cette ¡ú< il lu peignai! lier en ces terme*, den* ^ ,;CrCle ou d'AICitiltert et Di-dermr *e tmuv¡m iii : « M, Puoii. dijujt cet étfjnfêf, est ■"/ de qua-* rmile-di'iu 'HU, d une ht:,u t 1 c?; ,¡-,tr, t( bdhA.vml le port tru^ 4 u^nL^ ctl air lit ccqu il cal t lu diefd'üu peuple libre. Suit érudition

u anrait aurprenshte même dans un Im-mme de IcHms de profession; ... il r*l versé dans la Ihii'mliite mi^aise vt ........  nitlis T^ite il

» Plütaïquc sont ses auteur* favoris. Il est 'l'uni- i forp.euce admin* * ble ; je n\ii vu p<tmiiuiu mettre au ta ut tte ur.ił:v ^ de forée dans uses discours. Il joint a uni de taleins une philosophie éclairée et * exempte île préjugés. Il a fondé une police exacte; il ,, aiTermi la » çoiistilUtlGll , qui ressemble lirmieoiip à mite d'A tb^teterre , cl qui » me parnit excellente. Il a ¿Lililí en Corse nue i ni primerie, puis nue » Uhlversiié dans laq irlle il a su attirer des grils du mérite, l,+-s ir^ BïtdTs fuit parlé des démarches ipril a Lite> pour ei^gec U. J.-.J, « llottsscaii à se it tirer dans si ni ile ; j’ai vu toute sa corre s pou du nue > n ce Mijet aveu cul écrivain; elle Cuit ègaletueni honneur à. l’un eli * l'autre L »

Un tel chef devait soutenir le rentrage de* insulaires; marchant eilhli unis *ÔuS sa dirr-m ion , il* s'emparèrent réccmrui ni du l'ilu de C ap- aix, ap|siriunan I mit Géliuis: ce fui l.i p riti ere cou |ii£ie de c-S lépublïcains. Ce surîtes détermina le* 1 roupie rr-nmaisc* à qui lier [dUMcur* pl.ices qu'ih lUrrnp/iH n I encare p in les L élite*, et cmix-ai se Omni rùi’cnl si pua C'UiùaHtii dan* leur cante, qu’il* te filière 111 de le* íteCüpér, Ainceio tomba, par Huile de cri abandon, au pouvoir de Pauli.; luid* ce gúniTiil . aus-d noble dan* ses pnuteilcs que sage 'buis sou gouvernement, déclara i|i*>| garderait celte ville et sa ciiadeHe au liohi de la France uns*! lu .glriup-. que culte puissance mmuperteil Sa 11-Filaren tu ut ILisiia, Voilà de ces traits qui ciraclé ri seul ks mrcnr* républicaines, et qui appartiennent rarement a l’esprit des Cimes.

Fendant que ta Forte l revaille a son iridéprnd.inrc. l'Espignc vient de faire un pa* ¡mutelisc dans le uhenru de la eiviliMbrimi : nue lueur de philosophie a lui .i celte iiaibm fanatisée, l'nu prig imliqne saue-liuu du 5 avril bannit 1rs jé*uites des Liais espagnols aimh dan? le* q mire parties du imunle, l'ail iléfcibsc exprese aux maison* de J'noire du *e; rétablir j...... L dan* Ir* puMte-Jinm dr Sa M:ij<-*lu Ci Iha bip te, et ardoiibB' la c mili mal jim du* biens que la rom pagine de .hs-r posilił..... Fspawite. Tmm te* illdte id is a pp.i i lemtiil à CUlL* Cungré-galtoib uni été t ha rgés mit des i.js^üitx q-J les mii C.....LiiU -.ans relâche à ()*lie,uu l'on avail Vu delmriinir déjà 1rs jésuite* du Vigies VXptklte* ru mûiiie temps. \ mb cerLdiirmeii! la m. imhi d’LspU ’ne pbm avancée que nmis : l.mn* X\ u'a l’ail nteumpcher la réunion .......  de ces daugiTuut mmuc*; Il le* a hisses sk h; sn| dc France; iL cmiiiiitirrunl de l'infester, 1 munie cc* plunie* arra-t-héu* qu'un laisse imprudemment répandre leur graine sur k terre Cm elles pourrirent.

Lit Ctm.taifiîne, ce savant dístiuqué, qui, parun travail de dis nn-llév*, dvlcrmimi la taure du ejubc it l'équateur, ç*l atteint d’nne nn> I. die devant hqn-lle s'évuimuil imite l'i-xpénriue dus plu* tforiuj médecin*; c'u*i une sorte de paralysie mit lu* suit*. Les wgam1* d 1 maLite conservent leur jeu, leur nutiviié, mai* ici us qu - In sensibilité *iul excitée, sans que l'àmc phriteipe :. Culte *tn te dè iir mécauiqmn Si fa Cunda mine marche, b ne naît si c'e^J sur du p^vù ait mit de la laine ; quàiiit il .......gu, les afiim ul* ne lili n ïr-rn aucune saveur; le* parfitm* I * plu* dûlicieiH cmiiine les odeurs les plus ite^qFi’abtes li'niil pnint d'úimiiurúim* ¡unir lui, edhii Tu ne dès longtemps a Li ¡Id ić de ce savant ne S.tisii plus un eu 11 soi», la Vue nmleim est demeurée liduir, cteconSU 11 ce qui complique encore l'élcnpiiuiitehl de* un-dû-tm* : relie réserve d'un seul dus sens semble in 1 rffei I- pJn*êu-.uge lnamaTic dans Cille ihLrt*.<(lfútil d'ailleurs générale. ,l’;iiir,.i* été furf Cru bar rassie gmii expliquer un dernier pniuEdi- tlésorgaiôsilioii *eti> iiielle, si 1111 abbé, de mes parent*, ne m'eùt .lidéedc Li l.ntg ic d'Un-, face ; je dirai donc avec son assistance que chu» M. de fa GhuIh-dniuŃte fartu., f fum lurit.s! dfriiiii jTJ'uú iruniinü * 'Urtu.1 r*l aussi ilivrât que le «sic; les nni*ulc* *e Cnn 1 mcient, le* fanue* se prmimiurni, ht mission s'nçCainpIit , tuai* aticiiur scii^ii¡un, nul iivertis^cnterH de çd illr.iil q iu lino présenta comme minier à *□ C r ■ a Ib ee pour Faceci u plissement de son grand leuvre. Lu fabrteuniil du faetus /wu IücIms' ki ( ou,.ki mi ne s'épargne unr faligiif ynilmlC.

H est à présumer que uiadíínoisíltc Ckiiron ii’avah pas reconnu, dans nu jeune homme de seine ans qukl le avait adopté, desdisgnsi-lions ii ht nmlikdie que je vi"ii* de décrire, Sii guius n'inspira pus à sa belle ¡nstiiiiiricc fa mniiiédi! h sollit'itudf que l'élève du mure célèbre actrice hii inspirait: une mere anr.nl fuit mciu*, car su ten-drrtsu ii'cùl pua ctéuxuitec [ur Je même aigiidlini. LfaihjkSmm 1 ré-pnii.laii parfiiiLi-ruciH aux vues de sn biuuraiLr.cc: rempli tant ¡1 la fois de charmes et de dispnïiünns à l'élude, ¡I devenait nu charmant cavalier cl un Inmune instruit* M.n[uumiM-lic Clairunt le dc*iiiiaiil lu Ib vitre , lui donna il c He-méme des I ceo ns de déclamation qui Î00I11.liuni a merveille. Xotre première tragédienne appelail son ailier rdwiüur; pourtant elle n’aviùt point encore procède à celle partie de ton éducation que CC nom faisait pressetnir, A rrieiupte de Certains dissipateur^ Clairon laissait grossir sou trésor afin d’*^

1 Oo homma tel qil'M vient de peindre Taoli »ł pomiil ça ém1 un «wlleet ,tiK'-di-* limites ({nain *; a-sm a*l-ce lu» qui porta lu jM-ermur jiigi-mtitit C ^55 dfl remdrqur mit Mp^hsiiji uccviv adüli±«n.l : ¿r xk*i dioMl lU Cimï imt ^ AúUiUif de PiMfiyw.

jouir plus délicieusement. Elle avait tort; une maîtresse plus cm-prrsséc se chargea de parfaire l'éducation de fdjwur. La tigresse qu'on a privée de scs petits est moins furieuse que ne fut celle femme ardente : elle avait fixé le jour du sacrifice; elle parait secrètement A l'autel; encore quelites heures, cl celle vieil Je ¡iré tresse de k volupté silhrt envoyer à la voûte dorée de son boudoir les premiers soupirs rk ce jeune hiérophante. El cct espoir était détruit!.*. Her-micnc ne ne ci.....ail plus; d’une main excitée pur h colère elle détache les ornements dont elle s'est plu à parer l'Amour, ses vêtements sont réduits en lambeaux, et le pauvre garçon est mis à la porte de raclriro, nu comme le dirii dont il porte le nom, mais, par malheur, inhabile a s’envoler pour échapper à la risée publique. De nos jours, l'Amour nu se morfond pas longtemps en pleine rue lorsqu'il est cune et robuste; une camarade de mademoiselle Clairon recueillit soudain celui-ci, et lui donna d’abord une culotte en attendant mieux, tel te aventure, d'une physionomie encore neuve, a beaucoup amusé le roi ;i l'un de ses derniers levers; il a voulu voir le petit héros dc ce scandait1 nouveau ; on le lui a amené Je lendemain, et Sa Majesté R donné à l’Amour nue pension de six cents livres. * De cette ma-* nierc, lui a dit Sa Majesté en le congédiant, vous ne serez plus h eiposćA vous vuir vêtu comme les amours de l'Albane, dans une u saison où ce costumé pourrait avoir de plus graves inconvénients * que pendant l'été. *

Un hoinuie qui n'est pas l'Amour, mais qui sait le peindre de main de maître, témoin fa Aoure/te IMułke, J.-L Rousseau, est tic retour en France après un long séjour dans la Grande-Bretagne. .fai dit ailleurs que le célèbre historien Hume avait conduit notre philosophe sur ce coin de l'Europe, où la pensée peut, dit-on, germer sans obstacle*, Rousseau ne jouit point de ce lie prétendue liberté: peut-être s’en rendit-il indigne pur l'ingratitude dont it paya l'homme supérieur qui lui avait offert l'hospitalilé. Cul esprit inquiet et ardent ne put comprimer assez sou naturel pour ne pas ergoter avec Hume sur divers points d'histoire et de morale : une querelle violente et Iirolongéc éclata entre eux cl fil beaucoup de bruit en Angleterre;

Rousseau dut repasser le détroit, l.bmtcur d'£mtte a été reçu parfaitement à Amiens ; des fêles, des éloges, des vers, auxquels, en dépit de la philosophie, il s’est montré Ibrl sensible, lui oui été prodigués dans celle ville. C'est là que AL le prince de Conti, partisan zélé de ce grand écrivain, lui envovît dernièrement un de ses équipages pour le conduire ïi Pile Adam; il doit y passer quelque temps, lies personnes qui ont cnlrélmm Jean-Jacques tiennent de lui qu’il a re-iioncé à écrire et qu’il ne veut plus s'occuper que de botanique. J'espère beaucoup que ce ne sera qu'une promesse d'ivrogne.

L’auteur de ces Contes mwcuÆ qui nous ont fait mouiller de douces larmes les feuilleta du iferrure, ira ils ont été d’abord imprimés , le chantre moins h curen semeni inspiré des fnaw, Marmontci enfin, reçoit en ce moment ce genre (l’ovation que recherche h philosophie ; Jus juges fourré , qui àh gCnl eu édor tir Sorbonne censurent le Itćli-iairede cet écrivain. Ce livre, fort recherché des lecteurs de romans, fort maltraité par ks fanatiques cl les partisans du pouvoir absolu, ne mérite

Ni col excès d'honneur, ni «lie indignité.

L'ouvrage est loin, bien loin de valoir !’Jf&n& pour le développement des passions; la donnée historique est souvent languissante, puérile, et 1rs vues politiques qui remplissent les six derniers livres manquent d’exactitude, de profondeur. Le style, comme dans tout 1rs ouvrages de Mar™ un tri, a de lit régularité, de l'éclat, niais de CCS éclat purement lumineux qui n’écbaufrc point les Ames, Le succès très-prononcé de iir'üsmte n’est donc réellement qu’un succès de secte, proclamé , grossi, exalté par les philosophes, toutefois, des souverains, endoctriné par les Voltaire., lus dłAluni beri, ks Diderot, ks Rousseau, les Condorcet, se sont déclarés les admirateurs du ro uan de Mar rimmel. L’auteur écrivait dernièrement à un de sea amis : « L’impératrice de Russie a fait traduire mon Ifèlisain: en lan-» gîte russe, il est dédié à un évêque du pays. L'impératricc-reine * l'a ht et en a témoigné Sa satisfaction. Les rois de Suède, du Dane-a mark, de Pologne, en veulent faire leur bréviaire... J’ai pour moi » ks tètes couronnées, que m’importent les cuistre* de la Sorbonne ! a La postérité ne par lu gura pas lus opinions nnliphilosopbiques de ces derniers juges ; mais, loin de confirmer lus hautes prétention* < le Marmontol, qui croît avoir donné un pendant an TWmoque, elle ma tu tiendra avec peine iiéïi^airt- dans la première ligne des romans.

La vertu distinctive du philosophe de Genève n’est pas Ea Cûu-* ta nce: ii peine ai-je parlé de son séjour h i'ïle Adam, où il s'occupait de botanique, queme voilà forcée d’annoncer son départ pour le fond de la Normandie; il doit y terminer, dit-on, un flń fńunmire de ni fique commencé depuis longtemps, et qu’on imprime à Paris au fur cl à mesure de la coin position. Apparemment Jean-Jacques Rousseau fait de l'harmonie le malin et de la dialectique le soir, car je sais de bonne source qu’il commue scs travaux littéraires : qui a bit boira, qui a écrit écrira; on pourrait ajouter qui a fait l'amour te fera.

Malgré ccttc réunion dr Axiomes il’une égale exactitude, je parie qi'cn tr? i era brudnie U transition^ moyen de laquelle je pa*w

d'Un coryphée de la philosophie A Panerdote suivante; on aura tort, et je le prouverai après avoir raconté. L'inspecteur de police Marais trouva l’autre jour chez une hile nommée la Saint-Louis un moine de l’ordre des angustí ns, A peine fm-il surpris, que lui-même offrit de donner une déclaration, signée de sa main, touchant l’a ffai ru qu'il était venu traiter dans cette maison de déhanche, Marais ayant accepté, k religieux traça ce singulier document : « Je soussigné, Ho-3i noré Régnant, âgé de chiqua nie-troi s ans, chanoine régulier de » l’ordre de Saint-Augustin el procureur de la maison de Sainte-* Catherine, reconnais que le sieur Marais m'a trouvé chez la Saint-* lattis, rue du Figuier, maison où je suis venu de mon propre » mouvement hier pour m'amuser avec la Félix, que j’ai faitdésha-» billet el que j’ai touchée avec In main enveloppée dans le ha ut de ł mon manteau. El aujourd’hui, jouant avec la Félix et Julie, sa » compagne, elles m'ont ôté mes habiis religieux, et m'ont rnis des » habits de femme, du ronge et des mouches. L'inspecteur m’a surtí prison cet élat. Je déclare qu’il y a plusieurs années que j'ai culte a fantaisie, que je n'ai pu. satisfaire plus tôt. En foi de quoi j’ai signé ii la présenle déclaration contenant l'exacte vérité* *

Or voici le point de vue pis il oso phi que : i/cst-il pas évident que le père Honoré Regnard a remis à l’inspecteur Marais l'attestation en apparence étrange que je viens dc copier, afin du montrer qu’il y a non-seulement folie, mais inhumanité à proscrire aux prêtres une continence absolue contre les luis plus absolues encore de la nature? Il a voulu prouver en même temps qu’un ecclésiastique doit moins rougir d'avoir été trouvé dans un mauvais lieu que d'idiots easuîslc* ne doivent être honteux de l'avoir obligé à s’y rendre par une rigueur sans milité, et qui, au grand profil du scandale, viole tes luis su-cíales cl es-mèmes en éloignant une classe nombreuse dus autels de l'hymen.

Je passe à quelque chose de motus philosophique : il s’agit d’un comnlidiare de police; ut si un «uniimenl généreux allait se loger à telle adresse, on serait eu droit de dire : Où diable va-l-il se nicher? la police cl la philosophie, c'est le feu ut l'eau. Un antiquaire revenant du grand Caire en apportait une momie, qui, selon scs présomptions, nu devait pa* avoir moins de trois mille six cents uns. Antre savant, tas des voitures du terre dans lesquelles it voyageait depuis M-irst iJlc, prit le roche de Fontainebleau, qui le descemlil smu et sauf au port łiaini-Bernard. L'amnleur pressé de revoir s* femme, quoiqu’elle soit loin d'êlrc un objet d'anI¡quité, fit charger en toute bêle íes cffel* sur un brancard, mais il oublia la précieuse momie au fond du !m lean. Les commis de l'octroi ayiut fnil une desceñir a bord y trouvent une boite d’une forme, d Un ii qiccl Singuliers ; el le 11 u peut renfermer que delà contre! ni lidc , ou lu fa il Cnn ri r,„ Que Voient" ib?l ne iemiue entourée de bandes de linge serrées à toute! oui rance ! Nul doute, C est une niAUleUruiutr victime étouffée par mi amant jaloux ou par un collatéral avide... Le commissaire de police, mandé sur riii'in-r , arrive flanqué dc deux diiruigiçns ausui Labiles que lui en a re h colonie. Le crime est «ronfla lé, oh verbalise , et Je corps est transporté à la morgue, afin que k* parents ou amis viennent le reconnaître... U est à présumer qu’ihne tinrent ¡us. Mais k savant occupé ii déballer ses curiosités se rappela le lendemain h momie oubliée. Il court au bateau; Ost où Ec docte commissaire l’attend, trois nîguazth l'arrêtent ci te conduisent a ce magistrat des réverbérés, qui n'en est pas plus éclaire.

« Ah^ vous voilà donc, monsieur le drôle! s'écrie-t-il, je VOUi liens enfin...

— Monsieur kcommissaire voudra-t-il m’expliquer?,..

— C'est bien à vous d'expliquer tonies ks circonstances du meurtre que vous avez commis.

— Le meurtre que j'ai Commis, moi 1

— Ou du ni ni ris dont VOUS êtes complice.,,

— Diable m'emporte ai vous ut rèvra pas en plein jour, monsieur k commissaire»

— Ah' je rêve!.,, quand on vous a trouvé nanti de h victime, étouffée cl renfermée dans une boîte, ainsi qu'il résulte du procès-verbal ilùmoiit signé et paraphé que voici!

— Quoi ! ce n'est que cela? dit en riant l'antiquaire , qui conçut à l'instant k projet de s’amuser du commissaire.

— Je voua conseille encore de faire le goguenard, un crime qui fait frémir... Allons, qu'on réponde. Qui a mis celle jeune fille dan* le coffre oii elle a été trouvée ?

— Moi, monsieur.

— Ecrives, greffier! Qui l’a entourée de bandes du linge de la télé aux pied*?

— Encore moi, respectable cobimtssaire.

— Consignez, greffier, qu'il avoue le crime.

— L’expression est forte.

— C’est puut-êire une bonne action ! Quel âge avait la jeune fille F — A peu près dix-neuf ans...

— Dc quel pays éuit-elle ?

— De Memphis, je crois*

— Foire venir une pauvre femme de si loin pour l’assassiner L*, Alais continuez de répondre. De quand est-elle morte ?

— 1! y a trois mille six cent citiquaul* ans environ,m

— Hein! voussllei ruco.....ienccr va» plaisanteries déplacées.

— Du tout, je puis vous affirmer que lu défunte vivait sous l'un des Pharaons.

— j^ v.nü vous faire appliquer les menottes.

— Ceci, monsieur le commissaire, cesserait d'êre plaisant, et, pour rentrer de moi-même dans le ion sérieux, je vous dirai que vous ÍIC3 aussi d’une ignorance trop robuste... D’où sorti-it-vuus donc pour n'a voir pas reconnu que depuis deux jours voua instruisez sur le prétendu meurtre d’une momie Aptienne?

— *iie momie 1

— Sans doute, monsieur; et si du moins vous aviez posé sen-sumcnl votre interrogatoire, vous sauriez que vous parlez an comte d£ D'", membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

-— Ah ! pardon, monsieur le comte, mille fois pardon !... daignez oublier...

— J’oublie tout ; niais reudez-moi mon cadavre antique, et lâchez de vous faire assister à L’avenir par des barbiers assez instruits pour ne pas se tromper de quatre mille ans lorsqu’ils cons Ute ront lu date d’un décès. *

¿Votre savant croyait tout fini ; mais la justice ne lâche pas ainsi ce qu'elle tient. Il faut minuter, puis grossoyer une requête au lieutenant criminel [tour faire sortir la sujette des Pharaons de Ja morgue, où elle s'empalait wis réciprocité. En vertu delà grosse, lilmbru eu slyle aussi inintelligible que les hiéroglyphes qui couvraient l’étui do la momie , le concierge du Châtelet la remit ans mains de fanti-quaire , «prés toutefois que celui-ci eut payé Le droit accoutumé... car dame justice ne lâche rien gratis.

Le prince dcJjimbalLe, fils de M. le duc de Penlhièvre, épousa L’an drinier une princesse de ta maison de Su voié-Carignan. A son entrée dans Je monde c’était un seigneur novice ; M. lia duc de {Jimrire» se chargea du complément d'éducation qui manquait .1 l'ine ^«fri menté gcniilhomnic pour devenir à la mode. La façon de procéder du précepteur fui telle que la sagesse de son élève diminua à proportion que soit instruction augmenta. En 1111 mot, il y a déjà six mois que M. de Lambedle connaît toutes les impures de Paris et qu’il 11c fait plus que de rares apparitions dans le sanctuaire de l’hymen. M. le duc de (.harires appelle ce dernier grade de la corruption la philosophied'lui homme du bel air.

Quelque rares que soient les visites que le prince fait à sa femme, il lui eu fait pourtant : et cet le princesse, aussi chaste que belle, cou-serve, au moment où j’écris, le souvenir cuisant de h dernière entrevue conjugale. Soit confidence, soit découverte, le duc de Fcii-tlùèvre est informé du malheur de sa bcIlc-üHc; il en a écrit au roi a riiisu.de la pauvre princesse, qui, instruite plus tard de culte plainte inopportune, n’û*e plus se montrer à la cour. On a sévi contre diverses urea lu rts que le prince inoCulnteur a favori secs de ses bonnes grâces; mais la FotéÇ qui peut-être est Ja vraie Coupable, a su endormir avec l’or qui affine chez elle le cerbère de l’active police. Les espions et lis exempts n'étaient pas seuls sous lu charme île evite Courtisane : M, de LambiHe refusait de Ja quitter, et cette constante obstinée de son amant l'effrayait plus qite lus roche relies du pouvoir. Elle s'éclipsn par une mut ijiurin'ii.-r lia présviii uuun île novembre.

Ce pend il lit mademoiselle lord, mieux conseillée pur fa réflexion que parla frayeur, fil peul-étre aidée dc$ avis d’un COinpM^non du voyage, revînt tout à coup sur ses pas. Elle avait reçu du prince un écrit» magnifique; el comme on venait d’apprendre que c’était celui de la princesse, celle beauté facile le rapportai!» Mademoiselle Furét espérait avec raison reconquérir, par cet acte de loyauté, un séjour Îhubibk à Paris, plus profitable pour elle que tous les écriais du monde.

les qu’elle fut arrivée elle courut se jeter aux pieds du duc de Pcn-thièvre , et lui remil Jes diamants enlevés à la princesse, ■ Mou fils * est le seul Coupable, réjiundit le prince ; voire démarche est loyale, a mademoiselle, je ne veux pus qu'elle tourne a votre détriment’. Ou ■ fera estimer Fi'cdn, ci le prix vous en sera compté, par mon inten-a datit. Si, comme vous paraissez le présumer, vous êtes grosse, je * ferai prendre soin de votre enfant ; tuais, de grâce, Ht revoyez plus * Je prince. » La couriisane lu promit et tint parole.

Skib la jeûné, h sensible princesse de Lumballc, dont Paltadie-ment pour s»n ingrat époux était aussi ' if que sincère, ne pul supporter les hideuses infidélité» de cc seigneur. Elle tomki dans une ^élancoïic profonde, des vapeurs convulsives survinrent; et la science d*-^ enfants d’Hippoeratc fat impuissante sur celle maladie, plus mo-‘lue physique. Le* femmes de la cour qui environnaient J’épouse allhgciz h^y^,^ j^ inervCj|i<.s<pim c]liir)ataU nommé Piteara connu pour fï'rénr ^r.jilHhlçmciit toutes les dames malades , eu leur appliqua ni cecina emplâtres sur le nombril. La duchesse de M;izańn assika a Ja princesse qu'ulle avait fait l'épreuve du spécifique ombi-11 ça Cl gu elle s'en ¿lail trouv¿ca merveille. Pillara, mandé .1 J'bôlcl de l enllHCvre , s’y montra en triomphateur; mais grande fut la pcr-plexilc de madame de Lamióle; elle professait une pudeur pointilleuse, cl 1 homme a l ctnp|àtru jura^ que personne au monde ne pouvait te poser que lui-unmie. La malade ne voulait pourtant découvrir oj les avenues du haut ni celles du 1ms ; toutes ses femmes étaient eux Mboîs, car aucune d elles travail prévu ht difficulté. Les dames de

J a cour, a t! mira tri ces des emplâtre; ne s'ém' pas inquiétées davantage du procédé d’application, tes ^venues dit haut et du bas étant aussi libres chez elles les unes que les autres. Enfin une camériste ilévote leva la difficulté en proposant de pratiquer à la chemise de Son A liesse une ouverture un peu plus Large que l’cmplàtre, cl qui en permit lu pose sans découvrir les charmes circonvo? ins. Tout se passa ainsi à la plus grande gloire de la pudeur, et m^dume de Lamba île fut soulagée... aussilôl qu elle se perada qu'c II ■ d™ rêtre.

Les émanations de la chasteté soin de nos jours un parfum m rare, si fugitif, qu’il faut le respirer avec empressement partout où il m présente, comino l'air d'une suave mali née de niai- Madame Boiitems, veuve du premier valet de chambre de Sa Majesté, est une c ccs femmes à principes robustes, dont nos libertins, nialiiilentuimics en tout, font résulter la venu du silence des liassions._Toute cuirassee que sc présente celle Minerve, un galant, qui signait le cheratter de IrrteíNW!, lui fil il y a quinze jours mao déclaralion digne de remarque. ■' Je vous offre, lui disait-il dans son billot, inte.pension de deux ji mille écus si vous voulez seulement aller h l'Opéra une toL pur n semaine et parler, en entrant dans voire loge; un seul coup d’œil » vers le dernier banc du parterre, près de M’orchestre. Je ne üu.u-tquMhi jamais de m’y trouver, et je me contenterai de ccs quatre jj regards par mois. Hans la persuasion que tel orraugemeni vous » conviendra , je vous envoie d’avance le prix des quatre premiers » coups d’œil en un billet de cinq cents livres, u

Cet amant, sans doute luían cíe r, était un fou à qui l'amour et Ju-réuic avaient tourné la tête ; au lieu de jeter sa lettre au feu et d'envoyer les cinq omis livres aux pauvres de la paroisse, madame Bun-tem» cuurul porter au lieutenant du police la déclaration ci j •■ ‘gcm. Le haut magistrat ht îles recherches, les cancans son incluTcnt^üU ne trouva personne, et la Pénélope fui couverte de ridicule, il n’est bruit ii la cour, b lu ville, ans champs, que de se» regards à cent vingt-cinq livres la pièce.

Faut d'ta vertu, pus trap n'en faut. L'excès en tout est un défunt.

Cette pauvre vertu l elle court de grands dangers dans ce monde corrompu, surtout quand elle ust w u, expérience ; il taut encore que j’appuie cette assertion d’un exemple, ne fiit-cc que pour sou instenc-Lion. Le philosophe MarmOntel accepta ce printemps nue invitation à la caí litigue, chez une dame qui se tenait irès-honoréc d’une vi.diu de Pauluur du /?i7/sa¡!i»■. Après lus premiers complimenta échangés entre l’hàmme célèbre el son hôtesse, celle-ci le prévient qu'avanl des ordres a donner elle Va le laisser seul avec sa fille, ingénue charmante, toUl récemment sortie du son couvent. Se tournant en suito 1 ers La jeune personne, l'honnète dame lui recommanded'entre tu ni r leur convive, el de faire te mieux qu’elle pourra lus frais de la cimuri^..-. lien. L'Agnès ainsi chapitrée ne croit pus devoir prescrire de limite» à sa coin plaisance ; elle sc montre d'une a fiabilité ou ne peut plus en-CGUrageanle. La philosophie a sus faihle&ics, scs écarts; MarmonteL s’égare, s'oublie, devient cullí'prunant... Pur bonheur la d.uue revient .1 temps pour prévenir uno coiieli^iou que riuiiocunte cul crue aussi comprise dans le cercle des rceommandations de sa mère. L'ex— pans ¡ve ta m 1 ui guarde se répand en use uses d’avoir laissé noire bel esprit seul avec sa fille.

« Vous vous serez ennuyé, lui dit-elle, celte enfant est si simple !

— Loin de là , madame l répond Marino niel avec feu; mademoiselle est chamante'

— V ous êtes trop indulgent, monsieur.

— Nülleiaeni, je vous assure ; votre hile a de l’esprit córame un ange !

— Pure flatterie.

— Ecicie vdrilé ; je me suis beaucoup amusé pendant votre absence.

— Remerciez monsieur, Eugénie, dit la marti.in en se tournant vert sa fille, car le plaisir qu’il dit avoir éprouvé dans votre société est tout à fait imaginé parsa politesse...

— Ah mon Dieu oui ! ma mère, s’écrie la petite tille impatientée, beau plaisir vraiment de manier les cuisses nues des gens avec des mains froide* comme glace ! »

Voilà de e« ait nations qu*uh narrateur prudent nJ essaye pas de peindre... Je dois me borner à ajouter que Maumoutel, sans attendre une transition sans doute totale dans Jes compliments de la dame, remonta brusquement en voilure et revint à Pari», bien décidé a ne plus se lier aux ingénues»

1 andis que rfcncÿi/opédie développe toutes scs richesses et que la philosophie s'étend sous la main des d’Alembert, des Diderot, des Voltaire, des Condorcet, des Lnmcttric, des Holbach, des Helvétius, des Frérct, des Boulanger, des Dumorsuis, des Medier, des d'Argens. des Duluureni ul de eu ut aulre s adversaires redouta bles du fiuuinsmc, le théâtre s’ouvre aussi nui compositions de Cette divinité eJnimûii des ruines d'AlLènçsel de Rome antique. £uyénie, drame qu'un auteur spirituel, nommé Caron de Beaumarchais, vient de faire jouer avec succès, abonde en maximes, en axiomes phitosoptoquo qui qq ont déterminé ta réussite plutôt que l'udiou de ta pièce# empruntée de divers ouvrages. Ei. cltet. Le fond du sujet appartient à Clqj'dSïâ Harfowy beaucoup du détails saut »ris dan» l'aventure de BclLma **

fł/tT^r !r ,¡^ ^ dp Desliar, dans I? Pir/nf J'hofrwr dll mime écrivain, Cl Jmiis le» Ei'Wihts tfwir't/.i- itr Sfurrau, \fais Ir si Je de l'ouvrage Iihuw. n n'csl imifadr Iier^m c: c'est un mélangé *miv< ni bizarre, li. :tn liiujoiirs piqEfaiil, du sL'uimers critiques, de |kj i 111 r s malignes, de |i.. radu tes j e Cl, qui cousu nient une originalité incon loi.ihk'; Eu ,rp?r fera certa urinent époque, mars nnn pas renie, O jeu d'imà-giiMliun liuitl à l'oq^nf*:i tien (le fauteur; Beau niai chais u'aurait ty Ce genre que de ptat* imitateurs.

In mol sur le miii ri ^»>t' innové depuis quelques années. Sans dnn'c p.ip ta sii^lilicnricUi gi-r^pic, ''i. IMi, action, rui a cru ajouter à l'idée faivrablr que le a peda leur aurait de l'mUTi'l des pièces ainsi tlè^néea, iJr%l une m<iérab1r rekinie? ; le public ne s'arrêlr guère à l'emiiicUr du ^ic dru m.iliqur. Plus rrur ruhrèpic est jirrlenueu.se, pins l,i critique Giuillr iiribiodemrui. Molière, Iküimrd, I ta mmurl, Le s In Ul'hcü , Piran n’oul poru! .u luché eut écriteau de par,idc à h pone de leur ihć-il t; cl la Clut tissé u , le paltu tiqtir, le lacrymal h Chaussée., imn* a u''rr| c* urkvos fort intéressa nies sons le simple lient de ............ L‘i>iihiv-umn me panul dtaul.ml mains heureuse, qu’elle rrinkn le spccudcur pllu exigea ul, la critique plus sévère, la succès plus rare.

Quand le gdnir s’ouvre une carrière nouvelle, les novstpnra t af-HucmI : eksl un e^et lialiurl des imprcusiuus vierges qu'un y rT^-nÎL Inr secte lier de la philosophie, relie dr* Ácimum fah1.*, loumcl les clioses au Irébuchel de scs ^pi'cuLiions, tandis que 1rs philosopher fioprcmcnl dils sc eniHcuieni de spéculer sur les facultés pcns.iturs.

.es premiers rćfin-imilriir^ doiwul uéix'SLrircmuiH opérer plus iru-* inrtlmirmrtir que le, drnùer* sur la prospérité sociale, car ce Soûl Ifs maliens p^lp.ibks qui l'aliii......... qu'ils prèiciukut combiner d’uprrs nu syshiur tout neuf. Aijiumllurc. imlu.sLri e , com merce, ÎimmiTs, ad milité i .Uinki , di| tamnlfai Imil rentre dans le muscl de ces moTripui urs pnlitiipis. ùiis-cz-ks l'aire, et itou» aurons In ulùt un tmii-éirc nainjuni réglé cumuic lu bufaucier d’une penduleL+t Fiai taxi

Le grand maître dos ¿rpnriw^S cal Çueanay, médecin dn roi, à qui nous devons déjà la Mfii^phte rurale. Viennent ensuite M, tic Mi ru béait, qui s'oi révélé pur l’.lmt Jes fiuminr^ el la 7Morfe .sur fini^lt, puis l'abbé Bu udoi, a u tour îles E^íjéfnrrñlet du * i/ttÿen. Kuhn ou cumple parmi les coryphées de la secte nouvelle Mercier tic la Rivière, écrivain sublime jusqu’.i I abstraction inintelligible, qui fait dilater laid du miihuircs devant sou Ordre naturel et f^nht'l des KicpîA /tuirt (frtru. M, Turgnl, inteudaul de I.images, s'est fait inscrire avec rmpiTsscmriil parmi ljj écunDmisles; i| leur en voie fort ■un vent, dtbun,le résulta Ł de ses wperiences sur la propagation améliorée des céréales, des panlik, tirs enrolles, eLC. Cesi un grand phi-loopbc pratique que Al, Turgot!

La Madeleine se prosliiiinni pour payer un batelier qui lui avait fait traverser une rivière ne faillit que sc ta rifar mer, un peu h'^é-rrmciH il est Vrai, k la première r«ii(.|irâni du cutttrpl lérclia ik.p'g madeiuninelk G ni mord .danseuse de l'Opéra, phi ployai.I à une action charitable le prix de ses faveurs, me parait bien plus méritante, Rapportons te fait. La jolie divinité de l'Olympe terrestre .tvnh un nm-det-VOus ihim un «aubourq livre ccriam évêque ; je no sais pa* au juste kipiel, mais, en malkru de libertinage, fa présomption doit craindre peu île s'arrêter sur un pril.d inimcmtt. 1 ou lofai s, 1a robe du gâtant étirant un certain mystère, au moins pour le rMorum. l’fiilrevue eut lieu d .ns une maison obscure* Là le spectacle de fa mi^Tc sc trouva sur le théâtre des vote pus... ! ne famille entière y manquait de pain et de buts ;m milieu d’une saison rigoii renie. Di la chambre située «mdcssoun de celle on kv amours, s'élutcuirm, les soupirs de fa douleur, íes cris du désespoir s'ék vaient plaintifs, dé-chiranis, cl farm-iirnl une [risie disparate avec les Cldlimations d'un pl.ûsir profane.** Ils cu Inri relit In source dans les veines de mademoiselle Guimiird.

La célèbre danseuse venait de recevoir deus mille écu» pour pris d'une seule complaisance ¡ elle laissa l'évêque piii^f seul ; elle diu-Ctud.il au milieu de fa famille éplorée, el ks sis mille lib res restèrent dans celle maison... Chante cbrùüentie, euche-nous vile l'origine d'un tel himihiil !

Il est vrai que mademoiselle Guimard doit ceindre peu d'épuiser ses trésors ; une main pmiliquc auiauCéilc en quelque sorte les ri* clit'-ssi s sous se* pis. Le iii.irpéhal prince de Saubke, cütrctçqpur aeliii'l de nutre mii'i' dan<nito, rriivirnune de Huit ce ljuc le buet rèli-gancc cl la łomppiusilé peqycjil ri-unir de dunt. Sr.> appiirk-ïiien s rividfaenl uvcc cent de, princes , ses éipu piges sont d'un goùl recherché, si * semporç exquis - tu trois fai^ par semaine fa suméié la plUü nubil'.! I.i plus échLiulCj q l'air de vrutr a'^nurer am banque fa <k ceuc cou ri isa ny. Il.iiis ses soirées, dmfa scs repas d'appur^l, mu-dcitlflfacile Giliiipird, s'avisant des inspiraiKMfa de hiiljlç ji miiHiiimC-! cmiipriS'iut su dépi^rdîk de far Qnives, déploie une dqpiité qui manque Miuvrnl am pri lu fiscs nr||cs. Dur a ni Ifas Jfafffti fatï^, c'cst-k ilirc ^ uiqijst I- daii^usr u'c*1 idiiï qu'nu- Gi^rei I.» emulare drmnići', qu'une Parch..ti|r p^ ¡milprifati 0e Cjiidier des £b.inues qui brillent d'abord le n^rd d êuçnftrHi bientôt fas ien^ des Baucbiis,

un peu moins que demi-dicui, admis à cet fêtes de fa débauche effrénée.

_Lc niidheurem prince de Lamba Ile, qti vient de s'éteindre (n mai 1"ck , jissiüiu longtemps. ce?, boecbiinales : et enmmcnl n'y pas dê^ penser sa vie avec jiro Tus mu l chacun des acleurs (le CC* scènes huc-turiips, joueur ins.i ifabk d'uii élément plus précieux q uc l'or, y dissipe fa réserve de santé d’une aunrct tandis que des nymphéa, mieux ^Tvies par fa nature n'épuisent pas même les richesses du présent. Le h|$ de M. île Eh'itiliii'vrc descend au tombeau sans avoir senii dans ses chairs le froid d'un pjumh martial , niais les mémoires de son apothicaire prou vpni que sept livres d'un mêlai analogue Je mercure, oui circulé avec stm noble sauq. La mort dm éire un bienfait pnut cy prince : il ne vivait plus que pour assister à l'horrible ilécnmpo-siiion de son corps¡ les us amollis de ses jambes ne pouvaient plus le soiiicnir; sa peau était couve rie de hideuses pantufas; scs cheveux et ses ongles tninliaicni: il ne lui restait plus que des débris infects dû scs dénis jadis thifrmantes. Eu un mol, fa démon de la luiLiro avait jete son masque séduisant ; il te iaisLiit voir au moribond sous ses formes ripeiissujîles.

Je rentre citez moi navrée des détails qiiłon m’a donnés ce soir sur m ho déplorabfe de cette victime du liberliuurje ; je ne veux pas me coucher xous Huíliiente dc la tristesse qu’elle hisse dans mon àiuej j'écris u ne a » ml u le plaisante pour dissiper ce nuage.

Un chai s'éuiil iiiiroduii hier, on ne sait comment, dans la grand-chambrc pendant une audience de uicxsûurs. M. le présidepl de SiiLut-l'iirgean , apui aperçu raninial, s'en empare el lu cache spus sa robe a h u d'arrêter le scandale d'une distraction trop gaie. Mais fa inahiij, captif sous l'hermine, sc met à miauler en signe de détresse, puis il égr.( ligner son geôlier, qui sc Voit coiUrainl de le laisser aller â travers le p.irqtift, au bruit tics rires 11iopporluns de toute fa graxe assemblée. Priuhiiil. qu'un riait, le conseiller Héron tracait sur le coin de sou pupitre l'épigramine que je lègue uni rieurs à venir t

Tand » qu'au inundé du Tatema Ob úpitiuil Mas nen conclure, Un chat vint sur lus Heurt, de lit Etaler łdMi s -, fourrure.

Oh I "111 dit un dus magistrats, Ce chat preiiikl |i coqtpuBOfe P mr ciliée P tenu par les nds? tfun r reprit ann voisin tout bis, C'est q iil a th ré la bouillie Que l'un fait ici pour le- ob«t$.

Il est vrai que les parlement* sont peu de elipso maintenant : le duc d*Ąigu ¡Bon ne irimiiplie pas; mais MM. de fa Chu fa fais sont encan! capiife, £1 1rs jésuites relèvent fa tóte en Emiieù ap mement au les peuples les plus faim Lé s secouent le joug de celle Compagnie, Les grands corps de fa msgfairitiirc ont faihl î île va lit le pouvoir; crp^ndafit fa régénéraiinn sucinte trtarclic sous fa banttifere des phi-tołophes; fa troue sur lequel Louis XV dort, un lacé des guiri .nulca de lu volupté, ae mine À sa b^iC... un seul coup de fqudfp puni fa renverser.

Que penser! BU temps où npus vivons, dea chanca surnaturelles, dcsappiiritimiv pnclurnet? Damer pour le moins. On trouve pourtant d"s gros Mlïrmaiihi sur cr puiill Le chevalier de Jjijcourl est un esprit fort, un cneyclqpédu|fr mùmc; il md diflirik’ de le 61 ispee lit de Ml permit ion; km te fa L voilà eu qu'il rayon fa ¡Luire soir dm fa un suuper QÙ je me trouvais i

I jm^ le resu1 de la unit près rtc met,

'. luierrogè le h’inknmiit sur ma prétendue indisposition par le ■omle mon père, je Int racontai l'apparition qui m’avait tant effraye. Je m'a lleudáis à de l’incrédulité, â des ptaiawterimu Loin de h, :1c Minie, a pré* in'avoir écoulé fort sérieiisemeiH, me clii : « Hien n'uit * jilos cviraor+limiir*, ouf mon père dans sa première jeunesse eut » aussi dans cefk mime cliamhrc avec le persłmmrge dont vous me « parlui une seme des plus élratigci^» ■ Ici mon père s'arrêta; vai-numenl je le prêtai de me ri-miiuer l'aventnre nuclnrne de mon oirul, ii ne voul il pas m'en titre davantage et m'ordonna do nc lui en plus parler. Mais le jour même il lu détendre la vieille tapisserie, que l'on brilla ru sa présence a u milieu de la emir, après que le cha-pelai», m habits pumificnux, Peul aspergée d'eau henitr, »

if chevalier de Jaucnurt, 5 qui fon exprimait quelque doute sur ht vérité de relie anecdote, noua donna sa parole d'honneur que les détails un éhiienl de la phi» rigoureux emCtiindeL

Si l o» doit, nonobstant Itaftirmaiion de Jauconrt, attribuer à h SHpersliiicn rasMiranué avec laquelle il raconte l'appari lion du chu-loau, *I11C f^'H-il penser de la commun ion pascale du philosophe de Fer tir y, plusie tire fois renouvelée cl que. malgré les bruits, 1rs plus toutrail ¡doives, on ne saurait guère révoquer çn doute? Voltaire lui-méme l’avoue et la nie tour à tour, selon leu personnes avec hs-quellcs il correspond, Huns une lettre écrite récciuiucTit à M. de (. Imisi ni, ce granit piütc désavoue la paternité de tonies les productions clandestines qu'on lui attribue , il fait au militaire une sorte de profession de foi el lui donne pour preuve du la pureté de ses senti— menu le retour qu’il a fait vers Dieu d’après les iumruminns du pèrc Adam.                                                1

D’un autre coté, Vüluire, dans une longue le tiré écrile à madame du IklTám, sc plaint du public ingrat qui pour prit des services qu'il lui a rendus, des amusements qu'il lui a procurés, hiccshJe de Calomnies cl se plaît ù lui supposer des lu il dessus. ■ l'apprends, dit-il * en finissant, que, [tour comble de ridicule, on débite ri l'on croit « à Paris que je me sms confessé, que j’ai fait mes piques. Je ne suis ■ pas niiez hypocrite pour me prêter □ des actions aussi contraires à ► mu r.u mi de penser, ni assez imbécile pour donner de bonne fui a dans de pareilles puérilités. »

Il n'est pourtant que trop vrai que toutes ers inconséquences «ni dans le caractère de l'illustre écrivain, et quelles dominent alierna-il veulent, selon les exigences de sa gloire el de se il intérêt,

Quant à h dernière communion , en voici tous les détails, tcl$qu\n les a rapportés:

Le seigneur de Ferney a fait bâtir à scs frais l'église du lieu, et celle inscription i /hcftrji JPm de Vi'^ire, est tracée au-dessus de ta porte principale. C’est à ce temple que railleur de ta PuctHe se ren-dii aux fêtes de Piques, précédé de deux de su gens, hallebarde en mai », ch inme des suisses de paroisse. Venait ensuite un a reíd tecle portant le plan de l'église que son en usée raidir allait offrir u Ihru ^Ir gûgc de récoucLltalian. [mint-dialemE:ni après rurthle marchait A pilaire la coin pu «ml ion sur le \lsuge, bu yeux bfiiütés. Ica nui tu s jointes, ayant enfin Pair d’on péuilenl dévoUeux el repentant. Ihm gardes-ubawe armés fermaient ce cortège proccssiouneL Le pode a été reçu i'i ta porte du temple parle père Adam, qui, médiateur entre le ciel et le pécheur contrit, a introduit ce dernier au bruit des fan-f'rcs el dus tambours. Le sacrifice Je la sainte table a été très-édifiant» un sermon a terminé la cérémonie» et voila un élu de plus dans ta voie du paradis,,, a moins de rechute.

■Muís «i ta voûte çéJesie s’ouvre infiiillibtamcnl aux âmes pures, si la phalange des bien hm rem se grossii de mûtes 1rs vertus de ta terre, Marie Lectiuska prit son vol vers le trine du Très-lhul le 21 juin, u dix heures du soir. Jamais ciismnce ne fui plus triste que celle «le ta rt ioc; jumáis un eu ne plus candide, plus doux » ne fut abreuvé d’autant d’amertumes. Vieillie dans les privations, dans lus chagrins de tonie nature; n’ayant pour consolateur que son crucifix, aux pieds duquel lomes ses cata mi lés étaient déposées» l'épouse de Louis X\ vil approcher ta mort avec sérénité ; c'était le terme d’une roule couverte de ronces, le port entrevu après une longue tour-meme.

On a trouvé Iti entra ¡lim de h reîiu gangrenées : Iris médecins yirm ta ^usrdc cene matadle (tant Pusaye immodéré des épices dMl fi * cuisiniers potaríais de Sa Majesté relevaient les rugoùtsquhls lui servaient ^a¡, |ÉS eimejnis de M. le duc de Choiaeyl ont saisi avec anliur ueHç occasion peur renouveler les accusations portées cmi: if lui u la i„ürl jfi |H (jmuphine. Le cardinal de Luyncs les ¡Xi— cola i. le corn le de Muy, k nur¿c|M] de Richelieu» le duc d’Aiguillon son tita, archevêque de Paris, les jesuítas» enfin tome h faction qui a pris part* contre |c ministère actuel fit de nouveau courir Je

bruit d’un ruipojsnnnemeiil. La fureur de celle coter!r allait jusqu'à accuser U. Limihimi, médecin des entants du F raime, d'avoir préparé les poison» administrai h ta reine par le* agents de M. du ChoisruL Le docteur tic daigna pas même se justifier d’un forfait dont tout Paris le savait incapable» il w contenta de te venger d’une si horrible calomnie par une simple allégorie. Au comme nue muni de sa .IMfiwtw prufú/ue, qu'il vient de publier, on voit une vinuette représentant Alexandre entouré de son médecin et dus i!ê|¿■leurs de ee savant : le héros, loin d'ajouter fui à J accusation ifempnisonneiitrift qu'ils oui [mriêe contre lui, se fait rrmcurr la coupe qu'un dit eiU_ poisoiinéc et en boil d’un irait le contenu. Lu pnbl c j saisi l’alEusinn.

Ce pu u d a ni ta familie royale, sim s admettre, muta aussi sans rejeter prúrtieuiriil les projms de ta limlvcHtancc , ne pnuvüiL dissimuler Ji terreur que Fui iuspirni^iH tant de erijas étendus pre-qnc simulai marnent sur elle. Mintamc Louise, quatrième fille du roi, a tarmú l mt à coup le projet de se retirer du monde et d'échapper à la nmrl en ecmraut s'ensevelir vis ante dans un couvent î c’est, dit-ün, aux Car-mélitcs que Son AheiàC Royale a résolu de finir ses jours. Maiseum-mciil peindre In faible s-.'J, l’idiotisme d’un Acmvcrain qui laisse dû-chirer sa cour par «km partis qu’il iTdouti? lui-même? h’un côié, le* créatures dit duc d'Aiguillon prennent cri main toutes les I. inup; lles de la renommée pour atenser calomnieusement lu due île Lliutaïuil itas plus noirs allentah i de l'autre coté, ce muiiśluu pukani dout|;c en criutes dTbm quelques intrigues auv|lidies d'Aig tíItait s'en liv ê dons wp ............eut de Bretagne» el hnindit au-ilrv-us de ss tète h gtaîvc de la justcc, que cet antagoniste appelle sur la sieqnc. La haine réciproque de ces deux grands pcrsnnnagui a partaftê hutte la Ti'iblrfist.: française : < llu s'i- t rangée tmus l'une pli l'.mtii* Ii.iiiiiutC, cl la guerre que SC livrent ces fiers adversaircs, leur lurtiligut; cou* tradiptoire, les efforts qu'ils font pour su prnlru niutucUuiiwnl, peuvent entraîner ta France dans de grandi malheurs.

Ou a comparé avec mhon la qtitattan de M, de Choisi'ul wns Louh XV ii celta de Hultppe d'Orlucs sur ta fut du règne de Louis XIV, AU1 don» époques., c‘ust ft jlard dévot qui ih cuvc déni homiiKt» ê||alrmcul Mitipçnnnés du vouloir usurper d'f J .i iits la m-mnne, Clmisettl le pouvoir seulemulil, mais le purruii de Chprlrs-Martel. Au cnnniieticumciit du sircle, ma htrue ita M.iiuli non distille le fiel contre Philippe pour servir lu duc du Mainu ; de nos jtiurs, madame de .Marsan, pumie du jvsiiile Grilïel, sthcile lins (Hlm mta au ministre pimr favoriser le duc d'Aiguillon» Le pison c-i imputé à Chniseui comme a d’Orléans, parue que u'usl fagrui du crime le plus mystérieuxT et plus Itaiicutai semble uvoir été secret, plus la calomnie peut facilement staierter.

J’ai dit ailleurs que le président de Maiipcmi faisait tnliqg'r sa cnnscictice politique du camp de M, dc ChmsriU b celui de M. d'Ata guiUon *, qu’il fit prononçait point entre Genève el Roui'-, main qu'il servait selon son intérêt du moment Rome on Genève, tanim ayant vu après la mort de la reine que lu ministère finirait irthiiiliblcment par l'emporter sur ses ennemis, Maupumi se voua ilécidúmcnl a lui el s’engagea à perdre lu duc d'Aiguillnn au prix des sceaux el de la chancellerie. Le marché fui ci un: lu à ers conditions le îR supłem b rc par l.i démission du chancelier de Lammgimu et pu- celle du vice* u hancrlier Rciié-Chai'tes de Mau prou, père du nnnvcau linda ire; rar Fa ru bit ion du dernier mj fut nidlemcm arrêtée par la voix du sang, Le même jour AL de Laverdl remit le cnnlrûlt généra] a M. M iiitni d'Invau, protégé ile M. de Choiseul, el le duc se trouva ainsi appuyé de deux nouveaux cham pions tout à fait dévoues ■ ses principe! comme à sa politique.

Cboïseul gouvernât sans conteste, lorsque les événements de ta Corse appel iścili sur pelle ¡le l'attention de la cour. Le güín ral Paoli, • près avoir ni'iidtir avec SU rue» uri emprunt en A Hg Ici erre, avait pourvu dés Le mois de janvier à J a défende de* placée les phi S iiu* portantes. Non content dc ces diipu^iLmiiK, qui dev^iern empéeljiT le retour des troupes génoises, le chef républicain arma une i-*cmtra dont il donna le euiiHiiaTidcmeni au comté Forés» et qui ne mrd;i p.s de s’emparer d'une dizaine de naviri-S génois richement chanta. Gènes fil a son tour sortir une floue de ^v> ports pour courir sur ta marine curie ; niais l’actif Paoli venait de funchirc uni' alliance avec le bey du Tunis, cl les insulaires, soutenus par les pirates ele cune régence, drmeuriircni maîtres de la mer. Le sénat seniii enfin que luhii espoir de cemservrr ta Corse lui était interdil : il céda culte île à ta Trance par traité signé a tàimpjígue hu muta de jllillrl, 'J’inilefûif Génies se réservait le droit de murer dans la propriété du (errihiirc cédé en remboursant a Louis XV les fruís qu'il aurai! faits fl U jour de ta restitution pour ta défense et l'occupaiitin du pi*ys< Celle clause est illusoire, jamais ta république ne sera en état de racheter ta Corsej encore moins sera-t-clle asset puissante pour conserver des droits sur un peuple qui a juré de périr en entier plutôt que de subir le joug génois, En cédant celle vaine souveraineté Gênes dl donc un bon marché» et la France en conclut un meilleur l"jli' qu’elle acquiert un abri sûr cl peut-être une bonne cnlortm d^us la Méditerranée.

Pauli fui promptement informé de ta cesaron -i la France il Un Etat qui en atteudaui se gouvernait par ses lois et n'éiMt pas dispuse a en

recevoir d’autres. Mais l’illustre général ne pouvait sc cacher que les ressources qu’il possédait, fortes contre Cènes, devenaient d’une extrême faiblesse opposées à celles «le Louis XV. Le sage républicain songea à se soumettre ; niais cet esprit d’indépendance qu’il avait lui-même proclamé, on ne pouvait l'a mener au degré de résignation convenable qu’avec une grande circonspection : vouloir le dominer tout à coup c’eût été de la nart de Paoli jouer d’un coup de dé sa fortune, sa gloire et sa vie. Il se décida donc à attaquer les troupes françaises, bien certain d’èlre battu, et de démontrer par là à scs Corses la nécessité, de se soumettre. M. de Marbœuf lui-même fournit aux insulaires l’occasion de commencer les hostilités. Jusqu’alors les troupes françaises campées à San-Fiorenzo, n'avaient point de communication avec celles en garnison à Bastia ; le général du roi écrivit à Paoli que pour le bien du service il était utile que la correspondance s’établit.

Le duc de Choiseul ministro.

Le républicain refusa et donna sur-le-champ l’ordre d’attaquer afin de sc ménager les avantages que peut offrir l’initiative. Cet espoir fut trompé : les Corses, battus, perdirent sept redoutes; les Français occupèrent les villages de Patrimonio el de Barbadgio, cc qui établit la communication refusée.

Cependant lu guerre ayant continué le carquis de Chauvclin arriva le 27 août et prit le commandement en chef «le l'armée. Un manifeste publié dans File proclama Louis XV comme roi de la Corse; une ordonnance militaire enjoignit aux vaisseaux corses d’arborer le pavillon de France sous peine d’être traités en pirates. Plusieurs autres publications successives portaient que tous les habitants qui s’opposeraient par la voie des armes à la prise «le possession «le File seraient déclarés rebelles au roi et à la cou'onuc de France. Toutes ces menaces glissèrent sur le naturel d’arar de ces républicains: ils y répondirent par un manifeste digne <F>Spartiates, que soutint une défense héroïque. M. de Chauvclin, ¿près quelques avantages peu marquants, ayant voulu poursuivra Paoli dans les montagnes, fut vivement repoussé, poursuivi à s^n tour et forcé de se renfermer dans les places que nos troupes coupaient. Il est difficile de sc faire Vidée de la persévérance et «b. mépris de la mort que montrent ces farouches insulaires : j'en citerai un témoignage. Un de nos officiers disait à un simple soldat fait prisonnier à Patrimonio : « Comment >» osez-vous faire la guerre sans hôpitaux! que faites - vous donc » quand vous êtes blessés? — Nous mourons ! » répondit froidement le Corse.

Tandis qu’un petit peuple des côtes d’Italie défend avec vaillance sa liberté un moment conquise, une grande nation travaille à conquérir la sienne au delà du vaste Océan. Une nouvelle révolte, provoquée par de nouveaux actes tyranniques du gouvernement, éclata cette année en Amérique dans la province «le MassachuseVs-Bay. Avec quelque prudence te roi d’Angleterre eût comprimé peut-être ce premier mouvement ; il crut plus cfliciicc de chercher à l’étouffer

par la terreur. Deux régiments arrivés récemment d'Halifax à Boston reçurent l’ordre de faire feu sur le peuple. Aux premiers coups «le fusil les boutiques se ferment, les femmes, les vieillards, les enfants se retirent, et le surplus des Bostoniens, saisis de toutes les armes qui sont tombées sous la main, sc jettent sur la troupe. Mise promptement en déroute, elle fuit vers le fort de Saint-Guillaume, mais à travers une grêle homicide de meubles, de tuiles, de pierres, de verreries tombant de toutes les maisons. Les révoltés, maîtres de la place, forment sur-le-champ un comité chargé de la direction des a ttires et dans lequel ils appellent des députés de toutes les villes d« la province. Le premier soin «le ce conseil fut d'écrire des circulai «es dans les autres colonies anglaises afin de leur exposer les griefs des colons de Massachuscls. Ce corps constitué exhortait tous les bons Américains à réunir leurs efforts à ceux des habitants de Boston et les invitait à leur envoyer des députés pour travailler au salut commun.

Le parlement anglais récrimina fortement contre ces mesures de gouvernement affranchies des lois de la métropole : il cria à la rébellion, ; la domination usurpatrice. Un bill discuté ab irato déclara que l’autorité «lu roi était désormais inexécutable dans la province «le Massachusets sans le secours de la force militaire. Le gouverneur «le Boston fut chargé d’informer contre les cumilés usurpateurs : les membres en furent déclarés criminels de lèse-majesté ; leurs noms «lurent être dénoncés au secrétaire «l’Etat chargé du département «le l’Amérique. Toutes ces mesures furent appuyées par l’envoi de nouvelles troupes à Boston, oit leur arrivée augmenta encore la fermentaron populaire. Le mécontentement «les colons ne connut plus de bernes : le comité de la colonie prescrivit dans toute son étendue l’usage des marchandises anglaises 1 ; enfin les décisions «le cc conseil devinrent bientôt les seules lois de MassachuSets. Telle était la - ituatiou «lu pays au moment du départ des vaisseaux qui viennent «le nous en informer : on attend avec impatience de nouveaux détails.

Le duc de Lauzun, qui continue de venir semer ses confidences sur ma toilette, quoiqu’il ne soit plus un galant à son début et quoique je sois ce qu’on appelle dans le momie un astre à son déclin, le duc de Lauzun m’a raconté au moment de son départ pour la Corse une «le ses fredaines qui m’est revenue tout nouvellement à la pen-sée. On saura bientôt pourquoi.

» Elle vivait avec un comte «lu Barry, chevalier d’industrie, dont les intrigues semblaient s’être renforcées de tout cc que le libertinage lui avait fait perdre «le facultés physiques. On voyait avec peine un pareil trésor aux mains d'un tel homme. Pour mon compte je crus voir une tige «le roses se balançant au-dessus «l’un égout infect. Du Harry donnait à jouer : les rapines qu’il commettait au jeu étaient son seul patrimoine ; aussi se montrait-il fort ardent à recruter des «hipes. Jc me laissai prendre à l’amorce divine qu’il m’offrait : j’acceptai à souper chez lui. Au ton de la maison je ne tardai pas à découvrir quelles en étaient les habitudes : les fréquentes disparitions de fort jolies tilles et «l’empressés gentilshommes, l’inattention du maître aux fugues des couples galants, les cheveux défrisés, les yeux battus que je remarquais au retour, tout me disait le motif de ccs éclipses momentanées; et je devinai que le bel Ange n’avait pas encore disparu, parce qu’on avait des vues sur moi. L’enchanteresse s'était déjà mise en avance de serrements «le mains très-expressifs ; ses petits pieds sons la table du jeu n’avaient pas parlé un langage moins significatif. Mais jugez «le mon embarras! l’Ange demeurait chez le comte «lu Barry, cl voyez sous quel aspect s’offrait cc partner avoué de sa couche : il était en superbe robe de chambre, signe irrécusable du plus grami déshabillé, et pourtant il avait son chapeau sur la tôle, parce que ce couvre-chef servait à contenir deux pommes cuites appliquées sur scs yeux par mesure sanitaire. Il est impossible de voir une ligure plus plaisante que n’était alors celle de mon amphitryon. Rien de mieux pour rire, mais jc ne voyais rien là de bien encourageant pour accepter la cession instantanée d’une maîtresse. L’Anqo battit vainement «le l’aile autour de moi, je résistai. Je fus sur le point de succomber le surlendemain ; heureusement le souvenir des pommes cuites et «les yeux rouges de du Barry vint à temps à mon secours. Fitz-James a été plus hardi, il s’est donné mademoiselle Vauvernicr et l'a gardée. Cette brillante condition ne Fa pas empêchée d’avoir pour moi ccs petites bontés qui ne tirent pas à conséquence : elle m’a plus «l'une fois avoué que j’eusse été l’amant de son choix, le privilégié «le scs désirs. Jc ne sais pas ce que tout cela serait devenu si M. «le Chauvclin ne m’eût offert de m’emmener dans File «le Corse en qualité «l’aide «le camp.

passer la fantaisie. J’altaj Faire nies adieux à mademoiselle Vanver-nicr : « Si vous êtes maîtresse du roi, bel Ange, lui dis-je, souveEicx-* vous que je vcm commander l’armée. - Oh ne suffit pas, répon-n diuęlk du même ton . vous serez au moins premier ministre. » R eprenum en suite son sérieux la jolie fille m’avoua que, pour rendre m bonne fortune royale plus facile, elle avait essuyé de captiver les bon ne» grâces de t], dc C hoj seul ; qu’elle y avait en partie réussi, niais que du Barry, ses yeux rouges et ses pommes cuites qui, par malheur, oui tait du bruit à rOfal-dc-bcuiif, s'étalent oPcrLs à la mémoire du ministre au moment de la coutdusjoib "■ Vous ne saeiriez » vous imaginer, mon amir ajo™;- l'Ange, à quel point cet échec, si > honteux pour une femme, m’a humiliée h,, je ne l'oublierai du ma * vie. * Ce aérait bon à no tur si par luisant l'Ange devenu il favorito, u

Les Win mis de l'octroi ivam fait une desecr-tu b bord y trouvent une boite d'une forme, d'un aspect singuliers.

Lorsque le dite do l.auzun faisait cette réflexion, it ne sou prou mit pasque l'Ange serait dans te lit du monarque avant que lui touchât les rives de la Corse; voilà pourtant ce qui est arrivé. Reprenons les détails de celle rapide faveur.

U ne faut pas qu'un mémorialiste soit bien difficile sur l'origine des personnages qu'il ml met dans son cadre, lorsqu'un roi les a pu Admettre sans crânien dans son intimité. À vrai dire , ou ne sait d’où vient mademoiselle "Vau vernier : naquit-elle, connue on l'assure, d’une cuisinière et d’mt religieux, un sein plus illustre s’ouvrit-il pour donner le jour a celle beauté accomplie, c’est ce qiflil importe peu d’rcLi ¡-cir. On sait perl incinliiciil que dès T-ige île douze ans tik s’était prosliluée. lin nommé Lavandière fut sun premier .numl connu; il Lt quitta, la reprit et Ita’iamliiniij plusieurs fois. Atadeiiioi-aclle VauveE-nirr était décidé mu Et t femme publique truand lu ronLte du Barry, Gascon de Levignae, près de Toulouse, la recueillit pour servir d'appât a la pèche des jeunes seigneurs qu’il vu niait attirer dans sa maison de jeu. (/est ht que J’ 'rují a passé successivement en revue «de foule de mousquetaires., de gardes du corps, de robins, d’abbés, de premiers commis des ministères. Libe/, pourvoyeur des ta-rpccsrle Louis XV , eut enfin l’envie de voir mademoiselle Vauver-’?er ? ¡I lu soumit aux épreuves dont le vieux Richelieu lui ulum-t onuc u,.s longtemps l'exercice, et cet essar.eur expérimenté jugea ce 'L'[iue de la couche royale. Néanmoins Richelieu, s'eunit conserve i., im^ jg sCs anciennes fonctions t|ne je n'ose nommer bon on iqnc. y(miulrj$cr Ł-eltc intrigue ; il fit venir l'aspirante chez i1"/         lUr »iiiC rapide inspection de ta main que le rapport de

Lebel étau exact, «t ^¿h ma ¿ choii de ^ vdel de chambre. U fut convenu en re ce irm impur que mademoiselle Vauvernicr pm„? ¡ ¡t devenu Louis . V . avec S41h eTitérience de dix ans et b naïveté r\i ¡. que de son langage. La roi r,n dca aUrAits de Celle fille i il demeura enivré des dcl,c^ qll llk ]ui !ra_ [| Cll ndïotaH, il un parlait à ions ses favoris; tout Je monde yj^ d¿s ¡e troisième jour,

que CuJiTm /// était intronisée. On ne pouvait se taire dans les sa-ions sur IVlram/efé de celle faveur d’une fille publique, « Eh! bon » Dieu: pourquoi tant se récrier sur l'élévation d'un si gentil objet! » disait l'autre soir L’abbé de Cerulti, n’élait-eHe pas conduite par U deux aveugles-nés : ta fortune et l’amour? Après tout, it y avait a plus de lisiante de ta femme d’un poete contre fiut ó la hauteur de u Louis XIV que d’une fille de Vénus à h bonhomie de Louis XV. »

Et puisque de charmes réunis dans la personne de cette nouvelle moi i cesse du roi ! Qu’on se represe nic une figure de l’A łbami, animée par le coup de haguelie ¡l'une fée, qui aurait fait circuler soudain la vie sous le beau idéal dos traits nés du pinceau de ce grand peintre, sous la couche légère des couleurs de sa (Miette. 'I dut chez niademoi-sùllc Vauvernier peut servir de module : nulle part l'artiste ne trouver il une chevelure phi s belle, plus heureuse meut teinte; nulle part il ne rencontrerait des yeux aussi vifs, un teint aussi fin , aussi éclatant de blancheur et d'incarnat. Il y a des séductions sur celle char-niante physionomie jusqUC dans un contraste choquant, lorsque deux coussins de corail , s’écartant pour donner issue ii des paroles plus que vulgaires, préoccupent l'oreille eu faveur d'un double chapelet de perles que supportent déni bandes de pourpre. Et vous, successeurs de Praxitèle, de Phidias, qui avez promené vos regards sur les formes de mille beautés mercenaires, avet-vous rencontré autant de perfcclïotis combinées par la eréaliun ? Non; pour copier une gorge aumi ichnie, aussi bien placée, il vous a fallu voiler un cou défectueux, . u Li ¡i un torse grossièrement sculpté; pour imiter ces co-lounes de vivant albâtre, vous avez, dû détourner avec dégoût vos yeux du d.injt!■; Pétris qu’ici la corruption c'a pu faner; pour rc-ironv r ailleurs cette jambe contournée par les Grâces, et que tur-ninc un pii- : de douze au*. votre enthousiasme a riù plus d’n ne foie triomphe: ■ l'horreur q u'ii isp irai eu l, daii s une région plus élevée, des h." ries :■ úiuiL lus par lu déhanche, des chairs livides, des ciea-irices kmjJ i u L . ■ ! im".vclic tavoïhe seule peut-être, la nalurt

L'ûl rangerremerciait la duchesse, s'inclinait, se répandait en compUmeota,..

resta victorieuse du vice ; là seulement elle conserva tous les trésors d’une organisa ticei privilégiée, qu'on retrouve encore dans ce bras rival i!u bras portique de Cléopâtre, dans Cette petite main que dé-' pareraient les pierreries.

Je sais tout ceta, moi ; et comment ne le saurais-je pas , nTai-je pas eniendu partout les mille indiscrets qui ont travaillé vainement à détruire tant de perfections 1

E nu fuis le favoritisme de miidcnunsdlc Vmivernier décidé, il fallut bi^n songer a rompre au moins ht trame de souvenirs lubriques al-tachée à son nom; on s’occupa du lui ru donner un aube en l > ma-rhtnt. Lc maréchal de Richelieu, te dut 'l'Aiguillon ci Letad négocièrent ml hymen avec du Barry. Le frère du oui nircirpuil, qui ne I était P:'* '^^'uS qiip lui, consentit • épouser la tav-’nte, h la con-dilioti expresse de uon-habi talion qui a toujours été ta clause jR^ ^¡j

fu-jj du nu'rfagf des mailrcsxes du roi» Le rmilr. ! ir fa fa béiiéilir-tiou imiufalr limnéc, I Imriorubfa comtrsïe du L irr) ¡i.irul a la cour» c] loin le momie la complimenta, san> le moindre rr^uuVfiHr du reflet des réverbères qui, durant ptusiieuni années, tint éclairé sea agaceries lunules.

\ oilâ doue madame de Pompadour remplacée dans le cteitrilti monarque de cinquante-neuf ans ; reste ¡t remplir h place de cetie faviirilc dans le conseil iinime,ce qui ne ['rut tarder. En effet, quand madame du Barry ternit cxi'uiple de toute ambition; elle deviendrait l'il) si ruinetit de celle de l'un des deux pnriis qui régnent à Li cour, el huit punc à croire que l'influence de celle rrniftsane servira les II ¡libellée qui l'ont assise au eanajid royal, Cr-n iiminu-mut que le duc de Choiscul doit se repentir du dédain avec le.pnd H repoussa les faveura de l'J/iuê. Ah! qu’il voudrait hien, au pris île ta plus acre sr¿pfa/ta, n’jivoir pis rujié un genre der sscuhuieui qite les années ne huit qtt’cnxcuinirr 'tans le cœur d'une fe.....su ! I n uté-drcrli Labile eût , à ta rigueur, effacé les traces iPhuc galanterie im-prndentr t et nul docte ne pourra conjurer le mal que rinitnilić de madame du Barry peni faire du ministre.

Déjà le duc d'Aigu il fan essuyé, a vce quelque sitrçrs, de gouverner les idées tic la nouvelle favorite ; mais, en matière de pn! tique, Aon imagination est un champ peu fertile ; celle teru me, si Indiiie dans les jem de lu ponur,, a pet) de res sources dans eim lie l’esprit. fai coure ht d'ailleurs pour clic un pu y >■ étranger : les hommes les usages, h' lang'iïc, tout y crmii^le avec scs albires libres, avec hou voenbu-taire plus digne de ta suite des gnrdc# que du va bincl. Pur elle-même, madame du barry ne tartera eortaiiu-uienl jaumta scs Vues Dmbi“ lieuses jusqu'il donner des ministres a lo Frunce, des généraux i l’armée, des prélats u l'Eglise; el des prisons i quiconque refuserait de suivre ki direction qu'elle aurait tracée* Mais, je le répété, ce qu'elle ne fera pas comme moteur, elle puni le Caire comme agent, La ćouilesse se trouve jeter, pr^gui k son insu, au milieu d’une société de Oii ns pi rai eues , H OU 8 lu verrons emportée maigri' elle il a us le tourbillon de l'intrigue. Elle sent, sans le savoir, l'associée des méchants, l'interprète des ambitieux. l'écho cks rmrtisaiis entremés dans le parii de d'Aigmlion, Qur si le naturel peu malveillant de CçtlC cimritśnuK se rcdiisail a servir ries imirrru i s, un ,nr rap|HïHcrail ses ch#nues méprisés par l'orgueilleux ministre! cl smul.dii elle sc met irait .i ta frie de SCS ennemis poussée par un deuil inruingijiblr.

Eïcclkjil juge de celle posil ion, rcnni'mi d n Chpi seul, d' t )g il ilion, s’appuie de ionien m^ furets Sur ma du nie ibi Barry, Il le suppurtr. nu, puur mieux dire, rllr soutn lit lus assiduités de ce seigneur avec une constance qui ressemble ¡1 du plaisir, lijen qu’il reiilretię nue souvent de h prcçssifé île renverser ta politique aulrirliirunc du cabjuel de furgCUCC U'iiuu rupture avec Ma if-Hiérese, utiles * remmer avec Frédéric 11. (luire que If dlii; pre-HlHiminme des tuuymis infa Bibles pmir ahaH H’ <hm-teu|, cl que rien qr sil H rail chatou illée plus agrcublriuciii rureillle de la crunli-sse, il edulcore '. ■ n u uiiuiih and» du un mu bu ualliriivrlc si mhiund au# H ichelivu ; un va mè.....jusqu'il dire que d’Aepiilhui insinue sa hoiilitfiic a iimihmc ilu Barry de Id meme manii re qnr Ueniis e| tJmtapii) insinuèrent ta leur à mactame de Hniiii-nlmir. Je rroscraia ^raidir m' lIpIW*1 Iff"™ du rapport, m¡>h je fa ¡wj| pro-bable ! quand doux puissances cruud ut ni une dltaiice, ¡I y » Lmaueuup i pinier qH1- lies u’mil pas oublie lus prćb iitjuiiiręs.

Quoi flVil en snit, ta bonne hti lligmcc qui rigne entre fa duc d’A^ni|fap et ta i UHHU dmi' tamis XV rit éperdu muni qiiiuiKcux inqihvlp vtvemetB M* 'ta Limitu |. tac militaire tmtq u puur meure fiu u îp çii|ie, il faudrait a mm prit parvenir .. déstaïqurer ridule, et c'est dans ce bu| qu’il a -herchéa faire prmthiiuçr loin ñeque l‘n-Tigine de la favorite! 4 JfahjltfE ifalta imcchaiHHJ imiBltae fa Wmr-^mtitae!. leur cliBusiip, Miss! mtfahanii? que pfal , □ éfa fiqnniditt a pmljHmir, cm la «faillie ibms ions ta- Oui lis du lu France, Jq^lfa tir jour cet riptiliciH II été sans suée s ; hwh XV pense, m philuwphe épicurien, que lui amours snjil juiijuiH' hsm'ü ihimi-i. quand ils font jouir, ci qn'iipc lubie de ta taie uni p cita pnric, SUUS hui vête-meut te plus tmiuéilial, de (¡liarmant» titns ||e u où tasse. Leroi et madame du Barry, enlacés dans Ici bras l'un tic l'antre, c.iameul eux-mêmes fu /faùrij.rmm^ en riant aux ruláis, q mnd ik n'ont neu de mieux a faire, s'enicnd. Fuites donc des vaudevilles épi g ram ma-tiques contre les umoureuï!

Au moment où nous acquérions ta preuve bien claire qu'une pruMilure Jn plus bas étage peut captiver nu sauvera ni, tins biles du |>,in toit iittrmlaji iH avec Une vive impa1 ¡rute If jeune roi de (Jj, neimtrk, qui vient dfarmer à Paris, J'écrirais Viiigl piq'eS de détails, »i je Voulais énumérer lmt:-> Jes dpól I ‘ H (s, tmttUî ifs ruses q >e cei bcautét a mlihirusrs. ont employé" pour attirer ratacuium du monarque xuy^jj.ur ; les unes sont allées uu-dcvimt de lui dit rts île su-perbes rquipagus loués à grands frais; dfauEres mit pris domicile aux riivimmi de l'inni i qu'i) devait u< rnprr, Quelques-unes ¡1 prix d'or, ont obtenu du tapi.¡der décorakur dus appa Irmcuir. tir Si lUuj-ué danoise qu'il pliujii leurs portraits dans le rahim'i, dans le bimilmr et surto;'! dans ta clfambrc a coucher du prince, Enfin Aune d éliés, mdcjjmisdle G lundi r de l'Opéra, plus audacieuse qu’aucune de ut

cnn curre nies, a fuit passer ilir^clrinimt à l'illustre étranger une copie en miniaturę de -.çs charmes dépouillés de Unit ornement,

Tani lie soins, tant de séduction-, uni él1, ilil-mi , shiis succès ; le prince du Aon! n’cal cmuluii mec une décence, une sumase qui tupi brniKiiup il’lumtivitr a «es principeą hvpi-i-borécus, M, le duc de luiras, commis par Lattis XV pour proenr-r au raide Danemark des plaisirs plus honnêtes, s'acquitte île sa lèche avec une véritable pro-l'usKm, et l'on peut dire que Sa Majesté trouve du l'agrément à toile rurûn, Anus a 111res Français urms tomines burs do sp-et ad CS, e* le faible de clwcun est de croire que ce qui Ibranisp plaît à tout le mourir. Or nuire hôte danois s/esl inscrit éloquemment contre apile opinion, l'uu de ces Finirs, peiufalit une repris itMiirm oit ¡I a dù entendre diwepl arles de vers, de prose, de drc'amotion ch mita, tant en italien qu’en français, non cmnpris les ouvertures cl les sym-phonies. J'ai cru que Sa Majesté k démpiiler.itl les os m ta; liai res à force de bâiller, cl rrmichouieiil il y avait rlc ijmd , même pour un spectateur français. Pendant ce spectacle interminable} ou s'extasiait à côté du prince sur l'admirable cxéruiiim dhiuc snuutv pmi expres-iivc ; Voy uni q n'ii récuuhiit fniid riiHUil T qtifh| 11'1111 lui iht ; ^ Si voua "àavjcî, sire, combien c>d dillidlü! — Ah! répond il ¿a Majesté, » je Voudrais bien que ce fût im|HJS"ibl(\ 4

Les beaux esprits de Pari# sont ru général pci» rechcrché| par le roi de Iimema ik ; qu*|qnis cncychjprdtales teitlcipenl ont été admis auprès de lui. (es me^ieura Rtlrjhnciil celle inquino de dédain a la Ijrgliipjncc de M. de Ultras, ou pliliiU AU peu de tyinpaihie que ce s rigueur éprouve pour les homme* spirituel s* Dp de# mécmitriits, le clirvalier de Ibmtllcrs, b eoiii|Hisć dette ¿pigraUIHW. qtl'i| met dans la bouche du voyageur Illustre i

Frivola Płiri*. tu m'ascnnirnos

Be soupera, de b#!^ d'operns ;

Je Bui» venu piiir voir de» boqimei1Tt BAlitvs-vnqh , LiuiHifluf ita luirai

Madame la ducheuc de Mann lu a domiê dem fêles au roi de Danemark, « Mais, ditaifavlle uprès à *eÿ liibmis, fa fée Gnqymjn-^ita-» ÿirofanfe, qui siani dotllfi a présidé ■ ma iiaissuHCC, n o pm- permis •* que mee soirées dirnl été exemples dc iiidm-piUum. d Ihiitr wxpli-qner ce propos *11 persli ciem de fa du ches se je dois dire qu'en effet elle rat mal heu rcijee ru huit, ei que l'ingnite opinion du uiuiiie ne lui tient compta de rien, Celle dinpe est belfa, fraîche surpmt, cl personne n'eu uniivieui depuis que fa vieille murdchifa de Luueni-boucg, dont tuiiir lu gafa nie rie est dégénérée eu causticité, a dit que la ta.iÍL-hrii r de madame de Mu/jńli h'éfail point comparable n la fniiüiiHtr de fa r&n*, imiis ś celle du ta vfaiitlp de lui nuller^ La du-chcshc a de» ni.un au la superbes-T et quotiil elfa le# met on prétend qu’elle ressemble à un lustre; mes soupers sont délirais, recherchés, rt rinfaiifplile critique assure que les mets qu'on y ¿ert sont Iclk-ui"ut ilcguiséi que personne ne 1rs reconnaît; elle montre de l'oblî-gi'anci-, de fa pulí tense, clic pubbe fa taxe d'hy puerta iv ; 0» pumTait i tN r de ■<'■* lions ii-iii ,, de sca 1 r-iiii il'cnjirii, ri Jrini ne pu rie que de Ses incimséqnenees; personne afaffndie 1111 faste plus éclatant, el les me-rlrmtś accusent sa pArcimmiic. I.nlin un sncc< s est fa chose du monde la plus rare pour madame de -Mazuriri ¡ les deux féies. qu'elle a don-nfa's au roi dc Ifaneiusrk sont des preuves surabondantes de cene allfqp nnte vérité.

fai première de ces fêtes se composait dbin concert et d'uu spectacle ; le fameux Carlin de la Comédie-lia lien ne devait faire le charme de la soirée dan# une pièce nouvelle lui i tu lúe Arfaqui'n harfaer p-rru-lijtiiiue. L’heure de fa r-présentai ion arrivée, le prince danois, conduit a lu place de lu duelie^e, lu supplia de vouloir bien x’ii^cnir à sn droite ; elle nhéil, cl le rideau ac IcVjl. IfalH tous lita ihéâires, les reprispn tuli oui jmupifalora offertes nu n» Avaient cumnieucé ryir (fas prologues à sa louange; pmi versé dans la fatigue française, il crut qu'il ru était aillai chez ton Ifaiesse, lorsqu'on jouait tout bcujucment h pièc?. 1.'étranger remerciait fa duchesse, s’inclinitit, se répandait en Complimenta des que tes Acclamai fans des tocctaleur-. étaient ex-ellees pur fa* saillies <le Carlin 1 ce que S* Majesté prenait pour des luumiip!> à fia gloire. Pins rumíame île Mazariii exprî mm I rtiib.irra* que hu causait celte étrange erreur, plus le roi reflmtbhiil de politesse, assiiHiiU n quelle k miinirail trop bonne, qu'il éfait ctHlIÏHÿ ■- qu'il ne uii' i iuiii pas des éloges si délieata. ” Comment désabuser lé prince? Elle ii’osn le tenter, et fut «U supplice jn^qnfa la lin du spretnde. Avant de snrürdn sabiUi fa souverain du Aurd renouvela i L- diirhr-h\e le» lémoigniigí1» -te «im etpítii$ive gniiilu le; il serra ta mutai j v c sensibilité a Curliii ébahi en signe 'JC rec.iitii.dïs niée « de la - grâce flatteuse„ drS hues aIIhmuos d'drïfqim» burltitr. « farce ignoble que le jeu seul de Itacleur pem faire supporter; enfin tes spectateurs e ut-même* eurent leur part des félicita lin us réniunér.ilnces de Sa Majesté pmir ta biciiveill «nce luueftflnie uvre laquelle i ls a raient applaudi. Et crpi'iidanl le roi de I fancmark ii'nvnil pas été plus coin* plimenlé pendant la represen taifa ri que si on lui eiii cfanju* : J'mUu tan fufjüC I fa ri s I.'.n taba (HW.

La seconde soirée offrit un Incident encore plus gai. Madame rie Maurin s’èiHÎl persuadé qu'une félc champêtre au milieu de fbiver ci m loin de fa capitale aurait un «ir de galanterie tout à fait origi-

rial. En conséquence, «H* fil P^ccr dans snn salon un nombre «-traDriliniiire dc glace* ■['" régnai. ut à dessein depuis le plafond jus-qu’au parqueta Dans tm cabinet situi à l’est réniité de lu salle, on avait nceutiiuh? force feuillure, force fleurs, de telle manière qu’en ouvrant uni: dnuHc pnrtc de communication à certain signal, celte décoration verdoyante devait apparaître aux acteurs du bal ;i travers un transparent de gaze el se repeler sur toutes tes glaces, Cc n’ét*it pas tout, ad second signal de l'ordonu.ifcur eut apparu tout à coup dans Le cabinet uji véritable troupeau ¿c moutons, bien savonnés, bien blancs, hien frises, et qui eussent défilé sous la conduite d’une hcr-gem de l’Opéra. La fée óutomdunlń ne permit pas l’accomplissement du programme; pendant qu'on préparait cette scène pastorale et que L Compagnie dansait au salon, les moutons, alléchés par la verdure, s’élancent, sans ehim, sans berger, dans le obiiu:1 pour brouter les ram* aux. Mais bientôt la porte de communication, en Ire-baillée par még.irde, permet un plus grand désordre : les béliers, de leur tête puisunte, s'ouvrent à travers le transparent de gaze une issue vers le salon, et tout le troupeau se mile nui danseurs.,, Dirai-je quels accidents suivirent cille brusque invasion? Les dames ex, qui pis est,

mates. heurtés par des animaux à cornes plus offensifs qu'eux, fom-Łmt et hissent échapper leurs perruques protectrices. Soudain nos j m nés Cavaliers, l'épée ii la main, poursuivent h geni ItèLnite, tandis une Ici béliers, qui se voient reproduit*dans les glaces, les brisent de leurs chefs armés pour rejoindre cet prétendu» confrères. Durant celle étrange catastrophe, le roi de Danemark, renversé sur un fou-teuil, se pâmai; de rire; mai» tout le monde ue riait pas : oit n'avait pu recouvrir aillai vite que la décence l'eùt exigé lOUt ce qui, d n» l’état social optcnsiljlc, doit être couvert : les maris et les amants jalûUX luisaient la plus drôle de mine. De son cdté, madame de Ma-tarin, voyant ainsi s'évanouir tous ses projets ehampcires, 5t désolait, bien que le hasard eût produit assurément quelque chose de plus amusant que loin ce qu’elle avait pu imaginar.

Les fêtes données au roi de Dam-iimi'k seront célèbres par 1rs nc-cidenls, tantal comiques, tantôt graves, auxquels CCS F élu h mi s ont donné lieu. En voici un qui ht une nuit entière le désespoir tir madame de BerehhiL Celle dame, plus fastueuse que fortunée, voulut paraître uwc éclat au bal offert il l'illustre voyageur par M, le du.: d Orléans, A cet effet elle emprunta beaucoup de diamants, rl entre autres une grande quantité do chutons k Elle s'eu riait fait rompuM-r un collier, qui, serré tris-prés du cou, offrait à furii ébloui plusieurs rangées de pierres aux dépens de la longueur ordinaire qu’on donne à chaque rang ; la vanité de madame dé Pi? rehiló parre en tout ce qu'elle fait. Ainsi étranglée par le carcan le plus riche de rassemblée, notre livre branlé suivait une longue file du dames SC rendant bu souper, lorsqu’un nui leneuiitrcui ètiToumeiit mal réprimé lit rompre I* chame des c/tofmut d'emprunt, Madame de Bcrchinieu rattrapa quelques»-u ns dans leur chute; mais ta plupart tombèrent & terre, et furent balayés par Ica queues majcslueuseiiient traînantes des robes el des dominos. Ou conçoit que dans une telle foule s’arrêter pour faire ta recherche dis dtamutôs était de lOUle impossibilité; iJ follail Suivre la file élégante dans laquelle un était engagé. La pentanie mangea, comme ml le pcii^u bien, du fort mauvais Njquuit; mui >iir êtaii sérieux , sa ligure longue d'une anneau milieu de riiilariH- cô-neiak, M. le duc'd Orléans, informé de la mésaventure atru,. .1 ¡nad.....r de Bcrchini, lui promit de foire chercher avec soin les cha-ton» dispersés. Mais la pauvre dame sc relira peu rassurée par celte promesse, m calculanl avec tristesse foui ce qu'dluit consuinmer de sa mince1 fortune le rachat obligé de pierres qu'elle devait remire, Sa Surprise fui douce à soit rév« il, quand un envoyé de M. le due d’Or-léshà lui rapporta nun-sculemeiH toutes les pierres de son collier.

que chose malheur esl bon.

J’ai reçu CC malin la visite d’un chevalier de Malte, qui, revenant d'Italie avec sa ni ère cl séi sœurs, 1rs a décidées à sc dctouiner de leur route pour faire un pélfrinage à R-mey. Cette famille a vu Je grand homme, ce qui u’arrivc p.«s à ions les voyageurs qui ^r pré-tthiunt ii and chiicnu. L'adhésion du le refus dépend de la manière dont il prend la chose : AI lui vient à l’idée que la curiosité ireher-łhe » vue comme elle rechercherait celle d’un animal rare, sh porte «st fermée' Al se persuade, au contraire, que les vigueurs viennutil du bout dc P Europe-re luire hommage» son génie, il se inrmlrc, ¡I se Y rencor? une opinion mitoyenne en Ire ce» deux tdtrs, Voltaire à faire traiter splendidement ses lióles sam pw-

prodigue. H

’lL>i porte ,. rauru duvutit eux. (J’est tans doute ce genre de recepH.....pu inspira à je ne sute qüc| étranger «n quatrain spirituel, doux je ne me rappelle


W*!* il tel comme Dieu dans Bon otichirislio, On 10 bon, QB le ^^ . C( pûn no |e voit pas.

Le narrateur demi je cop^ g, r¿cj| a joui des gramlua entrées.

< On appela'1 chatons des dmmam* Włn|^ j^paréniml et enchaîné en d,:---kod* On m f«ma,t aut*l des Colhorg, û4 ùjco ÛL w «dictait a d« ruteas pour ■a orner les foba.

a Voltairet m’a dit mon chevalier de Malte, répète chaque jour depuis cinq liante ans qu’il se meurt, qu’il ne verra pan le prochain soleil, r! je -.mis assura qu’il se porte ., merveille. l'miIC K-to» il VOUS dira qu’il est tmurd, aveugle, que ses jambes tic peuvent plus h; pur-1er ; ch bien 1 il a l'ouïe Irts-fiue, il lit sans lunrlles, cl ses jaiiiheâ, furt grêles il esl vrai, se meuvent assez vivement lorsqu'il parcourt ses possessions pour gronder scs nombreux ouvriers.

a Voltaire vint au-devant de nous d’un air fort affable; ^ pièce où il nous reçut était sombre; SCS yeux il'esrarbu tuiles. Féç la iraient, il avait de gros souliers, des bas blancs roulés sur le genou, une perruque dite naissante; des manchettes d'entoilage, ornement ,idmis sans doute par coquetterie, lui cachaient toute ta ninîn; le reste île l'illustre individu était enveloppé d’une magnifique robe de chambre en étoffe de Perse. Le vieillard de Ferney s'excusa beaucoup de n’étre point h birlé, ci jamais il ue l'est. Il ne parut à table qu'aux entremeta, prenant place dans un vaste fauteuil de tapisserie qu’on avait placé dès le coniiucncrmetH du dîner. Si l’ou s’en rapporte encore aux lettres taniiHères écrites par h’ philosophe û la inanttiisc du J biffant, il ne vit que de bnuillon de poulet: je VOUS assure pourtant qu'en notre présence il mangea roinlemmi des légumes,des pâtis ^ es, det fruits; mais il ne but que de l’eau, ri deux tasses de ce mukii qn'i/ appelle son poison lent, ivoire hôte mui» servit un dessert copient de traits spirituels ; c’est le cas de dire que les saillies de sa cnavrisation digèrent essenticlleinctH de celles semées à profusion dans scs écrits t il y a quelque emphase, quelque recherche dans les discours de \ oh taire, et l’on rail que la plus étonnante facilité est le premier mérite de 1 n style.

a I ’autcur de fo Henriiiiit nous conduisit à sa bibliothèque, l'une des plus nombreuses que j'nic vues. .Je me rappelai lu crujímirniiui pascale qui a fait tant de bruit ii Paris, forsquhiyam pris divers livres rares sur 1rs rayons, X oltaire nous lut des passages très-virulents contre la religion. Apres res sortie» d'impiété, nous fûmes mi peu surpris de voir notre rspril fort jouer traiiquiilcmriiL aux écht-is avec le jésuite Adam. Le père îc laissa gagner du bonne grâce, et1 rhuil même, deux nu ICOta parties : celte rrn’gmilmn aimable op^néc :i une maux lise fortuito ne noms êlonu^ imtlrinful ; il fallait, pour vivre à Ferncy, qu'un eufont d'Ignace lïit revêtu Je trais CDUrfies <1 II moins dc jćsiiii¡sine. Du reste, Voltaire ne pardonnerait - qui que ce soit . aux échecs Cn....... ailleurs, de imniL er plus de talent quo lut.

* Dans la soirée on se mit a raconter des tancolotes d’abord, puií des hisuiius de voleur^ : i lncun dïhi a la .siruiiLu Le tour de M.de X oltaire arrivé, il nous dil : n Vous voulez une Lis lu ire du voleurs, i: m'y xuici. Il était UUC fuis nu fermier général.,. Mu foi, mesdames, a j’aj oublie le reste, a El le malin couleur nous quitta sur celte épi-gramme. *

Fi il issu ns celle année avec le iWàtrr, puLqnc me voila aux pieds d’une de uns divinités drani ¡dique*. Nous avons en, eu >7tfo, trois nous exilies remitrq lubies : une tragédie, qualifiée inndesiement de tourr/rinM* par M. Saurín, son autour, rt deux jolies çiuncdies.

Le iïr irrh r; de Saurín est imité d’une tragédie anglaise de M Lîlfo, auteur de I¡(hhvíh'U ; ulh' fut juiièe m ihêAlre de Drqry-L.iiie Cn i7SÜ, L'aiiteur iruiu iis n’cst péni trê hsm'* tueuccusemetll iln véritable esprit rr.qpque p<mr conserver au cinquième acte la Catastrophe la plus tari ible qu'un ait encore mise a la sc ne francanse. Un père q ut l.i uassion du jeu n pn culminer aux plus grands drsurdres, qui sont J’i;fl‘reiisc situation à laquelle il a réduit soit 6l« qu’il aime, peut vouloir lu poignarder pour le soustraire à l'adversité, s.-.n., Aurlir de la im-lure. \ cuja « que les Anglais ont raison de penser, m ce que nom avons tort de nier, ù.iis lions sommes irnp superficiels pour voir la tragédie telle que les poêles devraient ta faire : le public ¡1 bhmé le dï m>ùmm; de Werertey ; il faillira l'adancjr, un le gâtera. Dit reste, nus méthodistes guindés haussent les épaules an métauge de comique et de indique qu'lfore l'imitation de M, Sanriii ; « Cela me choque Djuiiiaiit, disait un lu.'! esprit à l'ilito des rcp renę ut abolis de celle lu pièce, qui! si l'on me mollirait Minerve: m/irt-,n-(4ur. - t.’cM ainsi qu’on rétrécit le Cercle des mspiratkms fortes; ainsi Ton bannit ta vraisciiLblBiici: d’un genre de cumptisHiuii qui pour prîndre de grandes partons n’en doit pas moins employer 1rs cooknrs fourmes par la nature, ii peint1 de lie faire qu’une tilico de rhétorique, Qyütid voLL-dreiis-iious dniv'uiir de relu?

il ; a des patHeHes spirituelles, de l'afféterie, dn nuise, dans tes /ôtu^sas /?./L'.'fes de IL B.ii tlir , çîuih die à la Marivaux édulcorée de 'ers n l.i Nora!. L'muleur a pris -hj^i smi sujet iLms une pièce anglaise du grand Shak^prarv cl intitulée fr* t.'ummt'JCi (te H jo tufr. Muís rimttatour, au lieu de s’i nspi rcr (Je l'rxçrlltlil Coin .que d il poète original, si rumdl'niL.ibtc surfont duos îc rule de Irajstef, a fuit île ses personnages des talons nuages nitaoimcur-r s'évuilnunt u dvLyi:r une action ¿ilîmhlto ilms un déluge il* essence de bel esprit, r[ a jéipr Je» muigus de roses c’en ilhe? nu nez du spectateur, fos rüuises /u/teé’ lites sont un ite ces imbroglios duql |a broderie esl gculdlc mai» tissu trop reLtofié, L’un'■'rage a pointant réussi.

Dylcz-mnl du et.....que de 1 j L'qÿPurii rHijirertjc, charmante bln^fo dr ¿H'itainr , qui parut ¡iusm CCltC ^lllié^ H II'}’ 3 U dedat** ”r 1 ^i $ ni patl textes d'espr |, il ti’y a [ms même du |r.j|jç-ns bien p,ir; m.iis au y trouve un dialogue vif, uatureJ mie intrigue litutfume ; il

n'en faut pas davantage pour faire le succès d'un pci il acte, ci la réussite de celui-ci a été complète. Lu (fUt/furc nnprt-'u^ est tirée d’une nouvelle de Searrou que tout le inunde conmute Molière aval! pilier à la mime source son Ewls des feiïmtf-i : le grand comique mit ennoblir le sujet, Sudaine a senti qu’il ne lui restait que k parti de jouer avec.

Je disais tout à l'heure que la nature est trop néglige sur nos théâtres; mais il faut excepter celui que mademoiselle Guimurd a fait construire i » jolie maison de Pantin. Je n'ai pas assisté aux représenta tin ns que l’on donne dans ce petit temple deThalic, parce que l'un assure que k naturel y est aussi porté trop loin; feu puis cependant parler par ouï dire. Ce sont particulièrement les oeuvres de Collé qu'on joue chez notre première danseuse; pins, des proverbes de M. Carmontcl, arrangés ou plutôt dérangés pour ce lieu. M, de La Borde, valet de chambre du roi, sc charge de mettre en musique les pièces de ce répertoire où l'on veut du chant. C'est une véritable partie de plaisir pour les acteurs de nos grands spectacles, que d'alkr jouer sur le théâtre de leur charmante camarade; ils y représentèrent, le 1 de ce mois, fête delà Vierge, fa Partie </i!rkss.' de fíenri /V, et un proverbe dans lequel la patronne du jour u’etait nullement célébrée. Un sc prom ri lait un spectacle délicieux pour ia vrille et la fête de Noël; mais, malgré la puissante ¡ntereEssíuji du maréchal dc S un Lise, peut-être mmue À cause d’elle, le duc de Richelieu a fait défense aux comédiens du roi déjouer ailleurs que sur leur «cène respective sans la permission de Sa Majesté* « Eh bien! * s’est écrié M. de Son bise on apprenant Ce veto, nous aurons une » troupe de comédiens ?< nous. — Oui, monseigneur, a sur-le-champ ajouté mademoiselle G ni ma ni. et comme nous voulons rendre à la v nature tous scs droits dans noire petite maison de TWic nous plurons soin de bien choisir nos acteurs, »

CHAPITRE XXXIV.

19419»

La papa et la duc de Parme. — La bullo M corrid /^míní. — Réunion d'Avignon b la F macę, — Mort du Clément XI1L — Nouveaux rave libres i Paris, _ Lu ifiigOiOM du bourreau de Soissona. — U ariami? du duc rtc Chartres, __ Portrait de cé prince. — Ál-demvi sollo Grandi et le ma relia ud de chevaux. — Soumittion dus Corses a la France. — Nouveaux détails sur rinsurrcLliuti américaine. — Lea parapluies de long*,— Lea souprr* du madame du Ihirn, — Cette favorite et le peintre Doyen. — Le colime d'AqjmlkHl tire parti du crédit du h maîtresse en titre. — Projet d'union du duc du Burri avec uno ar-cbiducboHe d'Autriche, — Coup d'œil sur les vues de Maria-TaérèM, — Marin— Antoinette. — Envoi de l'abbé do Ver mont & Vienne. — Le Choiseul dus cuisina*.

*— Vingt duels pour une perruque. — /Mmirl, tragédie de M. Ducia — £b Wiffftur, opéra de Redamo, musique da Muusi^uy — ¿r FaL^nu parfont, □ludique dû Grétry.

Los jésuites ayant été duchés, du Portugal, de rEspjqrnt, de y^_ pics, Ferdinand, duc de Bourbon, les chassa à son tour de Panne, et profita tic l'occasion pour réprimer une foule d’abus monastiques. Mais il se trouva que le pape Clément XI11 s'a visa de sa souveraineté de Parme, PfaisuUCe et Guastalla, donnée, disait-il, à Gré— goire XII par la comtesse Jf^iM^fa, Mc tir du l'cmpCrcur Henri JH; SOU vera i rielé qui devait être possédée ú pCqiéluilé par le sain L-dégc, paree qu'il est entendu que l'Eglise prend cl ne rend pas. Or «'¿mit se restreindre à une part du puissance bien minime que de se borner ii protéger de bons moines el doncel lent s jésuites dans un pays cédé Btii [lapes [»itr la uOmtuSse Mathilde, Maïs, uisILienrcu^cmuii L puur les druh* pouliúeinn, les empereurs li'ùiit jamais minium «cite prétendue cession» faite sans le Consentement de Henri 111, frère et suzerain de la donatrice. En conséquence, Ferdinand trouva encore trep furies h-s prèuiitions de Sa Sainteté,, un eu qu'elles tendaient à k contraindre de conserver dons SCS Etats des abus cl des Conspira-iCufHj et muijitint fa [réforme des iijślitnlimis mnnasLiipies; quant à ii cm u puknie de Jésus, il exécuta son édit d'ex, pulsion. Alors parui un brut pontifical (30 janvier 17Cfi) déclarant que Parme appartenait à l'Eglise; et que le duc régnant n’étant ¡mí prêtre, tous scs actes étaient illégitimes et nuis. Sur l'heure une bulle fulminée h Sainte-,Marie-.Majeure excommunie sans pitié tous ceux qui oni eu part aux é iii^dc Parme, en commençant par le souverain. Elément XIII était en bien grande colère; il fit lire a trais fois coup sur coup lu fumeuse huile Jn cœnd butitini, qui ne sc publie ordinal remem que le jeudi sai ut. C’est un spectacle singulièrement évangélique que les for mules iln celte lecture ; dès que le cardinal-diacre l'a Lcrniinée, te pape, debout devant le portique de Saint-Pierre, jette un flambeau allumé thnsla place publique pour faire comprendre que Dieu brûlera ainsi don* l'enfer quiconque violera Ica lois portées par la bulle /n Cœnd P: un in» .

fout cct appareil d’excommunications et de fui minai ions pontiii-odes n'a pu» un grand crédit sur les esprits éclairés du dix-hniijème siècle. Les rnmcih de Versailles, de Madrid, de Naples et de Parme voulaient d'abord re contenter de rire des pétarades |uirti<j de Sdiute-Maric-Mnjeure ; mais, en y réfléchissant un peu, Louis XV, chef delà maison de Bourbon, solidinreHiiM attaqué, découvrit

qu'il avait pour son compte quelque chose de mieux à faire que de rire. Le comte de Hoc h echona ri, a ta tète de quelques troupes, se présente le l I juin iTdfi devant In ville papale ii’Avignon, cl s'étant rendu auprès du vice-légat ¡1 lui dit avec une politesse toute française : « Monsieur, Je roi m'ordomte de remettre Avignon eu ses » mains, et vous êtes prié de vous retirer. « Le fonctionnaire apostolique, n'ayant pour soldats que des chapelains, ihs diacres, des porte-croix, des enfants de chœur, ne put éluder une su ruinât ion si précise; il vida tes lieux. Soudain le parlement d’Aix fit publier Far-réI de réunion d’\vignen à la France, cl les actes publics pnrlèrcni ; • Bégnant souverain prince Louis, par h grâce de Dieu, XVa du moût, roi de France et de Navarre, comte de Provence, de ta ville a d'Avignon et du cornial \ e ru ¡sain „„s

Le roi de Ni [des trouva que la vengeance était bonne à imiter; il s'empara de lu ville de Bônévenl et de celle de Ponte-' orvo. Cette perte suide pur Clément XIII pour avoir mal connu son siècle, et plus mal mesuré la portée deses foudres usées, le plongea dans une profonde mélancolie, qui détruisit promptement, sa sauté; il mourut dans la nuit du ï au 3 de ce mois de février, à Figs de soixante-seize uns.

Tandis que le Cardinal dc He mi s se rend à Rome pour assister au emidave, muni, dit-on, d'instructions secrètes de la cour, le parlement tic Bretagne, rentré dans l'exercice de ses fonctions, et celui de Paris, excité jwr le dite de Choiseul, reprennent le procès criminel contre M. d'AÎ^uitlon. L’exaltation des partis est extrême; relui du ministère va jusqu'à menacer de l'échafaud l'ancien gouverneur de ta Bretagne.

Dieu veuille que la lumière jaillisse des débats dans celte msl-heurekisu ai la ire, aussi vive qu'elle brille dani les non veaux cuver-hères du sieur Bourgeois de CbàtcaLhbtauc substitués à ceux du sieur Bailly. Le nouvel entrepreneur doit pourvoir dans un bref délai la capitale de trois mille cinq cenia lanternes fùumisssitt sept mille becs de lumière. M. Bouquets se charge du premier achat des réver-bères, des échanges, de l’entretien des ustensiles, du payement îles allumeurs, en un mot de tous les frais résultant de son système; le tout moyennant une redevance annuelle d’environ trois cent cinq mille livres ; Ce qui porte la dépense de chaque bec à qmiruiite-truis Ou cplarante^luatre livres par année. Les réverbères, allumés j fa nuit tombante, devront u pciaiy L’amcndu brider ju-qu'à trois heure? du matin. C'est trop pmi; que de crimes durant les longues nuits d'hiver pourront être commis à lu faveur de l'obseurilé de trois è six heures! Il faudrait prolonger Péctairage jusqu'à celte denucre heure; c’est alors seulement que le danger cesse: le jour parad, les boutiques, s'ouvrent, le mouvement de Luris commence. Plus Loi, les rues, quelques-unes exceptées, sont désertes, sihuniteiisre ; les nial-faiicu i s seuls veillent, trap mollemeill réprimée par les vieux soldats du guet à pied dont la toux matinale avertit de loin les individus qui craignent leur approche.

A propos d'attentats, il faut que j’en rapporte un d’une nature un..si atroce qii’orrginale ; eur te ¡pude du mal peut a Vmr aussi sim originalité. La femme du bourreau de Sai^OUS est fort jolie, et l'amour n’écouta jamais les préjugés. Tout déshonoré qu'est un exécuteur des hautes œuvres am yeux d’une société idiote en cofa, M. |« lieutenant criminel du Soissnnrtah, qui, dit-nn } Cil tm esprit fortt hriifail d'une flamme* plus que philosophique pour ta dame; et celle-ci L: recevait au mieux» On conçoit qu'eu vertu de son pouvoir M. le lieutenant cri mí riel pouvail donner les coudées franches it son amour, cl qu’il ne s’eu faisait faute. Il envoyait le mari pendre , rouer et marquer au loin toutes les fois que l'occasion s’en [m-cina il ; rien de plus commode. Mais voila qu’uii beau jour, ou plutôt une belle nuit, l'époux, encore plus jaloux qu’ciprililif, tombe au logis comme une bombé dans une place awiégrc. Il s'înlroduii sans bruit, bien informé qu'il est que l’amoureux magistrat est couché avec sa femme. Des fourneaux sont allumés, certains instrument rougis'.eni sur un brasier qu'excite l’halcme du sûutUrt; (nul est prête Lé heum-nu i n-tre d'un pied furtif dans la chambre a coucher, découvre doucement le couple pécheur, endormi par une douce fatigue, el d'une main exercée applique sur l'épaule du galant le fera marquer les voleurs... Jugez de ta douceur du réveil!

LM. le lieutenant cri minci était bien un larron, mais la justice ne trouva pas ta sentence conjugale régulière; l’exécuteur dc< hautes œuvres de Soissons fut condamné nu fouet, à ta marque et aux (plêres. C'est tin peu plus que ta peine du talion; mais si l'on tolérait fa juridiction des maris vengeurs, leur code pénal serait aussi trop sévère. On ne dit pas comment M. Jc lieutenant criiuiiiel a Lui agréer aux Üoissoiujais son indélébile épaulette.

Le duc de Chartres vient d’épouser mademoiselle de Prmlhièvit, sœur de feu le prince de LamblHe.. Le bruit a couru que Sim Altesse Sérénissimc, en dépensant vite l'existence de son ami, jetaii un coup d'œil de convoitise sur son héritage prochain, laissé à la jeune principe que lui. duc de Chartres, se proposait de demander en imtetagu. Deux mota subiront pour démontrer le ridwnjJe de cette pl-de ca-lumnte í mademoiselle de Penthièvre nourrit dès tangiem;., nue tendre iüriiuítúüü pour ion parent ; des longtemps aussi elle a déclaré

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qu’elle n’épouserait jamais que lui. La famille d'Orléans a vu constamment des soupçons injurieux planer sur elle, parce que les fils aînés de Henri IV n’ont point cessé depuis Louis XI11 de craindre cette maison; et personne n’est coupable comme les gens qu’on redoute

M. le duc de Chartres, arrivé à sa vingt-deuxième année , est un fort beau cavalier. Sans que scs traits soient précisément réguliers, son visage a de la noblesse, sa physionomie de l’expression et de la vivacité. Pourquoi faut-il qu’un teint déjà rouge , couperosé, révèle trop clairement les écarts de la vie licencieuse à laquelle ce prince se livre, et peut-être le sang brûlé par d’impurs désirs qu’il reçut de la duchesse sa mère! Louis-Philippc-Joscph d’Orléans est admirablement fait, d’une taille élevée, élégante, gracieuse; aussi excellc-t-il dans tous les exercices de gymnastique. Il aime la chasse, les courses, les jeux violents; c’cst un des plus habiles écuyers du royaume. Imitateur enthousiaste des Anglais, on le voit copier leurs habits, leurs usages, quelquefois leurs ridicules, souvent leurs vices, particulièrement dans les excès de la table. Les écuries de Son Altesse sont remplies de chevaux anglais, avec lesquels il provoque tous nos jeunes seigneurs à des paris énormes sur l'avantage de la course.

Au moral, M. de Chartres, confié aux soins du comte de Pont-Saint-Maurice son gouverneur, est sorti de scs mains sans aucune qualité solide : ce gentilhomme s’était attaché à lui donner l’humeur fleurie qu’on nomme amabilité, les belles manières de la cour, et celte politesse banale qui ne permet jamais de connaître le véritable caractère des gens. M. de Pont, et pour cause , avait laissé le surplus de réduction aux autres instituteurs du prince. L’un d’eux, M. de roncemagne, de l’Académie française, sous-gouverneur de Son Al-^if un homme d’un esprit sage, d’une capacité supérieure. Mais le comte de Pont faisait peu de cas de l’instruction, il n’en faisait guère plus des devoirs religieux. Son Altesse, qui s’en aperçut, imita celle indifférence, elle n’écoula ni les belles thèses de morale ni les profondes leçons d’histoire dc M. de Fonccmagne, et se montra d’une profonde distraction aux exhortations religieuses de l’abbé .Alary son précepteur.

Le jeune duc était beaucoup plus attentif aux leçons de quelques débauchés employés auprès de sa personne et qui lui enseignèrent le chemin du vice ; il faut ajouter qu’ils ne firent en cela que seconder des dispositions fort hâtives et que le prince ne s’en tint pas longtemps a la théorie que scs corrupteurs lui enseignaient. Une femme galante, nommée la Deschamps, offrit à M. de Chartres le premier autel où il ait sacrifié aux voluptés; Son Altesse n’avait pas alors plus de seize ans. La légèreté est moins qu’on ne pense le caractère d’un âge si tendre : l’illustre néophyte des amours eût été volontiers fnlèlc a celte courtisane, dont une ardeur débutante ranimait les sens blasés; mais on ne tarda pas de le tirer de ses bras pour le lancer dans une carrière plus vaste de libertinage. Le duc, après avoir eu les prémices deux ou trois fois renouvelées de la demoiselle Duthé, fréquenta toutes les maisons de prostitution qui se sont établies près du l’.ilais-Koyal au temps de la régence, comme des satellites gravitent autour d’une planète de leur nature. Ce fut alors que M. de Chartres entraîna le prince de Lamballc dans cette sphère de corruption, où le plaisir lui inocula les germes de In mort.

Mademoiselle de Pentlnèvrc, dominée par celte fatalité irrésistible contre laquelle la raison demeure impuissante , s’est jetée avec transport dans les bras de M. de Chartres, en doublant sur ses yeux le bandeau de l’amour. Celte princesse est belle de tous les charmes de la pudeur; scs vertus, sa piété sans bigotisme, son angélique douceur, font le charme el l’exemple de toutes les âmes honnêtes... Jamais un cœur plus pur ne battit contre un cœur corrompu. Cependant, comme le duc de Chartres ne manque ni de bonté ni même d'une certaine justice, il traite sa femme avec douceur , avec égard ; mais il n’en continue pas moins les soupers fins, les orgies nocturnes qui l'occupaient avant son mariage. Les plaisirs de l'hymen soûl trop Calmes, trop chastes pour cette àmc avide de délices sans mesure et sans frein.

Son Altesse Sérénissimc crut devoir offrir dernièrement une fiche de consolation à mademoiselle Grandi, danseuse de l’Opéra, atteinte ce printemps d'une piquante infortune. Celle nymphe était entretenue, depuis le mois de mars 1768 , par un seigneur polonais fort gé-“éreux : ameublements somptueux, bijoux charmants, dentelles de Pr*x, équipage élégant, tout avait été prodigué à la beauté dansante; ***>» rien n’avait été payé. Les créanciers, gens assez patients quand ’ J « sûreté pour leurs créances, deviennent les visiteurs irès-in-conunodes ¿^ ^æ l'inquiétude s'empare d'eux. Le sieur Blanchard, qui avait four^ jes (|cux chevaux el le carrosse de la belle a son ma-“‘formé que le jeu venait de détruire entièrement la solvabilité de cet étranger, songea à se prendre au gage même de la marchandise qu’il avait livrée. Bien fixé sur le plan a suivre, il sc rend un malin chez mademoiselle Grandi; il est introduit auprès de la princesse a son lever. b.nc ( ¡ devine l’objet de sa visite, se dispose a jouer de finesse, en 8C plaignant du carrosse, dont les ressorts •ont durs, et des chevaux,qili nc           cour¡r B|anchard, fei

gnant d'être jaloux de I honneur de *, ma¡Mn jure que madame se trompe ; que ses ressorts sont souples, qUC sc# bêtes sont ardentes,

et, pour le prouver, il propose d’être, le lendemain, premier jour de Longchamp, le cocher de madame à cette promenade. La partie est acceptée.

Le jour suivant, mademoiselle Grandi étant dans sa voiture, admirablement parée, et Blanchard ayant pris place sur le siège, on arrive sur le boulevard. Se penchant alors à la glace, le marchand dit à la danseuse qu’elle va voir tout ce que ses chevaux savent faire sous un fouet savant; mais , craignant, ajoute-t-il, que les hardies caracoles île ces coursiers n’ébranlent les nerfs délicats de madame, il lui propose de descendre un instant. La trop crédule danseuse y consent, et soudain le créancier perfide fait en eûet voler l’équipage, mais vers la remise d’où il l'avait imprudemment tiré pour le livrer au Polonais insolvable. Mademoiselle Grandi, éclairée trop tard, honteuse d’être à pied avec une toilette digne d’un carrosse à six chevaux, ne savait que devenir, lorsqu’elle fut rencontrée par un de ces amants généraux , un de ces oiseaux de passage que toute beauté à la mode a trouvés sur son chemin au moins une fois. Ce galant reconduisit chez elle notre nymphe d’Opéra, et le soir, dans une orgie dont il fit les frais, elle oublia les mésaventures de la journée.

Après avoir ri beaucoup de la ruse de Blanchard, M. de Chartres a voulu voir mademoiselle Grandi; il l’a trouvée jolie, et lui a rendu, dans une passade de quinze jours, plus qu'elle n’avait perdu à Long-champ.

La résistance des Corses inquiétait M. de Choiseul au commencement de cette année ; le marquis de Chauvelin, repoussé sur plusieurs points, demandait de nouvelles forces; les difficultés et les dépenses sc multipliaient D’un autre côté, le cabinet de Versailles craignait l'intervention des Anglais, en apparence champions ardents de la liberie, mais plus réellement disposés à tourner à leur profil les troubles de la Corse. Le conseil de Saint-James se bornait en effet à faire parvenir au républicain Paoli des protestations toutes romaines, tandis que les commerçants anglais, par pur esprit de négoce, envoyaient des armes aux révoltés. Ces insulaires, qui s’étaient attendus à quelque chose de mieux de la part du gouvernement britannique, furent découragés par cette déception ; leur sage général regañía dès lors la résistance comme aussi vaine que périlleuse. Il nc voulut pas toutefois proposer la soumission à un peuple qui combattait encore avec avantage scs nouveaux suzerains. Mais le découragement des Corses ne put échapperai! duc de Choiseul; il en profila pour achever d’abattre ce qu’il appelait leur rébellion. Ce ministre rappela M de Chauvelin , accusé de mollesse, de fausses mesures, et le remplaça par M. le comte de Vaux, dont l’armée fut portée a quarante-huit bataillons. Ce général, aidé de M. de Marbœuf, prit possession, en peu de semaines, de Corlé , de la province de Balagna, de l’ilc Housse, et successivement de toutes les provinces. Paoli et les principaux chefs corses, après avoir exhorté le peuple à reconnaître l’autorité du roi de France, s’embarquèrent pour Livourne sur un vaisseau portent pavillon anglais.

Le moderne Solon habite aujourd’hui Londres , calme à l’issue d'une grande tempête qui n’a pu altérer la sérénité «le son àmc. Il ne s’est point humilié devant un maître; son noble front se courba seulement un instant sous un effort irrésistible de la fortune. Le voilà relevé maintenant, allégé d’un litre plus accablant qu'illustre, qu’il déposa aux pieds de la raison avec gloire et sans regrets. Le nom de Paoli parviendra à la postérité.

C’est avec d’autres chances que les Américains travaillent à conquérir cette liberté que les Anglais proclament dans de fort beaux discours, mais qu’ils combattent avec ardeur quand elle doit blesser leurs intérêts. Les dernières nouvelles arrivées de Boston nous apprennent que l’assemblée générale de Massachuset’s-Bay, par un décret impératif, a ordonné au gouverneur anglais «l'éloigner les forces britanniques de terre cl de mer, pendant le cours de ses délibérations: « L’approbation des peuples, est-il exprimé dans col acte, donne seule » la sanction aux lois, et le gouvernement déroge à ses propres » maximes en s'appuyant de la force militaire pour donner de la vi-»gueur à leur exécution, u Amis sincères de la liberté, voila bien votre langage naïf! Hélas! c’cst éloquence perdue auprès des gouvernants corrompus, pour qui la popularité n'est jamais qu’un semblant, une vaine comédie. Quelque chose «le plus convaincant aux yeux du pouvoir, ce sont les démonstrations des masses : ce fut à la crainte d’un nouveau mouvement populaire que le général anglais céda, en faisant retirer ses troupes.

Entre autres décisions importantes prises par l’assemblée générale, elle arrêta que les procès criminels seraient a l’avenir instruits et juges sur les lieux, et par des juges américains, contrairement aux lois «le la métropole, qui voulaient que les accusés fussent transportés en Angleterre. Voilà un grand pas de fait vers l’indépendance.

Lorsqu’on prend un fiacre à cause du mauvais temps, on se propose «leux choses: mettre sa tête à couvert cl se dispenser de crotter sa chaussure, (.'est à merveille pour ceux qui peuvent consacre! x'ingl-quairc sous à celle double aisance; mais les conditions bu-maines se composent de plus de demi-prospérités que de prospérités i entières, et c’est en faveur des premières auc vient de sc former uu

établissement digne d'être cité. Une compagnie n obtenu le privilège exclusif de louer «les parapluies aux extrémités «lu pont Neuf, afin que les «lames, les petits-maîtres, les voluptueux puissent traverser ce pont sans danger d'ètre mouillés ou incommodés du soleil. Eu paxant d’avance «leux liards, un préposé vous munit de l'utile machine, que vous dépose* de l'autre côté «le la rivière ès mains d'un autre préposé, qui s’y lient pour donner ou recevoir le parapluie. De petits bureaux sont établis aux deux intuís du pont : là s'effectuent la recette et le dépôt des ustensile* protecteurs. Le service s’exécute avec beaucoup d'activité depuis huit ou dix jours; déjà bon nombre de passants ont es» yé d'oublier la remise du parapluie au bureau, après s’en être servis; mois une surveillance infatigable veille sur les mémoires oublieuses ou distraites. On parle d'étendre l’entreprise aux autres ponts, aux grandes rues, aux principales places. Ceci n'est point une innovation philosophique; elle me semble plutôt sybariti-que : c’est pour cela que je crois a son succès.

Alais la véritable Sybaris se trouve à la cour, depuis que madame lu Barry en a pris la direction. Les petit* soupers de Fontainebleau ¿ont réellement «lignes de cette ville antique : on y oublie lotis les soins importuns, on en bannit toutes les inquiétudes; la aussi, sans doute, une feuille de rose pliée en deux gênerait une courtisane Couchée. Beaucoup de dames titrées, qui «l'abord avaient reculé devant la galanterie plébéienne de la favorite, briguent maintenant avec instance ¡'honneur d’être admises aux orgies nocturne*de Fontainebleau, où le langage riche de figures empruntées aux Casernes cl aux corps de garde est le dialecte consacré. Ce laisser aller, dont Louis XV fait scs délices, oblige beaucoup «le nos beautés illustres à refaire leur éducation : c'est apparemment pour cela que l’usage s’établit chez un grand nombre d’eutre elles de sc livrer à leur* laquais.

Du reste, dans le ton donné par madame du Barry, il est entendu qu'une femme à In mode ne doit absolument rien cacher de ce qu'elle a de bien à montrer. D’après cc système, la jolie comtesse admit l’autre jour le peintre Doyen dans sa chambre pendant qu’elle était au bain. Ln baigneuse ne cachait ni ne découvrait ses charmes, cl l’on parlait «le pluie et de soleil faute de pouvoir aborder l'unique entretien conforme à cc genre d'entrevue. La preuve que cc dernier sujet était le seul a propos, c'est qu'il surgit d'une conversation sur le temps. « Il y a huit ¡ours, dit maJame du Barry, j'étais comme » aujourd'hui dans le bain, quand un coup de tonnerre se ht enten-• dre. J'en fus tellement effrayée, que, sans songera l'état où fêtais, • je sortis de ma baignoire, traversai tout mon appariement, et m’allai » cacher dans la chambre du fond, a

Pendant la narration , le peintre s’était approché de la croisée et •’y tenait.

— Madame In comtesse, je regarde si le temps n’est pas à l’orage; cela ferait un beau coup d’œil pour un peintre...

— Surtout pour un peintre homme d’esprit, reprit la favorite avec vivacité; et, par un mouvement peut-être involontaire, elle découvrit , mais une seconde seulement, tous les trésors que la nature lui avait prodigués.

— Adieu, madame la comtesse, je vous quitte, s’écria Doyen hors de lui ; un orage... un autre orage se forme, Cl je dois craindre celui-là...

— Non, non, restez, Doyen, repartit madame du Barry elle-même très-émue, il peut survenir une douce pluie qui calmera l’orage. »

Le peintre était un homme superbe; il resta, et l’orage fut calmé.

Au milieu de cette dissolution de mœurs , de cette facilité dégoûtante, suite invincible de son premier état, la maîtresse en titre est devenue a la cour une grande puissance. Le maréchal de Richelieu et son fils le «lue d’Aiguillon ont élevé an plus haut point le crédit de cette courtisane , afin qu’à l’aide de son empire sur l’esprit du roi, égal à celui qu’avait su prendre feu madame de Pompadour, ils puissent en temps opportun renverser Choiseu), que celle-ci a élevé à l’apogée du pouvoir. Ces deux conspirateurs , soutenus par un grand nombre de conjurés, croient entrevoir lé but vers lequel ils font tendre leurs efforts : déjà le ministre, qui avait nourri quelque temps l'espoir de remarier Louis XV avec une archiduchesse «l’Autriche, s’est vu forcé d’abandonner cc dessein, ruiné par les nouvelles Amours de Sa Majesté. Il ne renonce point encore cependant à perdre la favorite dans l’esprit de son amant: tous les jours «le nouvelles chansons, de nouvelles diatribes, sont chantées ou débitées «Inns les carrefours par des chanteurs et «les charlatans aux gages de Choisenl. Madame du Barry ne demeure pas en reste envers le ministre : elle a aussi scs agents qui chantonnent les amours de Son Excellence avec la duchesse de Grammont, sa propre sœur. Celte guerre n'offre encore aucun résultat : les médisant»» du duc n’empêchent pas que madame du Barry ne soit installée à Versailles; qi.e les adorateurs et les courtisans de» «leux sexes n'oistrueht scs appartements; qu’on ne voie à leur tète ks princes de Coudé et dc Conti, et que le premier ne porte la civilité jusqu'à lui chausser ses pantoufle* en descendant du lit. Le? ‘'Vele# ordinaires de la comtesse se composent du vieux Richelieu y M. d’Aiguillon , de mesdames de ChÂteau-

Rcnntid, de l'Hôpital, d'Aiguillon. On y trouve aussi cette maréchale d* Mirepoix qui fut longtemps la complaisante, j'ai presque dit la femme de chambre, de madame de Pompadour, parce qu'elle lui donnait de l'argent pour satisfaire son insatiable passion du jeu. Cette dame a voué la même soumission à Cotillon III. **ns s’inquiéter si l’épouse d'un maréchal «le France ne descend pa* *u premier degré d'avilissement en se traînant dans la boue originaire d'oü madame du Barry ne peut sortir aux yeux de la raison.

De son côté, le duc de Choisenl, toujours puissant malgré les intrigues de scs ennemis, n’a point renoncé à cimenter la grande alliance autrichienne, objet de ions ses v«rtix, de tous scs efforts. Forcé de renoncer au mariage du roi avec une archiduchesse, c'est maintenant au Dauphin qu’il vent la faire épouser. Marie-Thérèse a sous la main une pépinière «le princesses, toutes jeunes, toutes belles , qu'elle destine a servir «le ressorts à sa politique dans toutes le* cours de l'Europe. Bercées dès leur tendre enfance des rêves ambitieux «le leur mero, ces jeunes Altesses sc sont habituées à considérer la maison d'Autriche comme la suzeraine de toute* les monarchies; elles se préparent en grandissait à porter le joug de l'aigle dans les cours oit l'hymen pourra les conduire, afin de l’appesantir sur le front des rois dont elles partageront le trône. Marie-Thérèse, qui se montra toujours peu scrupuleuse en matière de sagesse et de pudeur, ferme volontiers les yeux sur le# leçons «le galanterie que les instituteurs «le «es filles osent leur dqnnrr; elle ne fait que rire «le* inclinations étranges que deux «les archiduchesses , Caroline et Marie-Antoinette, affichent, dit-on, pour quelques jeune» dames de la cour. C'est sur la dernière de CCS pribCrsse» que le duc de Choi-scul a jeté les yeux; déjà même les chose* sont tellement Avancées, que l'impératrice a demandé secrètement à Paris un abbé français pour apprendre à sa fille notre langue et les usages de la cour de Versailles. Le choix du niitliatre est tombé sur l’abbé de Vermont, petit collet de toilette, ecclésiastique musqué et joli, qui depuis quel-que temps déjà réside auprès de l'archiduchesse. On a souvent des nouvelles de cette instruction, et, selaa le «lire général, elle n’est rien moins qu’édifiante : Vermont, au lieu d'enseignât* à son élèvecc« vertus modestes, celle piété résignée qui fil chérir et plaindre Marie-Thérèse, femme de Louis XIV, el Marie Leczinska, femme de Louis XV, initie Son Altesse Impériale à la dissimulation de la galerie , aux inconséquences «les petits appartements, cl quelques-uns ajoutent à l’immoralité de nos mœurs illustres L

L'impératrice donne en même tempsà Marie-Antoinette des leçons d’un autre genre : elle lui enseigne les moyens de captiver le cabinet de Versatiles au prolit «le celui «le Vienne, noti-sculcment par les séductions «le l'oreiller royal, mais encore par la conquête «le tonie* les personnes qui seront disposées à servir l’Autriche aux dépens de la France. De ce nombre sont le duc et là duchesse de Choi-seul, le duc et la duchesse de Praslin, M. d'Ilautcfort, ancien ambassadeur à Vienne, les du Châtelet, les d’Etirée*, M. «l'An bel erre, les frères MonUtzel, M. d’Aunioni, M. Gérard , enfin la religieuse de Beau vau, qui du fond de son couvent parait se mêler d’intrigues politiques. Marie-Thérèse recommande, dit-on, une reconnaissance toute particulière à sa fille envers M. de Duras el l’Abbé «le Ven-mont : « Le sort de ces deux personnes m’est à cœur, lui A-t-elle dit » récemment, el mon ambassadeur est chargé d’en avoir soin. »

Ajoutons qu'Un de* buts secrets de l'Impératrice est de faire rentrer la Lorraine dans les mains «le la maison impériale. On sait qu'elle serait secondée dan* les démarches qu’elle ferait h cet égard par le plus grand nombre des seigneurs de ce pays qui vivent a la cour «te France, et que M. dé Choisenl, né Lorrain, verrait cette restitution avec plaisir. Peut-être l’origine de cc ministre est-elle la première cause de son dévouement h l’Autriche.

Tandis que l’on instruit à Vienne Murie-Antoinette h régner sur la France pour le compte de lu politique autrichienne , le* préparatifs de son mariage avec le Dauphin se font à Paris sans que cc jeune prince s’en émeuve el s’en inquiète : il continue de tracer des cartes géographiques et de limer de* serrures avec une Ardeur infatigable, cl laisse dresser à d’Autre* les programmes de son bonheur matrimonial.

Cependant ce triomphe de M. de ChoHeul est un véritable échec pour le parti d’Aiguillon; madame du Barry, ennemie non moins acharnée du ministre , a peine « contenir l'expression de son mécontentement. Il faut à cet «‘gard queje raconte un trait de celte favorite; il prouve que la haine «l'une femme peut ricocher sur tout ce qui lui en rappelle l'objet. Par un hasard singulier, la comtesse avait encore dernièrement un cuisinier dont la ressemblance avec M. le duc deChoisettl est frappante. Elle le ht venir un de cc* malins dan* son cabinet.

« Je vous renvoie, lui dit-elle.

— Comment, répondit l'innocent chef de cuisine , ai-je mérité Ja ¿¿vérité dt mmlnmc 1:1 «umiesse ? Mes ragoûts ont-ils décliné ?

— Won, je ne crois pas.

— Aurai-.-je aihpte trop légèrement les poule/* à la Jfafworou^h Oit tes nouveaux vol-au-veut à fa Wrdujmj?

__ Eli non! vous ilis-je,

— Alors ce sont donc les coalisa fa Gio7na^ qui déplaisent à undante lii comtesse ? je suis prêt ù les changer.

— Ce u’csl paséela qu'il faudrait changer pour me plaire,

— Que madame la cûmlessc parle, je ué liens à rien de ce qui peut lui être désagréable.

— Kn ce cas, changes donc de vinage,

— Ah!.,, pour cri* je ne saurais promettre.,.

— De m’obéir, et moi je ne puis vous garder avec cette ligure-!a*.• — Copen dani elle est bien étrangère au* sauces que je compose peur madame»

— Ne répliques pas. Nous avons bien assez d'un Choiscul à la Cour, je d'cu veut pas un second dans ma cuisine, b

Le pauvre Inmune sortit consterné, Le soir nádame du Harry raconta l’aventure au roi avec une intention marquée ; et, comme Sa Majesté rfail beaucoup, elle ajouta :

a J’ai renvoyé mou ChoiscuL , quand renvoyez-vous le votre? » Louis XV ne répondit point et reprit son sérieux.

Les intrigue!! île la mur. quoique multipliées, ne remplissent pas tous ksi k.-n ire lie ns ik l’Orîl- kdHłitf; Ir- aventures de la ville y oc-cupetil une Imimc place. En voici uni! rpii avait été dénaturée diversement. et qu'un n'a bien enninic que depuis la mort dti comte iPEg* mont. Quelque temp* après son entrée duiis les inûUSqiietairM, ce gciiljlkMme , un peu échauOé par k vin, se rendit a l'Opéra; l'af-fiuenr" J était grande, il ne put trouver île pki ce qu'au parterre. M. d’EgmOlit n'en fut guère plus avancé ï un vieux speciaLeur placé devant lui avait une perruque si vaste, si élu fée, qu'elle privait en-tićrrnwnl le Eiouvenu venu île la vue du spectacle; il n'y avait pan moyen de voir môme la jambe d'une dan eusc, élément d’iinén’t par-tieuüèrrmcnl recherché u l'Opéra. Lejeune mousquetaire pria plusieurs fois l'i ii ce m mode portritr tic ce! ample pouliche de cheveux d’avoir kuci de charité pour sc déranger de temps en temps, afin gu il put, au moins à la dérobée , apercevoir ce qui se passait sur le Ukaire : I homme h la perruque fut inlksiblr, et 'kekru sèchement que c'était impossible* Ne pouvant décidémeul entrevoir ni chotH-leurs ni donneurs, M. d*V^nimii, étourdi comme nü l’esta vhq*t ans, surtout après un dîner dp mni^qnriairi's, prit k parti de donner k comédie à ses voisins puisqu’il lie pouvait jouir Je cdk du Huître. En cmnéquenct, il tire ik sa puche une paire de clsmH cl se met à ¿brancher à droite el A gauche le bulwun pomiuidé cl poudré si fatal à ses plaisirs de la ¡mirée. L’clTrt île cet henrem cipídtcm fut prompt î k pi'rrnqtikr nlllckm vit des danscuM^ tout ce que les autres viiymi'iiL, en même temps qu'un rire riHimimiicalir circula dans tout le parterre. Celte ÈAjilosimi d’iiikrik générait lira de Sun ipatlùé, mais non pus tir suit smig-frelil, k pnipriénlre de lu perruque émondée: n kilii qui est kcll, mu us leur, dit-il ri ae n lotir-» riant vers d'E^monl, î]ni avall ».......n1 ks clwniu # k nmhH vrai, * le moyen eut Ingénient, Il mérite retenu |ieiW, rijo me fais furt de » vous la donner. JkspèrÉ que Vous HO sortirez pas d'h j sam. mui. »

A certain coup dbi'il vvprl'isif dûll I k Vieux monsieur ¡tCCbmpagun ce discours, d'Egnuiiti jugea que h Un de l’avriiiurc pourrait hien ïfêtre pas. aussi g*k que le cuiit mulice nient ; il fit néanmoins bonne cuntí-lui u ce, cl Irsnlill b lu Ut éèélielllthl du se tirer de la aveu ium-nenr. l-p snccLick étatii l'mi, rlncuium hl <u;nr an jeune mmisqne-tairr, qui le roivit snr-le-WutHip* Les adversaires eurent peine -i traversée L place du 1'nLds-huj-.il [ ils prkrill emuillc k rut- Suiui-T ho iims-du*!.Ouvre cl <airèlirrHl stul* raHnuIr qui w trouve à son Cilrémlié. " Mintakur k cumie d'Egttmnl, dit brnsqucUH ut lu xirm » mom-kur, e*r j' ù l’btmheur de v.uis ronimiire, je voua dois une a kcon dnnl feu monsieur votre père, que je cnnhakMls mkut cn-* core mfa’ituil probablement su gré. Quand on insulte publique-* muni cl surtout un vient ni di lu ire, il finit au moins savoir se * battre' voyous, comiiina-t-il en un i';ini Pópcr à Ja m-iin, .......nuit avons vous en ncq u i 11 c rei. i. lurkm de ce ion de supériorité et presque de mépris, le comte fond Mirle sermonneur a vk inulel'iiu-réniusité qu'excite tut vil' ressentiment. Mmsk vh iriurtl, line connut une home uiillfairr, se juin: 'e louiez tes attaques de Sun advertiré el huit p4r foire sauter son épée à dix pas. - \ c>ih votre arme, re-w prit avíe saiiq.fnnd PluituttlC singulier, repréndala. Le n’est pasen * de liseur de l'Opéra, c’est en galant lunmnc, c'est de pied ferme * qu’un homme du votre nom doit sc battre, et c'est à quoi je vous > invite. — VquS 1Vl>I ri^suiit répondit d'I^mimt en cniuprimnnt sa v colère, et j’espère me voir bientôt digue du vu Ire estime, > A ces mots k cumie se remet un garde aussi froidement que son adversaire fl 1 attaque de tionvcuu uvec beaucoup d aplomb.

« For! bien, cela, fûri bien, monsieur k cumie! M. votre pi re > aérait contení de vous; niais il en faut finir,.* f Et, comme s’il eût Choisi La plue# ou il voulait frapper, le vieux monsieur ptrça de part ou part k bias 4u uuui»4Uckire. « Lu voila u^z, dh-H» pour c^ue

» fois. » Puis ayant placé le blessé centre h muraille, il bande sa plaie avec son mouchoir, le prie d h. tien dre Ull instant, amum* un barre, y monte avec lui, descend * rhûtcl des mou¡iqneta ire* rue de Beatnie, dépose M. d'Egiuanl entre les mains du suisse, et prend congé de J ni.

La blessure du comte k tînt près tk six semaines éltikné du rnmtde; il y reparai'.sail h peine depuis huit juttrs, lar.ijtiViuritm un soir au café de la Régence il y trouva Je vieux brclteur, qui marcha droit ii lui. « l'M, lui dil-il, ne faisons point de bruit, et daîfpjez » me suivre. Vous vous êtes un peu t-g yé 11 mes dépens eu ru eu tita ut p noire aventure, continua-t-il quand ils furent rendue sous lu voûte témoin du premier combat; c’est à merveille, mou cher comte, et » je vous considère trop pour ne pus contribuer à reluire raiiecdote u encore plus plaidante en ajoutant mtr suite au récit que vous pour-u rrz en faire... Allons donc, rèpéc n Ji mainl *

La seconde leçon fut « prit preu semblable à la première; elk fut suivie d'une troisième, puis d'une quatrième, A deux ou trois mois d'hiN-rvaik. Enfin, de l’aveu même du cnmte tFEgrrtiuiL ce bourreau d'homme, comme il rappelait, était devenu si redoutable pour lui, qu'il n’osait plus se montrer au café île h IVgoncc, où il le rencontrait ordinairement: quelque brave qu'on sou, on ne se forme pas ait régime des blessures; on ne s’habitue pas è être tué en détail. L’Imn-héte tiiousquefa i rc, pâle coin me Un déll-rré pur suite des salgnrks successives que son advertiré acharné lui avait fuites* ne sortait presque plus, lorsqu’un malm il vit entrer diez lui un des garçons dit café de la Régence. *< Pardon, monsieur, lui dit-il, mais j ai cru n ne |Nts vous déplaire en venant vous apprendre que M. è/mi (ce u nom était resté ntt vieillard ferrailleur) est mort hier au soir, ci » que nia maiires^e espère vous revoir bicnlól chez urm*. » D’Egirionl fit un grand wf; il y avait réellement de quoi, jamais on ti’avaii payé aussi cher le plaisir d'avoir fait rire un lit^laiit le parterre de l’Opéra L

O» ii’u point ébruticbé de jierniques A la tragédie d’i/omfflf, trop pAte, lmp rêgulli-rr Imita lion d’uu clit'f-d’iimvrc di'llinnl de Shaks-pearc. Cet Buvntiôfl Admirable a perdu |n r ipir tuul son charme i-n passant sous la toise ilbni rintcur luiit^i» ; plus de ets inspira doits sublimes qui entraînent, plus <k ces élans de phihiÊtiphk sauvage, plus de celte tulliré criminelle, hi>knsc chez les princes comme chez les autres humains, et que l'Eschyle anglais a Ira huk sur la Scène toute palpitante de paires. ¡U^khs, afin 4'r» c ' rayer ses spectateurs. A pi-hjf Ń AL. Ducis n conservé quelques éclairs du 1errtbk caractère it’lle.nfetP l/acreur Mulé, Chargé du râle principal, ™ mime Silili que l'an tenir tout ce qui: celle erra Lion originóle Cvigcatl d’é-liergie; niais il exprime trop souvent par île la fureur CC qui, dani le personnage* n’est qu’un»* sombre mélancidie. Il en résille pour k comédien nue fatigue qui l'empêche de fournir sa carrière jusqu’au bout avec une vigueur égale : c’e l un coursier haletant et épuisé avant d'avoir alleinl k terme de sa course. Si le succès d’ilandet eût été plus général, Mo lé était un homme mort.

Lieux opéra s-comiques, ie Jh^-r/eur et le faMati partant, font rouler Ji". mides du t'acnilc dutis la czîisc tk t.i Comédie-lia lieu ne, J,r premier de ces ouvrages est de Al. St'dauie l'auteur de J'éfmqnr qui s'eu:end le mieux à composer une pièce ; c'cst ce qii’rn L.in^age de cou lî-.scs on appelle un hutair cûarp'hnï br. Amis, en suivent h n> gure, ou peut dire que cet éuri vir n ili.uiqnc de L.denl comme déebra-1CUT. Sun styk, dP'mi, décoloré, îtknrrt el, lai ,ie labglttr te sijjt t dan* sa irame rclkhée; et scs eumetères. qriiérakmciH bleu tracés ne développent i ni parfaitement sous Cfltte plume sans grâce, mHs chaleur. Empreint de ccs d faills essentiels, k /M^rL-tir a dû cependant un bran succès au rôle de .r/uate-au-'fíí, figure pleine de comique Cl de giu-ii-. tr.ieik d'après uji grenadier Jii n ^imciii de UhaiiipaquCi AP, ¡¡¡ré J-s saili.L-a dr ce prriuunai¡v, malgré la musíqu»1 de Mniisi-gin , pent-ètre mi-iiie un peu a cuuh d'elle, nu a fait celle épiera ni me sur l'opéra nouveau :

ffpvoir hanté la comédie

Un pénitent, en t» ctirrtlen,

>> ricait, et prometlml biea

D - n 'y reluuiner de s* T1O.

« Yuy,-a* . lui il il k cuNÎ--s-puf. Cert I* plaisir qui fait i i4ï n*<!;. Qi.r ■!■ .i-.runl-.li? — j.t /J-, rJ ur.

— Vam fa lirai pmir peint UC8. *

Le mot est trop sévère : des síIuiiíqik lhtéres<ántc$, dti spectacle, el surtout J/onk-du-ejr/, nttit vui du mbiuk à celte nótivlMijlc.

Oli recherche pourtant avec plus dTtirpresii-mrtil un aetr lyrique g-ii, vif, chantant, imité dé* furet!* itdlfenhe* : Je vêtis dt-Munrr k iubkriM portant tk M. AuWiilihiC; La in trique rte ce petit nperń a él¿ composée par un jeune homme nomme r/rflr^ ih'ja coiiuu p-ir ïl iïicou, parliliuH ipi'uu piu-uie plus que nfiluitre de M, ILn iunnirl ^ntnitu l'mi dgntlH llüilíú chute A peu jirès cbfhpitk. Il w’éà «é» pa & ainsi du ruMi-uu jarían/: ki iiiorctnut pleins d’dhjiimlitil, dc

J O Lit biMilrique I rl.’ mu a In sreiw par W. UłTłłlle U111' "n" Wt1,i h- RS troi* ulfe luiiiulii /a /'r* ni lira J^uier. 1 aUtł pipra, jim¿c J"r lp Mt-1- ■ lui:.' ;» h'fdUÇdlB, « uLtvhU du MicMÍ.

fraîcheur et de vérité, dont cette composition étincelle, en assurent le succès, aussi légitime qu’il sera durable. La musique de Grétry n’a pas l'énergie <le l'école allemande, mais elle est plus vraie, plus appropriée à nos goûts, plus sympathique avec les situations dramatiques auxquelles le compositeur l’associe. L’auteur du Tableau parlant n’oublie jamais que la musique, comme tous les autres arts, nc saurait plaire ni toucher, au moins généralement, si l’imitation de la nature n’en est le but... Il ne peut en effet y avoir d’artiste bien inspiré sans le naturel; le peintre, le poète, le compositeur resteront médiocres, s’ils n’ont pas sans cesse l’idée qu'ils doivent captiver des émotions et non des raisonnements.

ha comtesse du Barry.

CHAPITRE XXXV.

1970.

Louis XV s'aperçoit qu'il vieillît. — L'évêque et la courtisane. — Nouvelle salle de l'Opéra au Palais-Royal. — L'abbé Terray. — Mariage du Dauphin et de Marie-Antoinette d'Autriche.— Fêtes à Versailles. — Portrait de h Dauphine. — Difficultés d'étiquette. — Orgueil do Marie-Antoinette froissé. — Origine do haine — La cérémonie des possédés. — Statue érigée à Voltaire. — Le feu d'artifice du 30 mai.... ; horrible» désastres. — J.-J. Rousseau au café de la Régence. — Encore les troubles de Bretagne. — La Cbalotais, d'Aiguillon. — Disgrâce de Cboiseul. — Le duc de Lauzuo-Pylado. — Attachement de la Dauphme pour Choiseul. — Marie-Antoinette et madame du Barry. — Le cy-clope de Versailles. — Occupations de la Dauphine — La Veuve du Malabar, Fayel, Sylvain , les Deux Avares, nouveautés dramatiques. — Début de Facteur Larive. — Lo duc d'Orléans épouse madame do Montessori.

Le roi se prend quelquefois à réfléchir sur le temps qui fuit à tire-d’aile, sur scs forces qui diminuent, et il lui vient alors à l’idée que les amours mènent sa vie un peu vite. • Je vois bien que je ne suis » plus jeune, disait-il dernièrement à la Martinièrc, son premier » chirurgien, il faudra bientôt que j’enraye. — Sire, répondit l’Es-» culape, vous feriez bien mieux de dételer. » Le même jour Sa Majesté demandait au duc de Coigny des nouvelles de Gentil-Bernard, qu’elle savait être malade.

« Mon Dieu! sire, répondit ce seigneur, le malheureux est tombé dans une sorte d’imbécillité.

—- Oh ! oh ! comment cela lui est-il donc venu ?

— Pour s’être trop amusé autrefois, et tout récemment pour avoir voulu faire le jeune homme.

— Mais il est bien vieux.

— Sire, il a juste un an de plus que Votre Majesté. »

Ces deux conversations ont plongé Louis XV dans une sombre mélancolie. 11 a reçu tris-peu de monde à ses levers pendant toute la première moitié du présent mois de janvier; et Sa Majesté, devenue très-froide auprès de la favorite, nc lui a pas fait une seule visite

secrète dans le cours de cette quinzaine. Le refroidissement hygiénique de ce prince a même été porté si loin, qu’il a fait décommander un carrosse qu’il voulait offrir à madame du Barry le jour de la revue, on cette dame ne s’est point trouvée. D’Aiguillon baisse la tête, le parti Choiseul la porte plus haute que jamais.

Cependant le roi a ri de bon cœur au lever d’hier, quand le facétieux d’A yen lui a raconté l’aventure que je répète.

Les serviteurs de Dieu conduisent la piété bon train quand ils sont mitres ; il n’y a point de chevaux assez fringants, point de voitures assez lestes pour mener ces messieurs au travers de la capitale. L’évêque de Tarbes courant la ville en vis-à-vis, au commencement de la semaine passée, rencontre dans une rue étroite un pauvre fiacre Îu’il fracasse au point de le mettre hors d'état de finir sa triste course.

Inc dame en descend pour continuer son chemin à pied ; mais le prélat a déjà vu qu’elle est jolie , il s'est élancé de son équipage, et, après s’être répandu en excuses, il déclare à la belle qu'il ne souffrira pas qu’elle sc rende à sa destination autrement que dans sa voiture. L’inconnue accepte assez lestement; on monte dans l’étroit vis-à-vis; on s’y presse l’un contre l’autre ; on roule vers l'hôtel de la marine, où la dame se rend. Arrivé à la porte du ministère, M. de Tarbes offre galamment la main à sa compagne de route pour gagner le ca-binetde .M. Bcudct, secrétaire général. Tandis que le couple traverse la cour, le suisse rit; lorsqu’il passe dans l’antichambre, les valets rient; un huissier se présente pour annoncer, il rit; deux commis, qui travaillent dans une pièce voisine du cabinet, rient plus fort; M. Bcudct reçoit l’évêque et la dame en riant. Sa Grandeur, ne sachant à quoi attribuer tous ces rires, était fort intriguée ; le secrétaire de la marine voyait bien l’embarras de cc prélat, mais il nc pouvait parler devant In solliciteuse. Enfin, l’ayant envoyée dans un bureau pour faire enregistrer une pièce, il put s’exprimer librement. « Mon-» seigneur, dit-il à M. de Tarbes , vous ne savez peut-être pasque » vous vous êtes fait le chevalier de la Gourdan, entremetteuse con-» nue de tout Paris; telle est la cause des éclats de gaieté qui vous

Loueurs de parapluies sur le pont Neuf.

» ont accueilli, et dont j'ai à m’excuser pour mon propre compte » auprès de Votre Grandeur. >» L’évêque, stupéfait, n’a pas voulu en entendre davantage, il est remonté dans sa voiture et a laissé la Gourdan retourner à pied à son moral domicile.

En toute chose c’est la publicité qui fait le scandale ; les fautes cachées n’existent point. Ainsi bon nombre d'évêques, et sans doute M. de Tarbes lui-même, ont assisté hier à l’ouverture delà nouvelle salle de l’Opéra au Palais-Royal. Jamais on n’avait vu tant de foule au spectacle, et cette foule n’était point indulgente. La salle a été l'objet de beaucoup de critiques: généralement on trouve l'orchestre sourd, les décorations mesquines, mal peintes, les premières loges trop élevées et peu propres à faire valoir la toilette des dames. Le vestibule paraît, dit-on, indigne de la majesté du lieu ; l’escalier est

étroit «i tellement roule qtt’cn le montant les dames offrent aux Messieurs un coup d’tril aussi piqun t qu'inattendu. Eu résumé, >r-cbilectc, décorateur, machiniste, peintre, directeur, ch a meurs, toul * provoqué nu déchaînement fort bruyant de désapprobation. Les Costumer seuls et les danseuses ont trouvé grâce devant un public monte à ht sévérité; celte restriclîon a sans doute tenu à coque, dans J'opéra de Zureas ire, que l’on jouait, les ha Mis étaient transparent*, et les femmes qui dansaient fort bien faites.

Nous avions au controle général une espèce de ministre soliveau dans M. Mainon d'Invau; il n’a pu supporter le poids des grenouilles □vides qui ]e surchargeaient, et M. de Maupeon nous a pousse a la place de cc financier inhabile un certain nblm Fcrray, qui du moins

demi! d-1^ ^cj1^ d’inactivité, A peine trois mois sc sont écoulés dan * ^ entrer en fonction et déjà tout tsl changé, bouleversé on epartcmenL Jl s’est empare des caisses d’amoriissenient, a

suspendu le rembourat ment des déliés de l’Etal, a métamorphosé en rentos viagères les tontines, dont les reve


nus s'accroissaient en faveur des survivants, et a diminué les arrérages des effets royaux. L'abbé Ter ray est doué d'une subtilité de raisonnement qui en impose au conseil; ses rapports pas-seul ii l'unanimité, parue que personne ne sait comment s'y prendre pour lea combattre. Mai» les opérations de cc controleur général, si funestes à l'intérêt des ramiers qui ont confié leurs capitaux à l’Etat, attirent SUT lui un concert générai de malédictions. Lorsqu'on lui parle des justes plaintes qu'il a soulevées:« Fermons

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les oreilles, répond-il, on doit hisser crier crut qu'on écorche. *— Mais , disait l’autre jour à Ter-r ty M. de Di lion, nrche-v í-que de X ¡trbonne , VOUS prenez l'argent des Français dans leurs poche* p mr le donner au roi.— Lh ! monseigneur, reparût le fin antier, où vou-

* kï-vous donc que je le ■ prenne? »

Que faire à tout cela ? Qu’OppOSerà «litsédit», ninon des ¿pigra iniurs etdrs chnn-łoili ? C'est donc avec et»

g*¡tlienl la chose; c’csl du moins Ct que fait présumer une réponse faîte dernièrement par le contrôleur lui-meme ù un coryphée de FOplra, qui venait réclamer le payement de sa pension. « U faut » attrodre, lui dit-il ; il est juste de payer ceux qui pleurent avant » ceux qui cbantcnL »

(Je matin, un plaisant de mes «misa égayé mon réveil d’une suhsli-tiaiun opérée celte nuit : on sait qu il y a prés de la place des Victoires une rue ITdi-GbVWil; ce nom était effacé, et l’on avait écrit à la

place ; flm Zerruy.

An milieu de i* crise financière qui ébranle tant de fortunes, qui compre,,,^ tant d'existences, on vient de conclure le mariage lie M, le duc dB Berri, Dauphin de France, avec Marie-Antoinette, ar-ehidnehcsBe d'Autriche et soeur de l'empereur sous le nom duquel règne Marie-Thérèse

Celle jeune Autrichienne, âgée de quinze uns, bien Instruite par l’abbé de Vermom jAns 1-art d'associer ia dissimulation h la futilité, bien façonnée par l'impératrice sa mère h la politique ambitieuse du cabinet de Vienne, quitt» ceUc Ca.lit#|e dans les premiers jours d'avril ; elle arriva le H au cbheaj de Compïègne, où elle fui reçue par le roi «1 le Dauphin. Le 15, l'archiduchesse vint à la Mc.de ; Son Altese Impériale y coucha acule avec se* femmes. La princes» fit

^hiiiiN


son entrée A Versailles le ii, et Je* illustres fiancés reçurent immé-aiaienimt In bénédiction nuptiale.

Ainsi s'accomplit un mariage qui devient pour Marie-Thérèse UH* nouvelle juslificanoii de ce mol du grand Frédéric : « La monarchie » française est la ferme de l'Autriche. » L’écoulement de nos coffres dans coût île Vienne, si actif pendant la dernière guerre, avait cessé; les liens de l'Empire avec la France n'offfutent plus les mêmes attraits à Punpdratricc-reine, cependant elle sentait la nécessité de les maintenir : celte alliance enlevait du moins uni petites cours d'Allemagne et d’Italie la protection, si redoutable à l’Autre che, que les Français leur accordèrent longtemps. D'ailleurs, en rc»-lant notre alliée , Ma rie-Thérèse s'assurait des secours d’hommes et d'argent pour alimenter les projets de conquête qu’elle ne cessait Je méditer. Mais les finances de Louis XV s'épuisaient; rimpéralrice-rciiie parlait sans modération de cet épuisement dans ses entretiens avec Je prince Louis de Rohan, notre ambassadeur ù Vienne : «r Le ■ roi, disait-elle, serait hors » d’état desoí Heñirla guerre > si l'alliance était alla-» quée. » Ce fut sous l'em-pire de ces appréhension» que Marie-Thérèse écouta les ouvertures de Choiseui pour le mariage de Marie-An loi nette avec le Dauphin ; d’autres prétendent avec quelque raison que Sa Majesté Impériale prit l’ini-tSalive, L’adroite princesse se ménageait ainsi des intelligences Cn France ; elle avait la main sur les ressorts de nos affaires intérieures, Ct l’on sait que dès longtemps 1rs a rchidue lieuses «ont dressées à maintenir h suzeraineté de l’Autriche dans Ica cours où clics régneront,

Louis XV montrait d’a-hord peu de penchant à marier son petit-fils avec la jeune archiduchesse; il lisait assez clairement dans les vues intéressées de l'Autriche t et commençait à sentir que l’alliance de celte puissance était loin de convenir a nulrr politique. Mai* il devenait fort difficile de sortir de celte fausse route; depuis plusieurs siècles, la t'rance est pour te cabinet de Londres une autre Car-tliage; les membres du conseil britannique ont pris pour mot de ralliement le detenda est Carthuijo. La Russie, irrilée contre Cboi-seul, qui 'ui a jeté les Turcs sur le» bras, ne dissimulait K oint aon mécontentement* "tin le roi de Prusse ne cachait pas davantage le mépris que lui inspirait ia cour de France et le désir qu’il avait de se joindre au» premiers ennemis qui Tutu-queraient. Eu rompant avec l'Autriche, Louis XV risquait donc de ne trouver aucun» au'rc alliance; H voulut toutefois essayer de s’af-franchir æune si humiliante tutelle. Des négociations secrètes furent entamées à la Haye cuire le baron de Breleuii, envoyé du roi, et le baron Thalam.«ver, agent de Frédéric IL Mais le duc de Clioiscul, toujours puissant à Versailles, marchait droit à son but, c’est-à-dire au mariage du Dauphin avec Ma rie-An loi net te, et le roi n't*w ni le ralentir ui lui confier les pourparlers de la Haye. Le ministre ne les ignorait pus : sa correspondance avec M. de Breteuil était aussi activa que celle rie Sa Majes’é ; ce fui an duc que l’envoyé obéit en rom-piuit les négociations, et l'archiduchesse arriva.

Des fêtes magnifiques, contraste insultant de In misère générale* curent lieu pendant toute la seconde quinzaine d’avril. Elles offri rent une magie continuelle, où les parures élégantes, l'éclat des diamant*, h richesse des équipages, les somptuosités de la table, les illuminations aux mille couleurs, les feux d’artifice chaque soir renouvelé#* se disputèrent l’admiration d’une foule immense, accourue de tout le royanme pour jouir de ce spectacle. 11 était inopportun; mai*, che< nous, ce n’est jamais en vain qu’on excite la curiosité * avides de jouissances, nous ne songeons qu’après les avoir épuisées à ce qu'U

en a coûte pour noua les procurer* Le publie payant se ! rissa éblouir Gnns filleul par les quatre militons de lampions seines duiis Jes jar-db'S dans le parc, comme h s /(fuies sur le ciel (Tune belle huit ; il u éprouva q«e du phijjr en voyant s’élever dans les air*, réunies en '^l.^fnJ bouquet dont la durée a’eïréda pas deuv minutes, Írenie kiiJc fusées d'un écu lu pièce. Quand la musjqne des fêtes eut cesse, quand les illninhurtioiis furent éteinte*, quand Phoriwn du noir demeura veuf des fruí qui l'av lient sillonné, les bons Françtûs Couvrirent de larmes le (niai de üih^Î m4/ûm» de /n res ap|-osc au bas du l’^'Ef™r"Jl|,; des itoleunité* de Vcrwilti»

Ces vingt million* Mmt d/|n usé*, mais non pas acq Juis, Cl l’on dh Lu tire meut è ’Qj1: ■í-tíi^^eu/ que notre facétieux contrôleur général a bien juré prendre sc> aises pour en cLrclutr lr payement, L'e-.l «ans doute uans ses projet s de coudées franches que ce financier a puisé la réponse qu’il a faite au roi l'un Je ces matin* ; « Gomment a avei-vùus trouvé les fêtes? lui demanda il ce ■nunacque. — lui* * payables, # a répondu l'abbé Terray.

Au m il à'u de ces cérémonies resplendissantes, j'ai perdu de vue la jeune princesse qui en élan rlu roine; j’y reviens, cl je me mois à mon chevalet. ^uirie-Antoinriie, déni la croissumr paraît tout à fait achevée, est grande; su taille eal bien prise; scs formes sont d'une heureuse proportion, quoique miliares encore, La Dauphine a les cheveux blonds, le front èirVé, le visage un peu allongé. Ses yeux bleus expriment dan* leur vivacité h lemlrcsse et h douceur plus que reprit. Le nez de Sou Altesse Royale est d’un ¿quilín trop pr nui mue, tuais non pa* d igracietot ¡, il y u pin» d'trrrgulunté dan* lu bouche deicLEc princesse, dont h-s lèvre* sont épaisses, particulière-ment l'inférieure. Ces livres. Fraîches, vermeilles cl ordimiirement ■¿parée* par le sourire, laissent voir les plus belles dents du monde. La b la ne Leur du sein de Mai ie-A moinelle est éh| un izante: !•■ plu» vif carmin eu relève encore l'échL U y ■ beaucoup de iiunir^sc rt de dignité dons ta démarche de la jeune A bilriuldrlto* : wm abord est tueauragrant, xa voix douve, se» nitniétrs son 1 itftohb ï; il lui i cluippe ceprndaul quelques mouvements impérieux, Un observateur peut en conclure, je crois, que l'InHumt caressante, enjouée, attentive u phire que montre h petite princesse pourrait bien être le carat tere de son rule plutôt que le sien propre. Mais les icmldmies, les journaux, les almanachs clifliiijiiis, 1rs cercles adulateurs, qui n'otii vu que la riante surface qu'üffrrm les dehors de .Sun Altesse, épuisent en son honneur toutes le* formules de la flatterie; ¡1» lui brûlent sous le nez tous leurs parfums.

Le mouvais goût allemand le députe encore dans h toilette de la Dauphine a l'élégante futilité de nos modes : elle n'* pas en lié rein cul renoncé à surcharger Su parure d'orilemenls dispnrnle», mais 1*JÏ conseils ne lui mnnqueroni pas. Mûrie-Antoinette, plu» ,marinie que na le sont d'ordinaire il surtout en France les femme* de smi rang, suit Je latin et l'italien í «He parle nuire laitue avec facilité cl tans Un accent germanique trop marqué, hue c^t bonne musicienne cl joue de la harpe avec un* pr r i a irur perfection. Somme tuulC t le prince Louis Je Roban, qui. dii-on, avait donné sur le caractère tic J'archi-duebesse des renseignements peu favorables, pisse en ce moment « Versailles pour l'avoir calomniée. Des ennemis de ce diplómale ort mí» »ous les yens de Son Altesse l’original de h If lire renfermantes caû^nntes. * J’en prendí bonne noie, * a dit h princesse.

Tout n'a pas été plaisir pour la I h iiphinè dans If# fêle* de ion ma-riage, il s’y est glissé une circonstance désagréable el même iiumi-lianie. .Marie-Thérèse, toujours préoccupée de h suprématie de m maison, fit faire à son ambassadeur en France, M le comte de .Mé-rey, la ridicule demande que inndcinuAclle de Lorraine ri le prince de Lamb*»e, parent» tir Sa MajriiC Impérial?, pi ¡stem ring aux cérémonie» du mariage immédiatemcnJ après le» j rince» du Mng. Louis XV, plus faible que conséquent, consentit s celle demande et exigea de» grands de sa cour qu'ils s’y confarmatrenli La jalousie et l'orgueil des ducs furent révoltés du sacrifice de dignité qu'on leur imposait : ils obéirent pourtant; mais le» duc h eut» ne purent jusqu'à ce peinl immoler leur fierté : elles refusèrent opinialréincnL de tais* ■cr danser mademoiselle de Lorraine avant eu-*, demandèrent leur» équipage* el revinrent i Paris. La duchesse de Bouillon se distingua Sarlicultèrcmml dans tel acte de désobéissante tu* ordres de Sa Lijaste par l’éclat de «a observa tic ru cl de «* refus. Louis XV, offensé, lui lo tordit la cour, Mais celle pu ntl ion ne calma point le dépit de M¿i ri «-Antoinette. Elle le procura uni copie de la lettre close que le roi avait écrite aux pin h celte occasion et la renferma dan* u casse lie apré* J avoir ajouté ces troi* mots i J» m'*n sou-piendrui.

« Il faut, disait 1* Dauphine h madame de Notifie* peu de jour* a s près cet événement, il faut que l'étiquette soit bien impérieuse en u France pour vou* perler h oublier le» égard* de la plu* simple po-a'Utesse. EL bien! madame, je m’en affranchirai, moi, et dû* demain ■ j'éloignerai de ma maison ces dame» titrées ij hères, si prêter-■ lieuse»; l'intention de Sa Majesté ne doit pas être que je sois venue ■ à Versaitlea pour me courber devant ses superbes sujettes. »

En effet I* lïfiiiphîne tourne déjà en dérision le ion gourmé, le* minière* héraldique! des femme* qui ont osé soutenir leur préséance •ur k* prûiçCâKi dt M «ai*» I «U» M p«M«t 4a ridlcri** pu*»-

blcmFnt atarea contre h nobicasc de cour, n noblesse le plu» souvent factice, dit-elle, élevée par le crédit de l'inti-igne au rang des gen* véritable nient iliu&fee* qui v&yélenl en province d;ms fents vieux ch ¡'.le» n i, » Pour mieux faire ressortir le ridicule de i 'i* ”A clic en enfrrinl le* lois gênantes ! Son Aliene Rnysfe < ■ iff d sc-«entpaguée d'une seule durne ; elle invite à dîner .^ .

colonie icrait une petite bourgeoise,el va manger cher cm saris y étie attendue. Miirie-Auioineltc ailecle une bonté populaire, une humanité t?<‘urmliante qui s'adresse surtout aux personne* de la dernière classe. Peut-être serait-il trop sévère pourtant de décider que *e* bienfait* ne noient pas dus en partie à l'humanité de son cœur.

Pendant que le rrswtiltmcitl fermente déjà dans le cœur de la Dauphine, ta ville de Paris fait d’immenses préparatifs pour 1rs fétus qu’elle Huit donner à la fin du présent mois de mai a l'occasion <lii ni aria ge dc M. le Dauphin. Ou dchlayu a toree la pince Louis XV , où f -ii tiré un feu d'ariiktce encore plus beau, dit-nn, que ceux de Ver-smltous. Trois cent soixante grosses lanternes seront suspendues sur le boulevard [iuur éclairer une foire fronefie, c’esui-dire où tout sc donnera ÿruftx, et qui durera neuf jours.

Cuite année, et peut être à cause de l'union illustre, la cérémonie rts pütoiélj:, qui a ¡¡en tous les sus à !□ Siiiiilc-í Impelió datli la nuit du vendredi ¿u samedi saint, a été plus remarqnaide encore que de coutmnr. J'ai voulu y assister. L’église n'était tpi'i in parlai le i lient éclairée : de grandes ombre* se projetaient sur le» pilier» el muís les arcénm, tandis que d’un autre cûlé de vives lumières, en sc refid-t.iul sur les chasses enrichitl rie pierreries, sur des lampes el des vase* d’or m^iiir, leur fàiàoh ni jeter îles Luit thversen;eut colorés qui COntrastfticm uobtenicnl avec la noire tenture du cliteur. Tottl à coup fy vis entrer une foule d'homme? et de femmes couverts de haillon* cl dont les misérables habits, contrastèrent d'unc manière Lieu différente avec le* trésors inappréciable» de la Saiule-Chapellc. J'eirS prin? a rester i ma place ca Vu.il II L h'-- il lire u ar S grimaces, le* horribles convulsion» aïKipielles sc livrèrent cm triste? comédien* jouant * la toce d'une générai uni éclairée le rAle de possédé». Il est Vrai que des esprits faible* dissent pris £0$ nuilbeUFCUX pour de VÚ-rtlubk1* hôtes de Tenter a l'wpecl des grincement* de dents, des cotiiLirsmii» Je bras, des roulements d'yeui dmil Us »e moiitriifeot prodigue* ¡tour mieux ipqpier leur argent ; pantomime rendue plu* effroyable encore par fes reyofis de Imu ir re qu i tomb.i irril sur ccs ¡ic-teürs déguenillés et pur fes cris dont ih faisaient retentir hi voùle. B-mtíi parut M. l'abbé de Sailly, grand chantre de la collégiale, portátil le monceau de la vraie croix sur h-qucl des juif* de X ciuse refusèrent jadis, dil-on, de prêter quelque milliers it’écu» sou» prétexte que cc teéjor de vouvcuiicii offuiîl uiu1 garantit trop flutü.me. L'abbé touche te* possédé» du bois mervedleui, Ci soudain le diable prend la fuite, tes contorsión' ccmcjh, les liurterncm* s'apaisent, les individu* délivrés tomín ni à geuoui, joignent les mains, prient : la religion succède n l'empire de balan. Man le* vrai* Ldélcs, ceux qui con^uivcnl le culte ici qu'il doit iirr pour imposer, rodmi en Lius-. saut Le* épaule* d’une comédie encorr plu* relíente qu'Ignoble.

Voltaire, en Ml-iipi-mil dc łembtebh'» pratiques, a surtout mérité l« grandi honneurs qu'on lui rend et peut-être la statue qu'on lui pnqare. Cependant ce projet ne reçoit psi* te sonciion gêné rato. Lu première idée lie celte ovation romaine appartient à MM, d’Alcmbcrt ei ¡UynaL Une wu script ion est ouverte pour subvenir à la dépense; 1rs seul* homme* de lettres ayant produit pourront être compris parmi les souscripteur*.

Du reste, le comité dirigeant ne &e montre pas scrupuleux sur la nature des titres; car (ou* les membre* de l'Académie française sont pris pour lio IS, et l'ûn sait que beaucoup d'entre eut u'imi ciifemé que Je fort médiocre» discours île réception. Là SlâtuC sera planée dans Ji salle d'une nouvelle Comédic-Française qui n’eat pas encore Construite, dont l’emplacement n'rsi même pas choisi. En a lleuda ult le Voltaire de marbre a été commandé au statuaire Pigallc moyen-nam la somme de du mille livres. Cet artiste a juré de produire un chcbd’aiivrt ou de mourir à la peine : il s’anime, il se transporte h 1'iJíe d'associer «un nom i celui du premier écrivain de notre siècle et d'attirer sur lui quelques parcelle* d'épure. Pigallc. monté dans une chaise de poste d'emprunt, court nuit et Jour vers Ferury, oit il va prendre trait du grand homme et s’entendre avec toi sur l'altitude qu'il lui donner*. J’ajomerai reminc un fait digne de remarque que J. J. Rousseau *’e*i r fisc rit parmi les premier* souscripteur* cl qu'il a fait passer deux touis d'or à d'Alembert pour la *latuç du chantre de Ifenri IV. On peut dire en toute assurance que Voltaire n'en eut pas f*ii autant ; jamais il ne pardonnera à l’aigle de Genève sa plukMophie désintéressée, jamais il ne se résignera ■ rie pa* baïr en toi le premier dükcücien d* l'époque, le premier pro^ïlcu* français.

Le feu d'artifice promis pur h ville de Pari* h l'occasion du m.i-riagede M. le Dauphin * été tiré le JD mai, ci depuis ce jour un deuil presque général couvre le* tiahiiant* de La Çipimlc eu même temps que l'idée d'un *iniilre présuge attriste toutes le» imaginations. Mais rapportons avec ordre le* detail* de celte funeste »ulcnnitć« Lt:j préptriiul* acui* du feu avaient attiré la foule *ur la place Louis XV

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dc la ■s fêtes ton du CY, ou e Y tires sut bout se ¿menú la nuit j»c de le ment ïus lea reflé-ct des ínteres Lout à Mis de ftrii ère apelle, esh Jus édiens il est île vé-s, dca 'raient e phu ses ;ic-VOÔtC. ^e. i cuise s pré-HacilC. diable ni, les ut : la us qui

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longtemps errant l’heure à laquelle i! devait être tiré : la principale décoration représentait le temple de l'hymen précédé d’une magnifique colonnade dont 1m proportion* po riva ¡ml tire critiquées. < æ templc g’jtdoSMd A la statue de Louis XV et était entouré d'une espèce de parapet présentant aux quatre angles des dauphins destines à vomir de* tourbillons de feu. Aux quatre taces principal*5 dn voyait des fleuves devant aussi répandre des nappes et des cascades du même élément. Sur le temple s'élevait une pyramide terminée ¿utr un glnbe. Beaucoup de pièces ¿‘artifice avaient été rangées au-tour de la décoration de manière à en faire valoir les couleurs. Ihir-rière h statue était disposé le corps de réserve pyrotechnique, c est-i*dire le bouquet, dont l'effet prodigieux ne devait, disuibon, rien laisser désirer ii l'imagination.                     4

Il eu de ce qu'on se proposait n'a eu lieu : i peine quelque * pu '■1 s d'artifice avaient elle* été tirées, lorsqu'une fusée en lombant sur ie bouquet p;i tait parlir prématurément el a enflammé toute la 1 rm1,1-tron. Une bonne partie îles spectateurs a pris cet incendie pour une circonstance du spectacle et s’est amusée en conséquence. Le coup d’nñl de ce tan était véritablement fort beau et la place ne pouvait pas être plus magnifiquement éclairée.

Cependant il se passait en ce moment même dans la taule une scène diM plus tragiques. La place ntavautà proprement parler qu’un de bouchv du coté du boulevard, les piétons s’y trouvaient mêlés avec les voilures qui portaient les gens de qualité dam* les loi^s pré pires pour eux. Repoussés par cet embarras, toujours redoutable, les flots des spvctaleurs éloignés du centre de la place affluaient sur scs cuirs, oh l'imprudence impardonnable des architectes ordonnateurs avait Lisse exister des rigoles profundos. A mesure q«c le* milieux arrivaient à il bord de ce tassé ils y ¿taiem irrèskiiblcmeiil poussés, et tombaient les uns sur les autres en pou suant des cris affreux. En peu d’instants des centaines de personnes eurent les bras ou les jambes cassés, les cotas enfoncées, l.i tète fracassée, soit dans leur chute, soit par les pieds qui les foulaient. Alors survint un horrible tumulte d’un bout ó l’autre de la place : craignant d'étre entraînés vers 1rs filiales rigoles, de nombreux spectateurs mirent l’épée à la main, et Î*'reèrenî iniptoyabh ment font ce qui faisait obstacle k leur sain!, buitres, on s'accrochant aux voitures, augmentaient l’citconibre-mem qu'ils voulu'unit fuir; mais on les obligeait à lâcher prise en leur brisant les bras à coups de bilon. Des liions, qui, sans doute, ajoutaient encore au tumulte afin d'en profiler, déchiraient les oreilles des femmes pour en arracher les pendu ms, leur fendaient la (forge en cou pain les colliers» cl leur tranchait ni les doigt* pour voler plus sûrement les bague*. Aucun corps armé ne fut assez puis-sam pour mettre lin à celle boucherie, qui s’étendaitdepuis la statue jusqu'au boulevard. La scène fut encore plus sanglante qu’ailteurs dans In me neuve qu'on bâtit de ce coté» 1rs écho11uils chargés de curieux s’étant écroulés \ur les malheureux qui fuyaient. Maintenant funl-il ajouter foi aux bruits qui se répandent sur cet événement sans exemple dabs les annales? Je les rapporterai du moins, On dit que cette catastrophe a été méditée par h faction opposée à l'alliance ati-irichtennc, cl qui avait des conjurés et des agents dáosle corpsmmu-cipsl. Des personne* dignes de foi assurent que les assasiinais ont continué dans des rues, mit de* ponu où il n'cilsiwà uncun cucom-bruinent. I)\1<11 II", témoins, ¿Spienieni estilita!îles, mil vu, disent-ils, tuer des femmes, de*enfants, ¿es vieillards, dans les < liamps-Elysécs. Enfin un répète de tous eûtes que des assassins ont été remarques en grand nombre fendant la presse le poignard a lu uuiii, et celle arme n’eM point eu France conseillée parla précaution L

J’.¡vais été admise pendant celle lugubre soirée dans une maison que M. de h Rey nièce, fermier général, fait bâtir sur la place Louis XV ; moi et beaucoup d’autres dames occupions une pièce du riz de-chaussée. Vers minuit, c*crt-à~dire au moment où des cris, des blasphèmes, des hurlements s’élevaient de toutes parts ci nous plaçaient d'effroi, nous entendîmes, des gu misse ment* pousse s sou» IMS trotaifo# ; c'étaient plusieurs personnes blessées qui STimirril de tomber en cet euiLmil, Il élail impossible dn faire le tour fie la nui-Km polir faire entrer ces infortunes par la parle; uli su décida à lés hisser par la fenêtre, qui lieu rendement n’était pas élevée. Nous re-«itniiHiics successivement M - le comte il1 Argentai, envoyé de Parme; l'abbé de Raï.e, aussi diplomate étranger; la marquise d'Albert cl la cumirsse de Rend. Le comte avait l'épaule démise; Pabbé, meurtri, froissé, croyait avoir une côte enfoncée; la marquise, dont ta gorge énùi couverte de sang, Pavait fendue dans une longueur du trois doigts, niais superficiellement; enfin la corniche avait les déni Oreilles iirrhir^ Nous leur prodiguâmes tous les soins qui furent en notre pouvoir. mais comme il était impossible de sc procurer sur l'heure un chitú^^ MM. d'A^icntal et de lUxc souffrirent horriblement toute 1» lbll‘ ’

Il me reste à dbuher le chiffre effrayant des victimes de celte unit

ma-ir un né me lions. . Les S XV


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i LMgkmps après «Un Cit

drpd d,. .fin qui avaient «pXl ^i’ XVI ^a'* «“ ^ l^'lre ; ■ Le liï pur de a fêle. Stars J f jh ^ 4 ^cls à moa nia ruine «e changea en ni^ r* qui susl passé dîne Mite taur^?1**1 de «*ivrif d'un voile impénétrable ^pa dfieux qu'au voulait hu tur       41 4,0 ^ 1“* ^^ »ou¡n¡wiiier les

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affreuse î les calculs les plus modérés portent k nombre des morts * six mille; on ignore celni Jes blessé». J1 i:st peu de familles pir siennes qui ntaïent pas h déplorer ta .....ri d’un père, d'un frère, d'un mari, d'un fils, mi celle d'une mère, d'une sœur, d'une rpous", d’une lilie. Ailleurs ou picure la punie d'un amaul, d'une untanic; ptak qui pénètre lus uruurs d’un liait ¿C kü.

Le jeune Ibuphin est profondément affligé de la lugubre cata-stroplie^nî a marqué la dernière fête de son mariage. Le i*r juin, ¡1 se proiiicjiail gravement dans sa chambre, comme quelqu’un qui attend avec impatience; enfin il vit entrer nu gentilhomme qui lui remit une bourse pleine d'or, b Ah l Dieu soit loué! s'écria Son » Allume Royale, voilà les deux mille cens que le roi mon aïeul me » donne tous les mois pour mes mentis plaisirs; monsieur, vous alki » 1rs porter à la personne que vous indiquera celle lettre, i1 Cet écrit était adressé au lieutenant de police; en voici le contenu :

« J'ai appris, monsieur, le malheur arrivé à Paris à mon occasion; n je ne puis disposer que do la petite somme ci-jointe, je vous l'eu-» voie : secoures les plus malheureux. J'ai, monsieur, beaucoup d’es-» time pour vous.

* Loois-Augcïtl »

Madame la Dauphine, non moins sensible que sou mari aux désastres du 30 mai, a fait passer aussi h M. de Sarlliies tout ce qu'elle avait d'aj|;eiil, lus priijucs du wng ont suivi cet exemple respectable» ainsi qu'une partie de ta noblesse, dais cin a irunxù que '4M. Les fermiers généraux, si prodigues de Louis d'or chez, les dames île l'Opéra, SC monlidîcm trup ueónaiuc^ Cu ne dummxH à eux Ions que cinq mille livres.

Le prévôt des marchands est véhémentement acensé de négligence au moins; on sllcud avec impatience lu rmlree du partaniem pour voir cuiiniieut il prendra ccne affaire. J'ai rireinlu citer nu pareil imilbcur orrivé sous Lenta XL mais ibml le résultat fui moins far iie&'c. Le prévôt des marchands fut sévèrement puni.

Aujourd'hui le magivlrat compromis pusse g/iicralrriicnl pour un humilie à qui le royaume des uium cü! du; un ucul donner une idée de sa puissance lutellcclurl le CO répétant ta pl.nsanturiif spirituelle que M. d'Arqeitsoii lit à M. B-guon, quand tu dernier fut iiuiniiu' bibliothécaire du roi : •• Mon neveu, lui ilil-il, Vuita une belle uCca* ■ sîon pour apprendre à lire * Il e*l difficile au moins de penser qu'un prévôt d« marcha nds de cette force soit un cou spirale tir.

Quelque puissantes que juiiuiti le* sm«alions, un fait d'ime légère importance peut y fuire dix ursion el en e^àccr pour ainsi dire le souvenir. J.--L BmisxcaiE, sorii dr snn irmi ut se muni mut nu café de ta Regente, a iulfc pour étaur.lir lu* ¡ta ripien s sur les déptnrahtes événements de ta dernière nuil de mai. Le philosophe a biemùi vu I* foule l'ciivi ratifier; au a remarqué sur se^ traits l'es pression d'uuc vite satisfaction, et sa phdmmpliies'est montrée fort tinumimicalixe. L'auteur ù’EH-ih a renoncé au costume arménien, qu'il ptc'iail a suu retour eu Fmnce ; il a pi nte jiidajteMsemcnl qu’un *.u;u nu doit pj» s'o'lrir fint H lu* dehurs d’un euincuiuti, ri que lu perruque u'u non en çlL-mû me de précisé me ni a uti pEii hisupliiqui1. I.-J. Ruu^euti, vu près il iiri poêle il'tin cale, est dune maiiiteimjii mi homilie comme un antre ; Imbil cl CUloi LC lie drap g CM, i este d'êla'ïe m ru mages, son-lienta petites bolidesd’argrnl, prrruq.ie mi-coii.seîlibre, diup au sou* te bras. Moi qui trace ces ligues, j’ai vu l'illustre érrnaiu nuire une Cahtfr d'orgeat; cl je puift itsstirer qu’il ta savourait rn CuuU>thaeur, ce qui prouve qu'un plufosophl1 aime à se rafraîchir toul aussi bien qu’un Parisien sensuel. Ce que l’on craint pour le moderne Platon, c'est que le parlemcni ne s'avise de re....... La cendres de LA-otte cl de faire reliure le décret de priae de corps tancé jadis Crmlre Rousseau. Jfoureuscmcnl 1’1 moj cio petite a fait beauc«>u p de conquêtes bu palais; d’ailteur* messniurs uni, dans le procès de AJ, d'A (guillen, quelque chose de plus séricui a poursuivre qu'un livre ou «ou auteur.

î'n irrêl du 25 décembre 11i!i! avait déclare éteintes el aasoupics ks procédure* commencées contre MM.de la Chalnui*; te* membres crus du parlement de Bretagne avaient élè rappelés à leurs font* trons; niais Je roi s’vlait refusé a comprendre ce* deux illuHlrcs ma-giülraUdans celle amnislic; il Jes avait ntl contraire exilé* à Saintes, par <tei raisons fiarliçulières qu'il u'cxpliquait point, bien que Sa Majesté aVou ¡11 qu'elle reco il naissait tes procureurs génèruux itimi-Ci jiu des. crimes qu’on leur Avaii impuiÔB. Lus énergique* Breton# ii acceptèrent point celte condition: ils h pourvurent de nouveau devoni le portement île Rcnnrs. Vainement elor# leur h L-ün scCrçlç* mcnl plusieurs offres pour prévenir un nouvel éclat; leur réponse fut que CCI éclat élail précisent Cul ce qu’ils désiraient} et que |H justice ne pouvait jamais paraître trop luiniiteqsc. Le parlement de Bro-lagite iiistriLisii d.itic, Dans le nieme temps les jésuites, qui ovuient profilé de ta dispersion de ce corps pour s'a trembler en grand nom-* bre duus celle province, voulurent relever ta tète à roce*¿for» de « procès. Le mi ni s lève public rerut l'ordre de veiller sur eux ; Je ta une immense instruction faite contre ce* père*, cl 11 Ht ordonnance qui leur enjoignit de quiilcr la Bretagne à moins qu'ris ne prêtaient iciuient dtabjurer leur uj^iui. Gui arrêt, conforme À ledit de lilii,

Cdilr.nia ri ngul iéreTncnt le dUC d’Aiguillon , qui comptait beaucoup sur les jésmhs pour réunir des témoignage? contre 31 M. (le la Chà-lomrs, La justice suivait miii cours o rd i nui re,-lorsqu'à] i atril dit cou-jeil dcftndil de nouveau au parlement de Rennes non-seulement de prononcer un jugement, mais encore d'achever les enquêtes, l/arbt-ira ire tâtait évident; la «cmmission intermédiaire des états fit à celte occasion plusieurs rem ont rances pleines d’énergie. Le acaudale allait devenir plus grand que jamais; le chancelier île Mau peu u conseilla lu roi de saisir la cour des pairs de celte affaire. « Le duc d’Aigüil-* Ion, pair lui-mèmc, dit ce magistrat, doit se laver par un arrêt so-» knncl des i ropnia lion s qui planent sur lui, oïl la pairie doit être ł hivée des crimes du duc d’Aiguillon* » Louis XV suivit cet avis: la cour des pai.Ti fut convoquée à Versailles; le roi déclara qu’il as-sidérait a in séances, et l'ouverture tic l'instruction fut filée an 4 avril. Les informai lions prises par le purlemc^tdr Bretagne furent déposées au greffe; le procureur général un prit communication, et, dans la séance du 7 avril, porta plainte contre le duc d'Aiguillon.Cependant la procédure du parlement de Rennes, déclarée illégale, fil place à une nouvelle procédure, reprise ot oro. Mais on découvrit bientôt que ce procès ainsi recommencé pouvait compromettre une partie des notabilliés de la Bretagne et avoir un retentissement dangereux. Man peen voulut prévenir une telle explosion; le roi fut supplié par lui d'en finir duos un lit de justice. Il fut convoqué pour le Ï7 juin dernier. Le chancelier y prononça un discours où l’on remarquait ces Passages:# Le roi, désirant éteindre les troubles de Bretagne, cl sa-» chant que le coromand eme ut dans ccttc province est coin promis a dans des informations fa îles par le parle ment de Rennes, a voulu «connaître par lui-même la nature des accusations intentées contre ilui; mais il a reconnu , dans k cours de la procédure faite devant * la cour des pairs, Io qu’on sc permettait de discuter des ordres it cutis nés du trône, qui, liés avec l’admiidslraLion, devaient rester * dans le secret du ministère; î" qu’il règne dans tout ce procès nue «animosité révoltante, dont il est dc ta sagesse de Sa Majesté rhir-« rèter les suites; qu’il lut plaît, en conséquence, de ne plus enfem/rs * partir de cefte affaire; qu’il arrtte, pur lu pteni/utfe de su putañee, * foute procédure /«île 4 m Jujef, cl sur le /oui impuse filmée à foutes » les partie. « hnmédia te meut après ce discours, on en registra des lettres patentes annulant tout ce qui avait été fait jusqu’alors tant contre le duc d’Aiguillon que contre 4111. de la Chaloiais.

L«plénitude de fa pu^-Santf royale sonna fort mal aux oreilles par-Jementaircs, dans une circonstance où les attributions de messieurs étaient méconnu es. Bien qu’il pfûi 4 Sa Mojesfd Je ne plus entendre /)(irk de celte affaire, un arrêt du 2 juillet suspendit le duc d'Aignifo ion des fonctions de la pairie jusqu’il ce que « par un jugement rendu » en la cour des pirs, dans les formes cl avec les solennités prese H les » pur les lois cl ordonnançai du rnyaunu', que rien ne saurait mip-»plécr. il se soit pleinement purgé. « Sur ce, arrêt du conseil qui cause Celui du parlement, puta re moi i trances vigoureuses, suite donnée au procès, enfin intervention de plusieurs autres parlements.

De sou colé le roi tint bon; il vint le 3 octobre, accompagné de toute sa maison, tenir une séance au parlement, et fit enlever de vive force du greffe toutes tes pièces concernant la procédure dit duc d’A i-pillnn* .ifa.tsteurs nVn continuèrent pas moins leur action contre ce seigneur, résolus qu’ils étaient à opposer fes lots dé fet nuvuinclneâ ta ■írl'iiTjta du fuuiiorquc.

LouisXV.de plus en plus mécontent du parlement, tinté Ver-i^illes m» second lit de justice le 8 du préaeut moi» de décembre, et voulut que M. d'Aiguillon y siégeât en qualité de pair. C’était aussi pousser trup Loin le méprin de ta m;iF¡¡M rentre; le mi alla pourtant plus loin dans cette réunion. Après avoir prescrit au parlement de auppriruer dans scs acte» les termes de dusses du jMrfejrtÉFll pour désigner les diverses cours suprêmes du royaume, il défendit à ces cours d’envoyer d’autres mémoires que ceux spécifiés par les ordon-nances, de donner leur démission en corps, de rendre jamais aucun arrêt qui retarde les en régi s tremen ta. C’était mettre toute la puissance parlementaire au néant, et ta réduire pour les matières politiques au bon plaisir de ta cour. Dès le lendemain b, le parlement de Paris suspend Min service, ri déclare au roi * que la dot tiens profonde ne laisse b pas aux membres de ce corps l’esprit assez libre pour décider des « biens, de l'honneur cl dc ta vie de ses sujets. «

Alors conflit étrange d'ofastinailon : Louis XV refuse d’écouter le parlement jusqu‘à ce qu’il ail repris scs fonctions; le parlement re-fuse de remonter sur scs bancs jusqu’à ce que eût Majesté l’ait écouté. Ua us celte ci remis ta h lc, lu oies les cours de France ad lièrent à la conduite de celle de Paris, elles se proposent de l'imiter si la justice 11'1'4 enfin allraiicLk des entraves de la couronne. Lc roi reconnaît avec terreur qu’en interdisant le mot classes il c’a fait que consolider les liens qui unissent les parlementa cl eu fout un corps de plus en plus menaçant.

l e moment parut favorable «x ennemis de Qioiseul pour le précipiter du pouvoir: ec ministre soutenait les parlements, Louis XV les haïssait; avec quelque agreste on devait réunir* envelopper dans L> même disgrâce i l ce;, corps el leur protecteur. Le due d’Aiguillon, l'archevêque de Paris et madame du Barry redoublèrent d'efforts O Hre le cotasse de crédit, opposant l’in logue * l’intrigue , la nud-

vciUenceà ta malveillance; car Choiseul n’épargnait rien pour perdre scs adversaires. Dans toute autre circonstance, il eut encore temporisé. Le roi venait d'afficher en quelque sorte son penchant pour d'Aiguillon en Je taisant siéger à la cour même appelée a le juger, en Remmenant souper avec lui te soir de son acquittement irrégulier, enfin pu exilant de nouveau MM. de la Cbalotais. Celle partialité du monarque était lellement évidente, que les jésuites, partisans actifs du gouverneur de la Bretagne, agissaient ouvertement pour obtenir un rappel aussi éclatant, di&ticm-ih, que le Kl leur expulsion, Lc succès d’un combat décisif entre M. de Choiseul et le parti des Richelieu paraissait donc hasardeux pour le ministre à une époque ou Louis XX se flairerait aisément de pouvoir sc passer île lui au timon des aflataos. Mais il n’y avait pins à délibérer; lits deux factions étaicnlj descendues dans l'arène, il fallait que roue ou Vautre y périt. Co ufiuLhh l’honiiiie d'Etat habile n’épargnait rien pour démontrer à Sa Mjjrsta l'urgence de sa gestion ministérielle: sur le vain prétexte de quelques enlèvements de moutons ou de volailles sur nos côtes de Bretagne par îles maraudeurs anglais, le duc ne méditait rien moins qu’un manifestó contre l’Angleterre; tandis que madame de Gram-mçnt, sœur du ministre, parcourail la province dans le bul l'achever de soulever les parlementa en faveur de son frère. Or les moyens qu’il employait pour perpétuer son pouvoir furent précisé ment ceux qui le renversèrent i depuis quelque temps Louis XV ne recevait p*us M. dc Ghoiscul qu'avec froideur, avec dégoût même. Sa Majesté avait appris par sa favorite la nouvelle vraie ou conirouvéc que ce ministre était muni de la promesse écrire d’une souveraineté va Ailemagne, cédée par l’impératrice Marie-Thérèse, s’il parvenait à dédommager l'Autriche aux dépens de la Prusse des pertes que la première a ta ¡tes dans les dernières guerres. Lo ennemis deChoiscnl ^'étaient emparés de ce bruit cl remploi (aient au profit du scandale. Le maréchal de Richelieu, le duc d'Aiguillon cl madame du Itarry, dans l'intimité des petits app irtemcnta, taappclalenl plus le ministre que le jjîîiÏ reí, nu le roi cWsruL Le ridicule, m portant ainsi les premiers coups à ccttc Excellence, préludait à une tentative plus sérieuse, qui s’effectua enfin le 24 du présent mois de décembre. Les ducs de la Vrilliire ci d’Aiguillon triompaèrent avec éclat de leur ennemi, car ce furent eus qui lui portèrent ra lettre de cachet. L’homme d'Etat disgracié cul sa terre de Chanteloup pour exil : c'est un séjour enchanteur, mais c’ct une prison; Cl je crois que noire premier père eût trouvé maussade le paradis terrestre même, s'il eût pensé qu’il n’en pouvait sortir.

Ainsi tomba ce ministre auquel il ne manqua que le titre de roi, cl qui du moins ne lit jamais servir sa puissance à opprimer le peuple. Attasi IdsstM-il des regrets h peu près universel s, on peut dire que sa disgrâce est un véritable triomphe. La consternation paraît générale. Une foule ¡mineuse se rendit a l'bÛtel de Chùiseul dès que l’événement fut connu : chacun voulait donner une dernière preuve d'alia chôment ou de vénéra lion au secrétaire d'Etal disgracié. Lus Eopulntion» tout entière* du p^y» qu'il ■■ parcouru en SC rcilitalll il llumuitnup sc sont portées sur sa route pour lui exprimer tes mîmes sentiments. En un mot, M. deChoiscul a offert le rare, le ir^-rare exemple d'un ministre regretté. Franche meut U u fait peu de bien à la nation; mais comme la plus gramie panie de ses devanciers ont été oppresseurs, on k remercie aujourd’hui du mal dont il n’rst abstenu.

Un des aimables de la cour, le duc de Lamun. qui n’a pas eu le temps de devenir un héros de bravoure pendant lu guerre de Corse, vist en ce moment à l'héroïsme de la fidélilé : il s'csl Fait le Pyladc de M. de Chaiseul et s'est attaché à sa mauvaise fortune; ce qui a beaucoup fïit rire les talons rouges de l’ÍKil-ífe-tffU^. La grandeur d’âme peut avoir ses imitateurs, bien qu’elle soit en général peu com-municMiivc : mademoiselle Audiuot, jeune prêtresse de? amours fort attachée-au compagnon du nouvel Orcsie, luía tait passer quatre nulle foui*, qui formaient toute sa fortune. Laïuun, qui u\m point eu dépourvu, 3 refusé celle somme , mais il eu a payé héalBcmins l’intérêt dans une nuit de reconnais sauce que mademoiselle Audiuot a trouvée courte.

Madame la Dauphine, informée du parti que prenait M. de Lauxun, s'approcha de lui dans la galerie la dernière fois qu’il y parut ; * As-* suret bien M. de Cnmseul, lui dît-elle avec émotion, queje „'<>«-» Migrai jamais ce ÇU« je fui dois, et que je prends à lui l'intérêt le * plus sincère. *

Les regrets de Marie-Antoinette sont d’autant plus vifs qu'on répète chaque jour * que le roi s’esi déterminé à sacrifier M. » Cboiécul pour finir ses jours en paix dans ks bras de madame » Barry, si intéressée à four conservation et à sc délivrer îles ría ? géra d’un ministre auquel on était parvenu à donner la reputa lia » d'un homme capable de tout faire à la cour de France pour guu-■ verner an profit de Marie-Thérèse. * S’il y a de l’exagération dani ces discours, ifs ne sont pas néanmoins dépourvus de fondement; tout porte û croire que le crédit de la favorite sera désormais san» bornes, tandis que la politique de Vienne tombera dans le mépris* L’inipératrice-rtine, déjà informée de l’exil de Cho'scul, a seuri l’importance du coup porté an plan qu’elle a formé, el que sa fille, trop jeune encore, M peut exécuter seule. Mai* la Dauphine n’a pas bc-

>oíi) dr eonscih p™ir baïr malinie du Barry : Porzuci! autrichien s'irrite m elle du to" '^ snpériurilé qu’une courlisane ose prendre avec ¡.i filie des t-ésara ; elle s’irrito prut-étre davantage <tl voyant ceitc femme l'héroïne de toute» le fête», l’objet de tous les hom-n^t-vs dc Li cour. La timidité et la réserve de Miirie-Aii loi nette sur ce point délicat n'en imposent à personne ; le dépit perci' le Voile de éissiniulaùoi] que l'abbé de Vermont a jeté sur le caractère de Son Altesse Royale, Cependant madame la Uaiipliinc est assez hue pour feindre d’ignorer non-seulement le crédit, mais encore lus tendres tevoirtf.de la maîtresse en titre, • Quelles sont donc les fonctions de madame du Barry? demandait-elle un jour à madame de Ouailles, >— Celte dame, répondit la duchesse, est à la cour pour p^.Ti’ au » roi et pour l'amuser, — Dans ce cas, repartit Son Altesse Royale, * je vêtis être sa rivale. * Tout le monde a répété ce mot sans le prendre pour une ingénuité,

Marie-Antoinette continue de dissimuler l’aversion qu’elle éprouve pour l.i favorite; bien plus, par ordre exprès du prince son époux, ellr s'efforce de montrer h la comtesse des égards dont le vieux roi a la honteuse faiblesse de paraître satisfait. Cette contrainte, en comprimant la haine de la Dauphine, n'en rendra l’explosion que plus éclatante à l’époque plus ou moins prochaine oh elle pourra éclater. En attendant-, Son .Altesse Royale, privée pour le moment des moyens de seconder les vues de sa ntère, sc prépare du moins dans l’avenir une influence qui puisse en faciliter Leseen lian. Celte princesse, dont l'humeur est naturellement légère, s’associe depuis quelque templa la vif retirée du. Dauphin; elle passe presque toute la journée dans la société assez insignifiante de Ce jeune prince, s’a-guorrissani île son mieux un g H ¡mement de ses lime*, au bruit de ses marteaux, à la vapeur de son charbon de forge. « Surmontez quel-■ que» dégoûte, lui a dit rahlié dn \ crmont, pour vous l'attacher, > pour Fenvi ronner, l’approfondir et connaître le faible de son carac-* lire. L’empire du sexe et de h beauté n’est pas d'un effet bmn ns-* su ré sur M. lu Dauphin, a continué en riant Lin s litu leur ioh.su ré; * niais Votre Altesse pourra, je Pc s père, s’assurer au près deseni îllus-* tre époux l’empire infaillible de la iiucs.se, de l’esprit sur la sim-» pliait- et la bonhomie. Sentez, semez patiemment, madame, VOUS * rée<lierez un jour, a

Toutefois; Marie-Antoinette ne se livre pas sans compensation au commerce peu amusant du jeune cyclope de Versailles : les spectacles, les bals, le jeu, Lui plaisent beaucoup; 1rs offices religieux la trouvent distraite, remuante, occupée de savoir si les courtisans la regardent. Du reste, se livrant aux modes avec ardeur, ta Dauphine donne le ton à lontes 1rs dames de la tour; la première elle a mis sa blonde chevelure sous la main du Cfiil[<-ur nominé Larstmeur. qui, le premier aussi tirs arfłi/fs mâles de notre époque, s’occupa de parer la tête des dames illustres dès longtemps abandonnée aux doigts timides des Ct>if[euref. Arriva bientôt l'audacieux Léonard 1 ; dans le court espace d’une quinzaine, il porta sí /muí l'édifice des frisures de la cour, que le visage de no» grandes daines parut tenir le milieu précis entre la pointe du pied el le sommet de la coiffure, La Ihm-phine voulut ouvrir la liste des prolectrices de ce virtuose du crêpé, qu'elle a pris en grande affection : M. Léonard rd presque mie puis-sanee. Il est gai, gascon, useur; son «quet, sou impertinence même (musent la princesse royale, et lui seul à coup sûr pouvait meure impunément sous les yeux de Son Alliu&c le couplet suivant, dont on répond ii Paris <les myriades de copies i

Le bien-simé de l'almanach

N est pas le bienoimé de Franco,

H fait tout al' /u» et ab Adę, Le blffll-aimé de l’almanach, Il met tant dana le même suP El la justice cl la finança;

Le bien-aimé do Palma D*^h

If'est pas te biio-auńO de Franco ï

■ Laissei-nwi cela, Léonard, dit la Dauphine après avoir lu ces » vers, nous en rirons avec la petite marquise de Langeât. Mais » gardez-vous de montrer celte plaisanterie a M. le Dauphin, il u'cu-» tend pas raillerie sur la dignité du gran ¡/-papa, vous seriez perdu; * le beau idéal deis coiffure le serait avec vous, et ce serait piquant * à l'excès au moment de In vogue AeSy/wn, dea Deu# JtWW, de * éu^H et de la lïuee du Mitaôur. p

On vasque Marie-Antoinette est tenue au çnuranides nouveautés dramiHtqu,.$ii j es événements majeurs de l’année 1770 m’ont laissée arriérer m, pc(1 ¿ur ccne matière et sur quelques autres; j’y vais rc-yenir.

Les Dêux duar« Mnj une comédie médiocre qu'une musique vive et enjouée conirihue à rendre agréable : elle fait faire un pas de plus à la yogue de M. Grétry- ¡mus le poëmc ne tirera pas de l'obscurité M. Lcuouillot de bulbaire s’il ne pmdui* que cela. U y a plus de

poésie cl de nitnalłoM dram a liquidons le Sÿfroïn de IL M .i mnnlel; aussi ect opéra a-t-il donné l’essor aux pim nobles inspirai unis du même composijur M, Grétry. Dans les /Jeter Arares ou trouve l'esprit, la gr ee de 1’harmonie; .Si'/roj n offre le génie passionné de cet art, ou plutôt de ectle science- Le duo Dans te sein, d'un /".rs est surtout inscrit parmi les chefs-d’æuvre lyriques de notre école.

?ayel, monstrueuse imita lion des tragédies de Créhiilnn , n'n point obtenu le succès que M. d'Arnaud en attendait; le terrible auteur d’/tfrée a peint de sanglantes horreurs; l'auteur de Pújala vimlu p.^ montrer, et les descendants des Gaulois u’cu sont pas encore reve-nns aux spectacles du cirque. Le public accueille avec plus de l.ixeur /r Feute du .IMnteir, tragédie de U. Lcmkrrc. Si l'on peiH reprendre beaucoup dans cet ouvrage, il n'eu iniéresse pas moins par la nouveauté des situations qu’il présenle. Le sacrifice des veuves de l'Hindoustan sur le biieher de leurs maris, circonstance encore peu connue de lu multitude, porte à ITi ne ce senti ment proton l tic terreur et d'admiration que l’un recherche sur la scène tragique, ¿4 Feuei Ju lia ¡(¡bar est donc empreinte du véritable caractère qui convient au genre; i ce prix on peut pardonner a 31. Lcmierrc de n'eu avoir pas a eco n pli Lotîtes les conditions.

A la faveur des deux nouveau lé s dont je viens de parler, ma demoiselle Ciairan a lancé sur lu scène française un jeune débutant nommé hurivc, qui, plus docile elsuiis doute plus fidcleque ¿'zlpa-tir dont j’ai parlé, n’a pas cherché de leçons ailleurs que chez son iu ii-tutrice surannée. Depuis un an, dit-on, ce néophyte du culte de Uel-Iivmènc partage La couche de notre tragédien tic émérite; mui^ le ta-enl ne se eontmcle ¡ns, comme la petiie vérole, pur l'effet du cumad T aussi le pelit Lurił# a-t-il paru d'uni: médiocrité dé-vcspL'rutile. 11 faut attendre cependant pour asseoir un jugement définitif.

Le mariage de M. le duc d'Orléans avec madame de Monición fui encore un des événements tic l’année qui se termine; purlons-cn.

I a noblo te de madame de Monición est ou bien nouvelle ou bien douteuse; personne n’m ¡«riait avant le premier mariage de rHie dame. Cc üeo ne durn que vingt-quatre heures.; le bl de l'hymen L'ut pntir snu époux le lit de lu mort. Di ; 1rs premiers mois de ■■ m veuvage, madame de Montessou entendit les amours frapper à sa porte; clic ouvrit, mais die voulut choidr, cl choisit mal, M. le comiv de Güines était un de ces homme» aimables dont toute ta tendresse raconte; ambassadeur intelligent, il faisait d’une affaire de cœur mie conclusion diplomatique, avec tu nies MS notes, tous ces protocoles, sous l'amas desquels ou trouve ordinairement tort ptm de chose, qut'lquefar^ rien du tout... « Virmm nu homme d’Etal, □ dit quelque » part lui ëci ivaiii spïrilucL lu deslinde de M. de Guîivh fut toujours n de se voir plus aim^ au rfrA^rj ou au de</an-Vw. l\êanmoins, conti-p nue l’oliservateur, madame dc Montewon eut retenait smi muant » dans 1rs charmes d'une conversation pleine d’inlérèt; elle faisait i. de la musique avec lui, el les accents de sa voix icdkuient, avec » l’expression de la mélodie, ce que son cœur avait laissé deviner. • Je ne sais combien cet amour pastoral pouvait durer, mais il paraissait suffire au couple délicel qui le distillait.

U. h- duc d'Orléans brûla il d'une il.......... ben licou p moins subtile; il faisait entendre à madame de Monlessiin ces soupirs qui proiinrl-laieut davantage»,, La dame écouta sans colère sa déclaration : lin amour sérénissime a bien de» citarme» pour une femme qui u'aiiue delà république de Platon que «nn code senti ni eu lui. Cependant madame de Moutetfson eut la franchise, la coquetterie d’avouer :■ Son Altesse le penchant qu’elle éprouvait pour M. de Guiùés; mi-H elle ajouta que la froideur de ce soupirant, qui, disait-elle, ainmh une antre femme, la guérirait sans doute, cl que l’amour du prince pourrait bien un jour être partagé. Ce manège (car ou peut sans culotn-nie soupçonner que c’en était un) réussit ii merveille î la cour et la vapiLiic rcifuiireui des tourments amoureux et jaloux du premier prince du «ang» Lu musique des amants n’en devint que plus fréquente, plus expressive, mais par bonheur elle ne fut pas plu-- eon-cluanic. Les muralista habiles crurent remarquer alors que M. de Güines jouait un riile d’ambitieux dans une comédie convenue entre lui cl sa maîtresse w/Mcf/e. « Il affectait, disait-on, une passion qu'il » travail pas, et se proposait délirer parti de l'hyuucrisic de son ii amour en conduisant M, le duc d’Urléan» aux en ré mités jalouse» a les plus sérieuses. Cet amanl politique, sans ilutilr avec l'iigréuicrit * du su cour, [¡'épargnait rien pour persuader le puhlic, que s'il n'éteit » déjh heureux il le deviendrait bientôt, a 31. le duc d*OriéansT malgré ce» bruits assez, généra le me ni répandus, prenait tout a fail au sérieux l’amour de son rival, el ne méditait rien moins qu'un solide mariage pour arrêter les progrès de celle Ilumine. Le duc de Choi-seuL alors toul-paitfsanl, cl intimement lié avec la f>mille d'UriiÀuis, parvînl à paralyser quelque lemps ce transport conjugal,

u pour vomit premier prince du sang. Toutefois j'en fais un aniba^sa-* rieur à Londres, et son dépéri est prochain» *

KL de Choiseul tint parole à KL k duc d’Orléans ; le comte de Güines, charmé, dit-on, du dénoíunem desu comédie d'intrigue, s'achemina vers l’Angtcicrrc en fredonnant : rlHruprs-nwi toujours de n/érnt' .Madame de Montessori, facilement consolée de la perte d’un homme qui ne savait faire valoir que des soupirs de musique, devint charmante avec Sût! amant illustre, qui ne tarda ps* à h fit ire admettre à la cour, Elle y fut préseirtée le même jour que la comtesse du Barry. Cela ne pouvait su lire .1 l'adroite beauté : elle savait sa Mal n le no ri par cœur, et trouvail ipr c’éiail un asse? bou múdele à suivre* Madame dc Mimiczni sc cuirassa de tout ce qu'elle avait du vertu; nulle part M, d'Orléans ne put apercevoir te joint de scs principes d’une adorable austérité, fl» I» vit prodigue dé soins, dé coui-pls i-umers pour amuser ou plutôt pour encbairicr son amant; mais pas une faiblesse, pas une simple imprudence. (Il laissant tour à tour le cothurne de AIcl|:omène et .e brodequin de Tualie, cultivant et proiégraiP les arts, appelant à son aide le bel e-prit, groupant de nulle manières la troupe des pUsi r&, madame de Montcssonse borna à ces nobles séductions, et jamais elle ne dénoua h ceinture des G rites.

Le prince, mis à ce régime sévère, ne put longtemps imposer un frein a sa puiun; il parla d'épouser, d'abord dans son intérieur, ensuite dans le monde, eu bu à la cour. Une fois ce projet déveiléj il rte voyait plus ni le roi ni le duc de Choiseul sans renouveler la demande de conduire mada me de Monirssoii à l'autel. De son côté k fa vu ri le, qui eût voulu je lcr une planche de passage sur k l'ossd qui sépare 1rs maîtresses obscures des couches Copies, la favori le parlait souvent à Louis XV du mariage! de KL k duc d'Orlêaus avec madame de MonlesSom, aïm de préparer le sien avec Sa Alajrsié; me it es1 hou qu'on sache que madame du Barry, celte prostituée qu’un cocher Avait IJ y a quelques ai nić us pour un écu de trois libres,.a F retendu et ne cesse pas encore de prétendre à h main du roi de i.mce. Maupeou l’eu a flattée, j’en ai ia certi tuile : j'ai vu des lettres où ce chancelier déclare cet hyniru praticable, facile*

Cependant le roi a refusé de faire de uiiidamc île MontC&iOn une princesse du sang par un ht men solennel. Sa M.ijoié a permis à son cousin d'épouser culte daine, mais sccrékritenl, tl anus la condition expresse qu'elle conserverait son nom. Il a été convenu en outre que madame de Muuicsson au s'attribue ru il aucune prérogative des prin-CCSSCS dü sang, qu'elle ne déclarerait point son muriaijr. et qu'elle ne parailrail jamais à |.i cour. Ces deux dcmiere* conditions bits-serení vivement la prétendue dt¡ M. k duc d'Orléans : elle dit A en sujet dons son intérieur que le prince n*nvmt pas su profiter des dis-Eositions de Sa Majesté; puis elle ajouta avec humeur : « C’est uu cm me auquel il fiut tout dicter. ■

X on obsiani la permission du roi, miníame de Montessori avait promis ji AL Je duc de Chartres que le mariage ne specom pli rail qu’après uu délai de deus îiu; quelle était lu omise de cc réuni , on ne pg pas su bien précisément. Dôit-on le considérer comme une concession l'aile aux intérêts dc la familie d'Orléans on comme un ho jumare rendu À l’amour dont le jeune prince brûlait pour sa future belle-mère? Celle dernière version doit être repoussée, si, tomme elle nlL çtf de le répéter, madame de Mi)iilts>(Hi a tourné eu plaisanterie la flamme de M. de Chartres* 11 est pourtant vrai de dire que ce prince parait avoir renoncé tout h coup à b condition du délai, ci que beaucoup de gens en ont inféré que la dame a fait une transuciîun mire les prétentions de conclusion du père et telles un peu moins sérieuses du lits*

Quoi qu’il en soit, le mariage secret de M. le duc d'Orléans a été conclu celle année : voici quelques détails. ¡.Archevêque de Paris, informé de l'agrément certaÍ donné par le roi, accorda aux époux les trois dispenses de la publication de leurs brus; et M - l'on yard, curé de Saini-Eualache, fut désifné parce pré hit pour donner la bénédiction imptiah*, à Paris, en présence de Sa Grandeur elle-même, Les témoins choisis par le prince ćmieni AL de Hurkrl, son premier gcin liNmmiiic de la chambre, et M. de Pérqpiy, ami de Sun Altesse*

Une cour très-nombreuse avait été réunie à Vitkrs-Cociereis la Veille du mariage; on ignorait, cependant, ou du moins on paraissait ignorer, ce dont il s’agissait. Mais un mouvement tumultueux d'office et de cuisine, le transport de plusieurs ameublements du garde-meuble du ns des chambres jusqu'alors dégiiniks, en Im dci demi-i u discrétion s commises pur bon Altesse elle-même, nurenl presque Ions les convives sur les tracts de la vérité* Lu mutin de la cérémonie, AL le duc d’U rica ns, au moment de monter eu voilure pour venir à Pada recevoir la bénédiction, dit a M, de Valimçay cl à |du-tieurs intimes ; «Je louche ó l'époque d'un bonheur qui ii'aura que » lu seul désagrément de n’etre pas connu ; je laisse la compagnie' ; je » reviendrai tard ; je ne reviendrai pas seul, mais bien avec une ner-* sonne qui partagera l'a «lâchement que vous parle? a mes intérêts » et à ma personne. u

En cfTei, le soir ri six heures on vil rentrer le prince au salon de compagnie. IL tenait par k, main tu;!dame de jiuui. -'i.n , tiKiremc-menl purée, belle de Loir- scs ciiunio >, plus belle de .en bonheur. Le marquis de Yal^^y^ iknjgc.ut sur rhctire aux inlHii.Hkfo de la

cour, se lilta de traiter la manée avec Ifs égards dus à titre princesse du sang ; il lui donna même de l'Aliesse, et fut imité en ceh par toute la compagine. La nuble assemblée savait qu'elle désobéissait aui volontés du maître de Versailles, mais elle plaisait au maître de Vilkn-Collcrets : cl

Le véritable amphitryon Est t'impbitryon où l'on dîne.

La soirée fut charmante pont tout le monde ; mais cille fut lente pour le duc d'Orléans : enfin l'heure du conclicr arriva.

La cérémonie de la chemise ne pouvait frire omise chez un prince du sang j ce fut encore KL de Wilanray qui la présenla, ru présence de tenue la partie rua seul inc de la société. Or k prince Vêtu ri! dé-püuillé jusqu'à la ceinture du dernier vêtement de k journée offrit aux assistants le spectacle d’un corps complètement épilé suivant Ica règles d’une délicate galanterie, qui veulent, assure-t-on, que les grands ne consomment le mariage ou ne reçoivent les secrètes faveurs d'une maîtresse qu’a près celle operation préalable, La nouvelle de cette circonstance passa de flippa cieniem du prince au salon ; et tandis que des mains serviables [iraient les rideaux de la couche nup-hab:! sur le couple amoureux les <Limes de la société riaient cuire elles de k précaulkn épilatoire, qui, à leur avis, fermait un cuntiese us ridicule avec les luis primordiales de la virilité.

CHAPITRE XXXVI.

>V»t-l¥t^l«*3.

Diyisimii entre le parlement et In cour. _ Ce corpa cal cjshL — Tpi płra, ta! iils —La pnôie Gilbert. — Le parkawril M.iupeau. — Opposition des prùiees. — Inlriuuûs de I An^ebrre eu Bretagne, — La mumniic d-*- HrelxMi* tillarla au dur d Ürléana — Muringc du cotnin de Pcdvcîicû, — poitrail de VWuim. — F.irifàroniiadn qui wra déftioiiiïo, — Le oui du mari*. — franchise trop Cnie du kiupliiri. — Le coin du fou de Jtfauirur. .— Le Spécifique arilrypłii-Ht q«D, — Ex^rieriM p-bhquç. — Nouveaux muiisiïvs. — Brudmce putnaiH que du comte de Lnitagiiaia. — Parties champéUM de Marie-Aiituinclie. — Ij"' Ansí; Ips chutes. — Lo théâtre d Auitnw* — Gcnion et /tarant, trs^rd io d- M de llrHnv, — Lv Fourni fciíítfmMisI. comédie de Goldojn, —¿émirr ri Xiort opSra d<» Marmontel et Grétry,*— M ut d HchHius. — Statue de Pierre I lir.Hid. — DispciBitiMH de loua les anciens parl^mputs* — Coaf H«|aci dcli-MIC. — MHri.ife dura ch-ciOuT'» cl d'un rhevslier d^ Malte- — La jeune QOmtetiso d ■ B"** — Sa préwniahùo. — La pied de net. — Meùuvertc du lombiMu d'Hucuére. — Mon de madame bAYnrt. — Lii macic des prucMâtutis. — H crible KoturneU: du romie de Siuks. — Modela de la statue do VmIi¿i re* — MadamoiKelhi guiaurd Mpilsine de» cb-iss'*. — kludamoiHMla iJiitbA il. eu .onca. — Revoluti, n de Suède, — Prpnikr parage du |j Pulique, __ ¡.^ nouveau r™ gn-psoia. —Concession dca Anglais buł AmériciüfHL — L'tnsur» reçu on n en continua pw moins- — Panmom dit duc de Clioiseul fixées — Ñuir.^i rt JuhfUt t tragedie de Ducia. — Pierre k Crut J, Irqkriiu dc M Un Bulloy, — Le parterre comité do lecture. — Apparu ion dô madeni-d-elJe lt,u— &i*irt. ■— PariKnilani^-s ciineiiie^ --.iit ectie débiitaino — Harié-Afttûitietle lu protège chaudi/mcnt. — Jalousie de la marquise da Largase — Mort de Ptmri. — Querelle du duc re Gumien^ et du Beaumarcluiif* — Lo duç de Hicheiieu et son fita. — Une file di« madame du Harry — La Instars* de Bourbon h h pcinteesif d'Heidn. — 1j wn»tio; frayeurn qn elle cause. — M.tilUnes -, kii; hale*<rx s tireur. —■ Le dém^mbr-cinent ds la Pulo/nr s'elFoclun — ibrppiMh sien de l ordre d« joauitM. — ils trouvent un asilo en Prusse et en Eluvio. — Voltaire un pirdv de madariw du Barry, — M«rispa du comte d’Artois, — Evénement lugubre chei la favorite. — Le héros du là foule. — fíbula», tragédie de Dotal — ¿a Fnnír pur amour, comedie du rue me auteur.

Depuis le lit de justice du b décembre le parlement de Paris, s’eut abstenu de louU fonction judiciaire, ayant déclaré son pouvoir influencé et coin promis par ks sietes de la couronne. Vainement Louis XV lui expédk-L-il à plusieurs reprises des le tires de jussion pressantes; il n'eu demeura pas moins éloigné du palais. Lnfiu , pour dernière tentative, k roi envoya à chacun dés membres du parlement, dans la nuit du 19 au 2P, deux mousquetaires porloiu un pap:cr ii signer, cl qui cnnicrrail l'ordre de déclarer i k m igkirat obéissait aux lettres de jussion ou refusait de s'y cou former* Plusieurs membres de la compagnie voulurent interpréter la volonté du mu-narqiie ; mais ¡es mousquetaires leur dirent qu'ih avaient l’ordre ex-pris d’éviter l'argumentation et devaient emporter un ouf ou un non sans commentaire. On voit que l'injonction était empreinte d’im esprit de royauté a la Louis XIV* Quarante président! oit conseillers signèrent k ouf; mais, réunis k lendemain h leurs confrères, ils désavouèrent leur signature, comme une snrpŃse nocturne, comme l'erreur d'un réveil forcé.

Jri ne sais ce qu'on doit mépriser le plus, du despotisme qui ne connaît rien de mieux que d'influencer la magutratitre an sein dei nuits et le sabre sur h gorge, ou des magibirats suprêmes qui donnent leur seing à des mousquetaires comme ils donnerai eut peur bourse aux voLurs, et se rétraCtekil comme des en fonts au retour du *ok:l. Quoiqu'il en soit, le moyen employé par Sa Majesté lui parut éxr Lient ; ou conlinui fo nuit suivante le même syMeme, avec une légèreaddiüon d'appareil cl de rigueur, Un hui&Mcra cluiiiic se présenta d'abord au chevet üéí mngisbaU ci leur uolilu uu arrêt du


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conseil canten ant *« plus étranges disposition*.. * leurs charges de-» mouraient confiait*^*5 t tonies fonctions leur ¿talent désormais in-* tordîtes, enfin il louréteit défendu de prendre la qualité de membres * du parlement* ■ Pour Couronner Pieuvre! arbitraire , des nioiisquc-tairrs ■Hachés aux pas de Plmj^icr remirent à messieurs des lettres du riieti.nl qui les es i la if ni eu différemes vil lcr.

Tel est le coup d'Etal médité par le chancelier Maupenu, * et qui h doit pour toujours , dit-il, délivrer l’autorité royale (Pune nppo.d-» tton constante qui durant oinqu^utr-ci ibq ans no cessa de traverser » le conseil de Louis XV. * Ainsi se termine le rôle qu’un gouvernant hardi ¡ail jouer depuis quelques mois à un monarque rempli de Faiblesse et d'impéritie, rfile auquel il s’est prélé jusqu'au point d’an-prendre pur cwiir les leçons écrites que le chancelier lui donnait. Ce ministre ne se bornait pas à seriner an roî les réponses qu’il devait faire mit remontrances de twessàws ; professeur officieux t il mesurait la sévérité, le mépris, la colère qui selon les circonstances devaient assaisonner íes intima lions souveraines.

Tandis que les membres du parlement cassé cl esik demandent des Chevaux tic poste sur foules les route* de France pour se rendre aux lieux oh l'air et le fea kur sont permis, Je grand conseil, ennemi eou-staut de lu magistra tore au pré me, s’assoit sur 1rs fleurs de lis du palais en exécution de lettres pleines expédiées an mépris des chartes séculaires de la monarchie : cette instillation n’est kmlefois que provisoire Je chancelier méditant Uni réforme plus comrléœ encore qui doit comprendre la cour des aides, annexe trop immédiate de la ma-gi^lrature disgraciée.

Cra grande» soin-ers ions en présagent de plus grandes, à une époque nù toutes les idées tendent a saper l'arbitraire, el cependant ches tílleurenL i peine le naturel d*unr noblesse légère cl imprévoyante. Elle se joue, elle cueille des fleurs sur Je boni de l'abîme enlFouvert sons ses pas. Insensée qu'c e est ! ne voii-elle pis que foutes scs prérogatives se composent de retranchements Faits aux droit# des peuples, el que nous marchons à grands pas, le flambeau <ic in philosophie à lu main, vers le jour où les peuples voudront reprendre tout cc qui leur appartient? Nos jeunes seigneurs étende ni sur celle perspective des sed notions qui la dé roben l a leurs yeux, mais qui |.i rapprochent encore en ajoutent aux ressenti ment s popu-inires qu'excitent leurs déborde moi ils. Voici un exemple. Le duc de Fronsuc, ids aîné du maréchal de Udcliidicu, s’esi fait le continuateur des vices de son père, mai» non pas J'i mîialeur de sou amabilité, si puissante Sur le scie, que jamais peut-être il ideul une violence A se reprocher* Fruń sac UC procède pas ainsi : sa galanterie est colle rie CCS châtelain» du moyen Agp, qui, lorsqu'ils avaient arrêté leur regard sur une (le leurs vassales, ne connaissaient point d'obstacles h l’assouvissement de leur désir brutal. Un de ces aliéntala, que nos Voluptueux appellent une aventure, el qui pèsera long le tops sur la réputation, si ce n'est sur la cou science, de Âi. de Fren sa e, a soulevé F indigna [¡on de rèneqjiqué Gilbert, dont la plume n laissé cuti 1er ce torrent de fiel poétique :

La fille d’un hoorgecte a frappé «a grandeur.

Il jette te mouchoir a m jeune pudeur I

Vnlri, et qui» coi or, cio rue" Í011» interprète, Cûura( aveu ces bijou#, marchandnr «a défaite; Qu'np la aêdin»^ Il du i ses eunuques, discrets, Philosophes abbé*, philosophai valets, luiraient, sèment l’or, trompent lee yeux (Tun père. Elle cède, ou l'enlève; an vam gentil sa mere.

Échue t l Opéra par un rapt ^ lean#!, Sa buate h déroba au pouvoir paternel. Opeada al une vierge au^i rage que belle Do jour A ce sultan w montre plus rebebe. Tout l'jrl de# corrupteur», auprès d elfe assidus, Avait pour lo servir fdit de* trime# perdit».

Pour son plaisir d'un soir qne teut P#ri# périsse!

Voil# que dans la nuit, de se" Lircure compliee, Tendía que la br»u<A, victime do «fin choix, ¿■de un . h^stf iôrtimeil soua la garde rl^ lois, Il arme d’un (tembeau MM main» incendiaire# ; J1 court, Ł Livre au feu Lm loi ta bèréihuirea Q il la voyaient braver mou amour oppresseur. Et l'emporte mourante en son char ravineur. Olmur, on l eûl flétri d une mort lé^bma { ]L rat puissent, les Lis oui ignurè «on crime.

Le poiie a été moins henrem ; recherché par le gland leijncur, ¡I a raiui twierdz une obscure prison sea rimes accusatrices; F ré-ron ni wiHtraît a ton puissant adversaire en hit donnant un asile* C'est siiiii q„e j^nj notre siècle corrompu. Je flambeau de la vérité ne sert qu’à éclairer la veiigt'sncc des hommes dépravé* sur lesquel» on use le porter, eL |a ¿¡SJÎ^ce de leurs cou ruge ut accusateur#. Gilbert, critique plu# icrc i’^ p|m juste que Boileau, n’a recueilli jusqu'à ce jour que 1» mi^rf et u haine dum 1» carrière de JuvénaL Sol vers noble et montem 6-, ^, trouvé uo seul protecteur pxrmi le» grandsi et poui t;i.i *■ »r ^.j^ .p# te vue,,. Quelle idée doii.oa donc avoir d une société où la figeait? ■ toujours tori ? Honnête bil' hei(l pourquoi quilteil-il la cjurrue de mu pCre, vieux laboureur de

la Picardie, pour semer srç principes vcrluenx dans tin champ infé-«md, oii l'ivraie seule croit abond......nem?,., Podle, InHc-toi, jette an lniii la lyct h Perse; laboure, Llmitre la ierre ; la main laborieuse y fera germer le lion grain... Tu en vivras du moins L

Le maréchal de Bichclieu □ , dil-on, adressé de graves reproches à son h;s sur le rapt auquel In raiircde Gilbert fuit iilki&ioii, remontrance qui u déplu beaucoup au délinquant.™ Eh! muit Dim, que tue u foui 1rs ver» de ce cuistre? a-t-il répandu. D'ailleurs n'eu a-t-ou “ pas fait sur vous, mon père, des vers satiriques? Témoin ceriain » couplet qui ci, irait les rurs lorsque vous enlrcleniçz la AUtipin. et » que vous engagin pour elle voire plaque de diamante. 11 esl drôle, » le couplet ;

Judu vendit JtaltChrut,

Et Oti pendit de rage; UtrWieu, plu, Èiiqiif lui, K# mis que le *«un-Esprit

En g"gs, en gage, en gage!

»—J’ai ri le premier dp celte chanson, a repliqué le vieux maré-s chai , el je pouvais en rire ; je ifnvaiH pas risqué de brûler foui Un p quarlier pour satisfaire un caprice libertin. Voire citation, mon • fils, çm plu» impertinente que juste. Allfz, faites Pumom-, rien de v mieux, mu» plus d'incendie; ceh passe les humes d’une licence » galante, eue plaisir doit huir la oh commence l'aclian de Injustice.»

L'aventure seau il a Jeune dn duc de Fronsac a fait quelque temps d'version nui fcaudnk's bien ait! rem cul importants dont le ('lumcdier MûLtpcmi est te moteur¡ voilà tic nouveau r.Liirtniun publique ñu'e sur les menée# de cd auduciem mugiitrat, Après un lu <le justice tenu à X er^nlirs le il avril , trois édits ont été publié»; lu premier, portent si.ppression des imienne» clw^r» du parlement de Paris et création de nouveaux offices en dehors du personnel exilé; le si coud, supprimant la cour des aides; le tniUièmc, revêtant les membres du grand conseil de# titres de présidente et de conseillers au parle-meut. Le 4 nuti sulvaut Maupcou , couvert de sa wnurre herniinéc, se rendit ou pateia, où il reçut Je serment d'au premier présidcirt, de quatre pré>id/uts ri de vmip-chtq luticicrs, le K :t de sw foçnn. Cette Création dérisoire ut fol pus admise aussi ’Mc par la tniiûm qu'elle ¡'avait été par le faible miuim-que ei p-r le parti ji\i]iiiqMe, ennemi déclaré de Ihmcirime moisira lure. Xainmumii l'archcvéque Christophe de Beaumont voulut-il légitimer le parlement Mitupeou ou nom de la religion en célébrant lui-même la uic^e rouge; le publie flétrit ce eorjn billard de mille êpi|; ru ni me». UH Ji.i'ú eimsidé aide le conspua. Mu» une opposition phh si rien .c ne wd.i p-s d'inquiéter le ob^noeher i Ici prince» dit UHtg , membre» csEeulii.Is. Jes cours suprême», refusèrent de tetonnaitea celle-ci j le seul comte de la Marché assista à ses séances,

Tous les autres alliés de la famille royalo protestèrent ouvertement contre une innovation subversive des luis fondamentales de IT’Jal, Toutefois le prince de Coudé, dont lu maison foi toujours dévonéo au despotisme, ne conserva que pou de jours celle volonté contraire L celle de In cour; il se rwlhft an parti Mmipcou, sur lu promesse verbale que lui lit cc chancelier d’obtenir du rot que le jeune comté d'Artois, épris des charmes île .l/adcmotsetfc, serait autorisé à lui oflïir sa main. Celle défection entraîna Celle du duc de Bourbon; mais le comte de Clermont, inécoiiteiil de Louis XV depuis la guerre de sepl ans, penisla dain son opposition. U en Fut d< même du prince de Conti. Quant b la maison d’O h ms. s,. i .>n. duitc fut dans celle circonstance indécise et mobile. M, le due d’Or-lém#, st.r les instances de madama de M ou Lésion , se rangea d’abord sous la bannière Maupcou , tendis que le duc de Char très, déjà lié parla confraternité de débauche ordurière aveu le comté d'Ariuis, encore r'rdbut, se lidssn ciller, pour complaire à ce dernier, à le réunir au parlement Juitafd. Il y avail eu te pendant de la par; de CCS deux derniers prinCC# une sorte de Capitula lion en faveur de l’ancienne mag tel rature ; mats, recomí a tesa ni peu de jours après ectia convention que le gouvernement songeait à s'en affranchir, MM. d’Orléans rca-trèrout dans les rangs de l’opposition. Ite furtul exilés.

Le surplus de la pairie ne protesta que peur la forme; tou» les membres se laissèrent prendre à l'appât de h faveurs. Tel est lu pouvoir des séduction» ! les intérêts de lu nation sont sacrifiée soit à îles convenance s Je mariage, toit à de^ avantages plus ou moins frivoles ambitionné» par les grands. Où donc sera désormais l'obstacle imposé à la piiisiance de» rois, si ®c n'est dans un fleuve de mug qui viendrait leur fermer le champ du despotisme?

11 est UH cabinet en Europe, qui, dans tous les temps, associera ses vœux à lóeles les calamité* de la France t la voyua-vous, celle Al-bion jalonte, jetant du haut de son rocher un œil iFruvic sur nus plaine» fertiles, sur nos popula lions indus trieuse s, et appelant la tempête sur les flottes qui portent au delà des mers les truita de noire sol, le* produite de nos manufactures? Que sera-ce de ne si ceifo éternelle rivale apprend que depuis te paix de r'68- b cabinet de Versailles entretient des intelligences secrètes avec 1rs Américains réduites?..» Eh b’cn! elle la cotuiaii, cette partícula ri 1^ mystérieuse.,

* pour vous, premier prince du wng. Toutefois ¡'en fus un Hinhssa-* (leur à Londres, fl sun départ est prochain. «

AJ. de Cboiseul lim parole à M. le duc d'Orléans: le comte de G tunes, charmé, dit-on, du dêiioïniicnl desa comédie d'ihtrigiie, s'achemina vers l'Angteicrre CD fredonnant í J/tr^taS-wu luujuurs llenóme! Madame de Monte^cti, facilement consolée île Ja perte d'un homme qui ne savait faire valoir que des ÿiuqurs de musique, devint ckirmantc avec sou amant illustre, qui ne tania pas à la faire admettre a la cour. Elle y fut présentée le même jour que la cumlessc tin Barry, Celu ne pouvait suffire à radruite beauté ; elle savait sa Mainleiion par cœur, et trouvait que c'était un assez bon modèle à suivre* Madame de Moiilessnn se cuirassa de tout ce qu'elle avait de vertu; nulle part M, d'Grté.ms ne put mpercevoî r k joint de ses principes d’urte adorable austérité. On la vit prodigue de soins, de com-pî.i isa lires pour amuser rut plutôt pour enchaîner son ainiiiit; mais pas une faiblesse, pas une simple imprudence. Chaussant tour ii tour Je cothurne de Melpomenę el c brodequin de Tnîilie, cul U vaut et pmirgeaiH les art», apprl.uil à sou aille le bel esprit, groupant de nulle manière!, la troupe des plaisirs, madame de Mou tesson se lutnia a ers nobles séductions, el jamais elle ne dénoua la ceinture des Grâce»*

Le prince, mis à ce régime sévère, ne put longtemps impuser un frein a sa passion; il parla d'épouser, d'abord dans son intérieur, ensuite dans le monde, enfin à la cour. Une fois ce projet dévoilé, il ne voyait plus ni le roi ni lr duc île Clibiseill san* renouveler la detrmnde de conduire madame de Munición à Taulcl. De son côté la favorite, qui eût voulu jeter une planche de passage sur le fossé qui sépare les mailresW-* obscures des coucher royales, In Ijruritc pi riait souvent à Louis XV du mariage de M. le duc d’Or J éa HS avec madame de MoiiICsmhi, afin de préparer le sien avec Sa Majesté; car il e*i hou qu'nit sache que madame du Barry, crue prostituée qu'un cocher avait ¡I y a quelques année* pour nu ¿-eu de trois livres, a trélrndu et ne cesse pas encore de prétendre à lit main du roi de 'ranee. Manpcou l’eu a Ikitée, j'en ai la certitude ; j’ai vu des lettres où ce chancelier dèda te ce t hj...... praticable, facile.

Cependant le roi a refusé de ínire de madame de Montr**on une princesse du wilg par un byim'il solennel. Sa .Majesté a perm i* à son cousin d'épouser celle dame, mais secrètement, tl sons la comliiimi expresse qu'elle conserverait son nom, il a été convenu m outre que madame de MoulCsson *e s’attribuera il aucune prérog .livc des. |riu-CCSSes il u sang, qu’elle ne déclarerait point son mari.gn, et qu’c lie lie paraîtrait jamais a la cour. Ces deux derIIiért'd conditions bks-Mreiii vivement la prétendue de M. te due d’Orléans: elle dit u ce sujet dans son intérieur que le prince u’auiil pas su profiter des dis-Ensilions de Sa Majesté; puis elle ajouta avec h.....eut : « C'est un oni rue auquel il fout tout dicter. *

Nomdisiunl h permission du roi, madame de Monlcsson avait promis a M. le duc de Chartres que le mariage ne s'accomplirait qu’après un délai de deux ans; quelle était . ■ cumie de ce retard , on ne l’a pas su bien préxisémrui. Duii-on le considérer Connut1 une concession faite ni i intérêts de la famille d'Orléans ou comme un hommage rendu à l'amour dont k jeune prince brùLiil pour sa future belle-mère? Celle dernière version doit Sire repùiisscCi si. comme clic aiLctr de le répéter, madame de Mou tesson a loin né en plaisanterie la flamme de M. de Chartres, Il est pourtant vrai de dire que ce prince parait avoir renoncé tout à coup à h coud]lion du délai, et que beaucoup de gens en ont inféré que la dame a fait une transaction entre lus prétentions de conclusion du père cl celles un peu moins sérieuse» du hk.

Quoi qu'il en soit, le mariage secret de M. le duc d'Orkana a été conclu cette armée ; voici quelques détails. L'archevêque de Paris, informé de l'agrément cerril donné par le roi, accorda aux époux ks trois djspiUL-.cs dp Id publicaban de kurs biftï ¡ et M. Puupard, curé de ^aini-Eustachę, fut dd&ifné parce prélat pour donner la bénédiction nuptiale, à Paris, eu présence de Su Grandeur elle-même. Le» témoins elioLis par k prince étaient M. de Durfort, son premier gen* |j¡ homme du la chambre, et M. de Périgny, ami de Sim Altesse.

Une cour très-nombreuse avait été réunie à ^ iIkrs-Eoitrrcts la vrille du mariage ; on ignora il, cependant, on du moins on parai toa il ignorer, ce dont il s'agi&siii. Mais un mouvement ntmullucux d'office et de cuisine, le transport de plusieurs ameublements du gank-meuble ikns des chambres jusqu'alors dégarnies, enfin des demi* indiscrétions commises par bon Altesse cUc-mème, mirent presque tons les cunvivM sur k» tracts de la vériiG Le matin de h cérémonie, M- le duc d'Orléans, au moment de monter en voilure pour venir à Paris recevoir la bénédiction, dit à M. de Vahu^iiy cl à plusieurs intimes : a Je louche ù l'époque d’un bonheur qui n'aura que m le seul dénigrement de n'élre pas connu ; je laisse la compagnie ; je * reviendrai lard ; je ne reviendrai pas ¡.cul, mais bien avec une per-» sonne qui partagera l'a<.caclie4ii.cnl que vous parut à mes intérêts * et à ma personne, a

En effet, le soir h six Lettres on vit murer le prince au tüilnu de compagnie. Il tenait par la main umilamy de .Mûrilo^.m , cxirûme-bitni purée, Lelk de ion* íes lámeme*, plus belle de ... u bonheur. Le marquis de Vib^ït déroge..ai sur rfieurv aqt iall^-wb ds ta

cour, se Lifo de limiter la mariée avec les égards dus à une princesse du sang; il lui donna même de TAIicssc, et fut imité en cela par toute la compagnie. La noble assemblée savait qu'elle désobéissait nui volontés du mrilrede Versailles, mais clic plaisait au maitre de VWcrs-CoHercts : et

Le véritable amphitryon Łat rampbitryoa dû Ton dim».

La soirée fut charmante pour tout le monde; mais die fut lente pour le duc d'Orléans : eu fin l'heure du coucher arriva,

La cérémonie de la chemise ne pouvait être omise uhc^ un prince du sang ; ce fut encore M, de Valancay qui la présenta, eu présence de Ionie la partie masculine de la société. Or k prince s’ôta ut dépouillé jusqu'à la ceinture du dernier vêlement de ta journée it'rii aux assistants le spectacle d’un corps complètement épilé suivant les règles d'une délicate galanterie, qui veulent, ass^e-l-on, que ks grands ne ronsonimeni le mariage ou ne reçoive ni les secrètes faveurs d'une inailrrasc qu'apres celle opération préalable, l-à nouvelle de ceite circonstance passa de l'apparlcment du prince au salon ; cl tandis if ne dus mains serviables tiraient les rideaux de la couche nuptiale sur Je couple amoureux les dames de la s-ociek riaient entre elles de ta précaution épi la foire, qui, à leur avis, formait un contresens ridicule avec ks fois primordiales dc la virilité,

CHAPITRE XXXVL

Divisions, entre le parlement Ot h cour. — fa corps Gil CMSÔ, — Tel pire, tel fils. — Le poète Gilbert. — Le pifrlem.'nL Maupeou, — Opposition des princes. — Iinrinues de | Au^1el< rre an BrtlagnO. — tai couronna des HnUnn* ulfei ta au dur dOdi'ti'S — üiirmgc du comte d^ l'rovcnco. — PúiUail de Modems, “ Fn.f.irQhhai.li'- qui m-ru tlrni'Niita. "— La cnil Ú4 lu.ine. — franchise tinp Onu; du D.itiphta. — Le Coin du tou do Mowłrfur, — Le Spécifique anli-yptij-ll.rii.pHJ.— «xp'-rienco' p-bLque. — Xùuteuux ruim-ir-s. — Ifo^ htire puncHn que du comte de Lin réunis — Partie* choin pétri»* do Mnrié-ÀnloineUe. — Le1' An.’* ; k* chutas. — Le théâtre d duifinoi. — fjoitizn er /itnjnrd , tr ^pilin il" M. de Hülloy. — £r bourru 6ir.ii/ajmrii, rninrilic do ùoldai», — ¿r'pn^f t( A Mr, iipôrt de Marimnolel fl Gtairy.— M-irl d llriiâtiim. — Statue do Pierre !■'Gnuid. — liisjswiilotis, de Unis les aortaas parlementa. —ncnL'Suion rldl-caté. — M iringfl d'une cliitiiińita^e et d'un chevalier de Malte ■— Le jeune cnmtas-ta ib B*** — Sa pré*entatinn — Le pied do haï. — tUeouvfrtr du fombeoii d’Homére- — Mort de madame FtoSrL — Lû mante des pr^^inu», — ILimblc wjlumilij du rumio de Sages, — Modela d-1 la statué do Vulta ro, — Mnlrmoi^L'Ilu ifoinufd capitaine de* eh*»* s. — Mudé«norolle buihé ."ik cualtice. — nhvQluUi n de Suède. “ Preudw partage de la Polog> ii, — (^ nouvreu feu grenBoii. — Gonté^sion rira Anglais eux Antérictta». — L'in-stip. reCtion n'én runUnim pan moins. — Pensions du duc dc Chojscul fixées — Roméo rt Juliette, tragédie* de buca. — Hírre Je frurf. ingédni du M de KhIIûj, — Le pnrterra comité do leplure. — Apparnjúu dc madciitahello lta< — &:nrt. — PirtiCiditrilÊS Curieus*!,. mr rrtta ttrhriUinta — M-r ll»-lntoitic-llc I » profita chaiideménl, — Jalousie de la marquise de Lir.gfl.iC — Mort de Pmni, — Qucr< Ile du duc ce Chaînes et de Beaumarchais. — Lo duc de lliditlm el »on fils. — Une fête cbw madame du Barry — La 'Jurhorrt de Rourhem et h prinre^fliid Heiiiù,— Lu comité; frayeurs, qu elle causé. — Machines h icq: baieaux » vawiir. — |.c démembrement do la Kilo^un aVreriun .— Suppii'-_ H-ion de I ordre des jésuites. — Ha trouvent un asile en Priwe et en Bus^ur, — Voltaire ans pied* de madame du Berry. — Manare dit comte d'Artuis, — Evènement lugubre chut la favorita. — Laboro* de la taule, — Avatar t tragédie de Durât. — ia Feinta par amour, «m4dt» du môme auteur.

Depuis le lit de justice du h décembre le parlement dé Paris s’est abstenu <lt foulé fonction judiciaire, ayant dictaré son pouvoir in-lliitncé et compromis rar l« «tes de h couronne. Vuinement Louis XV lui expédia-t-il à phi*retira reprises des lettres de ju**fon pressantes ; il n’i'ii demeura pas moins éloigné du palais. Enfin ł pour dernière tentative, le roi envoya ri ekicitli dés membres du puriemctil, rions la nuil du tu au 10, deux ni ou ^queta ires portant un pnp'er a signer, cl qui contenait Ifordrc de déchirer *i le mugis irai obéissait uni lettres rie jussion oïl refiisjiil de s'y conformer. Plusieurs membres de la compagnie voulurent interpréter la volonté du monarque ; [«¡iis ks mûLiMjlictuircs leur dirent qu’ils jvuien i l'ordre ui-près d'éviter Targuai rula tfon cl devaient einjiortei' unoKi ou un nwł sons commentaire. On voit que l'injonction éiaii empreinte d'un esprit de royauté à la Louis MV. (Quarante presidenU ou conseillera signèrent le oui; milis, réuni» k lendemain à jeurs confrères, ils d rsa vouèrent leur fligiinuire, connue une surprime nocturne, comme Terreur d'un réveil forcé.

Je ne sais ce qu’on doit mépriser Je plus, du despolisme qui ne Cannait rien de mieux que d’influéneer la migMralure au sein de» nuit» et le sabre sur la goigc, ou de» mligisirith suprême* qui donnent leur seing à îles mousquetaires connue ils don nproie ni leur bourse aux vnl-urs, et se rétractent Comme de* enfant* au retour du wkJ. Quoi qu’il en soit, le moyen employé part» Majesté lui i^rut exe.'lient ; on cuuiinun la nuil suivante le même système, avec une Jégùread.lilion d'appareil et de rigueur. Un bui*>icrń chaîne *r présent d'abord au chevet de# mngi4ik.au et leur notifia un arrêt du

conseil contenant lu plus étranges dispositions. « Leurs charges dt— u m eu raient eonfi*qué«s „ unîtes foiicimn* leur étaient désormais in-» tçnlites, enfin il leurétiil défendu de prendre |a qualité de membres *dn paricmcinU » Pour couronner l'œuvre arbitraire , des mousquetaires minché» aux pas de Phubtirr remirent à messieurs des je tires decybel qui les eurent eu différentes villes.

Te] est le coup d'Etat médité par le chancelier Mauprou, « et qui «doit peur toujours , dit-il, délivrer l'autorité royale d'une oppod-» lion constante qui durant cinquante-cinq uns ne cessa de traverser » le conseil de Louis XV. » Ainsi se termine le rôle qu'un gouvernant hardi fait jouer depuis quelques mois à un monarque rempli de fai-blcsse et d'impéritie, rôle mi quel il s'est prêté jusqu'au point d'apprendre par coeur les levons écrites que le chancelier lui donnait. Ce ministre ne sc bornait pas à .wń^r su roi les réponses qu'il devait faire nui remontrances de «¡mreurs ; professeur officieux , il mesurait b sévérité, le mépris, h colère qui selon les circonstances devaient ■SKiinanncr les intimations souveraines,

Tandis qne les membres du parlement cassé et exilé demandent des chevaux de posta sur toutes les routes de France pour sc rendre aux lieux où l'air et le feu leur sont permis, legrand conseil, ennemi cnn-slant de l.i magistrature suprême, s'assoit sur 1rs (leurs de lis du palais en exécution de lettres pnieules exprdiér s au mépris des cita ri» séculaires de la monarchie : celle installation Ii'rsl tiHłlfinis que pre-visoire. le chancelier m éditant une réforme plus cornu line encore qui doit comprendre la Cour des aides, annexe trop immédiate de la ma-gistFri m re disgra c bée.

tics grande* subversions en présagent de plus grandes, à une époque où tonies les idées tendent à «apee l'arbitraire, ut cependant elles uÎHeurtnl A peine le naturel d'une noblesse légère et imprê-voyame* Elle sc jour, elle cueille des fleurs sur le bord «le l'abîme mtr'iime:l sous scs pas. Insensée qnh e est ! ne voit-elle parque toutes ms prérogatives SC composent de retranchements Faits aux droite des peuples, et que nous marchons à grands pas, le flambeau de la philosophie à ta main, vers le jour où les peuples voudront reprendre tout ce qui leur appartient ? No* jeunes seigneur.’; êlcn-denl sur celte perspective des séductions qui la dérobent a leurs yeux, mais qui la rapprochent encore en ajoutant eux ressenti rirent s populaires qu'excitant leurs débordements. Voici un exemple. Le duc de Frcmsac, hh aîné du maréchal de Richelieu, s'est fait le continuateur des vie» de son père, mais non pas l'imitateur de son amabilité, si puissante sur le sexe, que jamais peut-être il n'eut une violence a se reprocher. Fronsec ne procède pas ainsi : sa galanterie est celle de ces châtelains du moyen âge, qui, lorsqu’ils avaient arrêté leur rc-gdHl sur une de leurs vassales, ne connaissaient point d'obstacles à l'assouvissement de leur désir brutal. Un de ces attentats, que nos voluptueux appellent une aventure, cl qui pèsera tengiemps sur h réputation, si ce n'est mirla conscience, de AL de 1‘l'onze, a soulevé riinlignalioiï de l'énergique Gilbert, dont la plume a laissé couler ce torrent de fiel poétique :

La fille d'un bourgeois * frappé m grandeur.

Il jette le moucher t m jeune pudeur I

Vuk#, et que coi or, de me* taux nrterprite, Coure, arec ces bijoux, marchander se défaite; Qu'au La séduise. H du : tes aunuqura diM«iat philosophes abbés, pbilotepbee veleta, Intrigue ut, sentent l’or, trompent les >mix d’un père. Elu cede, on letllévo; on vain ganili sa narra.

Échue à I Opéra par un rapl * tannai, Sa h"nta la dérobe au pouvoir paternel. Opendaoi une vierge aussi agt que belle Un ,our I C« sultep se munira plus rehollo. Tout l';rl d?e corrupuyura, auprès d elle assidus, Avait pour le servir fuit des crimes perdu*, pour wq plai+ir d’un soir que loul Paris périsse! Voila que dans la mut, de sos fureur» complice, Tandił que is bpjulè, Victime de son chou , G' û'e uti h.istp taomOèil sous la garde des lois, [I arw d’un Ranbeau ms maris incOndislrra î ]l court, il livre au feu tas unis héréditaires Q il ta voyaient braver afin smuur nf prosmir, El l'emporta mourante en ton edur r*vfa»ur. Obscur, CD l'eût tLtn d'une mort ta^hmê;

Il «i puisât, lo» torito1 ignoré aun cn^

Le poêle i été moins Laurem : recherché par le gund seigneur, il a failli expier dani une obscure prison scs ri rues accu h trices; F ré-ren !’■ soupirail à ion puisant adversaire en lui donnant un asile. C'est ainsi que, dant noire siècle corrompu, le flambeau de la vérité ne sert qifb éclairer la vengeance des homme* dépravé* me lesqucla on oie le porter, et la disgrâce de leurs courageux accusateur*. Gilbert, critiqua plu* àcrc main plu* juste que Boileau, n'a recueilli jusqu'il ce four que la misère d La haine dam |# carrière de JuvénaL pou vrri noble et merdam c'a p*» trouvé un mu! protecteur psrmi les grandi; et pquftiU r a* biirjt que te vu a,., Quelle iJ*e dm, <i& donc avoir d’une société où la «tgeuc a toujours tort? Honnête Gil-beill pourquoi ^Luturt-il fa caunto de tou père, vieux laboureur de

l,i Picardie, pour semer ses principes vertueux dans un champ infécond , où Pmnic seule croit abuml nu mctil \,, Poète, hàle-tuij jelfe nu loin Li lyre de Perse; laboure, laboure la ierre; ta main laborieuse y fera germer le bon grain... Tu en vivras du moins l.

Le maréchal de Richelieu a, dit-on, adressé de graves reproches à son fils sur h rapt auquel fa satire de Gilbert fait allusion, remou-trance qui a déplu beaucoup nu délinquant,. « Eh I muu Dieu, que me « fuñí les vers de ce cuistre? a-t-il r pondu* D'ailleurs n'eu a-t-on * pas fait sut vous, mon père, des vers s a ù ri q nos? Témoin certain u couplet qui et. irait les rues lorsque vous entreteniez fa Mau pin, el » que vous copiiez pour elle votre plaque de diamants, il est drôle, ■ le couplet ;

łud« vendît Jésus-Chrirt,

El s'en pendil dł rage;

Bkbelifu phi* Un que lui, N'a mis que le Saim-Esprit En gage, en gage, en gagal

» —J’ai ri le premier tir celle chanson t a répliqué te vieux maré-• chai, et je pouvais m rire : je n'avais pas risque dé brûlot tout un » nui ri ta r pour satisfaire nu caprice libertin. Votre citation, uu u b fils, est pim içifMrelíente que juste. Allez, faites Ifauiour, rk i de ■ mhux, mtii pins d'incendie; cria passe les bornes d’une Ltauurc * gafante, cl le plaisir doit huir fa ou commence l'action de la justice.«

L’aventure scandaleuse dit duc de Fronde a fait quelque temps ¿'version aux ¿caudales bien amrcmriii ilu portants dont le clirihui lier Mjiqicim est le moteur; voifa de nouveau l'aliciHion publique fixée sur iet menées île ce’ mufacieux maninral, Après un lit de justice tenu a Versai! Ion. le il avril ( trois édita ont été publiés; Je premier, partant suppresion des anciennes cfał^ri du parlement île Paris et treaùoi: de nouveaux offices en dehors du prrsrnnirl r\ilè; le si rond, supprima ni fa cour des aides; le troisième, revêtant les membres dit grand conseil des titres de présidents cl lia conseillers au parlement, Le 4 unta suivant M.mpeou , couvert de sa simarre hermiuéer sc rendit «u lofais, où il reçut le serment d’un premier présit|cirtt de quatre proiiknta el de vingt-cinq ta/miers, le K ut rie sa façon.

Celte création dérisoire ne Fui pus admire aussi vite p¡ir fa nation qu’elle l’avait élé p.ir le faible inuimrqiie et p.ir le pîirli jésii:!q :?, ennemi déefaré de l'ancicuue iinh; ¡si p lore. \ diornn-iil Ifareticvi'qiLe Clirfalopúede Beaumonl voulul-il légitimer le parlement dmipcou au rjiuti de la religion tu célébram lui-tiiime fa uMtate ron ,c; le public flétrit cc corps lut inrd de mille i'pj|jiP m mes, un p,irl¡ rmi^hierablc le conspua. Mais une opposition plus réiieure ht: larda pas d'inquiéter le chancellar J 1rs jlrillÇM du sang , inculbres essentiels de# cours suprêmest refusèrent de lecomuHiro ccÜu-cî ; le seul comte de fa Harche assista à ses séances.

Toits les autres alliés de fa famille royale protestèrent ouvertement contre une iiiuov.ition subversive des lois fondamentales de l'Etat, Toutefois le prince de Condé, dont fa maison fui toujours dévouée au despotisme, ne conserva que peu de jours cette volcnilù contraire i. celle de fa cour; il se rallia uu prl! Maupcou,, sur la promesse verbale que lui lit cc chancelier d’obtenir du roi que le jeune comte d'Artois, épris des charmes de .VarAwioïseffè, serait autorisé h lui offrir sa main, Cette défection entraîna celle du duc de Bourbon; mais le comte de Ctermonl, mécontent de Louis XV depuis la guerre de sept ans, persista dans son opposition. Il en fut de même du prince de Conti, Quant à la maison d+OriéauHt su crin* duile fut dans cette circonstance iudélire et mobile. M, le duc d'Or-Eèin*, sur les Instance* de rnadoutu de .Mjchcsíoht se rangea d'abord sous la bannière Maupeou , tandis que le duc de Chartres, déjà lié par la con Ira t e ni i t fi de débauche undurière avec le comte d’ArtnÍBt encore enfant. se laissa aller, pour mimpfaire à ce dernier, à ne réunir au pariemem bâtard. U y aviii eu cependant de fa part de ce* deux derniers prince* une torlc de capitulation en faveur de raucteitnc magi* train re ; mais, reconnut Ma m peu de jours après cette convention que le jpiiverncmenl surigeoit â s'eu affranchir, MM. d'Orléans rea* trèreui dans les rangs de l'opposition, lia furent exilés.

Le surplus rie fa pairie ne protesta que peur fa forme; tous 1rs membre* se labsêrsni prendre à l'appît des faveurs. Tel e*i le pouvoir des héduclions i les intérêts de la nation sont sac ri fiés uíl o des Convenance* Je mariageb soit à des avantage* plus ou moins frivoles anibiliomrés par Les grands. Où donc sera désormais l'obstacle impaire i fa puissance des rois, si cr n'est dans un fleuve de sang qui viendrait leur tannerie champ du despotisme?

Il est uu cabinet eu Europo, qui, dans tous les temp*, aatoclem res vœux à toute» le* calamités de fa France i la vnyex-vous, celte Albion jalouse, jetant du haut de non rocher un «¡il d’envie sur nos plaine» fertiles, sur nos populations industrien res, et appelant fa tempête sur les finîtes qui portent au dclii des mers les Iniite de notre sol, les produits de nos m a nu factures? Que sera-ce donc si cette étemelle rivale apprend que depuis fa pair de ne8 le cabinet de V ersailies entretient des intelligence» secrètes avec les Américains tèxjhétri—Eb b’.enl elle la connaît, cette particularité mystérieuse,

rccrvoír sa transe de Gaston íf Rayant. Il y a cependant dans «t ouvrage de beaux senti m tu us, des vers l res-p a inculques, cl un périrait bien tracé tin chevalier sana peur el sans reproche, 'lais peu d'iule h lío ns tragiques ressortent du plan guerrier de l'auteur: la chevalerie est /rouleau ilustre comme nœud principal; Tancrédt' n'a dû son brillant succès qu’à la donnée éminemment tragique du dévouement magnanime de ce héros : un intérêt puissant le suit dans te champ clos oh il va coulai lire pour une femme qu'il croit cnn pable* La réussite de Gaston et Ra^ard a été calme* Le li-,urrii bitfïftiiMint de M. Goldoni a obtenu un succès plus décidé; outre le personnage principal de celte pièce, qui offre un caractère encore neuf au théâtre, c’est une antre nouveauté remorqua ble qu'un ouvrage écrit en français par un au leur i u lien : Je public a tenu compte i AL Goldoni de celte galanterie.

Zènui e tí J;ur, cpuiédie-hilkl de M, Mariftonlfl, mise en musi-âne par AL Grétry, fait courir à la Cnmédie-ltahciuic les amateurs c l'uarnioine suave et expressive. Le poème est imité de lu R li et fa Hèle du bon Perrault, avec ad diii ou d'un valet tremblent, dont le rôle est fort vomique* Il y a du l'ai trait pour 1rs âmes sensibles dans cet opéra, mais nos jeunes dcmnisulkt ii'm seront pas plus disposées il épouser des maris hideux : elles sa vent trop que nous ne sommes plus au temps des mêiumarpünses, cl qu'il n'appartient qu'aux filies d'opéra de prendre pour des Adonis nus hmmôvr*, assez généralement aussi noirs, aussi velus, aussi fêtes que le monstre Azur.

L'auteur de {"¿‘¿prit. M, Helvétius, Cil mort dans le présent mois de décembre* Les persécution!, du pouvoir avaient obligé ce pbilo-toplte à une sorte de désaveu de ses principes, mais à scs deniers un menls son caractère s'est relevé. Helvétius a refusé d'obéir aux insinuations spirituelles du clergé, il a repoussé les secoure du ca-tholicismc : on l'a cependant déposé en terre sainte. La phi loso pliie dece profond écrivain n'a pas été exemple de vanité; il avait ć}hjusć mademoiselle de Lignevillc, bulle el noble descendante d'une des premières maisons de la Lorraine, cl s’était empressé île céder sa Charge de fermier général connue indigne de celle illustre alliance,

A oici encore une autre philosophe du Annl, Catherine II, qui se signale par un acte de la plus splendide vanité. lut Maiite de Pierre le Grauil, dont t'eu'emion avait été confiée u AL balconnet, devant être bienlût achevée, l'impératrice ¡1 fait transporter à Pétersbuùrg nu rocher de granit qui doit servir de base h cette figure. La pesanteur de ce bloc, calculée d'après les proportions qu'il présente, est de trois millions deux cents milliers île livres. Les efforts, faite pour le transport de cette masse venue de quarante lieues ont du surpasser des deux tiers les travaux entrepris dans le même genre par les Romains, car l’obélisque le plus grand qu'ils aient apporté dans leur Ville, reine du monde, ne pesait pas au delà de neuf cents milliers.

Les travaux du chancelier Mauprou sont plus faciles; il lui a suffi de uuehpirs traits de la plume distraite de Louis XV pour anéantir successivement dans le cours de ccur année les parlemente de Bc-nnçnn. de Douai, île Toutouie, de Bordeaux, de-Italien, d'Aix,de Metz, de Rennes, de Lyon, de Grenoble et de Dijon; on a crié quel-■jtics jours, ou achanie ensuite, et Manpenii a dit, comme Akiami : «Tant qu'ils chanteront nous ne tes craindrons pas, > Les divers édite d'abolition portent qm: les offices s-ironi remboursés et que de nouvelles chargés seront ctééez pour les nouveaux magistral. Un peut cire assure que cette dernière clause sera remplie plus exactement que la première. Ainsi le grand œuvre dés longtemps médité parla cour, mais qu'un Msupcoit seul pouvait exécuter, est accompli. L'ancienne magistrature, rempart élevé par le contrat social contre les envahissement» de la monarchie, ce Frein qui uni Je fois empêcha la royauté de courir A sa propre perle, Tirnm-tme magistrature n'existe plus qu’en fragmente dispersés: malheur à la couronne s'ils m réunissent un jour!

Ce n’est pas l'histoire de ma famille que j'écris, c'est celle de mon temps. Je n'ai pas voulu que l'attention, si ces Mémoires la provoquent on jour, s'arrêle souvent aux bagatelles d« nia Le; peu d’cnlre elles méritent d'èire cousues il la robe du temps : il m est pourtant quelques-tinus qui ne dépareront pas mon bagage. J’ai tu la mort de ma taule, qui tint fa plume axant moi, cl que j’oppdai* tua mère, parce qu'i Ile eus eu lea soins. Je l'ui pieu rite atar renient, celte : fouine parente! Le bruit de lu ter.? tombant sur sa bière a pénétré dans mon cœur camine un coup de poignard.,. Mais pour ceux qui liront eus pages qu’eût fait on convoi de plus? J'ai quelque chose de moins inutile a dire sur moi-même*.., une rêtéLliun longtempscomprimée,*, une faiblesse délicate a canfcuer pour une religieuse, même chanui-nesic .* Mais me voilà résignée : lecteur futur, je m'agenouille à ton coufessionu*!.

Lumq ut j'entrai, à l'âge de Mise ans, dans mou couvent i la règle large et facile, il y avait par le inonde un jeune chevalier de Malte do notre maison de B"*; il suivait .1 la fois plus d'un genre de tara-Vâncs et st montrait fort audacieux dans toutes ses entreprises. Il vint me voir : te prb klc m ps é Lait doux, l'air enivrait dit parfum des FOses, les bosquets du couvent étaient rnulinn1 i-ur*.., J'avais dix-sept au», B"” nten comptait p^ encore víji¡¡m ni„ A(,n. nous êga rîmes mon cousin el moi... Ou se retrouve toujours eu pareil cas, el dès

qu'on s'est retrouvé on voudra'T encore s’égarer. Le chevalier s’amusa •IX mois êntien de et jeu charmant, mais on matin je ne le vis nu venir au rendez-vous; j'appris birimli qu'il s'égarait ailleurs : je Tmi, bliai ; il quitta h F nutce* Hm de neuf ans s'êLiienr écoulés Icraqu'i.^ soir cm m'annonçA, (teru mon hôtel de fa place Royale, un gentilhomme revenant de Tripoli, où il avait langui sept ..ns esclave. Mon coeur bondit de compassion, j'ordonnai qu'un introduisit l'étranger; c’êtaii mon cousin...

« Angélique, rue dît-il, échappé par miracle à l'esclavage, je suis * ruiné, sa us étal, sans asile; j'ai perdu la proieefon 'le Tordre * avec toute ma fortune, engloutie an jeu, avant ma capí vité; je * n’ai d'espoir qu’eu vous : donnez-moi tin grctifer el du pin. * Hélas ! od connaît Ih puissance d’iiim première inclination ; je donnai à mon cousin, non pas un grenier, mais nu appartemmi, de l'or, des équipages; je im rendis mou cœur. Je nki point à me repentir devoir reformé le nœud de me.» premières amours. B*” sc montra fidèle, reconnaissant, trop reconnausaiH même, car au haut kl'mie année il m'obligea i lui donner te plus jolie petite fille du inonde. J'étais encore euncinesse, lui était chevalier de 'laite, et in sévère Cli-meul XIII régnait sur l'Eglise. Titiláis que le démenti vivant de notre double vœu de chasteté croissait en grâces, en attraits cl en la-tekU,nnus Bolliciliomi Vaiuumml a la cour de Ifome d'élrc a'franchis, des luis religieuses pour recevoir celles de l'hymen. Enfin Glé-niCnl XIV, ce pape tolérant el philosophe, OCCup-i le siège apostolique ru 17Ûü j la même armée II’** me conduisit à l'autel. Je lui achetai dans le même temps une charge de président, qu’il n'a jamais souillée par d'indigne» fuihlesses : mon mari e$l un président de la irempede Mate**. Il est exilé à Bourges,

Quand B”' reçut la vtsde nocturne ocj motisqi reto Eres de Louis XV, nous venions de marier ma tille à un gentilhomme de noire maison, nomme récemment colonel de cavalerie 1 la cune comtesse n’a pas encore quatorze ans, et cependant elle fui,présentée pendant les vi-siteS du jour de l'an. Lh Dauphine a voulu voir aussi mon Emilie, grande, superbe femme, dont les charmer ont en apparence six ans (te plus qu’elle... « Que vous êtes belle, comtesse! lui a dit Maric-* Antoine Ile apres l'avoir embrassée à plusieurs reprises,., vous serez ki de mes cercles, n'est-ce pas? vous y viendrez souvent, je k veux... » je te désire, ai-jc voulu dire. # La fille de Marie-Thérèse ne sait pas que Time dT-milie ext aussi forte que «on corps est robuste, qu'elle porte dans son coeur rantour de la vraie grandeur, et le plus grand mépris pour l'intrigue et la servilité. Je doute qutetlc fasse jamais une complaisante de cour, encore moins une approbatrice de la politique autrichienne. Revenons aux événements généraux.

Dimanche dernier, jour de la Purificuifon, le roi devjjt nommer dit chevaliers de son ordre; S* Majesté s'élu il même plu à foire entrevoir aux candidat* cette faveur tant recherchée : l'eau leur tu venait déjà à la bouche, cl plus d’un peut-être avait essayé secrètement devant son miroir le cordon bleu qu'il allait avoir le droit de tiùricr. l'oint du tout, le soir de la Chandeleur est arrivé sans quo te liten heu reiise nomination ait été foin-. Il y avait fini masqué dans l.i nuit 1 l’Opéra -quels ont été tes rires île la fonte en dominos lorsqu’on a vu paraître une troupe de dix masques portent des nez d'une longueur exiraordi-naireou bout de chacun desquels pendait un ruban bleu ! Lailtistoq était d'autant plus claire qu'a la base de se nez d'un pied était écrit : LVievahcr des ordres du roi* Un attribue généraleiueut celle mascarade à AL le duc de Chartres,

Cest un émail antique qui doit venir sc joindre ici i mon ta! tem de mosaïque í le cumie de Drurn, officier liollandmji au service aa Russie, découvrit vers le rotnrnrncemcnl de février présente année iiiï te tombeau du grand Ifoinère dans Tile de Ñio flo>), fuite des Sporades. Ce tombeau, si tongiemps cherché par les voyageur», est un sarcophage haut de huit pieds sur sept de longueur cl quatre de largeur. Il sc compose de six morceaux de marbre san» sculpture, »ur Ibin desquelles] gravée une inserí pi ion grecque, te meme sans demie qui, selon Hérodote, fut misé sur le mojiuintmi longtemps après la mort du chantre de l'Iliade* En ouvrant ce moiiumenl on Irotiv* te corps d'Homère asd» ; avant que l’impression de l'air cit. nciir fit tomber en poussière cette dépouille de trois mille ans, on tut iç temps de saisir sur la physionomie, encore reconnaissable , du Grec illustre quelques traits de i'Csscmbhnre avec k+ médailles antiques qui le représentent. Ce corps, placé miter dons le lamEtcau, est une preuve de plus que l’usage de bnïkr les morts nY-iait pas général dans L'ancienne Grèce. Lr s.irmphage ruuferiuziit un vase de marbre, nue pierre de Forme tri angula ire ri d'une grau.le légèreté, qui pour-rail cire te symbole du style dont k poète SJ- s.-i vait, Il y avait aussi plusieurs petites statues de marbre d'une sculpture d*ns renfonce, cl au dos dtsquclks traient gravées des inscription* en fougue uto connue.

Un ignore L’époque précise de la mort «l’Hombre; mais depuis la découverte des imrhres d'A rundel on sait que le prince dis pm-u-s vivait l'an «70 de Tère aliiquc, smu l'archimlaI d’un Athénien nommé Diogilètc. Se rendant de S.-moià \ Limites, il fut surpris par la mort au port d'IoS* dom ks habitants lui érigurcnl le lumbr.au relremé enfin par le cumie de Hpum.

Il y ¿ loin d’Homère à madame Favarl, bien que celte dame, plu*

celebre encore par na galanterie que par scs ouvrages « soit complût parmi uns beauï esprits» L'ancienne favorite du maréchal de Saxe, retirée depuis plusieurs années de h comédie, vient de mourir dans les bris de In réunion el dans «eus de l'abbé de Voiseuon, ce qui n'est pas incompatible par le temps qui court. Il y a plus de quinze nus que cct ecclésiastique faisait partie du ménage Favart, espece de tri-mité galante dont la nature était aussi fort difficile » définir. Les revenus de l’abbaye de Vuiscnon se confondaient dans cette commii— maulé singulière avec les pensinns du théâtre, et le tout se cou sont ma il ii la plus grande gloire de Dieu, Car madame Favori depuis sa rc-ïiunciation au théâtre t’occupé il sérieusement dé son saluty besogne passablement laborieuse, comme chacun sait. Ltal-direclriee^ des plaisirs du grand Maurice est marte avec autant de sainteté qu a pu lui en inspirer M. de Voisenon , prêtre de son métier, croyant par intérêt, niais libertin por habitude* Enfin il a fait de sou mieux pour inclue l’âme de sa luaurcsse en état de paraître là-haut.

Jlva dans Paris un gentilhomme nommé M* de Brumcy qui .i la manie des processions; lés deux l’êtes-Die» lui coûtent amincElc-nicni dre sommes énormes » ci les catan Inte uns estiment qu’il ne lui reste pas cri biens fonda, en or, en rentes, pour plus de cinq a six arts de piété. Chaque année quelque imrium de m fortune est métamorphosée en ornements d'église : tantôt un bois, coupe et terrain , est échangé contre des surplis, des chapes » des chasubles ; tantôt la valeur d’une prairie est consacrée à l’achat d’une lampe de vermeil ou d'un ostensoir* L'an dernier M* dc Brumoy donna les diamants de feu sa femme pour orner les daigts, les oreilles, le cou de la S ierge de sa paroisse : dernièrement il envoya à M. le Curé jusqu'aux cht-mÎMfi de la défunte pour faire des robes à la mère du Christ; ce qui n’cin pas lieu sens prélèvement de la part de certaine nièce du lion pasteur, laquelle,sous le rapport de la virginité, n’usait pas, dit-on, nos droits i n cnn l Niables a ce partage* Mais c'est aux procedí on s du village de Bmmoy que notre maupquç dépense le plus d'argent* Le Seigneur du lieu, h chape an dos. dirigeait lül-mùiue fur.Ire de la marche à la dernière Fete-Dku. Deux «lits prêtres, venus île quatre lieues a fa ronde, avaient été loué; par cc gmlilliommc à raison de six francs pur lélt; déni cents autres personnes avaient fié revêtues des ornements que M* de Brumov lient en magasin dani Mm château. Iłem mille cinq cents pots d/fieurs étaient rangés sur la routcqucJc cortège detji ¡1 parcourir ; six reposai rs iita[plihquufi y étaient dressés. Au milieu de ces dispositions, et sur un nol jonché de roses, de coquelicots, de binéis, lus spectateurs virent se déployer Une double file ecclésiastique, moitié chaulante, moitié henglanic, qui ne couvrait pas moins d'un quart de lieue de terrain. Vpires h Cérémonie, officiant, chapier», eumparies* in xi lès de la capí la Le, se rabattirent sur le château , où huit cents personnes dînèrent aux dépens du séigneur. Mu reste l'intendant de M. Je Brumos dut porter eu ligue dé compte le drgit causé sur los ierres eiivironminies par le* roues de cinq cents carrosses venus de Paris, par la mullid lude courant h travers champs, par 1rs repas champêtres consommés sur les gazon», enfin par les blés qu'avaient couchés dans leurs jeux folâtres certains couples occupés de tout autre chose quede U uolun-nitédu jour*

Taudis qu'on célébrait à Brumcy de saintes cérémonies, une horrible saturnak avait lieu à Marseille chez lu comte de Sade, si connu mr les folles horreurs auxquelles il s’esi livré en lîftfl avec une malheureuse hile, fil sur fout par le chu l-iT œuvre de cynisme portant pour litre Jujfîne. M» de Sade donnait un bal auquel il avait invité beaucoup de monde; un splendide souper lut servi à minuit : or le comte avait fait mêler avec profusion au dessert dus pastilles de chocolat à la vanille, qui furent trouvée* dé lime uses, cl dont tout le monde mangea. Tu ni à coup les convives, lnjmm^ ut femmes, se sentent brûlés d'une ardeur impudique ; le* tav¡iliera attaquent ouvertement le* dames, qui mo n-S* ule meut sc rendent, mata cou rent pour la plupart au*dcvant de leur défaite*

Les caullia rides, dont l’essence circule dans 1rs veines de res infortunés, ne leur permettent ni pudeur ni réserve dans ces voluptés im-périr uses : les excès sont porté» jusqu’à la plus funeste extrémité; le plaisir devient meurtrier.*, le «mg «UÍÉ ^r le parquet, et tes foui me» les plus sages dans tout autre moment ne font que sourire à ‘‘et horrible effet de leur rage utérine* Prévoyant l'éclat que cette •cène, comparable aux orgies de Néron, aurait quand le délire cus-Mrait, M. de Sade s’est sauvé avant le retour du soleil avec sa belfo-sœur, toute san^lantfi encore de ses embrassements brutaux. Plusieurs dunes titrées sont mortes des suites de celle nuit de dégoûtanies horreurs; dmilrïfi €II Sunt gravement incommodées, et p'adeur* homme» ont miccombêh kilt épuisement* i on te ta France, s» l’instant où j’écris, est rempli^ de la renommée de cct événement sans exemple peut-être dans les annales modernes. Lin ......dut de prise de corps csl lancé contre le tamte de Sade; s il riait pris ru ce marnent, nul doute qu’il n'expiài &urrfchufeuc| smi affreux et étrange uiienui.

Après des détails aussi repnUssants on repose avec quelque plaisir 4a vue sur des objets qui ne ^m que malins. C'est ainsi qu'on se faut de main eu main, mi» dans le plus grand secret, un distique

qu’on a trouvé une do ce» nuits sur le piédestal de la statue d Louis XV :

Grofosque monument, infâme piédestal,

Les vertu» wat a piel i ta vire est 4 choral,

A propos de Statue il tant noter que la foule se presse dans l'atelier de PignlJe pour voir Je modèle en plâtre de Fcmgie de Voltaire c’est pourtant un pauvre spectacle. Le statuaire a eu lu m al beu reus idée de représenter le grand écrivain à peu près nu : il est assis e ne présente en vérité qu'un déplorable squelette* La lêic, couronnée dc ki u riers, est trouvée fort ressemblante par les person nés qui ont vu depuis peu Je philosophe de Fcmuy. L'homme illustre, eu portant au foin suń regi.nl d'aigle, semble envisager avec un mépris mêlé de malice toutes les folies de l'humanité : un âcre sourire erre sur ses lèvres. Voltaire tient de h main gauche un rouleau de papier qui ni tow)>Ant couvre les tristes débris de s, virilité et soustrait au moins cette partie de son corps ii la pitié du spectateur* De ta main droite, l'julcnr universel tient un poinçon* A SCS pied» le poignard de Melpomène,. le masque de Thalie* des livres, une lyre, une sphère, rappellent les divers genres auxquels Voltaire se livra avec plus on mains de succès. On lie sait encore oit sera placée cene statue exécutée en murbre; mats on serait temé de croire que Farliste la destine à une école d'anatomie. Jc le répète, clic nfoffre que l'aspect hideux d'un cadavre décharné, et jamais ta postérité en voyant crtle momie de marbre ne se fera l'idée de ta puissance de génie qui caracú* ri se le module.

Depuis huit jours, mta-t-oii dit, il règne une rumeur moitié gaie, moitié cri tique à l'OLil-d^-bouir à propos des permis de citasse dans les forêts royales débvris pr mademoiselle G ni mord, danseuse de l'Opéra, Cette tùrçanstanee paraît en effet fort drôle, même quand on eu cohiulii le motif* Mademoiselle Guimard, uni tresse du prince dc Sonhhe, capitaine des chasses, ne se home pas à dire ; Nous dau-jiwiis dus permis de chasse, comme la servante du curé disait : Noua chantons dre turbes:, son ,ituam lui a délégué Je pouvoir d’en accorder, cl elle use de ce privilège. Aussi voil-on dans les bois duSjint-Germain, de Versailles ou de Marły des amoura et des zéphyrs, la carnassière nn dos, 1rs guêtres aux jambes, le fusil sur l'épaule, tuant les faisans de Sa ôLijesté pour 1rs nymphes du magasin. Les gumils-hoivmes du ta cour, jaloux de ccs faveurs accordées à des gens qu’ils «ippe lie ni ries bufoJà us, en mur unirent hautement. Tout en se .....-qiii.nt de leurs rivjui chantants, eonce riants ou dansants, ils jurent que si cela dure ils nmcnnii de coüjw Cupidon , Borée, Castor Ct pullnx et toute celte clique usurpatrice des plaisirs réservés ordinairement ś la noblesse*

Midcûioisulle Dulhé, celle première institutrice de M, de Chartres dans la science du plaisir, ne signe pas de’permissions de chaise dans tes forêts royales, mais elle chasse rlfo-mt mc sur les Ierres de beaucoup «fe tum i*. Hirri «le pins ordinaire cependant que les charmes de celle courtisane : c’est une blonde fade a la figure mou tempère, sans vlvAcité, sans esprit et dont lames les habitudes semblent dire: n Viiutaz-vous du plaisir, j'en vends! ■ et rien de plus. Mai» celle Plie a la vogue, cela répond N touL En dernier lieu maileinuireU« Duihé recevait les soins ci les louis du marquis de Geulis ; mata <é-lanl aperçue que la source des derniers couimcnçail à s’épuiser elle a prié son unuiiit de discontinuer ses assiduités Cl l'a remplacé sans perdre de temps par ford d'Aigre mont. Cet Ablata b conclu au pri# de mille louis pour la première nuit cl mille écus par mata.

De grands événeinenls se passent dans le nord de l'Europe I jhcs-quisserai rapidement lis principaux. Adolphe-Frédéric, roi de Suède, ntpuml suhîtemeni le lï février de Ja présente année pendant que sou Aïs Gustave de ifolsreiii-Euiiti voyageait en France. Ce prince se rendit in toute hâte a Stockholm bien décidé à mettre à exécution ■in projet de révolu lion dont il avait entretenu Luuh XV cl son cou-sril. Depuis longtemps, UFrit-il, une aristocratie puissante représen-* lée par te sénat tenait également asservis le prince el le peuple. L'ouverture d'un nouveau régut parut favorable au j.mue monarque pour le renversement de ce pouvoir accusé pur lui d’oppregion* Le comiede Vergeimes, Ambassadeur en Suède:, reçut eu secret du cabinet de N entailles l’ordre de favoriser, autant qu’il serait en lui, le mouvement médité ; ou le prévint même que la France enverrait au besoin des secours actifs pour conduire l'entreprise à une heureuse fin. .Mais il ne fut pis nécessaire de faire intervenir ta force dans celle révolution : la monarchie ressaisit ses droits, au, pour mieu.-dire, sa puissance sans qu'une seule goutte de sang fût versée* L’an-turifo du sénat, anéantie du consentement des états assemblés, retourna tiu souverain, qui en délégua une partie .i de nouveaux sùrm-tcurs, créatures dévouées à la couronne. Gustave appelait culte révolution L'affranchissement du peuple, les politiques uèsiHiéresiér ta qualifièrent aveu plus de raison de tyrannie nouvelle*

Quelle que soit l'arrière-pensée du nouveau roi de Suède, au inoin» h*? $tiêdota resteront une nation unie, homogène, ci fas matheuretu Polumtis oui perdu celte ri'iliu^èi dont ils étaient si dignes par leur courage et leur patriotisme. Le? descendant* dus valeureux Sa ripa tu» n’aurenl bientôt plu* de pairie.

La gâter- entre la Russio et ta. Turquie durait depuis Tannée H61»

(.etlC dernière pu rufianee. levait, di «ait-elle, pris ifs armes que pour rétablir lit tranquillité dans ht Polugne, livrée >m dissensions iules-liiir^ que h cour tic Péterslmnrg r ici [ail par h suzeraineté qu'elle exerçai) únte» si bir ment sur l'Etui polonais. Tout iï coup on apprend ni milieu de cette année qu'un armistice vient d'ètre conclu mus les murs tic GHrgcwo entre le feld-niarécliHl Bunianzov el Seid-Ahd-nl-KerJin-kifendi, grand notaire du divan. Il paraissait naturel depen-seraprès cri événement que la Pologne allait cmiii recouvrer la paix intérieure par le concours unanime des partiels lu-lligéranles qui posaient les armes, Vain espoir J A peine les hostilités avaient-elles cessé, qu’on vit entrer sur 1rs terres de celte monarchie élective des trempes prussiennes et a ut ri ch ion ne* : Jes premieres s'éi midi rent daos 1rs pnlatinais de Plorzko, d'InovJoex, de Brzeście, de Posu^nie, de KaJuh, etc. ; les secondes occupèrent les duchés rte Zaïur, d’Osvic-cim , une partie des palatina ls de Cracovia, de San demi r, ele.

Ici je dois reprendre les événements de plus haiu pour les éclair-Str. L'impératrice Catherine, sentant qu'uni; nalion aussi brave que Jes Polonais serait pour elle une cxcelieiili; avant-garde contre 1m Turcs, ses éternels ennemis, s'était attachée h se faire un allié du roi de Pologne, Or le meilleur moyen d'obtenir ce résultat important, c'était de choisir elle-même ce monarque. Elle envoya dune le eximir Poittatowski, son ornant, régner .J Varsovie, 11'.prés Je meme pLn il fallaii donner une assicite solide ait gouvernement de cc prince en l'aidant à calmer d^ns ses Etats les. dissidences religieuses qui ne cessaient d'y entretenir un ferment de guerre civile. Tel fut h1 motif, d'antres disent Je prétexte, de la proicction, dégénérée en véritable suzeraineté, que la ezarine accorda au souverain des rives de la Visltilc. Quelle que fût la pensée secrète de la cour de Peters-bourg, il est vrai de dire qu'on s'occupait d’établir rit Pologne une consliiHlion propre à réprimer, à prévenir même J'effervescence des partis et d'arrêter ainsi Le torrent déjà dûlmnlè de l'anarchie. Mais soit erreur, soit soupçon fondé, Eré dé rie H vînt traverser l'cxécu-liiul de cette réforme put il ¡que. P Fui rali l pour le témoignage irrécusable d’une arrière-pensée de conquête la protrelimi de Caiberirm, il préposa Récré le mri L au cabine) de V renne d’envoyer simultanean ml leurs troupes en Pologne précédées de ma ni frètes où seraient établis les droits des deux cours sur diverses provinces maintenant réunies à la Pologne* Ce mouvement s'exécuta, comme ou l'a vu plus haut. Ca)horiue, encore engagée dans mie guerre avec la Turquie ci craignant de s'attirer de nouveaux ennemis, ne conlcsti point E s pré-tenlinini de \ Jeune çt de Berlin. Ae pouvant s'opposer au déiueui-hremmi de la Pologne, elle songea à se saisir d'une portion de ce royaume. Les troupes russes occupèrent le district de TrombwjJ el les pnlalinats de Podcdic, de Bactavic ci de Volhynie. L’infortuné Poniatowski fui □haiiiloilllé : voilà ce que deviennent les alliances ■litre léie* couronnée», même quand l'amnnr lesa cimentées!

L'es événements sur prirent (ouïe l’Europe* moins toutefois en CP qui conter imiE les cours de \ initie cl de Berlin, «ont un connaissait lividité, qu'en ce qui nmchaii celle Sémimuis du Nord, qui faisait inscrire von nom parmi ceux dés philosophes généreux cl bienfaisants* Catherine essaya dfeicuspr sa conduite m l’expliquant, « Ce n’vtail h point, di sait-elle, dans le but d'agrandir ses Etais qu’elle agissait ■ ainsi, mais afin de surveiller fes deux autres puissances envahis-* «mites cl de mettre nu besoin des fi mi If s à l'extension de Leurs pro-* jefe d'agrandissement. » Cette justifica lion parut peu convaincante* fa clarine n’échappa point an soupçon il avoir concerté avec l'Autriche cl la Prusse h didoealimi de r Info ruinée Pologne, Mais qui jmiirra exprimer le mépris qi^iuxpira dans celle circo nuance In lâche insouciance du cabinet de Versailles! Toujours dominé par celle puérile vanité qui le rendit si souvent la rferc du monde, Luuis XV n’a va il pas envoyé un ambassadeur à Varsovie n juifte que celui du » la Russie aya ni plus de crédit que le roi de Pologne lui-même. Je ■ ministre de France n'aurait joué qu'un rtí/c inc^uqwi/bfe oree sa »4¿.nffé. » Misérable lançage! Eh ! n’élail-ce pas précisément parce que le ministre russe dépassait la mission d'une diplomatie ordinaire qu'il cul été de fa dipnifé de l'envoyé fronçais de le taire rentrer dans la sphère de ses a H ri bu lions légales ? Ait moment de la première oc* cupaiion, Louis XV, frappé cependant du jour fâcheux que celle araire répondait sur lui, s'écria definí h; duc d’A guillen : « Ah ! si * dioisetil avait été ici cela UC serait pus arrivé. »

Tandis que trois puissances défmsMMaictil, par le fait, le roi de Pologne, łn itltrudnili la ratification par traité, oit négociait à Poe-kinui, 'tu tes limites de la Moldavie cl de h Vilarlile, pour la paix définitive entre h Porte et la Rusde. Tel était du moins le but avoué des conférences: mais ce qui prouve que le «n Fl de la Pologne y était aussi discuté, c'est qu’indépcndainmm) du comte Orlow, plénipo-irntiaire russe, CE d'Osm.tn-E'k'udi, plénipotentiaire ottoman, M. de Thagul ¡mista it il ce congrès au nom de l'A u triche, cl que M. Z'.-gO lin j trprésenta il ta Pru^r. Quoi qu'il en soit, ta Russie et la Porte n'ayaiil pu s'entendre sur l’indépcmlaucc de la Crimée, les coiifé-rcnces furent rompues el la guerre sc ralluma entre l’empire moscovite ri celui du croissant. Alors les troupes russes, autrichiennes, et prussiennes étaient en pleine el entière possession des provinces que les lrois suuverni ns sV mmi respectivement attribuées. De son côté, Louis XV était entré vu jouisMAce de la portion qui lui reve-

naît dans ce partage : les épîgr.ammcj, les sarcasme* fit fes chansons,,. Cependant un des sujets de Sa Majesté lui proposait dernièrement de meum .1 scs .....ins des foudres terrible: \; ILundi:?uns nomme Dupré, qui, dit-on, pa^se su vieil faire des expériences île phoque, a retrouvé le secret du feu jrńwirs, Celui que ce savant □ ¡avant est si rapide, si dévorant, qu'on rte peut 111 l'éviter ni l'éteindra l'eau lui donne une nouvelle activité. Plusieurs osais de crue découverte, fiils sur Le Ciimtl de Versailles Cl dans tes Cours de l'arsenal de Paris, nui ta usé de h frayeur aux mil ¡taires les plus intrépides. Or voici un Irait de Louis XV sur lequel Ica opinions de la cour mit été partagées ; quand Ha Majesté fut bien «iïre qu'un seul boni me possédait lé secret de cette crnii position U líenla le, elfe fit une pmishin i» M. Dupré cl te fil engager pur serment à ne le ému mu niquer à personne. Ainsi le roi de rranee comprime dans sa niaín un élément invincible qui pourrait en quelques instants détruire une ville ou une Hotte, Ce prince obéit a cci élan de magnanimité au moment où su faible marine va peut-être lutter encore contre Es fiers suzerains de la nier, qu'il pouirait anéantir par un déluge de feux,,* [.nuisXV » craint d'ajouit r aux maux de l’humanité : le motif est beau...*.; laissons les moralistes ct les politiques décider cuire eux s'il est sage.

Lé enhilar de Saint-James, coin m cura ni n craindre que l'insurrection américaine ne conduire en li u celle colonie a un afFranchisse-nirnt complet, accorda l'an dernier juh Etals Je droit d’asseoir env-inémcs les taies à porcevuir pur Je gouveriiemcnt britannique* Mais cette concession arrivait Irop lard; elle ne put rappeler la cotni-ur ■ dans les cœurs américains* Déjà la métropole avait violé plusieurs de ses promesses solennelles ; ou se persuada que celle-ci aurait le même sort. Les préposés anglais commis à la levée des impôts cou linuûfCkit d’élre insu liés* Le gouverneur se plaignit de ces violences; niais nn lui répondit qu'on ne reconnu issu il point en Amérique du cominis-Süires du roi d'Angleterre. Forcé de renoncer nu produit des taxes su r le* colonies a mû ri en Lu es , le gouvcruciucnl anglais cn chercha le dédommagement dans une redevance exorbitante, assise sur h;-ob-j is d'ntiliié on de luxe apportés des ¡les Brimainigucs sur le couti-uenl américain. Le ibé, le papier, les cartes à jouer, les couleurs* Je plomb, lu verroterie furent parlés à dis prix eteessifs par l'effet de ces droits. Les colons se révûllèrenl contre celle finalité vexa Loire* L'assemblée des francs-teuaucicr-s arrêts que dc$ caqpisouis considérables de ces marchandises ne seraient point débarquées et que les navires les poruiit retourneraient eu Angleterre- Le gouverneur, sommé de teñir la muio .1 l'rxicniion tic cet arrêté, refusa de s’y suium'Urr. Soudain le peuple s'attroupe. Couvre lu rade de BoUun d'une multitude de chaloupes, saute à bord des bâtiments et jette les ç.irqiifenns à la mer.

H euiüt Ghirlcfe-Town , Philadelphie, New-York, adoptent le* résolu lin ns des Bostoniens • tout .irüdc taxé venaill de la Graudo Bictai'jie est repoussé des ports américains.

L'Angleterre devient a lora menaçante; clic fait dea préparatifs de guerre qui ne foui que h à ht íes pirogrr* de la révolution. I u 1 UÏteicr des domines, nom me John M.Jculm* vent récriminer un jour contro l'action populaire des habitants de Boston : 011 s'en ra¡úi¡ irais jours entiers il est exposé aux huées de la multitude; 011 le traîne ensuite Sur une charroi tu dans Ions fes qnai ricra île la ville après, lui itvoir goudronné toutes les parties du corps, ri l'avoir en suite roulé dans de la pjikmc. Jj vindicte publique 11 ■ Ven tient pas u celle facétie; le malheureux douanier est aiuehé par les bras n un gibet, fouetté de VriyyCs, et forcé de remercier le peuple de cc qu'il lui fait grfec de la vit;. Pendant que ces excès sc COHirtirllafenl à Rnslnn, les h.ibi-. tanta de* r.....p:ii;nes, iriih\ contre le gouverneur łluichwton, promenaient son rthgic dans nu lomÍH/rCau, cl finissaient par la brûler nu pied d'une potence* C’en est fait do la domination urtghiisr! en Amérique; les peuple ont jeté loin d'eux le fourreau de l'épée qu'ils ont tirée contre la métropole.

Ce n’est qu'à la fin de la présente année que le son de M. îe duc deGhoiscuJ a clé réglé, car on s'élaii enmtinté d'abord de l’exiler. En faisant remctlrc au roi sa démission par M. du Châlciel, qui lui a va ¡1 fie grand ch obligations , ce ministre rcnjii u ta générosité de Sa Majesté la rïuuioN des iu lemnités qu’elle croirait lui i'tii1 dues,

.11, du Gliüiclet agit atüivcuicnt et diaudem"ni en Faveur du Chn^ seul : mais.* connue 1rs grâce'. sullicilée$ dépendaient on grande panie dc M. d'Aiguillon, nn conçoit que les uil.nroH de son miieuii ne devaient pas aller vite. La* de tapisser infructueusement la galerie du château ou 1rs a ni ¡chambres du mini^fe-rr, M* du ChAtçfei s’adressa à madame du Barry. •■ Hevenez ur soir, lui dit celte favorite, le roi et » le ministre seront ici ; je tieor que Sa Majesté ru finisse* *

Lami de M. deChoigeul n'erii garde de manquer au rondra-voiis* Desque madame du Barry h’i perçut, elfe prit M. d'Aiguillon ;i |nrt, et M. du Châtelet jugea pur le feu île la pantomime q uc imite cl.me rampait rudement nue tance contro la cuirait d'inimitié du l^neícn gouverneur de ta Bretagne. Enfin ta SoUicileiISc quill.T le mmi&|r<- en disant assez haut pour être Qu tend 11e de foui le salen : I! ^atil bre^ que Mu unii comme t'1'^. Elle s'approcha ensuite du roi, qui avait le coude appuyé aur Je marbre de ta cheminée, el lui ayant dit quel-

qnes mots à Torrille, ellr nppeh N. d'Aiguillon. Une conversation assez comte eut lieu à vmx laisse; puis Louis XV , quittant ses deux interlocuteurs, dit tout haut: Soixante mille livee» de pension et tf-Jd nulle Am* d'urÿent comptant. SL d’Aiguillon marchant alors droit à AL du Châtelet, lui répéta avec une espèce de sourire : * Le roi » m'a chargé de vous dire, monsieur , qu’il accordait à M. de Chot-» seul soixante initie francs de pension sur la charge de colonel géné-» ral (les Suisses, Cl Cent mille ¿CUS d’urgent comptant. *

Ou *oit que madame du Barry a voulu avoir une page dans les fastes de la générosité t heureusement le genre d'injure que les femmes ne pardonnent jamais ne revint pas en ce moment à la pensée île la favorite ¡ si elle sc fût rappelé le mépris fait jadis de ses charités par AL de Choiscul, i] nłavait peut-être ni pension ni argent comptant, La charge de colonel général des Suisses cl Grisons est loiinde à )L le comte d'Artois, qui u’est pas encore âgé de seize ans.

Je n'ai a mentionner que pour mémoire une uni 1 heure use imita-tjon de /Lin ru ci Julien, tragédie palpitante il'intérêt du grand bhakspeare, mise sur la scène française par Al. Duels. Ce briseur dramatique, en refondant cet admirable sujet, a laissé au fond du Creuset tout ce que le tragique anglais avait imaginé d'intentions tragiques et de tableaux délicieux. AL Duels déviait se tenir pour dit qu'il n'est pas propre à transporter sur noire théâtre les chefs-d'œuvre de l'Angleterre, lierre le Cruel, tragédie de M. de Relloy, n’a pas obtenu plus de succès que /h muta et Julicie', elle en méritait cependant davantage. Le caractère du ^érol^ castillan est bien tracé; la pièce offre d’ailleurs, comme tous les ouvrage de l'auteur, de beaux ver» et de beaux sentiments. Les Rouennais ont vengé l'auteur de Tindifférence des Parisiens. Pierre le Cruel a été goûté dans la patrie du grand Corneille : c’est un dédommagement digne d1être cité.

On a coutume de dire qu’il n'y a plus rien de neuf au théâtre; ce n’est pas toutefois une généralité sans exception, car j'ai vu le 30 novembre au Théâtre-Français une scène qui ne s'y étau pu* encore vue et qui ne se reproduira probablement jamais. On allait commencer la grande pièce : déjà la Uk à perruque qui dirige l’orchestre criard de la Comédie-Française avait frappé trois coups u'arehrl sur le coin de son pupitre, lorsqu'un jeune homme placé a l'orchestre monte sur la banquette, sc tourne vers le pirtcrrc el lui demande ' un moment d’audience. La nouveauté du spectacle excite la bonne humeur du public. * Accordé ! s'écrie-t-on de toutes parts, parlez! a * — Messieurs, reprend l'orateur, je me nomme Billard, je suis ■ fus d'un secrétaire du roi, receveur des taille», ri ne me sentant * pas de goût pour être financier, je me suis fait pocie , ce qui. comme » vous le savez, est tout à fa il différent. Or vous saurez, messieurs, ■ qu'lia bita m h province, je suis venu à Paris lotit exprès pour y « présenter aux comédiens une pièce de ma façon, intitulée le » Suóomeut. Eh bien ! cette pièce approuvée par une foule de con-a naisseurs, même indépendamment des courtisans de lu tu ble de * mon père, a été rejetée outrageusement pur le sénat comique. Cesi » une indignité, un déni de justice révoltant, et je veux vous en » faire juges, car le parterre est le seul tribuna] compétent en pareille » matière. Permettez donc, messieurs , que je vous lise mon Sul^r-* neur; si vous trouvez l’ouvrage digne de vus suffrages, je saurai * bien, parbleu ! forcer i'aréopage dramatique à le recevoir. »

Sur ce, M. Billard sc mettait en devoir de dérouler sou manuscrit, lorsqu'un sergent, qui ne trouvait pas sans doute le combé légalement convoqué , mit la main sur le collet de noire auteur et le conduisit au corps de garde. Celte arrestation faite, le Comte d*E*9eX fut écouté tranquillement ; mais quand AL Mulé entra en scène pour commencer la petite pièce, il s'éleva du parterre un cri unanime pour redemander railleur du Suborneur et la lecture de m pièce, au lieu delà représentation commencée. Le tumulte ne faisant qu'augmenter, et l’acteur confus ayant été forcé de se retirer, on ht entrer trente grenadiers dans le parterre pour y rétablir l’ordre, Plusieurs personnes furent arrêtées, rendant ce lempa AL Billard émit toujours au corps de garde, où il voulait à toute force lire sa comédie aux soldais. Traité jusqu’à plus ample informé connue un maniaque, un l'a fait conduire à Chacen tou, elle calme ¿'est rilaba à U Comédie-Française.

La première vogue de Pau de grâce 1773 es! le succès d'une actrice nommée mademoiselle Rancourt, élève de Brizard. La débutante est jeune, jolie Cl superbe femme , ce qui déjà prévient favorablement le public, el ses dispositions dramatiques font beaucoup d’honneur a son maître. Ma de moi se lit* Ra ucourt a fait son premier d'llmi ihinijl |¿ rôle de Moitliue de .Ui/hridtife, OÙ elle a enlevé tous les sq^raijej. Depuis lors une atllucnce prodigieuse se porte lu Théà-ire-Français chaque fuis que la débutante joue; la curiosité qu'elle inspire est telle qUe plusieurs personnes ont été 1‘Iü.sSvm mx pones de la comédie. Les billets de parterre se vendent jusquà douze francs.

Deux choses occupent jc pUblî à l'apparition d'une actrice : son jeu au théâtre et sa conduit dans le monde. Or leí observateurs de la morale du tripot tiennent un bulletin suivi des mœurs de h jolie prêtresse de Melpomenę : on «aie déjà qu'au amateur a offert cent mille livres de scs prémices. L'offre était bien séduisante pour une Tcrtu aux appointements de dix-huit centa francs, cependant l'élève

de Brizard a refusé. Il est vrai que son père lui a déclaré, dit-on , qu’il lui brûlerait la cervelle s'il apprenait qu’elle eût failli. Muís il faut qu’il rapprenne, et l’on sait qu’en pareil cas

La h -aut* ne ssii pas prendre en main des trompettes, Et publier partout le» faveurs quelle a faite*.

On dit que la virginité de mademoiselle Rançon ri reçoit joiimel Jument de terribles assauts; chaque jour de nouveaux offrants enchérissent les uns sur les autres de subsides pour obtenir une en pi. tuhtion di sagesse. Beaucoup de gens, qui ne savent pas que fa fortune îles actrices n'est construite que dr faiblesses, conseillent à la débutante de lenie bon : parmi ces conseilleurs on s’étonne un peu de compter madame du Barry, que les amours sans scrupule portèrent si haut sur leurs ailes. Peut-être doit-on voir tin intérêt dans ces exhortations de la favorite : mademoiselle Raucourt a joué plusieurs fois à- la cour, oh elle a été vivement goûtée par le roi cl par madame la Dauphine, et la comtesse s'arrange moins volonti rs que mídame de Pompadourdij partage des bontés royales. Quant à Marie-Antoinette, les compliments , les caresses même qu’elle prodigue ù la débutante ont donné lieu à une remarque que je note ici sans Tinterprêter.

La princesse reçoit depuis quelques mois dans son intimité la plus secrétela jeune marquise de Laugeac : des bruits étranges se répondent sur crtic liaison, où la distance du rang parait complètement oubliée. Faut-il admettre tout ce que la chronique maligne répète mystérieuse nu-nt à ce! égard? Je ne le crois pas; mais le chagrin. 1rs larmes, 1rs vapeurs de madame de Langeac, à l'aspect du goût de Ja Dauphine pour mademoiselle Raucmiri, sont des circonstances trop avérées pour qu’on puisse les nier.

La fibre vertueuse de l'actrice à la mode parait vouloir sc relâcher ; elle accepte de petits soupers, avec d'antres femmes, il est vrai, mais quelles femmes! Durant ces parties du soir, le proposes! bien leste, les vins sont bien capiteux, les liqueurs bien enivrantes, et dans nos petites maisons la table est si près du lil ! Dans cette situation, OÙ l'on ne peut déjà plus calculer au juste Je danger que court la pudeur de noire bijou théâtral, on lui a fait offrir douze mille livres de pension pour rester Mge, a dire d'expert*; ou, si elle préférait le plaisir à cette prime annuelle de sagesse, viiigl-quaire mille francs aussi de pension pour prix de la préférence dans l’adoption d'un amanL On ne sail pas encore quel parli prendra mademoiselle Liancourt; mais si, coin me on le dit haulemenl a l'Œil-de-bœuf, l’offrant est M. le duc de Linurbon, il y .i probabilité que les principes de la nymphe de tUcâlre ne tiendront pas contre une passion pnneière.

En attend*lit, un rimeurde L vieille école a voulu exprimer dans un sonnet la difficulté qu’on éprouve a fa comédie pour trouver place dans la foule admiratrice des charmes et des talents de mademoiselle lUucourL Je copie 1a pièce :

À vous claquer quand tout Paris s'empressa, M<n seul tueur u y sium point parvenu : luja bois fais, étouffé par lu presse, J'ai vu la gniła, el n’ai nen obtenu. J'entends vanter vos talent*, votre ^tAm; De voire jeu l’on m a peint fa chaleur, Et, comme un autre, ubl*Onul une pilare. J'eusse employé nui mate de bien bou «sur

A vous claquer.

Je sais qu’on peut, en triplant l'honoraire, Humaniser Ion irmfani» du parterre, ■ Mais payer triple culte m’* retenu.

Eussiez-vous cru . jeune al faite pour plaire, Qu'on regrettét d'employer un évu

Pour vous claquer !

Pirón, ce vétéran de nos poules érotiques, eût applaudi, dosa vieille main longtemps pécheresse, ccs vers dignes de lui. Mais, bêla»! Pirón est mon vers le milieu de janvier, et les souhaits de bunne ««née qu’il avait reçus sc réaliseront dans un attire inonde, si bonheur il y a. Quoi qu’il en soit, ce poète est mort comme il a vécu, c’est-è-dire impénitent el gai jusqu'à la folie. Le clergé a pourtant voulu ressaisir celle âme sur le penchant de l'abîme; im-possible! Rieuse, insensible à lu remontrance, elle a glissé dans l’êtciulité sans confession et suns rcpuitlir, La veille du décès de notre vieux Caustique, le curé de Saint-Roch l'exhortait encore, affectant de l'appeler mon cher [rere. « ün frère, interrompit le moribond, je * n'en eus jamais qu’un , c'èfait une f+łłł. bule; cst-ce à Ce titre que » vous voulez le remplacer?*

Piron, âgé de quatre-vingts ans, n’écrivait plus depuis longtemps; mais il formait quelquefois encore des gens de lettres, en les prémunissant contre ce qu’il appelait le genre chatoyant. La guerre qu* cet écrivain faisait à ht poésie où le vide de la pensée est rempli pac des mois sonores lui avait a'tiré la haine irréconciliable de Voltaire; mais cc grami homme ne jouaii pas à Té pigra ut me avec son rival, ü eût été battu. L'auteur de la Mètvuinnu^e ayant A¿ appelé par ¡C scrutin des immortels à l'un de leurs quarante fauteuils, un évêque, M« de Mirepoix, s'opposa à l'admission du rimeur qui fit l’Ode d

rrinpp. Il obtint alors une pension de cru piulóles, et se vengea du corps illustre par cette épigLamme en forme d'épitaphe:

Ci-ÿt Pirtłl, qui ne fut rien. Pus ûtfma académicien.

L’Académie ne lui pardonna jaméis cette malice : invite à son en terre aient, elle n’y envoya pas un seul de scs membres. Mais, si Pirón peut rire enture dans le séjour qu’il habite, il a ri de celte rancune exercée contre son cadavre, ct les deux vers resteront*

On devait représenter, an commencement du présent mois de février, une contenir <le Al. Oron de Beaumarchais, imitiijér le fidr-¿ter J( Sćritłt ¡ celle représe h ta lion est retardée pur une avril turc qui occupe vu ce monirnt toute 1» capitale, [/autrui' d’A'uÿdnte est, ou du moins était fort lié avec M, te duc de Ghaulnes* qui ne se faisait aucun scrupule de l'admettre obéi mademoiselle Mesnard, sa maîtresse, Alais il est un bien qu’on ne partage point, même en ire amis, le duc crut s’apercevoir que la belle recevait trop aouven i et beaucoup trop intimement lien m m a rd a i s» A l'amitié succéda soudain I* plus violente jalousie ; M. de Chaulées voulait, sans le moindre retard, lucí son rival, ¡mur être plus sûr qu’il ne le supplanterait pas. L’écrivain spirituel jura quJil sc défend mil bien. I n curtid, parti de L'hôtel du gentil Inmune» parvint au roturier enrichi cl dé-cras»éT Mais le comte de la Tour du Pin, choisi pour juge du combat, n’ayant pu sc rendre «ur-lc-chmnp a Ibuvitattou , la fureur de AL de Chantara ne put souffrir ce morde meut ; il courut cher 31. de Beau-marchais avec le projri de t'assommer dans sa propre maison, L'as-taiili, qui ne s'attendait nul ternem à celle abaque, lit néanmoins bonne contenance t il s'escrima de son mieux à coups do pied , à Coups de poing. Malgré crue défense plébéienne, Caron allait être saisi j bout de brus par son mi versa ire, l'un des h oui ni os les plus grands, 1rs plus gros et Ici plus vigoureux de la enur. Changeant a lard de tactique., l’assiégé sc mit à jeter à h télé de l'assiégeam les livres de h? bibliothèque, prés de jaquidle il s'était retranché derrière des fauteuils» Beaumarchais avait deux mille volumes sotte la main : les projectiles ii'élaicnt pas près de lui msnoucr; il cul vrai qu’d envoyait dans le camp de wn ennemi des mouillons que ce dernier lui renvoyait n rinçant* On ne «ail réellement à qui la victoire fût demeU' rec, si un renfort de domestiques n'cùt secouru l’assiégé. Le com-tiuscaire et le guet arrivèrent; on verbalisa. Il a fallu donner une gurdc de sllreié à AL de [kan nia reliais, pour le garantir des Tireurs du nouveau Itainiid , dont on cherche i calmer le transport martial, taudis que Je» répétitions du //urbier de Scribe Continuent.

Une anecdote sur ta vieux maréchal de Richelieu fait diversion a celle queje viens de raconter dans tons les satans où l’on s'en égaye. On sait que le duc de Fromaç n'a pas tout le respect possible pour son piTC, et l'on peut aisément deviner pourquoi. Or il lui était arrivé, en arrière pourtant, de l'appeler c.. pourri, t/était une .illusion un peu crue à l'impure lé du sang de AL le maréchal, laquelle l'oblige ii sc barder de rouelles de veau pour adoucir l’âcrcté des dartres dont il a la peau couverte.

a Eut-H vrai, monsieur, demanda l'un de ces matins le vieux duc au jeune, que vous ayez osé me qualifier de c, pourri?

— Ah! mon père, pouvuz-vou* croire qu'une aussi insolente vérité nie soit échappée?

— La réponse est risible, et je vous la passe,,. Enfin le rapport cat-il fondé ?

— Je vous jure, monsieur le maréchal, qu'on m'a calomnié. J'ai Kuleniem dit, étant un peu gris...

— Eh bien, vous avez dit**.

.— Qu'avec votre topique de veuu vous- resscmblicx...

— A quoi, monsieur ?

— A un bouquin relié en veau, mon père.

— En tout cas, mon fils, votre mère a donné dans votre personne une bien mauvaise édiltan tir ce bonquin-IA. a

Et lu querello en resta à en bon mot, Auquel Fronsac ne trouva pas de réponse. H n’est pas encore académicien, lui, quoiqu'il ignore aussi complètement que son père lé* bcltes-Iciirrs ri rarthOgraphe*

Les intrigues du jour se pressent sous ma plume ; je ne sais par où commencer, et, dans l'embarras de donner la priorité. Je vais procéder par ordre de date*

Madame du Barry donna, le I" mûrs, une fête charma nie dans son joli pavillon de l’avenue de Versailles ; il y a eu un spectacle composé des plus jolies pièces des trois théâtre s ; plus de crut eo-médienstchanteurs cl dansctirs, y ont concouru* On parta beaucoup d’un gros oeuf qui s'est trouvé au milieu du salon : lu comtesse ayant été appelée pour l'ouvrir, a peine s'en estrelle approchée qu’on en a vu surtir Cupido^ tout armé; ce qui a fait dire aux complaisants à gages nu lés dans ta foute « qu’un seul des regards de la dame du lien * su (Fis n h pour faire éclore l’Amour... b Ans premiers pas que ce petit dieu a faits an sortir de sa coquille , il a hissé tomber son bandeau : allégorie soudain expliquée de te passion éclairée qu* Louis XV éprouve pour la favorite*

Cc jour-là du moins In passim; du rot avait vu clair en effet, eut il ne s'était point rendit à la fête de sa maîtresse et %’éian épargné ainsi un ridicule. Il n’y avait au pavillon de madame du Birry die ÎHîhm seigneurs de la cour ot quafora iwinmes liirics ; tes faiseurs c bons mots ont arrangé cela ainsi : * La comtesse avait une quitte > de valets et un quafime de dames ; mois, ayant écarté wu rat, elle s a été eopoi. a Le capot c’est le dépit que madame du Barry a rca* senti lorsqu'elle a su que Sa Majesté ne paraîtrait pas j su soirée.

Le rp mars, tica dimes hinques courtisaient mie beauté partie, il y □ peu d'années, d’une maistm de p rostí luli un ; cl le 3, des princesses traînaient leur illustration dans la fange du scandale au haï de l’Opéra, Le chevalier de Coigny, qui en ce moment est te gentilhomme le pluł convoité par les beautés tirées, s ch siruullamiment la princesse d’Henin et une dame de ^hniiivilte, femme d'un fer— mitr général. Bien ldi ce galant a courtisé madame ta duchesse de Bourbon cl lui « sacrifié ses deux précédentes conquîtes. Ainsi délaissée, madame d'JJenin, masquée jusqu'aux dents, rencontre au bal du lundi gras madame de Bourbon, aussi masquée, mate qu’elle avait parfaitement reconnue. Feignant de prendre celle princesse du sang pour ta financière, ta belle abandonnée s’en approche*

* J'ai un compliment à vous taire, marianie de Al ri in ville, lui dit-elte avec ironie , M. de Cmgny ne pouvait pas mieux faire que de quitter une d'Lienta pour un aussi juli minuta que le vôtre.

— Vous vous trompez, beau masque, répond m ídame de Bourbon ¿mite, je ne suis point madame de Ma rita vil te.

— A d'autres ! la modestie est belle, mais une conquête comme celle de M. de Goiguy méri'v bien qu'on en soit itere.

— Je vous, le répète, vos présomptions sc méprennent complêtc-nierti; rl d’ail kurs, permettez-moi de vous le dire, vous hasardes des confidences trop dangereuses,

■— Bah ! tout peut se dire en carnaval... Je disais donc que M. de Coigny, en vous offrant ne* ho......uses, chère dame de Murijiivilir, a fuit preuve d'excellent ¡p>èt; jugez de ma surprise quand on m'a dit 3u’ll vûik négligeait pour madame la duchesse de Bourbon. Su us ouïe c'est une dame fort recommandable par la naissance» par le» qualités du cœur cl de l'esprit, mute...

— De grdect cessez cette conversation...

— Ftan, non, c'esiitre trop modeste, je veux vous dire que madame de Bourhon est pleine de défauts dans sa personne..»

Et fa jalouse d'ileum est entrée ici dans un détail humiliant cl trçs-c\âgé ré, selon l’usage d'une rhaliiè envenimée; ce ^ quoi la du-ch"ssi! a répondu par des demi-mot* embarrassé», par de nouvelles dénégations, perdes soupirs. Enfin la maligne princesse, s’éloignant tutti a coup de sa rivale, lui à jeté du sein de la foule ces dernières proies ;

« Vous avez beau vous contrefaire, beau masque, entre cafta nous * nous connaissons toutes* » A ces mots, elle s’est perdue dans la cohue masquée*

t )n voit que ta* biL.iulé% le* ptufl, noble* auraienl h faite d’împor— (antes contassions pour arriver eu état de grâce dans l’autre momie si la comète qui nous upproxime en cc mcmcni devait, cominean le fait craindre aux âmes timorées, heurterd’un coup de queue funeste notre petit globe terraqué. On rapporte qu’à Evreux la terreur d’une fin prochaine j produit beaucoup de réconCÍJidliútlS entre plaideur» uoriüauds, plus encore de raccommodements cô^jugaus, et des acte» innombrables de coulriiiuu. Mata d'un autre côté la peur a été si forte dit ni celte ville, que ptahteur^ femmes enceintes ont avorté* Or, comme il est du devoir de la religion de conserver les moyens reproductifs de l’humanilé jusqu’à cc qu’il soit tout à fait décidé que le Itere éternel en vent finir avec nous, Je curé d'Evreut CSl monté Cn chaire et tt déclaré que l'espèce humaine avait obtenu lui sursit jusqu’en 1190.

Le gouvernement, te^ppé des effets déplorables produits pur Fállenle de la comète dont l'approche était annoncée pr M. de Lalande, a prescrit à l'Académie des science? ta rédaction d'un mémoire qui démentit tes présomptions de cet astronome. Le corps savent .i rù-fOtidn ir que le travail de M. de Lalande irétani qn'hypaQiétîque, » quoique fondé sur des possibilités, on ne pouvait désavouer des ■ principes reconnu» cu astro no mí"; qu'on pouvait tout au plus éla-» IMir dw possibilités contraires,, mais sans délruire ta autre» : ce b qui produirait un plus mauvais effet, in confirmant cc que M* de » Lalifide a avancé. »

L’Académie des science» l’occupe depuis quelque temps d’un objet plus utile. Ver» la fin du minisière de M . de Chuiseul un novateur dont j’ignore le nom avait adapté une machine à feu à des chariot» d’art literie, qui, au moyen de ce moteur, routaient avec une incroyable rapidité. Quelques expériences en furent mîtes à rarscoil; mai» ta officiers de Parti II crie cl du génie restèrent d’acêordquc ce procédé de locomotion émit dangereux. Cette année, ou s’^l imaginé de poser une machine de cene espèce sur un bateau qui à Farde de roues latérales remonte u[t Hcuve avec vélocité sans le secours des Chevaux* Telle est ta découverte, cil plutôt Froiporfa/.im, qu’examine on ce moment l'Académie : je dta impurijimn, curon sait que depuis Il’anttec lîl' tes Américains naviguent sur leurs grunta rivière» par b puissance del’euu vaporisée et comprimée.

Cen cm fa¡t b brave nalîo* polonaise, déchirée par un démem-br<-iWH d'ime iimkcr ¡uome, est descendue du premier nui5 des pnssuhciü an dérider- Cm» dkie convoquer forcément par le malheureux roi, soiiü l'influence année des spoliateurs, a dû ratifier, au mois d'avril, dan* m» t^ité wlennel T le partage ou plutôt le vol de trrri-tùiri joui j'ai parlé ; et cela sous pci nu de voir ikra sfer Le bible royaume bissé au monarque polonais. Bien plus, les souverains cn-¿ihiHsenrt, en dictonI un projet de constitution à cc lamlirau de la vieille Pologne, ont ménagé un germe permanent de division entre le pouvoir législatif el l'autorité exécutive; politique atroce, qui rend h force publique sans cohérence, et conséquemment sans danger pour Jes dom ¡mil rur* étrangers.

far ce démembrement, que la France envisage avec une méprb ; łabie intlilïércncis h limpie conquiert cependant trois mille quatre cyn* lieues carrées; l'Autriche s’agrandît île deux mille sept cents lieues t et k Prusse s'attribue environ mille lieues dans la partie la plus riche du pays. Ainsi, et la postérité le croira difficilement, ou arraches ï» Pologne, sans guerre, sans la moindre provocation de sa pari, sans même qu'on puisse alléguer un motif raisonnable, plus de *cpl mille lieues carrées. Et cet attentat, dont on ne trouve fias un t"*dnpic dans 1rs annales dn Tunnde, n'cxcîle en Europe que de vaines clameurs.,. Détonnions les jeux de cette horrible profanation,

A titre de rompchsaliun, on vient de recevoir la nouvelle que, par Un bref cri date du ît juillet de h présente année H'3, le ange ï^é-Bicnt XIX a supprimé l’ordre des jésuites, qui n'émit encore qu'm-lerdit dans Les Etals de la chrétienté. Mais L'impératrice Otlierme, qui vrai faire parier d’elk à tout prix, offre un asile à ces dangereux sceptres. Si elle croit échappera leurs coups secrets, que né sus-prmlji jamais La reconnaissance, elle se trompe ; de plus puissants qu'elle y ont succombé.

Maintenant Catherine H, qui recueille dans sou vaste empire 1rs ennemi*! secrets de la philosophie, peul-*Lle éiru considérée eu....... philosophe ? Je n'userais dire que non , quand je vois un de uns modernes PhimiK, M. de Voltaire, rendre sa sagesse souple comme un gain pour dsi lcr madame d» Barry, C'est une correspondance fort carieuse que les Ici res écrites par’ le patriarche de Feriiey a cette maîtresse de Leni» XX . On m’eu a montré hier dent qui vont être un trophée pour les filles publiques; je parierais que plu. d'une eu fer» encadrer la copie. Dans finir de ru* galantea missives. Vol mire compare la favorite a la nyiuihe A'i/ém', connue J vile eut suggéré à son Aumb les plus belles inspiral¡ruis nur lu hirmaliou de sus loi*, pour le gouvernement de l'Etal, et sans doute aussi pour rju-m-iusc création du f ur^uie.' t J/iiu^Wu... Le pourquoi de cuite plate adulation, c’est que II panégyriste vendrait Lire jouer son opéra de P,j riel' re h réplique, amc* prochaine, dit-on , du niarki¡e d* M. le comte d'Artois, Pamou à la accoude lettre, et eopn>ua-en la première moitié t

« M*omt,

* M. de Ia Borde m'a dit que vous lit! aviex ordonné de m embran <er de» dem entés de votre part.

* Quoi dtan bii.Fr* no !■ fin d* m* vial a Quel pułh^po-i .......ta gn*‘T m «iviiyorl » i>^iii, titan eitnop, a ombl* Eł*rie, > ;« irrita mort do pliimr au prúfflMrr.

» Il m’a montré voire portrait : ne vous fiches pas, madame, si j’ai » pris la liber lé de lui rendre les deut baisera.

» Vous n* pww empêcher cet hommaga, a Ftibta triait «ta qmomqne a dri ^ull : » Cfsl aUS nu írtela d'iifr ^otre im^e; ■ L'onginat était lait pour le* dieux l •

Le 16 novembre, M. le (mute d'A rtok * époué, dani la chapelle de Versailles, 1- prlnveue M*rle-Tbérése de Savoie, bon Altesse Huyale a de fort julis traits, pria en général, mais elle est eitrème-tnein petite. Plus jeune un peu que le prince son époux, elle semble d'nnr grande timidité, et l'on s'accorde a louer sa décence et u douceur.

Ce sont de* détails bien usés que ceux des fêles auxquelles donne , lieu le mariage des princes, et jr passerai* tout à fait sous siirnce oHPs des murs dé M. d’Artois si quelques circonstancessingulières nc <y raflachalent pas,

L« Le4lll¿ tjd banquet royal donné h celle occasion surpassait vrai-nient icm Cv que jusqu’* ce jour ou a vu dans ce genre. Un .1 parLi-cuHùrcmrhi admiré un surtout imaginé pur M. Aniom, machiniaïc de l.i cour. Le milieu offrait une rivière, qui a coulé pendant tout le repas, couverte dp httcaûl S1,r Lesquels ou remarquait de petits au-tomuica rendus niabiks par des ressorts ingénieux. Sur ks bords du fleuve se b«l=iiiç?ie'n ¿^ urbrca umbrageanl de fort jolis paysages, 1a seule famille royale et k* princes lu iJllü ’’taient t table; mais tout erque la cour comprend d'dlustrr Cl d opulent cetgruiil ksau. Cnstcs convives d'une double haie de courtisans élincclauk de pkr-veries. En face de Sa Majesté, madame du H.htv, placée parmi Us intacta leurs, ¿^ radiu use comme ie ^^¿j : cue' ^ufe avili dans u

parure pour cinq mi liions de dl.t manís. Le roi semblait h contempler avec délices, et, ramenant sans cesse sur elle un regard tanguu-reut, lui faisait des minus remarquable*. On voyait que le mouaique S'efforcait de démentir pur une I neuve il lu „ce publique les bruits de di rêveur qui ont couru Sur celle daine.

Quatre jours après k banquet royal, et tandis qu'au fixait dans la grande galerie lus apprêts d'un bal masqué, il s'esi ptasé chez ma-dAtiieilu Barry un événement aussi lugubre ip^linitiendii. 1.» favorite avait fait accepter au roi un souper délicat; S» Majesté dit au marquis île Citait vélin, l'un de ses favoris in limes, que la coin tense rin-vliail à ce repus du soir. Ce seigneur, en acceptant avec reconnaissance , p ri a Sa Majesté de permettre qu’il ne mangeât point, se sentant un peu încanimodê. En effet, M. de Chuuvelin nC mangea que deux jromiiie'; fiirtus au souper; après lequel il lit k partie de whiht de Su Mjjcité. Celte parLic tumi ni eu, il se Leva, el ¡ilia 5 ®P“ puyer sur k dos du fauteuil de madame de Mirepoii , qui jouait a une autre table. M. de Chauvelin rhit encore de quelques saillie* ai ma tiles que La maréchBk venait de lui adresser, lorsque Louis XX , qui crut remarquer de IL Itéra (i<m sur ks traits du marquis, lui demanda s’il ne se trouvait pM plui ineirtnmodè,,.. Cha uve Lin ne put répondre î le roi parlait encore que es ge ut il Imm inc tombait du toute sa hauteur sur le parquet,.. Oh courut a lui; il était mort,

üne nuée de méilcciiis s’-iiluilLii soudain dans l’appariement; mais en vain loua les secours du l'art furent prodigués a un Cadavre, et MM. de k Faculté ne servi rent en ce moment qu'à frapper dans les mains des belles évAinmics et à leur faire respirer des suk.

Ce M. de ChausTlin eut lu ménic qui fut envoyé un Curse pour soumettre les insulaires du celle ¡le ; ou sait que sa’ campagne ne fut pas brillante, et lui-même avouait qu'il 11'était nuil eme ni général. Mais le marquis avait de l'esprji el possédait ks brlks traditions de la cour de Louis XJ S : il est mon a sou ¡Miste dc courtisan.

Au biil mizque, 1a enlute émit V Ile, que niailame du Barry, pressée par la fouie, mi, dit-on, s’élail mêlé bon no uibre de filon a, allait être rmyrr.łće , foulé> aux pieds et Sans doute Volée , lorsqu'un masque en demi un unir í'ékncp. I.i saisi 1, J'ctikve cl la Irm-purie saine et sauve au prb* dit roi. Sa M.qpftlé lui demande qui if est, ce qu'il veut ; lu libérateur rèpnhd qu’il n'eu rien et ne veut rien. Lu favorite insiste pmir connaiilrê i'buuimegèuércuià i[ui elle doit la vie; Louis XV joint ses iiL'iMiiersà ceiks de sa maîtresse.

L'iucmiuii dêluclie alors son masque cl montre un beau jeune hnmme brun, âgé il 1 dix-neuf ri vingt ans. La comtesse 11e dit pas eu ce moiticni quel genre de rccomp'-nsc elle eût volontiers accordé k ce jiiii garami, 111-ik un tril rvreé eût pu k deviner. Il se nomme Qsiiiirp.ut, et Sun émi, plus qui- mnilusie. est celui de premier ulerc d’un procureur de Paris. Ikpuii, kr*. madame du Barry pre*îœ vivement ha Majesté de faire la fortuite du iieur Quinqucl; il a déjà, diL ou, une pension de six mille livres sur h cassettet cl l'on assure que rc n'est h que le prélude de* grâces qu’il doit obtenir. Six mille fraiiL . de renta viagère pour avilir empêché qu'on ne marchai sur Ici píeos d’11 ne filie l U est vrai que l'on donne biendem mille livres de pension .....  Cuknel apri.-b trente an* de service... CJC*t UQe bellt

diese que la cour !

iXous aviun vu celte année une singularité au Théâtre-Français, et je crois que eksi La première de ce genre qui ail été offerte sut noire cène i un* tragédie de M. Dorai, tM/fulii-.-. et une comédie il t inèntE auteur, fo ^cńik pur numur, ont Cié jouées pour la prumièro fois le même jour. Il y a beaucoup d'espril dans h- dernier du ce» ouvrages, et c'esl fort bien ; maison aurais voulu que l'auteur en mit un peu moins dans k premier : il Faut que chaque chose soit à sa pii.ee. L'oreille el le ç,oùl repoussent ces petits vers de toilette débités par des sênairurs romains., mais sur tou | par ce llégutus qui HOUf ■ pprah ihius les łkclr* co....... l'iine des pluń grandes figures hklo-riqueL l es deux nàdvcaulé* dc M. Dorât cm réussi, la comédie seule méritait île réussir; cl (plant .1 la tragédie, p.-m-étiT eu sera--t-nn réduit a regretter Le Jtr^uios de P radon. C’en une triste es tremí lé,

CHAPITRE XXXVII.

111^

JÜ&Qtj’ÂtJ <0 M*î TXCLtfilVFMENT.

L épée «angiome. — L» fretin dis ta otaKtktrstora. — La tujîsw do M. dé W'O^ ełi.^rd — Lr* ha.* de ■* U*a|tOlw. — j/s Itaupbih dansant mntaikm 1. — L Elysée du bailh de Plrory-— Apporthta d<‘ Jta*iLDU-rre —Guerre in iiCâlÎ-íBi.<4 el /Vrim. — //.Aiÿfnp tn jłiduk, opera dł GutrU —R- h-rme dita* tas monade l’OpAi» —(kuhHc Idouu-ie de q ielq<M# «raids Sèi^icmi — Les pnui' au M-Mimeul. — Matados dé Lnuta XV, ^ Sb uiOrL ■— Itaio^lio» du c^rn^bs. - Convoi en poeto. — hesumé du reguo de Louis XV,

Le* épbiWriiles de 1a cour se sont ouvertes cette année par un événçmeiji tragique, avec une cirCoustance dígne de h barlume dea vu'in kmps. M, Je rré»”-»' de la Manière avait acquis la cruiliç coïta vit lion que sa fcnime, ,_ne el encure jeune Provençale, préféra il am chastes douceurs de l'Lij muii les ifaiiapurlb plus foujjuvus de l'amour, Cl que AL de U^uxachc* était l’heurcui morid qu'elle f^voxi&ùt, JJ

paraît que l'époux trahi sp montra quelque temps assez mudaré pour sc borner à faire des reino ni rances à sa [planie moi lió; ui.ñ* f.ulrs donc entendre la voit de lu raison quand grondr t'onige den passions! h'iim, las de perdre San temps, en représenla lions inutiles, M, de h Manière provoque G a mache» et le «ue. Rentré chez lui, le vainqueur tire froidement son épée teinte oc sang* et h montrant à sa femme, lui dit d’une voit sombre ; - Vous l’avrz voulu, madame, » reconnaissez ce sang ! - A ces mots l'épouse adultère tombe éva-Hanie. Ikpuis lors, elle est tour ó tour frappe de visions smi¡¡lances, ■d'accès de repentir cl de transports religieux : ou l'entend demander tlternnlivcmenr son amant, son mari ci son confesseur. M. de la Martière s'était SOUftrail* dans k premier moment, aux recherches de la fa mille du défunt; mats le rai ayant ordonné qu'on répandît la ÏWuVélle que Al. de Gamaches esc mort d'un coup de sang, non

meurtriers P«1 reparaître hier. Il se cou ut me m ¡mili, 'mina auprès de sa frniinc; néanmoins elle demande avec luslanre un cloître, Cl l’on croit que les Carmélites, refuge ordinaire des amours MHS espoir, recevront celle beauté plus affligée, dit-ou, de la perle de sçs plaisirs que dc celle de son honneur.

Les parlements de la création de notre chancelier occupent encore Paiten lion publique quoiqu'ils daten L déjà d'une année. On parlait dernièrement de Ces compagnie* devant M. de Maupcou , que des flatteurs serviles félicitaient d'avoir si promptement réussi à refondre la magistrature. « J’avoue , dit-il, que je n'aurais pas cru en être > quitte aussi vile, et trouver autant de sujets qui s'enrôlassent sous » mes nouvelles bannières. — Moi je m’y attendais bien * monsieur » le ch*LCclicr * dit un jeune seigneur en pirouettant sur le talon, a quand on veut empoissonner un étang on ne manque jamais de > /relifi, a

Une autre nouvelle du jour, c'est que M.de Monteynard, ministre de h guerre, a cessé de faire partie du conseil, M. le duc de la \ rit-licre fui chargé, lundi dernier, daller lui redemander son portefeuille, que Sa Majestés confié, par intérim, à M. le duc d'Aiguillon. On ignore la cause de cette disgrâce; mais elle était prévue par M. de Monteynard , et mime par ses domestiques ; car ic suisse, en voyant entrer le duc de la S rillière, se hasarda à lu» dire: < Mun-» seigneur, je crîiis bien que vous ne nous apportiez une mauvaise > nouvelle. —Tu as raison, niûn ami. répondit le messager, par ré-» ci crocité d'in discrétion. » M'aura it^Mi pas découvert quelque peccadille financière dans la gestion du ministre disgracié? L'abbé Teresy a demande au roi la permission de présider six mots aux fonds de la guerre.L Cela rappelle, on loin cm. le pélican de la fable, qui, pour gouverner plu» régulièrement les grenouilles* commençait par les avaler*

Le» bail se multiplient à la cour depuis que nous avons troi’ jeunes princesses. La Dauphine surtout cal Ludí# de la danse , qui sied Lieu

à sa taille souple cl déliée. M. le Dauphin n’est pris aussi heureuse-ment taillé i"mr cet exercice gracieux. Il s’y livre cependant*afin de plaire à sa femme* mais laborieusement* et après avoir répété les contredanse» a huis clos. Ce genre de répétition a donné lieu , l’un de ces malins, à une scène assez peu roya lu entre l'héritier prvMJinplif dc U couronne cl le comte d’A Huis, Le danseur inhabile* ayant fait défendre expressément sa pane , 5.1ns aucune exception* s’exercait de son mieux * au son dc la ix^ieHc , et en suant à grosses gouttas. Tout j coup un sifflet fort aigu sc fait entendre; Son A liesse dansante léveles yeux et reconnaît son plus jemu: frère, qui te siiiL.il d’une tribune* AL de Berri* indigné* a menacé du poing le critique irrévé-rencieux. Bien plus* ayant rencontré AL d'Artois* quelques heures •près dans k galerie, Sun Altesse Rny.il * usant * l'extrême de son. droit d'aînesse, allait atteindre à bout de pied son frère, lorsqu’un gentilhomme de la chambre en s'interposant cuire les dissidents sauva le silllcurde l'cmpreinle humiliante d'un coup de pi?d au derrière, Ou parvint aisément à réconcilier les deux princes; mais ia bonté naturelle du coeur dc M. le Dauphin, proclamée par tu us ceux qui Approchent de sa personne* ne Fissure pas ¿ompléiemenl la nation sur le caractère entier Cl violent dont il suit trop souvent fim-puLJmi. Ou pourrait se consoler d'ètre gouverné par un monarque qui ifaunii une vocation bien décidée que pour la serrurerie; ruais il serait .¿lliip^tit que le prince du peuple le plus civilisé de la terre eût décidément l'humeur d'un Compagnon forgeron.

Revenant il nos soi ré es lia 11 ui 11 les, je me hâte de citer les deux buis donnés coup sur coup par AL le hailli dc Henry, ambassadeur de Md J le* Tout était i: vira ordinaire à la première de ces fêles : par une bizarrerie lout à fait unuinale, le Maltais avait fait de sou hôtel et de sc* jardina renk-r <iu paganisme. Pour arriver au séjour des bienheureux* Ica convives ilitrcut [nasser le Styx* figuré par un canal de huis où l’on avait versé près de mille voies tl’cxu* cl qu'un Caron

Piton.

emprunté aux figurants de l'Opéra fitiuut traverser d'un air fort gracieux. On futrcviiv^i t scaleniem nu i’bli^¡rlhon où j'en brilla plus d'une tonne d’c^prU-de-vin et sur le* bords duquel se trémoussaient des diables de très-bonne compoiiikn. Après avoir traversé ces lieux redoutables au retentissement de bruits souterrains non moins terribles, on apercevait enfin les Champs-Elysées dans une partie du jardin délicieusement écl*irtl:C > ' attentif ordonnateur y avait ménagé quelques sombres ombra B®® pour les dons méditatives. Mais, comme M. de Fleury savait bien qu'il pavait pan affaire à des ombres, des collations exquise» <l permanente» étaient servies dons taules Ies parties de cri heureux séjour. La société «Suit on ne peut mieux choisie ; point de filles* point de femmes entretenue», pa& même mesdemoiselie* V'^m^rd et Duihé*„ Cependant la médisance, peut-être la calomnie, a répandu le bruit que le* utubrayes nombres n’out pas été fréquenté» oiupemeiit par Iw promeneurs réfléchis* Quoi

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qu’il en soit, la fête * p^m ,! «Armante & madame la Dauphine, qu'elle en a demandé une seconde représe niât ion , ce à quoi M, Je bailli de Fleury s'rüt hâté d’obtempérer; mais il a poussé un gros soupir quand il a fallu tirer quareute mille livres de sou coffre-fort pour acquitter les dépenses de cette double féerie.

Qu parle beaucoup à la cour d’un jeune officier qui porte en lui, dit-on, te germe de Ja haute pensée militaire, qui montre un esprit subtil, une imagination ardente, et que sa valeur pendant la dernière guerrea fait distinguera tel point, que ta croix de Saint-Louis lui a a été dénuée quoiqu’il eût moins de vingt et un ans. Cet officier, nommé Dumourfer, avait été envoyé en Pologne par le duc dcChoi-scul pour y observer de près les intrigues russes et meure le cabinet de Versailles à même de le» arrêter si clics olbùenl trop loin : car tel était le projet de cc ministre distingué, lorsque sa disgrâce attira de ce coté use humiliation de plus à ta France, An commencement du ministère indécis el faible dc M, d’Aiguillon, DumonnCr, dont te duc craignait le caractère ardent, fut rappelé et remplacé par M* de Fiotnes-n11 homme sans vues et mou. Plût tard , M. Je Monteynard l’envoya a Hambourg sans mission déterminée et peut-être pour se débarras-eer d’nn homme si remuant, C’est ta que Dumontier fut arrêté l’année dernière par ordre de la cour tandis qu’on arrêtait en même temps à Fans un M, Favier, ancien commis des affaires étrangères, et un M. de Ségur, capitaine de cavalerie, il y avait, assure-t-on, entre ccs messieurs un foyer d’intei-SIE3 auquel le comte de roglie ne paraissait pas étranger, et qui aurait tendu à allumer une guerre dans ¡cNord, malgré les humbles efforts dc M. Je duc d’Aiguillon, Les trois agents de ce comité martial sont à ta Bastille; on instruit sur leur Conduite. Déjà l’on a intercepté leur Correspondance, OU les ministres ne sont point ménagés, et dans laquelle AI. de Boinos est habituellement qualifié de fête fans. Néanmoins ta sévé TJ lé du pouvoir ne paraît pu devoir être extrême, car Oh parle dc Pdlłi rypsACłlirnt Sro ch a in des accusés, et I» d'Aiguillon a même dit qu’il seproposait d’employer N. Dumburier. C’est d’une grande âme ou d’une âme Lien craintive.

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Louis XVI*


Le# rivalités politiques,

les rivalités religieuses, voire même celles qu’excite la beauté, sont ce moment loin îles tête» parisienne*. Tout ce qui porte une fibre musicale se range dans tes deux camp» harmoniques où fittick d’une part et Ficcmi de l'autre ont planté leurs bannières. Le cbe-valicr Gluck est un compositeur allemand sorti tir l’école de Ata-pl», foyer d’nii s’élancèrent les Per^léie, les Ortandini, pour mander jadis le mon rte d'n ne délicieuse harmonie. L'Orphée germain débuta à Rome, il y a dix-huit ans, par deux opéras qui en-levêmil ions tes suffrages difficiles de celte Contrée, dont les autres pays adoptent avec respect les jugements. Devenu célèbre à ta cour de Viorne, Gluck y obtint dans ces derniers temps ta pro-l£ctiou ¿je Marie-Antoinette, cl c'cst elle qui vient de l’appeler en r rance. Madame ta Itauphine se plaçant ainsi à ta tête d’une secte musicale, on fit entendre à madame du B*rryi T“ '^ connaissait pas une note, n,.,^ ^^ ¿ans iaU(r occision voûtait élever autel contre autel avec Son Allasse royate» on lui fil entendre, dis-je, qu’elle ne • pouvait se dispenser d'avoir aussi son compositeur. En conséquence, un ambassadeur pur^ du boudoir de ta favorite franchit les Alpes avec la mission d'amener à lout prix d’Italie M, l*iccir\i musicien non moins illustre qm. m, Gtuck. Les deux rivaux seront bientôt en présence aux bords de ta Sr¡nc¡ ¡h accordent leur Lyre pour provo-^r un jugement-- de Mida* peut-être,

Mai» Gluck a fait plus que de» accord* de prélude » f FłM* i il

D pris l’initiative sur son rival par un grand opM, tandis que Piccmi vit encor* sur su réputation d’ItaJit.

AL Gluck a senti qu'organisé* bien différemment que tes Italiens, les J rançais ont besoin pour ¿ire intéressés de sujets qui parviennent en même temps à l’oreille et au cœur. Ce compositeur profond n’a pas pensé, d’ailleurs, que notre langue fût, comme on l’a dit jusqu'à satiété, incompatible avec la musique Ja plus riche de modulations. L n homme d'esprit et de goût, qui avait bien compris la pensée de Gluck, a cru trouver dans l'/pbijpRfc de Hacine une action appnfe priée à scs vues; en conséquence cet écrivain s’est mis en devoir do mutiler ce beau sujet, mais sans trop de disgrâce, sans blesser trop profondément la musc tragique. 1 tans ce travail l’épisode d'EripÀLe o disparu : la fable en est devenue plus rapide, et le dénomment a été produit avec bonheur sous la forme d'un tableau, Ccs divers changement# ont permis su compositeur des mouvements lotir à tour passionnés, orageux même, et des morceaux remplis de grâce cl de suavité. Le succès a été brillant, sans toutefois être unanime f ta cabale du Barry jouait son rôle, Madame J a Dauphine, qui connaissait cette opposition, s’est Jt~ menée dans sa loge comme un petit lutin pour faire triompher son protégé de la malveillance du parti rivai; elle a été bien secondée par le Dauphin, Ec comte et la comtesse de Provence, te comte et la comtesse d’Artois, les duchesses de Chartres, et de Bourbon, la pria-cesse de La niba Ile, les a litres princes, les ministres Cl uni partir de la cour. Marie-Antoincite, A moitié sortie de sa loge, donnait le signa] des applaudissements, et tout cc qui n’eût pas battu des mains eût encouru m disgrâce.

Le succès du chevalier Gluck, quoique très-dda-tant, fait moins de sensation h Paris que la réforme in-lempestivc survenue dans les habitudes de l’Opéra* Jusqu’ici les amaleara du magasin entrèrent h b rem en t dans les loges ou dans le ibycr des actrices avant et pr in I a nt les rc prfaen tairons; c’élaît un spectacle enchanteur pour nos égrillards de voir habiller ces beautés faciles, ei de jouir des échappées de vue délicieuses que ménageaient leurs distractions étudiées. De plus, les g* Ja n tí prpp r« à 1’1 m prom p-tu pouvaient conduire à fia plus d’nue aventure dans ce marché ouvert d’appas à vendre ou A louer. Dite ordonnance royate du A avril détend i l'avenir l’entrée des loges ou foyer à toute personne étrangère au service, et cc pour la conservation de /g ifówiw e/ (/<$ huiitiCft nlfrurs du Hí-u. Ces dame# seront donc obligées de ré-server pour des lèic-à-têle chez elles le spectacle de leurs chames secrets, ce qui excite à l'Opéra une rumeur unanime contre le mi* uistère.

Mais cc qui provoque l'indignation du public avec pHt de raison, c’est le renvoi de m ad e moi sel le Allard, que les directeurs ont réformée au beau milieu de son succès dansant. Iis ont préundu qu’elle était devenue trop épaisse; qu'ayant d’ailleurs l'habitude de faire deux enfants ¿ans l’espace de dix-huit mois, elle se trouvait presque toujours hors d’état de remplir ses obligations. Ce dernier motif a produit une vraie révolution au magasin : toute# les actrices se trouvent ainsi atteinte» dans leur plu»chère prérogative; die# réclament Vainement contre une mesure qui tendrait A leur interdire une liberté qui intéresse leurs plaisirs et leur fortune. On parle d’un placet où ces dames demanderont explicitement ta conservation du libr* arbitre de ta maternité.

Privés de ta collection de beauté» qu’ils trouvaient chaque soir i l’Opéra, ]cs oiseaux voyageurs de la galanterie se sont rabattu» surtes maÍBoiiB où l’on vend du bonheur ;i tout venant. Mai» tous un se nini]-irent pu gùbéreux dans le prix qu’ils y mettent î wici mi ne un trait

iic lésine érotique qui frit littntéoup de bruit dabS te innndc. Les rapports secrets de la police nomment muí princes «n seigneurs tic haute volée, qui Pune de «à nuits se rendirent chez la Brissalit el lui prescrivirent de leur donner à souper. Celle femme sc piqua de faire joliment les choses : le repas Rit délicat; les vins exquis n'y furent point épargnés, et ante hiles chmmante* ici versèrent en fié-bcs fort c teredo*. Les cita ni R, le vocabulaire des to tu ptés, le s cemplaisance s du h beauté furent de telle nutrie une IjatcLonak entupióle, et In ch me Brixnmt riait sous cape du produit qu’elle en allait tirer. Vera irais heures du matin, les bougies finissait, les flacons étant vides elles paupières t’a bpf won lis sont, on se lève île table, on citera clie les ctaipratu cl los é pifas jetés ci cl fi dans h elianibrc; puis, Fun des BQi|jnrnñ s'approchant de l’hûlessc, lut glisse neuf louis dan* la main, n l’a» mal pour un, * sc dit-elle eu attendant nue les autres suis in: "lit cet ctéinplt; mais ils n'en firent rien, Leur troupe bruyante s'ifanuiii satis qn'lnietin tl’em mit la main au goÙHél... La BriisAUt, immobile, h min tendue, Pair hébété, ressemblait à l’une des femme* He M Write du Lofs domant après le coup de bąguelle fatal i line de íes peu Sinhha ires dut la tirer de cet état de stupeur. • Par exemple! t dit-elle enfin; mais ce fut tout : l'élûnnembhl, la tinphiito trompée avaient paralysé sa langue. On assure que celte rnslJiettreuM* én sera pour quarante louis de son argent; une nuire fuis, «iris doute, elle s'tu rapportera moins a tu (faraudes de la haute nnissancç, <3Bllte ¡ivmilnrc partage avec les ¿mufs üusenbn^M tous les honneur* de la poêth? ¿pigrammMique du jour.

Il hui convenir que les poufs ou smiótwu méritent cette célébrité Uiolljpie plutôt que la vogue qu’ils obtiennent. L'est une coiffure pré' mninhl la plus singulière, b plus étrange combinaison de tout cc qui piait ÿ la dahic qui s'en affuble, mais surtou t de ce qui touche son cœur. Je fai* donner la dcscriptinn du pouf qUC madtmc la duchesse de Chartres avait dcfirièrrnioni à l'Opéra; celle esquisse rendra m-u-■giblc une dt Ił n i ilon qu’il serait difficile de faire comprendre autre» mrnt. Ou voyait sur la tête de Son A liesse Sérénisshite une rumine Assise dans un fauteuil cl tenant un nourrisson I ce qui désigna il JL le duc de Valois et sa nourrice. A droite, un per roquet, oiseau chéri de la princesse, becquetait une cerise; a gauche se tenait un pclii nègre, imiijt rn miniature de celui que madame de Chartres a il celui nue. Un reste, l’édifice sc eompo^iit dc touffes de chcvcut appartenant ó M. le duc de Chartres, à 'L le duc de Pei^tbièvre, à Jl. le duc d’Orléans, disposées avec coquetterie entre des bander de gaze mêlées de pierreries et de Heurs, Le tmit formait une coiffure tellement haute, tellement volumineuse, qu'elle remplissait, à peu d’espace près, H devant de la loge. Toutes nos d^mes i.nïolcnt de» p™fs nu s, n fini en t ; chacune s’ingénie pour s^Wrl Jans le sien les objets qu’elle aime. Mai* à cct égard plus d'une beauté titrée éprouve UH grand embarras : le goût a limité à trois ou quatre les figures qui doivent entrer dans un fu/, et celle proportion est loin de représenter le nombre des favoris d’une le......e un peu répandue, U y a do dames amies «te I" belle ttalurc qui portent mr leur* tries de jolis paysages, des sites boisés; d'aulres prêteront des «liasses an vol un an tir ; cm voit se balancer dans leur flic? vol tire des sangliers, de# daims, des cerfs, des maris poursuivant le tout, En un mol, c'est un délire qui celle mode.

Au milieu de ces folies, la cour vient d’apprendre que le roi, hier & son retour du petit Trianon, a été saisi d'une forte fièvre : je don-ntrai dm bulletin» de la maladie de Su ¡Majesté, si elle continue,

Ï3 avril. L'indisposition de Louis XV paraît prendre un caractère asset grave t les médecins croient y apercevoir des germe» de la petite vérole , uuifarlic mit fa roi eut cependant an mois d'octobre de l’année 1 " JS. Mais la Faculté pçnse presque giuéra Irin L'ut qu’on peut en être atteint dent el jusqu'à trois fois* Un explique diversement la nouvelle invasion qui menace Sa Majesté; je mentionnerai d'almrd la version officie!fa. Le monarque, pendant une de ses chasses, disertt Jet propaga leurs de celle version, s’étant approché d'un convoi iu-némire, demanda qui l’un allait enterrer. On [ni répondit que c’était une jeune fille morte de la petite vérole. Frappé involontairement par cctte réponse, il rentre au château, mélancolique, soutiens et déjà souffrant; le lendemain la fièvre sc déclare. Voilà ce qu’on raconte tout haut; mais voici cc qu’on se dit à l’oreille avec beaucoup plus de misólo, car c’est la vérité. Louis XV a été vivement affecté du La mort subite du marqur, de Chauvelîn el île celle non moins rapide du maréchal d’A rmnntitres. Os deux événements, arrivés à peu de distance l'un de l'antre, laissaient dans l’esprit de Sa Majesté une impression profonde de tristesse, peut-être de terreur. Madame du Barry redoublait d'efforts pour dissi per ce nuage moral, lorsqu'un lui rapporta qu’en traversant un village des environs de Versailles le mi avait parti voir avec quelque plaisir h ntle d’un menuisier, jeune personne de treize ou quatorze ans remplie de grâces cl dé gentillesse» La comtesst ordonne d’enlever cene enfant; on l'amène à Tri ¡mon, on la ¿ifara^^ on la parfume, ci Louis X^ la trouve dan» son lit. La conquête eût éié difficile peur un conquérant entré dans sa soixinte-dnqrrièmc année, si des cou furiat ifs violents ne l’eussent aidé dans celle victoire pins laborieuse que sa défaisante. Or fa fille du m en ufa lier couvait en ce moment le germe de la petite vérole. Sa Majesté k puisa pour la seconde fois aux sources d'un plaisir imparfait.

l^rW, La petite vérole du roi est tout Ł fait déclarée; et quand elle fa aérait moins OU ne pourrait douter de son invasion, car la fille du menuisier est atteinte de celle maladie avec des symptômes graves de malignité. Leí médecins ne dissimulent point leur in quiéra de sur la situation de Sa Majesté. Le virus variolique est ici compliqué des ressentiments d'un mal d’origine gafante trop superficiellement, trop royakmenl imité J d’autres époques. Les savants di$ tingue s qui vcil-hieiil à la chUservatl.....le ta santé du roi n’ignoraient pas ^existence de ce reliquat; mais ils rfo&aicnl l’attaquer à fond, se rangeant volontiers à l avis ilu vieux Richelieu, de Berlin el de Lebel, qui était que « le don de La maladie du roi à de jeunes personnes robuste», vives set bien portantes paraissait fa sent spécifique convenable pour attl-• rcr au dehors les humeurs morbifiques de Sa Majesté et pour ra-wjcünir sa personne... » On frémit à celle horrible dépravation de la pensée des courtisans.

Cependant la plus grande a g i fali on règne à la cour î le parti d'Aiguillon ri du Barry est surtout alarmé. Ses inquiétudes sont partagées par la multitude d'intrigants, de fripons, d’espions titrés OU non, qui, satellites servi fai, graviten! autour de ces deux puisxïnccs dont la chute est assurée si te roi meurt. Les riíqutíiuJifafM et les borrius te rappellent parfaitement les scènes de Metz., la pusillanimité dévote du roi, le renvoi de madame de Château roux. Tout cela peut se renouveler,.. Et puis la mort de LiuiLi XV mettrait sur le trône un Jeune prince, une jeune princesse aigris, outragés même pur les courtisans de fa favorite.... Alora quelle cruelle et indvîubfc réciprocité 1

t lUrti. Le malade est un peu mieux, dit le bulletin <lu jour; mais on ruiner rpto moiioinc du liarry lui a donné deux médecins affalés, MAL Lorry el Borden, qu'cite a chargés de taire au roi le danger de mi situ a lion afin d’êloigticr les prèlres et de prévenir un congé hu-milhtnfal.e iinium était prudent : il eut peut-être réussi ni l’on eût éloigué ta MarlUiièrc, médecin ordinaire de Si Majesté. On, n'y songea point; et ce dociciir, m remit eut de fa confiance accordée à dem houvcaiic venus, dreiHivrll à t’ilhistrc malade la nature de son mal, qu’on ¡ni avait laiw ignorer. « Sire, dit-il, les boulons qui vous > enuvrtnt fa visage soîiL trois jours a se former, trois jours ó auppu-* rcr, trois jours à sécher. » (lotie indication mit le roi sur la voie î il sentit qu'ii son âge la petite vérole ne pouvait manquer d'avoir nu certain caractère sic gravité; sa couscictice se réveilla. * M.....le, a dil-il à tua da uic dû liurry, qui venait comme de coutume pour lJd* gayer de ses propos libres Jusqu'au cynisme, * j’ai pour Ja secunde » fais fa petite vérole : elle est dangerL-usc à cause de mûri àgc et de ■ mes autres maladies. Je ne dois pus oublier que je suis le rui tfi.':-» cArebrM ¿I L /ifs îo’wî de l'K^fi-e.- et quand le temps approche ptmt->élre de lieUB quitter je ne veux liai renouveler Je scandale de Alvla. Averti Me* le duc d’Aiguillon de ce que je vous dis afin qu’il Tara b range avec vous, si ma maladie empire, pour nous séparer mua ta édhL *

Ces adieux passionnés étant terminés, madame d’Aiguillon prit fa favorite lia ns son Carrosse, OÙ sc trouvaient aussi tua déni oi mdli! du, Ibirry, tiitice de 1j cuinichse. et madame de Sure î en partit pour RuciL.» Mais à peine fa maîtresse du roi élait-i'Jic sortie de MU ap-Eirtciucnl, qu'il la redemanda... a Elle est parlfa, a lui répondil-ou, soupira et se tut.

de Paris, le dup de Richelieu, d'une voix muez liante pour ñire m-tcndue, a gratifié. dit-on,, l'orateur de l'épithète de j... L.*«. C'est *” ami de ce moi do corps de garde que Je roi a reçu les derniers leçon rs de ia religion.

ü au mur. On dit en ce moment que le roi ne passera pas la nuit î on sc parle a l'oreille de pourpre, de gangrène, et l'infection dr Ja chambre royale est insupportable... Les com-titans commencent ó désirer ardmumtm que ^ fini&st, et 1rs valets aussi. Vers quatre lieures de l'sprèa-dinét le duc de Liancourt voyant un garçon de (ptrde-robc répandre des larmes lui a dit : • Eh bien 1 vous picurea * votre maître? —Oh! pour cela non, a répondit le domestique, si * je pleure c'est sur mon pauvre camarade, qui n’a jamais eu la pc-■ tile vérole j qui va la gagner cl en mourra. »

Ifr mai au floir, Le roi est mort aujourd'hui à deux heures de l'a-prés-niidL Ce malin on avait répandu la nnuveljc que Sa Majesté éprouvait du mieux, il n'en était rien; seulement le moribond res-sentait l'influence d'une forte dose des boissons vivifiantes avec lesquelles depuis quelques jours les médecins prolongent en quelque sorte artificiellement sa vie.

I >u rant les trois tien tiers jours peu de personnes sont restées constamment auprès du mourant. Délaissé de ses courtisans, de scs b mis, il ne l'a point été par ses deux filles Mesdames Louise et Adélaïde. Elles n'onl pas quitté un instant son lit de mort, lui rendant les services les plus dégoûtants, les plus pénibles, au risque d’être atteinte» de l'invasion, a taqtteJle, dlt-on, elles ne peuvent avoir échappé, Rang, délicatesse, danger, tout a été oublié par ces pieuses princesses : elles ont tout sacrifié à la sollicitude filiale. Leurs Al-Irsvcs Boyales virent tonifier en lambeaux, le corps de leur père dévoré par de hideuses pustules. Lui-même était le témoin de la dissolution rapide de ces formes jadis si belles : il sentait se foudre eu pourriture ces marques île virilité, première cause de sa lin dèpio-rabie... La mort s’clTrait i ses yeux comme la messagère terrible qui devait lui ouvrir une éternité de tourments t il ne parlait que d’n-bimes de feu qui allaient l'engloutir pour le punir d'une vie licencieuse. Quelquefois cependant il implorait encore son salut de la miséricorde divine : dans cea mementa d'espoir il frappait sa poi-trinr, demandait un crucifix, jetait iui-même tic l'eau bénite sur son ht pour vu ex pu Lcr les démons. H ordonnait qu'au envoyai de t’ar-gem h Saim-Sulpicc, à Nnire-llume, hui Capucins afin qu'on dit des messes. Ce nui lheureux prince recommandait a ehnquc instant qu'un Ouvrit eu sa taveur la châsse de sainte (.tmrviève. Ainsi que Louis X S ■ Vait VÉCU dans des alternatives perpétuelles de libertinage et de dv-votion, ainsi la mort le surprit dans des alternatives de terreur cl d'espéranCC.

I! me parvient à toute heure des renseignements sur la maladie du mi : en voici de nouveaux. L'archevêque de Paris sc présenta au (Liteau dès k lrr mat pour solliciter In cnn fussion de Sa Majesté et le désaveu public de toutes les erreurs de sa vie, y compris, bien ■u)tendu, l'expulsion des lions jésuites* Mais le maréchal de Rtèbc-lieu veillai; j |4 sûreté de son parti : il vint à la rencontre du prélat ci le conjura de ne pan taire mourir le monarque par des sévérités religieuses, qui, lui dit-il, ont tait péril' tant de malades. ^ .ibis, s uumiseigneur, ajout» le vieux roué, si vous êW si curieux d'en-» tondre de* péchés jolis et mignons, tu citez-vous la, je me confesse-* rai, moi, ci je vous en apprendrai de tels, que vous n'en avez » jamais entendu tle pareils. Que si vous vouiez absolument confesser » le roi et renouveler les seines de M. l'évêque de Soissons à Meta, » si vous tenez à congédier madame du Barrv avec éclat, ré 11 ce hissez. * sur les suites et sur vos propres intérêts* Vous opérez le triomphe » du duc dcChaiscul, voire cruel ennemi, dont i un dame du Barrj a * tant contribué à vous délivrer, et vous persécutez voire amie*.. “Oui, monsieur, poursuivit Richelieu après un soubresaut que cc » mot éteinte avait causé à M. de Beaumont, elle est si bien votre ^Aiuie qu'elle m'a dil hier ; Que M. l'archevêque nous laisse, il aura * sa cale lie de cardinal; c'c^l moi qui lü'eil charge et eu réjwnds. m Soit jiTiibilicn, soit crainte d'énhouer devant les difficultés qu’c prouverait h confession, AL de Paris résolut de n'eu point parler ce jour dit.

l>è$ que le roi a été mort, chacun s’est enfui de Versailles : i! n'y cm resté que le duc d'Aycn, capitaine des Ecossais, dont Je droit est de (tarder ta dépouille tics rois jusqu'au départ pour Saint-Denis ; M. Je duc d'Aumont, prender gentil homme de la chambre ; le grand ampAnier, et M* de Dreux-Bréié, grand maître des cérémonies. Lorsqu'il fallu; s'occuper de l'ensevelissement de Louis XV, plusieurs dp-inestiqucs ay3,hl ¿^ suffoqués par l’infection du cadavre, on ne trouva que parmi les vidAnge^dc Versailles deux hommes pour le déposer dans ta bière do plomb. Il v fut mis sans baume, sana arómales, et l’on dut se bíter de l'envetopncr de SCU, P"'5 ^e mettre le tout dons V11e double caisse de fiais. Malgré ces précautions Je corps exhalait une odeur tellement pcxüteniidte que les prêtres qui le gardèrent dans la chapelle ardente ont avftué depuis que dans celte circonstance ils avaient eu besoin de toutes 1CS forces dc la religion pour ne pas fuir cr résidu infect.

Le feu roi fut conduit le 13 h SainUDenis, où le convoi sc rendit pour aiiiii dire en poste- Le cercueil était dans une grande voiture de

chasse ; un second carrosse menait le duc d’Aycn cl le duc d'\u-nmpt, un troisième était occupé par le grami .tu minier et le enréde Vermines. Une vingtaine de pages, que suivaient une cinquantaine de palefreniers à cheval, portant des flambeaux, «H était le u te cortège. Personne n’eut le temps de prendre le deuil, ri Jcj carroles n'avaient pas été drapés. Le convoi , parti de Vemaillex vers huit heures du soir, arriva à Saint-Denis à onze à travers nue double haie de curieux, qui, sous le manteau des nuits, donnaient carrière à fa plus maligne critique sur la vie comme sur la mûri du monarque. Le corps de Sa Majesté fut descendu dans le ci vean de sa race après un court office ; l'entrée de ce souterrain fui aussitôt scellée et calfeutrée, tant on eut hâte de séparer les vivants de ce fumier humain, reste unique de ta grandeur souveraine de Louis XV.

Maintenant, comment résumer le mng règne de ce prince , régne aussi calamiteux que celui de son prédécesseur, et complètement vide de ht gloire qui du moins embellit la carrière tyrannique de Louis .XiV? El pourtant le dix-huitième siècle fut aussi illustre que le dh-septième : si ce dernier resplendit du ll.imheiui dea sciences, des lettres, dûs aria, le premier produisit celle phims qdiic qu’on vit affermir, épurer tout ccquc l’autre avait faii éclore. La recherche du vrai cri tout genre, devenue une passion pour tous les hum mes instruits, tri est Je caractère principal de la période qui s’écoule; tri est l’avantage qui la rend supérieure, aux veux des moralistes, ii ta brillante époque qu’elle suivit. Mais, il tant le dire, Louis X^ ne s’associa j;i mais un seul instant aux progrès rie l'esprit humain ; ce qui te prouve, c’est que rteii de majestueux, rîcn de vraiment honorable n'a surgi de son gouvernement. Ce prince ne possédait donc pas ta moindre lueur d’un talent qu’nn veut au moins trouver dans un roi î celui de choisir les homme». On ne peut refuser à Louis XV un cœur honnête, une certaine générosité de vues, et peut-être assez d'esprit naturel pour gouverner s'il eût voulu vaincre sa paresse, son insouciance orientales. Mais tout ce qui, dans te commerce de la vie, ne «'offrait pas à lui sans Lasprct du plaisir. Je trouvait iudiffêrclil i l distrait. Aussi tou» tes acte» de Sa puissance ont-lia eu ta forme ou ta direction que leur ont imprimées les opinions de ses ministre^ ou plutôt de scs favorites; ce qui a connuuniqué ii son règne toute la légèreté de ses amour».

Ce ne sera pourtant nt à ta mémoire de» secrétaires d’Etat ni à celle des femmes gâtantes que la postérité demandera compte de cinquante et une années d'erreur, d’exactions, de honte ; c'est la mémoire de Louis XV qui en restera tachée. L'fiÎMoire accusatrice encore, quand même elle serait, comme toujours, frauduleusement indulgente, ne consacrera à cc prince que des pai;cs noires de nq roches sans avoir à hit offrir ta compensation d’un rl^ü tuerili', c'est-à-dire se rapportant à une action empreinte de quelque grandeur. A l'appui île celte assertion sévère, mais vraie, énumérons les fastes du rc.jie qui se termine. Le trafic des places se fait publiquement et masque levé. Les lettres de cachet vendues par les court i sane* ou prodiguées pour leur vengeance, portent la désolation dans tous 1rs ordres de L’Etat et presque dans toutes les familles. La fa raie bulle fuń^rtrfwjc, obtenue de Rome à furce d'intrigues, devient une source de malheurs, de troubles et de persécutions, ¡rendant plus de trente ans. Iles Hu de justice, solennités augustes des autres temps, oit le prince renouvelait Je pacte sacré qui te lie un peuple, ne sont ici que le redoutable appareil du pouvoir arbitraire, et l’occasion des enregistrements imposé aux parie me ut s* Des édits destructeurs de toutes règle*, île toutes lots, de toute liberté légale, tendent à réunir le despotisme «te droit à celui de fait, et arrachent au peuple esclave même le mérite d’une aveugle soumission. Et ce fantôme représentatif que nous cou-servinns encore, cette magistrature qui nous partait du moins de nos vieux privilèges, que dès longtemps elle ne pouvait plus défendre, Louis XV t'fiile quatre fois; la supprime d'abord à Paris, ensuite dans toute la France ; dispose de scs charges, Paviüi, cl ravit enfin ta liberté à cent soixante-douze de scs membres. Tout ce qui restait de droits à la nation est violé , déchiré, anéanti par ce grand attentat, tandis que dix mille tan. il tes sont ruinées cl cent mille obérées par ses suites.

Dans te système financier, tous les engagements que vénèrent les hommes sont foulés aux pieds; deux banqueroutes répandent aux plaintes d'un public spolié ; après des milliers d'infractimis a l’honneur le contrôle général s’aide d'expédients houleux, de ruses dignes des chevaliers d'industrie; les fonds, jusqu'alors respectés par les {dus hardis déprédateurs, sont entamés, réduits, enlevés ; les muyen» es plus violents épuisent toutes les ressources sans rien réparer, parce que les dilapidations d’aujourd'hui engloutissent le produit des rapines d’hier. Le péculat augmente en raison de l'instabilité de» places. La nomenclature des taxes s'enrichit chaque jour sous ta plume des «acteur», et le roi déchaîne sur ses sujeta plut d'impôt» que tous res prrdécexMmrs ensemble. De là découlent deux affreuse» disettes produite» par les manœuvre» atroce» dos nublicaius, elle* achèvent de décolcr notre malheureux pays; cl tamis te Zfjr»-^• n»é, accapareur, au milieu de son peuple que la faim décime, fait te monopole des grains pimr grossir smi pécule particulier.

Ainsi s’acctimUtertnt les sombres nuages qui planent sut la mn-narchie ; lîusi &e forma d'inlérita compromis, d'orgueils froissé»,

17.

d'in mil lié* corred vos, de vengeances envenimées, le volcan qui grnnôe sous le trône tics enf; jiIs tle saint Louis : une étincelle ferait éclater la mit! orageuse qui le briserait; un coup de pied du géant qu'on nomine fe peuple ouvrirait un abîme qui l’engloutirait.., Tel ts* l'héritage legué à Louis XVI.

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RÈGNE DE LOUIS XVL

CHAPITRE PREMIER.

PIN DH 1 2 S J-1 3 3 ^.

Uno mémorialiste débutante, — Infection du plais de Vería il loi, resta de la grandeur do l<oui» XV. — portefeuilles mystérieux du feu roi. — Le saint nacrrmwt mis en prison. — Jfadanm filles de Louis XV sont atteintes de ta petite vérole. — MiUrúpas Oit mis il la téta des affaires par Louis XVI. — Projets de oc ministre. — Exil de madum» du Harry. — Début champélre du roi-—Le petit Trisnon dorme A la reine. — Le tigre et l'ours à table. — Tes-Uni eut de Louis XV. — Le distique du pont Neuf. — Facultés dû Inouïs XVI pour régner. •— Verdun lie* et do Muy su ministère. — Saint-Bjnthéleniy de minihlrM. — Turgotcl Sauína ministrrs. — Résistance doHaupeou. — Potion honteuse des daines. — An JVotmflta /turara, satire contre la reine. — Vers de Jfcmłiror (Louis XVIII). -— Révolution musicale. — OrpWf, Carter rl Poliax, da Gluck—Mert do element XIV.— Lo papo et l’arlequin.—Rappel des mr-riens parlementa.— I.â poule Ml pot,— Rivalité dû In raine cides princesses — Cerdo» intimes dc HarioAtUm nette,.— GrosaettS delà conteste d'Artoi*,— Rais de la cour. — Ar-redOte de l* twtr de Denonuirk• — Le billet doux trouvé obéi la reino,— l,n mur de Henri IV. — L’archiduq Maximilien ł paria. — Le Jurbtar-dłSirtiJł., comedio dû BOau m ¡iCChal» — ButT n ut 1 .in l' idiiC.—Les sept péchés capitaux. — Mademoiselle Duthé huée A Longcb.amps. — Sacra du roi à Reims.—■ Préparatifs onéreux. —Un boudoir dans une église. —Tentative val o data raine en faveur de ChoiseuL — Le duc d Aiguillon amant assidu de ma-damo du Berry. — La iluehesMj lient lo flambeau. — Lu nuit mystérieuse do Reims. — Malcebèibes mililitro. ■— La Chalotes réhabilita. — Le périrait do la reine. — Naissance du duc d'Angouléme. — La maison de la reine. — Le palais d'un abbé, — Lecomte de Saint-Germain ministre de la guerra. — Bon mot du conte d'Artois. —■ fyjmoli*™ de J.-J. Rousseau. — Louis XVI esquive 1a circoncision. — JlrHivBdux trais do h relue, — Guerra aux vieilles femmes —Sentiments indisírétcmerit exprimía do la ramo pour M. de Lau-jun, — F.iitB à l’appui. — Lady Barry moru, — La Btlte Ar^ènt r la Fjww Xa$i«t opéras. — Origine do là couleur p^Cf, — L'ïnivrrpcliOU d'Amérique parcho à grands pu. — "Washington général en chef, —■ Evénement* militaires.

MUUWCBJT DI MADAME Di R*” VIVANT! IN 1831,

Un vérité ma mère u trop de confiance dns» ma perspicacité de dix-sept ans; elle accorde trap d’expérience h mes trois annota de mariage; je crains bien qu'elle ne se trompe en croyant apercevoir le fruit déjà formé du jugement sous les fleurs de mon printemps Moi, m'ériger en historien, en critique de notre époque si agitée; interroger avec le tact convenable ce présent s.- flrus de rrraenrr; Mon tuati assure que, pour son compte , il ferait plu loi manœuvrer trois régiments de cavalerie dans un demi-arpent de terrain, qu'il n'assor-tirait sur un cahier le quart de nos prétentions, de nos caprices, de uns travers, a I1 exclusion meme des choses miles, qui pourtant ki’y tiendraient guère de place. Voilà la tâche que ma mère m' i léguée en se retirant h quarante-quatre ans au fond de la Touraine, où mon père vit exilé. Sa mémoire chancelait, disait-elle, son? lu simple énumération des folies contemporaines; la mienne y sliflira-t-clle ? fîcstc-t-il encore dans mes veines assez du san;* de Racine pour animer sous ma plume les esquisses qu'elle va tracer I Vautres en jugeront; je me mets! mon pupitre, après avoir invoqué l’esprit familier qui inspira mes trois devancières L

Le palais était tellement infecté, et par le cadavre du feu rni et par la multitude de parfums à l’aide destinéis on a combattu la putridité royale pendant dix jours, que, malgré l'urgence d'une servilité dd-buiante auprès du nouveau monarque, les courtisans su sont abstenus une semaine de paraître nu château; seulement les grandi et ta no-LlesbC se sont tait écrire, selon L’usage, chez le roi. Cependani il, Je dm; de la Vrillière s’est rendu des 3c 1L auprès Je la reine, qui a eu la petite vérole, afin de prendre les ordres de Sa Majesté.Celle princesse a répondu qu'elle n'en avait point a donner de son chef, triais qu'au nom du roi elle taisait savoir qu’au milieu de la commune dou-

leur la tamil le royale devant rester assemblée, La cour allait se rendre à Choisy. En effet tes prjnCCS cl princesses sont partis dans Ja soirée pour celte résidence. Louis XVI , la reine, leurs frères, leurs JtClks-sœura et les enfants habitent le grand château; Mesdames taules, qui craignent d'avoir contracté la petite vérole, se sont enfermées dans le petit.

On sait aujourd'hui que Louis XV mourant n’a pas vu le llau~ phin : craignant pour ce prince l'invasion délétère ¡I avait fait défendre qu’il entrât dans scs appartements; la même défense avait été intimée aussi aux autres entants du vient roi... « Ilitcs-lrur, s’étai' a écrié d'une voit étouffée le monarque moribond , que j'ai bien du V regret de ne pouvoir les embrasser avant de mourir; niais la pru-u dm ce me le défend. »

I huis CE même moment Lin portefeuille a été remis à M. de Soubie' pur I,m LJü XV, 1[1 lie ri a va il confit! la clefà madame Adélaïde. Ihi hcrmnl por tefe ni Ile, remis au sieur de la Borde, premier valet de chambre, devait être porté par lui à la comlesse du Barry; il renferme, dit-on, des pièces et des instructions relatives aux enfants naturels de Sa Majesté, dont le nombre est, comme on sait, fort considérable.

Les choses les plus graves ont quelquefois leur côté plaisant; il faul même ajouter que Jes choses sacrées n'en sont pas exemptes.

Le prince de Conti, quoique frappé de disgrâce, assistait aux prières des quarante heures, quand un courrier vint lui annoncer la mort de Louis XV. Soudain, et sans doute dans Te ici's de sa douleur. Son Altesse ordonne que le saint mcrcincm soit renfermé au fond du tabernacle, et.......e s’il eut voulu le punir de n'avoir pas exaucé les vœux fermés, pour le rétablissement du rot. C’est un trait d’un genre neuf que cette sorte d'incarcération du bon Dieu pour crime delèsc-majeslé. Que le caractère de l’homme est fécond en ridicules !

Le jour ou les princes cl princesses du sang rendaient les premiera hommages à Louis XVI, roi de France et de Navarre, Mesdames Sophie, Adélaïde et Victoire de France, filles de Louis XX , ont été attaquées simultanément de la petite vérole, dont elles avaient pris lu germe en soignant leur père. A l'instant le roi, .Vnrjstcur et le comte d’Artois, qui n'ont pas eu culte maladie, se sont fait inoculer.

Cependant Louis XVI a fait, le 16 mai, son premier pas sur Je sol volcanique de la monarchie, en appelant M. le comte de Maurepas à La direction des affaires après un exil de trente-cinq mis. Voici la lettre que Sa Majesté a tait parvenir à ce seigneur i < Mon cher » comte, dans la juste douleur qui m’accable, et que partage tout le b royanme , j'ai de grands devoirs à remplir. Je suis rûi, et ce nom ai renferme toutes mes tildhpi lions, Mais je n'ai que vingt ans, ut je * n’ai pas toutes les connaissances qui me sont nécessaires. De plus u je ne puis voir aucun ministre, Ions ayant vu le roi dans sa der-d nière maladie. La certitude que j'ai de votre probité et de votre u connaissance profonde des affaires m'engage à vous prier de m’ai-n der de vos conseils. Venez dónele plus tôt qu'il vous sera possible, » et vous me ferez grand plaisir. »

I u cnuriisau qu'on -ippulle à Ja faveur ne ne fait pas attendre : Mau repas arriva nu bout de vingt-quatre heure» u CilOÏSy, avec lin plan de réforme capitale tout disposé» Il ne dissimula pnini nu jeune roi que les circonstances étaient délicates, dangereuse»-, que Je trône était ruiné sourdement par l’ancienne magistrature, irritée avec trop de raison, et que ht première mesure à prendre était le rappel des parlements. Ce que le comte ne dit pas, cc que sa vieille légèreté ne pouvait pcuLt'ire prévoir, c’est que cette restauration de» cours longtemps humiliées ne su dira il point pour calmer leur profond ressentiment, et qu'elle leur donnerait le pouvoir de reiurcer... Tel est cependant J'cilui infaillible de leur rappel: je le vois clairement, moi politique tic dii-scpt ans; ma jeune cervelle le Conçoit et l'explique sous Ja guirlande de roses qui J’entoure. Le retour'des parlements amènera sans nul doute le renversement du minutera adueJ i les deux événements seront peut-être simultanés.

En attendant, une lettre de cachet u été expédiée, le 10 mai, i madame du Barry. Cette missive n'est nullement acerbe: « Des rai^ w sons d’Etat, y dit Sa majesté, m’obligent à vous ordonner de vom h rendre dans un couvent; mais je n'oublierai point, madame, que s vous étiez honorée de la protection de mon nicul, et je vous an-u nonce qu'au premier conseil il sera pourvu à v«us donner une peu-d sion convenable, si votre situation la rend nécessaire, m Celle générosité de Louis XVE est d'autant plus louable qu'il n'ignore pnîin les propos que I1 ex-favori le SC permettait sur ggD oBm^ta tor^qu'îL était Dauphin. Ma rit-A n toi nul le, libre de suivre son ressentiment, H fût montrée moins indul«c]Llc ; elle ne pardonnera jamais à cette dame les plaisanteries qu'elle n'a cessé de débiter sur scs charmes... C'est un genre d'injure que les femmes ordinaires n'oublient pas ai-xément, qu'est-ce doûc quand elles règnenlf

On répétait ce mutin un moi très-drôle de mademoiselle Arnould à propos de l'exil de cette maîtresse en titre a près ta mort de Louis X V. • Nous voilà orphelins de père et de mère, •■ a dît l’aimable actrice aveu un pathétique risible. Cette saillie est revenue à la reine, qui en a passablement ri nonobstant son deuil.

Le début de Louis XVI est tout h fait champêtre : k roi se pl^t à fuire journcllerueül de longues promenades à pied dans ta campagne, Si cola continue, lç» première» feveurs que ses courtisans Trouveront

auprès tle si pcrioiini? terom clos cloches mi des écorchures aux pieds... Voilà, certes, un règne qui promet. si los affaires de h monarchie murehcul autant et aussi vite que le monarque, Dans sa promenade du 18 mai. Sa Majesté a, dit-on, déployé des connais-fciiices ùtendwcs cii íúriilicalianB, en travaux du génie, elle L’est entretenue destierro» Ûn craint que des projets belliqueux nc fer-mculent dans la h'le de ce jeune prince; miña franchement il n'y a rien de martial sur sa physionomie, et Pon sait que 1rs traits sont lu reflet de LàmCh Après celte conversa thni su r les cune tics, le: bastions, les cavaliers, ks lignes de circonvallation, le roi a rejoint h reine dans k parc. Marie-A iiJoincltt cl les autres princesses, assises sur le gazon , mangeaient du lait cl des fraises t le A auban couronné eu a réclamé sa part, et ses lèvres guerrières ont été soudain environnées d'une bordure ¿e crème.

La reine n’étaut encore que Dauphine avait exprimé le désir d'a-*oir une maison de plaisance, où rï/r pnt / .■.-.■ i.' ., /d’i! mmii J¡7. Sa Majesté si:ru satisfaite : SOI] illustre Ùponx k lui ¿|]intima dernî-Tl> incnt. m Madame, lui dii-il, je suis eu mil di: :¡-¡itaf.>ire à présent « Votre goût. Je vous prie d’accepter pour votre usage particulier le » grand et h-petit 'Prianon. Ces beaux lieux ont loujuites vlé le svju.ir » des favorites des rois, conséquemment ce doit être k vôtre, n

Ce compliment n’èiait pas mal tourné pour un monarque aiiontié à la serrurerie; aussi la relue y a-t-cllc été fort sensible. Elle a répm- 1 en riaitl qu’cite acceptait le petit Trian on, à condiikn qu’il n’y vj ■ -drait quc lorsqu’il y serait invité. Etait-ec bien là une plaisanterie, Quoi qu'il en soit, k premier usage que Marie-Antoinette;nt fait '.c ce joli séjour s été d'y recevoir k roi el ht famille royale (Luis 11 1 dmer ^karmant. ■•■¡¡ta pourquoi doue avoir chm^é l'ancien noui de ce cimlcau en celui de petit l knufi? tic soin rappelle trop que la princesse autrichienne a conservé tes affections de son part/

Pendant que celle Côte (Pinslalhlkn avait lieu nu peti t Triatlon , il se ¡lassait à la petite maison que madame la duchesse de Bourbon possède .1 VaTivrea une Mène comique qui Vaut la peine d'ètre r:qi-porU-e. Lu princesse avait invité la duchesse de Chartres et la princesse de Lamballe à venir caqueter avec elle dan* te charmant réduit, Mais maitauic tk I h ni il mu avait déclaré au duc de Chartres, sou frère , que c'était une partie de femmes t et qu'elle ne voulait point d’hommes; le prince a eu beau insister, sa sœur a été sans pi lit! : il a fallu subir le refus. Piqué nu vif, }!„ de Chartres iirrrin-jc avec MU. de ritz-Jumes cl de Tld ers la plus, singulii-rt; venqeaiice. Sun Altcssç sç couvri! d'une peau de liurc, prescrit ii son ami de s'affubler du petare d'un ours . cl M. dcThicrs est chargé du rôle de cornac. Ainsi déguisés, nos trois étourdis se rendent à Vitu vers. Le tigre ci l'ours descendent de voiture à quelque distance du château et ne tardent pus à s'y rendre, comme pour donner aux princesses le spectacle d’une danse d'animaux. Les dames, après s'être informées si les danseurs, quadrupèdes étaient bien musclés, se sont amusées de leurs gentillesses féroces. Ils ont paru d’abord apprivoisés, mais peu a peu leur méchanceté naturelle a repris toute sa force; ils oui brise leur ébahir de carton et sont montés au château. Qu'on juge de la frayeur des princesses! Celait l'heure du dîner; I ça doutes tiques, qui avaient le mot, sent venus annoncer iuu Altesses effrayées que k tigre el Peurs ayant pénétré dans la salle à manger skiaient mis Uns façon à labié ,' et qu’ils dévoraient tout le repas, u Non , non, a » sur-k-ehamp ajouté un officier de k maison de Son Altesse Sérénis-* situe , le tigre m’envoie prier les princesses de venir, et leur dire * qu’elles seront ks bien reçues. « A ces umts la duchesse de Bourbon , M doutant de quelque chose, s'est approchée d’une porte vitrée cl a reconnu AL de Chartres, dont la tete de ligve reposait u colé de son assiette,.. Lus dames sont allées, comme uu le pense bien, s'asseoir près des butes féroces, qui sc seuil montrées fort gâtantes pendant le reste de la soirée.

Les scellés ont été levés à Veuilles le 8 juin; le roi s’y était rendit pour assister à celte formalité. Ou n'a trouve dans les chain-bns quedixHBcpl mille louis en orf 408^000 livres ); mais on a compté Jour vingt-deux millions de divers effets en papier.

I u lesLiment daté de iTGB contient dus dispositions pieuses; entre futres la recommandation de procéder aux funérailles du testateur avec simplicité» Parce im-me ¡«cíe, Sa Majesté donnait scs entrailles 411 chapitre de .\otre-l hum î la putréiaction de cette partie de son ’^l's m fût opposée à I'hcwhi!plissement de culte volunté quand elle •û-i été connue à temps.

Louk XV lègue deux cent mille livres de rente à chacune de ses Ailes : k iDi ^.'^ première qui mourra sera partagé entre les deux autres. Le fCn , ,,; ejûiinC à scs enfants nationaux et étrangers tous les bijoux ¿1 son u!kif¡c ; |d répartition s’en fera aussi également que possible. Un legs «te c¡nq ÇiflL lui|lc livres , une fois pajd, est Tait à chacun des enfants naturek du feu roi; ce n’csl pas une mince dis-pusilioH , si, comme ou |c prétend, celle progéniture immédiate s'élève à soixante personne^

On ne dit pas que, dans le testament dont il s'agit, Louis XV .Mt donné aucune marque de souvenir wuidiikrcnts seigneur* qui étaient d^s son iniimM : e’est avoir apprécié leur attachement de coin- à sa Véritable valeur»

Ou -1 trouvé, ¡'un de ces malins, le mot recurre rit écrit en gros caractère sur le piédestal de la statue de Henri IV, le surlendemain le distique suivant était tracé au-dessous ;

/taurreÆt'k j'approuve fort m mol;

Mais pour y croire il faut la poule nu pot.

Louis XVI a été fort touché du rapprochement : examinons tes moyens que ce jeune prince apporte sur le trine pour l'accomplis-sèment du vœu. Orphelin depuis longtemps, sans oncles, sans proches parents qui pussent lui donner d'utiles avis; abandonné aux conseils d’un entourage domestique de médiocrités comme I cwiy , d'Oigny, d’Augcvil liera, Thierry, ce prince ne connaît leshommci que par des livres. Il aime à s'instruire, il cherche lu lunikre cl veut si naïvement connaître la sîliialion de sou peuple, qu’il a fait placer au dehors du château de Ghcisy une boite pour recevoir les placéis, tes mémoires, les remontrances. Celte mesure d'un prince h un mtc homme effaroucha les ministres, gens par vint intéressus a ce qu un bandeau couvre la vue des souverains; ils firent remplir la boite de libelles qui affligèrent le roi et qui le dégo ùlè rent lue uto l d'une eoiu-luunication directe avec la nation. D'ailleurs Sa Majesté sentît qu'elle ne lui procurerait jamais que des détails qu'il lui serait impossible d’approfondir. « Allons, sc dit le monarque eu soupirant, il faut » donc s'en rapporter * des ministres, à des conseillers, et tacher m de bien les choisir, u La suite fura voir si Louis X\ 1 a fait preuve du discernement dans Le changement de son conseil, terminé vers ta fui il'aoiit.

Dès le mois de juin, frducd’AèpiHlon.miiiis.tredcsafRiirf^ùtraiii-I; rus ci de la gin .ri!, avait ru mis an roi scs deux portefeuilles. La comte de Vcrgennes, ambassadeur du France a la cour de Suède, fut mis en possession du premier; le second fut donné au comte de Aluy. Peu de temps Après , M, de Boines sentant qu'il allait devenir kité-rogene dons la nouvelle combi liaison ministérielle donna sa démission du département de lu marine, que le roi eu uh a a F économiste lurent, iii I üilaril «le Linii^i.'^. L'abbé Tcrray cl le cl .ncel iur Maupeim ii'é— latent pas hommes a lâcher prise si vite, eu ne pouvait -. en dubar-rasser qu’m les chasunt; on les a chassés le 21 août, Jour do la Sai ut-Barthélemy ; ce qui a fuit appeler ce renvoi une SaiiH-Barl!n>-lemy de ininkires- A celle dernière époque, M. Turbot cm jw sé au contrôle général et M. de Sarline, conseiller d'Etat, l'a remplacé ii b» marine.

Cis grands clnOłgemcnts n’ont surpris personne; en sentait à merveille que k driu d'A ¡guillan, créature de madame du Barry, et ciuuféipH iii 1......t déleste de Mnrle-AuloiHclte, ne pourrait rester ;s I I tète des affaires, quand il n'en eût pus été repoussé par M. de Uiuircpas qui en ambitionnait la direction exclusive. Mms lu ruine, trop peu sa Lista île par cette denii-dîsgrôcc d'un homme qu’elle haïssait connue ennemi de M. de ChoLeul ride In politique autrichienne, cl comme ami de lu favorite , obtint sans peine du roi qu’il l"t e*îld dans ?. 1 terre d'Aiguillon en ( lascugnc. Qualité rublic Icrr.i', scs longue;, inactions, l'uiitrrUulversion du peuple cl la profonde immu-fjilite de ccl ccclé&iastîquc suffisaient bien pour j mili lier son rempla-cemciit... Lit nation l’accueillit avec des Iran 5 pu rts de joie. Le renvoi du Maupeou eut uu caractère plus grave ; cc idétait pas un homme ordinaire que celui qui a va il usé renverser les parlements, rempart encore redoutable des droits populaires. Uno vieille nullité comme le duc de la VriUière, notifiant la disgrâce b un chancelier ainsi: trempé, ne pouvait qu'en être reçu avec mépris, cl il le fut, QuîuhI le premier gentilhomme de la chambre eut prononcé la formule d’usage avec les protestations de regrel acconiumées, Mjupœu répondit uns i’émuuvoîr : u Moiinieur, voici les sceaux ; quant a nu 4» dignité de chancelier de France, jé la ¡¡arde : SI. de Maurcpa» i> devrait savoir qu'elle ne peut m’être dite que par un procès, suivi vaut les lois cousiiluiivea de l’Etal... Taitends donc dus juges. » A ces mots, le lier magistrat congédia ta V riJiitreavcdc cérémauMi d'un chancelier dans toute ta plénitude de son pouvoir , et qui ne se lève pas, même quand il parle à un ministre venant de ta part du roi.

Ainsi s'csl terminée la Saint-Barthélemy des ministres ; = Ce n’est ► pas le massacre dis innocents, » disait le comte d'A randa, à qui l’on en parlait- Le mol csl hcuuens.

Plus heureux que ta passion qui depuis quelque temps s'est empa^ réc de nos dames de théâtre. La vnriéié des Ages, celle des conditions ne suffisent plus à lotir humeur changeante : il leur faut celle des seie$, âtadcmojselle Arnould cutreteiiail le mois dernier ta demoiselle ^ irginic, mais celle-ci, non moins inconstante que son mnam femelle, ta quilla un beau jour pour mademoiselle Baucoux du Théâtre-Français, qui, de son cûk, venait d’abandonner le marquis de Bièvre. Un sieur Ventes plaisantait Virginie dans une partie de débauche sur son infidélité à la déesse du magasin. Faliguée de ce persiflage, elle donna un toufflet au mauvais plaisant. « Voilà qui me parmi un peu p leste, dit-il eu se frottant la joue; je ne souffrirais pas ec traitement » si vous ética seulement ta maîtresse d’un homme, maE coin ment n me commclliC avec ta tufen d’une femme! u Je ne sais « laquelle des lient dames de la cour dont on parte le plus en cc moment, il faudrait donner cette quaiiiïcation; mais l’une d'elles, dont le noa

ne devrait être prononcé qu'avec respect, a rera à diverses reprises de sévère» représenla lions du je nue roi sur un égarement de sens inexplicable pour U plupart des femmes. Les reproches du monarque ont été, dit-on, reçus avec hauteur, ce qui a valu à la délinquante sine défense expresse de voir la marquise de Lnigcae,,. Il n'est que trop facile de deviner le nom que je fais; puisse le public se montrer aussi réservé que moi !

i l ne pièce de vers intitulée la Nouvelle Aurore, et qui fait allusion .am promenades nocturnes de la reine au fond du parc de V oreilles, a été trouvée hier dans le secrétaire de Louis XVI. A t’en rapporter [aux chuchoterics de rtJEil-de-hmur, il y aurait sous jeu uu nom/pnu 7ïlAwi qu’il ne s’agirait nullement de rajeunir, si, connue le prèlen-dent les discoureurs mystérieux, ce Titlion était le beau duc de Cui-guy. Quoi qu'il en eoii, Pabbe Mercier a été arrêté ce matin comme auteur du libelle rimé; on fa conduit à la Bastille. .Maintenant les Aventures dénoncées à la jalousie du roi ont-elles quelque réalité? Je suis bien tentée de croire que non , mais il finit convenir que Marie-Antoinette, par une extrême légèreté de discours, pur une inctmsé-quener plus grande encore de démarches, donne singulièrement prise ■us propos d'une Mciéié maligne qui b'dit aisément un édifice de calomuit s quand on lui offre h plus petite base île justes médisances,,

Ceux qui admeuriJiii sans restriction Je contenu de In pièce de vers porteront loin l'interprétai tutu de ce quatrain attribué à Jfan-«ïcur^ et qui fut remis un soir à la reine écrit sur un éventail i

An milieu des ch.ucur" exlrâows

Heureux d «muser v<i* loisir», J’aurai s.un près de vous d'amener Ica zépbyn>.«

Les amours y viendront tTeui-m^niM.

J.-J, Rousseau noms a promis dans plusieurs de sc» ouvrages une révolution politique, cl nous a dit ailleurs que nous ti’cii aurions jumáis une riutiitiile. Je suis convaincue qu'il ¡1 raison sur le premier piniil ; timis î! s'est trompé complètement sur le second, car ht subversion barmunique se prépare. Le philosophe géiievni^ prétend que toute bonne musique est à jamais imponible avec la langue française, scion lui complètement antiinnsiculc. « J'aime mieux eu croire le /V-» tin du viHtv/e que voire lettre spirituelle a l'Académie royale, di-ii sait dcniitrenient le chevalier Gluck au grand sceptique. Vous saviez d’avance réfuté par votre ceuvre les assertions sévères de v votre épitre. Oui, monsieur, ajoutait le compositeur avec in cha-v leur d'élocution qui lui est familière, j'ai ta persuasion intime que ■ si vous vouliez vous consacrer i mou art vous réiiliguiez parmi v notts les effets prodigieux que l'antiquité attribue à la musique, d Ce que Rousseau aurait pu Catre, Gluck l’entreprend. Orphée ci l^\i-0!>5<iiil déjà une belle réalisation des éléments sympathiques que ce musicien, malgré l’opinion générale, veut bien apercevoir entre notre dialecte, semé de termina ¡son s sourdes» de consonnances nasales, cl la langue divine d'Apollon. CçpciiU inL comme il faut que la entupir n'exerce rn France à tout pril, elle s'est cramponnée aux d écn ration s d'Orptuk, 11c pouvant s'attacher à la musique, l>sClnamps-Ëlysées oui m ri oui provoqué la censure des spectateurs nuliiui'Lti î ils Mutl loin , prétendent-ils, de valoir ceux dc fosfor cl Boita# h d'où Ces mauvais phisanls concluent qtt'Ûrnhéc n'est qu’un demi-Castor.

La Comêdie-ltaliennr n’a pas joué hier, cl je donnerait un siècle aux plus fins OEdipes de l’époque pour deviner la causé de cdreldcbe.. C’est la mort du pape. Cç|te conduite, de ht part di s excommuniés ordinaire» du roi, demande mit explication ; la voici. Laurent Ganga-iielli, qui porta ht tiare sou» le nom de Glúmrm XI Y, était d’une naissance obscure ; mais lu nature avait allumé en lui l'étincelle d’un génie puissant. Les éludes lui offrirent peu de difficultés; il entra du faunie heure dans le monde. Le n’ètaîl pas le théâtre de sa grandeur future; cependant G ¡mg^ ne Eli ne laissa pas de se livrer aux distrae-lions monduiuc» avec un nommé Bedinazi, son condisciple, son ami. L’intimité des deux Italiens devint étroite : rien n'unit mieux les hommes que la ce rifo terni té du plaisir, si ce n’est pourtant celle du malheur. H y a quelque épose d'inexplicable dam; lu jeu hizarrede la destinée; rarement clic vous permet d’obéir à vo» affection» : Luirent avait l'humeur gaie, le caractère indépendant ; il devint moine : Berlina zi était triste, enclin à lu mélancolie; sa fatalité en ht un ar-lerpiin... L’est Carlin de fa Coqtédie-Lialicniie, Ans amis de collège, rmrmiiés siirâ aut deux extrémité»de fa chaîne sociale, u’m correspondirent pas moins ensemble toute leur vie ; Carlin, du coin de sa coulis»^, sc peignait à Laurent des intrigues du tripot; Laurent, du fuml dp sa cellule, confiait à Carlin les noirceur* du doute, .Maïs il sut bien lût s’élever au-dçssus des rivaliza vulgaires qui Venvivun-imiimt : GangaticRi, tmlmlique supérieur aux su peral ilion», chrétien íapspréjugé», philosophe enfin, sou» la rohe du fanatisme, dominait du ¡nutu la i^H^ur de son Ame, èMopi^R de tout l’éclat de sus lu-mÜ JTs cello fouled'iidelligepcea nbmw» qui tifa dan* la luit que des arguties nu des subtilité:, ihéûlmjiquiü. Gangauclh devînt pape, sans même s'être Uuum' |^ peine de sortir de son tmivcm : il nequilta le ciipucmiU drs fra nefastos que pour ceindre ht tripla çaurouu* ; su premii te demeure en religion avait été une cfaimine mimbra et nun, la seconde fui le Y aticau,Les dem .unis avaient fait leur . hemio, En Même temps que Laurent ¿.mjs»a|t le centre de FXgüse, Carlin était

proclamé le premier arlequin du monde connu. Chacun . «tr son ihéfiire, devenait chef d’emploi; chacun aussi se fit réforma le 11 r ; Carlin expulsa de la scène 1rs lazzis uni n riera, la farce ignoble; Element XIX défendit les miracles et détruisit l'ordre des jésiuirs.

MaL si dans fa troupe de Bcrtinazi la réforme pouvait s’accomplir «ns danger, il n’en était pas de même dans celle de Gauganclli j «on ami le conjura plus d’n tu- foi» de prendre en défiance les membres de fa compagnie qu’il venait de dissoudre; le pontife n'écouta point assez cet avis sensé, et le 22 septembre, c’est-à-dire une année après avoir dispersé les enfants de Loyola, le pape philosophe mourut d'une prétendue maladie darfreusc qui n’offrait aucun caractère mortel, Çarliu éprouve là une grande perle ; Clément XIV avait pris en affection le fils du célèbre en un-dieu, engagé dans les ordre»; il venait de lui donner un excellent bénéfice... Et l'on conviendra qu'amitié de college à part, cc n est pas trop d’un r^taçhe^ à fa comédie, pour un vicaire de Jésus-Christ qui servit si bien fa descendance d’un arlequin.

J’ai dit ailleurs que M, de Maurcpiis élevé à la direction des a flaires par Louis XVI, y était arrivé avec le projet de rappeler les anciens parlement- après avoir brisé la magistrature bâtarde de Mau-pcou. Ce double coup d'Ltat vient d’être mis à exécution... Le cheval des Grecs est entré dan» les murs de Troie.

Le 12 novembre, lt: rai n.iiil tenu un lit de justice à Paris, Sa Mn-jesté y déchira, en présence des princes, des pairs et des grands inficiera de fa couronne, que suit intention était de rétablir les anciens membres de la magistrature dans leur» fonctions, de supprimer lea nouveaux odie-cu , et de casser les conseils supérieurs des province». Pendant cette séance, Monteur, assisté dit maréchal de Clermonl-loniierre, de M. d’Aguesseau, doyen du grand conseil, et de M. de 1» ( >alai»tèrc, conseiller d’Etat, rétablissait cc même councü ; tandis que M. Je comte d’Artois, accompagné du maréchal de Hiroii et de MM. de Marville et de Bu s tard, cou soi liera d’Etat, réintégrait fa cour des aides dans ses attributions. Toutes les cours du royaume vont être Euccesslvciiieut rétablies,

La première séance du parlement de Paris, ramón té sur ses bancs, a été remarquable pur trois discours ; celui du premier président dłOrnie»£0n roulait sur t’amuur dudcrvir, M. Suguier, premier avocat général, avait pris pour texte du sien ht r/hure," l'avocat Target, dans sa ri pense à ces deux harangues, s'est icnu dans un le ri ne mitavun de généralités. Le discours du M. Srguicr a en beaucoup de reten-(fascinent au dehors, à cause da l'affectation que l'orateur avait mise à revenir souvent, par des assertion» plus ou moi lis cri tiques, sur fa CÛkidujtO |hl chancelier Moupeou. Ou .1 surtout remarqué Ce passage;

w Le chef de notre magistra turc ressemble a un rocher, qui, frappé i- des rayon» du soleil, en impose de loin par l’éclat, par l'in intensité u de sa masse, par le prestige qu'elle occasionne aux yem, mais qui, u dès que l’astre sc retire, u'olTre pin» qu’un spectacle! hideux. »

On pourrait déjà conclure de» discours d’insulluünn que mmíturs, en rcprcnanl kitri places sortes flrurs de lia, ont l'animosité il les projets de vengeance dan» le cumr, .le vais eu citer un témoignage d’autant plus frappant qu’il s'adressait à F homme d'Lù.it à qui les parlements doivent leur rappel. Lecomte de Maurcpa», la veille de fa ré intégra lion , avait été recueillir à l'Opéra les applaudisse ni eut» du public; le jour de cette solennité, il se présenta à fa grand'-chambre, sans doute pour continuer ses jouissances. 11 ufan fut point ainsi ; à peine M. d‘Agit listeau l'aperçut-il, qu'il lui déclara qu'il nfavait pas le droit d'entrer dan» l’assemblée du parlement; l’.^is, mis en délibération, passa à l'unani unito i celle insulte fut h réejom-jieiisc du comte. Que faire? crier à l'ingratitude? les rieursn'imssmii pas été du côté de .Maurepa»; il préféra se faire rieur lui- même, <i Soyex tranquille», répondii-il à l'indécente sortie de ?m--.«ettrs je s ne suis pas ici pour siéger, mais pour fautaror. a Le ministre numia offre ii venteril dans une 1 ri b une, appelée tan terne, destinée am éirau* gers.

Opcndanl le parlement ne s'en tint pas fa ; dès le î décembre, les chambre» assemblées se soulevèrent contre les actes du gauven, nemenl, contre divers édits, et se livrèrent it l'evuiueu des ttoefainm du dernier lit de justice, pour en extraire lus article» *ujais à représentation». Bien plus, le président de Guurgue» demanda fa convocation dca princes et des pairs, q[>i fut ¿irritée unanimement. Ainsi le parlement, a peine installé, travaillait^ s'unir aux grande de i'Eut contre l’autorité du roi, qui Je rappelait de l'exil... Le» Grecs soc-laienide; flancs du cheval perfide.

Taudisque l.cmis XVI fléchit devant les remontrances mu h i pliées d’une magistrature vindicóL'^-. qui triomphe par une cpposilian mal-veillante,, le grand conseil , déshérité de scs attributions parlometi* taires, est act-ablèrdus huée» de fa populace, ri méprisé cto fa cour. Le roi accueille fort mal les remontrances de ce corps, lorsqu'il lui arrive de rapnii^nięr à Sa Majesté qu'il ne peut supporter le# humiliations auxquelles il est en hutte. « Messieurs, a répondit brusquement Louis XVI aux députés envoyés (|ć roić relut Ht à Versailles par lo grand Conseil t j'ai lieu d’être surpris qu’a près veu» avoir nntjiié mu volonté, si Ufan mantfo»tée dans mon lit de justice, vo» pas n'aient été que pour vous y opposer. Je veux être obéi ; cl ce ns

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■ sera que Torque vous exécuterez ponctuellement Védil qui vous ■ Concerne que jr pourrai examiner vos demandes.. Méritez ma p«-’ techan par voire iduissance. u Ce ton impérieux eût mieux convenu avec 1* pasmem , do nouveau indocile ci chicaneur } qu'avec ïn corps qui suius99.it le sort don vaincus, cl ne réclamait humble-mcniquc pour être au moins dispensé des élrivivrez Jfeïwurs purent, dans cette conduite de Louis XVI, voir clairement toute sa faiblesse, et tout ce que pourrait leur audace» Quant au grand conseil, docile de son naturel, il déclara que, mcllant sa confiance dans la honte du roi, il se conformerait à ses ordres, ti allait procéder au règlement de ses semestres.

Si les créatures de Maupeou août traitées de la sorte, ou doit bien penser que ce chancelier n’est ménagé ni par la cour, ni par le peuple, ni par les poêles; une pluie d'epigram moi tontine chaque jour sur lui : je copie runę des moins mauvaises t

Louis voulait être Titus, Mais Maupeon voulait la cou traire' Car il comptait pour jours perdu* Tou b MOX qu'il passai! sans Mil lairo : Hâta ta coquin n'uo perdit gućre.

Puisque je sais en train de citer des vers je ne dois pa» omettre le quatrain suivant, inspiré par une confiance uu peu hâtive dans le ’ègue de Unis XVI î

Enfin la poule au pot sera donc bientôt mise( 0adoit du uwiną le présumer;

Car drp^i^ dc^s tenta ana qu’on nous l'avait promise On u a c^Mé d« la plumer.

La discorde entre les corps de PHot, qui pourra bien faire que Pon plume encore tan g foin pa la poule du pauvre, répand aussi son bel sur la famille royale elle-même» Mesdames tantes, som k règne pré-cèdent, faisaient lus honneurs de la tour; filles ne voient passant un vifdépii que Ma rie-A moi 11 cite les ail privées de celle prérogative, et les relègue h BcHcvuc ou à Meudon comme de vieilles dûmes réformées, Les princesse s bel Je s-sœurs de la reine croient, de leur côté, avoir des griefs contre elle. Celle jeune souveraine, montée par Mu rie- I hértse contre la tnui^on de Savoie, traite Leurs Altesses avec hauteur, quelquefois avec dédain, et veut ainsi leur faire sentir sa double supériorité d'archiduchesse d’Autriche et de reine de Franco. I des répliquent souvent sur un ton non moins ¿levé, prétendant mettre 311 même niveau la cour de Turin et relie de Vienne» De là des propos envenimés de ¡art et d'autre : ta jeune ruine, belle, at-maille, hardie, légère au delà de toute expression, prête bien plus à la critique que scs cinq adversaires; aussi en est-elle accablée par leur* lin ¡ns mMveilLmis. Une des princesses avance un fait, une sc-Cùnde le confirme, une troisième fournit des preuves, et par mal-Leur celles de la légèreté de Ma rie-Antoinette sont nombreuses.

Gcs contradictions, ces animosités domestiques. Je refus de respect qu’elles entraînent blessent profondément la jeune reine, et, secondant les dispositions autrichiennes qu’elle apporta de V jeune, la rendent tout à fait étrangère a la France. On s'aperçoit déjà decet éki-grkCmcnl par les airs moqueurs que prend hahiłudtemeut&i Majesté, par le persiflage perpétuel dont ello accable tout ce qui n’est pas étourdit libre, galant parmi les femmes, tout ce qui n’est pas jeune cl beau parmi les hommes. Aussi la partie grave de la cour forme-t-elle un noyau d'opposition qui n’epargue point la souveraine, et qui l'obligea m former une société intime. On peut deviner quelle en est laco ni position, étant choisie par une princesse volage, inconséquente, uniquement occupée de parure cl do plaisir. Chaque jour des bruits affligeants sur les tuteurs, sur les bah iludes du la reine rclen-tUseril à l’oreille sévère de Louis KVI; ann humeur brusque s’en irjilequelquefota, et ce mires réprimandes «Mitad re-Mée* par ce prince à son épouse, qui s'en montre peu soucieuse.

Le deuil de Louis XV a fini le H décembre; ce jouxta même la grossesse de madame la comtesse d'Artois ayant été confirmée, le* bals de ta cour ont corn mente le 10 sur le petit théâtre ! il y en aura un chaque semaine. L’uniforme des llames est un domino de laffeta* Marie garni de gaie. Les boni mes doivent avoir un habit de velours bleu, iKic culotte et une veste blanches t celle dernière est brodée tu bien. Il n'y avait au premier bai que de jeunes femmes; ta reino 1 voulu que, pmir animer davantage la «cène, H y cm an second Jes łotnoisellcs. Si1 jeunes personnes charmantes y ont donc été ad-uh^í j .Marie-An foi il elle leur a l'ail beaucoup de eu restes, cl soi ta *c ruppori ta scène a été on effet plus animée qu’à ta précédente riutii»ii.

I i>riduqu>Qt| durait à Versalitas une catastrophe terrible arrivée en Danemark rete rui s sait dans toute l’Europe et faisait tomber du tro 11c Mathilde <1 'anyteleire, sœur de Georges J 11. Le roi avait donné quoique* temaigni^^ ^ faiblesse motílate; se» médecins jugèrent les d taira étions d'un vnjage nécessaire» à « guérison, fl partit, et foi plusieurs années éloigné de ïca Etals, dont il ovaii laissé l'administra t tau & Mathilde, sou époUkc> Ceue préférence ne foi avait pas été donnée sur Julie, seconde femme du feu roi, sans tricher te dépit jaloux de celte dernière» Jeune, belle encore, gâtante jusqu’au cy-

litanie, celle princesse ne négligea rien pendant l'absence de Chris-, lian pour sc former un parli pulsea ut : clic y réunit. Lu roi trouva à son retour ta cour et ta nation divtaées^ La reine, en changeant la forme de l'Etat, mais surtout en favorisant le pouvoir despotique du Struemée, son favori, av.nl provoqué le mécontente mont des grands; il fut aisé à Julie de s’appuyer de celle anima d vu r s ion, ci, forte de cci uppui, elle accusa hautement de haute trahison el Mathilde cl Slruemuie. Christian, valétudinaire, faible d’esprit, persuadé peut-être pur tant de plaintes, signe l’ordre de conduire sa femme dans un château fort, el de juger Ôlrueniée cl le comte de Brandi, second mini sire, Les chefs d'ace usa lien contre lu souveraine et les doux hommes d'Etal étaient « des desseins contre la persorim' du ro,, une 1» mauvaise éducation donnée au prince royal, le projet de forcer le » roi ñ renoncer au gouvernement de l'Etal, un commerce criminel » Cuire Mathilde cl Strucnedo, enfin le pouvoir immense dc W mb

it nuire. *

Le procès des accuses commença; un magistrat nomme bchacK, gagné par ta reine douairière, fut charge d’en diriger l instruction. \ mitant LDiimidrr l'illustre accusée ali» de lui arracher plus sûrement des aveux, il commence pur lui déclarer que ht mon zée a fût de# révélations outrageantes pour l'honneur de celle princesse,

« C'est impossible! dit Mathilde avec dignité.

— Vous compte» trop, nuutame, sur la discrétion de cet homme, — Vous vous trompe*, je u’.ii pas besoin de su discrétion,., il n'a rien h dire.

— Vous niez les (Mis révélés par lui?

— Je nie ceux que vous rappariez*

— Stmcnzdc rai J mu’ le c il Simitateitr de sa solive raine, et comme tel les lois danoise^ le pmita^'ut de mort,

— Qu’en tends-je Í

— Voici sa condwMifob «lit Schyli «n ouvrant un livre qu'il avait sous la main.

— El si je dédale commi) lui, reptil ÛLlÜùLU qvee çîïmi, peut-il espérer sa grace ?

— Oui, nnjd#...... si votre aveu est a II lh pulique,

— Je le lignerai! j'ècriii MHhihlt d'une vni\ ilécLkifoio,

— Signez dune! dit (a portalu jngL un tendant ta phmio à son infortunée sQiivtwjlfë;

— Ah! qu’il vive! a nuit mural-elle,     ,

El elle tumbą lUailW m’H devoir lermmé h dernière teiire de son nom.

« 11 mourrai v a'ènria ScJiapk d'un Hepcpt féroce.

Puis il fiuii de sa mai» taiJ^Mru |H ^qppitnre qui envoyât Stvucnxve à rdchafand et rinpipiiriiucnféc priuppini! dans une prison.

Le lemhüiuiin tas lieux jniuLmin nprnill ta nuiu cmipita; un fit tomber ciisujle teucs tètes, l odivnwti du Uuihilde foi pniuimiL Tmii porte ;i croire qmi (Tlić pó'»'^......... úta imprudente légère, fu uta

peut-être ; mMn do kilos huki, qp|iWl¡Mlifoii impunies sur le Irène, ne la perdirent que parce qu'ri ta ¡omł molli U jMta^ta d'une femme, cl d’titic fpinmu qui uûlvoulii réunir font |e p'AIVfljfo foute la branlé, tout le pkiisir. Julio tip trlutupha paa tiinHifoi. complètement ; Geor-ges 111 réctama impéiieusement sa sœur; elle fut transférée en Al-» lemagne, où malheureusement elle ne put échapper à sa funeste célébrité.

Lm bate de la reine ont été égayés pour las uni, aitrittes pour tel autres, par une aventure qui tait beaucoup jaser Ja cour ci la ville. Dan# la soirée du în janvier, deux seigneurs ont trouvé à terre un billet qui renfermait la déclaration la plus tendre, la plus bridante, faite par une daine à un monsieur. Lamíanle passionnée finissait par dire que scs sir 11 timen ta ci.uceił si vrais, qu’elle n'héiltail poiill à les signer de son sang í la signature que Les deux gentilshommes eurent l.i’ iltacrélion de taire, était en filet tracée avec la pourpre qui court dans les veinés de la beauté. Malgré te silence gante sur le nom, fouies les dames du bal étaient furieuses a tel point, qu’il eût été Impossible, même h un physionomiste exercé, de reconimitre wlla d’enlre les belles irritées qui avait à se plaindre de ta publication, Inopportune. !bi moins a-t-on pu conclure que si une seule avait fommis le joli péché, presque toutes étaient capables de le commettre. La reiné cl Lr-même a prts parti da u s celle affaire : elle a beaucoup binnié tes h'ükun indinareis, cl l’un d'eux, M. d'Houhtol, i élé rayé de la liste des seigneurs admis aux bals de Ha Mojesté.

On pourra juger par l'anecdote suivante de la dose de raison qui préside aux cercles de notre jeune souveraine. Il avait été décidé qu’au bal du <6 janvier mus les cavaliers ^raiiralent avec les costume* de U Pcrlte rte chtisíífds //enri /l^ et que tes dames adopteraient l’habit je Marie île Médlcis. La mascarade a été magnifique J U, de Provence, le comte d'Artois, les princesses leurs épouses cl une foule do seigneur» étaient habillés de la manière ta plus galante : on s'est eru Imite une nuit à la cour du Béarnais,-. Ma rie-An foi ne lie, sons le cos-lume de ta tendre GabrfeHo, attirait tous les regards. On tifo '^’lte citase* charolantes qui lui ont été dites par Monsieur; 011 ''apporte aussi cc propos inachevé du jeune frère de 6a Majesté t

« Oui, disait-il à ta reine, Provence si ta párete aimable de Henri IV $ mais moj„«

— Taísci-vous, d'Artois, i Herrén pi t la reine, vous eitr&vagim! ji Et d’Artois n'osa pas reprendre sa phrase.

Jusque-là rien ne déliassait les limites des amusement* ordinaire*; mais croira-t-on qu'à la suite du bai il fut question de reprendre sérieusement ces habits du seizième siècle, qui allaient si bien à la wjblesse du dix-huitième? Ce projet fou vint aux oreilles du roi; * Madame, dit-il à Marit>AnloínclteT je ne souffrirai pas qu'une pa-* rcille farce soit jouée à ma cour. Cette mascarade est bonne pour » le carnaval; mais j'espère bien que le premier jour du carême cha-*cun reprendra tes habits de son temps. Je vais en attendant faire » mesurer le commerce alarmé par le bruit de votre folle méuntor-» phose. Si quelqu'un de vous persistait, je L'enverrais, non pii ù lu * Bastille, mais aux Petites-Meuons. a

Eu même temps qu’on apprenait i Versailles h nouvelle de Vexai-talion du cardinal Brasclii, élu pape sous le nom de Pie VI, l’archiduc Maximilien, frère de la reine, arrivait inco^nïiu au château de Ja

Meute, où Sa Majesté^ été le recevoir et souper avec lui. Marie-Antoinette, qui tient à cc que les princes de as mtdsuti pnruisMMJl eu France avec une grtee plus que germanique, envoya dés le mois der-nier à Hruiéiles un maître de danse pour mettre son frère ait courant des quadrilles à h mode, lui apprendre ks pas du bon t™ ci hù donner la facilité de briEer à Versailles avec autant de légèreté qu’un Français,

Son Altesse Impériale assista le 2û février à h première represe n-talion longtemps retardée du fïartier de Urbille, comédie de M. de Beaumarchais* Cette pièce, pétillante de verve et remplie de situa-tiens aussi neuves que comiques, a pourtant éprouvé une demi-chute à son apparition. Le premier acte seul a été applaudi. L'ouvrage était en cinq actes; l'auteur l'a fait jouer Le surlendemain en quatre actes feulement, et te succès a répondu à son attente* Le baréter dû Sèutl/e, comme les rasoirs du frater intrigant que Beaumarchais y a peint, gagne ri beaucoup par l’usage. Fréville sc montre acteur consommé dans le rôle difficile de Figaro.

L’archiduc Mamili lien (comte de Bourgow) fait peu de sensation à la cour; sa figure est commune, Ü ne montre aucun esprit, parait tans goût, et l’on peut affirmer que les leçons qu'il a reçues d’un maître de danse français ont été eu pure perte, L'illustre Allemand * été reçu avec une froideur qu'ont augmentée des difficultés d’éti-quctic i les princes du sang n’ont pas cru devoir faire la première visite i. Son Altease Impériale, ce qui a causé à la reine le plus grand déplaisir»

Cependant les fêtes n'ont pas manqué au prince ; dans un pays ou Fou recherche (OUlCS 1rs occasion* ile s'uum^cc, ces divertisscnielits ne prouvent rien en faveur de ceux qui en sont l'objet. L'archiduc a visité toutes ks curiosités ùe Paris, tous les établissements publics ; piiAoui on lui a Eut de* complique ij U, quelquefois de jolis présents,

qui n’ont pas toujours été reçus ou refusés avec une g race exquise témoin l’anecdole suivante :

Le royal ¿franger fut reçu au Jardin du Roi par M. le comte de Buffon, qui. en sa qualité d'intendant du lieu, voulut m faire leu honneurs à Son Altesse. Arrivé dans Ja biblio il lêque, le grand naturaliste prend un exemplaire de ses œuvres magniiuqucmCHl relié, et le présente au frère de h reine. Celui-ci l'ouvre, le parcourt, s’arrête particulièrement aux images, puis remet l'ouvrage à Buffun en lui disant : ni ueucc pas mus u uriçcr. \ ailé, certes, une inspiration bien malheureuse, et l’on se félicite de n'avoir pas une pru/ondeuf allemande [mur en méditer de pareilles. C’est, du reste, le bouquet des galanterie* tudesques du fil* de Marie-Thérèse : il est pani hier matin.

Le roi veut que les sept maréchaux qu’il m proposait de nommer depuis Min avènement au trône assistent au sacre avec leur bâton : il le leur a remis le 25 mars. Cette promotion a été accueillie dans le public par une singulière plaisanterie. Des malins qui se battent sans cesse Jes flancs pour trouver de nouvelles malices ont comparé leurs seigneuries aux sept péchés capitaux : je cite leur nomenclature critique, mus toutefois garantir que la qualification de chacun soit précisément conforme à son caractère. On a donc fait du duc d’Harcourt, la paresse ; du duc de Ouailles, l’avarice; du com te de Nicolai, la gourmandise ; du duc dc I tU-Jamus, l’envie; du comte de Noatl^ les, l'orgueil ; dit comte de Muy, la colère; du duc de lluras, la luxure. Il faut Convenir qu’il y a du vrai dans tout cela; mais l’au-leur de la méchanceté sc fut trouvé complète nient en défaut si, parmi les vices de ces princes du champ de bataille, il eût eu a désigner la kuiérité comme péché capi Lai.

Les grandeurs de nos courtisanes ont toujours leur côté grotesque, soit dans les propos de la malignité, soit dans le* ridicules que ces princesses .pour rire se donne ut elles-mèmes. Les plaisanta de l’Œil-de-bœuf s’égayent en ce moment sur k compte de mademoiselle lluthé, à qui l’oil attribuait la semaine dernière une passaJf avec M. le comte d'Artois, w Ce prince, disent ces messieurs, ayant eu K mie indigestion de biscuit dc .Suwie, venait prendre du fM à Paris.» Quoi qu’il en soit, cette beauté, se croyant sans doute élevée au premier rang par un caprice semi-royal, se montra, le second jour de Longchamps, dans uu carrossa à six chevaux , et parce comme une princesse nu m relie. Mais le public, loin de vouloir prendre lu chose au sérieux, l’a prise au contraire sur le ton le plus facétieux : madr-moîsclk Dotlić, huée, siffiéç, entourée par une foule moqueuse, n’a Eu luire entrer sa voilure en h le ; elle s'est vue forcée de rétrograder omeufcrtcnt ; soit b ri Haut équipage a dû rentrer sous La remise, ci sa parure princière dans la garde-robe. Ccsi de luirme guerre ; il est assc? d'au ire h occasions où le vice est fêté ù l'égal de lu vertu et de la probité ; chez les grands, cela va même tout seul ; mais te peuple, ne vous y hez pas, son tan sens prosswr fait promptement justice dus faux dieux.

Les critiques des gens économes, dont h mauvaise huiucnr me parait assez, juste en ces temps de calamités, se sont surtout attachées à I* construction d’un appartement complet élevé pour la reine dans fiiikrieur dc l'église. Malgré Ja sainteté du lieu, ou y avait réuni toutes Les aisances d'une vie luxueuse et sensuelle,' toilette, glaces redoublées, lit de repus, tout était là, jusqu’à des lieux, à Ihunjlaiwc. Sa Majesté avait envie de se livrer com mode meut à Lu piété sans renoncer, même dans le temple du Roi des roi*, aux attributs de la vanité, car un trouvait avant Ml appartement un petit iril-de-hœuf pour les courtisans, et une salle des gardes,

A Soissons, une porte de la ville a été abattue pour donner pansage ■ u carrosse du roi, haut de iliï huit pieds, et qui, parle sacrifice d*une mires assez peu nécessaire >u bonheur des boissonnais, aurait pu passer tout simplement i côté de la ville. Ce n’est là qu’une dépense inutile; mai* j’jù à citer uno mesure inhumaine, prise à cause d’une réjouissance. Les autorité* sc soir hitées de faire réparer partout la roule que Sa Majesté devait parcourir pour se rendre à Reims, et d’ordonner La reconstruction de divers petiu pont* qu’elle avait à traverser. Toutceh s’exécutait pur l’odieuse prestation qu'on nomme enrcM ; impôt de sueur levé au détriment de* pauvres famille*, qui, pendant ce travail improductif de leurs chefs, sont privée* du pain qu'ils gagnent ordinairement. J’ai vu de mallicurcux paysans occupés sur les route* royales : dès qu’ils apercevaient un voyageur, ih i'aqo Bouillaient, levaient les bru* au cieïr cl kł ra menant vers leur kihi

che, ¡h semblaient indiquer qu’ils jeûnaient en travaillant pour le roi... Et je frémissais en songeant que ces infortunés étaient détournés de leur labeur, afin qu’une ornière ou un déplacement de pavé ne causât pas une légère secousse à Leurs .Majestés... Tel est le partage des biens de la terre, depuis que les hommes l'ont confié à des chefs.

Les politiques, surtout ceux qui se donnent le titre, aujourd’hui très à la mode, dc patriotes, ont été indignés qu’on ait retranché des cérémonies du sacre le passage du rituel où le consécratcur en sc tournant vers le public semble lui demander son consentement pour l’élection du monarque. On sait très-bien que ce n’est là qu’un vain simulacre, une formule dérisoire ; mais pourquoi l’avoir supprimée? Cette soustraction fut-elle dictée par une arrière-pensée d’absolutisme? je ne sais, mais c’est dc retranchements en retranchements qu’on amènera le peuple à ressaisir beaucoup plus qu’on ne lui aura ©té.

Je vous prie d'accepter, pour votre usage particulier, Je grand et le petit Trianon.

La seule circonstance authentique qui me reste à citer sur le sacre de Louis XVI, c'est que la reine avait profité de ccttc grande solennité pour faire une tentative auprès du roi en faveur de M. le duc de Choiscul. D’après l’avis de Marie-Antoinette , il se mêla au cortège de la cour, a son départ de Versailles, et eut une première audience à Compiègnc, où le monarque sc montra peu bienveillant pour l’cx-ministre. Une seconde entrevue à Reims ne fut pas plus heureuse. Dans un troisième entretien chez la reine, M. de Choiscul s’est flatté un moment dc ressaisir son fauteuil au conseil ¡ mais on sait aujourd’hui que ccttc espérance était une illusion. Louis XVI, peu capable de discerner la vérité dans les discours des ennemis du duc, s’est de nouveau persuadé qu’il était l’auteur de la mort du Dauphin son père. « Qu’on ne me parle plus dc cet homme, a dit brusquement Sa » Majesté à la reine; ce serait mal le servir, et l’on m’obligerait à » l’exiler au loin. » Les partisans dc Choiscul ont perdu tout espoir.

Ceux de M. le duc d'Aiguillon n’ont pas lieu de sc flatter davan-ta^e. Ce seigneur est toujours relégué dans son duché : avant dc s’y rendre il a installé madame du Barry à sa terre de Saint-Vrain, «in'c||e a la permission d’habiter. Quoiqu’il soit reconnu jusqu’à l’évidence U pius démonstrative que M. d’Aiguillon est amoureux fou dc l’ex-favoritc l’excellente duchesse a passé l’été au château de sa rivale, en attendant que le duc ait fait réparer le sien. Les travaux achevés, le médecin de la bonne dame a été chargé de l’avertir qu’elle avait besoin de prendre les eaux, et clic s’est rendue à Bourbon-rArchambaud. Pendant ce voyage sanitaire, madame du Barry en a fait un plus aimable à la tcrre d’Aiguillon, que l’ex ministre ne saurait quitter... Là les deux amants ont oublié dans le sein des voluptés la disgrâce d'une cour vindicative.

Le voyage de Reims, auquel je reviens, a été pour Marie-Antoinette un sujet de reproches très-vifs, dit-on, dc la part du roi.

Je puis assurer, d’après le témoignage de mes yeux, que la conduite de la reine durant son séjour dans cette ville méritait d’être reprise, indépendamment même des circonstances mystérieuses qu’on m'a rapportées et que je ne puis appuyer toutefois que par une série trop peu concluante de probabilités. Je ne fais donc que répéter ici une version malheureusement très-répandue. Marie-Antoinette, dit la chronique ou médisante ou calomnieuse, avait trouvé charmante la promenade dite de la porte Neuve; elle y ht louer une maison de plaisance, et le 9 juin Sa Majesté offrit à souper au roi dans ce lieu enchanteur. Louis XVI, fatigué des cérémonies de la journée et bâillant à la plus délicieuse soirée, sc retira dès que le repas fut h ni, en recommandant à son épouse dc ne pas tarder a l’imiter.

A peine le roi était-il parli avec toutes les tètes graves, que la reine déclara qu’elle donnait congé à l’étiquette pour le reste dc la nuit. Les vins étrangers, les liqueurs exquises avaient coulé abondamment au souper; des torrents de feu couraient dans les veines d’une jeunesse peu retenue qui environnait maintenant la souveraine. La raison étourdie ne disputait presque plus aux désirs leur empire sur les tempéraments, animés encore par les excès de la table... On se répandit dans les jardins illuminés; mais au signal d’un ordonnateur les lumières disparurent, cl les convives qui devaient cesser dès lors d’être acteurs de la fête furent cernés par des gardes, repoussés, expulsés... Je dois répéter que j’écris les répercussions d’un écho. Après avoir erré au hasard quelques minutes dans la sombre épaisseur des bosquets, la reine sc sent étreindre par un être inconnu, un sylphe peut-être... Elle glisse sur le gazon. . .

Marie-Antoinette a, dit-on, juré à celles des dames de son intimité qu’elle a rendues confidentes de ccttc aventure qu’au moment dc son récit elle ignorait encore quel téméraire osa, dans les jardins dc la porte Neuve, porter une main hardie sur les charmes dc sa souveraine et leur arracher un tribut de plaisir.... « Mais prince, seigneur

Mario-Antoinette.

» CU simple gentilhomme, a ajouté Marie-Antoinette toujours selon X la version mystérieuse, c’était Hercule sous les formes d’Adonis. » Phrase qui prouve en passant que par celle nuit sombre le tact suppléait de tout point à la vue... Des courtisans que l’on croit bien informés assurent que le duc de Coigny, qui voit ses soupirs audacieux traités avec clémence par la reine, pourrait seul avoir autant risqué de déplaire à Sa Majesté.

Cependant Louis XVI , informé le 10 juin non pas des mystères, mais des danses, des folies prolongées de la nuil précédente,’fil à la reine une longue mercuriale qu’elle trouva fort ennuyeuse ; et bien que sa vertu ne fût pas suspectée par ce prince sermonneur, il interdit à Marie-Antoinette les promenades à la porte Neuve.

Le roi vient de donner un témoignage de discernement et de dron

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turc ; il a appelé M» «le MalesberbCT su département de Paris., en remplacement du vieux tille (le J a \ riHirre, homme partial el pas" «cunte. Malesberbet est un de ces hommes que rien ne saurait détourner du chemin de l'honneur, ni adductions, ni dangers. Magistrat ncorruplible, il ne peut manquer d'être ministre juste, et sou début offre déjà une solide garantie. Ce geiiliJhonime à Pâme romaine n'a accepté son portefeuille qu'à la condition expresse qu'il n'en sortira jamais une lettre de cachet sans que préalablement lea motifs île sa demande aient été Opposés, agités, disçntés et jugés valables en plein conseil. Le roi s'est associé n cette bonne pensée en l'adoptant, MalcsherlK-s a en outre obtenu que personne dans son département, pas même le I tenter nul de police, ti';inm Je droit do délivrer de ces lettre^ ; sauf, en cas d’urgence, A faire arrêter l'accusé sur un ordre signé de !■ main de ce lieutenant, el à charge par lui de faire interroger lu prévenu dans le délai de vingt-quatre heures. G'est ainsi qu'on doit ménager le premier de lotis les biens, la liberté,

A peíne M. de Malesherbm a-t-il dlé entré au conseil qu'il n fait entendre sa vertueuse voit en faveur de M. de la ChMotals, procureur général, dont la disgrâce survivait à la faveur du parti jésuitique, une seconde fois abattu. Les riïuru du ministre n'ont putni été infructueux : an assure que le roi accorde à ce magistrat cent mille livres en argent comptant, huit raille Livres de pension, rêverai hic mr les siens, ci que Sa Majesté érige l*une de ses terres en marquisat.

Pour faire diversion à ces nouvelles un peu graves, on s'entretient ■nus le manteau d'une petite déconvenue que vient d'éprouver la reine. Elle avait envoyé à l'impératrice sa mère son [lorirnii eu mi-nialure, où Sa Majesté était peinte avec sa haute coi Hure garnie de plumes longues d’une demi-aune. Marie-Thérèse a renvoyé le tué-duillnn à Marie-Antoine tic avec ce billet : ^ Je vous renvoie, ma • fille, la miniature que vous m'aviez fait tenir. A coup sûr vous » vous êtes trompée dans celle expédition; je n'y ai point trouvé- le * portrait d'une reine dé France, ruais celui d'une actrice. Je Vous ■ fais remettre ce bijou , ct j’iiiiends le véritable. ^ La reine o souri avec dédain à cette observation, qu'elle a prise pour Tcllct d'une mauvaise humeur résultait de ht maladie; et le lendemain les courtisans ont remarqué que Sa Majesté avait des plumes plus hautes. Aussi toutes les tlames de la cour s'cmpmscnt-clles d'adopter cet ornement : le commerce en était autrefois peu important chez nous, mais il est devenu dans ce* derniers icmps fort considéra h le. La ville de Lyon, entrepôt ordinaire de plu niasse rie, en est minute lia ni épuisée.

Il y avait à Paris une véritable disrite de plumes au intiment des couches de madame la comtesse d’Artois, disette qui certainement a plus inquiété nos dames imldei que cr||c des grains survenue ¡I y a quelques mois. Quoique moins emplumées qu'elles n'eussent voulu, tes beautés titrées ont pourtant assisté aux fêles du baptême de AL Je duc d’Angoulême, né le G août et que le roi a nnmme.

Depuis longtemps Louis XVf hésitait à rétablir ta charge de surin-tendante de la maison de ta relue, malgré les pressantes sollicitations de Miirü—Auioincttc, qui pnimulmit cette charge à nádame ta princesse de La ml utile, qmcllp aime beaucoup, Hj, Turbot sou le un il le refus du roi pur des motifs d'écwniinite ¡ tuait enfin Sa Majesté s'est laissé persuader, et la lu ri |t tendance a été donnée a h princesse. Madame de Mnuchy, nié cunten te rie celle nomination, que suivit la perle d'unE! partie dçR^priroduÜvex de ha charge de dama d'hqnneur, a'rn est démise aussitôt. L# ruine. qui h cause de san rigorisme M'ait surnommé celte dame nutdami rfbfusfta, n'est point [.teinte de sa démission. Ma rie-A moi ueiie a rempli tí an ud «a dame dtaWr, la duchesse de Cassé, éplrmeni d é ¡mixtean a |rc, par la princesse de Chinrn^ et madame de M^iHy a été nommée première dame pour accompagner.

La merveille du jour est ¡'hôtel de l'abîmé Ter ray : rien n'égale ta magn i ficen ce des appartements que cul if-iuhii&lre a tait décorer, et que j'ai voulu visiter pcfuGrl (ou absence sur ta renommée de leur h je vraiment orientai, Quoiqu'un pareil faste soit une tamulie faite à l.n France, que ce controleur génépi a ruinée, nu n'eu v< pas moins admirer le fruit de ses rapines et même le féliciter de leur bon goût... Voilà bien les Français l La luxure a surtout présidé aux Ameublements de ce prêtre, qui depuis longtemps a jeté sa calotte par-dessus les moulins. O» trouve chez lui tout ce qu’on peut réunir pour exciter les sens pécheurs; il n fait peindre, par exemple, nu chevet de son lit une femme entière ment nue. « C'est le costume modèle, • dit-il à ceux de ses amis qui l'interrogent sur ce tlétjuze-me/U complet. Ceci signifie sans doute que loti le dame honorée des lionnes grâces de ce jucha tonsuré doit sc décider à prendre cet habit négatif pour complaire à monseigneur. Le clergé est eu bon chemin d’é mancipation. Revenons aux choses sérieuses.

Le coin le de Saint-Germain, nommé à ta ptace de secrétaire d'Etat au décrieraient de la guerre après ta mort du maréchal ¿c Muy, a. ¿té préseme au roi le 37 octobre. Cr lieutenant général a paru i Fontainebleau aam ordres; circonstance qui m’oblige à jeter un coup d'œil rapide sur n.i vie, pour rappeler à quelle occasion il a renvoyé le cordon rouge ii Louis XV. Saint-Germain est tm gentilhomme d'Alsace; il fut jésuite dani sa première Jeunesse, maie j| quitta en™ suite la soutane pour sabir une ¿paulóle de neulcp^nl. Simple capitaine de milice après plumeara années de service, ce militaire

trouva que sa fortune marchait trop lentement en France : H servit successivement l'électeur palatin, la maison d’Autriche, le Danemark, et ne reprit Puniforiâtf français qu'aux vives sollicitations du m.-irécbfll de Saxe, qui faisait cas de scs talents. Lieutenant général dans Formée que commandait te maréchal de üroglic, Saint-Germain se brouilla avec ce capitaine distingué pendant La dernière campagne de Wcstplmlie : ce hit alors qu'il renvoya sa plaque de Saint-Louis pour retourner en Danemark; mais après ta morí d’Adolphe 11 il cessa d'ètre employé dans ce royaume. Louis XVI, plus juste envers ce général que son prédécesseur, lui avait accordé a titre de gratifica lion une somme de cent mille écus, que lui enleva presque aussitôt In banqueroute d'un banquier de Hambourg, ches lequel il l’avait imprudemment placée en entier. Les officiera du régiment d’Alsace ? compatriote-s du comte de Saint-Gcmiaiu, a liaient SC cotiser pour lui taire un sort, lorsque Louis XVI, honteux de ta misère d’un homme qui avait eu dans scs armées le grade rtc lieutenant général, lut accorda une pension de dix mille livres, qu'il vint manger dans une retraite champêtre aux environs de Strasbourg.

Le comte de Sa in (-Germain était en bunnet de laine, en grosse redingote, eu sabots, i bée lier son jardin , quand , nouveau Cinc innatos, il vit entrer un député de ta cour qui lui apportait la clef du portefeuille de ta guerre. Il lut la dépêche appuyé sur le manche de si bûche, n Uh ! uli ! dil-il après l'avoir parceurne, est-cc qu’on songe * encore à moi?,,. Allons, monsieur, je mhh nuis, t»

La nom tu alirin d'un homme si simple et réputé si droit ne satisfait nullement les gens à intrigues, è savoir-Mro, Ün pourra difficilement usurper avec lui les honneurs et les places, il sera plus difficile encore d'en trafiquer, D’un autre cote, SM m-Gci-uimu est un vieux garçon : otayont ni femme, ni entante, ni famille,. ne louant à rien, il n'aura puiut d’entrailles pour les lignée» à pourvoir par droit de naissance, la faveur sera funis action sur son naturel vuiraste, dit-011, à la prussienne, Mais s'il doit déplaire à ta grul intrigante , Ig nouveau ministre a dea tito mm muta lui ns de hou heu ■ les membres du conseil, interrogé:, sur son compif parle roi, ont rendu le meil-teur témoignage sur son madère et sa conduite; lémuigtiage conforme à celui du marèdtal de Muy, qui, se voyait moui'ir, avait indiqué M. dc Saiiil-CtermMU it Sa Majesté pour mi succéder au département de la guerre. On répétait hiél t rOEil-ile-duenf qp Imti mol île M, le comte d'Arinii À propos de cen iidurmMiiuu, «Ou ne n veut pas que le successeur de U. do Muy ait ta pierre, « dit ¿Son Altesse Huya le, car un le smidc bletn * Le plut jeuue fi^fe de Louis XVI est oixliuairciKcui waea cru dans ses saillit^; celle-ci du moin» est spirituelle.

Ou a joué le t" novembre une pièce au plutôt una scimu do Jcan-Jacqucs Rousseau iulilu(ée PwnM/lOfl, ouvrant rempli de chaleur cl de pnéde. Il y avmi eu un précédent qui mérite d'être cité. Les co-médicn* sc transportèrent à l'ermitage du philosophe de Genève pour lui demander ta permission de représenter sa production. H était nuil quand iti Arrivèrent;, Jcan-Jacitues refusa de J^ur ouvrir sa porté : ils rcvinreul le îondentaln. IA grandi derívate répondit à la harangue ¿mpouléc de l’orateur qu'il n'acquiesça il putei a la demande, mais qu'il ne s’y opposait pas ; que sculcmeni il prévenait messieurs tic ta Comédie que Pÿÿmdicm, imprimé en fraude, four-niiljnit de finîtes qu’on ne pourrait imputer à l'auteur, Rousseau termina sa réponse ou déclarant qu'il uc voulait percevoir aucun droit sur la pli-ce,

M. Litrivc jonc le rôle du statuaire grec avec intelligence; mademoiselle llaucmiri représente Gatalliéc t c'est une fort belle statue. An moment où les dieux exaucent le vœux de Pygmalion eu commu-■ liil^ut te feu de In vie ,i tou limante de marbre un spectateur du parterre a dit tout haut : Ce u'étail pas fa peine, elle a hien shcł de chaleur comme cela ! Allusion maligne au imupmaïuciil dp mademoiselle Ranequrt, qui n’csl de marbre ni pour les hommes ni pour 1rs femmes,

H parait bien constaté que cette lląmme vivifiante qui íqrqbonile chez l’actrjcc du Théâtrc-l rança^ q'est pas même sufridme chez le rai de l'muco et de A.n-qrrc : cinq *ns sp ropi écoulé* députa te ma-ttage de Sw Majesté, Cl la courbe royale rexi< mfdCfliidü. tin fait courir le bruit que le roi ayant consulte fa Faculte a cet éga’d, a été ¡ivertí par ce corps savant qp’'1 y aurait nrcimsité de couper cq qu’en termes de Part ou appelle le ^e^ ■' opéraimn légère à laquelle le monarque s’était, dit-im, resigne , mai a qui n'a pas été faite. On ajoute que Louis X VI ayant pris jour avec un operateur après plusieurs rc-niises successives, cuira, bien decule en apparence, dans la çbau>bre pii la petite section projetée devait avoir heu... Mais à j’a&pcci de l'appareil formidable dc* Utatrumenis traneliants alignés sur une table pour cette miiiuU< Apdratmre Sa Majesté changea d'nyta , do. mamta scs chevaux, ‘i-1 r^Ute, cl partii pour ta chasse. Ce loémc jour Louis XV J a forcé trois sangliers ; ce qui annonce dans cJ prince une constitution robuste, Mais qui ne prouve rien du tout en faveur de sa descendu tice directe,

Eu attendant qu'il plaise tu ^ie] de répandre ie* faveurs prolifiques sur cc couple cmrnmite, la qiiiO danse et danse même beaucoup. Le» bals de \ ersa il les viennent de ennuiicnccr : ils se donnent cette année chez madame fa Aurinlcudauir, afin que l'étiquette ait pim

d'élasticité, ï.a reine indiquera par une liste secrète les personnes Qu'ci Je voudra bien ad me lire ¡* se s soupers. Eu tout cas, il y aura l^ii de dames Agées à ces réunions! Sa Majesté ayant déclaré haute-xiieut i< qu’elle ne concevait pas en minent passé trente ans une * femme osait paraître à la cour. »

Ce propos est bien celui d'une princesse dont la vingtième année cal à peine accomplie} mah&i Majesté jic se doute pas combien les dix ans qui vont suivre seront rapides: elle leur prête pourtant toutes les ailes des plaisirs, ci, sc dit-on pllis bas, celles des amours, pliant à celte dernière assertion, il faudrait, pour lui ¿1er le caractère d’une calomnie, citer des faits avérés ; voici du moins quelque chose qui en approche-

Le duc de Lauzun , l’un des plus beaux cavaliers de la cour, avait été envoyé en Pologne pour une négociation avec l’impératrice de Russie, touchant ce malheureux pays. Catherine joua quelque tempa le charmant négociateur, comme un s'amuse d'un joli papillon; puis, sans être entrée le moins du monde dans Je sujet, elle finit par lui dire que pour le moment il ne fallad plus y songer. Sémirami* 11 terminait a;i lettre en offrant trùs-sérieuscment bu duc d’entrer à son service, lui promettant pour début le premier grade dans ses armées. Lauzun avait de l'ambition : il regarda le portrait de Catherine, trouva qu’elle était belle encore, et jugea que sou épée de tel il-marée liai ne serait Îas payée trup cher. Il ne voulait pas toutefois prendre un parti sans 'assentiment de sa cour el surtout de sa famille : le duc revint à 5 ursaillcs. Lauzun trouvais reine liée intimement avec h princesse de Gućmenćc, Cette dame avait parlé dé lui à Sa Majesté; Maric-Antoiiii'ite témoigna le désir de le connaître autrement, dit-elle, que duns una présentant™ cermn un leuse, Le princesse manila le duc : Sa Majesté la imita à la premiare entrevue avec distinction, à la seconde elle le reçut avec cm presse ment, et dès lors Sa Majesté U répandit en égards presque caressants avec Je vkm ma réel ml du Biron, père île Lauzun. « Bientôt, a dit depuis eu seigneur, je devins » une espèce de favori. a

Cependant ta mission diplomatique de ce mortel fortuné, que le ^dudair de X ersailks paraissait disputer à celui de Pétersbourg, étant finie, il dut songera quitter la cour pour se remettre à lu tête de la légion royale qu'il commandait, et que Tou parlait de faire marcher Contre les paysans révoltés par suite delà disette. Citait h l’époque du sacre: h reine fit des efforts infinis pour retenir XL de Lanzan cl pinte le décider a la suivre a Reims; le duo allégua ses devoirs de colonel, son bonheur compromis s'il y manquait... Sa Majesté consentit à recevoir se? adieux à AiitcuiL che? madame de Cuém criée* Ma h le soir h reine < étant envoie ravinée fit prier Lui lzhu, qui devait partir dans la nuit, de retarder son départ de quelques heures, cl de venir lui parler le lendemain mâtiné AuleuiL

» Je ne veux pas que vous partiel encore, dil-clk au duc à ec * rendez-vous; la révolte pour les grains oblige à faire approcher » des troupes , nous ferons venir r'ÿre corps, s Le duc remercia la souveraine; il lui exprima pourtant u crainte qu'un déplacement ne fût désavantageai a sa légion. * Voc$ ¿tes us imhsúi-P-, » reprit Marie-Antoinette en riant ; mais il y avait dans ce mol plu* de dépit qu'elle n’en faisait paraître. Hans la soirée, an cerek' de la reilic, Sa Majesté étant encore revenue sur le mémo sujet, et Ijuizhh i'uirlL.iiil toujours des scrupules, elle appela le baron de X mmeMiil, chargé du mou venir ni des troupes. « Baron, lui dil-cllc, falles do ni mur-> cher la légion royale, et failcs-la venir assez près pour que cut im-» iiciit ne nous quitte pas. « Le banni répondit en dissimulant mal u surprise qu’il exécuterait l'ordre de ¿.1 Majesté.

Cel entretien avait été à peu près public ; le lendemain dans la galerie il u'riail question que de la faveur du duc. Dans la journée il monta à cheval pour chasser dans le boj* dc Boulogne avec h reine, ainsi que cela arrivait à peu près lutin les jours depuis un muL. Au coucher le retentissement des brumes grâces do Ma elfe-An toi udlc pour Lauzun arriva jusqu’à la chambre du roi*.. Peut-être ce sei-giicur fu1-ïl heureux, de partir dans la imil môme.

X era h An de l'amiéc le duc , de retour ó X orsaiIles, y reçut de nouvelles, de pressantes sollicita lia ns de l'impératrice Catherine t dansant entrevue secrète qu’il eut avec la reine il ne lui dissimula point que d'après certains avis qui lui étaient parvenir il pouvait être arrêté d'un montent à l'autre par suite de quelque* tracasseries Mirsa mission; il ajouta qu’on lui offrait à Péiershourg le son le plus élevé qu'un sujet phi jamais prétendre. « L'un peral H ce Catherine ■ «t ùicn ńeureu^, repéla plusieurs fuis Sj Wajçsié, et je mu$ bien * rimj^eur^uSé. * RW* *Re ajouta avec au soupir : « Monsieur de l^ii* ¿un, vou, aiigj être perdu pour nous] je l'ai prévu depuis longtemps-

— ¡Madame, répondit le duc, tant que je conserverai l'cj/ima dont Votre MnjcitZ m'honore rien ne m'effraye ru , cl je ne craindrai rien. Je ne m/higutrai pas de la France comme un criminel, je acquitterai point le service du roi san* sa pcrmi^înti., et il no me tmndum** riera pas sans m’entendre. Qu’on m'attaque , mes papier* sent eu sü-relé , et ma correspondance avec le militaire me justifiera.

— Ou tir vous attaquera point, monteur dp Lauzun, reprit la relue d’un ton anime, perenne ne l'osera : on Sort que c'e^ salto-çuer o mûi'-ntfmc. mf je suis óńm uw qu'on k fttt&c- Restez près de nous; ne le refusez pas. 11 est un moyeu de vous attacher particulié

rement à moi : XL de Tessé n'est pas éloigné de qniller sa place, et je pourrais arranger des choses qui lui seraient agréables. Me voulez-vous pas bien être mon premier écuyer?

— Pénétré de tant de bontés, j'en sent tout le prix sans pouvoir en probier : ce choix semblerait justifier les insolents propos qui ont été tenus déjà; et que Votre Majesté ne s'offense pas sj je ta refuse.

— V ou a me traitez bien durement, monsieur de Laurin. Ma chère madame de Guêmenéc T joignez-vous donc à moi pour obtenir de votre ami qu'ij ne noua abandonne pas. *

Telle est la ba« sur laquelle s’appuient les propos peu réservé» qu’on tient assez ouvertement contre la reine, cl qu'elle continue d’autoriser par les imprudences les plus ostensibles. Sa Majesté ne cache ni les préférences qu’elle accorde en toutes choses a M, de Lauzun, ni le crédit que le duc a sur elle. Aussi dit-on lotit haut à la cour que ce seigneur cal ou sera bientôt l'amant de Su Majesté.

El voyez cependant quelle est la bizarrerie du caractère de l’hiÿmme; j'ai la certitude que Lauzun est peu sensible aux sentiments très-clairement exprimés dr la reine, toute belle, toute souveraine qu’elle C5l, el cela précisément parce qu’elle te montre trop expansive. On connaît trop bien le duc pour croire toutefois qu'il ail poussé In ré-Mrvc jusqu'à se défendre en Joseph , s’il a été attaqué par une initie Putjphar... Mais ce roué saturé de bonheur classerait dans ce cas Ica burines grâces royales bu nombre îles faveurs à mettre Cn réforme, Le qui peut encore entretenir son indifférence, c’cst fumeur qn’ii éprouve pour une jeune el jolie Anglaise, nommée lady Harrymore, qui, par parenthèse, se livre à un tout jeune conseiller au parlement en même temps qu’au brillant duc* Ayant appris il y a huit jours cutir duplicité do sentiment, Lauzun courut chez son infidèle et l'accabla de reproches qu’elle écouta avec un sang-froid loin britannique, rr Je > conviens de tout cela, répondit h dame, el en vérité je vous J'au-• rais déjà dit si je n’avais pas craint voire chaleur et votre vivacité, » Mou intention n'a jamais été de vous tromper,,. Si vous me quittiez >i pour cetIC bagatelle, vous auriez tort : vous me plaisez, vous me • convenez, je vous aime beaucoup; mais mû liberté m’est plus chure p que vous, je ni vous la vicriliiTai pas. Je me soucie peu du petit d conseiller, fy renoncerais sans ¡ cine, main je ne veux pas qu’on m m'impose de sacriiitus. Je vous le déclare, je le garderai sans en » faire grantl cas; il a’en fatH bien que j’aie pour lui les sentiments a que vous m’avez inspirés. Tenez, ajouta l’Anglaise en montrant un m portefeuille qui était sur In table, voila toutes scs lettres, prenez-» les, laiirs-ru tout cc que vous voudrez... Mais ite nous brouillons i> pas pour si peu de chose. Lauzun* les honimagea du mou robin iu'a-» musent, ilittient peut-être mon aniqur-propre, que vuulcz-vousl d c'est m fintUboje, c’ç.st un joujou que je ne veux pas qu’en u m’ôte, (h’ki u'cmpéchera pasque voua ne prouviez toujours ru moi ■ le plus tendre abandon, l'intérêt le plus vrai... Je ne veux pas être » votre esclave, tuais je serais désolée de ne plus cire votre maî-» tresse, p

Eti parlant ainsi, lądy Barrymore arrangeait sur un canapé où elle était négligemtnrnl couchée un désordre étudié, nu s.onhivcmrui de déshabillé agaçant.,. Les itmiiuts scellèrent une nouvelle union nul conditions voulues par la daine. On conviendra que le» lui ¡ni tés de la Tamise ne le cèdent point aux nôtres en fait de galanterie, et que leur franchise cynique r importe de brun cou p sur celle des Françaises*

loiiN-ji ces aventures su paissaient | uiiiiani la vogue de ici fi^lic /lr-sêne, opéra^féerie de M. Eavarl + dont le sieur Xiouüiguy a fMl h unisique. C'est une leçon en vers agréables donnée a lu coquetterie, ci dont quelques jolies morceaux d'en semble ont déterminé la vogue. Celle de fa fausse Magie est plus gêné rai cm uni méritée : Marumii-lelj en réduisant ccitc pièce à deux actes, en a fait une assez hunne comédiei et la musique rlincchmle de verve qu'y a jointe XL Grélry remira le succès de cet ouvrage aussi durable qu'il a été complet au débuL

Aux premières représentations de ces pièces, comme h celles de P^^fiWlicn, la cour el la ville se sont parées ik dont couleurs non* velïes. La reine ayant, il y a quelques mois, choisi une robo de tallo-las tirant sur k brun, h roi loi dit eu riant : t/cM routeur de p«M. A l'instant toutes les dames titrées vau lu mil avoir des laffélas puer; bientôt les hommes s'en mêlèrent*,. Los drapier*, lés fabricants de soierie n’y purent suffire. Comme en France, cl surtoul s’il s'agit Je modes, les folies vont toujours crescruJo, ou ne larda pas à distinguer deux nuances dans h couleur nouvelle a ta vieille puce el la jeune* Puis vinrent les subdivisions : on rut tics robe* Cl de* habits tulu de puce, dûs de puce, ventre de pute , cuisse de puce.-. Mais tout à coup Ces diverses teintes furent aluni toi niée s Un nouveau, caprice détrôna celui dont on avait élé chercher la nuance sous le ifurnicr vêle ment du beau serce: îles marchands ayant présenté a Marie-Antoinette des échantillons de robes, Sa Majesté tri choisit une d'im blond tendré, .Itortiieur, qui se tronvuit là, dit i « Ma foi, ceci est n ooufaur des cfiéi^u# de fa reine. » Ft dés le lendemain tous h-s ateliers étaient en action pour fabriquer îles velours, des ratines, des draps, des salins, des taffetas rèeueuT de fa reine. Quelques-unes de ces étoffes ont été payées dans le premier moment jusqu'à quatre-vingt-six livres l'aluni.*. Les régnes chatiu ;-n L : la soluble de jugement peut succéder sur le trône au désordre, à lu légèreté; M?ia les cour-

lisons et, peut-être, ¿ans une proportion lmp générale, les Français sont toujours Jég-rs. pcliis et vain*.

Terminons la chronique de lî'b en parlant tic choses plus graves* Les colonies an filai ses dc l'Amérique marchent à grands pas vers une jmlépeiHbinCC absolue. Un congrès génural s’est réuni au printemps» Philadelphie: il a homme le général Washington commandant supérieur îles forces continentales; la même assemblée a procédé ensuite ■ l'élection des officiers généraux qui doivent servir sous ses ordres, Des préparatifs de guerre formidables ont été ordonnée Déjà vingt-cinq mille hommes local armés, pourvue il'orli Ile rie, sont entrés en Campagne cl ont même battu à Lewington un corps de deux mille Anglais r ce fui le premier engagement sérieni avec les Entupe- -le iWngleierre. L'ordre est donné eu Peu sykaniu pour h levée de vingt mille hommes; un corps de quatre mille soldats choisis dans celle milice sera formé pour veiller à h sûreté dit congrès.

Cependant Boston était occupé par des forces anglaises supérieures; celte ville subissait tonies les rigueurs que la vengeance inspire: h un ennemi qui a ressaisi l'avantage: les Américains résolurent d’en faire le siège. Us s'emparèrent bientôt de plusieurs forts environnants, m iure les sorties d’une garnison imposante; tout portail à croire que celte l pítale, poussée avec vigueur, tomberait au pouvoir tirs révolutionnaires. Mais ils craignirent d:occasionner sa destruction en réduisant □ la dernière extrémité les Anglais qui l'occupaient; les opé-raliuns du siegu lurent ralenties. [in fort dédichemmil des milices de Connecticut, en w’rmparanl du fort Carillon, ouvrit pendant le blocus de Boston des com muni çn liona entre la province de Massadmscl'o-Ejj et le Canada, et Washington mil ccl événement à profil pour tenter une diversion^ Cette tentative n'imi pas tout le «ucees qu’on pouvait eu attendre ; mais elle servit du mains à prouver aux troupes de la inèlropdle qu’elles avaient dans les Américains des ennemis intrépides, el qui exécuter aient les entreprises les plus difficile* pour conquérir leur liberté*

CHAPITRE IL

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Citanr™r. «tipiques contre la reine. — Le pique-niqua manqué. — Mm de Fréron, — Le* courses de chevaux à riia/lniM». —- Céprtre de h reine. — Apparition de madamo Jules de pülqptac. — Helraite do TnqM cl Hulul er-bes. — Jésuitisme do Mmirepas, — Mort du prince do Conri. —* Un dernier mot sur ce prince. — Le marquis do Mimbran. — M. Keekor aux litanies. — HasiiHtês en Amérique,— Acte ifinrlêpm tance des Etais-Uns — Effu-ts de l'Angleterre. *— Lo cumio d'Artois amant lie madame du Barry. — secret donné à Levis XV t par un abbé pour fa ire de' entants. — I. Hcdavóiucnl des génuflexion*. — Le docteur Franklin, — L’abhée de i E¡A" — FoinLu ifui du nu;ut-dû-piété. — .Mademoiselle Baucourl arrivée pour doiir» — t. ^npe-reur Joseph 11 A Paria — Apparition do la Fayette volontaire dans la Cáuse do In liberté. — Koaciusïltô, — L'empereur aux l‘orcbC4'ûii3, — Les Hunnis-nku‘'ls. — Iłrł.ippoHiLftiii iil ilo la vnnnu do Voltaire. — Hotraitn dit ruûtlo do Paint-Germain — L<* prince de Monlharrey. — Causes de lu disgrâce du Saint Germam, — Ra^alelle — ÀhdcmcbeJle Raucourt pretogée pai h reine, — Guère d'Amérique. — Victoire rtHHporlée pur ia Fayutto. — L'Autan^ bourru do Mens il — Gubrirlk dc I r^y do M. de Bellay. — Portraita do Afoi+rimr et dit comte d'Artois — Lé chevalier H Ern devetm feinmc. — Retour de Vuluiîrc h Paria — Hounsun qu'il reçoit, — Franklin choz Voltaire. — Aventuro ecendalouM de la duchesse do Bourbon — Il fallait l'étouffer, on In publié. — Duel du comte d'Artois el du duc de Ronrbeii. — Intrigues du Clergé auprès do Voltaire -— Hm, hardie de Vultj'iti. — Ln rems ot lu musqu*1- — Mal idus do Voltaire, — ^a ctnismcuca chrétienne cm. dügrivvMc. __ Becütinni^nice do la république d’Amérique! par la Fiance, — ValUirn su rétabbt. — Singulier costumé de ce poète, — Triomphe éclatant du v.eitlnrd de Furncy i l'Académie — Honneurs presque divins au TtmAtra-Fnnçab. — .M,t[ do Vuh.-ii e. — Point de confession & son heure rüpréme, — Fureur relÍRÍeu*P, — Le cadavre esta mure — t| est eniernê par ruse. — Tsm-ment d u patriarcha de Feruey, — Mort do J .-J. Rousseau. — Lifo d'Enne-Dunvillp, — Première grossesse do la rosno — Singulière maniéré l'apprendre «t événement au roi. — Le jeu de la cour, — Los illustras friponne. — NuíMhuco de Madame de France (depuis durbesse il'Aiipnulćme ). — L’ouverture du rentra de la ruine. —Lus churboaftiers ou ihéâlrû. —- Un ministre fraoçais est envoyé en Amérique.

L'année 1776 cour menee comme a fini celle qui l’a précédée, par drs bruits scandai eus,, Un poète inconnu a donné pour ¿[rennes à la reine ¿es co u pieu on ne peut plus satiriques sur les habitudes de ceUu princesse ti sur les intrigues dans lesquelles on la suppose en-gigée, Il est bien entendu, que ccs rimes critiques n'uni point été envoyées à Sa Majesté, nuis des milliers d’cscmphiircs en sont ré-pjmhts dans le public: en les possède, on les chante dans foules lés classes dc |& société. L'auteur anonyme traite d'abord de la virilité douteuse du jeune monarque : il révèle avec une crudité obscène de clèiiojni lia lions h s causes secrétes qui s'opposant » cc que nous ayons, à moins d'assistance, une pro^úniiurc royale, el félicite la reine d'avoir pris déjà des mesures supplétives. Entrant à ¿cl égard dan» quelques détails, le chansonnier inmune un toutes lettres MM. de Lauzun, de Ccigny, de Besen val. Eniin U méchanceté du rimeur audacieux va jusqu'à d&ipflccr au public une prétendue Ictus de

Mario-Therése à sa fille, oii elle lui reproche de n'avoir pas encore pourvu par des moyens pojifjçuM à la propagation de ht branche aînée des Bourbons de Versailles,

Ou m'a apporté ce ma tin une seconde chanson dirigée, comme la première, contre Mitnc-Anioinettc. On lui reproche cette fois la compagnie peu relevée dont elle .s'entoure dans ses bals; par exemple M>1, de Cnramnii, de Gulinct, de la VT^upuiIlière; mesdames de Acukcrquc, deCassini, de Guibcrt, dTlumcry, etc. Le chansonnier insiste surtout sur les libertés que Sa Majesté permet à tout cet entourage fi sur la légèreté trop aimable à laquelle Mlle princesse se livre. Il y a dans les couplets queje cite des médisances cl des calomnies : il faut, pour être sincère, avouer que les médisances dominent*

J'ai it rapporter mnmteiiant une anecdote plus généralement vraie. Tout ce qu'il y a de distingué dans In plus noble classe des mauvais sujets de lu cour était convenu de faire un piqne-iiiquc avec les rb-meuscs courtisanes de Paris. Parmi les hommes ou nam nia il H- le comte d'Artois, M. le duc de Chartres, le duc de Fin-James, le duc du Lauïnn, enfin loul le premier numéro de lu débauche. Parmi les femmes devaient figurer les demoiselles Gnnn.jrd, üuihê, d'Ervieux, 'I bévetiin. Les fonds de lu soirée avaient été perçus d’avance au moyen d’une sou script ion de cinq louis par chaque convive mâle, et le nombre des souscripteurs permet tu il d'établir le programme avec une sorte de somptuosité' Spectacle, jeu, bmiquet nocturne et suite il Jim liée de galanterie, tout devait concourir a rendre la fête délicieuse. Le lumpie de eus mystère* ¿lait désigné: ; ma de moi selle d’Er-vieux, surin tendu u le de m fête, en fa isa il disposer les prépara tifs chez u u irai teur du boulevard, qui devait ouvrir ses jardins cl une salle continué aux acteurs de la bacchanale projetée. Mais au moment ou, h bouche mouillée d’une voluptueuse sérosité, débauchés et nymphéa complaisantes n'avaient plus qu’une heure à entendre sonner avant ht réunion, un ordre du roi a tout arrêté, même les broches, qui tournaient devant un feu d'enfcr chei le Cornus du boulevard. On ne doute pas que le zèle évangélique de M. l'archevêque n'ait été le principal moteur de cc trouble-fête; aussi mademoiselle d'Ervieuv a-t-elle répondu à ccl acte de l’apôtre parisien par un trait de charité un faisant envoyer tout le festin nu curé de Sa lut-Rue h pmtr être distribué ont pauvres. Les convives nobles, trompés dans leur dance áltenla, en ont ¿té pour leurs crut vingt livres El le surnom de chevaliers de Sfińcl-Louis, dont leur cotisation a donné l'idée au grand cu/cmfmurdmr du temps, M. le marquis de Bièvre. Gettu oncedote a servi du mains ii Lire rirc la cour et la ville peint mt quarante-huit heures; l'argent de ces messieurs imi pas été en pure perte.

Lu critique liuémre ne fait la fortune de ceux qui l’exercent que lorsqu'elle est complaise nie ; telle ne fut point colle de Eréron. Cet A risiarque s'élail attiré l'animadversion de toutes nos célébrités tha-tuHideuses par l'indépendance de scs examens et la fnuidiise de ^e : satires. Mais ¡fi l-rêron te munirait incorruptible, il n étoit pas exempt dc furii alité ; hua juge me ntt mu- Voltaire cl sur loul le parti encyclopédique éiùmm faux, passionnés, remplis d’une amère injuriée. Celle hile acrimonieuse a été la cause de sa mort. Il avait appris que M. du MJ es herbes, ministre favorable aux phildsophes, sc disposait à supprimer rdnmr W/iiroire, tient Ere ron vivait depuis l'année l'+ti, el vivait mal, car il étaii criblé de dettes, A celte nouvelle terrible, le journaliste, déjà crnulhnmii préoccupé des assignations redoublées, des saisies, des menaces de par corps qu'il recevait journellr-liicjil, tomba malade, et sa ma ladre s’aggrava bien lût par uu travail forcé el par les inquiétudes poiguuules sous l’empire desquelles il devait s'y livrer..

Cependant madame Fréron sollicitait chaudement à VersaiUe» î aidée de protecteurs puissants elle obtint au prix de quelque» pro-messes d'amemlemerit que l'.innée littéraire subsisterait. Eu* auimq-r»ià Paris pour annoncer à son mari l'heureux résultait de sos dé-marchcs ; mais il tüii mort.

Qui sera l'héritier de la férule tombée des mains de Fréron? A coup sur un critique qui ne le vaudra pas. Un parle de l'avocat Lin-guel ; il j a plus de chances pour M, Clément, dialeelicien excellent clans la discussion, mais écrivain disert, ennuyeux ut dépourvu de grâce. Quel que suit le successeur du rúdacifur de l'Jwi& fiihrratra, il ne fera point oublier son goût sûr et exquis, ses saillies pleines de gaicié et de iim-sse, son érmliiio» non muios profonde que celle de l'abbé DesfoiJiainte, son prédécesseur. Personne peut-être u'aura le lalcut de Fréron a traiter avec une légèreté gracieuse les sujeta Je» plus arides ; personne ne saura comme lui présenter nm jours les défauts d'un livre de la manière la pins iiiquarite. lii même lu partialité que j’ai reprochée plus haut ■' Ce I illé râleur no fut point xpmu.iHÙe : petit*être eût-il été loqjMirs jusie si ks écrivains qu'il critiquait eussent été moins i rut mides, Mds on répondit à scs censures iiniii-vues par des injures aussi grossières que gMluiles ; Il répliqua alors par des sarcasmes outrés et des jugements iniques. On croit qu^ dans tous les e¡is le privilège de J’4wnu Mférotra restera à M. Fréron fils, écrivain de vingt ans, déjà connu par dr joli* contes insérés dan* J'Ataumicb des .Wuvs, mais qui n'offrirait pu» encore des ga.rauiks «uffiMUtea yow Ia rédaction.

Le commence ment île la belle saison a ramené lea confies dr c^-V9W0, folle qui depuis quelques aillées e pris beaucoup d'empire sur sos goiits, connue mut ce qui vient des ¡les Britanniques. Le comte d'Artois et te duc de Chartres voulaient qu’oit fúlptiiríoíí «u moins dans cc genre d'amusement cl qu’on ne rit courir que des chevaux finirais; mais Ja fureur anglicane l'emporte î dos seigneurs font passer à grands frais le détroit à des coursiers pour nous je 1er aux yeux ta poussière de la plaine des Sablons. U n'y a même rien de national a ccs joutes ; on assiste en costume anglais à des jem unités de J'^ntffrterre, dans lesquels des chevaux anglais disputent de vitesse, montes par des jockeys venus de Londres pour faire perdre un pu ri d une vu u uni lé anglaise à des gentilshommes qui se ruinent a cela tout aussi complètement que des milords xrngüàffa»» (Lest enchanteur.

La reine assistait dem itrem eut à une course dont mille In ois de-vaient êlrc la pi i me : les parleurs étaient M. le duc de Chartres et M. de Lauzun. Sa Majesté un moment avant le combat. exprimait une vive sollicitude à l'adversaire du prince du sang. « .Lu ta ni de U peur, lui disail-dk, que si vous perd ex je crois que je pleurent i- -Lauzun gagna, cl Marie-Antoinette en parut transportée de joie. Le vainqueur eut toutes les peines du monde a réprimer les marques de Miihüc ikn presque délirante que la jeune souveraine rainait éclater. • Je veux aussi avoir des chevaux de course, disait-elle au duc, qui «raccompagnait pour retourner à Saint-Cloud» et quoi qu’en dise le » roi je monterai à l'anglaise, car j’en meurs d'envie. »

Ce désir était si prononcé chez la reine, que peu de jours après, cha^mt :m |w¡s jn Boulogne avec le seigneur que lotit le monde a|t-pd iil ton favori, même en présence de Louis W l, elle afficha d'une manière imprudente l'anglomanie qui h Leur menta il- Lauzun la voyant CH conversation réglée avec uii piqueur anglais qui le suivait, celte inconvenance I a Iluda i il prit la liberie dc faire remarquer u la renie qu’on l’observait.

if Je demandais à ce garçon, répondit Sa Majesté, si l'anglais qu’il mutile est sage, s'il se prêterait an caprice d’une femme.

— Madame! s'écria le duc, \ otrC ¡Majesté voudrait-elle...

— Changer un instant de cheval avec votre piqueur.

— Impossible..... Votre Majesté ne songe doue pas au cortège qui Fenvironne...

— Eh! qu'importe I quel mal y a-t-il à cela ? D'ailleurs je le veux.

—■ Moi, madame, dit Lauiun tout bas en s’approchant de la reine, je ne le veut pas.

— En ce cas, reprit Marie-An loin cl te d'un ton piqué, puisque Vous êtes assez peu galant pour me reCuser celle permission, je ht prends, h

Puis Sa .Majesté appela le piqueur d'un ton impérieux, lui demanda son cheval en souveraine, le monta leMcmcJit, et partii au galop.... Lu ce inomi ut le duc de Coigny, qui avait, dit-on , plus de raisons que personne pour trouver étrange la folie de Mu rie-An toi net te, dit assez haut cl à diverses reprise* : Quelle Jéÿèreféf quelle inconvenance/ Li s zéphyrs tin bois de Boulogne durent porter ccs exclamations jus-qu’.i ¡'oreille de Sa Majesté.

Mais voici venir une nouvelle favorite de la reine qui sans doute ci ci lera le genre de censure auquel Sa Majesté a été exposée fars de MH ¡illimité avec fa marquise de LaUgCiie. Madame la comtesse Jules fie Pu lignite semille réunir sur elle toutes les bonnes grâces de Mario A iiloinellc; M. de Lu u lui) lui-même a vu baisser sa faveur; ¡VI M, de A audreuil et de Dillon, qui dans les bah avaient obtenu d’aimables sourires, tic paraissent plus occuper Sa Majesté : elle n’a d'égards, de petits soins, de préférences que pour sa nouvelle amie. Il est vrai que celle jeune femme a reçu de la nature lé plus charmant visage, avre une faille, une gorge, des bras, sinon aussi parfaits q'ie les ¡rails de sa figure, du moins aussi séduisants, aussi désirables. Le caractère de la connusse est d’une douceur ineffable, d'une serin lé que rien lie paraît devoir troubler, pas même Ici choses les plus propres à exciter la contrariété nu l'impatience. Exempte de fa moindre dupa si-lion à sc préveiiir défavorablement ou favorablement, madame de PoJignac sc tient à une égale distance de rinUiHéreuce et de l’cn-thousia^rne. Sort maintien, scs actions, sa conversation, el jusqu'au son de sa voix, tout est doux en clic. Je conçois qu’un si joli naturel ail conquis les afflictions de la reine; nous verrons cc qu'il deviendra à la cour ^ si quelque serpent ne sc glissera pas sous tant de fieu rs.

Pendant que la faveur de boudoir d'une femme occupe la cour, la •^traite de deux ministres intègres, bijoux rares dans les monarchies, décote ¡c peuple qui seul avait goûté leur administration. Malesiicrbcs, Lbonnêur (:t sage Malesherbcs, le vir bonus s'est démis te 13 mai du mini sic re¡ bientôt il a été imité par AL Turgot, homme au si Lire et probe, dont fa système, d'une régularité nia thé ma tique, était parmi nous la rtvtïrfa ¿c Platon. Je n'ai pas pensé un instant que ni l'un ni l’autre purent rester au timon des nJEiircS avec de tels principes; leur vertu faisait tache parmi nos corruptions. J'ai fait connaître ailleurs Aïalesherbes, mais je ¿a¡s jjTC ici quelques mots sur fa contré-leiir général sortant. Turgût (,st ^qh extérieur simple el agréable, Mais il devient austère, dur ^ intraitable quand l'on contrarie ses vues d’économie politique. Timide dans le maintien cl dans le propos au milieu du monde, il se montre courageux, hardi, impétueux

an conseil ou dans fa cabinet pour fa développe ment de ses conceptions et de ses plans. Turgot, eu se Livrant avec zèle .1 l'élude des Joli, des sciences, de l'administration, a trop négligé celle du coeur humain : tel est son grand défaut, et il suffit pour rendre cette grande capacité incapable de gouverner les hommes. Sa profonde sagacité juge sainement de ce qu’il faudrait faire pour réformer l'Etal; mais trop passionné d’une amélioration absolue, il ne saurait voir avec sang-froid les difficultés insurmontables qui s’opposent à une entière régénéralicm, avec tout le cortège d’abus, d'injustices, de perfidies que la société actuelle traîne à sa suite et qu'elle s’incorpore joui nefa lement comme éléments constitutifs.

Cc fut sans égard à ccs obstacles, tissus de tant d’interéls, que Turgot voului essayer de refondre nos moeurs administratives : dans l'espace de quelques mois, il fit,plus de changements dans ce système qu’il n'en avait été tenté pendant les cinquante-neuf années du règne tic Louis XV; mais celte révolution produisit TetTc! qu’elle devait produire : courtisans, financiers, hommes livrés au trafic irrégulier, enfui tout cc qui s'enrichissait de désordres cl de dilapidations cria contre k contrôleur général. Il nu lut resta que la voix du peuple, pour lequel il travaillai!, mais auquel on ne demande que de l'argent et point d’avis. Les parlements s'unirent un moment avec la cour pour s’élever contre les édits de Turgot; les traitants poussèrent à son renversement afin de voir renaître les affaires lucratives avec le gouvernement; les princes, le* grands aidèrent de lotit leur pouvoir à sa chute, qui devait mettre fin aux réformes de leurs dépenses et ramener les faveurs pécuniaires dans le trumeau des Dînantes, où iis sc plaisent à jeter l’or des Français. Ebranlé par tant d'efforts. Tur-gol tomba, ¿i Je quîlte Jes affaires, écrivit-il a Louis XA I quand sa «retraite fut décidée; mats n'ouôltes pa.<, sût, que la destinée de » Charles Irt est celte des monarque gouvernés par les courtisans, a Le roi remitía lettre du controleur général sous une enveloppe cachetée du petit sceau royal avec cette inscription de sa main : ■ ¿titee «le n JL TurgoL.. » Il eût mieux valu la laisser continuellement ouverte devant bit cl la lire chaque matin à son réveil.

Le roi en renvoyant ce contrôleur général honnête homme crut devoir déclarer ■que, dans sa sagesse, il avait jugé nécessaire de ■ donner une attention sérieuse aux représentations de scs cours sur » les inconvénient dont les édits (ceux de Turgot) étaient suscepli-u bles, ta Sa Majesté fit entrevoir ensuite que M, de Chigity, appelé ait contráte général, rétablirait tout ce que son prédécesseur avait renversé. Ainsi Je faible monarque découvrit ú l'Europe la versatilité, l‘fcbscnec de plan qui régnaient dans son gouvernement : il lui apprit que te gouvernail de ITJ^t , remis par un prince débile à la inaîi) légère du vieux Mau repas, appartiendra à l'homme de génie qui aura le cuti rage de s'en emparer, ou à la puissance étrangère qui aura l'adresse d'y établir une créature.

Le comte de Mau repa 5, quoique auteur en grande partie de la disgrâce de Türgot, ont fa perfidie de lui faire par écrit son compliment de condoléance au moment où Tex-minisire quitta lu cour. Celui-ci, îciii.int tout cc qu'il y avait d'ironique dans cdlt démarche, y ré-pcilidii avec une digmié mordanle, fai&sam entrevoir une censure hultrcele ite la conduite du vieux conseiller de fa couronne. Je me suis procuré la lettre et la réponses je tes veux consigner ici comme documents historiques sur fa caractère tics deux hommes d’Etal. <i Je m’empresse, monsieur, de vous témoigner la part que madame i* de Maurcpas cl moi avons prise à l’événement qui vous est arrivé.

* J'ai L'honneur d'être, » etc.

« Je ne doute pas, monsieur, de h part que madame de Maurcpas » et vous ave? priscà l’événement qui vient de m’arriver; mais quand » on a servi son maître avec fidélité, qu’on .1 fait profession île ne n hii faire a ij ru ne vérité utile, cl qu’on n'a a se reprocher ni fai-> Idcsse, ni fausseté, ni dissimulation, on se retire sans honte, sans « crainte et sans remords.

u J'ai J’honneur d’être avec les sentiments que je vous dois, » etc»

M, A litchi, conseiller d’Etat, est nommé secrétaire d'Etat au dé* parlement delà maison du roi, en remplacement de M. de MaIcs-herbes. Je connais peu ce M. Ame tel : on verra comment celle ligure se dessinera dans te cadre du pouvoir; on la copiera, si le portrait en mérite la peine.

La mort tht prince dc Conti, arrivée le 6 août, a produit une vive sensation. Ce membre de la famille de Bourbon était peut-être le seul qui possédât ¡'affection des Français; Cétait en effet le seul qui l'eùl méritée par scs sentiments généreux, populaires, et essentielle* ment opposés à l'arbitraire. M. de Contt a fini sa vie en vrai philosophe : miné par une maladie de langueur, Mon A liesse évaluait froidement le temps qui lui restait à vivre; il avait fait faire depuis longtemps le cercueil dr plomb où il repose maintenant; il s’élait plu à ressayer a diverses reprises, et plaisantait chaque fois avec ses amis sur tes proportions étroites ilu celle dernière demeure. La gaieté naturelle du priuM n'efait nullement altérée par les vives souffrances qui] éprouva il ï elles n'arrêtaient ni scs dépenses un peu outrées, ni son abandon antireligieux, lin jour, faisant allusion au double effet de sa philosophie et de sa prodigalité, il dit à un d» (Cs genlilshout-

mes en voyant passer ensemble son aumônier et son trésorier : « Voilà ks deux hommes les plus inutiles dc ma maison. »

Son Altesse a reçu très-poliment M. l'archevêque de Paris, qui s’csl présenté à ses derniers moments afin dc le faire rentrer, s’il était possible, dans le giron de l'Eglise. .Mais, après avoir félicité M. dc Beaumont sur sa lionne volonté apostolique, le prince a prié Sa Grandeur dc ne pas passer outre, parce qu’il avait mûrement examiné la matière, et savait à quoi s’en tenir. Lc convertisseur mitré a voulu revenir deux fois h la charge; mais le suisse de l’hôtel du Temple avait sa consigne, le prélat n’a pas eu la peine de quitter son carrosse... Les gens du métier reprochent à l’archevêque de n’èlre pas au moins entré dans la cour, afin dc s’épargner la honte d’un refus devant une populace immense ameutée par la curiosité. Malgré cette déconvenue épiscopale, le clergé, voulant sauver autant qu’il pouvait le spectacle dc l’impénitcncc finale du prince qui lui échappait, a apporté les saintes huiles dans le Temple; mais on s'accorde à dire qu'elles sont entrées par une porte et sont sorties par l’autre, pour la forme : ou que si le corps de Son Altesse en a été oint, ce n’a pu être qu’après sa mort. C’est le premier exemple d’un prince dc la maison régnante qui ait quitté la vie sans avoir reçu ks secours spirituels.

M. dc Conti, favorisé par madame dc Chàteauroux, eut un moment l’espoir d’être élu roi de Pologne; peut-être dut-on le féliciter de n’avoir pas réussi, en sc rappelant k genre de protection que la France accorda aux candidats qu’elle voulut élever ou soutenir sur le trône de ce pays. Détesté de madame dc Pompadotir, qui n'avait pu dompter sa noble fierté, ce prince vécut dans une longue dis-Ërace tant que celle favorite exista, malgré des services éclatants, lepuis, Louis XV, comme pour lui faire oublier son ingratitude, k nomma chef dc sa correspondance secrète; dont toutefois k comte dc Broglic conserva ks détails. .M. dc Conti sc mit a la tête dc tontes les oppositions parlementaires contre les empiétements de la cour : il était cousin du monarque, mais il récusait la parenté d’une monarchie spoliatrice qui ne voyait dans la royauté qu’une jouissance. Son Altesse entretenait des légistes, des gens de lettres, pour lui donner des notes sur les droits de la nation et contre la puissance militaire du trône : ks mémoires ds ces écrivains provoquaient l’enthousiasme patriotique dece prince citoyen. Complètement disgracié sur la fin du règne de Louis XV, il ne s’en montra que plus décidé à suivre le parti des parlements: l’ile Adam, où Son Altesse vivait, était k centre des conjurations contre k pouvoir absolu; et Conti, quoique vieux et soutirant, retrouvait encore toute l'énergie du jeune âge quand il s’agissait de mettre obstacle aux actes impopulaires de la couronne.

Il est par k monde un marquis de Mirabeau, économiste d'une grande force, prêchant à tout propos la vertu, l’honneur, l'humanité, la bienfaisance, l’auteur dc l'Ami des homme* «n un mot. Or il parait que ce gentilhomme n’est pas toujours l'umi des femmes, si l’on en doit juger par ta demande eu séparation dont la sienne fait en ce moment retentir les tribunaux. Cette dame reproche entre autres choses au marquis économiste dc lui avoir fait part deux fois d’une maladie honteuse qu’elle ne pouvait en conscience prendre pour un produit net; de lui avoir successivement présenté trois intrus avec lesquels il l’a forcée de vivre; qu’enfin depuis plusieurs années il lu lient au fond du Limousin par la puissance d'une lettre dc cachet et vivant d’uue sorte de portion congrue, quoique sa philosophie à lui s’alimente paisiblement d’un revenu de Cinquante mille livres qu’elle lui apporta en dot. A l'appui du mémoire de la marquise parait un autre mémoire h consulter pour M. le comte dc Mirabeau, interdit, contre messire Hiquetli, marquis de Mirabeau, son père, curateur <1 son interdiction. Celle affaire occupe beaucoup les amateurs de scandale; ils se promettent dc grandes jouissances pendant le procès et tremblent qu'il ne soit jugé à huis clos.

A peine M. de Clugny, ancien intendant de Bordeaux, tenait-il ks clefs du trésor royal que la mort l’a enlevé le 18 octobre avant qu’on ait nu se former la moindre idée de sa gestion. 11 est remplacé par M. Taboureau dc Réaux, titulaire du contrôle général, mais qui para*! devoir laisser k maniement des affaires à M. Neckcr, ancien gérant de la compagnie des Indes, adjoint au département des finances avec le titre de directeur du trésor royal. Or M. Nccker, citoyen de Genève, professe la religion protestante, ce qui a porté le clergé à .tire des démarches auprès dc M. de Maurepas contre l’admission de ce huguenot aux fonctions publiques. « Messieurs, a répondu le vieux » ministre, vos réclamations sont incontestablement très-orthodoxes, • et si le clergé veut se charger de payer les dette» de l'Etat, Sa » Majesté lui sacrifiera volontiers son financier protestant. RéQêchis-» «cz-y. » Le résultat des réflexions n’est pas encore connu; on sc distribue en attendant ces vers :

De ton choix, 6 Necker, le dévot alarmé

Crie on vain Quel scandale énorme 1

Pour régir «on trtaor, quotl Muís a nommé Vu enfant de Gonèv», un maudit réformé l

C'est qu'A s'entend à la réforme.

Les rigueurs de l’hiver de 1775 à 1770 n’ont point ralenti les hos

tilité» en Amérique : Washington, doué d’une âme républicaine et d’un corps robuste, a passé celle saison rigoureuse dans son camp près de Boston, et son armée sous ses tentes couvertes d'un givre glacé n’a pas senti refroidir le noble sentiment de la 'iberté qui lui met les armes à la main. Au printemps la famine et le désespoir régnaient dans celle malheureuse capitale, le général anglais William Howe, qui commandait la garnison, ayant vainement tenté plusieurs sorties pour la ravitailler. Un moment ce chef s’arrêta à la coupable résolution dc mettre le feu à la place en l'évacuant; mais, par un calcul plus sage de sa propre sûreté, il renonça h ce projet, craignant d’exposer son arrière-garde à la vengeance sans doute terrible dc l’ennemi. Howe sc décida à remettre paisiblement Boston au général américain au prix d'une retraite également paisible laissée aux troupes de.Sa Majesté Britannique. Les Anglais se retirèrent vers Halifax.

La province dc Géorgie étant venue, dans k même temps, s’associer à l’union américaine, Washington fit publier Vacie d'indépendance de l’Amérique, et sur-le-champ le congrès fil partir des envoyés diplomatiques pour ks cours de Versailles et de Madrid.

Le cabinet dc Saint-James apprit, par la direction donnée à ces agents, quelles espérances d’alliance nourrissait le nouvel Etal américain ; il régla sa politique en conséquence. Des négociateurs anglais envoyés en Allemagne, obtinrent, moyennant une allocation dc subsides, dix-sept mille hommes dc troupes auxiliaires des ducs de Brunswick et dc Hanau ; et ces soldats furent embarques aussitôt avec un corps hanovrien et quelques régiments anglais. Le tout (orma un renfort d'environ quarante mille hommes, qui débarqua sur la plage du MassaehuscU. Ces forces, jointes à celles dc lord Howe, dépassent dc beaucoup celles des révoltés; et les Anglais, maîtres de la mer, interceptant les communications entre ks colonies, la situation de Washington est devenue assez difficile. Une levée qui vient dc s’effectuer a bien mis debout environ quatre cent mille hommes de milices; mais celle masse, qui brûle de combattre pour son affranchissement, est mal armée et tout a fait inhabile au métier comme aux fatigues de la guerre. La cause dc l’indépendance offre donc encore bien des chances funestes ; mais scs chefs sont confiant» dans leurs soldais, et ceux-ci dans leurs chefs : le succès pourra être lent, il paraît infaillible.

La marine anglaise est ce que les Américains redoutent le plus. Leurs vaisseaux du premier rang n’ont que cent trente pieds dc quille, ils ne peuvent porter que quarante canons; encore n’en ont-ils que sept «le celle grandeur. Quelle triste flotte à opposer aux mille voiles anglaises qui blanchissent l’Océan américain !

Les dernières nouvelle- •¡non a reçues d’Amérique annoncent plusieurs avantages remportés par les Anglais : on devait s’y attendre. Outre que l’armée des insurgés est formée dc milices peu aguerries, ce sont des citoyens, des pères dc famille, des cultivateurs qui la composent. Si la voix de la pairie ks appelle à la défense commune, la voix du sang ou celle dc l’intérêt personnel ne les réclame pas moins impérieusement aux époques «les semailles, dc la moisson et des autres récoltes... Les rangs durcnrdonb s’éclaircir plusieurs fois dans l’année , le général anglais sût profiter habilement de ces congés pour attaquer scs ennemis; cl après quelques combats où la fortune se montra variable il sc rendit maître de New-York, dont il lit sa principale place d’armes.

On a dernièrement appris avec surprise, dans ks salons, que madame du Barry vient à son joli pavillon de Lucienne» et même à Pans, il parait certain que M. le comte d’Artois a voulu sc rendre compte par lui-même des séductions puissantes que la comtesse exerçait sur le grand-papa. C’est, dit-on, M. dc Sainte-Foix, ami dc l’ex-favorite au temps de ses complaisances banales, qui a négocié un arrangement entre clic et Son Altesse Royale. La première entrevue a eu lieu à Lucicnnes. M. d’Artois est si satisfait dc sa bonne fortune, madame du Barry conserve à ce qu’il parait un talent si précieux dans le lêie-à-têlc, que pour témoigner à M. dc Sainte-Foix sa reconnaissance de la lui avoir procurée, Son Altesse a nommé cct autre Dubois surintendant de sc» finances. On croit que ses fonctions seront souvent honoraire».

Que la nature est bizarre dan» k partage dc ses dons ! Voilà un fils de France chez lequel surabonde ce qui manque essentiellement dans scs aînés : je dis ses; car l’union de Monsieur n’a pas été plus féconde jusqu’à ce jour que celle du roi son frère; mais c'est dc ce dernier qu’il s’agit. Un abbé en soutane, ma foi ! se présente hier à Louis XVI dans la galerie, au moment où ce prince sortait de la chapelle ; il met un genou en terre, et supplie Sa Majesté dc prendre un placet sur la forme de son chapeau. Le monarque, rentré dans son appartement, lit k papier el reconnaît que loin de solliciter k pétitionnaire offre an souverain une assistance pour se créer, mais par lui-même, une progéniture. Louis relit tout haut à scs courtisans k singulier écrit de l’abbé, et tout k monde s’en égaye. Il paraît que le secret de cet ecclésiastique si expérimenté sur un point dc doctrine interdit aux gens d’église ne consiste point à faire prendre des drogues propres à exciter la faculté retardataire, mais seulement dans l’adoption de certaines postures fort exactement indiquées. Le cou-

wilku* garantit Fexcrllcncc de Ml procédés comme moyen de suppléer au défaut physique qui nécessite une opération incisive devant laquelle recule obstinément Sa Majesté.

Oli croira ¡«ns peine que lu devant cinquante personnes le pbcet a eu du retentissement : toute la cour, y compris les dûmes, en a beaucoup ri, et la reine plus fort que personne*

S’il est des postures commodes , ¡I en est aussi, même en amour, qui peuvent sembler fort incommodes ; je tiens précisément la preuve de cette assertion dans une lettre queje reçois à l'instant de Lausanne, I, ii i rrial.de romancière madame de Monlolieu se trouve dans cette ville helvétique en même tempa que le célèbre historien anglais Gibbon-Les Muses sont sœurs , il est naturel que les beaux esprits se recherchent; mais, quoiqu’il puisse y avoir a limité spirituelle entre deux auteurs, il rtc s’ensuit pas nécessairement un autre genre d'attraction* Madame de Motitoliru, loin de son pupitre , a de la grâce . de la vivacité, quelque peu de légèreté même; M. Gibbon, levé de son bureau, est empesé, lent el groa tłumne une tonne. On conçoit que, hors ses qualités historiques, la jeune romancière n'ait rieii trouvé en lui de séduisant, et qu’elle ait pensé que la tendresse dont le Incite anglais l’entretenait pourrait bien n’etre qu’un triste roman. Peut-être, en femme polie, s’était-cllc abstenue de le lui dire ; aussi poussait-il auprès d’elle des soupirs persistants, quoique peu décisifs. Emporté un jour par l’excès de sa flamme, le volumineux amant tombeaux pieds de la belle indifférente.

» Mon cher historien, dit madame de Montolicu en riant du sin-t^'Çr aspect de la masse soupirante, eu chapitrc-ci n’est pas admis-

— Quoi 1 s’écria l'Anglais transporté, vous serez insensible à lues tourments?...

— Relisez la vie de Fini arque cl celle île Salluste, monsieur Gibbon, vous n'y trouverez rien de pareil.

— C’est que vous ne viviez pas de leur temps, femme adorable !

— Pas mal pour un madrigal ; tuais songez que vous êtes un homme grave, et relevez-vous.

— Et vtihs ne me laissez pi» le moindre espoir? reprit Gibbon d'un air consterné.

— Vous m’en remercierez quand vous serez retourné parmi les Romains... Allons, quittez celle humble posture.

— Hélas [ madame, je le voudrais bien, puisque c’est pur la seulement que je puis voua plaire ; niais...

— Mais, madame, je crois vraiment que ma chute est définitive comme celle de Pthipïr# romain que j'ai retracée.

— Cela ne me surprend pas, dit madame de Montolieu en réprimant une forte envie de rire; les puissances colossales, une fois tombées, bc relèvent difficilement.

— On va venir ii votre secours... » A ces mots, la dame sonne un domestique, ct lui dît froidement t « Relevez M. Gibbon. » Je veut envoyer celte anecdote au J/erctire.

Les nouvelles, au commencement de celte année ITT7 , sont une Véritable macédoine ; rien ne f>»u l'attention ; vagabonde, elle voltige du rHcrfd-dr-pirbf, qu'on vient de fonder, au docteur Fmnfc/m, récemment arrivé de l'Amérique; de cc républicain à la vie scandaleuse de mademoiselle Raucnurt et de cette dernière A l’aidé de i'Fpéâ, eccltMamiqiie charitable et intelligent, qui, depuis nombre d'années, ^’est adonné à Finilruclioii difficile de» sourds-muets. U faut pourtant que je procède par ordre pour dire quelques mots de tout cela.

, Le mont-de-piété est un êta h line ment formé à l’instar de ceux d’Italie, dans le bul de secourir la classe indigente, cl où, sur le gage «es bijoux, effets ou marchandise#, on prête en argent le» doux liera de la valeur des articles déposé#, que l'administration soumet am l'heure à une estimation d'experts. Le* prêts sont portés aux quatre cinquièmes dc celle valeur pour les matières d'or cl d’argent. L'cul-prunteur paye un intérêt modéré ; nuits si, au terme d’une année, il H’a pas retire l'objel engagé, l'arluiinistr.ition en Tait effectuer la vente i sauf à tenir compte au propriétaire de ce qui excède la somme qui lui a été prêtée.

Le docteur Franklin a, dit-on, une mission du congrès américain auprès de lu France ; ce serait, dans ce cas, une sorte de plénipotentiaire, dont les pouvoirs auraieni beaucoup plus d’étendue que ceux de l’envoyé. Quoi qu’il en soit, ce républicain est un homme profon-démeut versé dans les sciences physiques; il est recherché, couru , fùH-. Sa pljyüionûtnie fit noble ct régulière ; il a l'œil vif; ses ehe-veux sont nue* t aussi porte-t-il cou si animent un bonnet de peau. F rali kl in m: parle qu'avec réserve défi événements de son pays ; mais quand ou t’a mis une fuis sur la voie, il vante d’un accent chaleureux le caractère de sc» eompatriotes, leur cause, leur climat : • Jaloux de » la beauté de notre cicl t dit-il quelquefois eu soupirant, l'Eternel » y envoya la guerre. » Quelque esprits forta ont adroitement sondé cet étranger sur sa religion , « lollt bien examiné, ita sont restés d’accord qu'il professait la leur : c’est-à-dire qu’il n'cu avait poinl du tout.

dramatiques, amours scandaleux avec des hommes, passion plus smu-dátense pour les femmes, luxe, prodigalités, créanciers, tout fêtait réuni pour composer sa renommée, [ont, hormis une prise de corps; ce co m p lé nient est arrivé. Cette adrice h ta mode fui arrêtée, le mercredi saint, en montant [tans un carrossequ'eue doit, et que des chevaux qu’elle n'a pas payés devaient conduire à Long champs. Us onidû prendre une direction différente, et ont mend mademoiselle Raucourt au fort FEvèque. Heureusement elle n’y a pas couché, car Je lendemain elle eût été éerrmée pour cent mille écus. line main bienfaisante, une main inconnue, L’a tirée de ce mauvais pas ; on croit que u’cd celle de la ruine, qui, plus d'une fois déjà, a payé les dc ile s de celle beauté prodigue.

Ma du motar tic R .menu ri n’cét pas éprouvé cette désagréable més-ayeiilurc si elle n'eut pas été obligée de quitter le Théâtre-Français, où les en médit! ns jouissent de l'inviolabilité du manteau d'arlequin royal; mais ces messieurs et ces dames, très-scrupuleux, comme chacun tait, sur le chapitre des bienséances, n’ont pu souffrir dans leur pudique assemblée un être doublement vicieux, qui, à l’exemple de César, est la femme de tous les maris ci le mari de toutes les femmes, lui moderne Suplió avait donc été expulsée de la Comédie. Sentant toute l’importance de sa rentrée, elle ameute chaque soir ses partisans a la porte du thÉAlre, où chu voix salariée# la redemandent avec de bruyante* clameurs.

L’abbé de l’Epée, auquel j'arrive par une Iransitiou un peu brusque, puisque je passe en quelque sorte de la comédie à l’autel, l'abbé de l’Epée mérite les plus grands éloges pour ta méthode d'enseignement. Rien d'ingénieut, en effet, comme l’art qu'il met à faire suppléer la vue de hcî élèves sounls-nmeis aux deux sens qui leur manquent. A l'aide de ses procédés, qui prêtent, une oreille et un langage aux yeux, il apprend à ces infortunés tout cc qu’on fait entrer clans l’éducation ordinaire... L’abbé de l’Epée sera inscrit parmi les bienfaiteurs de l'tiuinanité*

Apparemment l'empereur d'Autriche ne trouve pasque ses affaires S'.i r range ni * Vers-ail les aussi vite que sa mère le lui avait promis : la politique française n'est pas aussi docile peut-être que tes .Majestés impériales s'en étaient Qaltées; Fune d'elles s’esi mise en roule pour accélérer Ich hé goda lions secretes, ou plutôt les subsides ordinaires [[ne fas inclinations allemandes de Chu boni faisaient espérer pour prix d’une alliance permanente. L’empereur Joseph II, frère de Ma-rie-AiilolncitLe, est à Paris. .Nul doute que , sous l'apparence d'uue curiosité voyageuse, eu prince ne vienne interroger de pré» les dispositions <le noire cabinet cl i’inilurncc qii'y exerce si SÆUf, dont la légèreté offre peu de garanties politiquea,, Joseph et Ma rie-Thérèse jugent avec raison le moment favorable : l'assentiment de la France à l’insurrection des Américains est exúdente , déjà beaucoup d'«uh-cicrs, b la tête desquels on compte le jeune marquis de fa layette, ont pris parli pour ccttc nation; lui et ses camarades, donnant fa main des deux extrémités de l’Europe à d’autres volontaires polonais guidés par Kościuszką, s'élancèrent, dès l'innée dernière . vers la plugo américaine pour y servir la IíJhtiú, Dan» ces circonstances, lu ■Dhison d'Autriche croit opportun de faire sentir au cabinet de Louis XV que le roi d'Angleterre est électeur de Hanovre; qu’à ce titre il peut susciter en Allemagne une nouvelle guerre de sept ans, où ta France verrait à coup sur ses finances compromises el peut-être plusieurs de scs provinces entamées ; nue. sans de nouvelles stipulations entre la cour de Vienne et celle de Versailles, fa première n’aurait aucun motif mi litan i il pour repousser l'alliance du cabinet de Saint-James; qu’enhn un nouveau traité devient indispensable*

Tel est, selon toutes les apparences, le motif secret du voyage de Joseph 11 en France, oit il se présente avec le nom de comte de b'uikt usiew^ riens cet incognito usé , sous ce masque qui ne le couvre point, le monarque étranger reçoit t res-vol on tiers, et, je dois le dire, avec beaucoup il'affabilité, les hommage» dont ou l’accable. 11 est presque superflu de dire qu’on l’a promené dans le» ćiuhl fasom enta publics, qu’il a visité nos monuments, admiré les en rio si lés de notre capitale, et entendu beaucoup de harangues ennuyeuses. Les mœurs françaises ont élu surtout l'objel des observations assidues du comte de hjlkrristcin, qui vise, dit-on, à celle philosophie d’apparat que l1 rédéric II a miseá ht mode pnriiJt les souverain*. Dans wh investi— galion morale , l'illustre voyageur a voulu entretenir la cumicssc du Barry; en conséquence il s'est rendu au pavillon de Lucieunes un jour qu’elle y Était. H a pissé deux heures avec l’cx-fevprite sur son ottomane, et s'est eniuitu promené dans ses jardins le liras de cette dame passé sous le sien. Comme elle hésitail, en sortant du pavillon, à accepter cet insigne honneur, Joseph lui a dit en véritable galant des bords de la Seine: « Refaites poinl difficulté, madame, « la beauté est toujours reine. •

Après avoir visité celte souveraine des amour» dam ton palais. It prince a voulu voir la guinguette appelée le Grand Saibn^ où , prê-ircssc subaitCLUC des voluptés, elle dansait encore ta veille du jour qui fa vil pilier dans la couche d'ün roi de France. M. de Falkeii-slein, enveloppé de son fneognítoj est mué prés d'uira heure dans ce centre des plaisir» populaires poussés jusqu'au dernier degré du cy-rnsme. Assise à une table couverte d’une nappe vineuse devant ui

cruchon de vin h douze sous, Sa Majesté a vu ce t.ihkńiu A U Tc-nicra, offrant dans son cadre des ouvriers, dés soldats m;i ugrani, buvant, dansant, jurant à outrance; des filles .irises sur le i^nnu de leurs amants d'un jour, d’un instant, et s’enivrant avec eux de vin ci de désirs exprimés lascivement par un fichu écarté, par mie jupe laissant la jarretière découverte, par des étirements de main peu mystérieux,,. Il fallait toute la sioïcité d’un philosophe pour se dé-fendre de la répugnance qu’inspire respect d’un salon renfermant pris de deux mille personnes animées de tous ks transports de la grosse joie, du libertinage ci de l’ivrognerk... La vue seule de ce qui se dévore de vainde et se boit de vin au Grand Salon est dégoûtante au delà de toute idée : l'empereur u dit qu’il tic perdrait jamais le sou venir de ce spectacle frappant.

Sa Majesté Impériale n'a pas manqué d’aller voir et admirar rn&W de fÆpce, dmi le nom est dans toutes les boticlics. Le prince, en-cLauié de l'espèce de magie qui préside i finstrucliou des sourds-

Le comte dc &ni!-<k,m:.:iri élan en bonnet ae n.r.\ on giCuSirch ¿ *e, « Mbott, ń bûcher łqu jiiíditi...

muets, a prodigué des éloges h kur ¡lżeniem in s titubar, ut L'a supplié de lui indiquer un sujet qui puisse Limier à X ienne un établissement scmbkbk au sien. C'est ülors seulement que Joseph a su qu'uns si admirable institution n’avait reçu aucun en cou lacement ni de la wur ni du ministère, et qu’elk était presque igmu-ći' n Versailles. L'empereur en a parlé à la reine, qui a promis de visiter quelque jour le* sourd s-muets m aliant à l’Upéra. En atienda ni ce coup d'ail du caprice d’une reine, non-seulement l'abbé de l'Epée mangetout son revenu à soutenir son école, mais il est encore per-sécutécomme janséniste par l'archevêque de Paris, qui l’a privé du droit de confesser sea propres élèves. L’illustre Allemand s'est elevé avec énergie contre cette indignité, et a déclaré que dans ses Etats un prêtre aussi impie n'échapperait pas h une punition cncmpkijrc,

•j Enfin, après lin assez long séjour à Paris, k comte de Falk«iStc¡nt qui avait habiti un hôtel garni fort simple rue de fournon , est reparti pour l'Allemagne. Le solitaire de Ferney se Oaitjii que son con/rére en philosophie' détourné de sa route par une curiosité impérieuse, lui ferait une vigile, peur laquelle ce vieillard vaudout avait fait d'immense* préparatifs. Mai^ soit que Joseph ait été prévenu contre Voltaire par les grands, soit que sa philosophie couronnée ait dédaigné de se trouver cote h côte avec celte dit fils d'un greffier au Châtelet, Sa Majesté a pris directement le chômai de X tenue, et k «faneur de Femey en a été pour ses apprêts. Celle circonstance * blessé profondément wn orgueil.

Je ne ul* pat au juste quelles espérances, quelles promesses Jo-teph H emporte., ni)tU un cbaugenietu dans k conseil de Versailles a suivi de prés son départ. M. Talion rcau de Rêaux, contrôleur général, abandonne par une déniis^on spontanée tout k travail des ¿minces à M. JNecLer, et 1* ferme, l'expérimenté comte de Saint-

Germain quille le porlefcuilîc de la guerre, dont il remet la clef sa prince de Monlbarrey sou adjoint. Il existe entre ces deux no mi uations tin cendraste inexplicable : tandis qu\nj controle général on investit un homme à vues ré for matrices, on éloigne de la guerre un ministre qui en professe de semblables et dont la sagesse a été appréciée par tous les juges impartiaux. L'abolition de l’armée, inutile et mineuse, connue smth le nom de maison militaire du roi, était réclamée par la plus impérieuse économie; ârint-Gcrmain a donc rendu un grand service à la nailon en l'effectuant, et ks ennemis qu'il s’est faits par cette reforme peuvent être considérés comme ceux de tout ordre légal. N’est-ce pas assez de quatre compagnies de gardes du corps de Cent hommes chacune et vingt-cinq fnirnumdr.itres? Qui osera soutenir quTun monarque soit mieux défendu par dix mille soldat s que par cinq cents? Souverain* de ta terre, votre véritable force, votre défense légitime, c’cst la pureté de vos vues, la droiture de vus actions! Si Vous êtes perfides et oppresseurs, quelle garde, quelle avinée VOUS garantira de k fureur d’un peuple!!! Les tyrans n'ont jamais assez de prétoriens; ks rois populaires n'eu OnL pas besoin. Mais la noblesse, celte sangsue avide qui dévore sous mille forme» la substance des Etats, s’engraissait des faveurs et de l’oisiveté des grenadiera à cheval, des gendarmes, des che vau-légers, des mousquetaires, des trente compagnies de carabiniers, troupe aussi chèrement que vat-ricmcnl dorée, réunions de séducteurs enrégimentés qui n'étaient occupés, dans leurs garnisons respectives, qu’à déshonorer les demnk selles un :i tiu'iump-. c lis i|inu^cs, Lu roi, j qui on reconnut quelquefois des internions d'une sévère équité, s'est prêté à La suppression de sa maison militaire ; mais, bientôt, circonvenu pnr 1rs grands que celle mesure atteignait dans leur orgueil cl leur intérêt, il s'en est repenti, et M. de Sain b-Ge cumin a perdu beaucoupde son crédit dans l'esprit de Sa Mqcsl¿

üne cqiííM do A^vanx.

Ce ministre s’eat vu contrarié, arrêté môme dans plusieurs mitres réformes urgentes : par e^Piupk, il méditait hibnlnion des grande* charges de la cavalerie, cl *urinut de leur état-major, suppression que réclamait toute la partie éclairée du militaire,, Louis XVI, préparé il la résistance par l'intrigue, dit à Sainl-Germain ■ que dans un grami u Etat comme Je sien il Lillait de grandes ¡¡rikes pour attacherai! » service du trnnc ks grands seigneurs rie ¡a monarchie) qn'eu bii» □ saut subsister les charges ou pouvait en prévenir les inconvénients, p—Impossible, sire, répondit vivement le comte, l’abus est dan* > l'existence même de ces dignité*. —Quoi que vous diplex, répliqua » le monarque avec sa brusquerie caractéristique, ¡'entends qu'il ne » m’en soit plus park, et je vous ordonne de supprimer le mémoire i» que vous aviez fait préparer A ccl égard, d

Le ministre rèfurmalei.^ ne fut pas plus henrrux dan* la tentative qu’il fil pour établir une répartition plus équitable des grades supérieurs entre h noblesse de cour, qui oble mil tout, et U noblesse de

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:f au ions es lit istre par ¡use, RF la rand : par tdrc b de tenir cinq 'oise i! Si vous

31 MCI . nuance ers it , des vai-aient moi-|iiel->11 de cette enti, sprit


dilïpM^                   nombre qui régnent à l'hôtel royal des

Invalides monument de vanité royale plutôt que de piété -wuvcr"“®’ M disposait à établir ou système de secours pour les vieux soldat., qui moins onéreux, leur eût procuré un soulagement plus su1'. « "n projet i;iłii^<i,Łt * fonder des établissements d'invalides dans e-. tri principaux gouvernements, sous la surveillance de .   . _■

commandants supérieurs. Le nombre des véran» rntrctcuus aux rais de l'Etat pouvait être doublé sans augmentation de depenw , m s jm-litaîres, réunis dans leurs provinces respectives, eussent y ? " 1 ,tr! leur famille ou près d’elle, et le ciel de la patrie cul em > ■      '

d’une vie consacrée h la défense de l'Etat,. Ce plan f”* ^^^.í' rr,j, plusieurs autres, parce que Sa Majesté crut ncccssyrc o jf ^_ d’entretenir un gouverneur des Invalides et ",n‘ "•     ■ vieux ser-

voratrice qui s’engraisse de tout ce dont elle amaigrit nos vitcurs.

1

¡ s


De plus en plus indisposé contre le zélé réformateur, grâce aux intrigants de tout úage qui craignaient la réforme, Louis XVI avait fini par ne plus recevoir les avis et le travail de ce ministre qu'avec une insupportable brutalité; i] remit son portefeuille, Ainsi la France perd l'auteur de l'ordonnante de M16, travail qui renferme la meilleure con-Stilulion militaire que nous ayons eue depuis le com-m en cernent de la monarchie. C'est ainsi que les sou-vera ins récompensent,

Le prince de Montbarrcy, homme ambitieux, ministre courtisan, a pris le contre-pied de son prédécesseur, préférant ainsi la jouissance paisible de sa charge sut glorieux assauts qui eussent compromis ton crédit; et la justice s'exerce...quand cite ne gêne pas les intrigants.

11 y a dans le bois de Boulogne un petit château qui appartenait a feu mademoiselle de Charoláis, et dont elle avait fait un sanctuaire des plaisirs au temps où s’étant déguisée en capucin Voltaire improvisait pour elle ce quatrain :

Frère Àngo di cl^roloi*, Dis-moi par quelle aventure La cordon de saint François Sert 4 Vénus do ceinture?

Alors Vénus sefitadmirer

n Ires .ode» que iré à ;rand ci- au his-ents, dans liqua il ne noire

alivt up<* se de


U roi est In* 4e joie, fl pmi 4 chaqué insUnt le twmm-né dons ses bria.


plus d’une fois dans ce joli

réduit, dépouillée de sa ceinture, de sa robe, et meme d’un peu plus encore. Aujourd'hui, pour que ce lieu, nommé Bagatelle, ne dérogeât pîis a son ancienne consécration, le comte d’Artois l'a réuni à ses do-niaincs cl a fait reconstruire Je château presque è la manière des fées. Le prince avait parié cent mille livres avec la reine que tous les tra-Vaux seraient terminés en moins de soixante et dix jours; ils l'ont été en soixante-trois, et cependant aucune résidence royale n'ofîrc autant d'élégance, d'agrément et de commodité. Mais comme le plaisir doit être a Bagatelle h principale divinité, c’est h lui qu'on a le plus sacrifié dans les ornements intérieurs : on parle d'un petit appartement oix la beauté ne peut entrer que résignée au culte de ce dieu, et le bruit court depuis quelques jours que la reine a voulu le visiter. Nous verrons si ce bruit est appuyé de quelque témoignage digne de foi; s’il fQ Mt autrement, je le démentirai.

Ce gui Ul. ^¡síc aucun doute, c'est la protection accordée par Marie-Antr>¡nette à mademoiselle Raucourt, La faveur dont elle en-vironne celte actricet tout expulsée qu'elle est de la Comédie-Française, est l'entretien’ de |a CûUr et de la ville. Tandis que, réfugiée choit Je prince de Ligne, elle oubliait dans les bras des amours les poursuites de scs créanciers, |a déniai sdle Sanek, son amie ou plutôt sa raaîircssc, entrait en tcrinies d’accommodement avec eux. On assure aujourd'hui que h reine les a satisfaits à la suite d’une transaction par laquelle il» ont réduit leurs prétentions à deux «al mille

livrw,,. Au moment de cette conclusion, le vertueux abbé de l’Epée n'a pas encore reçu un écu de la cour pour l'entretien de son admirable institution des sourds-muets. Celle générosité de notre souveraine était proclamée Lier à l'Œil-de-bœuf avec de singuliers commentaires; on y joignait la narration de l’amusement que Su Majesté s’est procuré dimanche au bal de l’Opéra. Elle y était allée dans le plu» grand mystère et masquée jusqu’aux dents. Tout à coup l'aimable princesse s’est trouvée confondue avec une foule de filles qui lui ont lait entendre des propos d'une étrange nature; ce qui 1 tant amusé Sa Majesté, qu’elle n'a quitté le bal qu'au petit jour : ou trouve que c’est pousser un peu loin le plaisir de l’incognito.

J'ai vu ce matin plusieurs lettres de l'Amérique, entre autres une du marquis de la l'aycite an maréchal de Mouchy son oncle. Cet officier a été accueilli avec enthousiasme parmi les nouveaux républicains, dont il partage le* nobles sentiments. « Ici, marque ce gentille homme, 011 n’a que deux » maîtresses qu’on ai me avec > idolâtrie, la gloire et la li-* herid. »

Les Anglais, maîtres de New-York au conitucnce-mentde la campagne,menaçaient d’envahir la Pensyl-vanie, lorsque Washington par des manœuvres habiles chassa Hawé de cette province et s'y établit lui-même. Le général anglais a’eiubar-qua alors pour remonter la ^"".aviare et se porter sur Philadelphie. Les Américains, campé* sur la rive gauche de la Creek, reçu rent l’ordre d'attaquer leur en-iirini pour arrêter sa marche, Ce n’était pas l'avis de Washington, qui craignait l'avantage de la discipline européenne sur ses troupes ardentes, niais peu exercées aux combinaisons de la tactique. Néanmoins le républicain obéit, fut vaincu et fit sa retraite en bon ordre. M VL de la Fayette, île f’fou-ry, du Pleasis et quelques autres Français se distinguèrent dans celle bataille, livrée le 11 septembre, et dont la perte de Philadelphie fut Je résultat. Le congrès.forcé «le quitter prêt tpi tain nient cette ville, se relira à York-Towd avec toutes les archives du gouvernement. Dans ce même temps, le général

anglais Burgoync, commandant ait Canada , tentait de pénétrer dans les colonies insurgées et de se juindn à ford Howe après avoir li .-versé le continent américain. Si cette tentative m fût accomplie, kur c communiai ifon entre les colonies du nord et «clics du sud était Coupé t, et peut-être l’Amérique retombait-elle sou* le joug. Mais l’cntrepri c était, dit-on, impraticable; aussi échoua-t-elle. Burgoync, après «vn r perdu la moitié de son armée par les combats, pur l'intempérie d s saison* et par la désertion, fut oblige de mettre bas les armes ^ S -ratoga, devant les Américains du général (lates. Réduit a six mil a hommes, le corps anglais abandonna son camp, où il laissa son a ri F ieric, *0 bagages et scs armes en faisceaux... 11 fut Conduit prise» ^ niera Boston. Au moment où col échec humiliait l’Angleterre, a Fayette, à In tête d'un corps de milices, cueillait le premier Nuri» r éclatant que ht cause américaine ait moissonné. Ayant rencontré lo>d Comwalh* dans la province de Jersey, le jeune volontaire l'mtaqi c impétueusement, quoique les Anglais et le» Hessois que le lord commandait fussent supérieur» en nombre aux républicains. Les troupes royales se débandent, St dispersent; Ja Fayette reste maître d'un convoi considérable que son ennemi conduisait 4 Philadelphie. C'cst le dernier engagement qui nous soit connu : selon toutes les apparences, R aura fermé la campagne à l'avantage de la république »¡d&-

saute.

Dent ho avenu lés dramatiques ont occupé la critique littéraire celle anime et fait faire quelques bonnes recettes aux comédiens. L'^mont oourru, d* Facteur Nouvel, est une comédie de caractère bien con-

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eue; ci Gabrieli*'. (te ^ÿ, de M. de Bdloy, est une tragédie à Pan- i glaise qui n’a H» réuni ions lu suffrage» sur $4 mine, plus nuire qu'intéressante.

La IJurbinr de Séville forme son public : en va voir cette piece avec plaisir ; l'année prochaine on y courra. Le genre BeanmarcŁais a cela de commun avec le vin de bonne qualité, il gagne à vieillir.

Jusqu'ici les princes frères du roi ont passé comme des ombres d*n# ces esquisses : nie lions-nous- à notre chevalet pour jeter sur le papier quelques-uns de leurs traits. .Vuriifeur a la physionomie ouverte, les trjiîls assez réguliers, l’œil beau ; mais quelque chose d'indécis, disons plus, île Lun, rend son regard peu bienveillant. M. de Provence est .......r grosseur cime rdi mûre à son Age i Rem htm point dénature ton res ses fur 11 n1 s, et sa marche esl telle ment laborieuse qu’il a besoin d’être soutenu ù vingt-trois ans. Ce prince a tiiis, ce me semble, à profit se- études : cuire qu'il possède bien les auteurs anciens et miníeme*, personne n'c*t plus versé dans la science héraldique, per-non ne ne connaît mi eux les exigences de l'étiquette. Son Altesse a de IV i rit, de I'i magii ni tien, du style. Lille envoie, comme dit Figaro, tics, énigmes aux journaux ; il paraît des madrigaux de sa façon, M, Lemierre aidant. On dit même que ce royal écrivain fournil plus d’une fois au Journal de Paria des notices historiques et des articles critique}; sur les mœurs de la cour. Le comte de Provence vit fort retiré ; KO m trancha lit dans les habitudes d’un héritier présomptif île l-i couronne, depuis que la stcrLliiè du lit royal semble lui prescrire lulic circmispcctinli. ,1/m r^/r n r affiche mie certaine pré Leu lin fi à I.l sagin né publique, u lu diplomatie transcendante; il n’est pourtant ].¡s tellement et péri eut res ma tí mes qu'uh ne voie percer ru lui une su if jirdenif .lu pouvoir cl de l'infhieti ce gouvernement le. LcuiiXVI, urnm|i.iü ..impie, i| uoiqite étroite ment positif, a deviné cm djjqws liions luiii'dlm» détail frère puîné : il s’ouvre peu devant lui sur les affaire* uc ri^i.

( L'est un tout autre caractère que celui du comte d'Artoia I dominé jar un km péianicnl fongueux, adonné aux plaisir*, livré ÍU1 llicli-itliáus vicieuses, ce prince est, dans toute rneerption dit mot, un nanti, h sujet. Dès l’àge le plus tendre cm racontait de lui dr* anec-uit - scandaleuses dont se serait enorgueilli le duc de Chartres, nuire passé en tait de I bertiuage. Depuis Ion Son A lieue Royale t'est , iquér dtaitriiidro ri ii.èiiic Je surpasser tou cou-in. Le pim jeune ¡rere de Louis XV I est d’uue humeur vive, enjouée, sillnquc, usée, ..ni masque assez lie tírenseme m un défaut absolu d'instruction et quelque chose tic plus que L’absence de l’esprit. Du rwte, ce prince Jure it tout propos comme un soldat aux gardes ; ¡I siffle comme un palefrenier, cl se montre pour la moindre contrariété Insolent comme un laquais, O n’rsl donc pas par les belles manières et la galanterie décente que M. d'Artois rappelle L’élégant Louis XIV $ mais Sou At-tesse 11 peu de rivaux à la cour quant aux perfections physiques. N’était un pincement de lèvres qui dégénère trop souvent en grimace, le cumie an ni il la plus Julie ¿¡jure du inonde. Il til grand, sa taille es* élancée, au cuisse bien faite, «a jambe moulée, u tournure élé-caille * Sim .VlU-5sv Royale bulle l'attitude et la démarche de Mulé. Lieu choisi : nn n’a pas quand on veut un prince du sang qui veilla un bon acteur; el ¡b curen semeni pour le frère du roi, Je respect m’interdit une eumparaison entre sou moral et celui du comédien. Enfin je ne puis passer sons ai Lente une qualité physico-morale de AL d’Ar-luis sur laquelle il n'y aura qu’un avis, c'est ion «plilude prolifique. La comtesse accoucha, le il janvier de lu présente année, de son troisième entant, qui a reçu le nom de duc de Rend. Après trois ans de ménage cela promet.

Je ne quitterai is la famille royale sans dire un mot des préventions héréditaires de Louis XV I contre Ica d'Orléans ; c’est une suite de l’ombrage que celte macaón a toujours causé aux prince* de le branche aînée par Je seul fait de son droit à la couronne. Mą mère fa dil ailleurs, de cc que les d’Orléans pouvaient en cas distinction de In descendante de Louis XIV cire Appelé s au troue, celle descendance ïi conclu qu'ils ii'èparguaicut rien, pas même le crime, pour s’en aplanir les chemins. Le Dauphin, fils de Louis XV, éleva scs mufom s dans Cette opinion aussi injurieuse que vaine : elle domine aujourd’hui toutes les pensées Je Louis XVI el le rend injuste divers scs cousins jiisqu’au point de provoquer leur vengeance s’ils étaient jamais vindicatifs..

Sous l'empire de ces préventions le roi voit avec peine l'intime liaison de son jeune frère avec le duc de Chartres, ci quelquefois il gourmande bru (ale ment ta rolne de rodmellre dans ses fêtes particulières. De la Ica calomnies atroces, des courtisans opposés à ta cutir du Pafais-Royal : de même qu’ils rêpudircnt le bruit que l'héritier du nom 1 l’Orléans avait perdu le prince de tanu balle afin d'i’mpoi-SOïnicr la 50 troc de ua race et d’enrichir mademoiselle de Pc ni bièvre, qu’il recherchait; de même iis accusent Son Altesse Sérénissimc Je vouloir entraîner d'A rluis el Marie-Antoinette dans la débauche pour préparer une im pu Usance favorable à sa famille. Je 11c suta pąs com-ïne*n ci * discoureurs téméraires l'entendent; mais ta progéniture du comte d A riais cm déjà fort rassurante, ci s'ils poussent l’audace jusqu’il Compter snu lui pour créer celle du roi soit frère ils iOUl deux fois KiJveillant5.

Une affluence prodigieuse s’était portée lu semaine dernière à Versailles pour assister à Ut présentation du chevalier d'Ecu ayant repris ■on sexe véritable et ¡mitant des habits de femme. U est difficile de rien imaginer de plus grotesque que cette damé capitaine de dragons. Bien que ce jour-la elle cûi fait faire sa barbe de fort près, son vi-wgc contrastait de la minière la plu» drôle avec le bonnet dont lus dentelles venaient se jouer sur celle physionomie brune, grossière, un peu féroce. Sous une large croix de Sn ini-Louis attachée sur le costume féminin de madèmoisellc d'Eou une habile cou Lu itère avait essayé de simuler une gorge d’honnète dimension; mais l’amazone s'était refusée à resserrer su taille dans un corset, cl les appas menteurs qu’on s'étaii efforcée d'altacher à la robe erraient fugitifs cl va* gabu ods depuis ta ratine du cou jusqu'au lias de ta poitrine. Avet cela une tournure, une démarche, ut* pas de tambour-major déguisé en femme 1 Le chevalier ou plutôt ta chevalière, à son punge dam ta galerie, regardait les assistants d'un œil qui n’était pas du tout celui d'une petite-ma ¡tresse. Nul doute que si elle eut aperçu le moindre sourire ironique sur quelque figure de gentilhomme , cette dame, en dépit de sa robe, n'cùt sauté sur la première épée qui se fût trouvée lit cl qu’elle n’cùt contraint le rieur de dégainer ou milieu des appartements.

On dit que celle héroïne a été forcée de reprendre scs habita pat suite de* sollicitations de madame la comtesse de Gncrchy, dont elle insulta jadis le mari h Londres et qui veut, en féminisant l’adversaire du comte mort depuis longtemps, éviter un duel vengeur à Hnn fils. Au prix de sa condescendance mademoiselle d’Eou reçoit de la Cour une pension de douze mille livres ; ruais nn fn prévenue Ïu'çllr kl perdrait infailliblement du jour oh cl le passerait une seule C scs jambes dans une culotta- Dette fille célèbre a juré de ne plus être Lmmmc, quoi qu’il lui en coûte. Elle va se retirer dans quelque coin de la province pour cacher sort insigne gaucherie et faire des armes en jupon court avec tous les amateure de ta contrée.

Avant «O» départ, la chevalière a été égayée, comme tout Paris, de l'aveu lare qilu Voici : Madame de Fourqnem n'aynit jamais vu ma de moi cl h- dT'nn uni. aucun scie; uimtni de la maison promil de la lui amener le lendemain à souper. Sans doute cet unii savait qu’une plaisanterie, même tin peu forte, pouvait être tentée avec cette dame Eitua ta ficher. H court, en sortant de sou hôtel, chez un peintre nommé MtKson, plus habile à singer les gens qu’il connuîl qu'à jeter leur portrait sur la tuile ou l'ivoire. Telle fui la demoiselle d’Eon qui parni su souper de inadaiue de Fourqucux. Bon nombre de curieuses avaient été Incitées, parmi lesquelles il se trouvait plusieurs beautés audacieuses qui avaient projeté entre elles de vérifier absolu muni le sexe de l'être amphibie dont ta monde parlait tint, et de résoudre cc singulier problème. Or, l’ami de la maison savait d'avance que ces belles miiuraJtate* Hcraknt au souper, et c'était la le plus piai-sninde l’avclLlure. A un Signal convenu, la fausse d'Eou passe dans i:i!riai 11 cabinet comme pour satisfaire un léger besoin. Les conspiratrices, certaines d’ètre eu tarot, entrent soudain dans le même lieu sous un semblable prétexte, et, se jetant sur fa chevalière, w incitent en devoir de procéder a la vérilication. Elle fe*ni dc ne détendre comme un beau dfaLic, mut eu auppiiant cea dames d’épnqjncr sa pudeur. Enfin scs forces s'épuisent, les mains curieuses pénètrent au EanClUïire le plus reculé de toute chasteté, et «tmfaiem ., Des cris aigus partii du caNutt innoucent le déiioi'iment do crue farce. Mn-dainc de Fourqueux accourt ; elle voit mademoiselle d'Eoïi les larmes aux yeux ct qui supplie les beautés investirai rices de respecter le m-crel politique qu’elles viennent de découvrir, La mailrcsse de ta maison s’informe du motif de celle scène; l'ami facétieux le lui dit à l'oreille; elle en ril aux éclats, et le lendemain tout Paris fait scs dê-ln <. d'une anecdote sur laquelle font le monde n juré de su taire.

..........« ühiviTAei, Pajote du siteta. Voltaire est de reloue a Paris après une absence de vingt-huit ans. Legrand poète arriva le 13 février vers quatre heures du soir, descendit de voilure rue de Beaune chez M, le marquis de Villelte, ci une heure après il w rendit, do son pied, chez le comte d’A rgental, quai d’Orsay. Son costume bizarre lui attira bientôt une suite nombreuse de curieux ; il était enveloppé d'mir vaste pelisse; il avait sur la tôle une perruque de laine, et pardessus un bonnet rouge fourré. Le lendemain, Vol taire, en robe de chambre, en bonnet de nuil, a reçu ta cour el ta ville. Pendant celte long ne audience, qui ehatouilbii délicieuse.....ut son orgueil, iJ n’a cessé de répéter qu'il allait an mettre au lit, mais en délinitive il ne s'y est point ruis : t*™ honneurs fatiguent rarement fa vanité. Le cérémonial de celte sorte de présentation «t curieux, le voici. Oti était introduit dans une suite d'appariements superbes,galerie d1 no autre Versailles, dont la marquise de Villctte cl nutdmuo Denis, nièce du prince des auteurs, faisaient les honneurs. Au signal d’une manière d'huissier, les visiteurs riaient Introduits un par un dans le cabinet où Voltaire se tenait ; MM. de Villelte cl d'Argmtal remplissaient les fonctions de maîtres des cérémonies introducteurs, et promm-çairtit devant Phoinme illustre les noms qu’il ignorait ou qu'il avait oubliés. H recevait debout le compliment de elincun, y répondait par un mat honnête, puis, tournant le do» au complimenteur, entrait dans un arriere-caln 11 cl où il dictait les correction* de sa 1 raidie d’/rcite, Ou dit nu virphi que te désir extrême que VoHcire a de

voir repásemer celte icuvrc Je sa vieille muse est h principale cause de son retour; aussi a-t-il témoigné le plus grand chagrin en appris-’ mm à Fennv la inonde L&ain, qui devait jouer le principal rule de cette pièce.

Voltaire a reçu pendant huit jours des visites ou plutôt des hom-mapes : ¡'Académie française, contre ses 115 et coutumes, lui a député Une commission de scs membres chargée de le haranguer, La Co-médic-Francs61 plus hère, n’a envoyé au grand écrivain que dent de h» sociétaires, le sieur Bellccourt et madame Venin*. Lecteur a tait nu doyen de la littérature dramatique une harangue fort touchante à laquelle il a répondu ; « Ma sauté est bien délabrée; je ne v puis plus vivre désormais que pour vous el par vous. Madame, » a-t-il ajouté en m tournant vers l'actrice, j’ai travaillé pour vous i. cette nuit comme un jeune homme de vingt ans- * Apres le départ de In députation comique, quelqu'un ayant rappelé à ^ nhaire le pathétique de Fora teur, il a répondu en riant : « Oui, nous avons furl ” bien joué ta comédie Pun ct l'autre, a On voit que riiypbcrhie peut fie ménager des accommodements avec la philosophie comme avec le cid.

Une particularité qu’on n'avait [vas encore remarquée Cl qui a frappé plusieurs personnes depuis le retour de Voltaire, c'est qu’il u ii point dc barbe et qu'il ne sc fuit jamais raser. On voit presque toujours sur sa cheminée trois ou quatre petites pii ices épi la lui rus: ce sont hm barbiers ordinaires, il s’en sert en causant ou un dictant pour arracher les petits poils qui viennent à paraître sur son visage, oans doute notre poète illustre est peu soucieux de justifier ce vers:

Du cité do In herbe est la toute-puisMwe;

et je suppose qu'ii ,,c pCllSe pasllc |ÿ virilité d’Apollon doive se re-COtniailre nu menton.

' .-rJt J 1 "" :-'" a cru voir pouls du grand boranie que ses levaient beaucoup Migué, et 1«i à déclaré qu’il ne rû-1   J3” PB^,CV|Cllr h,,it j’Hirs s’H ne changeait de régime .1

l ig^rd. 1.11 conséquence, X oltatre a mis 5011 amour-propre -1 la diète par intérêt pour sa ¡-amé; il ne reçoit pins qu’un petit nombre de |H is(»uifsb Mais ¡] soupire de temps en temps sur la portu decer-taitis imunfUM auxquels ¡L tenait : par exemple, M. le comte d’Artois 1 avait tait prevenir qu’il serait ire s-Il allé de le trinanJnr à la co-nii'die, et qu’il le priait instamment de lui faine savoir quand il irait, * ” H .sa!re Ct)1^ Ia reine o fait dirr au philosophe qu’elle serait cliur-11111 i c k; voir, aussitôt que possible, assister à la représentation de Srs pièces sur le théâtre du la cour. Mb rie-Antoinette, en se refusant satisfaction de recevoir en audience publique l'auteur de lu Jtin-fltrde, obéit, dît-cm, à Mori^riifru^c, qui, nonobstant sj vio aii^si longuement que complètement guiante, ust devenue fort dévote, cl re-garde Voltaire comme un des plus grands unir mis de lu religion, (.'est pur respect pour celle opinion que Joseph II s'est dispensé de passer m I umey, rpmjiptkJ eût promis de s'y rendre. Que l'empereur cl sa same se conduise lit ainsi dans le sentiment de b piélé liliale, cela sç conçoit; mais que Louis A \ I relujo, parce motif ou partout autre, de recevoir A sa cour le premier écrivain dû siècle, le chantre immortel du son aïeul, cela ne peut s’expliquer que par une indifférence déplu rai de mêlée d'ingratitude.

Le docteur Franklin a visité Voltaire il y a drus jours, et lui ™ presenté son pelil-lils en lui demnndanl, avec une adulation puérile, &■ bénédiction pour cct enfant. Jouant alors son rôle en comédien Consommé, le poète s'est levé, a imposé les niains sur la tête de l'ad<dc$ccni cl q prononcé avec emphase : ¿lieu, Ü^rlé, teWrance; divinités auxquelles cet acteur ne croit plus dûs que la toile de sou théâtre est tombée, Dans la soirée dece même jour, Voltaire a reçu le maréchal dc KteheJiru, avec lequel il s'esi enluClunn de la prochaine représentation d'frêne. Ces deux vieillards soûl du mû me âge; piáis le duc, malgré sa parure soignée, scs décorations, scs rides re-levées ut tu .dnte nues sous m perruque, a l’air plus cassé que Voltaire tu bonnet de imiL

èranklin, qui partage avec l’homme de Ferney tonie i'attciitiuli ’ie lń capitale!. Franklin commence h se montrer accessible à nos Usage»; il ne refuse pus même de fréquenter quelques sociétés ga-Jautos : sa philosophie s'apprivoise. Cela lient sans doute h ta bonne intelligence qui règne entre lui et notre gouvernement et A lu satis-hcümi que luí procurent d'heureuses nouvelles reçues de son pays. Le docteur assistait lundi dernier ii un bal chez madame de Flais^ac: il n'a pas été effarouché à l'aspect d'nue foule de jeunes femmes satis collerette, qui toutes ont voulu embrasser le vieux républicain; ou l'a vu se prêter dc fnrl henné grâce à ccttc accolade prolongée. Il est vrai qu’U n’y a rien ta qui déroge aux vertus républicain us ; les Spar-Iiaics rendirent à la beauté des hommages publics bien autrement démonstratif' niais tes critiques trouvent à redire que Franklin ail laisse adopter 1L.& („(^j rouges ü MS p u t i15-fi k ; CClte mode frivole étant, selon cok Ar¡marques, indigne duś descendant d’un mimbre du congrès américain. 1

Franklin, Voltaire, to e(ilir ge ja TNC je Betune, tes répétitions d’/nme, tout est oublié depu^ „,1G )a renommée embmiclu’ toutes ses trompettes pour répandre l’anecdote queje mc bale dc cousigtitr»

Madame ta dnclicMe de Bourbon eut pour dame de compagnie ni h-dame tic Can*’*; elle était jolie, et M. k duc de Bourbon la trouva complanante. La duchesse eût eu for! man va tau g ace a SC montrer jalouse, elle lie le fui point; mais, pour Je drrormii, rile rruviiyj ta maîtresse rie son ma ri, que Tun pl.i^u auprès i|c Ha mmc I ¡re., lui >, sœurdu roi. M, le comte d'Artois, g^aud dviñeiictir du beautés. ne tarda pus de s’occuper de celle-ci, cl «on amour ne fut |Ws inouïs heureux que celui de son purent. M^i» celle ś 'c<niiit! íHirig'ic pro hita sit sur l’esprit de madame de Bambun une vive impression ipu- n'a-vait pas bute Pinhdélilé conjúgate du duc. On devinerait, qu^mi je ut te dirais pas, que eut le princesse a eu, si elle ne tes a encore, dus vîtes sur Je cœur du jeune frère de Sa Majesté. X oita au surplus des faits probants. C’était Je mardi gras, IL le comte d’A nets avait mené au bal de l'Opéra madame de Can** : il lui donnait te bras; tenu deux étaient masqués. Mais il n’est point de lićgutaeuiet:! qui' ne devine la jalousie t madame de Bourbon, qui a reuniHHt les amanta, s’attalhr à leurs pas connue une ombre; l Ile les pre^c. lus lia ruóle nu point que ta pauvre dame du compagnie croit devoir quitter le bras du prince; lui-même cherche à m? perdre dans ta ioule. Feu de temps après, le comte d’Artois, se croyant enfin debarrassé de In poursuite du masque obstiné, s'éiail usus à i écarL U duetu ^r te voit, s'approche} cl s'assoit à côté de lui. FPujkmłi alors fiuddeenu délit de toutes les bornes de lu biensi-mici-, la jalouse priticrese: saisit ta Iwtrbc du masque de M. d'Artois pour le soulever; le cordon uat^c, et le fri re du roi se trouve à visage découvert au hakctihne dit mardi gras. Furieux, il saisit a són tour te iimstpc de h dn' liesse, qu'il a fort bien reconnue,le lui écrase sur le visage, et Aduigne sans proférer un mcL

Le mouvement était peu royal; le sang partildu nendeítan Aliente Séréobsiine. La foule, légère cl fnlaire, ne Aperçut |hu invine de cet évériuruèii t î ta duchesse, sintglaiile cl humiliée, SV retiñí sans ¿reuii vu, pour celle fois, le scandale se joindre à «a honte. Le lendemain, clic parla dc rede aventure au duc de Chartres, son frère-, mais il ne fit qu'tu rire, ne ta sépara pas des mille H une tacélics du Iml dc J’Opi ra, et h" même jour il chassa lu sanglier aveu t. Lu uomte d'Ar-lois. Le roi, le duc d’Orldoita, te prince du Coudé el te duc de Ihur-bon ayant, dc kun côté, teint d'Ignorer l’anecdote du bal, il est probable qu'elle jdcùt pas CU le moindre relent tase II lient S¡ rirlipriutenlc duchesse ne lui en avait pas elte-nifine donné.

Le jeudi au soir il y avait ebex elle beaucoup de monde it souper, ce fut ta que loin se découvrit; voici comment : « U. lu cumie d'Ar-* lois, «lit madame tic Ihnirhon, est le plus insolent des Loin mes, et 1- mardi, au bai de l’Opéra, j’ai punió appeler Ja gante pour If taire 11 arrêter, n Puta cite raconta ce qui Atad juresu ta survuille. Qna-rante-buit bru rcs après, tout Patin Savait l'a vcnlnre ; ebiitiin la r.unu-taił à E4i manière, mais lûmes les daines Accordateiil à né déchAiner contre le prince Enfui lès prnp» ultereiił htemól si loin que M, •’ \il-lichanip cnil devoir en instruire Je pritteê dr Coudé, qui, mu lien rtc laVcr ru tamillc CC linge Sale, un fit une affaire d'Etal ]iar l'untre-mixe du vieux Maurepas. I ons les princes et princenses interCiséa forent convoqués clans te cabinet du roi; ta Sa Majtslé, en tyr-u absolu plutôt qu en chef de lu initie, tlûilura a scs fuinnes qu’il entendait que le pansi' .......ruríl dan* l'oubli. Le ihiu de Jhmrîwu voulut prendre la parole, sans ilmire pour rcprés nier au uwimrrpre qu'il n’était plus au pouvoir de personne d'clouiïcr une afftare aussi publique, cl qui ne pouvait désormais, s'arranger que par une reparution éclatante. Mais le prince n'avait t'kKiJfu dil que ■. )l.ijs, >¡re, u quand Louis XVI, d'une vois forte, lui imposa site-neu m di^mi : » Ae vous a ni-je pas hit entendre que c'était me déplaire qrted'ajouter un *cul » mot! « 'J oui le monde sortit de celte audience fort mécontent, et cela devait être.

Dis ce mojuciil le duc de Bourbon déclara que, u’apnt pas obtint de réparation, il prétendait avoir raison de rii^ulle faîte a son nom. Le roi ne voulant pas revenir sur ce qu'il avail dit, la reine crut devoir Éè mêler de celle aHaire, dont te bruit allait toujours crûissiml; cite fit venir M. de Bescnval ;xmr lui causer. ■ 'Ion uhur baron, J >i ■i dit-elle par forme île conclusion, entendez-vous avec te ch. v..h.t ■ de Crüssol, capitaine des gardes du uamiu d'Arloisj avec le comte » Jules de Poligciaç et avec M, dc \ iinLuuil, pour voir ce qu'il y * ' de iiiicui .1 taire dans culte circonstance. -■ Le soir mêuie ers q n.iire messieurs se réunirent citez la cumiche Jules, qui, ayant a s'occuper d'une affaire plus sérieuse, sa toilette, les repoussa dans une gnfde-robe, où ils délibérèrent debout, presque à talons, et serrés comme des soldais è ta parade. On demeura d'accord, dans ce rmneiJi.iWe, que les choses ne pouvaient s’arranger amremem que l’épùe a te umim * D’autant mieux, ajouta M, de Crusse!, que ]e combat n’ira pas » loin, yuand les deux princes auront ferraillé deux minutes, je leur m montrerai l'ordre d’en demeurer Ij, signé de la niain du io¡, cl que “Voici.—Comment, chevalier! s'écria M- du Busiwvid , c’r&| donc m une comédie qu'on veut faire jouer à M. le ceinte d’Artois? Je vous * déc fa rc que je n’y don ne point mon approbation. *

Je copie mai nie unnt les circonstances du wmbal teltesqueM. de Crusse! les a écrites. ■■ Ce m^lin, j’ai Liil mettre eu sucrai sous un 41 coussin de la voilure la meilleure épée de M. te cumie d'Artote, 1 ■ hoiis nous soiuwci rend us tele à tele au buis de Boulogne ; te prince

ii a ¿té fort ainmblc pendant la roule, il n'a cessé de faire des plat-aï sellerie*, Quand non? soin ni es arrivés à La parle des Princes, où ■ nous deviens monter h cheval, j’ai aperçu M. le duc de Bourbon » A pied, avec assez de monde autour de lui; dés que M, le comte ' v d'Artois Tu vu, il a sauté 5 terre, cl atlant droit il lui, il lui a dit ai en souriant ; — Monsieur, le public prétend que nous nous obérai chons. —Je suis ici, monsieur, pour recevoir vos ordres, a répondu * M, de Bourbon en ôtant son chapeau, —Pour exécuter les vôtres, a * répliqué Son Altesse Royale, il faut que vous me permettiez d’aller à * ma voiture. El ¿uni retourné à son carrosse le prince y a pris sou » épée, ensuite il a rejoint M, le duc de Bourbon. Ils sont entré» » soi Ls le bois, où ils ont Ri il une vingtaine de pas. M. le comte d’Ar-k lois a mis l’épée à la mulit, M, le duc de Bourbon aussi. Usidlałem ■ commencer, quand M. le dite de Bourbon, adressant la parole à » M, le minie d’Artois, lui a dit : — Vous ne prenez pas garde, mon-• sieur, que le soleil vous donne dans les yeux» — A ou s aves raison, * a répondu Son Altesse Royale; il n’y a point encore de feuilles aux * arbres; cela est insupportable; nous n’aurons d’ombre qu'au mur, a et il n’y a pas ma| loin d’ici; niais réimporte, allons. Sur cela, cha-« Cun a pris son épée une SOUS son bras, d les déni prinCCS OUI b marché l’un à côté de l’autre eu causant ensemble, A privés au mur, » M. de Vibraye, capitaine des gardes de M. le duc de Bourbon, leur » a représenté qu’ils avaient gardé leurs éperons, et qu'ils pourraient » les gêner; j'ai été ceux de M. Je comte d'Artois, Ai. de Vibrayc a * détaché ceux de M, de Bourbon. Les éperons étés, M, le duc de ■ Bourbon a demandé per mission à M. le comte d’Artois douter sou * liilAi, sons ¡th'ii'Uc qu'il le gênait'; Son Altesse Royale a jeté Le * sien. Alors, l’un et Poutre ayant La poitrine découverte, ils ont b commencé à sc battre. Tout à coup j’ai vu le rouge monter an visage » de M. le comte d’Artois, ce qui m’a fait juger que Pim patience le ■ gagnait. Eu effet il a redoublé cl pressé assez M. le duc de Bourbon ■ pour lui faire rompre la mesure, dans cet instant il a chancelé, cl > j’ai perdu de vue la pointe de l’épée de son adversaire, qui app-> remmeut a passé sous le Liras de Son Altense Sérénissime. — Un * moment, messrigneurs! ai-je dit alors eu m'avançant ; si vous n’ap-» prouvez, pan la représentation que j’ai à vous faire, vous serez les * ira]tres de continuer; mAs, ii mon avis, en voilà quatre fois plu» b qu'il n’eu faut pour k fond de lu qucrcitc, et je m’en rapporte à x 'il, de Vihruye, dont Bopiniou doit avoir du poids en pareille niii-* lière»—Je pense absolument comme M. deCrussol, a répondu ce iu gentilhomme , cl qu’en voilà assez pour satisfaire la délicatesse la * plus scrupuleuse. — Cc n'est pas h moi à avoir un avis, a dit M. Je » comte d'Artois : c'est à M, le duc de Bourbon à dire ce qu'il vi nt;

» je suis ici à ses ordres.— Monsieur, a repliqué M. le duc de * Bourbon en adressant la parole à 31. le comte d'Artois et en bais-» saut In pointe de son épée, je suis pénétré de reconnaissance de vos * bontés, cl je n'otiblicrai jamais l'honneur que voua m’avez fait. * JH le comte d’Artois, ayant ouvert les bras, a couru embrasser » M, le duc de Bourbon, et tout a été dit. *

Le le tid émoi ii du combat, M. de Besen va] demanda au chevalier 11c (ù'ussol Cl..........    , muni de i’nnliri- du lui t cl nvre TitcUii Limi

qu’il lui avait exprimée chez madame de Polignac, il avait laissé battre les deux princes. A celle demande le témoin ne fil qu'une réponse ambiguë, dont l'interrogateur put conclure que I™ production de l'ordre avait été de toute inutilité. 1/opinion générale est, en effet, que la rencontre peut, en toute sûreté de conscience, être prise pu ut une comédie, et le duel pour un vrai combat de théâtre.

A la suite de cette comédie chevaleresque IL y eut de* visites, des çiuusts; puis, pour dénouer dignement lu pièce, M. le comte d’Artois fut exilé huit jours à Choisy cl M. le due de Bourbon huit jours ii Chantilly, à cause de leur désobéissance aux ordres du roi. Bientôt il ne restera plus dmis Je public que le souvenir de l'infidélité faite par lé jeune frère du roi à madame de Bourbon, infidélité qu’elle a pris soin de publier clle-méme à la plus grande gloire de *oii mark

Unissant reto ni ber le rideau de l’oubli sur cette scène royale, je rot louve Voltaire, sa cunr et sa tragédie d’frene. Celle pièce et la gloire qu'il s'en promet ne combleront pas tous les vœux de cc poêle: il est vivement affligé de ne pouvoir se présenter à Versailles.

« Vous êtes bien bon, mon maître, de vous chagriner de cela, Lui * il ¡sait dernièrement d’Alemburt, qui, certes, est plus réellement w philosophe que ce gentil homme de la chambre sans faveur. SaVcz-* vous ce qui vous serait arrivé? Je Vais vous l’apprendre. Le roi, t avec sou affabilité ordinaire, vous aurait ri nu nez fi parle de vijLru v chasse de Femey; la reine vous aurait cntrclcuu de votre théâtre; a Monsieur vous aurait demandé cumple de vos revenus; Modami * vous aurait cité quelques-uns de vos vers; la comtesse d’Artois ne * vous aurait rien dit, et k comte son mari vous aurait parlé de la > PiiccJIc. Vous en savez maintenant tout autant que vous en auriez » su; et je vous épargne les fatigues de la route, plus l'humilité de * la présentâtiou. u

Le clergé connu i-uçait à s'intriguer fortement du retour de Voltaire à Paris, ia place de Autn-lhtiLé était a toute heure couverte d'une masse noire se rendant a l’archevêcbé pour aviserais moyen» d’éteigner de nouveau cct Antéchrist, ses amis s’en inquiétaient et

songeaient à le remmener au pied des Alpes, dans une litière que madame de Sainl-JiiLitn faisait préparer, lorsqu’un crachement de sang est survenu au grand poêle. Les médecins ont attribué CElaeei-deut aux elïoris qu'il a faits pendant les répétitions de sa tragédie, qu'il a plus d'une fois récitée en entier pour donner le ton aux acteurs. Quoi qu’il en soit, On a blâmé les saignées abondantes tailesh un malade si âgé. Malgré son indisposition, cl quoiqu’il reste constamment au Ht, Voltaire fait lionne contenance; il assure que cela ne sera rien. Cependant le ckçg^quî voit ce philosophe alité, ne veut plus l’expulser de la capitale, mais le convertir. Les assemblées chez l’archevêque sont plus nombreuses que jamais : on y agite tous Les moyens que peut ïniaQucr la subtilité tliéologîque pour ressaisir aux portes île l’enfer l’Ame du coryphée de la philosophie, et l’on songe à pénétrer chez Voltaire de vive force, afin d’on obtenir au moins quelque a etc et té rieur de religion. Mais ruï|iédition n’est pas facile i l’amcur du Dfcfôninatre phtlorophr^ue est entouré d'une double haie d’esprits forts, intéressés à ce que leur chef ne fasse rien d'indigne de lui.

Voltaire se trouve beaucoup mieux, il s’est mis hier à table, il a soupe avec des œufs brouillés... Mais les gardiens de sa fermeté phi-lOXophique ont été pris en défaut : le bruit général de la ville csl ce malin que l'auteur de la Pucdfo a été confessé. On ajoute qu’il a fait parvenir à M. de Beaumont une profession de foi très-édifiante, et les gens île sa maison assurent que c’est pour la neuvième fuis de sa vie qu'on le vori pénitent en pareille circonstance. La désolation est dans Je Camp des philosophes : d'Àkmhcrt, Condorcet, Diderot, ont gourmandé fortement, dil-on , le Socrate confessé. Il leur a répondu par sou refrain ordinaire : « Je ne veux pas que mon corps soit jetó » b l>t voirie. » Du reste, connue le poète est convalescent, il ne parle plu» que «le sa tragédie.

Elle n été jouée enfin , celle Irène si impatiemment attendue, et malheureusement elle n'a pas répondu à l’attente du public ni aux espérances de l’auteur. Les deux premiers actes offrent seuls de cm beautés qui rappellent le A allaire de 1750; le» trois derniers eu sont entièrement dépourvue, fin est cependant venu annoncer au célèbre tragique un succès prodigieux, nu succès ^emlmusiasmc ; ¡I n'en était ricin Lue espèce de rechute l’a rendu presque insensible à telle nouvelle et aux adulations dont elle était brodée. U □ louŁefok tressailli quand on lui a rapparié que la reine, un crayon à la main pendant foule la représenla lion , semblait copier les beaux vers qui la frappaient, cl particulièrement ceux de piété édifiante que l’ouvrage renferme. « On voit bien qu’il s'est confessé, » a dit très-haut un spectateur du parterre à propos de ccs passages,

A la seconde représenta tien d'/rêne le public a demandé des nouvelles de l’auteur; on lui a fait entendre des paroles consolatrices el vraies, car le surlendemain Voltaire était debout. Le voilà décidément ressuscité; il reçoit, il a fait acheter des chevaux, cl parle de se promener. l.e tragique sent à prissent tout cc qu’a d'exquis l’cii-ccns qu’on lui prodigue pour son írwey qui , lui dit-on, restera au IhéâUT et fera époque. Il brûle de voir cc chef-d’œuvre de sa vieil-Ir^ ; il croit volontiers Eu ni le bien qu*on lui en dit, ci vendrait entendre 11 voiï du publie confirmer ce jugement flatlenr.

Le second entretien a été encore plus long que le premier; cette fois la poissarde, avant de quitter Su Majesté, lui a demiiudé la permission de baiser sa main, ce qu’elle a daigné accorder sans la moindre difficulté. On a su depuis que l'heureux masąac était le sieur Uugazun , acteur de la GontódieM-rançaise.

Le vieux de la Montagne, comme l'appellent Jes antiphiksophes, est encore retombé, ut celle fois son moral parait singulièrement affaibli» Cct homme, naguère l'objet de tant d’hommages, ce réflecteur dc lani de gloire, ce poêle adoré comme le dieu dit génie, n’offre maintenant qu'un spectacle aiHigeam et digne de compassion. Son physique atontes les infirmités, son esprit toutes Ils faiblesses. Ses yeux seuls offrent quelque* étincelles du reste de feu qui circule dans ce corps usé. Dernièrement on lui a dit que sa situation exigeait la surveillance d’une garde de nuit. ■ Dunnez-la-moi donc, a-t-il a répondu, mais donncz-la-mni jeune, pour ragaillardir mou ennui.» El son regard a brille d’une lueur plus vive ; lueur de rime, qui n’a pltiî assez de chaleur pour réchauffer le corps.

J'ai recueilli quelques détails sur la pênifouce du philosophe^ le-

quel, bon jour» bonne œuvre, s’est confessé le lundi gras. Le clergé était convenu «l'envoyer d’abord rue de Beaune une sorte de sentinelle perdue, un bon ecclésiastique simple et candide, ¡mur dégrossir la conscience du grand pécheur ; c’est l’abbé Gauthier qui a été chargé de celle mission par le curé du Saint-Su i piec. Voltaire l’a fort bien accueilli, et s’est laissé interroger, chapitrer, aduioueslcr comme un enfant. Profitant de la voie ouverte , le curé a suivi de près son vicaire ; le succès de celle seconde tentative apostolique n’a pas été moins complet, el le pasteur victorieux s’est hité d’aller rendre compte de son triomphe à l’archevêque. On attendait d un moment a l’autre l’administrai ion ; cependant le mardi gras et le mercredi des Cendres sc sont passés sans que ces messieurs aient rt— prn. Occupons-nous un moment de choses plus générales.

Si fa s Deane et le docteur Franklin étaient a l’aris en qualité de délégués du congrès américain; mais la cour de Louis XX I nc leur reconnaissait aucun caractère officiel. Pour preuve de non-intervention du cabinet de Versailles dans les affaires des colonies anglaises, il venait de prescrire aux corsaires américains de ne pas rester au delà de vingt-qualrc heures dans les ports français. 11 y a plus, la cour de France apportait des entraves fort étroites au commerce de nos négociants avec ceux de la nouvelle république. Et cela dans lu temps même où l'Angleterre, toujours provocatrice , attaquait nos vaisseaux sans le moindre prétexte, soit dans l’Inde, soit sur nos propres eûtes , pour peu qu’ils résistassent au droit de douane cl de visite que ce* tyrans des mers se sont ait ri hué. Celle était lu réserve de notre cour et l'nuduce de celle de Sai ni James, lorsqu’on apprit que celte dernière instruite de la défaite du général Burgoyue, cl désespérant de reconquérir ses colonies, projetait de se réconcilier avec clics par des franchises, à condition que les deux peuples réu-niraient leurs forces contre les Etals gouvernés par Les princes de la maison de Bourbon.

H n’y avait plus de ménagements à garder, plus d’hésitation à prolonger; il fallait opter entre deux ennemis puissante et un seul : Louis XV1 reconnut publiquement fa république américaine. Les envoyés du congrès eurent leur audience; un traité d’amitié Cl de commerce fut conclu avec cet Elat naissant. Le roi fil notifier ce traite à lu cour de Londres, ayant soin de lui assurer toutefois que les parties contractantes avaient en l’intention de ne stipuler aucun avantage exclusif; et que les Etals-Uni* conservaient la liberté de traiter avec toutes les nations sur le même pied d'égalité et de réciprocité. Le cabinci anglais u'en regarda pas moins celle upion Connue une déclaration de guerre de la pari de la France ; lord Slar-mond, ambassadeur de Georges 111, reçut Tordre de quitter la cour de Versailles.

à ni là la vie de Voltaire qui brille encore d’une lueur renaissante, semblable a celle que jette par intervalles un flambeau qui va s’é-teindre pour jamais. Il s’est fait habiller le î8 mars pour la pre-mière fois depuis son arrivée. Il avait un habit écarlate doublé d'hermine , une grande perruque à la Louis Xl\ el sans poudre. Sa mince figure sc perdait à tel point dans cet in-folio de cheveux, qu’on ne découvrait presque que ses yciu, LrilJüuit comme des rKcarbouelrs. !..■ tète du poète était surmontée d'un bonne! carré rouge, qui posait a peine sur l’édifice de sa coiffure postiche. Celle parure, renouvelée chaque jour depuis une semaine , tait croire au public que Voltairc , objet de sa curiosité, ira le soir à la Comédie, et comme on donne /rene la foule s’y porte dans l’espoir d’y rencontrer l’auteur. Ce charlatanisme , convenu avec les comédiens, a prolongé les représentations de la pièce, que, sans cet expédient, on aurait abandonnée dès le troisième jour.

Enfin ce jour attendu avec impatience par tant de curieux a lui : le i" avril Voltaire s’evt rendu a l'Académie française , puis ù fa Comédie. Il était dans un carrosse couleur d’azur, parsemé d étoiles d’or : peinture bizarre qui a fait dire à un plaisant que cet équipage était le char de l’Empyrée. Le corps des immortels tena H ce jour-fa son assemblée particulière ; vingt-deux membres siégeaient, parmi lesquels on comptait seulement deux ecclésiastiques : l’abbé de Bois-mont, qui depuis longtemps s’est mis au-dessus des censures de l’I'.-glisc et l’abbé Millot, espèce de cuistre indifférent aux grâces de fa cour’comme à celles de son archevêque. L'Académie toril entière s'est rendue au-devant de Voltaire, honneur insigne qui ne fut rendu , dit-on, qu’au seul cardinal de Richelieu. Le grand poete a été conduit au fauteuil du directeur, que cet officier cl toute la compagnie, pJr aCCfamation, l’°ul Pr|é d’accepter... Alors, sans tirer au sort, selon L’usage accoutumé, l'illustre vieillard a été prochiné directeur pour lo t¿mestre d’avril.

Après d'autLCSi pariics de cérémonial, qui toutes tendaient û honorer Voltaire; aprèÀ jcs harangues dont toute solennité académique doit être abondamment ^mécete triomphateur s’est mis en route pour se rendre au ihéàire. Les rues, les places qu’il traversait étaient couvertes d’une foule immense. {/ wï/d’ fr t'd^- s'écriait-on dès qu'il paraissait, et des Tire loiûiref redoublés s’élevaient le cette tourbe enivrée. Accueilli par un monde plus élégant dans les vestibules, dans les escaliers, dans les corridors, le héros, que dis-je! le dieu du jour était entouré, pressé, enlevé. Les femmes surtout se jetaient sur sou passage pour le contempler ; celles-ci s’empressaient

de toucher scs vêtements, celles-là arrachaient des poils de sa fourrure. Le poète prit place dans la loge des gentilshommes de la chambre, entre madame de Villetlc et madame Denis. A peine y fut-il que mille voix crièrent ; fai couronne/ ¿0 couronna/ et l’acteur Brizard vint la lui poser sur la tète. « Ahí Dieu/ dit Volmire eu pleurant, wns voulez donc me faire mourir? * U avait enlevé de sim front le laurier recourbé, et te remettait!! Mie et bonne (madame de Vilicuc), lorsque le prince de Beauvau, saisissant de nouveau cette couronne, la remit sur fa tète du Sophocle français. Zrène fut jouée avec plus de succès que de coutume; mais les applaudissements ne répondirent pas au surplus de Tova li nu.

Entre les deux pièces, le buste de Voltaire, transporté du foyer tu théâtre, lui couronné, salué, enlacé de guirlandes au bruit des tambours, des trompettes, des timbales. Bientôt madame Vestría, un papier a la main, s’avança sur l’avanl-scène et lut une pièce de vers du marquis de Saint-Marc, bien peu digne du nouvel Apollon que l’on célébrait. Je la copie ;

Aux yeux do Paris anchante Reçois en ce jour noire hommogo, Qui confirmera d'âgo en âge La sévère postérité.

Non, tu n’aspas besoin d'atteindre au noir rivage Pour jouir des honneurs de Timmortefité i

Voltaire, reçois h couronne Que l'on vient de te présenter ; Il est beau do la mériter

Quand c'est la Franco qui la donne.

Si Pon jugeait par cette poésie de confiseur du mérite de notre littérature rimée, il serait difficile de joindre à Téioge de X Mtaire les félicitations ducs au professeur qui a formé de lions élèves.

Tout cri appareil adulateur, cc triomphe, celle espèce de culte devaient, ce me semble, suffire A l'orgueil d'un philosophe; mais non. il manquait à Voltaire des louanges royales; il crut devoir, malmie et faible, les aller chercher, et h grandeur les lui offrit à fa dérobée. M. le comte d’Arlois, qui assistait üia^nflo à l'apothéose d'Apollon, le manda dans sa loge pour joindre son encens à celui du public ; le dieu de l’épopée moderne reçut cel hommage entre deux filles, et certainement ce n'élaicui pas des Muses.

Après fa comédie de Naninc, qui terminait le spectacle, nouveaux transports, nouveau brouhaha. Quand Voltaire regagna sa voilure étoilée, de jeunes poêles su jetaient sur les chexaux, les baisaient. ornaient leur tète de lauriers. Bientôt ils parlèrent de les dételer et de traîner de leurs mains poétiques le grand homme a son lioicl. Mais l’eau de PI Lippue rêne ne donne de puissance qu'à l’imoginaliou; les muscles des enthousiastes se refusèrent à l'exécution de leur projet. Voltaire fut simplement ramené chez lui par ses chevaux.

Quelle félicité, dans celle vie inégale et capricieuse, n'est pas mêlée d’amerlumel A peine descendu de son char de triomphe, \ oltaîrc éprouvn une vive humiliation. J’ai dit ailleurs que la reine avait témoigné le plus grand désir de voir ce Nestor de la littérature, elle était venue dans ce dessein à Paris le jour dc T apothéose; niais, ii'ayant osé se rendre dircctemeiil à la Comédie à cause de l’éloigne-meut malheureux que Louis XXI montre pour Voltaire, file s’était d'abord rendue à l’Opéra, d'uii Sa Majesté devait passer incognito au Théâtre-Français. Cc projet ne put s’accomplir; un billet qu'on lui remit dans sa loge renfermait la défense expresse de voir le grand écrivain. Le surlendemain Ma rie-An lo inc ne ordonna qu* frêne lut jouée à la cour; celte princesse avait fait comprendre au roi qu’il se donnait non-seule nient un ridicule, mais un vernis odieux cri se déclarant J'ennemî de fa personne et des ouvrages que le mande entier a pour ainsi dire déifiés. Le bon sens du monarque saisit cette juste remarque : il promit d’assister a la représentation. Mais nu moment ou Sa ¡Majesté, arriva ni de la chasse, se déboîtait pour aller nu spectacle, des courtisans, certains de flatter les opinions défavorables du roi sur l’auteur de la tragédie nouvelle, s’appliquèrent à dénigrer l'ouvrage, à préjuger l'ennui qu’il causerait à Sa Majesté... Elle se prit à bâiller d'avance, cl déclara qu'elle allait se coucher. Voltaire ne fut pot témoin de cette piquante déconvenue î la reine lui avait promis, comme on sait, de Je faire appeler a Versailles lorsqu'on y représenterait sa pièce; Louis XVI s’y opposa formel le tuent Celle aveugle haine vouée par ce prince au plus illustre écrivain des temps modernes, au chantre de Henri IV, h .........e dont le nom devait arriver le premier à scs lèvres quand il vantait devant des étranger» la littérature de son royaume; cette haine, au moins dans sa démonstration, ne peut se concevoir de la part d'un souverain auquel ou s’accorde à reconnaître du jugement.

/rêne était le chant du cygne : Voltaire est mort le 30 mai; le dix-huitième siècle est veuf de sa plus grande célébrité... La philosophie avait ressaisi scs avantages pendant les derniers instants du vieillard sinon sur scs terreurs, au moins sur son apparente résolution. On n’a pas vu le clergé reparaître au Ht de mon de V oliaire; il s’est éteint dans l’impénitence finale; ¡I n’a point été administré. Les églises sont fermées à sa dépouille mortelle; le gazon de la terre sainte uc s’ou-


cnnoxiQUEs he l*oeil de-boeüf.

vrifA prurit an cadavre vuk dc son Ame lui ni nenie u Je saurai bientôt ce Jjii'ori u frit ilr ce grand débris hiinmin.

Ce n'r*t jus sans peine que j'ai pu retrouver la trace des ossements de foliaire ; les amis, du défunt Pavaient soustrait à lit fureur des ministres de lu rrH.oriïuiWe ch'iuna, gui, non content* de vouer ce phi-lusoplie aux il a mm <s de l'enfer, auraient voulu peut-être frire un OUto^Lt-fx1 dll résidu matériel de Sa grandeur. On n’n point envoyé les précieuses reliques a l'cnicy, queque k seigneur tri lieu y ¡kit frit préparer de Son vivant un loinbieiu dígne île lui ; ou craignait quelque chicane de l'évêque d'Annecy, avec lequel Voltaire cm certains cb'1 mêlé*dont le levain doit fermenter dans un cœur catholique reniain, La famillr du poete est convenue que le corps serait porté provisoirement à l'abbaye de Sepilieres en Champagne» dont l'abbé Alignât, neveu de Voltaire, cM le titulaire. Un dtimcsiique sur a été chargéde la direction secréte du convoi voyageur; mais ilu fallu agir tic ruse pour faire recevoir aux moines nn cadavre frappé de répro-1mlinn. Quelque temps avant d’arriver au couvent, les conducteurs du corps l’ont tiré de sa bière; il a été affublé d'une perruque, d'une robe de chambre, puis on Pu replacé ainsi et déjà infect dans le car-rosse de voyage. Pendant ces dispositions, l'abbé Uignnl, arrivé à l'abbaye, annonçait aux religieux que son oncle, presque mourant, avait désiré, par une frutaisic de malade, d'être conduit dans leurs mura pieux; mais que, scion toute apparence t il n'y arriverait pas vivant. Peu d'heures après, la voilure mortuaire entra dans la cour: les prétendues craintes de Alignot étaient réalisées... Sur m recoin-niandation, on se Min de procéder à l'inhumation. H était temps, car le letnie nia in arriva la défense expresse de l'évêque de Troyes dłen-terrer l'tmptf. Les moines, craignant de déplaire à l'abbé, n'osèrent cependant arracher mit vers du cimetière la pâture Mli^ire qu’il* leur avaient donnée.

Hien ne manque à la gloire de Voltaire : soixante ans d’éloges, de critique, de jalousie, de persécutions; familie, h flatterie même des souverains; des avis demandés de tous les points du monde civilisé; des voyages; au milieu dea Alpes neigeuse*, dont te grand homme était l'unique objet ; un triomphe académique, une apothéose populaire: qu'efit-un frit de plus pour une divinité descendue sur la terre?,., Li postérité confirmera-t-elle tous ces hommages? Pas sans restriction ; elle distinguera le génie du poète du caractère de l'homme, et reconnaîtra que l'homme a luché le poêle de petitesses, d'égoïsme, d'ingratitude, news en avons déjà pour preuve Je testament de Voltaire.

Ot écrit □ surpris tout le monde : on espérait que, dans un acte si solennel, L'illustre écrivain chercherait à laisser des disposition* qui feraient honneur à son esprit ci A son cœur. Loin delà! le tesm-uicm signale l'être dur, sans reconnaissance, sans miradfrs, dont les dernières volontés ne furent inspirées que par le caprice et ia bizarrerie, Cependant oliva ont été dictées il y a plus de deus am, c'csl-à-dire à une époque où Voltaire conservait toute la plénitude de son jugement.

Le testateur laisse à M. Vagpièrca, son secrétaire, son bras droit, l'homme qu’il appelait son ami, son /îdus ^oàafr*. huit cents livres une fois ]uyĆBs; rien à sa femme et à ses enfants, fl lègue au plus fidèle de scs domestiques, nommé Lavigne, celui qui le servait depuis trcntc-trrl* ans, une aimée de scs gages, La dame Hartaras, sa gouvernante de confiance, recevra huit cenia livres; les pauvres de Perlicy en auront trois ceins. Voilà tous les legs particuliers. .Maintenant la fortune du philosophe, passablement ronde pour celle d'un sage, eu Jiin d partager t l'abbé Migtiai, cent mille livre» ; un second neveu, cçnt mille livres; M. d'Ornoy, cent mille livres; madame Denis, légataire universelle, quairc-vingt mille livres de rente, et quarante mille livres argent comptant.

La mort se plairait-elle quelquefois à réunir ce que la vie séparait de toute lu puissance de ses antipathies ? Voltaire et Jean-Jacques Lu ms seau éprouvaient l’un pour l’autre une invincible a version : Je premier, parer que l'auteur d'fniiJe était trop simple, trop ami des mœurs primitive*, trup philosophe, en un mot, et surtout trop habile écrivain; le second , parce que l'auteur du Dichunuoire pà/io-jupùj'quc n'émit qu’un adroit cha ri a tan jouant à lu sagesse comme nu escamoteur (ht puni ^euf joue eux muscades,,. Eh bien ! la destinée, en li b frappant presque simultanément, semble avoir rappelé au monde que ces déni grands génies avaient été appelés à h mime mission, qu’il* ont négligée par Fin fluence de déni orgueil s differents; h vanité pompeuse du cote de Voltaire, la vanité en guenilles du céle de Rousseau. Le trépas jette aujourd’hui sur eux Je même man-lean, celte terre qui pèse d'un poids égal sur toute» les vanités mondaines. Le phi loso plie de Fèmey mourut le AO mai, le philosophe de Genève fut mkim mortellement le -1 juillet : ainsi tombent, à trentC^lrux jours de distance, ces deux astres qui m répandant une vive lumière *ur les inné râlions contemporaine* le* ont souvent ég.i rie*.

ic;iu-Arques Rousseau, qui désirait depuis Inni'temn* s'éloigner dr Paris, av,.i¡i rédé re prinkmp* sut iint-mccs dr familie eu ac-rxpiaiil d’h.iiHlrr uni- jolie peine mai^nti appj rifjlliril au marquis de

'ardin ci silure proJe ¿ou cihâlcati d'Ei uieimjJVJJEc. Le philosophe revenan de la promenade à neuf heure* du matin, lorsqu’il a été

frappé d'une apoph rie qui ne lui a plus bissé que deux heure* et demie d’exLlcime. Lui iss eau est mort avec toute sa tmriiMiss;i uee, auprès d’une croisée ouverte par son ordre ; afin, disait-il, qu'il put " voir une dernière fois ce beau ciel, celle belle nature qu'il allait » quitter. *

ici, point de tentatives du sacerdoce; point d'intrigues philosophiques pour les repousser: Rousseau mourut en croyant de l'Eglise réformée. AL de Girardiu lui fit remire les tonne ors funèbres après avoir frit embaumer son corps, qu'un enferma dans un cercueil do plomb. Jean-.lacqucs Rousseau n'avait que soixank'ïix Ail*.

Au midi du château d'Ermtmonville est une pièce d'eau, appelée le Petit Lac, au milieu de laquelle sc dessine agréablement a l'œil File dite des Penp/iers, Là repose, sous un dôme de verdure, le premier prosateur français i sa i on i bu est un sarcophage d'environ six pieds d'élévation, et qu'ornent divers sujet* allégoriques sculpté* avec LnleiiL i.c promeneur militaire, le penseur qui cherche à rever d'.'i¡unibles chimères, croit entendre murmurer doDCBment l’tme du philosophe dans le bruissement hQcrdc la fouillée; une sorte de parfum philosophique semble sc mêler aux émanation* des fleura qui croissent en ces lieux , el quand au déclin de l'automne les feuilles tombent desséchées sur le marbre funéraire on dirait que la nature sc plaît à faire à sou favori ce dernier hommage de sa dépouille annuelle.

On se rappelle l'abbé officieux ri expérimenté qui indiqua au roi dans un mémoire dont «n a ri peut-être à tort les procédés on plutôt les pwfijrłs à Faille desquelles on peut féconder infailliblement le soin de lu beauté. Sa Majesté a su mettre à profit ces avis; ou bien .''éternelle Providence qui veille sur les ramilles royales connue sur Celles des bergers a permis que Louis XVI «kvîm père. La reine a singulièrement annoncé celle grande nouvelle à son augri*te époux. « Srrc , lui u i-clie dit un matin en entrant dans son cabinet, je viens * vous demander justice d'un de vos sujets qui m’a violemment in-« sullée. — Que dites-vous, madame! **esl écrié le mm turque, x quelqu’un aurait osé... — Oui, gire, a continué Marie-Antoinette, * il s'en est trouvé un assez audacieux , le dirai-je ! pour me donner * des coups de pied dans le ventre... * Louis XVI a compris le sen* dc cette figure lani soit peu populaire, elle a provoqué sou gros rire non moins plébéien, et Leurs Majestés sc sont donné mullidle ment une douce accolade, premier gage de leur satisfaction paternelle et maternelle.

S'il fallait en croire une version trop généralement répandue, ce singulier avis de maternité n’aurait pasen précisément cette direction. Cc ne sera jamais sur des a**e riions sans témoignages queje me ferai l’écho de tels bruits; niais, s'il s'en présente, je leur accorderai du moins la cmiliance duc aux probabilités ; on repousse le* calomnies, cm doit à la vérité d'utiles médisances; je les écrirai.

La gniMsease dr ln rt-inc ne lui ]Hrriurti4nt plu» des plaisirs trop actifs, Sa Majesté se livre avec transport ¡111 jeu qu'elle a toujours aimé. Un pharaon est régulièrement établi chci celte princi pe nous la direction de M. de CliaLbre, ¿la d'un joueur renommé. Ce lian-quier de la partie de Sa Majesté s'est adjoint dernièrement uu M. Poinent, chevalier de Saint-Louis maltraité par la fortune des caries et que sa nouvelle charge pourra aider à se re/ture. Cependant certaines filouteries qui se commettent au tapis royal portent quelque préjudice aux intérêts de ces messieurs: l'un de ces soirs, à Murly, un rouleau de louis faux fut glissé sur la table, ci en unira, plurieut* véritable* dans la poche du joueur qui l’avait produit. Mais la fraude a été découverte, l'escroc est un mousquetairem réforme nommé D ubiques, on Ta envoyé a la lit atibe expier ce savoir-faire un peu trop ingénieux. Userait à désirer que la police intérieure, après avoir fait justice de ce fripon, s'étendit à bon nombre de duchesses attises, qui voient des pontet assez confiant* pour leur passer de l'argent à jouer; ces dames illustres ne se montrent pa» plus scrupuleuses envers les banquiers quand elles peuvent léur enlever quelque» louis. Mai* ces filouteries demeurent impunies, vu la qualité des délinquante*; et personne n’éHnt aussi impudent qu'une femme de cour, le manège continue sou* le manteau de Firn-puithé. Afodainfl disait au jeu de *umedi «ù* banquier* : „ Mcsrieur*, * on vous friponne bien. — Nous ne nous en apercevons pas, ma-» dame, » répondirent-lb gahttumenL Touiefoia, comme il* s'en a perçoive ni fort bien , Ils ont obtenu de la reine que, pour arrêter un peu ks main* ch*frafle* , 1“ tsblc serait garnie d’un ruban dan» tout son pourtour f cl qu'on ne regarderait comme engagé que Far-gmi mi* sur lesearte* eu delà du ruban. Mais cette pré eau lion, qui garantit jusqu'à un cert-'i” point les intérêt!? de la banque, n'obviera point aux escroquerie.* que Jes duché**?* *e permettent au détriment de* joueur* confian1*-

La reine * clioiii pour non accoucheur un M. Vermont, frère de l'abbé qui fil l’èihication française de Sa Majesté à la cour de Vienne Peut-être est-ce un habile opérateur, mai» à coup sûr ce n'es! point un huidme policé On rit chaque jour aux cercles de Sa Majesté de* ¿Irany* balourdises ,j de* grossièretés de cet Éscylspc. L'un de ces nialiiis, Marie-Antoinette se plaignit à lui d'être plu* grosse qu'on ne doit Pitre dan* son élut ; C'wi qu* vous êtes oenlrue, a-t-il ré-

ponda. Une nuire foi*Sa Majesté faisait remarquer nu docteur que sa gorge lui paraissait très-volumineuse : Poire Afojístó, répliqua Ver-mont, es: nofurcWetíwnl foton n fore.

Notre folie sauverai ne n’est plus ni ventrue ni fofonnrère, elle est accouchée le ît) décembre d'une princesse fi'on a nommée Harjo Thérése-Gharlotle. Les cérémonies «les baptêmes sont aussi usées pour la narration que celles des mariages; je dirai seulement qu’à l’occasion de l’heureux accouchement de Sa Majesté les comédiens français ont donné un spectacle gratis pour Pcmvcrturr du «entre de h reine, locution vieillie et digne du vocabulaire de l'accoucheur Aermout. Los charbonniera ét les poissardes étant arrivés tard à la comédie se sont plaints avec amertume qu'on tût usurpé sur eux les loges du roi et de la reine, qui leur reviennent par uu droit immémorial acquis à cc» deux premières corporation* de la populace, ils ont d'autant plus insisté sur cette prérogative, que la garde les empêchait de pénétrer dans In wille en leur disant qu'il n'y avait plus dé pince. Le semainier appelé par les réclaemnls a convoqué h l'extraordinaire le conseil des comédiens; cl après mûre délibération il a été décidé qu'on allait mettre une banquette de chaque côté du ilustre et que les deux honorables corps y prendraient place, selon l'antique usage supprimé par Lan ragua i s, Ccvc disposition faite et h loik- levée, un charbonnier a lu à haute voix un bulletin favorable de la santé de la reine, que venait de lui remettre un courrier au visage noirci qui avait été dépêché pédestre ment à Versailles pour connaître la situation du Sa Majesté. Les transports de joie que celte lecture a excité niU donné Lieu k des sauts d’abord déréglés, mais qui hienldi ont prit le caractère d’une danse auvergnate, à la grande satisfaction du parterre, enchanté devoir In tragédie de Zaïre commencer ainsi par un ballet de poissardes et rte charbonniers.

Fermi non5 la chronique de lïifi par une mention polítiquc. Le comte d’Estaing, parti de Toulon le 13 avril avec une escadre de doute vaisseaux de ligue et quatre frégates que ni on ta lent huit cents hommes d'infanterie, a touché h cote américaine le 8 juillet. Celte flotte portait aussi M. Sílas IItalie, député à la cour de France , et uL Alexandre Gérard, ministre pléni]>cienliairc du roi «u congrus. Ł ne députation dc 1 assemblée républicaine vint prendre CC diplomate aux portes de Philadelphie el l'accompagna jusqu'à l’hôte! qu’on lui avait préparé, au milieu des signes les plus expansifs de la satisfaction des habitants.

CHAPITRE III.

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M. de Provcace professeur de rite» religieux. — Singulière réception faite par Louis XV| * ij «m des «idea. — Les daines dû la cour classées per ordre de beauté. — Vrngranre de ruadme de Fleury. — La renommée du duc du Chartres. — Étrange mystère apporté i une entrevue de I* reine et do madame Julos de Polignac. — Apparition du chevalier de Saint-Georges. — ifonifrur «n montre très-amoureux... en paroles. — La reino a la porte du château. — Louis XVI bon bourgeois. — Lui son intimo de La reinü el du comte d'Artuis — Eruption du Vésuve, — Guerre avec r Angleterre. — Louis XV! lorgne une jeune fille. -— Pertes énurmoa feitoa au jeu par lo comte d'Artai#- -— La VSuvn de J-J- HotuKAU époiiM un valet, — Duel du prince do Coudé avec Un officier de sa maison. — Le chevalier Tipwul — La maím^iífrir atuiml; le docteur Mesmer. — Mariage du vieux duc de Hiàtlipi. -— Le Q cl le R. — La reino, le conte d'Artois et madame de PoligMc, trio d'intimité. — Excursion do VuImîd sur les domainea de Bacchns. — HaisUDM do Juka de P.flignuc. — Description do hoyakfJe. — Le «unie d'Artois danseur de corde. — La comedie 4 Tnanon; la reins sdlL' c. — La copilMse de Balby, — Lé cúmta d'¿ruña ci [andçiuoisalie Cùoiut. — Lésine de l'illustre aman-i. — Ariwít (l iinçahû Ou Amérique. — Mort de Mme-Thprèsa, in.pirttriflè- — Premie if retraité dc N^b-r. — Secondes couchas de madame de Poügn.ic. — Los pokutni. — Nai^sancg (Tur Ppupbm» — Giirnucû de JToniíivr acollo naisse>hpC- — Nouvel incendio do l'Opéra. -” Upo nouvelle Aahe bilí® par ene hautement. — L'nü^l^nnifan de mademoiaellc Comal. — Mort du cumio dr Kaureput. — Mori do Chrisa; Lo de Bosunont. — Victoire des alliée en Amérique.

Il est arrivé au baptême dc Afodams premii un incident que je doi* mentionner; il caractérise k merveille l'esprit de rectitude que M. de Provence apparie dam lent ce qui «atíceme le cérémonial. Ce prince miaul le royal enfant au nom du roi d’Espagne, le grand au-auiiji^r lui a demandé quels noms il voulait lui donner, a ¡Mais, mon-” *'‘Lir Je cardinal , a répondu l'illustre parrain, ce n’est pj* ainsi * *1^ I» cérémonie commence; la première chose est de savoir quels * sont h^ ^re el (]1¿re ; c'est ce que prescrit le rituel. » Le prétnt a répliqué quc Cctlł demande préalable était effectivement indiquée dans les cas órdiuai™ mais qu'elle paraissait ici dépourvue de toute opportunité,, en cc questionne n'ignorait que jUadums était née de la reine et du rok Aon contente de cette explication, Son Altesse Rayóle, su tournant vers it €tir¿ Jg Noire-Dame, qui assistait mi baptême, lui a demandé si sa remarque ne semblait pas fondée. Le pasteur métropolitain a répondu qu’elle était juste en général* mais gardant la circonstance, ¡1 ne ^ ^^ pag CflUł|iiil autrement que le cardinal. Les courtisans malins ont dit le lendemain, à rOttl-de-hceuf, que, relativement it l’iiilurniAiion, éludée par le grand aumd—

nier, sur le nom despere et mure, jVúnííeur n’avait peui-être eu qu’ii moitié tort

Voici un autre Trait caractéristique : à l’occasion des couches do la reine, la cour des aides, rétablie par M. le comté d’Artois, était venue complimenter le roi, qui la reçut appuyé ser Je balcon de -u chambre. «Soût-ee là vos chaises ? » ail Sa Majesté aux magistrats en four montrant les chaises à porteurs qu’il voyait dans la cour 'H marbre. Sur la réponse aiïirniattve d’un président, ha Majesté t’usi mise à ricaner; puis elle a repris i "Vous ne sa ici donc pi* mar.» ■ citer, vous autres ! * Telle a été toute la réplique du monarque à la harangue de sa r^ur des tildes, t» et clic s'est retirée, ont ¡lit la » lendemain les journaux, fort satisfaite des bon lé fi gracieuses de ce u excellent prince. «

Pour amuser la royale accouchée, le jour de l’an, le emule d'Artois et le duc de Chartres avaient fait une liste à sept colonnes, d 's laquelle ces folles Altesses s’rtaicnt évertuées à classer, par «rd ■ c décroissant de beauté, les femmes de la cour. Ou lisait en tête dus colonnes :/folles, Juiłeł, Pa*5obics, Lardes, .-1 (Jfouît s, foi/d-nes, .^h-minuties. Une seule privilégiée était inscrite dans la première case; deux figuraient dans la seconde, et ces me s-sieur h avaient fort généreusement pressé leurs justicia b les dans les cases /n/ümes et Auomi-TiaWes.

Parmi les dames de la septième et dernière classe se trouvait la marquise de Fleury, femme d'esprit , qui ufa fait que rire en apparence de son partage critique, Mais le dépit d'une femme ünii toujours par sc faire jour ( cl rarement il manque l'ocm-fon de pLccr son mot, La marquise su trunVaut ilernsûrement à un souper tin Pa-líiis-Royal, M. le duc de Ck.irtres, l’un dus auteurs de la ctassiliea-lion , eut L’inopportune idée de venir faire sa emir à la m.irqinse aftomfnalfo* Fixée soudain dans son pnqel de vengrawc , elle commença par complimenter le prince sur sou heureux rehuir d'uue campagne maritime qu'il vient de faire pemy tÆ remire pí-nprc à la charge de grand nmiraJ , que Son Ąllcs^tt Surćiiiśnjmu -.tilI¡cite en sur vi vanee de M. te duc de Pcnthièvrc, son lu^u-pê c. Or k bruit a couru que le vaisacau que maniait le duc de Chartres .'est uHuatré certain jour rfbdle à certain ibm«l d'attaque, et rda par une in-iluencc princieru trop prudente. Madame Je Fleury, après avoir fait de spi ri tue lies allusions i tout cela, a brusquement entamé le sujet des catégories de dames, cl ¿est prise en riant à faire des reproches à Son Altesse,, * Heureuse ment, niotiscijncur ; a-l-çl le ajumé, on » peut appeler de votre jugemenl ; an sait que vous ne vousconnais-■ ■ sen pas mieux en M^rteilemMta qu'en ffjnauiO^t * Il n’y avait point de réplique i edu, cl Je prince pe tenta pas même d’en chercher nue.

Celte année le carnaval a sesjami malheureux pour l’héritier du nom d'Orléans; ou aurait peine a citer imites les ^UIIes nmlignus qu’il essuie dans ce temps de licence masquée- Au dernier lui .le l'Opéra , .M. ch Chaires faisait une sorte rtc revue des femmes avec M. de Genlis; ce dernier foi en ajiitl fait remarquer une dam la figure Pavait frappé, Je prince la regarda sous le nez, cl s'écria ; • C’est une beauir pinnér. ■—MMiscîgnçur , répliqua vivcm eut fa » clame, c’est comme voire renommée. “

Taule la capitale s’entretient d’une entrevue, l’on ne sait pourquoi secrete, qui eut lieu dimanche à Paris entre la reine et la comtuss-: Jules de PnJ îgnac. Sa Majesté, ayant ga^né la rongea le de relie !':-vérité, avait été assez longtemps sans la voir; mois elle écrivit jüi.ôi à la souveraine, de Clayes, où elle avait passé sa erHivaie^ritcr, qu’elle aurait L'honneur d'aller lui faire sa cour à Marty te lundi suivant. La reine lui a répondu : a Sans dome fa plus cm près só' du nous * embrasser, c’est moi, puisque j'irai dès dimanche diner avec vous > ii Paris. » En effet, uu jour dit, Sa Majesté est arrivée à une heure chez fa comtesse Jules, et y est restée jusqu'à cinq heurrt. butanie Ja princesse de Cbimay, clame d’honneur de Marie-Antoinette, et qui l'avait accompagnée à |Jhûlc| de Polignae, n':i point assisté à i’cjn-irevue; elle s’est retirée après avoir reçu désordres jour k- déport. Pendant cc temps , le comte traitait h une table particulière les courtisans de la suite; la reine et sa favorite ont donc dîné clans nu lète-à-tête rigoureux qui s’est prolongé quatre heures. On forme mille conjectures sur cet entretien, et l’un s’évertue en vain ^ dovtnrr quelle affaire Sa Majesté pouvait avoir à déposer ai secrêtomcni dam le sein de l’amitié;

Il paraît depuis quelque temps dups le monde un mu faire, nommé M. de Saint-Georges, dont les taienU extraordinaires funt beuncoup de bruit. C’est un hpmpxp grand, admirablement fait, el dont les traita, malgré leur teinte brune, ont de la noblesse, un certain charme, beaucoup d’expression surmqt, Qn assure que lès dames apprécient ce demî-nègre, moins parce qu'il excelle .i monter à cher val, à tirer des armes, à jouer du violan et à patiner, que parce qu’L osi doué, dit-on, d'une vertu herculéenne que natte sexe pusse pmi* rechercher dans ces temps d’iitconlfocnce. M. de Saint-Georges t mi qualité de virtuose, a été admis à faire de la musique avec la rein'-: ü en fait cependant davantage avec ma dame de tiante^on, M. le duc d’Orléans l'ayant attaché à sa maison en qualité d'oilicier des chasses.

Il y a peu de jours, Je mulâtre à fa mode, revenant avec un de scs amis d’une partie line, fut attaqué par six hommes armés de bátaos.

Les deux gentifahommc? firent tic leur mieux avec lents épées; mais ils eussent in failli bleui en t été assommés si le guet ne lui venu à leur secours» M. le duc d’Orléans a fait auprès de M. Lenni ries pim pressantes démarchés pour que les assassins subissent une rigoureuse peine; mais bientôt Son Altesse Royale a reçu de haut lieu l'invitation de ne pas « mêler de cette affaire t et les prisonniers ont été relâchés. Tout porte .i croire qu’il y avait sous jeu quelque vengea ne ci conjugale confiée à des assommeurs, vu L'extrême danger qu’il y aurait * se mesurer avec M» de Saint-G¿orges.

On se rappellera peut-être, car ces particularités frappent an ne sait trop pourquoi, que .Vonsfaur se vanta très-lsaut, Je lendemain de ses noces, devoir mérité une réputation pareille à celle que mon sexe accorde à M. de Saint-Georges. Depuis lors, l’opinion publique s'est inscrite en faux contre cette jactance, jusqu’au point dédire hautement que, dans les derniers temps encore, l/inG me sc trouvait i peu prés dans Tétât de pureté où nousTcnv ya Ti :lh.!c i .m^.'iue

WSlhinjlnn.

savoyard. On attribuait ce défaut de culture d’un terrain en apparence très-propre au rapport, à une cause plus foncièrement fâcheuse que celte qui retarda longtemps lit postérité du roi ; Cause il biquette les posture do L’abbé ne pouvaient sans doute remédier. Tout à coup la naturen paru se révéler chez Son Altesse Royale, du moins à en juger pm- s:» conversation intime : scs Courtisans ns ..t qm¡ les propos de ce prince sont très-vifs, très-amoureux, très-ardents. 4fmtame affirme de san côté i scs dames que c’est une éloquence toute de phrases; et et qui le prouverait un peu, c’est qu’on a démenti la grossesse de celte princesse, dont Les flatteurs de sou époux M'étaient plu à repodre le bruiL

Mais j’abandonne ces fables pour rapporter une -anecdote encore plus royale, cl qui a produit une vive sensation à la cour. Depuis quelques mois la reine s’est éprise des spectacles de la grosse Mon-fansier. directrice de Versailles t spectacles tout à fait differents de jeux qu’elle donne au public de cette ville , et composés des pièces h‘s plus gaillardes de Ferrand et deCollè, Sa .Majesté s’amuse beaucoup avec sa société intime de ces ingénuités galantes, que M» le comte d’Artois, son beau-frère, suit assidûment, et dont la représentation se prolonge fort avant dans la nuit. La reine revenait, une de ces nuits, de ce divertissement, dans une voiture légère que le frère du mi conduisait lui menie. A la grille du château, la sentinelle déclara à l'illustre cocher qu’il ne pouvait rentrer.

* Comment, j,.. f..,.. ! s'écria Sun Altesse Royale, ne me reconnais-tu P=ï ?

— Pardon » mon prince ; mais la consigne ne vous a point excepté;

— Et moi ? dit la reine en se montrent*

— Pas davantage, répondit le ¡pinie du corps, et je suis désespéré d’avoir h l’apprendre À Voire Majesté-

---Qu’on fasse venir ¡'ofcci.tr de service, reprit Marie-An toin cite d'ans voix animée

— C’est la consigne, dit cet officier en sir courbant jusqu'à terra,* — Appelez le capitaine des gardes, s'écria cette fois la reine avec colère.

— C'est la consigne, dit ce haut dignitaire en s’excusant de son mieux, cl je la tiens du roi lui-même, absolue, sans exception, u

Les prières, les menaces de la reine, les jurements énergiques dont AI, le comte d'Artois assaisonna ces instances , rien ne put faire transgresser une mesure militaire dont l'oubli devait être puni sévèrement par le rot. Sa ¡Majesté fut obligée de regagner, avec son compagnon de disgrâce, le théâtre de la Mon tancer, d’où, par «ne galerie •attenante au château, elle pénétra dana son appartement. Pour comble «Tin fortune , Ma rie-An toi net te , que personne n fa t tendait, parce qu’elle s'était relevée pour faire son excursion nocturne , ne put se coucher de nouveau qu’à l’aide d'une lumière obtenue avec peine dans la salle des gardes.

Peut-être la reine eut-elle dû accepter en silence la leçon que Louis XVl avait voulu lui donner; mais elle écouta son orgueil hn-mdié plutôt que la prudence dont clin devait prendre conseil. Marie-Antoinette se présenta au lever du roi. * Mossi sua, lui dit-elle avec • toute la fierté qui formait Le fond de son caractère, dois-je être j prisonnière dans mon propre palais, et me trouver exposée mi dés-» agrément de ne pouvoir y rentrer à ma volonté? *

Le monarque sourit dédaigneusement a ce propos peu réfléchi, et répondit du ton d'un bourgeois absolu : ^ Madame, je suis le maître » chez moi, et quand je suis couché, je prétend»que tom le monde u le soit chez moi, » A ces mou, Louis XVI tourna le dos à la reine, et sertit sans lui hisser le temps de répondre*

Me voici arrivée ù une époque où je ne pourrais pins, sans infidélité, taire les discours qui retentissent d‘im bout à Foutre de In France sur l'intimité de la reine avec M. d'Artois, son bean-frére* Celte liaison étroite, Considérée sous le rapport purement moral, est un fait consta rit, cl c'est une réserve d’une hante prudence , a voir les airs Légers qui en sont les témoignages, que de n'y attacher ju-cune suspicion d’un commerce matériel. Dans cette sphère de circonspection, j’écrirai du moins que la reine ne néglige aucune occasion d’élnigner le comte de la comtesse, qu'elle nomme sa pi&griéche épouse. On peut donc dire avec une entière vérité qu’il est des instants où l’on croirait que Sa Majesté fait des avances à M. d’Artois... C’est une coquetterie jalouse; je m'efforce de ne rien voir au delà.

Lu courrier arrivé cc malin de Naples eu apporte la nouvelle effrayante d'une éruption du Vésuve comme on n'en trouve point d exempte dans les annales depuis les désastre* de Pomprin, que Pline le jeune a rctmvis si terrible*. Celte nouvelle convulsion du volcan eut lieu dans h nuit du s août. Dès le 3 de cc mois , le cratère vont lisait par intervalles des lia mm es et de noirs tourbillons de fumée; des torrents de lave coulaient en ruisseaux de feu te fang des flanc.« de F., moiiliigno « i m- per.laient et. ^rUfigonnl dans les vallons. Habitué* à ce spectacle, Iex Napolitains ne s'en effrayaient point* Dans la matinée dll 8, la matière bitumineuse cessa même de couler; le cratère parut suspendre le jet de set projectiles de pierre, et le bruit souterrain qui accompagne les éruptions parut se calmer. Tout à coup, au milieu de la nuit, on vit. s’élancer dans les airs une immense colonne de matière fluide, de fumée,de pierres roupies, for-mani une gerbe dont on put évaluer 1a hauteur a dix-huit mille pieds. L'horrible développement de cc phénomène couvrait en apparence toute la ville de Naples. En ce moment le Vésuve, faisant échapper fa Lite de toutes parts, sembla revêtu d'une vaste robe de feu î géant lumineux et ardent qui du pied Couchait aux enfers, et dont In chevelure de flamme* sc perdait dans le firma meut. Des coups de foudre parlaient en tous sens de la colonne de feu; des quartiers de rocher fie dix pieds de circonférence, élevés por la force du volcan, tombaient dons la plaine de Somma; elle eu était jonchée. Les broussailles, Les bois s'enflammaient, et Fïnccndie, qui gagnai} de proche en proche, augmentait la terreur des habitants de Naples, de Portici, de Résina, de Torré-Lcgreco, d’Ell-Anowziita, errants demi-nus sur les chemins, chargés de tout ce qu'ih pouvaient emporter* Au bout de vingt minutes, l'éruption cessa subitement, rbù-rizou s'éteignit, le ciel redevînt sombre* Lu lendemain on apprit que la ville d’Otlojano avait été réduite en cendres : tin instant ôvoit suffi pour engloutir une population presque entière, surprise au sein de son repos ou de scs doux ébats.

Les convulsions de la nature sont, pour 1m âmes superstitieuses, le signe des conflagrations sociales; mais celte année 1e guerre entre les princes de fa maison de Bourbon et T Angle terre avait prévenu l’éruption du volcan mpolifai'1 : les manifestes respectifs étaient fauces dès le mois de juin. Malgré celle rupture ouverte, on a remarqué dans ces actes une sorte de réserve : celui de fa France fut publié sous le titre dTLcpoSfl «tes motifs de fa conduite du roi reltfhvemcni d rAnofeterre; fa cour de Londres intitula le sien ¿Wiwcu'^ j'ui6jîre‘ /rf: l’Espagne, noire alliée, adepta nue formule analogue.

Tout le monde joue maintenant à fa cour, jusqu'à Louis XVL qui jamais n’avait risqué au jeu au delà d’nn louis d’or. Pendant le *l«r-nier \ uy^c dr MíiJly^ &t Majesté a fait, relative meut à “ résen^.

ordinaire, des pertes assez considérables, et a pris goût au lansquenet. Par une sorte d’écart du caractère de cc prince si indifférent, si froid pour le beau sexe, on l’a vu lorgner pendant le souper une jeune personne qui se trouvait parmi les spectateurs : sa lorgnette est restée longtemps braquée sur elle, et Sa Majesté lui a envoyé demander son nom. Le vieux maréchal de Richelieu porte-t-il avec lui le talisman de la débauche? Il était cc jour-là à Marly; le roi, malgré son éloignement pour cc seigneur, a même ri de bon coeur des saillies mordantes et des sarcasmes qu’il n’a cessé de débiter.

Revenons au jeu de la cour: je noterai ici, pour renseignement, que, voulant régler scs pertes avec M. de Cita labre, M. le comte d’Artois lui a fait compter cent mille écus argent comptant, cl lui a remis en outre un contrat de quinze mille livres de rente.

Le buste de Voltaire, transporté du foyer au théâtre, fut couronné.

Tandis que ces dilapidations royales se commettent, le monde philosophique s’indigne contre la demoiselle Levasseur, qui de servante de J.-J. Rousseau était devenue sa femme, dette misérable est rentrée dans son premier état, en épousant un laquais de M. de Gi-rardin, nommé Nicolas Montrctout. Le seigneur d’Ermenonville, furieux de la bassesse de cette femme, l’a chassée de la maison dont il lui avait laissé la jouissance après la mort de son mari. En général les philosophes ne songent qu’avec honte que le grand Rousseau avait placé ses affections dans une telle créature, qui a dû souvent humilier sa vie et rendre son intérieur bien triste. Ces idées confirment presque le bruit, assez général, que cet homme illustre, dans la conscience de sa déplorable condition, a pu accélérer sa mort par le poison. ...

No»s sommes au temps des choses extraordinaires : en voici une d’un autre genre. M. le prince de Condé, mécontent de M. d’Agon, l’un de scs officiers, qui avait mal parlé d’une femme de sa cour, exigeait de ce gentilhomme qu’il lui donnât sa démission ct s'éloignât de son palais. M. d’Agon s’est trouvé offensé de ce renvoi, ct en a demandé satisfaction à Son Altesse. Le prince y ayant consenti, ils se sont battus samedi dernier, en chemise, de grand matin, et devant des témoins. M. de Condé a été légèrement blessé au bras. Après s'être fait panser, il est parti sur-le-champ pour Versailles, afin de solliciter la grâce de M. d’Agon, qu’il a obtenue avec beaucoup de peine. Quelques personnes blâment le prince; je ne suis pas de ce nombre. Un membre de la famille royale peut être raffiné d'honneur comme un autre gentilhomme; mais un simple officier qui provoque son général est un orgueilleux à punir, ou bien un fou à placer sous le jet d’une douche.

Il ne risque pas de recevoir un coup d’épée des jolies adversaires auxquelles il s’attaque, ce chevalier de Saint-Louis qui frappe clandestinement le derrière de toute» les femmes qu’il rencontre, ct qu’on a, par ce motif, surnommé le chevalier Tape-cul* Vous toutes, mesdames, qui craignez l’atteinte de sa main hardie, vous reconnaî-Ircx aisément ce singulier agresseur à m rouge trogne, à ses cheveux

blancs, à sa croix attachée à un habit blanc couvert de taches. L’une de scs mains est armée d’une canne qu’il agite; l’autre se cache traîtreusement derrière son dos, mais n’en est pas moins leste à s’apposer sur les fesses ambulantes. Dès que les dames qui connaissent Tape-cul l’aperçoivent, clics le fuient à toutes jambes, ainsi que la timide colombe’ s’envole à l’approche du terrible vautour. Les femmes tapées ne manquent pas de se plaindre, d’adresser des injures au chevalier; souvent il reçoit des coups de poing de la beauté in-sulkéc; quelquefois la canne du chevalier qui l’accompagne s’abat rudement sur les larges épaules de cet insolent vieillard. 11 accepte les injures, les couj de poing, la bastonnade avec une résignation exemplaire, ct s’éloigne paisiblement sans détourner la tête.

Les enthousiastes de nouvelles choses, et l’on trouve beaucoup de ces fanatiques quand les découvertes ne sont pas utiles, s'éprennent depuis quelques mois du magnétisme animal, procédé merveilleux, selon son auteur, apporté en brance par un docteur allemand nommé Mesmer. 11 débite sa marchandise de paroles avec une grande habileté : je dis sa marchandise de paroles, car il n’y a guère que cela dans le secret du novateur, r Le magnétisme animal est, dit-il, une » faculté de communication d’un principe analogue entre les corps1 » qui en sont susceptibles. » Et vous concevez que ccltc explication ne vous est pas donnée par le magnétiseur d'une manière aussi précise: il la développe avec toutes les ressources d’une synthèse diserte et diffuse, semée de mots techniques grecs et latins. L’adepte une fois endoctriné ou étourdi, conditions absolument identiques pour les charlatans, Mesmer promène son doigt sur toutes les parties de son corps, ahn de connaître le siège du mal, et lorsqu’il approche de la partie affectée, le sujet y reçoit une commotion semblable à celle que produit l’électricité. 11 y a beaucoup de gens à Paris qui aiment les commotions : les dames surtout en raffolent quand les secousses ne sont pas trop fortes. La foule des malades de mon sexe afflue che*

Lo magnétiseur Mesmer.

l’homme au principe analogue, particulièrement depuis qu’ayant senti que son doigt magnétiseur ne pouvait suffire, il s’est avisé de mettre les malades eux-mêmes en rapport. Maintenant le magnétisme fait fureur : toutes les beautés vieillissantes courent chez l’ilippocratc ingénieux pour être mises en rapport; ce qui ne leur arrive pas souvent dans le monde, à moins qu’elles n’aient le bonheur de rencontrer quelque mousquetaire réformé.

Ce n’est pas par l’influence du magnétisme que le maréchal de Richelieu, parvenu à sa quatre-vingt-quatrième année, vient de se décider à reprendre une troisième femme : le vieux roué assure à tous ceux qui veulent l’entendre que le principe analogue est loin encore de lui manquer. Voilà l’origine un peu romanesque , quoique vraie, de sa liaison avec madame veuve de Rooth, qui reçoit sa main. Le duc se rendait à Versailles il y a quelques années; son carrosse

citsse au sommet de la montagne de Sevrés; il va se trouver à pied, loruprnur dame, qui ne connaît point le maréchal, vient à passerez voiture* Voyant un cordon bleu dans l'cm barra s, elle tu] offre place à côté d'elle; il accepte, et de là un hymen qui donne à madame de Roolh ¿eux cent mille livres de rente au moment où le nécessaire allait lui manquer.

Richelieu, avant de recevoir dans son li4ld une Comme honnête, a voulu en expulser les roués, 1rs entremetteurs, les câlins qu’il y en-trcirmut à grands frais : madame de Rousse, directrice de celle troupe impure, n’a pas été exceptée, malgré ses protestations dfatta-chcmcnt, ses prières, ses larmes.*... « Vieux mnnége perdu , lui a dit » le maréchal; sans rémission, adieu!» Cette prêtresse émérite des amours s’est retirée am Capucines: elle y occupe L’apparie meut que madame de Pompndonr avait fait préparer pour elle, mais quelle n'hobita jamais, Après ce nettoiement de» écuries ¿‘Ansias, le prétendu de quatre-vingt-quatre ans fl]la trouver M. (le Fronsac : « Monsieur, lui dit-il, je suis plus honnête que vous : votre mariage * s'est fait sans que vous m’en ayez prévenu ; je viens vous informer » du mien. Je vous préviens aussi que je compte bien avoir ou en-* fant, et qu'il sera meilleur sujet que vous. » La réminiscence mn-* tri muni a le d’un seigneur qui dans les fastes galants date du règne de LouhXlV, n'Cül pas aussi folle qu'elle le paraît nu premier coup d'<rd : je liens de lionne source que durant sa dernière maladie on a eu peu de «oin de lui, et qu'indigné de ce manque d’égards et d'hu-inanité, il a pris le parti de le prévenir désormais, en faisant la fortune d'une garde-malade.

a minuit csdhfiwnoi vos charnu», Je crû Indra ¡8 d'outrager l'amour : Depuis que J’ai perdu «es srmM, Von bosbeur fuit avec le jour.

Madame de Richelieu trouva le couplet Joli; clic en fit son compli-ment à l'académicien, qui sans doute reporte cet éloge à son secrétaire... et jê veuvage de h mariée continua*

La ma récrié «si imc A pinte décente; son nui litige ne pouvait remplir qu'un instant leu eut retient! de la cour* Là petite an redolí qui suit Ifamux'M, niium plu# longtemps, du moins plus vivement. Ou la raconte hiera h reine, cl Sa Majesté a tant pleuré d’hilurild que ce nui lin son ûctiljsifi a qù lui Apporter un collyre,

Lui particulier nommé FroNquekn arriva le mois dernier de la province, muni dp tous les juapiers de « famille pour et iner avec le fameu; frontil u si pur hasard il ne serait pas son pareilt Le répu-blntaii, «pré» nue réception fort polie* ■ prié son presque homonyme de conférer avec smt M-críum-v sur l'objet eu queutio». L'homme ¿c cabinet ouvre les titres dit provincial, les parcourt, et vu il que. dana toute sa parenté atilda nie, le imiii s’était écrit diiïéremtnçnt que celui du savant Américain. * Monsieur, dii-il, je n'ai pas besoin d’en » lire davantage;, je vois partout F run y ¿r chu et mm Franfrún ; de w votre Q faites un K, et vos potiers vous xervinmi.....b H me semble que je puis m'épargner l'explication entre parenthèses; on me la reprocherait ¿au-, uu temps ou .M. de Bièvre a luit faire ¿'immenses progrès au calembour.

La reine, le comte d'Artois et madame de Pclignât occupent en ce moment toutes les trompettes de In renom mita ; ce trio ¿'intimité «.ugulièrc intrigue ki France des Pyrénées au Hhin. Le roi, suie attacher assez d'importance à celte liaison, peut-être pour s'épargner des représenla lions inutiles, en parie cc|Hmdaiti quelquefois a la reine; mats, habituée à dominer ce prince faible et ami de la paix, elle ie renvoie, non pas à ses moutons, mais à ses serrures.

Il faut bien que je le dise, et l'à-propos sera mon excuse, Louis X\l pins affligé qu'il ne le parait des légèretés extrêmes dé Mark-. Antoinette, et Sautent tout ce qu'il y aurait de .nca uda leux dans une jalousie rete h tissante, pç demande pas exclusivement des nm-sohtions A sus times, à son em-lumc; ¡1 devient de pins en plus coq-«lanl que ce jeune prince cherche l'étOUrdtesemeLt ¿C ses chagrins au fond ¿e quelques flacona de 1 affilie et de chainbcrlîll. Harem rut la nature épargne ses écarte à l'humanité, et je me hâte d'ajouter que

celui-Ci n’est jamais poussé par Sa Majesté, jusque l'ivresse,.* Reve* lions au trio.

Depuis 1rs couches de madame Jules de Putignae, arrivées le 1$ mai de cotte année IT80, la tendre amitié de fa reine pour la comtesse, l’empressement rempli de galanterie que M. d'Artois lui montre ont redoublé : les entrevues de ce groupe affectionné sont plus fréquentes que jamais. Du reste, tant que la favorito n'a point été relevée, fa reine s'est rendue auprès d’elle chaque jour; et pour que les voyages de Sa Majesté fussent plus commodes, plus assidus, 1a coures! venue s'établir au château de la .Meute. Sa Majesté veut, dit-on, que le nouveau-né, nommé Jules, comme son père, soit fait ¿ne au berceau. On parle de faire acheter à Louis A VI, ait ■mm de cet embryon chéri, le duché de la Meillenyc, que vend la dttchi śse dc Mazarin. M djré celle tendresse presque sans exemple ¿'une frmmc pour une autre, tonte fa famille Polignac se hâte ie s’échauffer à ce rayon ardent de faveur ; on sait que fa princesse de Lámbale ne fut pas moins ebère à fa reine, et pourtant son crédit s'est évanoui... L'extrême amour, surtout chez les grande, toucha souvent h l'extrême indifférence.

Pendant que la cour riait à fa Meute, les promeneurs de la capitale ont été voir la charmante féerie de Aaga/d/e* J'*i demandé à mon mari ¿u m'y conduire un jour qi^l était de service au château : « Aolonticrs, madame, m’a répondu le colonel, et notre ménage » sera charmant aussi longtemps que vous visitaría íhiytHeffe avec » moi. » On ne voit point le Château en y arrivant : un petit bois, une sorte de fourré, en cache in façade, qui regarde l’entrée princi-* pale* De ce côté* l'anccinle n’est fermée que par une simple claie; derrière sc dessine un site agreste, formé d'arbres poussant à l'aven-hire entre des rochers. Parvenu enfin au petit palais par une ni lie sinueuse, on lit sur le fronton d'un élégant péristyle ; Périra sM aptfit Des statues placées dans un entre-colonne ment circulaire ca-Hictérisent plus précisément l'usage de uct édifice enchanteur : ce sont le Silence, le Mystère, la Folie, l'Amour, h Volupté; plus loin un Hercule, avec ions les attributs de puissance que peut offrir un dieu nn, fait soupçonner à l'intelligence exercée le genre de prétention que professe le maitm du líen. Le n z-de-ckuissi'c consiste en un petit vestibule, une salie it manger, un. salon, un boudoir et un billard, ce qui suffit pour satisfaire toutes les passions qui ne sont que des vices. Dan» le boudoir on voit ¿es peintures voluptueuses do Lagrenée, Greuse cl Fragonard; plus un lit de repos, et des glaces placées en face, de manière à répéter diversement les scènes qui se passent sur ce trône des amours. Tel eut à peu près tout l’ameublement, avec des rideaux blancs transparents rose* qui ménagent dans ce pulir sanctuaire un demi-jour auli des pudeurs vaincues.

Lu escalier en bois tl'acajont d’une grande hardiesse, mais fort étroit, conduit & quelques chambres à coucher. Celle du prince est fort remarquable; elle a dans toulim ses parties fa forme d'une tcnic; les piiaslrcx. figurent des faisceaux d'armes surmontés d'un tasque; 1rs jAinhagca du chambranle de i., chentinóe snuł deux en nous appuyés sur leur culasse; 1rs chenets présentent des amas heureusement disposés de bombes, de grenades, de boulets; íes girandole affectent la forme ¿'une trompette. N. le comte d'Artois, qui nTt*t pas encore un dieu Mars, n'a jamais habité celte chambre aux attributs guerriers : Son .Alloue Royale se contente d’alterner entre le Ihïu-doir, fa salle à manger et le billard* Du premier étage, fa vue se promène sur un horison enchanteur : des massifs d’arbustes jetés çà et là sur un tapis de verdure eonilui^cnt l'œil jusqu'à fa rivière, qui de cc côté ferme l'cuccinte d'un ruImu argenté. A droite, fa jurni de ÿi-uîHy ta-mide cmisiruii pour compléter celte jolie perspective.

1 «ut aimable qu'est ce séjour, M, le comte d'Artois le néglige depuis un mois. Indépendamment des priuucnadcs que ce prince fait ■ u pelil Trfanon avec la reine cl madame de Polignac, quelquefois avec Su Majesté seule, il s'y rend mysliirieuscmciil fa malin, suivi ¿'un valet de pied, et l’on remarque qu'a son retour de celle course mali-liait Son A Hesse a l'air très-la ligué. Ls Secret de CCS ex eu refaite a été divulgué avant-hier par un des courtisans qui les cmmafaMnl. Paris Saura bientôt que M, d'Artois, jaloux de briller dans tous leu exercices qui développent les grâces et l'agilité du corpa, miihiiioiiimii ta gloire de danser sur fa corde. En coiisequeuec, il a pris dis leçons (le Placide et d'un sauteur appelé le f‘Ji/-J’Aihlet Le frète l|i| mr a fait des progrès si rapides dans la voltige que ses professeurs idont pas fardé à lui annoncer qu'il |iouvail cil loule assurance se montrer f $uns tafancier aux yeux «le fa première cour de PEurope ; ce qui pour un descendant de saint Louis Cil d un iinntense avantage. Toutefois Sou Altçssc na pa» voulu d'abord voltiger devant un public aussi iiuinbmtx ; rite s’rsl contentée des applaudissements qu* lui «ml prodigués fa rvinr, matki me de RoligiiaC, UH no miné Bazin, hilen-diun, du petit Triant»!, et la demnisrlle Dorvat, cuhlidcnte intime de Murie-Auluinellc pcntfajii ¡mu séjour à sa HHÎxob tic planta me. Cf petit comité de >pccia(eiirs a éiè enchanté des élévations, des entrechats, des grutnh et petite écarts du prince* Les dames trouvaient FU r ¡mi I qu'il avait la n ici Heure façon du inonde en pantalon delricol bfauc, en gifat a fillettes, en ceinture muge frangée d'or* Ou ne ¿il pas encore quand cet illustre sauteur se propose de débuter dc-

. vont fa rai; tuais, puisque le comte est porte# ’i se tenir en équilibre


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sur un théâtre aussi étroit, il rst probable que jamais il ne fera de chutes dans les chemins ordinaires de la vie...

{Véanmete* 'I. d’Artois a bien fait de ne pas appeler Louis XVI à jon début sur la corde, fit je vais le prouver. La reine, enthousiaste de l'art dramatique et encouragée par l'exempte de son beau-frère, • voulu essayer déjouer lu comédie au petit Triatlon avec ce prince et quelques autres intimes, cutre nutres mesdames Jules cl Diane de Polignac, MM, de Dillou, de Vaudreiul, de Bcscnval, etc. Le répertoire se compose tic plusieurs petites pièces du Théâtre-français; le public est restreint ans gens de Fi nié rieur, à quelques courtisans ckjisis et à MM. les gardes du corpa de service. Quoique le roi n'ait acheté aucun droit à'la porte de ce théâtre illustre, il a cru cependant, à l'une (les représentations, qu’il en avait un lucen testable, soit en qualité de souverain, soit à titre d’époux, et Sa Majesté a ^t rageusement siblé son auguste épouse dans h marquise de Ctein-ville de lu 6‘üÿrurr imprévu*. Louis XV 1 étanl sorti de Lt salle en baillant après cet acte de aév^rjté, la reine* Cru devoir, dans sa modestie, haranguer ainsi ¡es spectateurs : « Messieurs., j'.d faitee que u j’ai pu pour vous amuser ; j'aurais voulu mieux jouer, afin de vous » donner plus de plaisir, Lue autre fuît je redoublerai d'eflùrls, » Quand rillustre actrice eut cessé de parler* les gardes du corps sc regardèrent entre eux comme pour se demander s’ils devaient chi-quer Ja reine; heureusement ils lurent la négative sur leurs visages respectifs, et la bienséance de ces militaires donna celte leçon de silence à h comed je mm couronnée. Le spectacle de T-tenon continuera en dépii du Millet de Louis X VI, que Ma rJoAntoinciie a traité de^orèare en présence de ses eau rilsan s. Sa Majesté s’est plus amusée des injures île la reine que de sam jeu sur le théâtre.

Use passe des choses LUI peu moins Comiques dans la maisijn de jllon^ur, La comtesse de Bałby, dame pour accompagner auprès de Madame, est une jeune et jolie femme qui nbiime pas prodiqirnMCnicni hou mari, colonel à ht suite du régi nient de Rour&u. Or, selon le bruit de POEll-dc-htouf, madame de Ltalby aurait élu trouvée en communauté de lit avec un cunrLsan, cl te survenant importun aurait été l'epoux trompé , qui, jaloux A’originr génoise, se serait mis en devoir du tuer et le galam, ci h cuu| ble, et son propre enfant /•¡¡r de dix-mit mois. Arrêté au moment dt commettre cc Iriple assassinat, dit toujours la chronique maligne, ce furieux hii garni lié, saigné, baigné i uni me fou p3r oftifé ||e j] ,je Provence. Enfin, après huit jours Je cabanon, on voulut bien reconnaître que s'il lut restait trop peu de toison pour devenir un mari pM/usupA-, ¡I eu avait assez pour voyager * l’étranger ; on Fa fait expatrier par décision supérieure.

Depuis lors, madame de Caumnnl, mère de madame de Balby, sentant la nécessite d'cite ce r la lâche imprimée à la réputation de sa fille, a pensé que le moyen le plus sur était de la faire élever en di-gn ¡té, attendu que pinson sc trouve au-dessus de 1» ■■■ul il Inde, moins elle peut voir les souillures liant on est couvert, l'ai conséquence, l'a m bilieuse maman a łani intrigué, que la duchesse de l'Es parre, dame d’utour de Afadame, s'cil vue forcée de donner sa démission, ci que celle charge a été accordée à madame de Bałby. Ûn veut aujourd’hui qu’elle ail sur l'esprit de madame de Provence te même ascendant que la Comtesse Jules de Poligimc * sur l'esprit de la reine. S'il Cu c*l ainsi, tel te beat lté exe recito doubl e empi re dans la maison, car ja sait de science certaine que jllowieur « laisse vùteuiien influencer par elle.

Bagatelle, T ri a non el la danse de corde ne remplissent pas tous tes loisirs de M. te comte d'Artois, et l'on s’en étonne peu : rien n’est plus vidé de choses utiles qu’une vie de prince. Or Son Altesse Hoynle s’est sentie éprise l'un de ces soirs d'une belle flumme pour mademoiselle Contai, charmante actrice de la Comédie-Française. Des propositions ont été faites aussiiùl à crue beauté: elle a répondu qu’file se trouverait très-bon or^e de la recherche du peinte , s’il daignait en tu faveur abjurer CCI amour de papillon qui voltigeait de belle en belle; niais que si te passion de Sein Al [esse ne devait avoir que te durée d'un caprice, elle te suppliait de porter ses vues ailleurs, ílenscigneur a trouvé te réponse plaisante; il s’est rendu en personne chci l'actrice, qui lui a répété mot pour motte meme chose.

a Vente qui est Lien cruel 1 i'est écrié le comte et. voulant prendre des h-compte sur le traite eu uégocteiion.

— Non, non, monseigneur, a repris mademoiselle Contât en re-pouïsaiil le frère du roi comme un sous-fcc mie r avant le contrat.

— Mais qu'e^igei-vous donc, belle panthère?

— Que vous mt promettiez de vivre avec moi.

'— Eh! mu chère entent, je ne tais pas vivra I

•—PerinciiG7i donc, prince, que je me contente de ceux qui le savent »

Le lendemain Sun Altesse revint chez te comédienne, et lui jura d'être à júmate fidèle. On conclut, et, malgré la religion du serment, d'Artois n'esl pas revenu le second jour de sa flamme éternelle. Ait commencement du i roíate me, un écuyer à la livrée verte gale unce en or apporta à mademoiselle Contât une ho ira® de cent cinquante louis. L’aclritt te remit au messager avec un billet contenant ce peu de mots i « Je remercie l'amour de Son Aliase Huyale de sa chanté; » j’ai desamante qui, grâce a Dieu, me meu.eut dans le Cas de me * passer d'un vil cadeau. ■

Celle année, la France ayant réuni soi) armée de doute mille hommes sous les ordres du général 1 locham beau, l’embarqua pendant les mois de mai et d'ocinbre sur drus escadres cummuudécs par le chevalier dc Trmay cl M. de Latouche-TréviHo, La comte de Ite-chambean était débarqué dès le mete de juin A Khodc-Êland. Forcé de se tenir sur la défensive jusqu''! l'arrivée du, reste dp Teipédilimi, il lit fortifier ce point, sur lequel il se vît menacé au mote dc juillet par l'esradre de l’amiral Arbutlmol ci par le général Clinton. Mais ce mouvement des Anglais lates*ii sans défense te ville de New-York, dont i|$ élaieut mjures; Washington, proMant da cet abandon, m areka rapidement vers cette place. Peut-être alLiil-cJle loi liber ci, sou pouvoir, lorsque 1rs troupes a m; te tees, forer cs par celle diversion de renoncer à leur entreprise, revinrent rapidement sur leurs pila, taudis que lit flotte d'Arbulhnol sc retirait dans la baie de Gordine. Redevenu maître deses mouvements, Boçhnmheau termina lesfurú-fications dc Rbode-fsland, et fit ouvrir des routes dans foutes les directions oit son armée pourrait tenter une descente sur le çouünent américain lorsqu'elle serait complète. M, de ta Fayette, qui eumman-* dait l’a vaut-garde de Washington, vint se concerter avec le général frangís; le plan de te campagne fut a^S

Elle ortrit une inconstance d’échecs cl avantages qui ne changea rien it l.i situation des dent armées : battus ¿ Cambtlrn par lard Cocnwallte, les Américains battirent a leur tour les Anglais à Kîng-Mountaiu ; mais lorsque les troupes françaises seront entrées en ligue, nui doute que des événements plus décisifs né se passent en Amérique. Ou attend avec impatience des nouvelles de cette rcpubihpuj naissante, surtout depuis le départ du cuinplément de L'armée il« Hochambeau, que lui conduit à travers les Hottes anglaise s l'habite et prudent de te Toucbe-rréviHe,

Les révolutions ministérielles sont si fréquentes chez nous, qu’en vérité c'est un soin presque minutieux que de les signaler : disons muiría ni que M. de Sorti ne vient de remettre le porte feu il lu de te uiariur au nmrqute do C-iMncs, qui depuis ionffii^s ■nimr» aspire iiU ministère, et que le prince de Moulharrcy a cédé celui de h guerre ;iu marquis dr SégUF, dont le fils tell en ce moment scs premières ariiicisous les drapeaux de Washington.

Ces cha 11 peni tinte politiques occupent peu la cour folâtre du petit Trianon; mais il faut qu’elle dépose un moment les guirlandes de roses qui l'ealaccnl : Firn jura trice Marie-Thérèse, mère de la reiii^ est morte le 29 novembre, à l'üge de reixanle-qnalre ans. Celte femme lin rii.i le titre de grand r i , que lui décerna te louange ingénieuse tics étals de Hongrie; niais su pourpre fut empreinte tic quelques m-ches hideuses, et lu Frutee pariienlibrement peut refuser à la mémoire île celte souveraine le plus léger tribut de regret.

Le deuil de l'impératrice Marie-Thérèse, penitent les premiers mois de cette annéf, ctTarouche te troupe des plaisirs , on se ruine gravement an pharaon de Versailles ou de Harija et si Ton se prive d’ainúsemeu 1.4 frivole», la hlouturie du jeu ne se ralentit pas, L'in-trique pmirbirit aussi 1* guerre sans Irêve qu'elle fuit en uuur au lion droit et à te justice; clic est p;ir vomie è hisser J te olive intégrité de AL Necher, directeur général des finances. En butte aux jimséetriions d’une coterie dilupidairîce, bai de te reine, don) il conlrarpi.it If? vues fiocrêiv» cour criée* avec Joseph I, ce financier loy.J était abreuvé d’iim? cnnpo inépuisable de fiel : ibsespéranl de te tarir, il l'a brisée en signant sa démission , et les clefs du trésor public sont remises au conseiller d’Etat Joly de Fleuri.

Le premier fik de madame de Polignac, devenue duchesse, a été si bien traité a son arrivé* dans te mou Je, que sa mère s'est hiiée de faire un autre enfoui, afin d'entretenir te source des fovenra qui t'épanche sur sa famille. Cette Jume vient d'accoucher d'un second jils dans la maison de M* le Be?, de Chaumont, à Passy. A celle occasion, comme pour les précédentes couches de madame de Polqpiac, la cuitr s'est établie à la Meule, afin que la reine se irouv.it plus prés de sa favori le : trente-deux dames et vingt-six seigneur» n»m partie du voyage, non compris une certaine classe de gentilshommes désignés sous le nom du j?ijJis.vuîs, qui peut leur convenir □ merveille, mais qui ne me parait pas appartenir à une étiquette bien relevée, Ces messieurs peuvent à toute heure venir rendre leurs hommáges i te souveraine. Sa Majesté, dont la sympathie pour la duchesse va jusqu'il s'inspirer de ses exemples cl de *“ ht nsa lions, Sa Majesté est elle-mémc fort avancée dans sa demiénte grossesse ; an croit que le terme n’en esi lias éloiruié, et la cour uc tardera pas de rcluumer à Versailles.

La reine a donné le jour à un prince dans la nuil du 25 an ÎÛ nc-tobre. Le roi est ivre de joie, il prend à chaque instant le nouveau-né dans ses bras, U répète cent fuis par heure .łfonnsur k f^upÀiA ; ce bon prince jouit enfin des délices de la paternité; j] fout voir les sourires des court isa ns,,. Hier Sa Majesté, .ly.nit reçu |çî diverses cours, ne s’est pas exprimée avec l’éloquence désirable dans ses réponses aux harangues , qui sc bornaient gêné raie ment à cette formule : .^Jt suis Irćs-contcnl du compliment de ma cutir,..., Vous * ne pouvez voir te reine, parce qu’elle est au Lit^ vous irez chez mou » fila, et vous l’appcllercx monseigneur» *

Les critiques, qui se sont récriés malignement sur ce ton peu royal, ont cru remarquer que l'enthousiasme tic Monsieur \\ la première inspection tic l'enfant était loin d’égaler celui de son auguste frère Son Altesse Royale , se disent-ils tout bas , a même laissé échapper un mouvement d’humeur et de chagrin. Mais, surmontant bientôt cette faiblesse, au moins en apparence, le prince s’est livré ensuite à toute la joie que devait lui inspirer la naissance d’un héritier du trône... ht la malice, qui ne veut rien perdre de scs droits, s'est hâtée d’ajouter que M. de Provence avait paru alors trop expansif pour que sa gaieté fut naturelle.

La salle de l’Opéra prit feu au mois de juin dernier par la négligence d’un garçon de théâtre qui avait trop approché une lumière d'un pan de décoration. C’était la seconde fois que la salle du Palais-Royal brûlait en peu d’années ; M. le duc d’Orléans ne se montra pas Cette fois disposé à relever cet édifice. Cependant la reine n’aime point à éprouver d’interruption dans ses plaisirs, et l’Opéra est du nombre de ceux que Sa Majesté goûte avec le plus de transport. Elle fit venir Lenoir, architecte, peu de jours après l’incendie, pour lui ordonner de rebâtir par enchantement (ce fut son expression) un temple du goût, des grâces, ¿¿s arts et de la volupté : toutes divinités dont notre aimable souveraine s’est déclarée la fervente prêtresse, sans trop dissimuler même la préférence qu’elle accorde à la dernière.

" Si la baguette d’Armidc existait, a répondu le galant artiste, elle serait sans doute aux mains de la beauté , et Votre Majesté n’aurait besoin de personne pour rebâtir l’Opéra.

— A quel ordre appartient ce gentil ornement? demanda la reine en souriant avec bonté.

— Votre .Majesté me pardonnera ce hors-d’œuvre ; le dieu des arts doit un hommage à tous les genres de grâce.

— Parlons de l’Opéra. Combien me demandez-vous pour le bâtir?

— Ma souveraine parle-t-elle de Indépensé?

— Eh non ! n’est-ce pas 1’afYairc de M. le contrôleur général? c’est du temps qu’il s’agit.

— Madame , je puis répondre qu'en trente jours...

— Je vous en accorde quarante, et je vous tiendrai pour un habile enchanteur si vous me remettez la clef de ma loge le quarante-unième.

— .le m’y engage sur l'honneur.

— Et moi je promets le cordon de Saint-Michel en échange de ma clef... »

M. Lenoir sortit enchanté de cette audience. Comme on mit à profusion sous sa main argent, matériaux, ouvriers; comme on sacrifia avec le plus violent arbitraire au caprice de la reine tous les intérêts qui eussent pu en retarder l’accomplissement, l’architecte a tenu parole.

Malgré cette précipitation, le nouvel Opéra, construit sur le boulevard Saint-Martin, offre le déploiement de toutes les ressources de l’art : i) est commode, agréable dans sa décoration, propre à la propagation des sons, pourvu de toutes les précautions nécessaires contre le feu; enfin son extrême solidité a été justifiée par un spectacle gratis. L’inauguration a eu lieu le 30 novembre par la reprise d'Adèle , composition lyrique fort médiocre qui a laissé à l’architecte tous les honneurs de la soirée. La reine, qui n’est point encore relevée de couches, n’a pu assistera cette représentation; mais elle avait dans la matinée effectué avec sa grâce accoutumée l’échange de la clef et du cordon noir, auquel Sa Majesté venait de faire attacher, indépendamment de la croix , le brevet d’une pension de six mille livres.

En parlant de spectacle il est opportun de rapporter une aimable espièglerie de M. le comte d'Artois, qui divertit beaucoup les salons. Son Altesse Royale est infidèle en amour, mais elle ne s’éloigne pas sans retour des beautés qu’elle honore de ses caprices. Le prince est revenu au commencement de cette année à mademoiselle Contât, qu’il lui a paru piquant d'enlever à un Maupeou d’épée qu’elle ruinait. L’actrice, qui avait à peu de chose près terminé cette tâche, ne fut pas fâchée de renouer avec l’Altesse inconstante, afin de travailler près d’elle sur le même pied. Mais si les beautés de théâtre ont leur savoir-faire, la grandeur libertine a aussi sa malice. Un jour que mademoiselle Contât se proposait de tirer une vingtaine de mille livres du prince, elle ht fabriquer sur un papier timbré une prétendue assignation à payer cette somme, el à comparoir pour s'y voir condamner. La comédienne laisse par mégarde l’exploit sur la cheminée; M. d’Artois l’aperçoit et veut le lire. Contât fait semblant de l’en empêcher; il insiste; elle cède à regret à la curiosité de l’illustre amant. « Vous aviez tort, lui dit froidement Son Altesse après avoir >lu;jc me charge de la dette, et j’emporte ce papier pour mé-« moire. • Le lendemain monseigneur envoya à la rusée un arrêt de surséance d’un an , qui sans doute avait autant de réalité que l’assignation.....Furieuse d’être démasquée et jouée sous jambe , la jolie pensionnaire du tripot a voulu retourner au délaissé Maupeou; mais il lui a répondu qu’il était trop tard. Ce dernier trait manque d’adresse; il eût mieux valu avouer qu’on était vaincue, cl rire la première de l’avoir été. En se piquant tout de bon après une manœuvre houleuse, mademoiselle Coulât indispose sérieusement Son Altesse,

qui refuse maintenant de reconnaître un enfant dont la belle vient d’accoucher, et que le prince voulait bien accepter comme lot lui revenant malgré les chances multipliées de la loterie galante que lient la jolie maman.

Un vieux débris de la courde Louis XIV, le comte de Maurepas, vient de rejoindre les courtisons du grand roi après avoir musé longtemps sur la terre sans gloire, mais non pas sans intrigue. Par je ne sais quel art de se faire valoir, par un frétillement empressé, par une grande importance à vide, ce ministre parvint sous trois règnes successifs à se faire la réputation d’un homme d’Etat. Louis XVI fut sous lecharme jusqu’au point de croire ce petit-fils du chancelier de Pontchartrain le moteur indispensable de son gouvernement ; il lui en confia la direction, et sa présence embarrassa la machine d’un rouage inutile. La mort de Maurepas ne produira certainement aucun dommage dans les affaires publiques : on pourrait comparer cet événement à l’action cessante d’un moulin qui faisait beaucoup de bruit et broyait fort peu «le grain. Il faut ajouter cependant que ce ministre ne fut précisément ni méchant ni malintentionné; ce distique est donc d’une extrême sévérité :

O France, applaudis-toi, triomphe do ton sort, Un Dauphin vient de naître et Maurepas est mort I

Si l'on pouvait se féliciter de la mort de quelqu’un, ce serait de celle du fanatique Christophe de Beaumont, qui tombe enfin du siège de Paris après avoir gouverné l’Eglise pendant trente-cinq ans avec une intolérance, une tyrannie qui rendaient le joug du cielcenl fois plus dur que la plus despotique domination terrestre... Malgré les inspirations de la charité chrétienne, qu’ils entendent mieux que ce prêtre , les jansénistes ont répondu par un sourire à son dernier soupir.

Les années réunies de la France et de la république américaine ont remporté une grande victoire sur les Anglais, en forçant lord Cornwallis à signer une capitulation dans York-Town le 19 octobre dernier. Six mille cinq cent quatre-vingts hommes oui posé les armes sur les glacis de la ville, et sont prisonniers de guerre. On a trouvé sur les remparts cent soixante canons, plusieurs mortiers, une quantité prodigieuse de bombes, de boulets, et dans le port quarante bâtiments de transport montés par huit cents matelots. Ce beau succès donne une consistance désormais inébranlable à l’indépendance américaine; tandis que le gouvernement britannique, fatigué d’une guerre ruineuse soutenue contre une nation levée tout entière, aspire au rétablissement de la paix, qu’il achèterait par de grands sacrifices.

CHAPITRE IV.

198Y-I99S.

Madame do Gonlis gouverneur des enfants d'Orléans. — M. do la Harpe tout— pourrmanfe. — Portrait do madame «lo Goniła. — La Mélomanie} musique do Champeio. — Ovation do M. do la Fayette à l’Opéra. — Jalousie des talons rouges. — Les portraits de famille. — Mort do Madame Sophio de France. — Les Liaùont dangereuses ^ roman do M. de Laclos. — Le nouvel Abeilard. — Nouvelle chanson critique sur la cour. — Efforts réunis do la France et de l’Espagne contre l’Anglet* rro. — Ouverture do la nouvelle sallo du Theâtro-Français (VOdéon). — Le comte et la comtesse du Nord. — Les Conférions de J.-J. Housteau. — Lo comte d’Artois part pour Gibraltar. — Les brevets do dame accordés a des demoiselles. — Début du chanteur Ga-rat. — Il devient l’élève do madame Dugazon. — Garai est appelé aux tètes do Tnanon. — Banqueroute du prince de Gu»* menée. — Le duc de ¡Chartres en Italie. — La batterie de cuisine du comte d'Artois. — Le roi de Timor et do Solor. — Le curé de Saint-Sulpico plaide avec la Comédie-Française — M. Gricnod de la R ynière. — Fête originale qu’il donno. — Préliminaires de paix entre la France et l’Angleterre. — Nouveaux ministres.—Nouvelle sallo de la Comédie-italienne — Madame d’Epinay; sa mort. — Petite punition imposée à Madame première. — Lee paratonnerre!. — Apparition de Roter** pierre. — PhiloctUe} tragédie do la Harpe. — Découverte des aèrastau par M. do Montgolfier. — Expérience do MM Charles et Robert. — l^s frères Montgolfier en font uno à leur tour. — Pilaire de Roxier «'eléve le premier dans les airs — Réhabilitation do Lally-Tolen Jal. — Admirable plaidoyer de son fils. — Mort de d'Alembert. — Son origine ; ses ouvrages ; circonstances do sa mort. — M. de talonne contrôleur général. — Paix définitive. — Circonstances curieuses de sa publication. — Did™, opéra de Piccini, paroles do Marmontel. — Coup d'œil sur lo traité de 1783.

On m’a montré hier à la Comédie-Italienne madame de Gcnlis, femme bel esprit, que M. If duc de Chartres a eu la bizarre idée de nommer gouverneur de ses enfants mâles. Celte innovation a déterminé la démission de M. le chevalier de Bonnard, sous-gouverneur, dont l’orgueil masculin n’a pu se façonner au joug d’une suprématie féminine. On prétend que M. de la Harpe serait moins scrupuleux, et qu’il accepterait volontiers la charge dédaignée par le lier gentilhomme. Déjà le public malin, regardant la chose comme conclue, dit que, madame de Genlis étant gouverneur do* enfants d’Orléans, il est tout simple que l'académicien soit sous-gouvernante.

Lorsque le duc de Chartres, selon l’usage admis dans la famille royale, a soumis au roi la désignation qu’il avait faite pour Féduca-

lion des princes de sa inrison, Sa Mojcaié, après avoir levé les épaules en l’écoutaut, a réfléchi un montent, puis elle a dit ; « J'ai un Datt-” pbfa, ¿Manie pourrait être grosse, M. le comte d’Artois a deux * princes, vous poulet faire ce que vous vaudrez. □ Et le monarque * lûumélç dos i ^ parent. En conséquence de ce choix, les prin-ersscs ayant eu la rougeoie, madame de Chartres s’est enfermée avec elles, et ni conitcMC.de Genlie est restée avec les princes.

Al ¡ufa me de Gcnlis, dont la famille est passable nient inconnue* quoiqu'elle la dise fort illustre, ne saurait passer pour une jolie r mine; mais sa figure mignarde a de la finesse, et révèle un esprit ^'d11'! et prétentieux. U taille de widoma le gouverneur ne manque pas il elegante.; scs manières ont un abandon qui, sans calomnie, sc remarque aussi dans ses mœurs, Le fond du caractère de celte dame me parait utre la causticité, dont l'expression fait grimacer légère-ment ses lèvres, et élrécit„ si je puis m'exprimer ainsi, le sourire T" s y promène continuellement comme un factionnaire ayant sa consigné. La comtesse vise à h réputation de virtuose; ce qui fait ’ ne aux critiques par métier qu'à l'exemple d’Amphioij t elle voit les hommes se ranger autour de sa harpe. On ne dit pqs toutefois que» pour compléter ¡'exactitude de la figure, les pierres s’élèvent d elles-mêmes sur les murs voisins , aux accords de l'instrument Gcnirs. La comtesse s’efforce de se faire pédante pour sc donner un air trYere; mais, dans l'intimité qui lui plaît, on a, dit-cn* fort bon marché de celte austérité d'apparat, el, depuis que ce dessous de carie eü un peu généra km eut connu, on ne parle guère sans rire des dehors graves de cette comédienne rusée.

.Madame de Gcnlh a composé plusieurs romans, et malheureuse-m< lit un grand nombre de comédies : son style a de la grâce, de >             '"¡d* m pensée est sans élan, sans originalité , el ne

J811*’ ^«’s caractères de Femme ont quelque vérité, lOTł-a 11     * n>Pre: 11 * P** de Son pétl-anti&mc ¡ ceux d'homme tiais-

J n '' ""^ S* ^"s blesse, sans chaleur, à moins qu’ils ne sotenl.wuui'^            est |^ r^ celle critique qui fait la

buse de toute littérature utile, madame de Gmlis ne loue guère Cau?sl ,lOut£* 1<!S perfections qu’elle enlève aux autres sont-iL son éloge : il faut se p lu ire beaucoup à lire ks nomen-( J is pour suivre jusqu'au bout dans ¡'énumération à chaque ju uaiil reproduite qu'elle hit de scs belles qualités. S'agit-il de re-<^ei les defauts d'autrui, cet écrivain acquiert toute la puissance de unir : si phrase devient alors piquante, amère, chaleureuse même ; son jnia|r]nation se h-coude, scs remarques ont de lu précision, de la 'ii.itjli1 ; ruhn, si madame de Gcrdis était plus juste, rite tiendrait iticoiiicstahlcment un rang distingué parmi les critiques de l'i-poquc.

Mais, je ne lui conseille pas de juger ks pièces de théâtre : tout ce qui tient a l'art dramatique n'est pas de son ressort. Je l'entendais de ma loge, a h Cnmédic-llalicune, causer d'un petit opéra appelé la Mdimiüiiif', qui, depuis cinq à six mois, attire la foule, -l'aurais peine me rappeler tou test ks hérésies que la comtesse a débitées sur la mtrtique, debut d* AL Çbftmpein, et sur les pandes, dont un AL Grenier est I auteur. Prévention ;= part* cette salin: spirituelle et comique de la manie musicale des amateurs étincelle de verve et d'excellente harmonie; fa Méln^anie amuse, réjouit, fait rire aux dépens d’un ri-’ * 'uila plus d’éléments qu’il n'en faut pour qu'elle reste qu théâtre.

J’avais ri À la représentation de fa Af^lantan ir, j'ai pleuré d’alteu-dritacment k huidrimiin à celle *V/phiytnic en dulùkdans la nouvelle salle de l'Opéra; mais la fille d'Aqamemuon n'élah pour rien dam ce mouvement dc sensibilité. M* delà Fayelte, revenu momentané-ment d'Amérique, se cachait au fond d'une loge, quand le public a découvert ce jeune guerrier et a saisi le manieni du chœur: Jc4t& est couronné des mains de fa Victoire, pour applaudir avec transport le compagnon d'irtnes de Washington, Une actrice, mademoiselle Torlay, encouragée par ccs acclamations, a dirigé de son propre mouvement une couronne vers la loge de la Fayette, et le parterre a de nouveau lut lu des mains. Cc triomphe improvisé a vivement déplu am Liions rouges qui assi sial eut -i Ja représen la lion : ccs nies-rieurs sont furieux de ce que le défenseur de la liberté américaine vient d’être promu, à vingt-quatre ans, au grade de maréchal de camp sans avoir passé par celui de brigadier. Us pretendent que M. de la Fayette n’a rien fait ¿'extraordinaire, que chacun d'eux rn aurait fait autant s’ils eu avaient eu l’occasion. Que ne la cherchaient-ils? Du reste, AL de h Fayette n'est maréchal de camp que par let tre close du roi cl sans aucune fonction : Sa Majesté ayant fuit cou-naitre à ce gentilhomme qu’il ne prendrait rang dans les cadres que d” jour oii il serait appelé au service de France,

AL de |a fayelte montre à scs amis un tableau représe tita ut f intérieur de «a famille* et qu’il doit, à la demande de son ami Washington, retupor(er rn Amérique, La marquise est peinte dans son apparknieni* eniQQr^ jg ¿es trois enfants.. Elle lient à La main un uniforme amt. rícaí^ ^ dont le petit Georges parait vouloir sc servir pour marcher sur les trabes de son père. 11 h déjà passe un de ses petits bras dana une nianrhc et s'efforce dépasser l'aulre. Le père, présent à cette scène ■'•itemi ridante * témoigne par un geste expressif La satisfaction qu’il en éprouve. Ceiic çumposition sage , ingénieuse, pleine de mouvement, fait beaucoup d'honneur à un jeune artiste

demi clic est le coup d'essnt , comme une parti ci pal ion majeure A l'affranchissement de l’Amérique est le coup d'essai du principa? personnage dc cc tableau.

Madame Sophie, fille de Louis XX , sst morte h peu près subite— ment et dans un âge peu avancé, le |" mars. Elle .i été enterree i Sainl-Dcnis sans aucun cérémonial, conformément an désir qu’dit en avait exprimé. Les spectacles, qui avaient fait reZdche le jour de sa mort, onLjcué dès k lendemain, Cependant lu reine et mesdames s'abstiennent!] cause de leur deuil des plaisirs du théâtre „ eik* s'eu dédommagent par des lectures piquantes. Un meuble indispensable de toilette „ c'est depuis quelques semaine» le roman intitulé kj /.faisons dangereuNS . attribué à AL de Laclos, officier d'artillerie L Get ouvrage écrit en traits de feu est une école ouverte de scandale, un recueil fécond, oii les femmes perdues peuvent encore prendre des leçons de libertinage et de perfidie, tandis que celles arrêtées par la pudeur sur le bord de l'abîme apprendront, à l’aide de ces- feuillet^ corrupteurs, à s'y laisser glisser doucement, (le livre, véritable œuvre du démon , se fait lire avec plaisir, avec intérêt ; c'esl I* serpent caché sous des fleurs. 11 y a, dit-on, des portraits ressemblants dans les Lfarsuns dangerruses : je n’en ai point reconnu; niais je plains les modèles s’ils soûl peints avec des couleurs aussi mordantes que celles de l’E/fflfi « JMrgot, espèce de pamphlet composé par le même auteur en 1773, et dirigé contre la comtesse du Barry,

Les anecdotes secrètes de la ville récréent aussi le deuil de la cour de Marie-Antoinette: celle que je vais transcrire lui a été racontée dans l’étroite intimité du petit Trfonon. A end redi dernier, jour ler-riblepotir les fatalistes, on a trouve l'abbé Pecana, éditeur d'urto nouvelle traduction de Métastase, baigné dans son sang. Cel ecciv-siaslique, dans la plus étrange direction de désespoir, ¿'était traité hii-niime connue Fulbert fil jadis traiter Abeilard. Des survenants arrivés i temps ont arrêté l'hémorragie; on espère que Pezann ne mourra point des suites de celle miitilaiinn. Le patient revenu d’un long évanouisse ment a raconté volontiers la cense du suicide qu’il avait tenté. U paraît que la veuve Hérissant, chargée de l'impression du Métastase, M proposait de retenir te prix de* exemplaire* vendus jusqu'à concurrence du remImursemciit ¿CS fortes avances qu'elle avait faites pour l'éditeur et que cette détermination était la cause de son attentat. ■ Ccsl cette Hérissant qui veut tout, dit l'abbé à ceux » qui l'avaient secouru, il n’y ft qu'à lui perler cela, ajouta-t-il en L' montrant l’objet sacrifié, c’est ce que j’ai de plus cher... » Il est douteux qu’on ail obéi à celte injonction : l’article n'ëiaiL plus commercial. A présent que le pauvre ecclésiastique est sauvé, on peut rire de cette iivcuiure.

Mais lu reine ne rit point d'tmc nouvelle chanson critique sur fa cour, qui se répand .1 profusion, et dans laquelle Sa Majesté est fort maltraitée, Ccs COUpfefa, profondément malicieux, paraissent faits à l’occasion de la naissance du Dauphin. Après avoir plaisanté Dieu luî-iiièine des grâces réitérées qu’il a faites à Louis XVI en m ravisant, l'auteur anonyme fait AL de Gûigny le premier ministre immédiat de ces grâces par réminiscence, el Al. le comte d’Artois te &e-Cûnil ; cri aucorjji ni uni tetóte J'adjonction de ce m ¡ut-uère à MAL de Dillon, dr Lauiun, de Besen val, etc, Piwant ensuite aux autres per-Bonnages de la cour, le diffamateur n'épargne absolument que Sfa-tlame crt sa secur la comtesse d’Artois. Du reste, hommes cl femmes su ni déchii'fo par la plume corrosive : les ducs d'Orléans et de Chartres, MM. Amelot, de Cas tries, de Miroménil, de ¡Mouteynxrd, de Ptivségur; la princesse de Lambalte, la duchesse de Bourbon, mesdames Jules et Diane de Polignac, de Fleury, d'Ossun, de Luxembourg, de Fougières, de Gcnlis, d'Henin, jouent 1m principaux iules dans celte diatribe chantante, selon le vice ou k ridicule de chacun ou de chacune. Tout cela est rimé avec esprit, et décèle nue grande habitude d'écrire... Les <uppôis de la pnlke sonl dehout pour découvrir le pôêie ; eu attendant les personnes dénommées sc désolent, car on croit aisément au mal, surtout en Ibibsenco du bien.

Heureusement les nouvelles politiques sont venues faire un peu diversion aux couplets scandaleux. Les cours de Versailles rt de Madrid ont résolu de réunir tous leurs efforts pour tenter cette année des opérations décisives contre l’Angleterre. Déjà le général Alurray a rendu aux Espagnols le fameux fort Saint-Philippe de Minorqne, jadis conquis par le maréchal «le Richelieu; M. de Grillon , vainqueur sur cc point, à l.i tète des troupes françaises et castillane!r prend te'chtiiiin de Gibraltar, oit ce général espère cueillir un laurier mieux défendu, mais aussi plus glorieux. Pendant ccs disparitions une escadre française , aux ordres de Al. de Kcreaint, s'empare des ĆLablisHunenls hollandais conquis autrefois par les forces brifanni-qiiessur les rivières de Dcmeruri, d'Osscqnileo et de Berbichc; tandis que vingt mille homme# de troupes françaises el espagnoles com-

1 M, de Laclos composa les ¿ísüonr <fanÿ«reum a |'|fad'Àix, près Hochefort, où cet ofEcier commandait l'artillerie eu qualité de simple espitaidû. Les scènes üT-’^'usijH qu'on rom :rque dans bol livra ont pu lui être inspirées par la rnmro teiribiu qu'il avait sous les yeux en fa Cûinposanl ; il se plaçait, pour écrire, aous une voûte que le choc dû h mer s creusée dans un rocher, al d'où m fou pouvait contempler los convulsiona, do la tempêta. M. do Laclo» saE J*1^ générai d'artillerie à Tárente , fa A octobre MOS, à l'igû de ajuapio-quairc *us.

Mandes par M. de Boulin et don Gaîvès it disposent à attaquer U Jamaïque, sous la protection de cinquante vaisseau! de ligue el avec l’assistance d’un corps nómbremele niç^cs desee «du s des niorrlagnes Bleues* Enfin le marquis de Bussi, favorisé par Prscadrcdu bailli de Suffrcn, doit se combiner dans Plmlc avec le sultan Hyder-Ali pour expulser Tes Anglais de celle péninsule. Ccs grands préparatifs joints *ui embarras que la république américaine cause au cabinet de Saint’ James, rendent sa situation fort crin que ; nul doute qu'il ne saisisse ja première occasion qui se présentera de conclure la paix : nous verrons si nos gouvernants sauront profiler des chances favorables qu’ils réunissent évidemment. C’est le eau de sortir enfin de la vieille ornière oh Louis XV, par une faiblesse décorée du nom de générosité, a traîné servilement sa politique à la suite de celle des souverains qu’il avait soutenus de ses troupes et de ses trésors* Cc que n’aurait pu faire un monarque aussi peu versé dans les Affaires que Louis XVI, avec un conseil d’une extrême médiocrité, i'affranchissemeni de l'Amérique l’a fait; il ne s’agit plus que de recueillir, dans un traité sans doute prochain, ce que le hasard a conquis pour noua : je suis curieuse de savoir si nos capacités diplomatiques suHircni à celte tâche facile.

On a fait dans les premiers jours d’avril l'ouverture de la nouvelle talle de la Comédie-Françoise, près du Luxembourg. Tout l’extérieur de l'édifice nie semble noble ct beau ; c’est un monument de plus* Mais on ne se montre pas aussi content de Ti oté rien r : le public se plaint de l'îucommodité des loges, dans la construction, des-quelles on ;i visé aux fortes recettes pínol qu’ù l'aisance tics spectateurs. Les Aunes font it l'architecte nu reproche bien autrement grave ; elle» prétendent que l'éclat du blanc, qui domine dans la décoration de la salle, éclipse celui de leur teint; viles menacent les comédiens de déserter le spcclade, si le décorateur ne restitue pas nu satin de leur visage et de leur gorge l'avantage que Tan doit abandonner à ta nature, ou, si Pon veut, l'avantage que h peinture buis vie ne peut disputer à la peinture animée. La mauvaise humeur qui rúpiait parmi les spectateurs gênés rl parmi fai spectatrices éclipsées s’est fait ressentir dans le jugement porté sur fa pièce de circonstance Intitulée nnauÿuralÎM du 'Aédlrc-Fritafais : ce petit acte de M. Imbert a été traité avec une rigueur extrême ; les sifflets étaient si nombreux , .-.i bruyante, malgré la présence de la reine et de Madame Elisabeth, que le semainier a fait baisser le rideau avant la fin de l’ouvrage. L'auteur parle d'en appeler

Du plrterre en tumulte au par torro attentif.

Il réussira pcul-êtrc si les hommes sont mieux assis, et si les femmes parussent plus jolies.

Deux curiosités qui se montrent ensemble sc nuisent mutuellement: le comte cl la comtesse du Nord, héritiers présomptifs de fa couronne de Russie, sont ru conçu mu ce de vogue avec les Con/mton* de Jr-J-Hotunau^ le couple impéri:.! ct le livre posthume mit paru presque en infinie temps a Paris. Parlons d'abord de nos botes illustres; nous ntt tenons pas encore ht H in|> t où ta philosophie l’emportera sur les grandeur* qui h H lient. Le grand-duc peut à amp sùr sc flatter d'être un des huinmcs les plus laids du vaste empire de sa mère : jamais dame nature, en formant un nm d’homme, ne fut aussi parcirm»-nieuse^ ct puis allcx soutenir après cela que tous tes biens abondent chez les princes! Par excès de compensation, lu grande-duchc^se’ est un colosse ; cinq pieds quatre pouces, une gorge à servir île place d'arme» pour une parade , des bras aux proportions de certaines cuisses, ct de la graisse par quintaux; voilà cette princesse. Ces déni étrangers ont de ¡'affabilité, de l’esprit, des connaissances variées ¡ils sont recherchés partout, et méritent tir I'lUc, Cest tout ce que j'en veux dire ; les recopiions .1 lu cotir, les fûtes, les prouiciiadcv ¿utn Paris, enfin tout le délai! des galanteries que nous faisons aux illustres voyageurs, je n’en parlerai point; ce serait une dixième édition avec trop peu de changements*

Les ájn/é^n'ons de J .-J. Rousseau sont l'aveu, dépouillé d’artifice, des peccadilles du philosophe dans sa jeunesse ; on y trouve l'étincelle de la flan une avec laquelle /h^R.- est tracée. Madame d'Epi isuy loue, sous la dcsignalian de nui tante, nu rôle qui fait pré sumí; rentre fie Genevois et clic un autre genre de liaison que cotte parenté d'emprunt. Les Com(îÛîu»s sont écrites avec nue grâce, un abandon mêlés d'élégance; c'est encore un modèle de style*

M. le comte d’Artois est parli depuis un mois pour k siège de Gï* bnlter, commencé de longue main, mais donl on ne s'est occupé sérieusemeut que celle année. Le frère du roi, qui entretient une correspondance suivie avec la reine, lui a Mangue que son costume leste et sa suite dégagée d’étiquette ont fortement scandalisé lu cour •le Madrid, qui eu est encore au cérémonial tu flexible de Louis XIV, Nous avons déjà de charmantes plaintu-terit» de l’illustre voyageur sur les jolies jambes des dame» espagnoles, sur leur petit pied,qui* jeton ce prince, 11 est point menteur, et sur quelques autre» détails à l'occasion desquels on lui a répondu, dil-on. qu'il riait trop bien in-formé* Non* attendun» ntaiulełiiiDl les bulletins des exploits de Son Altesse Royale, qui, revenue de fa guerre, pourra unsdoutc, eu toute

sécurité de conscience, habiter sa chantara à roucfôr martiale du chále: u de Bagatelle.

Maïs il serait possible, disent les politiques, que te retour de la paix ne laissât pas à M. le comte d'Artois te temps de devenir un héros. M. de la Fayette, qui, d'après scs engage ni eu K avec fa cintrés, américain, déviait être reparti pour le Nouveau-Monde* est encore à Paris* fl confère journoîlciDeul avec Franklin; et quand nu lui parie du retard apporte à son départ, il répond qu’il en a donné nu général Washington des raisons dunt il sera contení. Le jeune général ne s'entretient qu’avec eulbousiasmc de la canse américaine : il y fait rapporter toutes ses affections, Une de ses filles a reçu le nom de Virginie,1 il a donné à son fils celui de t Jeorges* parce que Washington le porte, el Al. de fa bayelte a inspiré un tel respect à cet enfant pour tout ce qui appartient *111 Elnts-E rds, qu’il voit avec une vénération religieuse tes voyageurs américains.

Il y eut dernièrement une petite discussion assez vive entre le mi ct la reine h l'occasion d’un brevet de tome que Louis XX I refusait obstinément h une demoiselle de seise an^ Une explication est ué-cessai™ à cet égard. Sur la Lu du règne de Louis XV , les imîqpna-liuns libertines, en grand crédit auprès de ce vieux monarque, cherchaient toute» les tournures, possibles pour favoriser ht licence des mœurs, qui plaisait à Sa Majesté* Sous l'influence de ce* idée», quelqu'un proposa, comme un moyen excellent de recruter les phalanges du plaisir , d'établir des brevets de dame en faveur de» demoiselles qui voudraient ¿tre présentées* Le mi trouva P innovation cb a rm ntile, ct bientôt die porta ses fruits. Les jeunes personnes, jouissant à h cour de tous les privilèges Ct honneur» jusqu'alors réservés aux femmes mariées, s'affranchirent assex promptement de la simplicité, de fa modestie ct delà retenue attachées à l’état virginal; plusieurs ac livrèrent ijnpunéuieni ;• des intrigues scandaleuses ; quelques-unes même, vu teur titre de dame, accouchèrent sans beaucoup de mystère. Les brevets dont il s’agit se sont prodigi cuse meut multipliés sous Louis XVI, ou plutôt sous Marie-Antoinette, et les grossesses des dames sans mari attitré se sont accrues à proportion, Le désordre a fait enfin ouvrir tes yeux à uu menarque ami des mœurs : ¡I ne signe plus qu'avec une extrême difficulté ces píenles de libertinage, et c’est à l'occasion d'une de mande de celte nature, faite sam succès, qu’il s’est élevé un petit nuage dans te ménage royal.

Il n’est bruit dans la capitale que. d'un jeune Bordelais nommé Garât, neveu du Garai homme de lettres. Ce garçon est doué d'une voix récltemenL enchanteresse, malheureusement il ne canna il pa» une note de musique; mais te goût lui lient lieu d’art, et rien n’est plus agréable que sou chant* Indépendamment de ce talent. Go rat a celui de contrefaire toutes les voix êtes acteurs et actrices, tous les instruments d’un orchestre; en sorte que, sa mémoire aidant, ilexé-ouïe un atiéra tout entier. Les premiers comgmsircura de l'époque, MM. Gluck, l'icdni, baedunî, Philidor, Gréiry, ne peuventsc taire sur ce phénomène. La rareté de cette faculté harmonique ouvre tonies les [sortes tu virtuose naturel, tes grande» dames, les aeirwv», les fil tes se l'arrachent ; cl comme sa figure est agréable* ces beautés de divers étagr-i sont bicu aitra de tatuir ni t?c*l un prodige eil tout genre. Madame thigaeoui, actrice fort tendre de la Goniédie-ltaltentu captive pour It montent notre Bon!cl.iis; elle prétend quelle lui auta bientôt appris fa musique* En aitemfam, le pauvre garçon maigrit h vue d’œil, tant son ardente maîtresse lui fait compter de soupirr <1 lui fait mépriser les pauses. La reine, qui est informée de ce système d'éducation, a voulu eu tendre Gara t avant qu'il ait perdu cette frù-chéur de timbre, 00110 pureté de sous que son institutrice ne lardera ÎAt de rentier l sa méthode. L'aimable chanteur fui conduit hier à Criation dans une voilure de la cour; Sa Majesté lui « fait beaucoup de compliments, et souvent on lui a entendu répéter dans la soirée : C'est dommage, c'cxt vraiment domniage1!

Autrefois il n’y avait que les commerçants qui faisaient banqueroute; aujourd'hui tes gírinecs s'en mêlent, et l'initiative était bien due à la maison de Rohan. Depuis longtemps ou pariait a Paris de la culbute financière du prince de Guémenée, grand chambellan, dom la femme csl gouvernante des enfants de France* Mais ce seigneur fajami, comme on dit, de fa terre le fossé, eu conlraeiactL du nouveaux emprunts pour couvrir les anciens ou en payer fax arrérages, on avait fini par traiter de calomnie te bruit de su faillite. Cependant les prêteurs lui ayant manqué tout à coup celle année, il a fallu qu'j| inûiitrül sa situation a nu. et le fond du sac est un déficit de vingt-cinq :i trente millions* Tandis que ce maguiliquc banque routier fait en Halle un voyage d’agrément, on próhls tle sou absence pouratv noncer c^tte désagréable muelle à ses créanciers* Ils sont au nombre d'environ trois mille* qut<jn pourrait embrigader par quartier ci par rue, Cesi une désola lion dans Paris; cette phalange malheureuse se corn posa ni en général d'artisans, de perruquiers, de domcsliquei qui avaient placé tetir pélîl pécule dm* M. de Guémeuéc pour en avoir un plus gros intérêt* On croit cependant que, la cour aidant., le

prince ne fera perdre quel'" 'I™1 t(ers '^ « T1*’1 ^cît. Qudqn’un tmrlani l'autre jour de cet événement dira la vieille maréchale de Luxembourg, dit í - U »'] 11 ’F,r”n roi ou un Rnbati qui puisse faire » une banqueroute prcillr* — Espérons, répondit h maréchale, que t CC sera le dernier acte de souveraineté île cette maison. «

SI. le dite de Chartres voyage aussi en Unité, mais non pas pour fa cause tp1’ vient J'y conduire le prince de Guémcnde. Unfgré l';ib-sence de Son Altesse ? éréitissime, les plaisanteries du public sur lï-kraiion îles galeries du Palais-Roy?I ne discontinuent pas, ni Von assure grave tuent aujourd'hui que te prince est allé se faire recevoir de l',4 codent b des Arçons de /tome.

Quelque chose déments plaisait, c'est la débite que M. de Grasse vient d'éprouver dans les mers de l'Amérique* Cet amiral prétend sc disculper des fautes qu’on lui impute par un mémoire qui vient de paraître. Dfaprés les faits exposés, îles officiers généraux de L marine décident en effet que cet a minii n’a rien à sc reprocher ; mais ni la cour ni le public tir sont convaincus*

a Snvci-vmis j madame, disait-il à la reine depuis son retour, quel]t: » batterie a fait le plus de mai pendant le bomban! cm eut de Gibraltar? * —Non, monsieur* — Eh bien! c'est ma batterie «le cuisine. Ges bona p officiers espagnols, peu babi tué s à la bonne chère, s’en donnaient » à cœur joie à ma table, et se rendaient malades. En sorte qu’à dé-» faut de blessures dans celte campagne, ils pourront au moins » compter des indigestions sur leurs étais de service* "

Tout le monde a rencontré dans les rues de Paris un petit homme à la face cuivrée, et qui cependant pnrie l’habit noir a braiidcbourg^ ]«; chapeau SOUS le bras, l'épée au coté, les tuions rouges* Quand il arrive de se trouver dans la foule auprès de ce personnage, on est loin de penser que l'on coudoie un souverain , une üiijtMr mm aussi légitime que celle assise sur le trône dc X cpaiillcs : telle est pourtant l.i vérité. Il faut expliquer ce phénomène de vicisitudes, L'individu que je viens de dépeindre ac nomme PaRAnfur-PíMCtiLCelse, naguère heritier présomptif des royaumes de Timor ct de Sofor, dans les Moloques, et maintenant roi de ces contrées, quoique logé provisoirement rue Groix-des-PeiiE^-Champs, au troisième au-dessus de Ven tremol*

Le père de celte puissance tombée avait accueilli dans ses Etats, des moines doiniriicains; ils y prêchèrent le christ ta u jam n : t'était leur mission évangélique. Bientôt ils s'emparèrent de l'esprit du roi, oini du régner en son nom ; et cette circonstance inc fait déjà soupçonner que les révérends pères étaient Jésuites. On pourrait encore tirer cette déduction du nom d’/ynace, que portait un religieux choisi par Je monarque indien pour faire l'éducation de son fils. Quoi qu'il eu soit, le rusé porte-froc, sotti prétexte de taire administrer h sou illustre élève le sac renient de l'eucharistie avec line lokiiinlr digne de lui, obtint du roi de passer aveu le prince A Macao, résidunce d’un évtquc. Le père cousent, donne à l'héritier de sa couronne une suita nómbrente d'esclaves , des habits magnifique:! et beaucoup de ri-chesses, Le jicrftdr du mi nica in rmiduk iikn d'abord Hiihhaiar-l'mnwJ-Cdse à Macao, mais il le mènu rmuitc ■> C.iuiam ; rt là , fiuus l'apparence d'uu voyage d'agrément, il fait etnbarquer PAllessu Ti-llioriumie SUC un vaisseau, frailáis, après lui avoir fait prendre des habits fort simples. Celte disposition étonna lin II ha zar. tout jeune qu'il était; mais Ignace eut |wn marché du son inexpérience, u Piince, » lui dit-il, Je voyage que nont allons en reprendre ne peut manquer * de vous être agréable, niait les Français sont dus monstres nid ne * parcourent les mers que pour détruire les rois et se nourrir de leur * chair : il est hnn de te tenir en garde remire leur férocité en » Cachant voue rang à ces barbares* »

Lejeune homme aurait pu demander A son grnavernenr par quelle raison il lui donnait de tels compati” un s de voyage, mais J’iduC ne lui en vint point ; on parût* Après une heurcure traver.-,ée ( le biïi-ïllClit Arrive en rade de Lorient. Le nudne débarque seul, muni dus richesses du prince, ci lu laisse sur lu navire, an l'a Icense vérilc ne larde pas à lui être connue* Un médecin nom nié Chevalier apprit des matelote l'histoire de ¡'infortuné prince, qui La leur avait enfui raconléc au risque d'étre dévoré tout vif*

Le docteur ciindnisit l’A Messe I ml ici me A Paris, convaincu qu'elle y recevrait l’assistance de la emir; attendu que loua lus souverains de la terre sont frères* connue chacun sait, cl qu’ils se doivent un cinninq secours.. Il est possible que le sit ur Chevalier ait en rabmi de penser ^jp^ ; mais il y a bieniAt quatorze ans rpic le prince de Timor, devenu roi par h’ mort de son père* sollicite du gouvernement 1rs moyens de retourner dans *a patrie : ht première requéra présentée au roi à cc[ çffd dale dc l'nliitléc il H fl... Les secours fraternels des souveraine ^^ lth peu lents. Ce nksl pourtant pas f uite d'avoir multiplié les platel que Ballhawr-Pascai-Cclse si: trouve si peu avancé; on ne le rciumnire jamais sans voir un rouleau de papier a moi lié sorti de sa poche : c'CS; on Lin a ire ment une supplique nouvelle qu'jl <’ -tri ensevelir dans it Lé thé des bureaux.

Il cal vrai que Ica puissances de h cour reprochent peut-être aveu raison au roi de limur quelques habitudes qui dérogent un peu trop à 1.1 grandeur souveraine; par exemple,» lus unlcndre, Sa Majesté rie se ferait pas scrupule dc I ri liguer avec un garçon de bureau en le i/üahiH d'un lijw.'rti sur le coin du comptoir, M¡tjs Pierre lu Grand se lit charpentier, et sein empire était plus important que tontes k» ¡\luluques ensemble*

On assure pourtant que Ballhaz.ir-Pasca 1-0! se vient d'obtenir du roi une pension de dix mille livres qui le mettra b même de payer rêgulièremcnl son boulanger en attendant qufon lui donne une armée pour reconquérir scs Etats usurpés,

Pendant qiie lu roi de Timor satisfait quelques Créanciers, les comédiens français parlent de plaider contre le curé Je Sainl-Sulpicc; mai* je doute que ce procès fasse jamais aillant de bruit que l'objet qui le cause. Deje is que le pasieiir susdit voyait deux tours élégantes s’élever au-dessus «le son église, il était jaloux d'y placer une sonnerie digne d'une si belle demeure; en conséquence il a fait baptiser des cloches énormes dont rêtrornic a été donnée au quartier fa veille des Rois de la présente année 1703* Le branle débutant de ces géants de bronze a produit une commotion si violente, que les maisons du voisimigr en oui tremblé jusque dans leurs fondemenIs et que les acleurs de la Comédie-Française étant en scène se sont vus obligés du rester court* Le lendemain, te surlendemain, même vacarme: celte haute musique amunait le curé, cl les saillis à chômer ne manquent jamais dans une légende restée dans la proportion de moitié au moins it ht porte du calendrier. Les comédiens, ne ]Kutvanl s'arranger d'un tel accompagnement, ont présenté requête au comu'il « pour qu’il plaise à iiosselgnmrMléfenílre aux mai-gui Hier s de Saiiil-kSuLpiee du sonneries grosses doc lies durant les heures du spectacle*?

On croit qu’il n’y aura point d’urrél, niais seulement une invitation verbale au curé de s'arranger de façon A ne pas troubler les en-médiens, qui nJ a parlent aucun obstacle □ scs ortiees du soir. M faut que les prafcssîolis obtiennent une protection é .de, sous la chasuble comme sous l'habit de Scapin Voila donc nnc décision qui va mettre un terme aux pingante ries, que nos élégants, plus rieurs que dévols, se permeliaient sur la perspective d’un procès entre SainlnSulpice et Ja Cantiblie* H.ib il y n plus que cuitlpeliialjen dans ......  plai

sante que M. de Ja ib-vinére, iilsd'un ancien fermier général, fournit à riii!;iritr dis SltklU.

Ge M* de lu. Reymère, unique hé ri lier de son pure, sera puissamment riche à sa inort, mais ¡I est aussi disgracie de In nature qu’il paraît devoir être favorisé de la fortune. Celle mère bizarre ne lui a donné pour mains que dis moignons; le surplus dû sa personne, sans être contrefait, n’est pas très-lieurcusemenl cu ¡Rumié. Désespérant «le réussir dans un mcmik où l'nn s'éprend surtout des dehors, la Rey mère s’r u tient habituellement éloigné : il est un peu sauvage; ce dont il profite, d£l-un, puur sc duriner fa réputation de philosophe. Au surplus, ce jeune liummc, qui remplit avec distiticiiou fa noble praîcssioti d’avocat, a de l'esprit, de L'instruction, l'amour des lettres* Au palais si renommée est lionne: défenseur du pauvre, il plaide tans honora ires. C’esl enfin un homme éclairé, bicnveilhml et généreux; mais il a sus moments de bizarrerie : on va en juger*

Elans les «tumiera jour* tic janvier. M. delà Rcynièrc invita phi— fiieitrs magistral!», avocats ct gens de le lires à une fuie fixée «m 1’' février; les Lilki-, d'invitation étaient ainsi conçus : n Vous êtes prié « d'assister aux convoi et enterrement d'un tpueufokn qui sera donné «le samedi premier février par mesúre Ifallhasird Grîmod de 1a •w Reynière, écuyer, avocat au partaniem, correspondant pour fa |mr-m tic dramatique du journal de KcufcbAtel, rn sa maison tics Champs-u Elyséts* L'on se tasse rubiera à neuf heures du soir et le «ouper » aura lieu à dix*

» Le cochon cl Fhnile ne manqueront point au repas* »

(le singulier billu, modelé sur ceux d'en terre muni, offrait pour attributs allégoriques, au lieu d'une tète de mort eide tibias en sautoir, une gueule litante sous Laquelle un comean et une fourchette se croisaient.

Au jour dit les invités trouvèrent d'abord à la portad» appartement nu Suisse qui demandait si le convive allait cirez AL dr lu Reytiicre l'ujjpraseur du prucie ou chez M* de la Reynière le danseur du pi'vpfo, demande qui prouvait que dans le bagage de vertus de l'ampliilryun on ne devait pas compter au premier rang Le respect lilial* Mais ou est tellement d'accord surfa réputation de MM. Ici fermiers généraux, que personne ne manquait de répondre : a Je vais • Citai Le défenseur du puuphi. d L'Ilelvélien faisait alors une première corne au billet et l’on passait dans une espèce de corps de garde Où se trouvaient dea soldats armés et vêtus en héraut* d'armes m qui introduisaient dans nue pièce que gardait un íiuWr, une sorte dû frère terrible, le casque en tète, la visière baissée, la dague au côte* Il faisait une seconde corne au biUct, puis vous ouvrait la porte d’une salle où se présentait un homme en robe, en bonnet carré, qui interrogeait le mL/Ji^te sur ses internions, «m nom, sa I demeure, ses qualités, cl dressait procès-verbal du touL Enfin on voyait s'ouvrir la salle d'assemblée, dans laquelle deux enfant de chœur venaient toni d'abord , munis d'cnçensuir, parfumer le ne? dq dernier convive introduit.

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Les convives ihin réuni- au nombre de vingt-deux, on est passé dans une pièce noire» mais ou s’est levé rapidement un rideau de théâtre qui a kissé voir la salle du festin éclairée par trois cents bougies. An milieu de h table s’élevait, pour surtout, un grand ca-fafolquc, dont le lugubre aspect n’a nullemnkl empêché h compagnie de faire honneur a un souper de neuf Services. Un de CCS services était entièrement composé de cochon, « Comment avez-vous trouvé celle CUfAfïnfltlîWe ? u a demandé M. de la Reynière; buis les Convives ont répondu Excellente. « Eh bien! n repris l'avocat, elle » est de fa façon d’un charcutier proche fuirent du mon père, ^ A un antre service, où tout était accommodé à l’huile, l’amphitryon a de-mandé si Pou riait content du gmH de cette liqueur; sur une réponse également affirmative!, ¡I ¡1 ajouté : « Vous en trouverez, de pareille * chez im épicier qui est cousin issu de germain ac mon père; je » vous donnerai son adresse, ainsi que celle de T homme à tu cochon ■ naülc; il faut être utile à sa famille. »

F— Kon, non, monseigneur, a repris mademoiadta Contât en repoussant le frère du roi.

M. tir. fa Rcynicre a donné cette étrange solennité coinme- un service funèbre eu l'honneur de mademoiselleQuinault, actrice célèbre qui vient de mourir; heureusement pour la réputation de cet avocat nous sommes en carnaval, el les farces funéraires ne sont pas hors du programme de la folie: témoin l'enterrement du mardi gras, Cependant on s'accorde à «lire que quelques grains d’ellébore conviendraient bien à M, de la R cy ni ère lits t,

La Krance, l'Espagne et l'Amérique, auxquelles venait de se réunir Ja Hollande, étaient en mesure au commencement de cette année de f lire une guerre redoutable à l’Angleterre, malgré les échecs de l'année dernière en Amérique cl devant Gibraltar. La G ramie- Bretagne possède uns doute un grand nombre de vaisseaux, mais la pénurie de matelots neutralise utu! partie de cotte marine de hois; et les forces navales réunies de la France et de l’Espagne sont en ce moment supérieures à celles des Anglais de quarante-six vaisseaux de bout bord, Dans les premiers jours de janvier, un secours de trois mille hommes était en route pour te rendre dans l’Inde; un autre renfort de srpt mille cinq cents hommes voguait vers le continent américain, où l’armée anglaise allait être ineonlestablement écrasée; enfin le comte d’Esta in g, le vainqueur de fa Grenade, venait d'être déclaré généralissime des forces maritime de la Frunce et de l'Espagne.

Dans celte situation, le cabinet de Saint-James, qui sait toujours faire fa guerre ou traiter à propos, s'est bîté de signer des prélinii-

' Malgré catle origjo&lifa bizarro, M. Grimod de la Rcynièroa pris rang plus tard parmi las hoto oies de lotira distingués. Se critique dramatique avait do la justesse, muran; q^j, g excellait surtout dans la bfüroíuj-í tvtf(wíF¿ ; « phrase épicurien ne étad trosko avec le verve de J'estcmac, qui eu vaut bien usa autre..» On p't point oublié le spirituel Journal dr, 04W3h«uJl

naircs de paix avec Versailles et Madrid, le 50 janvier, après en avoir signe de préalables avec les Etals-Unis d’Amérique reconnus Comme Klat à ¡aurait séparé de l'Angleterre, Des Vaisseaux légers sont expédiés dans l’Inde pour y arrêter les hostilités. Je reparlerai du traité quand il sera définitif ; fa rédaction en sera dirigée par M. de Verge 11 nes, diplomate assez éqjairé, que le roi vient de placer à la tôle du conseil. Ce nouveau ministre parait avoir déterminé fa démission de M. Joly de Heuryj il b été remplacé an contrôle par M. d’Ormessnn. On rapporte que et; dernier ayant objecté modestement au roi sa jeunesse, Sa Majesté lui a répondu en riant : «Mais » c’est nie faire indirectement un mauvais compliment, car je suis m plus jeune que vous,..» Comparaison n'est pas raison : on a vu des Etats fort sagpmenl conduits tous le règne de souverains âgés de quinze ans; mais le simple bon sens suffit pour parer une monarchie, et ne suffit pas pour la gouverner»

On ouvrit hier la nouvelle salle de fa Comédie-Italienne, pris de fa rue de Richelieu et du boulevard. Grand a été le débat entre l'architecte et les comédiens, relativement à fa façade dece spectacle : le premier voulait, avec raison, qu’elle regardât ta promenade, dont elle eût fait Fomentent; les derniers, par un sentiment d'orgueil fort tenace, ont déclaré qu'ils ne voulaient avoir rien de commun avec ces his/rfans dont les théâtres ouvrent sur le boulevard. L'emê-tement de ces messieurs, qui paraissent avoir oublié qu’une partie de leur troupe vit ut du préau de lu foire, a triomphé de la rësislance de l'artiste ei du propriétaire : fa nouvelle comédie a son péristyle du côté des rues, sur une place grande comme fa cour d’un hôteL Cette disposition a donné lieu à cc quatrain malicieux:

Qu’aperçois je I quoi est te nouveau mODunwiLÎ J'approche ut lia, nutrii ^n lr*ł-®ros caractère: 7Mkrt-/ralira— luli«i Vraiment, :

Am puants indignés il montre fa derrière.

Madame de GodIís.

Ce défaut choquant n’est pas le seul qu'on remarque dans le nouvel édifice i fa salle, d’une forme allongée, est disgracieuse à l’œil ; on fa trouve d’ailleurs peu commode et mesquinement décorée. Le rideau de fa scène mérite seul peut-être des éloges : c'est un tableau allego* trique composé avec beaucoup de talent el représentant à l'entrée d’un temple antique toute fa troupe en costumes de caractère» A111 deux cotés sont attachés les médaillons des principaux auteurs et compositeurs. qui oui travaillé ou travaillent encore pour Je Thédlrc-Ilalien. Sur une bande qui traverse les airs soutenue par dès amours on lit fa devise que donna jadis le chanoine Santcuil à l’arlequin Dominique : Costal rùfan^ mor«.

J'ai parlé de madame d'Epinay à l’occasion des Confessions de Jean-Jacques Rouleau, qui lui avaient donné une sorte de célébrité. Cette darne est inorLc au commencementd'avril. Elle ne fut jamais faite; 011 peut "Vuic dire qu'elle était fort complètement te con-

traire, et l'an assure que cVinit pour cette raison que fauteur dT-nnh‘T original en mut, avait pris de l'amour pour elle. Quoi qu'il en soit* madame il'Epi iw y laçait le philosophe ci lu us sun château, où il occupait un pavillon bâti ait fond du jardin. Ce petit corps de logis ¿lait pour Rousseau tout seul, cl h moi tresse de h maison l’appelait l'an (rede nmn ours. Toute foi s l’ours s'apprivoisait de temps en temps: son hôtesse retrouvait alors le peintre brûlant d’Hdirùse... Mais un jour les amants se brouillèrent; T homme bizarre s’éloigna de la maison de sa bienfaitrice, et affecta de lui renvoyer quelques meubles qu’elle lui avait prêtés. Par une alïecUtliort plus auli philosophique encore , Rousseau avait placé derrière la charrette Je portrait de Ja dame le visage tourné du côté des passants... Ce Irait est vil.

Madame iFEpiuay, trahie par le* amours, se réfugia dans te sein du bel esprit; ella a été couronnée tout récemment à l'Académie française peur us ouvrage intitulé Gonuersah’ims J £mł7fi; composition qui peut être fort académique, mais que le public a trouvée très-eu-nuyeusc.

Depuis cinq à six mois Ja roi ne s’occupe de l’éducation de Madame premiers, âgée de quatre ans et demi. Tons les matins à dix heures une sous - gouvernante amène cette jeune princesse dans b chambre de sa mère, oh elle reçoit des leçons de ses ni ait res jusqu'à midi. Sa Majesté, très-sévère avec Son Altesse Royale, ne lui pasie aucun cu prive i on en ci:c cette preuve récente. Un mutin de ce printemps Mu ifotne, peu désireuse de lire, prétendit qu’elle avait mai ó lu tibe,, ci qu'il fallait ma. voyer le précepteur. * Eu » bien, ma fille , répondit » la reine, on va vous met-» ire au lit, et vous ne dî-» berez pas. » Quelques heures après l’appétit de la princesse était impérieux : elle demanda à manger, cm lui allégua son mal rie tète et la défense de Sa Majesté, Bientôt le besoin devint insupportable; il fallut capituler, Sun Altesse avoua M pililo supercherie; la reine pardonna, mais elle, exigea qu’avant tout Son Altesse Royale prit sa leçon.

L’honorable Franklin est le premier savaitL qui ait osé , an moins parmi nous, provoquer la foudre céleste, et la forcer à tomber sur un point déterminé. Lespo nUoonerres, qu'il importa en France, résolvent cette grande question de physique. Ce sont des pointes conductrices du fluide éltc* trique placées sur les édifices, et qui, après avoir attiré ce fluide, IC conduisent par un fil métallique dan» un puits creuse au pied dit bâtiment. Mais il en est de celle découverte comme de i’ino-eulation : les esprits étroit» ne concevaient pas que pour su soustraire aux effets de la petite vérole on se la donnât; ils ne conçoivent pas davantage que étant le bm d'échapper aux atteintes de la foudre on l’attire sur m maison* Un procès qui a fa il du bruit a été determiné dernièrement par la pose d’un paratonnerre. Un M. Vezcry de Buhvalé, propriétaire à Saint-Omer, adopte celte in-B^ ■dense machine; un voisin s’en alarme, el le supplie pour ta bû-rc1é du quartier de renoncer à cette dangereuse innovation. Vczerv veut ra¡re cnmprendre à l'opposant l’erreur dans laquelle il est tombé ; periy absolue d’éloquence et de dé mon tira lin ns physiques : le voisin sc h,|,r( furieux, Cl court faire minuter une Assignation, Des écbevins íLim:m¿s ne sont pas des savants : ceux de Saint-Omer ordonnent l'enInventent du paratonnerre. Vezcry obéit, mais il en appcLe au ionscil supérieur d’Arras.

tac procès, qui intéresse tout £ |a fois Ja science et le drail public, a été juge le î<5 juin dans m, sens honorable pour cette Mur* Le ju-gemcnt des cebe^ins demeure infirai¿ ^i |e sieur de Boi&vdlé est autorisé à replacer son paratonnerre.

Ij quation i été discutée d’une manière lumineuse pu ■*n jeun*

Sire, oit awuv«..ij‘-! ie uaDai sans rpnndra à Mario-Antoinelt^ je tous protCbla de mon iunoocuce.



avocat nommé flnfierspieTTe 1, qui, durent trois audiences solennelles, □ plaidé avec une éloquence, une sagacité et un déploiement de con-naissances techniques au-dessus de tout élcu;^ Ce jeune légiste ba loin si les circonstances le tirent de sa province.

M. de la Harpe n’a pas aussi complètement gagné sa cause devant le public à la première représen talion de Philoctr/e. Cette tragédie à trois acteurs n’est qu'une hćroitle versifiée avec dchl, mais qiu manque de chaleur el d’action, el l'on ne s'intérease point a« théâtre h de stériles déclamations-

Je n’ai voulu parler d’une grande découverte qui depuis déni mois est le sujet de tinta les entretiens qu'apres de» es péri en ers propres à continuer sou entier succès; ¡I mtr semble incontestable aujourd’hui.

La terre fut pendant une longue suite de siècles le seul élément docile à rinlchigroce de l'homme; les ondes n'offraient à ses jeux qui Jcs gouffres toujours prêta à s’ouvrir pour lui servir de tombe, et le ciel ne lui semblait accessible qu’à la prière. Les Phéniciens ouvrirent à l’intelligence lui mai ne une route sur les mers profondes. Aux Français a pp» r lien cire la gloire de s’ètre les premiers élevés dans les plaines de l'air M. de Montgolfier, savant versé dans les sciences physiques, frappé tm jour de la ^li usance d'ascension que la fumée exerçait sur un corps d’un MÎds relatif assez im-portant, réfléchit à la légô-rrld de ce gai, et en vint i^xe lisiblement à penser que si l’on parvenait à le comprimer, sa force, comme moteur ascendant * deviendrait beaucoup plus intense. La forme sphérique du récipient parut la plus COn* venable à M. de Monlgol-* fier pour tenter une expérience : il construisit donc lin globe creux au muyen 41e cerceaux légers, qu’il recouvrit de taffetas; ménageant à la partie inférieure une petite soupape destinée « introduire L* htmér. Celte machine étant disposée , Fauteur la suspend il; et brûlant nu-des* sous det matières très-cout buaiiblts, il lu vil se gonfle, peu à peu. Bientôt son. globe, pins léger que le volume d'air qu’il occupait, cessa de peser sur la corde qui le tenait suspendu; la question était déjà résolue pour le physicien attentif* il acheva d'emplir le ballon; puis, fermant Fou ver ture par laquelle le corps gazeux y était entré, il coupa le lien suspensif, et la machine s’éleva soudain it une assez grande hauteur. Celle curieuse expérience ri y a m èié faite à An nona y en Vivarais, les états île celle province en ont dressé un procès-verbal, qu’ils eut envoyé à P Académie des sciences an commencement du mois d'août.

Dépendant M. de Montgolfier, qui sait que l'envie s'attache ù toute innovation, était venu lui-même à Paris pour soutenir sa découverte eu présence du corps illustre. A son arrivée, MAL Charité et Robert, constructeurs d’un ballon auquel ils avaient donné le nom de maduN# aéresfaft^ue, se disposaient j l’enlever publiquement en présence d’une tiifllticnce prodigieuse : les princes, les ministres, les grands seigneurs, les savants, les artistes, le peuple et les femmes de toutes les classes remplissaient le jardin des Tuileries, où l'ascension devait avoir lieu. Le gouverneur de l'Ecole militaire y avait tait conduire ses élèves dans tout l'appareil d’une grande cérémonie.

M. de Montgolfier se il.it la il sincèrement d’avoir mérité une place particulière dans I1 mcc in te où MM. Charles et Roben gonflaient leur aérostat; il «c présenta pour la réclamer. Qui pourra croire que cet

inventeur éprouva un refus, molîvé nur h croule insolenté d’une intlve» Il nuce plunie! Le munit indigné se relira, 11 Ja machine »’('-talil enlevée i« la grande sarisJHcbiui dü publie, il fui témoin d’une finiré demi U avait fait n peu près loua lia irais.

Peu de lempa nprè», M. de lilantgolfier, aidé de son frère* fit une nouvelle expérience dans la première cour du rliàtéuu de Vedadle# *vrc mi choix de nu liurci combuiti bles, qui, selon ses prasom plions, devaient produire un g*" plu» tefferque celui employé prÉcidenmiciiE. Les messieurs avaient fuit ramasser Ions les vieux cuirs, toute» les savoirs qu'tm avilit pu trouver; ils les mit jetés dans un Feu de paille hinuiUéf j On assure même que ccs savnnls y ont ajouté des charo-yiii'M: enfin je tout produirait an brillant une odeur sí infecte,, que ii roi cl lu rabie, qui avaient voulu voir de près les préparatifs, n’ont pu y résister cl se sont éloignés en toute hâte. Celte foin on attacha tu-iteifeoU» de la Mffhtyififiere un panier d’osier dans lequel on mit un mou Ion, il il eimnnl el nu coq. L'appareil s'éleva avec moins do vitesse que la machin* de MM, Charles et Robert, mats à une plus grande hn u teur. rpi'mi estima ii plus de deux cents teisrs, H déclina ensuite HcnsÉbfemrni, cl finit par tomber dans le bois de icpjfrewn, distant dYrncdcmt-licuedu poinlde dépari. Le coq, ayant été séparé du niche •fan» In chulo. sYeaíi brisé la tète en touibunt; te cmnird ne paraissait p“* avoir imtfTcrt, et le mouton mange ail aussi paisiblement que i il ■e fût trouvé dans non étable.

Xnici venir maintenant un voyageur aérien appartenant à Phuma-ninL Celui-là est le premier être raisonnable qui ait stuli battre son r«i-m-iImur les région» de Pair, Cet homme audacieux est M. Pilaire de Hoxier, il moula, le ?i octobre, n quatre heurm du soir dans la m^^A^-w perfoc lion liée, et partit de la maison de M, Réveillon, faubourg Siinl-A riniüic. Il s’était muni d'une provision ile paille, dYmi, il'éponge» rt d’autres ustensiles nécessaires pour alimenter *on fou, qui émit suspendu îi côté de lui sur un qriiiagc de fer, Ln ma-cbinc ► eil élevée a (roił cent* pieds environ ; arrivée h celte élévation , Hlr n plané noblement Pimpaco d'un quart d’hrure. Elle ¿'Ctt .limitée rn^uitc n la hu'Uenr des arbre» du boulevard, et a fini par ■’v accrocher. Dans celte situation, on n jeté h M. Pilaire de Itérer force paille pour entretenir le gaz; mais, désrspéNnl d* le voir rc-pitriir, on, luis tendu des échelle», ù Ibiide desquelles il est dcieeudu. in machine, allégée de son poids, s’en dégiqjée d'elk-mlimt, cl a repris non e^or.

Au ruo......il oit j’écris, on n'enlcnd parler que de baliom; kl touriikut umi rempli»d’articles sur cette découverte: clic inspire lea luirles de ion» les ćtafjc*; nn ne chante plus que cela i cfe»t une fu-iv«r, c'est itti délire que le [pult de» uutdim** aérostatique». J’y reviendrai pauMire, moi» je les abandonne pour l'instant*

son meilleur ouvrage. Les sciences physiques el mathématiques lui doivent entre autre» composition» d’un mérite supérieur un Truili dc Dęih/rAre cl du mouoemeMl di*» fluide*t un j'rtiiti de ‘bjnam/qrm, des /fwtfiercAés sur la jirfomïon de# A/iMn^fli, r£ssdi d'una l/ievrte nuuwlfe sur ta rrfmtana; d» /luidas, et des /¡rcÀerches jur dtuer* points importants du s^sféme du inonde. Dans Jes Iclltei, tes J/^anp«s de littérature, d'histoire et de jihütuwphit sont un eu-vrsge fort rcmanpinble; irinis te plus beau litre de gloire de d'Atem-ben comme écrivain, c’est PintroducGon de rL'iicyc’opédtc : lui seul ptut-ètre pouvait écrire ce morceau, pour la compusiiion duquel il fil tait être Emti à la foisMVuHt, Littérateur, artiste; el ccl homme célèbre était iont cela. D'Alembcrt a tait H. de Condorcet son lijp-taire universel : c'est un digne héritier, un philosophe Mn» charta-teníame, qui, à t’exempte de feu «m ami, profeese tes vertus antiques pour ce qu'elles valent et non pour ce qu’cites paraiisunt

I! tant convenir qnc Louk XVI tait une grande consomma lian dc ministres; tani mieux si ces fréquente» vic <símiles du conseil doivent tu fui y amener des hommes ^agrs et tes y amener eu majorité. Car tant que les ambitieux, tes intrigant», les âme» vénales domim*-“rini auteur du monarque , la franche loyauté ne pourra s'y rentre témoin Maicsherbcs, Turgot, Neckcr. Le jeune d’Omiewon est un nouvel rtemple de cette inrompénibilité; son i$e avait tait espérer nui sangsues avides qu’il loti nierait avec légèreté te» clefs du tnknr, l.i rriuc attendait de lui îles subsides seerols pour le pflhí Eterna pcul-élre pour te grand, et Je comte d’Artois fondait un peu l'espoir de combler son énorme déficit sur la comptai mm ce du contrôleur général. Olla áltenla « été trompée; d'OrniCHson est demeuré in-iêgrc. Il tombe avec lumiirur, et est remplacé par AL de Galonné, biimine brillant, beau parleur, avide de magnificence. Ce nouveau militaire, créature de Maric-Aiiluinelte , êtaii pen celte du roi ; mais St Mljcïtéf qui s’oppose d'abord avec nerf, avec dureté, ne Mit patAt persister dans scs refus quand c’est ta ruine qui insisté t Catarme a été nommé.

M, Amrlnt quitté, par un singulier motif, le portefeuille de ta maiiaii du roi. Ce ministère rit celui des grâces, el partout où elles ■'accordent «n voit nflluer les brlles, parce qu'elles savent qu'eu le» ..........font elles irmieront toujours dc pui^nn-e a pin^urr. ib' ¡I arrive souvent qu* pour obtenir la beauté donne plu» qu'cite n’avuit Îtromis t M. A inclue recueillit te» fruits amers de cette prodigalité* ’ur surcroil de malheur, son aventure est publique; te pauvre >;cn-lilhoniJiir n'o«e pas te montrer b In cour; il ne reçoit pnin! chez lui, même sa ta mil le ; ses ami» doive ni s’écrire ó sa porte Ta ni te inonde ti'rst pas dans le secret de cette rrtrmic forcée : un visiteur demanda dernièrement ;m Suisse si l'Excellence malade avait ta petite vérole, qui en effet règne depuis trois muta à l'a ri s. a îj petite virote! ré* * pondit avec naïveté l’ilclvélii n, est-ce que vous prenex tuno mai-» Ire pour un enfant? « Itans celte situalion, la famille de M. Ame-loi. cru ¡ipinjit avec ration qu'on ne lui demande sa démission, i'* fait < ii[pir;cr * la donner. Il B déféré è Ce sage ecn^'il. M. le baron de BrcicuR, ministro iTEtat, estappdii .i diriger h;» affaires de J.i muí-•on du rali

Celle derniitee nomination fait pou do bruit; mais il n’en ™t pde même de celle du contrôleur général. Culmine, sujet remuant fl qui vise depuis tan^témp» au tui ni stère, autorise diverses inquié-tmlcsi les un» en louent qu'il n'apporté aux a taires des vues Iran-chantés, des projets u ta 'J urqni ; les attires, appréhendent de sa part une facilité extrême, un pacte avec les d;Upi<tatéur» : j'avoue qu’il est a présumer que cc» dernières craintes sont fondées. Le canmlère de cet homme d'Etal s'est révélé tout cniier dan» l'espèce d'entrée irfompiiftic qu’ii b faite à ta cour de» comptés lorsqu'il s’y est remití pour prêter son serment : il était accompagné d'une foule de ennsHL fors rl'Eiat, maîtres des requêtes, intendants des finance*, fermiers yénératix, régisseurs, etc. On a remarqué ce paisse smipilicr dam la lia fatigue que fil. de Nicolai, premier président, a adressée au ministre :

« Vmisavex désiré de (p-amte» places ; depuis longtemps vous vom » prépiriei à les remplir* X mis iveî perfectionné. Embelli les heu-b reux dons de La nature; votre esprit, vous rnvri cultivé . éteuuu p pur l'Étude et par l'ch'rrvailob. [tans tes sociétés dtp grand monde » comme ikms le» proviuers qui- vous avez administrées on ne »'eit-* Irctén&it que rie votre aménité + de votre pénétration , de voire » Adresse à manier les esprits et te' albires ; bvun iu>$Ù-uus-śi ft êo^-* pre des éfiitrcttw rff yêrij>. n Voilà de grands éloncs; inata on veut qu'ils snteiii dictés pr une grande exigence cl qu'ils soient donné* comme l’avis d’une eu ré me sévérité.

Ctasí nu moment d'un changement important dan» te conseil qu'a été publiée la paix, dotli li temu' ttélmiiif fui siyué au mois de uo-vrmlirp. L;i formute de ce genre de publicaifon un-rite d'ètre connu!’. Le cLievalier de fa Haye1, roi d'anUM, et sis hér« ut» dtarmes. h.i 11i i¡és comme lui <n valet de carrean, marchaient à cheval dans Puris précédé» de ta mir/que des écurie» du roi et du maître des céreum-ttte*. Lc«rtéi*i3 a d'abord été prninh ?, de 1a pari nu roi, M. te prévôt des marcli mis, te Corp> de vilte cl In Magistrature du Gliàle tel, tant Je chef a remis an roi d’armes Pordtmnance de la ¡üit, ti-Ua

qu’on devait h publier. Toutes ces corporations réunies w sont reu* d’*t"ï sncceasiYrmcuii tfaifa j liai mrze places publiques,^; la loclure avait Heu avec les formalités suivantes. Le chevalier de la H-ye, ®préi avoir commande trois chamade7 des cloches d’armes de Sa Majesté. pnitioiiçsit par trois fois : '^par le mt et disait: r Pre-* mier héraut d’armes de France/ u titre de Bourgogne, fuites les « hmcliniis rtc votre charge, m Le fonctionnaire eounnandé prenait alors l'ordonnance des mains de sou chef cl la publiait d’une voit *ptentis^aiiiF. i^ Lcciotc finie, le roi d’armes faisait sonner trois fanfares et prononçait par trois fois ; Fwc te roi 1 Vers le milieu de cette '■niirsr soleniidleT le roi d'armes ci ses hérauts obéissant à un usage Missi ancien que bizarre, sont entrés au couvent des Feuillants, où 1rs febr;irm avaient préparé une collation pour cesoijucrs. Le reste du corlee, qn/ d'après l'étiquclle, ne doit pas cire admis au repas, * du attendre à la porte le retour des conviés. La cérémonie s’rsi terminée par un grand souper à la ville, et là tout le monde a pu

roursc so


ma nerr,

Pendant la promenade officielle que je viens de retracer, ou aunon-rail aussi h pah sur le théâtre de l’Opéra; et l’on disposait ainsi le public à fan 4cr favorablement D/dmi, tragédie lyrique iic M. Marmoii-l-l. I h musique est de rircbiit rival dè* longtemps promis au célèbre ^blck. Cet linlion dépend aujourd’hui clans l.i hcc de la manière la plils glorieuse» la plus redoutable à Fauteur d’O^Jiee el d'/^tÿen^... Les ^tartastes ri les p'ccriusks vont désormais combattre à armes égales. Le puEme de 1) don est un arrangement dramatique du drli-ctem épisode de l’Enéide» Vigile composait il y a deux mille ans une Ikonite parbe de l’opéra de VLmnonld, cl le poêle de la cour . 1 J’^"?11!??? viendo p.u, demander imH d’aufeuf à celui de la cour XV I. Kcvi uous .i |a p^

de Mmèguc. de Ryswyk, de Paris, d L trot ht, de iMeii, de la triple alliance, de fa quadruple aiïkucc, Lun!rca, de \ icnne, dePanscn ITM, serveiiirte base aux dernière? si ¡pula tiens; conséquemment elles renferme! n encore des clauses h.n^ l<m>ç<i pour In France. Et cependant de grands avaniagcs obtenus PS? nS|1 fl guerre, l’alliance des lx lais-Luis d'Amérique, l'ami lit1: de s pagne et î attitude im lisante de nos forces de terre el de mer nous perinrUatein de prier haut dans le Congrès, Qu’csbcc, vur de près, T" garantie et riiHiiifo colonie du Sénrgal? Qu'es [-ne que les res-1 '4 mus m-igni liantes q<J nous sont faites en A nié ri que, ci la pèche [n ou jmus a mesurée tUub les parages de Terr^Aciive, par pieds, pouces et lignes? Qu’est-ec que la restitution des Indes orimml,^ quand l'Angleterre reste puissante dans celle partie du monde, quand elle ne sc Lait aucun semoule d’y attaquer noi troupes cl de rançon-lier nos comptoirs en pleine paix? Les avantages que la G ramie-ïk*'-tagne n'est ménigés seuil bien autrement réels-, elle nous garantit en grue ral ce qu'elle n’a pu nous enlever, et nouï lui rendons ce que nnus avions conquis : fa Grenade, Ica G remi diñes, ¿aúifa Vincent, ia Boillinique, Siiut-Christopbe, Mon lierr.it, Aèxis, etc, Ann, non, ce n'cd point traiter convenablement que de tcudro la main nu colosse ąnghiis dans l’Inde pour le relever de h poussière ou Suffren, !l»y cl ripp&u-Sahib Savaient déjà renversé; ce n’est pas tenir COjnplp i l’Espagne du secotira puisai ni de SU marine que d’avoir laissé Gibrallar, un cofa d® la Catulle, i ces insulaires, qui dana leur détresse eussent rendu te fort si Ou rut au le leur redemander i cette tache imprimerai! front des enfants de Henri IV devait disparaître en même temps que la souillure Cufia effacée de Dunkerque soumis ■ des coin miss a ires anglais.

oui bien considère, nous avons coneouru avec gloire à l’indé-pvrtuance de l'Amérique; mais ce kurier sera stérile, cl le fait qui ressortira avec le plus d'éclat de celte participation c’est que ' l ? a 8 reconnu le dogme de la souveraineté du peuple. Que Sa ajcsie y prenne garde, la philosophie et lu mu łem mu* oui pris note du Celle reconnaissance-

CHAPITRE V.

19»4«lT«SM1Sn.

Le réputation de la comtesse d'Artois anspcdéa. — bi&lTo/Mfw dn dartist ds la cour. — Cidoimo tres-fa varier pur la rein#. — Dilapidations de retu prin-coîmi — L’flUibluíHííiwiit dns m^JK'iüruri. — ¿a Girac unr (fu Eaire, opéra dc UocNa de hau mots et Gn h y. —fo fontalJet, Opère do Sbli. ru — La Loilli de Si lTrch. — Donnais hxuaordineires qu'il reçû t. — £# Karúig* dt ^'■to <j ja k\dtt juytrufr ' «média de lieaumarehaia. —Souvenus e^pÿ-H cocea •!„, a^fosuti. — Ascension peu gioriciLso de M la duc de Chârtrra, — b« l'nr^j jy çMîïOh, roman de undante de Genlia. — Hurt do Diderot, .— Km on^ithfl. FW ouvrages, — Les galeria- de bois (lu Patata-K^yat, ■— Le rail* Iitetamque. — ^ ^^ ^ Chartres- — ^.unnltł renouvelée* de i mui-qvo ut de k repun^. _ Q caVi!iier tout nu. — Mort du comte do Saiot-Ger-main I recli uit-m. N«u«, „,„ |H Pernio™ íwes do h vio do ne singulier persoutiage flirAard f,^ i(( -    q^.^ paroles de Sedaine, musique de

ureln — foustéme imin^-M, m, |a reini- — Réformes pmjetéts dans fa par ut B du n-bo wuveiaisa. — N.iilerno^elfa Kmin. — Mademoiselle Qui-mord,          rr^uHJarU avre u rùiq^ _ ^        Triai™. _

Voyage dc M. de le fejr™. - Cit^^ ^ Plblre di Ryner. _ AfTliro ■u collier de ls reme. — Le CłjduwJ de Heèu,__u oobUomo de h Mot.».

—■ Histoire du collier, — Le M«Ha et h r^mtc-se de CrclioMF'. — ’: 1:11 sur rts inlrïgaiita. — Mafamedo S|*al. _ «„rt do M. le d-*c d Ork ms. — Encore un mot sut fia prinre. — Le ciel du I t ,1» Cd.jflup — fa-- imiis -hs p.iris. — M^dintoioello d Olna; sua histoire. — ÍU-faum dns louis u'nr, — t» rognures de fa [iJte. — Jugent da^s Tafliirp du collier. — tłpioiiKi publique à re sujet. — Exil du ranimai de Hoh-m. — Ex^i i,¡jliri ,^ n.nd.um' « fa Motto. — Ptntfailler. — Voyjqpj du mi à Ch<Hb.wig. — 1.^ rwnr_ Mort de Frédéric le Grand, — Le busto de fa Féerie, — Ln ua s»n et son j-.r — Louis Xvi w décidée assembler les notables, — /,’tocan j/au/, t.inrj,,, , a Collin d lliilrvillf,—EirphrMine eJ Coratin, dp-Ti d H lT .aun, ............      ,|

Bruni. — A’imu oh fa Fofli par awour. Opéra de MarsuLker et DjUjj-jc. — Les boulons cl les gilats A sujets

La cour est fortement intriguée par une aventare qui déflore, mais peut-être à tort, la réputation dc mmfarirc fa cntiilesse d’Artois. Jitsqu’ici celte princesse ne vit pas planer sur son honneur l'ombre d'utl smipcon , et la voila tout à coup signalée à h critique eninme ayant singulièrement favorisé nu capitaine de cuirassiers, f;cikhl-liomme ordinaire destin mari. I.i vérité est que ce militaire, rpte l’on dit très-beau Cavalier, vient d’rirp aerêlé *vcc un grand mystère et beaucoup de rigueur. Le portrait de Son Altesse Huyate a été trouvé sur lui; il a déclaré le tenir d’une femme de chambre., mais ce bijou o paru lmp richement orné pour avoir appartenu a une tille de service.

Je reçois, à chaque instant des détails sur celle aventure, qui 'lent foule la ville ru émoi; les divers rapport se eonlrctliseiłi, mais je vais tacher de tracer un récit licmugèiie et suivi en rhoisissitm le^ assertion* tes plus digues de foi. AL I tosqranr.e* fc’est Je nom de folfi-ciéI* arrèté’l tat hls du maître de poste de Ifarbcaiciix; tivunf cou luit liii-mêiue M. le Comte d'Artois lors de son Voyage d'Iliaque, ce beau garçon ful remarqué par Son Altesse (totale, qni se Ifaibiclui ru le faisant entrer dans ses gardes. Peu de temp*, après, 'L Drsgranges fil briller beaucoup d’or, montra des bijoux de prix, eut on train rt se livra à Je grandes dépenses dans trae appnriliuti qu’il lit à A»;pi»-iénic. IJulgré muí cri rtiiLiqr, fa ftére nohto^c pruv im falr f usait <li lu cu I lé de recevoir ce garde d’Artois à raison de «n 1n*sc cHrafl-lion : fc Vous avei tort, disaient, à Loeeaswin rte ce icrnpulr, qncl-» ques-nns de ses camarades qui w trouvaient dam te pays, tes » grandes liâmes dé la cour ne sotll pas si d^daigłleusrs que vous, a Maduinr |o cr m Icssr d'A rmis prolégeail M. D’-sqranip s; im dit qn’it s'et* c»l prévalu pour donner à celle pndec'ioii une cause secréte contraire à la renommée de Sagesse de Son Altesse Royale. Quoi qu’iJ tut Soit, ÍL le Comte d'Artois vcnnil de Lr fairc capitaine tir i .i-vaieric cl son gcnlilhonttue ordinaire peu de temps avant son arrestation

Les plus muKns assurent que Desgrangea, surpris par te prince dans un moment où il avait fa princesse sur s*s genoux, a été arrêté immédiatement; des critiques moins positifs disent que cr jeune homme, invité h t’Opéra de passer chez M. Lcnoir, a été livré a un cieriipt dans la chambre mime dece Umtenairt dt police d'opri-s un ordre npjKirié par 1!. te baron de Bretcni!, Ou varie sur le lieu de fa détention du beau conoide ; tes uru Je incitent fliurphuncot -■ ta Ifastille, d'autre" renvoient à Pierre-Encisr, aux îles Sainte.Tl fguc-rite; d’autres enfin le togi?ul dans tes cabanons rtc B cètre. En aiten-dani que la vérité suit connue, le bruit du faux pas de madame h comtesse d’Artois devient généraL Des riist» *, ingiuiieui a saisir la «jiretius Lince, ont prÛK dis doubles fonds do ta Initie..................

Son Altesse Royale sur les genoux de M. Bcsgratkgcs dans nu désur-drequi accuse te nm illustre bien au-dessus du gçunii. Mmisti^ncur entre en ce moment, cl la siluatioti est vratmml ihéïlrale.

Au surplus, la critique ne s’exerce pas sur madame ta conilrssc d’A rtois sente, ainsi «ju'oii en pourra juger p.ir un |Kuupldci intitulé; fímwiiifqw tifa dames Je ta tuur, utec de ftuuveWes u¿scnxtíbdx>c. Je copie textuellement,

frotte ¿dM mrt il, à l'nsagc des souverains T par fa reinette Fr^nre. frailé iur t Ptafífr. dédié » h reine.

L'Art de hen rwre arec son mari, cl de le rendre toujours amant, par .Ifodcirrif,

Les CA arm» de ta FénftL dédiés à J/aJamo, par mesdames île Les-purte, de JUiuoi et d'Exrari,

Fniirc du danger d'aimer trep son mari, dédié à madame fa comtesse d'jTtJÎî.

Lu fli ntę pMwrinijMs, dédiée h madame la duchesse 4? Charfrejî, Dm taccmsé^umcrs de i■Auteur, traité dédié à madame lu iludirle de Bourbon. —On sait que cette humeur est cause de ta séparation de S. A. d'avec son mari cl wn bçau-père,

Le Cafo^fqUe vivant, dédié a madame fa princesse df CmrfL — Tout le monde sait que son mari n'a jamais voulu coucher avec ríle.

La Matière préférables l'etprit, dédiée i fa princesse de LamWte, par le marquis de Cte-mont, revue par ta ruu^hYre.

•í'üi donné dans ta Busse, volume dédié à la comu-sse Pñw d* J™^ lfihact par le marquis d'dMicAamp. — Le bruit court que w seigneur bossu a fait un enfant à celle dame.

Vne.^tif. mine mène d tout, dédié à la duchesse de Fofqpiac, par le marquis de icujJnmfL

L'ar^wU oiwtewu* de taulz coule dédié h ta baronne Je ZalleytatuL

Truite sur ta corps opaques , dédié à la marquise de Mrmtmorin.

L'Amie (M iii'ffli?i«t dédiée h la vicomtesse de £atul, par MM. de L'itz-J 'U>rs. tic Jattcüurl ride LwreHftMmrg,

Lu Mette el lu Hèle., conte dédié à la comtesse de Crenay, par M. de NefffiQny.

Initié sur ta Mû»remen/, dédié à la comtesse d’IJafville.

Histoire des Treiie-Cunitms, par ma dame do Suie.

i^dre mère lu sainta Eglise, dédiée à madame de ta /loc/ic-A ymonJ, par iMvéquflde Tartes.

/.a Liarle dm goûta, par le prince Georges de liesse et le marquis di jVun/esçutou.

Lm wûruijï.s. brochure, par la princesse de Chimay^ —Elle est dame d'honneur de La reine.

L l h ndatt de.fi charmex , par ta comtesse d'Qwrm*

, llkffftHti du Plaisir, dédié i madame ta comtesse de Balbyt i^ lu nêce^Ritc de se faire la barbe, dédié à la duchesse de Larges, Traité sur ta iVinoud^rû, par ta duchesse de Laval.

îles S ertas de l'eau bénite, dédié à la maréchale dir LuTernbourg. —• On dit que celle mondaine surannée, devenue dévote, mêle, pour w ri mit ns;tge, de Feau bénite à de l'eau de lavande, afin d’éviter les tenta i ions.

/ta V utilité. des portes de derrière, dédié à la comtesse de Biol, par le marre haï de (taurine*. — Cette dame, fort prude dans lu inunde, a été surprise avec ce seigneur.

La Passade, dédiée à la même, par M. Ic comte d^rtafs.

L* Amour fraternel} dédié à la duchesse de ^rcimmcnta parle duc de GhaineuL

La Canule débridée, dédiée à madame de Afodène,

On peut voir, par iis mentions favorables contenues SUT ce cala-logue malin, daim quelle proportion l'opinion publique aperçoit les vertus parmi nos {lames de la cour... Je n'aj rien changé à ce document : c’est le wæ popuïi qui a parlé.

La reine soutient à qui veut l'entendre que M. de OJonue doit être tin excellent ministre, parce que c'est un courtisan tort aimable. Cc contrôleur général est de tous les cercles intimes de S» Majesté; il a iiiéina ses entrées au petit Tri ¡uto n pendant tes heures réservées: Ja consigne est donnée en conséquence à l'intendant Bazin et à la demoiselle Dunat, confidente du demLivur. (talonne est au mieux avec les Polignac, les FaudremL les Ahítan, qui le tutoient ; M. le comte d'Artois l'honore même du mon cher, Ce charmant joujou mi-ïihiériel amuse beaucoup la reine; quand il ne parait pas à son cercle, il laisse un vide : un le lui dit le lendemain, en exprimant la crainte qu'il n'ait été incommodé... Pauvres finances, en quelles mains êtes-vous tombées!

Les petites sommes de cinquante, soixante, quatre-vingts et même cent mille livres, coulent des maint libérales du contrôleur général Û l'aspect du moindre prlil poulet de l.i reine. Mai s Fiapjrôvi vient en m;iugpMnt, cl l’auEre jour Marie-Aniathctle, en préludant sur sa harpe, glissa négligent ment ta demande de neuf cent mille livres pour nettoyer quelques dettes criardes. Ce morceau était de trop difficile dige-utau : étalonne, tout en répondant à Sa Majesté, qu'il était à scs ordres, représenta que ce déplacement, opéré d’un seul coup, contra ri trait fort se* autres arrangements. « Eli bien! à la > bonne heure, reprit Sa Majesté, je veux bien attendre, mais à con-ii dilion que vous viendrez tout h l'heure avec moi chez le roi lui i* attester combien jc suis raisonnable,* A Pin^tant môme Qilonne suivit la souveraine; Louis XV| fut enchanté de La mudéralíon de tou illustre compagne, el eu même temps de lu ferrar té respectueuse du ministre.

C'est se donner un ridicule que d’avouer qu'au nb pas vu t'éta-qlisHrtnéni de M. Mesmer, inventeur du magnétisme animal; j'ai donc voulu le voir, car en France le ridicule est une maladie presque mortelle. Au milieu d’une grande salle est placée une caisse circuí.ore en bois de aliène, clivée d'environ un pied et demi ; c'est lu taqud. Le dessus de ce coffre est percé d'une multitude de trous, d'où panent autant de branches de ter coudées et mobiles. Chacun dis mitades, rouges ru cercle amour de ta caisse, se saisit de sa branche, laquelle, au moyen du coude, peut être appliquée sur la partie affectée. Une corde passée autour du corps des magnétisés les ujin 1rs uns aux autres; une chaîne plus naturelle est en outre fur-rare avec les mains, c'est-à-dire en appliquant le pouce entre lu pouce cl l'index de sou voisin* Au moyen d’une légère pression de ces chaînons vivants, Fini pression reçue A gauche si rend h droite el circule ainsi à ta ronde.

Un /urte-fnano, louché par un artiste habile, exécute des morceaux don1 h-* mouvements sont variés, pour répondre à ta variété de mau-vernents 4ch 4mt:^ ; quelquefois un y mêle les accents de la Vuix.

independarnineut de cet appareil général, il est dan» PétabiiSSC-méul des magltaliseurs particulier*, maladi'* ou médecins, selon lus sympathies. Ils ont à ta main une Vignette dc fer d'un pied du long, destinée a servir de conducteur au fluide magnétique, qui opère clef «lïcu divers i la um tombent, d'autres crachent ¿ d’autres seutcut

iiiie légère douleur ou une simple chaleur locale; d'autres enfin éprouvent ces sensations dans tout le système. Plusieurs parmi cea déridera sont agités, tourmentés de convulsions dont ta durée et la force sont vraiment extraordinaires. Ces crises te terminent Ordinata renient par un assoupissement. Les malades qu’on suppose devoir ressentir ces violentes secousses sc livrent au magnétisme dans une salle matelassée, dite suite des cri^es.

Il faut voir l’effet des sympathies : c’est là le côté curiaux du système ; mais on va voir que ce n’esl pas Je côté moral. Pendant 11 durée plus ou moins tarte de l'influence magnétique, les malades que la h a mire destine au rapport m cherchent, se précipitent l'en vers l’autre, se parlent avec affection, et brûlent de s’unir dans une en min un au té de sensations et de crises* S’il y a diversité de sexe, qu'mi juge jusqu'à quel point ta sympathie peut aller* Mesmer ne s'en inquiéte nullement : sa mission «St de guérir, il v dérogerait eu arri-lam lus affinités curatives. Cependant tans les magnétisés sauf dociles à la voix du magnétiseur : quelle que soit leur agitation, Lciu stupeur, un mot, un regard, un signe de lui, les fait obéir soudain Lu vérité, l’on ne peut s'empêcher de reconnaître dans ce pouvoir' étrange je ne sais quel principe qui maîtrise la nature: c'est un phénomène inexplicable* On trouve pourtant des individus insensible» au magnétisme, niais on croit qu’ils sont rares,

U est tin genre de magnétisme qui parmi nous excite beaucoup d< sympathie si ; c’est le charme de In scène quand le spectacles nous plaü* Il n'y a pas eu ù cet égard accord île sensations A la première représentai ion de ¿a Cnmwnji? dit Caire sur te thé-lire de L’Opéra : le poème de M. Rochon dr Chabannes a paru au plus grand nombre des s (tic tuteur* dépourvu d'mlrrti, d ta musique dc M. Gréiry ne remplit pas une aussi grande scène, n'occupe pas un aussi riche or-chcsire. C'est toujours l'harmonie heureuse, naturelle, touchante de L'auteur de Sylvain: mais tout cela parait petit, maigre, chérir dans une salle qui contient à peine lus accords de Gluck et de Piccini,

Les amalen» du lien sc ront retrouvés dan» leur sphère quand, deux mois plus, tard, ils ont entendu le large, le magnifique opéra des Dannides avec un enthousiasme dont ta présence de ta reine n’a point arrêté L’ébn* Cette belle composition de Fécale de Gluck et qu'on lui avait meme attribuée est de M, Salicri son élève et maître de musique de Femperçur. Lçs páreles de» ÜAnoïdes sont imitées d’une pièce allemande de Tiûhondy par Le bailli de Rollel : ou n'y trouve, CAmine dans tous le» poèmes lyriques de l'Allemigne, qu'un canevas musical; mais l'auteur aurait pu le taire moins vulgaire, moins eu* nuyeux.

Au moment ou l'ouverture allait commencer, ic public a reconnu au balcon M. le bailli de SulFreu, qui punirai! pour ta première fois tri public depuis Aoii retour du Huile, Soudain le parterre a tait retentir ta salle alctHUdf et d'applaudissements. L’orchestre, excité par cct enthousiasmé, a salué le livras d’une fanfare avec timbales et trompettes*.. La soirée a été bellu pour le brave amiral*

Jañafa. Tufennc , Coudé ou le maréchal de Saxe ne furent mieux accueilli» à ta cour qut oc r» ôté M. dr SulTrcn. Non-seulement les grâces, les honneurs, les titres ont plu sur lui, mai» tous les membres de ta famille royale font accablé de caresses, dfcnwtaur, qui, djbon , révéla le premier au roi le mérite de ce marin, l'a serré dans ses bras pendant quelques instants, La reine a conduit elle-même ce général an Dauphiu, et le présentant h cc jeune prince lui a dit : «t Mon fils, apprenez de bonne heure à entendre,à prononcer m vous-même le nom des héros défenseurs de ta patrie. & Madame d’Artois, quoique malade des suites d’un chagrin violent, et ne reee-Viuii personne, n voulu cependant voir M, de Solfeen. Leduc d'An-guulènie était a sim travail quand l'uniiral l'a visité. Son Allusse Loyale s’est levée, cl s’avançant vera l'homme célèbre lui a dit : ■ Je lisais dans ce moment même l'Histoire des hommes illustre»; » je quille mon livre avec plaisir, puisque j’en vois un... » La g¡t-zctic , qui a rapporté cc mot spirituel, s’est crue obligée dtaffirmez qu’il ¿lait bien du jeune prince; est-ce un compliment ?

Après Ctt diverses visites le roi entretint pendant une heure M* de Sufl'ftn de ses opérations de l’Inde, aussi présentes à Sa Majesté, a dit depuis ce marin, que si elle y eût assisté*

Le 4 avril Faillirai dina chez le maréchal de Castrie», ministre de ta marine, avec une foule d'officiers, parmi lesquels an comptait M. d'Estaiiig. Quelqu’un appelant toujours ctlui-ci //éiréreL il désigna Sulïren, et répondit : * Monsieur, voilà le seul général qu’il y ait ici* »

Le héros de l’Inde réunit aux honneurs dont il m comblé les présents de la fortune ; sa corn man de rie de Malle lui rapporte dn-quaiite-quatrc mille livres de renie, cl bientôt il lui en reviendra une seconde qui lui vaudra autant. Les émoluments de sa place de vict-amirai s’élèvent à vuigt^piaLre mille livre», auxquelles il faut joindre trais mille livres pour le cordon du Saint-Esprit, et six mille livres d’aucieiifcs pensions. La ;Mft acquise à M. de Suffren sur les prises sera d'environ cent mille livres; enfin les présents qu’il a rt^us d’Ilyder-Ah, joints à ce qu’il luía laissé par testament, forment “■i objet de plus de trois cent mille livres. Riche el puissant, c'est une fois plus de droit» qu'il n'en faut pour être courtisé , flagorné, ruiné, pour peu qu’on s y prèle.

esl parvenu à jeter une pelile corde, à l'aide de laquelle on n liré les voyageurs hors de la diiTcliun de ce bourbier. Cutio chute n’était pas naturelle : M. Je duc de Chartres, a-t-on dit d après son rapport, inhabile à supporter l’action un peu vive du froid, de La neige cl des frimas, a demandé avec instaure de redescendre ven des régions moins inhospitalières. LWi-omtnii: idayanl pu tairc puœr la soupape aussi vile que le prince Feùl désiré, afin de laisser échapper Pair in— flammablc, Soi Altesse Sérénissime a pris le parli de crev- r Èc gkbe pniir hûter sa desceñir. Il faitait que le duc de Chartre:i eut bien froid , el je ne sais vraiment s'il ne tremblait pas un peu par une antre LnBitence que celle de la bise. Les voyageurs s étaient munis, malgré l'avis dc M. Charles, d’un gouvernail, de rames, do vudes; rien n'a pu servir, faule d'une provision suffisante de résolution.

Madame de Genlis, ootiuernéur dea miaula de M. le duc tic Chartres, ne¿élève pas aussi haut que Sou Altesse Sérénissime; mais cria ni: l'empêche pas de faire des chulés dans plus d'un genre: ténmin son ouvrage intitulé íes lcibjbi du CAdteuu, ou Cour*! av .....rute à l'ij.itffle des en/onï . Il y n des éclaira de talents dans ce livre; muta il dégoûte bientut le lecteur par un dédutlniwm continuel contre la philosophie ci contre les gens de Jeu res de l'époque. Cc Cours ne murale n'est donc, à vrai dire, qu'un cours d’envie, et je ne crois pat que ce sûil de pareilles œuvres que doive se composer la bibliothèque classique des jeunes princes cou liés aux soins de raulcur.

Les FeiWes du CMteau forment (vois volumes, qui se vendent dix-liiùt livres. Oti trouve que c'est bien cher, et l'on s'exprime quelquefois avec peu de mesure à cet égard h en juger par ce quatrain ;

Comme tout renchérit 1 disait un amateur : Les œuvres de G en lut à su Francs le volume! Dana la temps que son poil valait mieux que sa pluma, pour douce francs jAvais l'aulcurl

Il y a trop de noirceur dans ces vers; mais c'est à coup sûr une réciprocité, et madame do Gcnlis s'y est exposée.

Quoique les philosophes soicni fort mal traite dans le dernier ouvrage de celte dame, la mordante épigrî.....ne que je viens de copier n'est pas <lc récrivun devenu leur chef après la mort de d'Alcmbcrt. Diderot languirait depuis longtemps, accablé par «ne maladie chronique qui le conduisit enfui au lambeau le 3i juillet, à L’Age de soixante-dix ans, Diderot a-t-il composé avec l'Eglise ses demi cm instants, on le clergé, craignant, comme à lu morí de d'Ale mbert, un ordre du roi, n-t-îl enterró volontiers l'encyclopédiste, de jmur de sb voir forcé? I/est Ce qu'un n'ü pu éclaircir. Toujours est-il que M* II- curé de S.iinlJbn-h a rendu tous les honneurs de la sépulture çatli(dique, apostolique et romaiue, o un écrivain qui passa loulc » I vie pour athée.

Diderot naquit dans rarrière-beutique d'un coutelier de I ingres. U fut d'abord apprenti jésuite; mata, ayant jeté le froc aux orties et laissé repousser les cheveux de sa tonsure, il vint a Paris et sc ht homme de lettres. Son père l'abandouou dans cette carrière ingrate aux yeux d'un afilan ; lu jeune homme on vécut 0 l'aide d’un génie tour a tour sérieux et badin, solide ut frivole, qui lui permit d’écrire t) ans plusieurs genres. Dé celle diversité de la lents naqui n-ui Ica ^jjqux indiscrète, roman érotique, et VEl-ttje de fíicharil^in ; h: Curn-per? ;Wof/iifli. livre d'une malice pleine de gaieté, et ht l'rê t/u Xtai— qui, composition d’une imposante gravité. G- i'ti# wihirel cl te Pereda famt/te, au théâtre, ainsi que la flclí^ietiw, remen piiihuupiiíque, prouvent que Diderot ne manquait pas de pathétique. On Htiribuc encuna . à cct écrivain le Sysiemc de la na/ure ', qui ht grand bruit a sou .m-parition, et qui justifierait pleinement la répulallon d'athéisme du philosophe de Langres. Mais son plus beau lilrede gloire est sa cul-taboralion importante dans le grand /tacfhvnm/rí ftictf<lci¡^.iit¡ifr vendu .1 plus de trente mille exemplaires. Gel ouvrage surtout mm en lumière l'immense variété des cunuaissances <lc Diderot et montre dans ses articles une union pen commune de rim.-q;inaüan et du jugement, qui a rendu cet homme célèbre également propre a Ja philosophie, aux sciences et aux lettres.

On conçoit difficilement que Diderot, l'une des plus vastes intelligences du siècle, «Fait été d'aucun corps littéraire ou savant don» sa patrie ; il eut ceta de commun avec Molière Cl J.-J. Rousse au. Ce tic seuil pas les académies qui manquèrent a ces écrivains il lus* tres, mais eus qui manquèrent aux Académies. Diderot, mieux ap-priécié par les étrangers que par scs compatrióles, fui des sut tanta académiques de Pélershourg, dç Berlin, de Stockholm; l'impératrice Catherine II l'avait nommé, comme on sût, son bibliothécaire ad totoras.

L'activité dc M. le duc de Chartres ne sc dément point : U MiH en même temps au Palais-Royal et à la Fuite de Chartres* nouvel Elysée que Son Altesse Sérètussime élève aux paries de Pari*, à quelque dialance de Monceau. Les édifices ne s’érigent qu'A grands frais : M» le duc de Chartres a reçu de l’abbé Bourdeau, duecLeU'r

de ses finances, l’avis assez triste que les fonds baissent sensiblement dans les coures de l'illustre entrepreneur. Mais en même temps Bourdeau, économiste ingénieux, a proposé au prince l’adoption d'une spéculation qui peut offrir quelque ressource, et que Son Altesse s'est empressée d'adopter. Sur le terrain situé entre le bâtiment principal du Palais-Royal et les galeries de pierre encore inachevées on a construit deux galeries en bois d’un assez vilain aspect, ou s’est établie une sorte de foire perpétuelle. L’affluence se porte vers ce point; les Commerçants forains vendent beaucoup, payent bien, et ce. revenu provisoire contribue au payement des maçons qui bâtissent les colonnades définitives. Dans la partie du Palais-Royal déjà bâtie il vient de s’établir un café oit l'on court à cause du mécanisme, qui, à l'exemple de la fameuse table de Choisy, apporte sur chaque guéridon ce que le consommateur a demandé sans l’assistance d'aucun agent visible. I.e café mécanique est un joujou qui amusera quinze jours le caprice parisien.

C'est par l'admission à cesfêlcsque M. le duc de Chartres témoigne son amitié la plus intime. Il y invite indistinctement les hommes ou les femmes et les plus expér.mentérs de nos courtisanes : la Miche-lot, l.t Duthé, la d'Ilcrvicux, par exemple, se trouvent novices, étrangères même aux pratiques de ces réunions.

Mais la nalurc a des limites que l'imagination déréglée voudrait dépasser : c’est dans ce but sans doute que le duc de Chartres appela dernièrement I ■ génie des arts à son secours. Il fit placer dans un appariement du l'alais-Rbyal, sanctuaire secret de set jouissances, des figures nues, cl qui, par l'action d’un mécanisme invisible, simulaient aux yeux du prince cl de scs favoris ou favorites les postures ou les jeux dont leur cynisme voulait s’inspirer.

M. de Chartres ne sc livre pas toujours secrètement à ces caprices d'imagination lascive : un jour à Versailles il offrit de parier qu’il retournerait tout nu à cheval el au galop au Palais-Royal. Les libertins amis du prince ne voulurent point l’exposer aux hasards d’une si longue roule entreprise dans un costume sous lequel il lui eût été si difficile de faire reconnaître et respecter sa grandeur; mais ils gagèrent qu'il ne ferait même pas en ccl état le trajet des écuries d’Orléans au Palais-Royal... Son Altesse Sérénissimc gagna le pari.

On vient d’apprendre à Paris la mort d’un personnage qui a fait longtemps l'admiration de celte capitale par des prestiges inexplicables, par une opulence dont personne ne connaissait la source et par me «dresse à parler des temps les plus reculés, qui pouvait faire iroire aux gens superstitieux que cet être singulier était l’homme des ñecles. Après une existence inconnue de neuf ou dix ans le comte le Saint-Germain, que l'on reconnaît à ces traits, parut en Aile— pagne vers l'année »7M> : il se fixa dans les Etats du margrave d’Àns|MCh sons le nom hongrois de Zaruski. Bientôt on apprit a la cour de ce prince que l'étranger cachait son nom véritable, el sa maniere d’être ne tarda pas de faire soupçonner qu’il était le comte de Suint-Germain. Son Altesse en ayant louché quelque chose a son hôte, celui-ci nia absolument l’identité. Le margrave intrigué prit alors la résolution de tirer celte affaire au clair et de ne s’en rapporter qu'à lui-même. Les investigations furent longues; mais enfin le prince en vint à son honneur, s’étant procuré à Paris un portrait du comte de Saint-Germain au temps où il avait paru à la cour de Louis XV : portrait conservé par le marquis du Châtelel et qui sc trouva ressembler parfaitement au prétendu seigneur hongrois, il est aussi vrai qu’inimaginable qu’à cette dernière époque, c’est-à-dire en l*’C, le comte de Saint-Germain avait la figure aussi fraîche que dans h portrait dont ¡I s’agit, donné en G 50 à madame d’Urfé, aïeule de M. du Châtelet. Si I on veut hien se nipp. ki’à wite vecaJon qu’eu J150 madame de Vcgy w il ccl domine singulier a Versatile*

aussi jeune qu’elle l’avait vu en tTOO à Venise, on reconnaîtra à son indicible surprise que soixante-seize années avaient passé sur sa figure sans y imprimer la moindre altération... Voilà qui bouleverse la raison la plus robuste.

A la suite d’un voyage en Italie et en Danemark entrepris après son départ de la cour d’Anspach, Saint-Germain parut à celle du prince de Ilcssc-Casscl muni de lettres du monarque danois, son beau-frère. Il fut parfaitement accueilli par l’électeur, qui lui donna un appartement dans sou palais. Le personnage mystérieux arriva en 1782 dans la Hesse sans équipage, sans suite, à pied. Cependant il étala bientôt une immense quantité de diamants cl reprit le train fastueux qu'il avait eu à Paris. Des voyageurs français qui le virent aux cercles de l’électeur le reconnurent tel qu’il s’était montré trente-deux ans plus tôl à l'OEil-dc-bœuf; mais, bien qu’il y mît de P bonne volonté, il ne put reconnaître de même ces gentilshommes alors jeunes et superbes, maintenant décrépits et courbés.

Pendant les deux dernières années de sa vie, le comte de Saint-Germain paraissait consumé par une tristesse insurmontable; insen. siblcmenl la consomption sc déclara, sans toutefois altérer le physique du malade : la mort arriva avant que la maladie eût imprimé scs traces sur lui. Saint-Germain montra, dit-on, en mourant d’horribles terreurs; scs derniers instants furent tourmentés par un trouble affreux, que trahissaient des exclamations dans une langue inconnue... Il expira, après de longues angoisses, au milieu de ses enthousiastes, étonnés de lui voir subir la loi commune.

La vogue du Mariage de Finara ne sc dément point; mais,à la fia de cette année i78», un opéra-comique, intitulé Richard Cœur de lion, enlève journellement un bon nombre de spectateurs à la comédie de Beaumarchais. M.Scdainc a mis en scène cc roi d’Angleterre, qui, revenant de terre sainte, fut retenu prisonnier plusieurs années par un duc d’Autriche dans le but d’en tirer une grosse rançon, suivant le noble usage «le cc temps. M. Grélry a su orner cc sujet d’une musique tour à tour pathétique, large Cl gaie. Les morceaux d’ensemble de Richard sont surtout admirés. L’aclcur Cierva! est très-beau dans le rôle de Blondel.

Une troisième grossesse de la reine a été déclarée pendant le présent mois de février de l'année 1785. H est à remarquer que Sa Majesté prend beaucoup de corps et que cette circonstance l’inquiète. Le sieur Vermont la rassure vainement sur un accroissement d’embonpoint qui ne peut être un signe de maladie; la souveraine songe à prendre les précautions d’une âme chrétienne, déjà même elle s’est confessée deux Ibis et a fan ses dévotions. La cour csl fort alarmée de ce changement : on craint que l'intrigue ne se complique de piété, que le règne des prêtres n’arrive.

La reine envoya chercher mademoiselle Berlin, sa marchande de modes, au commencement du mois : « .le vais avoir bientôt trente » ans, lui dit-elle; personne vraisemblablement ne m’en avertirait, » mais je ne l’oublierai point. Mon projet est de réformer dans ma » parure cc qui ne peut aller qu’à une très-jeune femme ; en consé-» qucnce je ne porterai plus ni plumes ni fleurs. »

Peu de jours après il parut une manière d'ordonnance de toilette, en vertu de laquelle les formes jusqu’alors adoptées pour les robes étaient changées : plus de pierrots, plus de chemises ni de redingotes, ni de lévites, ni de robes à la Turgol, ni de circassicnncs ; on va reprendre les robes grave», comme au temps du grand roi. Voilà donc mademoiselle Guimard de l'Opéra privée de la plus belle partie de ses attributions, carón sait que la reine ne dédaignait pas de consulter cette danseuse sur les ajustements et sur d’autres objets de goût : comme spectacles, bals, mascarades; aussi celte belle impure fut-elîe surprise plus d'une fois disant à scs adorateurs : « Non, pas » aujourd'hui, je travaille avec la reine. »

Mais comment concilier cette réforme dans les habitudes mondaines de Marie-Antoinette avec le bruit de la faveur de certain sylphe, connu au petit Trianon sous le nom de Zéphire, mais qu'on appelle dans le monde M. de Fersenne, colonel du régiment Royal-Suédois! Ce militaire, l'un des cavaliers les plus parfaits qu’on ait vus à la cour depuis longtemps, paraissait soupirer en secret pour la reine, lorsqu’il fut admis à son cercle. Sans doute Sa Majesté lut son amour dans ses regards, et, si l’on doil ajouter foi aux discours secrètement répandus, le colonel fut encouragé Je continue de rapporter cette aventure telle que les bulletins de l’OEil-dc-bœuf me l'ont transmise. M. de Fersenne ne pouvait hasarder un aveu ; entre un sujet cl sa souveraine, il faut que les lois de la galanterie soient renversées; elles le furent : Marie-Antoinette p«* l’initiative par cc billet, que le nommé d'Esclaux fut chargé de remettre au soupirant timide :

Flou a Zirniat.

« Depuis longtemps, mon cher Zéphire, je vous vois parcourir les » parterres de mon empire ci regarder avec attention toutes les » (leurs qui sont sous ma domination. Voire douce haleine seserait-» elle reposée sur quelqu’une? Flore en mourrait de désespoir. Songez • que je suis leur reine et que j’exercerais une vengeance rigoureuse

I » sur celle qui m’aurait ravi le tré^x e{* yar/"^» J’irai ce soir à neuf

» heures promener mon inquiétude au petit Trianon; si Zéphirc est • sensible aux tendres empressements de Flore, il viendra calmer ^ le chagrin dont elle est dévorée. Le gouverneur l'introduita »

D’Esclaux rapporta la réponse que voici :

Zkpiiibï a Flo».

« Ce n’est qu’avec indifférence que Zéphire voit toutes les fleurs de > voire empire: lorsqu’il les regarde avec attention, c’est que parmi » elles il cherche à distinguer leur reine; mais, quand il la voit, le » respect lui ferme la bouche, cl scs yeux sont les interprètes muets » «le son amour. La reconnaissance et l'amour conduiront ce soir à » neuf heures Zéphire au petit Trianon, trop heureux si sa vue el scs » empressements peuvent bannir l’inquiétude dc Flore cl la con-» vaincre de la sincérité dc son ardeur. »

La chronique mystérieuse ajoute que Fersenne fut introduit par Bazin... cl que depuis lors Zéphire, malgré sa légèreté, continue de voltiger sur les traces dc Flore. On assure même qu’il a beaucoup perdu desa fraîcheur, cl que, dégoûtée dc scs baisers flétris, Flore songe h rendre aux ailes de ce dieu toute leur liberté.

J'ai oit ailleurs que Louis XVI s'occupait volontiers de géographie, qu’il copiait même avec que que talent des caries marines cl autres : Sa Majesté Mit donc à merveille qu’une partie de notre petit globe est encore inconnue. Depuis longtemps le roi inédite l’entreprise d’un voyage de découvertes, il en a parlé celle année à M. le maréchal de Castries et l’a chargé dc lui présenter un officiel- propre à l’exécution de ce projet. Après de mûres recherches, le ministre de la marine a fixé son choix sur M. de la Peyrouse, capitaine de vaisseau, homme instruit, intelligriit, expérimenté, cl qui possède la prudence n£5e.ssa,rc <lan*ccUc expédition difficile autant que périlleuse. Cet ofttcier a été présenté au mois de mai à Louis XVI, qui l’a entretenu deux heures de la. mission qu'il sc proposait de lui confier, a Je suis » satisfait, lui a dit ensuite Sa Majesté, de la manière dont vous avez » saisi mes idées. Vous partirez incessamment, voici la carte que j'ai » tracée moi-même de la route que vous aurez a parcourir. Si je » me suis trompé en quelque chose, vous me rectifierez. Voici encore » des instructions que j’avais préparées, mais je vois que vous n’en x aurez pas besoin. Naturalisez chez les peuples inconnus que vous * v suerez 1rs arls utiles de l’Europe, laisscz-kur des instructions » ur la nature des productions de première nécessité, portez-leur » nos instruments aratoires; mais surtout faites bénir le nom français, » et que voire voyage soit unie à la science comino à l'humanité. »

La Peyrouseest parli, il emmène des astronomes, des géographes, des naturalistes; les deux fils de M, de la Borde, banquier de la cour, sc sont joints volontairement à M. dc la Peyrouse1.

Les grandes découvertes entraînent souvent de grandes catastrophes : M. Pilaire de Rosier, jaloux dc vaincre le scepticisme ironique que les Anglais affichent pour le mérite des aérostats, voulait diriger une dc ces machines jusqu’au pied de la tour dc Londres. En cotisé* quenco, il s’était rendu à Boulogne avec le sieur Romain son ami; tous deux avaient construit un appareil composé de deux ballons: l’un devait être gonflé à la manière de MoiMgolAer, c'csi-a-dirc avec dc la fumée dc paille; l'autre devait être rempli de gaz inflammable, d’après Je système «le Charles. Mais, jwur se diriger a coup sûr vers l’Angleterre, vers Londres, il fallait trouver un temps favorable ; les aéronaules l'attendirent six mois. Enfin, Je mercredi 16 juin, MM. Pilaire de Rozicr ci Romain crurent reconnaître l’aire de vent qui leur convenait, ils hâtèrent leurs préparatifs et s’élevèrent dans les airs à sept heures cl demie du matin. Bientôt on vil voltiger au-dessus de la machine une colonne de flamme, el peu d’instants après l’ap-Ctreüet les deux voyageurs tombèrent avec une effrayante rapidité.

es infortunés furent moulus dans leur chute. M. de Rosier ne donnait plus signe dc vie quand on arriva près de lui, et son compagnon expira peu d’instants après.

Les deux cadavres furent trouvés à une lieue environ dc Boulogne au lieu dit la Garenne dc Wimille. Le ballon avait été brûlé, sans qu’il en restât le moindre vestige, par la combustion du gaz qu'il renfermait : telle était la cause du désastre. Quant à la montgolfière, elle n'était ni brûlée ni déchirée. On pense généralement que Pilaire de Rozicr péril el causa la mon de son compagnon pour avoir voulu combiner deux procédés incompatibles; on a cependant composé celle épitaphe en son honneur :

Ci-glt un jeune témérasre

Qui, dan» son généreux transport,

De l'Olympe étonné franchisant la barrière, Y trouva, io premier, et la gloire el la mort.

Le jour de l’A Scc,u[on jc cette année 1785, toute la cour remplissant In galerie, on vit entrer M. le prince Louis de Rohan, cardinal, grand aumônier dc France; i| était revêtu de son rochct cl de son camail, el allait remplir le» devoirs de sa charge en suivant le roi à

« Disons p.*r anticipation qu'un de ces voyageurs a péri dans cette expédition; l'autre, Aitaondrt at la li-jrde, a été un de» flambeaux do notre législature et un uvaat éuungué.

la chapelle, lorsque Sa Majesté le fit demander dans son cabinet in térieur. La reine s’y trouvait.

« Monsieur le cardinal, dit Louis XVI d’un ton brusque et sec, qu’cst-ce donc qu’un collier dc diamants que vous devez avoir procuré à la reine ?

— Ah ’. sire, s’écria le grand aumônier, je vois trop tard que j’ai élé trompé!

— Mais, dit la reine, quand on vous a remis pour être montré?» aux joailliers dc prélwdues conditions d'un marché écrit de ma main, si vous avez cru si légèrement à une telle imprudence de ma pari, vous n’auriez pas dû vous méprendre à mon écriture, que sûrement vous connaissez.

— Sire, dit avec calme le cardinal sans répondre a Manc-Antot’» nette, je vous proleste de mon innocence.

— Monsieur, reprit le roi.il est très-simple que vous soyez un peu troublé de voire explication; remettez-vous. Pour vous en don» ner le moyen, cl que la présence de la reine ni la mienne ne nuisent pas ii la liberté d’esprit qui vous est nécessaire, passez dans la pièce à côté, vous y serez seul, vous y trouverez du papier, une plume, «le J’encre; écrivez votre déposition, que vous me remettrez ensuite.... Prenez tout le temps qu’il vous faudra. »

Le prince dc Rohan resta un demi-quart d’heure dans le cabinet, et remit au roi un papier ouvert lorsqu’il en sortit.

« Je vous préviens que vous allez être arrêté, continua Louis XVI.

— Ah! sire, s'écria le cardinal, j’obéirai toujours aux ordres de Votre Majesté, mais qu'elle daignepi’épargner la douleur d'èirc appréhendé au corps dans mes babils pontificaux aux yeux de toute la cour.

— 11 faut que cela soit! » répondit brusquement Sa Majesté; pub elle tourna le dos au suppliant.

Je tiens ccs détails de la princesse d’Henin, dame d'honneur, à qui la reine lesa rapportés; mais il esl à remarquer que Sa Majesté n’a rien dil du contenu dc la déclaration écrite dans le cabinet.

En sortant de la chumbee du roi, le grami aumônier «le France fut arrêté devant tou» le» courtisans par M. de Villeroi, capitaine de» gardes du corps, et conduit à la Bastille. Il en sortit deux jours après, sous la conduite de M. le baron de Bretcuil, pour assister à un inventaire de ses papiers; mais on n'y trouva rien. Dans le court intervalle où M. dc Rohan était resté à Versailles sous la garde de M. «le Jouffroy. lieutenant du duc de Villeroi, il avait emprunté le crayon de cet officier même, et, sou» prétexte de prescrire certains arrangements domestiques, Son Eminence avait tracé quelques mots allemands sur une carte qu'un belduque it cheval avait portée rapidement à Paris. La levée de» scellés n’a doue découvert que ce billet, portant l’ordre à l’abbé G cornet, vicaire de la grande aumônerie, «le brûler les papiers du carton G; coque cet ecclésiastique avoua avoir fait. M. de Bretcuil lui en adressa de vifs reproches, auxquels il répondit froidement : • Monsieur, j’ai fait mou devoir comme vous le » faites en ce moment envers le roi. »

Cependant on déballait avec chaleur dans le conseil le mode do jugement qui serait employé pour un prince de l’Eglise; car Son Eminence avait déclaré qu'elle ne voulait point recourir à la clémence du roi, ainsi qu'on lui en avait fait insinuer l’invitation : ajoutant qu'elle reconnaissait toute l'étendue des bontés de Sa Majesté, mais qu’elles ne lui étaient nullement nécessaires.

Le clergé approuva la noble détermination du cardinal, mais il réclama en même temps par une remontrance le droit de juger un dc scs chefs; la cour dc Rome intervint pour qu’il comparût devant une commission de cardinaux; mais on ne s’arrêta point à ce* oppositions; el, sur la demande même du prince de Rohan, des lettres patentes ¿‘attribution, arrêtée# dans un grand conseil tenu à Saint-Cloud, chargèrent le parlement d'instruire le procès du cardinal.

Sur h dénonciation dc l’accusé, ou par une autre raison, un exempt partit bientôt pour Bar-sur-Aube avec l’ordic d’y arrêter une madame de la Molle, qui fut honorée des bontés de la reine, et que le cardinal admit plus intimement encore dans ses bonnes grâces. Cette dame ne parut nullement effrayée à la vue de l’officier chargé de la conduire à Paris. Le sieur de lu Motte, son mari, montrant In même assurance, offrit d’accompagner son épouse; cc que l'exempt refusa. Mais mieux conseillé depuis par la réflexion, cct homme esl passé en Angleterre.

L’histoire de madame de h Motte est singulière : Valois de «on nom, elle descend dc la maison qui cessa de régner en France avec Henri 111. Cependant cet illustre débris d’une brandie royale demandait l'aumône, il y a peu d’années, ainsi que sa sœur cadette; un frère qu’elles avaient s'étail fait matelot pour échapper à ceno vie ignominieuse- La petite de Valois était fort jolie ; elle intéressa madame de Boulainvilkrs, intendante de Paris, qui la vit par hasard.

Le nom de cette infortunée excita surtout l'attention de sa protectrice ; les litres qu’elle conservait dans sa misère furent examinés et trouvés fort en règle. Madame de Boulainvillicrs avait déjà parlé des Valois en cour lorsque le libertinage effréné dc la noble fille obligea l'intendante à la chasser dc chez elle. Galante à la manière de madame du Barry avant son favoritisme, elle rencontra dans le monde M. de la Molle, qui bientôt unit ses intrigues à sa prostitution eu

l'épousant. Gracc à son adroit1 ce couple si Hen assorti parvint enfin à luire retentir Le nom de Valois aux oreilles du roi et de la reine; ils voulurent voir madame de Ja Motte. Celle jeune femme plut à ifarie-Amoincuc, cl ïû Majesté sc l'attacha en qualité de femme de chambre. Louis XVI rit alors expédier un brevet d’enseigne a» Valois qui servait sur mer : on l'apprlle aujourd'hui le baron de Saint-Remy de Valois; il est, au moment üu j’écris, lieutenant de vaisseau* J ignore ce qu'est devenue sa jeune sceur.

La faveur de madame de Ia Motte auprès de la souveraine s'accrut rapidement; elle émit admise an demt-jour du petit Trian on, Onas-Mtre qu'elle ménagea une réconcilia lion entre la reine ci le cardinal de Huhau, tenu longtemps dans lu disgrâce de Sa Majesté à cause des rapports désavantageux qu'il avait faits mit elle pendant et depuis son ambassade ó \ tenue. Quoi qu’il en soit de celle réconciliât ion, le bruit courut, quelques mois avant l’arrestation du grand aumônier, que madame de la Motte s’étiit présentée chez un bijoutier nommé Régnier avec une boite ornée de diamants, et sur laquelle se trouvait le portrait de la reine, décolletée bien au-dessous de la gorge.

D'Ate mbeTt.

/Ile proposa h cet artiste de placer autrement Ta miniature sur 1a ta-bxùèrc et de l'enthJsser de manière qu’elle put paraître ou se cacher à volonté au moyen d'uli secret ingénieux. A qui ce brjnu était-il destiné, je ne puis le dire ; mai* alors le* discoureurs malins ne doutèrent pas qu'il dût être offert au prince de Rohan, de la part de Marie-Antoinciie, m signe d'oubli complet du passé.

Tandis qu’on «ni prisunnAïl madame de la Melle, le cardinal jouiS-nii a la Bertille de la liberté peu ordinaire de recevoir beaucoup de monde ; il traitait souvent sa famille cl surtout ses avocat*, MM. Tur-gui, Tronchet et de Bannières,

J'ai beaucoup parlé du procès dont la France retentit, cl je n’en ai poinl encore expliqué l'objet ; il l'est ciciremeni dans les lettres patentes qui investissent le parlement de sa connaissance. Eli vencí la teneur : « Louis, de,, ayant élé informé que Ifs nom unis Hohmer * et Basianje* auraient vendu nu cardinal de Rohan un collier «le » diamant* ; que ledit cardinal, a l'insu de la reine, noire Irès-chèrc > épouse et compagne, leur aurait dit être autorisé par eür à en faire > l’acquisition, moyennant te prix d’un militen six cent mille livres, >payable en différent temps; qu’il leur aurait fait vuir à tel effet de » pr■'lenduc* proposition* exhibées Comme élanL approuvée* et signées * par la reine; que h-dit Collier ayant été livré par ksdil* Bobiner * et Hussarn^ audit cardinal, Cl le payement convenu n'ojaid point » été effectué, ;|s auraient eu recours i la reine ; nous n'avons pu » voir salis une juste indignation que l’on ail emprunté un nom au-> gusto el qui ciut est cher à tar.i de titres, et violé avec une témé-> rite aussi inouïe te renpeci dc la majctié royale. Wons avons pensé » quJil était de notre justice dc tender devant nous ledit cirdin.il ; r et, Mi la dédaraliou qu'il boim a fuit qu'il rc^ été trompé par

» une femme nommée la MoRe ^ Valois, utas avons jugé qu'il était ■ indispensable de nous assurer de la personne dudit cardinal, de celle » de ladite la Motte de Valois ^ et ¿g prendre les mesures que noire » sagesse nous a suggérées po ir découvrir tous ceux qui auraient pu, p être auteurs ou complices dFun attentat de cette nature. El nous » avons juge à propos de vau s çn attribuer h connaissance, pour être > par vous jugé le procès, I i( grand’chambre assemblée. *

En misant nîgnilier ynpb; de eei acte au prince de Rohan, le roi lui demandait m démission de grand aumônier. * Sire, répondit le » prisonnier, vous n'aur es celle démission qu’avec ma tète. Ma charge * ntest point une cha ^ domesiique; elle est une des dignités de » l'Etat: ttnç condamnation seule peut me le oie ver. *

'finis ks jours Voltaire se compliquait : peu de temps après Tar-reiUation de madame de h Motte, on s’assura du baron d# Plm/fl; et le lendemain le comte et la comtesse de Cagliostro forent conduit* à la Bastille. Un nom vient de tomber pour la première fuis de ma plume, je dois quelques détails sur le couple qui le porte. Cagliostro naquit à lúdeme eu Sicile, d'une famille obscure et juive. Ses pas» nions étaient ardentes : la pauvreté lui parut d'un poids insuppor-tabk; et comme il avait de l'adresse, de la subtilité, il se fil comte, abri de s'enrichir à raide d'une fausse illustration cl d'un chïrlata-uî-Ui " halnie. Arrivé à Venise, Cagliostro se lia avec une Génoise qui du rang de marquée était descendue, de degré en degré, jusqu'au vil métier de prostituée. Il découvrit sous ses haillons des amorce* encore capables de l'aider à faire des dupes; taille svelte, œil hardi, gorge rebondie, haleine pure, voilà pour le physique; propos libertin, adresse spéculatrice, étourderie calculée, coeur avide de sensations, voilà pour le inoral. La Génoise parut une excellente acquisition à íáiíjimdra; die avait été marquise réelle, il la fit comtesse pour rire, et, sur la foi d'un mariage de comédie, ils coururent le monde ensemble.

Les ilcux intrigant* rencontrèrent, dit-on , le comte du Snint-Ger-main dans le Hotstein; il recounui en eux l'étincelle de 1* haute intrigue, cl initia, ajouter on, M. et madame Cagliostro aux mystères de son grand art. Les nouveaux adeptes vinrent bientôt à Paris recueillir l'enthousiasme qu'y avait excité jadis leur maître; ils sc mêlèrent, comme lui, de médecine, de chimie, voire même du magie. Tout cela, vu au prisme du public', parut merveilleux au suprême d^i/é : l.i ré pula lion du Sicilien devint colossale. Comment un pro-hi i-1-i. c'en cr qu'on ignore, car il ne demandait d’urgent à personne, Puisant ses richesse* a h source inconnue du Saint-Germain puisait les siennes, il vivait honora ble ment, pavait avec la plus grande cxaclilu le et faisait beaucoup de charités, Biet. plus, Cagliostro offrait de faire couler le Pactole diez, les personnes qui voulaient bien croire -■ sûn pouvoir : c’est ainsi que le cardinal de Rohan, toujours ahimé de dettes, s'était jeté dans les bras de ce charlatan, qui, pour toute récompense, voulait agréger Son Eminence aux sectes de* illumines et des Meow^jAes dont il était, disait-il, le grand pomifc. Le cardinal se serait fait quaker pour avoir de l’or; il promit au cutiLtr- tout ee t|u’il vquIüL s'il ne hâtait de lui composer «me pierre philosophale propre à payer tout en qu'il devait, y compris sans doute le Collier de Bassanges et Bohmcr. Que cette intimité du prince de Rohan et du Sicilien ail été un peu outrée par les faiseurs de nouvelles, je le crois; toujours est-il qu'elle a paru assez vraie à M. de Crâne, lieutenant de police, pour ordonner l'arrestation de Cagliostro.

Un se doute bien que, faute de nouveaux détails sur l'affaire du collier, le* plaisants s'amusent à tirer des bons mots de cette mine scandaleuse t ils disent que le cardinal n'ejl pus franc du Milèr’ que m catastrophe est It dernier coup de tostar de la maison de Rohan, tic., etc.

Maintenant, qui pourra discerner la vérité à travers les mille con-mdictions qui sc croisent sur cette affaire? Lu réconciliation du ardiñal et de h reine est-clic avérée? l'achat du collier en est-il la ¡tuile? ce bijou fut-il en effet dû ns les mains de la souveraine? n'ordonna-bd te qu'il fût rendu aux joailliers qu'à défaut de payement du premier des engagements souscrit* par le prince de Rohan? au lieu d'èlrc rendus à Bobiner et ttauauge», les diamants furent-ils, comme on affecte de k publier, vendus a l'étranger par madame de fa Motte cl son mûri ? Ce sont fa autant de questions non résolues cl qui nt te seront peuL-ètre jamais entièrement. Dr deux choses Fune, ou le cardinal est un fripon, ou c'est une dupe. Dans l'un ou l’autre '■as, on peut être bien assuré que la reine paraîtra, pure comme une bhu-ebe colombe.

Je dois relater ici, comme simple renseignement, que te collier avait Ôté offert à ta reine avant celle intrigue; qu’elle eut bien voulu l’acheter, niais que te roi «'était refusé i cette acquisition.

lAi tien lion publique commence à s'endormir sur cette sak affaire, d’autres nouvelles l’occupent à fa fin de cette année i"Sâ. On parle surtout du mariage de mademoiselle Necker avec l'ambassadeur de Suède, M, Je baron de Siiiel-Bohi^ih. La jeune personne c*t fort apiritudle : on cite d’elle une foute de bons mots piquants, de ré-ponses heureuses qui .....loncmi une grande vivacité d’imjigi imitan. Quelqu’un lui avait dernièrement dit qu'on trouvait le ton dû ^ ^~ nwlle un peu grave, un peu réfléchi i * Von* avez raison, rêpuudii-.

>elle, mon père songe au passé, ma mère au présent, moi à Va-* venir *. »

M. le duc d'Orléans ne verra point finir le procès du collier; Son Altesse Sérénissime est morte à Sainte-Assise le *5 novembre, non pas avec le soupçon mais avec la certitude que M. Barthès, son médecin, avait avancé le terme de sa vie par une de ces méprises remplies de bonne intention auxquelles la médecine est sujette. Erreur n’est pas crime; le prince a pardonné au docteur. L’abus de la bonne chère est bien aussi pour quelque chose dans la maladie de M. le duc d’Orléans: il était gros mangeur, comme presque tous les Bourbons. On lui a vu faire de véritables tours de force en cc genre : un jour il expédia vingt-sept ailes de perdrix à son repas , sans préjudice de quelques hors-d’œuvre, entremets et pièces de dessert.

Ascension do M. le duc do Chartres.

Le premier prince du sang passait presque tonte l'année à la campagne, loin d’un monde qu'il n’avait jamais aimé, parce qu’il n’en partageait point les travers. Son Altesse Sérénissimc ne fut pas exempte de faiblesses dans l’âge oit les passions sont rarement dominées par la raison; mais ses vices ne furent jamais offensifs : on lui fit beaucoup de mal, elle n'en lit à personne. Revenu de bonne heure des illusions orageuses de la vie, ce prince offrit sa main à une compagne aimable, qui comprenait bien son âme douce et calme. Unis par la sympathie des goûts, comme par celle de l’humeur, Philippe et madame de Montessori cultivèrent les beaux-arts et les encouragèrent : leur COUT sc composa de littérateurs, d’artistes, dont M. d’Orléans fut le Mécène, et qui sc montrèrent d’autant plus reconnaissants de sa protection, qu’ils la devaient au talent, et non à de basses flatteries. J’ai compté sur mes doigts tous les princes de la maison de Bourbon, je n’en ai trouvé aucun qui pût être autre chose que prince : le duc d’Orléans seul, depuis la mort de M. de Conti, eût fait un bon citoyen.

Le public ne décernera pas le même titre au contrôleur général Galonné ; j’aurais peine à rapporter toutes les épigrammes qu’on a faites sur ce ministre a l’occasion d’un léger accident qui lui est arrivé l’une de ces nuits. Pendant qu’il dormait profondément, le ciel de son lit, détaché subitement, l’a pris sous sa masse, par bonheur

voûtée, comme sous un trébuchet. Le réveil de Son Excellence a été fort brusque; il a pu cependant saisir le cordon de sa sonnette ; on est venu le tirer de son piège ; il en a été quitte pour la peur et deux copieuses saignées. Le lendemain, il fallait entendre les plaisanteries des salons sur l’aventure du ciel de lit : le ciel était juste, c’était un coup du ciel, un ciel vengeur, un lit de justice. Et ces calembours font diversion aux jeux de mots, aux petits vers qu’on débite journellement sur le mur de clôture de Paris, dont l’érection vient de commencer. Le quatrain suivant est ce qu’il y a de moins mauvais sur ce sujet :

Pour augmenter son numéraire Et raccourcir notre horizon, La ferme a jugó nécessaire Do mettre Pans en prison.

Je lisais hier matin cette boutade rimée à un ami de mon mari. « En vérité, dit-il avec une gravité comique, il y a des gens qui » s'amusent de tout dans ce pays; il n’est pourtant pas temps de » rire, car

» Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »

Par suite de l’instruction du procès dc M. de Rohan, d’autres disent d’après une combinaison conçue à Versailles, une demoiselle d’Oliva fut décrétée de prise de corps le 19 janvier, comme impliquée, à sa grande surprise, dans l’affaire du collier. Je rapporte textuellement les détails que l’on a découverts ou imaginés sur cette femme. Son véritable nom es» le Guau; n¿® à Paris en 1161 d’une famille honnête mais peu fortunée, elle devint orpheline à l’âge de seize ou dix-sept ans. Elle avait hérité de ses parents une somme assez considérable ; mais ce capital, administré par des mains infidèles, ne tania pas d'être compromis, et vers la fin de 1783 il se réduisit à quatre mille livres. Telle était l’unique ressource de la demoiselle

Je lisais dans ce moment même l'EUtoire des hommes illustres, je quitte mon livre, puisque j'en vois un.

le Guay ; comment suppléait-elle à son insuffisance? On peut l’inférer des courses qu’elle faisan journellement au Palais-Royal, soit seule, soit accompagnée d’un petit enfant qu’une voisine lui prêtait. Ce fut dans ces promenades que cette beauté errante fit la connaissance du comte Je la Molle, qui, apparemment frappé de la circonstance queje vais rapporter, conduisit la demoiselle le Guay chez la comtesse sa femme, comme une personne utile à l’exécution de certain projet. Cette circonstance, c’était une ressemblance étonnante de l’aventurière avec la reine : les traits du visage, la taille, la tournure, tout offrait une telle conformité, qu’à moins d’une grande habitude de voir Sa Majesté, on ne pouvait que prendre le change.

Après quelques visites, quelques présents même, madame delà Motte annonce à mademoiselle le Guay que le hasard, ou plutôt s* bonne étoile, fait qu’elle peut »e rendre agréable à U reipe ; quer pous

ce service, elle recevra quinze milie livres d’abord, cl que sa Corinne sera dis tors assurée* t ™ pauvre fille, étourdie, émerveillée, répond qu'elle est I* très-humble servante de Su M^jciuk Au jour convenu, on h conduit b Versailles sur les du heures du soir, nu l'habille inagni fique ment, on lui confie une petite lettre cl une rose qu’elle doit remettre, lui dh-on , à un très-grand seigneur qui se présentera i elle dans un bosquet du parc quand minuit sonnera au châtra il. Elle nfau^ à prononuncer qce cc peu de inc ut : Gms sacez c? que ^tlti csat dirf, en donnant an personnage important cl la fleuret l'i-crit, Ls se bornera sa mission; mais fa reine elle-même, cachée clans l'épaisseur d’une charmille voisine, surveillera l'exécution des ordres qu’elle a donnés.

Tout s'exécute ainsi qu’on l’a prévu, La demoiselle le Guay est postée par madame de la Motte dan- un bosquet pendant une nuit obturo. Le grand seigneur irrive, s’incline devant la prétendue soII-veraioe, reçoit Ja rose, entend le mot d'ordre, mais la petite lettre CSt oubliée. Bientôt la corniche, témoin caché de l'rulrevur, accourt et dit tout bas, mais avec prie! pilai ¡cm : lïfo. vH*, fcnei. IJ inconnu, qui ét#it le cardinal de Rohan, s'éloigne avec madame dé G Malle, tandis que son mari, qui parait tout à coup, emmène mademoiselle le Guay. La comtesse rejoignit deux heures après l'aventurière dons un listel garni, elle l’assura que Ja reine était furt conte nie d’elle, mnl-grû la lettre oubliée, qui par bonheur, lui dit-elle, n'était que d’une utilité secondairç, ci qu’au brui* à fa flamme d'nue bougie.

Cette hveninre se pasaail au mon d'août 1’84. Depuis, mademoiselle le Gnay, qualifiée tartuum d'Obea par ses protecteurs, continu* de les voir à Paris et A leur campagne d'Essonne. Elle mangeait souvent chez em, ti cu reptil m divers payenmits un acompte de quatre mille dru? rent noitentc-buit livres sur les quinze mille francs promis.,. Plus tard, on lui déclara qu'eJh hb recevrait pas davantage, et elle cessa de fréquenter les la Morte,

Cependant mademoiselle d'Oliva se croyant lancée dans 1rs vastes régions de la fortune., avait quitté la man^rdc qu’elle occupai rue du Jour, pour sç loger éiéganimènl rue |\euve-Mnnl-Augiislin : un beau mobilier fourni ó crédit lui donnait Ifapprrnce d'une femme entretenue du grand ton, et elle en rut quelquefois les aubaines. Mais les échéances de ses engagements ser virent avant les ressources qui devaient l'aider À lei acquitter, ki créanciers détinrent pressants, inca......culo, menaçants¡ il fallut se somtrairc à leurs recbet ches.

Telle était G situation de mademoiselle d'Oliva quanti l'affaire du collier nt explosion. Elle était Juin de se douter qu'elle eût pris part ii cette acaudálenle intrigue, et si elle quitta alors Paris ce fui tout bonnement pour échapper a la vindicte de scs créanciers» Nadrmol-aelk d’Oliva prit le 30 septembre 1784 I* roule de Bruxelles, où elle vivait paisiblement, lorsque k 16 pu k 17 octobre, au milieu de la nuit, elle fut arrêtée cl conduite en prison. Celle fille apprend alors avec dtonnemuDL qu'elle se trouve impliquée dans le procès du cardinal du Rabais, dentelle “vnix à peine Entendu parler jusqu'à ce moment. On la transfère à Paris, elle est enfermée a la Bas-tillc, interrogée, Entendue ensuite comme témoin judiciaire, et enfin décrétée de prise de corps sur s* déposition, qui eût dû confirmer son innocence.

Voilà musía moindre altération Ce que l'on répand officiellement, mais non pat ee que le public croit. Il n'y a dfadmlt généralement que la resteinblanca de mademoiselle d Oliva avec la reine; le surplus est regardé pur le plus grand nombre des raisonneurs, comme une fable imaginée pot r voiler certains détails qui ne peuvent être produits au grand jour, Nom verront pendant Je procès et à sa tuile de quel côté se prononcera le caractère de I* vérité. Bout mon cumple,je neveux que réunir Ici éléments de conviction; l'opinion jugera, et son arrêt» quel qu’il soit, aera plus infaillible que celui du parlement.

EJtic affaire plus grave que celle du collier occupe h France et excite lu sollicitude des parlements ; c’est la refonte des louis d’or qui vient d’être effectuée par Ici ordres du contrôleur général. Des rem ou trances fort vives oui été adressées au roi par les cours suprêmes : celle de Paris surtout a peint avec chaleur les funestes résulta la de celle opération financière. Des mam sans nombre pru-vent cITec ti veinent en découler pour k commerce, forcé de répandre chez l'étranger des pièces altérées dans la refonte, et données cependant pour la même valeur nominale. Bien de plus immoral d’ailleurs que Je bénéfice de dii-hult ou vingt niiliions fait ainsi par le roi sur ses su jeu ; impôt détourné , dont une fnrie partie est restée di*n< ks mains qui ont tenu k creuset Les représentations des parir menu sont donc justes, mais clics sont tardives. Il est dîHiclk de savoir gré a ces corps des avis qu'ils donnent nu monarque sur une mesure consommée, et dont ion* les inconvénients sont déjà réalisés. Ou ne voit dans leur démarche que k projet stérile de critiquer k eu mruku? [¡fn«nl et de lui attirer des reproches de la part du roi d de h nation.

On s’aperçoit bien que M. de Galonné a mis ta main h h pâte dans la grande manipulation d’or qui vient de s’opérer, et madame Je Brun, u maîtresse, en a reçu quelques rognures. Ce m ¡ niai re doman pour émîmes à celte belle artiste plusieurs poignées de pi»-

tache* en papillotes, la prévenant qu'il fallait ménager les enveloppes. U lui remit dans te même temps une bon bu mû ère pour moi-tre ces pistaches : elle était d’or et rlchcuicuL ornée de diamants. ¡ ¡t ouvrant ki Imite, ut adame le Brun la trouva remplie de louis neu cl les papillotes étaient autant de billets de la caisse d’escompte, tout est évalué à cinquante mille livrés. Madame le Brun peint ce moment une Danae : les mauvuis plaisants assurent qu'elle 1* devant son miroir.

Dit reste, ks rognures de Ja pâte ont été telles, dit-on ouver ment, que la relue 3 pu niffoyer ses dettes criardes, redorer un p ks cofres autrichiens, ci fournir au comte d'Artois k moyen dfac quitter pour quatre cent mille livres environ de nouvelles délie* de jeu.

Enfin le fameux procès du collier est terminé : k parlement * rendu son jugement, celui du public l'a suivi du près, et les deux juridictions sont loin d'être d'accord, M. de Fkury, procureur gé« néral, fortement influencé par le baron de BretcuiL ennemi du prince 1 de Rohan, avait lancé des conclusions, foudroyantes contre ce seigneur. Elks furent reçues avec indignation par k cour elle-même : Al. de Barilkn, conseiller, s'écria que « ce n'étaient point les coit-“ dosions d'un procureur général, mais bien t illes d un ministre qu'il n n'était ps difficile de reconnaître, a M, Séguier, avocat général, parla dant le même sein, Avec de vives perimnnaliléa adressées à M. de Fleury. Je ne sais jusqu'à quel point messieurs avaient le droit dr se révolter contre celle partialité du parquet, quand il était de notoriété publique qu'ils avaient reçu ks déposition* de Bobiner et Rassangea, de diverse* personne* appelle* en témoignage, cl beaucoup d'autres pièce* du procès telle-- qu'il avait plu b la cour de Ver-¡failles de les faire libeller. Apres de Iongi débats, le parlement a prononcé un arrêt portant que:

Le cardinal est purement cl simplement déchargé de toute accusation»

Madame de I* Molle est condamnée h faire amende honorable k corde au cou, à être fournée en place publique, marquée aur les deux épaules, el mise à l'hôpital pour le reste de sex jours.

Le sieur de 1* Motte, continuas r est condamné aux mêmes peines que ta femme.

Le sieur Planta de Vil lotte est banni à perpétuité,

Le comte de CaglioMro est déchargé do toute accusation,

El mademoiselle d’Oliva est mise hors de cour,

Les Mémoire* de madame de la Molle contre le cardinal et k comte de Cagliostro sont supprimée.

Ce jugement n été accueilli pur la joie universelle d'vn nombreux auditoire t loul le metido comúnL l'immoralité du cardinal de Rolun; mais, dana celte affaire, toute» les préventions lui étaient favorables, soit pur la puissance de fa vérité, soit par la conscience dft fraudas qui avaient été employées pour déinurner sur lui une partie de l'o-ragE , au mépriü de l'équité. Quanti nmlanie dc lu M«tfo, quelle qu' i i L eii1 lu iltslinnliofb prlmilivc du cnil ter il c*l bien évident qu'elfe et son iiiari en ont fait vendre en dríiniiíve Jet lirjllallis à leur profit. Ces fripons u'iiispirent donc aucun intérêt, ci n’en méritent potni, eu effet, sous quelque influence qu’ils aient agi,

Le bartni de BrHtuil se promettait Ju moins uno petite satisfaction en venant demander au cardinal la démission de sa charge de grand aummuer deux heures après que le prince eut quillé In Bastille; mais k ministre fut encore trompé eu cela ; M. de Ruhaii l’avait déjà prévenu, et Bretcuil ne put que lui annoncer que k roi l'esiiail a la CbaiJO-Dieu. Le public cria j fa tyra tuile, et pour i-il t\il et pour J* retrait Je la grandi! aunu'un-rk; le VGJB pupub nvutl loti sur cc dernier point : ou ne peut disconvenir que Louis X\l, de quelque manière qu'il entendit l'affaire du collier, devait être fart mécontent du cardinal.

Cependant madame de la Molle riait toujours * Ta Cnnciengerie, ignorant l'arrêt terrible prononcé contre elle, et ne pouvant commu-niquer avec personne, pas même avec ses conseils. Un sombre dè#-espoir la consuniajl : durant une violçiite attaque de nerfa, vile jvait voulu se briser la tète avec son pot de nniL Depuis Ion, elle vfait gardée à vue, le jour par un guichetier, cl le soir deux femmes couchaient dan» sa chambre. Toile était la situation de celle cunilam-iiée, lorsque, le mardi iQ ou 2i juin, on fa prévint que le Icntlumnii matin elle sortirait et qu'cite mil à su fouir babdlée pour six heure» « flcmineut, d«nfauda-t-elte, doił-je tire vêtue?—Szm^i^^C *lm rénondii-on,

Eueflçi, ó L'heure indiquée, ob vint prendre m«dlamE de la Molle A peine rfait-olle sertie de fa prison que des g*nie» l'entourèrent et l'milrainé relit au pied de l'escalier du jmliih, *“ Wn arrêt fut lit de-v»m elfe, A l’énoncé des peines horrible* q11' i ^Ikndciil, elle devient iiiTbiiif, ac jette ii terre, réduit scs Embits Ch fambraiH, et déclare qu'elle se fera plutôt meltrc en piètre nue de subir un semblable traitement, Sic bourreaux se sont empires de celle infortunée; elle su défend, se débal, se glisse hmglemps hors de leurs bras mbnsfo*. Enfin k principal exécuteur fa saisit, et, soulevant ses débris de vô-tumcjiis, imprime Ie^ stigmates de fa justice sur íes cuisses souillées de bouc et déjà meurtries par de brusques étreinte*. Pend^ut celle

fimigation, un second bourreau, maigri les soubresauts convulsifs de la Condamnée, parvient à h marquer sur une épaule; tuais le fer brûlant ne fait qu'effleurer l’autre avec ce bruit léger que produit un corps gras en fondant. A travers les hurlements que madame de la Motte Y04*3'1 rcnd”it l’exécution t on entendit distinctement ces mots : n C'ésl ma fini te si j’éprouve celle ignominie, je n'avais qu’à > dire un mol eL j'étais pendue... v Puis elle ajouta avec des sanglota de rage: « Voilà donc le respect que l'on porte aux Valois 1 *

Jetée sanglante, échevelée, à peu près nue dans un fiacre qui doit h conduire a l'hôpital, madame de la Molle réussit à ouvrir une portière et va sc faire broyer nous les roues, lorsque ses gardiens la ressaisissent. Arrivée à la Salpêtrière, elle sc précipite sur son lit le visage en fas; bientôt on s'aperçoit qu'elle s'est enfoncé profondément dans la gorge un pli de la couverture,., Une seconde plus tard, elle allait étouffer.

La flétrissure d’une descendante des roía de France, les alignées d'une femme, voïlà jusqu'il ce moment font le payement qu'ont obtenu les joailliers Bohmer et Bassatigus, je n'ai pas entendu dire qu'on s'occupât de leur tenir compte autrement du prix de leur voilier de seize cent mille livres; el non-seulement le nom de la reine est mêlé dans celle h on tense affaire, n# is personne à coup sur ne pourrait affirmer que ce bijou n'ait pas Aé acheté pour elle.,. Eu vérité, 1rs rognures de certaine refonte de louis n’auraient pas été mal employées, même quand elles rrusseut été gratuitement, si on 1rs edi füil servir à étouffer ce scandale sous le poids du million et demi.

Pans le procès doit! je termine le récit, la friponnerie s'est pro-dnitc bous a»n aspect le plus hideux; ci lea forme» snnl à considérer, mênie en fait de vol. Or personne ne procédait avec plus de politesse que le fameut Pítu/aj/ler. qui vient d'être obscurément pendu mnl-gré lu gentillesse de ses manière* Ce voleur, dom l.-i célébrité date de trois ans, exerçait pàri ¡Cu Hère ment dans tes fermes, et qui bu avait fait donner k sobriquet de Plm/oJier. Ibins s^s visite* nocí unies, ce brigand, ami de l.i justice distributive, ne dépouillait ses contri-huabtes forces que de leur superflu; jamais, dh-un, il UC lui arriva d’j.ticuter i u nécessaire, ei souvent il le compléta de ce qu’il avait enlevé ailleurs. Mais 1rs grands prévôts de h maréchattMée, peu wn-ÿibk'siHH bons offices d'un tel tû vele urde fortunes, le faisaient itour-suivre avec persévérance; il fut pris, il y a six mois, avec son secrétaire ci son valet de chambre. Potxèüner, qui sortait d'une fêle donnée par un intendant de province, avait un habit de emir mugi ti tique sous Je manteau dont il s'enveloppait

Le procès de celle notabilité des grands chemins a duré près de cinq mois, aucune preuve couva inca nie ne s'élevant crujiré lui.lten-danl celle longue ¡nslruetxm Foufailfor riait devenu tin objet de spéculation pour ks geôliers , qui prenaient dix sons par personne pour le montrer aux ampleurs dons sa prison du Châtelet. Enfin il a éto condamné à la potence; mais le public admirateur n'a pas été Satisfait de Sa ÜR, Ce beau caractère s’est démenti au moment. s«-prême. Poulailler est mort eu homme vulgaire et sa renommée lut survivra peu»

Cherbourg, parsa position, semblait depuis longtemps ailrnd re un éta L1 tsar met) t maritime capable dc proteger te* coren de la ftorman-dk cl de les mettre à l'abri îles insultes qu'elles ont reçues plus d'ime fois de l'Angleterre, faille d'avoir pu nlliir un abri sûr aux escadres d'une certaine importance. Louis XX I érsi euhn occupé, avec quelque persévérance, de celte utile fondation. Il s'agissait d’établir une rade factice qui pût faire dans ces parages ce que lu nature n’y a point fait : c'est-à-dire, arrêter par des obstacles artificiels les efforts d'une mer itrike, et défendre ks vaisseaux à l'ancre sons le canon de Cherbourg. On a imaginé à cet dïui de faire enfoncer, la pointe en bas, datâtes sabirs, duś cón^s rompons de fortes pièces de charpente, et propres à être remplis ensuite avec de fa maçonnerie. If -n enchaînement de cônes ainsi disposes, ^ lormiTa Jfl'tirclnlc de la rude projetée; c’est contre leur masse indestructibleque viendront je briser les Ilots. Ce travail, bien autrement jngupæux que lu ü-meüiC lUl’HC de k BoCbcJJe, dont Je cardinal de Richelieu s'attribua faussement l’invention, su: a birntôt assez avancé pour remplir le hm qu'on s’est proposé, cl <kj¡» des vaisseaux de guerre smii abritée derrière les cônes au grand dépit de nos voisins d’oulre-mer.

Le roi a voulu voir celle aimée les travaux de Cherbourg; il s’est rendu dans ce port à la fin de juin, avec plusieurs courliiun3 et scs ministres de h marine et de la guerre.

Lu roi arriva a Cherbourg vers onze heures du soir,ce qui ne i’nm-pêcha pas de s'embarquer Je lendemain, à quatre heures du mmin, pulir voir pincer un cotte préparé à l'occasion du voyage de Sa Majesté. Après rupérJ1tiü[it dont le monarque avait suivi tous les détails, il •© rendit nu milieu de l’escadre d’évolution, coin mandée par k comte Albert dc n;omi Cet amiral fit pavoiser à l’instant; sa flotte salua ensuite le roi de ^j bordées de tribord et de bâbord. Sa Majesté monta sur k vaisseau ^ PakîO^f où elle se ht remire comp;e de lotis Ifs détails du service; après quoi un magnifique déjeuner lui fui offert sur Ij duiiciL!, nu bruit d’une musique tatr mutilen su. Au dessert, toute l’artillerie de la rade couvrit lu mulé du rai portée par i’Hmirai.

Louis XVI revint ?» terre enchanté de son excursion maritime, la stuk, dît-on , qu’un roi de France ait f.iie depuis Louis XUL Au milieu de la population qui couvrait Ja plage «u moment du débarquement de Sa Majesté, ehe aperçut M. de ta Fayette donnant l’exemple des ace la mations. Lc roi pril le général par la main t et Lemmena ainsi jusqu’au quartier royal établi dans une abbaye. Au retour Sa Majesté reçut dans sou carrosse ........ de Washington, ks maréchaux de Ségur cl de Cislrics, el M, le duc de Liancourt iT grand mai ire de lu garde-robe.

L ue brillante étude vient de tomber dans le nord de l'Europe ; Frédéric le Grand repose sous ks marbres de Potsiiam, Tout est dit sur la réputation militaire de ce monarque : elle est grande connue Je momie, et cette épitaphe lui convient: JiíccínÑ, ubique fatua Su cendre est ici, sa renom niée est partout). Mais ta gl dre de ce hures ne parviendra pas sans mélange à ta postérité ; il fut trop indépendant de celle bonne foi qui devrait se retrouver dans le cœur des rois, si elle avait disparu du sein des sociétés. Les qualités liitêraires de Frédéric ont été proclamées sublimes : ouvrez les livres de cet écrivain couronné, vous aurez souvent pitié de l’auteur ut de scs piiuêgy risîo. Tout ce qu’on a coutume d’appeler ses œuvres philosophiques Cil d'une médiocrité déplorable; les vers surtout sont delà véritable poésie de confiseur. Mais les compositions historique de ce prince ne sont pas dépourvues d'intérêt : ms jVémuïre» /y>ur senur ó l’ifixtiwt de iu maison de /Irandebourg el son /hsforre de ta l ierre desear ans, à part quelques infidélités, méritent d'être consultes; ils resteront. Frédéric Je Grand meurl à l'âge de soixante-qu:ilorie ans; Frédéric-Guillaume lui succède au troue.

Une réputation moins brillante, mais plus pure, que celle de Frédéric, a mèritu un buste en mai lire au marquis de ta Fayette dans un âge oit les hommes vulgaires ne songent guère qu'à se faire peindre en mi unit lire pour leurs maîtresses. Ce ouste a été exécuté double par M- Boudon. sur la commande dès Etals de Virginia l’une des copies leur a été envoyée; l’autre vient d’être inaugurée, avec ut» cèrèmoiiiaJ touchant, dans une des galles dc i'lmteJ de ville. Gel honneur peu Ordinaire a de nouveau incité la jalousie de nus talons rongea, qui veulent absolument que la Fayette ne soit devenu un héros que par occasion.

Oit parle beaucoup en cc moment d'un trait dans lequel se réfléchit toul entier Je caractère de Louis XVI : h reine ayant suivi la dernière chasse bu cerf que le rei lit à Fontainebleau sc plaignait à Sa .Majesté qu’ePe n'as ail pas bien vu Itanimal, parce qu’un paysan , qui ireversaii la forêt aune roi» Ane, l'avait obligée de sc détourner. »r Le ■i misé rab loi s'écria le monarque, il futile punir pour avoir si peu u respecté les plaisirs de ¿a souveraines qu'nn l'arrête, cl qu'un le ju jette eu prison. ■ A l'instant, les piqueurs courent a pris ce malheureux, le saisissent, le frappent, cl l'iattachent à un arbre, en alien-dant qu’on puisse le livrera lu ma récitai usée. Cependant le roi passe au nu>■■■'■ m où l'un se livrait à ccs excès sur rinnnceiit campagnard, et demande ce que cria signifie. Un gentilhomme lui répond que l’on exécute 1<* ord-™ de Su M-jeviC, « Ah r J'horreur l dit le monarque a aveu explosion, falJnil-ii obéir ù mon premier mou veinónl de çoièrcJ ■ qu'oit détache ce pauvre homme et qu'on lui donne dii tonu. ^ Voilà bien Louis XVI : brusque jusqu’à ta lïrecik dans Ici premiers élans il'lium-nr. mais foncièrement bon, humain, bieilYéillaiit... Far malheur, S» M^juité veut m^turcr seule tes lémoignageâ de scllict-lude qu'elle dispense n ses sujets.

J'apprends toutefois, à l'instant, une nouvelle qui preuve que le roi songe a se relâcher de ses idées absolues : hier, 30 décembre, en sortant d’un grand conseil, Sa Majesté a déclaré qu’elle venait de prendre la résolution d'assembler les notables du royaume. Celle détermina lion «si ^"e ; c'cst ihms ecs assemblées que sc retrempent les monarchies, et l'or» doit convenir que h D dre est bien détrempée. Sun a Charlemagne, on dut à de telles réunions les lois fonda-mentales du royaume; plus lard, elles oui fait pince nui étain généraux, et posté ri eu remen t encore on a revu des asxrtnbléesde nobles. La dernière s'est tenue en Ifiïfl : Richelieu voulait connaître ajar* l'esprit ite la France; U le connut ainsi, et sut tisser ensuite le vaste réseau dans lequel il a «la ça tous les ordres de l’Etal. Le congrès national qui sc prépare, <jt dont Colonne a, dit-on, sollicite la convocation, sc réunira sous d’autre# auspices : il est à craindre q'ic ce ne suit une mefiire tu eje/remn, et que nos gouvernants n'iip pu lient tes notabilités de la France que pour leur demander un fil il'or propre à lus urer du labyrinthe dans lequel ils se tout témérairement enfoncés.

L'ouverture de l'assemblée paraît être fixée au 21 ou 22 février

K87 ; cent quarante personnes environ y siégeront. On choisira les notables parmi les plus éclairés, mais surtout les plus qualifiés de la noblesse, du clergé, de la magistrature et de la bourgeoisie des prin-cipales villes; les présidents et procureurs généraux des cours souveraines seront aussi convoqués»

On ne se doute encore guère, dans le public, de l’importance d’une assemblée de notables, et sa proximité ne fait qu’une légère diversion aux importantes superfluités qui remplissent la vie de nos courtisans. Cette année, trois succès remarquables, obtenus au Théâtre-Français Ct à la Comédie-Italienne, ont fourni un aliment agréable aux plaisirs de la capitale : je dois dire quelques mots de ces nouveautés. L’Inconstant, comédie en cinq actes et en vers, est le début drama-ïque 11’1111 jeune poète nommé Colhn d’IlarlwiUCy qui ne sc révéla jusqu’ici que par des pièces fugitives insérées dans les recueils périodiques. Cette pièce fut jouée en 1784 sur le théâtre de la cour, à Fontainebleau; elle produisit alors peu d’citet. L’ouvrage a été beaucoup amélioré depuis; les comédiens, tin peu influencés, il est vrai, par les protections que l’auteur a su trouver auprès de la reine, ont reçu cette composition , ct ils auront à s’en féliciter. L'Inconstant a été accueilli par le public parisien avec de vifs témoignages de plaisir : c’est en e^et une comédie de bon goût, spirituelle ct versifiée d’une maniere aussi originale que séduisante M. Collin d’Harlevillc prendra rang parmi nos poêles dramatiques. L’auteur, demandé à grands cris, a montré, avec une répugnance facile a concevoir, la plus laide figure du monde. Heureusement il ne s’agissait pas de son vi-wge, mais de sa pièce; on l’a couvert d’appLtndisscmenls. On disait tout bas : « Ce vilain homme-là a fait une bien jolie comédie L »

Euphrosine et f uradin, opéra de M. Honmann2, musique de Bruni, n’obtient pas moins de vogue que rino^lahf. Le potin* est peut-cire le premier parmi les ouvrages représentés à la Comédie-Italienne qui soit digne de ce nom. L’auteur a saisi le véritable type qui convient à l'opéra-comique considéré comme œuvre littéraire : il y a dans sa pièce des caractères vrais, des situations heureuses, un dénoûment naturel et pourtant plein d’effet. La musique renferme de beaux morceaux.

Nina ou la Folle par amour est un petit acte fort joli de MM. Mar-soliier ct Dalayrac; mais le brillant succès qu’il obtient est dû en grande partie au jeu de madame Dugazon. Le délire de cette actrice est rempli de .séduction et d’entrainement. Que de spectateurs entrés raisonnables dans la salle en sortent fous des charmes de la charmante insensée ! Heureusement elle n’est point cruelle dans son égarement, ct scs charmes, comme la lance d’Achille, guérissent promptement les blessures qu’ils ont faites.

Los hommes nous plaisantaient sans pitié il y a quelques années sur les poufs au sentiment ; nous avons beau jeu aujourd’hui a prendre notre revanche avec les boulons el le* filets à sujet*, dont la mode est dégénérée en extravagance. Mans de» boutons larges comme des écus de six livres on voit des portraits de fantaisie, des animaux, des sites champêtres, des objets d’histoire naturelle. D’autres offrent des camées, des statues antiques, les bustes des douze Césars. J’en ai vu qui représentaient les Métamorphosés d’Ovide, ct l’on assure qu’un cynique débouté promène impudemment sur scs boutons les trente figures de l’Arélin. Une galanterie moins crue fait portera nos jeunes gens romanesques le chiffre de leurs maîtresses en filigrane d’or : il en est même qui, au moyen d’une lettre placée sur chaque bouton, portent le nom entier de la dame de leurs pensées écrit sur la poitrine. Enfin les élégants du jour sont autant de musées ambulants qui provoquent la curiosité des étrangers, surpris que la mode puisse dominer jusqu’à ce point la raison. Les gilets à sujets présentent un spectacle plus grotesque encore : tous les ventres sont couverts des Fables de la Fontaine, des scènes du Mariage de Figaro, de Hichard Cœur de lion, de la Folle par amour. Sur des protubérances abdominales rebondies on admire des vendanges, des régiments de cava-rie défilant à la parade, des chasses avec tout, leur attirail, ct mille autres épisodes de la vie, scion le goût favori de l’amateur. M. de la Reynière, qui serait bien fâché de Je céder à personne en fait de bizarrerie, vient de commander à Lyon tout le répertoire de la Co-védic-Franraise en devants de gilets : cette collection fera époque ; il y aura, dit-on, une pièce pour chaque jour de l’année, et nos auteurs dramatiques vivants s’intriguent beaucoup, à ce qu’on assure, afin de figurer les premiers sur le ventre de cet original.

CHAPITRE VL

1?S9.

Madame Desmahis mal‘rosse de mademoiselle Raucourt. — Altération do la faveur de madame de Potignac. — Ouverture de l'assemblée des notables. — Débats dans celte assemblée. — l es comités des princes. — La femme du notable. — Discours de Colonne. — Le messager de malheur. — Mouvement ministériel. — Le cardinal de Brienne. — Exil do Calonne et do Necker. — Discoure de la Fayette A l’assemblée des notables. — La maîtresse do M do Calonne. — Clôture do l’assemblée des notable#. — Nouvelles de M. de la Peyrouse — Catastrophe arrivée à son expédition. — Tarare, opéra de Beaumarchais. — Evasion de la comtesse de la Motte — Messagers do la reine envoyés a Londres auprès de cette condamnée — La reforme en projets et les proiigahiés dans l’exécuion. — Lo cardinal de Rohan et la jeune Anglaise — Un nature Migáis chargé de la reforme de nos ports. — Mort du prince de Soubise. — L’impôt du timbre et I impôt territorial. — Refus d’enn^iMremenl — Le repas des apôtre». — Lit de justice A Versailles — Prot»-*(aiion du parlement contre les « bjets traités au lit do justice. — Bals do la «eme A Trianon. — Plainte portée contre Calonne au parlement. — Discussions au parlement dont le résultat est de persister dans le refus d’enro-gis renimt. — Approbation du peuple. — La reine et Madame. — Exil du parlement a Trojes — Monsieur A la chambre des comptes el te comte d’Armi* A la cour des aide*. — Le premier est applaudi, lo second est hué. — Remontrances viólenles des parlements du royaume — Le cardinal de Brienne premier ministre. — Changement au ministre. — Rappel du parlement. — Condamnation de Calonne au tribunal du peuple. — Il est brûlé en effigie. — Nouvelle opposition du parlement. — M d’Eprémesnil. —Discours de M. ie duc d Orléans. — Exil de ce prince et arrestation des conseillers Protonu et s.UMiuer. — Le duc d'Orléans et son jockey. — Despotisme tout cru. — Les clubs. — Mort de Madame Louise de France. — Les Etourdis, comédie de M Andrieux. — Azêmia ou tes Sautages, opéra de Dalayrac. — Début dc M Taima.

Les nuages qui sc forment à l’horizon politique n’arrêtent ni l’essor de la folie, comme on l’a vu à la fin oc ma chronique de P8B, ni les aventures galantes, ainsi qu’on va le voir par l’anecdote qu’on m’a racontée cc malin. Depuis quelque temps madame de CourviUe est pour M. de Montbarrey le pâté d’anguilles de la Fontaine. Ce seigneur voulant varier un peu ht dernièrement des offres à madame Dcsmahis, courtisane agaçante et jolie. Le prince n’est point un An-tinoûs; ses propositions furent rejetées. Il éleva son tarif; refus nouveau. Enfin le pont d’or qu’il montra en perspective à la dame l’ébranla légèrement : elle lui demanda le temps de la réflexion.

Il s’agissait effectivement d’une difficulté à vaincre s madame Des-mahis était la rus il reste de mademoiselle Raucourt; il fallait qu’elle se concertât avec cet amant femelle pour avoir la permission de spéculer dans les domaines ordinaires de l’amour. En attendant, ct pour se rendre les réflexions de la belle plus favorables, M. de Montbarrey fit pleuvoir chez clic les bijoux, l’or, l’argent. Le tout fut reçu; mais pas un mot de la beauté indécise. Soit impatience, #nh soupçon, le magnifique amant voulut connaître son sort. Un soirqu’î! revenait do souper en ville, il fait arrêter son carrosse à la porte de madame Dcsmahis et monte chez elle : une femme de chambre dit au prince que sa maîtresse n’est pas visible, qu’un mal de tète affreux la tourmente et qu'elle essaye de reposer. Mais il y a dans tout cela un air d'embarras qui perce : l’ex-ministre, persuadé qu’on le trompe, force la consigne, arrive au lit de la dame et en tire les rideaux en homme qui a payé déjà le droit de ne pas sc gêner. Que devient-il à l’aspect d’une tête coiffée d’un bonnet de nuit «l’homme à côté de la charmante figure de la courtisane! Montbarrey entre en fureur, peut-être va-t-il promener sa canne sur une double paire d’épaules, lorsque l’individu à la coiffure masculine saule du lit... Le gentilhomme irrité reconnaît mademoiselle Raucourt. « Mon prince, s’écrie-t-elle, » voyez à qui vous avez affaire : je ne suis que le juge de la Femme ^ ju!le el partie ou le dragon du Jaloux de Rochon. Comme ici, je ne • suis pas mal sous les armes : il ne tient qu’à vous de m’y voir; car » madame est mon amante, el je n’abandonne pas ainsi ma COn-• quête. « A ces mots le galant désenchanté, détournant les yeux des charmes hérétiques que lui abandonne l’amazone, apostrophe avec dédain madame Desmahis. « Je vois bien, lui dit-il, qu’il faut renon-« cer à votre conversion : adieu. Je suis accoutumé d’être dupe, » mais je ne m’attendais pas à l’être de cette manière. Continuez de » vous livrer à votre folle ivresse. » Et sans faire le moindre bruit le prince a quitté la chambre de la perfide avec ce calme stoïque, cette noble dignité dont il fil preuve naguère en déposa«l la pompe ministérielle.

La faveur de la duchesse Jules de Polignac paraît avoir éprouvé une grande atteinte, dont il est difficile de connaître au juste le motif; car on ne peut le trouver dans l’avis tardif donné à la reine par cette gouvernante des enfants de France d’une incommodité survenue à M. le duc de Normandie. Néanmoins, comme cet accident pouvait être pris pour prétextera Majesté en a fait de vifs reproches à la duchesse, qui s’est excusée sur ce qu’elle avait voulu ménager U sensibilité maternelle de sa souveraine. Mais madame Jules n’a nullement pris le change : elle s’est convaincue, peut-être à des signes inconnus du public, qu’elle avait perdu les bonnes grâces de la reine

et a demandé sa démission. Elle n’a pas été acceptée ; pourtant Marie-Antoinette «’a ^'V aucun retour sur sa conduite sévère envers madame de Pol»gnaC« Cette dame a supporté plusieurs fois, il est Vrai, des intervalles de froideur de la part de son illustre amie pendant la faveur passagère de la Montansicr, de la comtesse d’Ossun, (le la demoiselle d’Orvat et même de madame de la Motte, qui ont apparu tour à tour dans les affections de Sa Majesté ; mais elle traitait toujours avec douceur, avec égard la duchesse. Jamais cette princesse n’avait cessé depuis quatre ans d’aller dîner et souper chez sa favorite; ne se mettant que pour la forme à la table du toi, sans même déployer sa serviette. On ne saurait concevoir comment après une telle intimité l’attachement de la reine s’est démenti jusqu’au point de parler avec dédain, avec dureté à la gouvernante des enfants de France. Peut-être le temps répandra-t-il quelque lumière sur cet étrange refroidissement d’une tendresse plus étrange encore.

Cependant les notables, arrivés à Versailles dès le 4 février, ont été présentés le 6 au roi, savoir : les premiers présidents et procureurs généraux des parlements et cours souveraines par le garde des sceaux, les élus des états généraux par divers ministres, les maires des villes par le baron de Bretcuil. Peu de jours après tous les nobles ont reçu leurs lettres définitives; l’assemblée s’est ouverte le 22 du même mois de février. Le roi avait composé lui-même le «lis-cours qu’il devait prononcer dans celte occasion, et Sa Majesté s’était absolument refusée à le montrer à Monsieur malgré la prière de ce dernier. « Non, vous ne la verrez pas, avait «lit Louis XVI, vous «voudriez me corriger, mettre dans mon discours des Heurs de rhé-» torique; il en deviendrait plus brillant, mais ce n’est pas ce que «je désire. Je ne veux parler que d’après moi seul à la nation et «qu’elle sache au vrai ma façon de penser et de sentir pour elle, m

Le 22 Louis XVI, après avoir entendu la messe dans sa chapelle, s’est rendu à l’hôtel des Menus, où les notables étaient assemblés. Sa Majesté avait dans son carrosse Monsieur, M. le comte d’Artois, le nouveau duc d’Orléans, le prince de Coudé cl le duc de Bourbon. Le prince dc Conti et le duc «le Penthièvrc s’étaient rendus directement à l’assemblée, ainsi que les ministres. Parmi ces derniers on remarquait M. le comte «le Montmorin, nouveau secrétaire «l'Etal des aflaircs étrangères par la retraite de M. de Vcrgenms. Le roi, après avoir pris place sur le trône et s'être couvert, a dit : a Messieurs, je » vous ai choisis et assemblés comme le faisaient les chefs de ma «branche, dont vous aimez la mémoire et queje me plais à imillr. » Mes projets sont grands el importants : il s'agit à la fois «le souta-«ger le peuple, d’augmenter le produit de mes finances et «le dimi-» «net les entravés «lu commerce. Je me suis fixé- sur ces objets. » parce que j’en ai reconnu la nécessité ; mais j’écouterai les obxer-« valions que vous me ferez, et je les pèserai exactement. J’espère • que vous concourrez tous au même but, qui est le bien «le l’Etat. »

Le garde des sceaux ayant pris la parole après Sa Majesté a exposé sommairement cc que le roi a fait depuis son avènement au trône pour la magistrature, le commerce et l’agriculture. Puis il a ajouté que douze années d’cxpéricncc lui avaient appris ce qui lui restait à faire pour les finances; point délicat que M. le contrôleur général était chargé d’exposer avec détail à l'assemblée.

En effet, M. de (Jalonne, lisant un volumineux cahier, a dit : « Sa » Majesté a pris la peine de faire elle-même «n travail très-considé-» rabie sur les finances, d’où il résulte, après les encouragements » donnés au commerce, à ¡'industrie, à l’agriculture, que la recette « est en déficit, pat rapport à la dépense, de quatre-vingts millions • chaque année. Cc déficit a crû d’année en année depuis l’avéne-■ ment du roi au trône par «les circonstances impérieuses cl forcées. • Comment sortir d’un étal si désastreux? Les emprunts ne présen-> tent qu’une ressource momentanée, qui, loin de remédier au mal, • ne fuit que l'aggraver. L’augmentation des impôts tels qu’ils exis-• lent est absolument impraticable. L’économie elle-même n'offre que » des ressources insuffisantes cl ne peut être considérée que comme • un moyen accessoire. C’est donc dans la réforme des abus que le » roi a aperçu des ressources vraiment grandes el dignes «le lui. Il » était réservé à un jeune monarque de méditer cl d’exécuter une si » noble entreprise. Sa Majesté a cru devoir établir d’abord une rela-» lion intime entre toutes les classes de scs sujets. Elle se propose » dans celte vue d’étendre à toutes les provinces de son royaume l’é-» tablissemcnl «les administrations provinciales et de leur donner une ■ nouvelle forme. Chaque communauté, chaque paroisse aura sou rc-* présentant; ces représe nia ¡ils formeront une assemblée de district » «t les députés «le chaque district composeront ressemblée provin-» cialc, qui fcra parvenir la vérité au roi.

Ces bases de délibération posées, M. le garde des sceaux a annoncé que l’assemblée des notables sc diviserait en sept bureaux pour l’examen des objets sur lesquels le roi se proposait de consulter celte assemblée et que chacun des bureaux serait présidé par un prince du sang.

Les débats ont été longs dans l’assemblée des notables sur les divers sujets posés par Sa Majesté. D’abord les députés ont demandé avec force de connaître la situation des finances et l’étendue des besoins avant «le consentir à l’impôt et surtout d’en fixer la quotité et la durée. Le bureau de Monsieur ne voudrait pasque la noblesse ef la magistrature fussent exemples de la capitation qu’on offre de Ieu6 remettre, mais que ce sacrifice de leur part tournât au profit de U partie la plus indigente des sujets. Les grands seigneurs s’opposent en général à l’impôt territorial en nature, parce qu’ils sont dans l’usage de s’abonner et échappent ainsi à une répartition égale. Enfin les archevêques d’Aix cl de Narbonne, prêtres bien plus que Français, se sont élevés avec chaleur contre l’assujettissement du clergé à l’impôt; mais la majorité de l’assemblée est contraire à l’opinion intéressée de ces prélats.

Le roi, qui demandait des avis, ne s’attendait nullement à des discussions fondamentales : l’honnête monarque veut le bien , mais il prétend le mesurer lui-même; el s’il appelle à Paris des députés de son choix , c’est pour faire approuver el non pas contredire ses vues. Les Bourbons n’ont jamais entendu différemment leurs droits : des parlements, des notables , voire même des étals généraux tant qu’on voudra, pourvu que ces corps ams illent le souverain dans le sens «le ses projets. Louis XVI comptait que tout irait ainsi, el qu’on lui saurait gré de ses vues populaires. Sa Majesté est donc fatiguée «les débats que messieurs les notables sc sont permis, el sc montre de fort mauvaise humeur des airs d’opposition qu’ils sc donnent. Du reste, les bureaux ennuient la plupart des princes : l'un de ces jours M. de Conti a même quitté sans façon sa présidence pour aller à la chasse. !.«• roi lui ru ayant fait des reproches, Son Altesse a répondu qu’elle avait la tête fatiguée; el que la dissipation lui était recommandée par ses médecins, qui sc connaissaient mieux à sa santé qu’il ne sc connaissait, lui, à celle des affaires publiques.

Les plaisants , prompts a s’emparer de tout pour en faire le jouet de leur frivole imagination, se sont amusés a qualifier les comités d'après le caractère ou les discours «les princes qui les président. Ils appellent celui de Monsieur, le comité des sages; celui du comte d’Artoi», !<• comité des francs; celui du duc «l’Orléans, le comité des ladres; celui «lu prince «le Comió, le comilé des faux ; celui du duc de Bourbon, le comité des ingénus, celui du prince de Conti,, le comité des nuis; celui du duc de Pcnthièvre, le comité des plats.

On pense bien que notre jeune noblesse «le cour ne voit pas avec un grami plaisir MM. les notables, fort peu disposés en général à favoriser les privilèges qu’elle affectionne. Les élégants de J'OEil-dc-bœufsc vengent autant qu’ils peuvent en moqueries «ie «es délibérants, assez peu révérencieux pour o^cr invoquer ¡‘égalité des droits nationaux. Hier la femme «l’un maire, quia profité du voyage «le son mari à Paris pour visiter celte capitale , a été le plastron d’une facétie que je rapporte. L’honnête provinciale, apparemment revêtue «lesa robo «le noces confectionnée sous le ministère du cardinal de Fleury, se promenait dans In galerie, dont cette vénérable parure balayait* noblement le parquet. A l’aspect de cc gothique accoutrement un groupe «l’étourdis s’attache aux pas de la vieille dame, et sc répand en persiflages, en rires sardoniques. L’un de ces fous, le jeune prince de Léon, plus extravagant encore que les autres, se met a genoux derrière la dame si grotesquement parée, cl semble sc tenir en ado ration devant sa robe.

« Que désire monsieur ? demande brusquement la femme du maire.

— Madame, j’admire votre robe.

■—Monsieur est irop poli, assurément.

— C’est que je suis passionné pour les ant:ques.

— Vraiment, monsieur, vous avez cc goùt-la?

— Je vous en donne ma parole d’honneur.

— En ce cas, je puis, quand vous voudrez, vous montrer quelque chose de plus antiqueque ma robe : c’est mon derrière , il est son aîné de vingt ans. »

Je n’ai pas besoin d'ajouter que le groupe des rieurs s’est tourné du côté de la spirituelle épouse du notable, el que les moqueries ont été pour le prince «le Léon.

Les habiles se sont bien doutés que le projet de réforme, annoncé aux notables comme l’ouvrage de Sa Majesté, était tout naturellement «le M. «le Galonné. S'il eût été accueilli sans conteste, il est bien entendu que le monarque en eût eu tous les honneurs, sauf les petites indiscrétions «lu contrôleur général ; mais le nouveau plan ayant rencontré des opposants, le roi n'en doit pas supporter le blâme, et tout le tort retombe sur le véritable faiseur. Tel est in-contcstal lemcnt le motif de la retraite inattendue dc M. de Ca-lunne, qui vient d’èlre remplacé par M. de Fourqucux, tandis que M. de Miroménil , soupçonné d'avoir mis la main à la pâte réformatrice, remettait les sceaux à M. de Lamoignon.

C’est M. de Montmorin que le roi avait chargé d’annoncer à M. de

M i ronieni] non brusque renvoi, el dau» ec rnomcnL il pfcucJt la perle de madame de Bénite, sa tille. Le messager de malheur débuta P*r lui compliment Je conduk'aiiee, entrée assez naturelle dans la Cirronhtancc, Après avoir remercié Montmorin , M. de Mireinénil, ]. -■ ni aux afires du cabinet, dit» en sous-etuendan t la distraer de L. le une, dont il était informé : n Eli bien 3 monsieur le comte, voilà du a nnuroau, — Oui, monsieur te garde des sceaux, répondit Je ministre, * mais ce n’est pas tout; il y en a encore qui vous concerne, cl que * j'iij une vraie peine a vous annoncer.— Il fallait, mou char comte, * me faire deux compliments de comte!innée u la fois, repartit Mire-■ niemi «pris avoir écoulé te message, j'aurais su ce que cela cht * voulu dire... y Et il remit les sceaux à l'envoyé, sans lui donner la P1 me de s'expliquer davantage.

Ifauvre M. Je rourqtiem! Je ne sais pasen vérité s'il a eu le temps de: puricr son bonnet de nuit m ministère^ A peine avait-il pris l’air du controle des Afiances, qu’une lotira de ru me reúnen!, bien polie, JM u fait savoir que le Veut de la faveur avait cessé de souiller sur lui ; ce n’était qu'un zéphyr pastor. Ce ministre est remplacé par de Lumenie de Brirune, archevêque de Toulouse, créature de la renie. La voix publique appelait U, Decker au gouvernail d’un vats-stuit violemment battu por la tempête ; mu fa Mûrie-An te inet le n'a pas oublie que cet homme d'Emt professe une économie inflexible., Louis XVf ne montre pas moins d’éiaígnemenl pour celle notable ça patrie Financière; Sa Majesté prétend qnïi /urafruJ côïrr Je frfine à ce ^«neoofa, et elle peni à n'en pus même abandonner la plus légère prorogative. Lu lia mi im lion de M. de Br ici me n'a donc sou liert aucune difficulté, dès que fa reine a eu dit qu’elle ht désirait.

L arrivée Je VL de Lamoignon aux a flaires a tu l'heureux avantage ci j faire rappeler M. Je Ma le» h orbes, cotiiiii de ce gunie des setom.. Cet hemnied’Etat incurro| tilde sers, dit-on, rnis eu avant par le nou-vtüHj ministère pour les propositions un peu trinchantes. Młtlcłherbcs, aussi éloquent qu'erudit, secon»pognera m pareille occurrence les Í rajeunie retenue d’une citation grecque on romaine, et comme ouis XV 1 aime cela, sans être précisent eut ni Grec ni Romain, il avalera ces pilules dorées :< sa guise.

Ou ne gail pas encore au juste h quoi servira dans le conseil M. le due de ^ ¡vernais , qui vient d’y entrer, Ce seigneur, frêle et exigu, riait bon à dormir pompeusement dans les ambassades, après des negocia lions amoureuses trop actives; mais, au temps oit nous sommes, il faut veiller dan» te cabinet de Versailles. L'Académie française s'est fait cadeau de 5L de Nivernais, parce qu'nn due est lou-jüursjmn à prendre dans un corps quelconque ; et celui-ci rie laisse pas d’en ire ici tir ton immortalité avec de petites fables assez élégpÁMfi Les apologues auraient cours en politique comme ailleurs si la morale y était admise, mais ¡1 n’en est rien ; et l'on ne sait réellement ce que Ion fera de nuire académicien au lapis île Versailles, u moi ns qu’on itru rédige tes décisions en style de madrigal.

M, de Galonné est traité avec ntic grande sévérité; il s'était flatté du pouvoir rester h Vfui tablicy ou du mnina h Ltcrny, inui^uH rio plaj-Aonct qu'U possède aux environs de l'a ris; maïs cet ex-ministre a été exilé dans nue de ses terres en Lorraine, avec défense de voir per-sonne et d’écrire à qui que ce soit. On dit sons le manteau que cette conńuhe du roi, tein d'ûlre une preuve de sévérité, tend à soustraire HL de Calànne nui accusations prêtes à fondre sur lui.

AL Nucker est aussi exilé à vingt lieue» de Paria, et voici le motif auquel un illnbuc celle mesure. IJ paraît que JL de Calo ru il*, encore Controleur général, a insinué dana un discours à rassemblée des notables que le compte rendu h Sa Majesté en H8i, loin d'offrir un boni Comme HL Decker l'établissait, pn'^rntiiit dès celle époque un énorme déficit. ............ d'Etal inculpé, averti de cri le Liumvimiion , K’nt

hSlé de faire imprimer Un mémoire Justificatif, avant d'avoir pris i1'agrément du roi; et ce prince te punit aujourd'hui pour t'être mon-prê innocent sans fa permission de iin Majesté.

(te m'a remis des passages d'un il ¡scouts rempli de patriotisme que )L de la Fayette a prononcé dans le bureau de Ml. le comte d’Artois. * Il faut attaquer le monstre de l'agiotage, a dit te compagnon de j Washington, au lieu de le nourrir, comme il est à craindre qu'on * ne le fasse, en alluuani plusieurs militen» ¿nx ngioieurs. Je propose * de supplier Sa Majesté d’ordonner un examen sérieux, pdr personnes a non suspecte^ de tous les Aonj du roi pour tes domaines, ainsi que * des litres des dons, ventea, échangea nu achats qui sont ou doivent a être à li chambre Jts comptes; de maniere que Sa Majesté puisse ■ connaître la valeur des dons qu'cite fait, revenir sur lus marchés > onéreux qui ntent pas été liquidés, rl rompre ceux dans lesquels, » depuis sou avènement à k couronne, rile a été lésée d’outre niobié. *

M. de la Fayette, appuyant sa proposition d'exemple» frappants, <itc le marché de Lorient avec la terre Je Cbâtei, uç valant ensemble que cent quatre-vingt millo livres de renie pour lesquels on a tu lu principauté de Du m b es estimée quarante mille livres de rente, Luil cçui mille livres payées a M. de Laubépinc, et la somme énorme de douze millions payable en vingt-cinq aux. M. de te Layette ajoute 3UC te roi LOUIS Wl parjiil avilir tuquia pour sept cent mille livres c renie de terres ou de forêts, ei qu'il i donné à cette occasion, soit comptent, soit à terme, plus de quarante-cinq miH.-onn.

« Ln grand désordre, poursuit Fort leu» jinete, suppose une

J. grande déprédation : pourquoi les ministres des huances proposent-* il» ó Sa Majesté des achats eu des échanges, qui. n’éiani aucunement i a h: convenance, ne favorisent que des particuliers? Les millions » qu'on dissipe, s’écrie M. de fa Fayette en terminant, sont levés a par l'impôt, ci l'impôt ne peut être justifié que par te besoin de » JT,lat, Tant de millions abandonnés ii fa déprédation et à la rapine ■ sont le fruit tirs sueur*, des larmes et peut-être du sang des peu-a pies. Le calcul des malheureux qu’on a faits pour réunir ces som-» mes, si légèrement prodiguées, est calcul bien affligeant pour la a justice el fa bonté que tous les notables cl moi savons être les » sen lime ut s. du roi. »

Voite le langage qu’il convient de faire entendre dans une nsscnt-Liée nationale: noble cl utile franchise dont M. île la Fayette s'est inspiré ïi l'école dTun peuple vierge du notre corruption sociale, comme les épaisse* savanes voisines du pays qu'il habite sont vierges de l'empreinte d'un pied humain.

Hier le front de Sa Majesté, habituellement obscurci par tes soucis que lui causent les discussions des bureaux, s'eat déridé quel-* ques instinto. Le baron de Breteuil sollicitait pour une dame de Ji cuti r, connue pour avoir élé l’une des maîtresses de M. de Caionne, la permission d’aller le voir dans son exil de Lorraine ; le roi, dans sa mauvaise humeur, a répondu i « Qu’elle aille se faire......! — » Mais, sire , a répondu le ministre, c'ait pour cria même, » El Louis XV1 de rire et d’accorder fa permission demandée.

La déluré de l'assemblée des notable* ;i eu Leu hier -1. Le discours de l'archevêque de Toulouse, le plus rgmarquiibte de toits ceux prononcés i ce ne occasion, troi tiiil longuement des économies urumiSfs par tours Majestés : ce ministre a dit que déjà la reine, à r ex <■ m P te de son auguste époux, prescrivait Journellement aux ordonnateurs desa maison delui présenter toutes les réformes possi-blés , que les frères du roi étaient diana tes mêmes disposiitoiix. et que ces iconnniies seraient portées a quarante million* Avant la Fui (te l'année. Passant ensuite :m cbapllrr dut ¡ixsunïniées provinciales qui vont s'organiser immédiatement, M. de Bricnne a déclaré que la présidence en sera dévolue aux deux premiers ordres de l'Etat, mais par honneur seulement, et sans prérogatives utiles; présidence qui d'ailteLTs sera purement élective : sauf le droit d'exclusion pour Sa Majesté, en cas que tes sujets ne lui conviennent p?s; ce qui veut dire, en d'autres terme*, que tes assemblées nommcxoni leurs pré-sideiH* avec une entière liberté pourvu que les choix plaisent à Sa Majesté. L’intendunt n’aura pas voix délibérative pendant te^ discussions ; milis, en qualité de commissaire du roi, il fera ses observations. Les assemblées provinciales s’occuperont essentieltement de la réjia rtituni el de la perception dc rimpôi ainsi quedes travaux publics dc 1a province.

On h renuiripie nutsi dans le dhcourtdeM. le premier président Nicolai celte phrase significative; a Amis deven* féliciter la reine » de sc tnanirer tiu/ourd'Atn telle que doilétre l'auguste épouse du ■ roi et la mère du Dauphin, h

Ainsi <*iU lu.rmhkéi2 crfllc nt^rmliléu 4r* nnluulcs dont OH a fait tant de bruit: on y a beaucoup proposé, beaucoup promis, et rien décidé. Enserie qu'un esprit solide pourrait dire, après la grince (Ici clôture, comme le mal hem oficien eu sortant de la représentai ion de Zaïre.' * Voila qui est beau, mais qu'est-ce que ctla prouve ? *

Ou a reçu, dès Je mois de mai, des rimivdles de M. de la Pey^ rouse; elles étaient fort affligeantes. Les frégates fa /j«u«>dr el ÍJ»-frofa^e, commandées par ce navigateur, ont mis snus voiles Je Ier août t*Sà; le ÎS lu même muís, elle* avalent relAchê à Téné-ri Ffo ; te 0 novembre. S.unir-Callirriiic du Brésil ; le II mars 1780, à la Conception du Chili, l iles naviguaient,, au mois de juillet siii_ vaut, par le vingt-septième degré de fatiiude. sur le* cèles de l’Amérique ¿eptenlricnile, dont le chef de l'expédition voulait lever la carie el Faire reconnaître les atterrage». Deux canots expédiés de ta /Arussufa et une troisième embarcation détachée de rjjfroîabe furent h cet effet dirigés vers la plage. M. d1 Escures , chevalier it& SMiil-Louîs, cl le plus âgé de# officiers, commandait celle expédition. M. de fa Peyrouse lui avait donné des instructions écrites fort élmi durs, dans lesquelles fa prudence était recommandée. L« trois c nota msreliaient assez serrés; celui qui se trouvait le plus près chevalier d’Escure» était commandé par M de Boutin, te tniatè avait pour chef M. rie la Borde ayant avec lui son frère M. d Horde de Boute vil lier». Tout à cmip te canol commandant est traîné par un courant, et disparaît englouti par ir^ Ilots qui brisent non loin de fa contre des rochers. M. de Boulin , grâce l'excellente assiette de son embarcation, grAre surtout i* une ma netuvre Imbilc, évite lr gouiïre où dT^íteea ci tes siens se sont abîmés. Moins heureux, M. de la Borde H scs Comparions périssent en voulant secourir le premier canot submergé. Celte caiaitraphe enlève a M. de la Peyrouse vingt rt un hommes, dont te plus Agé n'avait pa^ Ircnle-qttairenns. cl P^rmi lesquels mi cumple MM.d'E** cures, de Picrrcvert, de Moitearn, de Flussan, et l'un des freru- de 1* Barde, tous cinq officiers distingués de fa marine royale.

Après celle catastrophe, M. de fa Peyrouse, au désespoir, a ponr-tam coQÙaui «ou voyage vers ta cuit occidentale de l’Amérique

juaqu'an 6* degré de latiiude. Les Hrniicres nouvHlea rétines de r'-ipéditicn perlent ta date de Mnnteiry, au nord de ta teliforme, elle* vont juwpj^^ *' septembre i*8îl Le paquet renfermait des observa lion^ tle M* Paule d'Agetei, membre de l'Académie des ¿de net», mi dm* longitude® jusqu3 ubi ta inconnue*, sur lea cimiers dans ta mer du Sud et sur ta longueur du pendule h secondes. Cc travail a pour but de connaître ta figure de ta terre par l’apprécia-lion des changemeutx de pesanteur nuil peut y avoir clans les deux Lénn^ihereâ et Hn* diffèreuta méridiens.

Les voyageurs doivent être arrivés veri la lin de janvier dans la mer des luden; ih pourraient donc être de retour en France au jtriinemps de l'année nas, après avoir fait plus de vingt-cinq mille L'ordre do* événements remarqua bien pl ncc son s uni main Torrare, opra de Al, Beau mardi ni s. IjCi brui if dr ville, et, comme dit Figaro, tes dikipositioru du café, étaient excellents avant ta représentation; tuais l'événement n'a pas justifié ces brillantes espérances. Le Sujet de Jurarle est oriental , et comme roprii de rmuéur est tout frangís les saillica dom l'ouvra^ abnmlc y forment une suite de hors-d'œuvre misai bicarré* que déplacés. La pièce offre d'ailleurs une iiktriffue diffuse, laborieuse, te dénouent avec convulsion. En uri mot, le tout bat médiocre four ne pas dire plus. Ce thème coin-, piiqué a fourni peu de si motions musientes h IL Saltee!, a ut mir dra húmales ¡ aurai fousm de ce coin porteur ne présent e-Ml que de rares beautés à travers une surabondance fastidieuse de morceaux.

jVujjâieur et le cumie d'Artois assistaient à te première représenta tjnn de Tomre. La reine devait s'y mu titrer aussi, quoiqu'on lui eùi représenté qu’il était puu cmncuikhle qu'elle autorisât par u procure une couipDMtirm iniiiinr.il lu, g rave fon su même, lu incident liiiiLtrndu , qii i parait causer beaucoup d'inquiétude à Sa Majesté, Jui h fait oublier l'opéra nouveau.

La comtesse de Ja Motte s'est .évadée te fl nu te m juin de la Sfo-T^trière, ou elle était rucare en fer tuce. Oit varie dans tas délai ta de cel dwii^mcjki t le* una prétendent que le gouvernement a formé iCsyriiï sur la foi te de cette dame; tel autres voIIl jusqu'il assurer V11 ’/ ^vorisée. Ceux ci prétendent qu’une sieur grise s’est prêtée • 1 évasion, ceux-là soutiennent que madame de la Motte l'a effectuée tans aucun ic£ünr4» Tou® tes rapporta s'accordent ■ il,ire que la pri-Animiere échappée a pris tym essor vera l’Angleterre. Or voici un a,l digne de beaucoup d'attention, et nui cnn tir i.ie le passage de iMuaute delà Motte dans les ¡tes Uritanntqucs. M. Edite dc Cumy, procureur dll rai de h vite-, est arrivé a Loudn s> le 30 ou łl juin, avec une mÎMion secrète, qui consiste, dit-on, à retirer des mains de ta conifatM fugitive un manuscrit où J hemur du ta reine se tro 11VC gm velul u i en m p m m ts,

l’eu de jours «près te départ de M. Elhii on vit la reine arriver de v eiTalUcs s vaut neuf heures du malin , et sc rendre, en bruki ni Je nave, che» ta princesse de Lumhalte. Vera le fin de la matinée, celle-ci monta en voilure avec une grande précipitation ; on apprit lu'illc parlait pouf Londres. La enuteut1 donnée à ce voyage est que madame ta suriumétante est chargée île négociée auprès de M. de sahume, hf1(1 ^^ dant un m^muire justillo*GL cet ax-mlniurc ne divulgue pas des article* tait* pour rester aou* ta voile du mystère :

, .pe


cornu** dépense* nrcrête* du petit Trianon, dette® de jeu, secours envoyé* fe l'empereur. Le prétexte en d’h meut plu* heurmu tetic précaution Lirait à prendre si déjà cita ira été prise- Mais, pr Jdalheitr peur ta vraisemblance, M. de Cnlonur cil eu licitando.

cl ta princesse se dirige sur Londres. Il est dona évident que son voyngese rapporte ¿ révision de madame de la Mollear Annexe aux obscurités du procès de M. de Rohan,

Toutefoi* i* reine ne sc laisse pas dominer par Pioqalélilde, car, bien que Sa Majesté ait signé une t¿forme sévère de te* dépenses cl de sa maison, cite approuva hier le projet (l'une rite à Emitetnebíesu, qui à elle seule cetera de cinq à six cent mille livres. On rapporte qui: la reine a dît t u rtam k ectle «caria» à l'ordonnateur ;- Mais il * fout auparavant savait Si M, te rublrâlEUF génial nous eu donnera a ta per mi s don. a

Marie-A ni ci in elle u'fsi pas ta seule personne qui sc mette au-dessus des ^tnA^ibiis peu liona rabies que laisse du us te public le procès hideux cl h cul lier, revenu sur Beau oar suite des négocia tlona ecita-hiéesà I^foiro* auprès de ........ode la Motte,, Le cardinal dc Ralnni, qui sc trouve ente uniment à itabhAc de d/orumujier, jui partes de leurs, charme les ennuis de l'exil dans tes bras d'une jeune Anglaise 'logée iLvec hii, et qui Son En du ence cou ni ou, vene ment, au grand ica u dale ci pcm-êlre a la grande jalon sic des moines,

L'iHuxirr ^p; a rCfn dernièrement un notaire de Londres nommé b'ibimqj, FrjEkçajg fJmraliHĆ Anchis, Cl qui, dit-on, * tait te vu y âge ■lé Tours pour contp^r iVcc le prince Louis contre M* de Breim/iL Les deux conjurés uni cou ré ré secrêicmcrtif plusieurs jours dii suita, et l’on a entendu dire à üubourg en quPtant le cardinal ? «.Soyez « nanquilte „ nous allons chiner 1e baron, » 1 ten renu: ment M, de ^cteuií n'» pas affaire à un caíkui¡^ue apostolique romain, et l'on a^me d'ailleurs que ce miuhtre uE; craint pas ta Wlure.

Milis il y » quelque chose lit plus curieux dans les chusca du voyage de ccDobouif cil France î ou pourra ie taj^ l'idée de 1 adresse de

notre c.ililnct en apprenant que M. de estríes, ministre de ta ma-rinc, i Elit venir uu Anglais, et qui mieux es;, un notaire pour ré-fnrmrr les abus qui existent dan? nos ports de Toulon, de Rucheforl et de Brest. Duqburg a prétendu que, du fond dp son étudet nt>et eu le moyen de néon naître différantes fripon ne rtex en mm teca dam ces ports, il avait cm de son devoir d'en prévenir Je cabinet de Ver* Milles. Ile là mission donnée au garde-note avec une confiance mu plie d'ii i^énuUA La circonstance ta plus drêle de cette aventure, c’esl que Dubotirg est l’ami dc W. Pitl; qu’il a dans son élude un des neveux de ce ministre anglais, el que jamais il ne se trouva une ans-.: belle uMsiaii de faire espionner ce qui se passe dan* no* port*. <fo u'est ps la première jois que us fournisse ns à nos voisins de* éléments d'hilarité.

Tandis que Du bourg conspirait à M arm on lier avec te cardinal de Kobau, le parent de Sun Eminence, >1. le maréchal prince de Sou-Lise, ni ou m ¡I s uni tenir ni à Paris. Le 3 juillet, UD magnifique Cùll VOL partit de ta petite maison de ce seigneur, rue de rArcade, et traversa Paris* l'entrée de U nuit jni ur se rendre à la M era i, sépulture choisie par le défunt. Ce corbillard chargé de trophées, celte longue file de voilure* drapées sur lesquelles se détachait le inagnifique écusson de la maison de Rohan , enfin les mille flambeaux qui sc-maicnl de feux un ciel déjà sombre, tout celu avait mis eu motive-meut ie peuple de ta capitale, si atílde de spectacles qncla qu'il* soient. On remarquait i ta cérémonie le priure de Ondć, gendre de M. de SdulMBe; te duc do bodrlmn, *on peiil-fils, el te duO d'En-ghirn , hou arrii-rC-iH'lit-lils.H On assura avoir VU rire te prince de (fondé; ilidéccjice qui du naît lie cm H rasie pa* éirangriikrin avec ta fin d’un maréchal de France, d'un prince, qui,livré dans sa vieillesse au libeniiuii;e le plus crapuletn, meurt au haut de ta ville dans uu vide-bouieilie.

Le roi, sans affréter aux tlitciiMfom de VlHemMte des, notables, a commencé BcJtćcu lion de ton noiixeau pian de fuiitncrs en renda lit à la tin dr juillet, deux édit* d'une haute imporiance ; l’un qui grève d'un droit onéreux te timbre dcaucics, l'iunc portant dtablhtscmcnt de Hmp >t territorial* Cea édits uni été vivement repoussés par le parli mrut, dont l'upinian h peu près uJimnitue > dlé que nul impôt ne pouvait être établi eu Franca Mim le cuiicoitrs des étau généraux. En conséquence, messienrt mil arrête eu M^nrt du Ü juilteique des re-luüntrHTkccu serai tnt portee? □ Sa Majesté par une dépu tai fou de fa cour. Mais, avant 1» présentation, le» gens du roi oui fait savoir aux chambres assemblée* que le monarque nc voulait point admettre de députation; uiafaqi’il recevrait comme à Pordmatr* le? re/jre^^’dü-fom> du parlement par l’organe de son premier président et de deux présidents a mortier. Ces trois magisirais. admL en effet devant Louis XVI, se sont peu telicilês du résultat de Leur démarche. Lç rui^iss^ devint sa cheminée, les i- écoutes d'un aie cburroucé, et leur * dit : « .1 * vous ferai savoir mes volontés. * Sa Majesté, se levant ensuite, a fou rué te dos aux trois priteijtetiis, est passée dans une antee chambre, cl r .. U reformé ta jwrcr avec hunieur* Ou assure que ce prince a dit depuis : * Je saurai sans ces robins faire Je bien » de tués peuples. •

Ce pci ulani te samedi 4 août M. U garde d« âcwntv écrivit au premier présidmt qu'il eût à rassembler sa compagnie le lendemain dimanche, à cinq heures du soir, pour etnendre les ordres du roi. A l’heure indiquée, le maître des cérémonies est venu notifier au parlement une lettre de cachet, lui ordonnant de se rendre à Ver-sniłtes te ken de mal u 1L à Wie heures du muiin, M. le premier pré?^ drut, après avoir fait toutes les réserves convenables sur le lieu et la forme de ta con voeu Linn comme sur ce qui fui nrrail sr pasMr dans ta séundc indii|u#o, ■ déclaré A LXtiioler de h cou ron ne que Je parlement obtempérate aux ordres du roi,

A leur ai rivée au château, «ne.wiurs y ont trouvé un déjeuner de ¿nvi-ite, compn&c iIf pain, de biurrr et de vin rouge ri blanc. Par respect pour la majesté royale, quelques-uns dev magistrats ont frit heancur à cc repas de rancune; après quoi le parlement, entré dans ta salle du lit de justice , y a trouvé pour sp' Clalrices tes femmes de chambre et les filles de garde-robe de 1* reme et des princesses, h étai* i.jihiife- s relie sci-onde circonstance dérisoire, de ne pis io conn&rîre le projet de se moquer de la magistrature suprême. Mal* Je discours du rai était sérieux : « Il u'ap pani en i point b mon pjrk-m tuciH de (limier de mon ¡ion voir, a dît Sa Majesté, non plus que ■ de celui que ja fur ùj c^nfi^ C’csi toujours avec peint queje me x décide à faire usage de la ptenitôde de mon ainoriié et à m’écarter » des formes ordinaires ; mais mon parlement m'y contraint aujour-> d’hui, elle palili de l'Etal, qui est la première tel, ni’cn fait (tri » devoir. » A p ès ce préambule despotique, le garde des sceaux a prononcé im discoure d'une audace el dfouc du relé a itb foguea; puis il a fait lecture des édits du timbre et de l’impôt territorial, dont l'enrq.isirenidtU éLail dem?ndé.

En, reprise à ce discours, MM. d'A Jigra et Siquier se sont élevés contre fa forme d'étatILiejnent des deut ¡lei^iu; cspeiiiLini jls ł|"i conclu à la sanction en se retranchant avec adretse dans les réserves de la vciLte. La sçaüce étant icnuinée, te ni a dit en se levant !

Le lit de justice ayant fini à deux heures, messieurs ont retrouvé dans les appartements un nouveau couvert avec du pain, du beurre, du vin et de l’eau. L’ironie était aussi par trop inconvenante : ces magistrats, passant devant la table sans s’y arrêter, se sont dispersés P°nr . n^r dans ,es auberges de Versailles, et sont retournés ensuite , a 1 ans séparément.

Le lendemain 7, le parlement s’est assemblé à onze heures et la stance s est prolongée jusqu’à dix heures du soir. Dans celte réunion, | oii AL d’Eprémesnil s’est particulièrement déchaîné contre les actes de la couronne, le parlement a déclaré provisoirement nul, illégal et comme ne pouvant produire d’effet tout ce qui s’était passé au Vit de justice notamment l'enregistrement des édits; remettant, au sur

plus, à délibérer sur le fond au lundi 13. A la sortie du palais, le peuple a demandé à grands cris M. d’Eprémesnil; mais il s’est dérobé à cet empressement tumultueux en s’évadant par des issues détournées.

On cite le passage suivant de l’arrêté rendu dans la séance du 7 août : « Ledit seigneur roi n’ignore pas que le principe constilu-» tionncl de la monarchie française est que les impositions soient » consenties par ceux qui doivent les supporter; qu’il n’est pas dans > le cœur d’un roi bienfaisant d’altérer ce principe : il tient aux lois » primitives de l’Etat, à celles qui assurent l'autorité, et à celles qui » garantissent l’obéissance. » Si les parlements sc maintiennent sur ce terrain légal, il sera difficile à la couronne de passer outre; si elle passe, il y aura oppression : et l’oppression est un état violent que la force réelle supporte peu volontiers.

11 est donc impossible de ne pas voir les nuages qui s’amassent à l’horizon, à moins d’èlre dominé par un étrange aveuglement. Eh bien ! cet aveuglement parait être celui de la cour. Tandis que le parlement de Paris, dont tous ceux du royaume seront les échos, invoque l’appel de ces états généraux qui peuvent remettre tout en question, même l’existence des dynasties, la reine donne des bals au nclit Trianon . le premier cul lieu ¡« veille du lit de justice, et ces fêtes continueront jusqu’à nouvel ordre trois fois par semaine. Cette gaieté affectée est d’autant moins opportune que des exemplaires d’un mémoire justificatif de Calonnc circulent déjà dans Paris et que Marie-Antoinette y est fortement compromise. L’ex-contrôleur général ne veut pas du moins qu’on l’accuse d’avoir mangé un milliard à lui tout seul . les acquisitions inutiles de la reine y sont portées, dit-on, en ligne de compte, ainsi que les complaisances monnayées que Sa Majesté a fait réaliser dans les coffres de Vienne. Ces bruits sont, il faut en convenir, d’étranges accompagnements ajoutés à l'orchestre des bals deTnanon.

Pendant çu’od dansait dam calle maison de plaisance, une plainte

était portée contre M. de Calonnc au parlement de Paris sur la dénonciation de M. Duport de Prélavillc de la troisième chambre des enquêtes. Dans la première partie de ccttc dénonciation, ce magistrat s’est élevé à des considérations politiques sur le pouvoir, en général excessif, qu’ont les ministres en France ; abus né de la dégénération de la constitution el dont les conséquences funestes sont presque inévitables. D’où l’orateur a conclu qu’une réforme est devenue indispensable dans notre système de gouvernement. Passant ensuite aux faits imputés à Tex-contrôleur général, M. Duport a fait un tableau monstrueux des déprédations de ce ministre; tableau que le rapporteur a su appuyer de calculs aussi démonstratifs que précis.

La cour suprême a accueilli ainsi celte plainte : « La cour donne » acte au procureur général du roi de sa plainte des déprédations » des finances, soit par des charges et acquisitions onéreuses à l’Etat, » soit par l’extension des emprunts au delà des sommes portées dans » les édits et déclarations enregistrés en la cour, soit par des man-» œuvres dans la refonte des monnaies, soit par des fonds du trésor » fournis clandestinement pour soutenir un agiotage funeste à l’Etat, » soit par des abus d’autorité et autres de tout genre commis par le » sieur de Calonnc dans l’administration des finances. »

Le parlement, qui s’était prorogé au 13 août relativement au fond de la question des édits, s’est en effet réuni cc jour-là, et la séance a duré de onze heures du malin à sept heures du soir. M. d’Eprémesnil, dans un discours aussi cloquent que fondé en principes, a prouvé que les actes sur le timbre et l’impôt territorial ne pouvaient être légalisés que par les députés de la nation, et que la magistrature, en les enregistrant, deviendrait complice de leur illégalité. M. de Nivernais a voulu vainement opposer sa prose ministérielle à d’aussi puissantes considérations et faire redouter une guerre prochaine menaçant la !• rance. M. d’Eprémesnil, dans une réplique lumineuse, a prouve qu’avec des économies, qui ne se sont encore offertes qu’en paroles, le gouvernement peut attendre qu’on ait avisé à un mode

A l'instant les piqndiirs courent après ce malheureux, le saisissent, le frappent, Cl l'attachent à un arbre.

régulier d’imposition, et que quant a la guerre, les puissances élan» hors d’état de la faire, on doit la considérer comme une des fictions que M. de Nivernais sait produire ingénieusement dans ses fables.

L’éloquent orateur a entraîné une majorité <lc quatre-vingt» contre quarante opinants. En conséquence, le parlement a rendu un arrêt tendant à maintenir l'improbation des édit* H qui sc termine par cc» mots . « La cour, persistant dans ses arrêtés, a déclaré la distribu-» lion clandestine desdils édits et déclarations nulle et illégale, comme » étant faite par suite d’une transcription également déclarée nulle » et illégale; déclare lesdits édits cl déclarations incapables de priver » la nation d’aucun de scs droits et d’autoriser une perception con-» traire à tous les principes, maximes et usages du royaume. Le pré-» sent arrêté sera envoyé dans tous tes bailliages el sénéchaussée»

LOÜIS XVL

—        -       -                .-..i             । ■   -.     .,       ■

• Le peuple, qui obstruait toutes les avenues du palais, a témoigné m rattsfeclian à milieu™ par irais salves d'applamli&semeuls, quand ils se sont montrés a” somme! du perron, cl à peine ont-ils pu sc faire pur à travers Ja fo^4 pour rejoindre leurs carrosses.

Ce n'est pA® seulement aux portes du palais que les Parisiens se réunissent tumultueusement, c’est dans toutes les places et carre* fours : ün approuve hautement la conduite du parlement ; ou de-mande la convocation des étals généraux; il est aisé de voir que la nation sc réveille décidément sur ses droits. L'a ni mutilé contre la reine, «citée, par la connaissance dus déprédations auxquelles son nom est associé, devient de plus en plus violente. La lutine que le peuple porte à cette souveraine est si forte, que le lieutenant général de police a cru devoir lui faire donner indirectement le conseil de tic pas paraître à París. M. le baron de Breteuil, intermédiaire de cet avis, n'ayant pas osé le transmettre a h. reine, en a fait part au roi. Sa Majesté s’est transportée sur-lc-champ chez sou auguste compagne cl lui a dit * ii Madame, ■ * vous défends d'aller dans » la capitale jusqu’à nouvel * ordre. »

On rapporte qu’à cette OCCa S ¡On M a rie - A ntoi n ç t le eut avant-hier une conver-ration furt animée avec 4/mfeme, qui, à l’exemple de son mari , se montre «sex disposée à reconnaître 1™ droits populaires. « Je u vous exhorte, madame , » disait-elle, à faire plus de * cas de vos sujets; le J' re * ia reine / est un bien plu/ > précieux que vous ne


in chambre de# comptes : une discussion fort vive, qui dégénéra en querelle éclatante , s’éleva même à cette occasion entre le roi et M. de Provence. Sa Majesté demanda brusquement à ce prince s’il voulait renouveler les événements malheureux du règne de Charles VI, de la Ligue T des barricades. Son Altesse Royale n’avait pas encore eu le temps de repousser celte imputation injurieuse, lorsque Sa Majesté parut vouloir l'appuyer d'un geste qui obligea Mon-sieur à se retirer.

Néanmoins les deux princes ^acheminèrent le lendemain vers Paris, afin de remplir, avec des opinions bien différentes, la milion que Louis XVI venait de leur confier. Les nouvelles voyagent sur l’aile de la renommée s on savait déjà aux portes du palais ce qui s'était passé la veille dans le cabinet du roi. Le public accours ctx foule sur le passage tic 1/onstewr voulut lui tenir compte de sa répugnance : il fut accueilli par des acclamations» des cris de Fiva ,V. Je Provence ! Vive le prince patriote i [.a réception fai le à M. le comte d’Artois fut loin de


*

*


pensez. Je crois que vous ferez sagement de travail-1er ii le i u é ri 1er; a ut ru


11 meni vous ne serez que * hi reine de France, vous * ne serez pJS çc]]c jes * r murais, j.

Le résultat de ]□ limeuse faitee parlementaire du août ne s’est pas fait at-ïCîidre; dans la nuit du t i 111 - tous les membres du


Parlement ont reçu une lettre de cachet conçue en ccs termes; « Monsieur, je vous fuis celte lettre pour vous ordonner de surtir de nu


il


*


bonne ville île Paris et de vous rendre fin cille de Troyes, Jims le délai de quatre jours, pour y attendre rues ordres; vous défeudam de sortir1 de voire mai sou avant votre dé’


» part, à peine dedésobéis-■ sanee.our ce, je prie Dieu * qu'il vous ait en sa sainte * garde. — ¿ouïs; par le » roi, le toron de Æreieut/. »

Os lûmes ont été remises


L.i Hue .iuilk rui du pris, pcrtatd lo j«iM Dauphin dans ses bras.


ressembler à ces témoignages d’estime : soit que le# six francs de corde eussent percé dans le public, soit qu’il conservât un amer ressentiment des afmccWi»» ÿi-* némírfés de Sou Altesse Royale, un peu trop onéreuses à la France, le jeune frère du roi vit son entrée à lu cour des comptes ac-coni pa gnée d’une bruyante cacophonie de buées et de sifflets. Ce charivari, rendu a lar u nut par une agitation très-prononcée de la foule, causa une telle inquiétude à FoQicier commandant la pi-iin dti prince, qu’il crja Anx armes/ d’une voix re-ternissante, A ce cri martial toute la populace qui se pressait sur le grand escalier s’en est prêttpilée avec une effrayante rapidité; et comme les degrés d’en lias ne se dégagement pas assez vite au gré des fuyarde qui occupaient le haut du pen-ron, on les n vus s’ouvrir une roule singulière sur les télés des retardataires : un monten l ccs masses v iva utos ont ressemblé aux flots de ta mer routant fes uns SUT les autres poussés par la tempête.

Cependant M. le comte d’Artois t fort pmi rassuré sur les su i ton du celle espccû demente, remplit m mission à la cour des aides avec beaucoup moins d’assurauce qu'il n’en avait promis : son discours fut bref cl clxevro-


p&r un officier des gardes accom-pegîic d’un sergent; celui-ci restait, à la porte de ta chambre du magistrat, taudis que sou chef y pénétrait pour remettre l’intimation royale*

Un exil n'était pas un en registre ment; il fallait pourtant que Je roi obtint quelque chose qui ressemblai à celte formalité. L’archc-vêque de Toulouse , qui, comme on le dit vulgairement, tenait la queue de la poêle, ne savait où donner.dc b lite malgré ion adresse racoanue; Louis XVI lui avait dit : **Eb bien! cuioliï», ils refu-* sent d’enregistrer ; voyez à vous en tirer. » Mais l'issue ne aepré-■entail pat de bonne grâce. Cependant le 15 août au soir on se décida dans le conseil à faire une démarche auprès de la chambre des


^^tapfej et auprès de la cour tleń aides pour leur jntipn.tr Tordre de rayer dc leurs registres Parrèt rendu par le périclitent daos la séance du 13 , ct 4,. reconnaître connue légaux les édita enregistré an lit de justice, iWr.rtsïeur el le coin le d’Artois devaient dans cette circon-


tint; il sortit nuis être bien fixé mir ce qu’il avait obtenu. Le retour de Son AHu-^c Royale auprès de Sa Majesté fut à peu près calme; mais rime du prince ne l'était point, el l’on dit qu'il se lit mettre eu iiiCh arrivant à Versailles.

Plus heureux, l/onsfrur, après avoir exécuté les ordres deLour*XVTt sc dirigea tranquillement vers le Luxembourg, où il devait diner- Ses chevaux fendirent, sana le moindre tumulte, une feule immense, qui le bénissait. « Prenez bien garde de blesser personne,. " dîuît-ii à son cocher; et ce prince eut consta uintcnt la itle à la portière. Minant de la main le peuple et le remerciant du bon accueil qu’il w recevait.

Au demeurant, les court n’ont rien promis de positif aux deux illustres députés : elles ont répondu qu’elles en délibéreraient; et lus Clameurs populaires qui se faisaient en ce moment entendre au dehors notaient pas propres à appuyer le coup d’Etat que le roi avait voulu tenter.


stance porter |ra Ofdres du roi; Sa Majesté les manda à cet effet "an!i “k"^1* l.e dernier, toujours inconséquent, toujours in-capable de mesurer la p[tr|¿e d’une mesure arbitraire F se contenta, dit-on , de repondré : « J’y CûrïScn5 sire, j’irai débiter des paroles ■ t la cour des ai ces, prua^i faut satis cesse batailler avec ces » robinii ; mais a votre place je m^u tirerais bientôt avec six francs j’- du corde. * JfotuMur ne te montra pu ainsi diip»Lé à M rendre à


Le parlement, exilé de h veille, jour de L’Assomption, n’esl peut-¿trepas étranger aux réunions tumultueuses du palais, dans lesquelles la basoche, les écrivains de la salle dus Pas Perdus et d'au Iris supputa de |;i magistrature ont joué un rôle tort actif. On sait maintenant que plusieurs magistrats se sont insurgés contre la défunte tic Ïuittcr leurs jii.-Loiis avant leur départ; M. de Saint-VinccHl.a lutine it avec herté à Tu likier des gardes porteur de U lettre de cuchei ■


... ' rcdriir ;er :i■■rnmirnt fl oublié quC C’est anjim lATui une Cèle (toit Jmru-lk, ci que j'.u a servir nu plus granit moHre que k rok Je u vous il^Lre que j’irai ii l'église. u Trois jeunes conseillers, véhé-mriitcnirrit soupçonnés de philosophie, imitant avec affectation cet exemple, sont ni lis ¡1 Saint-Pan! entendre la granTmessc, les vêpres, .r sermon, le salut, et n'ont quiné Paris qu’après avoir rempli celte Eimbonclmice de devoirs inaccoutumés. En un mot, si Ja cour s’est moquée du parlement, le jour du lit de justice, avec son repas des apôtres, messieurs lui ont rendu la pareille avant d'obéir à la lettre de Cachet.

Ainsi qu'on devait s’y attendre, tous les parlements du royaume» animés du uni • esprit que celui de Paris, ont fait parvenir a Ver# saillis des arríun plus nu moins rigoureux et contre les édite et contre J'et il des hauts magistrats de la capitale. Celui de Besancon, fait «ne longue et violente énumération dé# excès tic pouvoir, des exactions ministérielles, des dilapidations financière.*. Cette compagnie termine en disant : •■ Il est un terme oh les liens unissant tes u sujets au souverain et le souverain aux sujets commençât à sc re-» liicher; la France y est parvenue* s Toutes les remontrances des ^irlements offrent une conclusion commune, la demande de convo-ration des états généraux ; et tous préviennent Sa Majesté que, dans l'état actuel des choses, aucun impôt nouvellement établi ne sera perçu dans leur ressort.

Au milieu de cette conflagration, le roi, aussi embarrassé qi?in-qiikt, s'est décidé à faire M, T archevêque du Toulouse premier ministre. Ce prélat a , dît-on , assuré à Sa Majesté que, si elle lui donnait carie blanche et lui laissait In pcruiisaiou de mettre lot ciseaux dans l'étoile minutérfcJEe, il se faisait fort de rétablir l'ordre dans l'Eut. Louis X\ 1 ayant consenti à tout, cl s’étant même prononcé sur son intention de ne plus se mêler derïm. le réformateur est entré en jouissance du gouvernement que Sa Majesté lui abandonnait* Usant d’abord deseÑreímx, Sa Grandeur a élagué H. le maréchal de Ségur, ministre de la guerre, puis M. de Gisteio, ministro de la m unir, pour remettre le premier de ccs département au omule rie Hricmic, commandant supérieur en Guyenne, et le second à AL de Ja Liiïiti c. Os deux ministres n’étant, a vrai dire, que h-s nubstitute de M, !'archevêque de Tou lu use, qui a confié au meme titre le contrôle général b M* l^mLert, voilà ce prince de l’Eglise sur la même ligne que les cardinaux de Richelieu, de Mararin et de Fleury. Sa Grandeur, en vertu de sa suprématie, s’est miseá fouiller profondément dans Ers affaires de la guerre et de la mari nr, sans être ni contrariée ni contredite, cl Fou assure que déjà le principal ministre ¿ promis nu roi une économie de trente-deux million* sur la guerre iculc* Déplus, on veut que M. dc Brienne aft assuré b Sa Majesté qu'en se passant de l’impôt du timbre, on pourrait négocier avec quelque honneur le retour du parlement, quu Sa Grandeur regarde comme indispensable*

Le rappel de messieurs a suivi de près Ja prépositif" que farebe-vèqnc de Tuuirjnsc en avait faite au r«i : une 4 ¿ch par ion du ^septembre, etirqpmrèr à Troyes te ił, rétablit à Paris, le niége du par-temen^ dont les membres arrivent journellement dans la capitale* Celte j faire ne su termine point a la satisfatLon générale : nos magistrats ont lâché pied sur plusieurs pointe, notamment sur la mise en accusation de ^L de Caten ne. Aussi le conseiller fl'Eprémrsnil a-l-il dit oiiverlemcnt à ses collègues « que la parlement était parti de » Paris couvert de gloire, cl qu’il y rentrait couver*, de houe. *

Hans les atïjirw qui in lé ressent le peuple, il faut W hâter de hit rendre justice, ou bien il lie tarde pas de le faire à M maniere, et ce iiV .1 jus avec douceur qu’il procède. C’est ainsi que cette juridiction, vêrilablrwçnl souveraine,. 3 rendu cl exécuté sur l’heure un de ses jug'incni» dan*, la soirée du 1"" octobre. Le palais de la cour impro-visée était la place Dauplûne; une ordonnance préalable, pronuncie à hante voix, avait prescrit aux habitants de* maisons environnâmes d'illuminer leurs croisées, eilrsdéfailbm&avaicnt été assignés à coups de pierres à se conformer ait règlement. L1 iltaïuination étant cúmplele, on apporta des fa ,ois, puis un mannequin représentant M, de Ca-Jcnuc, le nom de cc ministre était écrit sur le dos et sur le ventre decolle tlhgie. Après une instruction, des plaidoiries, nu réquisi-tmrc, etc., l'arrêt suivant fui prononcé;

h Le iicur de (jalonne a été emitíanme par Le tribunal de la nation > a rire brûlé, cl ses cendro» ji lees au vont 1

... I" Pour avoir mis te désordre dans les finances, ayant usó du * trésor royal comme du sien propre,

» 2” Pour avoir dissipé Ies tomB du susdit trésor, soit en laissant * voler ses subalternes, suit en prodiguant à ses amis des pensioM et a gratifica!inns, et surprenant la religion du roi pour le* leur faire ? accorder, soit enfin eu faisant passer les fonds de b France .1 i’&rut-»gcr; kissinl te reine dans la persuasion qu'elle pourrait sans nuire > a ton fils, sans |>c?drc l'amour de la nation, envoyer à ^pu frère * p Lu h. 4e cem mili ions en trois ans*

» â° Pour avoir suborné les femmes de ceux qui sollicitaient des k places, et en avoir tait le prix du déshonneur

* «• Pour avoir voulu mettre de la mésintelligence dans les ordres » de l’Etat, convoqués parle roi, en répandant de» libellai qui di'nnn-k raient au peuple la noblesse et le clergé, ainsi qu’un le voit dans »une £ cifre d* un dntjteis à Paris qui se distribuait à toutes le» taries » et se trouvait sur la cheminée du contrôleur général tes jours d1*^ »dience.

# T“ Pour avoir fait un traité île commerce avec l’Angleterre, de • qui ¡I a reçu, de moitié avec M. de Vcrgennes, trois millions quatre » ccnl mille livres*

■ 0° Pour avoir fait perdreau roi L’amour et la confiance des Fran-» çaisj le mettant dans le cas, par ses dispositions, d’écraser d’im-» pots la nation, ou de la réduire par la voix des parlements à récla-» mer des économie*qui altèrent la splendeur du trône cl à combattre * l'autorité royale, qui s’anéantit lorsqu’elle passe tes borne» de son ■ pouvoir,

uLedit sieur de Galonné, convaincu de toux cas crimes, les a «avoués par sa fuite. Il a été dénoncé au parlement et condamné «par la nation; laquelle condamnation a été exécutée dan# la place » Dauphine, le i1’ octobre 178", i dix heure» du soir, en présence de » quatre mille citoyen», dv» régiments des garde» françaises et suisses w et de la garde du Paris. «

Ces troupe», rangée» effectivement en bataille sur tes quais cl sur Je pont Neuf, virent t'arme au pied l'effigie de Galonné dévorée pot les flammes; In lueur de cd auto-da-fé populaire vint m réfléchir tur deux mille baïonnettes rendues immobilea par l'ordre d’uua au-torilé inquiète el plus disposée a transiger qw'à sévir.

J’ignore si le parlement, rappelé n tonie sa dignité par l'exemple de la jMjpuLipe, d«n»n auiieb la plainte portée contra M. deOlonne, mal# Il piutrrfl dans tons les cas s’épargner Je soin d’un nouvel arrêt; celui de la place Dauphine peut être transporté tel qu’il est sur te* registres de h grand’ chambre, et je ne conseillerai» pas à meüsiéu™ de courir les haxards d'une comparaison.

Enhardie par le aui ers de s..-i promu ro séance, la cour nouvelle ^ disposait à en tenir une seconde, le lendemain, où l’on devait procéder avec quelque» variantes : après avoir jeté parla fenêtre machí110 de Polignac et madame Lebrun, maiti'csM de rw-eoiütrôteur général, lr tribunal se propásatele brûler M. le baron de Breteuil cl J i reine elle-même; le tout avec formule de jugement bien etdiïmrut motivée. Mai- M. de Crosne, lieutenant général 4c police, instruit par iw* espions des prejeh du parlement de la place Dauphine, * 1 lu ru té celte fois ordre am troupe» de supposer à cette seconde fucede judiciaire, et la mur no fM point réunie,

A peine te parlement est il de retour, et le voilé déjà en opposition formelle avec la couronne. Forcé de renoncer à l’impôt du timbra et à l'impôt territorial, M. de Brîcnne se flattait qu'a la faveur d'un édit de ruppri ni < pmirMnuti moteurs enregistreraient celui qu'l! avait prépré pour «utorLer un emprunt. D«n» cette attente le roi et ses ministres se rendent intempestivement au parlement le ił itovembro, après en avoir fait convoquer la réunion au milieu de la nuit i cVlalt un vra* cnup r.Hirri. Sm ML.jr.-u¿ Jeiutte por dire «qu’cjle 41 vient ions ii lier Ira pain et son parlement, donnant à chacun la » liberté de prier»» AU.i IM. de Lamoignon prononce nu rau beau ili^Hui sur l'édit de l'emprunt projeté ; puis sur celui qui rappelle tes protesteuH, rappel que le parlement désirait et avait souvent demandé. AL de [Liennt, principal ministre, s’exprime dans le même sens, laissant entrevoir dans le lointain Ja convocation des états généraux, si unanimement sollicitée.

La réplique étant ouverte, Fauguste présence de Sa Majesté n’en a point tempéré la chaleur : les orateurs du parlement sc sont donné carrière cl nul parlé en véritable# tribu lis mtr l’édit de L’empruiit M. d1 Êprémtsnil, Gains Gracebusdo ta magistrature,, a soutenu que cçt édit ne pouvait être adopté, à moins d'une con vocation préatabte des étals généraux : e J'en appelle , 41 dit ce conseiller daru un beau a mouvement oratoire, j'en appelle au cœur du roi „ nui me repré-i> si'ntf en ce nioniEul nn bon père au sein de sa famille. ■ M d. de tùüu-Vincent, Robert, L’réleau et l’abbé Sabatier se sont fait eu-tetiilre après M. d’EprémesuiJ; I* dernier interpellant Je roi directement lui * dit : * Sire, quelle hypclhèque avons-nous A donner à » l’emprunt, si ce n'en notre énorme déficit? *

Le# débats paraisaaimit dévote se prolonger, quoiqu'ils eussent déjà duré cinq heures, lorsque Sa Majesté se levant avec vivacité ordonna l'enregùLremcmimmédiat de fédli. Alors JH. h’ duc tPOrtéun* *diti • Si lé mi tient fiance au p-rtemwt, tes voit doivent être rccncil-11 lies et comptée»; si e’e»x U|1 IM de ju^itee, il nous impose silence, k Le riM ayant persiste, te prince a repris : a Sire* permettez que je k dépns/a vos pieds ma proteslaUo" contre PillégMilé do vos ordres. “

Louis XVI, «oí»l^HiH celte prctesfaiion, répond quecïsi Mÿtfî, fait lire l'édit sur tes pVoWI*nI»T pu™ m* Mitre brusquement Aprèf Je départ de Sa Maj^Mc. Le parlement avant ouvert une délibération sur le# faits précédente n rondo ccl arrêt : « La emir, considérant > FillégaÜté de ce qui vient de se pusser i la séance du roi, dans b-(■ quelle les voix n'ont pas été rAhñks et coin prîtes en la mámete

» ¿té complète , déclare qu’elle n’entend prendre aucune part à la » transcription ordonnée être faite sur les registres de l’édit portant • établissement d'emprunt» graduels et successifs pour les années » 11BSt 1789» l‘9Q,1» >"$2, et mtr le oorpLoi a continué la ■ délibérât'0^* "'n premier jpun »

Le iP Etdcmain de cette sionce, M. le «lue d'Orléans fut exilé h ’ iUpes-tajihTiis, M. i râteau à lion liens, et L'abbé Saint lier au Mont* Saint-Michel; il faut observer que l'exil des deux derniers est une prison. Celle circonstance fuit reconquérir » M* le duc d'Orléans un peu de popularité : la nation lui sait gré d’une opposition aussi jusie que courageuse, A sa sortie du palais ce prince a été accueilli par les acclama lion s de la foule, qui l’a enlevé et reporté en triomphe jusqu’à sort earrnsic. Ainsi Sob Altesse Séréni&ïinte sc voit dédmik— Qi âgée du» un «uj foi huit île loua les sancas tues qui depots quelques ¿noces ne cessaient de pleuvoir sur elle. En apprenant ce retour de Ia faveur des. Pii ri ¿ir lia vers un prince de la m oison d’Otléans, la lour de Versailles est devenue sérieuse , le comte d’Artois a de plus proféré quelques dizaines de ces gros jurons que Son Altesse Royale se permet quelquefois dans L^handûm de cq grondeur. Pendant (pic tout ceci s4 TNts&dt ■ Volailles, le prince exilé ncquémil de nouveaux droits à l’admiration publique; espérons qu’il y prendra gnûl. Son A liesse voulant traverser b Cheval une petite rivière près lir la FcHé-Alilqq, sou citerai s'e^i CinlHiurbé el nmú. Le prince, excellent ¡nageur, n'a couru aucun danger; cependant un jockey qui le suivait a voulu le secourir, bien que le dtte lui fit signe de ne pas avancer. Le jeune domestiqué, ii'ét^ulmil que non télé, avançait toujours; il * disparu. Soudain Son Altesse Sérénisiime s'isi précipitée à l'eau, ci »isis^nt cet en font pu ta tête est parvenue i te sauver, < Une » autre fois, mcm gardon, a dit le prince, lu ne le feras pas couper * les cheveux si court t tu as vu La peine que j'ai eue à Lût prendre » et à les tenir, »

Le porlemcni s’était hâté d'envoyer une députation au roi pour de mander le rappel de M. le duc d’Orléani et celui des dent membres exilés en môme temps que lui ; mais celle démarche a été sans succès, Sa Ata j esté « répondu au premier président T qui h voit porté La parnie: « J’ai écoulé nVCc attention les repté sen Uniom de mon t perleniem je n’ai rien de plus b ldi din' que cc que Vous avet déjà » en tend n. jWon parfetanU j» doit ptw idtíciter da ma JusHcé ce qu’il - ni att^dr^ que ^ nu ^„l^ *

'■.i','lL^ ^ ^0,lÍ3 XIV éuui un dcspnte bien absolu, mnisje ne ï i r ^ l,U on.Pu*8ie C’bT de lui une réponse qui égaie celle-là.

I on va voir u quel esprit répondent ers prétention* orientales. A diverti époques, les Fronçais qui ont pris le nom de patríeles essayèrent d'établir des ciuM à l'instar de ceux qu'on voit députa longtemps en Angleterre : comité* particuliers, où des hommes plus ou moi us ardents, plus ou moins pliilnsnphes, plus au mûtes las d’une tymi nie ih imitée s'occupent de la chose publique comme de la leur propre, tts a [Lûtes politiques de La part de ces gnuvci nanti amateur* déplurent toujours b nos ministres du bon plaisir, qui firent quatre ou dut] foi s déjà fermer les cfats de Paris; pn r lieu Hère nient ceux du ]’alj¡b-BuyalT réputés, et pour cause eTuu voisinait sêrénifisimei plus dangereux que Loua leu autres. Je COPIE im écrit intimld: JîrPHOb-Injhwî trdi-ètimbta tirs était du MitaiWLijgai A M. íf bartni de ifre'cuj Mir ta demtfn /munn-ł-p.

« Une petite li-iircdE IM. de Crosne, qui nous a^ure que voris a assure?, que l'intention du roi est qu’on ne lise pin* la gatctle au> unir d'une table mode, su fin donc pour renverser la ubk et p disperser Les lecteur*. Celte petite teLtre, mousieur le baron, eic » une grande ko Elise, carelfe nous avertit que dan* les s .J on s comme a clans les ciiamiiièrcE les tarons et les paysans ne kont plus rien, et * qu’il n’y a de libre en France que le roi et son conseil. Comment & n’aveo-vous pa» senti que celte petite lettre était nue démonstra-» lion de la nécessité d'une constitution qui non» aiTranchisse du » despotisme oriental? Si vous s eut ire bien le roi et la uaiiun, aind ■ que vos coDfeÈn*, qu’lauricï-vous A cirai cuire de la ré imion de quet-u qlia» honnête* gen* qui olmerAient mieux s’cfiLrctcSir de vos Wenta a fil (le VOS vertu* que de VOS déplorables opérai ion fi 7 Mais si venu ii prétendez icmjours jichis gouverner avec des phrases de 1’Alcorán, ■ ce u est p1* IBM* d’interdire le* ctata; il fout san* différer mettre ł à la Bastille tous les F mirai* qui savent lire, brûler les II vers, tes » imprimerie*, et procéder entre vous à un nouveau partage des * ferrer Vous en seras les propriétaire*, et nous tes laboureurs. * Heureusement, monsieur Le baron, la petite lettre de M. dcCrosne • ’teui ¿cínife encere plus que tons Jes arrêtés des parlent eu U, En ■ mm* lujosa ni un simulacre de liberté, on aurait ni lardé Ica effets » qui no»» ,.u procureront la réalité; vous les rendrez persévérants * CL nécessaire,

» Le* dépréckxteng et l’imprudence de M. de Calonnc ont arraché t jl ici nui ton un prt(1,¡„ cr¡ d'indignation; devenez décidément op-■ presse ms aujourd'hui, et L&ug serons Libres demain, «

Comme Fédit en faveur dr, protestants n’était qu'une amorce appeler des championi an f*veUr¿e L’édit sur l'cmpnHilÿ on n’eu prie plu* mjourdnmj queeef emprunt est repoussé- Madone Louise de Fraude, Mie de ¿"^àX V * en mûrit le 2à dét-mbru avec la

ABitfifnctloH de voir te prunier de cesnrtes retardé îndéfinïmont. Sou Altesse Royale était un des adversaire» tes plus actifs du parti calviniste : dans les premiers temps elle excitait vivement ses sieurs, tes évêques , toril le parti rte vert à faire corps pour empêcher un rcteùr aussi funeste à la religion, entendue à la manière de Christophe de Beaumont. Dieu n'a pas tenu compte à Madame Louise d'un zèle aposhdique si fervent : elle es! mûrie rnenre jeune ei *ifoiit*a£hi mit Carmélite* de SatetJfotes, cm Sun Altesse avjiíi fili profe^inu depuis plqsfeiiT? année*. Celte principe a été suivie de pri s dans L. t.....hû par Saphlè-Hélène-Béalrix de France, Tille de lu reine, qui était nù^ à Érüvcrg leí phidoíriCh del'affuire du cMlter, le D juillet rïfic.

Oesédilü, des refus d'curcgn.treiuml, des exils, te deuil de deux p ri U existí... Mf voilà bien Loin du ihéAlrû; i liais l’intérêt, et sur tout dan* tin écrit, vil quelquefois de transi lirais, Partens donc de nott-veaiRés drama tiques. ¡S* Etiiurdis on le Jfoél Sup/HJ'éj Ici C^l b1 titre d'n ne comédie m trois acte* et en vers de M. Amincit jouée ^U^ Italiens avec un succès décidé vers la fur de coite jurné*. Il y i de l'esprit, (je rorjjpriidite el de la opiirte dans cetOilx nigC; E-i vr^iJica-tiun eu est bruivuht!. iitAÍs h- fond du sujet manque de vrjliiçmliijinjt, En résumé, cette pièce annonce un beau talent L tle Miccr* coulhnie te lilmi d'orque la Cu m ¿dio! tali cm te a trouvé dans rtqdteii d'/ltém/a 011 les S (rrruj^i. On courra lûtlgteitop* iTitrud rc Iji chu rina nie musique que M. Dabymc a ïïrEt polit celle p rodu ci ion ïjsh'ï ■■tedioert de M. de lit CtabeaiiSMère ; p.ir bon heur èn chaule beaucoup iLins crue pi rre, car il s’y trouve une multitude de choses qui ne vnuduiuui pas ta peine d'utre dites.

üit u vu cene année ato Théutre-Fian^js un début fort rcmarquar-ble, ce qui ne iaiise pat d'être rare aujourd'hui. M. le duc de Duras, premier genii]hcmme de ta rlu robre, * ta ¿ollicratiLJii des ccmédieits, UtaiiH fiitekiul pour être »|jréabfe h cuidante \ r tns. .. innie rensi’, lit fonder eu IÎS4 une ¿feule tta déc fihuifftifl, oii !MM. .Mute, Dh^iï.ihi et Fleury furciii nomtités profc^ruriu L.r drlunmsi dom j'.u jl parler est le premier élève cnnnu dt: celte ¡Hsliimimk. Il sc un m tue Tuf mit. Sa figure esl noble, belle cl expressive; sa mille ne marque ni d’élégance ni de proportion*. Son organe est «oimre , fletilrtc, propre à exprimât La pkNXioh; fia prOHt>ndi4fot rsl pure et neiie.Urji.......... teura nhtRiEi du tucciidan* la tragédie ri «Dm ta comédie. Mata .us disposition* semblent le destiner plu* particulièrement au genre tragique, et dans cc genre son talent offre des germes d’originalité, jtf. Tu tel fl s'applique moins à taire sentir TLia ruumie tixs ver* qu’à exprimer convenablement la pensée. Ses gestes sont naturels, exempts de manière, sa physionomie réfléchit bien les mouvement* de lune, On a remarqué surlüiii que ce Lrjigéditu n'imite pcraoiiitej cl qu'il joue d'après «ou SHiÜintni, ses iiispi i,-* Lions, «es inox ru*. M, l .il ni a devra fie corriger de quelques éclata Jè Voix déplacés, de ccrluiin^ te liciten * forcé es; mata jamais on ne trouva autant d’espérances don» un tâtent aussi nouveau.

CHAPITRE VII.

Jt TNW-* ÏN^,

Arrestation des «Mailler* d'Íprémuni! Ol Mensalbcrt, — Cclrnitc .lu chsncclitr La moignon. — Il eat brûlé i-u eLfipic par le peuple, — Son atitarrement tar-lasque — Troubles graves i suri bétel â rhûLi'l de h guerre Pt Ni' ï lâ chava-lier Datai*. — La Mng coule— L'ifiscmhli^ du états grumin est ib -idéu. — BC-sul niiïuvempuLfi de uni niialLtfl. — Sc. ker .'îi rappelé „u mibiítérs. —; La reins et Le ro;:ile d Arluia dans (Cs C rcolislioces, — V-n^ii .;.■ nuJ^ms de P -.; i. ■ en Aręhderre. — Lg (u ¡ufl di 51- ';:--A. ■■ I — Sui fii.r cm j Eiri-t< *t i'dmmir, apira rte MAL M'mtel et Doigrać. — L O^rmuii^ wmi'éta dé Coihn àllarleriile — Le grand Mrcr de <768 a <"89. — hii'iifiit-. répandus par ta oainon d'Orléans — Les ttaiecaus : ka «Himnos dq ¡Vnjd. — Groupe* pollUqur-s du pabiia-Royil} — .......Il" DCSftttaîlrfl —■ l'R^cecsiciJt pour t'ou-vorturt de» états penr-raux. — PofiuhTUi d!u dur d'OrlÉAits, — AnXii-tÉs de li reine. — Première séante; duseriptioti dû wjlurriO dte député* — Divers discour*. — Portrait do Néctar. — Division de raSscOihkn, — DhsuFottęa pour Ja vàtâtetiMi des pouvoir* — Intrigues do ta «hu¡ I# PnlipiMi donnant teten, — Les députés du tiers élit leoatiłtrhienten ssímhíiJAnotfontiił. — Le pwtenjfiDl orfre doue réunir S la cour. — Le roi veut taire teruirr Ja salle de rassemblée. — Serment du jeu de paume. — Le roi et I* reine parient pour venir se fixer à Paris. — Cortège Singulier. — Origine du mot mm ru-fane. — Louis XVI ííiafilit aui Tuilcrirt, 4Í Particularités sur r^pparlcnUMil qw h relue avait tiens le pavillon dû Flore, — M, do Provenue au buicm-taur£-— Le sujet de* CArOŒiiijufj s'écbáj pe MUS ta main de l'auteur. — Adieux i rUEtü-dc-bttiif. — Huya plu* de emir de Fraute,

Deux Mwllter* an patentent, MM, d’Eprémesnil et de Mcmsai-bert, ont vivement excité le ressenti nient de la cour pendant les trou b te* acaMlnniiés par la pTéaentaiion dc 1'ćdH sur L’cuipnmi ; il* ont été arrêtes. ¡Jet acte de relieur a pané *■■ plu* huât point J’e™l-Dtion populaire; HL de Lamoignon i foiliL surlaut eu ressentir 1rs cffei^ Ce acigneur remit de céder le* sceaux â M. de Hm-nite, pre-

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mitr président de la cour des aides, et celle retraite ouvrait un vaste champ à la joie tumutuieuse de la populace réunie à la place Diu-phi ne, théâtre ordinaire de ce qu’elle appelait ta justice. Elle brûla Pcfiiijir de i’eviianle des sceaux au bruit des pétards, danl rcxplOsiúU CûliUhuelle simulait un feu soutenu de mousquclcrie. On arrêtait les carrosses, les cavaliers, les gens dp pied Sur le pont Neuf; les hunimes étaient obliges de fléchir Jç genou devant la statue du roi béarnais; les da lues, dispensées de la gênuOevion, devaient comme les hommes crier r/ee Henri H! au (Hable 7^imoignon / Bientôt une contribution Humé Mire dut être ajoutée à relie prestation d'hommages ci de ma-lédiclions ; il fallait donner de r-ir¡;tni pour acheter des fusées, ce qui nesc taisait pas sans quelque distraction au profit de* marchanda de vin. L'auto-i .-fé ministériel terminé, on procéda à l'enleree tuent de M. de .[.nniCu uun 3 deux Jompu s lites d’ELUprmes et Je Temnies en guenille-, partirent Je la place Dauphine, portant des flambeau! 'et servant de cortège ù un cercueil vide recouvert d'un drap mortuaire,

Necker ministro.

qu’on a aperçait de temps en temps d’eau bourbeuse avec un vieux balai. Comme dans la version de celte foule ameutée l’ex-garde des sceaux était moil, il n’avait plus besoin d'hûlcl; on s’a client ¡mût doue vers le sien avec le projet d'y meure le feu. Heureusement ta marche fut longue, souvent interrompue par des stations qui ne se faisaient point à ta parle des chapelles, ci les gens de M. de Lamoignon eurent le temps d'appelcr un «léuiçhcmcmd'iiivalidet pour défendre ta mai— son. Lorsque les mutins parurent, l’officier commandant, après leur avoir parlé avec véhémence, ht ouvrir les portes, ct cent hommes i èts à faire feu obligèrent CCS incendiaires à la retraite, ôtais ils re-11 jurent vers Fbolel de M, de Bricnne, ministre de la guerre, dans le dessein d’y commettre les excès que ta troupe venait d'arrêter chez l'cx-garde des sceaux. Prévenu à temps, le comte vole aux Invalides; plusieurs détachements le suivent au pas de course rue SimC-Dominique : il marche à leur tôle sur les malveillants qui s'approchent, tandis qu'un piquet do pardea françaises, s’avançant vers l’autre bout de ta rue, achève de fermer le passage h ces masses révoltées. Toutefois, loin de s’arrêter, elles se ruent en poussant dea cris féroces surfes soldais, qui m servent alors de leurs baïonnettes.» Il resta des morts sur Le pavé, et beaucoup de blessés ensanglantèrent ta voie taiblique en se retirant.

Une scène plus meurtrière encore se passait en même temps rue Meslay devant II maison de M. Dubois, commandant du guet de Paris, troupe esscnliellcntent ennemie du bas peuple, dont elle réprime durement les écarts. Trois ou quatre mille personnes étaient parités d t pont Neuf avec le projet d'exterminer tout ce qui sc trouverait sur son chemin tic ces pauvres vétérans, appelés vulgairement irisfa-a-patiet, et d'aller ensuite incendier le domicile de leur chef. Mais Dubois, bien servi par ta police, eut le temps de se mettre en déroule; il avilit ordonné à ses divers détachements de se replier sv” ta tue ifcshy, ct de t£ cacher à droite et à gauche dans Je» maisouK

Pendant ce mouvement, il faisait remplir sa cour de guet i cheval. Quand ta rue fui bien engorgée, cet oflieicr ht déboucher son infan-t^He sur les lianes de la foule, qu’elle attaqua à coups de baïonnette, tandis que la cavalerie chargeait et élirait en tête* La rüfi fut couverte de tués et de blessés. Le peuple prit la fuite; mais nu venait de lui donner lo baptême de tang t les réw/iés crièrent eu fuyant qu’ils avaient une première réserve de cinq cem mille Parisiens, et derrière une seconde de vingt-cinq millions de Français.

Telle était la situation, dea esprits et des choses quand Louis XVI, trouvant taules les voies du gouvernement obstruées et sentant son Irène crouler sous lui, se décida à convoquer enfin ces étais ÿdnérouas si ardemment désirés par les parlements et ta nation. Mais les base» de cette convocation étaient difficiles à poser; une secunde réunion des notables parut nécessaire pour les asseoir. Cotte fois leur assemblée se forma avec toute la promptitude que les circonstances pres-crivaimu Les premières questions qui se présentèrent à la discussion farcut celles-ci : “ Dans les états généraux, les ordres seront-ils aa-» semblés en un seul conseil national ou en trois? Votera-t-on par » ordre ou par tête? Le tiers état sera-t-il ou non doublé? » Celte dernière question entraînait nécessairement une mûre appréciation de la partie du peuple appelée tiers état, examinée dans les changements que les progrès de ta civilisation lui ont imprimés depuis deux siècles. De là des considérations approfondies sur les conditions sociales, afin de déterminer si dans Je sanctuaire des lolïTl est convenable d'admettre k privilège, et si ce n’est pas plutôt l’homini que le ÿenkiÀommequi doit représenter ses concitoyens. La négative n'av.iut pu être soutenue que par quelques dogmatisas subtils, Jes notables décidèrent et le roi ordonna que Je tiers état aurait une double représen la lion. Dans les débats qui précédèrent celle grande solution, j'amcwihh:^ offrit le spectacle touchant de plusieurs personnages titrés abjurant k régime du privilège, cl se rangeant sous Celui des lois, qui cal k règne de tous. Parmi ces nobles se taisant ineuibns ordinaires du peuple on distingua trois la Rochefoucauld, dignes descendants d’un philosophe dont L.;n J/itrij/j-c* mit du moins, en dépit du jugement partial de \ al taire, t^ptrà cette bntme fíCtíirtl à SCS petits-entants,'On vit aussi se ranger soucia bannière nationale M. de Talleyrand, dont Les ancêtres exercèrent jadis les droits régaliens île la su uve raine lé dans le Périgord; le marquis de Montesquieu, dont la généalogie remonte jusqu’au troue de Clovis; enfin on compta sous celle banu ¡ère jlfoU^ieur lui-même, ce fils de tant de rois... ¡Mais quant à ce dernier déserteur des régions du privilège, on doit suspendre son jugement et examiner mûrement les moüfsqut peuvent k fair* jigir. Il serait superflu, d’ajoulcr que la Fayolle cl les jeunes gentils honnîtes qui coururent comme Lui servir la Liberté naissante en Amérique se lire;ni inscrire de prime abord au nombre des promoteurs de l'égalité SOC!¡3te.

Ainsi sC trouve rébuldlltéí; dina leu tes tes belles âmes cette ¡m— iiiùiLüc majorité de la nation sur laquelle les nobles abaissèrent quatorze siècles un regard dédaigneux, tout eu recevant d’elle le reflet des arts, des sciences, du génie. On s’indigne à ta seule idée d une aberratiou morale déversant le mépris sur cc tû?'s ¿/«r qui étendit l'empire de ta raison, du savoir ci du goût; qui enrichit la langue en la purgeant de ses incorrections; qui fécond# la terre, ouvrît les manufactures, lia les transactions commerciales, creusa enfin toutes tes sources de» richesses, et qui, dans Je» combats, fournit encore des Ivas à ta noblesse pour conquérir le seul genre du gloire auquel m déplorable ignorance pùt prétendre. Il appartenait à notre ère philosophique de rétablir PiDiluenee du lier» élat dont tomes nos ¡Huit* t ta lions sont tes titres indélébiles. Non, jauni s les défenseurs du privilège dérisoire de la naissance ne ressaisi rom sur tes hommes qu'ils croient flétrir du litre de roturiers la considération que leur assurent de longs travaux : ils étaient roturiers ceux qui découvrirent les lois du monde physique et de l’esprit humain ; la navigation, te commerce, s'étendirent par des roturiers; un roturier recul# les bornes de runivers connu; Corneille, Racine, Molière, la Fontaine, Voltaire étaient roturiers : eu recherchant ta noblesse, plusieurs de ce» géants d'intelligence ont perdu de leur grandeur; F opinion tes plaçait presque à la hauteur de la Divinité.

Dans ta sphère de vues élevées où ta monarchie était tardivement emportée, le parlement de Paris, attaquant à ta fois trais abus colosses, demanda l'abolition des lettres de cachet, la respn^bililé des ministres ct ta liberté de la presse : ce fut te signal d renouvellement entier du conseil; on y vit entrer presque en mime temps MM. de Villedeuil, ministre de ta maison du roi; de Puységur, militaire de ta guerre; 1e maréchal de Reauvau, ministre d'Etat, et enfin ce Necker, l'homme utile, qui pour la troisième fols, marquait par sa gestion l'état désespéré des finances.

Que font cependant ta reine rl te comte d’Artois dans çe mouvement convulsif du corps social * dans celle tendance vers une régénération qui déjà a mis au jour tant de dilapidations et même d'exactions commises par celte enveróme et ce prince? L’Altele jure énergiquement contre tes parlements, tes clubs, tes philosophes, le? patríeles; Sa Majesté passe de tristes journées à Trianon, glanant quelques plaisirs, quelques volupté» à ¿ou marché; maudissant plus que jamais une nation qui lui impose des économie»; et c on s û tant de

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Wrt mieux, par m correspondance, ce bon Joseph II, qui se voit tout “ coup veufde ^s ressources d'origine française.

Marie-A umiiict ie est surtout vivement inquiétée par l'existence de certain*'' l*Hrr- restées entre les mains de madame de la Motte* L® vuynqç tic madame de Lamballe n’ayant pas obtenu tout le succès que >., ; ïp-sh eu attendais madame la duchesse de Polignuc a été en-v*nrc ;: sm tour à Londres afin de négocier la rcsLiiminn de cette eon-es pon dance. .liais elle s’est vainement répandue en sol lici la Lions aiir-i'c s d une femme dont le cœur n’est pas moins corrodé que scs bfiumhcs rpanlcs, et que le fouet du bourreau n’a pas disposée à sc rendre agréable à h reine de France.

La persuasion et tout ce qu’une femme vouée, dit-on, an culte de S.ipho peur ^ joindre de caresses, n’ont pu déterminer, à ce qu'il pa-ntit, madame de la Mottu à rendre les lettres; mais on assure que U dm in ¡ti; a su s'uii emparer par des moyens violents, et qui l’ont Oblige île quitter précipita lumen t l’Angle’erre paur échopper à une puni l ion sévère.                            r

M. ir duc d’Orléans a eu le phirir de voir .'i son retour à Paris Je cirque élevé au milieu du Piilais-llny.il presque achevé. C’est une construction fort originale, dont rardidimlc, il. T .mus, est loin de réunir ions 1rs snlïragi's. L'intérieur est destiné à des exercices d’équitation auxquels le prince a ppc Ikra les sieurs diMey père et fils* habiles écuyers anglais, qui uni importé che* nous une sorte de voltige a cheval que nous ne connaissions pas encore, nous qui pulirían t nous mollirons si lia biles voltige uni en ions genre?* Les fêtes équestir-s n'auronl lieu que dans la belle saison; l’hiver, l’enceinte fin cirque sera convertie eu une serre chaude oit l'on placera les ar-lut;.les qui pendant l'été orneront U temiste formant le pourtour supérieur du monument* Ce bâtiment n treize pieds environ au-dessous dit sol; il s’élève au-dessus de dix pieds: en roui vingi-trois pieds* Autour de l'édifice, dont la forme CSl celle d'un uvale allongé, règne une galerie tournante et couverte ou l’architecte a su agencer avec fjoùtT entre des colmmes élégantes, les bustes des grands bom-xT i ^V I'' '^t'1'11; ^^ boutiques, espèce de parure cornu tercia le que 1 L c due d Orléans affectionne, mêlent leur bigarrure disgracieuse aux ni ritmen is de la colonnade. La plate-forme offre le spectacle pit Presque d une source jai i lisiante et d’une salle de verdure envi-rnum e 4 e '^cs, initiation en miniature des jardins de Sémiramis* u j c^que présente un coup d'œil gracieux, malgré quel-r'A1 V^U H *^ Jl1i,tl1 ^ ff°ôt; mais le tout a le défaut plus grave n «usinier un jardin , déjà petit, qu'il était agréable de trouver au milieu d’un quartier populeux, ci dans lequel on, pouvait du moins respirer quelques globules d’air pur L

An milieu des grandes circonstances de l’époque, les amours, cl ■surtout les amours ingénus, cuit peu de faveur : c’est donc sans beaucoup de succès que la Comédie-Italienne a lancé, il y a quelque1 temps,Sardines ou /Tiene de 1 amour, opéra de MAL Mouvcl ut Ua-lajrac. Cependant celte classe de gens indifférente aux intérêts gé-i>ér;iiiiï celte nation à part pour qui le mm est Punique affaire, et qui f«c croit à i'incendie qu’au montent où elle sc sent brûler, les ma-11nnés a jouissances en un mot, ont suivi la piece nouvelle cl en disent du bien* 11 y a de l'entente de ta scène, de fa fraîcheur, de la smnibilîte *l;ms le ¡immic; on trouve de fort belles inspirations dans la musique. C’rst.apparemment ii la même classe de spectateurs que M. Collin d’ihrleville a dédié son O/Mi'niûfe. qu'on a donné aussi en iîsn au riicàtre-Friinrais; il faut vraiment avoir le caractère Lien fait pour être owlcni de /ouf au temps où nous vivons. Mais l’auteur a du n ici us gagné son part avec le public qui assistait à lu première représenla liun rie sa pièce * l'ouvrage a réussi avec échu, lÿéimi lui-mèinc se déclarerait optimiste en lisant cette jolie comédie, destinée à rester au répertoire comme un beau diamant dans nu écrin de famille*

Tandis qu'm" délibérait fi Versailles sur mi nouveau contrat politique que la cour n'accueille qu'avec perfidie et dont elle mine sourdement les buses encore vacillantes, riiivcr, un hiver comparable aux frimas du Aord, déchaînait m France taille? se rigueurs; ou eût dît que le ciel, en même temps que les puissances de la terre, excitait par un surcroit de cala mi tés les passions réveillées d'un peuple ncilL/urum cl opprimé. A Paris, ie Lite r monté Ire est descendu u div sept degrés au dessous de zéro dans le couriut de janvier; les vins les plus spiritueux gelaient prés de la cheminée ; la Seine était prise •usqu'au sable ï les plus pesantes charrettes creusaient sans danger des Omn i-,.* profondes sur celle roule de cristal.... Que de misère, grand i Heu ' iH.jid^nt une saison terrible qui suspendait presque tous tes ii u vaux ! Li- rrojj çt la faim décima ici il. à la fois une population oisive dans Se* royera glacée la mort s’iiUriùt partant .i ccs ijiallieu-reux .<vec de ^uisanti-t ai^j^j, Mais quel pied matinal s'imprime duiqiiv jour sur ta neige qm. chaque nuit renouvelle? A quelle mai-

son illustre appartient la rouge livrée qui dès l’aube parcourt la ville pour distribuer des secours à l’infortune souffrante ? Ce sont les messager? de la famille d’Orléans, dont les coffres ¡unit devenus la caisse du pauvre... Le bienfait prend toutes les formel? sous les mains de la vertueuse fille du vieux duc de Pcmhièvre : ici œest du boi qu'elle envoie, là ce sont des vêtements chauds qu’elle fait distribuer; pins loin le bouillon de scs cuiducs parvient au sommet de l'escalier sombre cl tortueux, ailleurs les vins généreux de scs caves réchauffent les estoma es atrophiés par le jeune ; et partout l'argent supplée à ce que la bienfaisance tic peut offrir en nature. Au Palais-Royal,, le? jeunes princes, ta jeune princesse ont leurs agents de charité ; ces illustres enfants veulent participer aux lu urnes œuvres secrète? de leur mère, aux générosité? moins discrète» de leur père.

Disons la vérité, M, te duc d’Orléans est rial u Hlmuciil charitable; mais, en ce moment, les passions effervescentes de son tueur multiplient les dons qu’il répand. Oc n*«l pas seulement pour célébrer Je bienfaiteur de J'human lté que les gazelles recommencent tous les malins son éloge, c'est pour exciter l'animadversion d’fin public re-connaisśant contre la cour qui prononça l'exil de Sou Altesse. Le ressentiment, juste au fond, d'un grand que Louis X^ I punit brutalement d’un avis courageux émis avec respect, s'arme aujourd’hui de toutes tes ressources d'une grande fortune afin d'élever le crédit de lu maison d'Orléans au niveau du trône de Versailles. Les princes humiliés seraient-ils donc plus impassibles que le? dieux, qui font de b vengeaiice te1 tir plaisir de prédilection! Au point d'exaltation politique où nous somme? parvenus, au uniment oit la France sortie à liquider un passe oppresseur, M. le duc d’Orléans devra-t-il oublier que sa famille peut demander compte aux fils aînés de Henri IV de ileux cents ans de haine et d'injures?

Ives Français n'ont pas besoin d ricinplr pour être généreux ; mais la bienfaisance, comme tout cc qui excite la vanité des hommes, a Soit émulation. Les grandes maisuuis dc Franco ont ouvert à l'envi leurs irésnr? à ht population nécessiteuse, et la noblesse, par ?euti-meni ou par imitaiion, s'est associée à ces charités.

Tandis que la nature s'enveloppait d’une robe épaisse de frimas, les machines à jouissances dont j'ai parlé plus haut jouaient avec scs rigueurs : d'clêfpui^ traîneaux, affectant la forme d’une sirène, ou celle d'un cygne , oit celle d'un dauphin, promenaient sur ta neige glacée les jeunes dames de la cour, ou tes courtisanes de haut parage, enveloppées de fourrures cl coiffée? de bonnet» moscovites; on voyait, assis sur le devant du traîneau, de nobles phaéton? x’rtus à ta polonaise, qui fai«.dcrH galoper sur le sot glissant uu coursier Jm rra glace? richement harnaché, et dont les sonnettes retemissaient au loin,

AL le duc d’Orléans avait semé pendant l'hiver; il récolta avec abondance au printemps. Les premiers beaux jours de l'année 1789 ramenèrent dans le jardin du Palais-Royal les groupes politiques, qu’on vil s’y former dés Faunéc dernière; ils repa rai usaient plus animé* contre ta emir , plus empressés de louer Je grince ^¡puiaiTe. Camille DesmOnlitiSi jeune Versulbtii d’un patriotisme ardent, se taisait distinguer parmi les tribuns amateurs, qui, montés sur îles chaises, péroraient nu milieu de la fouie. Les agents de ta police, q lelqnclms même le guet, dissipaient eus rétinions de discoureurs ou d’midilenrs ; niais, semblables nus globules de mercure qu’on di-vise, ils se rapprochaient sur un point quand on les avait séparés sur un autre*

Telle était la situation de Paris, lorsque, le 3 mai, nue procession solennelle eut lieu ñ Versailles pour J'oitvcrrurc des rr.Uâ généraux* Tuille la famille royale y assistait; le roi et les princes étaienl ruxe-lus de ce» h.ihits de théâtre que fétiquette leur a conservés pour les grandes cérémonies; ta reine et scs belles-sœurs traînaient dan? ta poussière les longues queues de leurs robes de cour et livraient aux zéphyrs de hautes touffes de plumes, rivales des panaches qui ai balancent sur la tète des chevaux de carrosse dans les jours de gala. Le plus morne silence accueillît le roi lorsqu'il parut à ta cérémonie; mais un violent murmure s’éleva de la foute à l'apparition de Marie-Antoinette et du comte d’Artois. La reine faillit s'évanouir* Ce fut bien pis lorsqu'il la vue de M, Je duc d’Orléans et des sourires affectueux dont il saluait le peuple, des eccfamiHiumi presque universelles su firent entendre en tax-cur de Son Altesse Séréuissiinc. Si, dan^ce moment, mesdames de Polignac et de Lamballe n1 eussent pas soutenu la souveraine, elle se fût laissée tomber sur la voie publique.,*. J’eus grand’pitié de cette princesse en lu voyant d’une fenêtre où j'étais placée trembler sur srs jambes affaiblies.

Le suritndemniii 5, les états généraux t après une interruption de cé-.t soixante-quinze ans, s'ouvrirent dan? une salle fastueusement décori-e, La noblesse comptait dans cette assemblée deux cent quairc-vingi-cinq députés; les membres du clergé s’y trouvaient au nombre de trois cent huit, celui des représentante dtt tiers étal s’élevait ù six cent vingt cl un* Total des trois ordres, douze cent quatorze*

il était naturel de penser que des hommes venant revendiquer sans doute des droits égaux pour tons les Français, apportant des vuj * ■ '.m même poids dans le grand conseil de la nation, devaient y paraître revêtus des mèmès insignes. H n'en était rien, Les prélats.

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d/ ■• (te lonle la spkiuïeur pon’ifi 'ale. se montrjûut couverts ( d'or, de joyaux, de tk inri te a. Lka lIl^-ó., de la uabb v„et habillés ; en AJmaviva. du .Vurfaye de Figurą, portalem un manteau «H soie I brodé en or, une cravate de point d’Angleterre, l.i coiffure empa-jnachre <k ce bon roi Henri, dont nos seigneur moderuc- ne savent limiter que le chapeau. Taudis que ces deux ordres rielicnvul accoutrés brillaient à droite et h gauche du trône, le lien éiui gisait. refoulé venir fond de la salle, en habit noir uni, eu manteau de laine, en cravate d’épa^se mousseline,, un chapeau a la Basile ; je crois qu’un a modelé le costume îles députés du tiers sur celui du bailli d’.lruu'He f LVin. la dis’in dion axait été portée au point de nuS-mip.r une entrée particulière, détournée, bâtarde, aux représen tau 1s de lu mlure, km (F - que les deux nu 1res ordres de F tlał cm rai cm, un large et snleunillrrncnl, par ta porte principale....."Voilà sur quels principes d’égalité j M. les lumTres des cérémonies de la cour cuten-dem asseoir les opérations des états généraux,

Ibih le discours d'ouverture que pronom;.! le roi et qu’d avait pris par comr, on s’éiait appliqué à ne rien dire, de peur de trop Hiver ; mais ^ecker, qui a celte séance parla après lu verbeux Ba-tin, sembla prendre à tâche de s’ériger eu directeur de*opérâlions l’assemblée comme eu interprète des internions du roi- Il tem ^ ns son discours une roule légale pour la représentation tialwnaJc, udiqua celle qu’a niait à suivre la monarchie* et montra les voies dans lesquelles la nation elle-même devrait se tenir; æ faisant ainsi le précepteur du prince, de la htaistaiure et des gouvernés. Dans cc vaste déploiement de préLeuliotis, les hommes éclairés de Rassemblée trouvèrent 1rs éléments d’un jugement sensé qui n’avait point éic porté jusqu’alors sur M. Nocher* IL reconnu rent ce ministre pour un méthodiste positif, un raisonneur mathématicien, faisant mirer les hommes dans ses combinaisons politiques comme les chiffres entrent dans scs calculs, pour une valeur matérielle. Nccker crm cuit radmî-nhHatiou en négociant intègre ; niais il est étranger aux appréciations morales (lu gouverne ment, qui sont d'une si haute importance ches les peuples civilisés. Ile là un défaut de mesure habituel dans l’éqon-cmüon du scs vues et de ses opinions t sa dialectique est absolue, inflexible connue sa probité, et voila précisément la cause de scs disgrâces réitérées, Ñecker est parmi nous un Spartiate des temps héroïques au milieu des Athéniens du siècle de Périciès,

Cependant, dès lu seconde séance, l'assemblée sc trouve divisée, non pas seulement d'opinions, niais aussi de personnes : les députés du tiers attendent vainement ceux de la noblesse et du clergé dans le local où Couverture a eu lieu la veille, afin de procéder à l’impor-lante formalité de la vérification des pouvoirs conférés par les électeurs de la nation. Les deux ordre* absents délibèrent séparément -sur le tnénie objet, chacun dans une salle particulière» Le conseil royal, qui a statué sur Ri mitai! a Lion des étala générant . paraît avoir laissé indécis le point ré^i4n»cniairB capital, en négligeant de déterminer le mode de délibération ; ou peut*être celte négligence est-elle te résultat d’un calcul tendant à rendre tout accord impossible. Quoi qu’il en soit, la noblesse d*une part et le clergé dr l’autre décident que les pouvoirs seront vérifiés par ordre; tandis que le tiers arrête, a une iinmms' majorité, que la vérification s’opérera en commun. Or cette dernière partie de la représentation siège dans l’enceinte consacrée par la séante myale, el celle circón s tañer, jointe au nombre des votants, lut donne déjà l’apparence d’un corpa prépondérant. Elle ne tardera pas d’en avoir la réalité- Le 7 mai un malin, le clergé envoie des commissaire* aux députés du tiers à l’effet de conférer sur la question de* pouvoir» ; la noblesse prend celle mesure le J 2, M- te coinic d’Artuis, présumant des lors que les étals généraux vaut former un conseil unique et ne voulant point compromettre sa grandeur parmi ce qu’il appelle la cunod/r nationale, écrit à rassemblée de la noblesse que « le* ordres du roi lui interdisent d’y siéger. Mais > je donne a /a chambre, ajoute Son AlteMc Royale, la ferme el cer-* laine assurance que le sang de mon aïeul Henri IV a été Iran-mis » à mon cœur dans toute sa pureté, et que tant qu'il m'en restera une s goutte dans les veines je «aurai prouver à l'univers relier que ja j suis digne d’être né gentil homme français, * Il est difficile de définir précisément le but de ce pathos ; mais on ne peut se dispenser de remarquer que toutes tes générations de Bourbons qui sc sont succédé depuis Henri |\ nous ont ¡mrlé de suivre l’exemple de son coli-rage, de sa véritable noblesse, de sa boulé, et qu’il faut encore re-ttiouior jusqu’à lui pour trouver dans la famille une seule de ccs vérins avec toute sa pureté.

Les ^formes dc M- le comte d’Artois étaient prématurées : la fusion des ordres souille encore de longues difficultés. La noblesse et Je clergé continuent de communiquer avec le tiers état par commissaire*. et le premier de ces ordre* suspend l’exécution du projet que manifeste le second de sc réunir aux communes. Cette scission con-x et i beaucoup à la cour, qui ne néglige rien pour la perpétuer; cs-péram ainsi rendre plus facile la dissolution des étals généraux, qu’elle médite déjà, Les Polignac, ce» agents toujours actifs de l’in-l ligne ci des abus, fomentent chaque jour de nouvelles cabales, afin d’enrôler les député-- nobles sous la tannière des courtisans. Les femmes, les femmes galantes surtout, offrent à toutes mains l’auiorce de leurs charme* et jettent des faveurs, comme autant de pommes de

discorde, entre les deux premiers ordres et le tiers. Pendant que ces menée», dent la reine se fait remettre le bulletin journalier, s’our-dL.*eni trop ouvcrtem-nl punir que le roi puisse les ignorer, Sa Ma-jesh ¡"vite los trois sections de ILKsęniblće à se concilier ; mais à chaque instant de nouvelles difficultés surgissent de là discussion entre les commissaire*, d’après les instructions de leurs chambres resr iTiive*. Parmi les nobles qui se sont déclarés les plus opposés à In l’inion nu remarque M, Cazolès, gcmilhmmiie de la veille, et, le rri.u-i-.on ! cc même d’EprrnicsiijJ, ce tribun parlementaire qui naguère s'est opposé avec tant de chaleur au despotisme ministériel» Il faut bi-n se ga'der toutefois de eoiiiiilérer celle conduite comme une incoo Ajucnce ; d’Eprémesnil est avant tout membre du parlement : or urllc comp-u;nie voit à la disposition des esprits que les états gé-iteram trudent à devenir un corps permanent, qui ne tarderait put d’ané nlir la prérogative parlementaire. Dans cette situation, mes-s Ïùïs se mollirent aussi rapprochés maintenant des vues de la cour qu'ilsrn paraissaient éloignés avant la convocation.

Eu‘bn. après une muliitude de conférences qui n’ont amené aucun rapprochement, le tiers étal, Us de. refus hautains de la noblesse, certain d’ailleurs d’attirer à lui la majorité du clergé, assuré même d'opérer uno défection en sa faveur dans l’orgueilleuse aristocratie: le tiers état, dis-je, procède, tant en leur absence qu’en leur uré-seiice, à a vérification des pouvoirs do tous les députés ci manifeste le projet de constituer une assemblée souveraine, un corps légLIalif. I ne discussion s’engage sur ta dénomination à choisir : npres de longs débats Legrand fait adopter le litre il'.b.v^MA1 ttuftontf/é dans ta séance du IG juin*-Voici ta formule remarquable de l’arrêté : « Aprèi u la vérification dos pouvoirs, Cd?'mmii^ml que l'assemblée est A'jù » composée des représentants envoyés directement par les quMre-» viimt-seize centièmes au moins de la nation ; qu’une telle masse de "députation ne peut .rester inactive par l'absence des députés de * quelques bailliages; de plu*, qu’il ntapparlicut qu'aux représentants ii vérifiés de concourir à former Je vœu n.ilional, cl que lotis les iu-> présentants vérifiés doivent être dans cette assemblée ; et attendu * qu’il ne peut exister entre elle cl le trône aucun veto, aucun pou-t voir négatif, les députas des wmmnwes se déclarent la seule réunion » légitime, et se constituent immédiateiuenl en activité mub le nom îi d’Assemblée nationale. »

Ainsi se trouve consacrée, à dater du iê juin, la souveraineté de la nation ; de ce jour U troue s'abaisse jusqu'au niveau d'un bureau de premier commis; de ce jour le pouvoir parlementaire s’évanouit; de ce jour enfin h noblesse devient peuple.

Pour premier acte de souveraineté l’assemblée arrête : « Les con-» trihutions telles qu’elles sc perçoivent o amelle me ni dans le nmume b n’ayunt point Ôté «oti:»cihîc>5 p*r ta n iLum, sont ifiuf^s illégales, et b par conséquent nuiles dans leur création, extension ou prorogation* " Elles sont autorisés provisoirement, au nom de la nation ; mais jus-» qu’au jour seule ment de ta première séparation de celle assemblé, B de quelque cuh-h* quelle puitac provenir» m

El celte grande, rené audacieuse déicrm ¡nation, qui met le sceptre aux mains du liera état, clic découle des démarches amui orgueilleuses qu’iiiciu^iit rres de la no Me-w, secondées par une minorité mitrée du clergé et soutenue* par les menées insidieuses d’une cour de mauvaise foi. yuę l'Europe sache donc que si la révolution qui t'opère tranie à sa suite des excès cou damnables, si l’anarchie peut en Doitre dominatrice et sanglante, tous les maux qu’elle produira devront titre attribué* à une monarchie sans droiture et à une aristocratie usurpatrice.

Informé <tea grandes mesures priacs à Versailles, Louis XVI, qui s’est retirée Marly pour pleurer son ftlsitW mort à Meudon, Louis X VI appelle à son secours les grands, le haut fierté, et ee |wrkuuent qui depuis sis semaines lui promet tant de dévouement... (le* divers conseillers lui proposent de dissoudre les états généraux; mrsMPura jurent à Sa Majesté qu'ils enregistreront sans examen tous ses édibu Enfin, le* Pulíanse aidant, on s'arrête au projet de suspendre d'abord l'Assemblée, sens |r risible prétexte de dispositions Intérieures à foire à ta aullé. Le 50 juin, ou moment où Bailly, président provisoire, va ouvrir lu séance, M, de Dretix-Bréié, grand maître de* cérémonie*, vient annoncer cea travaux de tapissier, et prescrit de faire évacuer le local. Dès ce moment les députes qui se présentent aux portes sont repousses par les stJi -ita.-. A la nouvelle de cette violation le tiers étui se porte avec vélocité vers un jeu dr puuflte. oit il s'installe à la hàie; h fjIIc ordimure reste déserte.-. La celle majorité de Fassciu-Mée nationale jure de ne pas se séparer avant d’avoir donné une con-ititminn à la France L On voit, dans celte enceinte obscure, saillir des masses représentatives les grandes figures de Mirabeau, dont ta voix retentira dans le* siècles; de Bailly, député loyal , ferme et éclairé ; de Barnave, jeune avocat rempli de chaleur et d’éloquence patriotique ; de Tronchel, jurisconsulte consciencieux et profond ; de Sieyès, qui le premier consacra dans une brochure lumineuse les droits du tiers ¿foi ; de Grégoire, prêtre philosophe, conciliateur zélé de ta religion et de la murale ; de A Mue y, savant laborieux, qui de-

manda i ['histoire de loua les temps le secret de la gloire cl du bonheur des peuples; de Boissy d'Anglas, protestant vertueux, que la mort vue de près ne détournera pas de la route des devoirs civiques.

]æ serment du jeu de paume ht trembler la cour; mais un mouvement de troupes considerable s'opérait : elle se rassura. Une séance royale fut annoncée pour le 33 juin; le toi s'y rendit dans tout Fap-pMreil d'un lit de justice; une garde nombreuse entoura lu salle, où les douze cents députés sc réunirent, comme à la séance du 5 mai. Louis XX J et ses ministres Baron lin et Brdcnil tirent entendre à Cette assemblée les intimations d’une monarchie absolue,, et présentèrent, à ùtre de concessions tic la couronne, les articles suivants. Aucun impôt n’est levé ni prorogé sans le consentement des représentants de la nation. Les impositions ne sont établies ou prorogées TiC pour l'intervalle qui devra s'écouler jusqu'à h tenue suivante des états généraux. Aucun emprunt n'aura Lieu sans leur consentement; toutefois, en cas de guerre, le roi pourra emprunter jusju’ù la concurrence de cent minions. Le tableau dos finances sera rendu public chaque année; les applications des sommes seront déterminées. Sont i ho lis les privilèges pécuniaires du clergé et de Ja noblesse, de la taille cl dn franc fief. Il y aura respect pour les propriétés de tous genres et pour les prérogatives utiles et honorifiques des terres et des personnes. Des règles fixes seront établies pour l'anoblissement. Abolition des lettres de cachet. Liberté de la presse. Etablissement d’états provinciaux, dans la proportion de deux dixiémes de clergé, trois dixièmes de noblesse, cinq dixiémes de tiers état. Election libre des membres par les ordres respectifs, suivent une mesure donnée de propriété pour rélecteur el pour l'éligible. Ces états connaîtront des lïuünccs ci de tou» les ohjcu dont il sera nécessaire de leur confier h direction. L'attention des états généraux est appelée sur les codes civil et criminel, la liberté individuelle, les domaines, la liberté du commerce, le vécttlement des douanes aux ftxmtüres, les corvées, les droits de nuiumorte, les milices, la légalité des con-tribuiimiH., rétablissement dea étals provinciaux.

Leurs, de telles auiélforâlions proposées ù l'ouverture de la session .hiraient pénètre les états généraux de reconnaissance et d’ad-miraiion; nNnS c'est maintenant i’asscmMée tuifomute qui écoute Sa et par malheur elle vient de dire que les ordres doivent dé-j « rrr séparément. Elle a de plus oeuo^^k oui députés de Se séparer inj,r t,1- sujA , et de se réunir le lendemain dans des salles séparées. Los représen ta nts de la nation ne votent plus dans cette eu»duite que déception et duplicité : le roi sait que si les ordre» délibèrent ku paréj tient, lu couronne subjuguera toujours a 5CH1 gré la noblesse et le clergé à l'aide des prérogatives ou des privilèges; et que, parce moyen, il sera facile de réduire ou de supprimer les concessions promises avec tant de: solennité.

Le i' n s’étant retí ré, ta noblesse el te clergé, à l'exception de quel-qufs-nus de ses membres, s'éloignèrent de la salle; mais les commîmes s’y mainlinfcui. Surpris de cette tféfoùérJtiiićb, M. de Drcttx-Brézé, revêtu de la livrée de grand maître des cénwnies, veut tappelcr a l'a ^emblée que le roi a Ordonne sa séparation immédinic; Celte réponse de UirabCiiu parviendra am siècles le* plus reculés : < Oui, ujinmicur, nous avaria entendu les intentions qu'on a suggé-» réc* au rni¡ mais vous qui ne sauriez être son organe auprès de » Fasse m Née nationale, vuusqui u'avez ici ni place, ni voix, ni droit » de parler, vous nTtes pas fait pour nous rappeler son discours, s Cependant, pour éviter toute équivoque et tout délai, je vous dé-■ dure que si l’on vous a chargé de nous faire sortir, vous devez » demander des ordres pour employer la force. Allez dire à votre » maître que nous .......tes ici par la puissance du peuple, et qu’on * tic nous en arrachera que par la force des baïonnettes. *

Telle hit la harangue véhémente d'un cumie qui s'est fait récemment roiurt'er pour avoir de nobles droits à défendre ; elle imidrurj le valet illustre, elle électrisa l’assemblée; la cause du trône fut perdue, et Louis XVI te sentit. Quand M. de Brézé, revenu de su stupeur, courul remire compte à Ha Majesté de la réponse de Mirabeau, elle dit : .i Puisque messieurs du tter¿ refusent de quitter Ja ■ salle, il n'y s qu’à les y laisser, u C'était bien ta peine de faire répéter tant de fois par les ministres, pendant la ¡¡cauce du 23 : le roi teuf, le rw entend...

Dès le 22 juin, crut quarante-huit membre* de rentre du clergé se sctïl rémus aux communes; les 24, ÎS , 2G juin, d'autres cccléSÎHsti-que» cl un grand nombre de nobles abjurent les disti no lions qui rc-nriitin liceom pl ¡veinent de leur mandai : In cause ma Bon a le édl recrutée ,ir jit finebcfiiucaiild, Mathieu de Montmorency, Laïly-To-kndaL f idi ; i jmi-f'é'igord . d’Aguesseau..... Le duc d'Orléans est parmi le* 4tesrnvllr^ ¿c |a caste liéruldiqum Le 21, h minorité dissidente, honteuse di- s.i'fjijhlrsse, sc glisse presque incognito dans l’as* «cmidee, et complète ainsi la fusion des trois ordres.

L’organisatinib définitly,.. ,je ¡'assemblée nationale a été accueillie dans toute la I1 rance avec dc& transports de joie inexprimables, mais h cour cri éprouve une profonde tristesse, quoique jésuiiiquemenf elle ait paru pousser les dissident à cette réunion , tandis que sourdement elle travaillait a préparer |* dissolution de ta représentation nationale. Quelques compagnies des gardes françaises avaient pris pari d'une manière un peu bruyante, un peu licencieuse peut-être,

à la joie publique excitée par b réunion définitive du 27 juin; les chefs reçurent l'ordre île les consigner dans leurs quartiers. Mais ces militaires si disciplinés, éludant pour la première fois te cosigne, s’élancèrent hors des casernes, malgré les efforts que firent leurs «Hi-c.ers cl leurs sergents pour les retenir... A Finirent, fos cabarets de h Cou ni De, des Percherons, de Vaugirard sont remplis de gardes françaises, Lisant danser, enivrant, caressant cette nuée de blan* chisseuscs, de repasseuses, de poissardes, connues pour forzar avec celte troupe sédentaire des unions plus ou moins fidèles, pins ou moins transitoires. Il fallut bien rentrer le soir de cette délicieuse journée; «lors in vindicte gradée eut son loar : te prison de F Abbaye fut remplie de délinquants; mais ils n’y restèrent pas. Le peuple, ameuté par des amantes éplorées, dans tona les marchés, dans los rues populeuses des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau, sc rendit cu fruí te à la prison, désarma la garde cl emmena lis prisonniers. Ils furent portés en triomphe par leurs libérateurs, (pii, pour rendre celte ovation plus touchante, avaient accouplé les amants et leurs mai tresses sur des pavois de verdure.

Cependant la cour n'a point renoncé a séparer Ici ordres délibérants, nu rassemblement considérable de troupes se complète à Paris et ii Versailles, Le maréchal de Braglie doit commander ces forces réunies contre les malintentionnés. Traitant celte affaire comme une guerre réglée, ce vieux officier a fait du château de Versailles un quartier général et du jardin un camp. Un régiment tout entier oc-eupe FO range rie ; les dalles de la cour de marbre sont brisées sons Je poids d'une menaçante1 artillerie, ücs ordo nuances, des aides de camp se croisent en tous sens; leurs chevaux, tout sellés, hennis ¡¡cm au bas du grand escalier et remplissent tes vestibules royaux de crottin. Des bureaux sont établis dans les appartements : les plumes courent sur le papier pour expédier des ordres aux oftlciers généraux employés. Des cartes des environs de Paris se déroulent devant le uih radial ; il assoit un plan de campagne et prépare un ordre de bataille.

(les dispositions martiales étaient d'une grande maladresse: en inquiétant l'assemblée nationale, clins devaient infailliblement la porter à faire uu appel aux masses populaires, déjà si bien disposées en sa faveur, et qui, si elles S’ébranlaient, dissiperaient d'un souille lotit l'appareil guerrier de M. de DrogHe.

La jactance de cet honnête gentilhomme et scs dispositions militaires ne lardèrent pas de parler leur finit: le il juillet, tou II! la popu Li tin u de Paris menace de conrir à Versailles former un rempart de cinq cent titille corps à rassemblée nationale si lu troupe fait le moindre mouvenu'm vers le lieu des «teneos... Alors lu division naît dans le conseil : Bretenil el Barcuiiu veulent qu'on déploie l'appareil de fa force pour contenir ceux qu’ils nomment des /«qèu;r. soh-doyé*, dtsenbih, par Sieyès, par Mirabrou, el surtout par le due d'Orléans, Lrs attires ministres, part iculiùtei lient Decker, imnrcut que le roi n'a rien à craindre s'il ne cesse pas de donner des gages de Jh sinrerhè de ses vues populaires. Louis X\ l repousse ce s ige avis; il exile .i b.is bruit le ministre des finances, que, vingt fours plus tôt, ¡I s pressé, supplié, conjuré de garder le portefeuille. MM. de 51 ciitmoriu, de la Luzerne, de Saînl-Pricst, donnent leur démission, Le conseil nouveau secompusc dr HM. de ta Vauguyon, de Bre-leirI. de Hmglie, de Hacen liu, Kmdun , de la Gatezière et te Porte, Tous ces conseillers de la couronne sont bien déterminés a faire tirer, s'il Je faut, sur le peuple; ils ne reculeront pas devant lu guerre civile ; le lui ron de Breteuil a dit : a Au surplus, s’il faut brûler b Phiis, ou le brûlera, cl l'on décimera ses habitants. Aux grands » maux les grands remèdes. »

Quoique l'exil de Decker ait clé mystérieux, W peuple de Paris te sait ; ii fait fermer les théâtres dans la soirée du 11 juillet, signe in-faillible de désotation pour les Parisiens... L'exaltation contre fa cour est au comble, elfo se prononce par des courses nocturnes, des menaces, des cris sinistres, qu'excite encore l’arrivée de trois régiments suisses qui vont camper au champ Je Mars avec Luit cents hommes de cavalerie,

Si M. .e duc d'Orléans peut être soupçonné de fomenter le trouble parmi les classes populaire*, on ne saurait du moins l'accuser d'y procéde r de vive voix; car ce prince est en cc moment à Saint-Leu, ou des amateurs jouent une pantomime. Cependant ta nouvelle de Pag italien i.lc Ja capitale arrive au château vers minuit, le spectacle vient de finir. Un peintre nommé Giroux, qui a joué dans ta soirée le rôle du cyclopc Polyphénie, curieux de savoir plus pu r lien lié re-ment ce qui su passe à L’acte, sc Jette dans un cabriolet el k dirige à toute brille vers cette ville, cil il arrive aux premiers rayons du jour. Aux ¡abords de ta barrière, l’étrange costume que Giroux n’a pas pris le temps de quitter, l'œil peint qu'il a au milieu du front provoquent l'étonnement et presque fa frayeur. On te conduit au corps île garde. Le chef du poste, dent tes instructions sont sévères dans ce temps d'émeute où tout te monde rêve cün*pte®t¡ónT fait subir un long interrogatoire au cyctope amateur, qu’il persiste à prendre pour un espion. L’artisie a beau soutenir que son troisième œil est en détrempa, que ce n'est point celui d’un argus de police qu’eufin il n’a rien à se reprocher, sinon de ne sVtre pis désh ibilta après avoir fini son rôle, on Je'relicnt trois grandes heures t^po*

Ain brocards cica laitière#, des jardiniers et des marchands de volaille qui entrent à Paris.

Le dimanche ïî juillet dans la matinée les Parisiens, pour qui tout est spectacle, les Parisiens, donnant le brasa leurs fejimics, à leur* filles, ae rendent en roule au champ de Mars pour admirer la belle tenue de# troupes qui le lendemain-peut-être recevront l’ordre de tirer sur eu J- Celle population curieuse est reçue alTcctucusciilCnh les dames dansent même avec les Suisses de SalisrSa inadc et les hussards du Bcrcliiguy au sou tics musiques guerrières. L’bowèle citadin accueilli: ces galanteries militaires avec un sourire un peu forcé, mais nos jolies Parisiennes jurent que leurs danseurs fient de trés-aitnabtad cavaliers.

Dans l'après-midi la scène change : les habitants des faubourg# Saint-Antoine çl Sai lit-Ma r cran , qui ne dansent pas, sont leyesen masse et courent de caserne en caserne fraterniser avec les gardes françaises, leurs amis déclarés, qui presque partout tes suivent avec leurs urines. Le baron dc Bolami, commis au commandement de la force armée réunie à Paris, fait occuper lit place Louis XX et les Champs-Elysées par les Suisses : quatre pièce# de canon sont braquées près du pont Louis XVIT commencé l’année précédente» Le prince île Lámbese, ¡tarent delà reine, pénètre en meme temps dau# Jes J nilcries à la tele du régiment de Royal-Ailemarid, auquel il ordonne de sabrer tout ce qui encombrera le passage. Lui-même, lâche assaillant des paisibles et inoffensir# promeneurs, ouvre le crâne df«u vieillard et renverse une femme sous les pieds de sou cheval, La foule naguère si calme crie t An incarne ! à la vengeance 1 tout devient armes dans sa main irritée ; de# cl taises brisées, des pierres, les fraguuuus des statues arrachées de leurs piédestaux. Lámbese, inquiet sur les suites de celte défense du désespoir, forme sa troupe yn baUiiüc cl fuit muí retraite aussi honteuse que son agression a été atroce. Ailleurs les troupes étrangères se fusillent avec les gardes française?,, qui ont pris parti pour le peuple, tandis qu’on brûle les barrières et qu’un disperse a coups de pierres les commis... Le tocsin sonne de tonies partit 1ÜS Citoyens s’arment, des patrouiller volontaires se forment pour la sûreté commune, pour sc défendre au besoin contre le» ennemis et peut-être contre les amis; les armuriers tendent eui-mêmes aux bourgeois des fusils de chasse, d'élégantes épées à coquilles d'acier. Un corps municipal est élu eu toute hâte à l'hôtel de ville, une garde parisienne est créée ; avant la fui du jour vingt mille citoyens se sont inscrits pour en faire partie. L’assemblée de Choie! de ville ayant ainsi pourvu à la formation d’une garde civique nomme un comité permanent de sûreté qui rend l’arrêté suivant; c’est le premier acte de l'autorité populaire : « jkms la néers-» rilé de rétablir sans délai la milice parisienne, il a été arrêté : le «fond de celte milice sera de quarante mille 1mmmea formant seize * légions. L'élai-majur général sera composé d’un commandant géné-■ ral, du commandant en second, d’un major général et de» étm#-» majors de chacune des seize légions. Tous les ufteiers seront nom-* mes par le comité permanent. Les couleurs de lu ville ayant été « choisies par l'assemblée générale des électeurs, chaettn ponera la > cocarde bleue et rouge. * Un message expédié nu ml le soir même du 13 demande h confirmation de la milice bourgeoise, la responsabilité des ministres et surtout l'éloignement des troupes. Les envoyés reviennent avec des ré p mise s négatives à lotîtes ce# requêtes.

Quant i i'évacuation de Pari# par 1rs troupes étrangères en jrmes, elle s'effectue ncnobsloni les ordres du roi. Le baron de Besenval, Infor nié que le 13 au matin deux ou trois ce ni mille hommes, peuvent l'environner, opère s^ retraite i minuit apres avoir ordonné au marquis de Launay, gouverneur dé L Bastille, de défendre cette prï-sùfi d’F.lat».. Paris reste livré a liii-mirów,

Le 13, u o» vea ni troubles, nouvelles inquiétudes : le tocsin continue de sonner. Cependant les troupes sont immobiles au champ de Mars, ii Sèvres, à S¡riii>Clvud, cl M. de Bcsenval reste sans uniros oui Invalides. Deux prétendus députés de Ja ville sc présentent ce jour-h nu gouverneur de cet hotel pour demander au nom de la sûreté générale trente-deux mille fusils que rente tunen i les souterrains. Cet officier, nommé M. de Sombreuil, répond qu’il ne peut sudes-saisir tle ce dépôt, dont il est responsable. Le# envoyés on soi-disant tel - se retirent mécontents, Sombrcuil, effrayé dès la veille de l'usage qu’un pmi irait faire de ces armes, a voulu les rendre inoffen-Mves en les dégarni ssani de leurs batteries. Mais les vieux braves qui réside ni aux Invalides sentent battre un cœur patrióte sous l’habit de la vétérance; vingt d’entre eux qui ont été employés à ce travail n’onl désprmé que vingt fusils en six heures» M. de Sumbreuil assure au hurón de Bcseuvul « qu'un esprit séditieux règne dans la maison, ■ que depuis dix jours les soldats uni leurs puches pleines d'argent, i> qu'un cul-de-ialte dont personne ne se défiait a été surpris intro-> doisant dans l'hôtel des paquets de chansons injurieuse# à la cour, * qu'en un mot il ne faut pas compter sur les Invalides, et que si les u canonniers reçoivent l’ordre de charger leurs pièces ils les toume-» ncront contre l'appartement du gouverneur. » RL de Besem ul, qui écrit dans la nuit au maréchal de Broglic, lui fait part de ces dreon-atances. Il ne reçoit point de réponse.

La journée du t3 a été plus orageuse encore que celle du 12 : le# boutiques, les magasin», les atelier» uni été fermés; une foule biur-

re HJ eut armée et grossie des prisonniers de lu Furie et du Clinlekl délivrés par elle a livré eu pillage la maison des inclines commerçant# de Saint-Lazare.. Des courriers de la cour sur ksqm-Js un a saisi de» dépêches menaçantes, un bateau chargé de puent™ qu'on a découvert, des amas d’armes trouvés dan# quelques hôtel# du faubunrç Solnt-Gr mutin, tout semble s’être réuni pour exalter une populace déjà excitée par des chefs j des guides et de l’argent.»» Le désordre n’a pu être comprimé malgré les soin# du comité permanent, malgré lu milice parisienne, qui déjà s’élève a quaruutc-huil mille humilies armés de piques fabriquées en trente-h heures.

Le I I juillet Cl cinq heures du malin un homme entre aux Invalides dans h chambre de M. de licsenval : il a les yem miflammés, la parole rapide, courte tuais éloquente, le mainlicii noble ci audacieux. • Monsieur le baron, dil-il, il bmi que vous soyez averti pour ii prévenir une résistance inutile. Aujourd'hui» j'en ai la certitude» i le reste des barrières de Paris sera bridé, In Bastille sera attaquée il et prise. Je ify puis rien tri vous non plt^ : n’essayez pas de l’empê-■ cher, vous sacrifieriez des hommes sans éteindre un flambeau. » A ces mots l’inconnu s’éloigne après un brusque salut.

De neuf heures à midi trente h quarante mille hommes, qui sc sont précipités dans l’hôtel des Invalides par toutes les portes, s'enfuirent des trente-deux mille fusils qui s'y trouvent, puis des vingt pièces de c*non dont le revers du fossé est ¡inné» Loin de s’opposer à celle in-vasion, lus soldats de l’hôtet la favorisent; et M. de Soiobrenjl ne voit près d’être pendu u la grille par ses,propres subordonnés. Pendant celle expédition de# catwn> et des détachements de garde# françaises pJa<^* sur l’autre rive de la Seine tiennent eu respect le camp du champ de Mars.

Malgré l'enlèvement d’armes des Invalides une grande partie du peuple en est encore dépourvue, lorsque le bruit sc répand que le# souterrain# de la bastille renferment plusieurs mil fie m de fusils.» On y court..» J’aurai tonte ma vie présenle à la vite l'année singulière qui parle daller à l’assaut île cette forteresse, capable de se défendre, malgré la faiblesse de sa garnison, contre une troupe nombreuse et disciplinée. Cette agglomération bigarrée d’as^dlaiHii -.c conquise d'homme# de tout âge, de femmes ci d’enfants. Plusieurs sont revêtus des costumes guerriers de l’Amérique sauvage, du l’A-frique, de l’Asie enlevés au garde-meuble, avec des fléchés canadiennes, des cimeterre# turcs, des poignard» arabes. D'autres ont en télé le casque de Bayard, ou se sont affublés de l'armure de Gaston, on brandissent l’épée de du Gue^lin- Une jeune poissarde dont le# yeux brillent du feu de l’ivresse et de la luxure appelle en chance-Jani ses compagne# sou» le fanon fleurdelisé de lu pueellc d'Orléans. (Quinze mi vingt forflcronn ir^Lucnt à la suite d’un détachement de gardes, françaises deux canons de forme bizarre envoyés à Louis XIV par le mi de Siam et une cou lev ri ne d’argent massif donnée jadis à Louis XV par je ne sais quel souverain étranger»

parmi les mtiA^c» qui &£ portem ver# la Rastillé il t** de# soldat# mieux armés, mieux équipés : le# fnstis dti> invalides sont aux mains d’hommes capables de tes porter ; et dan# les églises «û se réunissent provisoirement le# assemblées des districts de# citoyens ont passe lu nuit a fondre des balles, à fabriquer de# cartouches, a aiguiser de# piques.

Cette prison d’Etat que le peuple court attaquer ne renferme que quatre-vingts invalides et trente Suisses : le maréchal dr Bruglic avait promis d'envoyer à la Bastille uu détachement de cinq cent# hommes, de# vivres, des munitions; mais cette promesse ne s’est point accomplie. Le marquis de La una y, gouverneur, ne s’est guère inquiété d’y suppléer; et ni lu riége dovAidurer vingt-quatre heures, cette forteresse, dont ia garnison s’approvisionne au jour le jour à la halle, serait infailliblement affamée. Du reste» de Launay a mis à profit tous les moyen# de défense qui sont à son pouvoir ; quinze pièces de canon sont en batterie au sommet des tours, oh le salpêtre né s’est pas enflammé depuis la fameuse canonnade de mademoiselle de Monlpcnrier; douze fusils de rempart uni été mis dans les em-brasures, et vomiront » chaque coup une livre et demie de balles; de plus , des pavés, de vieux ferrements . de la mitraille , se trouvent amoncelés sur li plate-forme pour écraser les ussiiillmils. Enfin, le gouverneur ayant oublié de se munir d’un drapeau blanc, quatre mouchoirs de poche cousus ensemble flottent orgueilleusement sur la Bastille»

Un détachement de trente hommes envoyé avec un par temen taire au gouverneur a suivi dans le château un courrier de M, le prévôt des marchands apportant une lettre au mépris de Lannjy, que le peuple fait sommerdc rendre la forteresse. Mais à peine le# envoyé» sont-ils parvenu# dans l’iniérieur, qu’eu y entend nue fusillade» Les assiégeant», indignés de celte trahison» attaquent alors ta Bastillo avec inipélüorilé. Quelques centaine# d'homme# qui se soin portes sur le# derrières du fort en font approcher plusieurs chairrelies de paille, on y met le feu ; le corps de garde avancé, l’habitation du gouverneur et les cuisines sont incenniés, tandis qu'une vive fusil-Jade mêlée de coups de canon s'engage du côté du boule va ni et d-m# l'avant-cour, où sont logées trois compagnies de gardes françaises. Uu boulet heureux vient de couper une des chaîne» qui tiennent le pcnt-lcvi», lorsqu'un aperçoit un papier qui tombe d'un créneau ,,*

C’est une capitulation demandée : on l’accepte, les ponts se baissent, le peuple inonde les cours et bientôt il viole et la parole donnée par l’officier bourgeois Elie,et les droits sacrés de la guerre. Le gouverneur ct le major, entraînés vers la Grève, sont indignement massacrés. Leurs tètes, élevées sur des piques, sont offertes en spectacle au ftcuple— elles couvrent d’un sang encore brûlant les bourreaux qui es portent... Voilà de ces excès que traînent à leur suite les révolutions les plus légitimes : malheur aux gouvernants qui forcent les nations d’y recourir!

Le soir même M. de Flesscllcs, prévôt des marchands, convaincu d’intelligence avec la cour, est chassé du comité de l’hôtel de ville. A peine parvenu sur le perron extérieur, il est atteint d’un coup de pistolet, tourne deux fois sur lui-même, tombe... Sa tète se contracte encore par les convulsions de la mort ct déjà placée sur une pique elle complète l’horrible trio qu’une populace irritée promène par la ville en poussant des cris féroces,

Mi robe*a.

Telle est la conséquence du plan mêlé de despotisme , de perfidie et de faiblesse, qu’on a conseillé à Louis XVI. Ce résultant sanglant était infaillible du moment que cc prince, en donnant d’une main des institutions arrachées à la mauvaise foi «le son gouvernement, saisissait un glaive de l’autre main pour reprendre cc qu’il avait donné. Le 14 juillet au soir les ministres dorment encore sur le bord du volcan entr’ouvert sous les pas de la monarchie, et qui déjà vient d’engloutir plusieurs de ses agents. De prétendus hommes d’Etat, mauvais juges des événements dont ils ont été les promoteurs inhabiles, osent voir dans la violence de la commotion qu’ils ont provo-3uée un gage de son peu de durée. A minuit la cour ignore ou feint 'ignorer les massacres de Paris... Une foule élégante circule dans les appartements, mille feux jaillissent des croisées du château, la musique sc fait entendre, on danse à Versailles... On danse ! ct depuis deux jours le sang ruisselle dans Paris, ct des torches sinistres éclairent les têtes livides de Flesscllcs, de taunay, de Losmc-Sol-bray, élevées sur des piques, comme pour montrer de plus loin à quel degré d’atrocité la vindicte du peuple peut se porter, ct combien il importe de la prévenir. Mais non, les conseillers stupides de la couronne enivrent des parfums de la galerie , des regards de la beauté facile, de» fumées de l’ambroisie d’Aï une foule de jeunes officiers qui demain peut-êtrc seront abandonnés de leurs soldats; car ces soldats sont peuple aussi. C’est là l’espoir de gouvernants ineptes autant que perfides. Enfin , lorsqu’ils ne peuvent plus douter de la catastrophe, lorsque le harón de Bcscnval, refoulé sur Versailles, leur apprend que des forets de mousquets s’élèvent au-dessus des masses populaires, qu elles sont maintenant hérissées de deux ccnt mille baïonnettes ou piques , et que le soldat lui-même comprime les élans du patriotisme qui fait bondir son coeur, ces hommes sans portée , sans résolution n osent apprendre au roi ce qui M passe...

C’est vainement que le duc de la Rochefoucauld-Liancourt les en convie... ■ Eh b.en ! s’écric-t-il avec la noble chaleur du juste indigné, » j’informerai moi-même le roi, j’aurai la force de lui faire envisager » le malheur que j’eus plus d’une fois le courage de lui faire pres-» sentir. » A ces mots le duc pénètre dans la chambre de Louis XVT. Sa Majesté doit paisiblement... La Rochefoucauld le réveille, ¡1 lui apprend la prise de la Bastille ct les excès qui l’ont suivie. Le monarque demande au digne descendant d'une famille d’hommes de bien cc qu’il doit faire dans cette extrémité. « Sire, répond sans hésiter le » duc, calmer l’agitation des esprits en dissipant leur défiance, éloi-» gner les troupes, ct rendre au peuple l’homme dont l’éloignement » fut la cause immédiate de tout ceci. Rappelez Necker, sire , j’ose « vous cn conjurer au nom de la nation que vous aimez, au nom de » votre propre repos. Marchez maintenant avec une révolution mal-» heureusement commencée, et qui ne fût point descendue dans la » rue si vos ministres vous eussent aidé à la guider dans l’assemblée » nationale... Sire, il était à votre pouvoir d’en être le maître, quand » un conseil mal inspiré ou malveillant s’est efforcé de vous en faire » l’ennemi... Arrêtez-vous dans celte fausse route, et paraissez dès » demain à l’assemblée nationale, seul avec votre droiture, avec w votre pureté naturelle d’intentions. » Louis XVI a réfléchi, il a soupiré , il s’est tu ; mais ce prince a senti la justesse de cc conseil. Sa Majesté s’y conformera.

Cependant rien n’est changé au château le 15 au matin : les régiments de Royal-Allcmand ct de Royal-Etrangcr, les hussards, tous les gardes du corps sont cn armes autour du palais, dans le parc, dans les cours. Ce matin, comme la veille, les musiques militaires doivent jouer sur la terrasse de l’Orangerie; la reine, Mesdames tantes du roi ct la comtesse d’Artois essayent déjà devant leur toilette les sourires qu’elles vont accorder aux officiers; dans les mansardes les dames d’atour, les beautés à la suite de la cabale Polignac

Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la puissance du peuple...

parent avec coquetterie ces charmes , plus ou moins flétris par l’abandon, qu’elles se proposent de prodiguer aux jeunes vainqueurs de la journée qui sc prépare. En un mot on n’a point encore révoqué l’ordre donné dès le 13 d’attaquer brusquement la capitale, et d’enlever en même temps l’assemblée si elle n’obtempère pas aux intimations royales du 23 juin. La cour n’a point fait arrêter les courriers qui emportent quarante mille exemplaires d’une déclaration du roi annonçant la dissolution de l’assemblée, même soumise.

Cc corps représentatif est de retour à neuf heures dans le lieu de scs séances, qu’il n’a quitté qu’aux premiers rayons du jour. < Mon-» sieur le président, s’écrie Mirabeau à l’ouverture de la séance, » dites au roi que les hordes étrangères dont nous sommes investis » ont reçu hier la visite des princes et des princesses, des favoris et » des favorites , et leurs caresses, et leurs exhortations, et leurs pré-» seuls ; dites-lui que ces satellites étrangers, gorgés de vin et d'or.

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• ont prédit dans leur* chants impies l'asservissement de h France, s et que leurs vœux brutaux invoquaient la destraction de l'as-» semblée nationale ; ditesJui que dans son palais même les courii-* sans ont mùlè leurs danses aux sens de celle musique barbare, et * que telle lut Pavant-scénc de ta Saird-Burlbêleniy ; dites-lui que ce * IJ en ri dont l'univers bénit la rué muiré , cet ni de ses aïeux qu'il afir fectait de vouloir prendre pour modèle , faisait passer des vivres *dans Paris révolté, qu’il assiégeait en personne, it que ses féroces » conseillers b lui font rebrousser les farines que le commerce uj^ • porte dans Paris affamé cl fidèle... = Ces paroles éloquentes fout encore vibrer les vitres de la salle quand on annonce it roi .. Il est accompagné du comte d'Artois; mais nulle suite, nul appareil, nul éclat ne pure celte fois la majesté souveraine. Louis XVI vient, sans jardos, sans ministres, rétracter su despotique déclaration du 23 juin. t Je rue tic li vous, dit-il en terminant un discours prononce d'une » voix incertainer aidez-inui dans celte circonstcmce a assurer te salut • de lTit.it ! je l'attends de l'asse»TteE fínfurnute, Le mlc desrepré-» ien/on/s de mon peuple, réunis pour le salut commun, m'en est un * sur garant; et, comptant sur l'amour et la fidélité de rues sujets, » j'ai donné ordre aux troupes de s'éloigner de Paris cl de V ersailles. * Je vous autorise et vous invite même à faire connaître mes Jiapo-» citions à la capitale. »

Ce discours, ou le roi faisait une abnégation aussi prompte qua corn lítele, u un-seulement de sa grandeur niais encore de sou pouvoir, fui reçu avec uh silence respectueux : les acclamations de rassemblée eussent marqué non propre triomphe; elle les réprima. Abandonné à lui-mêiiic, Louis XVI vient de prouver qu’il veut le bien; mais avec quel abandon, quelle incurie n’a-t-íJ pus laissé voir toui ce qui Lui manque de caractère pour l'entreprendre! U cun-jure les députés de l’aider h rétablir Perdre; doue il est dans Fita-puissance de le ramoner sans leur secours. Bien plus, eu les invita ut ii Cuire connaître scs dis pocilio ris n In capitale, il pose iniprudem-■irnl ta main de l'assemblée sur l'autorité exécutive, qui n'appar-tirni qu’à lut,

Tnutefaia la représentation nationale, ne tenant compte au roi que d'un retour qu'elle doit croire sincère, te lève tout entière quand il sort, et l’accompagne jusqu’à h porte de ses appartements. Si Louis XX I s’esi montré humble dans h capitulation de son pouvoir, l’assemblée ne se montre pas moins modeste dam la victoire dû ms droits.

5a Majesté, avant de quitter la séance, a déposé sur le bureau du président une lettre de sa main, par laquelle Xriker est rappelé t Al. I lulïvsiH'-S.iinl-1.<im part à riuslout pour la porter À ce ministre.

Cenen cLiji, au nionicnl où le comte d’A dois va sortir de la mile avec le rai, lu duc de Liancourt s’approche île Son Altesse Bujnie ; * Pmieiigardt. monseigneur, lui dil-iL, votre tête est proscrite; j’ai h lu surles murs l'affiche de proscription, a .Vmuteur cita reine, qui arrivent pleins de trouble et d'effroi, confirment l'avis d j duc... Ôn veille .i In súri tó du prince, et lui-mèmc parait dès ce tuonmnt stan occuper it t’exrlnsmn de tout autre soit]... Son Altesse Ráyale dit adieu aux tihisira, aux amours, dont I* trouva effrayée s’envole à tire-d’aile. Les appartenir rits du prince, les maisons de plaisance sont triste» ci silencieux; su jolie folie de Bagatelle est veuve do l’enchanteur qui deux on trois fois par semaine y faisait ¿clore des merveilles avec un iiiismati d'or. La reine elle-même, sombre et sou-ciruse, se retire souvent au petit Triatlon ; niais la cohorte de femmes légères et dé roués aimable* qui la suivait dans ce temple mystérieux ne l'y accompagno plus ; h peina y nuDil-elte quelques rares visites des Eslhéraiy, des Hilton, des Coignj, des Biron1, ct de oc cher beau-frér, qu'il faut hlm consoler... La reine de France ne conserve du plaisir que le strict nécessaire.

Tundís que \ e rsa il le* accueille avec des transports de joie la réconcilia liait du rai et dû l’assemblée, crllc-d désigne quatre-vingU de scs membres pour aller porter h Paris les paroles paternelles du monarque : ou remarque dani celle imposante députation Mathieu de Montmorency, Liancourt, Talleyrand-‘Périgord, Mirabeau, Lilly-Tolendal; élite brillante que complète dignement la Fayolle, l'aidé des apôtres de la liberté.

Les promesses du mi sont reçues avec enthousiasme par un peuple bon ci cniiliajii. Quarante-hidi mille citoyms-iûJdals armés, qui au >rsoin feraient rentrer ta cour dans le eructe de scs engagements, en célèbrent aujourd'hui L'émission par un spectacle noble et touchant. Cette milice, revêtue eu partie d'nn uniforme nouveau que le comité permanent lut avait donné, occupe tous les postes de Paris; elle e*t appelée h garantir ses concitoyens des surprise# de tout enuemi avéré nu perfide. Bourdonner a l'action iiniuieipiiJc iiii moteur invariable, Bailly, qui vient de déposer la 'présidente de l'assemblée, est investi des fonctions de maire; la Fayette a été en même temps nommé général en chef de la force armée bourgeoise, qui reçoit le titre île júnte fuxjfonote : ainsi le digue général qui nous apporta i’heurem germe de la liberté devint parmi nous le gardien fidèle de son bernait.

Fendant que ce» organisa lions ^'accomplissaient, le peuple, vaia*

dueur de l.i Bastille, démolissait gaiement ce sombre monument dp despotisme et de la féodalité. Cc carré de murs noircis, celte mn«/ flanquée de quatre grosses tours, SUT lesquelles un voyait SC prenne lier jour et nuit dos sol il ata, des geôliers de tant de libertés injuste, ment violées; ce funeste présent de Charles V pèse sur le soi que nos lois nouvelles vont affranchir,., U doit dispara lire., On n’a trouvé à la Bastille que sept prisonniers à peine Connu»; mais Je peuple venge, cn b renversant, les opprimés de seize générations. Aussi avec quel embmisü&me les travailleurs de tout âge, de tout scie, de toute condition, mettent le marteau dans te vieux édifice! On voit des femmes, des enfouis travailler sur les parties les plus élevées du bâtiment; ¡h bravent jusqu’à la mort pour détruire l’antre affreux de l'esclavage.

Le retour 4* M. Necker aux finance# y a ramené ses trois collé* gués, ABU de la Lutcme, de Saint-Pricst et de Mau Lino r in ; lent) ad vena ires, la Vauguyon. Rroglic et Bref unii, se retirent; le iiiinis-1ère de la guerre est donné h M. de la Tour du Pin-Paulin; les sceaux tombent pour I# première fois aux mains d'un archevêque, M. Champion rie Ciré. Un ministère de la feuille des bénéfices est créé un peu tard, sans doute, pour récompenser M- Lefranc de Pompignau de sa présidence, aussi noble que généreuse, pendant t’amende honorable de la couronne.

A son retour à Paris, M. Necker a donné une preuve de l'esprit trop présomptueux el trop peu éclairé dont j'ai perlé ailleurs. Ce ministre a fait une véritable entrée triomphale, d'autant plus ridicule aux yeux des gens sensés qu'une gloire limite de chiffres n’est jamais revêtue d’un grand éclat, et qu'un Pompée financier ne du?, viser qu'à un triomphe de bordereau. Cependant, l'orgueilleux Genevois, daim une voiture 1res-ou verte, ayant à scs côtés sa femme et m fille, savourait avec délices Je» cris de Vive NeckerJ qui retentissaient à ses oreilles. Il saluait le peuple en souriant, lui faisait de la main des signes protecteurs, et criait de temps en temps Vive la nation ! Madame Net:kcr et inadaruo de Sism-i, comédiennes grotesques dans celle ci remis lanceuse prosternaient devant lu ministre, baisaient «Tic respect scs genoux, *e* manu, ses habita. Cette scène n’était F i seulement ridicule, elle était Inconvenante et opposée à l’humble cjiidiiile a laquelle le roi vient de descendre... Le char triomphal arrive, au milieu d’une foule immetisc, devant FhÓtrl de ville... Des bouquetières uni acmé de fleura les marches du perron, sur lesquelles vonl passer les pieds du grand homme,., Hétasl ces roses, ce»œillets, ce jasmin cacheront du moins le# lâche# de sang qu’ont laissées sur «s même» degrés l'infortuné Fkasdle» elles malheureux officiers de la Distille.

Le# princes et surtout le comte d'Artois palpaient de frayeur en frayeur au récit de# événement# qui se succédaient à Paria. Lies agent# secrets yę méfaieu'i à ta faute penilnnc la Jatirade et courait!rit ù Versailles le soir reporter atti Altes m alarmées 1rs propos du tu elles avaient été l'objet. Les réunions du PaluL-ltnya! étaient particulièrement devenue! inquiétantes pour le* partisans déclarés des an-clctme^ nllure# de ta cour : là naquit et x'cnvoniniii Celte dénomination d’artîfocnifos donnée aux courtisans amis du vieux régime dénoniinalion à laquelle ils oppomit celle d'enn^s attnbuée aux pari li&itnsde L’Assemblée ualiónate.

Enfin le* princes reconnaissant qu’il leur serait difficile de ressaisir dans de toiles circonstance* la considération qu*il>t avaient perdue déjà avant la révolution, su peignant comme autant de brigands le* homme» qui refusent de s'agenouiller devant nu eurdnn bleu, rêvant d'ailleurs une alliance facile avec les souverains étrangers pour rendre au troue terni de Louis XXI tout l'éclat qu’il a perdu, les priiiucs , dii-je, partout de Veriifcil.lt;y le lu juillet, emmenant .i leur suite les Polignac et ceux des courlis qui 4Ù snin 1Uir¿ paulmad-versiün du peuple. Les membre* de Lu famille royale qui (A-foh-uent de la France sont U en mie d’Artois, sc# deux fils (Je duc tl’Anqnu-ième, lu duc île Bcrri), le prince de Condé, le dite de Bourbort, le due d’Foghien, fils de ce dernier, cl le prince dc Conti. LobkuilzVst Je rendu-vous qu'indiquent ces éniforuais à la noblesse l'iun. aiiB digne de ce nom, c/est-u-diic persévérant dans sa vieille, ^'fos-IIICUGO imllité, et prulessant une haine profonde pour la cflntirïfâ tmffomxte. Sur la routa que dans sa fuite précipitée M. iç comte d’A r toij parcourt à franc étrier, Son Alloue Boya te appuie de té-moiguage# irrécusable* le mépris qu'elle voue à ce ri-r* état aujourd'hui si puissant ; des Coup* de fouet soin iltatribués par sn main illustre a tout ce qui se trouve sur son passage, et cc prjJiCC foriUT n’épargne pa» à rea valets, nobles et autres fa recommandation de r>nwr lite coups cette crapuitt si die embarrasse les pieds de leur* chevaux.

.Moniteur ne tait peint partie de fémigraiion; il reste auprès dé ion frère, que, dit-il avec beaucoup d’rnipliuse, ¡I ne vent point tbondonner. Mais ce prince adroit, diauiniilé,quelques-uns ajoutent faux a Fente*, ne vcni-ü pas plutôt jouir de l'espèce de pomilariié qu’il s'est faite? On m'a déjà gli»é plus d'une fois k l'oreille qu'il était capable d'en a biner aux dépens ji; fuj.

Les véritable;, ntuis du roi, la Hnchefolhrauht-Liancourl entre ,111-trcs, ne cessaient depui# le là dt conseiller a St Majesté de se mon* trer “u* Parbieu», *M de prouver à celte puputeiwu qu’il répondait

à In confiance qu'elle lui avait rendue. Mats Marie-Antoinette, qui jupe de l’esprit des E1 tançais par lu haine quelle leur inspire, Manc-Anteinette entretenait les soupçons île son auguste ¿poux, cl l'cuipi-geail A quitter la T rance avec tes troupes dirai itères renvoyées, pfu-Idique de rester au milieu de b nation. Cuite princesse avait raison, 6E conserva ni son empire sur Pc s prit de cc prince, clic doit le ra-mctierau système ptrtidç qu'il a promis d'abjurer. Cependant, après ui^couiilé secret tenu nu chńteau, Louis XVI se décide b se rendre à Paris le 17. Dans la nuit prudente, il brûle dis papiers, entend Ja ni esse de bonne heure, communie, fait des adieux qu'on nourrît croire < tenicls à ht reine, à JiunSitmr, à ce qui reste auprès de lut de sa famille, et part pour la capitale. Il a dans son carrosse Je prince de Heûiivau, les ducs de Villcroi et rie X tllcquxer et le comte d’Es-taiuq, Sa Majesté est reçue au pont de Sèvres par M. Bailly, maire de Paris, et pur M, de la Fayette, commandant supérieur de ht gante natEnnale, au milieu d'une double bute de cent mille hommes qui se prolonge jusqu'à Paria.

On cric Vive le mil on le crie nieme plus que Louis XVI ne s'y est attendu; muís le Vive la uution! domine dans les iieclaïuahons* En arrivant a rlmtel de ville le roi met h sou chapeau la cocarde bleue ci rouge, que lui présente Bailly : il rapporte à X ersailles ce signe d'une révolution qu'il a reconnue en adoptant scs couleurs,

Alais ce ne sont pas les couleurs définitives, il est encore réservé ii Ja Fayette de les présenter à 1 fassent‘.lite dans la séance du îB juillet- La noble compagnon dc Washington, joignant la couleur des lis, symbole delà royauté ira muid se, au rouge et au bien choisis déjà par Ja ville de Paris, propuse" d'adopter celte tl'îmlé éclatante pour ta Cocarde nationale. Les se paient- nia d« fa France votent par acch-mation ce choix, et arrêtent en outre que lus drapeau* de l'armée, Jes pavillons de h marine, les écharpes civiques sereut également tricolores : c'est le mot dès Jars con sar ré, Notre vieille monarchie, tombée sous 1c canon qui brisa Jes portes de fa Bastille, fait place â une autre monarchie née de la révolution; Clic doit avoir ses cou leurs comme ses lois native]kg.,. D'ailleurs le panache blanc de Henri IX ne resta pas toujours depuis ce grand prince dans le chemin de l'honneur, et le drapeau sans tache, souillé du sang de tant de Français sacrifiés a des a ml ut ions royales ou à des préjugés reli-gieut, conserve d peine assez de sa cou le ni: virginale pour former la tierce partie de l’étendard nouveau.

Si jamais je crus une ouverture franche, une profession de foi sincère, CC fut celle faite par Louis XX 1 h J’nsseniblée nationale, le 15 juillet, et quoique les faits aient démenti depuis cette démarche, qui parut alors naïve jusqu'à ta candeur, je ne puis croire que le roí ait pu revenir sciemment h l’esprit des déclarations antifmpuliiires du 23 juin. Cependant la cour «al parvenue aujourd'hui beaucoup plus lotit 1 après avoir reconnu la révolution par crainte, c'est maintenant la contre-révolution qu'elle organise par affection ; cLdisousde nettement, la folie sente peut ourdir une semblable trame an point oh nous somme* Arrivés» Eu effet, mui les droits, titees, prérogatives et privilège* abolit par HClamadcn dans la séance du i août; l’assemblée naLicnnte déclarée pornmncnie le o septembre j la déclaration de# droits do l'homme proclamée le premier octobre, cl vingt antros disposition* législatives do celte importance, forment une harriero insurmontable qui nom sépare h jamais du passé. Et c’est en se jouant qu'une cour iumíinéc veut franchir un tel rempart, c'est pur des fêles qu’elle prélude au renversement projeté de» instint-Ltens imtlonitesl Des bals, dr* concerte, îles hinquéis se sont succédé au château vers la fin Je septembre; des ingacfrici du rrn tintes ont été prodiguées par du dam Ci qui jouiicnt leur rôle aux oilicicn des régiments étranger* réunis à Versai II CL Mali rien tifa égalé Ja splendeur du repas donné, le i* celebro, par Ici garetes du corps dam la salie de spectacle du patela»

Autour d'une table Immense, cinq cents militaires servis en mek exquis, buvant tes vins tes plu» spiritueux, le livrent sous 1c toit royal à des transport» de gaieté que ne le ni père nullement la majesté du lieu. Tout à coup tes loge» sont garnie* d’une fonte de dinars, qui ne paraissent point s'effrayer îles propos plut qu'immodeste* des convives. Ce u'est nas tout i te roi, eu habit de sole brodé de fleurs, te chapeau sous te liras, et décoré de ses ordres, parait dans la salte du banquet. La reine te suit de près, por tant te jeune Dauphin dans ses bras, comme jadis son illustre mère portail mi empereur futur, lorsqu'elle venait demander l’appui des étais hongrois. A la vue des sugnsiei personnages Jes tètes échauffées fermentent, s'exaltent : tes santés du roi, de la reine, des princes, sont portées successivement avec explosion,^ Pour l'assemblée nationale, pour la nation, force saillies indécentes, force sorties injurieuses, que les dames des loges couvrent dfapplau&McnieBts, et qui font sourire Leurs Majestés. Enfin beaucoup de jeunes officiers enlevant I* cocarde tricolore de leur* chapeaux la font vdLh^r avec ironie à travers la table , tandis que tes belles spécial rices déiaebant des naud* de rubans blases de leurs parures, le* Ists.ent tomber en muges galants sur tes convives, qui en ornent leurs tantonuterei «n chaiüliot 0 flicAard/ d mon h») ftłHiwrs f'ütrrndonr;*/Cesi h cc point que ïc roi et la reine te reü-iru&M M*i> le* daines des loges /estent} un gruid nombre d'officier*

sc rendent auprès d’elles, des conversations particulières tteiigingent, des parties aimables se lient, et tout cela *e passe prenne limu les yeux de Leur* Majestés... A quoi ne se rć*ignt-rŁiUUŁ-dles pa* pour avoir une contre-révolution?

Le suriei]demain des scènes plus libres encore nm Heu dans la galerie, à l’Issue d’un banquet à l'hotel des gardes du rrhr|H, ]. ^ clames et des bouquetières tïiachéro un service de I* reitu? di-j:i-InLCnt au* jeunes militaire* des cocarde* blandir s, payées complet p$r des boisera qui doivent rolmtir aux oreilles de Marie-Aiitolnctie cl des princesse»... D'antres bcaute* distributrices de rufam.t lu mr-, dansent dans la cour de marbre avec tes officiers qui n’ont pu trouver place dans les appartements, quelques-uns des durmi -. fautent aux pieds Jes couleurs ira lion a Je*... Le roi cl lu relue houL du bJctni.

[Assemblée nationale, si forte déjà des attributions qu’cille tient de son mandat, de celles que le roi lui a soEeniiellciu ut .dmidonnées, et de r**sciiLïmem coioas.il de la imiten, ifassrmblré natiojiale Voit avec mépris ces scènes i lui réunir*. Muís le bruit eu est parvenu à Paris; on y sait aussi le molif, assez hautement répète, de Lani do séductions exercées sur les gardes du cru ps ri Jes officiers dos r<i;j-mcnLs étrangère. On parie du départ de fa famille royale pour Meli, soucia protection de ces pré lorien s enivrés de plaisirs. Les voilure* du roi sont déjà chargées, dit-on ùiLÎoiinrliiti t octobre, ci tout porte ii croire, ajoutent les harangueurs du Puliiis-lteyal, que Louis XX [ s’évadera de Versailles la nuit prochaine. L . :ié pur ces diverse* nouvelles, te peuple, celui des faubourgs particuliérement, privé par scs propres excès des secours que lui procure son travail, le peuple, dont l’oisiveté est déjà un dsugcrT fie porte liituiillueiiscrinuii à J !ul-lel de ville; il demande à grands cris du pain et la mort des arïsio-erutes, comme *î les massacre* étaient aussi son nlnncuL Des ugita-teur* mêlés dans les mimes leur partent il'accapurcments, de spéculations criminelle*, d’tüie famine inévitable. Iréieltalirui eut portée au comble 1 Ica tribuns officieux en profilent habilumcnt pour parler des trahistuia de la COUT, de ica projet# do fuil^, du #ï'jnur de Louis XVI à Meta, motivé sur de* négociation# avec Tell'iiuj/T. Il n'est pas imposiübte que parmi ces n ou vol I talc# il ne ac trouve quelques agents de ce qu'on appelle te parli d'Orléans, d’après des présomptions qui ne sont pa* mm* proba b il lié,

Quoi qu’il cu boíl, rasiemhteu de fa place publique décide par un Vuiu ur.lipULT rps'il faut HI' Hiplir' U V#rUlilbM pOUr Çll r.liUrTirr h: roi et sa famille, cl qu’il faut partirá l'iiitUmt même. Lui déc teteus dc lu multitude sont sans appel : de* moue* êpaiHiw* d’horomes cl de femmes, les uns armés, d'autres Kans armes, sfaHoiigmt mir te* quai s, gagnent Je cours la Reine, les Don*’Hommr«, Sèvres; bientôt la tete île cette cotonne hideuse et menaçante verra les vertes avenues de Versailles. Personne ufa te bra# auxez fort, lu volonté asscń impérieuse pour arrêter cette invasion; mais la Fayette songe à prévenir scs excès; il se met en marche avec la garde nalbmile, qui laisse promptement derrière elle une partie de la foute, soumise au talisman des cabarets du fa route. Quel aspect que celui de celte tourbe expédhionnaire! Des tioniJiieis en chcmte-e, Ica bras nus, le visage LLoirci par la forge, portent l'épéc ou fourneau du chagrin, à la coquille d'acier étincelant, d'autres sont armés du riche damas de l'Orient avec des babils en guenilles; d'autres, affubles d'un uni-forme, ont pour coiffure un bonnet de faine, pour arme un kirrrau ite croisée. Iles poissardes purées de chaînes d'or, de longues boucle* d'oreilles, du riche honnré de dentelle, ont croisé sur leurs gorge* rebondies des sabres et des gibernes de [¡ndtü frunçaiscà, quoiqu'elle* ¡ifatent à la main qu’une pique. Plus loin, îles nymphes du domaine public, ivres comme de* Mechantes, la chevelure cuintede branches recourbées, voy agent aïontéen sur un canon, le^ jam hcidée un verte*, le verre ¿ fa inani, Ja vue trouble, te cri dc X ive la nauon J à Ja boucJie. Tout cela boit.chante, jure, menace, vocifere, rit, plaisante, embrasse : c'est Ja confusion vue sous toutes ses faces.

Lfasficmblée, prévenue du mouvement populaire qui s’opère, envoie une députation au roi, pour lu blâmer prut-êtra d'avoir m-Jéré les orgies des jours précédents, pour reprocher plus ouvertement ii la reine d’tu avoir félicité tes admira par ccs mots : /di é/é eèqrjqéc de fa SOÍfíí du jeudi. Mais les représen unis de fa n-iiion veulent aussi rassurer Sa Majesté sur tes suites de ces trahisons ouvertes, et lui annoncer que la Fayette est en marche pour sfap^iuan à tout excès d’une populace effrénée. Cette députation ne parviendra point jusqu'à Sa MiijcslüJ une escouade de gardes du corps a chuval ' ■-verse Je cortège, renverse tes députés dans la bouc Ct lc$ disperse. Malÿ cette insolence militaire n'est pas imitée pur la trempe : te ri-giment des gantes suisses demeure i.....lobilc; 1rs Cent-Sofas, i fajasen t voir peu de dévouement; tes soldats du rogimcm dr |’ï„mire se déclarent contre la cour. Ccs divers corps se faisscnl diriger pri-tihlemenl sur Rueil et Courbevoie, taudis que la plus, grande partie des gardes du corps est forcée de fuir vers liara boni líe L Cent de ces soLdate-ofiicieri, qui sc sont montrés plus calmes que telles c.i-ma rades, restent auprès du roi. Ils ont re^ti, dit-ou, perdre exprès de ne point tirer, de ne maltraiter personne, et do ji* pas wcme ^ détendre... IL faut ajouter qu'ils ne seront pas dans I* nicci^k d* le faire, si Tutfaquc ne vient point de leur fait.

Mais ■ travers mille contradictions perce culte vérité démontrée ;

3«and les misses purificóme* sont rendues ■ la grille, M. de Guîcbe, éjà coupable de la violation commise te matin sur des députés, fait sabrer un groupe de fermes et jette ainsi la loi martiale dans la foule populaire. Un peu plus lard, ie garde du corps SavonnièreT soi.....d par un garde national de prendre la cocarde aux trois couleurs, abat d’un coup de sabre la main qui la lui présente... Un coup de fusil part des rangs nationaux et fracasse Piaule de l'officier : c’est une réciprocité, et ce seul garde est blessé à Ja grille.

Arrivé a Versailles vert dix heures du soir, la Fayette, après avoir disposé des postes à l'extérieur du château, vent en placer dans Pinté rieur; les chefs des gardes du corps sc refusent obstinément même à partager le service avec la milice citoyenne. Le général court se Ïiaindre au roi de cette singulière réserve, en lui renouvelant avec élan de la franchise les assit ranees, d'un inviolable dévouement.

Mais cc citoyen est devenu trop grand, pour ne pas porter ombrage à une cour si petite; il est l'objet de sa btinehdc son injurie ilriri:n r ; Louis XVI partage ces sentiments, H répond à la Fayette d’une manière embarrassée, évasive, Ci ne revoque point la consigne de MM. les gardes du corps. Le commandant en chef sc retire, convaincu que ie roi ne veut point de gardes nationaux dans ses appar-lemcnU. Quelque chose qui arrive , il n'aura rien a se reprocher; il n'a oui in aucun o panie dc son devoir... Lu plus insigne mauvaise fui pourra «vit l'accuser.

Une nuit sombre piane sur Versailles : elle est calme et srkncicuBe ; le tumulte de la foule s’est éteint dans l'ivresse ou dans la fatigue; hommes et femmes sont étendus pêle-mêle sous les avenues; campement bizarre, bivouac de salen voluptés sur lequel veille l’active garde nationale... Mois, on ne saurait le d¡¿simuler, ¡He trouve des agents stipendiés dans cette multitude..* Agents de qui ? Les uns di-genl du parti enroÿé, d'autres nomment le duc d'Orléans, d’autres articulent le nom de Moniteur M, Or, quel que soit leur mandat, ccs conjurés ne doraient pas. Une heure environ avant le jour, quelques centaines de ces conspirateurs seult introduits par des voies détour-nées dana le château aous h direction de certains guidon portant somáte eux les livrées de la misère... Ils courent d'abord à l’appartement de la reine. Deux gardes du corps, MM. Varicourt el Des-Lattes, meurent héroïquement pour en fermer l'issue.»* D'autres, par une défense courageuse, laissent à la souveraine le temps de quitter a* chambre, sans vêtements et pressant le parquet de son pied nu. Les brigands arrivent enfin jusqu'au Ht de Sa Majesté, dont leurs mains audacieuses interrogent la douce chaleur. Un fort détachement de la garde nationale 'parisienne accourt en forçant l'injurieuse cl imprudente eomâgite des gardes du corps; les émissaires du crime «ont repoussés avant d’avoir pu parvenir jusqu’au roi : je dis ks ¿missílices du crime, car plusieurs ont avoué qu’ils avaient mission d’égorger Louis XV I fl la reine.

Tels furent les précédents et les événements de cette nuit du & au g octobre, que le* parti* déguise ront au gré de leurs opinion* ; ^ai

tracé le thème de fa vérité. Le matin du fl seulement, la voix orageuse des niasses se fait entendre aux portes du château : elfes ap. pcIJcnl à grands cris le roi an balcon ; il y paraît et laisse tomber de ses lèvres tremblantes la promesse d’aller ce jour même fixer sa résidence à Pari?* Tout aussitôt la foule fait retentir l’air d'acclamations, et commence à se retirer. Le seul reproche fondé qu’on puisse adresser à cette multitude, c’est d’avoir reçu dans son sein les assassins de Desbulles cl Varicourt, et d’avoir hissé élever au-dessus de ses cohortes tumultueuses les têtes de ccs deux martyrs de fa fidélité. Ajoutons ici, pour les hommes qui rapprochent les faits ctréfiédiis-sem, que pendant cette nuit de sang où presque tout le château a été parcouru et dévasté par des brigands, pas un seul ne s’est approché de l’appartement de Monsieur; son paisible sommeil n’a va* été troublé*.. A huit heures du malin, ce prince, frisé, pondré, paré avec recherche, un doux vermillon sur le teint, arrive dan* la chambre du roi... On prendrait Son Altesse Royale pour un frais bernardin quittant sa riante cellule après une de ces nuits syba ri tiques réservées aux serviteurs de Dieu.

Vers le mileu de la journée du 6, le roi el toute sa famille sc me lie ut en route pour se rendre à Paris sous L’escorte de la garde nationale. Mais une partie de ia population expéditionnaire a voulu former à sa manière une garde d'honneur à Leur* Majestés. Elle entoure te carrosse royal el conduit les chevaux; deux page* en guenilles sont montes sur les marchepieds. La fille hautaine de Marie-Thérèse, dont T haleine se mêle avec le souffle enviné de ¡'un de ccs singulier* officiers, s'écrie dons un mouvement de dédain : Faites donc retirer ce MBtf-cutofte1 ! Gc mot, presque littéralement juste, appliqué au vêtement de l'homme du marchepied restera pour désigner les patriotes purs.

Louis XVI, en traversant la capitale, en arrivant h l’hôtel de ville, est accueilli par dos acclamations unanimes : cet accueil dément le brait répandu par les agitateurs de la pré hui duc animadversion du peuple pour ce souverain; il justifie en même temps l'in-noccncc de l'universalité des citoyens dans les événements de la nuit du & ou C octobre*

Dans la soirée, le roi, la reine, leurs enfants cl la comtesse d’Artois se sont établis .m château de* Tuileries, qui ne fui ^s habité depuis la minorité de Louis XV. La reine régnante avau cependant un appartement dans le pavillon de Flore : lora de ses excursion* à t’Opéra, Sa Majesté, en arrivant de Versailles, se rendait quelquefois aux Tuileries pour rajuster sa toilette. Pendant la saison îles bals, c’était là que celte princesse venait sc masquer en présence de ses

favorites et des seigneurs appelas les polissons. On a fait beaucoup de bruit de certaines indiscrétions du cardinal de Rohan sur des particularités très-secrètes des charmes de la belle Autrichienne, peut-être Sa Grandeur devait-elle cette connaissance aux communications de l’un des heureux courtisans admis au pavillon de Flore ; car je sais de science certaine que Marie-Antoinette, au milieu des intimes, procédait à ses déguisements avec un grand abandon. Quel-qitcfois il est arrivé à Sa Majesté de coucher dans son appartement du pavillon; alors une de scs femmes occupait, dit-on, son lit de Versailles, et les murs des Tuileries, comme tous les murs du monde, sont des témoins discrets.

Monsieur et Madame habitent le palais du Luxembourg, précédemment occupé en partie par madame la comtesse de Balby, maîtresse assurément peu chanceuse de ce prince, si elle a la conscience d’être fidèle. On ne dit pas si celte annexe de ménage sera admise par Madame.

Ici je sens s’échapper sous ma main la tâche héréditaire qui s’est perpétuée dans ma famille depuis l’année 1659. Pendant cent trente ans, les mêmes passions, les mêmes vices, les mêmes ridicules, à Quelques variations près, se sont offerts à la cour, dans les salons, ans les boudoirs, dans les petites maisons, partout où s’agitait une société faillible, qu’il était agréable de peindre, parce qu’elle riait elle-même de sa caricature, pourvu qu’elle fût gaie. Après avoir ri on sc corrigeait quelquefois, ne fùt-ce que pour avoir un peu plus

tard son portrait moins grotesque. Mais soudain tout a changé autour de moi : action, théâtre, personnages... Je ne sais plus à qui j’ai affaire. D’ailleurs le brun domine dans les tableaux vivants qui m’environnent, et le rose tient trop de place sur ma palette pour que j’essaye de retracer de si lugubres sujets. Et puis, comment atteindre d’un trait moqueur ceux que menace la hache ou le sabre ! Comment faire poser devant mon léger chevalet des têtes que demain peut-être on promènera par la ville au bout d’une pique!... Aon, je ne vois plus de travers là où des juges terribles songent à chercher des victimes. Je m’étais embarquée sur un lac tranquille pour dessiner des sites pittoresques, des physionomies riantes, le long de ses bords animés, mais rarement orageux. Une tempête s’est élevée, j’aborde : je vais chercher un port pour me soustraire à la foudre, et dérober à ma vue les malheureux qui en seront frappés.

Adieu donc Versailles, adieu petits appartements, adieu surtout antichambre maintenant déserte de l'Œil-de-bœuf, où mes ascendantes et moi recueillîmes tant de nuances pour le tableau que je termine. Les mille croisées du château vont se dessiner en noir sur les murs que le temps a revêtus de sa robe grise; les lustres de cristal n’ont plus de feux; les parfums exquis sont dissipés dans la salle des banquets; l’écho se tait au salon des concerts; on n’entend plus bruire doucement les robes soyeuses sur le parquet de la galerie; le boudoir des favorites est muet de soupirs voluptueux. Il n'y a plus de cour de France, plus d’indignités capricieuses; le scandale a jeté loin de lui sa tunique rose... Dieu nous garde des graves folies!! !

TABLE DES MATIÈRES.

PREMIÈRE PARTIE.

Notice mur Toücdárd-La fosse.                                     4

Motifs.                                                                S

RÈGNE DE LOUIS XIII.

Chapitre premier.—Restauration de vieux édifices. —Le Louvre do Louis XIII. — Le pont des Soupirs. — Rive gauche. — Les raffinés d'honneur. — Anne d Autriche.— Madame de Chcvreuso. — L’amour d’un cardinal.— Réponse il la comtesse d’Altamira. — Lo cabinet dos armes. — Louis XIII. — Uno lettre de Brienne.— Portrait du roi. — Jugement du père Caussin.              5

Ciup. IL — Le Luxembourg. — Voyage à travers lo vieux Paris. — Le cardinal de Richelieu. — Un abbé do ce temps-là. — Madame do Cbovreuso. — Une chambre à coucher de duchesse. — Assaut d’intrigue. — L'habit do Pantalon. — Mystification.                                                            7

Chap. III. — Lo prélat baladin. — Un travestissement. — Le pas de ballet devant la reine. — Pasquín ou ministre. — Au plus fin. — Encore l'abbé. — Le chevalier Landry. — La fausse lettre. —1.4 grand maître de la vaurfennerie. — Gaston. — Les grands seigneurs tire-laines. — Rochefort sur lô cheval do brome. — Marie de Médicis. — La jalousie du roi. — Madame de Comballot. — Épigramme do Boisrobert. — Visites nocturnes.                     10

Chap. IV. — Mariage d Ucnriotte do Franco. — Mésaventure du cardinal Bar-berini. — Apparition do Buckingham. — Réponse par procuration. — Foi et hommage. — Un tournoi entro lo Louvre cl les Tuileries. — Los chevaux danseurs. — Madame la princesse. — La duchesse de Montbazon.— Mademoiselle d'Uautefort- — Mario do Mantoue. — L'amour d'une reino. — Un bal donné par Richelieu. — Le père Joseph.                               45

Chap. V. — Paroxysme. — L'aveu. — M. do Lafoymas. — Los raffinés. —

L'embuscade. — Lo roué anglais. — Le souterrain. — Le faux père Anselmo. — Un duel près du confessionnal. — Pauvres nonnes'. — Un cadavre dans le lieu saint. — Uno duchesse en jardinier. — La reine et le cardinal. 30

Chap. VL — La belle Clarick. — Les capucins en mission. — Uno taverne anglaise. — Obvier Cromwell. — Uno recrue do la réformation. — Londres en <625. — Le baron Leclerc. — Un banquet do réformistes. — Une lettre d'Olivier Cromwell. — Émeute à Londres. — Le masque arraché. 26

Chap. VII — Retour en France. — Entrevue avec le roi. — Le nouvel abbé do Fécamp. — Voyage de Compiègno. — Arrangements intérieurs. — La reioo et sa confidente. — Le serpent tentateur. — Une aventure do garde-robe. — Julienne et le chevalier du Vezay. — Sir William. — Belle-mère indulgente. — Voyage à Amiens. — Le bosquet. — Les Mémoires do Laporte. — Départ précipité. — Tristes adieux. — Les fórrela d'aiguillettes. — Délire d'amour. __Dignité tardive. — Scrupules do la comtesse do Lannoy. — Promenado de la princesse do Conti. — L'illustre espionne.                           31

Cn*P. vin. — Haine et fourberie. — La mère et lo fils. — Ordre d’exil. — Réception d’un chevalier de la Jarretière. — Plans sinistres. — Lettre du cardinal à lo comtesse de Clarick.—Une omelette sur lo ventre. —Chez la Neveu. — La piété do madame de Comballet s'évanouit. — Windsor. — Les forréis d'aiguillettes. — uno lettre de Louis XIII. — Réponse de la duchesse de Chevrcuse. — Combat d’intrigue. — Les ferrots reconquis. — La cour de Louis XIH. — Entrevu® décisive. — L'habilo comédien. — Le faussaire calomniateur. — Un crime secret.                                       39

Chap. ix. — Buckingham éconduit. — L'encrier brisé. — Anne d’Autriche au Val’dc-Gràce. — Fortune de Baradat. — M. de Chalate. — Le maréchal d’Ornano à Vincennes (4 mai 1626) — Remontrances du commandeur de Va-'encé. — Révélation. — Ventre à terre a Fontainebleau — Le château de flwn« "" ^ P^ el Io ^to’l' — Arrestation do M.M. de Vendôme. —

Voyage de Nantes. — A Amboise. — Souvenirs de Mario do Médicis. — La rapière do Coigneux. — Lu roulior.                                    49

Chap. X. — Lo complot découvert. — Uoe lettre compromettante. — Promesses de grâce. — Un billet dans uno fraise. — Confusion du cardinal. — Les deux frères. — Lo mariage do Monsieur. — Chalais en prison. — Lo procès. — Intégrité do Marillac. — Supplice do Chalais (49 août 4626). — Horribles détails.                                                                              53

Chap. XI. — Vengeances de Richelieu. — Retour de la cour à Paris. — Édit pour la réforme des mœurs religieuses. — La Madeleine de Saint-Gcrmain-l'Auxer-rois. — Mort du maréchal d’Ornano (4 septembre 1626). — Grossesse de Madame — Lettre do Richelieu au prévôt des marchands. — Un bal à l’hôtel do ville. — Peu do confiance dans les autorités. — Le ballot des sorciers. — La veillée du cardinal. — Foi ot hommage du duc d’Orléans. — Lo siège do la Rochelle. — Ruso de guerre.— Lettre d'Anne d'Autricbe au duo do Buckingham. — Amour do Louis XIII pour mademoiselle d'Hautefort. — Uno gorgée do vin sur. une gorge. — Arrivée du roi au camp d’Estréo (10 octobre 1627). — Lo projet do Fontenac. — L'intrépide nageur.                             59

Chap. XII. — Visite d'Olivier Cromwell au père Joseph. —Le poignard du maire

Guyton. —Les prélat» guerriers. — Le cardinal do la Valette. — Bon mot de ll >»--otnpierro. — La flotte do Cléopâtre. — Un conseiller d'étrange sorte. — Échantillon des délicatesses d'esprit de Louis XIII. — Lo cours la Reine.___ J ^eache-bâtards.— Les cavaliers.—Les garçons.— Le badin.—Le bijou.— Outrage a la beauté. — La marquise do Senncçay dame d’honneur. — La jar-dinière Brigitte. — Le page supposé. — Anne et Buckingham. — Le pont de» Soupirs. — Assassinat de Buckingham (23 août 1628). — Le ballet. — Vengeance d’un jaloux.                                                         f,5

Chap. XIII. La digue do la Rochelle. — Procès-verbal du 46 septembre 4628.

— Lo coup do poignard du maire Guyton. — Sommation. — Prise do la ville (4,r novembre 1628).— Campagne du Languedoc.— Le corps des gastadours. — Le duché do Mantoue. — Lo cardinal généralissime. — Prise do Suie. — Montmorency et do Portes nu lever du roi (4 mai 1629). — Apparition du marquis do Portes à Montmorency. — Pillage de Privas.                 “O

Chap. XIV. Le roi malado.— Projets contro Richelieu.— L'hôtellerie do la Tour-du-Pin. — Julio Maznrini, — La nièce galante — Michel Danse. — L'avortement.— La marquise de Fargis.— Les amours du roi.— Discours do Richelieu. — L’écrit. — Les pincettes. — Marie de Médicis et l'astrologue Fabroni. — Prédictions. — La journée des Dupes. — Richelieu s’apprête à partir (10 novembre 4630). — Arrestation do Marillac. — M. de Châteauneufchez la reine. — Bassompierrc chez le roi. — Le maréchal à la Bastille.— Fureur do Gaston d'Orléans. — Captivité do la reine mère. — Sa fuite.                     73

Chap. XV.— Mission do Boisrobert. — Le premier journal. — Lo prince de

Phaisbourg. — La lune de miel de Gaston. — Un petit souper de madame de Chevrcuse. — Une promotion do chevaliers du Saint-Esprit. — Richelieu pago du roi. — L'année sanglant®. — Mort do Mnrillac(10 mai 4 632). — Conjuration do Monsieur. — Lo duc do Montmorency. — Pressentiment. — Excursion clandestine do Gaston à Paris. — Conférence du VaFde-Grâce. — Le marquis de Mirbel. — Marche des troupes do Monsieur. — Rassemblement do l'armée royale. — Bataille do Castelnaudsry (7 septembre 1632). — Mort du comte do Morct. — Dix-sept blessures. — Tout est perdu. — Pleurs do la reino. — Amende honorable de Gaston. — Lo prisonnier de Lectouro et lo chirurgien Locante. — La comparution. — Le président Châteanneuf. — Déposition do Saint-Preuil. — Sentence de mort. — Lettre de Henri de Montmorency à sa femme. — Démarches de la noblesse auprès de Louis XIH- — Saint-Peouil et Richelieu. — Le ministre et le capucin. — Le registre dos vengeances. — A l’eucre vermeille l — Nouvel article. — Madame de Condé. — Inutiles supplications.—Lo portrait d'Anne d'Autriche.—L'exécution (30 octobre 1632). Si

Ciur. A VL — Rctra'LC do Rosten .i Brunie#, — Luus X|U a Sainl-Qennain* la ji i ■■ Ma Louvre. — B^hiiisíumepl de hiûiunte. — Guerre à mort. — Vénus el A4 ■ni* -u bimSdn h Siuinit, — L'heqreuX pageur. — Chaase 1 hgf.niiie élc. — Hito* rf Ewæji.— Vision.— Spc lr<‘ lie. Montinoreacy,—Lu CíHMta de M<wet resemncft*- — Le Pa1ai*-itardimil. — La Lille de spoctuclu. —JIimijw. — Le» ferrer* de ta vieille rue du Ternie. — La paL ne do p-rmtun* du cardinal* — Epigromme Lntirw- — Le wmp - de M- de PuylauroiB est réglé* — Ürbaiû Gran lier. — Le Cordonnière do Londun. — La poSMwaitm des roli^in^ea, — Sii diable* d*M le corps d'une femme. — Supplice d’Urbain Grand ier. — Ame d'A Hincho est fouillée. — Encore le duebrew de CTicvrauso. 91

Cbip. XVII. — h ebàlrdu des GarHloa. — La beau dlldtvilla. —Un Étrange ermite. — Un portraitd Afine d en'rirhû — Incursion des ennemis* — Conseil» du père Joseph du Treabtay — RuHion auriniciufem des finances.-- Fondation de i’Académie française — Le petit Corneille. —■ Louise Mailler do ta Fayette fille d'honneur. — Le péra Canaam. — Hécouiuíiation.— Décteratirn. — Aide-Kraptw de Louis XI II.— Visita du roi aux viril andine do h roc Batel-Antoine* — La deux époux réunis. — Lettre delà reino « ma Lime de CtiOVreure — GroiMMe d'Anne d'AuLnch»* — RrjCnn»«*n«* publiques* -*>■■ Question de préséance. —- DuH 4 Cinq, — Le bamon de Saint-Germain. — Lo cavalier à ta plume blanche. — Les doux jumeaux.                                 *5

Lu ir. ïYjll, — La couronne de myrte*— Harangue do madame de CterreiiM* — Lo comte du Murai,— Maladie de Richelieu ■— Mort du péré Jo^pb. — Los deux cardinaux*—* Mort du cardinal du Richelieu {4 décembre 1612).    104

RÈGNE DE LOUIS XIV.

CMAP-ITM FAIMiXn. — Le roi des halles. — La cour sans pnin. — 1)311149 d'bhh-nenr couchant sur ta paille. — Los mortiers et ta barrette — La cavalerie des porte* cochurra. — L'ôvéquc certom I — Les oomlene* maréchales de camp. — Luis KlV avilie au re^ie du Wniarin —Les mousquetaires du cardinal.

-— Le grand Candé * genr-ux. — l iée libertino cio madame rie Chèvre isa. — Faste «le M izftrm Ci sunphcilé de la Cour, — Niaiserie» d diquelto avant le* conférences des Pyrénées. — p.inl.ilonnadi* italienne du cardinal. — Marche fastutH>»o dm pléniptUetii'aires.—• On trùie — t^. ragoût* ilnré».— L'infante on ireurt d'en via. — Cmlunie des courtisans a S.j toU* ülvdfsLiir, — Mûrie’ Tbêr&e ; sea yeux , sa taille. son corset* — Ciréinunies de L nlrée de ta jeune roma A Paris. — Le parlement u clu-v jJ. — {kMripttah d'une iHumiliation du temps, — La dus* noire ; qui c’était.                                 106

CjMPr 11. La cour se renouvelle* — Madame dé SûtiMfia. — Vieux «speol du Louvre. — Cerclé* des Tuileries. — Le* baAui» Ct Iw fflyrMrf. — Disette à la table rte la remo — Los ambassadeurs n tâtons. — Sûnper du roi pillé. — La eharabro des fidos, — Scène galante sur un tabouret. — Mazarte m ihde. — La diplomatie et le lavement. — Lu note irrite. — lj voiture «b - pét-Les*— Les daines elles eniMPS de M ire rin. —Apparition de ÏÉcotf des Vurtr du y h ere, — Incendio du Louvre* — Lo Müfe.sswr de la reine* — Scrupules de Marin-Thérèse. — Le moine pompier. — Description du pelais M¡iA>rm, — Arrêt do mort du cardinal. — Pénibles adieux du ministre a ses richesse».— Lu tripot in«feamtr — Terreurs. — Coquetterie d'un relu ri Luid. — Ou park de remi-tiilioo» à Mmrm- — Àvarico au lit de mort* — imbiljonM m art«™ja nwltj. — Odtart sviw do porte. — Dernier* eon-pils do Mazarlo 4 Louis X1V. — Mûri du cardiunl* — Sou purtrMt. — Bon ApiUpho.                    107

Cu Av. HT. — Quatre souverains dans un,— Tálente attuéla do Louis XIV. —Se» quoi liés.—Visite à la reine nacre.— Son oratoire, sa robe de sergs, ami chape fit do buis.—Lé sermon du piré Sessnil —Réprimande a des dames mon lames. — Coup d'œil rétrograde sur Anned'Autrictii.!. — Pas un matelas, an gd nJa-meuble dit Louvre : do ta Louis XIV* — Le Cardinal de Richelieu brûlant d'am"tir. — Cu nombro du sacré collège en baladin. — Ce qu'il en coûte s la route pour svuït fait danser un cardinal. — Le beau Buckiiiglurtt, — il tuneluje («urde la rêïno. — Les perles aOniêus- — La bosquet d'Amiens. — Lea frrreii .i',ii-guiltatlOâ. — La belle Danoise et la gorge d'Arme d'Autrirho. — L régente el Mazarte. — C'est, dimila, un amour pur. — Licence» iDimagjnable* du car* dmaL — Conclusion do tout ce qui précède.                           444

Cetap. IV - — Premier cotisaiI présidé par le roi. —Son discoure lui fut soufflé* — Lu mût sur Colbert — Le fouet de poste et le» édite. — Absoluhwe pr^jéte. — Fête* de ta COUr.— Mm m¡pf de Jf«uii#r* — Lu marica > ûl préféré l'allié au cadet. — 1' 'i traits de Louis Xrj d Henriette d'Angleterre et du duc d'Orfean* — SoircM de madame Jo Süíssúm et du Palaii-Royul — Orgie» illmirw. — Vlhe* cassées, bour^i-iA tmiui< — MrJta nu-A*,— Primen vies nocturnes.— Hsrailû Smiruurl. — Galanterie* upposêos entro lé roi el Madama* — Colbert réformateur. — Le cbocojal et te puricmcni. — Grand prunus ta mutin, sedito-fenr a midi * danseur te BOÍF* — Mademoiselle! do ta V Utero eu houo. — La lé te de Mrwajirur priser véa. — Ltentichanibre d-c Af-jdautí, — Périrait de m»-demmvdta de la VJliéra- — Amour du rte pour die* — Aveu surpris; dtda-wtion. — Le parç du cAfRf chdfew, — Scèi 0 amoureuse ; l'orage; vertu * Vagume* — L amour dèGeiléro^é. — Filles d'honneur bien apprise». — C'en est fait! — L* petite indiscrète.                                            144

Ch «F V. — Versai!lés : piccata d'embellissement dus à l'amour.—* Lu aurinteo-dam Fouqutl; court ¡¿ans de con cdlre-tart — Veré ronxeuolui santa* - Lea Jouis d'or p mr dessert. — Mol de ta Fou tains à cet ćg^rd. — Lu Toi^m d'or de Corneille 01 Pi SoU<mj 4e Bi'uteroiJn — Fêle» d'Arntlde à t'nntaïqi-bliMU. — LC grs «d Coudé valet, — La MsiIcIbíhc lu Val lier*. — Le nteiinlro runl.— L'iiomno eu uM-rpte do fer. — Entant trouvé parmi de» mira. — L'Artéon de la cour. — Rxptaaion des amour.-; du mj, — Fureur de Af^dam#. — La jeune reine sc ta’he. *_ lb runo utero micho, — Mademoiselle de 1a Vallkre se réfugie jtu couvent de Cbaillul. -- Un momotll d* cûtaut mystique* — Le luup parmi tej brebis, — Là rûi la veut: ta iniüiim rentre dan» ta monde.— Retour dm Militante,                                               H A

Cbap VI. — Fête lEiugniftpM donnée par le minntcndanl à m terre de Vaux — JclMaia du nu. — Colbert 4 jago ¡tartre de Fouquot. — Courtba&n déAOKialMr.

— L <• tri ml. — C<dtrc do L'Hiis KIV.— Il veut taira arrêter Fouquetan on* lien de ta Tête-— Premi-tro représentation des Fdritwtiffdt Molière. —Chapelle veut a'un donner ta» gunia: mol melin do Mollero.— Uno bourse à chaque ¿qo vive* — La saignée^ La tenedlo ca- -ée d ta WUp do pied au derrière. — Conversion des protestant*¡ les bonbons et lo foud* — Voyage do Nantes. — Bœuf 4 ta mude royal. — La ooebor grand seigneur. — Apollon brodé. — GhAteau de Nantis : comment le roi y eu logé. — fouqwt et w Gévro tierce* — Lea jeun» ¡risubiré», leur danse* leur cwtuiw* leur» charmes* — Mises À l’épreuvq par les courtisan»- —- Arrestation du bouquet cl de ses commit ; exil do ses parente* — Le ilovouemenl rétribué du due de la Fuuillade — La duc de Gr-avrca au désespoir de «i avoir pu arrêter Wl ami. — Archives du Fouquet. — Panaiona qu'Il fetami à se» ami» do cour* — Journal ciel galante-rica du surintendant- — Hcjulé4 qu'lia ackírLíei, leurs foUrcij leur» pin traite* échantillons do leurs attraits, — FouqufO la Bastillo. — Cour de juslice pour le juger, — Insulte faite à Londres 4 l'ambassadeur de France par celui d'Es-paviiO, — Cuitar* controleur général. — La fi cl.lbntc duchowł de Chcvrcuse* — KntaMMe do Dauphin. — Fabcrt cl ta-cordon bleu,                  419

Chat VU* — Portrait do Colbert* — Leticia. — Mademoiseltade ta Vallièreà

l'hétel de'Biieti. — ScOm de méttlgo au Louvre* — Ta reine veut marier la favorite. — Gdtart el Fouquct. — M. ta Tellkr; doubla perfidie* — Gourvilta; h çeurxijte « L'exempt. — NHltfn et ta mi Hier d'épingle».— ÎJinl-Evremont* — La FnnUtirie; mm moralité de fable de plu». — Promené-Im sur les WÜU; amour par la cheminée. — La grille dos gouttières — L’armée en 4GÜÏ* — Le b¡iiit-tta*rlia is¡te de M. de Navaille*. — La veuve Scermn; il pleut de set Mémoire». — Son histoire jusqu'en 1661. — fSEt&lf. d« Frenua de Molière. — La tarte t la ejéii.e et In boutons d babil. — intrigue» au thé-Sire* — La bénite for lune conjugale. — Réparait - u faiti’ A Loui» XIV pac te roi d Espigue. — Nouveaux détails aur I a^lblł: ï-adíur,do cette puissance à Londres*—A- uura de Jindama et du conste do Guiche. — Mascarades łnniurcoica, — L'ermite dc Fonia¡ni-lileîin. — ConjOFutiéu Cünitrâ ui.nl Jttüiïéltade la Valliéré- — Títu-lelné cantío enta favorite. — Ello a de* nuNoaet un maître d'hûtel dégustateur. — Rêverie mystique du due de M izarin. — 1*0 père tunal, — La nourrice dû Louis XIV. — Se» prérogatives siiigultérea. —- Mauvais coiuplirnfiif qui Ił rûi fait 3 sa mrte- — M 'diwMFOit du roi sur ta cour-             fil

Gu AP- VJ II, — tteseriptinn <hi conseil présidé jmi Louis XIV.— Sévérité du roi sur lé étłumił de se* minfelrU. — MÍH ordinaire dû M prince. — Tableau -tu c#rm«Lsel de 16412 — Adûrn Billaud, naenuisicr, poète do Severa. ■—Lotira espagnole Irouvén dîna le lit de la reine. — Tu..» Je- ministre»ou campagne à ce i-uyeL - Conduit'? puniente du roi* — Jeu bizarre d'iutrigue* — Le» Łroł-qinMs nul de» -reill-c*. — Les CaroeB ci lé duc de Créqui* — Colère du roi; rrpar.ition rx-péc de la wur de tanino, — Plabhtek de .Horuieur au roi sur Isa nili-taliuS dc .U.i.Lirłif. — M. de Villerûf 8»ni ûonséquénl»* — Epigram ni 0 do Il -risCrade* — l os carrasses 4 Cinq muj** — Exil dû MiiJwnoirrlta* — Rachat da Dunki 11 pied Mardi, k — Eut ré.* du roi t| Doucette enquête financière. 4 27 Cu ai1 IX. ■ r^r -. !.*!►■ Jif 1. J* unHAiiif.— -1 -s souvenirs eu r Christ inc de Suéde*

— ".¿uri- de cvllc r^Uw», son lOMi'iin -, Mm bumrur, scs habitude», M cxmvCrM-tvn, — Don Q icliolti’ la JVuilljdt-*— '¡taire el pauvreté- — Busay-Habutin : son portrait. — M-demo d*-srv^nû nu phyidquû el au moral* — Elle prête de !■ar^llt a tafesy. — M delà des mie;h fripon» de MoJïèm* ■—Les innipos, 1 or çtoiiijmeh leur ¿quípeu out. — M r i-c du roi eu Lorraine. ^ Mutin» ScA-Wlx ¡ ür autour, -- Parirán» dû Hoquet empritnBoéi, — pensto»» *um gens dp h'ttrc* et n.t"tinl> Otr^ii^rs. — Hiuiil.it.riti da L'AM^Am-to <to pclnturf) fît dû s.-iilpturr. - - /<<re de obite de^ tris -n|uiouł, — Md lume de MonIcapan en aeone.— L'Impromptu îd Ftriadfej dû Molière, — Petite vers do Bcusersdu sur L<» dent isoltas J- la cûur qui dane* nt don» les ballets- — Paría en 466¡j* *— Co'iriin-irii.'iil.iiHi* avec la province, -— Hôtelleries, — CodtunteS dû Pari», «■ Luxe, éarroasûa, instituL'oim —Tentatives gaia-titM da madame d-e lionlûspan. — La CriJv/ta dt F ¿'cote i^i Feminar par Moliere. — Anecdote* — Partions pendu» en effigie. — La diptoiMtle et L pondaison. — DVitres partisan» sont imposé* * tic» sommes éuormei* — lia drxbudeiil comino gris d'il tro pondu»* — Louis XlV accoucheur.                                         4 M

Cksp, X- — Disgrâce do Hrtauqe, —- Un ministre MMptiaaiil dos canilques. —

L'épauaei Ap-i.ré-. — C'est ta crédit d« aén mari qu'elle pleure* — La femme trop .wauto. — Explication i cet ég^rd* — Etiquciia. — Lover du rol, robo dû citembre, Lâût-dfrchausse, I* chenniw* —LoeravaticT: M» fouciipti». — Leroi esclave du cérémonial* — Lever do la truie* w« bas, mu jarretières; pudeur de Marie-Théréso. — La chemise et la jupe* — La reine lacée par des hfitnmcs* — Scrupules de MarioThértso aur cci ussgo- — Líhiís XIV maintient le droit qu'ûnl eu» bfUïime» d’admirAf lu» charme» de Sa Majesté, — La dame dateur; ses aUribuliou». — Penaions do» gens do IcUre», — Année» dn quinzu mois; Ter» n « sujet. — L roi refuse uno pension a Runy; puurq-im. — Sa M ajesté Lui accorde «ne cojaque bitur- -— Bon mat de .Ifadàntt. — Mal OtTÎl do Paris. — Sales phiBblitea trouvées sur tes registres do SainuPîiul. — Travaux dû Yéraailte» —* Wln dr Cite «whnwlrf. — Racine: Mm avis mr ccs fîtes. — Musique de Ltah. — ia Prinocarł ifEfidf el te Mariage (artt de Molière. — Le comte do Crammont a fourni lo auj# do cette dernière pièce. — Sa conduite |Mtndinl la représentation. — Trais première octes du f^rtaf* “ Cotte comédie rel dep-ndut. — ^flnwnLranc» iros-rudaa de i&bert nu roi. — Seine à tel égard entre If monarque ni le ministre. — Entrée du cardinal Chigi 4 Péris* — Réptration» servile» de te cour de Roma. — M* de Créqui triomph* du légal.__ Celui-ci Irifuapbe do M, de Créqui. -- fwUłi de la Fontaine. — Couiiijont NinOft 1» epi'^ta. — liiinêrosilé du roi envere M. de le RûChefim-Cłuhl. — Lite dame utero à l'Age do cinq un». — Le Maurt pourfendu. — Jalousie du roi, — Exphcoiioq. — Un maraud qui « l'audace de se jeter nous lu hmc-l d'un archevêque. — La GuiiWÎère, — La Feu litado 4 Sainl-Gcg.jrd et es h jraïigUO* — La JAftaida de R «ine. — titean de Corno il lu- — Jugement de D^apréaut aur cet Ouvrage* — Arrêt CODITO Fouquet- — Vira au rca EUjiH. — Ben du wriûteiwteuL                                               4SI

Cmi* XI. — L« auteurs de h lettre ospagnale tout découverte ; coiuiponl* — Les

battu» pAjcat l'waende. — L'enter eu PilaiMtopl. — La Valliéro pteuru sur

h di^grèee de IM finira:». — PiluWllj Comment il sort do h Bastille,— Ses autour* avec medi-uKłfaete 4e Scudfry, — Q-alrain trouvé sur le toilette du roi, — L'arc hRo;llî Jcrnmt,. — I] ont reçu centime une puissante. — Fait l« plans de h rulon nute du Louvre. — Ceux, du médecin Perrault sont préféré*-— Fondation du JnumuJ d« Sptanh- — Discours de réception de Bussy à fAcadémie française, — Lettre dc Afittemofalta à Colbert, — üribographo de blanchisseuse l'une Altesse Raja le, — .Nicolas Poussin meurt â Hume. — B.issy est conduit I la Rastille ; pourquoi, — Hal à la cour manqué parce que le s d:. nscurs et stent ivres. — Assassinat du lieutenant criminel Tardieu. ■— f.r Fr-iPn te Fierra da Moliera. — Coiiip. guie den hules occidentales. — LlíblÍHMAitiit de diverses fabrique», — La connétable da Colonne. — La du^ < liesse deMaxarin, Soti portrait; sos aventures. — Madame do Mi ramion; les virginités en danger; les tillen de bonito volonté. — Expédilion maritime oont-posée d'un vieux brûlot- — Troupes espagnoles mendiâmes. — Apparition dc$ Pfłuiff et Jftrxímre dr la Wiffúiiííiulii, — Laiizun et sa barbo, — rjinMjr mete^iu de Mollero. — M, do Palavicne. . le pauvre barateo! 434

Ca à p, X!|. — Louis Xtv paye la duchesse de Colonne pour rester loin de lui,— Atrat sollicité du pari cm eut pour rendre madame do Mutarin fidèle a son lïlNri.

— Mort d'Anne d'Aréruhô. — Humili.nions qu'elle épreuve à scs derniers mO-monta.— Le bal ci l'agonie.— Le bandeau nuptial ci le linceul. — Un dernier mol sur la reino mi re. — Habitudes sybarites d'Anne d Autriche. — Déhia-Mmanl du cercueil des grandi- — lufhléliié dc la mil tressa de Bu«y, — Laquelle? - L’épuMotaire marquise- — La religieuse et lu prisonnier. — S'écrire C'est trup peu quand ou o'aimo — Les jésuites bona a linii. — JfajuH-dr* do Bocine, — Les rtaçuresdu verte. — Marie-Thérése Espagnole avant tout.— Création do l'Académie dea sciences. — Encore Isa Manciiii. — Ménage et mate rito de Sévigne, — Le .iríxrirtlftropí de Molière — Le Àf¿frein wiaïÿr/ Zut du mémo, — Alceste Montausier* — Incendie 4 Londres ; mot û cet égard, — Apparition des xrpi pr^orilr» Satire* de B ilcan. — Portrait de ce Mlirique. — Opération cbirurgi aie d'una rare Utilité.                    1 4*

ABàp. Xlll, — Conseil extraordinaire do gouvernement. — Belka ordonnance* qu’il prepara. — Nom des membres qui le ftWBpowot- — Aiulrwn^uí de Hacina, — Mademoiselle Dn&uiillcta et Baron. — Monlfleuiy victime . o son ail. — MM. d'Qloue et do Gré qui. — Portrait de Bacina. — Attifa de Corneille. — Créai ion ris la charge de lieutenant général de polièS* — Organisation dû I espionnage pour lu Mti^IavttLin du roi. — m. de la Ki vniü, — La ville Cl la cour traita-parenté* pour Le toi. — Premiera réverbère* dans les ruas, — Sages mesuras do police. — Abus judiciaires : arrêta contre desaniman!, — L'arbitraire Ail place te l'équité, —Ecole française dû peinture fondée A Rome. — Queredle entre une catin illustrât! une salin vulgaire — Ninon médiatrice, — i.’édipse; madama deücsvres et Ninon, — Ordonnance civile. — Escobarderie motivant la guerre de Fludra, — Les deux dote. — Tendresse de famille de la maltón d'Au-triche. — Précautions anti-guerrière» du M, de Vivóme. — Bon mot du comte de ürainmout. — Départ pour la campagne de Flandre, — Etiquette & l'année. — Pciiuot grands levers au camp* — Balte d'audience «ra» la tente, •— La galanterio ci La guerre. — L'eau du rose et in poudre à canon. — L"artillerie cl les soupire. — Turunno, son portrait, ses qualités, scs défauts. — Ce bè™ wir lu champ de bataille. — Un aol du grand Cundí. — Des mal-tresses pour bagage. — Une damo sage cntreieimut une compagnie du mousquetaires, — Victoires, — Siège de Lille; anecdotes, — L abbé aide de camp. — U glace du gouverneur du Lille. — La main d'un boulanger sur la joue d'un officier des gardes. — ilérüisnw de capucin. * Madcmoisolle de la Vu 11 1ère duchessé. — ¡tú, ípí« 4® Quinaull et Lulh. — Les nobles pouvant chanter à l'Opéra sana déroger. — Le Sicilien do Molière. — Le Turru/a ut joué en entier à Gtmtüiy.                                          1

Chuv XIV.— Campogne d'hiver, — Intrigues de Louvon pour M. le prince en humo rie Turenno. — Gtmqirflade la Franci»,Comté. — L'Avare de Moli, "■ — Amphitryon du mime. — Buurdalouè. — Traitéd Aii-la-Chapetle. — Intrigues da la cour do Londres à la Haye. — La farouche républicain, — Une province pour un coup de chapeau, — Madame de Mout^pan favorite, — Tumue te fait catholique. — Mirado reconnu par ce hère»- — Le* registres du parlement mutilés. — Mesdemoiselles Hilaire et Raymond «outra huit. — Let í'taídeuri ilu Ranina. — Grorjij Dandin de Multar*. — Anecdote a ce sujet, __Conduite dit roi avec la duchesse dc la Vallicre, — Avec iiuteiua do Mon-leapen, — La Vaihiro retourne 4 Caillot. — La tyrannie remplaça l'amour, — UVaMière pare sa rivale de MH tuina — CeWi^ de celte dernière* — Lo petit chien. - frirait du madame da Montean, - Mi-tange do gû^ fantarir et do dévotion. — Mídame de Montespau I Avait dit a son mari, Un soufflet conjugal, — Le n-igMur Jupiter sait dorer le pilule. — Mode pru-pice aux fécondités mystérieuse», — Permission de jouer U Tarife. — Dettes ila M le prin«. — Armée de créancier». — Cour ville raccommoda les affaire* du trend Coulé. — Ûn meurt lie faim dan» 1 opuirnk Espagne. — Les bell a Mnülhnos. — Leroi de Pologne Casimir, —- Galanterie et vocation ¡nuriaslt-flno, — Racine ut La CfiainpmcHlé. — BriJonniCiri do ce pacte. — Louis XIV ne danse plus dan* les ballots; pourquoi. — La grande Jfaiifmeïj^îk et le wime de Lautun. — Portrait deuaeigpeur. — Intrigue» ^ur eujocher son marina avec JiodMWirelh, — fcèno û «t égard, —U roi peron tw hymen et I* défoud aussitôt. — Fureur du comte. — Entretien orageux avec Louis XI v^ ^ Douleur de JVodmwwrUa. — Il serait U, — Médisaruo par res-sentinimt. — Ljujun apinine des gardu. — Commencement de faveur des hiwrds ilu roi,— Lpédllnm te Cundía. — MrftfawM corn ors, — Sonia contre les Turca, — Lu fouet à punche d'argent — Dta[«rition de la Lupo a tilo de M- du temiforl. — Pci^ju du beau côté, — Le vlnuahrr de Lorrain® St madecrioitólle da Có*łlpgoR. — Importation du «fè un Prince. — Edil portant qu'on no déroge pas h la aobleíofl pifie CMuit'Jrce oaritimu. — Pour* ciouflłiM de Molière,                                                     147

Cn*». XV, — abrégé da ThlstoirD de M. jo pnnw&ur les livres d un tailleur. — BOMtiet précepteur du Dauphin. — I.'évèqw miné, — B-MLim >ül da Pi if lire; as mort, — Aecuuchrmttii romanesque, — La vun du rideau- ~~ Lüuii- XIV TAl«. — Ł* d» du Maine arrivé. — M* de Mouteapan et le maréchal d libre»,

— Lu premier oc prévînt du crédit de na femme — Mndsme Dufttiwy. — I a tljuiA du lit. — Les grand» entrées; quatrun — Csqueichei Ninon. — Exil du chevalier lie Lorraine — Madame de Colcmnaco^ri âpre» lui — La Wie emb.ss-tó irice, —‘Explication de l'exil du chevalier dç Lamina. — Promenade pompeuse de In cour en Fl nuire, — Le carrosse du roi; qui n'y tm^ve, — Ljulvu cocumande l'escorta. — Fîtes sur la route, — Artistes envoyé* dc Pari». — Beautés du la capitale en mission. — HówniuntemMit des belles provinciales. — ElTütqna produit la cour voyageuse. — De*dames flaniondtw se ptoi^nt d-? u'ètre pas conquises. — Gratiliaations aux officiers de* garnirons, — Afaifruna passe cri Angleterre. — Elle cmmtnu maternel relie dc Kerou-flls pour aider aux négociations. — Un mot sur le rôle que joue h pnneeree.—Succès do ce voyage — /Mrcuierdc Racine. — Fita rr /Mrrfhrrt de GttkuIIc —- Mûri de .Vn'Æjwir, —-Députe S ce Sujet- -— Tableau. — Morel ; an dépnSit on — (JrdwiiMinre crimii-uUn — LesGràcCy Mortemart. — Jugement de l'abbé Testu sur ces trots dame». — Materno do íhiimges ; sa manie. — L'aMu/ase te Fonlcvrault. — Velléité de Louis Xtv pour celle religieuse, — L'abbé fa Rivière; son épitaphe. — Le roi promet A Lauzun de le fa ire grain I matur do l'art ¡¡lorie. — Intrigues do Lonvois pour qu'il ne le mi» pas. — Mailanm te Moruvspm» n'en mele. — Lkuiun emploie anpr&B d'elle tu grand moyen. — Lu comte craint d'iirc joué; il vent s'en assurer, — Le lit dc h favorite. — ürologne .i bêlons rompus. — Dures vérités. — Démarche andurieutó de Lauxun. — La cmme du rei. — L'épée rompue. — Lauzun h tu H a su Un. — L* flourjeoia ÿffl'tJfromm/. — VoilA bien lea courtirens l — Vengeance te la favorite exercée umlru Lauzun. — Lui vite Ih iacimte, — Découverte 'lu mariage secret te Maiietfurùeile. — Lauzun sera renfermé à FignerrJ — Douleur calme de sa ffliutnn. — Le ten te Lomii» «t dépossédé de sas Etats.                              ISS

Cu ir. XVI. — Louis XIV détache le fai de Suite et l'empereur do la cause de

l'Espagne,— Alliances du roi — L'armée; disparition te* piques ;usage de la b icrincUu- — Le maréiltnl te (iremmont. — Les pre ailiers. — Le roi installe Im-jïiéüw les colonels. Progrès dc l'artillcrte — Projets favori»de Iritis XIV, — Ipegtidie; naturel de materna de Sévi gué. — Le oocu par arrêt, — Le» per* roques et tes boise* eu front. — Bon mot de M, de ta Rocbofoucnulrt. — Fon-datiüü de l'hôicl de» Invalides. — Création de l’icèdèmte d architecture. — L'aillait entro fa mere et fa fille. — Révolution dm la coiffure. — Chanoines in iMijurafabui, — Opinion de madame de Thianses sur l'éloquente du Bour-tfaloiHj.— Le* nobles rôtis au h > !í do n^r. — Cummant f."uin XIY enteud fo» avia. — Encore une nouvelle coiffure. — ¿« Fourfirrinte StaÿH'n do Moliere, — M. te Lionne en meurt. — La tete de M. do Pumenars» — Obligeance do M, de Villarccam. — La seconde Ifatemr; son portrait.               15?

Ciup. XVH. — Alúdame veuve Swnreu reprit. — Elle est gouveroanlo tes en

fante dé mátente de Montespan — Le demi-princo. — J/aJami du Ludra. — Pourquoi celto duLbusfiki s'appelle luateum. — La porte ouverte; te garte du corps curiaux. — ü^ÿizti de iVicme — Lc» spectateur» à cette représentation. — La nuit On sera-t-elle? — Fêtes donnée» i Jfodanie. — Lû rei y Wli^cnit’ it? — Tord de lu politesse île Louis XIV. — Le chancelier Setter; sa mort. — Les ocd4 Jm i ufan n ci. — Madame de la Futriré hou h fénB. — Le roi tient la sceau. — Rappel du chevalier te Lorraine —Costume re<cardinaux a la cour __Guerre da Hollanda; ses molifa. — Préparatif»; forces de terre et de mer. __Généreux: tnâisoo du roi.— Munition» achetée» a la Huitante, pour lui foin ta guarro. — Forces bnUMidaiw». — Passage du Rhni. — Le duc de Longueville. — Saillie de M de Vivonne. — Nonibreuiéh veuve* du duc do Longueville.— L» marècbate te ta Ferlé. — Sun wirché grilaat avec Béchamel. — Tnetemvni te « du i.rnrguorilln. — son bAtard «t HgHhité pur |p parlement. — C'est uno planche pour In oitenlü nuturofa dit rei. — Lu roi afamMe .mi portes d'Aootardaia.— Lo Courage des vaincu» *e relève. — Lu Capitale de fa Boitante devient une lie. — Polni du résultats, — Avis da MU. de Pomponna Cl de TureOM négligé». — Combat ni,infime de Sribaïr. — Masau re de» frères dc Wit* — Guillaume d'Onnign ^lalhoudnr — Blocus muni enta né de Chartoroy, — PéliïSOfl historien du roi. — Le V» qu'il prend, — Anurie de Thomas Cite-ncille. — Bon mot de Despréaux. — La Cemr«if d'i?jedfausnhM de Molière, — fai Fcmriir* »«Mi/«l du mémo. — Le maréchal du Plessis. — Les ruses « lès lauriers*                                                                     159

CfliP XYHL — JfîtiirWa/f de Reciño.— Madame du Ludre et Yulcrei — Juge-rue .1 de madame du Sèvigte sur ce* amaina. — M¡igiiiB;enM du M, du tańpiL — Rareté te l'argent, — £r Jiufude imajinainr de Molière —C'est lu rhum du cygne, — h, u do Molière. — La maison du rûl jrati» lu spectacle- — L'épée d'un portier d* comedie. — Catastrophe. — l/arrtievdq-ie de Pun» et la veuve de Molière. — Expédient ingénieux de Louis XIV. — Mut du rei an; Ajáneme Seerron. — Ce moi donne il penser — La pension tripiéè, — MadiiDv *r a Sablière. — Saillie de Ghsvlieu. — Paris dèMrt — Lw médeanM amu— nattes. — Hu}ghcirt et ses lettres — La ierre n cac pis uoe boule. — IMsa de MuAslrichc. — Encore du fruit Muntopan. — A^uicumi-iit nuire an ré. — Ordonnance orientale. — Rupture du marché pour la possession de madame de la Fcrté. — Afhirre do Hollante — Rui miré de I armée française. — Pro-viûces rançonnée*.—- Un écu pur réto. — Élévation do la porto Saint—Don J A chambre des filies fermée; les vierges disperai «s. — Elles sont rempl.i pur des dame». — (taiimiM ri /Frmiionai de Quinault et I.ulli. — On a maïnlenunt au Ih^llre dû Palais-Royal.—. Don Quichotte d'Armagifac. — Vivoqne u‘o»l pas un Roland,

Cn*r. XiX.— LM ddinus du patata; leur costume. — Lo poupon Suubitó sembla su toi. — Interprétation te celle rcswjïibbriM, — La favorite qu'un enfant. — Opinion te Colbert A M łujel, — Si u-ilulité fafmoyatilu te teme ne la Faydt*®. — ÇuiMult auditeur des comptée. — Quatrain. — Lu do cmur elle '«^t te ¿hambre, — Vol dan» la chapelle te SaiiiMfmwiui. Encore un noble voleur. — Lttlres trouvées sous le chevet de la reine. L'Angleterre abandonne la Franco, — Autre» défections. — Mareb'- de troup sur la Fidndrt'Cuiiilà. — Le nu ira Mnqi.ôrir eu pays quand il sera cunquia. ■ -La Vulliúre te. idi'O h sa retirer te us un cloître. — Se* adieux Au rai, — Ella »e renfernbo *iii Carmélite*. — FriM do l'habit tes npviw», — TiblèSu. .—. JpAiÿréfate MÚM,—L« deux Achille, — Troc?? eu Bretagne.— Victoire te

s™                       CURONIQUES DE

UOEïL-DE-BŒUF-

Sintiheim. — Dés^trc1 du PsKîmL — Cartel que râleur envoie à Torero». — Pertes de l'armée frenare. — Bataille de Siutf aa ns résultats.— Le guerrier en bas de soie. — Premiers dégoûts du roi pour la favorite. — Madama Scarron plaît. — La billet avalé. — Prudence de madame Scarron, — La femme de ch^mbro repentante, — Lo père Lecuyer — Les enfants du piché. — Le repentir gagne la favorite. — Projets do retraite. — Bossuet. — 11 demande au roi son a*scnt¡ ment aux projets de retraite. — Pinera d'orgueil. — Lu grâce chancelle. — Intrigues de Borauet et de madame Scorron, — Celte dernière a pria lu favorito .au mot : elle e fait tes paquets, — Scène entre lu favorito eu jouis-ranea ct h favorite en expectative. — Madame do Moutespan part enfin. — On travaille l'esprit du roi. — Piété sollicitée par l'orgueil. — Anxiétés do la marquise. — La charpa. “ Manège do madame Acarren. — Elle est créée marquis* do Maintenu!»— Bon mol de Ninon. — Pet trait de madame de Maïntc-nan. — Son costumu. — Moyens qu'elle emploie pour subjuguer le roi. — Leur effet. — Matériellement Louis XIV regrette madame du Monteepan. — Intrigues auprès do Louveis pour revenir à La cour. — Main tenon contrario Ica intrígate d* M rivale. — La gouvernante est envoyée aux eaux. — Marie-Thérèse l'avait belle. — Moyeu d* comédie imaginé par Louis XIV. — Mercure en toute no. — La pluie d'orago. — Le soulier perdu. — La gréta h cio— che-pied. — Déguisement. — Semonce réciproque. — Retour de la favorite. — Mort do Chapelain. — Guerreen Allemagne. — Conjuration de Itoïian. — Moyen pour faire un Auguste do Louis XIV, — Encor* un moi de la guerre On Allemagne et en Flandre.                                               4M

Ate?. XX — Succès sur le Rhin. — Le roi fait des vert. — Le cAirtisan en d^. faut. — Faux pas de l'abbesse do Fontevraull,—Odalisque* en faveur. — C'est I altiiro de madame do Montespan. — Ressemblance expliquée. — Madame de 8*ubise. — Sa fierté ; bu caprice*J fa soufflet. —Cette dame calcule. — L'hydre de galanterie. — La comtesse de Gramtaonl; mademoiselle Guédami. — Coup d'œil rétrograde sur madame de C liai il Ion, — La minorité. — Allusion. — La rema obéit à la favorite..— Mesdames de Monteîpan et de Maintenon en présence, — Négociations pacifiques. — Confesseurs du roi. — Les pères .limât et Furrier. — La feuille des bénéfices. — Apparition du père de la Chaise- — Tactique des jésuites. — Le cabinet des médailles. — Le diable ermite, — Vœux de ta soeur do la Miséricorde. —Coup dwil en Flandre. —* Mort du Tnt-Hune* — Mot sublime 4e Saiet-Uilairé. — Cironnninncoł remarquées la veille de h mort du héros. — Louvois se réjouit. — Congrès de Nimégue. — Création de maréchaux, — La chaise longue. — Monnaie de Turonu*. — Événement tragique. — Les restes de Turenno à Saint-Denis. — Tableau, ■— Opérations de l'armée apres fa mort de Turenno. — M. le prince succède A ce héros. — Le grand Corde dépota l'épée. — Montecaculli l'imite. — Mort do vieux duc de Lorraine, — Les quatre plus grands généraux de l'Europe disparaisàtht ainsi (te h carrière — Lu duchesse de Lude. — Abélard en petit collet, — Le cof-iii'i des reliques. — Un mi ni friponne au jeu, — Échec an Flandre. — Rois-tordon. — Troubles en Bretagne. — Moyens entête pour Les réprimer. — (.'histoire les taire.                                                                179

Ciiap, XXI, — Attitude militaire do la Franco, — Délires de la wir, — Jeu iki piquet vivant, — Le lard dans la souricière. — EH* ol salée dans h folie, — Duquésnacl Buyter, — Ce dernier est battu et tué. — Louis XIV lui donne des regrets. — Visite aux carmélites. — Loteries d'objete ancrés. — Humiliation do madame de Mbnteapn.— Los trais Madeleines. —Sers, lili- iruere»-.re. — A^i *o Quinaull et Lulli. — Succès à l'armés. — Mut du brave Calvo, —. La BrieivUlter»', ne - nwMtn , »en viimus, »,vn ^ipplieu. — Une jourtéc à fa cour — Mademoiselle de Thianges. — Conseil du comte de Grammont. — To-msrioïl de Pradon. — Conversions * six livres par tête. — Mademoiselle Tron; ses niées solides. — Querelles écrites do Ménage Cl du père Boubours. — Présent allégorique à la favorite. — Coup d'œil sur la campagne d'Alsace. — Le jeune duc de Lorrain* ; sa davis*. — Le roi do Suède. — Los deux PAi-dra. __pradon et la coterie de l'hôtel do Rambouillet. — Explication il* la haine que datte coterie portea Racine. — Chute de Racine Cl succès de Pradon payés qui dm mille livres. — Trois sonnets. — Presa du grand Condé. — Madame dfl Mainrin cl madame de Courculle». — Espiègleries. imitées des pages. — Une demi-lieite, proximité conjugale- — Lu tomédio de socudé. — Le thèitre abatte » — Fugue d* h duchesse do Mararin. — La tH^mé .s franc étrier. — Les belles aventurières. —■ Lu Iron du la remire. — Point de Ma-nrin, — Victoire en Flandre. — Racine et Despréatïx histerias du rm. — Fureurs amourcusei dé la favorite. ■— Son opinion sur Louvoie. — Intrigue flonbiRo. — Mari résigné. — Les boucles d'oKillw. — Surdité volontaire. — 1,0 poète Dufresuy, — Arrivée do mademoiaélia do Blois deuxième.— Nouveaux succès on Alsace. — L* maréchal d* Créqui bel le duc de Lorraine- — Apparition de Tillare.                                                               4 75

Ïiiap, XXH, — Le diable i> mil*. — Le comte d'Aubigné; son mariage. — La ComJi d'Etna du Thons» Corneille. — Fobta dr ïn Fou ruina. — Encore fa cour voyageuse. — C Ml une ruse de guerre. — La foire Saint 'Gcimaisi. — Première pièce dé théâtre qu’on y ait jouée. — Succès Cri Flandre. — Haciné et Despréaux h Fermée.—Leur lunette grossit certaine objets.—Naissante du comte du Tou loare. — Belle qui meurt littéralement d'amour —-l.es Badena*. — Traité de Nimègue. — Combat du Saint-bonis, — Mot d* GourviUe A col égard. — Lettre du prince d'Orange à Leuin XIV» — Réponse du roi. — AvaetagCA sur le Rhin, — Jalousie à l'italienne. — Rus* financier* de Colbert. — Lo Mètre. — Sa visite au pape. — Mort de Claude le Lorrain. — La Jfrr-™rr ÙdlanJ do Roursault. — ümrtontrisr du même autour. — Anécdota h laquelle cet ouvrage donne lieu. — Paix entre la Franc* et l'Empire. — Madame de Longue ville, son caractère, as vie, sa mort, son éloge funèbre — Diggrice dc M, de tamponna.— Rupture mal rmllc du mi et de miníame de Manti^pan, — Le* mousquetaire», — ítemontrartee de madame d* MsinteDon au roi. — Son effet, — Caution de madame dit Richelieu. — Censeurs et commission de librairie. — Lèüre fonetioea, — Mort de la duchesse de Chevrette* ct du cardinal de Retí. -— Portrait de te cardinal. — Mairie-Louis*, Aile de Jfonafair, reine d'Espagne. — Mariage de mademoiselle de Blois, fille de moderne do In Yallière, avec le prince da Conti. — CraplimMl burlesque du comte de Gram-

mont. — Examen do la tactique do madame de Mainwnon. — Apparition de mademoiselle de Fonfange», — Son portrait, — La nouvelle favorite eu bal de Vilfars^CoUérete, — Tout son crédit tel compromis dam une courantï. — Le jarret do madame de Mootespan.                                    1BÛ

C*ap, XX1JI — Élévation du chitonu do Marty. -— La chemia* de M, dé H«-quincoert. —• Le marchand d'oubltea, — Orgie sanglante. — Bastonnade mi-etalérielle, — Lo marquis dû Termes, — Le petit bonhomme d* chemin. — La marquis* do Castelnau. — Mesdamte de la Ferlé et de Hertiiillac. — Baron et lu Risque mu Leur. — La Fontaine narrateur. — Pruderie et conduite licencieuse. — L'Erostrat* de la place Royale. — Chambra ardroir — La Foi-lin, — ta comltesa de Soissuns, te maréchal de Luxembourg, la duchés* do Bouillon, In princfrie* do Tingry, la marquise d'Alluye, madame dePolignof et la maréchal* du la Ferlé Accusés d'empoiK>Mteméùt. — Dernière jours do la Voisin j son audace, son supplice. — Noble défense de Luxembourg. — Origine do sor accueatioit, — Griefa do madame de Soi as nos; elle s* sauve b< Flandre. — Imputation cootre madame do Tingry. — Réflexions de madami do Montmorency A c* sujet. — La duchesse do Bouillon se uioqeo dos juges,— L* diable on robe de pala:». — Aceasationa contre mesdames de Poligna* ci d'AILuyc. — Madame de Montespan aurintendaote de k maison de le reine. — Mot da Sa Majesté A «t égard. — Singulière plaidoirie du maréchal d* fa Ferlé en faveur de b* femme. — Le prêtre ¿«age, la FfjourîiLtelsoe frète. — Les poudrai de luccrufan. — Sscnp- pour échauffer un «maot.— La duchtaoe de Poix t P/m jr frene, moim lia puu»ml. — Le roi et la reine d'Espagne. — Lus combats de UurpauX. — Les ministres et les noyés. — Mystification au galant archevêque do Harlsy. —Mariage du Dauphin. — La Dauphine; son portrait. — Madame de Mnintenon dame d'atüur. — Maison de ta Da phi no, — Les mlrMiftu demudante de Maitllcnon. — Les mrnbu; co que c'esl. — Louis XIV reçoit celte année I* surnom de Grand, — Cł«ieric# traedlo de madame Dushoulièrcs, -— CwImux èiuwniea à mademoiMllû d* Foutengea. ■— Vanité de cetre nouvelle favorite. — Niaiseries amoureuses. — L* BhuJiłiid do FoDWnijca; s* grossesse; les wnt mille écn» de fixe, — Madame de Montea-pnn refus* le titre de iliicbcsse. — Sea raisons. — Mort du donde ta Roche-feuMüld, — Son caractère. — Passion ci'infirmes. — Sabbat h l'intention de madame d* Soiasons.— Madame do Dreux.— Évéoemant lugubre.— Origine dès rabflD» appelé» fonfanoM.— L*S trois, favorite,. — Pénitence» exagérée* do la sœur de la Miséricorde. — Le roi de Maroc amoureux de fa princesa* da Conti. — Conduit* de mari du prince. — Orgueil d* la duchesse d* Fon-tauges. — Avis intéressé, mai» «go, d* madame do Maintendn. — La gros-arasa et In» voyages..— Les garons do Foùtaiûebleau. — Catsatropho. — Un abbé de 468.0. — Lu père de la Chii»* ; son portrait, — Un général de cava-lene archevêque de Reims. — Le» théâtre» de Pan» en tSRO, — Vol»au palais de Veramlilte. — Retraite dû madame d* Pontan^Cs à l'abbaye da Chelles. — Madame de ta Sablière et M. d* la Far*.—-Ut dame de carreau pour rivale. — La comète.                                             4M

Chàk XXIV. — Démarehes de .VadamaiMUa pour obtenir 1a liberté de Lauun+ — Madame du Maintenait a'y emploie; pourquoi. — intrigues do cotte vwiv*, — Marionnette da cour. — Le faux mendiant. —• Le billet entra deux écus. — N- !■!<•■:At oii di' madame du Monte?pan avec I. uxnn. Accord «ilrotttty — Renonciation da Ljiuivh *«' upnuo^™ qn- XadamofiaUe lui avait faits, — Une t ru sterne fois le roi msiique d* parole h L&tttun.— Scène entre la favorite et MactaKHttlfcr — Ordonnancé et situation prospéra dé la marin*. ■— Premier tnaréclll de France nommé dans les troupes de mer. —Première Mivinaiion ■□r le cbmI de Lwnfuedac. — iit^uartl son auteur. KipAdienl imaginé par lui, — Mort do la ducboM* da Fonuingoe, — i.a beauté en dissolution. -— Fantémé né du regret. — Joie de mudante de Montespan i fa mort de madam* do Fontenges. — Indignation do roi. —■ Habitude» B«rtt« d* madame d* Maintennn. — Les famrïroi B* prolongent. — /I ni arec le ciri de» «ceopv-modefflfflft, — Le roi renonça à toutes ms msItreBies auxiliaire». — Retraite honorable de madame du SoublB*. — Modemoisélta Dosœillcls. — Lm liabits do noce et lo rercueil. — Violation dus traites, — Envahissemant do terri-faire eo plein* paix, — Réunion dû Strasbourg à la Frù«, — Nouv*iui arrêts d* la chambre dus poisons, —Premières dans«LM»aur les théâtres publics.—Mort d* mademoiselle de Tours. — D'Aubigné} son portrait^ mi» ire* doino», — 14t duo «te La Fera- al mi méro. — Mnison da jeu et d* débaucha tenue parla veuv* d'un tear-chul dé Fr.iqre. — Placard d'uaé singulière CSpèc*. — L* m.trécbala de ta Férié est exilé*. — Déclaration relativo à fa principauté du Dominés. — Madama dû Montesftan aspire a prendra le nom do Munlpoo— nier. — Société secrète formé* par fas jeûnas gena de la wur. — Chef», «la-tute, décoration. — Le roi exil* un prince du sang et plusieurs gentilshommes — tl fait tauutteî M. do Vermúnilois. — Ninon do LhkIo* a soixante-six ans. — Ren portrait; son caractère; habitudes do m vie. — Madètaoiaelle du Coot* logon et Carota. — Amour «mjuj-al pour rit*. — Pence, opéra de Qamault, — Naissance du du* de BourgugM. — ttéjouiMances ; toêtéore; intrigué. — Invention des gu lióte» a bombes. —- ImpOl «ur le» œufs. — Louis XIV veu^ aussi régner sur les mode». — Un mot aur Mady. —“ CoastTUCtiOé da ta ma^ chine. — Rapt de mademoiselle rte Marann. — La jUMtC* èst rendue anuí (* bon plaisir du roi. — Corn mon cèmool de la dévotion de I*uï» XIV. — Conduit* des courtisans. — MadcnoüeiUé Lefèvre; la dédicace, — Ri ponso ferme du duc de Montausier,                                              HH

Cii ar, XXV. — L* roi s* démet Je bras. — Madame de Montespan pleura par réflexion. — Amours de éfonjafflrtewr, — 1* petit harem, — Les tilles d'hou-heur do la Dfluphino sont supprimées. — La Dauphin* et Bessola. — U W— médienno Raisin. — Lé carême et fa luxure. — ^ot du grand Condé- — Mort dû lu reine. — Son caractère. — La Maur*»® de Moret, — L* pèlit boutfu» noir. — Lo téte-a-tèto el la saignée. — Mot du madame do NosillM, — Description do Versailles tel qu'il était en 4683, — l'tH-'ilite-bnvf- — Comro-miniBlres i ce que c'cst, — Mort d* Colbert, ■— Un dernier mot tur CO grand homme. — Epilapbo sntiriqu*- M, Ltf*Hetier.—M. d*8mgnelaL —LoofaXlV vrai faire son lita mi dra Rninoinv. —• Siéga de Vienne; Jean Sobieski sauve fa ville, — Singulière: recua naissante do Léopold. — Mort du cumio du Vertus

dota. — Qruiif qui omirent à cet égard, —TrarlrcHc maternelle d une dévote-— Nois-tance du duc d'A njan. — Pension à l'inventeur delà machino de Marty. — Le roi réel et lu roi du h five. — Rewnimndntîons dévotes; espionnage pieux, — Bombardement de Gènes. — Soumission de cette république et son humiliation. Travaux de Mainlenon. — Mortulilô dea travailleurs. — Le Qu importe' de buvais. — Le vieux jésuite. — Ln blanchisseuse ancienne amie dc biadania do MaintébOn. —Les comédien* italiens h leurs pièces. — liberie l ioreili et Dominique, — Soumission d’Alger; mot do Cuquea». — L orgueil anglais, — Traité définitif de paix cha- gè en une trêve de vingt ans. — Jri.vïrï de Guide de Quinaull et Lnlb — Mort de Corneille. — Portrait dece gMnd homme; il est.confirmé par lui-même. — La malcarado. — La gorge île randan e >:e MailiteruHi, — La bourse volée dans les appartements du roi. —■ Les ambassadeurs siamois. — Les déserteurs marqués a h joui1 199

Cû*p. XXVI. -- Apparition de lubbé Dubois. — Réception d* Thomas Or-iteille ii J .vadémin française. — Prétentions aux cmiii allâmes littéraires du roi el de inonsieur le prince, — Les illustrer marchandas. — Marchandises à bm murcié. — Le Dauphin ne peut trouver nulle petóles A emprunter. — Mûri de Chirle» H ^ roi d'Angleterre. —Réception dtambussndcnre d'1. ■■■r. — Origine do la ploro Vendôme. — Souper dans le petit appartement; lulrne. — Lfli princes do CMli s'évadent de la cour pour vitar se battre en IMigrio, — Le doge de Gènes à Versailles. — Les cadets de Ctarlcmonl. — Les de-nwsfdkH LoyMn; les baigneurs, — Correspondance des gemikbciuimes qui ^ battent en Hongrie. — Ambass.idcurs moscovites, — Le renard noir. — Singulière note diplomatique. ■— Madetnoisdjo do Nantes épouse le duc du ll.nir. bon. — Lu m<rt Pclijnuc — Rupture de JfademoMeJfe avec Lancia — f)a-yhnè du la Fontaine el Lulli. —- La ñerenfinj comédio do le Fontaino. — /Idfljril do Quinauit ut Luth. — CAoui et sa noblesse. — Retour des princes da Conli à h cour. — Les protestants; firujonnu Ica,' révocation de 1 édit do Nonles. — Mort dii ¿Łinćtlicr le ToUier. — Mut de Grammùut sur lui. — Description de Harty, — Madame de Montespan c*t renvoyée de la cour. — Le dur du Maine; son portrait — Encore un mot de madame do Muntesjtan. — Les quatre favorites. — Mort du prince Amand dû Conti ; son caraciùre. —■ Son frère continuo le nom; soit portrait. — Ton actuel de la cour. — Intri-rucs Je madame do Mainteoon pour faire épouser. — La mariage secret. — Tableau.                                                      ’       99g

Chat». XXV IL — Une matinée de Louis XIV après son maritime secret. — Élûb gnemunt du Dauphin pour madame do M almenan. — Résumé en vers de r histoire de cette dame, — Voile transparent. ■— RemoBtrance a madame dp Cay-dS'.— ^discrétion du madame d'HeudicOurt. — Le roi avoue tacitement son mariage à Jfonïieur. — Le crucifix et le petit sermon conjugal. — Caricatures sur les convenisscurç. —Lés dragons apôtres. — Madame de l'nylus h la cour.

Elle est exilée. — Sa socirir habituelle, —- Mariage de deux tilles d r. m-neur. — Les maris philosophes.— Mademoiselle do LAvmL — La jolie chanoi-uesse.— Mort de Chapelle. — Cet épicurien aimable à «es derniers raouifinia, *— Les filles do Sai ni-Joseph. — Fondation do la maison do Saint-Cyr. — Opinion du [lire do la Chaise sur celle fondation, — Mot critique du prince d'Orange. — Louis Xiv chantant lui-méme sen éloge. — Le pape bravé dans Rome par Louis XIV. — Naissance du duo de Berri. — Nouveaux ambassadeurs deSi:un. — L'abbé de Cboisy improvisé prêtre. — Était fournie In veille, — Louis XIV est opéré de h fistule.— Tremblement du chirurgien Félix, — L* Hem mi cl lionne» forbmił de Baron. — Mort du grand Coude. — Pcfrfi-«naiiru; origine do ce nom. — Apparitions du grand veneur. — Le fantôme du cabinet des armes. — Le duc de Uuquelourc et madame do villorm, — Le» vinillos coquettes cl les Vieux rub.ui*. — LIhol- UAii^-Uu-iri;. ■ Mort du maréch.-il do Crèqui. — Plan des travaux de Mainlenen. — Erection de la atetad dé Louis XIV sur lu place Vendôme. — Cérémonie de l'inauguration.— Mori da LuliL—Quelques détails sur lu talent de ceł artiste. — Caractère de Lulli; son portrait au physique, — La statuo vivante. — Hardiesse do madame de Montmorency. — Réponse piquante dé Louis XIV. — Les diables et le bon ange. — Procédé délicat de M. le duc. —Une prècherio de Louis XIV lui attire uno riposte piquante du Dauphin, — Exigences dod’Aubigné. — Mot saillant doce gentilhomme. —* Les cbanuiués dé Verdira. — Les hosties de prince.                                                                   il'

Caa?. XXVIII, — Détails intérieurs sur le conseil. — Autres détails de la journée du roi, — Le dîner de Sa Majesté. — La fonétre de frianen. Fausse induction qn on tiro de cette aventure. — véritables causo» du la guerre do 4 0B8. — Origine présumée du l'animosité du Louis XIV contre la prince d 0-range. — Apparition des Curaciłrcr do la Bruyère.— Portrait dc I auteur. — Morusi^eur va commander les armée*. ■— Allocution de Louis XïV. — Ordre d* foen vitra en menaje de par le roi, — La petite médisante.— Le genou poupée. — Premiers succès de nos armes eu Allemagne. — Situation politi-qui1 de l'Angleterre.— Politique de Louis X1V. — Projets ambitieux delà maison d'Orange, — Racine et Pradon, — R^uJua do Pudon, — Le mantean de jî^u/oe et lé justaucorps de Turnarla*. — Premiera exploita de IfonMÎpnw. __'gilí elisión des travaux de .Maintenir, — Réflexions surVauban.— Fautes do Jacques H- - Révolution en Angleterre, — Invasión de Guillaume IH. — l^tailie de Salisbury. — Jacques 11 est détrôné. —Conduite de la Franco Ml cutre Ortrémité. — Retour du Dauphin A Versailles. — Vers de Sdpbo octogénaire. — Un mot d'Armide de Qninault et Lulli,— Mort de Quinank; tou talent, son caractère, son origine. - Déclaration de guerro a la Hollande. — Pn notr iidi- soi vmte cl quatcno chevalier* du .Saint-Esprit. — Bévotulion ile Siani, — Lmuti est envoyé Ô Londres au secours du roi. — C'est le premier suceurs effectif que Lou^ XIV ait donné 6 Jacques IL — ËVMion de h ruine d'Angleterre « dit prince de Galles sous la conduite de Laôzun. — Aventures en voyage.— Arrivée en France des illustres personnages,— Scène entre le reinal Mudfmuúfffo.                                             Sł6

AP. XXIX. — Arrivée de la reine d'Angleterre A Saint-Germain. — Son in-stal latum dms les appartemeots de la feue reine. — Magnifiques présents, — Apri s-dbiéC dé Louis XIV. — Le coucher du roi. — Évasion du roi Jacques 11 dé Roclivitef- — Son Activée a Ambteteitoe. — Arrivé* de Jacques 11 à Saiÿt-

garneun. — Les deux rois, — La rm 1k du lit de la reine. — Premières armes du duc de Chartres en amour. — L'idib Dubois; .Wadami le protège. — Vi* site du Jacques 11 à Versailles. — Visite de madame ■!« Mjinteaon à la reine d'Angleterre. — Vanité hwiliio. —cérémonial des dons cours. — Portrait do Jacques U. — Portrait do Marie d’Angleterre. — M. du solru et «es preuve». — Les trente-sept chevaliers de lu Toison dor. — Luhe, à 3*l®t-Cyr. — Louis XIV concierge. — l-c km creedor das actrices. — Hacino derrière le théâtre do Saint-Cyr. — Elki de la re])r*Mnlation d'Eif^r. — aIIhmch^-- Fureur (k Lôiivois. — Mort de la renie d'Espagne. — Armunmm en faveur d« Jacques 11. — Générosité do Louis XiV.— H-xpiditi m d Irlande. — Saillio du jeune due do IkHirp.^qnc — Guillaume III est déclaré rni d Augtetcrre. — Lp comte du Chèloau-Renaud bat les Anglais Sur mer -— L'expédition d Irland< h^guit, — TkatMse do Marie d'Angleterre. — Louis XIV la console. — Cra clos -L Tijilamo do Maintenez. — Déèlaraiion de guerre-— Louvoîs pro pose dHr/łidiri le Palatiiwt — La ministre passe outre. — Scène oragou*" a Versail^ — Lô ministre et les pincettes. — Ordre tcnihhi et menaces de Louis X.Y — Il est trop taid. — [..1 Dauphine Cl M. do la Trémouilic. — Nialüuries on Irlande. — Eve 1.ementa tnilitaires eu Allemagne. — Le marquis cTL-x elles capitulai Mayence. — Il capitulo ce uwite au T béAtre-Français. — Mantes étranges de M. le prince-                                       S Si

Cu w. XXX, H. de Poutehartrain contrôleur général. — 1>s chargea à fi nanees. — Racine gentilhomme de la chambre. — Chusses et promenades du roi. — L* misère publique et les riches élrcnnca. — Mort du célèbre pemtra lo Frun. — Mignard le remplace comme premier peintre du roi. — Parallèle de ces ciem artistes. —Le portrait; l'iieimint' tT la couronne.— Incendie au château. — Le: dames réfugiées et leí mousquetairea. —■ Mort du duc de Lorraine, — Mon de la Dauphine. — Un dernier mot sur cette princesse. — Rewola ; lu double fond du Coffre. — Le Dauphin el madame 'le Roule. — Madame do Montsapan el les (Ramants du Dauphin, — VcngOimcc d'uao dévote.— Victoire de Fleures, — Les exploits du duc du Maine trouvent dea incrédule». — Les chevaux el les ppill - ns. — Première victoire maritime. — Lea Français oui l'umpira de la mer. — Perte de la haladle da ta Beync par tes troupes du Jacques IL — Mort de Schomberg, — Le prince d'Orange est blessé. — Indécentes réjouis-sauce* à Paris. — Combat dans le réfectoire des corde bers de Mapteue. — Guerre en Savoie; «seces de Calitiai. — LrX/wm>» 4« pwru^M## pur l'abbé Thiers. — Mentira et itaages des Parisiens en <600. — L'hôpital d« fous do Londres biii sur te plan du Louvre. — Lea cabinets secrete de Marty sur le plan de 5ûini-Jamw. — Merl do M. de Seignolai- — M. de Pontebartrain te remplace à la marine, — Portrait de ce dernier. — L'Axwnf nu mosfut di pr à la Rastillé. —Retraita de madame de Mselaspan aux filles de Suinta Joseph, —Pénitence et vanité. — Intérieur de madame de Uaintenon, — Échappée da vue sur la cour. —Mort do Louvnis. — Détails sur cet événement, — Effet qu’il produit sur Louis XIV et madame do Msintenon. — Coup d mil sur la situation militaire de la France. — M. de Hirboxieux ministre a vingt ans. — Commencement du pouvoir suprême de madame du MaintcaoD. — Mot ni«é-nieux do M. do Valiucourl. — Franchise de Catiual.                     3S7

Chat. XXXI. — Puissance do ma dame de Maintanon. — Mort du maréchal do la Fpuilkde. — C’était un débris do la cour gâtante.— JfuJmur ta rfiw^u<; toa porireit. — Amours de cotte princesse. — M. le duc; son physique grotesque, son humeur, — Mieux que l'énigme du Jftrrurr patent. — ¿'Úpíru d- tiffa^ t comédie de Danceurt. — il .nui lie réelle sur le théâtre do la rue Guénégaud. .— £v d1Lr do Cliartrfi; sn. inomtion nti rame — Soi» mariaj-n projeté HVBC II1Í-ilcmoiseSte de Hhk seconde. — Entretien i huis clos entre lu mi et .tfuJumr.

_L’abbé Dubnia négociateur. — Této-è-tete avec madame du Mainteuon. — Manœuvres do Dubois auprès du duc de Chartres. —■ Moringa du ce prince avec mademoiselle do Blois. — Mariage du duc du Maint avec made moi sotte de Charoláis, fille de M, le prince. — Perta de 1* bataillé maritime de la litigue, — Moyens d'existence de Jacques. II. — Siège île Nsmur par ta roi. — Les belles réfugiées. ■— L'hospitalité militaire. — Prise de Namur. — Yantan et Coborn. — Les jésuites de Numur. — Racine jésuite. — Bataille de Stem-torque.— Cravates à la Stemkerqua. — Événements militaires. — Réalisation de la fable du lion malade- — Mort do Casimir roi de Pologne. — Son

caractère.


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Chip- XXXH, —■ La oour; sa moralité actuelle. — Jugement de madame da Ikunienon ècet égard.— choiseul et Ninon.— Parli dci dAaM; parti Jn d/iati-cMi. — Ccrbinelii-— Panchón Moreau et Louison Moreau. — Scrupule d'aclriea chanté à grand orchestre.— Mudante de Route; sa popularité amoureuse. — Emission do maréchaux do Franca. —Mort de .IftidrmoiłłHs : ancore quelques

Dote sur ello. — tannin a L) cèrécaonio funèbre de sa femme. — Ordre raya/ if militairt dt Saini-Loufi^ ses statuts. — Abus du cotte récooipeiiie, -— Mort du cotnio de BusBy-liab^tin. — Ses Mémoires. —Succès par terre et par mer. — Victoire de Ncrwtedu. — Mort dû Péliason ; ditactéro de cet écrivain. — Mort do madamo rie ta Fayette; ses litres aux regrets. — Conquête du Piémont par Catinat, — JHa-Aina infcrnak- — Madame Guyûn; son portrait; le quiétisme. — Le père iJtcombe. — Coûtai» du madame Guyon Cl du père Laeombe. — Morulé de cette grande prêtresse de l'amour jmw, — Lr moyre court; îcr tarrinif. — L'archevêque de Paru dragon de madame Guyon. — L’abbé Fénelon quiétiste. — Le Tpicfinarninr & Samt-Cyr. — AdAcrte^ tru' géihe dé l.jgrango-Chanecl, — Le Ctyl, comédie de J.-1!. Rousseau. — Les pipes et Ica princesses du Sang, — Le jot à ota rt k lAc ó jfuenHJcj, Mène héroïque- — Succès en Espagne dû à lu chasse da sainte Geneviève- — Le croise aient de races. — Exploit du Jean Bart; il est an-dilj. — H notifia scs mystificateurs. — Vengeance d’un médecin, — G cnn remen* do Pradon. — Me-denteirelte Choin ; son portrait, — Aventures de colle lilie d'h nuncur avec ta Dauphin. — Madame de Conti et M. de Clermont. — RL;iliub - Perfidie divulguée, — Scène ait, ndristente. — Mudemoitello Çhoïu c*t disgraciée. — Belle tnarcta de .Wuiutiÿheur ot du maréchal de Luxembourg en 1-landrc. — Événements militaires- — Mi rt du maréchal d'Eumièn», — Acte de anrvihtd du parlemeBl. — La duc du Maine est grand matare de I artillerie. — Mort du maréchal do Bellefoûds, — Lu laquai» gibier* 119

Chap. XXXIII. — Mort du maréchal do Luxembourg. — Les amis de ce grand homme; comment lb le pleurent. — Mort de la reino d'Angleterre. —L'babit de velours bleu du maréchal do Villeros. — Lo Dauphin refuse sa porto au duc du Maine. — Belleconduite du roi à cet égard. — L hôtel de Chaulnes. — Lo car-dînai do Bouillon cl ses prétentions. — Fénelon archevêque de Cambrai. — Jalousie de Bossuet.— Le quiétisme est repris sous œuvre. — Fénelon est attaqué par les orthodoxes pour ses Maximes cto Samb. — Lo livre et l'auteur sont déférés à la cour do Rome.—Gentillesse des grands. — Madame do Louvois cedo Meudon au roi.— Description do ce château. — Fête donnée a Trianon : convives.— Faveur de M. de la Rochefoucauld; motif présumé. — Siège de Namur par lo prince d’Orange; lo maréchal do Bo« Alors défend la place. —• Le duc du Maine est-il un héros? Hélas I non.— Nouvelles de Namur. — Maladie du président de Harlay : distique. — Namur se rend. — Reddition du château. — Lo maréchal de Boufllers prisonnier do guerre. — Mort do M. de Harlay, rehevêque de Paris.— Difficulté do faire son oraison funèbre. — Les culottes archives. — L'acte de mariage du roi et de madame de Mainte non. — Mort do Nicole.—Mignard et Puget meurent. — Barbezieux et .uduc d’Elbeuf. — Situation déplorable de la Franco. —La Ferie lu débauché el la Ferlé le prédicateur. — Description du tombeau do Turenne. — Le Joueur do Regnard. — Le Chevalier joueur de Dufresny. —Accusation de plagiat. — Mort de madame do Sévignô. — Madame do Grignan.— Le marquis do Sévigné élève de Ninon. — Madame de Simiano. — Expédition de la Feuillette contro le coffre-fort do >on oncle. — Vendôme. — Encore Jean Bai l. — Bombardement de nos ports. — Louis XIV et Alexandre le Grand.— Paix avec la Savoie.— Le duc régnant âonno sa tille «u duc .- Bourgogne. —Réjouissances outrées. — Arrivée on France de Marie-Adélaïde de Savoie. — Détails singuliers d’examen. — Portrait de la princ* ase á l'âge do onze ans. — Maison de Marie-Adélaïde. — Bossuet aux genoux d'une Altóse de onze ans. — La religieuse do Morel. — Premières intimités de la princesse de Savoie. — Mort de Jean Sobieski, roi de Pologne. — La France perd la Bruyère. — Le Flatteur, comédie de J.-B Rousseau.                                                          246

Jhap. XXXIV.— Disgrâce du courtisan Racine.— Racine etCavois.— Apparition de Voyer d’ArgensOn.— Première» pompe» à incendie.— La (aime prude; expulsion des comédiens italiens.— Le jardinier de Maintenon. — Le tripot do la marquise de Lamé. — Il est fermé, la friponnerie n’y étant pas orthodoxe. — Succès el revers ; Te Deum en tout cas. — Le caissier fripon. — Santeuil ; ton portrait. — Le vin d'Espagne el le Ubac. — Mort de Santeuil. — Le prince de Conti élu roi do Pologne; réflexions. — Scipion, tragédie de Pradon. — Oreite el Pelade do la Grange-Cbancel. — Victoires du M. de Vendôme en Espagne. — Paix de Ryswick. — Traités séparés; leur contenu — Le roi s'y montre trop à découvert. — La princesse de Conti divinité indienne. — Le Distrait de Regnard.— Mariage du duc de Bourgogne. — Cérémonies du coucher. — Portrait du duc de Bourgogne. — Réjouissances; description d’une fête dans la grande galerie. — Encore un très-noble voleur. — Triste retour du prince du Conti élu mais non couronné roi de Pologne. — Le portrait de M. de Vendôme el le quatrain de Palaprat. — Philosophie de Gourvillo. — Querello de M. de Conti et du grand prieur de Vendôme- — Camp de Corn-piègno. — Le chapeau gris. — Scandale de la puissance de madame do Main-tenon offert en spectacle public. — Manlius Capitalinas, tragédie de la Fosse. — La Champmesle : son éducation théâtrale, son portrait, son talent, ses mœurs; sa mort. — Lee Plaideurs de Karino joué» par dea grand» MgQOQr». — Mariage de mademoiselle de Chartres avec Léopold de Lorraine. — Punition du duc de Berry. — Sixième de la recette des spectacles attribué à rhô-pilai. — Fénelon est condamné en cour de Rome. — Reprise de quelques précédents.—Triomphe de M. de Cambrai tiré de son humiliation. — Télémaque parait. — Disgrâce du cardinal de Bouillon; ses causes. — Baptême du jeuno duc de Fronsac, âgé de quatre ans. — Motifs de la liaison de madame do Maintenon avec le duc de Richelieu, père de cet enfant. — Mort de Racine; cause du chagrin qui l'a tué. — Le bulletin des maladies galantes à l’OEtl-de-bœuf.— La place des conquêtes rapetisséo.— Exécution de la conseillère Tiquet — Achille de Harlay, son portrait; son caractère; son influence; sa mort — Madame la duchesse do Mazarlo meurt a Londres. — Le duc do Bourgogne ne veut plus faire lit à part avec la duchesse. — Le roi de Maroc dema* de la main de madame de Conti ; refus. — Niaiseries de cour. — Révolution totale dans les coiffures.                                           253

Chap. XXXV. — La chaumière enchantée. — Lo duc de Chartres compositeur de musique. — Le roi paye toutes les dettes de Jeu que les princes doivent faire. — La bonne vieille &. \e bonhomme. — Luxe et passe-temps mondains du père de la Chaise.— L'habit décent— Terreur» nouvelles de madame de Montespan. — Chronique funéraire. — Clément XI remplace Innocent XII sur lo samt-siége. — Succession d'Espagne; longues intrigues auxquelles elle donne lieu.— Charles 11, roi d'Espagne, fait un tournent en faveur du duc d’Anjou. — Cc deuxième fils de Monseigneur est proclamé roi d’Espagne. — Anecdotes. — Départ de Sa Majesté Catholique. — Singulier aveu de madame de Main-tenon. — Charles XII, roi <le Suède; son portrait. — Jubilé; dispute ridicule sur le commencement du siècle. — Dimocrile amoureux de Regnard. — Le Capricieux de J -R Rousseau. — Barbezioux; son portrait; ses habitudes; scs capacités; sa mort. — Le roi s’amuse de la douleur des nombreuse» veuves Seco ministre.— Cbamillart ministre de la guerre; origine do sou crédit. — Dignité du maréchal de Villeroi. — Les tombeaux do i'Escurial. — Charles Il un mois avant sa mort veut visiter les cadavres du sa famille. — Scène horrible. — Infraction du Loui» XIV au testament qu'il a accepté. — Elle achève d'ameuter l'Europe contre lui. — Dissimulation do quelques puissances; alliances diverses. — Amulettes de la puissance souveraine — Frédéric Ier, électeur do Brandebourg, se déclare roi do Prusse. — Mort de Ifonstor, frère du roi. — Étrange conduite de la cour a cette occasion. — Encore un mot sur ce prince. — Prérogatives du jeune duc d'Orléans; sa cour. — Altitude des puissances au moment de la guerre. — Le prince Eugène ; ss ^rédents; son portrait. — Le duc de Bavière reçoit des troupes fran-çauv dans lus place» dus Faya-Bd*. —Trait de tr nd^ur d’èmu de Loui* XIV.

— Arethuee, opéra; il n'en reste qu’un bon mot. — Amatü, tragédie de la Grange-Cbancel. — Ésope à la cour, comédie do feu Buursault. — Eugène force en Italio lo porte de Carpi.— Ma: .age do Philippe V avec Mario-Louise do Savoie. — L’ombre d'un Jacques 111 attire dus malheurs réels sur la Franco. — Un mol du métier de courtisan. — Repartie de madame de Montmorency. — Effets de la reconnaissance de Jacques 111. — L'Angleterre, la Hollande el lo Danemark signent lo traité de coalition. — La princesse des Ursins; ses aventures; son portrait. — Manœuvres de madame des Ursina en Espagne. — Les pantoufles et la robe de chambre de Philippe V. — Les roulottes du lit. — Le duc de Savoie négocie secrètement avec l'Autriche. — Ca-tinat en informe la cour. — Ce maréchal est remplacé. — Compliment du duc do Duras au maréchal do Villero:.                                        261

Chap. XXXVI. — Défaite de Chiari.— Lo duc do Savoie perd le titre de généralissime des troupes françaises el espagnoles. — L’Angleterre, la Hollando eu l'empereur déclarent la guerre au rui de France. — Louis XIV la leur déclare à f sou tour.— Prise do Crémone — Combat nocturno dans les rues. — La placel est conservée. — Villeroi, fait prisonnier dans Crémone, est cbansonné âj Pa is. — Lo cocher-poOte de M. de Vertbamont fouette des deux mains. —I Mort de Guilhumc 111 au milieu des préparatif* de gu r.e. — Caractère de ce prince. — La reine Anno. — La porte interdis — Repas ci /a doc ht lie. • • Forces effectives de la coalition — Coup d'œil militaire eu Flandre, eu Allô maguo el en Italie. — Aihalie, tragédie de feu Racine, est jouée pour la pre miève fois par tes princes. — M. de Bourgogne, qui avait paru à la tête de l'année de Flandre, revient & Versailles.— Marlborough.—Vendressc conjugale à Versailles. — Bataille de Fricdlinyeu gagnée par Villar». — Il est fait maréchal do France. — Échec du comte do Château-Renaud dans la Mediterranée. — Pour iront millions d'or au fund de la mer. — Philippe V cède au duc du Bavière te souveraineté des Pays-Bas espagnols. — Défection définitive du duc de Savoie. — Création de onze maréchaux de Franco. — Il est do modo à la cour que les dames paraissent grosses. — Marche triomphante en Allemagne. — Révolté des Comiserds dans les Cévennes. — Le mar chal dc Montrevel n'a pu les soumettre. — Défection du Portugal. — L'ordro de la Mouche. — Interprétations à peno do vue sur cet ordre. — Vendôme est arrêté au moment de franchir le Tyrol cl de menacer Vienne. — Marlborough s'empare do Broons et de Buy. — Mémoires de Gourville manuscrits. — Lu pavillon des bois. — Succès du duc de Bourgogne en Allemagne. — L'archiduc Charles est reconnu roi d'Espagne... par son père. — Victoire dTlœch» stodl remportée par Villars. — 11 en rond compte au -oi el lui fait concevoir des doutes sur l'électeur de Bavière — Succès à Spire — Autres succès en Flandre. — M. do Vendôme fait désarmer los troupes du auc de Savoie — Mort do Saint-Èvrcmond el de Charles Perrault — Fin de l'homme ai masque de fer.— Étranges précautions prises apres sa mort.— Nouveaux détails. î^

Chap. XX XVII.— Masques que les femme# portent dans la me —Leur description — Les Folies amourruK#do Regnard. — Los hifiuimmt Petits, livre du marquis do l'Hôpital. —Villars est remplacé sur lo Danube par Marsh. — Situation critique do l’empereur. — Marlborough et Eugène voient à »oh secours. — L'archiduc Charles débarque «»t. Portugal. — Craintes do Philippe V.— Disgrâce <te la priiMMMae de» Ursins.— Philippe V et lo duc do Berwick arrêtent la marche do Charles. — La Feuilhde a dos succès en Savoie. — Naissance du duc de Bretagne, fils du duc de Bourgogne. — Marlborough défait l'électeur a nona-wrl. — imporitio de Vilteroi. — Seconde bataille d Hœcb«t»*dt ; l'année française y est taillée en ptoe». — so hcu«« ck> pays sont perdues en troc semaines. — Désespoir do toute la France. — Colonne d'Hœchstœdt injurieuse pour Louis XIV. — Le roi veut envoyer un cartel à Léopold. — Honneur» rendu# à Marlborough en Angleterre et en Allemagne. — Surprise de Gibraltar par los Anglais. — Marlborough passe le Rhin et prend Landau. — Changement de face do l'Europe. — Mort do Bossuet ri do Bourdaloue. — Cattot refuse lo cordon bleu. — L'électeur de Cologne, trait do folio do sn part. — La Feuillade prend Nice. — Tentative malheureuse pour reprendre GHMtbr. — M. de Laubanic. — Un bâton pour ce pauvre aveugle. — L’empereur Léopold; coup d'œil sur son règne... sa mort. — Villars opposés Marlborough. — Il lo force a la retraita. — ldominée, première tragédie de Crébillôn. — Les Nénechmes, comédie do Regnard. — Un trait du caractère do Louis XIV. — L’étoile de Villeroi nous attire un nouvel échec aux Pays-Bas. __Prcn. r bataillon carré. — Victoire do Cassano. — Conquête de Barcelone par lord Pelerborough. — Beau trait de cet Anglais. — LAvocat Patelin de Bruéh. — Réunion définitive do l'Écosse à l’Angleterre. — Les électeurs du Bavière et de Cologne au ban do l'Empire. — Victoire do Câssinalo. — Philippe V vont en vain reprendre Barcelone. — Son armée est mise en fuite. — Villeroi perd la bataille de Ramilhcs et toute la Flandre. — Louis XIV rappelle ce maréchal, mais sans lui faire aucun reprocho. — Siège do Turin par la Feuillade. — Vendôme passe do l'Italiemx Pays-Bas. — Préparatifs immenses pour lo siège de Turin. — Le duc d'Orléans remplace Vendôme en Italie. — Eugène s’a. vanee pour débloquer Turin. — Lu duc d'Orléans contrarié dans scs projeta par le maréchal Martin porteur d’un ordre de la cour. — Les lignes do l’ar- ^ mée française sont forcées. — Déroute ; l'Italie est perdue en quaire heures. — Le duc d'Orléans est blessé; Marsin meurt de ses blessures. — La dúchense d'Ofléans met ses pierreries on gage. — Madame de Maintenon donne à 1 Etat son argenterie. — Aventures conjugales do la Feuillade — Cinquante mille francs pour uno nuit. — Rencontre du roi et do madame du Muntcspan. — Lo bandeau du duc d Orléans. — Voltaire chez Ninon. — Mort de celte célèbre courtisane. — Ses archives. — L'archiduc Charles est couronné â Madrid. — Le marquis de R.bas.— Philippe V prêt â partir pour l'Amérique.

Chap. XXXVIII. — Négociations tentées en Hollande. — Mort de Bayle; son dictionnaire. — Duel de M. de Tonnerre et do M. A motet. — Mort du comte do Grammont. — Aide et Th^este do Crébillon. — Un parti hollandais enlève le premier écuyer du roi près de Marly. — Capitulation pour le retour dos Français testo en Italie i- o cuncusv sur lv r< ¿:»o dc Loui i XIV. — Mort

do madame de Montean. — La colonne d’HœchMTdi .•enverne. — Victoire d Almanza. — Le maréchal de Bêrwick ; son portrau — Le duc d’Orléans en Espagne. — 1^ ennemis on France. — Toulon assiégée. — La duchesse de Bourgogne et le beau Nangis. — M. de Maulevrior. — Lw doigte serrés. —• La confidente. — Les ennemis repassent les Alpes.— Mariage secret du Dauphin et de mademoiselle Choin. — Le Diable boiteux de Lesage. — Crispin rirai de #on mattrs du même auteur. — Philippe V perd des provinces à Naples et gagne un apanage conjugal chez lui. — Phénomène d’un ministre sans ambition. — Desmarest contrôleur général. — Expédition malheureuse do Jacques III. — Il va servir en Flandre comme simple volontaire. — C up d’œil sur la campagne de Flandre. — Villars en Savoie. — Lo port Mabon. — Siège lu Lille par Eugène. — Belle défense du maréchal de BoutDem. — Capitulation. — Sarcasmes contre le duc de Bourgogne. — La capitulation et la partie de volant. — Épigramme de madame la duchesse. — Suite des événements militaires — Quatrain. — Électre de Crébillon. — Le Légataire universel de Ro-gnard. — Mézerai ; son caractère ; ses manies; sa mort.               283

Chap. XXXIX. — Mort du père de la Chaise. — Encore un mol sur ce confesseur du roi. — Le père le Telher lui succède. — Portrait de ce jésuite. — Les deux le Tcllicr.— Anecdotes. — Hiver do 1709; tableau. — La misère diminue; Ja malice renaît. — Mort du prince de Conti; encore un mot sur lui. — Humi liantes Untotive<do négociations avec la Hollando. — MM de Rouillé el do Torcy. — Conditions honteuses imposées à Louis XIV. — Belle parole de ce prince.— Le roi, pour la première fois, rond compte à la nation. — Expédients financiers. — Samuel Bernard a Marly. — La vanité plus forte que l'intérêt — Fureurs de lo Tuilier contre les jansénistes — Lo jansénisme, son origine. — Jansénius.— Molina. —Sai ni-Cyran, A rnauld, Habert » — Les cinq propositions condamnées dans Jansénius. — Port-Royal; description. — Mœurs, coutumes, occupation» des solitaires de celle retraite. — Desmúrete, Dufossé, Nicole, Saei, Tillomout, Lancelot, Pascal.— Le Formulaire; les nonnes dos deux Port-Royal. — Expulsion des solitaires. — Le miracle. — La France divisée entre les jansénistes et les jésuites. — Les Lettre provinciales do Pascal. — Arnould s’expatrie. — Sa mort; celle de Pascal. — Le cas de conscience. — Dispersion des religieux de Port-Royal. — Le père Quesnel. — Porto du crédit du cardinal de Noailles. — Port-Royal est détruit de fond en comble. — Los os des morts en sont arrachés. — Épigramme. — Mort de M le prince. — Le poeto Dufresny, petit-fils do Henri IV, épouse une blanchisseuse. — Reconnaissance par le pape de Vhérétique Charles VI comme Roi Catholique. — Disgrâce do Chamilhrt. — Quand j étais roi. — Daniel Voisin ministre de la pierre —D’Antin machiniste de cour. — Coup d’œil militaire. — L’évêque de Bcauvan; trait courageux. — Villars perd la bataille de Malphquet. — Va-nilé déplacée de Villars créé duc et pair. — Ferme conduite de M. de Bouf-flers. —Zureare^ comédie de Lesage.— Anecdotes.—Tiiomas Corneille; son caractère; sa mort. — L'abbé de Valteville.                          188

Crap. XL. —M 3 ssii Ion accusé de galanterie.—Amour platonique s'il en fut jamais.

— Naissance du duc d’Anjou. — Lo couple Ventadour. — Scène domestique à Versailles. — Faveur extorquée pour la descendance du duc du Maine. — Mort de monsifur le duc. — Congrès de Gcrtruidenberg. — Madame la duchesse de Bourgogne à vingt-quatre ans. — Ses traits, ses mœurs. — Distraction» données au roi par celte princesse. — Arlequinados de Son Altesse. — La princesse d'Harcourt avec des pétards sous sa jupe. — l.c roi soupçonné d'une dernière velléité amoureuse. — La duchesse de Noailles en serait l’objet. — Mort de la duches.se de la Vallière. — Le cardinal de Bouillon s’expatrie. — Il est condamné par le parlement. — Le duc de Fronsac, depuis Richelieu, est présenté à la cour. — 11 tourne toutes les têtes. — L’habit do belle-mêro. — Nouveaux échecs dc Ph lippe V. — Établissement do l'impôt du dixième. __Débarquement des ennemis & Cette — Lo bréviaire à six livres por mois. — Continuation des bontés do madame de Bourgogne pour Fronsac. — On marie lo petit duc. — Sa conduite avec sa femme. — Les ennemis chassés do Cette. —Vendôme en Espagne. — Ce que peut lo nom seul d'un grand homme. — Terreur qu'inspirent les jésuites à un curé. — L’ennui d'une courtisane est la cause première do l'affermissement du trône de Philippe V. — Bataillé do Villa-Viciosa. — Le lit do la victoire. — Leduc de Berry; son portrait. — Mademoiselle d'Orléans; son portrait. — Éducation de celle princesse. — Lo duo do Berry épouse mademoiselle d'Orléans. — Première nuit des noces orageuse. — Le Curieux impertinent, première pièce de Dostouche». — Mort du poète Regnard. — Réchier succombe à une a**» longue maladie. 995 \iap. XL1. — L'abus des nudité* de gorge.—Sermon du curé do Saint-Etienne du

.Mont sur ce sujet. — Succès do Philippe V. — Nouvelles du ménage do M. lo due do Berry. — Caractère de la duchesse. — Loth et sa fille. — Plaintes au grand-papa. — Remontrances perdues k la duchesse do Berry. — La Vienne.— Le duc d'Orléans el le duc do Berry croisent le fer. — Traité do paix entro lo duc et la duchesse du Berry. — La partie carrée. — Scène scandaleuse au jeu de Marly. — La messe de Fontainebleau. — Madame d’Orléaps s’en lavo les mains. — Phadamiste et Zenobie do Crébillon. — Détails sur ho poète. — Manière dont il compose; sos habitudes singulières. — Mort du grand Dauphin. — Détail» sur sa maladie. — Circonstances relatives à sa pompe funèbre. — Poitrail do ce prince. — Los têtes do lapin du maréchal d’Uxelles. — Mort de l'empereur Joseph. — Quatrain. — Le duc do Bourgogne est admis au conseil. sauf quelques restrictions dictées par madame do Maintenon. — Longanimité conjugale du Dauphin. — Fronsac souà lo lit de la Dauphine. — Fronsac e$t mis a h Bastille. — Bulletin des armées. — Du Guay-Trouin s’empare de Rio-Januiro et y cause un dommage do vingt-cinq million*. — Politique de l'Europe changée |Mr ('avènement do Charles VI A l’Empire. — Eugène et Marlborough résistent a l'Europe. — La duchesse de Marlborough et lady Masham. — Une pairo de ganto et une jatte d’eau répandue changent la face du monde. — Préliminaires do paix signés à Londres. — Bases des traités. — Mort du maréchal de Boufllcrs ; un dernier mot sur cet homme de bien. — Mort do Boileau.                                                          301

Chàp. XLII.— Congrès d'Utrecht.— Marlborough perd son commandement et est accusé. — Eugène se rend à Londres pour défendre son allié. — M. le duc est

bli>" la chi-so pi- le duc de Berry. — Mœurs do M, de Bourbon. — Échoppé» de vue sur la Bastille. — Madame de Fronsac ambassadrice auprès de son mari. — Danger charmant de la duchesse. — Elle est forcée do se rassurer. — Mort do la Dauphine; détails. —Soupçons d'empoisonnement. — Sur qui dirigés. — Le duc de Bourgogne avait un moment soupçonné la vertu de sa femme. — La Dauphine suspectée de trahison politique. — Mort du Dauphin; description funèbre. —Caractère du duc do Bourgogne. — Le duc d'Orléans accusé hautement d'empoisonnement — Scène populaire. — Mort du duc de Bretagne. — Le duc d’Anjou, depuis Louis XV, est à l'extrémité. — Lo contre-poison de Venise. — C'est le duc d’Orléans qui le donne. — Singulier remerclment d Louis XIV. — Réponse hardie du duc d'Orléans. — La mise en jugement d< ce prince est agitée dans lo conseil.—Beauvillicrs détermine le roi à y renoo* cer. — Scène orageuse à Sceaux. — Autre au couvent des jésuites. — Le tigra el le renard sont thuselés. — La dernière armée de Louis XIV. — Disposition» secrètes pour la retraite do la cour derrière la Loire. — Vendôme meurt aban donné dans un village d'Espagne. — Caractère do co grand homme. — Son portrait. — L’archevêque d'Auch; la misère au sein de l’opulence. — L'accouchement de l’abbesse de Soint-Aignan. — Toutes les dames de la -our se déchaînent contre la captivité de Fronsac; il sort de la Bastille. — Le pont-levis et le marchepied. — Morne àr-<vt do Paris. — Tristesse extrême 4e la cour. — Le pape Clément XI reconnaît madame do Maintenon comme Aline do France. — Bataille do Denain; suites... la Franco est sauvée. — La maîtresse d’Eugène. — Effet des succès do l’armée a Paris. — Dernières précautions que le roi avait ordonnée*. — Retraite d'Eugène. — Reconnaissance ordinaire de» cours. — Un dernier mot sur Catinat mort cotte année. — Mort do l’astronome Cassini eide Marie Stuart, fille do Jacques 11.                    306

Cuap. XL1II. — Histoire do France du père Daniel: sa forme; son but. — Renonciations pour la forme.— Traité d'Utrecht; principales dispositions.— Réjouissances pour paix.—L’électeur de Bavière ¡I la cour de Louis XIV.—Saturnales deVilliem près Paris. — Un lit dans une logo do l'Opéra. — Vio actuelle des princes et princesses. — Mœurs de la cour en <713. — Réception solennelle du général des capucins. — Amours do la duchesse de Berry. — )f. Tout-Prêt. — Saint-Simon rappelle le duc do Berry à quoique dignité. — Lo coup de pied au derrière. — Mariages de M. le duc avec mademoiselle de Conti et do mademoiselle de Bourbon avec M. de Conti. — Les troupes allemandes quittent l'Espagne. — Les troubles civils continuent en Catalogne. — But de* révoltés.—Nouvel édit dc Loui« XIV contte les protestants — Villar» vainqueur en Allemagne; siège et prise de Fribourg. — Le duc de Martin; étranges manies de ce seigneur.—Préservatif ingénieux contre lo péché. 314

Chap. XMv ~ ^W8?0 rentre dans la lice galante. —La gageure. — Les loups dans k bergerie.— L’aide de camp de Villars dans le ménage du maréchal. — Eugène el Villars à Ras'adt. — La médaille. — L’amour tenant uno plumo. — Question financière. — Mort du duc de Berry. — Le flacon recouvert do maroquin. — Nouvelles calomnies contre lo duc d'Orléans. — M. do Chalais archer. — Le moine prisonnier.                                      34 7

SECONDE PARTIE.

Suite du Chapitre XL1V. — Les princes légitimés appelés à la couronne. — Induction» tirée* de celte disposition. — Pontchartrain refuse do sceller l’édit. — Les sceaux sont remis à Voisin. — Le comte de Toulouse ; son portrait — Tentomoet «lu ro». — Haranguo do Sa Majesté. — Lo testament du roi placé dans la muraille d'une tour du palais. — M. duMatuo et la régence; lu chat et l'oiseau. — Conférences nocturnes d'Anne et do Jacques lll. — Mort de la reino Anne. — Georges 1er lui succède. — Les promenades du coursà minuit. — La chasse aux belles. — Fibres paroles et soumission effective. — Traité de Haden. — Siège do Barcelono; tableau. — Fronsac et la blonde miroitière. — Madame Renaud. — La nuit coupée. — Scène matinale. — Coup de théâtre pittoresque. — La petite maison. — Trio. — Le livre ot l’épingle. — Le point de vue du cabinet. — Tardif amour do Louis XIV pour ses sujets. — Le peuple gros et- gras. — La bulle Unigenitus. — Xerrit do Créhillon. — Les morts et les blessés. — La vengeance ignorée du vengeur. — Mort du Marie-Louise, ruine d'Espagno. — Lo duc de Beauvillior$.— Ré-minUçoncç *w le maréchal ferrant de Salon.                              4

Chap XLV. — Mort do Fénelon. — Encore un mot du Télémaque. — Madame de* Ursina osl près do régner en Espagne. — Le fanatisme fait changer de résolution à Philippe V. — L'abbé Alberoni. — Ambassade do ce prêtre à Parme. — Lo Courrier. — Calcul d'un ambitieux — Élisabeth do Parme, ruino d'Espagne. — Disgrâce de la priocease des Drains. — La robe de cour el do h paille pour lit. — La princesse des Ursiits et son écuyer. •— L'ambassadeur de Perso. — Longues el singulières difficultés pour l'entrée à Paris de cet envoyé. — Diplomatie à coup* do crosse. — Les dames courent choz Mêhémel Riubeg. — Examen qu'il fait de leurs charmes. — Elles dansent devant l'ambassadeur. — Repas persan. — Folies orgueilleuses à la cour. — Cérémonie do la réception. — Réciprocité galante do la duchesse de Richelieu. — Lo donneur d'avis officieux. — Caprice do madame do Berry pour Richelieu. — Service d'un écuyer dans un boudoir. — Tendres adieux de Louis XIV et do l'électeur do Bavière. — Lo régiment do la calotte. — -Départ do l’ambassadeur do Perso. — Son ambassade était une mystification. — Le coin do nappo, les jambes enflées. — Variation dans les modes. — Les hauts talons. les mouches. — Philippe V reprend Majorque. — Fin des guerres do la succession. — L’almanach du diablo. — Beau Irait du chancelier Voisin. — Maladie do Louis XIV. — Sa mort. — Effet public de cet événement. — Résume du règne do Louis le Grand.                                                             5

RÈGNE DE LOUIS XV.

RÉGENCE.

Chapitre premier. — Mesures secrètes prises par le duc d’Orléans pour s’assurer lo parlement et les pairs. — Le lit de justice de Louis XV. — Le tesla-

chronicie ’ rr. ucsil-d^boruf.

ment de Louis XIV eat tM*é, — Foras du gûuvcmcitieni do h réglai?. — Droit <lo remxxntraneM préalables rendu aux parlements. — Périrait du régent. — Philippe d'Orléans considéré copimo homme d État. — Premiers travaux de li régence. — Lepare la Telber à l'audience du régent. — Victimes doce jésuite réintégrée# dans le droit des gens, — Audace des jésuites.— Punition d'un père Je Hotte. — Les bons (Véres reprennent leurs masques, — Exil de le Tôlier. — Dabais conseiller d'Etal. — Le testament inscrit sur le dos d'un maréchal do France. — Livrable par courtoisie.*— Rouillé. — Repartie d’un Lorrain. — La maison assiégée. — Orgueil ¡mp li d'un évoque, — Changement dans les physionomies de Mur. — Les saturnales du Palais-Royal.— Madame de Parabërej tes dames admises aux soupers du régent J les roués. — Les soupers du Luxembourg. — Le comte do Mitra, — La reconnaissaJtce infinie.__ Tyrannie du cumio Ja Riom. — Le sorcier. — Le Jfcditiw de Deitouchcs. — Mort de Girardoii; de Gaita ad et de M.débranche. — La comtesse de l¡”' con-temporaine de Louis XIV et dont 1er. tablettes ont servi a la rédaction de ces Chrorriquos pose la plume à la fin de 471 S.                               13

C DAF. 11. — Notice bis torique eu r la comtesse de P ' *", contempera i no de Louis XIV.

— Sa bru continue ms tablettes, — Envoi de l'an née 171 « à l'année I $ 16. — Louis XV s'établit aux Tuileries. — L'abbé do Fleury nommé confesseur du roi. — La chèvre, te chou et lu jardinier. — Gumnu•nrcmeat ries bals masqués de l'Opéra. — Coup d'mil sur ces bals. — Les grands donnent la remédie au peuple. — Mentor cl Télémaque pour rire. — Le duc et la iluches-so do lorraine à Parte, — La jeûna princesse de Conti. — Clermont, Richelieu, la Faro, Soubise, cto. P amants dû cette princesse. — Le petit chien gardien du i'honneur do Son Altesse. — Mademoiselle de Charoláis. — Sm intrigues avec Richelieu. — Rcndex-youa roulant. — Une princesse du sang chez ta comme-MÎre, — MndKwAaelle do Valois, troisième fille du régent- — Son amour pour Richelieu. — La surveillante Reproches; expédiante pour la tromper, — Angélique ; substitution. — Lé Style prolixe, — Angélique déhonCo au régant Lintrigue des amante. — Colère du prince; scène faite à sa fille. — Charles XII; Expédition proposée à es mi paladin. — Intrigues d'AlbaronL — Délire de la vanité, — Première représenta tien d'.Méfié devant le publie; — Exil do Voltaire, — Le.-, épines cachées de l'indignu rosier, — Horrible excès commis eup une femme de qualité Ivre. — Le dual, — Richelieu pour la iùcândt fois i La Rastillo. — M n dMnofaeHc do Clin rolni s Va coOBOJér le pFlSOO-nier. —Complaisance d'une bonne sœur. — Établissement d'une chandra de justice pour juger les traitante, — A fripon fripon et demi. — Samuel ikt-usrd; son portrait. — Ün juif généreux cl honnête homme. — Querelle éntre lw pairs et te parlement. — Détails Scandaleux qui en reswitenl. — La beauté prise d'assaut. — Los soldats jésuites, — Système de Law ; fondation de as banque; formo des billets. — Requête des princes du sang rentre Ifs princes légitimés. — Mademoi sella d'Orléans; intrigue inoMUieuM. — Getto princes» se fait religieuse, —L'amour pase partout. — La lanterne magique. — lié régent veut qu'on lui coupe le poing. — Mort du chansonnier Cou-tenges.                                                                        <g

Cmxj< HL — Triple alliance entre la Franco, la Hollande cl l'Angleterre. — Les

Espagnol» s'emparent de Lite do Sardaigne, — Rui secrél d Albcroni,— Saint Antoine nu milieu des diables, — On Oie 1rs lisières au roi, — M. lo duc de ” entadour i l'hôpital. — Polichinelle do la foire et les courtisan» polichinnifes. — Le fouet par substitution.— Affaire des princes légitimés. — Leur Mémoire. — C'est une femme do chambra qui te rédige. — Mort du chancelier Vente; d'Agowitau lo rrnifi'-ncci.— P*e-<s notice-<ur Iła*toi iéhi*n.— i. |i. ii."iR-vmi belle conduite do ce poète. — Fontanelle; un mot sur lui — Expédient Mimique du poète Dufresny. — L'abbé do Saint-Pierre rêveur vertueux, — Vie profane de ffiadcmoisella d'Orléans au couvent de Chelles, — Le tîar Pierre le Grand à Parta. — Portrait de ce pnnea — Particularités de son séjour. — Départ docur, — Salle d'audience vacillante. — Voltaire eut mis a h Rastille. — Cause» de cet ampnBonnement — Intermittence de dévotion et do péchés.— Histoire du diamant te rejmi; son acquisition. — Édit qui révoque celui do 1711 sur les princes légitimés. — Paveur de la banque. — Création de la compagnie du Mississipi. — Il est défendu de parler ou d'écrire pour ou contre la bulto L'niÿrtJifuj, — Suppression de te chambre de justice, — D'Argensfut aous te gouttière. —Troubles eu Bret^nn, — Lu bd air et te bm iw.                                                łł

Chip, IV, — Richelieu et nia demoiselle do Valois à Saint-Cloud. — La duchesse douairière d'Orléans ni me le tÿifêma de Law.— MüsiiemoiseStes de Valois et de Charólate * rOpéra. — Duel de mesdames de Nealu et do Polignac pour fii-CÍicIími. — Racoonausance du dut. — La cour dos Cuteious. — Le chevalier de Die. — Substitution forcée. — Cela finit comme cela avait commencé. — Rétablissement des secrétaires d’Étal. — La dmntalte flottante. — Nouvelle refonte des monnaie#, — Mort de Marie de Modéne, veuve de Jacques.il, — Le Brutus du Nord.— Déchéance absolue des princes légitimé», — Honneurs personnels accordés au comte de Toulouse. — bella conduite de ce soigneur. — Quadruple alliance,—Œdipe, tragédie do Voltaire. — Partiente rites sur ce poète. — Prise d'habit d'Adélaïde d’Orléans. — D/lices mowteinea du ns le cou-TMt de Chelles, — Le» pAiTipp^itf 1 - — Nouvelle bulle de Clément XI sur lo constitution, — Troubles nouveaux quelle causo. — Mort de Charles XII. — Coup d tiul SUT la Suède. — La banque de Law est déclarée banque royale. — Richuecs colossales dû Law. — Ce financier est décrété de prise de corps par te parlement. —Exil du chancelier d'Agiterait, — D ArgcnaoD obtient les sceaux, — Réjouissances des fil les publiques a cette occasion, — Anoure de M. d'Argensoa» — Le pacha des couvents, — Vue intérieure du monastère de la Madeleine du TraineL — La Fillon; histoire de cette fille, — Los dames do la arar ■• prostituent ch« te Fillon, — Singulier quiproquo. —«Cotupire-Moa de Celta mare,—, Son objet, — Arrestation du prince de Cellsmara. — Ar-restation". — Compliment du cardinal do Nuailles,— L arabassudcur de Franco quille Madrid. — Le fine et la duchesse du Mme écrit arrêtés, — Le» lavo* merita redoublés. — Mort des maréchaux d Harcourt et de Montrcvel, ił

Caar. V. — Déclaration de guerre à I'Espuma. — Excès, révoltante do liberii-■ak*- — RicWliM Conduit pour I* trdisnCma fois S k Bastille.— M^uA diver-

sèment ri i^quès de son arrestation. — One mère consolant l’amour libertin rt» sa lilte, —Toutes tes dames de ta cour paient sous les murs de In Beatilla pour voir Richelieu. — Manège curieux.— Efforts de rodeEnoisuBa de Valéis ffliprta du régent. — Les ion tramonta brisés. — L'essai du tombeau. — Mosaïque de manies de l'abbeuc de Chattes, — Le régent et sa famille,— Mort de rodam» do Maintenon. — Guerreen Espagne, —Los croix do Sa i ni- Louis «nr des roba, de palais. — Affluence du papier; délire des lisions a cet égard, — Les if on hites cl les Ammonites. — Grossesse hors de propos. — La devineresses — Maladie pt mort de la duchcsie de Hrrry. — Encono un mot sur clic. — Nou-VOlles eonresstetis du gnuiromninr ut i fa flanque. — Philippe v te déclarent la libérateur dv fa Franco.— FHcIi- Iihi suri de fa ILü-ùIIb —Négociation entre mademoiselle de Valois et te regent.-—La chambre du cuismicr. — Lejcu du placarda — Projet do faire une tète doublaiiCmt couronnée. — Procureur sap* preainilion. — Le dira fripier. — Lot . tTcctif Horrifié A l'or +m espérai ire, —-Prtidłgcń du folie — Lu bob^e pupitre. — La courlîsanè diplomate. — Proteo-* lion nwfadroilo de ia Banque, — L.tw je fait ttlhulique, — Prodigalités qu jt fait. — Su fortune colasHalo, — Law académicien, — Lu croc-en-jambe ticl'ijr-giteiL — Force de rhabi«'jo chez un laquais- parvenu. — Nouvelle (txpéditiMl in-llheureuse de Jacques III. — Mort du jésuite le Tuilier.                 37

CiiAP. VI, —'Law cou trtleur général. — Portrait île cet Écossais. —Cupidité Je» grands, — Le minisire pi sprint en pleine audience. — L'or et Targoni devenus» sans figure, de vils métaux, — Le financier joué par te robin. — Un opéra do M. le duc d'Orléans. — Grécourl; ses «oies, son épitapbû, — Mise en liberté du duc et do fa din-liessc du Mairie. — Lit cour de Sceaux ; m Composition^ ^C* plaisirs, — Assassinai commis par lo comte dé Horn. — Son supplice. — L*» Algonquins; leur arrivée, four réception. — Villero! Algonquin. — Mort du marquis de Dauganü. — Scs Mémoires. — Le dur de Hirln-lieu fo remplace A f Académie, — Fragmente du Bon discoure de téûèpHoc. — La Rourso et les Agioteurs- — Harangue mal heu reírse du maréchal de Vilfars. — Recherché» inqiiïMioi>v|r* aur l'argent, — Anecdotes, — Décadence rapide du papier, — Mouvement» séditieux. — Danger do Iaw, — Dubois demande un arohovéché. ■— Scène dans le cabinet du régénl. — Le ministre dea plaisirs du régénl est archevêque de Cambrai, — Sacro de Dubois. — Miníame FarcbevèquO da Cambrai. — Singulière dcmnndo de ta Fillon. — L'archevêque Dubois apprend a dira ta ruea-so. — Pcate de Marseille; Betsiuwie. — Patx avec l'Espagne; conditions; le jésuite Daubenton. —O qu'il faut a Philippe V te malin ; ce qu ii lui faut te soir,—Suite ils ta décadonçe du système Latv,— Nouvelle émeute populaire «ont cet étoangôr est te sujet — Refrain de vaudeville improvisé par ta premier président du parlement. — Projet mystérieux de cette eoinpiignio. — Happe! du cheiieclicr d'Aguesseau. — Li -■ billete sont mis L rs de cireutattau — Le parlement est exilé à Pontoise; pourquoi, — SHiMTninetê du premier président à Pontoise. — Dubois est j-té aux jambes du parlement — Ce que n'a pu faire Louis XIV , Dubois F,i ouiplil. — Law se démet de sCi Charges. — Pelletier de la llouwic cwtr&lpur général, — Evasion de l'aventurier. — Vive discussion daii.s le ronieil d« régCïiCi, — Rô-Bumé du syslèmi' de Law, —Opinion sur ce financier.                   13

Cifàp. Vil. — Modo des panrerj; leur description. — Les bacchantes. — Liquida lion des billete da L it^iqur. — PourenltaB exercées contre diverses per-■îwmm a roeresten du sysh me. — Exécution mystérieuse. — Mademoiselle Défannay derethra baronne de Stodl. — L'ambassadour turc. — Mort dû d Ar-genson, — Ma-fame du Trninel hn avait donne un tuiübèau pour sa Id**- — Mintami, d'Avcme — üubnfa cardinal, — Sm/anmc* ot |irnjnbs slngpKûrs sny la pourpre de imtwnn. — La rn-'h-- Ur ce tardliud, — Le récent émule des habilites de VatiEprard, — Matadle di- Louis XV. — NouTdtes^atomEiic* contre te duc d'üriéaiM. — Réjouissancci universelles pour le rçuEflsèment du roi. — Arlicta seerat du imite de iL.sfa A. — Fin de 1a pesta de Marseille. — EogJoiHteíemeiit de ta ville dv Tumis* — Premiers esiais de l'inocuîafûm en Angleterre. — EsfArr e,L nui- r par tes romêibens. — L« .Wucftqb.'w, tragédie de la Moite. — Préliminaires du mariaga de Louis XV avec l'infante d Espagne, ii de mademoiselle de Mouipcnsier avec don Louis, — Le roi mauvais coucheur.                                                     AO

Citar, Vit], — LUu des Faisans. — Échange du mademoiselle de Monlpensier et de I iufanlo ilrKH|MA»u. — Wari-sRo i'itcctif cle niademmsdk1 l'ürléanB et rte don Louis, — Mitrie-AniM-A ictOiro ri Espagne à Paris. — Son mari cl mi (Kii^êe.— Mmicmùrséllé de Beaujolais, cinquième finie du rogeut, ffaucéo don Cat^M, — Admission du can! i pa I Dubois auCOtiSèil do régoraco. — Incidents qui s'On suivent, — Deux faveurs pour un éclat de rire moqueur, — Les fêtés d'Adam. — Les ll.i golfante. — Les fin gel laitons nocturnes à Saint-Cloud, — Di-marcation entre les huiumcs de plaisir Cl lui hommes úfaIfairév — JïomuÎMjt tragédie de la Atolle. — Louis XV s'établit A Vctaaillen. — Singulière scène fana par Vil-tarai il Dubois. — Exil du rorèehsl de Vilteroi, — Disparition de l’xbbé dn Fleury, — Convention secréte entre Vjltehu ot Fleury. — Dubois prerilA- mr-nistre. — Les jésuites donnent de nouveau uq confesseur au roi. — Lte<ua et les gueux de iTlirtel-Dicu. — Sacre de Louis XV ¡1 Reims. — yuck|ue.> rendions $ur celte solennité. — Fantaiiaagcirte du souvenirs. — Le sacre du roi propre-ment dit. — Escapade de* otages de ta sainte ampoule, — Mort d'Aune de fa Trémouillc, princołM des Uobis. — Encore un mot sur celte tarume célébra, — Mort du marquis de lo Para,                                       04

Ciur. IX. — CGupo-gorçe entretenu pw privilège de grandeur--Aigle * doux (êtes vivant. — Majorité do Louis XV. — Premier entretien de ce prince do-venu maître absolu. — Lit de justice. — Dubois confirmé premier ntiiuatre. — Le régaai fait rendre compte de son administration, — Coup d'œil sur l'éducation de Louis XV.                                               59

majorité,

Crue X. — Lo roi réintègre les prince» légitimés dans leurs honneurs. — Lo salut du bonnet.— Subtilités de Breteuif p.-mr enlever tes preuves du mnriago de Dtiliois.— Bretanii est fait ministre pour roi,l.— .Mort du cardinal Dubois. — De taita curieux sur In Un de ce cardinal, — Enumération de ses richesse*. — Le frère et le neveu de Dubois. — Nouvel éehaulill mi de ta rwonnai inca

ŒM granda. — Lo duc d'D'lions est premier ministre, — li ne signn pas les ordonnances relative» •«* finances. — Nouvelle organisation de la compagnie des Inde». — Le curé Meslier et 8CS CtmffMiOfll, — Les fermes sont données à bail. — Mûri de AfaJnmt duchesse douairière d'Orléans, — Philippe d’Orléans eut frappé d'apoplexie. — Détails sur ses derniers instants. — Poucet de tu Rivière. — Oraison funèbre du régent. — Comment J/, h duc est nommé premier ministre. — inri dt Castro de la Met lu.                          61

Ciup* XL — Madama de Pria maîtresse de Jf. k dw. ■— Ses manœuvre* pour s'occuper des affaires de l’Etal. — Les frères Paris, la VriiUre, d'Armenen-villo, Marrillo, Dodus, BrelauiL — La montagne en. travail. — Cinquante— wpt chevaliers de l’ordre. — Lès rendez-vous dans h garde-robe, — Prétentions du jeune duc d'Orléans. — Comment Jf. Je duc a connu madame de Prie. — Portrait do celte dame — Retour de la GrangoChiu ed A Paris. — Notice sur bob courses européennes. — La pensée et le fromage do Hollande. — Mariage du duc d'Orléans. — Abdication de Philippe Y, roi d'Espagne.— Louis i« roi d'apparat.-— La jeune reine d’Espugne et scs caméristes, — Fruits du jésuitisme introduit do nouveau à la cour, — Les protestant* ¿oui encore persécutés. — Secte dite des odamitet; scs œuvres, — La pragm iiiquo sanction ; M qua c’est.-— Fumino a Paris. — M ort du czar Pierre le Grand. — Encore un mut sur CO prince. — Aventuren dû Villebois. — Mort de Louis I*», roi d'Espagne. — Sa veuve envient en Franco. — L'infante fiancée à Louis XV est renvoyée à Madrid. — Mademoiselle de Venusudois. — Alliance île l'Espagne avec l'empereur et l'Empire. — Impôt dil le ctnîuani^me, — Le mémoire tenelim.— Mario Lecainsk* «t sur le point d'épouser lu comte d’Es-trées, -— Elle devient roi né de France. — Un roi manquant de chemises. — L’évèquo de Fréjus professeur du galanterio — Portrait de lu reino. — Mademoiselle dû Clermont et M- de Melun. — Fadar-cs de la cour de Sceaux. — L'ftidûfre^ comédie de Voltaire. — Le ballet des LTímenja, — Le Chinois à Chu renten.                                                              6S

Clip. Xll. —La reitio; sa tendresse conjugale, sea minières;ses habitados in-iériourM.—La duehoase de Bonifiera.—Si tipil ¡ère condition faite à un amant. — Petite maison de la rua Cadet. — Lo comiede Charoláis; sod cynisme, are cruautés. — Ce prince est dissolu et^rucl comme Néron. — Disgrâce do if. Je duc et de madame de Prie. — Fleury -gouverne la Prince. — Portrait dû co mí-nistre. — Économie de bouts do chandelles a la mut. — Suppression du cin-füdnjij^f, — Lct- niirmidotM y ce que c’cst, — Nouveau bfl.il des fermes. — Création des milices cl du six compagnies du cadets. — Fleury est Cuit cardinal. — Maurice, comte dû Saxe, élu duc de Courtaude. — Aperçu historique sur ce jeu no seigneur. — Ad Hemie Leûouvrcur. — Aurore boréale ; terreur qu'cite produit.—Pÿrrhui, tragédie de Cri-billon. — Lettre posthume do Louis XlV.

C'était te fruit ü une intrigue.— Fin contre fin. — Commencement de réconciliation entro Louis XV cl Philippe V. — La bacchante de la ruû CadeL — Newton; scs œuvres , sa mort, honneurs qui lui furent rendus. — Mort de Catherine pr, ciarinc de Russie. — Le diacre Fdnayeavtej m mort, son tombeau, — Les convulsionnaires, l'tracrs, les rau¿ewrt, les dboyíuwj, les mfauiait^s, — Concile d'Embrun. — Guerre entre l’Angle terre et l'Espagne, *— Médiation de Fleury. — .Mort du Georges l*r( roi do la Grande-Bretagne, — Robert Walpdc. — Réconoilialion de Louis XV et de Philippe V. — Mort du prince do Conti. — Lo l'h-iloMphc «lann comédie da DúíUmkLb*, — Le comte dû Saxo el Adrien ne Lûwvvrcur. -— Richelieu A Vienne, —-Supersti— lion de ce seigneur. -— L'alcbitoiale Demis; la pierre philosophale. —- Congrès de boissons. — Le* nouvelles ecclésiastiques, — Lu barbet contrebandier. —■ Bombardement da Tripoli, — Une puissance connue la Erente doit laisser la république de Saint-Marin M prévaloir d'une victoire sur Tripoli ou Alger. — Le canal de Picardie, — Loui-s XV a la petite vérole. — Coup d'épéo don» l’eau, — La jeune duchesse d'Orléans., — DûAkAîoo du wrdin«l dp Noaittea. — Mort horrible do la marquisa du Prie.                                7î

Chap. XIU. — Les pavillons A l'or ¡enlate. — Tentatives galantes sur le cœur du roi. — Madame de Guntaut ; son portrait, ses vue».— Jalousie de h reina. — M, do Gcsmeesi une vieille coquette. — Le lieutenant général fardé— La chasteté de Louis XV est sauvée. —■ Le roi préfère sa santé aux amours. — Second mariage du duc de Bourbon. — Naissance du Dauphin père do Louis XVI, etc. — La page du duo de Genres. — Eau clairs du congrès do Seisena, — Traité do Séville. — Mort du ordinal de Xci.nl les. — M, do Vinti-Tnille le remplace. — Fridúric-Gujlíaunte, roi de Prusse, etClkarloFrédéric, depuis Frédéric le Grand. — Horrible catastrophe da Cuti- — Abdication du Victor-Amédée roi dû Savoie- — CaWGiMiw^ tragédie. Jo Piren, et Gm/m irogédio de Voilai ru- — Le parterre ci la calotte- — Mort de la comtesse dû B , auteur des Tellowi. — Révolte día Corna contre les Génois. — Les convulsion-nafres; le nouveau prophète Elle. — Le parlement al les iVmwrUri «wtíno-íJí.yuff. — Edit SUT lii donations, — Vieter-Amé déc emprisonné par MU fils. __Conduite de 1a cour de Versailles dans celte circonstance, — Grossesse simulée do la duché?su do Parme. — Louis XV fait le monopole du commerce des grain». — Le cimetière de Saint-Médard est fermé, —Troubles A W sujet. — PrajmłMiU* inaction; re que c’est. — Richelieu et l'écuyer complimenteur. — Lû confesseur courtisait, — Guerre cuire U tour et lû parlement. — Mort de Vjctor-Amédéo, — Zotes, tragédie de Voltaire. — Le pété tragique. — La ílon'rHP, comédie du De-Mouchea.                              79

Cdav, Xtv, — Mesure prise d’un degré du méridien au pôle, cl d'un autre è l'équateur.— ¿«Enriada de Voltaire,— Stanislas Le tuniki est réélu roi do Pologne. — Siège de Daauick, — Le monarque aventurier. — Guerre on Allemagne et an Italio — Gútinxie y^ja de Plron, — Le Dauphin et la vent.— Les convui-aionnaires; étrange rnikhl¡gnlp,— Prescriptions — Hostilités en Allemagne et en Italie. — Mort des mnr.tçhauX de Berwict et rte Villon. — Révolution en Corso; le roi Théodore J*». — Adüaf iu GucrcJih de Voltaire. — Continuation de la guerre. — Préliminaire de paix signés a Vienne. — Rixe à Paria entre des gardos françaises et des gardes suisses. -=- M. T argot. — Fart-Fart dí Gresset, anecdote, — Mort du grand Eugène, — Lu roso apostolique. — ATaire dû Voltaire — L'Enfant prodigua du mém# auteur. — Marivaux ; son genre ¡ Je 1<9^ Ira Fa«w CottfdłMW.                               <

CUaP- XV,— M. d'Aguesseau et le pantin. — Stanislas Leéiinsfei prend pUsea-ginu do la Lùn ine, — Mort de Jean-Gaston de MédicÎB- — Le duc de Lorraine prend possession de la Toscane. — CaiuMiisatiou de Vincent de PauL — Incendie à l’Hôtel-Dieu- — Mort des ducs du Maine et de Touleuse. — M^n dumarë-c¿al d’Eatrêes. — Apparition do Rameau Jfippofyfe rt Afící«, proies du lulli Pellcgrin. —Gwioref PuJiu^j párelos do Deniil-Bernard , muiią^ ^ Rameau. — Les runiiłfrf et tes ànlfromùto. — Suppression des chargea du présidents du grand conseil. — Incendia du palais. — Téjin.'^ liquidées par lu ^u. .--Paix définitive. — Traité avec la Suède. — Nivelle révolution eu Cor». — Combats de processions. — Le roi an prison. — Anecdotes- —Lo -Varoníaai» dû Piren ; anecdote à ce sujet, — Le roi tourneur. — Min a g.- de la filin aînée de Louis XV av« l'infant dou Philippe, — Suite de la révolution on Corse. — Mort de Samuel HiTiiard. — PATticularilós aur ce fameux juif. — Stanislel en Lorraine. — Apparition du moraliste Duelos. — L'abbé do Saint-Cosma Grand SoïfiJ dos Natehcz. — Coitiítiencernent des IrouhlM en Europe pour la succession autrichienne. — Ouverture d'un congrès à Franrfert.— Marie-Thérèse fa Graudo. — Elle s'empare dû la courenuû d'Autriche. — Appariliüli de Frédéric le Grand. — Son début militaire. —■ L’aigte rouwtee CH Prusse. — Embarrea do Marie-Thérèse. — Encore lo Cocees. -— Philippe V, roi d'Es-, pagne; singularités étrange» de ce prince, ses manies. -— Mûri du pape C1Ó-ment XIL— Première exposition au Louvre.— Edouard fil de Grouet, 93

Cha? XV].— Mcrt de Marion Dûlûrme âgée de crut trente-cinq ans. — Détails sur celte courtisane. — Alliance du reí de Sardaigne avec la reino de Hongrie. — Victoire de MnLwitr, premier exploit de Frédéric le Grand. —Guerra rouir* la reina de Hongrie; te maréchal de BelteJslo. — Conquit» en Allemagne.--Alarma à Vienne- — Georges II menacé dans te Hanovre.— Il signe un irai té de neutralité- — Serment des Hongrois à Marte-Thérèse. — Les liâmes anglaise* offrent cent mille livres sterling i la reine do Hongrie, — Ello los rofnw. — Examen de la pragmatique sanction, — Le doc d Orléans, fils da régent, so démet do sea chargea. — Dérelïon et galanti rie, — J/on címucrtírr ww-t itera te rate.— Le marquis de Souvré ; son caractère ; repartió bonite. — Prague; le comte do Saxo; assaut; le brave Chevert, — Couronnement k d Choilcs V|1 íi Pregue. — Coup d’œil milite ire. — Singulière neutralilé du mnd-due dû Tosca no. — Avantages rem portes pur nos vaisseaux sur ceux de Angleterre* — La C'Ñírcfieuíc d’ispril, opéra dû Favori. — Lo poète UngW pat des dames. — L’aciiliassideur turo Zud-Eifenili, — Son coirón i Paris; sa réception à la cour, -— Hospitalité flupanxiva des helio!* Parislenûoa. — Goûfûriitéraient de L'empereur Chartes Vil a Francfort, — ludiffèrcnco du Louis XV sur lo sort du sotarme»- — Désastr&s da l'artnêe franco-bavaroise on Autriche «en Bavière* — Lo partisan Montre! ; sac de Munich. — Nos chance) favorables baissent en Bohême, — La princesse de Carian an maîtresse du ca dînai de Fleury. — Intrigues pour rendre Loul* XV mii ¡p n à la reine. - Marie Ltciinaka el son confesseur. — La chasteté absolue. — La tendresse bachique. — Ruptura don intimités conjugales du roi et do le reine, — Richelieu adopte la rôle de feu l'abbé Dubois,. —■ La (Mmie^a do Mailly; son portrait. — Échtt des cbarnms de cotte dame, — Elle revient a la charge et triomphe. —- Jalousie du comte de Madly ; on lo «ira*. •— Scrupules paternels du marquis de Neslo ; Oh La paye. — Jôfluitir^û de Fleury. — Détection du roi de Prane. — politique puérile de Fleury. — RctraiLe des maréchaux do Delte-lslo et de Rroglio, — La maréchal de Mailleboia reçoit l'ordre du marcher en Bobéme.—L'armée française est asïiégéû dans Prague. — Lu siège est levé. — La guerra en Italio. -— L'évéqua de Bo«v*ia; l'esMOO mitré. — La philosophie el la bullo d'u— pergèS- — Voila, ce que c’est que d’avoir des sœurs. — Avarice de Louis XV.— M.nininu de Mailly »o fuit denoto. — Mad«ac do Vímtinúlta secundo mallr-Ci&O du roi, — Réponse maligne de Lapeyranio à mademoiselle do Charcdai», — Les Anglais échouent aux ledos devant Carlbagène. — Vive* renuynlraneça dans le parlement anglais. — Retraite de Maillebois but lo Danube. — Le ma-récbil de Hcllo-lsle évacue la Bohème au milieu de l'birtt — Conduite hé roi-quû do Chovert resté dans Prague, — jfdfopuJ, tragédie do Voltaire, SD

Ciiaf, XVI!. — Mort du cardinal de Fleury; un dernier mot sur ce ministre, — Périrait de Louis XV.— Madame de Lauraguais troisième mOltrosso du roi. — J. es deux sœurs ensemble. — Las prifa *pparfrtnenü dç Versa il la-s. — Lea yvbfej (¿ta consacrées A Bncchus. — Louis XV cuisinier, — Grande [¿tet o( fûtes tic Vénus.— Le suisse de mademoiselle do Charobi*.— La morale d'Eiop déplaît .i Louis XV. — Le ^¡n du roi. —■ Gansait de Je Meute sur la guerre. — La inantebat de NoaUtes passe te Rhin itec uno armée considérable. — Il prend position eut te Mein.— Dangereuse situation du l'armée anglaise pré* de cette rivière,'—La guerre en Allemagne et en Italie, — Intrigue» politique» de l'Europe, — Bataille de Dettingue* — Bombardement et «omitaion de Tunis. — Entrevue à Francfort dû M. de Nouilles et de tord Stair. — Misère de Chéries VII et de sa famille. —Il traite honteusement avec Marie-Thêrèsa, ■— Bumble conduite du Lûuiû XV, — Cession de territoire faite au roi de Sarda: gnu par Marie-Thérèse. —- Toutes les conquêtes dû la Franco en Allemagne sont reperdues — Dos partis autrichiens pénètrent On France- —hiélenle proclamation de MontsaL — Réponse vigoureuse des habitants. — Mort do madame- do Vinlimillc, — Éclair du renaissante faveur de madame de Mailly. — Madame de Ch&teauroux quatrième maUrosso du roi. — Elle far des conditions à ce prince. —■ La Afori da Cêtar^ tragédie de Voltaire. — Marapa, tragédie du mémo Auteur.— Précédents, anecdotes; madcmoiiellc DunicsniL — Origina de la haine de Voltaire pour Desirmiaine».         t&3

Cinr. XV]li, — Madame de Tournelle et le ducd’Agénojs. — Proposition* m-crêtes de Frédéric 11 à Louis XV, — Molife de celte politique.— Le anseHdh* ploma1:que du canapé. — Bonne intelligence A coupa de canon. —■Comb.ui dar * leu faux dû Toulon. — Tentative do Charles-Édouard Stuart. — Elle ècbùue. — Première campagne de Louis XV.— Succès en Flandre. — Mort hérourio du marquis de Beau vau. — Charles de Lorraine passe le Rhin. — Manifeste do Frédéric II.— L’amiral Anson; réltexleai. — Triomphe en espères ścnnaijtes. — L;'iiis xv se met en route pour l'Alsace, — Maladie du roi A Metz, — Reten-ilsiement du déswpoir,—Belles parole» do Louis XV,— intrigues pourchasser ■madame dcChJtwurcux.— Le battant do porte brisé,— L* respect trep bfuyjDt.

— Exil des amours — Origino du M*n-aiW 3e Vahnanach. — La modestie du roi a raison. — La cour et le peuple; où se trouve la canaille?— Le maréchal do Nasilles est décidément un général inhabile. — Conduite bien différente du maréchal de Saxo. — Campagne héroïque dana les Alpes. — Le mot d’An-nibal — Surprise de l’antique VeUctri — Bataille de Coni. — Retraite dans la victoire. — Le* cuirasse# percées et les chevaux tué#. — Quelques avantages en Allemagne. — La fortune se dément. — Maurice de Saxe au rang do Tu-renne et Coudé. — Minage du Dauphin; réjouissances. — Foi punique des Anglais. — Le naturel revient au galop. — Rappel de madame do Châteauroux. — Sa mort. — Injustes soupçon#. — Essai de Richelieu pour livrer au roi la marquise de Flavacourt. — Le marquis est intraitable.                   1 < 5

Chap. XIX. —Mort de l'empereur Charles Vil. — ün mot sur ce prince. — La guerre continue. — Intrigues des dames do la cour pour s’emparer du cœur de Louis XV. — Mariage du Dauphin. — Portrait do ce prince et de l'infante sa femme.— La présidente de*** et l'if galant.— Bal de l’hôtel do ville. — Les masques.— Le mouchoir est jeté. —Le lieutenant général duc de Richelieu dans ses fonctions do boudoir. — Madame d'Etioles. — L'infusion do tilleul. — La crise. — Une nouvelle favorite. — Montespau second. — Désespoir, plaintes, menaces. — Voyage sanitaire prescrit par six mousquetaires. — Histoire do Jeanne-Antoinette Poisson, damo lo Normand d’Etioles.— Elle est créée marquisa de Pompadour. — Dagi, héros do la papillote. — Madame ¡‘autre cl madame celle-ci. — Jalousie rétrograde du roi. — Singulière investigation auprès de M. do Bridge. — En préviendrait-il lo roi avant ou après? — Lo nouvel électeur do Bavière conclut un traite avec Marie-Thérèse. — Il reconnaît par une honteuse ingratitude les secours donnés par la Franco à ses aïeux et A son père. — Trait de perfidie do co prince envers M. do Ségur. — Plan do campagne de la Franco. — Siégo do Tournai. — La fièvre et la tranchée ouverte. — Sic eo* non vobis. — Description pittoresque de la bataille de Fontenoy. — Louis XV offre h paix au sein de se# victoires. — Elle est refusée. — Frédéric 11 gagne la bataille do Friedberg. — Réjouissances & Versailles. — Le Trajan de Versailles. — Le peintre Vanloo. — L'uniforme et l'étiquette. — Election de l'empereur François I". — Couronnement à Francfort de François I»». — Détails militaire#. — Guerre maritime. — Lo maréchal et lo chevalier de Belle-lsle sont rendus par les Anglais. — L’ambition de madame do Pompadour commence à poindre. — Elle a peu l’esprit des affaires. — L- frère de la favorito est emmar^uM. — l.e monde, la loclili, lee intimée. — Description du petit Trianon. — Patho# calant. — Louis XV cuisinier. — Les poulets au basilic et le héros de la salade. — Le verre du roi. — Un tour de page. — Le marquis de Lugeac; anecdote. — Echappée do vue en Italio. — Commencement de l’expédition de Charles-Edouard Stuart en Angleterre. —Coup d’œil on Allemagne.— Mort dos maréchaux do Broglie et do Puységur. — M. do Macbaud contrôleur général. — La table mécanique de Choisy. 121 Chap. XX. — Le sans-façon des grands seigneurs. — La fatalité bénigne. — Gaucherie d'un gentilhomme campagnard. — Le tambour Poisson. — Suite do l'expédition du prince Charles-Edouard. — Dernière victoire, que suit de près une défaite —Charles-Edouard fugitif. — L'héroino écossaise. — La maladie trahit son courage; calamites de Stuart; comble do la misère. — Mademoiselle de Macdonald. — La servante Betty. — Le malheur est conquérant. — Disparition de Charles-Edouard. — Vengeances atroces do George» 11. — Martyr# de la fidélité. — Présomptions do VŒil-de-bauf. — Victoire# nouvelles en Flandre. — Lo roi triomphateur. — Revers do h médaille. — Bataille do Plaisance. — L'armée franco-espagnole abandonne l'Italie. — Gênes tombe au pouvoir des Autrichien». — Dure» condition# du vainqueur. — Lo# Génoia a# révoltent et chassent le# troupes autrichiennes. — Mort do Philippe V et de la Dauphin© de France sa fille. —Singuliers regrets do Louis XV. — La douleur et l'Opéra. — La tendresse paternelle d'un roi. — Campagne de Flandre; pris© de Na-mur. — Le prince Charles cl Maurice de Saxe. — Bataille de Rocoux. — Tentative ridicule des Anglais sur nos côte#. — Occupation do la Provence par les Austro-Sardes. — Lo maréchal de Belle-lsle arrête leurs progrès. — Mort des maréchaux de Chaulnes cl de Montmorency. — Mission conjugale du duc de Richelieu. — Cha'les-Edouard Stuart reparaît; il rentre en Franco. — Les ennemi# sont chassés de la Franco méridional©. — Le marquis do Vaudièro devient marquis do Marigny.—Caractère de co parvenu. — La femme enceinte et le Dauphin. — Mark-Joseph de Saxe est mariée à ce prince. — Réjouissances, anecdotes. — Gargantua masqué. — Diplomatie; révolution en Hollande. — Quatrième campagne du roi. — Continuation des hostilités en Flandre. — Gaieté française au bivouac. — Bataille do Laufeld. — Siego do Berg-op-Zoom la pucello. — Gênes est de nouveau menacée. — Bouffi rs et des secours y sont envoyés par la France. — Belle conduite de ce général. — Prise do Bcrg-op-Zoom. — Lo comte de Lowendahl est fait maréchal do Franco. — Mot un peu brusqué du prince de Conti. — Disette de ministres. — Facétie maligno de M. de Brissac. — Mort du duc do Boufflers dans Gênes. — Richelieu I© remplace. — Les assiégeante abandonnent lo siège pnr suite d'une diver-mon en Piémont faite par .M. do Belle-lsle. — Combats maritimes. — Assaut d’Exile#. — Mort du chevalier do Belle-lsle. — Le Méchant de Gresset. 133 Chap. XXI. — Coup d’œil intérieur sur la famille royalo. — Longanimité do la reine. — Un mot sur le Dauphin.— M. Poisson pèro toujours boucher à la cour. — Généalogie de sa façon. — Louis XV gendre do l'ancien boucher des Invalides. — L'épée du roi cl son fourreau. — L'homélie d'un fou. — Le tableau de Choisy.— Les joies de ce monde. — Paix générale; à quelles conditions. — I oui# XV toujours paladin aux dépens de la France. — Intimation do l'Angleterre A la France au sujet de Charles-Edouard. — Scènes scandaleuses à cet égard. — Effet do la fraternité des rois. — Charles-Edouard trouve cher des républicain# l'hospitalité que fui refuse un souverain.— Richelieu et madamo do la Po-pelinièrc.— L’examinateur galant. —La cheminée pivotante.— Lo déshonneur donné cn spectacle. — Scène aex la favonio. — Le théâtre des petits cabinets. — Le# illus res comédiens. — Voltaire protégé par madame do Pompadour. — Louange maladroite de ce poète. — Si nouvelle disgrâce pour un madrigal. — L’auteur de la Ilenriade est exilé, — Mademoiselle Gauthier actrice, puis religieuse. — Madame de BouAkrs déviait maréchale do Luxembourg. — Nou-

voiles scènes érotiques. — Madame de Tencin; sa mort. — Ï^SÜ' le atiwrhe ment du roi pour madame de Pompadour. — Disgrâce d'un mm-ire p«M,r m quatrain. — Calembour do rOEit-de-bauf. — Le bonnet de nuit d'im mini-t'# — Catilina do Crébillon — Sémiramis do Voltaire. — Trait de honteuse humilité de Voltaire. — Nanfn# du même auteur. — Le séducteur endormi. — A • parition du comte do Saint-Germain; son portrait — Choses incompreheiiM bles--La cour de François 1" peinte en 1760 par un témoin oculaire. 1 M

Chap. XXII. — Conversation do Saint-Germain avec le roi. — La teche d’un diamant enlevée. — La chambre mystérieuse. — 11 n’y a que cinq cents ans que j© «ers monsieur le comte. — Prodigalités do Saint Germain. — Le contrôleur général Machault n’est pas un sorcier. — Traité d'Herronhausen. — Commencement des refus de sacrements pour cause do jansénisme. — Extrême-onction par arrêt du parlement — Les bains de sang humain. — Emeute à Pari». — Justice prévôtale. — Fontanelle. — Soirées de madamo Geoffrin; debut do M. Suard. — Le château de Bellevue.— La noblesse devient une récompense militaire.— L'habit de tapisserie. — Les maréchaux de Brancas el d'Harcourt meurent à Paris. — Mort de l'illustre Maurice de Saxe. — Encore un mot sur ce grand homme. — Oreste do Voltaire. — Origine du rcntoihge des tableaux. — La peinture au milieu du dix-huitième siècle. — Mort do d'Aguesseau. — Les louis tombés et les balayeurs. — Les poulardes données aux chevaux pour fourrage. — Monument# do galanterie consacrés par le prince do Conti. — La Guirlande, opéra do Marmontol.                                  150

Chap. XXIII. — Fondation do l'Ecole militaire. — Mort do M. lo duc d’Orléans, dit Sainte-Geneviève. — Caractère de co prince. — La rupture de la ceinture de culotte. — Incrédulité du même princo sur les décès et les naissances. — Mort de madame Henriette de France. — Pacification de la Corse. — Encore les refus de sacrements. — Ambition de madame de Pompadour. — A politique, politique et demi.—Le poète Desforges mis littéralement en cage. —Hostilité# dans l’Inde. — M. Duplcix. — Un marquis français souverain dans l’Inde. — Désastres qui suivent do près l'apogée do sa gloire. — Ce prince do l’Asie se morfond dans le# antichambres de Paris. — Nos affaires dans l'Amérique. — Les Iroquois. — Suite des querelles du clergé et du parlement. — Expédition nocturne. — Les mousquetaires et les dames do la robe. — Réflexion sur les roi# et les parlemente. — Les rapporte do polico. — Egout# de la société. — Morts dans la famille do la favorite. — Indigestion nocturne du roi. — Les Grâces sans jupons. — Le peuple paye encore cela.—L’Inoculation; ouvrage de Gatti. — Bonne intelligence rétablie dans l’Inde. — Camps de plaisance aux frontières. — Mol houroux de Fontcnelio. — Parlement du bon plaisir. — Lo favori et la favorite. — Exil de Richelieu. — Le Devin du tillage do J.-J. Rousseau. — Origine do cc philosophe. — Ses premier# ouvrages. — Le Dissipateur do Destouches. — La cabriole.                                155

Chap. XXIV. — Lo régime échauffant. — Lo cynisme en bouteille. — La favorito n'est pas aussi froide qu'elle le dit. — Ses vaines tentatives contre d’Argenson. — Changement do ministres. — Hostilités en Amérique. — Washington sou# un Jour peu favorable. — M. de Mézières; aventures curieuses.— Le gentilhomme écureuil. — Mandrin ; son exécution. — Difficulté diplomatique à causo de co bandit. — Naissance du duc de Berry, depuis Louis XVI. — Anecdotes au lit do l'accouchée. — Lo roi bien conseillé donne raison aux parlemente. — Richard jardinier de Trianon. — L'évêquo de Lavaur et la marchande do fraises. — Pension d'un pieux archevêque à un poete libertin. — Mademoiselle La-callle; la demi-part. — Mort du maréchal de Lowendahl.—Ou se prépare à la guerre. — Expédients financiers. — Apparition de l'abbé de Bernis. — Loe deux comités. — Mort de madame Zepbyrino do Franco et du pnneo do Dom-bc»-— Naissance do Loui»-Slani#l#»-Xavier do Franco (Louis XVHl), — Tremblement do tarro de Lisbonne. — VoltalrJ à la cour do Prusse. — L'Orphelin de la Chine de Voltaire. — Le sommeil inopportun do Montesquieu. — Réforme dans les cosamos du théâtre. — Echange de grâces dans l'antichambre. — Le princo ennui».* de la fraude.                                   163

CHAP. XXV. — La ebanoinesse de B*” auteur du troisième manuscrit des Chroniques-— Elle ost la petite-fille d'Andromoçu#, de Phèdre et de UriiannvMt.— Le pan d'habit. — La petite maison de mademoiselle Clairon. — Un archevêque l'épée au côté.—Préparatifs de guerre. —La politique de l'Europe renversée. — Terreur# do l'Angleterre.— Le gênera' des chauves-souris —Galanteries ecclésiastiques — Conquête do Minorquo. — Le maréchal de Richelieu devenu un héros ailleurs qeo dan# le# boudoirs. — Le baisor de Judas. — Lit de justice; opposition parlementaire — Lamoignon de Malesberbes. — Conquête# de Frédéric Il en Saxe. — Violation des archives de Dresde. — Le Platon de madrigal. — Portrait du grand Frédéric. — Nouvelles sectes de conrulitonnaœ##. — Les filles crucifiées. — Encore les Nouvelles ecclésiastiques. — Point d© départ de la révolution française. — L’amiral Bmg.— La messe de minuit de Saint-Sulpice. — La Coquille corrigée do Lanouo. —Confection d'un© nouvelle carte do Franco.                                                          <"6

Chap XXVI. — L'abbé de Bernis; origine de sa faveur. — Le furet du ministère. — M. Rouillé. — Attentai sur la personne du roi par Damiens. — Effet de ccl événement sur la nation. — Portrait do Damiens. — La basque d habit em# portée. — La faveur de madame de Pompadour chancello. — Scène «lire cet « favorite et le marquis d'Argcnson. — Faveur renaissante de madame de Pompadour. — Disgrâce do d’Argenson et de Machault. — Apparition du duo de Choiseul. — Proces do Damieis : quel* sont les coupables? — Exécution do ce régicide. — Galanterie atroce. — Exécution de l'amiral Bing en Angleterre. — Dispositions militaires en Allemagne. — Le bivouac do Frédéric le Grand. — Succès en Amérique. — Suite de la guerre on Allemagne. — Campagne do Hanovre.— D'Estrées; bataille d'Haslenbeck.— La Diane allemande.—Traité de Cloatersovon. — Rappol du parlement — Doléances do Frédéric II. — Echec# qu'il éprouve. —- Naissance do Charte» de France (Charle-' X) — Mademoiselle Arnould de l'Opéra. — Iphigénie en Tauride, trag Ji-. — Dé-a-lre de Rubach. — Politique infâme. — Suite des succès du Frédéric. — Suut»-o excusé à la cour. — Il est cbau*onné par le# Parisiens.                   <77

CHAP- XXVII. — Influence politique de madame de Pompadour. — Seeioqui' ludes secrète#. — Elle choi#it do m mam des 01^^08 a Louis XV. — La Petite

'Urqtiist d« la cbar mille* — Pû anumt politique avant tout.— La L.: ¿1 :'ih‘ de Mirly— Jíidetiuiíeite Roman*.— El il dú I ‘arel; dm équ* dé farte,— LéPaTCB'iX Cerf.-,— Amiiir do LmuSiLV piurlei cimetières,— Ui«ł XV et h't genadetet-tecs, —J,-* HíniKflflau j L'mtf#(/B ^ûvrrilt llél^ue.— Perle de Chandiriwg^r — Expédition ^tiroir* des Anglen, — Lo niàtécbll do Bel te-Me. — W» moniteur, — U roi * grand'peor. — La folie dev^ée. — Période lo taladlo de devell — Le générai dm bénédictins. -- Descente des Anglais sur les côtes de France. — Arianki ait dit rot de Portugal. — Une bonne soubteada. — Dif^ice du cardinal de Bertiis. — Le duc de Chois eu! ministre. — ?oi) portrait, — Anecdote. — Exil de Semis. — Exploits île Frédéric II. — Pene do LMisbourç — Ü ierre du Canada. — /^¡urmnio™, tragédie de Lcmierre. — Mort de nudair.e de GraSigny et de l'abbé d'ORrel.                     ^8*

ClAX XXVI 11.— La d&chesj* d’Urléans; M via — Création do L'ordre du Même militaire. — Victoire de Borghem. — P». jq| de di-urnte en Ai^î-htio. — D.-i*-Iresaur mer. —Bataille de Mmden — Mort de Ferdinand VTt rm 4 Ei<|w»ne.

VautanwBi le géütnèlro mécanique. — Ênraue une défaite marihnte. — Guetta duCantida; perte de Québec.— Les g 'Chutes.— M do Silhouellu — Lu- coupa de baguette d'un contràlour gênerai — 11 n'était pas roncier. — L*1* jeunes, M. de Ghoiseiil, la ma quise de Pimpa our — L* Dauphin ferre un imint Ignace. ■— La lanterne Murrio —■ M.ri do U io-i,oulM de France, —Ses amours avec Bernie* — ïjm’^îi. tra^riio no Pùinsinrt iL1 Lorry. — Lu F ™<fi J^nj* . comédjo de Destourhtw — Oh ihïJ-in. ............T"''. — Duo autre

pLQlcu.no. — Exploita de Porteño 11 — KuiuJuion 0 l.i puhte pump do Pans. — L'autre feuille des bénéfice*. — Le awine espion — fini* potorou ri ta Suinçiteite — Victoire do (¡tentarcamp, — Le eh jodier u a- .--,. tl ira sine

il Dauphin — Lm spectateurs di»|Mrai>spni d’‘ la s'ér.- de res lh"Vro* — Effet de cctlû réforme. — T itu-rti/, trago Un do VN h ire — L‘t ?■.■: - iptef, comédie du PaliSMb — Ün amateur du bouton* — L'Ü 'umir di- WK.ine — Déon^t os en Amérique et aux Indes, —M. 'te LaUy-liur id — '■' t "i maréchal do Cnigup. — Cauro singulière de celle do Gùitnoitd de la luueho. 19! Cha?. XXIX.— Mort du marécht! de BoHe-ialc, tld anilin du U.uiïdA ', du lue de Bourgogne. — Le ruiniez d K-paîbea; sl- ovcnliiies et t"i niai-is ^plu-chctissefi de cerises —■ Enron-ta duc de Choi^nd, — l„i cuivrr'ut"' >1' C i-binct. — Singulière veinrenrr de c- ministre. — Dne nouvollr ia«büjilf. —

Portraits du martChe! do Bru.lie, du marquis da CastriOs et lu unm C ri ■ s*u-bnf, —[,a précepteur du ?drrdin Orfa. — Le d vlnn- c lektaii iu^b — Ronuuvrtl...... iu du pacte dû fumile, — Jd^ favorable.’ de Cl i>sul sur l.i m • rino — Louis. Xv jtppHta nel* dw ebéte ni du Kspn ne. — dhoisoul ratev-i cependant celle mutuo».— Piule do Poadic^éri. — La ly A I» Bolillo ; |iuiir;i|Ł do M général. — Les échecs humains. — £e Pir# Jr /uvuHr de Diderot. 198 Cha?. XXX. —■ Réformes upérées dans l/nrinda pu CliOiscul. — Hun farti tiré d une insolenté,.— M. do OhÉmuI fs t mílire lo fou n HiMoi de la puerro; pourquoi. — Los lunettes. —Les vols privitegm? — Avarice dc Louis XV — Réunion de i Opér-i-CoruiquO et de lu Comédie- H dieu JA — Revue '"- 1 ’léu» du l'époque. — VülLaim Acordóse. —. Une huit pitante du roi. — Mort iM la czarino Elisabeth* — Lea Rumos s'allient 4 Frédéric II — Ovation du maréchal de Brogüe. — Xnrutlt et Lubin, opéra do Favori,-— Apparition des per^-mingo du celto pièce An origina] — KmOs d* J -J. Rousseau. — l^rsecultens de 1 autour. — Kévotetinn dé palais A Pot*r*hourg. — Catherine II régne seule. — Mort de Oébilten; g» funérailles. — AsuMinst juridique dé Calas. — Expulsion deajçf^tÿgj délatte airwuuitanpito. — Ł* <™u de tawnguais Al ïnjdemoiselle Arnould.— HO*i«ltas folio* do» retirai s miras ir». —Coup riraii militaire dans le Hawurre.— Situai tan du rot de Prusse. — Signature il-, pré-ümiMires do ptll. — Particttlijriléa du traité. — Msd urne dé Pompidour diplomate— Nouveautés UUéraim importantes. — La lisant dn VibW de Vuise-non. — L'Em&ti du Mfé, omnédia de Voltaire. — /te ih ^hj p m mi, «wnédie de XfiirmOtteL — Le piń do rahbs d* n<ii>n>c»>t. — VvWhm VI HvMomiiL. — Réformes nun-rette^ ont» l'armée.                                      141

Cjilp xxxi. — Lo placet de Ta temo Bife. — Lo rol de Prnsníi I exquis ta poil. — D'A tamben rotase les bienfaits de Catherine H* — Mirl de Racine bis. — Anecdaiea sur lo duc de Berri (Louis XVïj #t le cornu de Provence (Lania XVI1È). ■—Le Ubléaa des jêsiiitp» do tallen. — Incendie de IOpéra. — frétai singulier do tnniJénioî selle Mataen-Neurù. — f/ulpirf j'nrroli do Voltaire. — J.- J. Rousseau citoyen du monde —Statué équestre de Louis XV.

-—EsporiUén de peintures an Louvre. — Périrait dfl VdliirtiB vers. — Elan do L esprit public. — ¡.'«teur ansiáis Garnek. — Mori hnrnhlo dé l'abbé I'ré-IflłL — La femme dé Ti raleada rit, — Lé Tice.rhanrfli-nr JUniipeou. — Bon mot de d Ayos. — Lt chevallier d Eon. — Mida mu dłCmalin. — L* Contr* Jr liare *icł. tragédie de I* Harpe. — Coque ce* qoe c# poeta. — Mort du roi de Mogne. — l.t patite-niéré do Cornai ta. — Hospitalité que lui ddonO Voltaire — Le cûmfflpnuU.eiir envi phi. — Mort de madame cl a Pompriimir. — Le tłr-mon A ta grocque. — L'étalon humain. — Insurriiclinn 00 Bretagne; le dw d'Aiguillon. — (Matons faites au roi par la compagnie des ludrH. — Apparition de Nectar, — Lfilra d rerchroéfW da Piró par J .-J ItouMew. — Mort de Rameau. — Première pierre dj la nouvel!» église Saune-G-neviOvo (le Fenlbéon}. — Eu mont de Cethcrinł 11 toi de Pchane. — triini ir ta .Wvł-t^f par J.-J. ËnuMeea — TrruipM française* en Corse. — Apparition de *wll, — La LhlH wino ira pÀifMopAiçui ds Voltaire, — Olympia, tragédie do ^"łtairCr — Funritan, tragédie do la MarpO; — /dMtM*, tragédie dé Le-■torra, — £f fwiis, comédir do ft)Í4f¡1Mtr                            51 +

Bcrri devient Dauphin. — "on caractère; fOn éducation. — La fW ÎVjATe,opéra dn FflVart. — font Jtinrs, opera, muvqnc d,, phjlidT.pnriiles do Poitiaitu L — J.t Philoity^hf imm ir iuuoif, cóptédio ilii Sed J» na. —■ Ftiéimtnêne da vaitui 411 IbéMro. — Les cinquante loui* du capitaine — Mort de StaniJja Lwrin-ki. — Man d'éducaiton de la Dauphine. — Intrigues buées sur cette prétention. — Proche de Lüly-Totaridai —Une tache sur b vie do Choisi. — L* Perita da eta ars dr Henri / F, comédie da G1II1J. — Une viromtOwo an vospa de garde. — Pcuî-on blanchir l’ébito av« de L'entre? — Mémoire de la Cl^lotn-i Mtr Lea iTOubléS d$ Bretagne. — Suite dû celte alfairo — Anaasinat religieux du che-v.Ikt de h Barre. — La famille Sirven. — La bibliothèque da Duh rot, __ Mort de J arque* III, prétendant à fa enuroono d'AuglcterrO] et de Chri* filian VIT roi de Danemark-                                               SI 8

Girar XXXIII, — Actuares et Guïltaums Trfl, tragédie* de Lernieiro. — Lo chevalier fie Houfflera; 4Nw, raim d« Gotaondc. — O^éra de ce num par Se-dainoéi Mi»n*igny. — Le coup d épéo dans la cuisse- — Mort de la Dauphine.

■—Calomnies répandues contre le duc de ChoieeuL — Intrigues centro ce tni-ns-are. — ¿.j SrçiAjJ de Voltaire — Critique amtre de FrOron.— Purinut do PsalL — Ktiiutaûfi dm jésuites dal'Eipgne, do Suples cl do Panne. — Singulière ni itadie de I* Condarainei — Le Margines de ma demo ¡sella clairon. — J.-J Ruii^eau reparaît en Franco. — {iłUtam dc Marmontél. — Lf Ifwiton-PQÏre rfi innnçu*de J.-J, Rousseau —Le moine certifiant Im-rn^me na honte. — La mnmirf fgyptienMl. — I." prierai de Liniballe. — Il «1 lanoé dans lo mon te par le duo de Chartres. — Inwnvénieota d'una Jonction du vice et do la verni — Lé courtisans Forêt. — L'em> lâire mr lo nombril. — La beauté S nipiiliwié. — F. i incipjlioii |>hil0W| bique de M 1: mantel. — /Ju^íc, dramo dc H-..um¡iHi 1 ta. — Les /eonomta/cj. — La cbthlc d'une danseuse, — Faste de mtwiemoiftflta GiHmard. — Mort du prmro de Lambtlte. — Le chut ou par-buttant. — 1.0 praid prêtre dé ta upiss^rio —Nouvelle commuhich paseata do voltaire.'—Mort de Marie Letxinsko, reine «ta Franco, — Notnalift* calomnies contre 1 brusłni. — Dnu parli* à ta ffliur* — Cession da le O rtc b fa Froné*. — Gü*rre dans ce pays. — Progrès ds l'insurrection ftntêrlen-ne. — I. n-i^r du bal de l'Oftara. - Quel '-luit cal ongo-fa. — Apparition de mutfame du Hirty — Prii-iulęiilł da Min admission au ht ruy.il, — Les es*ŁTenns. — CI Kuj fait uni école — Ln pnrti il’* ignillnn s'empara de l'éprit de fa favorite, — **a chnr^fui dé ta ftauriiruinflíie — Ptegre nnuiun ni tendus au roi ■ I ' D......mark. — On prooitto ce ]u '»C" d m» lo* ítablluseménts portaicns. -— J-i- (nog on de lu dudwsbo d« M-taeùu - C^iproquo du rui de Danefflark. — Les itioumtis su bai puré, — f.ee '-hsttwis ri* in»dMna de Rricli+nî. — tlnn j innée 0 Ferury. — Jiftfrl*tjt IregAdis do Smirin — Le* Fditticj /njWrtïri* de M. ikirthe. — Lo iltaJUm de imdenulimite nnimard.                  StB

Ćmił. XXXIV. — Le pap" et te dite de p^tïh-— _.. -¡lé fn rernd Domîuf.—

ttéuninu d Avignon à ta France. — Mort tte Clén Cul XiH, — No ivaam n-ver^ li-rei s Pari* — La vengeurra* du bourreau Hv Sutasnns,— Mirin^r du dur dé fbüTl’fl — Purlrart de re priftré — M demiiselte Grandi cl te marchand do tbcvairi. —- Bermitłstari lies Cor es à la Franc*. — NduvOjW détails sur 1 insur* reciten anterrealne — L"- iińMuhi f" de liruigé, — I.M HtMiiiwri dé in.id.ini'- du Barry-■— Cene FsTnnte M le peintre Doyen. — La ctjlwio d'Aiguillon tira parti du Crédit de ta inultre. * en ture. — l’rujel d'utiion du duc de FL ni aver una a rabí dur lws*e d'Autriche — Onpdraii «irlet vih»m de M*rié-TrterêiO — Marifl-Ao:üioeUo.— li vui deltabbude VaruiouiA Vienne. —- r choiseul tics cuisines* — fingí dual» pour une perruque. — J/dmfel, im^die de .M. Ducia. — £1 Liuriw. opéra dc SndHine, musique dé Muo^igoy. — Lr ï'ebfnrt* j^irtanr ■maiqto de Grétry.                                                 Sł

Cïàp. XXXV.— Louił XV a'jjérioit qu’il viaillii — L'évêque et ta Murtiiuiii* — Nouvelle astr# de t'Opéra eu P ilai."!trij-nl. — Ltahbr Tfcroy, ^- Mariage du pjuphin et tic Mario-Antoinette d'Autrirhi',— F^tes h Versailtea.— Itertrut dr la Dauphine. —Difficultés d'étiq'Lclto. — Orgueil do Mario»Antoinette froissé,— ÛrigiwdeblÏDfh— lj cérémonie lies possédé*-—States érigéo il Voltaire. —Ll frti d artifîcc du 30 mai.... ; horribles détartras. — J,-J. Rousseau au cjfé d* ta Béance. — Bnrora tes troublés do Brotagne. — L* Chalutata , d AigulUof — Disgrâce de CTlOÎSOill. — Lé duc de Laujun-Pytada. — Altachéméal de ] Dtuipb'iw pour CWreuL — Mario-Anloim uo d madame du H^rry.— Le çy clop de Versalitas,. — Ooeupłtioirt d ta Dauphine — ta VeiHi du JfataLar, Fayrl, Sÿiriin , fai Drut A ru cri, nouveauté* dramalîqure. — Début do l'jt teur Lanri, — Le duc d'Orhteni épousa madame do Montosson.         S4k

Ciup. XXXVI. — Du líipns i'npc te pifi-Jiii'iit et h cour. — o wpseat cassé,— TCI pMt tel fils. — J* poète Gilhort.— L*parlement MaupMu. — OppoaPtet jeu princes.— intrigues de l'Angleterre en Bretagne,—La couronne de» un ton* offerte nu duc d Orléans. — Mariage du comte de Provence.— Portrait du Wa-<fam#.— F.uiforomiadü qui sera déme ni Le. — Le oui du ruurto. — Franchise tro> crue du Dauphin. — Le coin du feu de ifonrieur. — Le apécitiq-m auti-yiihj* Ithquc. — Expérience publique, — Nouveaux ministres — Brochure patriûU-que du comte do Laurngmis. — Parties cbn 111 pétrea de Marié-Antoinette — Le* Anes; les chutes. — Le théâtre d AuJitioL — Gaston et fayard. Uwdi* du M- de Bclloy — ¿f ^nurru *tenfdMairth annfdic do Goldo(i. — Zrniu* cl A #01^ opéra ite Sfannonte! et Grétry.— Mori d Hckitma. — 'itaOm de P' "e le Grand. — Dispositions de tous le* nnc>em< parlements. — (tentasùoii rh H-cafa. — Mariage d'une chanoine*** et d'üti chevalier de Halle. — La ^cune rorrtlesse d" B”* — Sa présentation. — Le pied d* ne;, — Découverte du tombeau d’Haméra, — Morí de machine Fs vari. — La nui nie îles pniucssinns. — Horrible Salurnate du comte do Sade. — Modele de fa statu* dn Vol ta r*. — Mademoiselle liulinard capitaine des duss.s — Mademoiselle Duthe c*k éU'itrica. — Bévoluli n de Suède. — Premier purt-tgo de ta Pologne. — Lu nouveau feu grégeois. — Concession dre Anglais qui Américtîns. — L'insur* TMtitKi n'en continu* pas ™?ln» —Pensions du duc de Choiseul mr^ — Jiem^ iJJuW, tragédie de Ducia. — Pirrri te Ûw’. iriyédie de M * Belloy, — Le parterre romilé de treiuro. — Apruritiun do nmdetDa>*el1i Rau-ccuirt, — Particularité* curieuses sur cille débutante — ^a.^e-Aiitniurtte la proté j* chaude menti—Lelomip de ta marquise de Langeao. — Mort i* P r n, — Querello du duc dû ÓmuIm* g de BoavmercÍJai*, — Lu d^t ,., ;u-l; ,i1Uit

et son fils. — Une fête chez madame du Barry. — La duchesse de Bourbon et la princesse d'Henin.— La comète; frayeurs quelle cause. — Machines à fou; bateaux a vapeur. — Le démembrement de la Pologne s'effectue — Suppression do l’ordre des jésuites. — Ils trouvent un asilo en Prusse et en Russie. — Voltaire aux pieds do madame du Barry. — Mariage du comte d’Artois. — Evénement lugubre chex la favorite. — Le héros de 1a foule. — Régulas, tragédie de Dorât. — I.a Feinte par amour, comédie du même auteur. 246 Cdap. XXXVII.— L'épée sanglante. — Le frttin de la magistrature.— Le suisse do M. de .Monteynard.— Les bals de la Dauphine. — Le Dauphin danseur maladroit. — L'Elysée du bailli de Fleury. — Apparition de bumourier. — Guerre musicale : Gluck et Piccini.— Iphigénie en Aulide, opéra do Gluck. — Réforme dans les moeurs de l'Opéra. — Gentille filouterie de quelques grands soigneurs. — Les poufs au sentiment. — Maladie de Louis XV. — Sa mort. — Désertion des courtisans.— Convoi on posto.— Résumé du régne do Louis XV. 255

RÈGNE DE LOUIS XVI.

Chapitre premier. — Une mémorialiste débutante. — Infection du palais do Versailles,reste do la grandeur do Louis XV. — Portefeuilles du feu roi. — Le saint sacrement mis en prison. — Mesdames filles de Louis XV sont atteintes do la petite vérole. — Mauropas est mis 4 la tête des affaires par Louis XVI. — Projets de ce ministre. — Exil de madame du Barry. — Début champêtre du roi. — Le petit Trianon donné A la reine. — Le tigre et l'ours à table. — Testament de Louis XV. —Le distique du pont Neuf. — Facultés de Louis XVI pour régner. — Vergennes et do .Muy au ministère. — Saint-Barthélemy do ministres. —Turgot et Sartino ministres. — Résistance de Maupeou. — Passion honteuse des dames. — La Nouvelle Aurore, satire contre la reino. — Vers de Monsieur (Louis XVIII). — Révolution musicale. — Orphée, Castor et Pollux , do Gluck. — Mort do Clément XIV. — Lo pape et l'arlequin. — Rappel des anciens parlements. — La poule au pot. — Rivalité de la reine et des princesses — Cercles intimes de Mario-Antoinette. — Grossesse de la comtesse d’Artois.— Bals de la cour. — Anecdote de la cour de Danemark. — Le billet doux trouvé chez la reine. — La cour do Henri IV. — L'archiduc Maximilien à Paris. — Le Barbier de Séville, comédie do Beaumarchais. — Buffon et l'archiduc. — Les sept péchés capitaux. — Mademoiselle Duthé huée à Longchamps. —Sacre du roi à Reims. —Préparatifs onéreux. —Unboudoir dans une égHsc. —Tentative vaino dola reine en faveur de Choiseul. — Le duc d'Aiguillon amant assidu do ma— dame du Barry. — La duchesse tient le flambeau. — La nuit mystérieuse de Reims. — Malcsherbes ministre. — La Chalotais réhabilité. — Le portrait do la reine. — Naissance du duc d'Angoulême. — La maison do la reine. — Lo palais d'un abbé. — L*^>mtc do Saint-Germain ministre de la guerre. — Bon mot du comte d'Arts». — Pygmalion de J.-J. Rousseau. — Louis XVI esquive la circoncision. — Nouveaux liais de la reine. — Guerre aux vieilles femmes. — Sentiment» indiscrètement exprimés do la reine pour .M. de Lau-zun. — Faits a l'appui. — Lady Barrymore. — La Belle Arsène, la Fausse Magie, opéras. — Origine do la couleur puce. — L'insurrection d'Amérique marcho à grands pas. — Washington général en chef. — Evénements militaires.                                                                    260

Ciup. II.— Chansons satiriques contre la reine. — Le pique-nique manqué. — Mort de Fréron. — Les courses de chevaux à l'anglaise. — Caprice do la reino. — Apparition do madame Jules de Polignac. — Retraite de Turgot et Maloshcr-bes. — Jésuitisme do Mauropas. — Mort du prince do Conti. — Un dernier mot sur co prince. — Le marquis do Mirabeau. — M. Nccker aux finances. — Hostilités «n Amérique. — Aol» d'in<lé(>endnnc« do» Elat»-Uni». — Effort# dc VAngleterre. — Le comte d'Artois amant de madame du Barry. — Secret donné à Louis XVI par un abbé pour faire des enfants. — L'inconvénient des génuflexions. — Lo docteur Franklin. — L’abbé do l'Epée. — Fondation du mont-de-piété. — Mademoiselle Raucourt arrêtée pour dettes. — L'empereur Joseph H à Paris. — Apparition do la Fayette volontaire dans la cause do la liberté. — Kościuszko. — L'empereur aux Percherons. — Les sourds-muets. — Désappointement de la vanité do Voltaire. — Rolraito du comte do Saint-Germain. — Lo prince do Montbarrey. — Causes do la disgrâce de Saint-Germain. — Bagatelle. — Mademoiselle Raucourt protégée par la reine. — Guerre d'Amérique. — Victoire remportée par la Fayolle. — L'Amant bourru do Monvel. — Gabrielle de Vergy do M. do Belloy. —Portraits do Momieur et du comte d'Artois. — Le chevalier d’Bon devenu femme. — Retour do Voltaire à Paris. — Honneurs qu'il reçoit. — Franklin chez Voltaire. — Aventuro scandaleuse do la duchesse do Bourbon. — Il fallait l’étouffer, on la public. — Duol du comte d'Artois et du duo do Bourbon. — Intrigues du clergé auprès do Voltaire — Irène, tragédie de Voltaire. — La reine et le masque. — Maladie de Voltaire. — Sa conscience chrétienne est dégrossie. — Reconnaissance do la république d’Amérique par la Franco. — Voltaico se rétablit. — Singulier costume do co poêle. — Triomphe éclatant du vieillard do Ferney a l'Académie. — Honneurs presque divins au Théâtre-Français. — Mort do Voltaire. — Point de confession à son heure suprême. — Fureur religieuse. — Lo cadavre escamoté. — Il est enterré par ruse. 268 iup. III. — M. do Provence professeur de rites religieux.— Singulière réception faite par Louis XVI à la cour des aides. — Les dames do la cour classées par ordre de beauté.—Vengeance do madame de Fleury. — La renommée du duc de Chartres. — Etrange mystère apporté à une entrevue de la reine et de madame Jules do Polignac. — Apparition du chevalier de Saint-Georges. — Moniteur se montre très-amoureux... en paroles. — La reine a la porte du château. — Louis XVI bon bourgeois. — Liaison inlime de la reine et du comte d'Artois — Eruption du Vésuve. —Guerre avec l'Angleterre. — Louis XVI lorgne une jeune fille. — Pertes énormes faites au jeu par le comte d'Arts. — La veuve do j..j. Rousseau épouse un valet. — Duel du prince de Con* avec un officier do sa maison. — Le chevalier Tape-cul. — Le magnétisme animal; te docteur Mesmer. — Mariage du vieux duc do Richelieu. — Lo Q et lo K.

FIN DI LA TA9ŁB


Farb.

L’oKIL-DK-UOBUF.


— La reine, le comte d’Artois et madame de Polignac, trio d’intimité. __Excursion de Vulcain sur les domaines de Bacchus. — Naissance do Jules do Polignac. — Description de Bagatelle. — Lo comte d'Artois danseur do corde. — La comédie à Trianon ; la reine sifllée. — La comtesse de Balby. — Le comte d'Artois el mademoiselle Contât. — Lésine do l'illustre amant. — Armée française en Amérique. — Mort do Marie-Thérèse, impératrice. — Première retraite do Nccker. — Secondes couches do madame do Polignac. — Les polissons. — Naissance d'un Dauphin. — Grimace do Monsieur à cette naissance. — Nouvel incendie do l'Opéra. — Uno nouvelle salle bâtie par enchantement. — L'assignation do mademoiselle Contât. — Mort du comte de Mauropas. — Mort do Christophe do Beaumont. — Victoire des alliés en Amérique.                                                         279

Cdap. IV. — Madame de Gcnlis gouverneur des enfants d'Orléans. — M. de la Harpe sous-gouvernanle. — Portrait de madame do Gcnlis. — La Mélomanie, musique do Chámpete. — Ovation de M. de la Fayette à l'Opéra. — Jalousie dos talons rouges. — Les portraits de famille. — Mort de Madame Sophio do France. — Les Liaison» dangereuses, roman do M. do Laclos. — Le nouvel Abeilard. — Nouvelle chanson critique sur la cour. — Efforts réunis de la Franco et de l'Espagne contre l'Angleterre. — Ouverture de la nouvelle sallo du Théâtre-Français (l'Odéon). — Le comte et la comtesse du Nord. — Les Confessions de J.-J. Rousseau. — Le comte d'Artois part pour Gibraltar. — Les brevets de dame accordés a des demoiselles. — Début du chanteur Ga-rat. — Il devient l'élève de madame Dugazon. — Garai est appelé aux fêtes de Trianon. — Banqueroute du prince de Guémenée. — Lo duc de Chartres en Italio. — La halterio de cuisine du comte d'Artois. — Lo roi de Timor et de Solor. — Lo curé do Sainl-Sulpico plaide avec la Comédie-Française. — M. Grimod de la Reynière. — Fête originale qu’il donne.               284

Chap. V. — La réputation de la comtesse d'Artois suspectée. — Bibliothèque des dames de la cour. —Calonne favorisé par la reine. — Dilapidations de celte princesse. — L'établissement dos magnétiseurs. — La Caravane du Caire, opéra de Rochon de Chabannoe cl Grétry. —Les Danatdes, opéra do Salieri. — Lo bailli do Sutfren. — Honneurs extraordinaires qu'il reçoit. — Le Mariage de Figaro ou la Folle Journée, comédie de Beaumarchais. —Nouvelles expériences des aérostats. — Ascension peu glorieuse de M. lo duc de Chartres. — Les Veillées du château, roman do madame de Genlis. — Mort do Diderot. — Son origine; scs ouvrages. — Les galeries do bol# du Palais-Royal. — Lo café mécanique. — La Folio do Chartres. — Saturnales renouvelées de l'antique et de la régence. — Lo cavalier tout nu. — Mort du comte de Saint-Germain l'enchanteur. — Notice sur les dernières années do la vio de cc singulier personnage. — Richard Cour de lion, opéra, paroles de Sedaine, musique do Grétry. — Troisième grossesse de la reine. — Réformes projetées dans la parure de cette souveraine. — Mademoiselle Bertin. — Mademoiselle Gui-mard, danseuse, travaillant avec la reine. — Le Zéphiro do Trianon. — Voyage de M. do la Pcyrouse. — Catastrophe do Pilatre do Rozicr. — Affaire du collier do la reine. — Le cardinal de Rohan. — La comtesse de la Motte. — Histoire du collier. — Lo comte et la comtesse de Cagliostro. 294

Ciup. VI. — Madame Desmahis maîtresse do mademoiselle Raucourt. — Altération do la faveur do madame de Polignac. — Ouverture do l'assemblée des notables. — Débats dans cette assemblée. — Les comités des princes. — La femme du notable. — Discours de Calonne. — Le messager de malheur. — Mouvement ministériel. — Le cardinal do Brionno. — Exil de Calonno et de Nccker. — Discours do la Fayette à l'assemblée des notables. — La maîtresse do M. do Calonne. — Clôture do l'assemblée des notables. — Nouvelles do M. do la veyrousv. — Catastrophe arrivée * son expédition. — Tarare, opéra de Beaumarchais. — Evasion do la comtesse de la Motte. — Messagers de la reine envoyés à Londres auprès de cette condamnée. — La reformo on projets ol les prodigalités dans l'exécution. — Le cardinal de Rohan et la jeune Anglaise. — Un notaire anglais chargé de la réforme de nos ports. — Mort du prince de Soubiso. — L'impôt du timbro et l'impôt territorial. — Refus d'enregistrement. — Le repas des apôtres. — Lit do justice à Versailles. — Protestation dn parlement contre les objets traités au lit de justice. — Bals de la reine à Trianon. — Plainte portée contre Calonno au parlement. — Discussions au parlement dont le résultat est do persister dans lo refus d'enro-gislroment. — Approbation du peuple. — La reine et Madame. 300 Chav- vu. —Arrestation des conseillers d'Eprémesnil et Monsalbert. — Retraite du chancelier Lamoignon. — il est brûlé en effigie par le peuple. — Son enterrement burlesque. — Troubles graves a son hôtel, â l'hôtel dola guerre et chez le chevalier Dubois. — Le sang coule. — L’assemblée des états généraux est décidée. — Beaux mouvements de nationalité. —Necker est rappelé au ministère. — La reine et lo comte d'Artois dans ces circonstances. — Voyage do madame do Polignac en Angleterre.— Lo cirque du Palais-Royal. — Sar* gines ou l'Elève de l'Amour, opéra do MM. Monvel et Dalayrac. — L'Optimiste, •omédie de Collin d'Harloville. — Le grand hiver do 4788 à 4789. — Bienfait» répandu* par la maison d'Orléans. — Les traîneaux ; los costumes du Nord. —Groupes politiques du Palais-Royal. —Camille Desmoulins. — Procession pour l'ouverture des états généraux. — Popularité du duc d'Orléans — Anxiétés de la reine. —Première séance; description du costume des députés. — Divers discours. — Portrait do Nccker. — Division do l'assemblée. — Dissidence pour la vérification des pouvoirs. — Intrigues do la cour; le* Polignac donnant le ton. — Les députés du tiers élat sc constituent ou assemblée nationale. — Le parlement offre de sc réunir à la cour. — Le roi veut faire fermer la salle do l'assemblée. — Serment du jeu do paume- — Le roi et la reine partent pour venir se fixer â Paris. — Cortège singulier. — Origino du mot sans-culotte. —Louis XVI s'établit aux Tuileries. — Particularités sur l'appartement que la reine avait dans le pavillon do Floro. — M. do Provence au Luxembourg.—Le sujet des Chroniques s'échappe sous la main de l'auteur.—Adieux à l'OEil-de-bceot — Il n'y a plus do cour de France.                   3*t